Étude de validation de la typologie de la délinquance sexuelle chez les femmes incarcérées sous responsabilité fédérale

Faits saillants de la recherche: Les délinquantes sexuelles peuvent être classées sous quatre types correspondant à des caractéristiques, des voies et des besoins distincts.

Pourquoi nous avons effectué cette étude

Même si les femmes qui commettent des infractions sexuelles sont peu nombreuses, il est important de comprendre les motivations et facteurs sous-jacents à leur délinquance sexuelle, afin de faciliter l’élaboration de programmes correctionnels et d’optimiser les efforts de réinsertion sociale.

La présente étude avait pour but d’évaluer la validité du modèle descriptif de la délinquance sexuelle chez les femmes (MDDSF; Gannon, Rose et Ward, 2008, 2010, 2012) qui est utilisé pour classer les délinquantes sexuelles sous l’un des trois types établis. De plus, l’étude visait à évaluer la validité du quatrième type qu’ont proposé Lutfy et Derkzen (2014).

Ce que nous avons fait

Le MDDSF est un modèle de processus d’infraction propre aux femmes qui prend en considération les rôles des facteurs cognitifs, comportementaux, affectifs et contextuels ayant mené une délinquante sexuelle (DS) à commettre l’infraction à l’origine de sa peine. Ce modèle tient compte aussi des antécédents des délinquantes, ainsi que de la période de l’infraction et des périodes antérieure et postérieure. En fonction de ces facteurs, le modèle propose trois types distincts de DS : le type Comportement explicite/approche, le type Comportement dirigé/évitant et le type Comportement implicite/désorganisé. Dans une étude antérieure, il avait été conclu que le MDDSF constituait un mode de classement fiable des DS incarcérées dans le système correctionnel fédéral canadien (Lutfy et Derkzen, 2014). Pourtant, cette étude recommandait une quatrième voie, désignée sous le nom de Comportement adopté/approche.

Trente-trois femmes déclarées coupables d’infractions sexuelles qui avaient participé au Programme pour délinquantes sexuelles (PDS) entre 2010 et 2017 ont été sélectionnées au hasard pour cette étude. Deux chercheuses ont codifié de façon indépendante des renseignements extraits des profils criminels, des plans correctionnels et des rapports psychologiques, au moyen de la liste de vérification préliminaire des voies menant à la délinquance du MDDSF modifié (Gannon, Rose et Ward, 2012; Lutfy et Derkzen, 2014).

Ce que nous avons constaté

Un peu plus de 90 p. 100 des participantes ont été classées sous l’une des quatre voies distinctes. Le coefficient d’objectivité a été établi pour près de 50 p. 100 des dossiers, et la concordance de la classification a atteint 87,5 p. 100. Cependant, en raison de son nombre peu élevé, il a été difficile d’établir le coefficient de fiabilité du type Comportement implicite/désorganisé. Le quatrième type, proposé par Lutfy et Derkzen, a aussi été constaté chez ces participantes. Ce type semble donc permettre de mesurer un schème de criminalité propre aux DS. Au total, la plus forte proportion de DS relevait du type Comportement explicite/approche, suivi par le type Comportement dirigé/évitant et, enfin, par le type Comportement adopté/approche. Ces résultats concordaient avec ceux de Lutfy et Derkzen (2014), qui avaient signalé des proportions similaires de DS dans chacun des types.

Ce que cela signifie

Les conclusions donnent à penser que nous pourrions examiner les dossiers au lieu de mener des entrevues lorsqu’il s’agit d’appliquer le MDDSF modifié (Gannon et coll., 2010, 2012; Lutfy et Derkzen, 2014) pour classer les DS sous responsabilité fédérale dans l’un des quatre types distincts. Les délinquantes qui relèvent du type le plus fréquent (plus du tiers d’entre elles) ont commis des infractions pour des raisons liées à la satisfaction personnelle et n’ont pas été indûment influencées par un coaccusé.

Aux fins des futures recherches, nous gagnerions à retenir un plus grand nombre de participantes pour examiner l’utilité du MDDSF et du quatrième type proposé par Lutfy et Derkzen pour classer les DS. Par ailleurs, l’examen des taux de récidive associés à chacun des types appuierait les efforts de traitement et l’évaluation du risque.

Pour de plus amples renseignements

Wanamaker, K. A., Derkzen, D. et De Moor, C. (2018). A Validation of Four Pathways to Women Who Sexually Offend (Rapport de recherche R-417), Ottawa (Ontario), Service correctionnel du Canada.

Pour obtenir le rapport complet en version PDF, veuillez en faire la demande à la Direction de la recherche ou par téléphone au 613-995-3975.

Vous pouvez également consulter la page des Publications de recherche pour une liste complète des rapports et sommaires de recherche.

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