Cahier d'information pour le comité CSPAJC : Comparution du Service correctionnel du Canada, le 14 décembre 2023

Titre officiel : Comparution du Service correctionnel du Canada devant le Comité sénatorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles (CSPAJC), le 14 décembre 2023

Sur cette page

  1. Aperçu du projet de loi
  2. Mot d'ouverture
  3. Notes sur les questions

3.1 Unités d'intervention structurée - généralités

3.2 Surveillance externe

3.3 Recours collectifs Brazeau, Reddock et Gallone liés à l'isolement préventif

3.4 Soutien et investissements en santé mentale propres aux UIS

3.5 Surreprésentation des délinquants autochtones dans les UIS

3.6 Surreprésentation des Autochtones

3.7 Mise en application de l’article 81 (pavillons de ressourcement)

3.8 Interventions correctionnelles pour les délinquants noirs

3.9 Notification aux victimes et sensibilisation

3.10 Cellules sèches et détecteurs à balayage corporel 

  1. Composition du comité

1. Aperçu du projet de loi

Sommaire du projet de loi

« Le texte modifie la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition afin, notamment :

(a) d’exiger le transfèrement dans un hôpital de toute personne condamnée ou transférée au pénitencier souffrant de troubles mentaux invalidants;

(b) de veiller à ce que la durée de l’incarcération dans une unité d’intervention structurée ne dépasse pas quarante-huit heures, sauf ordonnance contraire d’une cour supérieure;

(c) de permettre à des groupes communautaires et à d’autres services de soutien similaires d’assurer la prestation de services correctionnels aux personnes issues de populations défavorisées ou en situation minoritaire et de proposer des plans pour la libération de ces personnes et leur réintégration dans la collectivité;

(d) de permettre aux personnes condamnées à une période d’incarcération ou assujetties à une période d’inadmissibilité à la libération conditionnelle de demander au tribunal qui a imposé la peine de réduire cette période, lorsqu’il y a eu injustice dans l’administration de la peine. »

Préambule du projet de loi

« Attendu :

qu’une surveillance et des mesures de réparation sérieuses et efficaces sont des éléments indispensables au respect des droits de la personne et de la primauté du droit;

que, contrairement à ce qui se fait dans les autres composantes du système canadien de justice criminelle, les décisions du Service correctionnel du Canada qui ont des répercussions sur les droits de la personne ne font pas systématiquement l’objet d’une surveillance judiciaire;

que le Comité consultatif sur la mise en œuvre des unités d’intervention structurée et le Bureau de l’enquêteur correctionnel ont établi que les détenus dans les pénitenciers fédéraux continuaient d’être placés dans des conditions d’isolement;

que les conditions d’isolement sont susceptibles d’engendrer des risques pour le bien-être des personnes — ou de les exacerber — et notamment de contrevenir aux interdictions visant les traitements et les peines cruels et inusités énoncées à l’article 12 de la Charte canadienne des droits et libertés;

que la mise en isolement peut causer des préjudices physiques, psychologiques et neurologiques irréversibles aux personnes visées après seulement 48 heures;

que les personnes les plus marginalisées, notamment les Noirs, les Autochtones, les membres de la communauté 2ELGBTQQIA+ et les personnes souffrant de troubles mentaux invalidants, sont surreprésentées parmi les détenus placés dans des unités d’intervention structurée et dans d’autres conditions d’isolement;

qu’à la lumière des normes internationales relatives aux droits de la personne et des enquêtes menées au pays, il est interdit de mettre en isolement les personnes ayant des incapacités mentales ou physiques, les jeunes, bon nombre de femmes et les personnes souffrant de troubles mentaux invalidants, à tout le moins;

que la Commission de vérité et réconciliation du Canada réclame l’élimination de la surreprésentation des Autochtones dans les pénitenciers fédéraux comme moyen de réparer les séquelles du colonialisme;

que la prise des mesures les moins privatives de liberté et l’examen de solutions de rechange à l’incarcération continue sont des principes fondamentaux du système correctionnel du Canada;

que les unités d’intervention structurée et les autres formes d’isolement comptent parmi les moyens les plus coûteux et les moins efficaces de traiter les personnes ayant besoin de soutien en matière sociale, culturelle et de santé,

Sa Majesté, sur l’avis et avec le consentement du Sénat et de la Chambre des communes du Canada, édicte : »

2. Mot d’ouverture

Monsieur le Président et membres du Comité,

Je vous remercie de permettre au Service correctionnel du Canada de comparaître devant vous aujourd’hui pour discuter du projet de loi S-230, Loi modifiant la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition.

J’ai eu le plaisir de rencontrer certains d’entre vous auparavant.

Je suis heureuse d’être accompagnée aujourd’hui par Jay Pyke, notre sous commissaire principal par intérim, ainsi que par Ginette Clarke, qui est la commissaire adjointe par intérim des Services de santé.

Compte tenu du sujet de votre étude, j’ai jugé important d’être ici personnellement pour vous parler et répondre à vos questions.

C’est parce que j’ai été la commissaire qui a supervisé la transformation de l’isolement préventif en unités d’intervention structurée (UIS) dans nos pénitenciers fédéraux. C’est un changement de culture majeur pour le Service.

Et aujourd’hui, je demeure à la fois responsable de la réussite de leur mise en œuvre et dévouée envers celle-ci.

En effet, les résultats des UIS feront partie de mon héritage en tant que commissaire.

Je tiens à préciser que la sûreté, la sécurité et le bien-être des détenus, du personnel correctionnel et du public sont une part importante de mes responsabilités.

Et le travail important que nous accomplissons dans le contexte des UIS favorisera grandement cela.

Dans ce contexte, je suis et lis les données sur les UIS chaque semaine et je parle des résultats obtenus avec mes collègues, tant à l’échelle nationale que régionale, afin que nous puissions continuellement cerner les possibilités d’amélioration et les saisir.

Il ne faut pas oublier que la transformation de l’isolement préventif a été une véritable transformation historique de notre système correctionnel.

Les changements que nous avons apportés ont été mis en œuvre à grande échelle.

Compte tenu de l’ampleur de ces changements, nous savions qu’il faudrait du temps et des ajustements pour que tout soit parfait.

Surtout lorsque l’on considère que les UIS ont été mis en place quelques mois seulement avant la pandémie de COVID-19, qui a eu d’importantes répercussions de grande portée, y compris au sein du système carcéral. 

Depuis la création des UIS, j’ai accueilli les commentaires que j’ai reçus de la part d’intervenants, comme nos organes de surveillance, et de personnes qui ont comparu devant ce comité, et je continuerai de le faire.

C’est grâce à des processus comme ceux-ci que nous pouvons continuer d’apporter des améliorations continues au fonctionnement des UIS.

Par exemple, pour donner suite à la rétroaction reçue dans le cadre d’examens et de recommandations internes et externes, des changements ont été apportés au modèle des UIS.

Notamment :

Parmi les succès connus, notons une augmentation du pourcentage de détenus transférés vers une UIS qui ont réussi à réintégrer la population carcérale régulière.

De plus, grâce à des interventions actives et à des programmes, de même qu’à des partenariats entre les régions, les délinquants qui étaient auparavant réticents choisissent maintenant de participer aux programmes offerts dans les UIS

Par conséquent, ils adoptent une attitude plus positive et acquièrent de meilleures aptitudes en gestion de conflits, et appliquent ce qu’ils apprennent.

Je veux poursuivre sur la lancée de ce travail essentiel et réussi.

Membres du Comité, je tiens à préciser que nous avons mené nos activités de manière transparente et garanti l’accès à nos partenaires, et que nous continuerons de le faire.

Je continue de collaborer avec les membres du Comité consultatif sur la mise en œuvre des UIS et les décideurs externes indépendants afin de mettre en commun des données et d’examiner leurs constatations et recommandations importantes.

Je tiens à souligner le travail qu’ils accomplissent pour aider à déterminer les améliorations nécessaires.

En plus des séances de discussion ouverte que j’ai dirigées avec nos intervenants et nos partenaires, nous avons organisé des portes ouvertes au cours de la dernière année pour que les membres du public puissent voir par eux-mêmes nos UIS

Je sais que certains d’entre vous ont déjà visité nos établissements, mais j’encourage ceux qui ne l’ont pas encore fait à venir parler aux membres du SCC réunis ici aujourd’hui, après cette réunion, afin de planifier la visite d’un établissement et de voir par vous-mêmes une UIS.  

Sénateurs et sénatrices, je sais que notre système correctionnel est un sujet qui suscite des points de vue forts et variés.

Mon engagement, à titre de commissaire et de personne qui travaille au Service correctionnel du Canada depuis 40 ans, est d’assurer le fonctionnement sécuritaire de nos établissements et de nos UIS, tout en favorisant la réhabilitation des délinquants.

Pour ce faire, nous offrons des interventions, des activités, des programmes et du soutien en santé mentale aux personnes qui sont transférées vers une UIS.

Les UIS ne visent pas à punir ou causer du tort.

Elles sont plutôt vouées à aider les détenus et à leur fournir des possibilités continues pour favoriser leur retour en toute sécurité dans la population carcérale régulière.

En tant que commissaire, je continuerai de collaborer avec tous les intervenants au fonctionnement continu des UIS.

3. Notes sur les questions

3.1 Unités d’intervention structurée - généralités

Examens

Profils

Il a été démontré que les détenus dans les UIS ont davantage de comportements mésadaptés, comme l’impulsivité et une faible tolérance à la frustration, qu’ils agissent souvent de manière agressive et qu’ils sont plus susceptibles d’adopter des attitudes qui favorisent la violence instrumentale ou orientée vers un but.

En date du 31 mars 2023

3.2. Surveillance externe

3.3. Recours collectifs Brazeau, Reddock et Gallone liés à l’isolement préventif

Réponse proposée

3.4 Soutien et investissements en santé mentale propres aux UIS

Réponse proposée (généralités) :

Si l’on pose des questions sur le suicide et l’automutilation

3.5. Surreprésentation des délinquants autochtones dans les UIS

Réponse proposée

3.6 Surreprésentation des Autochtones

Progrès

3.7 Mise en application de l’article 81 (pavillons de ressourcement)

Réponse proposée

Progrès

3.8 Interventions correctionnelles pour les délinquants noirs

Réponse proposée

Progrès

3.9 Notification aux victimes et sensibilisation

3.10 Cellules sèches et détecteurs à balayage corporel

4. Composition du comité

Brent Cotter, Président du Comité Groupe des sénateurs indépendants

Brent Cotter, Président du Comité, Groupe des sénateurs indépendants (Saskatchewan)

Contexte

  • Les questions se rapportent à la guerre en Ukraine, à la légalité de la Loi sur les mesures d’urgence et aux problèmes auxquels la Saskatchewan est confrontée.
  • Avant de poursuivre sa carrière universitaire en Saskatchewan, M. Cotter a été sous-ministre de la Justice et sous-procureur général de la province. Il a également été sous ministre des Affaires intergouvernementales et autochtones de la Saskatchewan et a dirigé l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme de services pangouvernementaux reconnu à l’échelle nationale pour les Premières Nations et les Métis. Il préside actuellement la Commission des plaintes du public du gouvernement de la Saskatchewan.

Pierre-Hughes Boisvenu, (Vice-président) Parti conservateur du Canada

Pierre-Hughes Boisvenu, (Vice-président) Parti conservateur du Canada (Québec)

Contexte


Bernadette Clement, Groupe des sénateurs indépendants

Bernadette Clement, Groupe des sénateurs indépendants (Ontario)

Contexte

  • Elle a été nommée au Sénat en 2022.
  • Elle occupe le poste de coordonnatrice de la Chambre.
  • Elle est avocate de métier et ancienne mairesse de Cornwall.
  • Elle est actuellement membre des comités permanents suivants : Affaires juridiques et constitutionnelles, Transports et communications, et Langues officielles.
  • Elle a auparavant siégé au Comité sénatorial du Règlement, de la procédure et des droits du Parlement. 

Denise Batters, Parti conservateur du Canada

Denise Batters, Parti conservateur du Canada (Saskatchewan)

Contexte

  • Elle a été nommée au Sénat en 2013.
  • Elle est une championne de la santé mentale et de la prévention du suicide. 
  • Elle est présentement vice-présidente du Comité permanent du Règlement, de la procédure et des droits du Parlement.
  • Elle a déjà assuré la vice‑présidence du Comité sénatorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles.
  • Elle a été coprésidente du Comité d’examen de la réglementation.  

Dennis Glen Patterson, Groupe des sénateurs canadiens

Dennis Glen Patterson, Groupe des sénateurs canadiens (Nunavut)

Contexte

  • Il a été nommé au Sénat en 2009.
  • Il a été premier ministre des Territoires du Nord‑Ouest de 1987 à 1991.
  • Il est membre de l’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest depuis 16 ans.
  • Il a été ministre de l’Éducation, ministre de la Santé et des Services sociaux et ministre de la Justice avant de devenir premier ministre.
  • Il a joué un rôle clé dans le règlement de la Convention définitive des Inuvialuit et de l’Accord sur les revendications territoriales du Nunavut.
  • Il a été à la tête de la campagne qui s’est échelonnée sur plus de 20 ans et qui a mené à la création du Nunavut en tant que territoire canadien en 1999. 

Kim Pate, Groupe des sénateurs indépendants

Kim Pate, Groupe des sénateurs indépendants (Ontario)

Contexte

  • Elle a été nommée au Sénat en novembre 2016.
  • Elle a été directrice générale de l’Association canadienne des Sociétés Elizabeth Fry.
  • Elle a parrainé le projet de loi S-230, Loi modifiant la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition (Loi proposant des solutions de rechange à l’isolement et prévoyant une surveillance et des mesures de réparation dans le système correctionnel [Loi de Tona]), en raison du refus du gouvernement d’adopter des amendements au projet de loi C-83. 
    • S-230 propose des mesures pour mettre fin à l'isolement cellulaire : contrôle judiciaire après 48 heures, les "interférences correctionnelles" du SCC devraient être révisables, élargissement des dispositions des articles 29, 81 et 84 de la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition, en particulier pour les communautés PANDC (cela encouragerait l'utilisation des services de santé mentale dans la communauté, y compris les options communautaires pour les personnes autochones), et les évaluations devraient être effectuées par des professionnels de la santé mentale.

Marty Klyne, Groupe progressiste du Sénat

Marty Klyne, Groupe progressiste du Sénat (Saskatchewan)

Contexte

  • Il a été nommé au Sénat en 2018.
  • Il siège actuellement à plusieurs comités permanents, incluant les suivants : Agriculture et forêts, Audit et surveillance, et Affaires juridiques et constitutionnelles.
  • Il est parrain de la Loi de Jane Goodall (projet de loi S-241).
  • Il continue de siéger au conseil d’administration de FHQ Development Ltd.  

Mobina S. B. Jaffer, Groupe des sénateurs indépendants

Mobina S. B. Jaffer, Groupe des sénateurs indépendants

Contexte

  • Elle a été nommée au Sénat en 2001.
  • Elle est une ancienne avocate. 

Paul J. Prosper, Groupe des sénateurs canadiens

Paul J. Prosper, Groupe des sénateurs canadiens (Nouvelle Écosse)

Contexte

  • Il a été nommé au Sénat en 2023.
  • Il est l’ancien chef de la Nation des Mi’kmaw de Paqtnkek (Afton).
  • Il a été élu chef régional de l’Assemblée des Premières Nations (APN) pour Terre-Neuve et la Nouvelle-Écosse en 2020.
  • Il a siégé à plusieurs conseils d’administration et comités, notamment ceux de l’Atlantic Policy Congress of First Nations Chiefs Secretariat, de l’Atlantic First Nations Water Authority et de Mi'kmaw Kina'matnewey ainsi que de l’Eastern Door L’nuk Lawyers Group, de la Ta'n Etli-tpi'tmk Association et du Comité des chefs de l’APN sur les services à l’enfance et à la famille.  

Paula Simons, Groupe des sénateurs indépendants

Paula Simons, Groupe des sénateurs indépendants (Alberta)

Contexte

  • Elle a été nommée au Sénat en 2018. 
  • Elle a figuré parmi les journalistes les plus acclamés de l’Ouest canadien pendant plusieurs années.
  • Elle anime son propre balado politique, Alberta Unbound.
  • Elle est vice-présidente du Comité sénatorial permanent de l’agriculture et des forêts.
  • Elle est membre du Comité sénatorial permanent des transports et des communications.
  • Elle a été membre du Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles.

Pierre J. Dalphond, Groupe progressiste du Sénat

Pierre J. Dalphond, Groupe progressiste du Sénat (Québec)

Contexte

  • Ancien avocat et juge (Cour d'appel du Québec)

 


Renée Dupuis, Groupe des sénateurs indépendants

Renée Dupuis, Groupe des sénateurs indépendants (Québec)

Contexte

  • Elle est avocate des droits de la personne spécialisée dans le droit autochtone et le droit administratif; il pourrait donc y avoir un lien avec la question de la surreprésentation.
  • Elle a posé une question sur l’analyse comparative entre les sexes et l’égalité entre les sexes à la Chambre en 2019 lorsque le Sénat examinait la LSCMLC (C-83). Lien

 

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