Recommandations à jour sur l’utilisation des vaccins contre le zona

Une déclaration d'un comité consultatif (DCC)
Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI)

Table des matières

Préambule

Le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) donne à l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) des conseils continus et à jour liés à l'immunisation dans le domaine de la médecine, des sciences et de la santé publique.

En plus de la prise en compte du fardeau associé aux maladies et des caractéristiques vaccinales, l'ASPC a élargi le mandat du CCNI pour lui permettre d'inclure l'étude systématique des facteurs liés aux programmes dans la formulation de ses recommandations axées sur des données probantes. Cette initiative devrait aider le CCNI à prendre des décisions en temps opportun en ce qui a trait aux programmes de vaccination financés publiquement à échelle provinciale et territoriale.

Les nouveaux facteurs que le CCNI devra examiner de façon systématique sont les suivants : économie, équité, éthique, acceptabilité et faisabilité. Au cours des années à venir, le CCNI s'emploiera à peaufiner ses approches méthodologiques dans le but de tenir compte de ces facteurs. Ce ne seront pas toutes ses déclarations qui exigeront une analyse appronfondie de l'ensemble des facteurs programmatiques. Mais au fur et à mesure de la mise en œuvre de son mandat élargi, le CCNI produira des déclarations choisies qui incluront divers degrés d'analyses visant les programmes de santé publique.

L'ASPC confirme que les conseils et les recommandations figurant dans la présente déclaration reposent sur les connaissances scientifiques les plus récentes et diffuse ce document à des fins d'information. Les vaccinateurs doivent également connaître le contenu de la monographie de produit applicable. Les recommandations d'utilisation et les autres renseignements qui figurent dans le présent document peuvent différer du contenu de la monographie de produit rédigée par le fabricant du vaccin au Canada. Les fabricants ont fait homologuer les vaccins et ont démontré leur innocuité et leur efficacité lorsqu'ils sont utilisés conformément à la monographie de produit uniquement. Les membres du CCNI et les agents de liaison doivent se conformer à la politique de l'ASPC régissant les conflits d'intérêts, notamment déclarer chaque année les conflits d'intérêts possibles.

Sommaire de l'information contenue dans la présente déclaration du CCNI

Les faits saillants suivants font ressortir l'information importante pour les vaccinateurs. Veuillez consulter le reste de la Déclaration pour obtenir plus de précisions.

Quoi

Maladie de l'herpès zoster

Vaccins contre le zona

Qui

Le CCNI présente les recommandations ci-après relativement au processus décisionnel au niveau des programmes de santé publique et au niveau individuel. (Bien que dans cette déclaration, les recommandations sont essentiellement les mêmes pour les deux niveaux du processus décisionnel, la justification et le contexte sont quelque peu différents.)

Pour ce qui est du processus décisionnel au niveau des programmes de santé publiqueNote de bas de page *, le CCNI recommande ce qui suit :

  1. On devrait offrir le VRZ aux populations de 50 ans et plus qui ne présentent pas de contre-indication. (Fortement recommandé par le CCNI, données probantes de catégorie A)
  2. On devrait offrir le VRZ aux populations de 50 ans et plus qui ont par le passé reçu le VVVCZ et qui ne présentent pas de contre-indications. (Fortement recommandé par le CCNI, données probantes de catégorie A)
    1. On peut envisager la revaccination par l'administration de deux doses du VRZ au moins un an après l'administration du VVVCZ (Recommandation discrétionnaire du CCNI, données probantes de catégorie I)
  3. On devrait offrir le VRZ aux populations de 50 ans et plus qui ontdes antécédents de zona et qui ne présentent pas de contre-indication. (Fortement recommandé par le CCNI, données probantes de catégorie B)
    1. On peut envisager la vaccination par l'administration de deux doses du VRZ au moins un an après le dernierépisode de zona (Recommandation discrétionnaire du CCNI, données probantes de catégorie I)
  4. On peut envisager l'administration du VVVCZ aux personnes immunocompétentes de 50 ans et plus qui ne présentent pas de contre-indication lorsque le VRZ est contre-indiqué, s'il est impossible à obtenir ou lorqu'il est trop cher. (Recommandation discrétionnaire du CCNI, données probantes de catégorie A)
  5. On peut envisager l'administration du VRZ (et non le VVVCZ) aux personnes immunodéprimées de 50 ans et plus, selon une évaluation individuelle. (Recommandation discrétionnaire du CCNI, données probantes de catégorie I). Le CCNI surveillera les résultats des essais en cours chez les personnes immunodéprimées et réévaluera ses recommandations lorsqu'ils seront disponibles.
Note de bas de page *

Pour ce qui est du processus décisionnel au niveau des programmes de santé publique, le CCNI reconnaît qu'il existe des différences dans le contexte opérationnel à travers le Canada; il suggère donc que les provinces et les territoires qui le désirent se réfèrent au Tableau 10 des options de gestion pour prendre en considération les différences entre les groupes d'âge (p. ex., en ce qui concerne l'épidémiologie et le rapport coût-efficacité [RCE]) si l'établissement de l'ordre de priorité des programmes d'immunisation ciblés est requis pour la mise en œuvre.

Retour à la référence de la note de bas de page *

Pour ce qui est du processus décisionnel au niveau individuelNote de bas de page **, le CCNI recommande ce qui suit :

  1. On devrait offrir le VRZ aux personnes de 50 ans et plus qui ne présentent pas de contre-indication. (Fortement recommandé par le CCNI, données probantes de catégorie A)
  2. On devrait offrir le VRZ aux personnes de 50 ans et plus qui ont par le passé reçu le VVVCZ et qui ne présentent pas de contre-indication. (Fortement recommandé par le CCNI, données probantes de catégorie A)
    1. On peut envisager la revaccination par l'administration de deux doses du VRZ au moins un an après l'administration du VVVCZ (Recommandation discrétionnaire du CCNI, données probantes de catégorie I)
  3. On devrait offrir le VRZ aux personnes de 50 ans et plus qui ont des antécédents de zona et qui ne présentent pas de contre-indication. (Fortement recommandé par le CCNI, données probantes de catégorie B)
    1. On peut envisager l'administration de deux doses du VRZ au moins un an après le dernier épisode de zona (Recommandation discrétionnaire du CCNI, données probantes de catégorie I)
  4. On peut envisager l'administration du VVVCZ aux personnes immunocompétentes de 50 ans et plus qui ne présentent pas de contre-indication lorsque le VRZ est contre-indiqué non disponibleou inaccessible. (Recommandation discrétionnaire du CCNI, données probantes de catégorie A)
  5. On peut envisager l'administration du VRZ (et non le VVVCZ) aux personnes immunodéprimées de 50 ans et plus, selon une évaluation individuelle des avantages par rapport aux risques. (Recommandation discrétionnaire du du CCNI, données probantes de catégorie I). Le CCNI assurera le suivi des résultats pour les essais en cours chez les personnes immunodéprimées et réévaluera ses recommandations au fur et à mesure de l'évolution des données probantes.
Note de bas de page **

Pour ce qui est du processus décisionnel au niveau individuel concernant les vaccins contre le zona qui ne sont peut-être pas actuellement offerts dans le cadre des programmes d'immunisation de la santé publique, le CCNI suggère que les personnes et les cliniciens passent en revue les points de décision décrits dans le Tableau 9 des options de gestion.

Retour à la référence de la note de bas de page **

Comment

VRZ

VVVCZ

Pourquoi

I. Introduction

I.1 Objectif de la présente déclaration

La nécessité d'une déclaration à jour du Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) sur l'utilisation des vaccins contre l'herpès zoster (zona) découle de données probantes relatives à l'autorisation d'un nouveau vaccin à sous-unités, recombinant contre le zona (VRZ), ShingrixMD, lequel est recommandé pour prévenir le zona chez les personnes de 50 ans et plus. La présente déclaration vise avant tout à examiner les données probantes actuelles et à élaborer des lignes directrices sur l'utilisation de ShingrixMD, en plus de déterminer si l'on devrait offrir le vaccin à virus vivant contre le zona (VVVCZ) précédemment autorisé, ZostavaxMD II et/ou le VRZ récemment apprové aux Canadiens de 50 ans et plus :

Les questions précises examinées à l'appui de l'objectif comprennent les suivantes :

Le CCNI examinera les données probantes sur les vaccins contre le zona chez les personnes immunodéprimées dans une autre déclaration du comité consultatif. Des études sur l'immunogénicité, l'innocuité et l'efficacité du VRZ chez divers groupes de personnes immunodéprimées de18 ans et plus étaient toujours en cours au moment des délibérations du CCNI. Bien que l'utilisation du VRZ ne soit pas contre-indiquée chez les personnes immunodéprimées, aucune indication n'a été diffusée sur l'utilisation du VRZ chez les personnes de moins de 50 ans au Canada, et on ne dispose que de données probantes limitées chez les personnes immunodéprimées à l'heure actuelle. Des données probantes préliminaires non examinées par des pairs et présentés dans les résumés de certaines conférences sur le VRZ dans certains groupes de personnes immunodéprimées suggèrent qu'il n'y a aucune préoccupation importante concernant l'innocuité ou l'immunogénicité du vaccin. Le CCNI continuera d'examiner les données probantes au fur et à mesure de leur évolution et réévaluera ses recommandations.

I.2 Aperçu des recommandations reposant sur les données probantes concernant l'utilisation des vaccins contre le zona dans la présente déclaration

Selon les données probantes examinées et résumées dans la présente déclaration de son comité consultatif, le CCNI fera les recommandations suivantes relativement à l'utilisation du VVVCZ recommandé par le passé et du VRZ récemment autorisé au niveau de la population (Tableau 1) et au niveau individuel (Tableau 2). (Bien que dans cette déclaration les recommandations sont essentiellement les mêmes pour les deux niveaux du processus décisionnel, la justification et le contexte sont quelque peu différents.)

(Veuillez noter :

Veuillez consulter le Tableau 11 pour obtenir une explication plus détaillée de la force des recommandations du CCNI et de la catégorie de l'ensemble des données probantes.)

Tableau 1 : Résumé des recommandations de 2018 du CCNI concernant l'utilisation des vaccins contre le zona relativement au processus décisionnel au niveau des programmes de santé publique (c.-à-d. les provinces et les territoires prenant des décisions concernant les programmes d'immunisation financés publiquement)Note *
Recommandation du CCNI
(Force de la recommandation)
Cote de qualité des données probantes
à l'appui de la recommandation
VRZ
1. Le CCNI recommande d'offrir le VRZ aux populations de 50 ans et plus qui ne présentent pas de contre-indication.
(Fortement recommandé par le CCNI)
Le CCNI conclut qu'il existe de bonnes données probantes pour recommander une immunisation.
(Données probantes de catégorie A)
2. Le CCNI recommande d'offrir le VRZ aux populations de 50 ans et plus qui ont déjà reçu le VVVCZ et qui ne présentent pas de contre-indication.
(Fortement recommandé par le CCNI)
Le CCNI conclut qu'il existe de bonnes données probantes pour recommander une immunisation.
(Données probantes de catégorie A)
2a. Chez les adultes de 50 ans et plus qui ont déjà reçu le VVVCZ, le CCNI recommande d'envisager une revaccination par deux doses du VRZ au moins un an après l'administration du VVVCZ.
(Recommandation discrétionnaire du CCNI; selon l'opinion d'experts.)
Le CCNI conclut que les données probantes sont insuffisantes pour formuler une recommendation sur l'intervalle entre l'administration du VVVCZ et celle du VRZ.
(Données probantes de catégorie I)
3. Le CCNI recommande d'offrir le VRZ aux populations de 50 ans et plus qui ont des antécédents de zona et qui ne présentent pas de contre-indication.
(Fortement recommandé par le CCNI)
Le CCNI conclut qu'il existe desdonnées probantes passables pour recommander une immunisation. (Données probantes de catégorie B)
3a. Le CCNI recommande pour les adultes de 50 ans et plus ayant déjà contracté le zona d'attendre au moins un an après leur épisode pour une vaccination par deux doses du VRZ.
(Recommandation discrétionnaire du CCNI; selon l'opinion d'experts.)
Le CCNI conclut que les données probantes sont insuffisantes pour recommander un intervalle entre un épisode antérieur de zona et l'administration du VRZ. (Données probantes de catégorie I)
VVVCZ
4. Le CCNI recommande d'envisager, l'administration du VVVCZ aux populations de 50 ans et plus qui sont immunocompétentes et qui ne présentent pas de contre-indication, dans les cas où le VRZ est contre-indiqué, s'il est n'est pas disponible.
(Recommandation discrétionnaire du CCNI.)
Le CCNI conclut qu'il existe de bonnes données probantes pour recommander une immunisation.
(Données probantes de catégorie A)
VRZ par rapport au VVVCZ pour les personnes immunodéprimées
5. Le CCNI recommande d'envisager, au cas par cas, l'administration du VRZ (et non le VVVCZ) chez les adultes immunodéprimées de 50 ans et plus.
(Recommandation discrétionnaire du CCNI, selon l'opinion l'experts.)
Le CCNI examinera les données probantes au fur et à mesure de leur évolution et réévaluera ses recommandations.
Le CCNI conclut que les données probantes sont insuffisantes actuellement pour recommander une immunisation.
(Preuve de catégorie I.)
Note *

À la lumière de ces recommandations, les provinces et les territoires peuvent tenir compte d'autres facteurs opérationnels (p. ex., les programmes d'immunisation, les ressources) et voudront peut-être examiner les différences entre les groupes d'âge (p. ex., en ce qui concerne l'épidémiologie et le RCE) décrits dans le Tableau 10 des options de gestion, si l'établissement de l'ordre de priorité des programmes d'immunisation ciblés est requis pour la mise en œuvre.

Return to Note * referrer

Tableau 2 : Résumé des recommandations de 2018 du CCNI sur l'utilisation des vaccins contre le zona visant la prise de décision à l'échelle individuelle
(c.-à-d. les personnes souhaitant prévenir le zona ou les cliniciens qui souhaitent conseiller à certains patients de se protéger du zona au moyen de vaccins qui ne sont peut-être pas actuellement offerts dans le cadre des programmes d'immunisation de santé publique) Note **
Recommandation du CCNI
(Force de la recommandation)
Cote de qualité de la données probantes
à l'appui de la recommandation
VRZ
1. Le CCNI recommande d'offrir le VRZ aux personnes de 50 ans et plus qui ne présentent pas de contre-indication.
(Fortement recommandé par le CCNI)
Le CCNI conclut qu'il existe de bonnes données probantes sont bonnes pour recommander une immunisation.
(Données probantes de catégorie A)
2. Le CCNI recommande que le VRZ soit offert aux personnes de 50 ans et plus qui ont déjà reçu le VVVCZ et qui ne présentent pas de contre-indication.
(Fortement recommandé par le CCNI)
Le CCNI conclut qu'il existe de bonnes données probantes pour recommander une immunisation. (Données probantes de catégorie A)
2a. Le CCNI recommande pour les adultes de 50 ans et plus qui ont déjà reçu le VVVCZ d'attendre un intervalle d'au moins un an avant une revaccination par deux doses du VRZ.
(Recommandation discrétionnaire du CCNI; selon l'opinion d'experts.)
Le CCNI conclut que les données probantes sont insuffisantes pour recommander un intervalle entre l'administration du VVVCZ et du VRZ.
(Données probantes de catégorie I)
3. Le CCNI recommande que le VRZ soit offert aux personnes de 50 ans et plus ayant des antécédents de zona et qui ne présentent pas de contre-indication. (Fortement recommandé par le CCNI) Le CCNI conclut qu'il existe des données probanets passables pour recommander une immunisation. (Données probantes de catégorie B)
3a. Le CCNI recommande pour les adultes de 50 ans et plus ayant des antécédents de zona d'attendre un intervalle d'au moins un an avant une vaccination par deux doses du VRZ. (Recommandation discrétionnaire du CCNI; selon l'opinion d'experts.). Le CCNI conclut que les données probantes sont insuffisantes pour recommander un intervalle entre un épisode antérieur de zona et l'administration du VRZ. (Données probantes de catégorie I)
VVVCZ
4. Le CCNI recommande d'envisager l'administration du VVVCZ aux les personnes immunocompétentes de 50 ans et plus qui ne présentent pas de contre-indication, lorsque le VRZ est contre-indiqué ou s'il n'est pas disponible. (Recommandation discrétionnaire du CCNI.) Le CCNI conclut qu'il existe de bonnes données probantes pour recommander une immunisation. (Données probantes de catégorie A)
VRZ par rapport au VVVCZ pour les personnes immunodéprimées
5. Le CCNI recommande d'envisager, au cas par car, l'administration du le VRZ (et non le VVVCZ) chez les personnes immunodéprimées de 50 ans et plus, selon une évaluation individuelle des avantages par rapport aux risques. (Recommandation discrétionnaire du CCNI, selon l'opinion l'experts.) Le CCNI examinera les données probantes au fur et à mesure de leur évolution et réévaluera ses recommandations. Le CCNI conclut que les données probantes sont actuellement insuffisantes pour recommander une immunisation. (Données probantes de catégorie I)
Note **

À la lumière de ces recommandations, les personnes ou les cliniciens peuvent vouloir examiner les points de décisions décrits dans le Tableau 9 des options de gestion.

Return to Note ** referrer

Aucune étude sur le VRZ n'a été menée auprès des personnes ayant des antécédents de zona ophtalmique (ZO)Note de bas de page 1 .

I.3 Renseignements généraux sur les vaccins contre le zona, les programmes d'immunisation et les recommandations au Canada

Au Canada, un VVVCZ en vue d'une utilisation chez les personnes de 60 ans et plus a été autorisé initialement par la Direction des produits biologiques et thérapies génétiques de Santé Canada en août 2008, et a été autorisé en mai 2011 pour une utilisation chez les personnes de 50 ans et plus. En 2008, seul un produit stable au congélateur (ZostavaxMD) était disponible; toutefois, en 2011, un produit stable au réfrigérateur (ZostavaxMD II) l'a remplacé.

En 2010, le CCNI a publié une déclaration du comité consultatif recommandant le seul vaccin disponible à ce moment (VVVCZ) pour la prévention du zona et de ses complications chez les personnes de 60 ans et plus, qui ne présentent pas de contre-indication (p. ex., personne immunodéprimée). Cette recommation était basée sur des données probantes que le comité jugeait être de bonne qualité.. En 2014, le CCNI a publié une mise à jour de la déclaration du comité consultatif recommandant que l'on puisse utiliser le vaccin chez les patients de 50 à 59 ans en se fondant sur de bonnes données probantes. (Cette recommandation n'a pas changé depuis la déclaration précédente, mais la catégorie de données probantes a été mise à niveau, puisque l'on a ensuite démontré que le vaccin était sûr et efficace pour ce groupe d'âge. Toutefois, puisque la durée de la protection du vaccin était inconnue au-delà des cinq premières années, on ne savait pas avec certitude si la vaccination à un âge plus jeune offrirait une protection continue aux âges plus avancés lorsque l'incidence du zona est la plus élevée.) Dans les recommandations de 2014, le CCNI est également arrivé à la conclusion qu'il n'y avait pas assez de données probantes pour recommander ou rejeter l'administration du vaccin contre le zona chez les personnes ayant été atteintes de ZO par le passé. Bien que la causalité ait été difficile à déterminer, des cas de ZO ont été signalés après l'administration du vaccin contre le zona.

Les recommandations du CCNI dans les déclarations du comité consultatif de 2010 et de 2014 sur le vaccin contre le zona dont l'utilisation a été autorisée au Canada à l'époque (VVVCZ) sont résumées dans le Tableau 3.

Tableau 3 : Résumé des recommandations du CCNI sur l'utilisation du VVVCZ en 2010 et en 2014
Scénarios populationnels Recommandations du CCNI de 2010 Recommandations du CCNI de 2014
60 ans et plus Recommandé (données probantes de catégorie A) Recommandé (données probantes de catégorie A)
De 50 à 59 ans Peut être utilisé (données probantes de catégorie B) Peut être utilisé (données probantes de catégorie A)
Épisode précédent de zona Non recommandé (données probantes de catégorie I) Peut être administré (catégorie B) au moins un an après (opinion d'experts) – 2014
Épisode précédent de ZO   Non recommandé (données probantes de catégorie I)
Antécédents consignés de varicelle ou infection antérieure par la varicelle Recommandé (données probantes de catégorie A)  
Personne immunodéprimée
– VIH, après une greffe d'organe ou une transplantation de cellules souches hématopoïétiques, ou chez les personnes recevant une dose élevée de corticostéroïdes, une chimiothérapie ou des médicaments affaiblissant le système immunitaire.   Non recommandé (données probantes de catégorie I)
– Faible dose de médicaments immunodépresseurs ou d'anti-TNF, au cas par cas   Peut être administré (données probantes de catégorie B)
Co-administration
– Avec vaccin antigrippal trivalent inactivé (VTI) À un différent point d'injection, recommandé (données probantes de catégorie A)  
– Avec Pneumo-23 Avec au moins 4 semaines d'intervalle, recommandé (données probantes de catégorie B) Utilisé de manière concomitante à un différent point d'injection (données probantes de catégorie A)

En mai 2014, le Comité canadien d'immunisation a recommandé d'offrir le VVVCZ de manière systématique aux adultes immunocompétents de 60 à 65 ans et plus qui ne présentent pas de contre-indication. Cette recommandation considérait l'épidémiologie du virus varicelle-zona, les caractéristiques du vaccin contre le zona, une analyse des modèles et de l'économie de la maladie ainsi que la faisabilité et l'acceptation des programmes d'immunisation contre le zona Note de bas de page 2 .

Le vaccin à virus vivant atténué contre le zona était disponible à l'achat privé; toutefois, jusqu'à tout récemment, aucun programme d'immunisation financé publiquement n'était offert au Canada. En septembre 2016, l'Ontario a été le premier gouvernement à offrir le vaccin contre le zona dans le cadre d'un programme financé publiquement à des personnes de 65 à 70 ans.

En octobre 2017, l'utilisation du VRZ contenant la glycoprotéine E du VVZ et le système adjuvant AS01B a été autorisée au Canada.

Le zona n'est pas une maladie à déclaration obligatoire au Canada, et aucun objectif national n'est présentement établi pour réduire la maladie ou établir des cibles concernant la couverture vaccinale contre cette maladie évitable par la vaccination.

I.4 Renseignements généraux sur les vaccins contre le zona, programmes d'immunisation et recommandations à l'échelle mondiale

L'utilisation du VVVCZ a été autorisée pour prévenir le zona aux États-Unis (É.-U.) en 2006 et a été recommandée par l'Advisory Committee on Immunization Practices (ACIP) en 2008 chez les adultes immunocompétents de 60 ans et plusNote de bas de page 3 .

En 2006, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a émis une autorisation de commercialisation en ce qui concerne le VVVCZ aux fins de vaccination systématique chez les personnes de 60 ans et plusNote de bas de page 4 , et a étendu sa recommandation de sorte à englober les personnes de 50 ans et plus en 2007 Note de bas de page 5 . À partir de 2013, le National Health Service (NHS)Note de bas de page 6 britannique a commencé à offrir le VVVCZ aux personnes de 70 à 79 ans.

Actuellement, l'utilisation du nouveau VRZ est autorisée au Canada, aux É.-U, en Europe et au Japon. Le 25 octobre 2017, l'ACIP a recommandé de favoriser l'utilisation du VRZ par rapport au VVVCZ chez les adultes immunocompétents de 50 ans et plus, y compris ceux qui avaient précédemment reçu le VVVCZ. L'ACIP n'a toujours pas formulé de recommandation particulière concernant l'utilisation du VRZ chez les personnes immunodéprimées. Le VVVCZ demeure un vaccin recommandé pour prévenir le zona chez les adultes immunocompétents de 60 ans et plus aux É.-U. Note de bas de page 7 .

II. Méthodologie

En bref, voici les étapes générales de la préparation d'une déclaration du comité consultatif du CCNI :

  1. La synthèse des connaissances (collecte et résumé d'études individuelles, détermination du niveau [c.-à-d. conception de l'étude] et qualité des données probantes – résumés dans les tableaux sommaires des données probantes en annexe).
  2. La synthèse de l'ensemble de données probantes sur les avantages et les effets néfastes et considérant la qualité des données probantes et l'ampleur des effets observés.
  3. La transposition des données probantes en une recommandation.

De plus amples renseignements sur la méthodologie normalisée du CCNI reposant sur les données probantes sont disponibles.

Dans le cadre de cette déclaration du comité consultatif, le CCNI a examiné les principales questions lors de l'examen des données probantes, comme l'a proposé le groupe de travail sur le zona (GTZ), y compris les facteurs tels que le fardeau associé à la maladie à prévenir et les populations cibles; l'innocuité, l'immunogénicité ainsi que les efficacités potentielle et réelle des vaccins contre le zona; les calendriers de vaccination, l'économie et les autres aspects de la stratégie globale d'immunisation. Dans le cadre de la présente déclaration, des stratégies distinctes ont été adoptées afin de rassembler les données probantes sur les caractéristiques du vaccin, le fardeau associé à la maladie et les facteurs programmatiques liés aux vaccins contre le zona, lesquels ont ensuite été intégrés à un résumé global des connaissances par des employés techniques de l'ASPC (SI, MT, OB, KE, MD, SDB) et le contractant JH embauché dans le cadre d'un contrat sous la supervision du GTZ.

À la suite d'un examen de l'ensemble des données probantes résumées, des recommandations proposées sur l'utilisation des vaccins ont été formulées. Le président du groupe de travail et les responsables techniques de l'ASPC ont présenté les données probantes et proposé des recommandations au CCNI le 7 février 2018. Suivant l'examen approfondi des données probantes et des consultations tenues à la réunion du CCNI du 7 février 2018, le comité a voté sur les recommandations précises formulées. La description des facteurs pertinents, la justification des décisions précises et les lacunes en matière de connaissances sont présentées dans le texte.

Les résultats sont présentés pour la « population générale » en ce qui a trait à l'analyse de l'innocuité, de l'efficacité et de l'immunogénicité des vaccins. Il convient toutefois de noter que les études appuyant ces sections peuvent comprendre des sujets immunocompétents et immunodéprimés, mais que plusieurs études n'ont pas suffisamment stratifié les données pour pouvoir mener des analyses distinctes.

Les études visant précisément les groupes immunodéprimés ne se retrouvent pas dans la synthèse narrative de l'ensemble des données probantes. Bien que ces études n'aient pas été exclues des examens documentaires et se retrouvent dans les tableaux des données probantes, elles n'ont pas été analysées explicitement dans la présente déclaration, puisque le CCNI a déterminé que des recommandations propres aux populations immunodéprimées seront formulées à une date ultérieure, lorsque plus de données probantes seront disponibles. Plusieurs essais cliniques sur le VRZ sont actuellement menés auprès de divers groupes immunodéprimés, y compris les personnes atteintes d'une tumeur solide, ou ayant reçu une greffe d'organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques. Le CCNI continuera de surveiller les données probantes au fur et à mesure de leur évolution et fera une autre synthèse des connaissances pour ce groupe. Le CCNI formulera également des recommandations à partir des prochaines études, en plus des études particulières mentionnées dans les présents examens documentaires.

III. Épidémiologie

III.1 Description de la maladie

L'herpès zoster, ou le zona, est une éruption vésiculaire douloureuse touchant généralement un seul dermatome. Le zona se développe en raison de la réactivation du virus varicelle-zona (VVZ) latent dans les ganglions de la racine dorsale à la suite d'une primo-infection par la varicelle lorsque les composants immunitaires propres au VVZ s'affaiblissent (plus généralement en raison de l'âge ou chez une personne immunodéprimée). Bien qu'elles soient moins contagieuses que les personnes atteintes de la varicelle primaire, celles souffrant d'un cas aigu de zona peuvent transmettre le VVZ à d'autres personnes susceptibles, la transmission ayant principalement lieu par contact direct avec des lésions vésiculairesNote de bas de page 8 Note de bas de page 9 Note de bas de page 10 .

Jusqu'à 40 % des personnes atteintes d'un cas aigu de zona ont rapporté au moins une complication attribuable à la maladieNote de bas de page 11 Note de bas de page 12 Note de bas de page 13 . Les complications courantes sont potentiellement graves et comprennent la NPZ, une douleur prolongée et souvent débilitante affectant près de 20% des personnes affectées par le VVZ,Note de bas de page 14 Note de bas de page 15 Note de bas de page 16 et le ZO, où une réactivation du VVZ se produit dans la division ophtalmique du nerf trijumeau chez 10 à 15 % des cas Note de bas de page 17 , laquelle peut entraîner d'importantes douleurs chroniques, des cicatrices au visage ou une perte de vision. Les complications moins courantes, mais tout aussi graves, du zona comprennent des infections du système nerveux central, une paralysie des nerfs, y compris le syndrome Ramsay-Hunt, des maladies neuromusculaires dont le syndrome Guillain-Barré, une pneumonie, une hépatite et des infections bactériennes secondairesNote de bas de page 18 Note de bas de page 19 Note de bas de page 20 .

En général, les complications associées au zona sont plus courantes et plus graves chez les personnes plus âgées ou immunodépriméesNote de bas de page 14 Note de bas de page 17 Note de bas de page 21 . Les enfants sans comorbidité sont moins à risque de subir des complications découlant du zonaNote de bas de page 22 Note de bas de page 23 .

III.2 Répartition de la maladie

En l'absence d'une vaccination contre le zona, on estime que près d'un Canadien sur trois a développé un cas de zona au cours de sa vieNote de bas de page 24 , et près de 130 000 cas de zona, 17 000 cas de NPZ et 20 décès attribuables au zona surviennent chaque année au CanadaNote de bas de page 11 . L'âge est le principal facteur de risque du développement du zona, l'incidence du zona augmentant considérablement en fonction de l'âge chez les personnes de 50 ans et plusNote de bas de page 17 Note de bas de page 25 Note de bas de page 26 Note de bas de page 27 Note de bas de page 28 Note de bas de page 29 . Cette incidence varie également en fonction du sexe, les femmes courant environ 1,3 plus de risques de contracter la maladie par rapport aux hommesNote de bas de page 30 .

L'âge est également le facteur de risque prédominant pour le développement de la NPZ parmi les cas de zona, chaque période de 10 ans étant associée à une augmentation moyenne de 1,2 à 3,1 du risque relatif de développer la NPZNote de bas de page 31 . Le risque de NPZ est particulièrement élevé chez les personnes de 50 ans et plus, ce risque variant de 4 à 15 % parmi les cas de zona de 50 à 59 ans, de 7 à 26 % parmi les cas de 60 à 69 ans et de 14 à 29 % parmi les cas de zona de 70 ans et plus, selon les études de cohorte prospectivesNote de bas de page 17 . Une preuve de lien entre le risque de NPZ et le sexe s'avère conflictuelle, puisqu'un récent examen systématique offre des conclusions différentes et une hétérogénéité considérable entre les étudesNote de bas de page 31 . Contrairement à la NPZ, le risque de ZO ne varie pas en fonction de l'âgeNote de bas de page 17 .

En général, les facteurs de risque liés à l'incidence, aux complications et à la gravité du ZO sont largement inconnus; toutefois, on a proposé l'hypothèse qu'ils soient peut-être liés à la virulence de l'infection ou à la réponse immunitaire de l'hôteNote de bas de page 32 .

Le zona n'est pas actuellement une maladie à declaration obligatoire au Canada; par conséquent, les estimations provinciales de son incidence ont grandement été déduites à partir de données administratives. Les bases de ces données comportent des limitations inhérentes pour déterminer l'incidence du zona, telles que l'inclusion des données se limitant aux cas de zona vus par un médecin et le rôle important des codes administratifs de facturation dans la désignation des visites médicales liées au zona. Par conséquent, ces études peuvent manquer ou mal catégoriser certains cas de zona. Malgré ces limitations, ces études demeurent utiles, en particulier dans la détermination et l'examen des tendances sous-jacentes de la maladie associée au zona, tant et autant que les pratiques relatives aux codes administratifs ne changent pas au fil du tempsNote de bas de page 33 .

À ce jour, les tendances observées dans l'incidence du zona et les taux d'utilisation médicale ont été examinées à partir des données administratives obtenues auprès de l'Alberta, de la Colombie-Britannique, du Manitoba, de l'Ontario et du QuébecNote de bas de page 24 Note de bas de page 26 Note de bas de page 27 Note de bas de page 28 Note de bas de page 29 Note de bas de page 34 Note de bas de page 35 Note de bas de page 36 . En général, les résultats étaient semblables : des taux d'incidence bruts et standardisés de 3 à 5 cas par 1 000 années-personnes ont été observés chez les personnes ayant reçu des services médicaux pour le zonaNote de bas de page 24 Note de bas de page 26 Note de bas de page 27 Note de bas de page 28 Note de bas de page 29 Note de bas de page 34 Note de bas de page 35 . L'incidence du zona était fortement associée à l'âge, un nombre d'occurrences minimal et maximal de la maladie ayant été systématiquement observées chez les groupes plus jeunes et plus âgés, respectivementNote de bas de page 24 Note de bas de page 26 Note de bas de page 27 Note de bas de page 28 Note de bas de page 29 Note de bas de page 34 (Figure 1). Comme pour les estimations mondiales de l'incidence du zonaNote de bas de page 17 Note de bas de page 25 , le nombre de cas chez les Canadiens a considérablement augmenté chez les personnes de 50 ans et plus. On observe une hausse de zona variant de 4 à 6 cas par 1 000 années-personnes parmi les adultes de 50 ans, de 6 à 9 cas par 1 000 années-personnes parmi les adultes de 60 ans, de 7 à 11 cas par 1 000 années-personnes parmi les adultes de 70 ans et de 8 à 13 cas par 1 000 années-personnes parmi les adultes de 80 ans et plus (Figure 1). Les femmes courent également un plus grand risque de contracter le zona, et ce, dans toutes les tranches d'âgeNote de bas de page 26 Note de bas de page 27 Note de bas de page 28 Note de bas de page 29 . Approximativement 2 à 4 % des cas de zona au Canada ont été hospitalisésNote de bas de page 26 Note de bas de page 27 .

Tout comme pour l'incidence de la maladie, les taux d'hospitalisation étaient fortement associés à l'âge, et les taux les plus élevés étaient observés chez les personnes de 65 ans et plusNote de bas de page 24 Note de bas de page 26 Note de bas de page 29 Note de bas de page 34 Note de bas de page 36 (Figure 2). De façon similaire, des données internationales issues d'études publiées sur les cas de zona révèlent une forte corrélation entre l'âge et le risque de NPZ, en particulier chez les personnes de 65 ans et plus (Figure 3).

Figure 1 : Taux d'incidence du zona propres à l'âge par 1 000 années-personnes rapportés dans les études publiées par les provinces et les territoires canadiens.
Figure 1
Figure 1 - Équivalent du texte

La figure 1 démontre le taux d'incidence du zona pour 1 000 années-personnes (axe vertical) par rapport à l'âge de la population en années (axe horizontal). Les points de données sont basés sur des études des provinces et territoires du Canada. Parmi les études où les taux sont observés pour un intervalle d'âges, l'âge est déterminé en fonction de l'âge médian de la catégorie d'âge. Pour les catégories d'âge qui comprennent une tranche d'âge non discrète (c'est-à-dire des âges inférieurs ou supérieurs à un âge donné), les âges minimum et maximum de la catégorie sont présumés être 0 et 90 ans, respectivement.

Les résultats de l'étude sont tracés dans des couleurs individuelles distinctes, en distinguant la province, le territoire et / ou l'intervalle de temps à partir duquel les données ont été obtenues. Les provinces et les intervalles de temps à partir desquels les données publiées étaient disponibles étaient l'Alberta (1986-2002, bleu foncé), l'Alberta (1994-2010, vert); Colombie-Britannique (1994-2003, bleu clair); Colombie-Britannique (1997-2012, marron); Manitoba (1979-1997, gris); Manitoba (1999-1997, jaune) et l'Ontario (1992-2010, orange).

Tous les tracés de données provinciales sont entrelacés, suivant la même tendance des âges ≤10 aux âges ≥ 75 ans, lorsque les études commencent à montrer plus d'écart. Une étude de l'Alberta (1994-2010) présentant une tendance démontrant une incidence plus élevée (d'environ 1 à 3 années-personnes) que la moyenne. La tendance générale est une lente augmentation de l'incidence du zona de zéro à environ 3 cas pour 1 000 années-personnes de 0 à 45 ans. À l'âge de 45 ans, les pentes de tous les tracés semblent augmenter, démontrant une hausse de l'incidence du zona de ~7 cas par 1 000 années-personnes (minimum - Colombie-Britannique 1994-2003) et ~13 cas par 1 000 années-personnes (maximum - Alberta 1994-2010) à l'âge ≥ 75 ans.

Veuillez noter que les taux rapportés pour une tranche d'âge sont établis selon l'âge moyen de cette tranche. Pour les catégories d'âge comprenant une tranche d'âge non discrète (c.-à-d. les personnes plus jeunes ou plus vieilles que l'âge désigné), les âges minimums ou maximums de la catégorie sont présumés à 0 et 90 ans, respectivement.

Figure 2 : Taux d'hospitalisation liés au zona et propres à l'âge par 100 000 années-personnes rapportés dans les études publiées par les provinces et les territoires canadiens.
Figure 2
Figure 2 - Équivalent du texte

La figure 2 démontre le taux d'hospitalisation dû au zona pour 100 000 personnes-années (axe vertical) par rapport à l'âge de la population en années (axe horizontal). Les points de données sont basés sur des études des provinces et territoires du Canada. Parmi les études où les taux sont observés pour un intervalle d'âges, l'âge est déterminé en fonction de l'âge médian de la catégorie d'âge. Pour les catégories d'âge qui comprennent une tranche d'âge non discrète (c'est-à-dire des âges inférieurs ou supérieurs à un âge donné), les âges minimum et maximum de la catégorie sont présumés être 0 et 90 ans, respectivement.

Les résultats de l'étude sont tracés dans des couleurs individuelles distinctes, en distinguant la province, le territoire et / ou l'intervalle de temps à partir duquel les données ont été obtenues. Les provinces et les intervalles de temps pour lesquels des données publiées étaient disponibles étaient la Colombie-Britannique (1994-2003, bleu), le Manitoba (1979-1997, gris) et l'Ontario (1992-2010, orange).

Les courbes du Manitoba et de l'Ontario présentent des tendances similaires, soit un taux d'hospitalisation dû au zona inférieur à 10 pour 100 000 personnes-années pour une population de moins de 45 ans, ainsi qu'une augmentation très significative de la pente à partir de 55 ans (Manitoba) et 65 ans (Ontario), atteignant des valeurs maximales de ~87 hospitalisation dues au zona par 100 000 années-personnes à l'âge de 75 ans (Manitoba) et à ~75 par 100 000 années-personnes à l'âge de 85 ans (Ontario). Le tracé restant (Colombie-Britannique) présente des hospitalisations dues au zona de près de zéro pour 100 000 personnes-années parmi la population âgée de moins de 15 ans, une augmentation marquée jusqu'à ~45 pour 100 000 personnes-années autour des 45 ans; et le taux le plus bas parmi les ≥ 80, soit ~51 hospitalisations dues au zona par 100 000 personnes-années.

Veuillez noter que les taux rapportés pour une tranche d'âge sont établis selon l'âge moyen de cette tranche. Pour les catégories d'âge comprenant une tranche d'âge non discrète (c.-à-d. les personnes plus jeunes ou plus vieilles que l'âge désigné), les âges minimums ou maximums de la catégorie sont présumés à 0 et 90 ans, respectivement.

Figure 3 : Risque de NPZ lié à l'âge pour les cas de zona rapportés dans les études publiées
Figure 3
Figure 3 - Équivalent du texte

La figure 3 démontre le pourcentage d'incidence de NPZ par cas de zona (axe vertical) par rapport à l'âge de la population en années (axe horizontal) parmi les études publiées. Dans toutes les études, les taux ont été rapportés pour une gamme d'âges. L'âge a donc été tracé en fonction de l'âge médian de la catégorie d'âge observée. Pour les catégories d'âge qui comprenaient une tranche d'âge non discrète (c'est-à-dire des âges inférieurs ou supérieurs à un âge donné), les âges minimum et maximum de la catégorie étaient présumés être 0 et 90 ans, respectivement.

Les résultats de l'étude sont tirés de données provenant d'études publiées, y compris une gamme de conceptions d'études et de méthodologies différentes. Les études comprennent: un ECR (Oxman et al, 2005 - orange), deux modèles de cohortes analytiques (Brisson et al, 2008 - bleu clair, Pellissier et al, 2007 - gris) et deux études de cohorte rétrospectives (H-Simpson, 1975 - bleu foncé, Klompas et al, 2011 - jaune).

Toutes les études démontrent une tendance à la hausse similaire du pourcentage d'incidence de NPZ par cas de zona avec l'âge. Les valeurs les plus faibles observées chez les cohortes plus jeunes (25-45 ans) et les valeurs les plus basses observées chez une cohorte d'âge plus avancée sont montrées par la courbe d'Oxman et al (2005), avec un pourcentage de d'incidence de NPZ par cas de zona de ~7% autour des 65 ans et de ~18% autour des 80 ans. Le reste des études présente un risque d'incidence de NPZ plus élevé par cas de zona avec l'âge avancé : le deuxième plus faible taux de NPZ par cas de zona étant ~12% et le plus élevé étant de ~23% dans la tranche d'âge 60-65 ans, atteignant jusqu'à ~27% (le plus bas, Klompas et al 2011) à ~34% (le plus haut, H-Simpson 1975) dans la tranche d'âge ≥ 80 ans.

Veuillez noter que ces données sont dérivées d'études publiées, y compris un éventail varié de plans d'étude et de méthodologies. Les plans d'études comportent un ECRNote de bas de page 37 , deux modèles analytiques de cohorteNote de bas de page 11 Note de bas de page 38 et deux études rétrospectives de cohorteNote de bas de page 13 Note de bas de page 39 .

Toutes les études ont rapporté des taux pour différentes tranches d'âge; par conséquent, l'âge est établi selon l'âge moyen de la tranche. Pour les catégories d'âge comprenant une tranche d'âge non discrète (c.-à-d. les personnes plus jeunes et plus vieilles que l'âge désigné), les âges minimum ou maximum de la catégorie sont présumés à 0 et 90 ans, respectivement.

Plusieurs études provinciales ont examiné les tendances dans les taux de zona relativement à l'adoption du vaccin contre la varicelle à l'enfanceNote de bas de page 26 Note de bas de page 27 Note de bas de page 29 Note de bas de page 35 Note de bas de page 36 en réponse à une hypothèse stipulant que la vaccination primaire contre la varicelle pourrait réduire le renforcement naturel de l'immunité contre le VVZ en circulation et entraîner un plus grand risque de réactivation du VVZNote de bas de page 40 Note de bas de page 41 .

Bien que l'on ait observé une hausse de l'incidence du zona ou des taux de visites cliniques par rapport à la période d'étude dans quatre études provinciales sur cinq, deux d'entre ellesNote de bas de page 29 Note de bas de page 35 ont révélé une incidence accrue du zona associée à l'homologation du vaccin contre le zona, mais non à la mise en œuvre de la vaccination contre la varicelle. Selon ces conclusions, les auteurs ont émis l'hypothèse que l'augmentation de l'incidence du zona puisse être attribuable à une classification erronée des visites liées à la vaccination contre le zona comme étant plutôt associées à une maladie relative au zona. Dans les deux autres études ayant déclaré une augmentation des taux de zonaNote de bas de page 27 Note de bas de page 36 , on a également observé une augmentation des taux au cours de la période antérieure au vaccin, rendant difficile de déterminer avec certitude le véritable lien entre le zona et la vaccination primaire contre la varicelle. Selon la dernière étude, le risque de contracter le zona pendant la période suivant le programme de vaccination contre la varicelle financé publiquement n'était pas statistiquement différent de la période où les vaccins contre la varicelle n'étaient pas financés publiquement, après ajustement des facteurs confondants potentielsNote de bas de page 26 . Des tendances variables dans l'incidence du zona ont été rapportées dans les études précédant et suivant la mise en œuvre des programmes de vaccination primaire contre la varicelle aux É.-U. et ailleursNote de bas de page 17 Note de bas de page 42 Note de bas de page 43 . Par conséquent, le lien entre les programmes de vaccination primaire contre la varicelle et l'incidence du zona demeure flouNote de bas de page 44 .

Puisque les souches primaires de vaccins contre la varicelle peuvent se réactiver et entraîner le zona, un examen des taux de zona auprès des enfants vaccinés est également d'intérêt pour la période suivant la vaccination contre la varicelle. Des études de l'Alberta, de la Colombie-Britannique, de l'Ontario et du Québec ont révélé une diminution des taux de zona pendant la période postérieure relative à la période précédant la vaccination chez les enfants de moins de 10 ans admissibles au vaccin contre la varicelleNote de bas de page 26 Note de bas de page 27 Note de bas de page 29 Note de bas de page 36 . Ces données concordaient avec les résultats des autres études, lesquelles indiquaient un risque plus faible de zona chez les enfants ayant reçu le vaccin contre la varicelle par rapport aux enfants non vaccinésNote de bas de page 45 Note de bas de page 46 Note de bas de page 47 Note de bas de page 48 .

Le risque de zona chez les enfants qui ont reçu le vaccin contre la varicelle est un domaine d'intérêt continu, en particulier à mesure que les enfants vaccinés atteindront la tranche d'âge traditionnellement associée à un risque plus élevé de zonaNote de bas de page 8 Note de bas de page 49 .

III.3 Groupes à risque élevé

En raison d'affections sous-jacentes ou d'agents immunodépresseurs, les personnes immunodéprimées courent un plus grand risque de développer le zonaNote de bas de page 26 Note de bas de page 30 Note de bas de page 50 et peuvent être plus à même d'avoir une maladie et des complications atypiques et plus gravesNote de bas de page 51 Note de bas de page 52 Note de bas de page 53 Note de bas de page 54 Note de bas de page 55 .

Un récent examen systématique et une méta-analyse ont examiné le risque d'occurrence du zona chez les personnes atteintes de maladies auto-immunes, y compris la polyarthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux disséminé et la maladie inflammatoire chronique de l'intestin, et ont révélé un risque de 1,4 à 2,1 supérieur (variable selon la maladie) chez les personnes atteintes de ces maladies par rapport aux personnes sans comorbiditéNote de bas de page 17 Note de bas de page 30 . Un autre examen systématique et une méta-analyse ont estimé un risque de 1,2 à 2,2 plus élevé d'occurrence du zona chez les personnes utilisant un médicament immunodépresseur, tel qu'un modificateur de la réponse biologique ne ciblant pas le facteur de nécrose tumorale, un médicament antirhumatismal non biologique modificateur de la maladie ou des corticostéroïdes (dont le risque varie selon le médicament) par rapport aux personnes utilisant un placebo ou n'utilisant aucun médicamentNote de bas de page 50 .

Les personnes immunodéprimées peuvent également courir un plus grand risque de développer la NPZ que la population générale, des taux plus élevés de NPZ étant observés chez les personnes gravement immunodéprimées, atteintes du diabète de type II ou du lupus érythémateux disséminéNote de bas de page 31 . Les taux de NPZ durant plus de 6 mois étaient également plus élevés chez les personnes atteintes de maladies qui toucheraient l'IMC chez l'hôte par rapport à la population générale, dans une étude sur la base de données administrative des É.-U.Note de bas de page 55 .

III.4 Sommaire de la couverture de l'immunisation contre le zona au Canada

À l'heure actuelle, la couverture du vaccin contre le zona n'est pas examinée dans le cadre d'enquêtes nationales au Canada. Une étude récente de l'Alberta estime toutefois que la couverture provinciale de ce vaccin était d'environ 8 % chez les personnes de 60 ans et plus pendant les 4 années suivant l'homologation du vaccin contre le zona et ce, en l'absence d'un programme de financement public pour ce vaccinNote de bas de page 56 . Compte tenu de son programme public de vaccination contre le zona, la couverture provinciale de ce vaccin est probablement plus importante en Ontario; toutefois, aucune donnée sur la couverture n'est disponible à l'heure actuelle (correspondance avec l'auteur).

IV. Vaccin

IV.1 Préparations dont l'utilisation est autorisée au Canada

Deux vaccins contre le zona sont actuellement autorisés pour utilisation au Canada chez les personnes immunocompétentes de 50 ans et plus. Un vaccin à virus vivant atténué sans adjuvant, stable au congélateur, ZostavaxMD, a été autorisé en 2008, mais un nouveau produit stable au réfrigérateur, ZostavaxMD II, l'a remplacé en 2011. Un vaccin recombinant à sous-unités et avec adjuvants, ShingrixMD, a récemment été autorisé en octobre 2017.

Le VVVCZ est fondé sur la souche atténuée du virus de la varicelle Oka/Merck, laquelle est également utilisée dans la production de vaccins contre la varicelleNote de bas de page 57 . Bien que le vaccin contre le zona contienne les mêmes composantes que celui contre la varicelle VarivaxMD (Merck), il comprend une concentration de virus au moins 14 fois supérieure (≥ 19 400 unités formatrices de plaques par dose).

Le VRZ combine un antigène (glycoprotéine à surface recombinante lyophilisée du virus varicelle-zona E, VVZ gE) et un système adjuvant (ASO1B). Ce système adjuvant est composé de liposomes contenant deux immunostimulants (monophosphoryl lipide 3-O-désacétylé-4' A [MPL]) et le Quillaja saponaria Molina, fraction 21 (QS-21)Note de bas de page 58 , et a été conçu de sorte à améliorer la réponse immunitaire humorale ainsi qu'à induire une réponse immunitaire cellulaire élevée afin d'aider à contrer le déclin naturel du système immunitaire associé à l'âge (immunosénescence). Des systèmes adjuvants semblables (combinaisons de molécules immunostimulantes améliorant la protection par rapport aux sels d'aluminium) sont présents dans deux vaccins homologués au Canada (ASO3 dans le vaccin prépandémique ArepanrixMD H5N1; ASO4 dans le vaccin contre le virus du papillome humain, CervarixMD)Note de bas de page 59 , ainsi que des vaccins faisant actuellement l'objet d'essais cliniques. Le VRZ est le premier vaccin autorisé au Canada qui comprend le système adjuvant ASO1B, lequel est également examiné dans les vaccins candidats contre la malaria.

Les caractéristiques des vaccins contre le zona dont l'utilisation est actuellement autorisée au Canada sont résumées dans le Tableau 4.

Tableau 4 : Comparaison des vaccins contre le zona dont l'utilisation est autorisée au Canada
Produit ZostavaxMDIINote a ShingrixMDNote b
Fabricant Merck Canada Inc GlaxoSmithKline Inc
Date d'autorisation au Canada 2008 (ZostavaxMD) – n'est plus disponible au Canada
2011 (ZostavaxMDII)
Octobre 2017
Type de vaccin Vivant atténué Sous-unité recombinante
Composition

Ingrédient actif : souche Oka/ MERCK du VVZ élaborée à partir de passages en séries dans la culture de tissu.

Autres ingrédients : 31,16 mg de saccharose; 15,58 mg de gélatine de porc hydrolysée; 3,99 mg de chlorure de sodium; 0,62 mg de L-glutamate monosodique; 0,57 mg d'hydrogénophosphate de disodium; 0,10 mg de phosphate de potassium monobasique; 0,10 mg de chlorure de potassium; composantes résiduelles de cellules MRC-5, y compris l'ADN et les protéines, ainsi que la néomycine à l'état de trace et le sérum embryonnaire de veau.

Recombinant de la glycoprotéine E du VVZ (protéine retrouvée dans le VVZ) 50 mcg.
Poudre (gE) : dipotassium phosphate, polysorbate 80, dihydrogénophosphate de sodium dihydraté, sucrose.

Adjuvant : ASO1B (à base de liposomes) contient 50 mcg d'extrait de plante Quillaja saponaria Molina, fraction 21 (QS-21) + 50 mcg de monophosphoryl lipide 3-O-désacétylé-4' A (MPL) de la Salmonella minnesota avec 1 mg de dioléoyl phosphatidylcholine
(DOPC) et 0,25 mg de cholestérol.

Une suspension d'adjuvant contient également : phosphate disodique anhydre, dihydrogénophosphate de potassium, chlorure de sodium et eau.
Administration Une dose

Deux doses, à un intervalle de 2 à 6 mois

(Le CCNI suggère d'envisager un calendrier d' administration à 0 et 12 mois afin d'améliorer l'adhérence à la 2e dose (p. ex. au moyen de l'administration simultanée avec un autre vaccin) selon un profil d'innocuité acceptable et une solide réponse immunitaire anti-gE pour ce calendrier. bien qu'elle n'ait pas été non-inférieure à ceux d'une administration à 0 et 2 mois Note c
Voie d'administration Sous-cutanée Intramusculaire
Indications Prévention du zona chez les personnes ≥ 50 ans Prévention du zona chez les personnes ≥ 50 ans
Contre-indications

– Antécédents d'hypersensibilité à tout composant du vaccin, y compris la gélatine et la néomycine
– Immunosuppression ou immunodéficience
– Grossesse

– Hypersensibilité connue à la substance active ou à tout composant du vaccin
Précautions

Allaitement

– Grossesse (aucune donnée sur les humains)
– Allaitement (aucune donnée)
– Personnes immunodéprimées (données limitées)

Exigences liées au stockage ZostavaxMDII : stable au réfrigérateur
(ZostavaxMD - n'est plus disponible au Canada : stable au congélateur)
Stable au réfrigérateur
Note a

Merck Canada Inc. MONOGRAPHIE DU PRODUIT ZOSTAVAX®II; 2017.

Return to Note a referrer

Note b

GlaxoSmithKline Inc. Monographie de produit: Shingrix: Herpes Zoster vaccine; Octobre 2017.

Return to Note b referrer

Note c

Lal H, Poder A, Campora L, Geeraerts B, Oostvogels L, Vanden Abeele C, et al. Immunogenicity, reactogenicity and safety of 2 doses of an adjuvanted herpes zoster subunit vaccine administered 2, 6 or 12 months apart in older adults: Results of a phase III, randomized, open-label, multicenter study. Vaccine. 2018 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29174683;36(1):148-154.

Return to Note c referrer

IV.2 Efficacités potentielle et réelle

IV.2.1 Efficacités potentielle et réelle du VVVCZ dans la population générale

Quatorze études ont évalué les efficacités potentielle (EV) et réelle du VVVZ à dose unique et l'efficacité au sein de la population générale. Parmi ces études, 3 étaient considérées comme de bonne qualité et 11, de qualité passable (voir les tableaux sommaires des données probantes, Annexe A).

L'EV du VVVCZ dans la prévention du zona chez les adultes de 50 à 59 ans a été rapportée dans un important ECR visant plus de 22 000 personnesNote de bas de page 61 . Après 1,5 an suivant l'immunisation, l'EV était estimée à 69,8 % (intervalle de confiance [IC] de 95 % : de 54,1 % à 80,6 %). L'efficacité réelle réduite du vaccin au cours de l'année suivant l'immunisation (50,34 % [IC de 95 % : de 36,01 % à 51,55 %]) dans ce groupe d'âge a été rapportée à la suite d'une analyse des données d'observationNote de bas de page 62 .

Bien que des effets de protection comparables contre les occurrences de zona aient été rapportés chez les adultes de 60 à 69 ans, un déclin dans l'efficacité réelle des vaccins a, dans l'ensemble, été observé avec l'âge. Dans le plus important essai clinique ayant évalué la protection offerte par le vaccin chez les adultes de 60 ans et plus, l'EV sur une période de 3 ans était la plus élevée chez les adultes de moins de 70 ans (63,9 % [IC de 95 % : de 55,5 % à 79,9 %] par rapport à 37,6 % [IC de 95 % : de 25 % à 48,1 %]) chez les adultes de 70 ans et plusNote de bas de page 37 Note de bas de page 63 (efficacité globale du vaccin dans les essais : 51,3 % [IC de 95 % : de 44,2 % à 57,6 %]). Bien qu'il soit possible que l'échantillonnage de la population issu de l'étude d'EV pour la prévention du zona (en collaboration avec le ministère des Anciens Combattants) ne permette pas une représentation complète de la population générale, les estimations concordaient avec les études d'observation dans lesquelles l'efficacité réelle sur 3 ans variait de 48 % (IC de 95 % : de 39 % à 56 %) à 55 % (IC de 95 % : de 52 % à 58 %)Note de bas de page 62 Note de bas de page 64 Note de bas de page 65 Note de bas de page 66 Note de bas de page 67 Note de bas de page 68 pour les adultes de plus de 60 ans, et de 33 % (IC de 95 % : de 32 % à 35 %) à 49,8 % (IC de 95 % : de 46,6 % à 52,8 %) chez les adultes de 70 ans et plus. En plus du déclin de la population observé avec l'âge, les études examinées ont également révélé un déclin continu dans l'efficacité réelle au fil du temps, avec une protection minimale ou inexistante au-delà de la période de 6 ans suivant l'immunisationNote de bas de page 61 Note de bas de page 66 .

L'immunisation par le VVVCZ s'est également avérée une mesure de protection contre la NPZ et le zona récurrent. Dans les essais cliniques, l'efficacité réelle de 3 ans contre la NPZ a démontré un taux de 65,7 % (IC de 95 % : de 20,4 % à 86,7 %) chez les adultes de 60 à 69 ans, et de 66,8 % (IC de 95 % : de 43,3 % à 81,3 %) chez les adultes de 70 ans et plusNote de bas de page 37 Note de bas de page 63 .

Ces estimations étaient semblables à celles rapportées dans les études d'observationNote de bas de page 68 Note de bas de page 70 .

Chez les personnes précédemment atteintes du zona, la protection pendant la période d'immunisation de 3 ans a seulement été observée chez les adultes de moins de 70 ans (61 % [IC de 95 % : de -3,45 % à 95 %]), mais non chez ceux de 70 ans et plus (-0,05 % [IC de 95 % : de -1,09 % à 70 %Note de bas de page 69 ]).

IV.2.2 Efficacités potentielle et réelle du VRZ dans la population générale

Les estimations d'EV du VRZ (deux doses) étaient disponibles à partir de deux essais cliniques pivots menés auprès de 28 000 adultes de plus de 50 ans. Les deux essais sont considérés comme des études de bonne qualitéNote de bas de page 71 Note de bas de page 72 (voir les tableaux sommaires des données probantes). Parmi les adultes de 50 à 59 ans, l'efficacité estimée sur la période de 3 ans était de 96,6 % (IC de 95 % : de 89,6 % à 99,3 %) pour les incidences du zona et de 100 % (IC de 95 % : de 40,8 % à 100 %) pour la NPZ. Chez les adultes de 60 à 69 ans, l'efficacité rapportée était de 97,4 % (IC de 95 % : de 90,1 % à 99,7 %). Chez les adultes de 70 ans et plus, nous avons estimé à partir des données regroupées des deux études que l'efficacité des vaccins contre le zona était de 91,3 % (IC de 95 % : de 86,8 % à 94,5 %). Bien qu'une efficacité réduite ait été observée dans ce groupe d'âge au cours de la période de 4 ans suivant l'immunisation, les différences entre la première année (97,6 % [IC de 95 % : de 90,9 % à 99,8 %]) et la quatrième année (84,7 % [IC de 95 % : de 69 % à 93,4 %]) ne se sont pas révélées statistiquement significatives. Dans l'ensemble, l'efficacité du vaccin contre la NPZ était de 91,2 % (IC de 95 % : de 75,9 % à 97,7 %) chez les adultes de 50 ans et plus et de 88,8 % (IC de 95 % : de 68,7 % à 97,1 %) chez les adultes de 70 ans et plus.

IV.3 Immunogénicité

Traditionnellement, les études sur les vaccins contre le zona ont utilisé des anticorps anti-VVZ afin d'évaluer l'immunité humorale, ainsi que divers essais cellulaires pour évaluer l'IMC. Plus récemment, pour évaluer l'immunité humorale, des essais pivots sur le VRZ ont précisément mesuré les anticorps anti-gE en plus des anticorps anti-VVZ. Certaines études ont seulement rapporté des anticorps anti-gE. Aucune équivalence entre les réponses anticorps anti-VVZ et anti-gE suivant la vaccination ou l'infection n'a été établie dans les documents, mais les données aux dossiers des fabricants indiquent une bonne corrélation entre les anticorps anti-gE et anti-VVZ.

Aucun corrélat sérologique de protection humorale ou cellulaire n'est actuellement établi pour la protection contre le zona ou la NPZ pour les patients qui ont été atteints d'une infection primaire par le VVZ ou ceux qui ont été vaccinés par le passéNote de bas de page 73 Note de bas de page 74 . Par conséquent, toutes les études évaluant l'immunogénicité des vaccins contre le zona doivent être interprétées avec prudence. Il semblerait que les cellules CD4+ et CD8+ jouent un rôle central dans la prévention de la réactivation du VVZNote de bas de page 71 Note de bas de page 75 , et une seule étudeNote de bas de page 76 a suggéré que l'IMC (telle que mesurée par les cellules T produisant des interférons gamma) au moment de l'apparition du zona était associée à la gravité moindre de la maladie et à la probabilité réduite de la NPZ, tandis que ce n'était pas le cas pour l'immunité humorale (telle que mesurée par les anticorps anti-VVZ)Note de bas de page 77 .

De nombreuses études examinées sur l'immunogénicité ne comprenaient pas de groupes de contrôle où les patients n'avaient pas reçu de vaccin, et la qualité globale des données probantes de la plupart des études était passable ou faible (voir le Tableau sommaire des données probantes, Annexe B).

IV.3.1 Immunogénicité du VVVCZ dans la population générale

Toutes les études examinées utilisaient le VVVCZ (il n'y avait aucun autre vaccin à virus vivant dans ce groupe de la population). De façon générale, les études ont évalué l'immunité humorale à partir des niveaux d'anticorps anti-VVZ, et bon nombre d'entre elles ont également évalué l'IMC à l'aide des cellules formant des taches à interférons gamma propres au VVZ avec la technique ELISPOT ou des essais sur la fréquence des cellules répondantes mesurant les comptes par minute d'intégration d'H3-thymidine dans les cellules sanguines mononucléaires périphériques stimulées par le VVZ. Le VVVCZ s'est avéré immunogénique (c.-à-d. que l'on a observé d'importantes augmentations dans les niveaux d'anticorps ou de cellules) dans toutes les études.

La durée du suivi variait de 4 semaines à 3 ans (à l'exception des études examinant les cas ayant reçu un vaccin de rappel). En général, l'immunité mesurée en fonction des niveaux d'anticorps et du nombre de cellules T était maximale à 6 semaines, avant de redescendre par la suite. Une étudeNote de bas de page 76 jugée de bonne qualité suggérait que l'IMC (telle que mesurée par les cellules T positives à interférons gamma) au moment de l'apparition du zona était associée à la gravité moindre de la maladie et à la probabilité réduite de la NPZ, tandis que ce n'était pas le cas pour l'immunité humorale (telle que mesurée par les anticorps anti-VVZ). Une autre étude jugée de bonne qualité suggérait une corrélation entre la hausse de la concentration d'anticorps jusqu'à 6 semaines après la vaccination et l'efficacité du vaccin, tandis que les niveaux d'anticorps après 6 semaines ne l'étaient pasNote de bas de page 77 .

Les réponses immunitaires au VVVCZ semblaient décliner avec l'âge. Une étudeNote de bas de page 78 jugée de bonne qualité suggérait que la réponse humorale chez les personnes de 50 à 59 ans était légèrement plus importante que chez le groupe des 60 ans et plus. Une autre étude de qualité passable suggérait que la réponse à l'IMC était supérieure chez les personnes de 60 à 69 ans par rapport à ceux de plus de 70 ans.

En ce qui concerne le mécanisme d'administrationNote de bas de page 79 , une étude de qualité passable suggérait que l'administration intradermique du VVVCZ était associée à une augmentation supérieure et plus persistante dans l'immunité humorale que l'administration sous-cutanée traditionnelle. Une autre étude de qualité passable n'a révélé aucune différence entre l'administration intramusculaire et sous-cutanéeNote de bas de page 80 . En ce qui a trait au nombre de doses requises, deux étudesNote de bas de page 81 Note de bas de page 82 suggéraient qu'il n'y avait aucune différence dans l'immunogénicité entre les administrations d'une ou deux doses de VVVCZ. Pour ce qui est des doses de rappel, une étude de qualité passable et une autre de faible qualité ont évalué l'effet d'une dose de rappel chez les personnes de plus de 70 ans par rapport à celles vaccinées pour la première fois. Pour les personnes recevant les vaccins de rappel, il semblait y avoir une réponse plus importante à l'IMC, mais aucune différence dans la réponse humoraleNote de bas de page 83 Note de bas de page 84 .

IV.3.2 Immunogénicité du VRZ dans a population générale

Les études examinées sur l'immunogénicité du VRZ ont généralement toutes évalué l'immunité humorale à l'aide des niveaux d'anticorps anti-gE, et nombre d'entre elles ont également évalué l'IMC, généralement par les cellules T CD4+ avec au moins deux marqueurs d'activation (y compris l'expression des interférons gamma, des IL-12, des TNF alpha ou des ligands de CD40). Le VRZ s'est révélé immunogénique dans toutes les études.

En ce qui concerne la durée de la protection, une étude dont seulement le résumé était disponible au moment des délibérations du CCNI a révélé que les mesures de l'immunité à médiation humorale et cellulaire demeuraient supérieures par rapport au niveau de référence 9 ans après la vaccination, les niveaux d'anti-gE et de cellules T atteignant un plateau entre 4 et 9 ans après la vaccinationNote de bas de page 85. Une autre étude jugée de faible qualité a révélé que, bien que l'immunité à médiation humorale et cellulaire ait atteint un plateau à 3 mois, les niveaux d'anti-gE et de cellules T CD4+ étaient plus élevés que le niveau de référence 72 mois après la vaccinationNote de bas de page 86 .

Les niveaux d'immunité ne semblaient pas varier en fonction de l'âge. Une étude non-publiée au moment des délibérations du CCNI et jugée de faible qualité a révélé des niveaux semblables d'IMC et d'immunité humorale chez les personnes de 50 à 59 ans, de 60 à 69 ans et de 70 ans et plusNote de bas de page 105 . Parmi les sujets ayant des antécédents de zona, on a découvert que le vaccin à sous-unités générait une solide réponse humorale semblable chez tous les groupes d'âge de plus de 50 ans dans une autre étude jugée de faible qualitéNote de bas de page 87 . Cette étude présentait des limitations empêchant l'évaluation définitive d'un épisode antérieur de zona.

Le résumé d'une étude (qui a depuis été publiée) suggérait qu'une vaccination antérieure au moyen d'un vaccin à virus vivant administré au moins 5 ans auparavant ne semblait pas changer les mesures de référence de l'immunité à médiation humorale ou cellulaire, tandis que le VRZ menait à une réponse semblable chez les patients qu'ils aient reçu ou non le VVVCZ par le passéNote de bas de page 88 . De même, une étude jugée de faible qualité a démontré que parmi les patients ayant des antécédents de zona, le VRZ a entraîné une solide réponse immunitaire humorale semblable pour tous les groupes d'âge de plus de 50 ansNote de bas de page 87 .

IV.3.3 Comparaisons directes entre le VVVCZ et le VRZ

Seule une étude de Weinberg et al. a offert une comparaison directe de l'immunogénicité entre les vaccins à virus vivant et les vaccins à sous-unités, et est à l'heure actuelle seulement disponible sous la forme de résumé dont on n'a pu évaluer la qualitéNote de bas de page 89 .

Cette étude suggère une réponse plus importante des lymphocytes T mémoires CD4+ et CD8+ chez les personnes recevant le VRZ par rapport à celles recevant le vaccin à virus vivant. Ces résultats suggèrent que le VRZ est plus immunogénique que le vaccin à virus vivant.

IV.4 Administration et calendrier des vaccins

IV.4.1 Administration et calendrier du VVVCZ

Le VVVCZ est administré par injection sous-cutanée, de préférence dans la région deltoïdienne. Il doit être reconstitué immédiatement après avoir été sorti du réfrigérateur. Veuillez consulter la monographie du produit pour obtenir les détails de la reconstitution du vaccin avant de l'administrer.

Les personnes devraient recevoir une seule dose composée de la totalité du contenu du flacon reconstitué (environ 0,65 ml).

Le besoin d'administrer une dose de rappel après la vaccination primaire n'a pas été établi.

IV.4.2 Administration et calendrier du VRZ

Le VRZ est administré par injection intramusculaire, de préférence dans le muscle deltoïde. Le vaccin est offert sous la forme d'un flacon de glycoprotéine à surface recombinante lyophilisée du virus varicelle-zona E (VVZ gE), lequel est reconstitué au moment de l'utilisation avec le flacon accompagnateur de suspension adjuvante AS01B. Veuillez consulter la monographie du produit pour obtenir les détails de la reconstitution du vaccin avant de l'administrer.

L'administration primaire du vaccin consiste en une série de deux doses (0,5 mL par dose), la deuxième étant administrée entre 2 et 6 mois après la première. L'administration de deux doses du VRZ à 2 mois d'intervalle s'est avérée une solution immunogénique et efficace contre le zona. Les études sur l'immunogénicité qui ont examiné d'autres calendriers de dosage ont démontré qu'une administration à 0 et 6 mois étaient non-inférieures à celle à 0 et 2 mois. Toutefois, la non-infériorité d'une administration à 0 et 12 mois n'a pas été démontrée. La petite étude de 346 participants a révélé que l'administration de deux doses du VRZ a entraîné de solides réponses immunitaires anti-gE chez les adultes de 50 ans et plus avec des administrations à 0 et 2 mois, 6 et 12 mois, sans aucune préoccupation en matière d'innocuité relevée pour l'une des trois administrations. Les réponses immunitaires au VRZ administré aux mois 0 et 6 n'étaient pas inférieures à celles associées à une administration à 0 et 2 mois. La non-infériorité relative aux réponses immunitaires humorales anti-gE n'a pas été démontrée un mois après la deuxième dose pour l'administration à 0 et 12 mois. Cela peut être attribuable au faible nombre de participants affichant des niveaux d'anticorps anti-gE considérablement plus faibles après la vaccination et non observés dans les autres groupes. Les investigateurs n'ont pas pu offrir d'explication pour les faibles niveaux d'anticorps anti-gE suivant la vaccination de ces neuf participants dans l'administration à 0 et 12 mois.

Bien que l'intervalle recommandé entre les deux doses du VRZ soit de 2 et 6 mois, un intervalle minimal entre les doses (en dessous duquel la deuxième dose est établie comme invalide et devrait être répétée) d'un mois (4 semaines) devrait être maintenu. Les premiers résultats des études chez les personnes immunodéprimées pour lesquelles un intervalle d'un mois a été utilisé entre les doses du VRZ suggèrent qu'il n'y a aucune donnée préoccupante en matière d'innocuité, d'immunogénicité ou d'efficacité du vaccinNote de bas de page 61 . Si un intervalle plus long que 6 ou 12 mois s'est écoulé après la première dose, il n'est pas nécessaire de refaire la série vaccinale; toutefois, les personnes peuvent demeurer à risque du zona pendant l'intervalle plus long que celui qui est recommandé entre la première et la deuxième dose.

Le besoin d'administrer une dose de rappel après l'administration de la vaccination primaire n'a pas été établi.

IV.5 Tests sérologiques

Les tests sérologiques avant ou après l'administration du vaccin contre le zona ne sont pas recommandés. Aucun corrélat sérologique de protection n'est accepté pour mesurer les anticorps humoraux ou l'IMC contre la varicelle ou le zona. La vaccination contre le zona sur des personnes en santé susceptibles de contracter le VVZ n'est associée à aucun risque connu en ce qui concerne l'innocuité. Si, dans de rares circonstances, une personne de 50 ans et plus est jugée susceptible de contracter le VVZ, deux doses de vaccin univalent contre la varicelle devraient être administrées en lieu et place du vaccin contre le zonaNote de bas de page 90 .

La protection immunitaire contre le zona ne peut pas être testée facilement; par conséquent, il n'y a pas d'indication pour la mesure des concentrations d'anticorps suivant l'immunisation.

IV.6 Exigences liées au stockage

IV.6.1 Exigences liées au stockage du VVVCZ

Pendant son expédition, le VVVCZ doit demeurer à une température entre -50 °C et +8 °C afin de s'assurer d'en maintenir l'efficacité. Le VVVCZ doit être stocké dans un réfrigérateur à une température de +2 °C à + 8 °C ou inférieure jusqu'à sa reconstitution avant l'injection. Le diluant devrait être stocké séparément à la température de la pièce (de +20 °C à +25 °C) ou au réfrigérateur (de +2 °C à + 8 °C). Avant d'être reconstitué, il doit être protégé de la lumière. Après sa reconstitution, le vaccin ne doit pas être congelé. Tout vaccin reconstitué non utilisé dans les 30 minutes devra être jetéNote de bas de page 57 .

IV.6.2 Exigences liées au stockage du VRZ

Le flacon de gE lyophilisé et le flacon de solution adjuvante doivent tous deux être stockés dans un réfrigérateur, à une température de +2 °C à + 8 °C dans l'emballage original (afin de les protéger de la lumière). Aucun flacon ne doit être congelé. Après sa reconstitution, le vaccin doit être utilisé sur-le-champ. Si cela n'est pas possible, il doit être stocké dans un réfrigérateur à une température de +2 °C à + 8 °C. Tout vaccin reconstitué non utilisé dans une période de 6 heures devra être jetéNote de bas de page 58 .

IV.7 Administration simultanée avec d'autres vaccins

L'administration simultanée des vaccins peut s'avérer bénéfique en réduisant le nombre requis de visites des patients et en augmentant l'adhésionaux vaccins recommandés.

IV.7.1 Administration simultanée du VVVCZ avec d'autres vaccins

En général, les vaccins à virus vivant administrés par voie parentérale peuvent être utilisés de manière concomitante avec d'autres vaccinsNote de bas de page 91 . Pour les injections parentérales concomitantes, il faut utiliser différents points d'injection ainsi que des aiguilles et des seringues distinctesNote de bas de page 91 . S'ils ne sont pas administrés de manière concomitante, un minimum de 4 semaines d'intervalle doit être maintenu entre deux vaccins.

En 2014, le CCNI a recommandé qu'il est possible d'administrer le vaccin antipneumococcique 23-valent polysaccharidique (Pneu-P-23) de manière concomitante avec le VVVCZ à un différent point d'injection, selon de bonnes données probantes tirées d'une étude ne démontrant aucune augmentation des cas de zona chez les personnes ayant reçu les vaccins de manière concomitante par rapport à une administration séquentielleNote de bas de page 69 .

L'administration concomitante du VVVCZ avec un vaccin quadrivalent contre la grippe s'est avérée tout aussi efficace selon les critères préétablis (ratio de titre moyen géométrique des anticorps [TMG] de 0,87) pour l'administration non concomitante et a entraîné une hausse de ratio des moyennes géométriques d'anticorps anti-VVZ de 1,9Note de bas de page 92 .

Parmi les personnes ayant reçu le VVVCZ avec un vaccin inactivé contre la grippe ou Pneu-P-23, l'administration concomitante n'a entraîné aucune augmentation des EI par rapport à l'administration individuelle des vaccins.

IV.7.2 Administration simultanée du VRZ avec d'autres vaccins

En général, les vaccins inactivés peuvent être administrés de manière concomitante pendant ou à tout moment avant ou après tout autre vaccin inactivé ou vaccin à virus vivant offrant une protection contre une maladie différente. Pour les injections parentérales concomitantes, il faut utiliser différents endroits ainsi que des aiguilles et des seringues distinctesNote de bas de page 93 Note de bas de page 94 .

Une étude sur l'administration concomitante du VRZ avec le vaccin quadrivalent contre la grippe n'a révélé aucune donnée préoccupante en matière d'innocuité ou d'interférence avec les réponses immunitaires de l'un des vaccins Note de bas de page 94 . L'administration concomitante des vaccins s'est avérée tout aussi efficace (le contrôle du rapport de TMG pour l'administration concomitante était de 1,08) pour le VRZ et le vaccin contre l'influenza, tels que mesurés par les ratios de TMG un mois après la vaccination.

Les études sur l'administration simultanée du Pneu-P-23 et de BoostrixMD (tétanos, faible concentration de diphtérie et vaccin anticoquelucheux acellulaire) se poursuivent. L'innocuité et l'efficacité de l'administration concomitante ou selon d'autres intervalles de deux vaccins avec adjuvants (p. ex., le VRZ et le vaccin avec adjuvant contre la grippe FluadMD) n'ont pas été évaluées.

IV.8 Événements indésirables

IV.8.1 Événements indésirables du VVVCZ dans la population générale

Au total, 21 études ont rapporté l'innocuité à court et à long terme du vaccin suivant l'administration du VVVCZ à différentes concentrations. De ces études, 11 étaient de bonne qualité; 8, de qualité passable et 2, de faible qualité (voir les tableaux sommaires des données probantes, Annexe C).

Chez les adultes de moins de 60 ansNote de bas de page 61 Note de bas de page 95 , les EI les plus souvent rapportés consistaient en une réaction au point d'injection, dont la majorité (>95 %) était jugée légers ou modérés. Dans l'essai clinique pivot au cours duquel plus de 11 000 adultes de 50 à 59 ans ont reçu le VVVCZ, un EI au point d'injection a été rapporté par 63,9 % des personnes ayant reçu le vaccin (différence de risque de 49,5 % [IC de 95 % : de 48,4 % à 50 %] par rapport au placebo). Dans ce même essai, des EI systémiques (EIS) liés au vaccin observés pendant les 42 jours suivant l'immunisation ont été rapportés chez 6,7 % des personnes (risque accru de 2 % [IC de 95 % : de 1,4 % à 2,6 %] d'EIS par rapport au placebo). Chez les personnes de moins de 60 ans, seul un EI lié au vaccin a été rapporté dans les études examinées.

Comparativement aux adultes de moins de 60 ansNote de bas de page 63 Note de bas de page 79 Note de bas de page 80 Note de bas de page 82 Note de bas de page 95 Note de bas de page 96 Note de bas de page 97 Note de bas de page 98 Note de bas de page 99 Note de bas de page 100 , ceux de 60 ans et plus ont généralement rapporté moins d'EI au point d'injection. L'intensité de la majeure partie (>95 %) de ces événements était considérée comme légère ou modérée, et sa durée était de moins de 2 jours. Dans les études d'observation, l'érythème, la douleur, la sensibilité au toucher et les enflures étaient les symptômes les plus courants rapportés par un quart ou un tiers des personnes. Dans un essai clinique pivot évaluant l'innocuité des vaccins chez plus de 3 300 adultes de plus de 60 ans, des EI au point d'injection étaient rapportés par 56,6 % des participants de 60 à 69 ans (différence de risque de 37,7 % [de 34,6 % à 40,6 %] par rapport au placebo), et 39,2 % des participants de 70 ans et plus (différence de risque de 25,4 % [de 22,5 % à 28,4 %] par rapport au placebo).

Chez les adultes de 60 ans et plus, des EIS liés aux vaccins apparaissant au cours des 42 jours suivant l'immunisation ont été rapportés par moins de 8 % des personnes. Dans un essai clinique pivot évaluant l'innocuité des vaccins chez plus de 3 300 adultes, des événements systémiques associés au vaccin ont été rapportés par 6,3 % des participants (différence de risque de 1,4 % [IC de 95 % : de 0,3 % à 2,5 %] par rapport au placebo). Les EI graves (EIGs) associés au vaccin ont rarement été rapportés par ce groupe d'âge, celui-ci n'ayant indiqué qu'une hausse du taux de réactions allergiques observées chez les personnes à qui l'on a administré le VVVCZ. Aucune augmentation dans les EIGs associés au vaccin (p. ex., mesure de l'augmentation des taux d'hospitalisation et d'admission au service d'urgence) n'a été rapportée dans les études d'observation examinéesNote de bas de page 46 Note de bas de page 69 Note de bas de page 101 Note de bas de page 102 . Les études qui ont évalué l'innocuité de l'administration du VVVCZ chez les personnes de plus de 60 ans ayant par le passé contracté le zonaNote de bas de page 83 Note de bas de page 103 Note de bas de page 104 ont indiqué des taux semblables d'EI à ceux rapportés par les personnes non précédemment immunisées par le VVVCZ.

IV.8.2 Événements indésirables associés au VRZ dans la population générale

L'innocuité du VRZ a fait l'objet d'une enquête dans sept études randomiséesNote de bas de page 71 Note de bas de page 72 Note de bas de page 86 Note de bas de page 105 Note de bas de page 106 Note de bas de page 107 Note de bas de page 108 .
Les deux études majeures consistaient en deux essais pivots dans le cadre desquels plus de 14 000 adultes de plus de 50 ans ont reçu deux doses du VRZ. Parmi les études mentionnées dans la recherche documentaire, quatre étaient de bonne qualité et trois, jugées de qualité passable (voir les tableaux sommaires des données probantes, Annexe C).

Des EI au point d'injection étaient couramment rapportés par les participants, dont environ 80 % ont indiqué une douleur et environ 30 %, une rougeur. Dans un essai pivot évaluant l'innocuité du vaccin chez plus de 15 400 adultes de 50 ans et plus, des réactions de catégorie 3 au point d'injection (des EI suffisamment graves pour empêcher de mener des activités normales) ont été rapportées par 9,5 % (IC de 96 % : de 8,7 % à 10,4 %) des personnes ayant reçu le vaccin par rapport au 0,4 % (IC de 95 % : de 0,2 % à 0,6 %) des personnes ayant reçu un placebo. Parmi les adultes de 70 ans et plus, des EI de catégorie 3 au point d'injection ont été rapportés par 8,5 % (IC de 95 % : de 6,2 % à 11,3 %) des personnes ayant reçu le vaccin et par 0,2 % (IC de 95 % : de 0 % à 1,1 %) des personnes ayant reçu un placebo. Une douleur a généralement été rapportée plus souvent par les participants de moins de 70 ans par rapport à ceux de 70 ans et plus. La durée médiane des EI rapportés au point d'injection était de 2 à 3 jours.

Les EIS les plus souvent rapportés dans les essais cliniques étaient une fatigue et une myalgie (rapportées par jusqu'à la moitié des personnes ayant reçu le vaccin) ainsi que des céphalées (rapportés par jusqu'à 40 % des personnes ayant reçu le vaccin). Dans un essai pivot ayant évalué l'innocuité des vaccins chez plus de 15 400 adultes de plus de 50 ans, des réactions systémiques de catégorie 3 ont été rapportées par 11,4 % (IC de 95 % : de 10,5 % à 12,4 %) des personnes ayant reçu le vaccin par rapport à 2,4 % (IC de 95 % : de 2 % à 2,9 %) des personnes ayant reçu un placebo. Parmi les adultes de 70 ans et plus, des EIS de catégorie 3 ont été rapportés par 6 % (IC de 95 % : de 4,1 % à 8,4 %) des personnes ayant reçu le vaccin et par 2 % (IC de 95 % : de 1 % à 3,6 %) des personnes ayant reçu un placebo. Les événements systémiques comprenant des réactions de catégorie 3 étaient plus souvent signalés après l'administration de la deuxième dose du VRZ. La durée médiane des EIS rapportés était de 1 à 2 jours.

Dans l'ensemble, les taux d'EIGs observés dans les études examinées étaient semblables entre l'intervention et les groupes de contrôle, puisqu'aucun EIG n'était considéré comme étant lié aux vaccins par les enquêteurs de l'étude selon la plausibilité et le temps écoulé depuis la vaccination. Les taux d'EIGs rapportés et de maladies d'origine immunologique liés au vaccin étaient semblables pour le vaccin et le groupe du placebo, et ce, jusqu'à 9 ans après l'immunisation.

IV.9 Contre-indications et précautions

IV.9.1 Contre-indications et précautions en ce qui concerne le VVVCZ

Le VVVCZ est contre-indiqué chez les personnes ayant des antécédents d'hypersensibilité à tout composant du vaccin, y compris la gélatine, ou une réaction anaphylactique ou anaphylactoïde à la néomycine (présente à l'état de trace dans le vaccin).

Puisqu'il s'agit d'un vaccin à virus vivant pouvant entraîner une maladie disséminée chez les personnes immunodéprimées ou immunodéficientes, le VVVCZ est contre-indiqué chez les personnes atteintes d'un état d'immunodéficience primaire ou acquise, mais n'est toutefois pas contre-indiqué chez les personnes recevant des corticostéroïdes topiques ou inhalés, de faibles doses de corticostéroïdes systémiques ou des corticostéroïdes dans le cadre d'une thérapie de remplacement (p. ex., pour une insuffisance surrénale). Il est contre-indiqué chez les personnes atteintes de tuberculose active non traitée.

Le VVVCZ est contre-indiqué durant la grossesse, et toute grossesse devrait être évitée durant les 3 mois suivant l'administration du vaccin. Bien qu'aucune étude n'ait été menée auprès de cette population, une infection naturelle par le VVZ est une source connue d'effets nocifs pour le fœtus dans certains cas.

Il faut faire preuve de précaution lorsque le VVVCZ est administré aux femmes qui allaitent, puisqu'on ne sait pas si le VVZ est sécrété dans le lait maternel. En présence d'une fièvre de plus de 38,5 °C, il faut envisager de reporter la vaccinationNote de bas de page 57 .

IV.9.2 Contre-indications et précautions en ce qui concerne le VRZ

Le VRZ est contre-indiqué chez les personnes atteintes d'une hypersensibilité à tout composant du vaccin.

Ce vaccin devrait être utilisé avec précaution chez les femmes enceintes (puisque nous n'avons aucune donnée sur son utilisation dans cette population) ou qui allaitent (puisque les effets sur les nouveau-nés allaités par les femmes ayant reçu le vaccin n'ont pas été étudiés). L'innocuité et l'efficacité du vaccin chez les personnes de moins de 18 ans n'ont pas été étudiées, et on ne possède que des données limitées sur son utilisation chez les personnes immunodéprimées de 50 ans et plusNote de bas de page 58.

V. Économie

V.1 Description du modèle économique

Afin d'estimer le RCE de la vaccination contre le zona, une analyse coût-utilité (ACU) a été adaptée des recherches de Brisson et al. (2008)Note de bas de page 11 pour comparer les résultats cliniques et économiques de différentes options de vaccination.

Dans l'étude en question, les auteurs ont comparé le VVVCZ à l'absence de vaccination dans une cohorte traversant les différentes phases du zona. Le modèle a été élargi de sorte à comprendre le VRZ. Par conséquent, cette ACU: 1) a évalué le RCE de la vaccination contre le zona au moyen d'un ou des deux vaccins (VVVCZ et VRZ) par rapport à l'absence de vaccination et 2) a comparé le RCE entre le VVVCZ et le VRZ. En bref, le modèle suit une cohorte de personnes traversant les différentes phases du zona. Comme le démontre la Figure 4, différentes phases du zona sont représentées par les boîtes et flêches indiquant les étapes de transition de la maladie. A priori, les individus sont assumés non-atteint, mais susceptible de developer le zona. Une probabilité d'engendrer la NPZ est ensuite appliquée à la proportion d'individus ayant développé le zona. Le décès est également associé à chaque état de santé. Les cas de zona et de NPZ sont catégorisés en fonction de la gravité de la douleur : aucune douleur, une douleur faible ou modérée et une douleur importante. Ce modèle compare l'incidence du zona et de la NPZ entre les cohortes de personnes vaccinées et non vaccinées.

La perspective de l'étude est celle du système de soins de santé, lequel comprend tous les coûts médicaux directs pour le traitement de la maladie. Quant à la perspective sociétale, qui prend en compte les coûts extérieurs à ceux du système de soins de santé, comme la productivité perdue, elle n'a pas été retenue, puisque ces coûts sortent du cadre des programmes de vaccination et du système de soins de santé. Le scénario de référence suppose une vaccination des personnes de 65 ans. D'autres analyses ont également examiné la vaccination des personnes âgées de 50 à 85 ans. La cohorte est modélisée tout au long de la vie, avec un taux d'escompte des coûts et des avantages de 3%.

Figure 4 : Résultats du modèle associés au zona
Figure 4
Figure 4 - Équivalent du texte

La figure 4 démontre différents états (boîtes oranges) associées au zona. Les boîtes représentent les phases Aucun zona, avec zona, avec NPZ et décès. La transition d'une phase de la maladie vers une autre est démontrée par des flèches. À la phase Aucun zona, les flèches démontrent que la maladie peut engendrer une transition vers le zona, la NPZ ou le décès. À la phase de Zona, les flèches démontrent que la maladie peut engendrer une transition vers la NPZ, le décès ou un retour à l'état Aucun zona. À la phase de NPZ, les flèches démontrent que la maladie peut engendrer une transition vers le décès ou un retour à l'état Aucun zona. Le retour à Aucun zona arrive subséquemment au traitement de la maladie.

V.2 Paramètres du modèle : épidémiologie, caractéristiques des vaccins et économie

Les paramètres du modèle peuvent être catégorisés par les données sur l'épidémiologie, les caractéristiques des vaccins et l'économie (Tableau 5). Les caractéristiques des vaccins sur l'efficacité pour le VRZ et le VVVCZ reposaient sur des essais cliniquesNote de bas de page 61 Note de bas de page 63 Note de bas de page 71 Note de bas de page 72 . Les données épidémiologiques sur les incidences du zona et d'une hospitalisation connexe axées sur l'âge proviennent de bases de données administratives du QuébecNote de bas de page 109 Note de bas de page 110 et d'une revue de la littérature. Les articles repérés dans cette revue proviennent de l'OntarioNote de bas de page 29 , de la Colombie-BritanniqueNote de bas de page 26 et de l'AlbertaNote de bas de page 27 .

L'étude en question a examiné les valeurs minimales et maximales de ces sources de données, et le scénario de référence retenu est la moyenne de ces valeurs. D'autres données sur la durée du séjour, des consultations par cas et de NPZ par cas tirent leur origine de la littératureNote de bas de page 11 Note de bas de page 24 Note de bas de page 63 Note de bas de page 111 , de MedEchoNote de bas de page 110 et de la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ)Note de bas de page 109 .

Les données économiques sur les coûts, provenant de la littérature, ont été ajustées à la valeur du dollar canadien de 2015. Des coefficients de pondération d'utilité correspondant aux divers états de santé ont été utilisés dans l'estimation des années de vie ajustées par la qualité (AVAQ). Ces données ont été compilées à partir de l'étude MASTER (Monitoring and Assessing Shingles Through Education and Research)Note de bas de page 112 et de celles de Brisson et alNote de bas de page 11 .

Tableau 5 : Paramètres du modèle
Paramètres Source de données
Utilisation de la ressource liée à l'épidémiologie et aux soins de santé
Incidence du zona RAMQ 2001-2015, Brisson et al. 2008, Tanuseputro et al. 2011, Marra et al. 2016, Russell et al. 2014.
Hospitalisations MedEcho 2001-2015, Brisson 2008, Tanuseputro et al. 2011, Brisson et al. 2001
Consultations (par cas) RAMQ 2001-2015, Brisson et al. 2008, Najafzadeh et al. 2009
Durée du séjour (journées) MedEcho 2001-2015, Brisson et al. 2001, Najafzadeh et al. 2009
Taux de létalité Brisson et al. 2008
Risque de NPZ (par cas) Oxman et al. 2005, Brisson et al. 2008
Caractéristiques du vaccin
Shingrix®(VRZ)  
ZOE-50 Lal et al 2015
ZOE-70 Cunningham et al 2016
Zostavax®(VVVCZ)  
SPS Oxman et al. 2005
STPS Schmader et al. 2012
Économie
Coûts unitaires (ajustés selon la valeur du dollar canadien de 2015)  
Consultations d'un médecin généraliste concernant le zona Friesen et al. 2017Note a, Najafzadeh et al. 2009, Brisson et al. 2008
Hospitalisations associées au zona Friesen et al. 2017Note a, Najafzadeh et al. 2009, Brisson et al. 2008
Traitement pour un épisode de zona Friesen et al. 2017Note a, Najafzadeh et al. 2009, Brisson et al. 2008
Traitement pour un épisode de NPZ Friesen et al. 2017Note a, Najafzadeh et al. 2009, Brisson et al. 2008
Coéfficients de pondération d'utilité (estimations des AVAQ) Brisson et al. 2008, Drolet et al. 2010
Note a

Friesen KJ, Chateau D, Falk J, Alessi-Severini S, Bugden S. Cost of shingles: Population based burden of disease analysis of herpes zoster and postherpetic neuralgia. BMC Infect Dis. 2017;17(1).

Return to Note a referrer

V.2.1 Paramètres du modèle : caractéristiques du vaccin

Les caractéristiques du vaccin ont été définies par l'EV et le taux de déclin. L'EV tient compte de la proportion de personnes protégées suivant l'immunisation et leur niveau de protection. Le taux de déclin est le taux auquel la protection conférée par le vaccin diminue au fil du temps. Les valeurs des paramètres d'EV propres aux deux vaccins ont été estimées en ajustant l'incidence annuelle du zona selon l'âge prédit par le modèle avec les valeurs observées dans les données tirées des ECR pour le groupe de personnes vaccinées à l'aide de six fonctions différentes pour mesurer le déclin de l'efficacité au fil du temps (linéaire, exponentiel-1, à la puissance, exponentiel, logarithmique et à la puissance-1). Cette méthode, fondée sur les études de modélisation antérieuresNote de bas de page 11 Note de bas de page 113, permet d'estimer l'efficacité à court terme des vaccins et le déclin de leur efficacité grâce aux essais cliniques, et permet également d'examiner les incertitudes quant à l'efficacité à long terme des deux vaccins. La Figure 5 illustre les résultats de calibration de l'efficacité vaccinale prédite par rapport aux données des ECR (efficacité contre le zona selon l'âge, efficacité contre le zona selon les années écoulées depuis la vaccination, efficacité contre la NPZ selon l'âge).

Les valeurs des paramètres d'EV propres à l'âge ont été utilisées dans ce modèle. À chaque âge, l'EV était supérieure pour le VRZ par rapport au VVVCZ. Pour le VVVCZ, l'EV contre la NPZ a été estimée supérieure à l'EV contre le zona pour les personnes de plus de 70 ans (comme le démontre Brisson et al. 2008). Pour le VRZ, les essais n'ont pas indiqué de différence significative dans l'EV contre le zona et la NPZ, et le modèle a présumé que tant l'EV initiale que l'efficacité déclinante étaient semblables pour les indicateurs de résultat du zona et de la NPZ. Le scénario de référence suppose la pleine conformité de l'administration d'une série de deux doses du VRZ.

Figure 5 : EV ajustée selon les données tirées des essais cliniques vaccinaux

A) Efficacité contre le zona, selon l'âge
Figure 5a
Figure 5A - Équivalent du texte

La Figure 5A démontre des graphes linéaires de l'efficacité vaccinale en fonction de l'âge.

L'axe horizontal représente l'âge à la vaccination à partir de 60 à 85 ans, en incréments de 5 années. L'axe vertical représente l'efficacité vaccinale en pourcentage de 0% à 100% en incréments de 10%.

Les lignes rouges associées au VRZ et les lignes bleues associées au VVVCZ démontrent l'efficacité vaccinale estimée. Le VRZ et le VVVCZ ont chacun 6 lignes basées sur six différentes estimations d'efficacité vaccinale.

Des boutons rouges et bleus associées à des intervalles de confiance représentant les efficacités vaccinales des essais cliniques pour tous les âges longent les estimées linéaires du VRZ et du VVVCZ afin de corroborer leur précision.
L'efficacité vaccinale du VRZ est similaire pour les six estimations linéaires. À l'âge de 60 ans, l'efficacité vaccinales est supérieure à 95% et décline à près de 90% à l'âge de 85 ans.

L'efficacité vaccinale des six lignes associées au VVVCZ sont similaires mais le taux de déclin diffère après l'âge de 75 ans. L'efficacité vaccinale est près de 70% à l'âge de 60 ans et décline jusqu'à près de 10% à 30% à l'âge de 85 ans.

B) Efficacité contre le zona, depuis la vaccination
Figure 5b
Figure 5B - Équivalent du texte

La Figure 5B démontre des graphes linéaires de l'efficacité vaccinale en fonction du temps depuis la vaccination.
L'axe horizontal représente le temps depuis la vaccination de la première à la huitième année en incréments annuel. L'axe vertical représente l'efficacité vaccinale en pourcentage de 0% à 100% en incréments de 10%.

Les lignes rouges associées au VRZ et les lignes bleues associées au VVVCZ démontrent l'efficacité vaccinale estimée. Le VRZ et le VVVCZ ont chacun 6 lignes basées sur six différentes estimations d'efficacité vaccinale.

Des boutons rouges et bleus associées à des intervalles de confiance représentant les efficacités vaccinales des essais cliniques de la première à la quatrième année depuis la vaccination longent les estimées linéaires du VRZ et du VVVCZ afin de corroborer leur précision. L'efficacité vaccinale du VRZ est similaire pour les six estimées linéaires entre les années 1-4, se maintenant aux alentours de 90%. Après la quatrième année, cinq des six estimées linéaires restent similaires, démontrant une efficacité vaccinale entre 70% et 85% après 8 années. Considérablement, la sixième estimée linéaire démontre un déclin jusqu'à une efficacité vaccinale de 10% huit années après la vaccination.

L'efficacité vaccinale du VVVCZ est similaire pour les six estimées linéaires mais se différencie après la marque des 5-ans. L'efficacité vaccinale diminue des environs de 60% jusqu'à 40% pendant les 5 premières années, après lesquelles les estimées atteignent un maximum près de 40% et un minimum près des 10% à la marque des 8 années, le restant des estimées restant séparées entre ces valeurs.

C) Efficacité contre la NPZ, selon l'âge
Figure 5c
Figure 5C - Équivalent du texte

La Figure 5C démontre des graphes linéaires de l'efficacité vaccinale contre la NPZ en fonction de l'âge à la vaccination.

L'axe horizontal représente l'âge à la vaccination à partir de 60 à 85 ans, en incréments de 5 années. L'axe vertical représente l'efficacité vaccinale en pourcentage de 0% à 100% en incréments de 10%.

Les lignes rouges associées au VRZ et les lignes bleues associées au VVVCZ démontrent l'efficacité vaccinale estimée. Le VRZ et le VVVCZ ont chacun 6 lignes basées sur six différentes estimations d'efficacité vaccinale.

Des boutons rouges et bleus associées à des intervalles de confiance représentant les efficacités vaccinales des essais cliniques pour tous les âges longent les estimées linéaires du VRZ et du VVVCZ afin de corroborer leur précision.

L'efficacité vaccinale du VRZ est similaire pour les six estimations linéaires, démontrant une efficacité de 90% à presque 100% pour les âges de 60 à 80 ans. À l'âge de 80 ans, l'efficacité vaccinale aux alentours de 90% reste constante pour 4 des 6 estimées linéaires, tandis que deux estimées linéaires démontrent une diminution de l'efficacité atteignant près de 75% à l'âge de 85 ans. L'efficacité vaccinale du VVVCZ est similaire pour les six estimées linéaires, démontrant une diminution lente mais constante à partir d'environ 75% à l'âge de 60 ans jusqu'à près de 65% à l'âge de 85 ans.

V.2.2 Paramètres du modèle : estimations de l'utilisation des ressources épidémiologiques et liées aux soins de santé

Les paramètres pour l'utilisation de la ressource liée à l'épidémiologie et aux soins de santé sont présentés dans le Tableau 6. Pour tous les paramètres, ceux de Brisson et al. 2008 ont été examinés et mis à jour au moyen de revues de la littérature et d'analyses spécifiques sur les sources de données disponibles. Les paramètres concernant l'incidence du zona, les consultations médicales, hospitalisations et décès connexes ont été actualisés au moyen d'une revue systématique de la littérature et de l'analyse des bases de données administratives du Québec (RAMQ et banque de données Med-Echo sur les hospitalisations). Les paramètres du Tableau 6 représentent les valeurs minimales et maximales qui ont été trouvées dans la littérature et qui proviennent également de l'analyse des bases de données administratives non publiées du Québec. Le scénario de référence représente la moyenne des valeurs minimales et maximales. La NPZ a été définie comme une douleur cliniquement significative persistant pendant plus de 90 jours suivant l'apparition de l'éruption cutanée. La proportion des cas de zona développant la NPZ découle des valeurs minimales et maximales de Brisson et al. 2008, lesquelles reposent sur les données provenant de l'étude Shingles Prevention StudyNote de bas de page 63 et d'Edmunds et al. 2001Note de bas de page 114 . Les valeurs concernant le taux de létalité sont fondées sur des études provenant de l'Angleterre et du Pays de Galles, étant donné l'absence de données canadiennes sur le taux de mortalité attribuable au zona.

Tableau 6 : Paramètres épidémiologiques
Groupe d'âge Valeur de référence Min. Max. Source de données
Incidence du zona (pour 1 000 années-personnes)
50 à 54 ans 3,8 3,5 4,2 RAMQ 2001-2015
Brisson et al. 2008
Tanuseputro et al. 2011
Russell et al. 2014
Marra et al. 2016
55 à 64 ans 6,0 5,1 6,9
65 à 74 ans 8,6 7,3 10,0
75+ ans 9,9 8,0 11,8
Taux d'hospitalisations (par cas)
50 à 54 ans 1,1% 0,5% 1,6% MedEcho 2001-2015
Brisson et al. 2008
Tanuseputro et al. 2011
Brisson et al. 2001
55 à 64 ans 1,6% 0,7% 2,5%
65 à 74 ans 3,3% 1,5% 5,1%
75+ ans 9,9% 4,1% 15,6%
Consultations (par cas)
50 à 54 ans 1,7 1,0 2,4

MedEcho 2001-2015
Brisson et al. 2008
Tanuseputro et al. 2011
Brisson et al. 2001

55 à 64 ans 2,0 1,0 2,9
65 à 74 ans 2,3 1,0 3,5
75+ ans 2,6 1,0 4,2
Durée du séjour (jours)
50 à 54 ans 9,3 5,9 12,7 MedEcho 2001-2015
Brisson et al. 2001
Najafzadeh et al. 2009
55 à 64 ans 11,1 6,2 15,9
65 à 74 ans 12,6 8,3 16,9
75+ ans 18,0 12,4 23,6
Taux de létalité
50 à 54 ans 0,000% 0,000% 0,002% Brisson et al. 2008
55 à 64 ans 0,000% 0,000% 0,002%
65 à 74 ans 0,012% 0,012% 0,083%
75+ ans 0,076% 0,040% 0,083%
Risque de NPZ (par cas)
50 à 54 ans 9,4% 6,9% 11,9% Oxman et al. 2005
Brisson et al. 2008
55 à 64 ans 9,4% 6,9% 11,9%
65 à 74 ans 26,0% 18,5% 33,4%
75+ ans 27,7% 22,0% 33,4%

V.2.3 Paramètres du modèle : économie

Les valeurs des paramètres des données économiques du modèle étaient catégorisées selon les renseignements sur l'établissement des coûts et les estimations des AVAQ dérivées des coéfficients de pondération d'utilité (Tableau 7 et 8). Les coûts représentaient les dépenses associées aux soins de santé utilisés pour traiter le zona calculées à partir de la moyenne des coûts tirés des sources de données recueillies et corrigées en fonction de l'indice des prix à la consommation de 2015. Cela comprend les consultations auprès des médecins généralistes, les hospitalisations ainsi que les coûts des ordonnances et du traitement de la NPZ calculés à partir des données de la littérature (Tableau 7). Les coûts des vaccins représentaient à la fois le prix et les coûts administratifs. Ces coûts tenaient compte de l'incertitude des prix pour le VRZ et le VVVCZ dans le cadre des programmes financés publiquement ainsi que de la variabilité des coûts pour administrer un vaccin dans l'ensemble des provinces et des territoires. Au Canada, les prix annoncés au public sont les « prix courants » ou les prix de détail, lesquels sont tous deux généralement plus élevés que les prix négociés pour les programmes de vaccination provinciaux et territoriaux dans le cadre d'un programme d'achat en masse ou de contrats individuels conclus avec les administrations. Étant donné l'incertitude et la confidentialité des prix négociés ainsi que la variabilité des coûts administratifs, le scénario de référence a plutôt examiné les coûts des vaccins de 140 $ et 200 $ (prix et administration). Les coéfficients de pondération d'utilité ont été utilisés dans l'estimation des AVAQ. Ces pondérations varient de 0 à 1, 0 représentant un décès et 1 une pleine santé (ou l'absence de handicap). Les pondérations établies entre les valeurs maximales et minimales représentent la morbidité à diverses capacités fonctionnelles en matière de santé. Les AVAQ perdues par cas (qu'il s'agisse du zona ou de la NPZ) constituent la différence dans les coéfficients de pondération d'utilité avec et sans maladie au fil du temps. Les données sur le coéfficient de pondération d'utilité ont été obtenues à partir de l'étude MASTERNote de bas de page 112 et de Brisson et al. 2008Note de bas de page 11 . Le scénario de référence représente la moyenne des valeurs minimales et maximales (Tableau 8).

Tableau 7 : Paramètres des coûts économiques
Paramètres Coûts ($ CAN en 2015) Source de données
Scénario de référence Min. Max.
Hospitalizations 876 $ 473$ 1 419$ Friesen et al. 2017Note a
Najafzadeh et al. 2009
Brisson et al. 2008
Consultations 27 $ 23$ 108$ Friesen et al. 2017Note a
Najafzadeh et al. 2009
Brisson et al. 2008
Traitement par épisode de zona 129 $ 52$ 244$ Friesen et al. 2017Note a
Najafzadeh et al. 2009
Brisson et al. 2008
Traitement par épisode de NPZ 1 515 $ 924$ 2 591$ Friesen et al. 2017Note a
Najafzadeh et al. 2009
Brisson et al. 2008

Min : Valeurs minimales définies dans la littérature; Max : Valeurs maximales définies dans la littérature; scénario de référence : valeurs tirées de Friesen et al. 2017

Note a

Friesen KJ, Chateau D, Falk J, Alessi-Severini S, Bugden S. Cost of shingles: Population based burden of disease analysis of herpes zoster and postherpetic neuralgia. BMC Infect Dis. 2017;17(1).

Return to Note a referrer

Tableau 8 : AVAQ perdues (valeurs utilitaires)
Groupe d'âge AVAQ perdues (valeurs utilitaires) Source de données
Scénario de référence Min. Max.
Zona
50 à 59 ans 0,009 0,006 0,012 Brisson et al 2008
Drolet et al 2010
60 à 69 ans 0,010 0,006 0,013
70+ ans 0,010 0,007 0,014
NPZ
50 à 59 ans 0,041 0,032 0,052 Brisson et al 2008
Drolet et al 2010
60 à 69 ans 0,192 0,103 0,290
70+ ans 0,234 0,191 0,290

Min : Valeurs minimales définies dans la littérature; Max : Valeurs maximales définies dans la littérature; scénario de référence : valeurs tirées de Friesen et al. 2017

V.3 Résultats

Toutes les estimations du modèle ont été fondées sur 30 000 simulations et présentent des valeurs médianes et des intervalles d'incertitude (II) de 90 % ainsi que les 5e et 95e percentiles de la distribution des résultats de simulation. Pour obtenir ces estimations, une distribution triangulaire de probabilité a eté attribué à chaque paramètre, et des combinaisons de ces valeurs de paramètre ont été tirées au moyen de la méthode d'échantillonnage par hypercube latin. Les valeurs minimales et maximales de la distribution triangulaire représentent les valeurs minimales et maximales déterminées à partir de la littérature, et les valeurs médianes constituent les valeurs pour le scénario de référence qui se trouve dans les Tableaux 6, 7 et 8.

V.3.1 Résultats : Rapport coût-efficacité

Les résultats du scénario de référence ont tenu compte des personnes de 65 ans (Figure 6). Le VRZ offre un rapport coût-efficacité différentiel (RCED) médian variant de la réalisation d'économies à 6 356 $ par AVAQ pour différents coûts liés aux vaccins (100 $-200 $). Le VVVCZ comporte un RCED médian plus élevé variant de 7 673 $ à 37 249 $ par AVAQ et s'avère donc moins rentable que le VRZ.

La Figure 7 présente les résultats pour tous les groupes d'âge selon les différents coûts pour les vaccins. En comparaison à l'utilisation du VVVCZ, le VRZ s'avère moins coûteux par AVAQ pour tous les groupes d'âge et les différents coûts pour les vaccins et, par conséquent, est plus rentable que le VVVCZ. Pour le groupe d'âge 65-79 ans, le VRZ est le plus rentable par rapport aux autres groupes d'âge en raison du fardeau plus élevé de la maladie associé à l'âge (augmentation du risque des hospitalisations et de la NPZ pour les cas de zona) et de la probabilité que le vaccin soit efficace pendant les années au cours desquelles le fardeau de la maladie est plus élevé (à moins que l'EV décline plus rapidement que prévu).

Figure 6 : Rapport coût-efficacité de la vaccination par rapport à l'absence de vaccination (pour le groupe de 65 ans)
Figure 6
Figure 6 - Équivalent du texte
Figure 6 : Rapport coût-efficacité de la vaccination par rapport à l'absence de vaccination (pour le groupe de 65 ans)
Âge à la vaccination/ Coût du vaccin VVVCZ
Percentiles prédits par modèle
VRZ
Percentiles prédits par modèle
5e 25e Médiane 75e 95e 5e 25e Médiane 75e 95e
65 ans
100 $ EC EC 7 673 14 224 22 710 EC EC EC EC 11 778
120 $ EC 1 688 13 647 21 334 31 929 EC EC EC EC 18 187
140 $ EC 5 828 19 576 28 434 41 349 EC EC EC 2 922 24 715
160 $ 1 064 9 960 24 486 35 614 50 822 EC EC 488 6 359 31 295
180 $ 4 686 14 139 31 345 42 810 60 345 EC EC 3 414 9 874 37 839
200 $ 8 235 18 344 37 249 49 994 70 059 EC 1 507 6 356 13 433 44 382
Figure 7 : Rapport coût-efficacité de la vaccination/absence de vaccination (pour tous les groupes d'âge)
Figure 7
Figure 7 - Équivalent du texte
Figure 7: Tableau A3. Coût par AVAQ gagnée en comparant la vaccination utilisant le VRZ or VVVCZ, comparativement à aucune vaccination. (taux d'escompte = 3%)
Âge à la vaccination/ Coût du vaccin VVVCZ
Percentiles prédits par modèle
VRZ
Percentiles prédits par modèle
5e 25e Médiane 75e 95e 5e 25e Médiane 75e 95e
50 ans
100 $ EC EC 48 218 126 144 190 174 EC EC EC 40 129 188168
120 $ EC 4 595 65 295 160 411 239 776 EC EC 5 018 54 585 238517
140 $ EC 9 938 82 335 194 883 289 253 EC 288 10 391 68 986 289570
160 $ 3 777 15 269 99 362 229 146 339 041 EC 4 266 15 704 83 534 339960
180 $ 7 995 20 713 116 389 263 419 388 706 1 320 8 214 21 128 97 972 390442
200 $ 12 200 26 172 133 416 297 892 438 704 5 067 12 164 26 651

112450

441319
60 ans
100 $ EC EC 16 723 32 160 50 672 EC EC EC 2 673 35 736
120 $ EC 3 348 24 494 43 291 66 795 EC EC EC 7 667 48 432
140 $ EC 7 844 32 343 54 540 83 021 EC EC 1 401 12 826 61 003
160 $ 2 621 12 440 40 077 65 819 99 318 EC EC 4 888 17 876 73 565
180 $ 6 458 17 052 47 905 76 965 115 451 EC 2 353 8 431 22 972 86 128
200 $ 10 151 21 691 55 856 88 191 131 697 EC 5 398 11 995 28 126 98 793
65 ans
100 $ EC EC 7 673 14 224 22 710 EC EC EC EC 11 788
120 $ EC 1 688 13 647 21 334 31 920 EC EC EC EC 18 187
140 $ EC 5 828 19 576 28 434 41 349 EC EC EC 2 922 24 715
160 $ 1 064 9 960 25 486 35 614 50 822 EC EC 488 6 359 31 295
180 $ 4 686 14 139 31 345 42 810 60 345 EC EC 3 414 9 874 37 839
200 $ 8 235 18 344 37 249 49 994 70 059 EC 1 507 6 356 13 433 44 382
70 ans
100 $ EC EC 6 489 11 977 18 662 EC EC EC EC 6 578
120 $ EC 3 517 12 759 19 026 26 835 EC EC EC EC 12 122
140 $ EC 8 287 19 014 26 071 35 096 EC EC EC 1 531 17 638
160 $ 2 884 12 982 25 241 33 217 43 540 EC EC EC 4 794 23 262
180 $ 6 983 17 770 31 446 40 397 51 967 EC EC 2 322 8 142 28 963
200 $ 11 097 22 509 37 651 47 589 60 467 EC 498 5 345 11 513 34 667
75 ans
100 $ EC EC 217 6 431 14 717 EC EC EC EC EC
120 $ EC EC 6 649 13 531 22 971 EC EC EC EC 2 327
140 $ EC 5 272 13 078 20 750 31 439 EC EC EC EC 7 122
160 $ EC 11 006 19 604 28 101 40 086 EC EC EC 1 436 12 127
180 $ 4 492 16 696 26 148 35 515 48 764 EC EC EC 5 109 17 214
200 $ 9 457 22 290 32 659 42971 57 628 EC EC 2 260 8 805 22 435
80 ans
100 $ EC 1 440 8 414 14 995 24 843 EC EC EC EC 1 238
120 $ EC 8 904 16 492 24 060 35 479 EC EC EC EC 6 616
140 $ 4 739 16 314 24 594 33 231 46 389 EC EC EC 2 807 12 147
160 $ 11 471 23 585 32 758 42 483 57 379 EC EC 1 175 7 203 17 856
180 $ 18 038 30 791 40 952 51 828 68 355 EC EC 5 253 11 661 23 675
200 $ 24 461 38 023 49 162 61 164 79 723 EC 2 717 9 281 16 146 29 630
85 ans
100 $ 1 538 12 753 20 428 28 498 41 271 EC EC EC EC 6 854
120 $ 10 580 22 376 31 013 40 526 55 661 EC EC EC 4 826 13 360
140 $ 19 343 31 855 41 575 52 584 70 095 EC EC 4 392 10 394 20 133
160 $ 27 814 41 316 52 256 64 758 84 823 EC 3 158 9 522 16 053 26 970
180 $ 36 051 50 716 62 889 77 032 99 751 EC 8 061 14 643 21 784 34 035
200 $ 44 151 60 056 73 533 89 362 114 693 2 694 12 894 19 800 27 617 41 170

EC = Épargne de coûts

V.3.2 Résultats : Épidémiologie

Le nombre nécessaire à la vaccination (NNV) – soit le nombre de personnes qui devraient être vaccinées pour éviter un seul cas de zona, de NPZ, de ZO et d'hospitalisation – a été calculé comme suit : nombre de personnes vaccinées divisé par nombre d'événements prévenus. Moins de vaccinations avec le VRZ se sont avérées nécessaires par rapport à celles avec le VVVCZ, et ce, dans tous les groupes d'âge. La Figure 8 indique le NNV nécessaire pour réduire un cas de zona, de NPZ, de ZO et d'hospitalisation. À différents âges, le NNV s'est révélé relativement stable pour le VRZ, indépendamment des résultats. Le VVVCZ requiert plus de vaccinations pour pouvoir prévenir un cas de zona, de NPZ et de ZO chez les personnes plus âgées. Pour les hospitalisations, le VVVCZ requiert relativement plus de vaccinations chez les personnes de 50 à 65 ans et celles de 80 ans et plus par rapport au groupe des 70 à 75 ans.

Figure 8 : Nombre à vacciner afin de prévenir un cas de zona, de NPZ, de ZO et d'hospitalisation
Figure 8
Figure 8 - Équivalent du texte
Figure 8 : Tableau A1. Nombre requis à vaccine pour prévention d'un cas de zona, un cas de névralgie post-zostérienne (NPZ), une hospitalisation et un cas de zona ophtalmique en fonction de l'âge (vaccination vs aucune vaccination).
Âge à la vaccination VVVCZ
Percentiles prédits par modèle
VRZ
Percentiles prédits par modèle
5e 25e Médiane 75e 95e 5e 25e Médiane 75e 95e
50 ans
Zona 6 6 15 26 28 5 5 7 14 26
NPZ 26 37 106 225 341 22 26 36 105 288
Hospitalisation 103 162 638 1511 2419 84 108 171 742 2061
Zona Ophtalmique 34 43 103 173 230 29 36 49 9626 193
60 ans
Zona 9 10 18 26 28 6 7 8 11 21
NPZ 31 41 78 116 150 23 27 33 51 128
Hospitalisation 119 178 463 771 1136 84 111 149 275 947
Zona Ophtalmique 56 74 122 168 229 34 43 54 76 150
65 ans
Zona 13 14 21 28 31 6 7 8 10 18
NPZ 33 41 64 77 93 23 27 31 38 73
Hospitalisation 124 179 335 491 700 82 107 137 191 613
Zona Ophtalmique 76 102 138 185 285 37 46 57 75 138
70 ans
Zona 21 24 28 39 43 7 9 9 11 19
NPZ 42 50 73 83 96 27 31 35 40 73
Hospitalisation 133 191 289 374 494 83 106 130 173 385
Zona Ophtalmique 123 157 196 251 362 43 54 65 85 139
75 ans
Zona 32 35 42 53 63 9 10 11 12 19
NPZ 51 62 78 89 102 31 36 40 46 71
Hospitalisation 126 172 215 267 378 75 95 116 152 226
Zona Ophtalmique 171 230 295 386 586 48 61 77 103 161
80 ans
Zona 47 54 75 106 125 11 13 14 15 22
NPZ 68 82 97 109 126 40 45 50 57 80
Hospitalisation 169 221 269 333 466 95 119 145 184 267
Zona Ophtalmique 257 365 523 721 1136 60 77 96 125 190
85 ans
Zona 67 80 142 273 380 15 17 18 20 25
NPZ 94 110 124 140 164 52 59 66 74 94
Hospitalisation 229 290 351 421 604 125 156 188 234 328
Zona Ophtalmique 377 590 983 1801 3133 79 101 124 159 237

V.3.3 Résultats : Analyse de la sensibilité

Des analyses de la sensibilité univariée ont été effectuées pour les paramètres clés du modèle (p. ex., pourcentage des cas de zona provoquant la NPZ, AVAQ ainsi perdues). À cette fin, on a attribué une valeur clé aux valeurs minimale et maximale du modèle et on a fait varier tous les autres paramètres au moyen d'une méthode de distribution triangulaire des probabilités. Ce procédé a été répété pour tous les paramètres clés. Cela a été réalisé selon des coûts différents pour les vaccins (prix et administration) de 140 $ et de 200 $ pour les deux vaccins.

Paramètres épidémiologiques

Les paramètres clés qui variaient dans les analyses de sensibilité univariée sont les suivants : pourcentage des cas de zona provoquant la NPZ, AVAQ ainsi perdues, incidence du zona, hospitalisation et pourcentage de tous les événements éprouvés par les personnes immunocompétentes (Figures 9, 10, 11 et 12). Un fardeau de la maladie plus faible sur les valeurs minimales a entraîné le plus faible RCE (coûts plus élevés par AVAQ), par rapport au scénario de référence, puisqu'il y a moins de cas à prévenir.

D'autre part, les valeurs maximales pour les paramètres ont démontré un plus lourd fardeau de la maladie, ce qui veut dire davantage de cas prévenus et par conséquent un meilleur RCE (coût moindre par AVAQ). Cependant, l'ordre de grandeur des RCED, y compris les conclusions, n'était pas très différent du RCED du scénario de référence pour les deux vaccins. Toutefois, pour le VVVCZ, à 200 $ (prix et administration) (ce qui est supérieur au prix du détail et au prix négocié qui pourrait lui être inférieur), le RCED était de près de 50 000 $ (scénario de référence de près de 37 000 $) lorsque les valeurs minimales (fardeau moindre) étaient utilisées pour les paramètres épidémiologiques clés, exception faite des hospitalisations.

Paramètres économiques

Les paramètres économiques clés qui variaient dans les analyses sont les suivants : coût du traitement pour un épisode de NPZ, hospitalisation, consultations, traitement du zona par épisode et taux de rabais (Figure 13, 14, 15 et 16). Les valeurs minimale et maximale pour chaque paramètre ont donné un RCED médian stable par rapport au scénario de référence pour le VVVCZ et le VRZ et n'ont pas influé sur les conclusions.

Figure 9 : Analyse de la sensibilité des paramètres épidémiologiques pour le VVVCZ à 140 $ (prix et administration)
Figure 9
Figure 9 - Équivalent du texte
Figure 9 : Analyse de la sensibilité des paramètres épidémiologiques pour le VVVCZ à 140 $ (prix et administration)
Paramètre modifié VVVCZ
Percentiles prédits par modèle
5e 25e Médiane 75e 95e
Scénario de base EC 5828 19576 28 434 41 349
Proportion NPZ min EC 9486 27840 39 188 54 900
Proportion NPZ max EC 3509 14760 21 436 31 088
AVAQs perdues NPZ min EC 7591 27518 39 594 52 996
AVAQs perdues NPZ max EC 4625 15656 21 406 28 413
Incidence zona min 3218 11871 28217 38 193 53 451
Incidence zona max EC 1346 13697 21 196 31 535
Hospitalisations min 6207 12380 24725 33 084 46 842
Hospitalisations max EC EC 14320 23 787 36 491
Immunocompétent min 6873 15610 32836 44 548 62 448
Immunocompétent max EC 7827 22135 31 635 45 684

EC : Épargne de coûts; NPZ : Névralgie Post-Zostérienne

Figure 10 : Analyse de la sensibilité des paramètres épidémiologiques pour le VRZ à 140 $ (prix et administration)
Figure 10
Figure 10 - Équivalent du texte
Figure 10 : Analyse de la sensibilité des paramètres épidémiologiques pour le VRZ à 140 $ (prix et administration)
Paramètre modifié VRZ
Percentiles prédits par modèle
5e 25e Médiane 75e 95e
Scénario de base EC EC EC 2 922 24 715
Traitement/Épisode NPZ min EC EC EC 5 673 33 889
Traitement/Épisode NPZ max EC EC EC 1 166 18 191
Hospitalisations min EC EC EC 3 933 33 849
Hospitalisations max EC EC EC 2 359 17 604
Consultations min EC EC 1835 7 831 32 990
Consultations max EC EC EC EC 17 994
Traitement/Épisode zona min EC 752 3671 8 287 28 213
Traitement/Épisode zona max EC EC EC EC 21 080
Taux d'escompte 0% EC 564 4716 11 010 39 464
Taux d'escompte 5% EC EC EC 4 543 27 629

EC : Épargne de coûts; NPZ : Névralgie Post-Zostérienne

Figure 11 : Analyse de la sensibilité des paramètres épidémiologiques pour le VVVCZ à 200 $ (prix et administration)
Figure 11
Figure 11 - Équivalent du texte
Figure 11 : Analyse de la sensibilité des paramètres épidémiologiques pour le VVVCZ à 200 $ (prix et administration)
Paramètre modifié VVVCZ
Percentiles prédits par modèle
5e 25e Médiane 75e 95e
Scénario de base 8235 18344 37249 49994 70059
Proportion NPZ min 12597 25247 50803 66789 90787
Proportion NPZ max 5364 13608 29242 38783 53821
AVAQs perdues NPZ min 10892 23615 52727 69056 87860
AVAQs perdues NPZ max 6527 14250 29869 37398 47227
Incidence zona min 15987 27073 49431 63973 87371
Incidence zona max 2915 11854 28962 39538 55750
Hospitalisations min 16308 25248 42407 54724 75753
Hospitalisations max 218 11174 31893 45208 64856
Immunocompétent min 19877 31785 55579 72709 99659
Immunocompétent max 10555 20949 40773 54485 75968

EC : Épargne de coûts; NPZ : Névralgie Post-Zostérienne

Figure 12 : Analyse de la sensibilité des paramètres épidémiologiques pour le VRZ à 200 $ (prix et administration)
Figure 12
Figure 12 - Équivalent du texte
Figure 12 : Analyse de la sensibilité des paramètres épidémiologiques pour le VRZ à 200 $ (prix et administration)
Paramètre modifié VRZ
Percentiles prédits par modèle
5e 25e Médiane 75e 95e
Scénario de base EC 1507 6356 13433 44382
Traitement/Épisode NPZ min EC 3909 9990 18902 59157
Traitement/Épisode NPZ max EC EC 3945 9643 34022
Hospitalisations min EC 1985 8183 17458 60081
Hospitalisations max EC 1187 5066 10460 31386
Consultations min 933 7384 12525 20625 56469
Consultations max EC EC 1786 7999 34829
Traitement/Épisode zona min 4535 8761 12631 19245 48011
Traitement/Épisode zona max EC EC EC 7469 40679
Taux d'escompte 0% 4473 10703 15969 24885 65366
Taux d'escompte 5% EC 3438 8350 15653 48629

EC : Épargne de coûts; NPZ : Névralgie Post-Zostérienne

Figure 13 : Analyse de la sensibilité des paramètres économiques pour le VVVCZ à 140 $ (prix et administration)
Figure 13
Figure 13 - Équivalent du texte
Figure 13 : Analyse de la sensibilité des paramètres économiques pour le VVVCZ à 140 $ (prix et administration)
Paramètre modifié VVVCZ
Percentiles prédits par modèle
5e 25e Médiane 75e 95e
Scénario de base EC 5828 19576 28434 41349
Traitement/Épisode NPZ min 450 8695 22420 31447 45143
Traitement/Épisode NPZ max EC 2180 16166 24674 37176
Hospitalisations min 5135 11257 24081 32450 45865
Hospitalisations max EC EC 14572 23994 36329
Consultations min EC 7228 21417 30385 44082
Consultations max EC 3262 16340 24622 36548
Traitement/Épisode zona min EC 7744 21383 30461 43845
Traitement/Épisode zona max EC 3662 17478 26170 38812
Taux d'escompte 0% EC EC 9830 19036 29650
Taux d'escompte 5% 3356 12449 26593 35586 50347

EC : Épargne de coûts; NPZ : Névralgie Post-Zostérienne

Figure 14 : Analyse de la sensibilité des paramètres économiques pour le VRZ à 140 $ (prix et administration)
Figure 14
Figure 14 - Équivalent du texte
Figure 14 : Analyse de la sensibilité des paramètres économiques pour le VRZ à 140 $ (prix et administration)
Paramètre modifié VRZ
Percentiles prédits par modèle
5e 25e Médiane 75e 95e
Scénario de base EC EC EC 2922 24715
Traitement/Épisode NPZ min EC EC 276 5657 27801
Traitement/Épisode NPZ max EC EC EC EC 20600
Hospitalisations min EC EC 2656 7348 27565
Hospitalisations max EC EC EC EC 21331
Consultations min EC EC EC 4289 26717
Consultations max EC EC EC 192 20543
Traitement/Épisode zona min EC EC EC 5322 27488
Traitement/Épisode zona max EC EC EC 105 21583
Taux d'escompte 0% EC EC EC EC 18384
Taux d'escompte 5% EC EC 1843 7551 29093

EC : Épargne de coûts; NPZ : Névralgie Post-Zostérienne

Figure 15 : Analyse de la sensibilité des paramètres économiques pour le VVVCZ à 200 $ (prix et administration)
Figure 15
Figure 15 - Équivalent du texte
Figure 15 : Analyse de la sensibilité des paramètres économiques pour le VVVCZ à 200 $ (prix et administration)
Paramètre modifié VVVCZ
Percentiles prédits par modèle
5e 25e Médiane 75e 95e
Scénario de base 8235 18344 37249 49994 70059
Traitement/Épisode NPZ min 11065 21263 40092 53000 73737
Traitement/Épisode NPZ max 4850 14530 33893 46110 65627
Hospitalisations min 15269 24124 41754 54103 74649
Hospitalisations max 1182 11199 32165 45385 64497
Consultations min 9506 19601 39027 51930 72707
Consultations max 5882 15627 33903 46144 65000
Traitement/Épisode zona min 9986 20303 39014 52045 72402
Traitement/Épisode zona max 6210 16056 35141 47641 66898
Taux d'escompte 0% EC 5898 23111 35918 52175
Taux d'escompte 5% 16370 28123 47368 60865 83201

EC : Épargne de coûts; NPZ : Névralgie Post-Zostérienne

Figure 16 : Analyse de la sensibilité des paramètres économiques pour le VRZ à 200 $ (prix et administration)
Figure 16
Figure 16 - Équivalent du texte
Figure 16 : Analyse de la sensibilité des paramètres économiques pour le VRZ à 200 $ (prix et administration)
Paramètre modifié VRZ
Percentiles prédits par modèle
5e 25e Médiane 75e 95e
Scénario de base EC 1507 6356 13433 44382
Traitement/Épisode NPZ min EC 4324 9088 16285 47551
Traitement/Épisode NPZ max EC EC 2887 9756 40539
Hospitalisations min 3401 7687 11653 18246 47322
Hospitalisations max EC EC EC 7437 40807
Consultations min EC 2822 7670 14870 46550
Consultations max EC EC 3773 10539 40173
Traitement/Épisode zona min EC 3930 8719 15900 47400
Traitement/Épisode zona max EC EC 3553 10461 41206
Taux d'escompte 0% EC EC EC 4605 34648
Taux d'escompte 5% 1289 7694 12754 20575 51280

EC : Épargne de coûts; NPZ : Névralgie Post-Zostérienne

V.4 Limites de l'étude

Le modèle utilisait les données sur les coûts des soins de santé associés au zona et à la NPZ, lesquelles sont incomplètes pour le Canada. Bien que le Canada ait démontré une fluctuation de ses coûts en soins de santé, menant ainsi à des paramètres de coûts incertains, l'analyse de la sensibilité n'a révélé aucune incidence majeure de ces coûts sur les conclusions du modèle. Les résultats de référence supposaient une conformité totale des deux doses du VRZ, conformément aux essais cliniques; toutefois, les réalités observées suivant la mise en marché du vaccin ne semblent pas indiquer un taux de conformité si élevé pour les deux doses. L'étude ne tenait pas compte des répercussions potentielles de la vaccination contre la varicelle sur l'incidence du zona. On a suggéré qu'en réduisant l'incidence de la varicelle primaire au moyen de la vaccination contre la varicelle, une vaccination universelle contre la varicelle mènerait à une augmentation de court à moyen terme de l'incidence du zona chez les groupes d'âge n'ayant pas reçu le vaccin contre la varicelleNote de bas de page 11 Note de bas de page 112. Si tel est le cas, les résultats de cette étude seront prudents et sous-estimeront le RCE d'une vaccination contre le zonaNote de bas de page 11 .

VI. Recommandations

Suivant l'examen des données probantes disponibles résumées ci-dessus et dans le tableau des options de gestion ci-dessous (Tableau 9) comparant les vaccins contre le zona actuellement utilisés au Canada, le CCNI a formulé les recommandations suivantes en ce qui a trait au processus décisionnel au niveau de la santé publique et au niveau individuel. (Bien que dans cette déclaration les recommandations soient essentiellement les mêmes pour les deux niveaux, la justification et le contexte sont quelque peu différents.)

Veuillez noter :

Voir le Tableau 11 pour obtenir une explication plus détaillée de la force des recommandations du CCNI et de la catégorie de l'ensemble des données probantes.

Le CCNI continuera de surveiller les développements scientifiques liés aux vaccins contre le zona, y compris les études liées aux populations immunodéprimées, et mettra à jour ses recommandations à mesure que les données probantes évolueront.

VI.1 Recommandations relatives au processus décisionnel à l'échelle des programmes de santé publique

(C.-à-d. les provinces et territoires prenant des décisions concernant les programmes d'immunisation financés publiquement)

Au moment d'examiner ces recommandations et dans le cadre de la mise en œuvre du programme financé publiquement, les provinces et territoires peuvent tenir compte d'autres facteurs opérationnels locaux (p. ex., programmes d'immunisation actuels, ressources disponibles). En reconnaissant le fait qu'il existe des différences dans les contextes opérationnels à l'échelle nationale, les compétences provinciales et territoriales voudront peut-être se référer au Tableau 10 options de gestion présenté ci-dessous pour obtenir un sommaire des mérites relatifs aux cohortes des différents groupes d'âge de personnes vaccinées (p. ex., en ce qui concerne l'épidémiologie et le RCE) si l'établissement de l'ordre de priorité des programmes d'immunisation ciblés est requis pour la mise en œuvre.

VRZ : Recommandations relatives au processus décisionnel au niveau du programme de santé publique

1. Le CCNI recommande d'offrir le vaccin recombinant contre le zona aux populations de 50 ans et plus qui ne présentent pas de contre-indication. (Fortement recommandé par le CCNI)

Le CCNI conclut qu'il existe de bonnes données probantes pour recommander une immunisation (données probantes de catégorie A).

Résumé des données probantes et justification :

Le CCNI a tenu compte des divers facteurs liés aux vaccins contre le zona dont l'utilisation est actuellement autorisée au Canada (décrits dans le Tableau 9 des options de gestion). Le VVVCZ et le VRZ sont tous deux sûrs, immunogènes et efficaces pour prévenir le zona et la NPZ. Finalement, le CCNI estime qu'étant donné l'efficacité supérieure du VRZ chez les adultes de 50 ans et plus, le déclin minimal de la protection et le RCE lié à l'immunisation, il y a tout lieu de formuler une recommandation au niveau du programme de santé publique consistant à vacciner la population de 50 ans et plus. Ce groupe court un plus grand risque de contracter le zona et la NPZ et continuera probablement d'être protégé par le VRZ chez les personnes plus âgées au fur et à mesure que le risque de zona et de NPZ continuera de croître. Du point de vue du programme de santé publique, le VRZ s'est révélé plus rentable que le VVVCZ. Les programmes nécessiteront des stratégies (p. ex., éducation et rappels) afin d'assurer la l'adhésion au schéma posologique en deux doses du VRZ (puisque l'EV et la durée de la protection sont incertaines après seulement une dose) et d'offrir des services de consultations sur la réactogénicité du vaccin à court terme. Si, en raison des contraintes opérationnelles, l'ordre de priorité des programmes d'immunisation ciblés est requis pour la mise en œuvre, les compétences provinciales et territoriales voudront peut-être se référer au Tableau 10 des options de gestion présenté ci-dessous pour obtenir un sommaire des mérites relatifs aux cohortes des différents groupes d'âge de personnes vaccinées (p. ex., en ce qui concerne l'épidémiologie et le RCE).

2. Le CCNI recommande d'offrir le vaccin recombinant contre le zona aux populations de 50 ans et plus qui ont déjà reçu le vaccin à virus vivant contre le zona et qui ne présentent pas de contre-indication. (Fortement recommandé par le CCNI)

Le CCNI conclut qu'il existe de bonnes données probantes pour recommander une immunisation. (Données probantes de catégorie A)

2a. Chez les adultes de 50 ans et plus qui ont déjà reçu le VVVCZ le CCNI recommande d'envisager une revaccination par deux doses du VRZ au moins un an après l'administration du VVVCZ. (Recommandation discrétionnaire du CCNI)

Le CCNI conclut que les données probantes sont insuffisantes pour formuler une recommandation sur l'intervalle entre l'administration du VVVCZ et du VRZ. (Données probantes de catégorie I) Par conséquent cette recommandation repose sur l'opinion d'experts.

Résumé des données probantes et justification :

Les personnes ayant précédemment reçu le VVVCZ acquerront une protection supplémentaire après les deux doses du VRZ, étant donné l'EV plus élevée et durable dans tous les groupes d'âge. Une innocuité, une réactogénicité et une immunogénicité comparables ont été démontrées entre les personnes ayant précédemment reçu le VVVCZ et ceux ne l'ayant pas reçu. Pour les personnes qui ont reçu le VVVCZ, l'examen de l'intervalle entre son administration et celle du VRZ dépendra de l'âge de l'administration du VVVCZ (puisque l'EV diminue avec l'âge) et du temps écoulé depuis l'administration du VVVCZ (puisque l'efficacité diminue après la première année). Selon les données probantes limitées ci-dessus, le CCNI suggère une revaccination par l'administration de deux doses du VRZ au moins une année après l'administration du VVVCZ en raison du déclin rapide de l'efficacité de ce dernier après la période d'un an suivant l'immunisation. Bien que la seule étude publiée à ce jour examine l'immunisation effectuée avec le VRZ à la suite du VVVCZ utilisé à au moins 5 ans d'intervalle, il n'y a aucune raison de croire qu'un intervalle plus court serait nuisible.

3.Le CCNI recommande d'offrir le VRZ aux personnes de 50 ans et plus qui ont des antécédents de zona qui ne présentent pas de contre-indication. (Fortement recommandé par le CCNI)

Le CCNI conclut qu'il existe des données probantes passables pour recommander une immunisation. (Données probantes de catégorie B)

3a. Le CCNI recommande pour les populations de 50 ans et plus ayant déjà contracté le zona d'attendre au moins un an après leur épisode pour une vaccination par deux doses du VRZ. (Recommandation discrétionnaire du CCNI)

Le CCNI conclut que les données probantes sont insuffisantes pour recommander un intervalle entre un épisode antérieur de zona et l'administration du VRZ (Données probantes de catégorie I). Par conséquent, cette recommandation repose sur l'opinion d'experts.

Résumé des données probantes et justification :

Comme dans sa recommandation de 2014 sur le VVVCZ, le CCNI recommande une immunisation par le VRZ chez les personnes ayant connu un épisode de zona. Celles ayant connu un tel épisode courent toujours un risque de contracter le virus, les antécédents de zona n'étant pas fiables; par conséquent, la vaccination par le VRZ chez les personnes ayant déclaré des antécédents de zona pourrait être bénéfique. En outre, l'une des études n'a démontré aucune différence dans l'innocuité ou l'immunogénicité du VRZ chez les personnes ayant de tels antécédents. En l'absence de données probantes appuyant un intervalle approprié, le CCNI maintient sa suggestion d'attendre au moins un an après un épisode avant d'administrer le vaccin contre le zona. Aucune étude sur le VRZ chez les personnes ayant des antécédents de ZO n'a été effectuée.

VVVCZ : Recommandations relatives au processus décisionnel au niveau du programme de santé publique.

4. Le CCNI recommande d'envisager l'administration du VVVCZ aux populations immunocompétentes de 50 ans et plus qui ne présentent pas de contre-indication, lorsque le VRZ est contre-indiqué ou s'il n'est pas disponible. (Recommandation discrétionnaire du CCNI)

Le CCNI conclut qu'il existe de bonnes données probantes pour recommander une immunisation. (Données probantes de catégorie A)

Résumé des données probantes et justification :

Les autres recommandations concernant l'utilisation du VVVCZ dans la déclaration du CCNI de 2014 sur l'utilisation du vaccin contre le zona (Recommandations nos 3 à 5 et 9 concernant l'administration du VVVCZ chez les personnes ayant connu un épisode antérieur de zona ou de ZO, une dose de rappel, une administration concomitante avec le Pneu-P-23) sont toujours pertinentes, et sont disponibles sur la mise à jour sur l'utilisation du vaccin contre la zona.

VRZ par rapport au VVVCZ pour les personnes immunodéprimées : Recommandations relatives au processus décisionnel au niveau du programme de santé publique

5. Le CCNI recommande que d' envisager au cas par cas l'administration du VRZ (non le VVVCZ) pour les personnes immunodéprimées de 50 ans et plus. (Recommandation discrétionnaire du CCNI)

Le CCNI conclut que les données probantes sont insuffisantes à l'heure actuelle pour recommander l'immunisation (Données probantes de catégorie I). Par conséquent cette recommandation repose sur l'opinion d'experts.

Résumé des données probantes et justification :

Contrairement au VVVCZ, le VRZ n'est pas contre-indiqué chez les personnes immunodéprimées. Compte tenu du fardeau de la maladie associé au zona chez les sujets immunodéprimés et les directives générales sur l'utilisation de vaccins inactivés par rapport aux vaccins à virus vivant atténués dans ce groupe (résumées ci-dessus), le CCNI estime que les avantages d'envisager l'administration du VRZ (plutôt que le VVVCZ) chez ces personnes sont plus importants que les risques potentiels à l'heure actuelle.

Le CCNI surveillera les données probantes au fur et à mesure de leur évolution et réévaluera ses recommandations au niveau individuel et du programme de santé publique concernant les personnes et les groupes immunodéprimés dès que les données probantes des essais continus (dans différents groupes de personnes immunodéprimées de 18 ans et plus impliquant des calendriers différents de 2 et 3 doses) seront disponibles.

VI.2 Recommandations pour le processus décisionnel à l'échelle individuelle

(C.-à-d. les personnes souhaitant prévenir le zona ou les cliniciens qui souhaitent conseiller à certains patients de se protéger du zona au moyen de vaccins qui ne sont peut-être pas actuellement offerts dans le cadre des programmes d'immunisation de santé publique.)

VRZ : Recommandations relatives au processus décisionnel au niveau individuel

1. Le CCNI recommande d'offrir le VRZ aux personnes de 50 ans et plus qui ne présentent pas de contre-indication. (Fortement recommandé par le CCNI)

Le CCNI est conclusion qu'il existe de bonnes données probantes pour recommander une immunisation. (Données probantes de catégorie A)

Résumé des données probantes et justification :

(Voir les points présentés à la Recommandation no 1 ci-dessus concernant le processus décisionnel au niveau du programme de santé publique.)

Finalement, le CCNI estime que l'efficacité supérieure du VRZ chez les adultes de 50 ans et plus ainsi que le déclin minimal de la protection appuient une recommandation au niveau individuel consistant à vacciner les personnes de 50 ans et plus, qui courent un plus grand risque de contracter le zona et la NPZ et continueront probablement d'être protégées par le VRZ lorsqu'elles seront plus âgées alors que le risque de zona et de NPZ continue de croître. D'un point de vue individuel, les personnes souhaitant prévenir le zona ou les cliniciens conseillant les patients devraient passer en revue les points de décision décrits dans le Tableau 9 des options de gestion au moment de prendre une décision, en plus de tenir compte du coût individuel du VRZ par rapport au VVVCZ. Les personnes devraient se préparer à suivre une administration de deux doses pour le VRZ (puisqu'on ne connaît pas l'EV et la durée de la protection après seulement une dose) et comprendre qu'il est possible qu'elles subissent une plus grande réactogénicité à court terme en raison du VRZ. Le Tableau 10 des options de gestion décrit les mérites relatifs à la vaccination avec le VRZ à différents âges, principalement du point de vue du système de soins de santé.

2. Le CCNI recommande que le VRZ soit offert aux personnes de 50 ans et plus qui ont déjà reçu le VVVCZ et qui ne présentent pas de contre-indication. (Fortement recommandé par le CCNI)

Le CCNI conclut qu'il existe de bonnes données probantes pour recommander une immunisation. (Données probantes de catégorie A)

2a. Le CCNI recommande pour les adultes de 50 ans et plus qui ont déjà reçu le VVVCZ d'attendre un intervalle d'au moins un an avant une revaccination par deux doses du VRZ. (Recommandation discrétionnaire du CCNI)

Le CCNI conclut que les données probantes sont insuffisantes pour recommander un intervalle entre le VVVCZ et le VRZ (Données probantes de catégorie I). Par conséquent, cette recommandation repose sur l'opinion d'experts.

Résumé des données probantes et justification :

(Voir les points présentés aux Recommandations nos 2 et 2a ci-dessus concernant le processus décisionnel au niveau du programme de santé publique.)

Les personnes ayant déjà reçu le VVVCZ acquerront une protection supplémentaire après les deux doses du VRZ, étant donné l'EV plus élevée et durable dans tous les groupes d'âge. Une innocuité, une réactogénicité et une immunogénicité comparables ont été démontrées entre les personnes ayant déjà reçu le VVVCZ et ceux ne l'ayant pas reçu. Pour les personnes qui ont déjà reçu le VVVCZ, l'examen de l'intervalle entre son administration et celle du VRZ dépendra de l'âge de vaccination par le VVVCZ (puisque l'EV diminue avec l'âge) et du temps écoulé depuis l'administration du VVVCZ (puisque l'efficacité diminue après la première année). Selon les données probantes limitées résumées ci-dessus, le CCNI suggère la revaccination par l'administration de deux doses du VRZ au moins une année après l'administration du VVVCZ, en raison du déclin rapide de l'efficacité de ce dernier après la première année. Bien que la seule étude publiée à ce jour examine l'immunisation effectuée avec le VRZ à la suite du VVVCZ utilisé à un intervalle d'au moins 5 ans, il n'y a aucune raison de croire qu'un intervalle plus court serait nuisible.

3.Le CCNI recommande que le VRZ soit offert aux personnes de 50 ans et plus ayant des antécédents de zona et qui ne présentent pas de contre-indication. (Fortement recommandé par le CCNI)

Le CCNI conclut qu'il existe des données probantes passables pour recommander une immunisation. (Données probantes de catégorie B)

3a. Le CCNI recommande pour les adultes de 50 ans et plus ayant des antécédants de zona d'attendre un intervalle d'au moins un an avant unevaccination par deux doses du VRZ. (Recommandation discrétionnaire du CCNI)

Le CCNI conclut que les données probantes sont insuffisantes pour recommander un intervalle entre un épisode antérieur de zona et l'administration du VRZ (Données probantes de catégorie I). Par conséquent, cette recommandation repose sur l'opinion d'experts.

Résumé des données probantes et justification :

(Voir les points présentés aux Recommandations nos 3 et 3a ci-dessus concernant le processus décisionnel au niveau du programme de santé publique.)

La vaccination contre le zona demeure bénéfique pour les personnes ayant rapporté des antécédents de zona, puisqu'elles courent un risque de contracter de nouveau la maladie. En outre, l'une des études n'a démontré aucune différence dans l'innocuité ou l'immunogénicité du VRZ chez les personnes ayant des antécédents de zona. En l'absence de données probantes appuyant un intervalle approprié, le CCNI maintient sa suggestion consistant à attendre au moins un an après l'épisode de zona avant d'administrer le vaccin contre le zona.

VVVCZ : Recommandations relatives au processus décisionnel au niveau individuel

4. Le CCNI recommande d'envisager l'administration du VVVCZ aux personnes immunocompétentes de 50 ans et plus qui ne présentent pas de contre-indication, lorsque le VRZ est contre-indiqué ou s'il n'est pas disponible. (Recommandation discrétionnaire du CCNI)

Le CCNI qu'il existe de bonnes données probantes pour recommander une immunisation. (Données probantes de catégorie A)

Résumé des données probantes et justification :

(Voir les points présentés à la Recommandation no 4 ci-dessus concernant le processus décisionnel au niveau du programme de santé publique.)

On peut envisager l'administration du VVVCZ aux sujets pour qui le VRZ est contre-indiqué ou non disponible, ou aux personnes qui préfèrent ce vaccin au VRZ après avoir examiné les points de décision décrits dans le Tableau 9 des options de gestion (p. ex., les personnes qui ne termineront pas l'administration des deux doses du VRZ ou pour qui le VRZ est trop coûteux). Le VVVCZ est autorisé au Canada depuis 2008, et son utilisation s'est révélée sûre, immunogénique et efficace. Toutefois, selon les données probantes comparatives sur l'efficacité et la durée de protection supérieures contre le zona avec le VRZ récemment autorisé, en particulier chez les groupes de personnes plus âgées pour qui le risque d'être atteintes du zona ou de la NPZ est supérieur, la recommandation du CCNI en ce qui concerne le VVVCZ est « discrétionnaire » (voir le Tableau 11 pour une description de la force des recommandations du CCNI).

Les autres recommandations sur l'utilisation du VVVCZ présentées dans la déclaration de 2014 du CCNI concernant l'utilisation du vaccin contre le zona (Recommandations nos 3 à 5 et 9 sur l'administration du VVVCZ chez les personnes ayant connu un épisode antérieur de zona ou de ZO, une dose de rappel, une administration concomitante du Pneu-P-23) sont toujours pertinentes et sont disponibles sur la mise à jour sur l'utilisation du vaccin contre la zona.

VRZ par rapport au VVVCZ pour les personnes immunodéprimées : Recommandations relatives au processus décisionnel au niveau individuel

5.Le CCNI recommande d'envisager au cas par cas l'administration du VRZ (et non le VVVCZ) chez les personnes immunodéprimées de 50 ans et plus selon une évaluation individuelle des avantages par rapport aux risques. (Recommandation discrétionnaire du CCNI)

Le CCNI conclut que les données probantes sont insuffisantes actuellement pour recommander une immunisation (données probantes de catégorie I). Par conséquent cette recommandation repose sur l'opinion d'experts.

(Voir les points de la Recommandation no 5 ci-dessus concernant le processus décisionnel au niveau du programme de santé publique.)

Le VVVCZ est contre-indiqué chez les personnes immunodéprimées, mais le VRZ ne l'est pas. Selon le fardeau de la maladie associée au zona chez les sujets immunodéprimés et les directives générales sur l'utilisation de vaccins inactivés par rapport aux vaccins à virus vivant chez les personnes immunodéprimées (résumées ci-dessus), le CCNI estime que les avantages d'envisager l'administration du VRZ (par rapport au VVVCZ) chez les personnes immunodéprimées au cas par cas sont plus importants que les risques à l'heure actuelle.

Le CCNI surveillera les données probantes au fur et à mesure de leur évolution et réévaluera ses recommandations au niveau individuel et au niveau du programme de santé publique concernant les personnes et les groupes immunodéprimés dès que les données probantes des essais continus (dans différents groupes de personnes immunodéprimées de 18 ans et plus impliquant des calendriers différents de 2 et 3 doses) seront disponibles.

VI.3 Options de gestion

L'utilisation de deux vaccins est maintenant autorisée au Canada pour prévenir le zona chez les personnes de 50 ans et plus. Le choix de l'option du vaccin préférable dépend des principaux facteurs associés à chacun et d'une comparaison des mérites relatifs respectifs, tels qu'ils sont résumés dans le Tableau 9 ci-dessous.

Tableau 9 des options de gestion : Comparer les vaccins contre le zona dont l'utilisation est autorisée au Canada
Options
VVVCZ par rapport au VRZ
Facteurs à prendre en compte Points de décision
1. VVVCZ

Efficacité contre le zona (EV [IC de 95 %])
Selon les données des essais cliniques :

  • De 50 à 59 ans : 69,8 % [de 54,1 à 80,6]Note a
  • De 60 à 69 ans : 63,9 % [de 55,5 à 70,9]
  • ≥70 ans et plus : 37,6 % [de 25,0 à 48,1]Note bNote c
  • ≥80 ans : 18 % [de 29 à 48]Note b

Efficacité contre la NPZ (EV [IC de 95 %])
Selon les données des essais cliniques :

  • De 60 à 69 ans : 65,7 % [de 20,4 à 86,7]
  • ≥70 ans : 66,8 % [de 43,3 à 81,3 %]Note c

– EV contre le zona : 51 % chez ≥60 ans; diminue avec l'âge suivant l'administration du vaccin.
– EV contre la NPZ : 67 % chez les ≥60 ans.

Durée de la protection contre le zona
– L'EV chute après la première année suivant la vaccination (de 15 % à 25 %).
– EV <35 % d'ici la 6e année suivant la vaccination.
– EV négligeable d'ici la 10e année suivant la vaccination.

Efficacité contre le zona [IC de 95 %]
– Les données canadiennes obtenues auprès des ≥50 ans révèlent que l'efficacité diminue de 50 % [de 44,71 % à 54,83 %] un an après la vaccination à 14 % [de 20,99 % à 38,88 %] 5 ans après la vaccinationNote d

Immunogénicité
– Démontrée jusqu'à 3 ans suivant la vaccination.
– La réponse immunitaire observée chez les personnes de 50 à 59 ans semble plus solide que chez les sujets de plus de 60 ansNote e

Innocuité
EIG : Aucune différence significative observée entre les personnes à qui l'on a administré le vaccin et celles ayant reçu un placebo dans le cadre de huit ECR comprenant 36 868 participants; EIGs liés aux vaccins rapportés chez 0 % à 8 % des personnes ayant reçu le vaccin.
– Les EI les plus courants observés dans les trois essais cliniques étaient les réactions au point d'injection (48 % des personnes à qui l'on a administré le vaccin par rapport à 17 % des personnes ayant reçu un placebo); dans 4 études, de 0 à 4 % des sujets vaccinés ont éprouvé des réactions de modérés à graves (catégorie 3) au point d'injection.
– La souche du VVVCZ aurait à quelques rares occasions causé le zona et entraîné une éruption cutanée chez les sujets immunocompétents.
– Le VVVCZ est un vaccin à virus vivant et comprend donc un risque théorique de transmission des personnes vaccinées aux personnes susceptibles (bien qu'aucun cas n'ait été signalé).
– Contre-indiqué dans les populations immunodéprimées, à l'exception des personnes qui ont besoin de faibles doses d'immunosuppresseurs (p. ex., méthrotrexate, Imuran) et dans les cas peu avancés et bien contrôlés de VIH.

Économie
– Comparativement à la non-vaccination, le VVVCZ (pour le scénario de référence -- personnes de 65 ans) comporte un RCED médian variant de 7 673 $ à 37 249 $ par AVAQ avec des coûts différents pour les vaccins.

Faisabilité et acceptabilité
– Stable au réfrigérateur
– Administration d'une seule dose
– Le VVVCZ est utilisé de par le monde depuis une décennie.

– L'utilisation du VVVCZ est autorisée au Canada et ailleurs (p. ex., É.-U., Europe et R.-U.) depuis plus de 10 ans, et les recommandations du CCNI sur son utilisation sont en place depuis 2010. L'utilisation du VRZ a récemment été autorisée au Canada et aux É.-U., soit en octobre 2017.

Épidémiologie
– L'âge est le principal facteur de risque du développement du zona et de la NPZ. L'incidence augmente considérablement chez les personnes de 50 ans et plus.

Efficacité
– Les estimations de l'efficacité du VRZ contre le zona et la NPZ sont supérieures au VVVCZ dans tous les groupes d'âge examinés, en particulier chez les personnes de ≥70 ans.
– L'EV contre le zona diminue avec l'âge suivant l'administration du VVVCZ (51 % chez les personnes de ≥60 ans et 38 % chez les personnes de ≥70 ans).
– L'EV du VVVCZ contre la NPZ est plus élevée que contre le zona, et est environ la même en ce qui concerne le VRZ.

Durée de la protection
– Un déclin de la protection contre le zona semble se produire à un taux inférieur pour le VRZ par rapport au VVVCZ au cours des 4 premières années suivant la vaccination.
– Les données sur l'EV dans le monde réel révèlent une protection incertaine après 5 ans suivant l'administration du VVVCZ; l'EV du VRZ dans le monde réel n'est pas encore connue.

Inconnus
– EV et déclin après seulement une dose du VRZ
– EV du VRZ après 4 ans
– Déclin de l'EV contre la NPZ au fil du temps

Immunogénicité
– Le VVVCZ et le VRZ sont tous deux immunogéniques.
– La réponse immunitaire est plus importante chez les personnes de 50 à 59 ans en ce qui concerne le VVVCZ, mais est la même dans tous les groupes d'âge de plus de 50 ans en ce qui concerne le VRZ.
L'immunogénicité a été démontrée jusqu'à 9 ans suivant la vaccination avec le VRZ, comparativement à 3 ans après la vaccination avec le VVVCZ.

Inconnus
– Corrélation observée concernant la protection.

Innocuité
– Les deux vaccins sont sûrs pour les personnes immunocompétentes.
– Le VRZ utilise un nouvel adjuvant et est plus réactogénique que le VVVCZ, menant à plus de réactions de catégorie 3 (suffisamment graves pour empêcher de mener des activités normales) suivant la vaccination.
– Le VVVCZ est un vaccin à virus vivant atténué pouvant causer le zona dans de rares situations, et a été signalé comme une source de VVZ lié au vaccin dans un faible nombre de cas.
– Le VVVCZ est contre-indiqué chez les personnes immunodéprimées, pour qui l'incidence du zona est plus élevée.

Inconnus
– L'adjuvant dans le VRZ est nouveau, on ne dispose donc pas de données à long terme.
– D'autres études s'imposent quant à l'utilisation des vaccins contre le zona chez les personnes ayant des antécédents de ZO.

Économie
Selon l'analyse coût-utilité :
– Les deux vaccins contre le zona offrent un bon RCE par rapport à la non-vaccination pour les personnes de 50 ans et plus.
– Le VRZ offre un meilleur RCE que le VVVCZ.
– La dose supplémentaire requise pour le calendrier d'immunisation du VRZ engendrera des coûts administratifs supplémentaires.
– La réactogénicité accrue du VRZ peut entraîner une utilisation plus grande des ressources en soins de santé.

Faisabilité et acceptabilité
– L'administration du VRZ comprend deux doses, tandis que celle du VVVCZ comprend une seule dose. La réactogénicité accrue du VRZ peut influer sur adhésion à la seconde dose. Il faudrait examiner des façons d'améliorer l'adhésionet l'acceptabilité de la deuxième dose du VRZ, ainsi que les coûts opérationnels supplémentaires associés à l'administration de la deuxième dose. 
– Le VVVCZ est utilisé partout dans le monde depuis plus longtemps que le VRZ. L'expérience du VRZ et de l'adjuvant ASO1B dans le monde réel est limitée, ce qui peut nuire à son acceptabilité.

Inconnus
– On ne sait pas ce que pourrait être l'adhésion à un calendrier de vaccination complet de deux doses pour le VRZ chez les personnes de ≥50 ans.

2. VRZ

Efficacité contre le zona (EV [IC de 95 %])
(Selon deux ECR importantsen troisième phase)

  • De 50 à 59 ans : 96,6 % [de 89,6 à 99,3]
  • De 60 à 69 ans : 97,4 % [de 90,1 à 99,7]
  • De 70 à 79 ans : 91,3,0 % [de 86,0à 94,49]
  • ≥80 ans : 91,4 % [de 80,2 à 97,0]Note fNote g

Efficacité contre la NPZ (EV [IC de 95 %])
(Selon un important ECR en troisième phase)

  • ≥50 ans : 91,2 [de 77,9 à 97,7]
  • ≥70 ans : 88,8 % [de 68,7 à 97,1]Note g

Durée de la protection contre le zona
(Selon un important ECR en troisième phase)
– Déclin minimal d'EV pour les 4 années suivant la vaccination (≥85 % pendant toutes les 4 années).

Immunogénicité
– Démontrée jusqu'à 9 ans après la vaccination, avec une augmentation trois fois supérieure à la réponse des cellules T CD4+ au-delà des valeurs de référence. 
– Semblable chez tous les adultes de plus de 50 ans.

Innocuité
– L'adjuvant ASO1B dans le VRZ entraîne une réponse cellulaire élevée, ce qui est important relativement au zona en raison de l'incidence accrue associée à l'immunité cellulaire réduite; toutefois, cela entraîne une plus grande réactogénicité.

(Les données suivantes reposent sur deux ECR importants en phase 3 et d'autres études plus petites.)Note fNote g
– Réactions de catégorie 3 (suffisamment graves pour empêcher de mener des activités normales), plus généralement rapportées chez les personnes à qui l'on a administré le vaccin par rapport à celles ayant reçu un placebo (16,5 % par rapport à 3,1 %), d'une durée de 1 à 2 jours.
– Les réactions au point d'injection de catégorie 3 sont plus souvent rapportées chez les personnes à qui l'on a administré le vaccin par rapport à celles ayant reçu un placebo (9,4 % par rapport à 0,3 %).
– Les réactions systémiques de catégorie 3 sont plus souvent rapportées chez les personnes à qui l'on a administré le vaccin par rapport à celles ayant reçu un placebo (10,8 % par rapport à 2,4 %).
– Aucune différence significative rapportée dans les EIGs chez les personnes à qui l'on a administré le vaccin par rapport à celles ayant reçu un placebo (12,6 % par rapport à 13 %).

– Lors des essais cliniques, les réactions à la dose 1 n'ont pas fortement prédites les réactions à la dose 2.

Rentabilité
– En comparaison à l'utilisation d'aucun vaccin, le VRZ (pour le scénario de référence – personnes de 65 ans) offre un RCED médian variant de la réalisation d'économies à 6 356 $ par AVAQ avec des coûts différents pour les vaccins.
Questions liées à la faisabilité et à l'acceptabilité
– Stable au réfrigérateur.

– Deux doses requises (un essai clinique en deuxième phase 2 chez les adultes ≥60 ans a révélé que les deux doses entraînaient une réponse immunitaire plus élevée qu'une seule dose)Note h
– Réactogénicité plus élevée que le VVVCZ
Note a

Schmader KE, Oxman MN, Levin MJ, Johnson G, Zhang JH, Betts R, et al. Persistence of the efficacy of zoster vaccine in the shingles prevention study and the short-term persistence substudy. Clin Infect Dis. 2012;55(10):1320-8.

Return to Note a referrer

Note b

Oxman MN, Levin MJ, Arbeit RD, Barry P, Beisel C, Boardman KD, et al. Vaccination against herpes zoster and postherpetic neuralgia. J Infect Dis. 2008;197(SUPPL. 2):S228-36.

Return to Note b referrer

Note c

Oxman MN, Levin MJ, Johnson GR, Schmader KE, Straus SE, Gelb LD, et al. A vaccine to prevent herpes zoster and postherpetic neuralgia in older adults. New Engl J Med. 2005;352(22):2271,2284+2365.

Return to Note c referrer

Note d

McDonald BM, Dover DC, Simmonds KA, Bell CA, Svenson LW, Russell ML. The effectiveness of shingles vaccine among Albertans aged 50 years or older: A retrospective cohort study. Vaccine. 2017;35(50):6984-9.

Return to Note d referrer

Note e

Sutradhar SC, Wang WWB, Schlienger K, Stek JE, Chan JXSF, Silber JL. Comparison of the levels of immunogenicity and safety of zostavax in adults 50 to 59 years old and in adults 60 years old or older. Clin Vaccine Immunol. 2009;16(5):646-52.

Return to Note e referrer

Note f

Lal H., Cunningham A.L., Godeaux O., Chlibek R., DiezDomingo J., Hwang S.J., et al. Efficacy of an adjuvanted herpes zoster subunit vaccine in older adults. N Engl J Med. 2015 28 May 2015;372(22):2087-96.

Return to Note f referrer

Note g

Lal H., Cunningham A.L., Kovac M, Chlibek R, Hwang S-, Díez-Domingo J, et al. Efficacy of the herpes zoster subunit vaccine in adults 70 years of age or older. New Engl J Med. 2016;375(11):1019-32.

Return to Note g referrer

Note h

Chlibek R., Smetana J., Pauksens K., Rombo L., Van den Hoek J.A.R., Richardus J.H., et al. Safety and immunogenicity of three different formulations of an adjuvanted varicella-zoster virus subunit candidate vaccine in older adults: A phase II, randomized, controlled study. Vaccine. 2014 26 Mar 2014;32(15):1745-53.

Return to Note h referrer

Détails de la page

Date de modification :