Évaluer la susceptibilité à l’influence des groupes

Faits saillants de la recherche: L’appartenance à un groupe menaçant la sécurité est associée à des facteurs faciles à cerner dans l’information recueillie pendant l’évaluation initiale des délinquants sous responsabilité fédérale.

Les délinquants qui entretiennent des croyances et des idéologies radicales ou sont associés à un groupe menaçant la sécurité représentent potentiellement un risque pour la sécurité, tant en milieu carcéral qu’à leur retour dans la collectivité. Si l’on veut atténuer ce risque, il est important avant tout de comprendre les facteurs qui les rendent davantage susceptibles de s’associer à un groupe radicalisé ou à un autre groupe menaçant la sécurité (GMS). Le premier objectif de cette étude était de déterminer s’il était possible d’évaluer la susceptibilité à l’influence des groupes à partir des données administratives recueillies pendant l’évaluation initiale des délinquants sous responsabilité fédérale au Canada.

Nous avons formé un groupe appelé GMS avec 1 495 délinquants reconnus comme étant associés à un gang (peu importe l’affiliation, peu importe le moment) ou comme étant radicalisés, et un groupe témoin avec 14 754 délinquants non associés à un GMS; tous avaient été admis dans un pénitencier entre le 3 janvier 2003 et le 17 août 2014. Les groupes ont été divisés à parts égales en un échantillon de référence et un échantillon de validation afin que le nombre de cas permette une analyse valable. Nous avons sélectionné 300 variables prédictives parmi les indicateurs servant à la collecte d’information pendant l’évaluation initiale, réalisée dans les 90 jours suivant l’admission dans un établissement correctionnel.

La majorité des délinquants de l’étude étaient des hommes (94 %). La plupart des délinquants du groupe autre GMS et du groupe témoin étaient d’origine caucasienne, tandis que la plupart des délinquants radicalisés étaient d’une « autre » origine ethnique. Les délinquants du groupe GMS étaient plus jeunes que ceux du groupe témoin, leur âge moyen étant d’environ 29 ans. Grâce des techniques de réduction des données, nous avons dégagé des 300 variables initiales 17 éléments que nous avons regroupés dans quatre sous-échelles : violence et victimes, antécédents professionnels, fréquentations et attitudes antisociales et antécédents criminels.

Pour établir le score total, nous avons additionné les résultats de tous les éléments afin de prédire le résultat : implication dans un GMS. Nous avons établi que l’exactitude prédictive était élevée, surtout pour la sous échelle des fréquentations et attitudes antisociales.

L’étude donne des résultats constants qui vont dans le même sens que les recherches du même type menées dans ce domaine. Il reste à déterminer quelle combinaison de facteurs révèle le mieux le risque d’une association à un groupe radicalisé à motivations idéologiques. Cette recherche est une première étape importante qui a permis de peaufiner le concept de susceptibilité et indiqué la nécessité d’une approche plus opérationnelle et systématique au chapitre de la mesure. S’il veut être mieux équipé pour cerner rapidement les individus vulnérables, susceptibles de s’associer à un gang, à une organisation criminelle ou à un groupe radicalisé, afin d’intervenir et de gérer le risque comme il faut, le Service devra mener des recherches supplémentaires pour trouver des indicateurs plus précis de la susceptibilité, en se penchant plus particulièrement sur différents types de GMS (c.-à-d. délinquants radicalisés).

Scott, T. (2017). Assessing Susceptibility to Group-Based Influence (Research Report R-390). Ottawa, Ontario: Correctional Service of Canada.

Pour obtenir le rapport complet en version PDF, veuillez en faire la demande à la Direction de la recherche ou par téléphone au 613-995-3975.

Vous pouvez également visiter la page des Publications de recherche pour une liste complète des rapports et sommaires de recherche.