Façonner l'avenir de la flotte de la Garde côtière canadienne

Tous les jours, les équipages de la Garde côtière canadienne bravent les marées pour assurer la sécurité des navigateurs, protéger l’environnement marin et répondre aux appels à l’aide. Depuis 2015, Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) soutient la Garde côtière canadienne dans une mission d’un autre genre, soit la construction de 20 bateaux de recherche et sauvetage à grand rayon d’action destinés à servir la population sur les eaux du pays.

Un petit bateau de recherche et de sauvetage navigue sur des eaux bleues.

Comme les bateaux portent chacun le nom d’une baie canadienne, ils constituent une classe de navires appelée la classe Baie. À ce jour, 14 bateaux ont été achevés et livrés à la Garde côtière canadienne, qui en fait usage. Les 15e et 16e bateaux seront terminés à l’automne 2023, et la construction des 4 derniers est déjà entamée. Outre la modernisation de la flotte de la Garde côtière canadienne, le projet a contribué à la revitalisation de notre industrie maritime en créant des emplois et en générant des retombées économiques.

Les experts en approvisionnement maritime de SPAC ont participé au projet dès le départ jusqu’à la livraison de chaque bateau à sa destination. Leur soutien a permis d’orienter le cours de cette initiative de renouvellement des bateaux de sauvetage.

S’embarquer dans la conception

La Garde côtière canadienne a entamé la conception en prenant pour point de départ un modèle d’embarcation de sauvetage britannique, qu’elle a adapté à ses opérations et aux conditions du Canada. SPAC a ensuite attribué un contrat à un cabinet d’architecture navale canadien pour peaufiner le concept révisé. Les principales exigences consistaient à remplacer la fibre de verre du corps du bateau par de l’aluminium et à moderniser l’équipement et les machines pour en permettre l’utilisation de ce côté-ci de l’océan.

En se basant sur la conception obtenue, SPAC a invité les chantiers navals à soumissionner la construction d’un lot d’au plus 10 bateaux. Au terme du processus, il a attribué les contrats de construction à Chantier Naval Forillon, de Gaspé (Québec), et à Hike Metal Products, de Wheatley (Ontario).

Les 2 chantiers navals ont été chargés d’examiner la conception et de proposer des améliorations. Par exemple, certains éléments ont été optimisés pour permettre une production plus efficace dans le respect de la conception initiale et des exigences de la Garde côtière canadienne, explique Amine Ali Haider, membre de l’équipe de SPAC. « Les chantiers navals sont des experts de la production. Nous avons donc tiré parti de leur savoir-faire. »

Gérer le flot de la production

Chaque bateau consiste en différentes composantes qui sont assemblées en un tout fonctionnel. « Les composantes principales sont la coque et la quille qui constituent la partie inférieure, ainsi que la superstructure qui repose dessus », indique Luc Girard, également membre de l’équipe de SPAC.

Un grand hangar dans lequel des personnes s'affairent à travailler à un bateau en aluminium.

Les composantes comprennent non seulement les moteurs et les commandes, mais aussi les câbles, les pompes, les systèmes de régulation de la climatisation, le matériel médical pour les opérations de sauvetage et plus encore. « Il importait de rassembler tous les éléments à l’avance pour nous assurer que le tout était compatible et que les pièces de la structure du bateau pouvaient être taillées correctement du premier coup », fait remarquer M. Haider.

À première vue, les bateaux peuvent paraître identiques, mais ils présentent quelques différences. Les équipages régionaux de la Garde côtière canadienne ont leur mot à dire dans le choix de l’équipement selon les besoins opérationnels qui leur sont propres. « Par ailleurs, les changements d’équipement sont dictés par l’industrie », explique M. Haider. « Nous construisons les bateaux depuis plusieurs années. Or, il arrive que certaines pièces ne sont plus produites ou sont améliorées. »

Tout changement peut entraîner de nouveaux calculs et un examen technique, en particulier pour des bateaux inchavirables comme ceux-ci, qui reviennent à la verticale en cas de chavirement. « Donc, le poids du bateau doit être contrôlé de près », affirme M. Girard. Dès que les premiers bateaux ont été prêts, le système de redressement automatique a été soumis à des tests rigoureux. « Les chantiers navals ont renversé les bateaux à l’aide de grues pour vérifier s’ils se redressaient », raconte M. Girard. « Bien que l’expérience ait été angoissante pour tout le monde, elle a donné des résultats concluants, à la suite de quoi nous avons poursuivi la construction à plein régime. »

SPAC, quant à lui, s’est chargé de surveiller le respect des échéances et la qualité du travail, de discuter des changements à apporter à la conception et des modifications contractuelles nécessaires, et de rencontrer les représentants des chantiers navals pour faire le point sur l’avancement et les aspects techniques du projet. L’équipe de SPAC est toujours sur place quand un bateau est livré. « Le bateau est soumis à des tests finaux, et son fonctionnement est vérifié », indique M. Haider. « Nous signons ensuite les documents qui officialisent son transfert. »

Fierté, leadership et longévité

« Nous pouvons être fiers de ce projet pour de nombreuses raisons, à commencer par les partenariats extraordinaires avec la Garde côtière canadienne et tous les intervenants concernés, qui nous ont permis de mener à bien le projet sans trop de difficultés », souligne M. Haider.

Un bateau de recherche et de sauvetage s'approche d'un quai très fréquenté.

Le travail a été réalisé au Canada avec l’apport de nombreux fournisseurs d’ici, et il a permis d’orienter d’autres initiatives visées par la Stratégie nationale de construction navale. Il a apporté du leadership dans le secteur maritime, en plus de susciter l’intérêt de la garde côtière américaine.

La Garde côtière canadienne est très heureuse de l’arrivée de ces bateaux au sein de sa flotte. « Elle est très satisfaite de leur performance », indique M. Girard. « Et elle peut s’attendre à de nombreuses années de service pour des bateaux modernes comme ceux-ci grâce à des modèles 3D et des manuels d’entretien détaillés. Mieux encore, nous avons porté une attention particulière à la sécurité non seulement pour les marins que les bateaux aident, mais aussi pour les équipages qui y risquent leur vie. »

Apprenez-en plus sur les bateaux et l’état d’avancement du projet. Les deux chantiers navals proposent en outre des vidéos montrant la mise à l’essai des systèmes de redressement automatique des bateaux : Chantier Naval Forillon et Hike Metal Products. Enfin, découvrez d’autres articles intéressants sur SPAC dans Nos histoires.

Détails de la page

Date de modification :