L’élaboration d’une échelle d’évaluation du risque et des besoins (EERB) et son application dans le Service de probation de Roumanie

Faits saillants de la recherche: Le Service de probation de Roumanie a élaboré un instrument d’évaluation du risque et des besoins (EERB) pour gérer le risque lié à la surveillance

L’application de la technologie d’évaluation du risque et des besoins des délinquants pour améliorer le rendement correctionnel quant à la réduction de la récidive constitue un projet important en cours dans le Service de probation de Roumanie (SPR). Ce projet découle d’un échange technique entre le SPR et le Service correctionnel du Canada (SCC). Le présent rapport examine les résultats d’une approche améliorée de gestion des cas en ce qui concerne l’évaluation du risque et des besoins des délinquants qui a été adoptée par le personnel de probation en Roumanie.

Les composantes des « facteurs statiques » et des « facteurs dynamiques » des processus d’évaluation et de gestion du risque du SCC ont été adaptées et mises à l’essai sur le terrain dans divers bureaux du SPR. La présente enquête a commencé par la conception et l’élaboration d’un instrument d’évaluation du risque et des besoins des délinquants en Roumanie. Le protocole de l’échelle d’évaluation du risque et des besoins (EERB) pour les probationnaires comportait trois sections : 1) facteurs de risque statiques (12 éléments liés aux antécédents criminels et cote de risque); 2) facteurs de risque dynamiques ou facteurs criminogènes (9 domaines comportant 2 éléments chacun pour un total de 18 éléments et une cote de besoins); et 3) besoins spéciaux et résumé (besoins prioritaires, risque et besoins globaux et motivation). Un échantillon instantané de 751 probationnaires (673 hommes; 78 femmes) qui ont fait l’objet d’une évaluation pendant qu’ils étaient sous la surveillance du SPR au cours d’une période d’un mois (septembre 2014) a été établi pour l’étude.

Les résultats de l’étude sur le terrain liée « au risque et aux besoins » ont reproduit les conclusions internationales concernant la valeur opérationnelle du fait d’évaluer et de réévaluer systématiquement le risque et les besoins des délinquants. Qu’ils soient de sexe masculin ou féminin, les probationnaires pouvaient facilement être distingués par le personnel du SPR en ce qui a trait au niveau de risque et de besoins ainsi qu’à la nature des besoins présentés par les probationnaires.

Globalement, la répartition du niveau de risque des cas présentant un risque faible, un risque modéré et un risque élevé était de 66,6 %, de 27,8 % et de 5,6 %, respectivement. En outre, la répartition du niveau de besoins des cas présentant de faibles besoins, des besoins modérés et des besoins élevés était de 48,5 %, de 41,0 % et de 10,5 %, respectivement. Fait intéressant, d’un point de vue axé sur l’affectation des ressources, la combinaison des cotes de risque et des cotes de besoins a entraîné le résultat suivant : la majorité des cas de probation ont été évalués comme appartenant aux catégories de faible risque/faibles besoins et faible risque/besoins modérés, à 43,3 % et à 21,2 %, respectivement. La principale catégorie suivante de risque et de besoins était celle des probationnaires évalués comme présentant un risque modéré et des besoins modérés, avec un petit pourcentage de cas dans la catégorie du risque élevé et des besoins élevés (3,7 %). Sans surprise, les femmes probationnaires étaient plus susceptibles que les hommes d’être évaluées comme présentant un faible risque/de faibles besoins (51,3 % contre 42,4 %) et un faible risque/des besoins modérés (26,9 % et 20,5 %), tandis que les hommes probationnaires étaient plus susceptibles d’appartenir à la catégorie du risque élevé et des besoins élevés (4,0 % contre 1,3 %).

Une fois la technologie d’évaluation du risque et des besoins bien intégrée dans le SPR, la prochaine étape consisterait à élargir la nature et la portée de l’initiative de l’EERB dans le cadre d’un vaste exercice de mise en œuvre. Il y aurait eu des avantages à procéder à l’application complète (renseignements de nature administrative, évaluation du risque et des besoins et plan de peine), puisque des rapports normalisés auraient été générés, des plans de peine auraient été produits et de précieux renseignements sur la gestion auraient été obtenus à des fins de planification stratégique. Dans le cadre de la mise en œuvre, on passerait nécessairement de l’accroissement de la sensibilisation à l’égard des différences entre les délinquants et les besoins dans le SPR à une fonction améliorée de gestion des cas qui permet d’estimer l’affectation des ressources.

Motiuk, Larry (2018). L’élaboration d’une échelle d’évaluation du risque et des besoins (EERB) et son application dans le Service de probation de Roumanie (Rapport de recherche R-402 Ottawa (Ontario) : Service correctionnel du Canada.

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