Cahier de transition à l’intention du ministre : Janvier 2025

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Liste des acronyms
APCE Affaires publiques, culture et engagement
BEC Bureau de l’enquêteur correctionnel
CES Centre d’excellence en santé
FEWO Comité permanent de la condition féminine
LSCMLC Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition
PACP Comité permanent des comptes publics
PESP Programme d’échange de seringues dans les prisons
SCC Service correctionnel du Canada
SCP Sous-commissaire principale
SCT Secrétariat du Conseil du Trésor
SGD Système de gestion des délinquant
SPAC Services publics et Approvisionnement Canada
SPS Service de prévention des surdoses
TAO Traitement par agonistes opioïdes
USD Unité spéciale de détention

1. Aperçu du Service correctionnel du Canada

1.1 Aperçu stratégique

Mission et mandat

Notre mission

Le Service correctionnel du Canada (SCC), en tant que composante du système de justice pénale et dans la reconnaissance de la primauté du droit, contribue à la sécurité publique en incitant activement et en aidant les délinquants à devenir des citoyens respectueux des lois, tout en exerçant sur eux un contrôle raisonnable, sûr, sécuritaire et humain.

Notre mandat

Le SCC est l’organisme du gouvernement fédéral responsable de l’administration des peines d’emprisonnement de 2 ans ou plus imposées par les tribunaux. Il gère des établissements correctionnels fédéraux de divers niveaux de sécurité et surveille les délinquants en liberté sous condition et les délinquants visés par une ordonnance de surveillance de longue durée dans la collectivité.

Le SCC gère un environnement correctionnel fédéral complexe et en évolution. Comme la grande majorité des délinquants sous responsabilité fédérale retourneront éventuellement dans la collectivité, il est impératif de leur fournir un accès à des programmes et des services pour les aider à réintégrer graduellement la société en tant que citoyens respectueux des lois. Cela accroît la sécurité publique pour toute la population canadienne.

Cadre juridique et surveillance externe

Le cadre législatif du SCC est établi par la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition (LSCMLC) :

Par exemple, le SCC fournit des services aux victimes conformément à la LSCMLC afin de faire respecter les droits exprimés dans la Charte canadienne des droits des victimes.

Relation du SCC avec le Bureau de l’enquêteur correctionnel (BEC) :

Partenaires et bénévoles

1.2 Biographie de la commissaire

Mme Kelly a amorcé sa carrière au SCC en 1983 comme agente de gestion de cas. Elle a occupé divers postes au fil des ans, principalement dans la région de l’Ontario, dans les établissements, dans la collectivité et à l’administration centrale, notamment comme superviseure de la gestion des cas, gestionnaire d’unité et agente de projet à l’administration centrale.

Mme Kelly a par ailleurs été sous-directrice de l’Établissement Mountain dans la région du Pacifique pendant 2 ans, de 1996 à 1998. Depuis son retour à l’administration centrale en 1998, Mme Kelly a occupé les postes de directrice, Opérations de réinsertion sociale en établissement, de directrice générale, Programmes pour délinquants et réinsertion sociale, et de commissaire adjointe intérimaire, Opérations et programmes correctionnels. Elle a été nommée sous-commissaire pour les femmes en juillet 2004.

En septembre 2006, Mme Kelly a été nommée sous-commissaire régionale, région du Pacifique, un poste qu’elle a occupé pendant 5 ans jusqu’au moment de sa nomination comme sous-commissaire principale en 2011.

Anne Kelly was appointed Commissioner of the CSC on July 31, 2018.

Anne Kelly a été nommée commissaire du SCC le 31 juillet 2018.

Mme Kelly a reçu la Médaille et la Barette pour services distingués en milieu correctionnel ainsi que la Médaille du jubilé de diamant de la Reine.

1.3 Secteurs et régions du SCC

Administration centrale

L’administration centrale du SCC est située à Ottawa. Elle est responsable de l’administration des opérations des établissements correctionnels, de même que de la surveillance des délinquants dans 5 régions.

Secrétariat exécutif

Dirigé par la directrice générale, le Secrétariat exécutif est chargé de soutenir la commissaire dans tous les aspects de son rôle et de ses responsabilités en tant qu’administratrice générale du SCC.

Secteurs

Secteur du sous-commissaire principal

Le sous-commissaire principal est un chef de secteur responsable de dossiers particuliers, dont les griefs au dernier palier des délinquants, les placements à l’Unité spéciale de détention et la mise en œuvre des unités d’intervention structurée. Plusieurs directions relèvent du sous-commissaire principal, dont la Direction des enquêtes sur les incidents et la Direction des services de gestion de l’information.

Secteur des opérations et des programmes correctionnels

Le Secteur des opérations et des programmes correctionnels est responsable de l’intégrité des activités dans les établissements et la collectivité, à l’échelle du SCC, ainsi que de l’amélioration de la prestation de services correctionnels sécuritaires. Il supervise également la majorité des activités liées à la gestion des cas et aux programmes pour délinquants.

Secteur des services de santé

Le Secteur des services de santé est responsable de la qualité et de l’intégrité des services de santé fournis aux délinquants sous responsabilité fédérale. Cela inclut la prestation de services de santé, notamment :

Le Secteur est aussi responsable d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques et des programmes en matière de santé qui favorisent la réhabilitation des délinquants et leur réinsertion sociale réussie.

Secteur de la gestion des ressources humaines

Le Secteur de la gestion des ressources humaines coordonne le règlement des questions administratives et touchant les ressources humaines et fournit une interprétation des politiques, des directives et des lignes directrices, ainsi que des conseils sur toutes les questions relatives aux relations de travail.

Secteur des services corporatifs

Le Secteur des services corporatifs est responsable de :

Secteur des politiques

Le Secteur des politiques est responsable de la planification stratégique, des politiques et de la recherche correctionnelle appliquée à l’appui du mandat et des priorités organisationnelles du SCC. Il s’occupe aussi :

Secteur des affaires publiques, de la culture et de l’engagement

Le Secteur des affaires publiques, de la culture et de l’engagement coordonne les activités liées aux communications, à l’engagement des citoyens et à la culture. Son rôle cadre avec le mandat du SCC, qui est de contribuer à la sécurité publique pour toute la population canadienne.

Secteur des délinquantes

Le Secteur des délinquantes est responsable d’élaborer, de mettre en œuvre et d’exécuter des politiques et des programmes axés sur les femmes purgeant une peine de ressort fédéral.

Secteur des initiatives pour les Autochtones

Le Secteur des initiatives pour les Autochtones milite pour les perspectives et les approches autochtones au sein des services correctionnels fédéraux. Ce secteur assure un soutien et une surveillance à l’appui d’interventions efficaces et adaptées sur le plan culturel pour les délinquants autochtones purgeant une peine de ressort fédéral afin de faciliter leur réinsertion sociale en toute sécurité grâce à l’établissement de partenariats et à la mise en œuvre de priorités et de plans stratégiques.

Secteur de l’audit interne et de l’évaluation

Le Secteur de l’audit interne et de l’évaluation évalue, mesure et analyse le rendement opérationnel.

Régions

Région de l’Atlantique

La région de l’Atlantique est composée de 4 provinces :

Elle gère 5 établissements (4 établissements pour hommes et 1 établissement pour femmes).

Région du Québec

La région du Québec gère 9 établissements (8 établissements pour hommes et 1 établissement pour femmes). L’Unité spéciale de détention se trouve également dans cette région.

Région de l’Ontario et du Nunavut

La région de l’Ontario et du Nunavut est responsable de 8 établissements (7 établissements pour hommes et 1 établissement pour femmes). À l’exception de l’Établissement de Beaver Creek (Gravenhurst), de l’Établissement de Warkworth (Campbellford) et de l’Établissement pour femmes Grand Valley (Kitchener), tous les établissements se trouvent dans la région de Kingston. La région est aussi responsable du Bureau de libération conditionnelle du Nunavut.

Région des Prairies

La région des Prairies comprend les provinces :

La région compte 12 établissements (10 établissements pour hommes et 2 établissements pour femmes).

Région du Pacifique

La région du Pacifique comprend la province de la Colombie-Britannique et le territoire du Yukon. Elle compte 8 établissements (7 établissements pour hommes et 1 établissement pour femmes).

1.4 Faits saillants et statistiques

Population de délinquants

À la fin de l’exercice 2023 à 2024, le SCC était responsable de 22 375 délinquants :

Milieu opérationnel – Établissements et collectivité

Le SCC gère :

1.5 Aperçu financier

Budget annuel de 2024 à 2025

Selon le Budget principal des dépenses de 2024 à 2025, le budget annuel du SCC est de 3,2 milliards de dollars.

Une proportion d’environ 85 % du budget du SCC est non discrétionnaire 

Depuis l’exercice 2017 à 2018, à la suite d’une réduction de 295,0 millions de dollars découlant du Plan d’action pour la réduction du déficit ainsi que d’autres mesures de restriction budgétaire, le SCC fait face à une situation touchant l’intégrité de ses programmes. Le SCC a donc entrepris un examen exhaustif de ses activités, au terme duquel les principaux éléments suivants ont été relevés :

Le budget de 2020 prévoyait un soutien permanent et les initiatives de modernisation devaient être évaluées dans le cadre d’une deuxième phase de l’examen exhaustif; toutefois, celle-ci ne s’est jamais concrétisée, la pandémie de COVID-19 ayant obligé le SCC à se concentrer sur la santé et la sécurité du personnel et des délinquants.

À compter de l’exercice 2023 à 2024 et pour les exercices suivants, le Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT) a demandé des réductions des dépenses dans le cadre de son initiative visant à recentrer les dépenses gouvernementales. D’autres réductions en lien avec cette initiative ont été demandées à compter de l’exercice 2025 à 2026 et pour les exercices suivants (les discussions à ce sujet se poursuivent).

Le SCC prévoit un écart budgétaire au cours des 3 prochains exercices. Cette situation est attribuable à plusieurs décisions de financement temporaire qui nécessitent des solutions de financement permanent. Les manques à gagner prévus au cours de cette période s’élèvent à (131,4 M$), (257,2 M$) et (305,5 M$) respectivement sur la base d’informations à la fin du mois d’octobre. Ils découlent de décisions de financement temporaire et des pressions inflationnistes qui se sont manifestées.

1.6 Effectif du SCC

Le SCC compte plus de 20 000 employés travaillant dans un grand nombre de secteurs. Au 1er avril 2024, l’effectif du SCC était composé de :

1.7 Résultats

Voici quelques résultats touchant différents secteurs :

2. Dossiers chauds

2.1 Mesures de réduction des méfaits

Question : Plusieurs députés ont soulevé des préoccupations concernant le Programme d’échange de seringues dans les prisons (PESP), soutenant que cette initiative crée des environnements plus dangereux et augmentent le risque de dépendance aux opioïdes.

Consommation de substances dans le système correctionnel fédéral

Le taux de prévalence de la consommation problématique d’alcool et de substances à long terme lors de l’admission dans un établissement fédéral est évalué à 61 % chez les hommes et à 61,6 % chez les femmes; ces taux sont plus élevés chez les hommes et les femmes autochtones (85,2 % et 85,7 % respectivement). Des recherches du SCC montrent qu’au moment de l’évaluation, plus de 50 % des délinquants de sexe masculin nouvellement admis indiquaient qu’ils avaient un problème de consommation de substances et que la majorité (68 %) avaient des troubles mentaux concomitants.

De 20 % à 22 % des hommes et de 27 % à 29 % des femmes déclarent avoir consommé des drogues par injection toute leur vie durant. Cette conclusion est relativement constante dans l’ensemble des activités de recherche et de surveillance (par exemple le Sondage auprès des détenus de 2007, les évaluations initiales uniformisées et les dossiers médicaux).

Les utilisateurs de drogues injectables étaient 10 fois plus susceptibles d’être infectés par le VHC pendant leur détention. Au SCC, 47 % de toutes les nouvelles infections au VHC étaient associées à l’utilisation de drogues injectables.

Services de traitement de la toxicomanie au SCC

Conformément à la Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances renouvelée, le SCC reconnaît que la consommation personnelle de substances est un problème de santé. Le SCC offre un éventail de services de traitement de la toxicomanie, y compris des mesures de réduction des méfaits, un traitement de substitution, un programme psychoéducatif et du soutien au rétablissement afin de promouvoir le bien-être général.

Traitement par agonistes opioïdes

Le SCC offre un traitement par agonistes opioïdes (TAO) aux personnes incarcérées dans les établissements fédéraux ayant reçu un diagnostic de troubles liés à la consommation d’opioïdes. Cela comprend des médicaments (méthadone, buprénorphine/naloxone, buprénorphine à libération prolongée) prescrits par un médecin ou un infirmier praticien et une équipe de soutien pour répondre aux besoins en santé de la personne concernée. En réponse à la crise de surdose d’opioïdes au Canada, le nombre de patients suivant un TAO au SCC a augmenté, passant de 920 en décembre 2016 à 3 378 en septembre 2024.

Programme d’échange de seringues dans les prisons

Le Programme d’échange de seringues dans les prisons (PESP) permet aux détenus d’avoir accès à des seringues stériles dans le but de limiter la transmission de maladies infectieuses, comme le VIH et le VHC. Un modèle d’évaluation de la menace et des risques semblable à celui qui est en vigueur actuellement pour l’EpiPen et les seringues d’insuline sert à identifier les personnes qui peuvent participer au PESP.

Les objectifs du PESP consistent à :

Au 31 octobre 2024, aucune agression touchant des membres du personnel ou des détenus n’avait été signalée en lien avec des seringues utilisées dans le cadre du PESP.

Au 31 décembre 2024, le PESP avait été mis en œuvre à 13 unités dans 12 établissements.

Service de prévention des surdoses

En place depuis 2019, le Service de prévention des surdoses (SPS) offre un lieu sûr dans l’unité des services de santé d’un établissement où les détenus ont accès à du matériel de consommation stérile. Des membres du personnel des services de santé sont sur place pour fournir de l’information en matière de santé, des services de counseling et des interventions en cas d’urgence médicale et de surdose.

L’objectif principal du SPS consiste à prévenir les décès par surdose en faisant en sorte que des professionnels de la santé soient présents pendant la consommation de substances et puissent intervenir en cas d’urgence médicale. Les participants sont autorisés à apporter une quantité personnelle de drogue illicite sur le site pour la consommer sous l’observation d’un professionnel de la santé.

Une évaluation du SPS à l’Établissement de Drumheller (désigné pour le projet pilote) a été réalisée par un universitaire externe et a permis de constater que le nombre d’incidents de surdose a diminué de 53 % à la suite de la mise en œuvre du SPS. On n’avait enregistré aucun décès par surdose avant et après la mise en œuvre. La proportion d’incidents de surdose nécessitant une hospitalisation externe a diminué de 17 % après la mise en œuvre du SPS.

En date de décembre 2024, 5 établissements à l’échelle du pays disposaient d’un SPS. Au total, 136 détenus ont été autorisés à participer au programme, et 2 705 visites ont été effectuées aux SPS.

2.2 Cotes de sécurité et transfèrements

Question : En mai 2023, la réévaluation de la cote de sécurité et le transfèrement d’un délinquant notoire vers un établissement à niveau de sécurité inférieur ont suscité une importante attention médiatique en raison de la nature des crimes commis par le délinquant et des réactions négatives des victimes. Le SCC a profité de l’occasion pour renseigner le public sur la façon dont les réévaluations de la cote de sécurité et les transfèrements sont effectués. Des changements ont été apportés aux services aux victimes à la suite d’une directive ministérielle, y compris aux communications à l’égard des possibles transfèrements.

Cotes de sécurité

À leur arrivée dans le système correctionnel fédéral, les détenus sont évalués et placés dans l’établissement et au niveau de sécurité les plus appropriés qui contribueront à leur préparation en temps opportun à une réinsertion sociale en toute sécurité. Ce processus tient compte du degré et du type de garde et de contrôle requis pour assurer la sécurité :

On tient également compte de l’accessibilité du délinquant à la famille et à d’autres mécanismes de soutien, ainsi que de la disponibilité d’interventions appropriées, comme des initiatives culturelles, et de la volonté du délinquant de participer à des programmes correctionnels.

Tous les détenus admis dans un établissement correctionnel fédéral sont soumis à un processus exhaustif d’évaluation et d’aiguillage afin de déterminer leurs besoins en matière d’interventions et de sécurité, ce qui peut comprendre des considérations relatives à la santé, ainsi que des évaluations liées aux programmes correctionnels, à l’emploi et à l’éducation. Seuls les délinquants qui présentent, selon les évaluations, un faible risque pour la sécurité publique, c’est-à-dire qui font preuve d’une bonne adaptation au milieu carcéral et dont le risque d’évasion est faible, sont incarcérés dans un établissement à sécurité minimale. Conformément à la politique, le SCC doit réévaluer la cote de sécurité des détenus à sécurité moyenne et maximale au moins tous les 2 ans; toutefois, une réévaluation de la cote de sécurité devrait être réalisée à la suite d’un événement important (par exemple une décision de la Commission des libérations conditionnelles du Canada, un incident grave, une évasion, l’achèvement d’un programme, etc.).

Transfèrements

Un détenu peut être transféré d’un établissement à un autre pour diverses raisons, notamment après la réévaluation de sa cote de sécurité. Tous les transfèrements de détenus vers un établissement à sécurité moindre n’ont lieu que lorsque le SCC a dûment pris en considération les questions liées à la sécurité du public, à la sécurité de l’établissement et au risque d’évasion.

À mesure que les détenus progressent dans le système correctionnel vers des niveaux de sécurité inférieurs et acquièrent une plus grande liberté de déplacement au sein de l’établissement, les programmes et les activités sont adaptés pour refléter plus étroitement les conditions que le détenu est susceptible de rencontrer une fois mis en liberté dans la collectivité. Un transfèrement vers un établissement de niveau de sécurité inférieur permet au détenu de profiter d’une plus grande autonomie et de conditions de surveillance plus flexibles pour se préparer à sa réinsertion sociale.

Le risque que présentent les détenus fait l’objet d’une évaluation constante par le personnel du SCC. Si le risque que présente un détenu change, le SCC prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du public et de ses établissements. Cela peut comprendre une réévaluation à la hausse de la cote de sécurité du détenu.

2.3 Établissements pour femmes

En 1989, le gouvernement fédéral a confié à un groupe d’étude le mandat d’examiner l’approche du SCC à l’égard de la gestion des délinquantes et de tracer une nouvelle orientation adaptée à leurs besoins uniques. En 1990, le groupe d’étude a publié son rapport intitulé La création de choix.

Ces travaux ont mené à la fermeture de la Prison des femmes et à l’ouverture de 5 nouveaux établissements correctionnels et d’un pavillon de ressourcement pour les délinquantes. C’était le début d’une nouvelle philosophie et d’une nouvelle approche holistiques pour les services correctionnels pour femmes, fondées sur la recherche et reposant sur 5 principes :

Les services correctionnels pour femmes reposent sur ces principes, qui ont appuyé bon nombre d’améliorations, notamment en ce qui a trait :

Aujourd’hui, le SCC continue de réaliser de grands progrès à l’égard des services correctionnels pour femmes. Les femmes représentent une faible proportion de la population de délinquants sous responsabilité fédérale, et le SCC reconnaît leurs besoins uniques.

Au cours des 30 dernières années, les programmes correctionnels et sociaux ont continué d’évoluer à la lumière des nouvelles recherches fondées sur des données probantes portant sur ce qui fonctionne auprès des délinquantes. Le SCC s’engage à offrir aux délinquantes le soutien et les programmes dont elles ont besoin pour réussir leur réhabilitation et leur réinsertion sociale en tant que citoyennes respectueuses des lois.

2.4 Programme mère-enfant

Question : Le Programme mère-enfant a récemment attiré l’attention de députés qui visitaient des établissements pour femmes.

Le Programme mère-enfant en établissement a été mis à l’essai en 1997, puis a été pleinement mis en œuvre en 2001. Il vise à favoriser des relations positives entre les mères et leurs enfants en les gardant ensemble, lorsque cela est approprié, et en offrant un environnement de soutien qui contribue à la stabilité et à la continuité de la relation.

Le programme est offert dans tous les établissements pour femmes et au Pavillon de ressourcement Okimaw Ohci. Il offre une multitude d’options aux femmes incarcérées afin de les aider à développer, à maintenir et/ou à renforcer le lien avec leurs enfants.

Le volet avec cohabitation du Programme mère-enfant permet aux enfants d’habiter à temps partiel (enfants de moins de 7 ans) ou à temps plein (enfants de moins de 5 ans) avec leur mère pendant son incarcération. D’autres services sont également offerts à toutes les mères détenues pour leur permettre de maintenir le lien avec leurs enfants, y compris :

Le meilleur intérêt de l’enfant prévaut dans toutes les décisions relatives à la participation au Programme mère-enfant. Les décisions sont prises en veillant au bien-être physique, affectif, psychologique et spirituel de l’enfant, de même qu’à la sécurité de l’établissement.

Il y a eu plus de 170 participantes au volet avec cohabitation du Programme mère-enfant depuis sa mise en œuvre. Une nouvelle application a été créée pour améliorer le suivi de la participation et cet outil sera déployé dans tous les établissements pour femmes au cours de l’exercice 2025 à 2026.

Au 2 décembre 2024, 9 enfants participaient au Programme mère-enfant.

Sécurité des enfants qui participent au Programme mère-enfant

Des enfants et des mères participent en toute sécurité au Programme mère-enfant depuis plus de 20 ans. Il y a des protocoles en place qui prévoient des critères d’admissibilité stricts pour la participation au programme, y compris une évaluation du bien-être de l’enfant effectuée par les services à l’enfance et à la famille provinciaux ou territoriaux, ainsi que des vérifications visant à garantir que les personnes résidant dans les unités résidentielles mère-enfant n’ont pas été déclarées coupables d’une infraction à l’endroit d’un enfant. Les mères ayant une cote de sécurité maximale ne sont pas admissibles au volet avec cohabitation à temps plein ou à temps partiel du Programme mère-enfant, mais peuvent profiter d’autres services qui leur permettent de maintenir le lien avec leurs enfants.

La participation au programme est volontaire, et les mères qui y participent sont pleinement responsables de leurs enfants. Des gardiennes autorisées, formées et ayant fait l’objet d’une vérification de sécurité peuvent également s’occuper des enfants, qui ne sont jamais laissés sans surveillance.

2.5 Services et notifications aux victimes

Question : Des députés se sont fait entendre à propos du manque d’attention portée aux besoins des victimes et à la protection de leurs droits. Des médias ont récemment rapporté que des victimes n’étaient pas autorisées à assister en personne à l’audience de libération conditionnelle d’un détenu notoire. Cette décision a finalement été renversée par la Commission des libérations conditionnelle du Canada.

Contexte

La Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition (LSCMLC) permet aux victimes d’actes criminels d’avoir accès à des renseignements sur le délinquant qui leur a causé du tort et d’avoir la possibilité de fournir des renseignements que le SCC peut prendre en considération dans les décisions qu’il prend concernant la gestion du cas du délinquant.

En vertu de la LSCMLC, les personnes qui répondent à la définition de « victime » ont le droit de recevoir, si elles en font la demande, des renseignements sur le délinquant qui ne sont pas autrement accessibles au public. Cela comprend le nom du délinquant, les infractions pour lesquelles il a été reconnu coupable, le tribunal qui a condamné le délinquant, la date de début et la durée de la peine imposée au délinquant, ses dates d’admissibilité à des permissions de sortir ou à la libération conditionnelle et les dates d’examen qui s’y rattachent.

Les victimes peuvent également demander à recevoir régulièrement des avis de changement, par exemple lorsqu’un délinquant sous responsabilité fédérale fait l’objet d’un transfèrement vers un autre établissement fédéral ou provincial, y compris un avis préalable de transfèrement vers un établissement à sécurité minimale ou un pavillon de ressourcement. De plus, afin d’assurer la sécurité publique, le SCC fournit aux victimes certains types de renseignements au moment de certaines libérations, comme la date de mise en liberté du délinquant, sa destination (en précisant si le délinquant se trouvera à proximité de la victime pendant son déplacement vers cette destination), les conditions de la mise en liberté du délinquant et une photographie récente de ce dernier.

Pour obtenir des renseignements sur le délinquant sous responsabilité fédérale qui leur a causé du tort, les victimes doivent s’inscrire auprès du SCC ou de la Commission des libérations conditionnelles du Canada. Les renseignements peuvent être communiqués par téléphone, par la poste et/ou par voie électronique au moyen du Portail des victimes du SCC, une application sécurisée et accessible en tout temps.

Inscription des victimes

Les victimes ne sont pas automatiquement inscrites après la condamnation d’un délinquant et, à l’heure actuelle, les renseignements sur les victimes ne sont pas transmis au SCC par d’autres fournisseurs de services aux victimes (par exemple les services de police, les tribunaux, les administrations provinciales et territoriales, etc.). Le SCC n’a pas de processus officiel en place pour identifier de façon proactive les victimes d’actes criminels ou communiquer avec elles. Par conséquent, les victimes doivent se renseigner sur le Programme national des services aux victimes du SCC et s’inscrire si elles souhaitent y participer.

Le gouvernement du Canada a entendu les préoccupations des victimes et des intervenants au sujet des difficultés auxquelles les victimes peuvent faire face lorsqu’elles tentent d’obtenir de l’information dans le cadre du processus de justice pénale. Une modification sera apportée au Code criminel (ancien projet de loi C-51) pour exiger, lorsqu’un délinquant se voit imposer une peine de ressort fédéral et que la ou les victimes expriment le souhait de recevoir des renseignements sur la peine et son administration, que les tribunaux communiquent les coordonnées de la ou des victimes au SCC.

Après avoir reçu les coordonnées des victimes de la part des tribunaux, les bureaux régionaux des services aux victimes du SCC pourront communiquer de manière proactive avec les victimes pour leur offrir de s’inscrire afin de recevoir des renseignements sur le délinquant qui leur a causé du tort. Cette modification entrera en vigueur à une date qui sera fixée par décret (prévue au printemps 2025). Le SCC négocie actuellement l’établissement de protocoles d’entente avec les provinces et les territoires afin de faciliter la communication sécuritaire des renseignements.

En 2023 à 2024, le SCC a offert des services à environ 8 970 victimes inscrites (dont le nombre dépasse actuellement 9 000). Au cours de cette période, les agents des services aux victimes du SCC ont participé à plus de 46 000 notifications aux victimes inscrites.

2.6 Détection de drones

Question : L’utilisation accrue de drones et de téléphones cellulaires pour faire entrer illégalement des objets interdits dans les établissements du SCC a attiré beaucoup d’attention de la part des médias et du Parlement, particulièrement au Québec. Ces dispositifs permettent aux détenus d’introduire des objets interdits dans les établissements, ce qui soulève des préoccupations chez les députés au sujet de la sécurité des résidents à proximité et des agents correctionnels.

Le SCC continue de gérer la menace que présentent les drones et les objets interdits en général au moyen d’une approche multidimensionnelle qui prévoit

Voici un aperçu des technologies utilisées dans le cadre de cette approche multidimensionnelle :

Les mesures non technologiques suivantes s’inscrivent dans les efforts du SCC pour prévenir l’introduction d’objets interdits, y compris pour contrer la menace posée par les drones :

3. Engagements de soutien – Comités parlementaires

Projets de loi

Comparutions possibles à venir devant les comités

  1. Comité permanent de la condition féminine (FEWO) – Étude du Programme mère-enfant
    1. Devrait avoir lieu à l’hiver 2025.

Engagements en suspens

Dans son rapport sur le Rapport 4 – Les obstacles systémiques – Service correctionnel Canada, des rapports 1 à 4 (2022) de la vérificatrice générale du Canada, le Comité permanent des comptes publics (PACP) a demandé au SCC de lui fournir des données trimestrielles et annuelles. Le Comité a demandé que le SCC lui fournisse les données jusqu’à l’automne 2026.

À l’heure actuelle, le SCC respecte cet engagement, les données les plus récentes ayant été soumises en décembre 2024. La prochaine soumission de données est prévue pour la fin de mars 2025.

Initiatives en cours

4.1 Détecteurs à balayage corporel

Contexte

Progrès réalisés

4.2 CORCAN

Renseignements généraux

Auxquels les délinquants peuvent participer pendant leur incarcération. Les délinquants continuent de bénéficier de services de soutien et d’interventions en matière d’emploi après leur mise en liberté dans la collectivité, ce qui comprend les emplois de transition.

Comité consultatif de CORCAN

Programme des fermes pénitentiaires

Progrès réalisés

4.3 Modernisation du Système de gestion des délinquant(e)s

Les données sont également communiquées à des particuliers et à des organisations non gouvernementales qui fournissent des services aux délinquants, comme les établissements résidentiels communautaires, ceux qui assurent la surveillance dans la collectivité et ceux qui offrent des services d’emploi.

4.4 Projet pilote d’éducation numérique

4.5 Accès à l’information et protection des renseignements personnels

4.6 Mises en liberté au titre de l’article 81 (pavillons de ressourcement)

Progrès réalisés

À l’heure actuelle, le SCC mène des discussions préliminaires avec les collectivités autochtones des régions de l’Atlantique, de l’Ontario et du Pacifique afin de conclure des accords visant à offrir aux délinquants autochtones des programmes et des services adaptés à leur culture. Le SCC travaille en étroite collaboration avec la Première Nation de Millbrook pour négocier un accord au titre de l’article 81 et construire un nouveau pavillon de ressourcement afin d’appuyer la réinsertion sociale des délinquants et des délinquantes autochtones. D’autres initiatives importantes sont en cours dans les régions du Pacifique et de l’Ontario, où l’on attend des lettres d’intérêt en vue de conclure de nouveaux accords au titre de l’article 81.

4.7 Centre d’excellence en santé

4.8 Culture

5. Principales personnes-ressources

Anne Kelly, commissaire
[Caviardé]
Anne.Kelly@csc-scc.gc.ca

France Gratton, sous-commissaire principale par intérim
[Caviardé]
France.Gratton@csc-scc.gc.ca

Kirstan Gagnon, commissaire adjointe, Affaires publiques, culture et engagement (affaires parlementaires)
[Caviardé]
Kirstan.Gagnon@csc-scc.gc.ca

Natasha Levesque-Hill, directrice générale, Secrétariat exécutif et chef de cabinet à la commissaire
(services ministériels)
[Caviardé]
natasha.levesque-hill@csc-scc.gc.ca

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2025-03-20