Répercussions de la pandémie sur les prévisions provisoires des niveaux de sécurité dans les établissements fédéraux

Faits saillants de la recherche : Les répercussions de la pandémie sur les prévisions sur dix ans de la population carcérale se sont manifestées chez les hommes dans les établissements à sécurité maximale, moyenne et minimale.

Chaque année, le Service correctionnel du Canada (SCC) effectue la mise à jour de ses prévisions provisoires de la population carcérale sous responsabilité fédérale en utilisant une méthode solide conçue il y a une dizaine d'années. Toutefois, au cours de deux exercices récents (2020-2021 et 2021-2022), marqués par la pandémie de COVID-19, le SCC a observé une rupture de tendance sans précédent dans la série chronologique des données passées, soit une baisse importante du nombre de délinquants sous responsabilité fédérale (-1,392 ou 10,1 %). Par conséquent, l'exercice annuel de prévision a été interrompu pendant la pandémie, et en 2022, de nouvelles prévisions sur dix ans du nombre de délinquants en établissement ont été effectuées jusqu'à la fin de l'exercice 2031-2032.^{Note de bas de page 1}

Une base de données prévisionnelles, formée d'aperçus hebdomadaires du nombre de délinquants en établissement de 1990-1991 à 2021-2022, a été créée à partir du Système de gestion des délinquant(e)s du SCC. Les prévisions pour les niveaux de sécurité maximale, moyenne et minimale ont seulement été effectuées chez les hommes, puisque la distribution des niveaux de sécurité chez les femmes était jugée trop faible pour les modèles de prévision. Le logiciel SAS/ETS a servi à analyser les données de séries chronologiques univariées ainsi qu'à choisir le modèle le mieux adapté.

Comme l'illustre le tableau qui suit, le 29 mars 2022, le nombre réel d'hommes dans un établissement à sécurité maximale s'élevait à 1 590, ce qui représente une baisse de 327 ou 17,1 % par rapport au nombre avant la pandémie (1 917). Pour ce qui est de l'exercice 2031-2032, selon les prévisions sur dix ans, le nombre d'hommes dans un établissement à sécurité maximale est estimé à 1 642, ce qui représente une augmentation de 52 ou 3,3 % et une différence de 275 ou 14,3 % par rapport aux données recueillies avant la pandémie. À l'exception des régions du Québec et du Pacifique, on prévoit que toutes les autres régions enregistreront une augmentation.

À la fin de l'exercice 2021-2022, le nombre réel d'hommes dans un établissement à sécurité moyenne s'élevait à 6 602, ce qui représente une baisse de 445 ou 6,3 % par rapport au nombre avant la pandémie (7 047). D'ici la fin de l'exercice 2031-2032, selon les prévisions sur dix ans, le nombre d'hommes dans un établissement à sécurité moyenne s'élèvera à 6 585, ce qui représente une légère baisse de 17 ou 0,3 %. Toutes les régions, hormis celle de l'Ontario, devraient connaître une baisse.

À la fin de l'exercice 2021-2022, le nombre réel d'hommes dans un établissement à sécurité minimale s'élevait à 1 803, ce qui représente une baisse de 390 ou 17,8 % par rapport au nombre avant la pandémie (2 193). D'ici la fin de l'exercice 2031-2032, le nombre d'hommes dans un établissement à sécurité minimale s'élèvera à 2 059, ce qui représente une importante augmentation de 256 ou 13,3 %. On prévoit que toutes les régions enregistreront une augmentation et que cela représentera une différence de 135 ou 6,2 % par rapport aux données recueillies avant la pandémie.

Au cours de la pandémie de COVID-19, on a observé une baisse importante du nombre d'hommes dans les établissements fédéraux. Alors que ce nombre devrait augmenter sur une période de dix ans, il semble que d'ici 2031-2032, le nombre d'hommes dans un établissement à sécurité maximale et minimale augmentera, tandis que le nombre d'hommes dans un établissement à sécurité moyenne demeurera stable.

Vous pouvez également consulter la page des Publications de recherche pour obtenir une liste complète des rapports et des sommaires de recherche.

Préparé par : Larry Motiuk et Ben Vuong