L'imposition de conditions d'assignation à résidence sur une période de 15 ans

Publication

  • No RS 14-37
  • Mars 2015

Mots clés

assignation à résidence, surveillance dans les établissements communautaires

Le taux d'imposition de conditions d'assignation à résidence a considérablement augmenté au cours des 15 dernières années.

Pourquoi nous avons effectué cette étude

Lorsque les délinquants sont mis en liberté sous condition dans la collectivité, la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) peut leur imposer des conditions spéciales si la gestion du risque l'exige. La CLCC peut notamment exiger qu'ils résident à un endroit particulier si elle juge qu'en l'absence d'une telle exigence ils présenteraient un risque inacceptable pour la société et seraient susceptibles de commettre une infraction avec violence.

Au fil du temps, le nombre de conditions spéciales a augmentéNote de bas de page 1 mais, malgré leurs conséquences en matière de planification pour les établissements résidentiels communautaires, aucune analyse portant expressément sur les conditions d'assignation à résidence n'a été réalisée.

Ce que nous avons fait

Nous avons recueilli des données sur tous les délinquants qui ont obtenu une mise en liberté sous condition entre 1999-2000 et 2013-2014 (N = 65 546). Nous avons examiné les dossiers de ces délinquants afin de déterminer si une assignation à résidence leur avait été imposée au moment de leur première mise en liberté. Cet examen préliminaire portait exclusivement sur les assignations à résidence. Nous en avons exclu les cas de semi-liberté (un type de mise en liberté sous condition qui ne comporte pas implicitement d'assignation à résidence, mais où les délinquants sont tenus de rentrer tous les soirs dans un établissement résidentiel communautaire).

Ce que nous avons constaté

L'imposition de conditions d'assignation à résidence a considérablement augmenté au cours des 15 dernières années. Si, pendant cette période, le nombre de mises en liberté accordées annuellement a augmenté de 20 %, le nombre de mises en liberté assorties d'une assignation à résidence a triplé (en d'autres mots, il a augmenté de plus de 300 %). Cette tendance générale se confirme autant dans le groupe des délinquants que dans celui des délinquantes, et aussi bien parmi les délinquants autochtones que parmi les délinquants non autochtones. Les délinquants de sexe masculin et les délinquants autochtones étaient toutefois proportionnellement plus nombreux à se voir imposer une assignation à résidence.

Lorsque les membres de la CLCC imposent des conditions spéciales, ils tiennent compte des recommandations du SCC. Au cours des 15 années visées par notre étude, les recommandations du SCC et les décisions de la CLCC ont suivi la même tendance générale, mais la fréquence de l'imposition directe de conditions par la CLCC est proportionnellement plus élevée depuis l'exercice 2011-2012.

Nombre de délinquants soumis à une condition d'assignation à résidence (à l'exclusion de la semi liberté)

Version texte : Nombre de délinquants soumis à une condition d'assignation à résidence

Cette figure montre les changements survenus en ce qui a trait au nombre de délinquants soumis à une condition d'assignation à résidence entre les exercices 1999-2000 et 2013-2014. Le nombre de délinquants qui se sont vu imposer une condition d'assignation à résidence, qui varie entre 0 et 1200, figure sur l'axe vertical de gauche. Les exercices, qui vont de 1999-2000 à 2013-2014, figurent sur l'axe horizontal. Les changements indiqués ont trait à l'ensemble de la population de délinquants (délinquants de sexe masculin, de sexe féminin et autochtones), à l'exception des délinquants en semi-liberté. Le graphique ne présente pas les données sur les différents sous-groupes, leur courbe respective étant identique à celle de l'ensemble de la population de délinquants. Au fil du temps, le nombre de délinquants auxquels on a imposé une condition d'assignation à résidence a connu une augmentation constante, atteignant plus de 300 % entre 1999-2000 et 2013-2014. Pendant cette période, le nombre de délinquants dont la mise en liberté était assortie d'une assignation à résidence est passé de 305 à 972.

Remarque. Cette figure présente des nombres bruts mais l'examen du pourcentage de la population de délinquants soumis à une assignation à résidence donne des résultats comparables.

Ce que cela signifie

L'augmentation du nombre de conditions d'assignation à résidence imposées au fil des 15 dernières années signifie que les établissements résidentiels communautaires font face à une demande croissante. Il est donc important de s'assurer d'utiliser le plus efficacement possible les ressources chargées de la surveillance dans ces établissements communautaires. En outre, le Service correctionnel du Canada a conçu un certain nombre d'initiatives afin d'aider les délinquants à gérer leur transition dans la collectivité, notamment des programmes correctionnels et de santé mentale susceptibles de les aider à atteindre plus rapidement une étape où il ne sera plus nécessaire de leur imposer une assignation à résidence.

Pour de plus amples renseignements

Vous pouvez joindre la Direction de la recherche par research@csc-scc.gc.ca ou par téléphone au 613-995-3975.

Vous pouvez également visiter Publications de recherche pour une liste complète des publications de recherche.

Préparé par : Renée Gobeil et Colette Cousineau

Notes de bas de page

Note de bas de page 1

Ritchie, M., C. Saddleback et R. Gobeil (2015). Conditions spéciales et résultats postlibératoires au fil du temps (ER 14-17). Ottawa, Ontario : Service correctionnel du Canada.

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Détails de la page

2024-01-08