Mot d’ouverture de Lucie Tedesco, séminaire sur le système bancaire ouvert : nouveautés, répercussions et défis 

Le 8 novembre, 2018
Brasilia, Brésil

La texte prononcé fait foi

Bonjour. C’est un plaisir d’être ici aujourd’hui avec la Banque centrale du Brésil pour co-animer le séminaire d’aujourd’hui : Système bancaire ouvert : nouveautés, répercussions et défis. 

Le  << International Financial Consumer Protection Organisation – FinCoNet – >> a une très agréable tradition de conclure son assemblée générale annuelle de façon à ce que les membres participent à une session comme celle-ci, portant sur un développement important dans le secteur des services financiers. En plus de nous donner, à moi et à mes collègues de FinCoNet, une raison de prolonger notre séjour dans la magnifique ville de Brasilia, le séminaire d’aujourd’hui est une occasion inestimable d’améliorer nos connaissances et de faire partie d’un vaste public multidisciplinaire.

C’est donc dans ce contexte que je veux prononcer tout d’abord quelques mots au sujet de FinCoNet. Cet organisme compte 24 autorités de surveillance de la protection des consommateurs de produits et de services financiers de partout dans le monde, et ce nombre est croissant. Il sert de forum pour de la recherche, des discussions et l’échange d’information. Nos membres travaillent à l’amélioration de la protection des consommateurs et au renforcement de la confiance de ces derniers, en faisant la promotion de normes et de pratiques de supervision efficaces. Nous contribuons ainsi à la stabilité financière mondiale.

Cette année, en plus du travail en cours sur les enjeux liés aux prêts à taux d’intérêt élevé et à la supervision axée sur les risques, FinCoNet a entrepris des projets sur la gouvernance et la culture des produits financiers, ainsi que sur la publicité de ces produits. 

Une des choses que j’apprécie le plus chez FinCoNet, c’est qu’il  me permet d’élargir et d’enrichir mon point de vue à titre de commissaire d’un organisme de réglementation fédéral. En permettant à nos membres et aux observateurs d’échanger leurs expériences et d’en tirer des leçons, l’organisme répond à notre désir collectif de trouver des pratiques exemplaires pour la protection des consommateurs de produits et services financiers.

À titre de présidente de FinCoNet, je vous invite tous à songer à faire partie de cette organisation. Je peux vous assurer que nos membres seront réceptifs à vos idées et questions. En interagissant avec nous, vous serez inspirés et mieux en mesure de générer des idées afin de respecter vos engagements professionnels. 

Voilà, c’est le discours que je voudrais vous tenir. La balle est désormais dans votre camp. N’hésitez pas à consulter notre site Web, à communiquer avec nous par l’entremise du secrétariat de l’OCDE ou directement avec moi. 

Comme lors de toute réunion ou discussion de FinCoNet, le séminaire d’aujourd’hui est une occasion pour nous tous d’apprendre ensemble et de partager nos expériences. Aujourd’hui, nous nous pencherons sur l’évaluation, la planification et la mise en œuvre du système bancaire ouvert au sein de nos territoires respectifs. Il est avantageux pour nous d’avoir un si grand nombre de disciplines professionnelles de tous les coins du monde, représentées ici. 

À l’extérieur de ce cadre, les pays ayant réalisé les plus grands progrès dans l’adoption d’un système bancaire ouvert sont déjà d’excellentes sources de sagesse. Par exemple, nous pouvons étudier la transition vers un système bancaire ouvert qui a eu lieu au Royaume-Uni. L’absence d’une campagne coordonnée d’éducation des consommateurs pour accompagner le déploiement de son initiative de système bancaire ouvert a gravement nui à l’adoption à grande échelle de la technologie nécessaire pour en assurer le succès. Les consommateurs se sont montrés très réticents à l’idée de partager leurs données financières personnelles. En fait, selon un sondage, 53 % des consommateurs du Royaume-Uni ont dit ne pas vouloir changer leurs habitudes bancaires actuelles ni adopter un système bancaire ouvert.  

Pendant ce temps, en Australie, le gouvernement exige que les banques accordent l’accès aux données des clients et des petites entreprises. Pour les banques, cela signifie renoncer à un bien qui, jusqu’à maintenant, leur appartenait essentiellement. Reconnaissant la probabilité que les banques ne soutiendraient pas un système bancaire ouvert, le comité permanent de l’économie du pays a délégué la responsabilité de la mise en œuvre à un organisme indépendant. Cela permettra de s’assurer que les banques ne puissent pas contrôler le processus ni établir les règles selon lesquelles les données des consommateurs sont ouvertes.

Même à la lumière de ces fragments tirés de l’expérience d’autres pays, nous pouvons apprendre de ce qu’ils ont vécu avant nous – soit que la sensibilisation et la confiance des consommateurs sont d’importants aspects stratégiques, tout comme l’influence et les intérêts des banques. 

Nous avons donc aujourd’hui une occasion exponentiellement plus grande de tirer de ce séminaire, des renseignements et du savoir-faire que nous pouvons rapporter avec nous et adapter à  nos juridictions respectives. 

Que vous soyez un décideur, un législateur, un établissement d’enseignement, un chercheur ou que vous ayez des intérêts commerciaux dans le secteur des services financiers, vous êtes à la bonne place. Je suis ravie d’être avec vous, et c’est avec plaisir que je participerai aux expériences d’aujourd’hui. 

Au nom de FinCoNet, je désire remercier la Banque centrale du Brésil pour avoir organisé ce séminaire. C’est un exploit remarquable. Félicitations.

Merci à tous de votre attention et de votre présence.