Centre de guérison Waseskun : expériences et points de vue
Faits saillants de la recherche : Le Centre de guérison Waseskun offre une approche adaptée à la culture et un environnement thérapeutique favorable à la guérison.
Pourquoi nous effectuons cette étude
Le Centre de guérison Waseskun est un établissement pour hommes visé à l’article 81, qui est situé à St‑Alphonse‑Rodriguez, au QuébecFootnote 1 . La présente étude vise à fournir une compréhension globale de ce pavillon de ressourcement grâce aux expériences et aux points de vue des résidents, des Aînés, des assistants des Aînés et du personnel. Menée en collaboration avec le Secteur des initiatives pour les Autochtones du Service correctionnel du Canada (SCC), cette étude a également pour but d’examiner les possibilités offertes aux résidents du Centre et les enjeux de l’exploitation du Centre.
Publication
ERR-23-38
2024
Résultats de recherche émergents - PDF
Ce que nous faisons
Deux membres de l’équipe de recherche ont mené des entrevues individuelles semi-dirigées d’environ une heure auprès de neuf résidents et de neuf Aînés, assistants des Aînés et membres du personnel du Centre en juillet 2023. Les entrevues étaient fondées sur une approche adaptée à la culture et axées sur les expériences, l’engagement et les observations des participants en ce qui concerne le pavillon de ressourcement. Les données seront regroupées ultérieurement dans le cadre d’une étude plus vaste afin d’examiner les établissements pour hommes visés à l’article 81.
Ce que nous avons constaté jusqu’à maintenant
Du point de vue des résidents, des Aînés, des assistants des Aînés et des membres du personnel, le Centre de guérison Waseskun favorise un sentiment d’appartenance, d’utilité et de stabilité. Les Aînés et les assistants des Aînés sont respectés, et les résidents estiment qu’ils font partie intégrante de leur cheminement vers la guérison, puisqu’ils les aident à résoudre toute une gamme de problèmes (p. ex. maîtrise des émotions, toxicomanie, deuil) au moyen d’enseignements, de cérémonies, de programmes et de rencontres individuelles. Les relations entre les résidents sont positives et favorables. La plupart des résidents indiquent que d’autres résidents les ont aidés à progresser dans leur guérison. Étant donné que le Centre héberge des résidents dont la langue maternelle est le français, l’anglais ou une langue autochtone, la barrière linguistique est considérée comme un défi, malgré les efforts déployés pour surmonter ce défi en tentant de faire la traduction pour les personnes qui prennent la parole au sein des groupes.
Les participants ont souligné qu’il y a relativement peu de périodes non structurées au Centre. En effet, on offre aux résidents de participer à diverses cérémonies, activités/traditions culturelles et possibilités de guérison axées sur la terre, et on s’attend à ce qu’ils y participent. Conformément aux critères d’admissibilité, tous les résidents avaient déjà participé à des activités culturelles avant d’être transférés au Centre, soit avant leur incarcération, soit dans un établissement (p. ex. travail avec un Aîné, participation aux Sentiers autochtones). Les participants ont souligné l’importance de l’orientation culturelle du Centre pour aider à renforcer l’identité culturelle et l’engagement envers le parcours de guérison.
D’autres possibilités sont offertes au Centre (p. ex. programmes correctionnels, traitement de la toxicomanie), l’accent étant mis sur la guérison. Le Centre de guérison Waseskun est le seul établissement pour hommes visé à l’article 81 qui offre des programmes éducatifs sur place, mais du point de vue des résidents, des possibilités d’emploi et de formation professionnelle supplémentaires seraient bénéfiques. L’emplacement rural crée une atmosphère propice à l’engagement culturel et au lien avec la terre, mais l’éloignement des centres urbains est apparu comme un obstacle aux possibilités de réinsertion sociale graduelle (p. ex. permissions de sortir, visites de la famille ou de soutiens prosociaux).
À l’instar d’autres pavillons de ressourcement, le Centre a eu de la difficulté à remplir toutes ses places. Les résidents ont déclaré en avoir entendu parler de diverses façons (p. ex. dépliants, visites d’Aînés), ce qui donne à penser que le Centre déploie divers efforts de sensibilisation auprès des résidents potentiels. Les longs délais d’attente pour être transféré d’un établissement correctionnel une fois accepté par le pavillon de ressourcement constituent l’un des défis les plus souvent énoncés.
Ce que cela signifie
Les expériences vécues par les participants révèlent que le Centre de guérison Waseskun offre un environnement unique qui favorise les liens avec les cultures autochtones et le renforcement de l’identité culturelle. D’un point de vue autochtone, les interventions et les possibilités qui sont offertes au Centre soutiennent le cheminement vers la guérison de ses résidents. Même si l’accent est mis sur la guérison, une planification renforcée de la réinsertion sociale (p. ex. logement, emploi, ressources) peut être bénéfique pour les résidents après leur mise en liberté.
Pour de plus amples renseignements
Vous pouvez joindre la Direction de la recherche par courriel. Vous pouvez également visiter la page des Publications de recherche pour obtenir une liste complète des rapports et des sommaires de recherche.
Préparé par : Laura Hanby et Danielle Hawthorn
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