Profil des évasions d‘un établissement fédéral de 2011-2012 à 2016-2017

Faits saillants de la recherche: Les évasions des établissements fédéraux ne sont généralement pas violentes, concernent des délinquants à sécurité minimale de sexe masculin, et sont les plus fréquentes dans la région des Prairies. La raison la plus souvent invoquée pour les évasions est le désir d’obtenir des objets interdits.

Au Canada, les évasions d’un établissement fédéral n’ont pas fait l’objet d’un examen systématique depuis l’étude de Johnson et Motiuk sur les évasions d’établissements à sécurité minimale au début des années 1990. Le nombre d’évasions a diminué au cours des dix dernières années, mais ces incidents doivent être compris afin d’accroître l’efficacité des politiques et des mesures de prévention.

Toutes les évasions d’un établissement fédéral inscrites de 2011-2012 à 2016-2017 pour lesquelles il y avait suffisamment de renseignements ont été examinées, soit un total de 91 cas. Des données ont également été extraites de rapports de comités d’enquête, de rapports de situation, de rapports d’incidents, de rapports de situation du directeur et du Système de gestion des délinquant(e)s. Les renseignements ont été codés afin de déterminer : 1) les circonstances propices à une évasion; 2) le profil des délinquants qui tentent de s’évader; et 3) les facteurs qui peuvent contribuer à la décision de s’évader.

La grande majorité des évasions analysées (97 %) se sont produites dans des établissements à sécurité minimale, dont des pavillons de ressourcement, et dans la plupart, le délinquant s’est enfui à pied sans avoir recours à la force. La plupart des délinquants qui se sont évadés ont été appréhendés de façon pacifique dans les trois jours suivant l’incident.

Les évasions étaient plus susceptibles de se produire dans la région des Prairies, où 42 % de tous les incidents ont eu lieu. Elles se sont produites plus fréquemment le dimanche en soirée (entre 18 h et 0 h) et entre juillet et septembre. Les évasions avaient tendance à se produire peu de temps après l’arrivée du délinquant à l’établissement; plus précisément, près de 73 % des évasions ont eu lieu au cours des six premiers mois suivant l’admission ou le transfèrement.

Les caractéristiques des évadés varient selon la région, mais ont tendance, dans l’ensemble, à être des hommes (97 %), de race blanche (54 %) ou Autochtones (43 %), purgeant une première peine de ressort fédéral (71 %), souvent pour des infractions liées à des biens (57 %) et d’autres infractions sans violence (66 %). La plupart des délinquants qui se sont évadés avaient moins de 45 ans (78 %), ceux âgés de 25 à 34 ans étant les plus susceptibles de s’évader.

Les motivations des délinquants sont souvent inconnues, mais la raison la plus souvent mentionnée était l’obtention d’objets interdits, généralement du tabac. Cela était particulièrement évident dans la région du Pacifique, où 44 % des évasions étaient motivées par cet objectif.

Les tentatives d’évasion restent relativement rares parmi les délinquants, mais le Service correctionnel du Canada souhaite tirer parti des incidents recensés. Les conclusions de cette étude relatives aux circonstances propices aux évasions, au profil des délinquants qui tentent de s’évader et aux facteurs qui peuvent contribuer à la décision de s’évader aideront à accroître l’efficacité des politiques de prévention.

McKendy, L. et Keown, L. A. (2018). Profil des évasions d’un établissement fédéral de 2011-2012 à 2016-2017 (Rapport de recherche R-407). Ottawa, ON : Service correctionnel du Canada.

Pour obtenir le rapport complet en version PDF ou pour toute autre demande de renseignement, veuillez communiquer avec la Direction de la recherche par courriel ou par téléphone au 613-995-3975.

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