Incidence de la pandémie sur le profil de la population carcérale sous responsibilité fédérale : femmes

Faits saillants de la recherche : Pendant la pandémie, nous avons observé d'importants changements chez les délinquantes sous responsabilité fédérale.

Pendant deux exercices, marqués par la pandémie de COVID-19, le Service correctionnel du Canada (SCC) a enregistré une baisse importante (-86 ou 12,8 %) du nombre de détenues dans ses établissements, qui est passé de 674 au milieu de l'exercice 2019-2020 à 588 à la fin de l'exercice 2021-2022. Il convient de noter qu'il y a eu des baisses successives de la population de détenues pendant cette période, soit une diminution de 56 (8,3 %) la première année et de 30 (4,9 %) l'année suivante.

Les dénombrements de la population dans les établissements fédéraux et les caractéristiques des cas sont enregistrés sous forme de rapports normalisés dans le Système de gestion des délinquant(e)s du SCC. Des données ont été extraites (le 14 avril 2022) pour dégager une tendance sur trois ans (depuis le milieu de l'exercice 2019-2020 jusqu'à la fin de l'exercice 2021-2022) du nombre de délinquantes purgeant une peine de ressort fédéral (de deux ans ou plus) et pour faire ressortir certaines caractéristiques : âge, diversité, durée de la peine, infraction principale, Indice du risque criminel, facteurs dynamiques (cote à l'évaluation initiale).

Par suite de la baisse enregistrée, voici ce qu'est devenu le profil de la population actuelle de détenues (se reporter au tableau 1) :

1. les détenues sont légèrement plus âgées;
2. la proportion de détenues autochtones est passée de 42 % à 49,5 % au cours de la période visée - alors que le nombre de détenues a globalement diminué, le nombre de détenues autochtones s'est accru pendant la pandémie;
3. la forte proportion de détenues purgeant une peine de moins de quatre ans s'est maintenue au cours de la période visée;
4. la proportion de détenues purgeant une peine pour une infraction avec violence figurant à l'annexe I a augmenté considérablement (passant de 38,9 % à 46,9 %);
5. la proportion de détenues ayant obtenu une cote faible ou très faible, selon l'Indice du risque criminel, s'est accrue;
6. la proportion de détenues présentant des besoins élevés liés aux facteurs criminogènes a considérablement augmenté (passant de 67,9 % à 76,7 %).

Le profil de la population de détenues a manifestement connu d'importants changements au cours de la pandémie; elles purgent des peines relativement courtes et sont plus susceptibles d'avoir des comportements violents. Ces changements sont sans précédent et auront des effets profonds sur divers aspects comme la gestion de la population, les infrastructures et les programmes.

Veuillez communiquer avec la Direction de la recherche par courriel. Vous pouvez également consulter la page des Publications de recherche pour obtenir une liste complète des rapports et des sommaires de recherche.

Préparé par : Larry Motiuk et Leslie-Anne Keown