Stratégie nationale d'adaptation du Canada : Forum de visualisation

Sommaire

Les 2 et 3 juin 2021, Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) a organisé le Forum de visualisation de la Stratégie nationale d’adaptation du Canada. Le forum a lancé la mobilisation sur l’élaboration de la première Stratégie nationale d’adaptation (SNA) pour le Canada, un engagement clé du plan climatique renforcé du Canada, Un environnement sain et une économie saine, publié en décembre 2020.

Le Forum a été organisé dans le but de mobiliser une diversité de partenaires et d’intervenants, qui représentent un large éventail de Canadiens touchés par les changements climatiques. Plus de 60 personnes ont participé activement aux discussions tout au long du Forum. Les participants comprenaient des représentants de toutes les provinces et de tous les territoires, de deux organisations autochtones nationales, d’associations professionnelles et industrielles, d’organisations de jeunes, de fournisseurs de services climatiques, d’instituts de recherche, de réseaux communautaires locaux et municipaux et d’autres ONG. Les discussions et les commentaires ont été constructifs entre les partenaires et les intervenants.

L’objectif du forum était de déterminer collectivement les attentes et les composantes possibles d’une stratégie nationale d’adaptation pour le Canada, y compris les domaines d’intérêt pour les travaux à court terme par l’entremise de tables thématiques. ECCC a élaboré un document de travail avant le Forum pour aider à orienter la discussion.

Dans l’ensemble, les participants étaient d’accord avec les domaines d’intérêt proposés par le gouvernement fédéral, soit la santé et le bien‑être humains, la gouvernance, l’environnement bâti, le climat et la sécurité, l’environnement et l’économie. Cependant, les participants ont soulevé que les domaines thématiques proposés devraient saisir efficacement des considérations supplémentaires et transversales afin de refléter l’ensemble du contexte canadien.

En ce qui concerne les composantes possibles d’une stratégie nationale d’adaptation, nous avons entendu que :

• une stratégie nationale d’adaptation pour le Canada doit être exhaustive, inclusive et systématique afin de susciter des mesures concrètes;
• une stratégie nationale d’adaptation doit comporter des objectifs et des indicateurs clairs pour mesurer les progrès;
• la formulation d’une stratégie nationale d’adaptation est importante et devrait comprendre une approche matricielle qui intègre différents thèmes, perspectives et solutions;
• une stratégie nationale d’adaptation devrait être itérative, renouvelée à intervalles réguliers, fondée sur de nouvelles données climatiques, des évaluations régulières des risques et des répercussions, ainsi que sur un suivi et une évaluation efficaces;
• il est urgent de prendre des mesures d’adaptation au Canada; il faut continuer d’agir pendant l’élaboration de la Stratégie.

1. Introduction

Les 2 et 3 juin 2021, Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) a organisé le Forum de visualisation de la Stratégie nationale d’adaptation du Canada. Le forum a lancé la mobilisation sur l’élaboration de la Stratégie nationale d’adaptation pour le Canada (SNA), un engagement clé du plan climatique renforcé du Canada, Un environnement sain et une économie saine, publié en décembre 2020. Dans le cadre de ce processus, ECCC a acquis les services de consultation d’Intersol Group. Avec plus de 30 ans d’expérience, Intersol Group est déterminé à incarner le leadership communautaire grâce à son approche éprouvée de mobilisation des intervenants, axée sur l’offre de services de facilitation, et à planifier des processus spécialisés dans la gestion d’initiatives multipartites en ligne.

Au total, environ 60 partenaires et intervenants ont participé au Forum au cours des deux jours. Le Forum a donné l’occasion à une variété de praticiens et de chercheurs sur les changements climatiques, de représentants gouvernementaux, de représentants autochtones, d’intervenants de l’industrie, de la communauté et professionnels, et d’autres défenseurs travaillant dans les domaines liés aux changements climatiques ou touchés de se réunir et d’amorcer des discussions sur les défis et les possibilités d’adaptation qui pourraient éclairer une stratégie nationale d’adaptation. Grâce à un dialogue ouvert et collaboratif, le Forum a appuyé l’établissement d’attentes communes et a jeté les bases du développement collectif de la SNA du Canada.

Le niveau d’engagement des participants pendant les deux jours était élevé; de nombreux participants ont réaffirmé l’importance d’adopter une approche proactive, car les mesures d’adaptation au Canada sont nécessaires de toute urgence, et ont demandé qu’ECCC continue de faire preuve de leadership en matière de pratiques d’engagement inclusives en matière d’adaptation aux changements climatiques.

Ce rapport comprend un résumé et une introduction, l’établissement par le gouvernement fédéral du contexte du processus de la SNA, les attentes des participants à l’égard de la SNA, les commentaires des participants sur les thèmes d’adaptation proposés, les éléments de base pour les mesures d’adaptation et les solutions, et les futurs secteurs d’application choisis de la SNA.

Contexte

Les changements climatiques entraînent diverses répercussions au Canada et dans l’ensemble de la société, de l’économie et de l’environnement. Les Canadiens subissent de plus en plus les effets des changements climatiques. Les données scientifiques montrent que les changements climatiques causent un réchauffement disproportionné au Canada, les températures moyennes augmentant deux fois plus vite que la moyenne mondiale et trois fois plus vite dans le Nord canadien.^{Note de bas de page 1} Les répercussions négatives et les coûts des changements climatiques continuent d’augmenter au Canada et pourraient dépasser nos efforts d’adaptation actuels.

Dans le cadre de l’engagement du gouvernement du Canada à réduire ces répercussions et le besoin critique de s’adapter aux changements climatiques actuels et futurs au Canada, Environnement et Changement climatique Canada (ECCC), avec l’appui de Sécurité publique Canada, d’Infrastructure Canada et de Ressources naturelles Canada (RNCan), réunit des intervenants clés de partout au pays pour obtenir des commentaires sur l’élaboration de la toute première Stratégie nationale d’adaptation du Canada. L’objectif de la SNA est d’établir une vision commune de la résilience climatique au Canada, de déterminer les principales priorités pour une collaboration accrue et d’établir un cadre pour mesurer les progrès réalisés à l’échelle nationale. La SNA aidera le Canada à faire face à la réalité commune des changements climatiques en rassemblant et en tirant parti des ressources, des connaissances et de l’expertise de tous les partenaires et intervenants, et constitue une occasion d’adopter une approche pansociétale de l’adaptation aux changements climatiques qui unit tous les Canadiens, y compris les gouvernements, les peuples autochtones, les municipalités, les entreprises privées, le milieu universitaire, la société civile et les jeunes.

Objectifs du Forum

Le Forum s’est fixé les quatre objectifs de haut niveau suivants :

• réunir des partenaires clés pour des discussions préliminaires sur l’élaboration en collaboration d’une SNA pour le Canada;
• donner l’occasion aux partenaires d’exprimer leurs attentes à l’égard d’une SNA pour le Canada;
• déterminer collectivement certaines composantes d’une SNA, y compris les domaines d’intérêt pour les travaux à court terme par l’entremise de tables thématiques;
• développer une compréhension commune des prochaines étapes.

Méthodologie utilisée

Intersol a eu recours à diverses méthodologies, y compris la contribution individuelle à un logiciel de mobilisation en ligne (Facilitate Pro), des discussions de groupe dirigées ou des séances en petits groupes auto-organisées, et des délibérations plénières. Grâce à une méthodologie de planification stratégique éprouvée, le Forum a suivi une série de mesures progressives pour favoriser la mobilisation des participants :

• introduction, partage d’information et mise en situation de l’initiative de la SNA, stratégie de mobilisation et échéancier;
• principales attentes des intervenants et des partenaires;
• discussions de planification thématique sur le niveau d’acceptation, les enjeux, les préoccupations, les lacunes et les possibilités relativement aux thèmes proposés de la SNA;
• discussion sur les éléments de base des mesures et des solutions d’adaptation, y compris les obstacles, les problèmes, les préoccupations, les lacunes ou les possibilités, la valeur ajoutée à la collaboration, l’information, les compétences, les politiques et tout autre soutien requis pour renforcer la SNA;
• exercice de prévision : dans 10 ans, à la suite de la publication et de la mise en œuvre précoce de la SNA pour le Canada, quels résultats avons-nous obtenus grâce à ce travail?;
• mot de la fin et prochaines étapes.

Dans la portée du présent rapport, nous avons retenu le terme Stratégie nationale d’adaptation pour définir le travail de mobilisation actuel effectué par ECCC sur l’adaptation aux changements climatiques.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter l’ordre du jour à l'annexe A.

Engagement des participants

Le Forum a été conçu comme une première occasion pour une diversité de partenaires et d’intervenants de se réunir pour discuter de l’élaboration d’une SNA pour le Canada. Afin de répondre à la portée du défi que représentent les changements climatiques, une SNA réussie devra réunir les voix de diverses organisations, en accordant la priorité à des points de vue multiples à la table, et se concentrer sur l’élaboration de solutions grâce à la participation de la diversité de la société canadienne. Conformément à ce principe, divers participants ont été invités au Forum de la SNA en fonction de leur expertise, de leur leadership et de leurs expériences vécues en matière de changements climatiques. Fait important, ECCC reconnaît qu’un engagement public supplémentaire est nécessaire pour veiller à ce que de nombreuses voix canadiennes puissent contribuer à la conversation sur la SNA et, en fin de compte, mener à des solutions d’adaptation qui conviennent le mieux aux Canadiens dans toute leur diversité.

Comme il est indiqué dans le document de travail partagé avec les participants du Forum avant le Forum, la SNA visera à appuyer les mesures d’adaptation qui sont holistiques, liées à d’autres priorités sociales, économiques et environnementales au Canada, à éviter le double emploi et à plutôt miser sur les stratégies, les perspectives et les efforts d’adaptation locaux et régionaux existants et les améliorer.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur les prochaines occasions de participation avec ECCC à la SNA, veuillez communiquer avec Laniel Bateman (laniel.bateman@ec.gc.ca), directrice de la Politique d’adaptation au climat à Environnement et Changement climatique Canada. Veuillez également inclure dans votre courriel Julie Lax (julie.lax@ec.gc.ca) et Vincent Loiselle (vincent.loiselle@ec.gc.ca).

2. Mise en situation par le gouvernement fédéral – processus de la SNA

Introduction

Jeff MacDonald, directeur général de l’adaptation aux changements climatiques, ECCC, et Rory Gilsenan, directeur général des Risques, de l’adaptation et des opérations, RNCan, ont ouvert la séance en partageant de l’information sur l’objectif de la SNA, l’engagement et les principes directeurs proposés pour l’élaboration d’une SNA au Canada, ainsi qu’un aperçu des constatations du Rapport sur les enjeux nationaux.

Le Forum sur la SNA a été la première occasion de participation du public dans le cadre d’un processus d’élaboration d’une SNA à volets multiples qui se déroulera au cours des 18 prochains mois environ. La première phase (du printemps 2021 à l’automne 2021) sera axée sur l’établissement des paramètres généraux et du contenu d’un cadre initial de la SNA. De l’automne 2021 à l’automne 2022, les travaux de la deuxième phase se concentreront sur l’élaboration de la SNA et la précision des paramètres et des domaines prioritaires déterminés à la phase 1.

Principaux messages du gouvernement fédéral

^{Note de bas de page 2} La diversité géographique du Canada se traduit par une grande variété de risques et d’effets liés au climat d’un océan à l’autre. Par conséquent, le type d’impact et d’adaptation aux changements climatiques est propre à l’emplacement. Il varie grandement d’une région à l’autre, c’est‑à‑dire l’érosion côtière ou les inondations côtières, les conditions de sécheresse ou les saisons de croissance changeantes à l’échelle du pays, la dégradation du pergélisol ou les conditions changeantes de la glace de mer dans les régions du Nord, et les tempêtes et les feux de forêt dans le Pacifique. Par conséquent, les solutions d’adaptation à l’échelle du Canada sont mieux comprises grâce à une perspective intégrée et pannationale qui respecte les défis, les priorités et les solutions distincts proposés par les collectivités locales.

Le leadership canadien est actuellement en train de collaborer et de faire progresser des résultats substantiels en matière d’adaptation aux changements climatiques, mais d’autres mesures sont nécessaires pour contrer efficacement les répercussions croissantes. Bien que les dirigeants au Canada (fédéraux, provinciaux, municipaux, territoriaux et autochtones) reconnaissent de plus en plus l’importance de s’attaquer à l’adaptation aux changements climatiques, les répercussions actuelles des changements climatiques sont de plus en plus fréquentes et graves, ce qui entraîne une augmentation des coûts économiques et sociaux. À ce rythme, notre besoin d’adaptation aux changements climatiques dépassera notre état de préparation, nos mesures et nos investissements actuels.

Une SNA réussie exige une approche holistique et la prise en compte des principes directeurs suivants :

• s’appuyer sur les plans, les stratégies et les mesures mis en œuvre par tous les ordres de gouvernement et les peuples et dirigeants autochtones;
• contribuer à l’évolution de l’équité, de la justice et de la résilience, et utiliser des processus inclusifs qui habilitent et permettent à tous les Canadiens de participer, en particulier les jeunes, les membres sous‑représentés et trop touchés de la population;
• contribuer à faire progresser la réconciliation et soutenir le leadership autochtone en matière de climat;
• tâcher de créer des emplois et de soutenir la reprise économique après la pandémie de COVID‑19 ainsi que les futures urgences et catastrophes climatiques.
• Pour obtenir des ressources supplémentaires sur les impacts des changements climatiques et l’adaptation à ces changements au Canada, veuillez consulter l’annexe B.

3. Attentes des participants – Stratégie nationale d’adaptation

Introduction

Comme point de départ de la discussion du Forum, les participants ont fait part de leurs attentes à l’égard de la SNA dans le cadre d’un exercice individuel au moyen du logiciel de mobilisation en ligne Facilitate Pro, dans le contexte d’une discussion en petits groupes où ils ont dégagé des thèmes communs, et grâce à un partage plus large dans une discussion plénière.

Les questions qui ont guidé ces discussions étaient les suivantes :

• Quelles sont vos attentes (ou celles de votre organisation) à l’égard d’une stratégie nationale d’adaptation?
• Comment une stratégie nationale pourrait‑elle faire progresser votre travail (ou celui de votre organisation)?

En résumé, les principales attentes des participants à une SNA étaient axées sur l’établissement de rôles et de responsabilités clairs en matière d’adaptation, y compris les mécanismes de gouvernance et de responsabilisation, les résultats et les objectifs, les paramètres et les points de repère, ainsi que le financement qui favorise la collaboration en matière d’adaptation.

Principales constatations

A) Attentes à l’égard d’une SNA

Les participants ont fait part de leurs réflexions sur leurs attentes à l’égard de la SNA; leurs commentaires ont été résumés en fonction des priorités clés suivantes :

1. Établir une stratégie claire axée sur l’action et tournée vers l’avenir, en déterminant les mesures d’adaptation de base requises, en précisant les rôles et les responsabilités de ces mesures d’adaptation et en éliminant les obstacles à l’action, ce qui pourrait comprendre l’établissement de résultats et d’objectifs clairs; la création et l’intégration de codes et de normes; l’élaboration de mécanismes de gouvernance et de reddition de comptes; la création de paramètres et de repères; et la prestation de financement.
2. Fournir une stratégie unificatrice qui encourage des mesures transversales qui s’harmonisent avec d’autres stratégies d’adaptation (p. ex. stratégies d’adaptation provinciales, territoriales et autochtones, objectifs de développement durable des Nations Unies) et visent à accroître la résilience des collectivités, des écosystèmes, de l’économie et de la société du Canada aux impacts des changements climatiques.
3. Être axée sur le bien-être et la capacité des collectivités, en particulier pour les peuples autochtones (Premières Nations, Métis et Inuits), les collectivités du Nord et les populations de jeunes, de femmes, de personnes âgées, de sans‑abri et de migrants climatiques. La SNA devrait s’accompagner d’un soutien accru (c.‑à‑d. financement, données permettant de prendre des décisions) pour renforcer et déployer la capacité au niveau communautaire.
4. Être élaborée grâce à un engagement diversifié, en intégrant les points de vue de collectivités distinctes, d’organismes communautaires représentant les points de vue des régions urbaines, rurales et côtières, du milieu universitaire, du secteur privé, des municipalités, des institutions provinciales et territoriales et des partenaires fédéraux.
5. Être guidée par une approche inclusive et fondée sur les droits. La SNA intégrera les connaissances autochtones et les efforts de décolonisation, et fera progresser les droits et les priorités des Autochtones; favorisera une approche axée sur la personne, y compris les répercussions sur la santé physique et mentale; et bâtira et fera progresser la justice, l’inclusion, la diversité et l’égalité.
6. Aborder et promouvoir la durabilité des écosystèmes pour toutes les espèces, pas seulement les humains. La SNA doit renforcer la résilience et la survie des espèces non humaines, faire progresser la protection et la restauration des écosystèmes naturels (forêts, terres humides, prairies) et protéger les espèces en péril.
7. Favoriser et permettre la collaboration, la coordination et les communautés de pratique autour des initiatives d’adaptation avec les intervenants intersectoriels et les intervenants multiples dans les administrations touchées de façon disproportionnée par les changements climatiques. 
8. Sensibiliser le public à l’adaptation grâce à des stratégies de communication efficaces. La SNA devrait accroître le profil et la sensibilisation des Canadiens afin de comprendre l’adaptation aux changements climatiques et de renforcer les messages clés, la compréhension commune et la communication des priorités et des solutions en matière d’adaptation.
9. Favoriser des liens solides avec les efforts et les approches de gestion des urgences et de réduction des risques de catastrophe.

B) Attentes quant à la façon dont une SNA pourrait faire progresser les travaux sur l’adaptation et la résilience climatique

Les participants ont fait part de leurs réflexions sur la façon dont la SNA pourrait faciliter leur travail actuel; leurs commentaires ont été résumés dans les priorités clés suivantes :

1. Renforce le dossier d’analyse de l’adaptation. Une SNA pourrait aider à élaborer une analyse de rentabilisation détaillée pour l’adaptation en établissant des points de repère, des résultats et des cibles fondés sur des données probantes.
2. Classe les problèmes par ordre de priorité. En établissant des priorités nationales en matière d’adaptation aux changements climatiques, une SNA pourrait aider les organisations et les partenaires à maintenir la concentration, la transparence dans l’action et la responsabilisation à l’égard des changements climatiques; et l’élaboration de politiques, la réglementation et les systèmes de gouvernance pourraient accroître l’harmonisation entre les régions et les administrations.
3. Améliore les possibilités de renforcement des capacités et de financement. Le SNA cerne les principaux enjeux et établit des liens clairs entre un financement efficace et efficient, des investissements de base et des ententes financières qui permettent aux intervenants de poursuivre leur travail conformément à la SNA.
4. Reconnaît le leadership des peuples autochtones et s’y aligne.
   La SNA intégrerait le savoir autochtone et les cadres décisionnels non occidentaux en matière d’adaptation.
5. Adopte une optique de résilience juste qui accorde la priorité au bien‑être et à l’équité des collectivités et qui permet l’action et le leadership de nombreuses collectivités, populations et groupes démographiques, y compris les jeunes. 

4. Commentaires des participants sur les thèmes de l’adaptation

Introduction

Les participants ont participé à l’examen de la liste des thèmes proposés pour la SNA dans le cadre de discussions en groupe de travail et en plénière. Les thèmes comprennent les suivants :

• Santé et bien‑être des humains
  • Résilience du système de santé
  • S’attaquer aux effets précis des changements climatiques sur la santé (p. ex. chaleur, santé mentale)
  • Déterminants de la résilience en matière de santé (p. ex. sécurité alimentaire, pauvreté, itinérance)
• Gouvernance
  • Gestion des risques climatiques par les gouvernements
  • Leadership autochtone en matière de climat
• Milieu bâti
  • Infrastructure (p. ex. air, route, rail, eau, énergie, nature)
  • Éléments bâtis de l’infrastructure sociale (p. ex. parcs, édifices communautaires)
  • Logement
  • Déficits d’infrastructure dans les réserves
• Climat et sécurité
  • Conflit et migration
  • Commerce
• Environnement
  • Écosystèmes
  • Systèmes et approvisionnements en eau
• Économie
  • Financement durable
  • Occasions d’affaires, compétitivité, innovation
  • Enjeux sectoriels particuliers (énergie, mines, foresterie, pêches, etc.)
  • Systèmes agricoles et alimentaires

Les questions qui ont guidé ces discussions étaient les suivantes :

• Avec quoi êtes‑vous d’accord/qu’est‑ce qui vous interpelle et interpelle le travail que vous faites (ou le travail que fait votre organisation ou votre administration)?
• Y a‑t‑il des problèmes, des préoccupations, des lacunes ou des possibilités d’amélioration dans les domaines énumérés?
• Quels changements suggéreriez‑vous que nous apportions pour régler les problèmes, les préoccupations, les lacunes ou les possibilités d’amélioration du domaine d’intervention?

En résumé : Dans l’ensemble, les participants étaient d’accord avec les thèmes proposés, mais ont soulevé que l’approche thématique actuelle ne saisit pas efficacement les considérations transversales qui doivent être incluses pour élaborer des mesures d’adaptation qui reflètent le contexte canadien.

Certains participants ont recommandé que la SNA se concentre sur des thèmes dans lesquels le Canada fait déjà preuve de leadership à l’échelle nationale et internationale, comme les considérations économiques entourant les coûts importants associés aux changements climatiques (p. ex. les inondations et les feux de végétation/l’intervention en cas de sécheresse). Toutefois, d’autres participants ont fait preuve de prudence en limitant les thèmes de la SNA à ceux qui comportent principalement des indicateurs économiques. Certains participants ont exprimé fortement leurs préoccupations au sujet de la limitation de la conversation sur l’adaptation aux changements climatiques à ceux qui ont des composantes axées sur l’être humain et les pertes monétaires, et ont recommandé que les priorités de la SNA soient axées sur l’engagement du gouvernement du Canada à l’égard de l’inclusivité, de l’intendance environnementale et du processus de réconciliation.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur les enjeux, les préoccupations, les lacunes et les possibilités soulevés par les participants au sujet de la structure thématique proposée pour la SNA, veuillez consulter le tableau fourni à l'annexe C.

Principales constatations

A) Autres éléments à prendre en considération

Les participants ont souligné que les éléments de considération supplémentaires suivants sont essentiels pour faire progresser la SNA :

1. renforcer la résilience des systèmes énergétiques face aux événements extrêmes;
2. appuyer le leadership local et des provinces et des territoires;
3. appuyer les efforts et les interventions communautaires en matière de réduction des risques de catastrophe;
4. faire progresser le financement international de l’action climatique;
5. inclure les événements cumulatifs et impacts lents;
6. améliorer l’éducation et la sensibilisation (c.‑à‑d. éducation environnementale pour les jeunes dans les écoles);
7. inclure les secteurs communautaires/de quartier/bénévoles et les secteurs professionnels;
8. améliorer la capacité des données, la gestion des données et la prise de décisions.

B) Considérations de portée générale.

Les participants étaient d’avis que les éléments suivants devraient être intégrés dans l’ensemble de la SNA à titre de considérations de portée générale :

1. une voie claire vers la mise en œuvre – liens avec le financement et les politiques à de nombreuses échelles;
2. principes de portée générale – inclusivité, intersectionnalité, géographie (urbaine, rurale et côtière), perspective holistique et plurispécifique, approche non centrée sur l’être humain, leadership autochtone et des jeunes;
3. impact du climat sur les droits des Autochtones;
4. enjeux sociaux importants – lorsque cela est possible et pertinent aux mesures d’adaptation, la SNA devrait appuyer la santé humaine, accroître la sécurité alimentaire des Canadiens et réduire la pauvreté et l’itinérance;
5. objectif primordial de la SNA – renforcer la capacité d’adaptation et la résilience des Canadiens;
6. leadership fédéral – une SNA devrait indiquer clairement comment le gouvernement fédéral jouera un rôle de leadership en matière d’adaptation.

5. Fondements des mesures et des solutions d’adaptation

Introduction

Les participants ont fait part de leurs réflexions sur les obstacles aux mesures d’adaptation et les solutions possibles dans le cadre d’un groupe de travail et de discussions en plénière. Les solutions possibles mentionnées dans le document de travail comprennent :

• faire progresser, appliquer et partager la science, les données et les connaissances;
• créer des outils;
• renforcer les capacités;
• codes, normes et lignes directrices tenant compte du climat;
• leviers économiques;
• leviers sociaux (p. ex. comportements, culture, pratiques sociales, liens avec la communauté);
• solutions basées sur la nature;
• leadership autochtone en matière de climat;
• leadership des jeunes;
• leadership;
• main‑d’œuvre résiliente aux changements climatiques;
• communications.

Les questions qui ont orienté les discussions étaient les suivantes :

• Quels sont vos obstacles actuels à l’adaptation?
• Avons‑nous la bonne liste de solutions pour faire progresser l’adaptation?
  • Avec quoi êtes‑vous d’accord/qu’est‑ce qui vous interpelle et interpelle le travail que vous faites (ou le travail que fait votre organisation ou votre administration)?
  • Y a‑t‑il des problèmes, des préoccupations, des lacunes ou des possibilités d’amélioration dans les solutions énumérées?
  • Comment suggérez‑vous que nous abordions les problèmes, les préoccupations ou les lacunes?
• Quelle serait la valeur ajoutée d’une action concertée sur ces solutions?
• De quels renseignements, compétences, politiques et autres mesures de soutien avez‑vous (ou votre organisation a‑t‑elle) besoin pour faire progresser les mesures d’adaptation?

En résumé : Dans l’ensemble, les participants ont déterminé qu’une SNA réussie devrait accorder la priorité à des solutions qui tiennent compte des niveaux sociaux, environnementaux et de gouvernance, en veillant à ce qu’un processus de planification de l’adaptation horizontal et holistique soit intégré pour mobiliser diverses populations distinctes ayant des besoins différents. La détermination des problèmes et l’élaboration de solutions sont liées à l’intégration d’une optique climatique, mais nécessitent également une compréhension approfondie de la capacité des Canadiens à changer les comportements pour adopter un mode de vie différent qui comprend l’innovation créative et l’adaptation, ainsi que des changements progressifs et transformateurs.

La SNA devrait insister sur le besoin de solutions d’adaptation qui tiennent compte de la nature intersectionnelle et distincte des expériences vécues. L’accent devrait être mis en particulier sur l’élaboration de solutions qui intègrent l’expérience vécue particulière des communautés sous-représentées, y compris les peuples autochtones, les jeunes et les Canadiens racialisés. La SNA devrait trouver l’équilibre en « gardant les choses simples tout en reconnaissant la complexité ». Les participants ont également discuté de la nécessité d’innover et de tester de nouvelles solutions.

Principales constatations

Obstacles actuels aux mesures d’adaptation

Les participants ont cerné les obstacles, les problèmes, les préoccupations, les lacunes ou les possibilités d’adaptation suivants :

1. Les lacunes en matière de capacité ont été mentionnées comme un obstacle actuel.
   Les intervenants ont besoin de plus de capacité pour mettre en œuvre des solutions d’adaptation. Par exemple, le manque de capacité financière, d’outils et d’orientation, d’expertise, de données facilement accessibles et exploitables pour les collectivités locales a été mentionné comme un obstacle clé.
2. Les stratégies de communication qui accroissent la sensibilisation à l’adaptation ont été présentées comme une occasion.
   Il faut communiquer rapidement et clairement pour expliquer aux Canadiens la nécessité de s’adapter, en particulier aux collectivités locales, aux jeunes, aux ménages, aux exploitations agricoles dans toute la chaîne de production et aux autres industries touchées. Tous les produits de communication devraient être élaborés de façon à tenir compte des principes scientifiques clés qui tiennent compte de l’urgence du changement et à les transformer en messages compréhensibles qui favorisent les changements de comportement. Un obstacle actuel est le manque de sensibilisation aux menaces économiques et existentielles, et ne pas s’adapter au sein de la population générale et des ministères. Les communications devraient rehausser le profil de l’adaptation par rapport à l’atténuation, qui domine les messages sur les changements climatiques.
3. Les initiatives municipales sont présentées comme une occasion d’accroître l’adaptation locale.
   Les municipalités ont besoin de plus de soutien pour comprendre les répercussions de l’adaptation sur les écosystèmes locaux et naturels et pour offrir des services de soutien afin de régler ces problèmes. De plus, les petites municipalités ont besoin d’un soutien supplémentaire si elles souhaitent assumer de nouveaux rôles de leadership en matière d’adaptation aux changements climatiques et appuyer l’autonomisation de la collectivité au moyen de mesures d’adaptation. 
4. Les séquelles du colonialisme réduisent la capacité d’adaptation des peuples autochtones.
   Les séquelles du colonialisme sur les communautés autochtones du Canada, y compris le sous‑financement de l’infrastructure, du logement et de l’eau, et le racisme structurel auquel font face les peuples autochtones, multiplient les répercussions des changements climatiques et rend l’adaptation plus difficile. Les connaissances autochtones et les pratiques exemplaires en matière d’adaptation des collectivités des Premières Nations, des Métis et des Inuits devraient être examinées avec respect et intégrées aux connaissances générales. Les besoins linguistiques ont été définis comme une priorité pour reconnaître la capacité d’adaptation des Autochtones. Des préoccupations ont été soulevées au sujet de la situation selon laquelle le leadership autochtone en matière de climat n’est pas équitable entre les peuples autochtones du Canada. Les nations métisses n’ont participé à des conversations sur l’adaptation avec le gouvernement fédéral que depuis 2016 et ont un accès limité aux ressources; il y a un besoin sérieux d’engagement ciblé avec les dirigeants métis. Il faut porter attention au manque actuel de capacité des collectivités autochtones à s’attaquer aux changements climatiques en plus de toutes les autres priorités.
5. Les initiatives jeunesse ont été considérées comme un enjeu critique dans l’adaptation aux changements climatiques.
   Les obstacles actuels aux initiatives jeunesse et à la participation aux mesures d’adaptation sont liés au taux de roulement élevé des étudiants qui obtiennent leur diplôme et entrent sur le marché du travail. Cette tendance s’accompagne d’un manque de financement pour payer les étudiants des organisations dirigées par des étudiants, des groupes de travail fédéraux et des projets communautaires, ainsi que d’un manque de mentorat professionnel et de soutien en matière d’adaptation aux changements climatiques. Les participants ont également indiqué que le financement limité a une incidence sur la capacité des écoles et des enseignants à élaborer des initiatives d’adaptation. Ces obstacles sont amplifiés par le clivage rural et urbain, ce qui crée un manque de coordination et de connaissance des besoins et une différence dans les connaissances sur les changements climatiques et les stratégies d’adaptation. Il y a actuellement un écart entre les initiatives dirigées par les jeunes et l’action fédérale; il faut des mécanismes supplémentaires pour relier l’activisme des jeunes à tous les ordres de gouvernement, c.-à-d. les conseils et les groupes de travail.
6. Quelques participants ont indiqué que le manque de soutien à l’innovation constituait un obstacle majeur à l’adaptation aux changements climatiques.
   Il est actuellement nécessaire de penser différemment à nos systèmes, d’explorer les contributions de la pensée novatrice et de partager cette innovation dans tous les secteurs. Le savoir traditionnel devrait être reconnu comme un élément central de l’approche, et l’innovation et le leadership des jeunes sont essentiels à la création de solutions. À l’heure actuelle, le financement et le soutien pour les initiatives créatives et novatrices sont insuffisants.
7.  Les initiatives des Néo‑Canadiens ont été mentionnées comme une occasion d’apprendre de l’expérience vécue.
   Quelques participants ont fait part du fait que les nouveaux arrivants canadiens, en particulier ceux qui ont vécu une expérience en tant que migrants des changements climatiques, ne sont habituellement pas à la table. Nous ne disposons pas actuellement de mécanismes efficaces pour mobiliser la richesse de l’expertise qui existe.

Solutions supplémentaires

Les autres solutions identifiées par les participants comprennent l’élaboration de ce qui suit :

1. Outils pertinents, appropriés et stratégiques, en portant une attention particulière au soutien des outils appropriés pour les collectivités autochtones. Il faut une stratégie d’adaptation bien articulée qui tient compte des nombreux intervenants et partenaires.
2. Plans locaux de gestion des changements climatiques et des terres élaborés en partenariat avec la municipalité et les dirigeants autochtones, qui repensent le zonage, le transport en commun, les banlieues, les solutions axées sur la nature et d’autres facteurs clés d’adaptation à l’échelle municipale, des écosystèmes locaux et des bassins versants.
3. Plans de communication, qui doivent être adaptés au niveau auquel les partenaires et les intervenants planifient ou mettent en œuvre. Le gouvernement fédéral doit jouer un rôle de chef de file en communiquant avec les Canadiens au sujet de l’importance de prendre des mesures immédiates en matière d’adaptation. Une fois le message largement accepté, tous les partenaires et intervenants intéressés peuvent se concentrer sur les mesures à prendre. 
4. Politiques inclusives et holistiques, qui s’attaquent aux autres obstacles systémiques immédiats et aux besoins auxquels font face les Canadiens (p. ex. les populations trop touchées, les inégalités, l’insécurité alimentaire, l’instabilité du logement, etc.) ou qui limitent leur capacité d’envisager des mesures d’adaptation aux défis futurs.
5. Enveloppes et des ressources de financement uniformes et distinctes qui permettent l’échange d’information et des initiatives d’adaptation à court et à long terme. 
6. Environnement stratégique et réglementaire qui crée une responsabilisation et appuie des approches cohésives et intégrées dans les régions, les administrations et les domaines stratégiques.

Valeur ajoutée pour l’action collaborative.

Les participants ont décrit la valeur ajoutée de l’action collaborative comme un appui à ce qui suit :

1. le leadership du gouvernement fédéral pour encadrer la SNA et soutenir l’élan à l’échelle nationale;
2. les municipalités doivent relier leurs travaux en cours de façon à éviter les lacunes dans les initiatives;
3. l’accélération du partage de l’information et des connaissances, la crédibilité des résultats de la collaboration, l’apprentissage par la pratique et, espérons-le, l’accélération de la mise en œuvre de la SNA.

6. Application future choisie de la SNA

Introduction

Les participants se sont divisés en petits groupes et ont été invités à réfléchir à la question suivante au sujet de l’application future :

Question qui a guidé la discussion :

• Dans 10 ans, à la suite de la publication et de la mise en œuvre précoce de la SNA pour le Canada, quels résultats avons-nous obtenus grâce à ce travail?

Principales constatations

Les participants ont fait part de leur avenir préféré en déterminant les exigences à court et à moyen terme de l’élaboration de la SNA, le résultat d’une SNA et les considérations transversales qui appuient l’adaptation dans l’ensemble du Canada.

Exigences à court et à moyen terme pour l’élaboration de la SNA.

Les participants ont indiqué qu’il faudrait élaborer certaines pratiques exemplaires pour envisager une société dotée d’une SNA efficace et appropriée. En résumé, les participants ont déterminé que dans 10 ans à partir de 2021, une SNA réussie comprendra les exigences clés suivantes :

1. Solides mesures du rendement
   La surveillance et l’évaluation du processus de la SNA ont été intégrées à la conception et à la prestation du programme de la SNA. La SNA comprend des mesures du rendement tangibles, quantifiables et progressives qui contribuent à la prise de décisions et à la responsabilisation. La SNA a également établi un programme de mesure et de surveillance des résultats en matière de résilience. 
2. Problèmes, solutions et définitions clairs
   La SNA définit clairement les problèmes d’adaptation et précise ce qu’on entend par adaptation, tout en créant des espaces permettant d’atteindre un consensus sur les déterminants sociaux de l’adaptation aux changements climatiques au Canada. Les solutions et les défis sont clarifiés grâce à un engagement diversifié et inclusif des intervenants.
3. Programmes de financement efficaces pour appuyer les collectivités
   Le gouvernement fédéral et ses partenaires consacrent le temps nécessaire à l’établissement des structures de financement de l’adaptation et soutiennent les collectivités qui ont la capacité de déterminer elles-mêmes leurs pratiques d’adaptation. 
4.  Mise en œuvre d’une optique intersectionnelle
   La SNA intègre et incarne une approche holistique qui embrasse la décolonisation, l’équité, l’inclusion et la collaboration. Une optique intersectionnelle a été appliquée à la Stratégie et oriente tous les travaux à venir qui tiennent compte des iniquités existantes et traitent des iniquités structurelles (comme le financement et le renforcement des capacités). Cela s’est traduit par une participation significative des parties touchées (conçues par et pour les gens, y compris ceux qui sont touchés de façon disproportionnée).

Réalisations de portée générale de la SNA. 

1. La collaboration a permis de réduire la vulnérabilité et d’accroître la résilience.
   Un écosystème inclusif et dynamique d’intervenants qualifiés a accéléré des initiatives significatives et collaboratives qui ont donné lieu à de nombreuses améliorations tangibles (et souvent mesurables) à toutes les échelles dans la réduction sociale, les vulnérabilités environnementales et économiques et l’augmentation de la résilience dans tous les secteurs. Par exemple, cela peut inclure des résultats comme la réduction des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, l’accroissement des écosystèmes dynamiques, les possibilités dans l’économie circulaire, l’accroissement de l’autosuffisance et une meilleure coordination et harmonisation des mesures au niveau du système.
2. Le leadership et la gouvernance du gouvernement fédéral occupent une place importante dans la collectivité de l’adaptation aux changements climatiques.
   Le gouvernement agit à titre de chef de file et de rassembleur, offrant des conseils et des occasions de mobilisation pour élaborer de véritables solutions à l’adaptation aux changements climatiques. Par exemple, le leadership fédéral pourrait comprendre la mise en œuvre d’une optique des changements climatiques dans ses possibilités d’approvisionnement et avec ses fournisseurs de services du secteur privé. En raison de son rôle dans l’élaboration de la SNA, les directives, l’orientation et le soutien du gouvernement fédéral sont reconnus comme étant essentiels à l’adaptation aux changements climatiques, aux niveaux municipal, provincial et territorial, ainsi qu’auprès des dirigeants autochtones.
3. Reconnaissance accrue de l’importance de l’adaptation aux changements climatiques par les Canadiens
   On reconnaît de plus en plus que l’adaptation aux changements climatiques contribue au bien‑être de la société et de l’économie canadiennes. Un investissement financier (financement et affectation des ressources) est fourni pour faire connaître des histoires canadiennes dans le cadre d’une vaste campagne de sensibilisation qui illustre le lien entre l’adaptation aux changements climatiques et un Canada sain et prospère. Les gouvernements continuent d’explorer des façons d’inclure l’adaptation dans le cadre juridique.

7. Prochaines étapes

À la suite de la conclusion du Forum sur la SNA et de la séance de travail connexe, ECCC a défini les prochaines étapes suivantes dans son engagement à l’égard de la SNA :

1. un projet de rapport sera communiqué aux DG pour discuter des résultats du Forum sur la SNA et des prochaines étapes de l’établissement des tables consultatives de la SNA;
2. un rapport sommaire du Forum sera communiqué aux participants du Forum sur la SNA à des fins de rétroaction et de validation. D’autres possibilités d’engagement seront communiquées aux participants, et une possibilité de consultation plus vaste sera communiquée au public canadien;
3. les tables consultatives de la SNA et d’autres partenaires et intervenants clés participant à la SNA formuleront des recommandations sur les prochaines étapes de la conception, de l’élaboration et de la prestation de la SNA.

Annexe A – Ordre du jour

SNA du Canada : forum de visualisation

Dates : 2 et 3 juin 2021

Format : Réunion virtuelle (Zoom); séances de 4 heures par jour sur 2 jours

Langues : Interprétation en français et en anglais

Objectif : Le Forum lancera la mobilisation sur l’élaboration d’une SNA pour le Canada. L’objectif du Forum sera d’établir une compréhension commune des répercussions et des mesures liées aux changements climatiques au Canada, y compris les lacunes, les défis et les possibilités et solutions possibles, et de commencer à définir des priorités communes pour une action concertée.

Jour un : Établir une compréhension commune de l’adaptation au Canada

Mercredi 2 juin 2021

Jour deux : Discussion sur les priorités communes pour la résilience aux changements climatiques et la SNA

Jeudi 3 juin 2021

Annexe B – Autres ressources

• Rapport sur le climat changeant du Canada
• Rapport sur les coûts des changements climatiques
• Rapports d’évaluations nationales
• Ressources supplémentaires sur les mesures d’adaptation prises à ce jour
• Le Canada dans un climat en changement : faire progresser nos connaissances pour agir
• La climatologie en 2050 : faire progresser la science et les connaissances sur les changements climatiques
• Série de rapports sur les coûts des changements climatiques
• Rapport sur le Rassemblement national sur le climat de l’Assemblée des Premières Nations

Annexe C – Thèmes proposés

Acceptation générale, problèmes, préoccupations, lacunes et possibilités liés à l’approche thématique.

• Cinq groupes sur six n’ont pas exprimé de désaccord important avec les thèmes de haut niveau, mais bon nombre de ces groupes ont soulevé des préoccupations au sujet de leur utilité pour structurer les conversations à l’avenir (c.‑à‑d. possibilité accrue de conversations cloisonnées).
• La structure actuelle est harmonisée avec les stratégies d’adaptation provinciales et territoriales.
• Le document de travail a été utile pour établir le contexte.
• La priorité doit être d’élaborer des outils pratiques et opérationnels.
• La structure thématique proposée est faible pour ce qui est de fournir une optique d’équité et aura une forte incidence sur les personnes « touchées de façon disproportionnée ». Au cours des discussions en plénière, le terme « touchées de façon disproportionnée » a été jugé préférable à « populations vulnérables ».
• Il est important d’éviter les cloisonnements dans ces thèmes.
• Manque d’analyse transversale, d’interconnectivité et de dialogue novateur.

Approche de rechange suggérée

• Structure en tant que composantes plutôt qu’en tant que thèmes. Une autre façon de regrouper les solutions consiste à utiliser des « composantes » de la contribution transversale aux solutions (les données, la capacité, la gouvernance, l’aménagement du territoire, la gouvernance et le financement durable étant déjà mentionnés, il y a moins de problèmes et plus de solutions).
• Structure fondée sur le problème; trouver ensuite une solution.
• Structure avec approche matricielle – aucun renseignement supplémentaire n’a été fourni.
• Prise en compte des coûts et des répercussions non monétaires.

Annexe D – Principes directeurs et pratiques exemplaires d’Intersol

Le renforcement de la confiance et de la responsabilisation est essentiel au développement et au maintien de relations de travail avec le public canadien. Ceux qui participent à l’élaboration de la SNA doivent sentir que leurs points de vue sont valorisés et que leurs contributions ou leurs préoccupations sont entendues. Cependant, il peut être difficile de veiller à ce que ces points de vue soient nourris et intégrés dans la pratique, compte tenu des priorités ministérielles et des groupes d’intérêts concurrents. Les séances de mobilisation sur la SNA devraient permettre à tous les Canadiens d’exprimer leurs préoccupations, et les participants s’attendront à ce que ces points de vue se retrouvent dans la prise de décisions et la programmation. Par conséquent, il sera essentiel d’instaurer la confiance et la responsabilisation dans le processus de mobilisation. Les pratiques exemplaires suivantes d’Intersol mettent l’accent sur la conception inclusive des séances de mobilisation et peuvent servir à orienter le processus d’élaboration de la SNA.

Gouvernement ouvert et inclusif

Un gouvernement ouvert et inclusif reconnaît qu’il y a des obstacles à la participation du public aux structures gouvernementales traditionnelles. Ces obstacles peuvent empêcher des segments de la population de participer aux initiatives gouvernementales ou d’en profiter. En réponse à cette exclusion, le gouvernement fédéral peut adopter des changements de comportement qui favorisent la communication avec le plus grand nombre de voix possible, en puisant dans une plus grande diversité de connaissances, au moment de prendre des décisions ou de fournir des services. Le principe d’un gouvernement inclusif et ouvert favorise la création conjointe de cadres stratégiques avec des représentants de diverses collectivités et de populations distinctes. Par exemple, les commentaires des participants au Forum ont clairement indiqué la nécessité de travailler avec les dirigeants autochtones. Il faut mobiliser les dirigeants autochtones (Premières Nations, Métis et Inuits) tôt et souvent pour examiner les obstacles possibles à la participation et élaborer des stratégies de communication personnalisées pour réagir à l’adaptation aux changements climatiques. De plus, il est important d’explorer les protocoles associés à la mobilisation de la collectivité, comme les traditions et les offres attendues, la saison de chasse et d’autres événements pertinents sur le plan culturel, et de planifier des options de réunion appropriées (moment et espaces sécuritaires) pour toute séance de travail.

Stratégie de communication inclusive

Une stratégie de communication inclusive offre des occasions aux partenaires fédéraux, aux dirigeants autochtones et à divers partenaires et intervenants, comme les jeunes, les communautés racialisées, les femmes, les migrants climatiques, les collectivités rurales, urbaines et côtières, de participer aux canaux de mobilisation. Ces possibilités comprennent, entre autres, des groupes de travail, des conseils et d’autres mécanismes décisionnels internes du gouvernement pour veiller à ce que la diversité des points de vue soit incluse dans les communications destinées au public. La promotion de la diversité dans la représentation démographique aide à cerner les lacunes dans les efforts de mobilisation actuels, cherche à collaborer avec les organisations de la société civile qui travaillent dans ces domaines, élabore des stratégies de communication pour combler ces lacunes, et surveille régulièrement l’inclusion des produits de communication. Une pratique exemplaire pour demander un engagement continu consiste à offrir une compensation financière pour le temps passé par les participants à partager des expériences vécues. Autrement, de nombreux groupes, comme les mères seules qui travaillent et d’autres collectivités aux prises avec la pauvreté et la disparité des revenus, ne peuvent pas participer également.

Une autre recommandation partagée au cours du Forum était l’importance des produits d’échange d’information qui sensibilisent le public canadien à la SNA. Différents intervenants interagiront différemment avec le même produit, ce qui peut convenir à certains auditoires et entraîner l’exclusion et des obstacles pour d’autres. Prenons l’exemple d’un outil interactif en ligne. Cet outil peut être un moyen efficace d’offrir un engagement interactif et dynamique aux jeunes leaders et réseaux en matière de changements climatiques. Par ailleurs, les collectivités rurales ayant un accès limité à Internet, comme les collectivités autochtones du Nord, peuvent se heurter à des obstacles à la participation. Les documents d’information stimulants sur le plan visuel peuvent aussi exclure des intervenants des communautés de personnes handicapées, c.‑à‑d. les personnes ayant une déficience visuelle ou une incapacité physique ayant une capacité limitée de négocier la technologie en ligne. Une stratégie de communication inclusive permettra d’entreprendre une évaluation de l’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+) et de concevoir de nombreux produits pour servir divers intervenants confrontés à divers obstacles à la communication de l’information. 

Faire face aux préjugés et promouvoir le changement de culture au sein du gouvernement

La SNA ne fonctionnera pas dans un vide culturel; elle s’appuie fortement sur le défi constant des cultures institutionnelles, des normes et des préjugés qui valorisent un récit plutôt qu’un autre. Trop souvent, on entend le discours le plus puissant et le plus exigeant en ressources. La remise en question de cette situation demeure essentielle pour faire évoluer le statu quo vers une société et une économie canadiennes qui valorisent et protègent l’écosystème et qui considèrent la durabilité à long terme comme la clé du succès du Canada. Il est également essentiel de faire face à des considérations purement monétaires et à des privilèges gravés qui peuvent avoir une incidence sur le développement d’une NSA efficace. Les fonctionnaires jouent un rôle clé dans cette transition et doivent trouver du soutien dans un milieu de travail qui valorise la diversité, l’inclusion, l’équité et l’égalité. Ils peuvent servir de vecteurs de changement, faisant face à l’exclusion dans l’élaboration de la SNA. Un exemple de pratique exemplaire dans l’intégration des changements de culture consiste à inscrire des considérations de diversité, d’inclusion et d’égalité dans chaque niveau d’évaluation du rendement des agents de sensibilisation des intervenants, de la direction, de l’orientation et de la haute direction. Ces critères de rendement devraient être harmonisés avec des jalons et des produits livrables précis qui sont surveillés et évalués fréquemment. Par exemple, les primes au rendement, les critères d’avancement et les promotions doivent être rigoureusement évalués par rapport aux priorités déterminées au moyen de consultations publiques. Une autre pratique exemplaire est déjà appliquée par le Conseil du Trésor du Canada, où le financement des projets est lié à une évaluation concrète de l’ACS+, et que le renouvellement du financement des projets est conditionnel à la réalisation d’impacts mesurés et au renforcement des capacités en matière de diversité, d’inclusion et d’égalité, plus précisément, l’intégration des préoccupations et des obstacles soulevés dans le cadre du processus de mobilisation des intervenants.

En élaborant des solutions novatrices qui s’attaquent aux inégalités et aux injustices fondamentales, le Canada et sa fonction publique veilleront à ce que la SNA soit représentative et percutante. Cette double approche permettra au Canada d’être à l’avant-garde de la réussite de l’adaptation aux changements climatiques qui représente tous les Canadiens, et non seulement ceux qui ont le plus de pouvoir.