Troubles mentaux concomitants : prévalence et incidence sur les résultats en établissement
Publication
- No R-379
- Mai 2017
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Faits saillants de la recherche
La concomitance des troubles de la personnalité ou de toxicomanie sous-tend des résultats négatifs chez les délinquants présentant un trouble mental
Pourquoi nous avons effectué cette étude
Il est important de comprendre les résultats des délinquants présentant divers types de troubles mentaux pour assurer la mise en place de stratégies de surveillance et d’intervention correctionnelles efficaces à l'intention de cette proportion importante de la population carcérale. Des recherches antérieures ont révélé que les délinquants aux prises avec des troubles mentaux obtiennent de moins bons résultats correctionnels, mais n'ont pas permis d'établir les types de troubles qui contribuent à ce constat. La présente recherche a permis de fournir un examen plus détaillé des résultats selon des troubles spécifiques et des combinaisons de troubles concomitants.
Ce que nous avons fait
Les résultats d’un sondage national du Service correctionnel du Canada (SCC) en matière de santé mentale (N = 1 110) ont été mis à profit pour déterminer les taux de prévalence des troubles concomitants chez les délinquants de sexe masculin nouvellement admis au SCC ainsi que pour examiner les résultats associés aux combinaisons en matière de troubles concomitants pour la durée de leur peine. Les délinquants nouvellement admis ont été évalués dans le cadre d'entrevues cliniques structurées pour le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), ce qui a permis d'établir des diagnostics du DSM. Les résultats intéressants ont été les inconduites en établissement, les transfèrements en isolement et dans des centres de traitement, les antécédents de comportements suicidaires et d'automutilation et la participation aux programmes correctionnels.
Ce que nous avons constaté
Plus de 67 % des délinquants aux prises avec un trouble mental satisfaisaient aux critères d'au moins un autre trouble mental. Par exemple, les délinquants présentant des troubles de la personnalité représentent 48 % de la population nouvellement admise et 66 % de ces délinquants présentent un trouble concomitant de toxicomanie. Parallèlement, plus de 50 % des délinquants nouvellement admis présentaient un trouble de toxicomanie, et de ces délinquants, 68 % satisfaisaient aussi aux critères d'un trouble concomitant de la personnalité.
Les comportements problématiques pendant l'incarcération, comme l'implication dans des inconduites et des incidents violents de même que les placements en isolement, étaient plus répandus chez les délinquants présentant un trouble concomitant de la personnalité. Les délinquants présentant un trouble de l'Axe I seulement (c.-à-d. tous les troubles mentaux, à l'exception des troubles de la personnalité et du handicap intellectuel) étaient plus susceptibles d'être impliqués dans des inconduites ou des incidents violents ou d'être placés en isolement que les délinquants ne présentant aucun trouble mental diagnostiqué. Cette conclusion porte à croire que les symptômes d’impulsivité et d’agressivité associés aux troubles de la personnalité sont responsables des résultats négatifs des délinquants aux prises avec un trouble mental.
Les notes sur l'échelle de déficience du DSM (évaluation globale du fonctionnement [EGF]) et l'implication dans des incidents en établissement constituaient les facteurs expliquant les transfèrements dans des centres de traitement. Les délinquants ayant obtenu à l'EGF des notes inférieures à 45 (déficience de type grave à sévère) étaient plus susceptibles d'avoir été transférés dans un centre de traitement. Parmi les diagnostics associés au degré le plus élevé de déficience figuraient le trouble de la personnalité limite et les troubles psychotiques, de même que les troubles de l'Axe I combinés à des troubles de toxicomanie et de la personnalité. Les délinquants présentant des troubles de l'humeur, particulièrement un trouble dépressif majeurs et des troubles paniques, affichaient des taux plus élevés de comportement suicidaire et d'automutilation.
Ce que cela signifie
Les résultats sur les délinquants ayant un trouble mental ne peuvent être pleinement compris sans tenir compte des taux élevés et de l'incidence défavorable de la concomitance des troubles de la personnalité et des troubles de toxicomanie au sein de la population correctionnelle.
Pour de plus amples renseignements
Stewart, LA et Wilton G (2017). Troubles mentaux concomitants : prévalence et incidence sur les résultats en établissement (R-379). Ottawa (Ontario), Service correctionnel du Canada.
Pour obtenir le rapport complet en version PDF, veuillez en faire la demande à la Direction de la recherche ou par téléphone au 613-995-3975.
Vous pouvez également visiter la page des Publications de recherche pour une liste complète des rapports et sommaires de recherche.
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