Délinquants à faible risque : Que nous disent les recherches?
Publication
- No R-383
- Juin 2017
État de la recherche - PDF
Faits saillants de la recherche
Les recherches récentes réaffirment la pertinence du principe du risque, cependant, il faut s’entendre sur ce qui définit un délinquant à faible risque./p>
Pourquoi nous avons effectué cette étude
Le principe du risque du modèle fondé sur les principes du risque, des besoins et de la réceptivité (modèle RBR) suggère que les programmes et les services d’intensité plus élevée devraient être réservés aux délinquants représentant un risque élevé, alors que les délinquants représentant un faible risque devraient recevoir des services minimaux ou de faible intensité. Le but de cette étude était d’examiner la littérature actuelle afin de déterminer si le principe du risque est toujours pertinent et de recenser les lignes directrices fondées sur des données probantes sur les interventions visant les délinquants à faible risque.
Ce que nous avons fait
Nous avons examiné les études les plus récentes sur les interventions correctionnelles efficaces de même que des publications analysant l’efficacité des interventions réalisées auprès des délinquants à faible risque. Les principales questions d’intérêt étaient : 1) est-ce que la recherche actuelle confirme toujours la pertinence du principe du risque?; et 2) qu’est-ce que la notion de niveau de « risque faible » signifie dans le contexte des pratiques correctionnelles?
Ce que nous avons constaté
Voici les principaux points à retenir de l’examen des ouvrages sur le sujet :
- Le principe du risque est toujours pertinent dans le cadre de la surveillance et de la planification correctionnelles. La recherche continue de démontrer que les délinquants à plus faible risque, évalués à l’aide d’outils dont l’efficacité a été démontrée, n’ont besoin d’aucun service ou alors de services de faible intensité pour maintenir un niveau de risque qui soit comparable à celui des non-délinquants.
- La difficulté du principe du risque consiste à déterminer ce qui définit un faible risque. La plupart des outils évaluent les résultats en fonction des risques de récidive générale et peuvent ne pas être aussi sensibles pour évaluer des risques pour des habitudes criminelles particulières. Il faudrait envisager de combiner les estimations du risque aux estimations de la gravité potentielle de la récidive.
- Le sens de la classification « faible risque » varie d’une administration pénitentiaire à l’autre et d’une catégorie d’infraction à l’autre. Afin de favoriser la cohérence, il serait utile de lancer des initiatives visant à établir un vocabulaire commun définissant les niveaux de risque et permettant de s’entendre sur les approches efficaces à adopter.
- L’une de ces initiatives est le projet de communication du risque (Council of State Governments Justice Center, 2016), qui fournit des lignes directrices préliminaires sur la façon de structurer la réflexion concernant le niveau de risque. Les responsables du projet proposent une description de ce qui constitue les divers niveaux de risque de même que les stratégies d’intervention requises.
- Les membres du Council proposent deux niveaux de faible risque. Il semble que relativement peu de délinquants sous responsabilité fédérale seraient classés dans la catégorie correspondant au plus faible risque (c.-à-d. un niveau de risque similaire à celui que présentent les non‑délinquants; les délinquants de cette catégorie n’ont pas de besoins liés aux facteurs criminogènes ou ceux-ci sont transitoires), ce qui n’est pas surprenant étant donné que pour être admis dans un établissement fédéral, un délinquant doit être condamné à une peine de deux ans ou plus.
Ce que cela signifie
Dans la littérature sur le sujet, il y a absence de consensus à savoir ce qui définit un faible risque. Bien qu’il soit toujours en cours d’élaboration, le projet de communication du risque a lancé un débat sur la façon dont la question du risque en général peut être comprise, ce qui pourrait aider les organismes à orienter leurs programmes et leurs stratégies de supervision. À ce stade, il faut tenir une discussion approfondie sur la façon dont l’évaluation des risques pourrait intégrer le risque de préjudice grave associé à la récidive en plus d’une évaluation générale du risque et des besoins. Lors de la planification des interventions destinées aux délinquants à faible risque, les responsables de la gestion de cas devraient s’efforcer de ne pas perturber les facteurs de protection qui ont contribué au fait que les délinquants présentent un faible risque, tels que la participation à des réseaux prosociaux, les loisirs structurés ainsi que les possibilités d’emploi.
Pour de plus amples renseignements
Nolan, A., et Stewart, L. (2017). Délinquants à faible risque : Que nous disent les recherches? (Rapport de recherche R-383), Ottawa (Ontario), Service correctionnel du Canada.
Pour obtenir le rapport complet en version PDF, veuillez en faire la demande à la Direction de la recherche ou par téléphone au 613-995-3975.
Vous pouvez également visiter la page des Publications de recherche pour une liste complète des rapports et sommaires de recherche.
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