Incidence de la pandémie sur le profil de la population carcérale sous responsabilité fédérale : hommes

Faits saillants de la recherche : Pendant la pandémie, nous avons observé d'importants changements chez les délinquants sous responsabilité fédérale.

Pendant deux exercices, marqués par la pandémie de COVID-19, le Service correctionnel du Canada (SCC) a enregistré une baisse importante (-1 521 ou 11,5 %) du nombre d'hommes détenus dans ses établissements, qui est passé de 13 261 au milieu de l'exercice 2019-2020 à 11 740 à la fin de l'exercice 2021-2022. Il convient de noter que la principale baisse (98 %) a été enregistrée au cours de la première année de la pandémie, et que la population s'est ensuite maintenue pour diminuer encore au cours de la deuxième année.

Les dénombrements de la population des établissements fédéraux et les caractéristiques des cas sont enregistrés sous forme de rapports normalisés dans le Système de gestion des délinquant(e)s du SCC. Des données ont été extraites (le 14 avril 2022) pour dégager une tendance sur trois ans (depuis le milieu de l'exercice 2019-2020 jusqu'à la fin de l'exercice 2021-2022) du nombre de détenus purgeant une peine de ressort fédéral (de deux ans ou plus) et pour faire ressortir certaines caractéristiques : âge, diversité, durée de la peine, infraction principale, Indice du risque criminel, facteurs dynamiques (cote à l'évaluation initiale).

Par suite de la baisse enregistrée, voici ce qu'est devenu le profil de la population actuelle de détenus de sexe masculin (se reporter au tableau 1) :

1. les détenus sont légèrement plus âgés;
2. la population est plus diversifiée, car le pourcentage d'hommes blancs est maintenant inférieur à 50 %, il est stable dans le cas des Noirs et a augmenté chez les Autochtones;
3. la durée des peines continue d'augmenter comme le pourcentage de peines inférieures à quatre ans diminue alors que celui des longues peines et des peines de durée indéterminée augmente;
4. un plus grand nombre de détenus purgent une peine pour meurtre ou pour une infraction mentionnée à l'annexe I qu'avant la pandémie (75,7 %, comparativement à 79,7 %);
5. le nombre de personnes dont le risque « moyen » est passé à « élevé », selon l'Indice du risque criminel, a légèrement augmenté (de moins de 1 %) alors que la proportion de détenus présentant un faible risque est demeurée stable;
6. le pourcentage de délinquants qui ont des besoins élevés à l'égard des facteurs criminogènes connaît une augmentation très marquée, puisqu'il est de 81 % au sein de la population carcérale actuelle.

Il est clair qu'il y a eu un changement durable dans le profil de la population de détenus de sexe masculin pendant la pandémie; ils sont maintenant plus nombreux à purger de longues peines et plus susceptibles d'avoir des comportements violents. La situation aura des répercussions à long terme sur la prestation des programmes, et il est probable qu'elle touchera bientôt de façon disproportionnée les établissements à sécurité moyenne et maximale.

Vous pouvez joindre la Direction de la recherche par courriel. Vous pouvez également consulter la page des Publications de recherche pour obtenir une liste complète des rapports et des sommaires de recherche.

Préparé par : Larry Motiuk et Leslie Anne Keown