Chapitre 1 : Situation du marché du travail

Titre officiel : Rapport de contrôle et d’évaluation de l’assurance-emploi pour l’exercice financier commençant le 1er avril 2022 et se terminant le 31 mars 2023 : Chapitre 1 – Situation du marché du travail

Dans le chapitre 1

Liste des abréviations

Voici la liste complète des abréviations pour le Rapport de contrôle et d’évaluation de l’assurance-emploi pour l’exercice financier commençant le 1er avril 2022 et se terminant le 31 mars 2023.

AC
Administration centrale
ACV
Clients admissibles en vertu des cotisations versées
ARC
Agence du revenu du Canada
ATS
Téléscripteur
C
Chômeurs
CAAE
Conseil d’appel en assurance-emploi
CAEC
Commission de l’assurance-emploi du Canada
CASM
Centre d’appui des services mobiles
CC
Chômeurs ayant cotisé à l’assurance-emploi
CCDA
Conseil canadien des directeurs de l’apprentissage
Cégep
Collège d’enseignement général et professionnel
CEO
Conseillers en expertise opérationnelle
CLD
Chômeurs de longue durée
CLT
Chômage de long-terme
CNP
Classification nationale des professions
CR
Compétences pour réussir
CSC
Centre Service Canada
CSE
Centre de services aux employeurs
DC
Développement des compétences
DC (apprentis)
Développement des compétences (apprentis)
DC (régulier)
Développement des compétences (régulier)
DEREMPA
Personnes qui devenaient ou redevenaient membres de la population active
EAS
Échantillonnage aléatoire simple
ECAE
Enquête sur la couverture de l’assurance-emploi
ECPIE
Enquête canadienne par panel sur l’interruption d’emploi
EDMT
Ententes sur le développement du marché du travail
EDSC
Emploi et développement social Canada
EERH
Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail
EF
Exercice financier
EPA
Enquête sur la population active
ESIT
Entreprises sociales d’insertion par le travail
EUM
Échantillonnage en unités monétaires
FCEA
Formation pour les compétences et l’emploi destiné aux Autochtones
FDLMO
Fichier de données longitudinales sur la main-d’œuvre
G7
Groupe des sept
GRC
Gendarmerie royale du Canada
IA
Intelligence artificielle
INCE
Initiative nationale sur les compétences essentielles
IMT
Information sur le marché du travail
IPC
Indice des prix à la consommation
IVD
Interprétation vidéo à distance
JCED
Jumeler les Canadiens et les Canadiennes aux emplois disponibles
MDSC
Mon dossier Service Canada
MON
Modèle opérationnel national
MPC
Mesure du panier de consommation
MRA
Maximum de la rémunération assurable
MSV
Meilleures semaines variables
MVP
Modernisation du versement des prestations
NAS
Numéro d’assurance sociale
NVA
Norme variable d’admissibilité
P
Prestataires
P/C
(Ratio de) Prestataires/chômeurs
P/CC
(Ratio de) Prestataires/chômeurs ayant cotisé à l’assurance-emploi
PAEU
Prestation d’assurance-emploi d’urgence
PAIS
Programme d’appui aux initiatives sectorielles
PASC
Postes d’accès de service aux citoyens
PCE
Partenariats pour la création d’emplois
PCMRE
Prestation canadienne de maladie pour la relance économique
PCRE
Prestation canadienne de la relance économique
PCREPA
Prestation canadienne de la relance économique pour proches aidants
PCTCC
Prestation canadienne pour les travailleurs en cas de confinement
PCU
Prestation canadienne d’urgence
PCUE
Prestation canadienne d’urgence pour les étudiants
PEEQT
Programme d’excellence, d’exactitude et de la qualité du traitement
PEMS
Prestations d’emploi et mesures de soutien
PIB
Produit intérieur brut
PMT
Partenariats du marché du travail
PNEQ
Programme national d’encadrement et de la qualité
P.p.
Point de pourcentage
PRTC
Programme de réduction du taux de cotisations
PSC
Prestations supplémentaires de chômage
PSMS
Programme de solutions pour la main d’œuvre sectorielle
PT
Provinces et territoires
RAICD
Régime d’assurance-invalidité de courte durée
RAS
Registre d’assurance sociale
RCAE
Ratio des cotisations à l’assurance-emploi
RCE
Rapport de contrôle et d’évaluation de l’assurance-emploi
RE
Relevé d’emploi
RE Web
Relevés d’emploi sur le Web
RED
Règlement extrajudiciaire des différents
RH
Ressources humaines
R et I
Recherche et Innovation
RIQ
Rétroaction individuelle sur la qualité
RPC
Régime de pensions du Canada
RQAP
Régime Québécois d’assurance parentale
RRR
Repérage, référence et rétroaction
SAE
Services d’aide à l’emploi
SCIAN
Système de classification des industries de l’Amérique du Nord
SCCH
Solution pour les centres de contact hébergés
SCIC
Service corporatif d’information sur les clients
SHCC
Solution hébergée des centres de contact
SIAI
Système d’information sur les apprentis inscrits
SIPeC
Système d’information sur les professions et les compétences
SMLC
Service mobile et de liaison aux communautés
SNE
Services nationaux d’enquête
SRC
Suppléments de rémunération ciblés
SRVI
Système de réponse vocale interactif
SSC
Subventions salariales ciblées
SSUC
Subvention salariale d’urgence du Canada
SV
Sécurité de la vieillesse
TAP
Transfert automatisé protégé
TCLT
Taux de chômage de long-terme
TPPP
Travail pendant une période de prestations
TSS
Tribunal de la sécurité sociale
TSS-DG-AE
Section de l’assurance emploi de la division générale du Tribunal de la sécurité sociale
VEP
Vérification de l’exactitude du paiement
VET
Vérification de l’exactitude du traitement
WCAG
Règles pour l’accessibilité des contenus Web

Liste des figures

Liste des tableaux

Introduction

Ce chapitre porte sur la situation économique et les principaux développements survenus sur le marché du travail au Canada au cours de l’exercice financier commençant le 1er avril 2022 et se terminant le 31 mars 2023 (2022‑23)Footnote 1. Il s’agit de la même période pour laquelle ce rapport évalue le régime d’assurance‑emploi. La section 1.1 présente un survol et le contexte général de la situation économique pour 2022‑23. La section 1.2 résume les principaux développements du marché du travail dans l’économie canadienne pendant la période de référenceFootnote 2. La section 1.3 porte sur l’évolution des conditions régionales du marché du travail. L’annexe 1 comprend des définitions et des tableaux statistiques plus détaillés relatifs aux principaux concepts du marché du travail abordés dans le chapitre.

1.1 Aperçu de la situation économiqueFootnote 3

Développement économique mondial

Au début de 2022‑23, l’économie mondiale a affiché une croissance plus lente et une progression de l’inflation, un phénomène observé pour la dernière fois dans les années 1970Footnote 4. La guerre en Ukraine, jumelée aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement causées par la pandémie de COVID‑19 qui perdurent, a entraîné une hausse marquée des prix de l’énergie et des aliments partout sur la planète. Des niveaux sans précédent d’inflation ont été enregistrés à l’échelle mondiale durant la première moitié de 2022 (consulter le graphique 3 pour visualiser la situation du Canada).

Au cours de 2022‑23, les banques centrales ont augmenté leurs taux d’intérêt tandis que les pressions touchant la chaîne d’approvisionnement se sont amenuies et que les prix de l’énergie ont chuté au début de 2023. En raison de tous ces facteurs, l’inflation mondiale a reculé par rapport au sommet atteint, mais elle est demeurée supérieure à l’objectif fixé dans la plupart des pays du G7; un groupe composé des grands pays industrialisés du monde dont fait partie le CanadaFootnote 5. Toutefois, le Canada a connu un taux d’inflation (6,6 %) inférieur à la moyenne du G7 (7,1 %) au cours de la période 2022‑23Footnote 6.

Contexte économique canadien au cours de 2022‑23

À la suite d’une forte relance au cours de l’exercice financier 2021‑22, l’économie canadienne a enregistré un ralentissement de sa croissance au cours de 2022‑23. Le produit intérieur brut (PIB) réel a progressé de 3,2 % comparativement à 2021‑22 alors qu’il avait augmenté de 5,7 % comparativement à 2020‑21Footnote 7.

Les variations trimestrielles montrent que l’économie canadienne est restée résiliente au cours des 2 premiers trimestres de 2022‑23. La croissance économique a cessé au troisième trimestre (‑0,1 %), les entreprises et les ménages s’étant adaptés à la hausse des coûts d’empruntFootnote 8, mais elle a repris pendant le dernier trimestre (consulter le graphique 1).

Sur la scène internationale, le Canada a affiché la plus forte croissance du PIB réel du G7 au cours de 2022‑23Footnote 9 comparativement à 2021‑22 et s’est classé au troisième rang de ce groupe de pays en ce qui concerne le PIB par habitant (selon la parité de pouvoir d’achat), atteignant environ 46 359 $ US par habitant en moyenne au cours de 2022‑23Footnote 10.

Graphique 1 – PIB réel trimestriel, Canada, 2020‑21 à 2022‑23
Graphique 1 – PIB réel trimestriel, Canada, 2020-21 à 2022-23 - Version textuelle suit
Version textuelle du graphique 1
Trimestre PIB réel aux prix du marché (billions de dollars, dollars enchaînés de 2012) (échelle de gauche) Variation du PIB réel aux prix du marché, en dollars enchaînés de 2012 (variation trimestrielle annualisée en pourcentage) (échelle de droite)
T1 2020‑21 1,85 -37,1 %
T2 2020‑21 2,02 41,3 %
T3 2020‑21 2,06 8,8 %
T4 2020‑21 2,09 5,3 %
T1 2021‑22 2,08 -2,3 %
T2 2021‑22 2,11 5,8 %
T3 2021‑22 2,14 6,9 %
T4 2021‑22 2,16 2,6 %
T1 2022‑23 2,17 3,6 %
T2 2022‑23 2,19 2,3 %
T3 2022‑23 2,19 -0,1 %
T4 2022‑23 2,20 2,6 %
  • Source : Statistique Canada, Tableau 36‑10‑0104‑01.

Comme indiqué dans le Rapport de contrôle et d’évaluation de l’assurance‑emploi pour l’exercice 2021‑22Footnote 11, la reprise après la pandémie est demeurée inégale dans les différentes industries au cours de 2022‑23, mais elles ont toutes enregistré une croissance positive entre 2021‑22 et 2022‑23. Celles ayant connu la plus forte progression en 2022‑23 sont les services d’hébergement et de restauration (+19,1 %), l’agriculture, foresterie, pêche et chasse (+13,1 %) et le transport et l’entreposage (+13,1 %) (consulter le graphique 2). Cependant, les services d’hébergement et de restauration ainsi que les transports et l’entreposage font partie des quelques industries qui accusent encore un retard par rapport à leur niveau d’avant la pandémie (respectivement ‑6,2 % et ‑8,2 % en mars 2023 comparativement à février 2020).

Graphique 2 – Changements touchant le PIB réel selon l’industrie, Canada, 2021‑22 à 2022‑23
Graphique 2 – Changements touchant le PIB réel selon l’industrie, Canada, 2021-22 à 2022-23 - Version textuelle suit
Version textuelle du graphique 2
Industrie Changements du PIB réel 2021‑22 à 2022‑23
Services d’hébergement et de restauration 19,1 %
Transport et entreposage 13,1 %
Agriculture, foresterie, pêche et chasse 13,1 %
Autres services (sauf les administrations publiques) 8,0 %
Services professionnels, scientifiques et techniques 8,0 %
Information, culture et loisirs** 7,9 %
Extraction minière, exploitation en carrière, et extraction de pétrole et de gaz 5,9 %
Administrations publiques 2,7 %
Services aux entreprises, relatifs aux bâtiments et de soutien* 2,7 %
Services d’enseignement 2,6 %
Fabrication 2,5 %
Soins de santé et assistance sociale 2,2 %
Services publics 1,1 %
Construction 0,9 %
Finance, assurances, services immobiliers et de location 0,3 %
Commerce de gros et de détail 0,3 %
  • * Comprend la gestion de sociétés et d’entreprises et les services administratifs, services de soutien, services de gestion des déchets et services d’assainissement.
  • ** Comprend l’industrie de l’information et l’industrie culturelle et les industries relatives aux arts, spectacles et loisirs.
  • Source : Statistique Canada, Tableau 36‑10‑0434‑01.

S’il est vrai que le taux d’inflation au Canada était moindre que la moyenne du G7, il a augmenté bien au‑delà de l’objectif de 2 % fixé par la Banque du Canada au cours de 2022‑23, tout particulièrement pendant les 2 premiers trimestres. Le taux de croissance sur 12 mois de l’indice des prix à la consommation (IPC), ou inflation de l’IPC, a atteint un sommet de 8,1 % en juin 2022 (consulter le graphique 3). Au cours de l’année 2022, l’inflation de l’IPC se chiffrait en moyenne à 6,8 %, ce qui représente un sommet en 40 ans.

En réaction à l’augmentation de l’inflation, la Banque du Canada a relevé son taux directeur 7 fois au cours de 2022‑23, pour une hausse totale de 4 points de pourcentage (p.p.), passant de 0,75 % à 4,75 %. Vers la fin de 2022‑23, l’impact de ces hausses de taux s’est concrétisé par une baisse de l’inflation de l’IPC en mars 2023 (4,3 %). En général, l’objectif des hausses du taux directeur vise à réduire la demande globale afin d’aider à ralentir l’activité économique, ce qui peut avoir une incidence sur les niveaux de chômage.

Graphique 3 – Variation d’une année sur l’autre de l’indice des prix à la consommation (IPC), Canada, janvier 2010 à mars 2023, données non désaisonnalisées
Graphique 3 – Variation d’une année sur l’autre de l’indice des prix à la consommation (IPC), Canada, janvier 2010 à mars 2023, données non désaisonnalisées - Version textuelle suit
Version textuelle du graphique 3
Mois Taux d’inflation de l’IPC, taux d’augmentation sur 12 mois
Jan-10 1,9 %
Fév-10 1,6 %
Mar-10 1,4 %
Avr-10 1,8 %
Mai-10 1,4 %
Juin-10 1,0 %
Juil-10 1,8 %
Août-10 1,7 %
Sept-10 1,9 %
Oct-10 2,4 %
Nov-10 2,0 %
Déc-10 2,4 %
Jan-11 2,3 %
Fév-11 2,2 %
Mar-11 3,3 %
Avr-11 3,3 %
Mai-11 3,7 %
Juin-11 3,1 %
Juil-11 2,7 %
Août-11 3,1 %
Sept-11 3,2 %
Oct-11 2,9 %
Nov-11 2,9 %
Déc-11 2,3 %
Jan-12 2,5 %
Fév-12 2,6 %
Mar-12 1,9 %
Avr-12 2,0 %
Mai-12 1,2 %
Juin-12 1,5 %
Juil-12 1,3 %
Août-12 1,2 %
Sept-12 1,2 %
Oct-12 1,2 %
Nov-12 0,8 %
Déc-12 0,8 %
Jan-13 0,5 %
Fév-13 1,2 %
Mar-13 1,0 %
Avr-13 0,4 %
Mai-13 0,7 %
Juin-13 1,2 %
Juil-13 1,3 %
Août-13 1,1 %
Sept-13 1,1 %
Oct-13 0,7 %
Nov-13 0,9 %
Déc-13 1,2 %
Jan-14 1,5 %
Fév-14 1,1 %
Mar-14 1,5 %
Avr-14 2,0 %
Mai-14 2,3 %
Juin-14 2,4 %
Juil-14 2,1 %
Août-14 2,1 %
Sept-14 2,0 %
Oct-14 2,4 %
Nov-14 2,0 %
Déc-14 1,5 %
Jan-15 1,0 %
Fév-15 1,0 %
Mar-15 1,2 %
Avr-15 0,8 %
Mai-15 0,9 %
Juin-15 1,0 %
Juil-15 1,3 %
Août-15 1,3 %
Sept-15 1,0 %
Oct-15 1,0 %
Nov-15 1,4 %
Déc-15 1,6 %
Jan-16 2,0 %
Fév-16 1,4 %
Mar-16 1,3 %
Avr-16 1,7 %
Mai-16 1,5 %
Juin-16 1,5 %
Juil-16 1,3 %
Août-16 1,1 %
Sept-16 1,3 %
Oct-16 1,5 %
Nov-16 1,2 %
Déc-16 1,5 %
Jan-17 2,1 %
Fév-17 2,0 %
Mar-17 1,6 %
Avr-17 1,6 %
Mai-17 1,3 %
Juin-17 1,0 %
Juil-17 1,2 %
Août-17 1,4 %
Sept-17 1,6 %
Oct-17 1,4 %
Nov-17 2,1 %
Déc-17 1,9 %
Jan-18 1,7 %
Fév-18 2,2 %
Mar-18 2,3 %
Avr-18 2,2 %
Mai-18 2,2 %
Juin-18 2,5 %
Juil-18 3,0 %
Août-18 2,8 %
Sept-18 2,2 %
Oct-18 2,4 %
Nov-18 1,7 %
Déc-18 2,0 %
Jan-19 1,4 %
Fév-19 1,5 %
Mar-19 1,9 %
Avr-19 2,0 %
Mai-19 2,4 %
Juin-19 2,0 %
Juil-19 2,0 %
Août-19 1,9 %
Sept-19 1,9 %
Oct-19 1,9 %
Nov-19 2,2 %
Déc-19 2,2 %
Jan-20 2,4 %
Fév-20 2,2 %
Mar-20 0,9 %
Avr-20 -0,2 %
Mai-20 -0,4 %
Juin-20 0,7 %
Juil-20 0,1 %
Août-20 0,1 %
Sept-20 0,5 %
Oct-20 0,7 %
Nov-20 1,0 %
Déc-20 0,7 %
Jan-21 1,0 %
Fév-21 1,1 %
Mar-21 2,2 %
Avr-21 3,4 %
Mai-21 3,6 %
Juin-21 3,1 %
Juil-21 3,7 %
Août-21 4,1 %
Sept-21 4,4 %
Oct-21 4,7 %
Nov-21 4,7 %
Déc-21 4,8 %
Jan-22 5,1 %
Fév-22 5,7 %
Mar-22 6,7 %
Avr-22 6,8 %
Mai-22 7,7 %
Juin-22 8,1 %
Juil-22 7,6 %
Août-22 7,0 %
Sept-22 6,9 %
Oct-22 6,9 %
Nov-22 6,8 %
Déc-22 6,3 %
Jan-23 5,9 %
Fév-23 5,2 %
Mar-23 4,3 %
  • Remarque : La bande ombrée indique la fourchette de contrôle de 1 à 3 % de la Banque du Canada pour la cible d’inflation, celle‑ci étant mesurée comme le taux de variation sur 12 mois de l’IPC, Banque du Canada, Rapport sur la politique monétaire, juillet 2023.
  • Source : Statistique Canada, Tableau 18‑10‑0004‑01.

1.2 Le marché du travail canadien

Cette section souligne les principaux développements intervenus sur le marché du travail canadienFootnote 12 au cours de 2022‑23, y compris un certain nombre d’éléments liés à la gestion du régime d’assurance‑emploi. Dans l’ensemble, le marché du travail canadien fut marqué par une forte croissance de l’emploi, un faible taux de chômage à l’échelle nationale et un resserrement des conditions du marché du travailFootnote 13Footnote 14.

Population active et taux d’activité

Pour la première fois dans l’histoire du Canada, la population a augmenté de plus de 1 million d’individus en 2022, la migration internationale représentant près de 96 % de cette progressionFootnote 15. La taille de la population active du CanadaFootnote 16 a crû de 1,5 % (+315 917, passant de 20,6 millions à 20,9 millions) entre 2021‑22 et 2022‑23. Au cours des 12 mois de 2022‑23, la croissance de la taille de la population âgée de 15 ans et plus (+1,6 %) a légèrement dépassé celle de la population active (+1,5 %), laissant le taux d’activité inchangé à 65,5 % au cours de 2022‑23.

Cependant, derrière ce taux d’activité national inchangé, se cachent des variations dans ceux des différents groupes d’âge, en particulier une augmentation de celui des personnes âgées de moins de 55 ans et une diminution de celui des personnes âgées de 55 ans et plus. La taille du groupe des 15 à 24 ans a augmenté de 0,9 %, tandis que leur population active a progressé de 1,8 %, ce qui a entraîné une hausse du taux d’activité (+0,6 p.p.). Une tendance similaire a été observée chez les 25 à 54 ans avec une augmentation de la population de 1,4 % et une augmentation de 2,1 % de la population active, résultant en une hausse du taux d’activité (+0,6 p.p.). À l’inverse, en raison du vieillissement de la population, le groupe des personnes âgées de 55 ans et plus a affiché la plus importante progression (+1,7 %), tandis que leur population active a diminué de 0,1 %, entraînant une réduction de leur taux d’activité (-0,7 p.p.).

Emploi et taux d’emploi

Pendant la période de référence, l’emploi total a maintenu sa tendance graduelle à la hausse, passant de 19,6 millions en mars 2022 à 20,1 millions en mars 2023 (+1,9 %). Le nombre de salariés à temps partiel a diminué de 35 600 (‑1,0 %), tandis que celui des employés à temps plein a augmenté de 472 100 (+2,9 %) au cours de cette période. La croissance de l’emploi a été légèrement plus élevée dans le secteur privé (+2,3 %) que dans le secteur public (+1,6 %). Le nombre de travailleurs autonomes a augmenté de 0,7 %, comptant près de 2,7 millions en mars 2023, ce qui se rapproche du niveau prépandémique de 2,8 millions en février 2020. Au cours de 2022‑23, l’emploi a augmenté dans les grandes entreprisesFootnote 17 (500 salariés et plus), mais a diminué dans les autres catégoriesFootnote 18. Les grandes entreprises représentaient près de la moitié des personnes en emploi (46,9 % au dernier trimestre de 2022‑23).

Entre 2021‑22 et 2022‑23, la plupart des industries ont enregistré une croissance de l’emploi, mais plusieurs n’avaient pas encore retrouvé les niveaux observés avant la pandémie. Les 3 grandes industries ayant présenté les plus importantes progressions pendant la période de référence sont les services d’hébergement et de restauration (+9,7 %); l’information, la culture et les loisirs (+9,3 %) et les services publics (+8,7 %). Le transport et l’entreposage (‑1,1 %) et la foresterie, la pêche, les mines, l’exploitation en carrière, et l’extraction de pétrole et de gaz (‑0,4 %) forment les 2 industries ayant affiché un recul de l’emploi (consulter le graphique 4).

Graphique 4 – Variation de l’emploi selon l’industrie, Canada, 2021‑22 à 2022‑23
Graphique 4 – Variation de l’emploi selon l’industrie, Canada, 2021-22 à 2022-23 - Version textuelle suit
Version textuelle du graphique 4
Industrie Variation (%) de l’emploi selon l’industrie 2021‑22 à 2022‑23
Transport et entreposage -1,1 %
Foresterie, pêche, mines, exploitation en carrière, et extraction de pétrole et de gaz -0,4 %
Services d’enseignement 0,7 %
Commerce de gros et de détail 1,1 %
Autres services (sauf les administrations publiques) 1,5 %
Fabrication 1,6 %
Services aux entreprises, relatifs aux bâtiments et de soutien 2,1 %
Agriculture 2,5 %
Soins de santé et assistance sociale 2,5 %
Finance, assurances, services immobiliers et de location 3,0 %
Total des employés, toutes les industries 3,4 %
Administrations publiques 5,3 %
Construction 7,0 %
Services professionnels, scientifiques et techniques 7,0 %
Services publics 8,7 %
Information, culture et loisirs 9,3 %
Services d’hébergement et de restauration 9,7 %
  • Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active, Tableau 14‑10‑0355‑01.

En ce qui concerne la répartition de l’emploi selon l’âge, les 15 à 24 ans ont connu la plus forte augmentation (+4,2 %) au cours de 2022‑23 par rapport à 2021‑22, suivi par les 25 à 54 ans (+3,5 %) et les 55 ans et plus (+2,7 %). Bien que ce dernier groupe ait été le seul à avoir rapporté une diminution de sa population active, ses chiffres en matière d’emploi ont néanmoins grimpé.

Au cours de 2022‑23, en moyenne, les hommes occupaient 56,0 % des emplois à temps plein, tandis que les femmes en occupaient 44,0 %. À l’inverse, les femmes occupaient en moyenne 64,2 % des emplois à temps partiel, tandis que cette proportion était de 35,8 % pour les hommes. Ces proportions étaient similaires au cours de 2021‑22, où les hommes constituaient 56,1 % des employés à temps plein et 37,0 % des employés à temps partiel, alors que les femmes formaient 43,9 % des employés à temps plein et 63,0 % des employés à temps partiel en moyenne. L’emploi à temps plein a augmenté de 3,5 % pour les hommes entre 2021‑22 et 2022‑23, et de 4,1 % pour les femmes. L’emploi à temps partiel a diminué de 1,8 % chez les hommes, tandis qu’il a augmenté de 3,1 % chez les femmes.

L’évolution de la nature du travail depuis le début de la pandémie de COVID‑19

Une étude récente* de Statistique Canada a examiné les tendances touchant la nature du travail. Les 30 années précédant la pandémie ont été analysées et l’étude a démontré une transformation graduelle de la nature du travail au pays. La mondialisation et les technologies ont fait en sorte que l’emploi est passé de tâches manuelles et routinières à des tâches non routinières et cognitives.

Ce phénomène a commencé à prendre de la vitesse pendant la pandémie. L’étude a montré qu’entre 2019 et 2022, l’augmentation des postes de gestion, professionnels et techniques (tâches non routinières et cognitives) fut semblable chez les hommes et les femmes. Toutefois, les hommes ont affiché un déclin des professions liées à la production, aux corps de métier, à la réparation et à l’exécution (tâches manuelles routinières) alors que les femmes ont connu une baisse des postes liés au service (tâches manuelles non routinières). Le rapport a aussi révélé que l’augmentation des postes comptant des tâches cognitives non routinières chez les jeunes travailleurs (25 à 34 ans) fut presque que le double de celle observée chez les travailleurs plus âgés (45 à 54 ans). Comme le souligne l’auteur, « les tendances par groupe d’âge peuvent donner un aperçu des tendances futures. »

  • *Statistique Canada, L’évolution de la nature du travail depuis le début de la pandémie de COVID‑19. Ottawa : Statistique Canada, Rapports économiques et sociaux, Vol. 3, No 7, 2023.

La hausse du nombre total de personnes en emploi ne tient pas compte de la comparaison avec la croissance de la population en âge de travailler. Le taux d’emploi, qui correspond à la proportion de personnes âgées de 15 ans et plus ayant un emploi, tient compte de l’évolution de la population en âge de travailler.

Le taux d’emploi a augmenté de 1,1 p.p. pour atteindre 62,2 % au cours de 2022‑23 par rapport à 2021‑22, ce qui reste inférieur à son niveau le plus élevé de 63,2 % enregistré en 2007‑08. Tant les hommes que les femmes ont affiché des taux d’emploi plus élevés en 2022‑23 par rapport à l’exercice financier précédent (soit +0,9 p.p. et +1,3 p.p., respectivement). Selon les groupes d’âge, les 15 à 24 ans ont rapporté la plus forte hausse (+1,9 p.p.); leur taux se chiffrant à 59,0 %. Ils étaient suivis de près par les 25 à 54 ans, qui ont présenté une hausse de 1,6 p.p. pour parvenir à 84,9 %. Enfin, les 55 ans et plus ont connu la plus faible progression (+0,3 p.p.). Ils avaient également le taux d’emploi le plus faible de tous les groupes d’âge (35,1 % pour 2022‑23). Par rapport aux autres pays du G7, le Canada se classe au premier rang pour ce qui est du taux d’emploi tout au long de la période 2022‑23Footnote 19.

Chômage et taux de chômage

Le taux de chômage représente l’un des principaux éléments permettant de déterminer l’admissibilité aux prestations régulières. En vertu des règles originales du régimeFootnote 20, un taux de chômage plus faible dans une région économique de l’assurance‑emploi se traduit par un nombre plus élevé d’heures d’emploi assurable au cours de la période de référence pour avoir droit aux prestations régulières. Le taux de chômage dans une région économique de l’assurance‑emploi joue également un rôle pour établir le nombre maximal de semaines de prestations régulières auquel le prestataire a droit et le nombre de semaines de rémunération (appelé le diviseur) utilisées dans le calcul du taux de prestations hebdomadaires. Les variations régionales du taux de chômage sont abordées à la sous-section 1.3.

Le nombre de chômeurs est passé de 1,4 million en 2021‑22 à 1,1 million en 2022‑23, soit une réduction de 24,2 %. Combiné à l’augmentation de la taille de la population active au cours de la même période, le taux de chômage a diminué, chutant de 6,8 % en 2021‑22 à 5,1 % en 2022‑23. Au cours de 2022‑23, le taux de chômage était quelque peu inférieur chez les femmes comparativement aux hommes (4,9 % contre 5,2 %). La baisse du taux de chômage a été presque identique pour les hommes (-1,8 p.p.) et pour les femmes (‑1,7 p.p.). Au cours de 2022‑23, les jeunes affichaient le taux de chômage le plus élevé, soit 9,8 %, contre 4,2 % pour les 25 à 54 ans et 4,6 % pour les 55 ans et plus. Par groupe d’âge, ce dernier groupe a enregistré la plus forte réduction de son taux de chômage (‑2,6 p.p.) par rapport à 2021‑22; venaient ensuite les 15 à 24 ans (‑2,1 p.p.).

Le taux de chômage mensuel se situait à 5,4 % en mars 2022, ce qui était considéré comme un creux historique à ce moment. Au cours de 2022‑23, il a maintenu sa tendance à la baisse et a atteint 5,1 % en mars 2023 (consulter le graphique 5).

Graphique 5 – Taux de chômage, Canada, avril 2019 à mars 2023
Graphique 5 – Taux de chômage, Canada, avril 2019 à mars 2023 - Version textuelle suit
Version textuelle du graphique 5
Mois Taux de chômage (%)
Avr-19 5,7 %
Mai-19 5,4 %
Juin-19 5,6 %
Juil-19 5,8 %
Août-19 5,8 %
Sept-19 5,6 %
Oct-19 5,6 %
Nov-19 5,9 %
Déc-19 5,6 %
Jan-20 5,5 %
Fév-20 5,7 %
Mar-20 8,4 %
Avr-20 13,6 %
Mai-20 14,1 %
Juin-20 12,4 %
Juil-20 11,0 %
Août-20 10,2 %
Sept-20 9,2 %
Oct-20 9,0 %
Nov-20 8,7 %
Déc-20 8,9 %
Jan-21 9,2 %
Fév-21 8,5 %
Mar-21 7,7 %
Avr-21 8,2 %
Mai-21 8,3 %
Juin-21 7,9 %
Juil-21 7,4 %
Août-21 7,1 %
Sept-21 7,0 %
Oct-21 6,5 %
Nov-21 6,1 %
Déc-21 5,9 %
Jan-22 6,5 %
Fév-22 5,5 %
Mar-22 5,4 %
Avr-22 5,3 %
Mai-22 5,2 %
Juin-22 5,0 %
Juil-22 4,8 %
Août-22 5,2 %
Sept-22 5,1 %
Oct-22 5,1 %
Nov-22 5,1 %
Déc-22 5,0 %
Jan-23 5,0 %
Fév-23 5,1 %
Mar-23 5,1 %
  • Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active, tableau 14‑10‑0287‑01.

Les facteurs qui influencent les stratégies de recherche d’emploi des chômeurs canadiens

Une récente étude ministérielle* a examiné les méthodes de recherche d’emploi des chômeurs canadiens, afin de mieux comprendre les facteurs déterminants derrière ces méthodes, et d’examiner leur efficacité en ce qui a trait au retour à l’emploi. L’étude s’est basée sur les données de l’Enquête sur la population active de 2015 à 2022. Sur cette période, la stratégie de recherche d’emploi la plus fréquemment utilisée était de consulter les offres d’emploi. Toutefois, les chercheurs d’emploi ont adopté des stratégies de recherche d’emploi plus diversifiées au fil du temps. Par exemple, la part des individus utilisant une seule méthode est passé de 43,3 % à 32,9 %, tandis que ceux utilisant 3 méthodes est passé de 15,9 % à 20,8 %.

L’étude a aussi trouvé que les chercheurs d’emploi qui préféraient des méthodes actives (tel que la communication directe avec l’employeur) ont davantage tendance à combiner plusieurs méthodes de recherche d’emploi. À l’inverse, les chercheurs d’emploi utilisant une seule méthode ont utilisé une méthode plus passive, tel que consulter des offres d’emploi. Les jeunes, notamment ceux âgés de 15 à 44 ans, ont démontré une plus grande intensité de recherche d’emploi en combinant diverses méthodes. De plus, un niveau de scolarité plus élevé était associé à une plus grande intensité dans la recherche d’emploi.

En moyenne, 20,4 % des chômeurs qui cherchaient un emploi sont parvenus à en trouver un dans le mois subséquent au cours de la période de 2015 à 2019**. Les méthodes actives de recherche d’emploi ont résulté dans un taux de retour à l’emploi plus élevé (par exemple, 22,6 % pour ceux qui ont communiqué directement avec l’employeur) que les méthodes passives (par exemple, 19,1 % pour ceux qui consultaient seulement les offres d’emploi). De plus, les taux de retour à l’emploi au cours de la même période étaient différents selon si les chercheurs d’emploi étaient éligibles à l’assurance‑emploi ou non (24,8 % contre 18,6 %).

  • * EDSC Les facteurs qui influencent les stratégies de recherche d’emploi des chômeurs canadiens, (Ottawa: EDSC, Direction de l’information sur le marché du travail, 2024).
  • ** La période de 2015 à 2019 a été utilisée dans cette section de l’étude afin de séparer l’impact des mesures liées à la COVID-19 de la période précédant 2020.

Durée du chômageFootnote 21

En plus de la diminution du taux de chômage national au cours de 2022‑23, 2 indicateurs mesurant la durée du chômage ont aussi présenté des tendances à la baisse.

Dans un premier temps, la durée moyenne du chômage (le nombre de semaines consécutives de chômage pendant lesquelles une personne cherche du travail ou est mise à pied temporairement) a diminué comparativement à la période de référence précédente. Dans une perspective annuelle, elle a reculé, passant d’une moyenne de 22,3 semaines en 2021‑22 à 18,7 semaines en 2022‑23, ce qui représente une diminution de 3,6 semaines dans la durée moyenne du chômage (consulter le graphique 6). La durée moyenne du chômage était presque revenue à la moyenne d’avant la pandémie de 16,1 semaines en 2019‑20. La plupart des indicateurs du marché du travail avaient retrouvé leur niveau d’avant la crise de la COVID‑19 au début de 2022‑23, mais la durée moyenne du chômage était l’un des rares pour lesquels ce n’était pas le cas.

Dans un second temps, la part du chômage de longue durée (recherche continue d’un emploi pendant 52 semaines ou plusFootnote 22) a poursuivi sa tendance à la baisse entamée au cours de 2021‑22. Sur une base annuelle, cette part atteignait 9,6 % au cours de 2022‑23, soit une diminution de 6,4 p.p. par rapport à celle de 15,9 % observée en 2021‑22. Cette proportion était plus proche de celle enregistrée avant la pandémie, qui atteignait 7,5 % en 2019‑20. En termes absolus, il s’agit d’une diminution de 129 000 chômeurs de longue durée en mars 2022 à 96 900 en mars 2023. Parmi les pays du G7, le Canada a rapporté en 2022 la plus faible proportion de chômage d’une durée d’un an ou plusFootnote 23.

Graphique 6 – Durée moyenne du chômage (en semaines) et part du chômage de longue durée (pourcentage de chômeurs depuis 52 semaines ou plus), Canada, avril 2019 à mars 2023
Graphique 6 – Durée moyenne du chômage (en semaines) et part du chômage de longue durée (pourcentage de chômeurs depuis 52 semaines ou plus), Canada, avril 2019 à mars 2023 - Version textuelle suit
Version textuelle du graphique 6
Mois Nombre moyen de semaines de chômage (échelle de gauche) Part du chômage de longue durée (échelle de droite)
Avr-19 16,8 8,1 %
Mai-19 16,3 8,0 %
Juin-19 16,2 7,1 %
Juil-19 16,8 8,1 %
Août-19 15,8 7,4 %
Sept-19 15,5 6,7 %
Oct-19 17,0 7,7 %
Nov-19 16,1 7,3 %
Déc-19 16,4 7,8 %
Jan-20 17,4 8,6 %
Fév-20 16,7 8,4 %
Mar-20 11,7 5,4 %
Avr-20 8,7 2,8 %
Mai-20 11,1 3,0 %
Juin-20 13,0 3,7 %
Juil-20 16,1 4,4 %
Août-20 17,0 4,8 %
Sept-20 20,1 5,5 %
Oct-20 18,8 6,2 %
Nov-20 18,6 5,9 %
Déc-20 20,5 7,3 %
Jan-21 21,0 8,7 %
Fév-21 21,5 10,0 %
Mar-21 22,6 16,1 %
Avr-21 21,8 18,7 %
Mai-21 21,9 17,9 %
Juin-21 24,1 18,5 %
Juil-21 24,0 18,1 %
Août-21 23,4 16,9 %
Sept-21 23,7 16,7 %
Oct-21 25,0 17,3 %
Nov-21 22,0 13,8 %
Déc-21 21,3 13,2 %
Jan-22 20,6 12,6 %
Fév-22 19,7 11,7 %
Mar-22 19,8 11,6 %
Avr-22 21,1 12,8 %
Mai-22 20,0 10,4 %
Juin-22 19,0 10,8 %
Juil-22 19,6 9,4 %
Août-22 19,2 9,0 %
Sept-22 17,8 8,8 %
Oct-22 17,2 8,8 %
Nov-22 18,2 8,8 %
Déc-22 18,4 8,0 %
Jan-23 17,6 10,0 %
Fév-23 18,1 8,7 %
Mar-23 17,6 9,0 %
  • Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active, Tableau 14‑10‑0342‑01.

Les 55 ans et plus sont généralement plus susceptibles de vivre des périodes plus longues de chômage. Au cours de 2022‑23, la durée moyenne du chômage était plus longue chez les 55 ans et plus (27,9 semaines) comparativement au principal groupe d’âge actif (19,7 semaines) et aux jeunes (10,0 semaines). Par rapport à 2021‑22, au sein des 3 groupes d’âge, la durée a reculé de 1,5 semaine, de 3,8 semaines et de 2,9 semaines, respectivement. De même, au cours de cette même période de 12 mois, la proportion des chômeurs de longue durée s’élevait à 15,2 % chez les 55 ans et plus comparativement à 10,6 % pour le principal groupe d’âge actif et à 3,5 % chez les jeunes, soit des diminutions de 7,9 p.p., de 6,2 p.p. et de 3,8 p.p. par rapport à 2021‑22.

La part du chômage de longue durée était semblable pour les hommes et les femmes. Elle a atteint 10,3 % chez les hommes contre 8,7 % pour les femmes au cours de 2022‑23. Par rapport à 2021‑22, la part du chômage de longue durée a baissé de 6,4 p.p. pour les hommes et de 6,3 p.p. pour les femmes. Entre 2021‑22 et 2022‑23, la durée du chômage a reculé de 3,6 semaines pour les 2 groupes, avec une moyenne annuelle en 2022‑23 de 19,6 semaines et 17,6 semaines respectivement.

Les chômeurs de long-terme et l’assurance-emploi, portrait et participation à de la formation

Une étude ministérielle récente* a étudié l’évolution du chômage de longue durée** au Canada entre 2006 et 2022 à l’aide de données provenant de l’Enquête sur la population active. L’étude a examiné le taux de chômage de longue durée*** ainsi que son lien avec le taux de chômage global, et a étudié ces concepts au cours de plusieurs périodes importantes, notamment pour la récession de 2008‑2009, la crise pétrolière du milieu des années 2010 ainsi que la pandémie de COVID-19. L’étude a également examiné ces concepts selon les différences entre les sexes, les groupes d’âge et les régions géographiques, en plus d’identifier les groupes démographiques ayant historiquement affiché des plus hauts taux de chômage de longue durée.

Globalement, il y a un délai d’environ 10 à 12 mois entre les cycles observés pour le taux de chômage de longue durée et le taux de chômage global. Cependant, après une période de perturbations économiques, le taux de chômage de longue durée prend considérablement plus de temps à retrouver des niveaux observés avant le choc économique que le taux de chômage global.

En ce qui a trait aux différences entre les sexes, les hommes étaient davantage représentés de manière proportionnelle que les femmes au sein du chômage de longue durée pour la majeure partie de la période à l’étude. Ceux-ci ont affiché un taux de chômage de longue durée supérieur à celui des femmes au cours de 62 des 68 trimestres à l’étude. De plus, en moyenne sur l’entièreté de la période à l’étude, les hommes représentaient 59,9 % des chômeurs de longue durée, comparativement à 56,1 % des chômeurs et 52,8 % de la population active.

Les personnes âgées de 55 ans et plus ont affiché le plus haut taux de chômage de longue durée au cours des 68 trimestres à l’étude. Pour ce groupe d’âge, les parts de la population active, du chômage global et du chômage de longue durée ont toutes augmenté progressivement au cours de la période à l’étude, mais la part du chômage de longue durée a augmenté à un rythme supérieur.

En ce qui a trait aux différences géographiques, le taux de chômage de longue durée était plus élevé que la moyenne nationale à Terre-Neuve-et-Labrador et en Ontario pour la majeure partie de la période à l’étude. L’Alberta et la Saskatchewan ont également affiché des hauts taux de chômage de longue durée par rapport à la moyenne nationale depuis la crise pétrolière du milieu des années 2010.

  • * EDSC, Les chômeurs de long-terme et l’assurance-emploi, portrait et participation à de la formation (Ottawa : EDSC, Direction de la politique de l’assurance-emploi, 2024).
  • ** Dans l’étude, le chômage de longue durée se rapporte aux personnes en situation de chômage pour une période continue de 52 semaines ou plus. Dans certaines sections de l’étude, une définition de 27 semaines en situation de chômage pour une période continue est utilisée pour des raisons d’échantillonnage.
  • *** Le taux de chômage de longue durée se rapporte à la part du chômage de longue durée au sein des chômeurs.

Cause du chômageFootnote 24

En général, les travailleurs peuvent devenir chômeurs pour différentes raisons, et la cause du chômage est un facteur clé pour déterminer si une personne est admissible aux prestations d’assurance‑emploi. Les prestations régulières d’assurance-emploi ne sont offertes qu’aux personnes qui ont perdu leur emploi pour des raisons hors de leur contrôle ou qui ont quitté leur emploi pour un motif valable.

L’Enquête sur la population active fait état de 5 catégories de raisons de chômageFootnote 25 : les personnes qui quittent leur emploi, les mises à pied permanentes, les mises à pied temporaires, les personnes qui n’ont pas travaillé l’année précédente et celles qui n’ont jamais travaillé. Parmi ces dernières, les mises à pied permanentes et temporaires sont les plus pertinentes pour la gestion du régime d’assurance‑emploi. Cependant, la pandémie de COVID‑19 a entraîné de nombreuses personnes à perdre leur emploi et à rester au chômage. Ceci a entraîné une proportion plus importante de chômeurs qui n’ont pas travaillé au cours de la dernière année. Au début de 2021‑22, le nombre de chômeurs n’ayant pas travaillé pendant les 52 dernières semaines a augmenté de manière importante, ce qui suppose que ces personnes ont perdu leur emploi au début de la pandémie et n’avaient pas encore repris le travail. Vers la fin de 2021‑22, cette proportion a commencé à diminuer, et cette tendance s’est poursuivie au cours de 2022‑23. La part des chômeurs n’ayant pas travaillé au cours de la dernière année est passée de 30,6 % en avril 2022 à 24,9 % en mars 2023.

Pendant la majeure partie de 2022‑23, la part du chômage attribuable aux mises à pied permanentes a été la plus importante (35,0 % en moyenne pour 2022‑23), ce qui correspond aux raisons fournies avant la pandémie de COVID‑19. La part du chômage attribuable aux mises à pied temporaires, qui avait augmenté au cours des 2 derniers exercices financiers (2020‑21 et 2021‑22), est également revenue aux niveaux observés avant la pandémie (3,8 % en moyenne pour 2022‑23). Enfin, la part des personnes ayant quitté leur emploi, qui avait diminué durant des 2 derniers exercices, a retrouvé son niveau d’avant la pandémie (19,6 % en moyenne pour 2022‑23).

Graphique 7 – Proportion du chômage selon la raison, Canada, mars 2020 à mars 2023
Graphique 7 – Proportion du chômage selon la raison, Canada, avril 2022 à mars 2023 - Version textuelle suit
Version textuelle du graphique 7
Mois Personnes ayant quitté leur emploi Licenciement permanent Licenciement temporaire N’a pas travaillé dans la dernière année
Mar-20 12 % 31 % 36 % 14 %
Avr-20 7 % 28 % 54 % 7 %
Mai-20 11 % 32 % 42 % 9 %
Juin-20 12 % 39 % 28 % 12 %
Juil-20 14 % 42 % 18 % 15 %
Août-20 13 % 48 % 13 % 14 %
Sept-20 14 % 45 % 10 % 19 %
Oct-20 15 % 45 % 10 % 20 %
Nov-20 13 % 48 % 9 % 20 %
Déc-20 11 % 47 % 12 % 20 %
Jan-21 10 % 43 % 20 % 18 %
Fév-21 12 % 43 % 14 % 21 %
Mar-21 12 % 45 % 10 % 23 %
Avr-21 11 % 31 % 14 % 34 %
Mai-21 10 % 28 % 12 % 38 %
Juin-21 11 % 28 % 7 % 41 %
Juil-21 10 % 33 % 5 % 37 %
Août-21 11 % 37 % 5 % 37 %
Sept-21 13 % 31 % 4 % 41 %
Oct-21 15 % 29 % 3 % 42 %
Nov-21 15 % 33 % 3 % 39 %
Déc-21 12 % 35 % 4 % 38 %
Jan-22 13 % 36 % 14 % 28 %
Fév-22 16 % 36 % 5 % 31 %
Mar-22 16 % 37 % 5 % 31 %
Avr-22 18 % 36 % 3 % 31 %
Mai-22 21 % 30 % 2 % 32 %
Juin-22 21 % 31 % 3 % 31 %
Juil-22 19 % 32 % 5 % 26 %
Août-22 18 % 41 % 4 % 24 %
Sept-22 23 % 32 % 3 % 28 %
Oct-22 23 % 31 % 3 % 30 %
Nov-22 21 % 33 % 3 % 30 %
Déc-22 17 % 38 % 3 % 29 %
Jan-23 18 % 38 % 5 % 27 %
Fév-23 19 % 37 % 5 % 26 %
Mar-23 17 % 41 % 6 % 25 %
  • Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active, Tableau 14‑10‑0125‑01, données non désaisonnalisées.

Heures de travailFootnote 26

Les heures de travail sont étroitement liées à la gestion de l’assurance‑emploi. Le nombre d’heures d’emploi assurable représente un critère d’admissibilité clé au régime d’assurance‑emploi, car les prestataires doivent avoir travaillé un nombre minimum d’heures d’emploi assurable au cours de la période de référence pour avoir droit aux prestations d’assurance‑emploi. Le nombre d’heures d’emploi assurable aide aussi à déterminer, en conjonction avec le taux de chômage régional, le nombre maximum de semaines de prestations régulières d’assurance‑emploi auxquelles un prestataire a droit.

Le nombre moyen d’heures habituellement travaillées par les Canadiens, tous emplois confondus, se situait à 36,6 par semaine au cours de 2022‑23. Ce nombre est semblable à celui des exercices financiers précédents, ne présentant qu’une légère augmentation (+0,2 heure) par rapport à 2021‑22. En revanche, le nombre moyen d’heures réellement travaillées reflète les diminutions ou les augmentations temporaires des heures de travail, par exemple les heures perdues pour cause de maladie ou de vacances ou encore les heures supplémentaires. Le nombre moyen d’heures réellement travaillées par travailleur, tous emplois confondus, n’a pratiquement pas changé entre 2021‑22 et 2022‑23, ne subissant qu’une légère baisse de 0,3 %, passant de 32,8 heures par semaine au cours de 2021‑22 à 32,7 heures par semaine au cours de 2022‑23.

Postes vacantsFootnote 27 et resserrement du marché du travail

Le nombre de postes vacants correspond au nombre de postes inoccupés pour lesquels les employeurs cherchent activement des travailleurs, tandis que le taux de postes vacants représente le nombre d’emplois vacants exprimé en pourcentage de tous les emplois occupés et vacants.

Au cours des 2 premiers trimestres de 2022‑23, le nombre et le taux de postes vacants ont atteint des niveaux sans précédent, supérieurs au sommet enregistré au cours de 2021‑22 (consulter le graphique 8), ce qui témoigne d’un resserrement accru du marché du travail. Au premier trimestre de 2022‑23, le taux de postes vacants se situait à un niveau historique de 5,9 %. Les niveaux du nombre et du taux de postes vacants ont ensuite diminué de manière constante. Par rapport au dernier trimestre de 2021‑22, le dernier trimestre de 2022‑23 a affiché une baisse de 12,3 % des postes vacants et une diminution de 0,8 point de pourcentage du taux de postes vacants.

Graphique 8 – Emplois vacants et taux de postes vacants, Canada, troisième trimestre de 2020‑21* au quatrième trimestre de 2022‑23
Graphique 8 – Emplois vacants et taux de postes vacants, Canada, troisième trimestre de 2020-21 au quatrième trimestre de 2022-23 - Version textuelle suit
Version textuelle du graphique 8
Trimestre Postes vacants (en milliers) (échelle de gauche) Taux de postes vacants (%) (échelle de droite)
T3 2020‑21 560,2 3,5 %
T4 2020‑21 553,5 3,6 %
T1 2021‑22 731,9 4,6 %
T2 2021‑22 912,6 5,4 %
T3 2021‑22 915,5 5,3 %
T4 2021‑22 890,4 5,2 %
T1 2022‑23 1 032,0 5,9 %
T2 2022‑23 991,7 5,6 %
T3 2022‑23 855,9 4,8 %
T4 2022‑23 781,2 4,4 %
  • * Statistique Canada a temporairement suspendu la collecte de données pour l’Enquête sur les postes vacants et les salaires pendant les 2 premiers trimestres de 2020‑21
  • Source : Statistique Canada, Enquête sur les postes vacants et les salaires, Tableau 14‑10‑0326‑01, données non désaisonnalisées.

Au cours du dernier trimestre de 2022‑23, une baisse du nombre de postes vacants a été observée dans la plupart des groupes industriels, à l’exception des services publics (+7,2 %), des services d’enseignement (+2,5 %) et des soins de santé et de l’assistance sociale (+6,1 %) par rapport au dernier trimestre de l’exercice précédent (consulter le tableau 1). Parmi les industries où le nombre de postes vacants est le plus faible, celles de l’information, de la culture et de la communication (‑27,8 %); de la fabrication (‑26,8 %), et des services professionnels, scientifiques et techniques (‑25,4 %) ont enregistré les diminutions les plus marquées au dernier trimestre de 2022‑23 comparativement au dernier trimestre de 2021‑22.

Le taux de postes vacants a également diminué dans la plupart des groupes industriels. La plus forte baisse a été enregistrée dans les services d’hébergement et de restauration (‑2,6 p.p.), ce qui est conforme à l’importante augmentation de l’emploi observée dans cette industrie. Toutefois, cette industrie a conservé le taux de postes vacants le plus élevé de tous les groupes industriels (7,3 %) au dernier trimestre de 2022‑23 (consulter le tableau 1). Cette situation s’explique en partie par un taux de rotation du personnel plus important dans cette industrie, ce qui entraîne la publication d’offres d’emploi plus fréquentes. Les services professionnels, scientifiques et techniques (-1,8 p.p.) et l’industrie de la fabrication (‑1,4 p.p.) constituaient les 2 autres industries ayant enregistré la plus forte baisse du taux de postes vacants au dernier trimestre de 2022‑23 par rapport au même trimestre de 2021‑22. Les soins de santé et l’assistance sociale (+0,2 p.p.) et les services publics (+0,1 p.p.) ont été les 2 seules industries à présenter une hausse de leur taux de postes vacants au dernier trimestre 2022‑23 par rapport au même trimestre de 2021‑22.

Tableau 1 – Postes vacants et taux de postes vacants, selon l’industrie, Canada, quatrième trimestre de 2021‑22 et de 2022‑23
Industrie Postes vacants
Quatrième trimestre de 2021‑22
Postes vacants Quatrième trimestre de 2022‑23 Variation (%) des postes vacants Quatrième trimestre de 2021‑22 au quatrième trimestre de 2022‑23 Taux de postes vacants
Quatrième trimestre de 2021‑22 (%)
Taux de postes vacants
Quatrième trimestre de 2022‑23 (%)
Variation (p.p.) du taux de postes vacants
Quatrième trimestre de 2021‑22 au quatrième trimestre de 2022‑23
Agriculture, foresterie, pêche et chasse 13 745 11 455 -16,7 % 6,2 5,2 -1,0
Exploitation minière et extraction de pétrole et de gaz 8 760 8 045 -8,2 % 4,2 3,7 -0,5
Services publics 2 850 3 055 +7,2 % 2,2 2,3 +0,1
Construction 72 090 64 315 -10,8 % 6,5 5,6 -0,9
Fabrication 82 705 60 550 -26,8 % 5,2 3,8 -1,4
Commerce de gros 36 105 28 730 -20,4 % 4,3 3,4 -0,9
Commerce de détail 85 740 73 335 -14,5 % 4,1 3,5 -0,6
Transport et entreposage 44 130 43 790 -0,8 % 5,3 5,0 -0,3
Industries de l’information et culturelle 17 720 12 785 -27,8 % 4,6 3,3 -1,3
Finance et assurances 35 450 30 655 -13,5 % 4,3 3,5 -0,8
Services immobiliers et services de location et de location à bail 11 240 10 420 -7,3 % 3,9 3,5 -0,4
Services professionnels, scientifiques et techniques 69 565 51 885 -25,4 % 5,9 4,1 -1,8
Gestion de sociétés et d’entreprises 4 810 4 720 -1,9 % 3,7 3,6 -0,1
Services administratifs, services de soutien, services de gestion des déchets et services d’assainissement 57 930 47 430 -18,1 % 6,8 5,5 -1,3
Services d’enseignement 23 505 24 100 +2,5 % 1,6 1,6 0,0
Soins de santé et assistance sociale 135 570 143 870 +6,1 % 5,8 6,0 +0,2
Arts, spectacles et loisirs 15 160 13 860 -8,6 % 6,0 4,8 -1,2
Services d’hébergement et de restauration 121 665 98 140 -19,3 % 9,9 7,3 -2,6
Autres services (sauf les administrations publiques) 35 745 34 960 -2,2 % 6,4 6,0 -0,4
Administrations publiques 15 900 15 105 -5,0 % 3,0 2,8 -0,2
Toutes les industries 890 385 781 205 -12,3 % 5,2 4,4 -0,8
  • Source : Statistique Canada, Enquête sur les postes vacants et les salaires, Tableau 14‑10‑0326‑01, données non désaisonnalisées.

Les postes vacants deviennent généralement plus difficiles à pourvoir lorsque la main‑d’œuvre disponible, principalement les chômeurs, diminue par rapport au nombre de postes vacants. Dans ce cas, le marché du travail se « resserre ». En revanche, les postes vacants devraient être plus faciles à pourvoir lorsque le nombre de chômeurs augmente par rapport au nombre des postes vacants, auquel cas il est dit que le resserrement du marché du travail connaît un relâchement. Le ratio chômeurs‑postes vacants représente un indicateur de resserrement du marché du travail. Il mesure le nombre potentiel de chômeurs disponibles pour chaque poste vacant. Lorsqu’il est plus faible, ce ratio correspond à un marché du travail plus tendu et puisqu’il y a moins de chômeurs pour pourvoir les postes, ceux‑ci peuvent demeurer vacants plus longtemps. À l’inverse, le marché du travail est moins tendu si ce ratio est plus élevé. Une comparaison de ce dernier à 2 moments précis montre comment les conditions du marché du travail évoluent au cours de la période.

Sur une base annuelle, ce ratio a suivi une tendance à la baisse, passant de 1,7 au cours de 2021‑22 à 1,2 au cours de 2022‑23. À l’instar des niveaux plus élevé de postes vacants et du taux des postes vacants observés au début de l’exercice financier, les 3 premiers trimestres de 2022‑23 ont enregistré le niveau le plus bas du ratio chômeurs‑postes vacants, ce qui indique que les conditions du marché du travail ont été tendues durant cette période. Toutefois, le resserrement du marché du travail a commencé à s’atténuer, alors qu’un ratio plus important (1,4) a été observé au quatrième trimestre de 2022‑23 (consulter le graphique 9).

Graphique 9 – Ratio chômeurs-postes vacants, Canada, 2021‑22 à 2022‑23
Graphique 9 – Ratio chômeurs-postes vacants, Canada, 2021-22 à 2022-23 - Version textuelle suit
Version textuelle du graphique 9
Trimestre Ratio chômeurs-postes vacants
T1 2021‑22 2,3
T2 2021‑22 1,7
T3 2021‑22 1,3
T4 2021‑22 1,4
T1 2022‑23 1,0
T2 2022‑23 1,1
T3 2022‑23 1,1
T4 2022‑23 1,4
  • Sources : Statistique Canada, Enquête sur les postes vacants et les salaires, Tableau 14‑10‑0326‑01, données non désaisonnalisées (pour les postes vacants) et Enquête sur la population active, Tableau 14‑10‑0022‑01 (pour les chômeurs).

SalaireFootnote 28

Les revenus d’emploi constituent un autre élément important pour la gestion du régime d’assurance‑emploi. Ils permettent de calculer les cotisations d’assurance‑emploi versées par les employeurs et les employés, ainsi que le niveau des prestations auquel les prestataires ont droit. Les revenus d’emploi peuvent représenter une combinaison de salaires horaires et d’heures travaillées, un montant fixe payé pour une période précise (une semaine, par exemple) ou encore prendre la forme de commissions, de pourboires ou de primes. Les salaires horaires et hebdomadaires moyens sont donc examinés.

Divers facteurs ont une influence sur la dynamique de la croissance des salaires, notamment la productivité du travail, le resserrement sur le marché du travail, les attentes en matière d’inflation, les tendances démographiques, les changements structurels et l’augmentation du salaire minimum. Au cours de 2022‑23, le salaire horaire nominal moyen a poursuivi sa progression observée au cours de 2021‑22. Il est passé de 30,72 $ en avril 2021 à 33,12 $ en mars 2023. Cette évolution était prévisible en raison des tensions sur le marché du travail, les pénuries de main‑d’œuvre ayant poussé les salaires à la hausseFootnote 29. Cependant, dans le contexte d’une inflation élevée au cours de cette même période, le salaire horaire réel moyen a légèrement diminué au cours de 2022‑23 par rapport à 2021‑22 (consulter le graphique 10).

Graphique 10 - Salaire horaire moyen mensuel nominal et réel, Canada, avril 2021 à mars 2023
Graphique 10 - Salaire horaire moyen mensuel nominal et réel, Canada, avril 2021 à mars 2023 - Version textuelle suit
Version textuelle du graphique 10
Mois Salaire horaire nominal moyen ($) Salaire horaire réel moyen ($)
Avr-21 30,72 21,90
Mai-21 30,52 21,65
Juin-21 30,29 21,42
Juil-21 30,33 21,31
Août-21 30,43 21,34
Sept-21 30,87 21,60
Oct-21 30,87 21,45
Nov-21 30,93 21,45
Déc-21 31,18 21,65
Jan-22 31,59 21,74
Fév-22 31,47 21,44
Mar-22 31,44 21,11
Avr-22 31,72 21,17
Mai-22 31,64 20,83
Juin-22 31,8 20,80
Juil-22 31,65 20,67
Août-22 31,91 20,91
Sept-22 32,38 21,20
Oct-22 32,52 21,14
Nov-22 32,71 21,24
Déc-22 32,67 21,34
Jan-23 33,01 21,45
Fév-23 33,16 21,46
Mar-23 33,12 21,33
  • Sources : Statistique Canada, Mesures de l’indice des prix à la consommation, Tableau 18‑10‑0004‑01 (pour l’IPC) et Enquête sur la population active, Tableau 14‑10‑0063‑01 (pour le salaire horaire).

La rémunération hebdomadaire nominale moyenne est influencée non seulement par le salaire horaire nominal moyen, mais aussi par le nombre d’heures réellement travaillées par semaine. Comme mentionné précédemment, le nombre moyen d’heures réellement travaillées par semaine est demeuré relativement stable au cours de la période de référence. Par conséquent, la rémunération hebdomadaire nominale moyenne a suivi les mêmes tendances que celles observées pour le salaire horaire nominal moyen. Ils ont augmenté de 2,9 %, passant de 1 139 $ en 2021‑22 à 1 171 $ en 2022‑23, ce qui équivaut à une hausse hebdomadaire de 32,91 $. En valeur réelle, les salaires hebdomadaires moyens ont diminué par rapport à l’accroissement de l’IPCFootnote 30.

1.3 Le marché du travail régional du Canada

L’évolution générale du marché du travail observé à l’échelle nationale n’est pas toujours uniforme d’une région à l’autre. Cette sous-section examine ce phénomène au Canada à l’échelle des provinces et des territoiresFootnote 31.

Population active et taux d’activité

Au cours de 2022‑23, chaque province et territoire a enregistré une augmentation de sa population active par rapport à 2021‑22. À l’exclusion des territoires, l’Alberta a affiché la plus forte croissance de sa population active (+2,5 %), suivi de la Nouvelle‑Écosse (+2,0 %) et du Nouveau‑Brunswick (+1,7 %) au cours des 2 exercices financiers (consulter le tableau 2).

À l’échelle nationale, y compris les territoires, le taux d’activité est resté stable au cours de 2022‑23 par rapport à 2021‑22. Les Territoires du Nord‑Ouest (+1,4 p.p.), le Nunavut (+1,4 p.p.), Terre‑Neuve‑et‑Labrador (+0,3 p.p.) et le Québec (+0,2 p.p.) ont été les seuls à enregistrer une augmentation plus importante du taux d’activité au cours des 2 exercices financiers. La plus forte baisse a été observée à l’Île‑du‑Prince‑Édouard (‑1,7 p.p.) (consulter le tableau 2).

Tableau 2 – Changement à la population active et au taux d’activité, selon la province et le territoire, Canada, 2021‑22 à 2022‑23
Province ou territoire Variation de la population active 2021‑22 à 2022‑23 Taux d’activité 2021‑22 Taux d’activité 2022‑23 Variation du taux d’activité (p.p.) 2021‑22 à 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador +1,5 % 57,9 % 58,2 % +0,3
Île-du-Prince-Édouard +1,1 % 66,6 % 65,0 % -1,7
Nouvelle-Écosse +2,0 % 62,1 % 61,8 % -0,3
Nouveau-Brunswick +1,7 % 61,1 % 60,7 % -0,4
Québec +1,3 % 64,3 % 64,5 % +0,2
Ontario +1,5 % 65,5 % 65,4 % 0,0
Manitoba +1,0 % 67,0 % 66,7 % -0,3
Saskatchewan +1,3 % 67,8 % 67,6 % -0,2
Alberta +2,5 % 69,8 % 69,8 % 0,0
Colombie-Britannique +1,2 % 65,3 % 65,1 % -0,3
Yukon +0,2 % 73,4 % 72,2 % -1,2
Territoires du Nord-Ouest +2,2 % 74,1 % 75,6 % +1,4
Nunavut +4,7 % 62,7 % 64,1 % +1,4
Canada* +1,5 % 65,5 % 65,5 % 0,0
  • * Les données sur la population active et le taux d’activité excluent les territoires. Les variations en pourcentage sont basées sur des chiffres non arrondis.
  • Source : Statistique Canada; Enquête sur la population active, Tableaux 14‑10‑0287‑01 et 14‑10‑0292‑01, données désaisonnalisées.

Emploi et taux d’emploi

L’emploi a augmenté dans l’ensemble des provinces et territoires au cours de 2022‑23 par rapport à 2021‑22. Les plus fortes hausses ont été enregistrées en Alberta (+4,8 %), à l’Île‑du‑Prince‑Édouard (+4,4 %) et à Terre‑Neuve‑et‑Labrador (+4,4 %) (consulter le tableau 3). Au cours des 2 mêmes exercices financiers, le taux d’emploi a progressé dans chaque province et territoire, à l’exception du Yukon où il est demeuré pratiquement inchangé. Au cours de 2022‑23, les taux d’emploi de l’Alberta, de la Saskatchewan, du Manitoba, du Yukon et des Territoires du Nord‑Ouest dépassaient le taux national (consulter le tableau 3).

Tableau 3 – Variation de l’emploi et du taux d’emploi, selon la province et le territoire, Canada, 2021‑22 à 2022‑23
Province ou territoire Variation de l’emploi 2021‑22 à 2022‑23 Taux d’emploi 2021‑22 Taux d’emploi 2022‑23 Variation du taux d’emploi (p.p.) 2021‑22 à 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador +4,4 % 50,4 % 52,1 % +1,7
Île-du-Prince-Édouard +4,4 % 60,0 % 60,4 % +0,4
Nouvelle-Écosse +4,0 % 57,1 % 57,9 % +0,8
Nouveau-Brunswick +3,8 % 55,8 % 56,5 % +0,8
Québec +2,7 % 60,8 % 61,8 % +1,0
Ontario +3,7 % 60,6 % 61,9 % +1,3
Manitoba +2,4 % 63,1 % 63,7 % +0,6
Saskatchewan +2,9 % 63,8 % 64,6 % +0,8
Alberta +4,8 % 64,4 % 65,9 % +1,5
Colombie-Britannique +2,7 % 61,5 % 62,1 % +0,7
Yukon +1,7 % 69,4 % 69,3 % -0,1
Territoires du Nord-Ouest +2,6 % 70,1 % 71,6 % +1,5
Nunavut +3,9 % 55,3 % 56,1 % +0,8
Canada* +3,4 % 61,0 % 62,2 % +1,1
  • * Les données sur l’emploi et les taux d’emploi du Canada excluent les territoires. Les variations en pourcentage sont basées sur des chiffres non arrondis.
  • Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active, Tableaux 14‑10‑0287‑01 et 14‑10‑0292‑01, données désaisonnalisées.

Chômage et taux de chômage

L’ensemble des provinces et territoires ont affiché une baisse importante du chômage au cours de 2022‑23 par rapport à l’exercice précédent, à l’exception du Nunavut où une augmentation de 11,5 % du nombre de chômeurs a été enregistrée (consulter le tableau 4). L’Île‑du‑Prince‑Édouard (‑29,2 %), l’Ontario (‑26,3 %), le Yukon (‑25,6 %), l’Alberta (‑24,9 %) et la Saskatchewan (‑24,2 %) ont rapporté les diminutions les plus marquées.

Entre 2021‑22 et 2022‑23, l’ensemble des provinces et territoires, à l’exception d’un seul, ont présenté une réduction de leur taux de chômage en raison d’une baisse du nombre de chômeurs et d’un accroissement de la taille de la population active. Le Nunavut a affiché une hausse du taux de chômage de 0,8 p.p. à cause d’un chômage plus élevé. Au cours de 2022‑23, le Québec (4,2 %), le Manitoba, la Saskatchewan et la Colombie‑Britannique (4,5 %), ainsi que le Yukon (4,1 %) ont rapporté des taux de chômage inférieurs au taux national (5,1 %) au cours de 2022‑23 (consulter le tableau 4).

Tableau 4 – Variation du chômage et du taux de chômage, selon la province et le territoire, Canada, 2021‑22 à 2022‑23
Province ou territoire Variation du chômage 2021‑22 à 2022‑23 Taux de chômage 2021‑22 Taux de chômage 2022‑23 Variation du taux de chômage (p.p.) 2021‑22 à 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador -18,2 % 13,0 % 10,5 % -2,5
Île-du-Prince-Édouard -29,2 % 10,0 % 7,0 % -3,0
Nouvelle-Écosse -20,9 % 8,1 % 6,2 % -1,8
Nouveau-Brunswick -20,2 % 8,8 % 6,9 % -1,9
Québec -22,1 % 5,5 % 4,2 % -1,3
Ontario -26,3 % 7,4 % 5,4 % -2,0
Manitoba -20,8 % 5,7 % 4,5 % -1,2
Saskatchewan -24,2 % 6,0 % 4,5 % -1,5
Alberta -24,9 % 7,7 % 5,6 % -2,0
Colombie-Britannique -22,5 % 5,9 % 4,5 % -1,4
Yukon -25,6 % 5,5 % 4,1 % -1,4
Territoires du Nord-Ouest -0,6 % 5,6 % 5,5 % -0,2
Nunavut +11,5 % 11,9 % 12,7 % +0,8
Canada* -24,2 % 6,8 % 5,1 % -1,7
  • * Les données canadiennes sur le chômage et le taux de chômage excluent les territoires. Les variations en pourcentage sont basées sur des chiffres non arrondis.
  • Source : Statistique Canada; Enquête sur la population active, Tableaux 14‑10‑0287‑01 et 14‑10‑0292‑01, données désaisonnalisées.

Durée du chômage

Au cours de 2022‑23, seule l’Île‑du‑Prince‑Édouard a connu une augmentation de la durée moyenne du chômage (+10,9 %) par rapport à 2021‑22, et ce, pour un troisième exercice financier consécutif (consulter le tableau 5). Les autres provinces ont quant à elles enregistré une diminution de la durée moyenne du chômage. L’Alberta (‑26,6 %) et l’Ontario (‑18,0 %) sont les 2 seules provinces à avoir affiché une plus grande réduction de la durée moyenne par rapport à la moyenne nationale (‑16,3 %) entre 2021‑22 et 2022‑23.

Tableau 5 – Durée moyenne du chômage, selon la province, Canada, 2021‑22 à 2022‑23
Province Durée moyenne du chômage 2021‑22 Durée moyenne du chômage 2022‑23 Différence de la durée moyenne du chômage 2021‑22 à 2022‑23 Variation (%) de la durée moyenne du chômage 2021‑22 à 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador 21,6 18,8 -2,8 -13,1 %
Île-du-Prince-Édouard 17,2 19,0 +1,9 +10,9 %
Nouvelle-Écosse 21,9 19,8 -2,0 -9,3 %
Nouveau-Brunswick 19,0 16,9 -2,1 -11,1 %
Québec 19,0 18,0 -1,0 -5,5 %
Ontario 23,0 18,8 -4,1 -18,0 %
Manitoba 20,5 18,2 -2,3 -11,2 %
Saskatchewan 23,1 20,3 -2,8 -12,3 %
Alberta 27,7 20,3 -7,4 -26,6 %
Colombie-Britannique 20,2 17,1 -3,2 -15,6 %
Canada 22,3 18,7 -3,6 -16,3 %
  • * Excluant les territoires. Les variations en pourcentage sont basées sur des chiffres non arrondis.
  • Source : Statistique Canada; enquête sur la population active, Tableau 14‑10‑0342‑01.

Heures et rémunération hebdomadaires

Le nombre moyen d’heures hebdomadaires réellement travaillées au cours de 2022‑23 a diminué par rapport à l’exercice financier précédent dans presque toutes les provinces, à l’exception de l’Île‑du‑Prince‑Édouard (+0,2 %) et de l’Ontario (+0,2 %). Le Manitoba (‑2,4 %), le Nouveau-Brunswick (‑0,8 %) et l’Alberta (‑0,8 %) ont enregistré la plus forte baisse entre 2021‑22 et 2022‑23 (consulter le tableau 6). Cependant, l’Alberta comptait toujours le nombre moyen d’heures hebdomadaires réellement travaillées le plus élevé en 2022‑23, soit 34,0 heures.

La rémunération hebdomadaire nominale moyenne a augmenté au cours de 2022‑23 dans toutes les provinces et territoires par rapport à 2021‑22. Cependant, l’inflation a également progressé au cours de la même période. À l’exception du Nunavut, la hausse de la rémunération hebdomadaire nominale dans l’ensemble des provinces et territoires a été inférieure à celle de l’IPC, ce qui indique une diminution du pouvoir d’achat moyen des travailleurs au cours de 2022‑23. La variation de la rémunération hebdomadaire nominale moyenne était supérieure à la moyenne nationale pour la plupart des provinces, y compris toutes les provinces de l’Atlantique. L’Ontario et l’Alberta ont connu une croissance légèrement inférieure à la moyenne nationale et, en raison de leur taille, ont entraîné une baisse de la moyenne nationale (consulter le tableau 6).

Tableau 6 – Rémunération hebdomadaire nominale, heures hebdomadaires travaillées et indice des prix à la consommation selon la province ou le territoire, Canada, 2021‑22 à 2022‑23
Province ou territoire Moyenne des heures hebdomadaires travaillées* 2022‑23 Variation de la moyenne des heures hebdomadaires travaillées (%) 2021‑22 à 2022‑23 Rémunération hebdomadaire nominale moyenne** 2022‑23 Variation de la rémunération hebdomadaire nominale moyenne (%) 2021‑22 à 2022‑23 Variation de l’indice des prix à la consommation (%) 2021‑22 à 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador 33,7 -0,7 % 1 160 $ 4,6 % 6,3 %
Île-du-Prince-Édouard 33,9 +0,2 % 987 $ 3,5 % 8,4 %
Nouvelle-Écosse 32,4 -0,7 % 1 027 $ 3,8 % 7,5 %
Nouveau-Brunswick 33,6 -0,8 % 1 076 $ 5,5 % 7,1 %
Québec 31,8 -0,5 % 1 119 $ 3,3 % 6,6 %
Ontario 32,9 +0,2 % 1 200 $ 2,4 % 6,5 %
Manitoba 32,7 -2,4 % 1 069 $ 4,0 % 7,8 %
Saskatchewan 33,8 -0,7 % 1 147 $ 2,8 % 6,8 %
Alberta 34,0 -0,8 % 1 261 $ 2,3 % 6,0 %
Colombie-Britannique 32,2 -0,2 % 1 171 $ 3,1 % 7,0 %
Yukon s.o. s.o. 1 339 $ 2,2 % 7,3 %
Territoires du Nord-Ouest s.o. s.o. 1 570 $ 1,5 % 7,0 %
Nunavut s.o. s.o. 1 582 $ 4,8 % 3,9 %
Canada*** 32,7 -0,3 % 1 171 $ 2,9 % 6,6 %
  • * Les heures hebdomadaires travaillées reflètent le nombre d’heures réellement travaillées pendant la semaine de référence de l’Enquête sur la population active pour l’ensemble des emplois, y compris les heures supplémentaires.
  • ** Les données sur la rémunération sont fondées sur la paye brute avant les retenues à la source, ce qui comprend le revenu gagné pour les heures supplémentaires.
  • *** Excluant les territoires. Les variations en pourcentage sont basées sur des chiffres non arrondis.
  • Sources : Statistique Canada, Enquête sur la population active, Tableau 14‑10‑0042‑01, données non désaisonnalisées (pour les heures travaillées); Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail, Tableau 14‑10‑0203‑01, données non désaisonnalisées (pour la rémunération hebdomadaire nominale), et Indice des prix à la consommation, tableau 18‑10‑0004‑01, données non désaisonnalisées (pour l’IPC).

Postes vacants et resserrement du marché du travail

La comparaison entre le dernier trimestre de 2022‑23 et le même trimestre de 2021‑22 montre que le nombre de postes vacants a diminué dans toutes les provinces, à l’exception de la Saskatchewan (+14,6 %), du Manitoba (+2,3 %), de la Nouvelle-Écosse (+2,1 %) et de l’ensemble des territoires (consulter le tableau 7). La Colombie‑Britannique (‑17,2 %), l’Ontario (‑16,9 %) et le Québec (‑12,4 %) ont enregistré la plus forte baisse du nombre de postes vacants. À l’exception des territoires, la Colombie‑Britannique et le Québec (5,8 % et 5,6 %, respectivement) étaient les seules provinces où le taux de postes vacants était supérieur à la moyenne nationale (5,2 %) au cours de 2022‑23.

La diminution du nombre de postes vacants dans la plupart des provinces indique un assouplissement du resserrement du marché du travail. Toutefois, sur la base du ratio annuel chômeurs‑postes vacants, le marché du travail semble toujours tendu dans de nombreuses provinces au cours de 2022‑23. Néanmoins, ce ratio atteignait un niveau historiquement bas au début de 2022‑23, mais il a augmenté dans toutes les provinces pendant le reste de l’exercice financier, ce qui a conduit à un certain relâchement du marché du travail (consulter le graphique 11).

Tableau 7 – Variation du nombre de postes vacants, taux de postes vacants et ratio chômeurs-postes vacants, selon la province ou le territoire, Canada, 2022‑23
Province ou territoire Variation du nombre de postes vacants (%) T4 de 2021‑22 à T4 de 2022‑23 Taux de postes vacants (%) 2022‑23 Ratio chômeurs-postes vacants 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador -9,3 % 3,6 % 3,7
Île-du-Prince-Édouard -0,3 % 5,2 % 1,7
Nouvelle-Écosse +2,1 % 5,0 % 1,5
Nouveau-Brunswick -7,6 % 4,5 % 1,9
Québec -12,4 % 5,6 % 0,9
Ontario -16,9 % 5,0 % 1,3
Manitoba +2,3 % 4,6 % 1,1
Saskatchewan +14,6 % 4,9 % 1,1
Alberta -1,7 % 4,7 % 1,5
Colombie-Britannique -17,2 % 5,8 % 0,9
Yukon +2,1 % 7,4 % s.o.
Territoires du Nord-Ouest +20,5 % 6,6 % s.o.
Nunavut +54,2 % 3,4 % s.o.
Canada -12,3 % 5,2 % 1,2
  • Sources : Statistique Canada, Enquête sur les postes vacants et les salaires, Tableau 14‑10‑0326‑01, données non désaisonnalisées (pour les postes vacants), et Enquête sur la population active, Tableau 14‑10‑0287‑01, données non désaisonnalisées (pour le chômage).
Graphique 11 – Ratio chômeurs-postes vacants selon la province, premier trimestre et quatrième trimestre de 2022‑23
Graphique 11 – Ratio chômeurs-postes vacants selon la province, premier trimestre et quatrième trimestre de 2022-23 - Version textuelle suit
Version textuelle du graphique 11
Région Ratio chômeurs-postes vacants, premier trimestre de 2022‑23 Ratio chômeurs-postes vacants, dernier trimestre de 2022‑23
Canada 1,0 1,4
Terre-Neuve-et-Labrador 3,1 5,4
Île-du-Prince-Édouard 1,4 2,6
Nouvelle-Écosse 1,4 1,7
Nouveau-Brunswick 1,5 2,3
Québec 0,7 1,1
Ontario 1,1 1,6
Manitoba 1,0 1,2
Saskatchewan 1,1 1,3
Alberta 1,3 1,9
Colombie-Britannique 0,8 1,1
  • Sources : Statistique Canada, Enquête sur les postes vacants et les salaires, Tableau 14‑10‑0326‑01, données non désaisonnalisées (pour les postes vacants), et Enquête sur la population active, Tableau 14‑10‑0287‑01, données non désaisonnalisées (pour le chômage).

1.4 Sommaire

Après la forte relance observée à l’exercice financier antérieur, l’économie canadienne a connu un ralentissement de la croissance du PIB réel (+3,2 %) au cours de 2022‑23. L’exercice a également été marqué par des niveaux d’inflation sans précédent, caractérisé par un sommet de 8,1 % en juin 2022. La Banque du Canada a réagi en rehaussant son taux d’intérêt à 7 reprises au cours de l’exercice, passant de 0,75 % à 4,75 %. L’impact de ces majorations a commencé à se concrétiser lorsqu’une baisse de l’inflation a été relevée en mars 2023, alors qu’elle se chiffrait à 4,3 %.

Le marché du travail canadien a, quant à lui, poursuivi sa forte reprise au début de l’année 2022‑23, affichant notamment un taux de chômage annuel historiquement bas (5,1 %). La croissance de l’emploi s’est également maintenue avec une augmentation de 1,9 % au cours de 2022‑23. Parallèlement, le nombre de postes vacants et le taux de postes vacants ont atteint des niveaux record au Canada au cours de 2022‑23, ce qui témoigne d’un resserrement du marché du travail. Cette tendance a commencé à s’inverser à l’approche de la fin de l’exercice financier, alors que le ratio chômeurs‑postes vacants a augmenté progressivement, indiquant une atténuation des inquiétudes en ce qui concerne la pénurie de main‑d’œuvre touchant le marché du travail canadien.

À l’échelle régionale, l’ensemble des provinces et des territoires ont enregistré une croissance de l’emploi au cours de 2022‑23 par rapport à l’exercice financier précédent, les gains les plus importants ayant été observés en Alberta (+4,8 %), à l’Île‑du‑Prince‑Édouard (+4,4 %) et à Terre‑Neuve‑et‑Labrador (+4,4 %). Tous, à l’exception du Nunavut, ont rapporté une baisse de leur taux de chômage, en raison de la diminution du chômage et de l’augmentation de la population active. Les marchés du travail de la Colombie‑Britannique et du Québec ont été les plus serrés, tandis que l’Alberta et les provinces de l’Atlantique avaient un marché du travail moins tendu que la moyenne nationale.

Les répercussions de cette évolution récente du le marché du travail sur le régime d’assurance‑emploi sont présentées dans les sections suivantes de ce rapport.

Détails de la page

Date de modification :