Message du directeur

Message du directeur du Service canadien du renseignement de sécurité

L’Administration centrale du SCRS est située à Ottawa (Ontario). 

Bilan de l’année : Une période importante pour la sécurité nationale et internationale

Bon nombre de Canadiennes et de Canadiens ont vu leur service de renseignement de sécurité d’un tout autre œil en 2023. Le SCRS et ses activités ont fait l’objet de plus de reportages que jamais auparavant. Cette solide couverture médiatique de questions liées à la sécurité nationale a braqué les projecteurs sur notre travail et, par conséquent, aidé à orienter la conversation à l’échelle nationale.

D ans le présent rapport, il est question d’événements survenus et de sujets abordés l’an dernier, comme l’ingérence étrangère et l’espionnage, qui se poursuivront en 2024 et audelà. Ces événements extraordinaires ont créé, et continueront de créer, les conditions requises pour que notre pays réfléchisse à sa sécurité nationale et ait une discussion sérieuse sur la question. Par exemple, le Conseil canadien des affaires partage nos préoccupations sur la nécessité d’en faire plus pour protéger les entreprises canadiennes contre le vol de recherches et la nécessité de renforcer notre sécurité économique collective au moyen de meilleures pratiques en matière d’échange d’informations. Ces discussions sur les besoins et les attentes du service de renseignement de sécurité du Canada sont nécessaires et arrivent à point nommé. Cependant, elles doivent aller au-delà des résultats des enquêtes publiques et des examens des programmes. Notre démocratie et notre cohésion sociale en dépendent.

Je m’étais promis d’arrêter de dire « ce fut une année sans précédent pour le SCRS », mais à bien des égards, 2023 a été une année vraiment exceptionnelle dans les presque 40 ans d’histoire du SCRS.

À maintes reprises cette année, la communication sans autorisation de produits de renseignement du SCRS et du gouvernement du Canada a dominé le paysage médiatique et suscité un vif émoi au Parlement, entraînant la nomination d’un rapporteur spécial indépendant sur l’ingérence étrangère et, finalement, la mise en place d’une enquête publique sur l’ingérence étrangère. La population canadienne a découvert l’ampleur des activités menées par des États étrangers pour s’immiscer dans les affaires du Canada et pour prendre pour cible et harceler les communautés culturelles du pays. 

En juin, un citoyen canadien et dirigeant de la communauté sikhe, Hardeep Singh Nijjar, a été assassiné en Colombie-Britannique. En septembre, le premier ministre, Justin Trudeau, a fait une déclaration à la Chambre des communes disant que les organismes canadiens de sécurité s’étaient penchés activement sur des allégations crédibles selon lesquelles il pourrait exister un lien entre des agents du gouvernement de l’Inde et le meurtre de Nijjar. Il a rappelé que la protection des citoyens canadiens de même que la défense de la souveraineté du Canada étaient essentielles. Il a ensuite affirmé que les priorités du gouvernement avaient été de faire en sorte que les organismes de sécurité et d’application de la loi assurent en permanence la sécurité de tous les Canadiens et que toutes les mesures nécessaires soient prises pour tenir les auteurs de ce meurtre responsables. En 2023, le monde est devenu moins sûr. L’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie persiste. Le Kremlin a continué de frapper les zones civiles et les infrastructures essentielles à coups de missiles et de drones dirigés contre l’Ukraine et le peuple ukrainien. La Russie a poursuivi ses efforts pour consolider son territoire et légitimer l’accaparement de terres et de ressources, redessinant les frontières par la force.

 


En 2023, le monde est devenu moins sûr. L’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie persiste. Le Kremlin a continué de frapper les zones civiles et les infrastructures essentielles à coups de missiles et de drones dirigés contre l’Ukraine et le peuple ukrainien. La Russie a poursuivi ses efforts pour consolider son territoire et légitimer l’accaparement de terres et de ressources, redessinant les frontières par la force.

En octobre, Israël a connu la pire attaque terroriste et la pire prise d’otages de son histoire lorsque le Hamas a attaqué des civils et des militaires israéliens. Sa riposte ne s’est pas fait attendre : il a lancé une campagne aérienne et une invasion terrestre de Gaza qui ont eu des conséquences dévastatrices pour la population locale. En réaction, le Hezbollah et les rebelles houthistes, soutenus par la République islamique d’Iran, ont mené des frappes de missiles, haussant les tensions dans la région. 

Les conflits en cours en Ukraine, au Moyen-Orient et ailleurs sont la preuve que les hostilités ne demeurent pas dans l’abstrait. Les hausses subites du racisme, de l’antisémitisme, de l’islamophobie et des crimes haineux ici au Canada nous rappellent que notre pays n’est pas à l’abri. À l’automne 2023, j’ai eu la chance de rencontrer la représentante spéciale du Canada chargée de la lutte contre l’islamophobie, Amira Elghawaby, et l’envoyée spéciale du Canada pour la préservation de la mémoire de l’Holocauste et la lutte contre l’antisémitisme, Deborah Lyons, pour discuter de l’important travail que nous devons faire pour lutter contre l’islamophobie, l’antisémitisme et toutes les formes de haine. 

En décembre, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a arrêté un jeune d’Ottawa qui planifiait un attentat terroriste contre la communauté juive locale. Le SCRS a joué un rôle crucial dans la prévention de cet attentat.

Des acteurs étatiques hostiles, comme la République populaire de Chine (RPC), la Fédération de Russie et la République islamique d’Iran, ont continué de nuire à la sécurité du Canada en poursuivant leurs activités liées à la menace, dont l’ingérence étrangère, les cyberactivités malveillantes et l’espionnage économique contre les États occidentaux.

En octobre, j’ai participé au Emerging Technology and Securing Innovation Summit (Sommet de l’innovation en matière de nouvelles technologies et de sécurité) à la Hoover Institution de l’Université Stanford, avec mes collègues des services de renseignement intérieur des pays membres du Groupe des cinq (le FBI, le MI5, l’ASIO et le NZSIS). Il s’agissait d’un événement historique qui a réuni ces dirigeants en public pour la toute première fois en compagnie de représentants des médias, du milieu universitaire et du secteur privé de tous les pays du Groupe des cinq. L’objectif du sommet était d’alerter la société civile aux activités pernicieuses d’espionnage économique d’acteurs étatiques hostiles, comme la RPC, qui volent chaque année des milliards en technologies et en recherches aux économies des pays membres du Groupe des cinq. 

Dans le contexte actuel de la menace en constante évolution, les partenariats pour la sécurité entre démocraties idéologiquement proches sont un facteur nécessaire et essentiel dans la lutte contre les activités malveillantes d’États autoritaires. Toutefois, la sécurité nationale ne se répercute pas que sur les gouvernements. Elle touche chacun et chacune d’entre nous dans nos vies de tous les jours : l’entrepreneur qui cherche à vendre son logiciel à l’échelle internationale et dont les droits de propriété intellectuelle sont volés par l’espionnage économique; l’activiste qui dénonce les violations des droits de la personne dans certains pays qui est ensuite pris pour cible par des agents du régime; le patient qui perd un accès vital aux soins de santé à la suite d’une cyberattaque contre des hôpitaux. Que nous le sachions ou non, la sécurité nationale touche tout le monde et tous les Canadiens et les Canadiennes doivent jouer un rôle dans sa protection. La sécurité nationale est un effort conjoint, fondé sur la confiance et la transparence.

 


À l’automne 2023, le SCRS et le gouvernement du Canada ont lancé une consultation publique sur la Loi sur le SCRS. Le contexte de la menace est en constante évolution et le Canada doit s’assurer de disposer des outils dont il a besoin pour détecter les menaces pour la sécurité nationale et les contrer. La consultation s’inscrivait dans le cadre de la discussion nationale sur les menaces qui pèsent sur la sécurité du Canada. Les modifications proposées visent à conférer au SCRS des pouvoirs mieux adaptés pour contrer les menaces actuelles et futures. J’ai le plaisir d’annoncer que les commentaires recueillis étaient très largement positifs, ce qui témoigne de la sensibilisation accrue de la population canadienne aux questions de sécurité nationale et de l’importance qu’elle y accorde. 

En novembre, une allégation de comportement inapproprié en milieu de travail, rapportée dans les médias, n’a pas été prise à la légère. Après la conclusion d’une enquête interne sur de graves allégations formulées dans son bureau en Colombie-Britannique, le SCRS s’est engagé à établir un bureau d’ombuds indépendant. Son mandat sera d’offrir aux employés un mécanisme informel pour discuter de questions liées au milieu de travail et de renforcer les processus internes existants. En plus de créer le rôle d’ombuds, je me suis engagé à publier un rapport annuel sur les cas de harcèlement et d’actes répréhensibles au SCRS pour veiller à ce que nous rendions des comptes à la population canadienne. Nous sommes déterminés à examiner ces allégations à mesure qu’elles sont portées à notre attention et, ce faisant, à créer un milieu de travail respectueux, sécuritaire et inclusif et à faire en sorte que nos précieux employés puissent continuer de protéger le Canada et la population canadienne.

L’année 2023 a présenté de grands défis et, pendant cette année extraordinaire, les membres du personnel du SCRS ont redoublé d’efforts pour relever ces défis et pour vraiment représenter ce que le Canada a de mieux à offrir. Je leur suis extrêmement reconnaissant de leurs efforts inlassables et de leur dévouement à la protection de la sécurité nationale, de la prospérité, des intérêts et, plus important encore, de la population du Canada.

Une seule mission, un SCRS uni, pour le Canada.


« Je m’étais promis d’arrêter de dire « ce fut une année sans précédent pour le SCRS », mais à bien des égards, 2023 a été une année vraiment exceptionnelle dans les presque 40 ans d’histoire du SCRS. »

David Vigneault, directeur du Service canadien du renseignement de sécurité

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