Enquête adaptée à la culture et respectueuse des valeurs culturelles sur la cessation de l’automutilation chez les délinquants autochtones
Publication
- No R-319
- Juillet 2014
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Mots clés
Délinquants autochtones, interventions, comportement d’automutilation, traitement, santé mentale
Ce que cela signifie
Les expériences de vie des délinquants autochtones sont uniques et doivent être prises en compte dans l’examen de comportements tels que l’automutilation non suicidaire (AMNS). Selon les délinquants autochtones ayant des antécédents d’AMNS, une participation aux programmes propres à leur culture et pour toxicomanes, et la création de relations sociales saines et solides ont un effet positif et contribuent à la cessation de l’automutilation.
Ce que nous avons constaté
La majorité des participants de l’étude ont précisé avoir eu une enfance très difficile, avoir été victimes de mauvais traitements, avoir été témoins d’événements traumatisants et avoir été impliqués dans des activités criminelles à un jeune âge. Plusieurs délinquants ont dit avoir eu du mal à gérer leurs émotions négatives et commencer à s’automutiler à l’enfance ou à l’adolescence. La forme la plus courante d’AMNS était de se couper. Les motifs pour expliquer l’AMNS varient, mais la plupart des délinquants ont dit s’automutiler pour gérer leurs émotions négatives. Le besoin d’attention et le désir d’exercer une influence interpersonnelle font aussi partie des raisons.
Les participants ont souligné l’importance de la participation aux programmes dans la cessation de l’automutilation, en particulier les femmes. Ils ont décrit les programmes adaptés à la culture comme déterminants pour surmonter des traumatismes et cesser l’automutilation, et souligné l’utilité des programmes pour toxicomanes ainsi que le caractère essentiel de la culture dans le processus de guérison, surtout pour les délinquants qui n’avaient pas de lien avec la culture autochtone avant leur incarcération. Les hommes et les femmes ont mentionné que le soutien de leur famille, de membres de la collectivité et du personnel de l’établissement a favorisé leur guérison. Les participants ont dit qu’ils espéraient devenir des modèles positifs et aider les personnes ayant vécu des expériences semblables.
Pourquoi nous avons effectué cette étude
L’AMNS englobe toute forme de blessure ou de défigurement qu’une personne s’inflige délibérément sans intention de se suicider. L’automutilation est un problème complexe qui présente de grands défis tant pour les personnes qui s’automutilent que pour les employés des établissements qui travaillent auprès d’elles. De nombreux délinquants ayant des antécédents d’AMNS n’ont plus ce comportement, et malgré le nombre croissant d’études sur les motivations et la prévalence liées à l’AMNS, on en connaît peu sur le processus de cessation de l’AMNS.
Ce que nous avons fait
La présente étude s’appuie sur une approche adaptée à la culture et respectueuse des valeurs culturelles ayant servi à mener une enquête sur la cessation de l’automutilation du point de vue des délinquants autochtones. On a recruté treize délinquants autochtones (neuf hommes et quatre femmes) dans deux pavillons de ressourcement à sécurité minimale pour Autochtones, un centre de traitement psychiatrique et un établissement à sécurité moyenne pour participer à des groupes de discussion ou à des entrevues individuelles. À l’aide de l’analogie de la roue de médecine, on y a traité les thèmes suivants : 1) présentation des participants et des chercheurs, 2) description des antécédents d’AMNS, 3) processus de diminution ou de cessation de l’AMNS et 4) discussion sur la culture, les forces et les plans d’avenir des participants. Tous avaient des antécédents d’AMNS (inscrits au dossier ou dévoilés au personnel) et avaient diminué ou cessé ce comportement.
Pour de plus amples renseignements
Beaudette, J. N., Nolan, A., Power, J., Varis, D. D., et Ritchie, M. B. (2014). Enquête adaptée à la culture et respectueuse des valeurs culturelles sur la cessation de l’automutilation chez les délinquants autochtones (rapport de recherche R 319). Ottawa, ON : Service correctionnel du Canada.
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