L’ethnicité et le fait d’être né à l’étranger sont-ils des facteurs pertinents?

Publication

  • No RS-11-02
  • Mars 2011

Mots clés

ethnicité, pays de naissance, état matrimonial, éducation, langue, risque, besoin

Contexte

L’examen de données selon les caractéristiques sociodémographiques peut aider le Service correctionnel du Canada à cerner des sous-groupes de délinquants ayant des besoins particuliers. Par exemple, on a déterminé depuis longtemps que les délinquants autochtones et les délinquantes devaient faire l’objet d’interventions plus intensives et/ou adaptées. La présente recherche examine si l’ethnicité et le fait d’être né à l’étranger sont utiles pour déterminer les besoins des délinquants. Puisque ces deux facteurs peuvent en fait interagir, on s’est servi d’une classification qui les combine.

Ce que nous avons réalisé

Tous les hommes incarcérés non autochtones sous responsabilité fédérale en date du 21 novembre 2010 ont été catégorisés selon leur ethnicité et le fait qu’ils soient nés ou non à l’étranger, de la façon suivante : né au Canada de race blanche, né au Canada non blanc, étranger de race blanche et étranger non blanc. On n’a pas tenu compte des délinquants autochtones parce qu’ils sont déjà reconnus comme formant un sous-groupe distinct, et les délinquantes n’ont pas été prises en considération parce qu’elles constituent, dans l’ensemble, un groupe de petite taille. On a donc procédé à la comparaison des sous‑groupes susmentionnés selon des données démographiques ainsi que les scores de risque et de besoin. Le score de risque représente les antécédents criminels du délinquant (c.-à.-d. le nombre et le type d’infractions ainsi que leur gravité). Il sert à évaluer le risque qu’un délinquant présente pour la société. Le score de besoin représente la mesure dans laquelle le délinquant nécessite une intervention relativement à différents domaines, comme l’emploi et la toxicomanie.

Ce que nous avons découvert

Les délinquants non blancs nés au Canada et à l’étranger sont plus susceptibles d’être plus jeunes et mariés comparativement à leurs homologues de race blanche, ce qui permet de supposer qu’ils peuvent bénéficier d’un soutien familial plus solide (voir le tableau). Les délinquants étrangers de race blanche sont plus instruits. Il est plus courant pour les délinquants étrangers de parler à la maison une autre langue que l’anglais ou le français, ce qui est un indicateur de barrières linguistiques possibles en milieu correctionnel. Finalement, comparativement aux délinquants de race blanche nés au Canada, les délinquants étrangers ou non blancs ne présentent pas des scores de risque ou de besoin plus élevés au début de leur peine actuelle.

Né au Canada Né à l’étranger
Blanc Non blanc Blanc Non blanc
N 7878 875 440 1295
Âge moyen à l’admission (années) 35 28 41 33
Marié/conjoint de fait (%) 37 59 37 53
Études secondaires terminées (%) 27 22 42 28
Langue parlée à la maison – ni l’anglais, ni le français (%) 1 5 21 33
RisqueNote de bas de page a (%)
faible 7 11 14 14
moyen 32 35 29 36
élevé 61 54 57 50
BesoinNote de bas de page a(%)
faible 4 6 11 10
moyen 25 30 34 33
élevé 71 63 55 57

Nota : Il est possible que les pourcentages ne totalisent pas 100 parce que les chiffres ont été arrondis. Parmi les délinquants non blancs, on trouve : les Arabes/Asiatiques occidentaux, les Asiatiques, les Noirs, les Chinois, les Indiens de l’Est, les Philippins, les Hispaniques, les Japonais, les Coréens, les Latino-Américains, les Asiatiques du Sud, les Asiatiques du Sud-Est et les autres.

Notes de bas de page

Note de bas de page a

Premières estimations pour la peine actuelle.

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2024-01-10