Comparaison des profils des délinquantes sous responsabilité fédérale à l'admission et sous garde : 2020-2021

Faits saillants de la recherche : Les profils des femmes à l'admission et sous garde diffèrent considérablement en raison de la concentration de délinquantes purgeant une longue peine.

Les profils de la population de délinquantes purgeant une peine fédérale en donnent une image différente lorsqu'ils sont fondés sur des données recueillies à l'admission au cours d'une période donnée ou lorsqu'ils s'appuient sur des instantanés pris à certains moments. Des données démographiques et des renseignements sur la peine sont enregistrés pour chaque délinquante et, conséquemment, pour l'ensemble de la population. Ces variables peuvent être prises en compte pour l'élaboration d'un cadre stratégique de gestion correctionnelle qui tient compte de l'évaluation des besoins, des capacités, des processus et du rendement.

À partir du Système intégré de rapports - Modernisé (CRS-M), une plateforme de rapports du Service correctionnel du Canada, des données ont été recueillies sur les délinquantes sous responsabilité fédérale admises en 2020-2021 et sur la population sous garde à la fin de l'exercice (419 et 618, respectivement) au sujet des cinq grandes caractéristiques, à savoir l'âge, le groupe de la diversité, la durée de la peine, l'infraction principale et la cote de sécurité attribuée. Compte tenu du fait qu'on a observé depuis trois ans des diminutions de 21,4 % du nombre d'admissions dans un établissement fédéral (passé de 533 en 2018-2019 à 419 en 2020-2021) et de 11,8 % du nombre de délinquantes sous garde (passé de 701 en 2018-2019 à 618 en 2020-2021), on peut s'attendre ce que la faible croissance et la diminution des populations aient des répercussions.

Les statistiques révèlent que le profil des femmes à l'admission et sous garde en fin d'exercice est à peu près équivalent, proportionnellement, en ce qui concerne la répartition des catégories d'âge et la représentation des groupes de la diversité. D'après ces profils, la majorité des délinquantes ont moins de 35 ans, et les taux de représentation des délinquantes blanches sont presque équivalents à ceux des délinquantes autochtones.

Cependant, le profil des délinquantes à l'admission est différent de celui de la population sous garde en fin d'exercice : elles sont beaucoup plus nombreuses à purger une courte peine et moins nombreuses à purger une peine d'une durée indéterminée, plus nombreuses à avoir été reconnues coupables d'infractions liées aux drogues et moins nombreuses pour ce qui est du meurtre, moins nombreuses à s'être vu attribuer la cote de sécurité maximale et plus nombreuses dans le cas d'une cote non déterminée puisque le processus d'évaluation de la cote était en cours au moment de l'extraction des données. Les différences observées entre les données extraites à l'admission et sous garde s'expliquent par la concentration, en établissement, de personnes purgeant une longue peine, particulièrement de délinquantes condamnées pour meurtre et dont la date d'admissibilité à la mise en liberté sous condition est éloignée.

La constatation générale est que la population de délinquantes sous responsabilité fédérale à l'admission diffère de celle de l'instantané des délinquantes sous garde en fin d'exercice puisqu'elles sont plus jeunes, que leurs peines sont plus courtes et qu'elles sont moins nombreuses à avoir été condamnées pour meurtre ou à avoir obtenu la cote de sécurité maximale. Le pourcentage relativement élevé de femmes autochtones à l'admission et sous garde nécessite une planification stratégique pour veiller à leur offrir des programmes adéquats et efficaces en vue de leur réinsertion sociale en toute sécurité.

Vous pouvez joindre la Direction de la recherche. Vous pouvez également visiter la page des Publications de recherche pour obtenir une liste complète des rapports et des sommaires de recherche.

Préparé par : Larry Motiuk et Mike Hayden