Perspectives de paix
Les Afghans ont traversé plusieurs cycles de violence et de corruption ponctués par l’effondrement des gouvernements, pendant lesquels ont défilé les mêmes figures destructrices. Aujourd’hui, les États-Unis, qui préfèrent se retirer d’Afghanistan le plus tôt possible, veulent mettre en place un accord de transition dont les détails seraient réglés par les talibans et le gouvernement afghan. Établir la paix à court terme entre les talibans en pleine possession de leurs moyens et un gouvernement central fragile est possible. En revanche, il est pratiquement impensable de parvenir à une entente à long terme, qui provoquerait le retour des chutes de gouvernement et de la guerre civile.
Les Afghans sont prêts pour la paix. Ils l’étaient sous chacun de leurs gouvernements successifs, mais elle leur a chaque fois glissé des mains. Aucun indice ne laisse croire que les choses se passeront différemment cette fois-ci. Pour bien comprendre les raisons de cette fatalité, il faut commencer par regarder le passé, plus particulièrement les événements ayant fait de l’Afghanistan ce qu’il est aujourd’hui, et ce, sans exagérer ni idéaliser les divers éléments qui y ont contribué, que ce soit le tribut en vies humaines ou l’argent dépensé.
Dix-sept ans après les efforts concertés qu’a déployés la communauté internationale pour évincer les talibans, ces derniers contrôlent aujourd’hui la moitié du pays. La corruption est endémique au point où les factures des services publics se monnayent en pots-de-vin. Les Forces de sécurité nationales afghanes se composent d’un effectif quasi néophyte disposant d’un équipement désuet et souvent en peine de renforts. La majorité des Afghans voient leur propre gouvernement, les pays voisins et les États-Unis comme des bandits. Selon un sondage mené par la firme Gallup en 2018, les Afghans ont perdu tout espoir de voir un avenir meilleur. Selon eux, la situation au pays est de plus en plus délétère et dangereuse.
L’anarchie atteint des niveaux alarmants dans les villes et les villages. De nombreux crimes sont perpétrés par la police locale, financée par les États-Unis avec la bénédiction de la communauté internationale, en dépit de l’avis des habitants. Résultat : le gouvernement et la communauté internationale se sont aliéné encore davantage les Afghans. En outre, le ministère de l’Intérieur a régularisé la situation de milices loyales aux chefs de guerre. Les lignes de fracture ethniques se sont creusées, et des chiites terrifiés fuient leur pays natal, terreau depuis toujours de l’intolérance religieuse. Pour couronner le tout, les talibans et l’État islamique – Province du Khorassan (EIPK)Note de bas de page 18 se disputent le territoire.
L’acquisition du pouvoir par la violence
Au cours des quatre dernières décennies, les Afghans ont vu les gouvernements se succéder et prendre le pouvoir par la violence. L’Union soviétique a envahi le pays en 1979 en prétendant avoir été invitée à défendre le gouvernement pro-Moscou de Babrak Karmal. Après le départ de l’URSS, le Parti populaire démocratique, communiste, qui formait le gouvernement à Kaboul, est resté en place pendant trois autres années, jusqu’à ce que les moudjahidines, appelés « combattants de la liberté » par les États-Unis, s’emparent du pouvoir.
Les noms des dirigeants moudjahidines qui se sont installés à Kaboul en 1992 sembleront familiers à quiconque suit l’actualité en Afghanistan. Pensons entre autres à Gulbuddin Hekmatyar, Hamid Karzaï, Abdur Rasool Sayyaf, Ismaël Khan, Atta Mohammad et Rachid Dostom. Il est essentiel de bien mettre les choses en perspective – sur le plan historique, notamment – pour bien comprendre le contexte afghan actuel. En effet, la corruption débridée et les querelles incessantes ont caractérisé leur règne de 1992 à 1996, de même qu’après 2001.
Le fait d’avoir placé ces mêmes personnes à la tête de l’Afghanistan de l’après-2001, où ils ont pu faire croître leur fortune, leur puissance et leur influence pendant les dix-huit années qui ont suivi, s’est avéré une erreur colossale dont les effets sont difficiles à renverser. Leur présence, leur influence, leur fortune accumulée et leurs milices lourdement armées constituent des obstacles de taille à l’établissement d’une paix durable. En 1996, après la destruction de Kaboul par ces moudjahidines, qui ont causé la mort de dizaines de milliers de personnes, les talibans se sont arrogé le pouvoir. Ils ont gouverné avec une extrême fermeté jusqu’en 2001. Les Afghans ont célébré leur départ tout en espérant, encore une fois, voir l’avènement d’un meilleur gouvernement. Mais le régime de l’après-2001 n’a pas fait mieux que les précédents. En fait, son dysfonctionnement a des répercussions d’une gravité sans précédent, puisque cette fois‑ci, le monde est littéralement venu en Afghanistan pour le débarrasser des talibans. Les Afghans voyaient là une chance inespérée de connaître la prospérité, la justice, la liberté et la paix. Que rien de tout cela ne soit arrivé a anéanti chez une bonne partie d’entre eux l’espoir d’un avenir meilleur.
La vie sous la férule des talibans
Le règne des talibans, allergiques à la justice, à la liberté ou à la paix durable, a été marqué par un boycottage international qui s’est avéré dévastateur sur le plan économique pour les Afghans. Si la doctrine rigoriste des talibans privait les femmes et les filles de leurs droits, les restrictions et les décrets qu’ils ont imposés ont suscité la colère des hommes, y compris de ceux considérés comme des talibans. Toutefois, le pays connaissait la stabilité. Les criminels ont été désarmés, et nombre d’entre eux ont fui le pays (pour mieux y retourner après le renversement des talibans à la fin de 2001). Aucune anarchie ne régnait, et les pots-de-vin ne circulaient qu’exceptionnellement. À l’exception d’une petite enclave dans la province de Takhar au nord, où Ahmed Shah Massoud et l’Alliance du Nord exerçaient encore un certain contrôle, les déplacements au pays étaient sécuritaires à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.
Les talibans infligeaient des peines en public pour ainsi dire toutes les semaines, mais cela n’était pas bien différent des exécutions publiques du vendredi en Arabie saoudite. Le système judiciaire encadrant ces peines était suspect et soustrait à tout examen public, mais cette situation prévaut également en Arabie saoudite, dont les tribunaux fonctionnent en vase clos et où les avocats de la défense sont fournis par l’État. Que les femmes aient été privées de leurs libertés dans l’Afghanistan des talibans est un fait indéniable. Force est de constater également qu’après dix-huit années d’engagement de la communauté internationale, l’Afghanistan figure en deuxième position des pays présentant les pires conditions de vie pour les femmes à la fin de 2018 selon le classement du World Index.
En fait, il a toujours régné en Afghanistan une culture profondément conservatrice régie en grande partie par d’anciennes traditions qui influent sur l’interprétation de l’islam et de ses décrets. Pour ces raisons, l’éviction des talibans ne pouvait suffire à assurer à l’Afghanistan un avenir paisible.
L’Afghanistan de l’avant-2001 est passé pratiquement sous le radar de la communauté internationale. Par conséquent, les descriptions caricaturales de la situation sous les talibans sont soudainement devenues des faits. Dans l’Afghanistan de l’après-2001, les personnes qui avaient organisé l’ascension des talibans ont été portées aux nues. Par exemple, on a érigé des monuments à la mémoire d’Ahmed Shah Massoud, dont les milices et celles d’Abdur Rasool Sayyaf ont décimé des milliers de Hazaras pendant le dernier règne de l’organisation. Mais à l’époque de la construction du monument, les Hazaras disaient devoir se censurer de peur d’être traités de talibans.
Les deux camps se valent, mais le plus important est que ni un ni l’autre ne serait un partenaire viable dans la mise en œuvre d’un processus de paix à long terme. C’est là que réside le vrai dilemme de l’Afghanistan de 2019. Malgré la présence en Afghanistan de 42 pays totalisant une force militaire de 150 000 soldats, la guerre est perdue. Notons toutefois qu’il a toujours été difficile de se faire une représentation exacte de ce que serait la victoire. On ignore également si les pays qui ont envoyé leurs soldats en Afghanistan en avaient une image claire.
Une démarche à courte vue au détriment de la viabilité
Il y avait bien une notion floue de ce que devait être la constitution, les élections et les forces de sécurité nationales. Le succès de ces institutions construites à partir d’une idée vague a été mesuré non pas en fonction de leur qualité ou de leur viabilité, mais au moyen de critères préétablis. Ainsi, une constitution a été écrite, mais cette dernière conférait des pouvoirs indus au cabinet du président. Plusieurs élections ont été tenues au fil du temps, mais avec un scrutin toujours plus corrompu, notamment celui de 2014 lors duquel les États-Unis sont intervenus pour déclarer qu’aucun gagnant ni résultat ne serait annoncé et que les deux meneurs se partageraient le pouvoir. Un gouvernement d’union nationale a été instauré tant bien que mal, mais comme par le passé, la notion d’unité leur a échappé.
Des occasions d’apprentissage ratées
En soi, il est révélateur qu’encore en 2013 et en 2014, les États-Unis et leurs alliés aient eu une compréhension et une connaissance de l’Afghanistan et de son histoire lacunaires au point d’estimer qu’un gouvernement d’union nationale pouvait constituer une solution. En 1992, bon nombre des dirigeants liés aux deux camps qui forment le gouvernement d’unité nationale actuel s’étaient rendus à La Mecque et avaient juré sur le Coran qu’ils parapheraient l’accord. Mais après un retour hâtif au pays, ils ont rejeté cet accord et ont commencé à s’entretuer.
Même si leur attitude n’a pas été aussi violente en 2014, leurs querelles ont paralysé le parlement, ont rendu les structures du pouvoir encore plus immuables et, pire encore, ont fini par aggraver les divisions ethniques.
Les Forces de sécurité nationales afghanes, composées de 350 000 soldats et policiers, ont été constituées pour répondre à un autre critère. Leurs membres ont reçu à peine un mois d’entraînement ainsi que des armes considérées en majorité de mauvaise qualité. En 2011, des observateurs sur place ont constaté qu’un seul soldat sur cinq de cette armée mal entraînée était équipé d’un casque. Encore en 2011, il était interdit aux soldats afghans d’utiliser de vraies munitions lors de leur entraînement avec les troupes américaines.
Mais le critère était satisfait, et les soldats étaient à pied d’œuvre chaussés de bottes trouées, obtenues grâce à un contrat donné à un proche d’un chef de guerre. Les Nations Unies ont insisté pour limiter leur présence à un minimum, même si ce pays dévasté par trois décennies de guerre avait besoin de leur présence massive.
L’Afghanistan de janvier 2019 ressemble énormément à l’Afghanistan des années 1992 à 1996. Aujourd’hui, seule la présence de forces étrangères au pays empêche les roquettes de pleuvoir sur Kaboul.
Quand le passé se confond avec l’avenir
Aujourd’hui, la coalition dirigée par les États-Unis se trouve dans la même posture que l’était l’Union soviétique en 1986 et en 1987. Il est encore question de réconciliation nationale et de pourparlers sans contact direct. Les acteurs à l’époque étaient les représentants de l’Union soviétique à Kaboul et les moudjahidines soutenus par les États-Unis. De nos jours, ce sont les représentants des États-Unis à Kaboul et les talibans, qui eux sont assistés ou courtisés par les États voisins tels que le Pakistan, l’Iran, la Russie et la Chine.
L’envoyé spécial de Washington pour la paix, Zalmay Khalilzad, joue le rôle d’intermédiaire dans les pourparlers entre les talibans et les représentants du gouvernement afghan tout en tâchant d’organiser des pourparlers directs. Les talibans, toutefois, refusent toujours de négocier avec Kaboul, mais consentent au moins à parler aux États-Unis pour le moment. M. Khalilzad a joué un rôle dans l’Afghanistan de l’après-2001 depuis la chute des talibans. Il a assumé les fonctions de représentant spécial du président George Bush, puis celles d’ambassadeur des États-Unis en Afghanistan. Sa contribution a joué un rôle non négligeable dans ce qu’est devenu l’Afghanistan.
Depuis septembre 2018, dans le cadre de sa dernière mission à titre d’envoyé spécial des États‑Unis pour la paix, M. Khalilzad a montré clairement qu’il n’avait pas de temps à perdre. Cette attitude est légitime vu les déclarations du président Trump, qui critique ses généraux et affirme souvent son désintérêt envers un séjour prolongé en Afghanistan. Le président américain s’était opposé en août 2018 à l’envoi d’autres troupes en Afghanistan, mais avait ensuite cédé à ses généraux. En réalité, il avait raison. La présence de quelques milliers de soldats de plus aurait occasionné d’autres dépenses pour le Trésor américain et produit très peu de résultats. Comme la plupart des décisions prises depuis 2001, celle d’envoyer des troupes supplémentaires ne s’inscrivait pas dans une stratégie à long terme.
Le message et le messager
Les talibans ont insisté pour discuter directement avec les États-Unis. Ils avaient compris, lors de leur dernier passage au pouvoir, qu’en ayant Washington dans le camp adverse, il était impossible d’être perçu comme un partenaire acceptable par n’importe quel autre gouvernement. Ils comprennent également que le gouvernement à Kaboul est gravement morcelé et que les interlocuteurs que le président afghan Ashraf Ghani a désignés sont faibles et n’ont pas l’appui unanime de Kaboul. Hamid Karzaï ne dirige qu’une des diverses factions au pouvoir qui tentent de faire entendre leur voix.
À titre de comparaison, cinq prisonniers libérés de Guantanamo en 2013, échangés contre le sergent Bowe Bergdahl de l’armée américaine, sont venus renforcer l’équipe de négociation des talibans à Doha. Ces cinq individus en imposent chez les talibans, notamment chez les combattants sur le terrain, y compris la nouvelle génération.
Les anciens prisonniers de Guantanamo sont Mohammad Fazle, ancien commandant de l’armée talibane, et Khairullah Khairkhwah, ancien gouverneur de la province de Herat et chef des services de renseignement, dont la contribution a insufflé une force considérable aux talibans comme organisation. Les autres sont Abdul Haq Wasiq, environ 45 ans, qui a occupé les fonctions de sous-ministre des services de renseignement des talibans, le mollah Norullah Nori, environ 50 ans, célèbre pour ses attaques contre les chiites pendant le règne des talibans, qui a assumé de grandes responsabilités dans le nord de l’Afghanistan, et enfin, Mohammed Nabi, chef de la sécurité dans les années 1990 dans la province de Zaboul. On ne peut que constater la solidité de l’équipe de négociation si l’on ajoute à ces personnages le mollah Abdoul Ghani Baradar, cofondateur de l’organisation, qui a été relâché après presque huit ans de détention dans une prison pakistanaise. Autre preuve récente de sa solidité, l’équipe a réussi à amener trois représentants du réseau Haqqani aux rencontres tenues en décembre 2018 aux Émirats arabes unis.
Soulignons que la libération de Baradar met en évidence la volonté du Pakistan d’amener les parties à négocier. Le Pakistan a une influence, mais celle-ci n’est pas illimitée. Cela dit, Islamabad semble disposé à en user pour entraîner les talibans dans des pourparlers directs.
Les puissances régionales
Depuis sa nomination, Zalmay Khalilzad a convaincu le Pakistan de relâcher au moins dix prisonniers talibans, dont Baradar et Abdul Samad Sami, terroriste inscrit par les États-Unis ayant assumé les fonctions de gouverneur de la Banque centrale d’Afghanistan pendant le règne des militants. Ce n’est pas un fait anodin. En effet, le Pakistan a libéré plusieurs détenus qu’il avait refusé de relâcher auparavant. Soulignons également que Zalmay Khalilzad se sert des puissances régionales (p. ex. le Pakistan, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, où de nombreux talibans font des affaires) pour exercer des pressions sur les talibans.
Les talibans font l’objet de pressions, mais ils opposent également une résistance. Les Saoudiens les exhortent à s’engager dans des pourparlers directs avec le gouvernement afghan à Kaboul, mais ils refusent, attitude qui a torpillé une rencontre qui devait se tenir à Djeddah. En fait, les talibans resteront campés sur leurs positions tant que les États-Unis ne leur offriront pas de garanties. Les cinq ex-prisonniers de Guantanamo se font particulièrement insistants sur ce point, parce qu’ils sont conscients qu’ils doivent avoir quelque chose à offrir aux talibans sur le terrain pour que ceux-ci consentent à s’asseoir à la même table que le régime, envers lequel ils ont de sérieuses réserves. Mais il est arrivé aux talibans de céder aux pressions. Ils ne voulaient pas, par exemple, assister aux rencontres avec les Émirats arabes unis, mais ils se sont ravisés. Ils sont également revenus sur leur décision de ne pas envoyer de délégation au Pakistan après que le commandant de l’armée talibane les a appelés en octobre, avant la rencontre.
Cependant, jusqu’à quel point les talibans peuvent-ils supporter la pression? Quels seraient les résultats d’une rencontre avec Kaboul dans le climat de division actuel?
La plus grande pierre d’achoppement à ce stade des pourparlers est le refus obstiné du président Ashraf Ghani de former une équipe en mesure de discuter avec les talibans. Ce dernier tient mordicus à ce que les discussions se déroulent maintenant. Outré par le refus des talibans de rencontrer le conseiller afghan à la sécurité nationale Hamdullah Mohib lorsqu’il était aux Émirats arabes unis, il a nommé Amrullah Saleh et Asadullah Khaleed respectivement aux postes de ministre de l’Intérieur et de ministre de la Défense. Ni l’un ni l’autre n’est un pacificateur.
Les talibans et Khalilzad n’ont pas encore discuté de questions telles que le retrait des troupes étrangères, la libération et l’échange de prisonniers (y compris les deux professeurs de l’Université américaine à Kaboul) et la possibilité d’un gouvernement de transition et d’un cessez-le-feu. Zalmay Khalilzad ne cherche pas à conclure un accord de paix. Il désire plutôt que les deux camps s’entendent sur une feuille de route, dont les détails seront réglés après le départ des États-Unis d’Afghanistan.
M. Khalilzad n’aurait pas accepté ce poste sans être pratiquement certain de pouvoir amener les parties à conclure un accord. Il a agi avec doigté et célérité. Le Pakistan a cédé sur la question des prisonniers. En échange de sa coopération, il obtiendra davantage (peut‑être sur le plan commercial) de la part des États-Unis. Vu l’état lamentable de l’économie du Pakistan, un accord de libre-échange avec les États-Unis ou des concessions sur les quotas de même que sur l’accord avec le Fonds monétaire international dont il a besoin seraient providentiels. Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, qui se disputent les bonnes grâces du président Trump, feront ce qu’ils peuvent. L’Iran a besoin d’un accord, mais ses options sont limitées. La Chine voudrait également une entente qui lui permettrait de mener à bien ses mégaprojets au Pakistan, ainsi que de concrétiser d’autres projets en Afghanistan. Comme la Russie poursuit également cet objectif, Moscou ne créera probablement pas d’entraves.
Les talibans souhaitent également conclure une entente parce qu’ils savent qu’ils ne pourront jamais prendre le contrôle des villes afghanes à partir de l’extérieur. Ils ont certes des visées politiques, mais pour l’instant, ils semblent se concentrer sur la région plutôt que de chercher à prendre le contrôle à plus grande échelle.
Le programme des États-Unis
La situation la plus probable est que M. Khalilzad concocte un accord. Établir la paix à long terme ne figure pas dans ses plans. Son objectif est plutôt d’obtenir un consensus sur le retrait des troupes américaines après la conclusion d’une entente négociée par les deux factions ennemies. Si cette entente périclite, ce qui arrivera tôt ou tard, l’échec sera ainsi attribué à l’Afghanistan plutôt qu’aux États-Unis.
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