Notes d'allocution pour l'honorable Marc Garneau, ministre des Transports, à l’occasion du World Strategic Forum (Forum stratégique mondial)

Discours

Miami (Floride)
Le 20 avril 2017

La version prononcée fait foi

Bonjour à tous.

Je suis fier d’être ici, à Miami, à l’occasion d’un forum aussi important avec d’aussi grands leaders.

Les thèmes d’aujourd’hui – l’énergie, l’infrastructure et le développement durable – relèvent justement de ma compétence et sont les principales priorités du gouvernement du Canada.

Nous pouvons tous nous entendre pour dire, d’entrée de jeu, que le développement doit absolument être durable.

Certains d’entre vous savent sûrement que j’ai eu le privilège de voyager dans l’espace dans ma carrière précédente.

Mon expérience m’a donné un point de vue unique sur ce que nous faisons ici sur Terre.

De l’espace, on voit la beauté et l’unité extraordinaires de la Terre. Il n’y a aucune frontière.

Les lignes géopolitiques qui nous divisent si souvent n’existent pas. Tout ce qu’on voit, c’est notre belle planète bleue.

Nous venons tous de différents pays et comprenons tous aujourd’hui la fragilité de cette planète.

Nos pays, individuellement et collectivement, ont indiqué que nous devions trouver une nouvelle voie à suivre, une voie qui permettra à la science et à la technologie de faire progresser nos économies sans compromettre l’environnement que nous habitons tous.

Et c’est particulièrement important pour moi et mon gouvernement.

Nous reconnaissons maintenant que nos ressources ne sont pas inépuisables et que l’environnement ne peut pas nécessairement se renouveler sans notre aide.

Nous devons penser à l’avenir et prévoir les besoins. Nous devons relever les défis avant qu’ils ne deviennent des crises.

Pensons à l’infrastructure.

La plupart de nos infrastructures sont désuètes et surchargées. Pour arriver au développement durable, nous devrons faire des investissements considérables.

Et puisque certains types d’infrastructure ne peuvent être créés que par les gouvernements, ce sont eux qui devront en prendre l’initiative.

Une bonne infrastructure peut appuyer la croissance commerciale et économique.

Une bonne infrastructure peut aussi protéger notre environnement.

La croissance économique et la protection de l’environnement peuvent et doivent absolument coexister.

Le réseau de transport du Canada, comme ceux de partout dans le monde, est essentiel à notre économie. Il permet aux personnes et aux marchandises de voyager au pays et à l’étranger.

Toutefois, le transport des gens et l’expédition des produits à l’étranger doivent être effectués de manière efficace et avec précaution pour garder l’équilibre entre la croissance et la protection de l’environnement.

Le transport représente environ un quart des émissions de gaz à effet de serre au Canada. Mon ministère fait donc de grands efforts pour trouver des options plus propres et plus vertes dans l’ensemble des modes de transport.

Par exemple, nous envisageons des investissements importants dans le transport en commun; des exigences en matière de réduction des émissions dans divers modes de transport; l’utilisation de carburants renouvelables de remplacement; et l’intégration de véhicules autonomes et connectés plus écoénergétiques.

Le gouvernement du Canada s’est engagé à investir dans notre secteur des transports pour qu’il soit plus propre, plus efficace et plus écoresponsable.

Et le gouvernement a rempli cet engagement en lançant le Plan de protection des océans en novembre 2016.

Ce système de sécurité maritime, qui figure parmi les meilleurs au monde, répond aux besoins uniques de notre pays. Il faut dire que le littoral du Canada est l’un des plus longs du monde. Nos trois côtes sont des éléments emblématiques de notre identité nationale qui contribuent aux gagne-pains de nombreuses collectivités côtières.

Le Plan de protection des océans vise à ce que nos côtes soient protégées d’une manière moderne qui permette d’intégrer la durabilité environnementale, le commerce sécuritaire et responsable, et la collaboration avec les collectivités côtières et autochtones.

Maintenant, j’aimerais parler brièvement de l’approche du Canada en matière de renouvellement d’infrastructure et montrer son importance à la réalisation de nos objectifs environnementaux ambitieux.

Les grands projets d’infrastructure nécessitent temps et argent.

Le gouvernement du Canada a choisi d’adopter une vision à long terme du développement de notre infrastructure.

Nous savons que des investissements dans l’infrastructure rendront notre pays plus concurrentiel sur le plan économique et créeront plus d’emploi pour la classe moyenne.

Nous savons que des investissements dans l’infrastructure permettront également de protéger et de préserver notre environnement et d’améliorer notre qualité de vie.

C’est pourquoi nous avons adopté un plan stratégique à long terme visant à renforcer notre pays.

Nous prévoyons alors investir plus de 134 milliards de dollars américains (180 milliards de dollars canadiens) dans l’infrastructure sur 12 ans.

Cet engagement financier du gouvernement canadien dépasse les milliards de dollars d’investissement des autres ordres de gouvernement et du secteur privé.

En passant, le marché de l’approvisionnement public au Canada, dont la valeur s’élevait à plus de 10 milliards de dollars américains en 2015, est ouvert aux fournisseurs des États-Unis. L’accès au marché canadien a permis aux fournisseurs américains, comme North American Steel, Microsoft, Anchor QEA, 3M Cogent, Perceptics, Rapiscan System, Norseman Structures et bien d’autres, d’obtenir d’importants contrats canadiens.

Mais où ira cet argent?

Le Canada est un grand pays, en fait, le deuxième sur Terre en étendue. Il compte plus de 44 000 kilomètres de voies ferroviaires et plus de 1,3 million de kilomètres de routes publiques.

Nous avons un large éventail de besoins : l’exploitation des ressources, le transport en commun, l’infrastructure urbaine, des postes frontaliers simplifiés et l’infrastructure côtière pour le commerce maritime.

Tous ces besoins sont importants partout au pays, à différents degrés. Le Canada est une nation commerçante qui doit transporter des marchandises sur de longues distances pour se rendre aux marchés internationaux.

Dans le secteur des transports, nous investirons dans des projets d’infrastructure qui permettent d’assurer le transport efficace et fiable des gens et des marchandises, et ce, à l’aide de portes d’entrée et de corridors commerciaux qui s’étendent sur la vaste superficie de notre pays.

Les relations commerciales accrues du Canada imposent une pression croissante sur nos réseaux de transport et chaînes d’approvisionnement. Il faut donc privilégier l’efficacité et la fiabilité.

L’efficacité est essentielle parce que l’économie moderne exige que les produits se rendent à leur destination moyennant le coût le plus faible possible.

La fiabilité est essentielle parce que les retards et les interruptions qui découlent des goulots d’étranglement et de la congestion nuisent à notre réputation et font que nos clients vont voir ailleurs pour obtenir leurs produits. Et nous savons que les choix ne manquent pas.

C’est pourquoi le budget de 2017 du gouvernement du Canada propose un nouveau Fonds national des corridors commerciaux.

Ce fonds a pour but de remédier aux problèmes urgents de contraintes de capacité et aux goulots d’étranglement aux principaux ports d’entrée, et de relier l’infrastructure ferroviaire et routière.

Voici un exemple qui permet de mesurer l’aspect essentiel des corridors commerciaux.

Trente mille camions et deux milliards de dollars en échanges commerciaux se déplacent chaque jour entre le Canada et les États‑Unis. Et plus d’un quart de ces échanges se déplacent entre Windsor et Détroit. C’est là que se trouve le poste frontalier terrestre le plus passant au Canada. Imaginez maintenant s’il y avait un problème!

Soyons clairs à ce sujet : toutes les mesures qui créent des obstacles à la frontière et qui nuisent au commerce entraîneront plus de paperasse et de réglementation inutile et, en fin de compte, des coûts plus élevés pour les entreprises américaines. Cela pourrait retarder la réalisation de projets, ce qui entraînerait la perte d’emplois et d’occasions pour les travailleurs américains.

J’ai rencontré récemment la nouvelle secrétaire aux Transports des États‑Unis, Elaine Chao, qui est également chargée de l’infrastructure.

Je lui ai souligné à quel point nous apprécions notre relation commerciale avec les États‑Unis, et nous avons discuté de l’importance des corridors commerciaux, comme celui de Windsor‑Détroit.

J’ai déjà expliqué ce que nous ferons en tant que gouvernement. Maintenant, accordez‑moi quelques minutes pour parler du « comment ».

Il y aura toujours des projets d’infrastructure qui ne peuvent être réalisés que par les gouvernements, et ce, uniquement à l’aide de fonds publics. Nous acceptons cette responsabilité.

Dans l’avenir, une grande partie de notre financement en matière d’infrastructure sera octroyée à l’aide d’apports publics, de partages des coûts avec d’autres ordres de gouvernement et du secteur privé.

Toutefois, il existe des projets qui comportent un potentiel pour une participation accrue du secteur privé.

Les modèles traditionnels de partenariats entre les secteurs public et privé se sont avérés très efficaces au cours des années.

Nous croyons également qu’il s’agit d’une occasion pour le gouvernement fédéral d’obtenir un investissement plus important de la part du secteur privé dans l’infrastructure sous forme de prêts, de garanties de prêts et de participation au capital social.

À cette fin, notre gouvernement met actuellement en place la Banque de l’infrastructure du Canada.

La Banque facilitera la tâche aux provinces, aux territoires et aux municipalités du Canada qui souhaitent entreprendre de grands projets de transformation de l’infrastructure.

En utilisant des fonds privés pour réaliser ces nouveaux grands projets, nous libérerons les fonds publics pour concrétiser plus de projets d’infrastructure publique.

De nombreux projets d’infrastructure n’auront pas besoin de recourir à la Banque pour obtenir un financement. Et nous ne l’imposerons pas non plus à nos partenaires. Il s’agit simplement d’un autre outil à leur disposition.

Une grande partie du travail que nous réalisons relativement à l’énergie, à l’infrastructure et au développement durable comporte une collaboration avec les États‑Unis. Notre relation avec les États‑Unis nous est très importante, à tous les niveaux.

En fait, le Canada et les États‑Unis jouissent de la relation la plus longue, la plus paisible et la plus avantageuse qui soit entre deux pays du monde.

Notre amitié est fondée sur une histoire, une culture, un environnement et des valeurs en commun.

Nos économies sont aussi étroitement liées.

En 2016, le commerce bilatéral total a atteint 635 milliards de dollars américains. Autrement dit, près de deux milliards de dollars américains en biens et services ont traversé les frontières chaque jour.

Le Canada est de loin le plus gros client des États‑Unis.

En 2016, les Canadiens ont importé des États‑Unis des biens et services d’une valeur de 322 milliards de dollars.

De plus, chaque dollar que le Canada exporte aux États‑Unis correspond en moyenne à des intrants américains d’une valeur de 25 cents. Par conséquent, lorsque vous achetez des produits canadiens, vous achetez aussi des produits américains par le fait même!

En 2016, le Canada a acheté plus de biens et services des États‑Unis que la Chine, le Japon, le Mexique et le Royaume‑Uni.

Le Canada est le fournisseur le plus important de toutes les formes d’énergie aux États‑Unis. Nos pipelines pétroliers et gaziers, et nos réseaux électriques sont très bien intégrés.

En ce sens, le Canada joue un rôle important dans la sécurité énergétique des États‑Unis et dans l’atteinte de l’indépendance énergétique de l’Amérique du Nord.

La relation canado-américaine en matière d’énergie crée des centaines de milliers d’emplois dans les deux pays, et des milliers d’entreprises américaines approvisionnent l’industrie de l’énergie du Canada. Nos deux pays ont un intérêt commun pour l’énergie renouvelable.

En 2015, près d’un tiers d’un billion de dollars a été investi à l’échelle mondiale dans l’énergie renouvelable. C’est presque 50 % de plus que le montant investi dans l’énergie provenant des combustibles fossiles.

Aux États‑Unis, il y a eu une croissance sans précédent d’installations solaires en 2016, ce qui fait de l’énergie solaire la première source en nouvelle capacité électrique aux États‑Unis.

Et, au Canada, plus de 33 milliards de dollars américains ont été engagés dans des projets d’énergie renouvelable au cours des cinq dernières années.

Je suis très heureux que le Canada et les États‑Unis aient conclu plus de 150 accords bilatéraux entre gouvernements fédéraux, provinces et États concernant la protection de l’environnement.

Et nos deux pays continueront de renforcer l’étroite collaboration qui les unit depuis des décennies sur les questions touchant l’environnement.

En conclusion, quand il est question d’infrastructure, les gouvernements doivent penser à l’avenir et prévoir les besoins, plutôt que de simplement corriger les lacunes.

Nous devons relever les défis avant qu’ils ne deviennent des crises.

Nous devons créer dès maintenant une infrastructure pour un avenir durable.

Je suis donc très heureux que vous vous soyez rassemblés ici pour discuter de ces questions d’actualité très importantes et très pertinentes... Et j’ai hâte d’entendre les idées qui feront leur chemin au cours du forum.

Merci.

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