Cheminement vers les groupes menaçant la sécurité : examen de la documentation

Faits saillants de la recherche : Les réseaux sociaux, la marginalisation et l'adversité pendant l'enfance sont d'importants facteurs de risque menant à l'affiliation à un GMS.

Des recherches antérieures montrent une augmentation de la prévalence de l'appartenance à un groupe menaçant la sécurité^{Note de bas de page 1} (GMS) au Canada.^B La compréhension des chemins^{Note de bas de page 2} qui mènent à l'affiliation à un GMS pourrait aider le Service correctionnel du Canada (SCC) à répondre aux besoins des délinquants affiliés à un GMS. Le présent document constitue un bref examen de la documentation portant sur les chemins menant à l'affiliation à un GMS.

Dans l'ensemble, les réseaux sociaux, la marginalisation et l'adversité pendant l'enfance sont les thèmes qui ressortent le plus souvent en ce qui a trait au cheminement vers les GMS.

Les réseaux sociaux, comme la famille et les amis, exercent une influence extrêmement importante.^A La personne découvre et adopte un mode de vie criminel et un comportement déviant sous l'influence des réseaux sociaux, qui l'isolent également des personnes prosociales.^A Par exemple, les réseaux sociaux jouent un rôle important dans les gangs autochtones, car il arrive souvent que les générations antérieures soient affiliées à un gang; de ce fait, ce style de vie est normalisé et le recrutement se fait souvent par la famille.^F

La marginalisation socioéconomique a pour effet de priver de pouvoir des collectivités telles que les groupes ethnoculturels appartenant à une minorité visible et les collectivités vivant dans la pauvreté, et peut donner lieu à un faible statut socioéconomique, à un manque d'identité culturelle et à de faibles possibilités d'emploi.^A,C,F Les GMS offrent aux personnes dans cette situation la possibilité de combattre la marginalisation en leur donnant des occasions de gains financiers et un sentiment de structure et de hiérarchie dans leur vie.^F Le racisme et la colonisation sont également d'importants facteurs de marginalisation, qui entraînent la perte de l'identité culturelle, de la langue et des pratiques et valeurs spirituelles, ou encore un manque à cet égard.^C,F Selon la documentation, les GMS pourraient aussi être une façon de se rapprocher d'autres personnes. Même si les recherches disponibles portent principalement sur les délinquants autochtones, le racisme et la colonisation ont également une incidence sur le cheminement vers les GMS des délinquants appartenant à d'autres minorités visibles ethnoculturelles.

L'adversité pendant l'enfance, telle que la violence, la pauvreté, la négligence et/ou la maltraitance, est courante chez les membres de gangs.^A Des recherches antérieures montrent que les délinquants affiliés à un gang étaient plus jeunes que les délinquants non affiliés à un gang au moment de leur incarcération.^B De plus, les femmes qui intègrent un gang le font à un âge plus jeune que les hommes et le font souvent pour se protéger.^E Les GMS procurent à ces individus un milieu de rechange à leur environnement familial, un sentiment d'appartenance et un moyen de survivre.^B,D,E

L'affiliation à un GMS se fait par différents chemins. Le SCC n'offre pas de programmes conçus spécialement pour les délinquants affiliés à un GMS; cependant, il offre des programmes holistiques^{Note de bas de page 3} destinés à tous les délinquants, qui leur permettent de se pencher sur leurs risques et leurs besoins liés aux facteurs criminogènes. Des recherches sont en cours afin d'analyser les chemins vers les GMS propres aux délinquants sous responsabilité fédérale. De futures recherches pourraient porter sur l'efficacité de programmes holistiques offerts par le SCC aux délinquants affiliés à un GMS.

A. Goldman, L., H. Giles et M. Hogg (2014). Going to extremes: social identity and communication processes associated with gang membership. Group Processes & Intergroup Relations, 17(6), 813-832.

B. Nafekh, M., et Y. Stys (2004). Profil et analyse des délinquants membres d'un gang dans la population carcérale fédérale. Ottawa (Ontario) : SCC.

C. Preston, J., S. Carr-Stewart et C. Bruno (2012). The growth of Aboriginal youth gangs in Canada. La Revue canadienne des études autochtones, 32(2), 193-207.

D. Scott, T. (2012). Profil des détenues appartenant à un gang. (Rapport de recherche R-272). Ottawa (Ontario) : SCC.

E. Sutton, T. (2017). The lives of female gang members: a review of the literature. Aggression and Violent Behavior, 37,142-152.

F. Totten, M. (2009). Aboriginal youth and violent gang involvement in Canada: quality prevention strategies. Revue de l'IPC 3 : Sécurité publique Canada.

Vous pouvez joindre la Direction de la recherche. Vous pouvez également visiter la page des Publications de recherche pour obtenir une liste complète des rapports et des sommaires de recherche.

Préparé par : Sarah Cram et Shanna Farrell MacDonald