Mesurer la littératie financière pour comprendre l’état de préparation à la retraite

Par : Ekaterina Kalantyrski

Université de Guelph

Gordon S. Lang School of Business and Economics

Département du marketing et des études de consommation

Copyright © 2022 Ekaterina Kalantyrski. Tous droits réservés.

1. Justification du choix de la priorité 1 de l’écosystème : communiquer de façon à ce que les gens comprennent

1.1. Introduction

Il existe de nombreuses raisons sur le plan de la recherche et de la gestion d’étudier la littératie et la capacité financières, qui ont progressivement polarisé l’attention de nombreux intervenants dans le monde entier ces dernières années. 

Parmi ces motifs figure l’élaboration de communications sur les renseignements, les produits et les services financiers à l’intention des consommateurs canadiens pour qu’ils soient en mesure de les comprendre et d’adopter une ligne de conduite appropriée pour soutenir leur bien-être financier. Ce type de communications est l’une des priorités de l’écosystème de la Stratégie nationale pour la littératie financière (gouvernement du Canada, 2023), et la mise au point de telles communications demande de saisir comment mesurer le niveau de littératie financière des consommateurs et leurs aptitudes à comprendre et à utiliser les informations et les ressources liées au domaine financier.

Globalement, le niveau de littératie financière de la population n’est pas très élevé. Selon les résultats de l’enquête sur la littératie financière des adultes, à laquelle ont participé 26 pays d’Asie, d’Europe et d’Amérique latine, la note moyenne en matière de littératie financière est inférieure à 61 % (Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), 2020). De plus, seuls 26 % des adultes ont répondu correctement aux questions portant sur l’intérêt simple et l’intérêt composé (OCDE, 2020).

Le manque de littératie financière et les mauvais choix financiers ont un coût élevé. Disney et Gathergood (2013) montrent que les consommateurs qui ont peu de connaissances financières sont plus susceptibles d’avoir des dettes élevées. On estime que jusqu’à 40 % de l’écart de richesse à la retraite pourrait être causé par le manque de connaissances financières (Lusardi, et coll., 2017).  

Les décisions financières que les consommateurs doivent prendre sont complexes et demandent d’importantes connaissances et aptitudes dans ce domaine pour recueillir et analyser des données complexes (Hung. et coll., 2009). La nécessité pour les consommateurs de posséder des aptitudes financières découle de la complexité des marchés, du fait que les décisions financières sont de plus en plus une responsabilité personnelle, du nombre croissant de produits financiers et de l’augmentation de la quantité des informations financières (Luukkanen et Uusitalo, 2014; Lusardi, et coll., 2017; West, 2012). Par conséquent, les décideurs et les chercheurs conçoivent et utilisent des mesures de la littératie financière afin de mieux comprendre le niveau de bien-être financier des consommateurs et d’évaluer la capacité de la population à bien se porter financièrement (Huston, 2010; Kunovskaya, et coll., 2014; Agence de la consommation en matière financière, 2019).

Ainsi, le présent rapport vise à mieux comprendre la mesure de la littératie financière et son incidence sur la prise de décision et le bien-être financiers en s’appuyant sur la littérature connexe. Compte tenu de la complexité des décisions financières des consommateurs, une échelle universelle de la littératie financière pourrait ne pas fournir une analyse détaillée des domaines précis dans lesquels les consommateurs manquent de connaissances et de compétences. Le présent document propose que cet éclairage approfondi soit apporté par différentes échelles couvrant des domaines précis de la littératie financière comme les investissements ou l’épargne. Ce rapport porte sur la mise au point d’une échelle de la littératie financière associée à la retraite à des fins d’amélioration de l’échelle actuelle de la littératie financière, afin de répondre aux besoins particuliers des consommateurs qui planifient leur retraite.

1.2 Revue de la littérature

A. Des définitions et des échelles multiples

Les décideurs et les chercheurs utilisent le concept de littératie financière depuis la fin des années 90. À l’origine, ce concept était défini comme « l’aptitude à utiliser des connaissances et des compétences pour gérer efficacement ses ressources financières afin de s’assurer une sécurité financière durant toute sa vie » (Hastings, et coll., 2012). Depuis, de nombreuses variations de cette définition ont été introduites. Il n’existe pas une définition homogène de la littératie financière (Xiao, et coll., 2014; Hung, et coll., 2009;  Goyal & Kumar, 2021; Agence de la consommation en matière financière du Canada, 2021a; Kunovskaya, et coll., 2014; President’s Advisory Council on Financial Literacy, 2008 citation dans Hung, et al., 2009; Moore, 2003, citation dans Hung, et coll., 2009;  Luukkanen et Uusitalo, 2014), et des efforts ont été déployés pour élaborer une mesure uniforme (Rieger, 2020; Huston, 2010; Kunovskaya, et coll., 2014).

De multiples échelles de la littératie financière sont utilisées dans la littérature; elles comprennent généralement un ensemble ou un sous-ensemble de cinq questions pour évaluer les connaissances sur l’intérêt et l’inflation, la capitalisation, la diversification, l’hypothèque et le cours des obligations (Hastings, et coll., 2012; Henager et Wilmarth, 2018; Xiao, et coll., 2014; Anderson, et coll., 2017). Certains documents contiennent d’autres questions liées à la littératie financière portant sur des domaines précis comme l’investissement, qui viennent s’ajouter à ces échelles de base (Kunovskaya, et coll., 2014; Bianchi, 2018; Burke et Manz, 2014; Ćumurović et Hyll, 2019; Gathergood et Weber, 2017; Lusardi et Mitchell, 2011; Van Ooijen et Van Rooij, 2016; OCDE, 2018).

L’existence de multiples définitions et mesures de la littératie financière indique qu’une échelle générale pourrait être utilisée comme base pour mesurer la littératie financière. Cependant, étant donné que les divers segments de la population ont des besoins différents en matière de connaissances financières selon les étapes de la vie, le niveau de scolarité, le sexe, l’âge et le niveau de revenu (Lusardi, et coll., 2017; Hung, et coll., 2009; OECD, 2020; Potrich, et coll., 2015), des mesures précises de la littératie financière doivent être élaborées pour apporter un éclairage qui facilitera le soutien à ces segments.

B. Incohérence dans les résultats de recherche; ajustements de l’échelle

Beaucoup de recherches ont été menées pour étudier l’influence de la littératie financière sur le comportement et le bien-être du consommateur (Kaiser, et coll., 2020; Hung, et coll., 2009; Widdowson et Hailwood, 2007). Il est à noter que les résultats des recherches pointent dans des directions différentes. Dans de nombreuses études, on observe que la littératie et l’éducation financières ont une incidence favorable sur les résultats ou le comportement souhaités sur le plan financier (Burke & Manz, 2014; Gathergood et Weber, 2017; van Ooijen et van Rooij, 2016; Christiansen, et coll., 2008; Chu, et coll., 2016). Toutefois, certaines recherches ne trouvent pas de lien entre les connaissances financières et les résultats dans ce domaine (Fernandes, et coll., 2014; Anderson, et coll., 2017; Schmeiser et Seligman, 2013; van Rooij, et coll., 2011; West, 2012; Hung, et coll., 2009).

L’utilisation de nombreuses échelles de la littératie financière peut mener à des incohérences dans les résultats. De plus, les recherches suggèrent qu’il n’existe pas une échelle unique de la littératie financière qui permettrait aux décideurs de définir les besoins des consommateurs; les échelles actuelles de la littératie financière sont peu fiables, et certaines questions ne sont pas bien comprises par les répondants; et des mesures plus spécialisées de la littératie financière pourraient être requises (Kunovskaya et coll., 2014; Hung et al., 2009; Van Rooij et coll., 2011; Hastings et coll., 2012; Dew & Xiao, 2011; Smith et coll., 2016). Ces constats suggèrent que quelques échelles spécialisées de la littératie financière pourraient être élaborées pour des sujets précis comme les investissements, la retraite et l’établissement d’un budget afin de fournir une base uniforme pour évaluer la littératie financière et sa relation avec le comportement financier.

2. Solution proposée et définitions conceptuelles

En se fondant sur des hypothèses liées au cycle de vie et au revenu permanent, on s’attend à ce qu’un individu adapte son comportement en matière de dépenses et d’épargne selon son niveau de revenu, à ce qu’il dépense en respectant son revenu anticipé à long terme et à ce qu’il soit capable d’exécuter des tâches financières (Lusardi et coll., 2017; Jappelli et Padula, 2013; Chu, et coll., 2016). Cependant, de nombreuses études montrent que des individus peuvent ne pas avoir assez de connaissances financières pour effectuer ces tâches correctement et prendre des décisions rationnelles (Lusardi et Mitchell, 2014; Jappelli et Padula, 2013; Chu, et coll., 2016; Campbell, et coll., 2011; De Meza et coll., 2008, citation dans Xiao, et coll., 2014).

Pour élucider cette incohérence, diverses théories sont appliquées pour comprendre le processus décisionnel des consommateurs. Par exemple, la comptabilité mentale des consommateurs (Zhang & Sussman, 2018) pourrait influencer la façon dont ils voient leur épargne et perçoivent leurs actions financières. L’économie comportementale reconnaît les aspects psychologiques et les biais cognitifs dans les processus de prise de décisions financières des consommateurs et leur incidence sur la capacité financière (Hilgert et Hogarth, 2003; West, 2012). Les différences de résultats financiers entre divers groupes de consommateurs peuvent être attribuées à l’utilisation de la « méthode empirique », de la comptabilité mentale et de la dévaluation hyperbolique (Bernheim, et coll., 2001; Foster, et coll., 2015).

En résumé, les consommateurs sont susceptibles de ne pas prendre des décisions financières rationnelles; ils ont des différences psychologiques et sont biaisés, ils créent des comptes mentaux et ils peuvent changer leur comportement en réponse à des incitatifs. Par conséquent, les consommateurs pourraient avoir besoin d’outils simplifiés, comme des produits financiers gérés professionnellement, tels que des fonds communs de placement, et de connaître ces outils ainsi que de posséder les aptitudes pour bien les utiliser.

C’est pourquoi une mesure de la littératie financière doit inclure des éléments liés à divers sujets pour faciliter la compréhension de la littératie financière de base des consommateurs et de ce qu’ils connaissent des outils financiers et de leur modalité d’utilisation. Étant donné la complexité des décisions financières et des différents outils nécessaires dans chaque domaine (p. ex., la retraite, les investissements, l’établissement d’un budget, l’épargne), cela montre, une fois encore, que, outre une échelle de base composée de cinq questions, différentes échelles spécialisées de la littératie financière donneront un éclairage plus précis.

3. Comment la solution proposée est conçue pour atteindre les résultats cibles de la priorité 1 de l’écosystème

3.1 Retraite – Introduction – Ce qu’il faut mesurer pour atteindre les résultats cibles de l’écosystème

L’une des pierres angulaires du bien-être financier est la préparation à la retraite. Ainsi, il s’agit de l’un des domaines qui gagneront à être mieux compris, et cette compréhension peut être facilitée par l’élaboration d’une échelle spécialisée de la littératie financièreNote de bas de page 1 . Cette échelle peut contribuer à atteindre les trois résultats cibles de la priorité 1 de l’écosystème « Communiquer de façon à ce que les gens comprennent », énoncée dans la Stratégie nationale pour la littératie financière (gouvernement du Canada, 2023), en fournissant aux décideurs, aux institutions financières et aux défenseurs des consommateurs une mesure claire de ce que les Canadiens connaissent ou ne connaissent pas des produits et services (résultats 1 et 3), et de leur compréhension quant à la pertinence de recourir à ses produits et services en fonction de leur situation personnelle (résultat 2). Cette mesure peut donner des indications pour appuyer des décisions concernant les communications, les interventions, et les produits et services, qui sont nécessaires pour aider les consommateurs à atteindre leurs objectifs financiers.

3.2 Quoi mesurer

On assiste à un transfert de responsabilité en matière de planification de la retraite et d’épargne des entités publiques vers les individus, ce qui augmente les choix et le contrôle en matière d’investissement et d’épargne pour la retraite; cependant, cela nécessite que les consommateurs aient les connaissances et les outils adéquats (van Rooij, et coll., 2011; Foster, et coll., 2015). Or, l’Agence de la consommation en matière financière du Canada indique que moins de la moitié de la population (47 %) sait « combien elle doit épargner » pour la retraite. De plus, de grands groupes de consommateurs ne connaissent pas le montant qu’ils pourraient « retirer sans risque de leur portefeuille » (Clements, 2006). D’un autre côté, les recherches montrent que la littératie financière a une incidence positive sur le comportement à l’égard de la gestion financière de la retraite (Herrador-Alcaide, et coll., 2020; Arrondel, et coll., 2013).

Les décideurs ayant comme objectifs de permettre aux consommateurs « de mettre en place des routines ou des systèmes d’épargne » et de comprendre le comportement du consommateur de façon à pouvoir éduquer et améliorer les stratégies d’intervention (Agence de la consommation en matière financière du Canada, 2021a; Waine, 2009), il est nécessaire de mesurer le comportement et les connaissances du consommateur dans de nombreux domaines déterminés, notamment celui de la retraite.

3.3 Les études actuelles intègrent-elles des mesures précises?

La revue de la littérature indique que les mesures actuelles de la littératie financière dans les études portant sur la retraite comprennent uniquement des éléments liés à la numératie et aucun élément précis associé à la retraite (Kunovskaya, et coll., 2014; Anderson, et coll., 2017; Bianchi, 2018; Burke et Manz, 2014; Ćumurović et Hyll, 2019; Gathergood et Weber, 2017; Lusardi et Mitchell, 2011; Van Ooijen et Van Rooij, 2016). Le fait que certaines de ces recherches montrent la relation entre la littératie financière et la planification de la retraite, que dans certains cas on ne retrouve pas cette relation, et que la proportion consignée de la variance expliquée est faible suggère que certains éléments précis liés à la retraite pourraient contribuer davantage à expliquer la variance de comportement en matière de planification de la retraite. Par conséquent, le présent rapport propose d’élaborer une mesure de la littératie financière qui contribuera à déterminer le degré de préparation à la retraite d’un consommateur.

4. Plan pour l’élaboration de la solution proposée et évaluation de la validité de la solution

4.1 Méthodologie

La méthodologie de la présente recherche découle des études suivantes : Park, et coll. (2020), Ashley, et coll. (2013), Tian et Hunter (2001), Kunovskaya, et coll. (2014), Hsee, et coll., 2015, et Diamond (2007). La validité psychométrique de l’échelle liée à la retraite sera évaluée, et sa validité externe sera établie à l’aide d’un échantillon représentatif (Dew et Xiao, 2011).

Détermination des éléments

Dans un premier temps, nous établirons une liste de sujets et de questions connexes à inclure dans la mesure de la littératie financière en se fondant sur une revue de la littérature pertinente. Puis, nous organiserons deux groupes de discussion avec des professionnels de l’industrie et des consommateurs pour affiner les listes initiales de sujets et de questions.

Affinement des éléments

A. Validité du contenu

Nous utiliserons la méthode Delphi pour évaluer la validité du contenu (Park, et coll., 2020) du questionnaire initial. Nous demanderons à plusieurs spécialistes des services financiers d’évaluer si chacune des questions porte sur le sujet associé (Park, et coll., 2020). Nous calculerons le ratio de validité de contenu (Lawshe, 1975). Nous modifierons les éléments si nécessaire. Nous reproduirons ces étapes jusqu’à ce que tous les éléments aient un niveau de validité adéquat.

B. Test de sphéricité de Bartlett et test de Kaiser-Meyer-Olkin (test KMO)

Nous poserons la série préliminaire de questions à un échantillon de consommateurs à l’aide d’un sondage en ligne et nous examinerons les éléments en effectuant le test de Bartlett et le test KMO (Hsee, et coll., 2015) pour déterminer si leur nombre peut être réduit en utilisant l’analyse factorielle.

C. Réduction du nombre d’éléments

En suivant les approches d’Ashley, et coll. (2013) et de Park, et coll. (2020), nous effectuerons une analyse en composantes principales (ACP) pour chaque sujet, afin de déterminer si certains doivent être retirés. Puis, nous effectuerons une analyse de la factorisation en axes principaux sur les éléments restants pour déterminer les variables latentes sous-jacentes (Ashley, et coll., 2013).

D. Fiabilité et pertinence du modèle

Nous calculerons le coefficient alpha de Cronbach pour établir la fiabilité de l’échelle (Ramsey et Deeter-Schmelz, 2008; Hsee, et coll., 2015). Pour évaluer la pertinence du modèle obtenu, nous procèderons à une analyse factorielle confirmatoire (Ashley, et coll. 2013).

Questionnaire définitif et échantillon

Le questionnaire complet comprendra la série définitive des éléments associés à la cote de littératie financière en matière de retraite et les cinq éléments typiques de la littératie financière, des éléments démographiques ainsi que des éléments liés au comportement en matière d’épargne et de planification de la retraite. Nous choisirons un échantillon représentatif de l’ensemble de la population pour faciliter la détermination de la validité externe de l’échelle (Dew et Xiao, 2011).

4.2 Évaluation de la validité de la solution

Nous évaluerons la validité de construit et la validité prédictive de la solution.

Validité de construit

A. Validité selon l’approche des groupes connus

Selon l’approche de Tian et Hunter (2001), nous évaluerons la validité selon l’approche des groupes connus de la cote de littératie financière en matière de retraite. Nous nous attendons à ce que les conseillers financiers et les enseignants dans ce domaine possèdent plus de connaissances financières que l’ensemble de la population et que leurs cotes moyennes soient supérieures à celle de l’échantillon choisit parmi l’ensemble de la population.

B. Corrélation avec les autres cotes

En nous fondant sur l’approche de Park, et coll. (2020) et d’Ashley, et coll. (2013), nous évaluerons les corrélations entre la cote de littératie financière en matière de retraite et deux mesures de concepts connexes. La cote de littératie financière objective (Xiao, et coll., 2014) et la conscience individuelle de compréhension des principaux concepts financiers de base (Disney et Gathergood, 2013) seront utilisées à cette fin.

C. Les facteurs prédictifs de la cote

Pour établir que le construit peut être prédit par des variables indépendantes comme il est prévu (Hung, et coll., 2009), nous effectuons une analyse de régression logistique ordinale (Henager et Wilmarth, 2018) afin d’estimer si les variables démographiques prédisent la littératie financière en matière de retraite conformément aux attentes (Lusardi, et coll., 2017; Hung, et coll., 2009; OECD, 2020; Potrich, et coll., 2015).

Validité prédictive

La validité prédictive de l’échelle proposée sera établie en évaluant si le construit de la littératie financière en matière de retraite a la capacité de prédire le comportement financier en matière de retraite (planification et épargne) et les résultats (solde rapporté de l’épargne pour la retraite) (Hung, et coll., 2009; Boisclair, et coll., 2017). Les études font appel à la régression selon la méthode des moindres carrés ordinaires pour estimer ces prédictions, en tenant compte des variables démographiques (van Rooij, et coll., 2011; Ashley, et coll., 2013).

Conclusions et contribution

La littératie financière est devenue un sujet qui retient beaucoup l’attention des chercheurs, des décideurs et des spécialistes en marketing en raison du besoin accru de soutenir la résilience financière de la population. De plus, mesurer précisément la littératie financière peut contribuer à l’élaboration de communications adéquates dans le domaine financier pour aider les consommateurs canadiens à atteindre leurs objectifs financiers, ce qui est l’une des priorités de l’écosystème énoncées dans la Stratégie nationale pour la littératie financière (gouvernement du Canada, 2023). Cela donne un élan pour se pencher davantage sur la définition de la littératie financière et l’incidence de celle-ci sur le bien-être financier des consommateurs, et pour élaborer des mesures adéquates de la littératie financière.

S’appuyant sur la revue de la littérature, le présent rapport a examiné comment la littératie financière est définie, ainsi que les résultats des recherches concernant l’incidence de la littératie financière sur le comportement et les résultats financiers en général et dans le domaine de la retraite. De plus, le présent rapport a étudié les fondements conceptuels pour comprendre le comportement financier des consommateurs, leurs besoins en matière de soutien et, par conséquent, les éléments qui doivent être intégrés dans une échelle de la littératie financière. Le présent rapport a examiné plus en avant comment les échelles de la littératie financière ont été utilisées dans les recherches sur la planification de la retraite, et sur la base de cette étude, a proposé l’élaboration d’une échelle de la littératie financière en matière de retraite. Et, enfin, il a décrit la méthodologie d’élaboration et de validation de cette nouvelle échelle, laquelle servira à améliorer l’échelle générale actuelle de la littératie financière pour appuyer les recherches futures dans le domaine de la littératie et du bien-être financiers en matière de retraite. 

En outre, sur le plan de la contribution au domaine de la recherche universitaire, cette échelle pourrait être utile pour de plus amples recherches empiriques sur les théories portant sur le comportement du consommateur et la prise de décision liée au domaine du bien-être financier. Du point de vue de la gestion, l’échelle de la littératie financière en matière de retraite peut donner des renseignements précis aux créateurs de programmes d’éducation financière, aux décideurs, aux groupes de défense des consommateurs et aux spécialistes de la commercialisation des produits financiers concernant les domaines dans lesquels les consommateurs pourraient manquer de connaissances et de compétences pour bâtir et maintenir leur résilience financière. Ces indications mettront en évidence les domaines où les consommateurs pourraient avoir besoin de divers mécanismes de soutien pour leur permettre de prendre de meilleures décisions en matière de retraite, ce qui contribue à atteindre les résultats cibles de la priorité 1 de l’écosystème « Communiquer de façon à ce que les gens comprennent » de la Stratégie nationale pour la littératie financière (gouvernement du Canada, 2023) en fournissant une mesure claire de ce que les Canadiens connaissent ou ne connaissent pas des produits et services (résultats 1 et 3), et de la pertinence de recourir à ces produits et services en fonction de leur situation personnelle (résultat 2).

Bibliographie

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