Nouvelles sur la biosécurité et la biosûreté des agents pathogènes et des toxines : T4, numéro de février 2022
Sur cette page
- Déclaration volontaire des incidents impliquant des spécimens primaires
- Retards dans les essais de l'équipement et des systèmes de confinement
- Construction, rénovation ou remise en service d'un laboratoire de niveau de confinement 3
- Possibilités d'apprentissage en ligne : cours d'introduction au double usage du Centre de la biosûreté
- Nouvel outil de détection des poliovirus dans du matériel potentiellement infectieux
- Les Faits : #LeSaviez-Vous
Déclaration volontaire des incidents impliquant des spécimens primaires
Les spécimens primaires sont des agents pathogènes ou des toxines présents dans leur environnement naturel. Ils sont généralement prélevés et analysés à des fins cliniques, diagnostiques et de recherche, mais n'ont pas encore été extraits ou cultivés auparavant. Ils peuvent être prélevés dans l'environnement (p. ex., eau, sol) ou directement chez les humains ou les animaux, à partir par exemple de :
- lait
- urine
- sang
- excréments
- sérum
- tissus
- salive
En vertu de la LAPHT, la déclaration d'incidents en laboratoire impliquant des spécimens primaires est volontaire, quel que soit leur niveau de risque.
En revanche, la LAPHT exige que toutes les installations autorisées déclarent les incidents en laboratoire mettant en cause des pathogènes du groupe de risque 2 (GR2) ou d'un groupe supérieur dans les cas suivants :
- expositions et infections ou intoxications survenues en laboratoire
- possession, production ou libération involontaire d'un agent pathogène humain ou d'une toxine
- agents pathogènes humains ou toxines manquants, perdus ou volés, y compris les agents biologiques à cote de sécurité élevée non reçus dans les 24 heures suivant l'arrivée prévue
- changements dans le confinement biologique
La déclaration d'incidents impliquant des agents pathogènes du groupe de risque 1 (GR1) est également volontaire.
Bien que les expositions aux spécimens primaires et aux agents pathogènes GR1 présentent généralement peu de risques pour les humains, des rapports d'exposition peuvent aider à détecter les tendances en temps réel et à cerner les lacunes potentielles en matière de biosécurité, comme :
- un équipement défectueux
- des modèles d'erreur humaine
- des procédures opérationnelles normalisées inadéquates
En effet, ces exemples sont impliqués dans la plupart des incidents d'exposition en laboratoire. En recueillant des données sur toutes les expositions, nous espérons prévenir ou atténuer les risques en matière de biosûreté pour tous ceux qui travaillent en laboratoire.
Des 38 incidents d'exposition signalés par l'intermédiaire du système de déclaration des incidents en laboratoire au Canada (DILC) entre janvier et octobre 2021 :
- aucun spécimen primaire n'a été déclaré
- 1 incident impliquait une exposition à un prion GR1, sans infection subséquente des personnes exposées
Depuis novembre 2021, le portail sur la biosûreté de l'ASPC est doté d'une nouvelle fonctionnalité pour vous aider à déclarer volontairement les incidents impliquant des spécimens primaires et des agents pathogènes GR1. La procédure à suivre pour la déclaration volontaire d'une exposition à un spécimen primaire par l'entremise du portail sur la biosûreté est semblable à celle pour les incidents d'exposition dont la déclaration est obligatoire. Une démonstration de cette procédure a été effectuée lors du webinaire Quoi de neuf au Centre de la biosûreté de décembre 2021, pendant la section réservée à la déclaration volontaire. Un enregistrement du webinaire sera disponible dans le portail d'apprentissage en ligne de l'ASPC en janvier 2022.
Les lignes directrices en matière de rapports de DILC sont actuellement mises à jour afin d'inclure la recommandation de signaler tous les incidents d'exposition aux spécimens primaires et aux agents pathogènes GR1. Cette déclaration volontaire permettra à l'ASPC :
- d'aider les intervenants à cerner les facteurs de risque
- de faire face aux nouveaux risques pour la santé et la sécurité publiques
- de prendre des décisions à partir de données probantes sur la biosécurité et la biosûreté au Canada
Pour toute question sur la déclaration volontaire ou sur la procédure de déclaration d'incidents d'exposition par l'entremise du portail sur la biosûreté, veuillez contacter le CB à l'adresse biosafety.biosecurite@phac-aspc.gc.ca.
Retards dans les essais de l'équipement et des systèmes de confinement
Le CB reconnaît que des circonstances imprévues, comme la pandémie de COVID-19, peuvent retarder vos essais de performance et de vérification de l'équipement et des systèmes de confinement. Le CB tiendra compte de ces défis lors de l'évaluation de votre conformité aux exigences de la Norme canadienne de biosécurité (NCB).
L'objectif ultime du CB est que vous mainteniez un environnement de travail sûr et sécuritaire lorsque vous manipulez des agents pathogènes et des toxines. Deux exigences de la NCB peuvent vous y aider en de telles circonstances.
1. En vertu de l'exigence 4.10.6 de la NCB, vous devez tenir des registres des activités d'entretien, y compris des registres sur les essais de performance et de vérification, conformément à la fonction de zone de confinement. Ces registres couvrent donc :
- l'entretien des bâtiments et de l'équipement
- la réparation
- l'inspection
- l'essai
- la certification
En cas de retard dans la mise à l'essai de tout équipement certifié, nous vous recommandons de créer et de tenir des registres qui indiquent clairement les circonstances imprévues à l'origine du retard. S'il y a lieu, se reporter à l'exigence 4.1.8 de la NCB pour effectuer une évaluation locale des risques (ELR) et examiner chaque tâche impliquant des matières infectieuses ou des toxines afin de :
- cerner les risques
- mettre au point et consigner des pratiques de travail sécuritaires
Dans votre ELR, vous pouvez décrire toute mesure provisoire qui atténuera le risque jusqu'à ce que l'équipement soit mis à l'essai.
2. Effectuer une ELR pour les activités avec de l'équipement de confinement si :
- la certification a expiré
- il y a eu un retard dans les essais en raison d'une circonstance imprévue
Cette ELR doit clairement indiquer tous les risques potentiels qui nécessitent une atténuation au moyen d'un autre mécanisme jusqu'à ce que vous procédiez à l'essai de l'équipement. Ces risques sont décrits comme des risques potentiels, car l'équipement pourrait encore être sécuritaire, mais cette possibilité ne peut être confirmée sans l'essai.
Voici quelques exemples de mesures d'atténuation pour les enceintes de sécurité biologique :
- utilisez une poire à fumée ou un autre indicateur visuel pour confirmer la circulation de l'air vers l'intérieur sur la surface d'une enceinte de sécurité biologique
- indiquez clairement que la certification ou l'essai de l'équipement a expiré et, si possible, limitez l'utilisation de cet équipement
- envisagez de renforcer l'équipement de protection individuelle (EPI)
Même si nous reconnaissons que chaque organisation fait face à des défis différents en raison de circonstances imprévues, nous vous encourageons à suivre les pratiques exemplaires et à prendre des mesures proactives comme celles recommandées ci-dessus. Si vous avez besoin de plus d'orientation, n'hésitez pas à communiquer avec le CB à l'adresse biosafety.biosecurite@phac-aspc.gc.ca.
Construction, rénovation ou remise en service d'un laboratoire de niveau de confinement 3
Nous vous recommandons de communiquer avec le CB dès la première étape des projets de laboratoire de niveau de confinement (NC) 3, comme :
- la construction
- la rénovation
- la modification
- la mise à niveau
Nous pouvons vous fournir les renseignements les plus récents et vérifier que vos plans et spécifications répondent aux exigences actuelles de la NCB. Tout au long du processus, nous vous donnerons également des conseils concernant :
- les plans de laboratoire de NC3
- la conception physique
- le fonctionnement
Notre implication permettra à tous les intervenants de participer dès le départ pour vous guider tout au long du projet. Les directives varieront selon les agents pathogènes qui seront utilisés et du type de travail planifié, par exemple :
- les agents biologiques à cote de sécurité élevée
- les agents zoopathogènes non indigènes
- in vivo ou in vitro (ou les deux)
Remise en service d'espaces existants
Avant de remettre en service un laboratoire de NC3 existant, nous avons besoin de certaines informations comme indiqué dans la LAPHT. Il s'agit notamment d'informations sur :
- le type de travail effectué avec les agents pathogènes de groupe de risque 3 (GR3) proposés :
- in vitro seulement
- in vitro et in vivo
- modèle animal prévu, si applicable
- la mise en service initiale du laboratoire (numéro d'identification, s'il est connu)
- les lignes directrices ou normes canadiennes selon lesquelles ce laboratoire a initialement été mis en service
Ces renseignements vont nous permettre de vous fournir les meilleures directives possibles sur les exigences nécessaires à respecter. Ils nous aideront également à déterminer :
- les documents de conformité que vous devrez soumettre
- les essais de performance et de vérification qui devront être réalisés afin que l'ASPC autorise l'attribution d'un Permis d'agent pathogène et toxine du GR3 pour le travail effectué en NC3
Pour toute question ou préoccupation, communiquez avec le CB à l'adresse biosafety.biosecurite@phac-aspc.gc.ca.
Possibilités d'apprentissage en ligne : cours d'introduction au double usage du Centre de la biosûreté
Saviez-vous que toutes les recherches sur les agents pathogènes et les toxines ont un certain potentiel de double usage? Aimeriez-vous apprendre à déterminer le potentiel de double usage et à mettre en œuvre des stratégies d'atténuation des risques? Si votre réponse est oui, sachez que le CB de l'ASPC offre un cours d'introduction au double usage.
Cours en ligne
Le CB offre un cours gratuit disponible dans notre portail d'apprentissage en ligne. Ce cours s'intitule : Introduction au double usage dans les recherches en science de la vie. L'ASPC a élaboré le cours en collaboration avec le Comité permanent de l'éthique des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et le Bureau de l'éthique des IRSC.
Ce cours vise à mieux faire connaître le double usage et à promouvoir la conduite responsable de la recherche parmi :
- les scientifiques
- les éducateurs
- les gestionnaires d'établissement
- les professionnels de la sécurité et la sûreté biologique
- les organismes de financement
- les responsables et décideurs des politiques
- le public
Après avoir suivi ce cours, les participants seront capables :
- d'expliquer les concepts clés du double usage
- de décrire les efforts nationaux et internationaux qui régissent le double usage et les domaines d'intervention possibles dans le continuum de la recherche
- de cerner les recherches en science de la vie ayant un potentiel de double usage
- d'effectuer une évaluation des risques liés à la recherche à double usage, y compris la prise en compte des considérations éthiques
- d'élaborer et de mettre en œuvre des stratégies d'atténuation des risques, incluant un plan de communication
- de mettre en application, dans une étude de cas, les considérations relatives à l'identification du double usage, à l'évaluation des risques et à leur atténuation
Webinaire
Le CB organise un webinaire sur le double usage qui se tiendra le 23 mars 2022. Cette séance interactive vous donnera un aperçu des concepts relatifs au double usage dans les recherches en science de la vie. En y assistant, vous saurez également comment cerner, évaluer et atténuer les risques liés au double usage. En outre, pendant le webinaire, des exemples seront fournis sur les rapports entre double usage et :
- connaissances
- technologie
- produits de recherche
Le public cible de ce webinaire comprend :
- les titulaires de permis
- les agents de sécurité biologique (ASB)
- les chercheurs utilisant des agents pathogènes et des toxines dans le cadre de leurs recherches
Nous vous aviserons par courriel lorsque l'inscription à cette séance sera ouverte.
Pour toute question, veuillez communiquer avec l'équipe d'apprentissage et de connaissances en matière de biosécurité à l'adresse pathogens.pathogenes@phac-aspc.gc.ca.
Nouvel outil de détection des poliovirus dans du matériel potentiellement infectieux
Dans le cadre de la campagne mondiale d'éradication de la poliomyélite, tous les États membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont pris un engagement international pour le confinement des poliovirus. Cet engagement prévoit entre autres la mise en place d'un inventaire national des poliovirus. Le Centre de la biosûreté fait office d'Autorité nationale pour le confinement (ANC) du Canada. Le CB tient et met à jour l'Inventaire national des poliovirus pour les établissements qui manipulent ou qui entreposent des poliovirus et du matériel potentiellement infectieux (MPI).
Le MPI contenant des poliovirus comprend les échantillons de matières fécales humaines, les échantillons de sécrétions respiratoires ou les échantillons d'eaux usées concentrées qui ont été recueillis :
- lorsque le poliovirus était en circulation ou à un moment où le vaccin antipoliomyélitique oral était utilisé, et
- ont été conservés dans des conditions propices à la survie des poliovirus
Pour en savoir davantage à propos du MPI contenant des poliovirus, veuillez consulter notre numéro de juillet 2021.
L'OMS a mis au point un nouvel outil de détection des poliovirus dans des échantillons afin d'aider les établissements à déterminer si les échantillons entreposés dans leur laboratoire peuvent être considérés comme du MPI. Cet outil complète la ligne directrice existante visant à réduire au minimum les risques pour les établissements dans lesquels s'effectuent la collecte, la manipulation ou l'entreposage de matériel potentiellement infectieux contenant des poliovirus (PIM Guidance 2nd edition, 2021) (PDF).
Selon l'endroit et le moment où l'échantillon a été recueilli, l'outil peut vous indiquer le type de poliovirus et le sérotype de votre échantillon de MPI.
Vous devez signaler à l'ASPC que vous détenez du MPI. Si vous pensez détenir du MPI contenant des poliovirus, communiquez avec le CB de l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) à l'adresse biosafety.biosecurite@phac-aspc.gc.ca.
Les Faits : #LeSaviez-Vous
Saviez-vous qu'en vertu de l'article 36 de la LAPHT, le demandeur d'un permis peut nommer toute personne de son choix (y compris elle-même) comme agent de la sécurité biologique (ASB) à condition que cette personne satisfasse aux exigences énoncées dans le règlement?
L'ASB doit connaître :
- la microbiologie pertinente pour les activités contrôlées autorisées par le permis (connaissances pouvant être acquises au moyen d'une combinaison d'études, de formation et d'expérience)
- les dispositions de la LAPHT et du RAPHT et toute autre législation fédérale ou provinciale applicable
- les politiques, normes et pratiques pertinentes en matière de biosécurité et de biosûreté
Si le titulaire d'un permis se nomme à titre d'ASB, l'ASPC recommande de fournir un autre contact en biosécurité (ACB) pour :
- gérer les responsabilités quotidiennes de l'ASB
- remplir les fonctions désignées de l'ASB pendant les absences de courte durée
Les ASB peuvent consulter la NCB, la LAPHT et le RAPHT pour obtenir des renseignements sur les activités contrôlées impliquant des agents pathogènes humains et des toxines.
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