Discours de Jason Bouzanis, sous-commissaire adjoint, Affaires publiques — Journée éducation financière de l’Autorité des marchés financiers

Discours

25 mai 2023

Montréal (Québec)

L’allocution prononcée fait foi

C’est un honneur pour moi de m’adresser à vous aujourd’hui, en personne, pour cet événement organisé par un partenaire aussi important que L’Autorité des marchés financiers.

Depuis des années, l’Autorité des marchés financiers et l’Agence de la consommation en matière financière du Canada collaborent à de nombreux projets.

Cette collaboration, en grande partie, a été menée par Camille Beaudoin, au nom de l’Autorité des marchés financiers.

Depuis mon arrivée à l’Agence de la consommation en matière financière, il y a trois ans, j’ai appris à connaître Monsieur Beaudoin grâce à notre travail commun comme membres des réseaux nationaux de littératie financière.

Merci, Camille, pour vos conseils judicieux et vos contributions exceptionnelles à l’avancement de nos objectifs communs. 

Je tiens également à exprimer ma reconnaissance à Lise Estelle Brault, directrice principale des données, des fintechs et de l’innovation, à l’Autorité des marchés financiers.

Madame Brault est membre du Comité consultatif sur la protection des consommateurs. 

Ce comité conseille la commissaire de l’Agence de la consommation en matière financière pour nous aider à remplir notre mandat.

La mission de l’Agence de la consommation en matière financière du Canada est de protéger les consommateurs de produits et services financiers.

Voici quelques précisions pour celles et ceux qui ne nous connaissent pas bien encore…

Nous remplissons notre mission de deux façons. Tout d’abord, nous sommes un organisme de réglementation.

Nous supervisons les institutions financières réglementées au fédéral, comme les banques, pour qu’elles respectent leurs obligations envers les consommateurs.  

En deuxième lieu, nous renforçons la littératie financière des Canadiens grâce à la recherche, des programmes et des activités éducatives, incluant le développement d’outils et d’information pratique.

À l’heure où les Canadiens font face à une vague de pressions économiques, il est très important de protéger les consommateurs de produits financiers et de contribuer à leur éducation financière. 

Depuis le début de la pandémie, notre Agence mène chaque mois une enquête sur le bien-être financier des Canadiens.

D’après les résultats, de nombreux Canadiens sont confrontés actuellement à d’importantes difficultés.

Par exemple, aujourd’hui,  

  • plus de Canadiens empruntent pour couvrir leurs dépenses comparé à il y a trois ans;

  • moins de Canadiens disposent d’un fonds d’urgence en cas de dépenses imprévues;

  • et les Canadiens qui ont une hypothèque ont de plus en plus de difficultés financières.

Stratégie nationale pour la littératie financière et l’approche écosystémique

Nous devons donc trouver des moyens nouveaux et plus efficaces pour aider les Canadiens à obtenir des résultats positifs sur le plan financier.

C’est d’ailleurs la vision de la Stratégie nationale pour la littératie financière. 

L’objectif de la Stratégie est d’aider les Canadiens à renforcer leur résilience financière.

Lancée en 2021, cette Stratégie nationale insiste sur le fait que la résilience financière ne dépend pas du consommateur à lui seul.

L’écosystème financier a un grand rôle à jouer. 

L’écosystème financier comprend des groupes communautaires, des éducateurs, des chercheurs, le secteur financier, le gouvernement, des organismes de réglementation et bien d’autres acteurs encore. 

Les personnes présentes ici aujourd’hui représentent bien l’écosystème financier actuel. 

La Stratégie nationale pour la littératie financière nous appelle à travailler ensemble pour bâtir un écosystème financier plus inclusif, plus accessible et plus efficace au service de tous les Canadiens.

La Stratégie nationale met en évidence un ensemble d’actions que tout l’écosystème financier peut entreprendre pour aider les gens à devenir plus résilients sur le plan financier.

Ces actions consistent, entre autres, à réduire les obstacles au sein du système financier. 

Ces obstacles empêchent parfois les consommateurs d’accéder à des produits et services, de les comprendre ou de les utiliser, ou encore de bénéficier d’un soutien qui pourrait leur être utile.

Par exemple, les informations sur les produits et services financiers sont parfois difficiles à comprendre à cause du jargon utilisé.

Je pense qu’on peut tous s’entendre sur le fait que même ceux d’entre nous qui considèrent avoir une bonne littératie financière ont parfois du mal à comprendre clairement les termes utilisés par les banques. 

Et même lorsqu’il n’y a pas d’obstacle, les consommateurs ne sont pas toujours en mesure de prendre les bonnes décisions financières au bon moment.

Il est donc important de de prendre action pour donner la possibilité aux consommateurs de prendre les décisions financières qui sont adaptées à leur situation.

Par exemple, nous devrions accroître l’accès à des conseils financiers fiables et abordables. 

Ceci est important parce que tout le monde a besoin de conseils de temps en temps. 

Cependant, la plupart des Canadiens ne savent pas où et comment trouver de tels conseils. 

De plus, la Stratégie nationale mise sur les compétences, les capacités et les comportements qui sont les éléments clés de la résilience financière, en particulier : 

  • les compétences pour naviguer dans le marché financier;

  • les connaissances financières en temps opportun;

  • la capacité de gérer les dépenses, les dettes et l’épargne.

Vous avez peut-être reconnu des points communs entre le travail d’éducation financière que fait l’Autorité et la Stratégie nationale pour la littératie financière.

Par exemple, l’Autorité a fait de la littératie financière appliquée l’un des axes de son Programme de partenariats stratégiques en éducation financière.

Cette approche est complémentaire à la priorité de la Stratégie nationale selon laquelle il est important d’aider les Canadiens à acquérir, en temps opportun, des connaissances sur le plan financier.

Plan de mesure 

Cela nous amène naturellement à cette question : comment allons-nous suivre nos progrès collectifs en tant qu’écosystème?

La Stratégie nationale établit des jalons mesurables pour faire ce suivi.

En novembre dernier, notre Agence a publié le Plan de mesure lié à la Stratégie nationale.

Le Plan de mesure prévoit les outils permettant, d’une part, de recueillir des mesures et des résultats et, d’autre part, d’évaluer les effets de nos efforts collectifs.

C’est important, parce que ce n’est qu’en mesurant les résultats que nous pouvons vérifier si nous améliorons vraiment la vie financière des Canadiens.

Nous pouvons donc intensifier les actions qui donnent de bons résultats, et ajuster ou arrêter celles qui n’en donnent pas.

La mesure est optimale lorsque nous utilisons le même langage.

Par exemple, si les chercheurs et les organisations définissent et mesurent différemment des concepts comme l’« accès aux services financiers » ou les « compétences financières », nous ne pouvons pas comparer les résultats.

Le Plan de mesure est conçu pour que l’écosystème financier adopte le même langage et mesure les résultats d’une manière pertinente, facile à comprendre et à communiquer.

Nous comptons déjà 19 organisations qui utilisent le Plan de mesure.

Vous tous qui travaillez dans le domaine de la littératie financière, je vous encourage à prendre connaissance de ce Plan de mesure et à communiquer avec nous pour plus d’information.

Recherche

Derrière la Stratégie nationale pour la littératie financière se dresse une approche factuelle fondée sur la recherche et la collaboration.

J’aimerais vous donner quelques exemples de projets de recherche de l’Agence qui illustrent le thème de cette conférence, à savoir « Résolument tournés vers l’avenir ».

Notre partenariat avec ChatterHigh illustre bien l’évolution de l’éducation financière à l’ère de la transformation numérique. 

ChatterHigh est une société de technologie à vocation scolaire. Notre partenariat pourrait intéresser les éducateurs et les enseignants présents aujourd’hui.

En collaboration avec ChatterHigh, nous menons un projet centré sur les jeunes (en particulier les filles), de la 6e à la 12e année, sous forme d’une chasse au trésor virtuelle, pour renforcer leurs connaissances, leur confiance et leurs compétences financières.

À ce jour, les résultats montrent que, à la fin du programme, les élèves se sentent plus confiants pour gérer leurs finances. Ils sont aussi portés d’avantage à faire un budget. 

À l’Agence de la consommation en matière financière, nous surveillons également les tendances et les questions émergentes qui peuvent toucher les consommateurs de produits financiers.

La semaine prochaine, à la suite de notre recherche, nous publierons un rapport sur la connaissance et la compréhension qu’ont les Canadiens du système bancaire ouvert.

Le système bancaire ouvert, qui n’existe pas encore au Canada, est un moyen sécurisé grâce auquel les consommateurs peuvent communiquer leurs données financières à des services tiers, comme des applications de gestion budgétaire.

Voici un avant-goût des conclusions de ce rapport : 

Pour que les Canadiens comprennent ce qu’est le système bancaire ouvert et s’y intéressent, il faudra mettre en place des mesures de protection solides et cohérentes et il sera important d’informer et de sensibiliser la population. 

Cadre de protection des consommateurs de produits et services financiers

Pour aider et soutenir les Canadiens, il est aussi essentiel de renforcer la protection des consommateurs financiers.  

L’année dernière, le nouveau Cadre de protection des consommateurs de produits financiers du Canada est entré en vigueur.

Ce cadre, qui compte plus de 60 mesures, nouvelles ou renforcées, constitue une étape importante pour la protection des consommateurs au Canada.

Par exemple :

  • Les banques doivent faire évoluer leurs pratiques commerciales pour respecter des normes plus strictes.

  • Elles doivent notamment offrir à leurs clients des produits et services qui leur conviennent.

  • Les banques doivent aussi adapter leurs procédures pour traiter les plaintes plus rapidement.

  • Les banques doivent également fournir à leurs clients davantage d’informations afin de les aider à prendre des décisions en toute connaissance de cause et en temps utile.

  • Un bon exemple est les alertes électroniques qu’on reçoit quand le solde de notre compte ou notre crédit disponible est bas.

Le Cadre constitue une évolution importante qui rend le secteur financier plus responsable de la bonne gestion financière de ses clients.

Le Cadre et la Stratégie nationale sont donc complémentaires : ils imposent tous deux une plus grande responsabilité à l’écosystème financier et reconnaissent que les résultats financiers positifs sont une obligation partagée.

Conclusion

Pour conclure, permettez-moi de souligner que mes collègues de l’Agence et moi-même sommes très reconnaissants du travail que vous accomplissez en matière d’éducation financière.

J’espère que les informations que je vous ai partagées aujourd’hui seront utiles.

Aider les Canadiens à gérer leurs finances en cette période difficile et de changements rapides est un grand défi, et il y a beaucoup à faire.

Je tiens à remercier chacun d’entre vous, ainsi que les organisations que vous représentez, pour votre contribution à cet égard. 

En cette dixième Journée éducation financière de l’Autorité, je suis reconnaissant de tout ce que vous avez accompli jusqu’à présent. Et, je suis convaincu qu’ensemble nous allons continuer de réaliser des progrès considérables dans l’avenir.

Votre engagement à bâtir un écosystème financier plus inclusif, plus accessible et plus efficace au service de tous les Québécois et Québécoises, et de tous les Canadiens, est tellement important.

En travaillent ensemble, nous faisons des changements qui comptent.

Détails de la page

Date de modification :