Cheminement des délinquantes vers l’affiliation à un groupe menaçant la sécurité

Faits saillants de la recherche : Les chemins menant à l'affiliation à un GMS étaient similaires pour toutes les femmes affiliées à un GMS : réseaux sociaux, marginalisation et adversité pendant l'enfance; les femmes autochtones étaient plus susceptibles d'avoir des antécédents de maltraitance, d'éclatement de la famille et de réseaux sociaux affiliés à un GMS.

Pourquoi nous avons effectué cette étude

Des recherches antérieures ont montré que les cheminsNote de bas de page 1 menant à l'affiliation à un groupe menaçant la sécurité (GMS) sont différents chez les femmes et chez les hommes. Chez les femmes, l'affiliation se fait à un âge plus jeune et souvent par l'intermédiaire de leur partenaire affilié à un GMSNote de bas de page 2. Un examen de la documentation a permis de constater que les réseaux sociaux, la marginalisation et l'adversité pendant l'enfanceNote de bas de page 3 étaient les trois principaux chemins vers l'affiliation à un GMSNote de bas de page 4. La présente étude a été entreprise afin d'examiner les chemins vers l'affiliation à un GMS propres aux délinquantes sous responsabilité fédérale au Canada.

Ce que nous avons fait

Nous avons examiné les cas de toutes les délinquantes sous responsabilité fédérale ayant une affiliation à un GMS (N = 105) de 2013 à 2019Note de bas de page 5; 45 % étaient incarcérées et 55 % étaient sous surveillance dans la collectivité. Plus du trois quarts (78 %, n = 82) étaient autochtonesNote de bas de page 6.

Ce que nous avons constaté

La majorité des délinquantes (93 %) étaient affiliées à un GMS avant leur incarcération; ce constat s'applique autant aux délinquantes incarcérées qu'à celles sous surveillance dans la collectivité, de même qu'à tous les groupes ethnoculturels et à tous les GMS.

Les réseaux sociaux

Dans l'ensemble, 53 % des délinquantes avaient des amis affiliés à un GMS, 20 % avaient un partenaire affilié à un GMS et 31 % avaient des membres de la famille affiliés à un GMS. Dans le cas des délinquants autochtones, près de 59 % avaient des amis affiliés à un GMS et 34 % avaient des membres de la famille affiliés à un GMS. À titre de comparaison, 35 % des délinquantes non autochtones avaient des amis affiliés à un GMS et 17 % avaient des membres de la famille affiliés à un GMS. Cependant, les délinquantes non autochtones étaient plus susceptibles d'avoir un partenaire affilié à un GMS que les délinquantes autochtones (35 % contre 16 %).

La marginalisation

Près d'un quart (23 %) des délinquantes ont connu des périodes d'itinérance, tandis que 39 % ont passé du temps dans la rueNote de bas de page 7. La plupart des délinquantes (91 %) ont connu des périodes de chômage et 18 % ont été impliquées dans le commerce du sexe. Les délinquantes autochtones étaient plus susceptibles d'avoir connu des périodes de chômage que les délinquantes non autochtones (95 % contre 74 %). Contrairement à la documentation qui décrit le rôle des femmes au sein des GMS comme étant principalement lié au commerce du sexeNote de bas de page 8, moins du quart (22 %) des délinquantes autochtones et 4 % des délinquantes non autochtones ont déclaré s'être livrées à cette activité.

L'adversité pendant l'enfance

Le trois quarts (72 %) des délinquantes ont déclaré avoir été victimes de violence; 92 % ont indiqué avoir été victimes de violence avant leur affiliation à un GMS et 24 %, après leur affiliation. Les délinquantes autochtones étaient presque deux fois plus susceptibles de déclarer avoir subi de la violence comparativement aux délinquantes non autochtones (81 % contre 44 %, respectivement). La plupart des délinquantes autochtones ont indiqué avoir été victimes de violence avant leur affiliation à un GMS (96 %) et 27 % ont indiqué l'avoir été après leur affiliation. Dans le cas des délinquantes non autochtones, 73 % ont indiqué avoir été victimes de violence avant leur affiliation à un GMS et 9 %, après leur affiliation.

En outre, 59 % des délinquantes ont connu l'éclatement de leur famille et 44 % ont séjourné en famille d'accueil. Plus du deux tiers (68 %) des délinquantes autochtones ont connu l'éclatement de leur famille et 54 % ont séjourné en famille d'accueil. Chez les délinquantes non autochtones, 26 % ont connu l'éclatement de leur famille et 9 % ont séjourné en famille d'accueil.

Ce que cela signifie

Les réseaux sociaux, les facteurs de marginalisation et l'adversité pendant l'enfance constituent des chemins importants qui mènent à l'affiliation à un GMS, et ce, pour toutes les délinquantes. Toutefois, la présente étude semble indiquer que certains chemins vers l'affiliation à un GMS sont plus courants chez les délinquantes autochtones que chez les délinquantes non autochtones, comme le montrent le nombre accru de déclarations d'antécédents de violence et d'éclatement de la famille, et l'incidence importante des réseaux sociaux affiliés à un GMS. L'analyse des chemins vers l'affiliation à un GMS propres aux délinquantes permet de mieux orienter les interventions et le soutien qui sont offerts à ces dernières et qui visent particulièrement la désaffiliation d'un GMS. De futures recherches qualitatives permettraient d'approfondir nos connaissances sur le cheminement des délinquantes vers l'affiliation à un GMS.

Pour obtenir de plus amples renseignements

Vous pouvez joindre la Direction de la recherche. Vous pouvez également visiter la page des Publications de recherche pour obtenir une liste complète des rapports et des sommaires de recherche.

Préparé par : Sarah Cram et Shanna Farrell MacDonald

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