Chapitre 2 : Incidence et efficacité des prestations d’assurance-emploi (Partie I de la Loi sur l’assurance-emploi)

De : Emploi et Développement social Canada

Titre officiel : Rapport de contrôle et d'évaluation de l'assurance-emploi pour l'exercice financier commençant le 1er avril 2022 et se terminant le 31 mars 2023 : Chapitre 2 : Incidence et efficacité des prestations d'assurance-emploi (Partie I de la Loi sur l'assurance-emploi)

Dans le chapitre 2

Liste des abréviations

Voici la liste complète des abréviations pour le Rapport de contrôle et d'évaluation de l'assurance-emploi pour l'exercice financier commençant le 1er avril 2022 et se terminant le 31 mars 2023.

AC
Administration centrale
ACV
Clients admissibles en vertu des cotisations versées
ARC
Agence du revenu du Canada
ATS
Téléscripteur
C
Chômeurs
CAAE
Conseil d'appel en assurance-emploi
CAEC
Commission de l'assurance-emploi du Canada
CASM
Centre d'appui des services mobiles
CC
Chômeurs ayant cotisé à l'assurance-emploi
CCDA
Conseil canadien des directeurs de l'apprentissage
Cégep
Collège d'enseignement général et professionnel
CEO
Conseillers en expertise opérationnelle
CLD
Chômeurs de longue durée
CLT
Chômage de long-terme
CNP
Classification nationale des professions
CR
Compétences pour réussir
CSC
Centre Service Canada
CSE
Centre de services aux employeurs
DC
Développement des compétences
DC (apprentis)
Développement des compétences (apprentis)
DC (régulier)
Développement des compétences (régulier)
DEREMPA
Personnes qui devenaient ou redevenaient membres de la population active
EAS
Échantillonnage aléatoire simple
ECAE
Enquête sur la couverture de l'assurance-emploi
ECPIE
Enquête canadienne par panel sur l'interruption d'emploi
EDMT
Ententes sur le développement du marché du travail
EDSC
Emploi et développement social Canada
EERH
Enquête sur l'emploi, la rémunération et les heures de travail
EF
Exercice financier
EPA
Enquête sur la population active
ESIT
Entreprises sociales d'insertion par le travail
EUM
Échantillonnage en unités monétaires
FCEA
Formation pour les compétences et l'emploi destiné aux Autochtones
FDLMO
Fichier de données longitudinales sur la main-d'œuvre
G7
Groupe des sept
GRC
Gendarmerie royale du Canada
IA
Intelligence artificielle
INCE
Initiative nationale sur les compétences essentielles
IMT
Information sur le marché du travail
IPC
Indice des prix à la consommation
IVD
Interprétation vidéo à distance
JCED
Jumeler les Canadiens et les Canadiennes aux emplois disponibles
MDSC
Mon dossier Service Canada
MON
Modèle opérationnel national
MPC
Mesure du panier de consommation
MRA
Maximum de la rémunération assurable
MSV
Meilleures semaines variables
MVP
Modernisation du versement des prestations
NAS
Numéro d'assurance sociale
NVA
Norme variable d'admissibilité
P
Prestataires
P/C
(Ratio de) Prestataires/chômeurs
P/CC
(Ratio de) Prestataires/chômeurs ayant cotisé à l'assurance-emploi
PAEU
Prestation d'assurance-emploi d'urgence
PAIS
Programme d'appui aux initiatives sectorielles
PASC
Postes d'accès de service aux citoyens
PCE
Partenariats pour la création d'emplois
PCMRE
Prestation canadienne de maladie pour la relance économique
PCRE
Prestation canadienne de la relance économique
PCREPA
Prestation canadienne de la relance économique pour proches aidants
PCTCC
Prestation canadienne pour les travailleurs en cas de confinement
PCU
Prestation canadienne d'urgence
PCUE
Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants
PEEQT
Programme d'excellence, d'exactitude et de la qualité du traitement
PEMS
Prestations d'emploi et mesures de soutien
PIB
Produit intérieur brut
PMT
Partenariats du marché du travail
PNEQ
Programme national d'encadrement et de la qualité
P.p.
Point de pourcentage
PRTC
Programme de réduction du taux de cotisations
PSC
Prestations supplémentaires de chômage
PSMS
Programme de solutions pour la main d'œuvre sectorielle
PT
Provinces et territoires
RAICD
Régime d'assurance-invalidité de courte durée
RAS
Registre d'assurance sociale
RCAE
Ratio des cotisations à l'assurance-emploi
RCE
Rapport de contrôle et d'évaluation de l'assurance-emploi
RE
Relevé d'emploi
RE Web
Relevés d'emploi sur le Web
RED
Règlement extrajudiciaire des différents
RH
Ressources humaines
R et I
Recherche et Innovation
RIQ
Rétroaction individuelle sur la qualité
RPC
Régime de pensions du Canada
RQAP
Régime Québécois d'assurance parentale
RRR
Repérage, référence et rétroaction
SAE
Services d'aide à l'emploi
SCIAN
Système de classification des industries de l'Amérique du Nord
SCCH
Solution pour les centres de contact hébergés
SCIC
Service corporatif d'information sur les clients
SHCC
Solution hébergée des centres de contact
SIAI
Système d'information sur les apprentis inscrits
SIPeC
Système d'information sur les professions et les compétences
SMLC
Service mobile et de liaison aux communautés
SNE
Services nationaux d'enquête
SRC
Suppléments de rémunération ciblés
SRVI
Système de réponse vocale interactif
SSC
Subventions salariales ciblées
SSUC
Subvention salariale d'urgence du Canada
SV
Sécurité de la vieillesse
TAP
Transfert automatisé protégé
TCLT
Taux de chômage de long-terme
TPPP
Travail pendant une période de prestations
TSS
Tribunal de la sécurité sociale
TSS-DG-AE
Section de l'assurance emploi de la division générale du Tribunal de la sécurité sociale
VEP
Vérification de l'exactitude du paiement
VET
Vérification de l'exactitude du traitement
WCAG
Règles pour l'accessibilité des contenus Web

Liste des figures

Liste des tableaux

2.1 Prestations d'assurance-emploi

Dans cette section

Ce chapitre du Rapport de contrôle et d'évaluation de l'assurance-emploi évalue le soutien du revenu que représentent les prestations versées au titre de la partie I de l'assurance-emploi, soit les prestations régulières, les prestations pour pêcheurs, les prestations de Travail partagé, et les prestations spéciales. Il couvre la période commençant le 1er avril 2022 et se terminant le 31 mars 2023 (2022‑23).

Ce chapitre comprend plusieurs indicateurs clés, comme le nombre de nouvelles demandes de prestations établies, le montant total de prestations versées, le niveau des prestations, la durée maximale et la durée réelle des prestations, ainsi que l'épuisement des prestations. Les dispositions clés du régime d'assurance-emploi et les récents changements qui y ont été apportés sont examinés tout au long du présent chapitre. Les indicateurs du nombre de demandes de prestations et du niveau de prestations sont présentés pour les demandes de prestations établies au cours de l'exercice financier pour lesquelles au moins 1 dollar a été versé en prestations d'assurance-emploi. De même, les indicateurs tels que la durée maximale et réelle sont fondés sur les demandes de prestations complétées au cours de l'exercice financier et pour lesquelles au moins 1 dollar a été versé en prestations d'assurance-emploi. Les indicateurs liés aux montants versés en prestations d'assurance-emploi sont présentés selon la méthode de la comptabilité de trésorerie, ce qui signifie que les dépenses sont comptabilisées au cours de l'exercice financier où elles sont payées. De plus amples renseignements sur les définitions des indicateurs présentés dans le présent chapitre figurent à l'annexe 2.1 de ce rapport.

Ce chapitre s'appuie sur différentes sources de renseignements afin de présenter une analyse exhaustive du régime d'assurance-emploi. Les données administratives de l'assurance-emploi, provenant généralement d'un échantillon de 10 %, sous-tendent la majorité des analyses. Dans certaines parties du présent chapitre, des données fiscales fournies par l'Agence du revenu du Canada (ARC) relativement aux feuillets T4 pour le revenu d'emploi ou aux déclarations T1 ont aussi été utilisées. De plus, l'Enquête sur la couverture de l'assurance-emploi de Statistique Canada, ainsi que les relevés d'emploi, constituent le fondement de l'analyse de la couverture, de l'admissibilité et de l'accès aux prestations d'assurance-emploi pour les chômeurs. Tout au long du présent chapitre, les résultats par caractéristiques sociodémographiques sont examinés et comparés à ceux des exercices précédents.  

L'annexe 2 de ce rapport présente des renseignements statistiques supplémentaires sur les prestations analysées dans le présent chapitre, et l'annexe 7 donne un aperçu des changements législatifs et règlementaires importants apportés au régime d'assurance-emploi d'avril 1996 à décembre 2023.

2.1.1 Mesures temporaires de l'assurance-emploi

En raison des perturbations de l'économie et du marché du travail causées par la pandémie de COVID‑19, le gouvernement a mis en place 2 différentes séries de mesures temporaires de l'assurance-emploi pour en faciliter l'accès et veiller à ce que le régime d'assurance-emploi continue de répondre aux besoins des travailleurs admissibles.

Une première série de mesures temporaires ont été introduites pour faciliter l'accès aux prestations d'assurance-emploi pour toutes les nouvelles demandes établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021. Certaines des principales mesures temporaires de l'assurance-emploi faisant partie de la première série étaient un minimum de 120 heures d'emploi assurable (après que le crédit de 300 heures pour les prestations régulières ou de 480 heures pour les prestations spéciales ait été appliqué) pour être admissible aux prestations régulières et spéciales d'assurance-emploi, un maximum de 50 semaines de prestations régulières, et un taux minimal de prestations de 500 $ par semaine (ou 300 $ par semaine pour les prestations parentales prolongées). Le tableau 1 énumère les mesures temporaires et les compare aux règles originales de l'assurance-emploi qui leur sont associées.

Alors que l'économie canadienne se redressait et que le marché du travail continuait de s'améliorer, le gouvernement a mis en place une deuxième série de mesures temporaires de l'assurance-emploi pour les demandes établies entre le 26 septembre 2021 et le 24 septembre 2022. Le tableau 1 énumère également ces mesures temporaires. Les principales étaient :

  • un minimum de 420 heures d'emploi assurable pendant la période de référence pour être admissible aux prestations d'assurance-emploi, peu importe la région de résidence
  • un traitement simplifié des motifs de cessation d'emploi dans lequel tous les heures d'emploi assurable et les gains étaient pris en compte aux fins de l'admissibilité et du calcul du taux des prestations, à condition que le dernier motif de cessation d'emploi de la période de référence ait été jugé valide
  • un traitement simplifié des sommes versées au moment de la cessation d'emploi dans lequel ces paiements, comme les indemnités de départ et les indemnités de vacances, n'étaient pas considérés comme des gains aux fins des prestations d'assurance-emploi et n'avaient pas d'incidence sur le moment où le prestataire recevait des prestations d'assurance-emploi, et
  • un taux de prestations minimal de 300 $ par semaine (ou de 180 $ par semaine pour les prestations parentales prolongées) pour les demandes établies entre le 26 septembre 2021 et le 20 novembre 2021

La première série de mesures temporaires de l'assurance-emploi ne s'appliquait pas aux nouvelles demandes de prestations établies en 2022‑23, puisque ces mesures temporaires se sont terminées le 25 septembre 2021. Cependant, ces demandes de prestations étaient assujetties à différents critères d'admissibilité selon leur date d'établissement. Par conséquent, le nombre de demandes de prestations est présenté pour deux périodes distinctes :

  • du 1er avril 2022 au 24 septembre 2022, appelée la « première moitié de 2022‑23 », au cours de laquelle les nouvelles demandes d'assurance-emploi ont été établies en vertu de la deuxième série de mesures temporaires de l'assurance-emploi; et
  • du 25 septembre 2022 au 31 mars 2023, appelée la « deuxième moitié de 2022‑23 », au cours de laquelle les nouvelles demandes d'assurance-emploi ont été établies en vertu des règles originales de l'assurance-emploi

Aucune mesure temporaire de l'assurance-emploi associée aux taux de prestations hebdomadaires n'était en vigueur pour les nouvelles demandes établies en 2022‑23. De plus, les résultats sur le montant des prestations d'assurance-emploi versées couvrent toute la période de 2022‑23 (du 1er avril 2022 au 31 mars 2023). Tout comme les rapports des 2 exercices financiers précédents, les comparaisons d'une année à l'autre ne sont généralement pas déclarées dans ce chapitre parce que les différentes séries de mesures temporaires de l'assurance-emploi ne sont pas comparables.

Tableau 1 – Comparaison entre les mesures temporaires de l'assurance-emploi et les règles originales de l'assurance-emploi qui leur sont associées 
Règles originales de l'assurance-emploi pour les demandes de prestations établies avant le 27 septembre 2020, et le 25 septembre 2022 ou après Première série de mesures temporaires de l'assurance-emploi en vigueur pour les demandes de prestations établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021, ou autrement indiquées Deuxième série de mesures temporaires de l'assurance-emploi en vigueur pour les demandes de prestations établies entre le 26 septembre 2021 et le 24 septembre 2022; ou autrement indiquées
Le programme d'assurance-emploi utilise les taux de chômage régionaux qui sont produits chaque mois par Statistique Canada. Ces taux sont désaisonnalisés et sont une moyenne mobile de 3 mois pour les régions de l'assurance-emploi situées dans les provinces, et les plus élevés entre une moyenne mobile de 3 mois ou de 12 mois pour les régions de l'assurance-emploi situées dans les territoires. Un taux de chômage minimal de 13,1 % a été appliqué à toutes les régions du Canada1, ce qui a donné lieu à:
  • un minimum de 420 heures d'emploi assurable (sans le crédit d'heures) requis pour avoir droit aux prestations régulières d'assurance-emploi
  • le taux des prestations calculé à partir des 14 semaines de rémunération assurable les plus élevées.
Retour aux règles originales pour le calcul des taux de chômage régionaux.
Un minimum de 420 à 700 heures d'emploi assurable pour être admissible aux prestations régulières d'assurance-emploi selon le taux de chômage régional. Un minimum de 120 heures d'emploi assurable pour être admissible aux prestations régulières en raison de la combinaison du crédit unique de 300 heures et du taux de chômage minimal de 13,1 %. Un minimum de 420 heures d'emploi assurable pour être admissible aux prestations régulières, quel que soit le taux de chômage régional.
Un minimum de 600 heures d'emploi assurable pour être admissible aux prestations spéciales d'assurance-emploi. Un minimum de 120 heures d'emploi assurable pour avoir droit aux prestations spéciales en raison du crédit unique de 480 heures2. Un minimum de 420 heures d'emploi assurable pour avoir droit aux prestations spéciales.
Entre 14 et 45 semaines de prestations régulières, selon le taux de chômage régional et le nombre d'heures d'emploi assurable. Un maximum de 50 semaines de prestations régulières3. Retour aux règles originales, sauf pour un minimum de 14 semaines de prestations régulières.
Le taux des prestations est calculé en faisant la moyenne des 14 à 22 semaines de rémunération assurable les plus élevées, selon le taux de chômage régional. Le taux des prestations a été calculé en faisant la moyenne des 14 semaines de rémunération assurable les plus élevées. Un taux de prestations minimal de 500 $ par semaine, ou de 300 $ par semaine pour les prestations parentales prolongées, a été appliqué si le taux calculé du prestataire était inférieur. Retour aux règles originales. Toutefois, pour les demandes établies entre le 26 septembre 2021 et le 20 novembre 2021, un taux de prestations minimum de 300 $ par semaine (ou de 180 $ par semaine pour les prestations parentales prolongées) a été appliqué si le taux calculé du prestataire était inférieur.
Une période d'attente d'une semaine doit être respectée avant qu'un prestataire puisse commencer à recevoir des prestations d'assurance-emploi. La période d'attente d'une semaine a été supprimée pour toutes les demandes de prestations d'assurance-emploi établies entre le 31 janvier 2021 et le 25 septembre 20214. Retour aux règles originales.
La période de référence correspond à la plus courte entre la période de 52 semaines qui précède immédiatement la date de début d'une demande de prestations d'assurance-emploi, ou la période écoulée depuis le début d'une demande précédente. La période de référence a été prolongée de 28 semaines si un prestataire a reçu la PCU5. Retour aux règles originales.
Seuls les heures d'emploi assurable et les gains au cours de la période de référence depuis le dernier motif de cessation d'emploi jugé invalide comptent aux fins de l'admissibilité et du calcul du taux de prestations, à condition que le motif de la cessation d'emploi la plus récente soit valide. Seuls les heures d'emploi assurable et les gains au cours de la période de référence depuis le dernier motif de cessation d'emploi jugé invalide ont compté aux fins de l'admissibilité et du calcul du taux de prestations, à condition que le motif de la cessation d'emploi la plus récente ait été valide. Toutefois, les exclusions et inadmissibilités liées aux motifs de cessation d'emploi jugés invalides ont été ignorées si elles avaient eu lieu plus de 12 semaines précédant le dimanche de la semaine durant laquelle l'arrêt de rémunération du demandeur se produisait. Tous les heures d'emploi assurable et les gains au cours de la période de référence ont compté aux fins de l'admissibilité et du calcul du taux de prestations, à condition que le motif de la cessation d'emploi la plus récente ait été valide.
Les indemnités de cessation d'emploi sont imputées aux prestations d'assurance-emploi. Les indemnités de cessation d'emploi n'ont pas été imputées aux prestations d'assurance-emploi. Les indemnités de cessation d'emploi n'ont pas été imputées aux prestations d'assurance-emploi.
Les demandeurs de prestations de maladie doivent fournir un certificat médical signé par un médecin ou un professionnel de la santé dûment autorisé. Sauf demande contraire de la Commission, l'obligation de présenter un certificat médical pour les prestations de maladie a été supprimée entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021. Retour aux règles originales.
Les accords de Travail partagé prévoient 6 à 26 semaines de prestations, avec la possibilité d'une prolongation de 12 semaines si cela s'avère nécessaire. Entre le 15 mars 2020 et le 24 septembre 2022, les accords de Travail partagé ont fourni jusqu'à 76 semaines de prestations. Entre le 15 mars 2020 et le 24 septembre 2022, les accords de Travail partagé ont fourni jusqu'à 76 semaines de prestations.
Le seuil de la rémunération assurable se situe entre 2 500 $ et 4 200 $ pour que les pêcheurs soient admissibles aux prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs selon le taux de chômage régional. Seuil de la rémunération assurable de 3 760 $ pour que les pêcheurs soient admissibles à des prestations spéciales. Seuil de la rémunération assurable de 2 500 $ pour que les pêcheurs soient admissibles à des prestations pour pêcheurs ou des prestations spéciales. Pour les demandes pour pêcheurs estivales établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021, et pour les demandes pour pêcheurs hivernales établies entre le 27 septembre 2020 et le 18 décembre 2021 : La demande pouvait être fondée sur les revenus de la période de référence ou sur les revenus utilisés pour établir une demande de prestations pour pêcheurs du même type (été ou hiver) pour l'une des 2 années précédentes, le montant le plus élevé étant retenu. Seuil de la rémunération assurable de 2 500 $ pour que les pêcheurs soient admissibles aux prestations spéciales ou aux prestations pour pêcheurs.
Le taux de prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs est calculé en utilisant les revenus de la période de référence actuelle. Un taux de prestations minimal de 500 $ par semaine, ou de 300 $ par semaine pour les prestations parentales prolongées, a été appliqué si le taux calculé du prestataire était inférieur. Pour les demandes pour pêcheurs estivales établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021, et pour les demandes pour pêcheurs hivernales établies entre le 27 septembre 2020 et le 18 décembre 2021 : Le taux de prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs était calculé en utilisant les revenus de la période de référence ou les revenus utilisés pour établir une demande de prestations pour pêcheurs du même type (été ou hiver) pour l'une des 2 années précédentes, selon le montant le plus élevé. Les demandes établies entre le 26 septembre 2021 et le 20 novembre 2021, un taux de prestations minimum de 300 $ par semaine (ou de 180 $ par semaine pour les prestations parentales prolongées) a été appliqué si le taux calculé du prestataire était inférieur. À partir du 19 décembre 2021, retour aux règles originales pour le calcul du taux de prestations hebdomadaires.
En 2020, seuil de rémunération de 7 279 $ (rémunération de 2019) pour les travailleurs autonomes qui ont opté pour l'assurance-emploi afin de bénéficier de prestations spéciales. Entre le 3 janvier 2021 et le 25 septembre 2021, seuil de rémunération de 5 000 $ (rémunération de 2020) pour les travailleurs autonomes qui ont choisi de participer à l'assurance-emploi pour être admissibles aux prestations spéciales. Seuil de rémunération de 5 289 $ (rémunération au cours de l'année civile précédant l'année de début de la demande) pour les travailleurs autonomes qui ont choisi de participer à l'assurance-emploi pour être admissibles aux prestations spéciales.
Le taux de cotisation annuel est fixé selon un mécanisme d'établissement du taux d'équilibre sur sept ans. Le taux de cotisation à l'assurance-emploi a été gelé au taux de cotisation de 2020 en 2021. Le taux de cotisation à l'assurance-emploi a été gelé au taux de cotisation de 2020 en 2022.
  • 1 Les personnes vivant dans des régions économiques de l'assurance-emploi où le taux de chômage était inférieur à 13,1 % ont vu leurs paramètres d'assurance-emploi calculés sur la base du taux de 13,1 %, tandis que celles vivant dans des régions où le taux était plus élevé ont vu leurs paramètres calculés sur la base du taux réel plus élevé. Cette mesure temporaire était censée prendre fin le 11 septembre 2021. La mesure a été prolongée jusqu'au 25 septembre 2021 dans le budget de 2021.
  • 2 La mesure du crédit d'heures était rétroactive au 15 mars 2020 pour les prestataires de la PCU qui cherchaient à passer aux prestations spéciales d'assurance-emploi (à l'exception des prestations de maladie) ou aux prestations de Travail partagé au cours de la première moitié de 2020‑21, mais qui ne pouvaient pas le faire parce qu'ils n'avaient pas assez d'heures.
  • 3 Lorsque les mesures temporaires ont débuté le 27 septembre 2020, les prestataires avaient le droit de recevoir entre 26 et 45 semaines de prestations régulières. Cette durée a été portée à 50 semaines en mars 2021 et a été appliquée rétroactivement à toutes les demandes de prestations régulières établies depuis le 27 septembre 2020.
  • 4 La période d'attente a également été supprimée pour toutes les demandes de prestations d'assurance-emploi établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 octobre 2020; et pour les nouvelles demandes de prestations de maladie d'assurance-emploi établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021.
  • 5 La période de référence a été prolongée de 16 semaines pour les demandes de prestations d'assurance-emploi établies avant le 5 juillet 2020 et de 24 semaines pour les demandes établies le 5 juillet 2020 ou après cette date, pour les prestataires qui ont reçu la PCU et qui devaient passer aux prestations spéciales (à l'exception des prestations de maladie) ou aux prestations de Travail partagé au cours de la première moitié de 2020‑21.

Impacts des mesures temporaires de l'assurance-emploi durant la pandémie : mise à jour et nouveaux résultats

Une étude* récente du Ministère a examiné certaines des principales mesures des 2 séries de mesures temporaires de l'assurance-emploi mises en place en réponse à la pandémie de COVID-19 en ce qui concerne leur impact sur l'accessibilité aux prestations et le soutien du revenu additionnel fourni aux prestataires comparativement à celui qui aurait été fourni en vertu des règles originales de l'assurance-emploi. L'étude a aussi estimé le coût additionnel généré par les principales mesures des 2 séries de mesures temporaires de l'assurance-emploi**.

Parmi les demandes établies lorsque la première série de mesures temporaires de l'assurance-emploi étaient en vigueur (du 27 septembre 2020 au 25 septembre 2021), 12,7 % des demandes de prestations régulières et 9,6 % des demandes de prestations spéciales n'auraient pas été admissibles à des prestations d'assurance-emploi si les normes d'admissibilité originales avaient été en vigueur. De plus, 64,6 % des demandes de prestations régulières et 53,7 % des demandes de prestations spéciales avaient un taux de prestations hebdomadaires plus élevé que celui qu'elles auraient eu sans les mesures temporaires. Les prestataires qui ont bénéficié du taux temporaire minimum de prestations hebdomadaires de 500 $ (300 $ pour les prestations parentales prolongées) ont touché par semaine, en moyenne, 201 $ de plus pour les demandes de prestations régulières et 168 $ de plus pour les demandes de prestations spéciales. Les prestataires qui avaient un taux de prestations hebdomadaires au-dessus de 500 $ et qui ont bénéficié d'un taux de prestations plus élevé, ont reçu par semaine, en moyenne, 65 $ de plus pour les demandes de prestations régulières et 39 $ de plus pour les demandes de prestations spéciales. En outre, en raison d'une mesure temporaire de l'assurance-emploi, toutes les demandes de prestations régulières établies durant la période avaient droit à 50 semaines de prestations régulières. Parmi ces demandes de prestations régulières, 45,4 % ont utilisé plus de semaines de prestations régulières que le nombre de semaines auxquelles elles auraient eu droit sans la mesure temporaire, et 22,5 % ont épuisé les 50 semaines de prestations régulières qui leur étaient offertes.

Parmi les demandes établies lorsque la deuxième série de mesures temporaires de l'assurance-emploi étaient en vigueur (du 26 septembre 2021 au 24 septembre 2022), 13,3 % des demandes de prestations régulières et 5,2 % des demandes de prestations spéciales n'auraient pas été admissibles à des prestations d'assurance-emploi sans les mesures temporaires. De plus, en raison du traitement simplifié des motifs de cessation d'emploi, 5,1 % de toutes les demandes de prestations régulières établies durant la période avaient droit à plus de semaines de prestations régulières. En outre, 9,5 % des demandes de prestations régulières et 9,0 % des demandes de prestations spéciales ont bénéficié de la mesure temporaire associée au taux minimum de prestations hebdomadaires de 300 $ (180 $ pour les prestations parentales prolongées) qui était en vigueur pour les demandes établies entre le 26 septembre 2021 et le 20 novembre 2021. Les demandes qui ont bénéficié du taux minimum de prestations hebdomadaires de 300 $ (180 $ pour les prestations parentales prolongées) ont touché par semaine, en moyenne, 66 $ de plus pour les demandes de prestations régulières, et 67 $ de plus pour les demandes de prestations spéciales.

Le total du coût additionnel estimé pour les principales mesures temporaires de l'assurance-emploi examinées dans l'étude était de 20,6 milliards de dollars. Les principales mesures de la première série de mesures temporaires de l'assurance-emploi avait un coût additionnel estimé de 19,3 milliards de dollars. Les principales mesures de la deuxième série de mesures temporaires de l'assurance-emploi avait un coût additionnel estimé de 1,3 milliard de dollars. Le coût plus élevé de la première série de mesures temporaires de l'assurance-emploi comparativement à la deuxième série est probablement attribuable à l'importance du soutien du revenu additionnel fourni et au plus grand nombre de demandes de prestations régulières établies durant la première période (3,1 millions) comparativement à la deuxième période (1,4 million). Le taux minimum de prestations hebdomadaires de 500 $ (300 $ pour les prestations parentales prolongées), qui faisait partie de la première série de mesures temporaires de l'assurance-emploi, avait le coût additionnel le plus élevé (9,9 milliards de dollars pour les demandes de prestations régulières et près de 1,0 milliard de dollars pour les demandes de prestations spéciales).

  • * EDSC, Impacts des mesures temporaires de l'assurance-emploi durant la pandémie : mise à jour et nouveaux résultats (Ottawa : EDSC, Direction de la politique de l'assurance-emploi, 2024).
  • ** Cette étude est une mise à jour d'une autre étude réalisée pour le rapport de contrôle et d'évaluation de l'assurance-emploi de 2020‑21 qui examinait les premiers 6 mois de la première série de mesures temporaires de l'assurance-emploi. EDSC, Impacts initiaux des mesures temporaires d'assurance-emploi dans les communautés canadiennes pendant la pandémie (Ottawa : EDSC, Direction de la politique de l'assurance-emploi, 2022). 

2.1.2 Aperçu des prestations d'assurance-emploi

Le régime d'assurance-emploi permet de remplacer partiellement un revenu de travail en offrant un soutien du revenu temporaire aux chômeurs admissibles pour les aider à se trouver un nouvel emploi et à rester actifs sur le marché du travail, et pour ceux qui s'absentent du travail en raison d'événements précis de la vie (tels que maladie, blessure, grossesse, soins à un nouveau-né ou à un enfant nouvellement adopté, soins ou soutien à une personne qui est gravement malade ou blessée, ou soins à une personne en fin de vie).

Dans le présent chapitre, les prestations d'assurance-emploi comprennent les prestations régulières, les prestations spéciales, les prestations pour pêcheurs et les prestations de Travail partagé (consulter le tableau 2). Les prestations spéciales incluent les prestations de maternité, les prestations parentales, les prestations de maladie, les prestations pour proches aidants d'enfants ou d'adultes et les prestations de compassion. La sous-section 2.1.2 porte sur le nombre de nouvelles demandes de prestations établies, le total des montants versés durant l'exercice financier, et les niveaux de prestations des demandes établies. La sous-section 2.1.3 traite des demandes de prestations combinées (ou mixtes). La sous-section 2.1.4 présente une analyse de l'utilisation des prestations d'assurance-emploi par rapport aux cotisations à l'assurance-emploi.

Tableau 2 - Sommaire des types de prestations d'assurance-emploi
Type de prestations Situation Norme d'admissibilité à l'assurance-emploi Première moitié de 2022‑23 Norme d'admissibilité à l'assurance-emploi Deuxième moitié de 2022‑23 Nombre maximum de semaines d'admissibilité pour 2022‑23, ou autrement indiqué
Régulières Pour les chômeurs ayant un motif valable de cessation d'emploi et disponibles pour travailler et cherchant un emploi convenable ou, dans certains cas, procédant à un recyclage professionnel 420 heures De 420 à 700 heures en fonction de la norme variable d'admissibilité 14 à 45 semaines, selon l'emploi assurable et le taux de chômage régional
Pêcheurs Pour les pêcheurs indépendants cherchant activement un emploi et incapables de se qualifier pour des prestations régulières Valeur des prises de 2 500 $ Valeur des prises variant de 2 500 $ à 4 200 $ en fonction de la norme variable d'admissibilité 26 semaines par saison (été ou hiver)
Travail partagé Pour les entreprises évitant les mises à pied en période de ralentissement de leurs activités pour des raisons échappant à leur contrôle qui ont un plan de redressement et qui ont conclu un accord de Travail partagé 420 heures De 420 à 700 heures en fonction de la norme variable d'admissibilité et doit être employé à l'année Les demandes de prestations établies avant le 24 septembre 2022: 76 semaines1; De 6 à 26 semaines, avec la possibilité d'une prolongation de 12 semaines, s'il y a lieu
Spéciales2 - Maternité Pour les personnes incapables de travailler en raison d'une grossesse ou parce qu'elles ont récemment donné naissance 420 heures 600 heures 15 semaines
Spéciales2 - Parentales Pour les personnes incapables de travailler parce qu'elles s'occupent d'un nouveau-né ou d'un enfant nouvellement adopté 420 heures 600 heures Prestations parentales standards : 40 semaines pouvant être partagées, un parent ne peut pas recevoir plus de 35 semaines; Prestations parentales prolongées (offertes à un taux de remplacement plus bas) : 69 semaines pouvant être partagées, un parent ne peut pas recevoir plus de 61 semaines
Spéciales2 - Maladie Pour les personnes incapables de travailler en raison d'une maladie, d'une blessure ou d'une mise en quarantaine 420 heures 600 heures Les demandes de prestations établies avant le 18 décembre 2022: 15 semaines; 26 semaines
Spéciales2 - Proches aidants d'enfants Pour les personnes incapables de travailler parce qu'elles fournissent des soins et du soutien à un enfant gravement malade ou blessé âgé de moins de 18 ans 420 heures 600 heures 35 semaines3
Spéciales2 - Proches aidants d'adultes Pour les personnes incapables de travailler parce qu'elles fournissent des soins et du soutien à une personne gravement malade ou blessée, âgée de 18 ans ou plus 420 heures 600 heures 15 semaines3
Spéciales2 - Compassion Pour les personnes incapables de travailler parce qu'elles fournissent des soins à une personne en fin de vie, peu importe son âge 420 heures 600 heures 26 semaines3
  • 1 Mesures spéciales temporaires de Travail partagé entre le 15 mars 2020 et le 24 septembre 2022.
  • 2 Les travailleurs autonomes (autres que les pêcheurs) qui se sont inscrits au régime d'assurance-emploi pour recevoir des prestations spéciales doivent respecter un seuil de rémunération assurable pour l'année civile précédant la présentation de la demande de prestations. Ce seuil était de 8 092 $ pour les demandes de prestations établies en 2022 (une mesure temporaire avait réduit ce seuil à 5 289 $ pour les demandes de prestations établies entre le 26 septembre 2021 et le 24 septembre 2022) et 8 255 $ pour les demandes de prestations établies en 2023. Les pêcheurs indépendants doivent respecter un seuil de rémunération assurable provenant de la pêche de 3 760 $ durant leur période de référence (une mesure temporaire avait réduit ce seuil à 2 500 $ pour les demandes de prestations pour pêcheurs établies entre le 27 septembre 2020 et le 24 septembre 2022).
  • 3 Les prestations peuvent être partagées entre les prestataires admissibles (soit les membres de la famille ou les personnes considérées comme membres de la famille).

Demandes de prestations d'assurance-emploi et montants versés

Le nombre total de nouvelles demandes de prestations d'assurance-emploi établies était de 1,9 million au cours de 2022‑23 (consulter le tableau 3). Ce nombre est proche de ceux enregistrés avant la pandémie en 2018‑19 et 2019‑20 (1,8 million et 1,9 million, respectivement), et nettement inférieur au sommet de 3,0 millions atteint en 2020‑21 en raison des perturbations de l'économie et du marché du travail causées par la pandémie de COVID-19. Le nombre de nouvelles demandes de prestations établies en 2022‑23 était aussi inférieur à celui de l'exercice financier précédent (2,1 millions en 2021‑22) en partie dû à l'amélioration générale des conditions du marché du travail et à des taux de chômage relativement faibles. Le total des prestations d'assurance-emploi versées a diminué de 17 milliards de dollars pour atteindre 19,7 milliards de dollars au cours de 2022‑23. Cette diminution peut s'expliquer par un nombre plus faible de nouvelles demandes de prestations établies en 2022‑23 comparativement aux exercices précédents, par la conclusion du grand nombre de demandes établies en 2020‑21 qui ont reçu des prestations en 2021‑22, la fin de toutes les mesures temporaires de l'assurance-emploi (consulter la Section 2.1) et le retour aux règles originales de l'assurance-emploi au cours de la période examinée.

Tableau 3 - Demandes de prestations d'assurance-emploi et montant versés par type de prestations, Canada, 2021‑22 à 2022‑23 
Types de prestations d'assurance-emploi Nouvelles demandes établies Total 2021‑22 Nouvelles demandes établies Première moitié de 2022‑23 Nouvelles demandes établies Deuxième moitié de 2022‑23 Nouvelles demandes établies Total 2022‑23 Montant versé (en millions de dollars) 2021‑22 Montant versés (en millions de dollars) 2022‑23
Régulières 1 457 750 523 070 765 170 1 288 240 28 622,1 $ 12 310,0 $
Pêcheurs 29 955 12 983 17 464 30 447 354,8 $ 372,5 $
Travail partagé 15 078 3 222 6 737 9 959 88,8 $ 30,6 $
Spéciales 704 620 325 360 332 460 657 820 7 697,6 $ 7 017,5 $
Maternité 176 910 90 290 80 240 170 530 1 474,7 $ 1 356,3 $
Parentales 241 900 126 110 110 030 236 140 3 589,9 $ 3 499,6 $
Maladie 462 460 199 570 218 910 418 480 2 461,9 $ 2 003,4 $
Proches aidants d'enfants 5 634 3 270 2 585 5 855 45,4 $ 41,2 $
Proches aidants d'adultes 12 541 6 961 6 311 13 272 79,6 $ 74,7 $
Compassion 6 775 3 311 3 308 6 619 46,0 $ 42,4 $
Tous les types de prestations 2 100 600 821 070 1 079 650 1 900 720 36 751,9 $ 19 719,2 $
  • Remarques : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués. Comprend les demandes de prestations pour lesquelles au moins 1 $ a été versé en prestations d'assurance-emploi. La somme des demandes de prestations par type de prestations ne correspond pas au total puisque de nombreux types de prestations peuvent faire partie d'une même demande de prestations.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi, sauf pour les prestations pour proches aidants, les prestations de Travail partagé, les prestations de compassion et pour les demandes de prestations pour pêcheurs (100 %).

Selon Statistique CanadaNote de bas de page 1, 730 300 prestataires recevaient des prestations d'assurance-emploi en moyenne chaque mois au cours de 2022‑23. Ce nombre est similaire à ceux observés avant la pandémie et près de la moitié des 1,4 million de bénéficiaires en moyenne chaque mois en 2021‑22.

Nouvelles demandes de prestations d'assurance-emploi établies

La diminution du nombre de nouvelles demandes d'assurance-emploi observée au cours de la période examinée comparativement à 2021‑22 est en grande partie attribuable à la diminution du nombre de demandes de prestations régulières et de prestations de maladie (consulter le tableau 3). Après avoir augmenté à 81,1 % en 2020‑21 en raison des perturbations liées à la pandémie de COVID-19, la part des demandes de prestations régulières parmi toutes les nouvelles demandes établies est retournée à des niveaux d'avant la pandémie en 2022‑23 (67,8 %). La part des demandes de prestations de maladie en 2022‑23 (22,0 %), qui représentent le deuxième type de prestations le plus souvent demandé, est également retournée aux niveaux habituellement enregistrés avant la pandémie.

Toutes les provinces et tous les territoires, ainsi que les hommes et les femmes, ont connu une diminution du nombre de nouvelles demandes d'assurance-emploi établies en 2022‑23 comparativement à 2021‑22 (consulter le tableau 4). Les hommes ont continué de représenter un peu plus de la moitié (53,0 %) de toutes les nouvelles demandes de prestations au cours de 2022‑23. Tous les groupes d'âge ont aussi enregistré une diminution du nombre de nouvelles demandes d'assurance-emploi établies durant la période examinée par rapport à 2021‑22. La part des demandes établies par des prestataires âgés de 24 ans et moins, qui a atteint 14,5 % au cours de 2020‑21, est revenue près des niveaux d'avant la pandémie en 2022‑23 (9,2 %). La répartition des demandes parmi les autres groupes d'âge était également semblable à celle observée avant la pandémie.

Tableau 4 - Demandes de prestations d'assurance-emploi et montants versés par province ou territoire, sexe et âge, Canada, 2021‑22 à 2022‑23 
Catégorie Nouvelles demandes établies Total 2021‑22 Nouvelles demandes établies Première moitié de 2022‑23 Nouvelles demandes établies Deuxième moitié de 2022‑23 Nouvelles demandes établies Total 2022‑23 Montant versé (en millions de dollars) 2021‑22 Montant versés (en millions de dollars) 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador 85 720 29 210 53 670 82 880 1 552,8 $ 1 141,1 $
Île-du-Prince-Édouard 24 040 8 820 13 910 22 730 361,2 $ 279,7 $
Nouvelle-Écosse 91 660 34 080 44 350 78 430 1 542,7 $ 933,0 $
Nouveau-Brunswick 97 090 28 990 54 610 83 600 1 542,6 $ 1 054,6 $
Québec 538 340 185 060 291 420 476 480 7 249,5 $ 3 653,0 $
Ontario 680 230 280 350 330 320 610 670 13 143,7 $ 6 554,1 $
Manitoba 71 470 31 450 35 900 67 350 1 257,5 $ 725,5 $
Saskatchewan 57 850 23 400 29 870 53 270 1 101,4 $ 654,9 $
Alberta 210 600 92 640 103 560 196 200 4 562,1 $ 2 334,7 $
Colombie-Britannique 237 110 104 510 119 100 223 610 4 300,3 $ 2 308,5 $
Yukon 2 620 780 1 500 2 280 50,1 $ 28,7 $
Territoires du Nord-Ouest 2 290 1 030 830 1 860 49,4 $ 28,9 $
Nunavut 1 580 750 610 1 360 38,7 $ 22,5 $
Hommes 1 104 940 344 620 661 970 1 006 590 17 838,7 $ 9 581,6 $
Femmes 995 660 476 450 417 680 894 130 18 913,2 $ 10 137,6 $
24 ans et moins 238 000 71 180 103 690 174 870 4 297,4 $ 1 521,9 $
25 à 44 ans 1 033 500 430 410 525 960 956 370 17 803,7 $ 10 929,3 $
45 à 54 ans 358 210 143 190 184 630 327 820 5 893,0 $ 2 969,3 $
55 ans et plus 470 890 176 290 265 370 441 660 8 757,8 $ 4 298,6 $
Canada 2 100 600 821 070 1 079 650 1 900 720 36 751,9 $ 19 719,2 $
  • Remarques : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués. Comprend les demandes de prestations pour lesquelles au moins 1 $ a été versé en prestations d'assurance-emploi.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Montants versés en prestations d'assurance-emploi

Le montant total versé pour tous les types de prestations d'assurance-emploi combinées a baissé à 19,7 milliards de dollars au cours de 2022‑23 comparativement à 36,8 milliards de dollars en 2021‑22. Cette diminution était principalement attribuable à la baisse des montants versés en prestations régulières (‑16,3 milliards de dollars) au cours de la même période. Le nombre plus faible de nouvelles demandes de prestations établies en 2022‑23 comparativement aux exercices précédents, la conclusion du grand nombre de demandes établies en 2020‑21 qui ont reçu des prestations en 2021‑22, et la fin de toutes les mesures temporaires de l'assurance-emploi ont contribué à la diminution globale des prestations versées en 2022‑23 (consulter la Section 2.1).

La répartition du montant versé selon le type de prestations en 2022‑23 est retournée près des niveaux d'avant la pandémie. La part des prestations régulières d'assurance-emploi versées a diminué de 77,9 % en 2021‑22 à 62,4 % en 2022‑23, tandis que la part des prestations spéciales a augmenté de 20,9 % en 2021‑22 à 35,6 % en 2022‑23 (consulter le graphique 1). Les parts des montants payés par type de prestations en 2022‑23 étaient similaires à celles des demandes établies par type de prestations au cours de la même période.

Graphique 1 - Montants versés en prestations d'assurance-emploi*, par type de prestations, Canada, 2022‑23 
Graphique 1 - Montants versés en prestations d'assurance-emploi*, par type de prestations, Canada, 2022‑23  - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 1
Type de prestations Montant versé (en millions de dollars) Part en pourcentage (%)
Prestations régulières 12 310,0 $ 62,4 %
Prestations de Travail partagé 30,6 $ 0,2 %
Prestations pour pêcheurs 372,5 $ 1,9 %
Prestations spéciales 7 017,5 $ 35,6 %
Prestations parentales 3 499,6 $ 17,7 %
Prestations de maladie 2 003,4 $ 10,2 %
Prestations de maternité 1 356,3 $ 6,9 %
Prestations de compassion et de proches aidants 158,3 $ 0,8 %
Montant versé en prestations d'assurance-emploi 19 730,7 $ 100,0 %
  • * Le total des montants versés indiqué dans le graphique 1 ne correspond pas au total indiqué dans les tableaux 3 et 4, car les données sur les prestations de compassion et les prestations pour proches aidants peuvent seulement être déclarées en se fondant sur un échantillon de 100 % à un niveau agrégé.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi, sauf pour les prestations de Travail partagé, les prestations pour proches aidants, et les prestations de compassion (100 %).

Les prestataires de l'Ontario et du Québec ont continué de recevoir une part plus élevée du montant versé en prestations d'assurance-emploi au cours de 2022‑23, suivis des prestataires de l'Alberta et de la Colombie-Britannique. Toutes les provinces et tous les territoires ont enregistré une baisse des prestations versées au cours de l'exercice examiné.

Les montants versés en prestations d'assurance-emploi ont diminué pour les hommes et les femmes, et pour chaque groupe d'âge par rapport à l'exercice financier précédent. Les femmes représentaient 51,4 % du montant versé en prestations d'assurance-emploi au cours de 2022‑23, pratiquement inchangé par rapport à 2021‑22. En ce qui concerne les groupes d'âge, la part du montant versé en prestations d'assurance-emploi aux prestataires âgés de 24 ans et moins a diminué, passant de 11,7 % en 2021‑22 à 7,7 % en 2022‑23, tandis que la part versée aux prestataires âgés de 25 à 44 ans a augmenté, passant de 48,4 % à 55,4 % au cours de la même période. La répartition des prestations d'assurance-emploi versées selon les groupes d'âge est retournée aux niveaux d'avant la pandémie. 

Niveau de prestations

Au cours de la période examinée par le présent rapport, les règles originales de l'assurance-emploi en ce qui concerne le calcul du taux de prestations hebdomadaires auquel ont droit les prestataires d'assurance-emploi était en vigueur, c'est-à-dire la disposition relative aux meilleures semaines variables. En vertu de cette disposition, le taux de prestations hebdomadaires est calculé selon les semaines où la rémunération assurable d'un prestataire de l'assurance-emploi était la plus élevée (les meilleures semaines) pendant la période de référence. Le nombre de meilleures semaines utilisées en vertu de cette provision varie entre 14 et 22, selon le taux de chômage en vigueur dans la région économique de l'assurance-emploi où réside le prestataire au moment où la demande est établie.

Taux de chômage* Nombre de semaines
6,0 % et moins 22
6,1 % à 7,0 % 21
7,1 % à 8,0 % 20
8,1 % à 9,0 % 19
9,1 % à 10,0 % 18
10,1 % à 11,0 % 17
11,1 % à 12,0 % 16
12,1 % à 13,0 % 15
Plus de 13,0 % 14
  • * Les taux de chômage mensuels régionaux utilisés pour le régime d'assurance-emploi sont une moyenne mobile de 3 mois des taux de chômage désaisonnalisés produits par Statistique Canada, sauf pour les régions de l'assurance-emploi situées dans les territoires qui utilisent les plus élevés entre une moyenne mobile de 3 mois ou de 12 mois, en vertu de l'article 17 du Règlement sur l'assurance-emploi.

En vertu du régime de l’assurance-emploi, le taux de prestations hebdomadaires est payé à 55 %Note de bas de page 2 de la rémunération hebdomadaire moyenne assurable, jusqu’au taux de prestations hebdomadaires maximum pour une année donnéeNote de bas de page 3. Les prestataires provenant d’une famille à faible revenu et ayant des enfants (âgés de moins de 18 ans) peuvent aussi être admissibles à des prestations supplémentaires offertes en vertu de la disposition relative au supplément familialNote de bas de page 4.

Au cours des 2 exercices précédents, le calcul du taux des prestations hebdomadaires a varié en fonction de la date où les demandes de prestations ont été établies. Ceci est attribuable aux 2 différentes séries de mesures temporaires de l'assurance-emploi mises en place en réponse à la pandémie de COVID‑19 (consulter la Section 2.1).

Pour l'ensemble des demandes établies en 2022‑23, excluant celles pour les prestations parentales prolongées, le taux moyen de prestations hebdomadaires était 535 $. Le Yukon a enregistré le taux moyen de prestations hebdomadaires le plus élevé (603 $), alors que la Nouvelle-Écosse affichait le taux moyen le plus faible (501 $). En moyenne, les hommes avaient droit à un taux de prestations hebdomadaires plus élevé que celui des femmes (565 $ et 500 $, respectivement). Les prestataires âgés de 25 à 44 ans avaient le taux moyen de prestations hebdomadaires le plus élevé (551 $) parmi les groupes d'âge (consulter l'annexe 2.3.2).

Un peu moins de la moitié des prestataires (45,5 %) qui avaient établi une demande en 2022‑23 avaient droit au taux maximal de prestations hebdomadaires. Cette proportion était la plus élevée au Yukon (73,9 %) et la moins élevée à l'Île-du-Prince-Édouard (34,9 %). Les hommes étaient proportionnellement plus nombreux à recevoir le taux maximal de prestations hebdomadaires (56,9 %) comparativement aux femmes (32,4 %). Une plus grande part des prestataires âgés de 25 à 44 ans recevaient le taux maximal de prestations hebdomadaires (51,2 %) que tous les autres groupes d'âge.

Disposition relative au supplément familial

La disposition relative au supplément familial fournit des prestations supplémentaires aux prestataires d'assurance-emploi ayant des enfants de moins de 18 ans et dont le revenu familial net par année est de 25 921 $ ou moins, ce qui cible les familles à faible revenu. Le prestataire doit également recevoir l'Allocation canadienne pour enfants. En vertu de la disposition relative au supplément familial, qui est offerte pour tous les types de prestations, le montant hebdomadaire du supplément familial peut faire passer le taux de prestations d'un prestataire de 55 % à un maximum de 80 % de sa rémunération hebdomadaire assurable, sous réserve des prestations hebdomadaires maximales. Le supplément versé aux prestataires admissibles est déterminé selon le revenu familial net, le nombre d'enfants dans la famille du prestataire et l'âge des enfants du prestataireNote de bas de page 5.

Au cours de 2022‑23, les familles à faible revenu ont touché un total de 43,7 millions de dollars en prestations supplémentaires par l'intermédiaire du supplément familial. Un total de 46 000 demandes de prestations ont reçu un montant de supplément familial au cours de 2022‑23, ce qui représente 2,4 % de toutes les demandes établies durant la période examinée. La proportion des demandes de prestations touchant du supplément familial est à la baisse depuis les 2 dernières décennies, un sommet de 10,7 % des demandes ayant été atteint en 2000‑01. Cette diminution peut s'expliquer par le fait que le seuil d'admissibilité n'a pas été indexé au fil du temps, ainsi que par des changements dans la composition des familles et par la croissance des salaires.

Les femmes (82,5 %) et les prestataires âgés de 25 à 44 ans (71,8 %) continuent d'être les principaux groupes démographiques bénéficiant de la disposition relative au supplément familial. Le supplément familial moyen au taux de prestations hebdomadaires était de 45 $ en 2022‑23, ce qui est similaire au supplément moyen versé avant la pandémie (consulter l'annexe 2.23).

Une étude récenteNote de bas de page 6 du Ministère a examiné les demandes de prestations qui auraient été admissibles à des prestations additionnelles dans le cadre de la disposition relative au supplément familial si les seuils de revenu familial annuel net avaient été ajustés en fonction de l'inflation. L'étude a révélé que la part des demandes de prestations commencées en 2022 ayant droit au supplément familial serait 2,9 points de pourcentage plus élevée si les seuils de revenu familial annuel net avaient été ajustés en fonction de l'inflation, tandis que le supplément familial au taux de prestations hebdomadaires serait, en moyenne, plus élevé de 3 $. Si les seuils de revenu familial net et les montants de supplément familial avaient été ajustés en fonction de l'inflation, le supplément familial au taux de prestations hebdomadaires serait, en moyenne, plus élevé de 25 $.

Régime de prestations supplémentaires de chômage

Alors que les prestations d'assurance-emploi offrent un soutien du revenu temporaire aux prestataires, les employeurs peuvent mettre en place des régimes de prestations supplémentaires de chômage (PSC) afin de bonifier la rémunération hebdomadaire de leurs employés lorsque ceux-ci se retrouvent sans emploi en raison d'un arrêt temporaire de travail, d'une formation, d'une maladie, d'une blessure ou d'une mise en quarantaineNote de bas de page 7. Ces régimes doivent être enregistrés auprès de Service Canada afin que les sommes versées ne constituent pas une rémunération et ne soient pas déduites des prestations d'assurance-emploi. Les versements hebdomadaires combinés provenant, d'une part, du régime et, d'autre part, des prestations hebdomadaires d'assurance-emploi ne peuvent pas dépasser 95 % du salaire hebdomadaire normal de l'employé.

Les employeurs peuvent aussi fournir des suppléments aux prestations de maternité, parentales (incluant l'adoption), de compassion et pour les proches aidantsNote de bas de page 8. Ces régimes ne doivent pas être enregistrés auprès de Service Canada. Les suppléments ne sont pas déduits des prestations d'assurance-emploi si les versements hebdomadaires combinés ne dépassent pas 100 % du salaire hebdomadaire normal de l'employé et que le régime n'utilise pas les suppléments pour réduire les autres crédits accumulés par l'employé dans le cadre de son emploi (tels que les congés de maladie, les congés annuels ou l'indemnité de départ).

Les résultats sur les taux de prestations hebdomadaires moyens présentés dans ce chapitre n'incluent pas les suppléments payés aux prestataires d'assurance-emploi.

Étude sur les régimes de prestations supplémentaires de chômage

Une étude ministérielle* a examiné les caractéristiques des employeurs et des employés avec des régimes de PSC**, ainsi que leur utilisation du régime d'assurance-emploi. De 2008 à 2017, un peu plus de 6 800 entreprises en moyenne chaque année (0,5 % de toutes les entreprises au Canada) avaient des régimes de PSC qui étaient actifs. Ce nombre a augmenté au fil du temps. Environ 63 % de ces régimes couvraient un épisode de chômage en raison d'une maladie, d'une blessure ou d'une mise en quarantaine. Les régimes pour un arrêt temporaire de travail, pour une formation, et les régimes formés d'une combinaison de PSC représentaient environ 10 %, 7 % et 20 % des régimes, respectivement. Les entreprises qui offraient des PSC étaient généralement de plus grande taille et plus susceptibles d'être associées aux industries des services.

En général, entre 40 000 et 60 000 demandes de prestations d'assurance-emploi chaque année recevaient des suppléments dans le cadre de régimes de PSC (environ 3 % de toutes les demandes). La plupart de ces demandes touchaient des prestations régulières, suivies par les demandes de prestations de maladie.

Lorsque les entreprises qui offrent des régimes PSC sont comparées à des entreprises ayant des caractéristiques similaires mais n'offrant pas de régime de PSC, les résultats montrent que le nombre moyen de demandes de prestations d'assurance-emploi et le nombre moyen de demandes par travailleur étaient plus élevés pour les entreprises offrant des régimes de PSC. Toutefois, les prestataires de prestations d'assurance-emploi provenant des entreprises offrant des régimes de PSC avaient des durées de prestations d'assurance-emploi plus courtes et des taux d'épuisement de leurs prestations plus faibles.

Une des raisons principales pour lesquelles les entreprises offrent des régimes de PSC à leurs employés est de maintenir la relation employeur-employé et d'encourager la rétention des employés. Lorsque des prestataires de prestations régulières qui travaillaient auparavant pour des entreprises offrant des régimes de PSC sont comparés entre eux, ceux qui recevaient des suppléments dans le cadre de ces régimes étaient plus susceptibles de retourner travailler pour la même entreprise suite à leur demande de prestations que ceux qui n'avaient pas reçu de supplément***.

  • * EDSC, Régimes de prestations supplémentaires de chômage (Ottawa : EDSC, Direction de l'évaluation, 2021).
  • ** Exclut les régimes de PSC pour les prestations de maternité, parentales (incluant l'adoption), de compassion et pour les proches aidants.
  • *** L'étude a trouvé que parmi tous les prestataires de prestations d'assurance-emploi provenant d'entreprises offrant des régimes de PSC, seulement 13 % avaient reçu des suppléments au cours de la période examinée. Cela indique que ce n'est pas tous les employés d'une entreprise donnée qui ont droit de recevoir des suppléments dans le cadre de ces régimes. 

2.1.3 Demandes de prestations d'assurance-emploi combinées

En vertu de certaines dispositions du régime d'assurance-emploi, un prestataire peut toucher plusieurs types de prestations dans le cadre d'une même demande, pourvu que le prestataire réponde aux critères d'admissibilité de chaque type de prestationsNote de bas de page 9.

Une demande de prestations « pure » est une demande pour laquelle un prestataire d'assurance-emploi touche un seul type de prestations, tandis qu'une demande de prestations « combinée » est une demande pour laquelle un prestataire touche plus d'un type de prestations. La combinaison des types de prestations dans le cadre d'une demande est examinée en se basant sur les demandes complétées au cours de 2022‑23, peu importe l'année durant laquelle la demande a été établie. Les demandes de prestations combinées représentaient 17,1 % de toutes les demandes complétées en 2022‑23 (consulter le tableau 5).

Tableau 5 - Demandes complétées de prestations d'assurance-emploi pures et combinées par type de prestations, Canada, 2022‑23 
Type de prestations Nombre de demandes totales (en milliers) Nombre de demandes pures (en milliers) Part des demandes pures (%) Nombre de demandes combinées (en milliers) Part des demandes combinées (%) Type de prestations le plus souvent combiné avec un type de prestations donné (part de demandes combinées)
Régulières 1 558,7 1 370,8 88,0 % 187,8 12,0 % Maladie (89,2 %)
Pêcheurs 29,1 25,7 88,2 % 3,4 11,8 % Maladie (89,8 %)
Travail partagé 19,2 10,8 56,4 % 8,4 43,6 % Régulières (78,1 %)
Maternité 177,2 3,0 1,7 % 174,2 98,3 % Parentales (98,3 %)
Parentales* 248,5 69,3 27,9 % 179,3 72,1 % Maternité (95,5 %)
Maladie 469,0 265,0 56,5 % 204,0 43,5 % Régulières (82,1 %)
Compassion 6,9 4,4 64,1 % 2,5 35,9 % Maladie (65,7 %)
Proches aidants d'enfants 4,7 3,8 81,1 % 0,9 18,9 % Maladie (61,4 %)
Proches aidants d'adultes 13,4 9,4 70,3 % 4,0 29,7 % Régulières (59,4 %)
Toutes les demandes** 2 126,5 1 762,2 82,9 % 364,3 17,1 % s.o.
  • Remarques : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués. Les parts en pourcentage sont basées sur des chiffres non arrondis. Comprend les demandes de prestations complétées pour lesquelles au moins 1 $ a été versé en prestations d'assurance-emploi. La somme des demandes de prestations par type de prestations pour les colonnes « Nombre de demandes totales » et « Nombre de demandes combinées » ne correspond pas au total puisque plus d'un type de prestations peut faire partie d'une même demande de prestations. Ceci ne s'applique pas aux demandes pures qui ne contiennent qu'un type de prestations.
  • * Les prestations parentales incluent les prestations pour les parents biologiques et pour les parents adoptifs.
  • ** Le nombre total de demandes de prestations est basé sur les demandes complétées durant l'exercice financier. Il est donc différent de ceux présentés aux tableaux 3 et 4 qui sont basés sur les demandes établies.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Les femmes étaient plus susceptibles de demander plus d'un type de prestations (25,8 %) que les hommes (9,5 %), principalement en raison de leur probabilité élevée de demander à la fois des prestations de maternité et des prestations parentales.

D'ailleurs, les prestations de maternité étaient les prestations les plus souvent combinées avec d'autres types de prestations, habituellement avec les prestations parentales. Toutefois, une certaine proportion des demandes ont aussi reçu des prestations de maladie en plus des prestations de maternité (16,4 %), possiblement parce que les prestataires ont débuté leur congé avant d'être admissibles aux prestations de maternité (accessibles jusqu'à 12 semaines avant la date prévue de la naissance de l'enfant). La combinaison de prestations de maternité, de prestations parentales et de prestations de maladie était la plus fréquente parmi les demandes dans lesquelles 3 types de prestations ou plus étaient demandées (26 940 demandes de prestations, représentant 15,2 % des demandes de prestations de maternité complétées en 2022‑23).

Les demandes de prestations parentales étaient combinées à un taux légèrement inférieur à celui des prestations de maternité, puisque seulement 9,5 % des hommes qui ont demandé des prestations parentales ont également reçu un autre type de prestations. Parmi ces prestataires de sexe masculin, 81,3 % ont reçu des prestations régulières et 23,0 % ont demandé des prestations de maladie. Chez les femmes, pratiquement toutes celles (99,3 %) qui ont combiné des prestations parentales avec d'autres types de prestations les ont combinées à des prestations de maternité.

Presque la moitié des demandes de prestations de Travail partagé ont été combinées avec d'autres types de prestations (43,6 %), essentiellement avec des prestations régulières (78,1 %). Cela est attribuable au fait que les deux types de prestations sont habituellement demandés en raison d'un ralentissement des activités d'une entreprise, ce qui augmente le risque de mises à pied (prestations de Travail partagé) et les mises à pied réelles (prestations régulières). Les prestations régulières sont habituellement demandées après les prestations de Travail partagé, à la suite de la réduction des activités d'une entreprise participante, provoquant une réduction des effectifs de l'entreprise (consulter la Section 2.5 pour plus de détails).

Les prestations de maladie arrivaient au quatrième rang des types de prestations qui avaient le plus de probabilité d'être combinés avec d'autres types de prestations, le plus souvent avec des prestations régulières. Lorsque leurs prestations de maladie étaient combinées, les hommes les avaient principalement reçues avec des prestations régulières (94,5 %), alors que les femmes les avaient surtout combinées avec des prestations régulières (70,9 %), mais aussi avec des prestations de maternité (26,7 %) et des prestations parentales (25,4 %). Les prestations de maladie représentaient également le type de prestations le plus souvent combinés avec des demandes de prestations régulières (89,2 %).

Lorsqu'elles sont combinées, les prestations de compassion le sont plus souvent avec des prestations de maladie (65,7 %) ou des prestations régulières (48,4 %). Les hommes avaient plus souvent tendance à combiner des prestations de compassion avec des prestations régulières (52,2 %) que les femmes (47,0 %). À l'inverse, les femmes étaient plus susceptibles de combiner des prestations de compassion avec des prestations de maladie (68,0 %) par comparaison aux hommes (59,7 %).

Tout comme les prestations de compassion, les prestations pour proches aidants d'enfants et d'adultes étaient le plus souvent combinées à des prestations régulières par les hommes (58,1 % et 72,3 %, respectivement), tandis que les femmes étaient plus susceptibles de les combiner à des prestations de maladie (71,9 % et 55,4 %, respectivement).

Bien que les pêcheurs aient la possibilité de combiner les prestations pour pêcheurs avec d'autres types de prestations (selon certaines restrictions), 11,8 % des demandes de prestations pour pêcheurs ont été combinées. Au total, 89,8 % des prestations combinées l'ont été avec des prestations de maladie. Aucune demande de prestations pour pêcheurs n'a été combinée avec des prestations de maternité, des prestations parentales, des prestations de compassion ou des prestations de Travail partagé durant la période à l'étude.

Les tendances pour ce qui est de la combinaison des prestations d'assurance-emploi sont relativement stables au fil du temps (consulter le graphique 2). Toutefois, en 2022‑23, la proportion de demandes de prestations de Travail partagé complétées qui étaient combinées avec d'autres types de prestations a augmenté à 43,6 % par rapport à 35,9 % l'exercice précédent, et 17,2 % en 2020‑21. Ces demandes étaient pour la plupart combinées à des prestations régulières.

Graphique 2 - Proportion des demandes de prestations d'assurance-emploi complétées qui étaient combinées par type de prestations, Canada, 2021‑22 à 2022‑23
Graphique 2 - Proportion des demandes de prestations d'assurance-emploi complétées qui étaient combinées par type de prestations, Canada, 2021‑22 à 2022‑23  - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 2
Type de prestations 2021‑22 2022‑23
Prestations régulières 10,9 % 12,0 %
Prestations pour pêcheurs 12,5 % 11,8 %
Prestations de Travail partagé 35,9 % 43,6 %
Prestations de maternité 97,8 % 98,3 %
Prestations parentales 74,1 % 72,1 %
Prestations de maladie 50,2 % 43,5 %
Prestations de compassion 41,8 % 35,9 %
Prestations pour proches aidants d'enfants 26,2 % 18,9 %
Prestations pour proches aidants d'adultes 38,3 % 29,7 %
Toutes les demandes** 14,2 % 17,1 %
  • Remarque : Comprend les demandes de prestations complétées pour lesquelles au moins 1 $ a été versé en prestations d'assurance-emploi.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

2.1.4 Ratio prestations-cotisations

Les prestations d’assurance-emploi versées aux prestataires admissibles qui se sont qualifiés sont financées uniquement par les cotisations obligatoires payées par les employeurs et les employés, ainsi que par les travailleurs autonomes qui ont choisi de participer au programme d’assurance-emploi. Le montant des prestations d’assurance-emploi versées par rapport aux cotisations payées fournit certaines indications précieuses sur l’utilisation du programme, surtout lorsqu’on analyse les prestataires selon leurs caractéristiques sociodémographiques. Cette sous-section examine cette question en utilisant 2 différents ratios : le ratio prestations totales-cotisations ainsi que le ratio prestations régulières-cotisations pour l’année 2021Note de bas de page 11. Les données fiscales pour l’année civile 2021 sont les données disponibles les plus récentes sur les niveaux de cotisations pour calculer ces ratios. Puisque les cotisations d’assurance-emploi ne sont pas attribuées à un type de prestations en particulier, la diminution des cotisations d’assurance-emploi en lien avec les prestations spéciales est prise en compte dans le calcul du ratio prestations régulières-cotisationsNote de bas de page 12.

Changement méthodologique

Dans les rapports précédents, les ratios prestations-cotisations des provinces et des territoires étaient déterminés selon l'emplacement des employeurs pour ce qui est des cotisations et selon le lieu de résidence des prestataires pour ce qui est des prestations. Par conséquent, il est possible que certains ratios prestations-cotisations provinciaux et territoriaux aient été sous-estimés ou surestimés si les cotisations étaient attribuées à une province ou à un territoire en particulier, alors que les employés se trouvaient en fait dans une autre province ou un autre territoire. À partir du rapport de cette année, les cotisations seront aussi attribuées à une province ou à un territoire selon le lieu de résidence des employés.

Le calcul des ratios prestations-cotisations tient compte de la cotisation à l'assurance-emploi maximale annuelle qu'un individu paye. Cette cotisation maximum annuelle est différente pour les employés qui sont couverts par un régime provincial (c'est-à-dire, le Régime québécois d'assurance parentale) comparativement à ceux qui ne le sont pas (c'est-à-dire, les autres provinces et territoires). Par conséquent, en plus d'affecter les ratios prestations-cotisations provinciaux et territoriaux, le changement méthodologique affecte aussi les ratios selon le sexe, le groupe d'âge et l'industrie. Les résultats dans les rapports des années antérieures ne sont donc pas comparables aux résultats dans le présent rapport. À des fins de comparaison, les résultats des années passées qui sont présentés dans ce rapport ont été calculés en se basant sur la nouvelle méthodologie. 

Les ratios prestations totales-cotisations et les ratios prestations régulières-cotisations présentés ci-dessous sont normalisés, le ratio pour le Canada étant fixé à 1,0. Par conséquent, les ratios rajustés prestations totales-cotisations et les ratios rajustés prestations régulières-cotisations permettent une interprétation rapide de l'utilisation nette du programme d'assurance-emploi selon certaines caractéristiques sociodémographiques comparativement au niveau national. Un ratio rajusté supérieur à 1,0 signifie que la sous-population sous-jacente (comme une région ou une industrie) a reçu comparativement plus de prestations que ce qu'elle a versé de cotisations par rapport à la moyenne canadienne, et qu'elle est donc un bénéficiaire net du régime d'assurance-emploi. En revanche, un ratio rajusté inférieur à 1,0 signifie que la sous-population en question a reçu comparativement moins de prestations par rapport aux cotisations qu'elle a versées que la moyenne nationale, et qu'elle est un cotisant net.

En 2021, les provinces de l'Atlantique et le Québec avaient des ratios rajustés prestations totales-cotisations supérieurs au niveau national, ce qui signifie que les prestataires de ces provinces ont reçu comparativement plus de prestations d'assurance-emploi par rapport aux cotisations qu'ils ont versées (consulter le graphique 3). Cela correspond aux années précédentes, car les régions ayant une plus grande proportion de prestataires saisonniers ont tendance à enregistrer une plus grande utilisation des prestations d'assurance-emploi par les prestataires dans ces régions par rapport aux autres régions. En contrepartie, les autres provinces (sauf l'Alberta) et les territoires avaient des ratios rajustés inférieurs à la moyenne nationale.

Graphique 3 - Ratios rajustés prestations-cotisations et taux de chômage par province et territoire*, Canada, 2021
Graphique 3 - Ratios rajustés prestations-cotisations et taux de chômage par province et territoire*, Canada, 2021  - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 3
Province ou territoire Ratio rajusté prestations totales-cotisations (échelle de gauche) Ratio rajusté prestations régulières-cotisations (échelle de gauche) Ratio rajusté prestations-cotisations pour le Canada (échelle de gauche) Taux de chômage (échelle de droite)
Terre-Neuve-et-Labrador 2,74 3,08 1,00 13,1 %
Île-du-Prince-Édouard 2,02 1,87 1,00 9,8 %
Nouvelle-Écosse 1,43 1,53 1,00 8,6 %
Nouveau-Brunswick 1,84 1,91 1,00 9,2 %
Québec 1,11 0,97 1,00 6,1 %
Ontario 0,89 0,93 1,00 8,1 %
Manitoba 0,94 0,93 1,00 6,5 %
Saskatchewan 0,90 0,92 1,00 6,6 %
Alberta 1,01 1,06 1,00 8,6 %
Colombie-Britannique 0,79 0,79 1,00 6,6 %
Yukon 0,76 0,75 1,00 6,1 %
Territoires du Nord-Ouest 0,71 0,73 1,00 6,2 %
Nunavut 0,85 0,82 1,00 10,6 %
  • * Les ratios prestations-cotisations des provinces et des territoires sont déterminés selon le lieu de résidence des employés pour ce qui est des cotisations et selon le lieu de résidence des prestataires pour ce qui est des prestations versées. Il s'agit d'un changement méthodologique par rapport aux rapports des années antérieures où les cotisations étaient attribuées selon l'emplacement des employeurs. Par conséquent, les ratios prestations-cotisations dans les rapports des années antérieures ne sont pas comparables.
  • Sources : Agence de revenu du Canada (ARC), relevés T4 comprenant le revenu d'emploi (pour les données sur les cotisations); Emploi et Développement social Canada (EDSC), données administratives de l'assurance-emploi (pour les données sur les prestations); et Statistique Canada, Enquête sur la population active, tableaux 14-10-0287-01 et 14-10-0292-01 (pour les données sur les taux de chômage). Les données de l'ARC reposent sur un échantillon de 10 % des relevés T4 comprenant le revenu d'emploi, et les données d'EDSC reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Les résultats étaient semblables lorsqu'on ne considérait que les versements de prestations régulières d'assurance-emploi. En 2021, les provinces de l'Atlantique et l'Alberta avaient des ratios rajustés prestations régulières-cotisations au-dessus de la moyenne nationale. Le Québec, l'Ontario, le Manitoba et la Saskatchewan avaient des ratios près du niveau national. La Colombie-Britannique et les 3 territoires affichaient des ratios inférieurs à la moyenne nationale.

L'année 2021 a été marquée par un grand nombre de demandes de prestations régulières d'assurance-emploi établies en raison des perturbations de l'économie et du marché du travail causées par la pandémie de COVID-19, ainsi que la mise en place de mesures temporaires de l'assurance-emploi pour faciliter l'accès au régime d'assurance-emploi (consulter la Section 2.1). De plus, le taux de cotisation à l'assurance-emploi en 2021 a été gelé au taux de cotisation de 2020. Par conséquent, le montant versé en prestations régulières d'assurance-emploi a bondi en 2021, tandis que le montant de cotisations à l'assurance-emploi est resté relativement inchangé. Dans ce contexte, certaines juridictions qui ont reçu une plus grande part des prestations régulières versées en 2021 comparativement à avant la pandémie ont vu leur ratio rajusté prestations régulières-cotisations augmenté. À l'inverse, certaines juridictions qui ont reçu une part plus petite des prestations régulières versées en 2021 par rapport à avant la pandémie ont connu une diminution de leur ratio rajusté prestations régulières-cotisations.

Le graphique 4 illustre cette situation en comparant les ratios rajustés prestations régulières-cotisations par province et territoire pour 2019 et 2021. Les provinces de l'Atlantique continuent de recevoir comparativement plus de prestations d'assurance-emploi par rapport aux cotisations qu'elles ont versées que la moyenne nationale en 2021. Toutefois, l'écart entre leur ratio et le niveau national a diminué entre 2019 et 2021. À l'opposé, l'écart pour l'Ontario et la Colombie-Britannique a augmenté au cours de la même période.

Graphique 4 - Ratios rajustés prestations régulières-cotisations par province et territoire*, Canada, 2019** et 2021 
Graphique 4 - Ratios rajustés prestations régulières-cotisations par province et territoire, Canada, 2019et 2021  - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 4
Province ou territoire Ratio rajusté prestations régulières-cotisations pour 2019 Ratio rajusté prestations régulières-cotisations pour 2021 Ratio rajusté prestations régulières-cotisations pour le Canada
Terre-Neuve-et-Labrador 5,37 3,08 1,00
Île-du-Prince-Édouard 3,37 1,87 1,00
Nouvelle-Écosse 2,20 1,53 1,00
Nouveau-Brunswick 2,99 1,91 1,00
Québec 1,07 0,97 1,00
Ontario 0,71 0,93 1,00
Manitoba 0,98 0,93 1,00
Saskatchewan 1,19 0,92 1,00
Alberta 0,96 1,06 1,00
Colombie-Britannique 0,70 0,79 1,00
Yukon 1,09 0,75 1,00
Territoires du Nord-Ouest 1,21 0,73 1,00
Nunavut 1,12 0,82 1,00
  • * Les ratios prestations-cotisations des provinces et des territoires sont déterminés selon le lieu de résidence des employés pour ce qui est des cotisations et selon le lieu de résidence des prestataires pour ce qui est des prestations versées. Il s'agit d'un changement méthodologique par rapport aux rapports des années antérieures où les cotisations étaient attribuées selon l'emplacement des employeurs. Par conséquent, les ratios prestations-cotisations dans les rapports des années antérieures ne sont pas comparables.
  • ** Les ratios rajustés prestations régulières-cotisations pour 2019 ont été calculés en utilisant la nouvelle méthodologie dans laquelle les cotisations sont attribuées selon le lieu de résidence des employés.
  • Sources : Agence de revenu du Canada (ARC), relevés T4 comprenant le revenu d'emploi (pour les données sur les cotisations); Emploi et Développement social Canada (EDSC), données administratives de l'assurance-emploi (pour les données sur les prestations). Les données de l'ARC reposent sur un échantillon de 10 % des relevés T4 comprenant le revenu d'emploi, et les données d'EDSC reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

En fonction du sexe et de l'âge, le tableau 6 montre que, comme par le passé, les femmes avaient un ratio rajusté prestations totales-cotisations plus élevé (1,14) que les hommes (0,88) en 2021. Cette situation est en partie attribuable au fait que les femmes de 44 ans et moins sont plus susceptibles de recevoir des prestations de maternité ou des prestations parentales d'assurance-emploi. Les tendances sont généralement inversées lorsque seules les prestations régulières d'assurance-emploi sont prises en compte. Les hommes affichent habituellement un ratio rajusté prestations régulières-cotisations plus élevé que celui des femmes. Cependant, au niveau global, les ratios rajustés prestations régulières-cotisations pour les hommes et les femmes étaient identiques en 2021, et relativement similaires d'un groupe d'âge à l'autre. Ceci peut être dû aux mesures temporaires de l'assurance-emploi mises en place durant la période qui facilitaient l'accès au régime de l'assurance-emploi (consulter la Section 2.1).

Tableau 6 - Ratios rajustés prestations-cotisations par sexe et âge, Canada, 2021 
Catégorie d'âge Ratio rajusté prestations totales-cotisations pour hommes Ratio rajusté prestations totales-cotisations pour femmes Ratio rajusté prestations totales-cotisations pour tous Ratio rajusté prestations régulières-cotisations pour hommes Ratio rajusté prestations régulières-cotisations pour femmes Ratio rajusté prestations régulières-cotisations pour tous
24 ans et moins 1,50 1,84 1,65 1,66 1,66 1,66
25 à 44 ans 0,78 1,23 0,98 0,87 0,83 0,85
45 à 54 ans 0,67 0,77 0,72 0,77 0,86 0,81
55 ans et plus 1,10 1,12 1,11 1,30 1,32 1,31
Total 0,88 1,14 1,00 1,00 1,00 1,00
  • Sources : Agence de revenu du Canada (ARC), relevés T4 comprenant le revenu d'emploi (pour les données sur les cotisations); Emploi et Développement social Canada (EDSC), données administratives de l'assurance-emploi (pour les données sur les prestations). Les données de l'ARC reposent sur un échantillon de 10 % des relevés T4 comprenant le revenu d'emploi, et les données d'EDSC reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

De façon similaire, pour une deuxième année consécutive, les prestataires âgés de 24 ans et moins affichaient les 2 ratios rajustés prestations-cotisations supérieurs à 1,0 en 2021, et étaient donc des bénéficiaires nets. Ils ont reçu le plus haut niveau de prestations d'assurance-emploi par rapport à leurs cotisations en 2021 comparativement aux prestataires des autres groupes d'âge. Cela pourrait également s'expliquer par les mesures temporaires de l'assurance-emploi introduites au cours de la période qui facilitaient l'accès au régime de l'assurance-emploi et fournissaient en général des prestations hebdomadaires plus élevées.

Tel qu'observé avant la pandémie de COVID-19, en 2021, les prestataires qui travaillaient dans les industries productrices de biens étaient des bénéficiaires nets du régime d'assurance-emploi, tandis que ceux qui travaillaient dans les industries productrices de services étaient des cotisants nets (consulter le graphique 5). Cela peut être attribuable à la plus grande proportion d'emplois saisonniers dans les industries productrices de biens, notamment l'Agriculture, la foresterie, la pêche et la chasse et la Construction. À mesure que l'emploi saisonnier fluctue à certaines périodes de l'année, les travailleurs de ces industries comptent généralement sur les prestations d'assurance-emploi pendant les « saisons mortes », ce qui entraîne des ratios rajustés prestations régulières-cotisations plus élevés. Ces deux industries ont continué d'afficher des ratios rajustés prestations régulières-cotisations élevés en 2021.

Graphique 5 - Ratios rajustés prestations-cotisations par industrie, Canada, 2021 
Graphique 5- Ratios rajustés prestations-cotisations par industrie, Canada, 2021  - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 5
Industrie Ratio rajusté prestations totales-cotisations Ratio rajusté prestations régulières-cotisations Ratio rajusté prestations-cotisations pour le Canada
Industries productrices de biens 1,11 1,19 1,00
Agriculture, foresterie, pêche et chasse 2,48 2,26 1,00
Extraction minière, pétrolière et gazière 0,74 0,83 1,00
Services publics 0,22 0,16 1,00
Construction 1,42 1,70 1,00
Fabrication 0,83 0,84 1,00
Industries productrices de services 0,95 0,93 1,00
Commerce de gros 0,72 0,75 1,00
Commerce de détail 1,33 1,37 1,00
Transport et entreposage 0,97 1,04 1,00
Finance et assurances 0,36 0,24 1,00
Services immobiliers et de location 1,00 1,08 1,00
Services professionnels, scientifiques et techniques 0,54 0,50 1,00
Service aux entreprises, relatifs aux bâtiments et de soutien* 1,38 1,51 1,00
Services d'enseignement 0,78 0,72 1,00
Soins de santé et assistance sociale 0,71 0,46 1,00
Information, culture et loisirs** 1,29 1,40 1,00
Services d'hébergement et de restauration 3,73 4,43 1,00
Autres services (sauf l'administration publique) 1,50 1,65 1,00
Administrations publiques 0,46 0,33 1,00
  • * Ce secteur industriel comprend les industries ayant les codes 55 (gestion d'entreprises) et 56 (services administratifs, de soutien, de gestion des déchets et d'assainissement).
  • ** Ce secteur industriel comprend les industries ayant les codes 51 (industries de l'information et de la culture) et 71 (arts, spectacles et loisirs).
  • Sources : Agence de revenu du Canada (ARC), relevés T4 comprenant le revenu d'emploi (pour les données sur les cotisations); Emploi et Développement social Canada (EDSC), données administratives de l'assurance-emploi (pour les données sur les prestations). Les données de l'ARC reposent sur un échantillon de 10 % des relevés T4 comprenant le revenu d'emploi, et les données d'EDSC reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Plusieurs industries productrices de services ont affiché des ratios rajustés prestations-cotisations plus élevés en 2021 qu'avant la pandémie. Par exemple, l'industrie des Services d'hébergement et de restauration avait un ratio rajusté prestations régulières-cotisations de 4,43 en 2021 comparativement à 1,14 en 2019. Cela peut être attribué aux perturbations du marché du travail et aux fermetures économiques causées par les restrictions liées à la COVID‑19, qui ont eu une incidence importante sur les industries productrices de services qui étaient les plus exposées aux mesures de santé publique contraignantes.

Pour le ratio rajusté prestations totales-cotisations, la différence entre les industries productrices de biens et les industries productrices de services est moins importante. Cela peut s'expliquer en partie par la proportion plus importante de femmes qui travaillent dans certaines industries productrices de services, comme l'industrie des Soins de santé et assistance sociale et l'industrie des Services d'enseignement. Les femmes peuvent demander des prestations de maternité et des prestations parentales de l'assurance-emploi et ainsi accroître le recours relatif à l'assurance-emploi dans ces industries.

2.2 Prestations régulières d'assurance-emploi

Dans cette section

Les prestations régulières d'assurance-emploi visent à fournir un soutien du revenu temporaire aux prestataires admissibles afin de compenser partiellement la perte de revenu d'emploi et de les aider à trouver du travail et à demeurer actifs.

Ces derniers sont admissibles aux prestations régulières d'assurance-emploi s'ils :

  • sont chômeurs
  • ont travaillé un nombre minimum d'heures d'emploi assurable au cours de leur période de référence (définie comme les 52 semaines précédentes ou depuis l'établissement de leur dernière demande, la période la plus courte étant retenue), variant de 420 à 700 heures, selon le taux de chômage régional où ils résidaient au moment de présenter leur demande
  • ont un motif valable de cessation d'emploi conformément à la Loi sur l'assurance-emploi

Comme indiqué à la Section 2.1, le nombre d'heures d'emploi assurable requis pour avoir droit aux prestations régulières d'assurance-emploi a varié au cours des derniers exercices financiers, selon le moment où les demandes de prestations ont été établies. Cette situation découle des différentes séries de mesures temporaires de l'assurance-emploi mises en place en réponse à la pandémie de COVID-19. Par conséquent, les nouvelles demandes de prestations régulières établies au cours de la première moitié de 2022‑23 étaient assujetties à la deuxième série de mesures temporaires de l'assurance-emploi. Lorsque ces mesures étaient en vigueur, les prestataires devaient avoir accumulé un minimum de 420 heures d'emploi assurable au cours de leur période de référence pour être admissibles aux prestations régulières d'assurance-emploi, peu importe le taux de chômage régional. Les nouvelles demandes de prestations établies au cours de la deuxième moitié de 2022‑23 étaient assujetties aux règles originales de l'assurance-emploi, et il était nécessaire d'avoir accumulé un nombre minimal d'heures d'emploi assurable variant de 420 à 700 heures, selon le taux de chômage régional où le prestataire résidait au moment de faire sa demande.

Les prestataires doivent non seulement satisfaire à ces critères d'admissibilité, mais aussi prouver qu'ils sont capables de travailler, qu'ils sont disponibles pour le faire et qu'ils ne sont pas en mesure de trouver un emploi convenable pour chaque jour ouvrable de leur demande pour lesquels ils perçoivent des prestations régulièresNote de bas de page 13.

En raison des différentes règles de l'assurance-emploi en vigueur au cours de la période visée par ce rapport, le nombre de demandes établies est rapporté séparément pour la première et la deuxième moitié de 2022‑23Note de bas de page 14. En revanche, les résultats sur les montants versés en prestations sont présentés pour l'ensemble de l'exercice.

2.2.1 Demandes de prestations régulières d'assurance-emploi et montants versés en prestations

En 2022‑23, 1,29 million de nouvelles demandes de prestations régulières ont été établies. De ce nombre, 523 100 demandes ont été établies au cours de la première moitié de l'exercice, et 765 200 au cours de la deuxième moitié. Globalement, le nombre de demandes de prestations régulières établies en 2022‑23 est inférieur à celui de 1,46 million enregistré en 2021‑22, mais similaire à ceux observés avant la pandémie (1,30 million en 2017‑18 et 1,29 million en 2018‑19).

En général, le nombre de nouvelles demandes de prestations régulières établies au cours d'une période donnée varie en fonction de la situation du marché du travail et des cycles économiques globaux. Au cours des périodes de croissance économique et de conditions favorables sur le marché du travail, le nombre de demandes de prestations régulières d'assurance-emploi devrait être moins élevé. À l'inverse, le contraire devrait être observé pendant les épisodes de stagnation et de conditions défavorables sur le marché du travail. Comme indiqué au Chapitre 1, l'emploi a progressé de 1,9 % par rapport à l'exercice précédent. De plus, le taux de chômage est passé d'une moyenne de 6,8 % en 2021‑22 à une de 5,1 % en 2022‑23. Le resserrement du marché du travail par rapport à 2021‑22 a également favorisé la diminution du nombre de nouvelles demandes de prestations régulières d'assurance-emploi en 2022‑23.

Le montant total versé en prestations régulières d'assurance-emploi a considérablement diminué, passant de 28,6 milliards de dollars en 2021‑22 à 12,3 milliards de dollars en 2022‑23, retournant ainsi à un niveau proche de ceux observés avant la pandémie. Cette baisse des montants versés peut s'expliquer par le nombre moindre de nouvelles demandes de prestations régulières établies en 2022‑23 par rapport aux années précédentes, ainsi que par la conclusion d'un grand nombre de celles établies en 2020‑21 pour lesquelles des prestations ont été versées en 2021‑22. La fin des mesures temporaires de l'assurance-emploi a également joué un rôle dans la réduction globale du montant versé en prestations (consulter la Section 2.1), puisqu'elles accordaient généralement un taux de prestations hebdomadaires plus élevé pour les demandes établies dans le cadre de la première série de mesures temporaires.

En moyenne, 446 000 prestataires ont touché des prestations régulières d'assurance-emploi chaque mois en 2022‑23, contre 1,1 million de prestataires en 2021‑22Note de bas de page 15.

Puisque le nombre de prestataires se fonde sur les demandes déjà établies, ces 2 mesures évoluent généralement de manière semblable, le nombre de bénéficiaires suivant généralement avec un délai le nombre de nouvelles demandes établies. Par exemple, une augmentation du nombre de demandes de prestations régulières d'assurance-emploi après un choc économique se traduirait par une hausse du nombre de prestataires en raison de cette première. Toutefois, il est possible que le nombre de prestataires demeure élevé même après que le volume des nouvelles demandes de prestations ait diminué suite à une amélioration des conditions du marché du travail, car les versements continueraient d'être effectués pour les demandes précédemment établies jusqu'à ce que les prestations soient épuisées ou que les prestataires aient trouvé un emploi. La diminution du nombre de demandes régulières en 2021‑22 et en 2022‑23 a eu une incidence sur le nombre de bénéficiaires en 2022‑23.

Demandes de prestations régulières d'assurance-emploi et montant versé en prestations selon la province ou le territoire, le sexe et l'âge

Le tableau 7 présente le nombre de nouvelles demandes de prestations régulières établies et le montant total versé en prestations selon la province ou le territoire, le sexe et le groupe d'âge. Les chiffres sont rapportés pour les 2 moitiés de 2022‑23 ainsi que pour 2021‑22. Globalement, le nombre de demandes de prestations régulières établies a diminué dans l'ensemble des provinces et territoires en 2022‑23 par rapport à l'exercice précédent. La part relative des demandes établies dans les régions était semblable à celle observée en 2021‑22 et aux niveaux prépandémiques. L'Ontario (29,3 %) et le Québec (29,2 %) ont enregistré les proportions les plus élevées de demandes de prestations régulières établies en 2022‑23.

Tableau 7 - Demandes de prestations régulières d'assurance-emploi et montant versé selon la province ou le territoire, le sexe et l'âge, Canada, 2021‑22 et 2022‑23 
Catégorie Nouvelles demandes établies Total 2021‑22 Nouvelles demandes établies Première moitié de 2022‑23 Nouvelles demandes établies Deuxième moitié de 2022‑23 Nouvelles demandes établies Total 2022‑23 Montant versé (en millions de dollars) 2021‑22 Montant versé (en millions de dollars) 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador 63 620 18 610 41 020 59 630 1 258,3 $ 843,7 $
Île-du-Prince-Édouard 16 470 4 490 9 850 14 340 270,0 $ 189,1 $
Nouvelle-Écosse 66 670 22 320 32 730 55 050 1 213,5 $ 632,5 $
Nouveau-Brunswick 72 500 18 940 44 270 63 210 1 251,4 $ 782,1 $
Québec 431 360 139 090 237 590 376 680 6 464,9 $ 3 000,0 $
Ontario 436 290 163 310 213 790 377 100 9 766,4 $ 3 412,9 $
Manitoba 46 700 19 630 23 570 43 200 920,0 $ 430,1 $
Saskatchewan 39 390 14 620 20 740 35 360 819,1 $ 403,0 $
Alberta 138 620 59 210 66 770 125 980 3 477,9 $ 1 354,7 $
Colombie-Britannique 141 910 61 300 72 980 134 280 3 081,6 $ 1 216,1 $
Yukon 1 670 440 1 010 1 450 35,7 $ 16,5 $
Territoires du Nord-Ouest 1 600 660 530 1 190 36,3 $ 16,0 $
Nunavut 950 450 320 770 27,0 $ 13,2 $
Hommes 846 940 231 030 528 960 759 990 15 982,2 $ 7 860,1 $
Femmes 610 810 292 040 236 210 528 250 12 639,8 $ 4 449,9 $
24 ans et moins 174 040 43 850 73 380 117 230 3 759,0 $ 1 139,3 $
25 à 44 ans 638 470 242 280 339 570 581 850 11 843,5 $ 5 358,9 $
45 à 54 ans 275 570 106 520 143 310 249 830 5 191,2 $ 2 358,9 $
55 ans et plus 369 670 130 420 208 910 339 330 7 828,3 $ 3 452,9 $
Canada 1 457 750 523 070 765 170 1 288 240 28 622,1 $ 12 310,0 $
  • Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués. Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations régulières de l'assurance-emploi a été versé.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

En ce qui concerne les prestations régulières versées, les provinces et les territoires ont tous enregistré une baisse par rapport à l'exercice précédent. La part des prestations versées aux prestataires de l'Ontario s'est démarquée, puisqu'elle a chuté de 6,4 points de pourcentage (p.p.), passant de 34,1 % en 2021‑22 à 27,7 % en 2022‑23. En revanche, dans plusieurs autres provinces, la part des montants versés a augmenté en 2022‑23, notamment à Terre-Neuve-et-Labrador (+2,5 p.p.), au Nouveau-Brunswick (+2,0 p.p.) et au Québec (+1,8 p.p.).

La majorité des demandes de prestations en 2022‑23 ont été établies par des hommes (59,0 %), ce qui est semblable aux années précédentes. Cependant, ils constituaient moins de la moitié (44,2 %) des demandes établies au cours de la première moitié de 2022‑23, contre 69,1 % au cours de la deuxième moitié de l'exercice. Cette situation est partiellement attribuée à la répartition des sexes dans les différentes industries. Par exemple, les hommes sont plus susceptibles d'être employés dans des industries productrices de biens que les femmes, et une part plus importante des demandes émanant de ces industries, notamment la Construction, sont établies au cours de la deuxième moitié de l'exercice. En ce qui concerne les prestations régulières versées, le montant total a diminué pour les hommes comme pour les femmes par rapport à 2021‑22. Les femmes ont représenté une part plus faible des prestations régulières versées en 2022‑23 (36,1 %) qu'en 2021‑22 (44,2 %). Cette situation s'explique en partie par la fin des mesures temporaires de l'assurance-emploi qui, entre autres, ont probablement fait grimper le taux de prestations hebdomadaires des femmes dans une plus large mesure que celui des hommes.

Parmi les groupes d'âge, les prestataires âgés de 25 à 44 ans représentaient la plus grande part des demandes de prestations régulières établies (45,2 %) et des prestations versées (43,5 %) en 2022‑23. À l'inverse, les prestataires âgés de 24 ans et moins représentaient la plus petite part des demandes de prestations régulière (9,1 %) et des prestations versées (9,3 %) au cours de l'exercice. De plus, ceux-ci ont connu la plus forte diminution relative des demandes régulières en 2022‑23 par rapport aux autres groupes d'âge. Par conséquent, leur part des demandes établies a diminué de 2,8 p.p. en 2022‑23 par rapport à 2021‑22 et a retrouvé un niveau semblable à celui observé avant la pandémie. Cette baisse est attribuée en partie à l'amélioration des conditions du marché du travail en 2022‑23 dans les industries où travaillaient généralement les jeunes, ainsi qu'à la fin des mesures temporaires de l'assurance-emploi qui, entre autres, réduisaient le nombre d'heures d'emploi assurable requis pour être admissible aux prestations régulières d'assurance-emploi durant la période visée par le rapport.

Demandes de prestations régulières d'assurance-emploi et montant versé selon l'industrie

Comme le montre le tableau 8, les industries productrices de services représentaient la majorité (60,1 %) des demandes de prestations régulières établies en 2022‑23. Il s'agit d'une légère diminution (‑2,5 p.p.) par rapport à 2021‑22, principalement en raison de la baisse de la part des demandes dans les industries de l'Hébergement et des services de restauration (‑2,9 p.p.) ainsi que du Commerce de détail (‑1,3 p.p.). Ces industries ont été fortement touchées par la succession de fermetures et réouvertures provoquées par la pandémie de COVID-19 en 2020‑21 et en 2021‑22 (consulter l'annexe 2.6.1).

Tableau 8 - Demandes de prestations régulières d'assurance-emploi et montant versé selon l'industrie, Canada, 2021‑22 et 2022‑23 
Industrie Nouvelles demandes établies (part en %) Total 2021‑22 Nouvelles demandes établies (part en %) Première moitié de 2022‑23 Nouvelles demandes établies (part en %) Deuxième moitié de 2022‑23 Nouvelles demandes établies (part en %) Total 2022‑23 Montant versé (en millions de dollars) (part en %) 2021‑22 Montant versé (en millions de dollars) (part en %) 2022‑23
Industries productrices de biens 500 780
(34,4 %)
119 700
(22,9 %)
354 460
(46,3 %)
474 160
(36,8 %)
7 965,0 $
(27,8 %)
4 858,9 $
(39,5 %)
Agriculture, foresterie, pêche et chasse 55 550
(3,8 %)
16 890
(3,2 %)
34 520
(4,5 %)
51 410
(4,0 %)
940,2 $
(3,3 %)
615,6 $
(5,0 %)
Extraction minière, exploitation en carrière, et extraction de pétrole et de gaz 21 730
(1,5 %)
6 470
(1,2 %)
13 790
(1,8 %)
20 260
(1,6 %)
417,2 $
(1,5 %)
251,5 $
(2,0 %)
Services publics 4 250
(0,3 %
1 020
(0,2 %)
2 670
(0,3 %)
3 690
(0,3 %)
46,7 $
(0,2 %)
35,9 $
(0,3 %)
Construction 285 790
(19,6 %)
54 360
(10,4 %)
225 310
(29,4 %)
279 670
(21,7 %)
4 012,0 $
(14,0 %)
2 762,5 $
(22,4 %)
Fabrication 133 460
(9,2 %)
40 960
(7,8 %)
78 170
(10,2 %)
119 130
(9,2 %)
2 549,0 $
(8,9 %)
1 193,4 $
(9,7 %)
Industries productrices de services 912 730
(62,6 %)
389 500
(74,5 %)
384 930
(50,3 %)
774 430
(60,1 %)
19 915,0 $
(69,6 %)
7 080,3 $
(57,5 %)
Commerce de gros 37 760
(2,6 %)
14 890
(2,8 %)
19 860
(2,6 %)
34 750
(2,7 %)
1 042,6 $
(3,6 %)
411,5 $
(3,3 %)
Commerce de détail 89 520
(6,1 %)
23 670
(4,5 %)
38 830
(5,1 %)
62 500
(4,9 %)
2 908,0 $
(10,2 %)
661,8 $
(5,4 %)
Transport et entreposage 69 100
(4,7 %)
27 990
(5,4 %)
35 340
(4,6 %)
63 330
(4,9 %)
1 410,9 $
(4,9 %)
571,7 $
(4,6 %)
Finance et assurances 13 310
(0,9 %)
5 300
(1,0 %)
6 170
(0,8 %)
11 470
(0,9 %)
346,0 $
(1,2 %)
147,7 $
(1,2 %)
Services immobiliers et services de location et de location à bail 17 690
(1,2 %)
5 950
(1,1 %)
9 500
(1,2 %)
15 450
(1,2 %)
464,2 $
(1,6 %)
172,8 $
(1,4 %)
Services professionnels, scientifiques et techniques 58 260
(4,0 %)
25 640
(4,9 %)
39 480
(5,2 %)
65 120
(5,1 %)
1 140,4 $
(4,0 %)
647,2 $
(5,3 %)
Services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien* 95 540
(6,6 %)
27 150
(5,2 %)
57 320
(7,5 %)
84 470
(6,6 %)
2 275,7 $
(8,0 %)
872,9 $
(7,1 %)
Services d'enseignement 191 150
(13,1 %)
155 460
(29,7 %)
38 070
(5,0 %)
193 530
(15,0 %)
1 823,9 $
(6,4 %)
1 059,3 $
(8,6 %)
Soins de santé et assistance sociale 62 290
(4,3 %)
29 350
(5,6 %)
20 630
(2,7 %)
49 980
(3,9 %)
1 383,4 $
(4,8 %)
530,4 $
(4,3 %)
Information, culture et loisirs** 50 820
(3,5 %)
12 000
(2,3 %)
25 330
(3,3 %)
37 330
(2,9 %)
1 116,3 $
(3,9 %)
343,9 $
(2,8 %)
Hébergement et services de restauration 105 100
(7,2 %)
19 020
(3,6 %)
36 410
(4,8 %)
55 430
(4,3 %)
3 300,9 $
(11,5 %)
526,7 $
(4,3 %)
Autres services (sauf les administrations publiques) 45 530
(3,1 %)
15 950
(3,0 %)
20 850
(2,7 %)
36 800
(2,9 %)
1 315,9 $
(4,6 %)
385,5 $
(3,1 %)
Administrations publiques 76 660
(5,3 %)
27 130
(5,2 %)
37 140
(4,9 %)
64 270
(5,0 %)
1 386,8 $
(4,8 %)
748,8 $
(6,1 %)
Non classées*** 44 240
(3,0 %)
13 870
(2,7 %)
25 780
(3,4 %)
39 650
(3,1 %)
742,0 $
(2,6 %)
370,7 $
(3,0 %)
Canada 1 457 750
(100,0 %)
523 070
(100,0 %)
765 170
(100,0 %)
1 288 240
(100,0 %)
28 622,1 $
(100,0 %)
12 310,0 $
(100,0 %)
  • Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués. Les parts en pourcentage sont basées sur des chiffres non arrondis. Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations régulières de l'assurance-emploi a été versé.
  • * Cette industrie regroupe les codes 55 (gestion des sociétés et d'entreprises) et 56 (services administratifs, services de soutien, services de gestion des déchets et services d'assainissement) du Système de classification des industries de l'Amérique du Nord.
  • ** Cette industrie regroupe les codes 51 (industrie de l'information et industrie culturelle) et 71 (arts, spectacles et loisirs) du Système de classification des industries de l'Amérique du Nord.
  • *** Pour certaines demandes de prestations, cette information n'était pas disponible dans les données.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Les industries productrices de biens, quant à elles, représentaient 36,8 % de la part des nouvelles demandes de prestations établies en 2022‑23. Elles constituaient une part beaucoup plus importante des demandes établies au cours de la deuxième moitié de l'exercice (46,3 %) par rapport à la première moitié (22,9 %). Cette situation est attribuée à une plus grande proportion d'emplois saisonniers dans ces industries. De plus, l'industrie de la Construction a de nouveau enregistré la plus grande part des nouvelles demandes de prestations régulières établies en 2022‑23, soit 21,7 %.

Dans l'ensemble, les industries productrices de services ont représenté 57,5 % des prestations régulières versées en 2022‑23, contre 69,6 % en 2021‑22, tandis que les industries productrices de biens comptaient pour 39,5 % des prestations régulières versées en 2022‑23, contre 27,8 % en 2021‑22. La répartition des prestations régulières versées par groupe d'industrie en 2022‑23 était similaire à celle observée avant la pandémie. Parmi l'ensemble des industries, la Construction représentait la part la plus élevée (22,4 %) des prestations versées au cours de l'exercice financier.

Remboursement des prestations d'assurance-emploi

Les prestations d'assurance-emploi constituent un revenu imposable, quel que soit le type de prestations. Selon le revenu net gagné et les prestations régulières reçues, incluant les prestations pour pêcheurs, les prestataires pourraient devoir rembourser une partie des prestations d'assurance-emploi au moment de remplir leur déclaration d'impôt sur le revenu.

Conformément à la Loi sur l’assurance-emploi, les prestataires ont l’obligation de rembourser un certain pourcentage des prestations d’assurance-emploi qu’ils ont reçues si le revenu netNote de bas de page 16 qu’ils ont gagné au cours d’une année donnée est supérieur au maximum de la rémunération annuelle assurable multiplié par 1,25Note de bas de page 17. Les prestataires dont le revenu net dépasse ce seuil devaient repayer 30 % du montant le moins élevé entre :

  • le revenu net excédant le seuil, ou
  • le montant total reçu en prestations régulières, incluant les prestations pour pêcheurs, au cours de l'année d'imposition

Le seuil était de 67 750 $ pour l'année d'imposition 2020 et de 70 375 $ pour l'année d'imposition 2021.

Les prestataires ayant touché des prestations spéciales d'assurance-emploi étaient exonérés de l'exigence de remboursement des prestationsNote de bas de page 18. De plus, les prestataires ayant touché des prestations régulières ou pour pêcheurs durant moins d'une semaine au cours des 10 dernières années d'imposition étaient également exonérés de cette exigence.

Au cours de l'année d'imposition 2020 environ 171 000 prestataires ont remboursé un total de 250,8 millions de dollars en prestations d'assurance-emploi. Ces chiffres ont augmenté l'année suivante, alors qu'environ 245 000 prestataires ont remboursé un total de 450,6 millions de dollars en prestations d'assurance-emploi durant l'année d'imposition 2021. Cette augmentation est attribuée en partie au nombre plus élevé de demandes de prestations d'assurance-emploi établies au cours de 2020‑21 en raison des perturbations économiques et sur le marché du travail découlant de la pandémie de COVID‑19.

Au cours des années 2020 et 2021, le Québec et l'Ontario représentaient ensemble un peu plus de la moitié des prestataires ayant remboursé des prestations, tandis qu'ils représentaient un peu moins de la moitié du montant total remboursé (consulter le tableau 9). La même tendance a également été observée au cours des années antérieures.

Tableau 9 - Prestataires de l'assurance-emploi qui ont remboursé des prestations et montant total remboursé selon la province ou le territoire, le sexe et le groupe d'âge, Canada, années d'imposition 2020 et 2021
Catégorie Prestataires ayant remboursé des prestations 2020 Prestataires ayant remboursé des prestations 2021 Montant remboursé (en millions de dollars) 2020 Montant remboursé (en millions de dollars) 2021
Terre-Neuve et Labrador 8 712 12 495 18,8 $ 36,9 $
Île-du-Prince-Édouard 1 199 1 885 3,5 $ 7,6 $
Nouvelle-Écosse 6 508 8 570 14,2 $ 25,1 $
Nouveau-Brunswick 4 879 6 445 9,8 $ 17,2 $
Québec 45 916 68 463 61,5 $ 93,6 $
Ontario 46 239 64 746 59,5 $ 110,8 $
Manitoba 3 685 4 890 5,2 $ 8,7 $
Saskatchewan 5 230 6 791 8,0 $ 13,4 $
Alberta 28 464 42 353 43,0 $ 85,0 $
Colombie-Britannique 19 294 27 543 26,0 $ 50,1 $
Yukon 344 399 0,5 $ 0,8 $
Territoires du Nord-Ouest 304 490 0,5 $ 0,9 $
Nunavut 113 131 0,2 $ 0,3 $
Non-résidents du Canada 80 112 0,1 $ 0,2 $
Hommes 149 849 206 775 224,3 $ 375,7 $
Femmes 21 118 38 538 26,5 $ 74,9 $
24 ans et moins 3 250 5 382 4,3 $ 8,5 $
25 à 44 ans 75 830 110 992 101,9 $ 173,4 $
45 à 54 ans 39 320 54 216 58,2 $ 100,5 $
55 ans et plus 52 567 74 723 86,6 $ 168,2 $
Canada 170 967 245 313 250,8 $ 450,6 $
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 100 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Les hommes représentaient toujours la majorité des individus ayant remboursé des prestations en 2020 et en 2021. Ils représentaient également la majeure partie du montant remboursé; cependant, leur part du montant total remboursé est passée de 89,4 % en 2020 à 83,4 % en 2021. Cette situation est principalement attribuée à la première série de mesures temporaires de l'assurance-emploi en vigueur pour les demandes établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021, au cours de laquelle le taux moyen de prestations hebdomadaires des femmes a augmenté de manière supérieure à celui des hommes.

En ce qui a trait aux groupes d'âge, les prestataires âgés de 25 à 44 ans représentaient à nouveau la plus grande part des personnes ayant remboursé des prestations ainsi que du montant total remboursé en 2020 et 2021.

Les prestataires ayant travaillé au sein des industries productrices de biens représentaient toujours la majeure partie des personnes qui avaient remboursé des prestations ainsi que du montant total remboursé en 2020 et 2021. Cependant, leur part du nombre total de prestataires ayant remboursé des prestations a diminué de 6,2 p.p. en 2021 par rapport à 2020. Parallèlement, leur part du montant total remboursé a diminué de 9,7 p.p. au cours de de la même période. Malgré ces changements, l'industrie de la Construction représentait toujours, parmi toutes les industries, la plus grande part des prestataires ayant remboursé des prestations ainsi que du montant total remboursé en 2020 et en 2021 (consulter l'annexe 2.28).

Prestations régulières d'assurance-emploi et entreprises

Selon les données fiscales de 2021Note de bas de page 19 de l’Agence du revenu du Canada (ARC), soit les données les plus récentes disponibles au moment de la production du présent rapport, le Canada comptait environ 1,25 million d’entreprisesNote de bas de page 20 en 2021 (consulter le tableau 10). Cela représente une augmentation de 1,3 % par rapport au total rapporté en 2020. Parmi celles-ci, 33,1 % (414 200 entreprises) comptaient au moins un employé ayant touché des prestations régulières d’assurance-emploi cette année-là. Cette proportion est pratiquement identique à celle rapportée pour l’année 2020 (33,0 %), mais est supérieure à celle rapportée pour l’année 2019 (22,9 %). Cela s’explique probablement en raison des perturbations au sein du marché du travail en 2021 causées par la pandémie de COVID-19. 

Tableau 10 - Entreprises, emplois et prestataires de prestations régulières d'assurance-emploi selon la taille* des entreprises, Canada, 2021 
Taille de l'entreprise* Nombre d'entreprises (toutes les entreprises) Nombre d'entreprises comptant au moins un employé touchant des prestations régulières d'assurance-emploi Répartition des emplois** (part en %) Répartition des prestataires d'assurance-emploi*** (part en %)
Petite 1 133 860 308 370 21,4 % 25,5 %
Petite à moyenne 96 650 86 320 19,2 % 25,3 %
Moyenne à grande 16 450 16 230 16,0 % 17,2 %
Grande 3 300 3 290 43,4 % 32,0 %
Canada 1 250 260 414 210 100,0 % 100,0 %
  • Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués.
  • * Les petites entreprises sont définies comme étant celles comptant de 1 à 19 employés. Les entreprises de petite à moyenne taille comptent de 20 à 99 employés. Les entreprises de moyenne à grande taille comptent de 100 à 499 employés. Les grandes entreprises comptent 500 employés ou plus.
  • ** Le nombre de travailleurs dans une entreprise correspond au nombre de personnes auxquelles l'entreprise verse un revenu d'emploi tel que rapporté dans un relevé T4. Le nombre de travailleurs est ajusté de manière que chaque membre de la population active ne soit compté qu'une seule fois et que l'on tienne compte des personnes qui travaillent pour plus d'une entreprise. Par exemple, si un employé a gagné 25 000 $ dans l'entreprise 1 et 25 000 $ dans l'entreprise 2, cet employé est compté comme 0,5 employé dans la première entreprise et 0,5 employé dans la seconde.
  • *** Ces données se fondent sur le nombre de personnes ayant reçu des prestations régulières d'assurance-emploi en 2021.
  • Sources : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 100 % des données administratives de l'assurance-emploi; Agence du Revenu du Canada, données administratives de l'ARC. Les données de l'ARC reposent sur un échantillon de 100 %.

La part des entreprises qui comptaient au moins un employé recevant des prestations régulières d'assurance-emploi augmentait selon la taille de l'entreprise. En 2021, 27,2 % des petites entreprises avaient au moins un ancien employé qui avait touchait des prestations régulières. Cette part était de 89,3 % pour les entreprises de petite à moyenne taille, de 98,7 % pour les entreprises de moyenne à grande taille et de 99,8 % pour les grandes entreprises. Ces parts étaient très semblables à celles observées au cours de l'année d'imposition 2020.

Tel qu'observé avant la pandémie, les employés des entreprises de plus petite taille sont surreprésentés parmi les prestataires réguliers d'assurance-emploi lorsqu'on compare la distribution des prestataires par taille d'entreprise à la distribution de la main-d'œuvre par taille d'entreprise. Tel que présenté dans le tableau 10, les petites entreprises représentaient 21,4 % de la main-d'œuvre contre 25,5 % des prestataires régulières d'assurance-emploi en 2021. De manière semblable, les entreprises de petite à moyenne taille représentaient 19,2 % de la main-d'œuvre et 25,3 % des prestataires réguliers. D'autre part, les entreprises de grande taille représentaient 43,4 % de la main-d'œuvre contre 32,0 % des prestataires réguliers. Cette situation indique que les entreprises de plus petite taille sont plus susceptibles de subir les effets de conditions commerciales ou économiques difficiles que les entreprises de grande taille (par exemple, les perturbations économiques découlant de la pandémie de COVID-19). Par conséquent, les entreprises de plus petite taille seraient plus enclines à prendre des mesures importantes de réaménagement de leurs effectifs, ce qui se traduirait par une plus grande part de leurs employés touchant des prestations régulières d'assurance-emploi en raison de mises à pied. De plus, des caractéristiques liées à l'industrie, dont la grande prévalence des emplois saisonniers au sein des petites entreprises, peuvent également avoir un impact sur cette réalité, puisqu'elles sont plus susceptibles d'avoir recours aux prestations d'assurance-emploi par rapport à la moyenne nationale de certaines industriesNote de bas de page 21.

Demandes de prestations régulières d'assurance-emploi et montant versé selon la catégorie de prestataires de l'assurance-emploi

Le tableau 11 présente le nombre de demandes de prestations régulières d'assurance-emploi ainsi que le montant versé en prestations par catégorie de prestatairesNote de bas de page 22. Le nombre de demandes de prestations régulières établies en 2022‑23 a diminué chez les prestataires occasionnels et chez les travailleurs de longue date, mais a légèrement augmenté chez les prestataires fréquents par rapport au dernier exercice financier. Globalement, les prestataires occasionnels représentaient à nouveau plus de la moitié (56,7 %) de la part des demandes de prestations régulières établies en 2022‑23.

Tableau 11 - Demandes de prestations régulières d'assurance-emploi et montant versé selon la catégorie de prestataires, Canada, 2021‑22 et 2022‑23 
Catégorie de prestataires Nouvelles demandes établies Total 2021‑22 Nouvelles demandes établies Première moitié de 2022‑23 Nouvelles demandes établies Deuxième moitié de 2022‑23 Nouvelles demandes établies Total 2022‑23 Montant versé (en millions de dollars) 2021‑22 Montant versé (en millions de dollars) 2022‑23
Travailleurs de longue date 341 630 134 860 143 980 278 840 6 885,5 $ 2 551,1 $
Prestataires occasionnels 839 210 328 930 400 970 729 900 17 856,2 $ 6 650,0 $
Prestataires fréquents 276 910 59 280 220 220 279 500 3 880,4 $ 3 108,9 $
Canada 1 457 750 523 070 765 170 1 288 240 28 622,1 $ 12 310,0 $
  • Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués. Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations régulières de l'assurance-emploi a été versé.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

En ce qui concerne le montant versé en prestations régulières, les prestataires occasionnels représentaient également plus de la moitié (54,0 %) des prestations versées en 2022‑23, suivis des prestataires fréquents (25,3 %) et des travailleurs de longue date (20,7 %). Par rapport au dernier exercice, la part du montant versé en prestations régulières a diminué chez les prestataires occasionnels (‑8,4 p.p.) et chez les travailleurs de longue date (‑3,3 p.p.), tandis qu'elle a considérablement augmenté chez les prestataires fréquents (+11,7 p.p.).

Globalement, les parts relatives du nombre de demandes de prestations régulières établies et du montant versé en prestations semble retrouver les niveaux observés avant la pandémie pour toutes les catégories de prestataires (consulter l'annexe 2.5.1).

Demandes de prestations régulières d'assurance-emploi selon le nombre d'heures d'emploi assurable et le taux de chômage de la région économique de l'assurance-emploi où la demande a été établie

Les prestataires doivent avoir travaillé un nombre minimum d'heures d'emploi assurable allant de 420 à 700 heures pour avoir droit aux prestations régulières d'assurance-emploi. Ce nombre varie en fonction du taux de chômage dans la région économique de l'assurance-emploi au moment de la présentation de la demande, ce qui correspond à la norme variable d'admissibilité (NVA). Plus le taux de chômage est élevé dans une région donnée, moins le nombre d'heures d'emploi assurable requis pour avoir droit aux prestations régulières est important, et vice versa (consulter l'annexe 2.2 pour plus de détails). Une discussion détaillée sur l'admissibilité et l'accès aux prestations régulières est présentée à la sous-section 2.2.2.

Tel que mentionné dans la Section 2.1, le nombre d'heures d'emploi assurable requis pour avoir droit aux prestations régulières d'assurance-emploi a varié en 2022‑23 selon la période au cours de laquelle les demandes ont été établies. Pendant la première moitié de 2022‑23, la deuxième série de mesures temporaires de l'assurance-emploi était en vigueur, en vertu de laquelle un minimum de 420 heures d'emploi assurable était requis pour être admissible, peu importe le taux de chômage régional. Pendant la deuxième moitié de l'exercice, le minimum variait entre 420 et 700 heures selon le taux de chômage régional où le prestataire résidait au moment de l'établissement de sa demande, puisque les règles originales de l'assurance-emploi avaient été réinstaurées.

Le graphique 6 illustre la répartition des demandes de prestations régulières selon le nombre d'heures d'emploi assurable ayant servi à déterminer l'admissibilité à ces prestations pour la première et la deuxième moitié de 2022‑23. Pour toute la période examinée, les prestataires qui avaient accumulé 1 820 heures ou plus d'emploi assurable au cours de leur période de référence représentaient la plus grande part (23,5 %) des demandes de prestations régulières établies, tandis que les prestataires qui avaient accumulé entre 420 et 699 heures d'emploi assurable formaient la plus petite part (7,9 %). La proportion de ces derniers est passée de 15,1 % au cours de la première moitié de 2022‑23 à 3,0 % pendant la deuxième moitié de l'exercice. Cette situation est probablement liée à la fin des mesures temporaires de l'assurance-emploi à la fin de la première moitié de 2022‑23, lesquelles permettaient aux prestataires d'être admissibles aux prestations régulières en ayant accumulé un minimum de 420 heures d'emploi assurable, peu importe le taux de chômage régional.

Graphique 6 - Nombre et proportion des demandes de prestations régulières d'assurance-emploi selon le nombre d'heures d'emploi assurable, Canada, 2022‑23 
Graphique 6 - Nombre et proportion des demandes de prestations régulières d'assurance-emploi selon le nombre d'heures d'emploi assurable, Canada, 2022‑23  - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 6
Heures d'emploi assurable Nombre de demandes de prestations (% du total) Première moitié de 2022‑23 Nombre de demandes de prestations (% du total) Deuxième moitié de 2022‑23
420 à 699 heures 78 990
(15,1 %)
23 010
(3,0 %)
700 à 979 heures 78 260
(15,0 %)
131 130
(17,1 %)
980 à 1 259 heures 78 150
(14,9 %)
143 280
(18,7 %)
1 260 à 1 539 heures 96 700
(18,5 %)
143 870
(18,8 %)
1 540 à 1 819 heures 80 560
(15,4 %)
131 320
(17,2 %)
1 820 heures et plus 110 410
(21,1 %)
192 560
(25,2 %)
  • Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués. Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations régulières de l'assurance-emploi a été versé.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Effet de l'élimination des dispositions pour les personnes qui deviennent ou redeviennent membres de la population active

Entre juillet 1979 et juillet 2016, les travailleurs ayant une faible participation au marché du travail au cours des 52 semaines précédant leur période de référence étaient soumis à des exigences d'admissibilité plus élevées en ce qui concerne l'emploi assurable pour avoir droit à des prestations régulières d'assurance-emploi et des prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs. Ces dispositions visaient à décourager l'utilisation répétée du régime d'assurance-emploi dans le futur.

De janvier 1997 jusqu'à l'élimination de ces dispositions le 3 juillet 2016, les personnes qui devenaient ou redevenaient membres de la population active (DEREMPA) devaient accumuler 910 heures d'emploi assurable durant leur période de référence pour être admissibles à des prestations régulières d'assurance-emploi, quel que soit le taux de chômage dans la région où elles habitaient ou moment d'établir leur demande.* Les DEREMPA étaient définies comme les personnes comptant moins de 490 heures de participation au marché du travail au cours de la période antérieure à la période de référence, c'est-à-dire les 52 semaines précédant la période de référence.**

Une étude récente*** du Ministère a examiné l'effet de l'élimination des dispositions pour les DEREMPA. L'étude a utilisé les données administratives de l'assurance-emploi pour estimer dans quelle mesure les demandes de prestations régulières d'assurance-emploi établies le 3 juillet 2016 ou après auraient été considérées comme des DEREMPA selon la participation au marché du travail dans la période antérieure à leur période de référence (désignées comme des post‑DEREMPA). L'étude a comparé les caractéristiques des demandes de prestations régulières établies par des DEREMPA (avant le 3 juillet 2016) à celles établies par des post‑DEREMPA (le 3 juillet 2016 ou après).

Le nombre de demandes de prestations établies par des DEREMPA qui avaient au moins 910 heures d'emploi assurable pour être admissibles à des prestations régulières d'assurance-emploi était juste au‑dessus de 100 000 chaque année entre 2013 et 2015. Après l'élimination des dispositions, le nombre de demandes de prestations établies qui auraient été considérées comme des post‑DEREMPA a augmenté. Parmi ces demandes, celles qui avaient au moins 910 heures d'emploi assurable ont diminué pour atteindre moins de 85 000 en 2019, tandis que celles qui avaient moins de 910 heures ont considérablement augmenté. En général, le nombre d'heures d'emploi assurable travaillées par les post‑DEREMPA a diminué après la fin des dispositions.

Les demandes de prestations établies par les post‑DEREMPA qui avaient moins de 910 heures d'emploi assurable ont bénéficié de l'élimination des dispositions. Comparativement aux post-DEREMPA qui avaient au moins 910 heures d'emploi assurable, celles qui avaient un nombre d'heures inférieur étaient plus susceptibles d'être des femmes, d'avoir un niveau de scolarité inférieur, et d'être célibataires. Elles avaient aussi, en moyenne, un taux de prestations hebdomadaires plus faible, avaient droit à un nombre de semaines de prestations plus faibles (étant donné que leur nombre d'heures d'emploi assurable était plus faible), mais utilisaient un nombre similaire de semaines de prestations régulières, entraînant un taux d'épuisement plus élevé.

L'étude a aussi examiné la probabilité de réclamer à nouveau des prestations régulières d'assurance-emploi pour les demandes qui étaient juste sous le seuil du nombre d'heures requis et qui étaient donc considérées comme des DEREMPA (ont travaillé un peu moins de 490 heures d'emploi assurable dans leur période antérieure à la période de référence) comparativement à celles qui étaient juste au-dessus du seuil du nombre d'heures requis et qui étaient donc considérées comme des non-DEREMPA (ont travaillé un peu plus que 490 heures). Les résultats ont montré que pour les travailleurs licenciés la probabilité de réclamer à nouveau des prestations régulières d'assurance-emploi au moins une fois dans les 5 années suivant une première demande de prestations régulières n'était pas différente pour les prestataires DEREMPA qui avaient un peu moins de 490 heures d'emploi assurable dans leur période antérieure à la période de référence par rapport aux prestataires non-DEREMPA qui avaient un peu plus de 490 heures.

  • * Les prestataires qui commençaient à travailler pour la première fois comme pêcheur indépendant, ou qui revenaient à la pêche après une absence d'une année ou plus avant la période de référence, étaient aussi considérés des DEREMPA. Ces personnes devaient alors toucher une rémunération assurable d'au moins 5 500 $ (quel que soit le taux de chômage régional) en tant que pêcheurs indépendants durant la période de référence pour avoir droit à des prestations pour pêcheurs. Cette disposition a aussi été éliminée le 3 juillet 2016. Toutefois, les pêcheurs indépendants considérés comme des DEREMPA ne sont pas examinés dans cette étude.
  • ** Au sens de la disposition relative aux DEREMPA, la participation au marché du travail correspond aux heures d'emploi assurable, ainsi qu'aux périodes d'assurance-emploi, d'indemnité d'accident de travail, de prestations d'invalidité, de congé de maladie et de formation approuvée. Chaque semaine de participation au marché du travail représente 35 heures, à l'exception des heures d'emploi assurable qui sont comptabilisées selon leur valeur nominale. Les parents ayant accumulé moins de 490 heures de participation au marché du travail au cours de la période antérieure à la période de référence ne sont pas considérés comme des DEREMPA, s'ils ont reçu des prestations de maternité ou parentales dans les 208 semaines qui ont précédé la période antérieure à la période de référence.
  • *** EDSC, Élimination des exigences touchant les personnes qui deviennent ou redeviennent membres de la population active relatives à l'admissibilité aux prestations d'assurance-emploi (Ottawa : EDSC, Direction de l'évaluation, 2024). 

Le tableau 12 présente le nombre et la répartition des demandes de prestations régulières établies en 2022‑23, ainsi que la population active et celle en chômage selon le taux de chômage régional. En général, la répartition des demandes de prestations régulières selon le taux de chômage régional en 2022‑23 est demeurée semblable à celle des chômeurs dans l'Enquête sur la population active. Les régions économiques de l'assurance-emploi affichant un taux de chômage de 6 % ou moins représentaient la majorité des demandes de prestations régulières établies (64,9 %), de la population active (76,6 %) et de la population en chômage (67,8 %).

Tableau 12 - Nombre et proportion des demandes de prestations régulières d'assurance-emploi selon le taux de chômage régional*, Canada, 2022‑23 
Taux de chômage Nouvelles demandes de prestations régulières établies (en milliers) (part en %) 2022‑23 Population active (en milliers) (part en %) 2022‑23 Nombre de chômeurs (en milliers) (part en %) 2022‑23
0,1 % à 6 % 835,5
(64,9 %)
16 094,0
(76,6 %)
779,2
(67,8 %)
6,1 % à 7 % 227,3
(17,6 %)
3 662,9
(17,4 %)
230,6
(20,1 %)
7,1 % à 8 % 44,0
(3,4 %)
371,1
(1,8 %)
27,3
(2,4 %)
8,1 % à 9 % 13,8
(1,1 %)
136,2
(0,6 %)
11,6
(1,0 %)
9,1 % à 10 % 18,3
(1,4 %)
70,2
(0,3 %)
6,6
(0,6 %)
10,1 % à 11 % 43,6
(3,4 %)
183,3
(0,9 %)
19,1
(1,7 %)
11,1 % à 12 % 25,4
(2,0 %)
126,9
(0,6 %)
14,6
(1,3 %)
12,1 % à 13 % 6,9
(0,5 %)
19,1
(0,1 %)
2,2
(0,2 %)
13,1 % à 14 % 3,6
(0,3 %)
13,1
(0,1 %)
1,8
(0,2 %)
14,1 % à 15 % 51,0
(4,0 %)
207,6
(1,0 %)
30,0
(2,6 %)
15,1 % à 16 % 4,3
(0,3 %)
23,0
(0,1 %)
3,6
(0,3 %)
16,1 % ou plus 14,7
(1,1 %)
90,6
(0,4 %)
22,2
(1,9 %)
Canada 1 288,2
(100,0 %)
20 997,9
(100,0 %)
1 148,8
(100,0 %)
  • Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués. Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations régulières de l'assurance-emploi a été versé.
  • * Les taux de chômage utilisés pour le régime d'assurance-emploi correspondent à une moyenne mobile sur 3 mois des taux de chômage désaisonnalisés produits par Statistique Canada, conformément à l'article 17 du Règlement sur l'assurance-emploi.
  • Sources : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi et Statistique Canada, tableaux spéciaux tirés de l'Enquête sur la population active. Les données de l'assurance-emploi reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

La part des demandes établies dans les régions économiques de l'assurance-emploi dont le taux de chômage est égal ou inférieur à 6 % a considérablement augmenté au cours des derniers exercices. Comme le montre le graphique 7, ces régions regroupaient 29,6 % des demandes de prestations régulières établies en 2017‑18, contre 50,1 % en 2019‑20 et 64,9 % en 2022‑23. Cette situation s'explique probablement par la baisse du taux de chômage au Canada dans les années précédant la pandémie de COVID-19, ainsi que par le faible taux de chômage enregistré en 2022‑23.

Graphique 7 - Taux de chômage national et part des demandes régulières d'assurance-emploi selon le taux de chômage régional*, Canada, 2017‑18 à 2019‑20 et 2022‑23**
Graphique 7 - Taux de chômage national et part des demandes régulières d'assurance-emploi selon le taux de chômage régional, Canada, 2017‑18 à 2019‑20 et 2022‑23 - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 7
Catégorie Part des demandes de prestations (%) 2017‑18 Part des demandes de prestations (%) 2018‑19 Part des demandes de prestations (%) 2019‑20 Part des demandes de prestations (%) 2022‑23
Taux de chômage régional : 6,0 % et moins 29,6 % 31,8 % 50,1 % 64,9 %
Taux de chômage régional : 6,1 % à 8,0 % 43,1 % 47,1 % 30,6 % 21,1 %
Taux de chômage régional : 8,1 % à 10,0 % 11,0 % 4,2 % 3,3 % 2,5 %
Taux de chômage régional : 10,1 % à 13,0 % 6,3 % 7,0 % 6,4 % 5,9 %
Taux de chômage régional : 13,1 % ou plus 10,1 % 9,9 % 9,6 % 5,7 %
Taux de chômage national 6,2 % 5,8 % 5,9 % 5,1 %
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations régulières de l'assurance-emploi a été versé.
  • * Les taux de chômage utilisés pour le régime d'assurance-emploi correspondent à une moyenne mobile sur 3 mois des taux de chômage désaisonnalisés produits par Statistique Canada, conformément à l'article 17 du Règlement sur l'assurance-emploi.
  • ** Les exercices 2020‑21 et 2021‑22 ne sont pas inclus dans le graphique puisqu'un taux de chômage minimum fixé à 13,1 % était en vigueur entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021 en vertu de la première série de mesures temporaires de l'assurance-emploi.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi et Statistique Canada.

Obligation du prestataire de rechercher et d'accepter un emploi convenable

En vertu de la Loi sur l'assurance-emploi, les prestataires de prestations régulières d'assurance-emploi doivent pouvoir travailler, être disponibles à cette fin et être incapables d'obtenir un emploi convenable. Ces conditions, qui doivent être respectées afin de toucher des prestations régulières d'assurance-emploi, doivent être démontrées par des démarches habituelles et raisonnables pour trouver un emploi convenable.

Les prestataires peuvent devenir inadmissibles aux prestations régulières s'ils ne remplissent pas une condition d'admissibilité précise. Une inadmissibilité s'applique sur une base journalière aussi longtemps que la situation des prestataires demeure inchangée. Les prestataires peuvent être exclus des prestations régulières d'assurance-emploi en raison d'une action particulière ou de leur inaction. L'exclusion peut porter sur une période indéfinie ou sur un nombre de semaines complètes spécifique.

Le tableau 13 présente le nombre d'exclusions et d'inadmissibilités liées au refus d'un emploi convenable et à l'absence de recherche d'emploi au cours des derniers exercices financiers. En 2022‑23, on comptait un total de 240 cas d'exclusion et d'inadmissibilité associés à l'absence de recherche d'emploi et 50 cas associés au refus d'un emploi convenable. Ces résultats étaient très similaires à ceux observés en 2021‑22 et sont restés considérablement inférieurs aux niveaux observés avant la pandémie. Toutefois, le refus d'un emploi convenable et l'absence de recherche d'emploi ne représentent qu'une fraction (moins de 1,0 %) de toutes les exclusions et inadmissibilités recensées au cours de l'exercice. Ces chiffres ne tiennent pas compte non plus du fait que les prestations auraient généralement été rétablies lorsque les prestataires jugés inadmissibles auraient démontré qu'ils s'acquittaient de nouveau de leurs responsabilités, ou lorsque les prestataires qui étaient exclus auraient terminé leurs semaines d'exclusion.

Tableau 13 - Nombre d'exclusions et d'inadmissibilités à l'assurance-emploi liées au refus d'un emploi convenable et au défaut de chercher un emploi, Canada, 2016‑17 à 2022‑23* 
Type d'exclusion ou d'inadmissibilité 2016‑17 2017‑18 2018‑19 2019‑20 2021‑22 2022‑23
Refuser un emploi convenable 170 130 170 180 50 50
Ne pas chercher un emploi 1 340 1 730 1 430 1 190 220 240
  • * Le total pour 2019‑20 est calculé à partir des estimations mensuelles d'avril 2019 à février 2020, et exclut les données du mois de mars 2020. De plus, 2020‑21 n'est pas inclus dans le tableau parce qu'aucune nouvelle demande de prestations régulières d'assurance-emploi ne pouvait être établie entre le 15 mars et le 26 septembre 2020, lorsque la Prestation canadienne d'urgence (PCU) a été mise en vigueur. Par conséquent, le programme des statistiques de l'assurance-emploi a été suspendu entre les mois de référence de mars et de septembre 2020. Ainsi, les données sur le nombre d'exclusions et d'inadmissibilités à l'assurance-emploi ne sont pas disponibles pour cette période.
  • Source : Statistique Canada, Exclusions et inadmissibilités à l'assurance-emploi, tableau 14‑10‑0004‑01.

2.2.2 Couverture, admissibilité et accès aux prestations régulières d'assurance-emploi pour la population de chômeurs

Tel que mentionné au début de la Section 2.2, il y a 3 critères d'admissibilité aux prestations régulières d'assurance-emploi. Le prestataire doit avoir :

  1. eu un emploi assurable et cotisé à l'assurance-emploi au cours de la période de référence (définie comme étant les 52 semaines précédentes ou la période depuis l'établissement de la dernière demande, selon la plus courte des 2 périodes)
  2. un motif de cessation d'emploi valable conformément à la Loi sur l'assurance-emploi
    • entre le 26 septembre 2021 et le 24 septembre 2022, différentes mesures simplifiant le traitement des motifs de cessation d'emploi ont été mises en place (consulter la Section 2.1)
  3. travaillé un nombre minimal d'heures d'emploi assurable (de 420 heures et 700 heures, selon le taux de chômage régional où le prestataire résidait au moment de l'établissement de la demande) pendant la période de référence
    • entre le 26 septembre 2021 et le 24 septembre 2022, un minimum de 420 heures d'emploi assurable était requis, quelle que soit la région de résidence

La présente sous-section donne un aperçu de la population de chômeurs au Canada pour 2022 en fonction de ces 3 critères d'admissibilité. La plupart des estimations sur la population de chômeurs fournies dans cette sous-section sont fondées sur les résultats de l'Enquête sur la couverture de l'assurance-emploi (ECAE)Note de bas de page 23, qui est publiée annuellement par Statistique Canada. Cette enquête fournit des statistiques sur les cotisants et les non-cotisants au régime d'assurance-emploi parmi la population de chômeurs au cours d'une année civile, ainsi que sur les prestataires admissibles et non admissibles aux prestations régulières d'assurance-emploi. L'enquête fournit également des renseignements sur le recours aux prestations de maternité et parentales d'assurance-emploi au Canada (consulter la sous-section 2.6.2).

Les estimations sur la population de chômeurs admissibles aux prestations régulières d'assurance-emploi, c'est-à-dire les taux d'admissibilité, sont fondées sur les relevés d'emploi (RE)Note de bas de page 24. Étant donné que les critères d'admissibilité aux prestations régulières d'assurance-emploi ont été modifiés au cours de 2022‑23 (par exemple, le minimum de 420 heures d'emploi assurable au cours de la première moitié de 2022‑23), les résultats ne sont pas comparables et sont présentés séparément pour les 2 périodes de 2022‑23.

Le graphique 8 illustre la répartition de la population de chômeurs au Canada en 2022 selon leurs critères d'admissibilité aux prestations régulières d'assurance-emploi. En moyenne, on comptait 1 020 200 chômeurs par mois au Canada en 2022. De ce nombre, 416 200 (40,8 %) n'avaient pas cotisé à l'assurance-emploi pendant l'année puisqu'ils n'avaient pas travaillé au cours des 12 mois précédents ou n'avaient jamais travaillé, ou parce qu'ils étaient des travailleurs autonomes ou des travailleurs familiaux non rémunérés. Les 604 200 (59,2 %) autres chômeurs avaient versé des cotisations d'assurance-emploi au cours des 12 mois précédant leur chômage en 2022 et étaient donc couverts par le régime d'assurance-emploi.

Graphique 8 - Répartition de la population de chômeurs selon l'admissibilité aux prestations régulières d'assurance-emploi, Canada, 2022*
Graphique 8 - Répartition de la population de chômeurs selon l'admissibilité aux prestations régulières d'assurance-emploi, Canada, 2022 - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 8
(U) Nombre total de chômeurs : 1 020 200 (100 %) Description
(A) Chômeurs qui n'ont pas versé de cotisations : 416 200 (40,8 %) (A1) N'ont pas travaillé dans les 12 mois précédents ou n'ont jamais travaillé : 376 600 (36,9 %)
(A2) Travailleurs autonomes ou travailleurs familiaux non rémunérés : 39 600 (3,9 %)
(B) Chômeurs qui ont versé des cotisations mais avec un motif de cessation d'emploi non valable : 41 400 (4,1 %) (B1) Ont quitté leur emploi sans motif valable : 22 200 (2,2 %)**
(B2) Ont quitté leur emploi pour poursuivre des études : 19 200 (1,9 %)**
(C) Chômeurs potentiellement admissibles mais avec un nombre insuffisant d'heures d'emploi assurable : 58 800 (5,8 %) (C1) N'ont pas accumulé suffisamment d'heures d'emploi assurable : 58 800 (5,8 %)
(D) Chômeurs admissibles à des prestations régulières d'assurance-emploi avec un nombre suffisant d'heures d'emploi assurable : 504 000 (49,4 %) (D1) Reçoivent des prestations régulières d'assurance-emploi dans la semaine de référence : 267 700 (26,2 %)
(D2) Prestations temporairement interrompues ou attendent de recevoir des prestations, ou a reçu des prestations non régulières de l'assurance-emploi au cours de la semaine de référence : 64 600 (6,3 %)
(D3) N'ont pas demandé ou reçu de prestations pour des raisons inconnues : 63 500 (6,2 %)
(D4) N'ont pas reçu de prestations régulières d'assurance-emploi au cours de la semaine de référence, mais ont reçu et épuisé leurs prestations d'assurance-emploi au cours des 12 derniers mois : 108 200 (10,6 %)
  • Remarque : Les chiffres étant arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total.
  • * Les estimations pour l'année sont fondées sur des moyennes mensuelles.
  • * * Utiliser les données avec prudence, car la présente estimation comporte des niveaux d'erreur élevés.
  • Source : Statistique Canada, Enquête sur la couverture de l'assurance-emploi, 2022.

Sur l'ensemble des chômeurs, 41 400 (4,1 %) n'étaient pas admissibles aux prestations d'assurance-emploi, car les motifs de leur cessation d'emploi n'étaient pas valables, et ce, même s'ils avaient versé des cotisations d'assurance-emploi. Parmi ces personnes, certaines ont quitté leur emploi pour poursuivre des études, tandis que d'autres ont quitté pour d'autres motifs. Les 562 600 autres chômeurs (55,1 % du nombre total de chômeurs) avaient cotisé à l'assurance-emploi et avaient un motif de cessation d'emploi valable. Cependant, certains d'entre eux (5,8 % du total des chômeurs) n'avaient pas accumulé suffisamment d'heures d'emploi assurable pendant leur période de référence. Les autres (49,4 % du total des chômeurs) avaient accumulé suffisamment d'heures d'emploi assurable au cours de leur période de référence et étaient admissibles aux prestations régulières d'assurance-emploi, car ils avaient satisfait aux 3 critères d'admissibilité du régime d'assurance-emploi.

Bien que plus de la moitié des chômeurs admissibles aux prestations régulières d'assurance-emploi ayant accumulé suffisamment d'heures d'emploi assurable aient touché des prestations régulières d'assurance-emploi au moment où ils ont été interrogés en 2022, certains ne les recevaient pas même s'ils y étaient admissibles (consulter le graphique 8). Cette situation était attribuable à l'une des raisons suivantes :

  • leurs prestations ont été temporairement interrompues ou ils attendaient de recevoir des prestations
  • ils n'ont pas demandé ou reçu de prestations pour des raisons inconnues
  • ils avaient reçu et épuisé leurs prestations au cours des 12 derniers mois
  • ils recevaient des prestations d'assurance-emploi autres que des prestations régulières

Le graphique 9 illustre la répartition de la population de chômeurs selon leur admissibilité aux prestations régulières d'assurance-emploi de 2010 à 2022. Comparativement à 2021, la proportion de chômeurs admissibles aux prestations régulières d'assurance-emploi ayant suffisamment d'heures d'emploi assurable a diminué en 2022, mais était toujours plus élevée qu'avant la pandémie. De plus, la proportion de chômeurs qui avaient payé des cotisations d'assurance-emploi, mais qui n'étaient pas admissibles aux prestations d'assurance-emploi pour des motifs non valables de cessation d'emploi est demeurée plus faible qu'avant la pandémie. Ces résultats pourraient être principalement attribuables aux mesures temporaires de l'assurance-emploi qui étaient en vigueur entre le 26 septembre 2021 et le 24 septembre 2022, et qui avaient pour but de réduire le nombre d'heures d'emploi assurable requis pour être admissible aux prestations régulières d'assurance-emploi et de simplifier le traitement des motifs de cessation d'emploi (consulter la Section 2.1 pour plus de détails).

Graphique 9 - Répartition de la population de chômeurs selon l'admissibilité aux prestations régulières d'assurance-emploi, Canada, 2010 à 2022**
Graphique 9 - Répartition de la population de chômeurs selon l'admissibilité aux prestations régulières d'assurance-emploi, Canada, 2010 à 2022 - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 9
Catégorie 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020* 2021 2022
(A) Chômeurs qui n'ont pas versé de cotisations 35,3 % 35,5 % 38,3 % 37,5 % 39,0 % 34,7 % 34,7 % 37,0 % 36,1 % 38,5 % non disponible 29,0 % 40,8 %
(B) Chômeurs qui ont versé des cotisations mais avec un motif de cessation d'emploi non valable 11,8 % 12,7 % 13,7 % 14,9 % 14,9 % 12,4 % 11,9 % 12,0 % 15,8 % 14,2 % non disponible 1,6 % 4,1 %
(C) Chômeurs potentiellement admissibles mais avec un nombre insuffisant d'heures d'emploi assurable 8,5 % 11,2 % 8,7 % 6,7 % 7,8 % 9,1 % 7,8 % 8,0 % 6,1 % 8,3 % non disponible 2,9 % 5,8 %
(D) Chômeurs admissibles à des prestations régulières d'assurance-emploi avec un nombre suffisant d'heures d'emploi assurable 44,4 % 40,5 % 39,3 % 40,8 % 38,3 % 43,8 % 45,6 % 43,0 % 42,1 % 39,0 % non disponible 66,6 % 49,4 %
  • ** Les estimations pour l'année sont fondées sur des moyennes mensuelles.
  • * En raison de la pandémie de COVID-19, la collecte de données sur les prestations régulières d'assurance-emploi a été suspendue dans le cadre de l'ECAE de 2020.
  • Source : Statistique Canada, Enquête sur la couverture de l'assurance-emploi, 2010 à 2022.

Couverture des prestations régulières d'assurance-emploi

Le taux de couverture des prestations régulières d'assurance-emploi révèle la proportion de chômeurs qui ont contribué au régime d'assurance-emploi en payant des cotisations au cours des 52 semaines précédant le début de leur chômage. On le calcule en divisant le nombre de chômeurs qui avaient un emploi assurable et qui ont payé des cotisations d'assurance-emploi au cours des 52 semaines précédentes par le nombre total de chômeurs au Canada. En 2022, le taux de couverture était de 59,2 %, soit 11,8 points de pourcentage de moins que ce qui avait été observé en 2021 (71,0 %).

Les taux de couverture des prestations régulières d'assurance-emploi ont tendance à être plus élevés lors des ralentissements économiques, étant donné que le ralentissement des activités entraîne des mises à pied qui augmentent la proportion de chômeurs ayant cotisé à l'assurance-emploi parmi tous les chômeurs. Par exemple, les taux de couverture étaient plus élevés en 2015 et en 2016, pendant la baisse des prix des produits de base, et en 2021 en raison des mises à pied à la suite de la pandémie de COVID-19 (consulter le graphique 10). Comparativement aux niveaux d'avant la pandémie, le taux de couverture de 59,2 % en 2022 était inférieur de 3,5 points de pourcentage au taux moyen de 62,7 % observé en 2018 et en 2019. Cela peut s'expliquer par la diminution plus importante du nombre de chômeurs qui avaient payé des cotisations d'assurance-emploi en proportion de la diminution du nombre de chômeurs en raison du resserrement du marché du travail en 2022 par rapport à avant la pandémie.

Graphique 10 - Taux de couverture des prestations régulières d'assurance-emploi pour la population de chômeurs, Canada, 2010 à 2022
Graphique 10 - Taux de couverture des prestations régulières d'assurance-emploi pour la population de chômeurs, Canada, 2010 à 2022 - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 10
Année 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020* 2021 2022
Taux de couverture des prestations régulières d'assurance-emploi 64,7 % 64,5 % 61,7 % 62,5 % 61,0 % 65,3 % 65,3 % 63,0 % 63,9 % 61,5 % non disponible 71,0 % 59,2 %
  • * En raison de la pandémie de COVID-19, la collecte des données sur les prestations régulières d'assurance-emploi a été suspendue dans le cadre de l'ECAE de 2020.
  • Source : Statistique Canada, Enquête sur la couverture de l'assurance-emploi, 2010 à 2022.

Le tableau 14 présente les taux de couverture des prestations régulières d’assurance-emploi en 2022 selon la provinceNote de bas de page 25, le sexe, l’âge et le régime de travail précédent. Conformément à la tendance historique, les provinces de l’Atlantique ont des taux de couverture plus élevés que le reste du pays. Cela peut s’expliquer par la composition des chômeurs, comme la prévalence de l’emploi saisonnier dans cette régionNote de bas de page 26. L’Ontario a continué d’avoir le taux de couverture le plus bas en 2022.

Tableau 14 - Taux de couverture des prestations régulières d'assurance-emploi pour la population de chômeurs selon la province, le sexe, l'âge et le régime de travail précédent, Canada, 2018 à 2022  
Catégorie 2018 2019 2021 2022 Variation (points de pourcentage) 2021 à 2022
Terre-Neuve-et-Labrador 87,3 % 77,7 % 78,9 % 92,5 % +13,6
Île-du-Prince-Édouard 91,0 % 81,8 % 94,2 % 100,0 %E +5,8
Nouvelle-Écosse 73,0 % 73,7 % 83,9 % 77,6 % -6,3
Nouveau-Brunswick 69,7 % 76,1 % 86,5 % 92,3 % +5,8
Québec 67,0 % 63,9 % 76,5 % 67,2 % -9,3
Ontario 59,6 % 57,9 % 63,8 % 47,9 % -15,9
Manitoba 62,5 % 59,5 % 73,8 % 60,3 %E -13,5
Saskatchewan 70,2 % 58,0 % 76,6 % 69,9 % -6,7
Alberta 61,7 % 61,6 % 74,8 % 59,5 % -15,3
Colombie-Britannique 61,7 % 58,5 % 72,0 % 59,8 % -12,2
Hommes 68,3 % 62,8 % 71,6 % 65,0 % -6,6
Femmes 58,1 % 59,9 % 70,1 % 52,2 % -17,9
24 ans et moins 57,1 % 57,9 % 54,9 % 50,5 % -4,4
25 à 44 ans 64,4 % 59,4 % 73,2 % 59,6 % -13,6
45 ans et plus 67,5 % 65,6 % 75,9 % 63,2 % -12,7
Permanent 72,1 % 67,6 % 82,1 % 63,5 % -18,6
Temps plein 74,0 % 66,1 % 82,7 % 66,5 % -16,2
Temps partiel 67,1 % 72,7 % 82,6 % 55,9 % -26,7
Non permanent 81,1 % 79,4 % 83,2 % 78,0 % -5,2
Saisonnier** 86,9 % 88,2 % 88,1 % 89,6 % +1,5
Autre atypique*** 77,2 % 72,8 % 80,3 % 71,0 % -9,3
Canada**** 63,9 % 61,5 % 71,0 % 59,2 % -11,8
  • E Conformément aux lignes directrices sur la publication de l'ECAE, cette estimation doit être utilisée avec prudence.
  • En raison de la pandémie de COVID-19, la collecte de données sur les prestations régulières d'assurance-emploi a été suspendue dans le cadre de l'ECAE de 2020.
  • * Les taux de couverture des chômeurs pour la plupart des catégories de régimes de travail sont plus élevés que la moyenne nationale. Cela peut s'expliquer par le taux de couverture de 0 % des chômeurs pour lesquels un régime de travail antérieur n'est pas applicable puisqu'ils n'ont jamais travaillé auparavant. La moyenne nationale est plus basse, car ces personnes sont incluses. 
  • ** L'emploi saisonnier est un travail temporaire qui ne devrait durer que jusqu'à la fin d'une « saison », soit la période pendant laquelle les services sont demandés.
  • *** Les autres emplois atypiques désignent les emplois rémunérés non permanents qui étaient soit temporaires, à durée déterminée, contractuels, occasionnels ou d'autres emplois non permanents (mais non saisonniers). Cela exclut les chômeurs qui étaient travailleurs autonomes.
  • **** Les résultats nationaux excluent les territoires.
  • Source : Statistique Canada, Enquête sur la couverture de l'assurance-emploi, 2018 à 2022.

Conformément à la tendance des années précédentes, le taux de couverture des hommes était plus élevé que celui des femmes en 2022. Le taux de couverture inférieur observé chez les femmes peut s'expliquer par le fait que les femmes au chômage sont moins susceptibles d'avoir un emploi assurable récent que les hommes au chômage. Le taux de couverture des jeunes chômeurs était toujours le plus bas, tandis que celui des personnes âgées de 45 ans et plus demeurait le plus élevé en 2022.

Lorsque les chômeurs sont classés selon leur régime de travail précédent, on constate qu'une plus forte proportion de chômeurs ayant occupé un emploi non permanent ont versé des cotisations d'assurance-emploi au cours des 52 semaines précédentes que ceux qui avaient un emploi permanent. Cela peut s'expliquer par le taux de couverture élevé des chômeurs ayant occupé des emplois saisonniers non permanents. Étant donné que ces personnes travaillent pour quelques semaines ou mois de façon cyclique au cours d'une année, elles sont plus susceptibles d'avoir versé des cotisations d'assurance-emploi dans les 52 semaines précédentes que les personnes qui avaient un emploi permanent et qui peuvent être au chômage depuis plus d'un an. Parmi les chômeurs qui occupaient auparavant un emploi permanent, le taux de couverture en 2022 de ceux qui avaient un emploi à temps partiel était inférieur à celui de ceux qui occupaient un emploi à temps plein. Cela peut s'expliquer en partie par l'emploi dans des industries comme les Services d'hébergement et de restauration, où les emplois à temps partiel sont plus fréquents, qui accusait toujours un retard, en 2022, par rapport aux niveaux d'avant la pandémie. En 2022, parmi les chômeurs qui occupaient auparavant un emploi non permanent, ceux qui avaient un emploi saisonnier avaient un taux de couverture nettement plus élevé que ceux qui occupaient un emploi atypique non saisonnier.

Admissibilité aux prestations régulières d'assurance-emploi

Tel qu’il a été mentionné au début de la présente sous-section, les demandeurs de prestations régulières d’assurance-emploi doivent répondre à 3 critères pour être considérés comme étant admissibles (ils doivent avoir payé des cotisations d’assurance-emploi, avoir un motif de cessation d’emploi valable et avoir accumulé suffisamment d’heures d’emploi assurable pendant leur période de référence). En 2022‑23, le taux d’admissibilité est exprimé comme la part des personnes ayant connu une cessation d’emploiNote de bas de page 27 qui avaient accumulé suffisamment d’heures d’emploi assurable parmi celles qui répondent aux 2 autres critères d’admissibilité. Ce calcul s’appuie sur les données des relevés d’emploi (RE) et du profil vectoriel de l’assurance emploiNote de bas de page 28 pour 2022‑23. Cette méthodologie fondée sur les personnes ayant connu une cessation d’emploi est différente de la méthodologie fondée sur la cessation d’emploi qui a été utilisée pour 2020‑21 et 2021‑22. Par conséquent, les résultats de cette sous-section ne sont pas comparables aux résultats publiés dans les rapports de contrôle et d’évaluation précédents. Le calcul tient compte de la mesure temporaire de l’assurance-emploi en vigueur au cours de 2022‑23 concernant le traitement des motifs de cessation d’emploi (consulter la Section 2.1).

Modification de la méthodologie utilisée pour estimer les taux d'admissibilité

Les taux d'admissibilité publiés dans les rapports de contrôle et d'évaluation de l'assurance-emploi (RCE) avant 2020‑21 étaient fondés sur des estimations du nombre de cotisants admissibles (c'est-à-dire les chômeurs qui avaient payé des cotisations et qui avaient un motif de cessation d'emploi valable) ayant accumulé suffisamment d'heures d'emploi assurable au cours de leur période de référence pour être admissibles aux prestations régulières de l'assurance-emploi. Ces estimations étaient tirées de l'Enquête sur la couverture de l'assurance-emploi (ECAE). En raison des changements apportés au régime d'assurance-emploi en 2020 en réponse à la COVID-19, l'ECAE de 2020 n'a pas recueilli de renseignements sur les prestations régulières d'assurance-emploi. Par conséquent, les taux d'admissibilité fondés sur les RE ont été publiés dans le RCE de 2020‑21 comme solution de rechange. En raison des mesures temporaires de l'assurance-emploi, les critères d'admissibilité aux prestations régulières de l'assurance-emploi ont changé au cours des exercices 2021‑22 et 2022‑23. L'ECAE de 2021 et de 2022 ne s'est pas entièrement adaptée aux changements apportés aux critères. Par conséquent, afin de mieux tenir compte des différents critères et périodes, les taux d'admissibilité fondés sur les RE ont également été publiés dans le RCE de 2021‑22 et sont de nouveau présentés ici dans le RCE de 2022‑23.

Pour le RCE de 2022‑23, la méthodologie de calcul des taux d'admissibilité fondés sur les RE a été améliorée en tenant compte des demandes d'assurance-emploi antérieures établies. Dans les RCE antérieurs, au moment de calculer le nombre d'heures d'emploi assurable accumulées au cours de la période de référence, les 52 semaines précédant immédiatement la cessation d'emploi étaient prises en compte. Toutefois, cette méthode n'était pas tout à fait conforme à la Loi sur l'assurance-emploi, qui stipule que la période de référence est la plus courte entre les 52 semaines précédentes ou la période depuis l'établissement de la dernière demande d'assurance-emploi. Pour le RCE de 2022‑23, les demandes d'assurance-emploi précédentes établies ont été prises en compte pour déterminer la période de référence. Certaines heures d'emploi assurable comptées selon la méthode précédente ne comptent plus dans le cadre de la méthode révisée si elles ont été travaillées pendant la période de 52 semaines, mais avant le début d'une demande de prestations précédente. Par conséquent, ce changement devrait réduire les taux d'admissibilité.

De plus, pour 2022‑23, les taux d'admissibilité sont calculés en fonction du nombre de personnes ayant connu une cessation d'emploi (individus) plutôt que du nombre de cessations d'emploi (relevés d'emploi). Cette mesure vise à éviter de surestimer la pondération des personnes ayant plusieurs cessations d'emploi au cours de l'année de référence. Une personne ayant connu une cessation d'emploi admissible est identifiée comme étant une personne qui a au moins un RE avec suffisamment d'heures d'emploi assurable accumulées au cours de l'exercice financier.

Selon la méthodologie révisée, le taux d'admissibilité aux prestations régulières d'assurance-emploi pour la première moitié de 2021‑22, lorsque la première série de mesures temporaires de l'assurance-emploi était en vigueur (y compris un minimum de 120 heures d'emploi assurable, après le crédit de 300 heures, requis pour être admissible aux prestations régulières, quelle que soit la région de résidence), était de 89,3 %. Le taux d'admissibilité pour la deuxième moitié de 2021‑22, lorsque la deuxième série de mesures temporaires de l'assurance-emploi était en place (y compris un minimum de 420 heures d'emploi assurable pour être admissible aux prestations régulières, peu importe la région de résidence), était de 69,9 %. Selon la méthodologie précédente utilisant les 52 semaines, les taux d'admissibilité étaient de 94,6 % et de 89,0 % respectivement pour la première et la deuxième moitié de 2021‑22, comme l'indique le RCE de 2021‑22. 

Étant donné que les critères d'admissibilité ont changé au cours de 2022‑23 (par exemple, 420 heures entre le 1er avril et le 24 septembre 2022 comparativement à 420 à 700 heures entre le 25 septembre 2022 et le 31 mars 2023), les taux d'admissibilité sont déclarés séparément pour ces 2 périodes de 2022‑23.

Comme l'indique le tableau 15, le taux d'admissibilité national était de 73,5 % durant la première moitié de 2022‑23, ce qui est plus élevé que le taux de 57,0 % durant la deuxième moitié de 2022‑23. Cette situation est principalement attribuable au faible nombre d'heures d'emploi assurable requis pour être admissible aux prestations régulières d'assurance-emploi et au traitement simplifié du motif de cessation d'emploi qui étaient en vigueur au cours de la première moitié de l'exercice financier. Les personnes qui ont connu une cessation d'emploi au Manitoba, en Colombie-Britannique et en Ontario ont eu des taux d'admissibilité légèrement inférieurs pendant toute la période de 2022‑23 par rapport à la moyenne nationale. Parmi les autres provinces, celles de la région de l'Atlantique affichaient généralement des taux d'admissibilité plus élevés.

Tableau 15 - Taux d'admissibilité aux prestations régulières d'assurance-emploi selon la province, le sexe et l'âge, Canada, première et deuxième moitié de 2022‑23 
Catégorie Première moitié de 2022‑23 Deuxième moitié de 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador 70,9 % 71,1 %
Île-du-Prince-Édouard 80,8 % 64,0 %
Nouvelle-Écosse 77,0 % 64,8 %
Nouveau-Brunswick 79,3 % 65,2 %
Québec 74,3 % 56,2 %
Ontario 72,9 % 55,8 %
Manitoba 70,5 % 54,1 %
Saskatchewan 74,2 % 58,7 %
Alberta 73,3 % 60,9 %
Colombie-Britannique 72,3 % 55,3 %
Hommes 76,1 % 63,3 %
Femmes 71,1 % 46,8 %
24 ans et moins 66,5 % 40,0 %
25 à 44 ans 76,7 % 60,6 %
45 à 54 ans 76,8 % 63,7 %
55 ans et plus 73,3 % 59,1 %
Canada 73,5 % 57,0 %
  • Sources : Données des relevés d'emploi (pour de l'information sur les heures d'emploi assurable pendant la période de référence pour la cessation d'emploi) et du Registre d'assurance sociale (pour de l'information sur le sexe et l'âge des personnes ayant connu une cessation d'emploi), profil vectoriel (pour de l'information sur la semaine de début de la période de prestations si un RE a été utilisé pour établir une demande). Les données des relevés d'emploi et du profil vectoriel dataient d'août 2023 et étaient fondées sur un échantillon de 10 %.

Au cours de 2022‑23, les hommes ont continué d'avoir des cessations d'emploi qui étaient plus susceptibles d'être admissibles aux prestations régulières d'assurance-emploi que celles des femmes. Les personnes âgées de 24 ans et moins qui ont connu une cessation d'emploi ont continué d'avoir le taux d'admissibilité le plus bas, notamment au cours de la deuxième moitié de 2022‑23. C'est probablement parce que les jeunes sont plus susceptibles d'occuper un emploi à temps partiel et ont donc tendance à accumuler moins d'heures d'emploi assurable.

Admissibilité aux prestations régulières d'assurance-emploi et utilisation de l'assurance-emploi pour les emplois à temps partiel

Un changement important au régime d'assurance-emploi survenu en 2016 a été de passer d'un système basé sur les semaines à un système basé sur les heures en ce qui concerne l'emploi assurable en vertu de l'assurance-emploi. Ce changement a permis aux individus de combiner les heures d'emploi assurable provenant de différents emplois pour améliorer l'accès aux prestations régulières d'assurance-emploi pour les travailleurs à temps partiel (et dans des emplois atypiques).

Une étude ministérielle récente* a examiné la part des relevés d'emploi (RE) associés à des cessations d'emplois à temps partiel (désignés comme des « RE à temps partiel ») qui rencontraient les critères d'admissibilité aux prestations régulières d'assurance-emploi, et dans quelle mesure ils étaient utilisés pour établir une demande de prestations régulières d'assurance-emploi au cours de la période de 2001 à 2022.

L'étude a trouvé que, en moyenne, 34,8 % des 5,1 millions de RE à temps partiel avaient un motif de cessation d'emploi valable (mise à pied) chaque année durant la période de 2001 à 2022. Parmi ces RE à temps partiel liés à une mise à pied, 43,0 % avaient suffisamment d'heures d'emploi assurable pour établir une demande de prestations régulières d'assurance-emploi**. Cette proportion est inférieure à celle des RE à temps plein liés à une mise à pied (78,9 %).

L'étude a aussi montré qu'au cours de la période de 2001 à 2022, 8,5 % des RE à temps partiel avaient été utilisés pour établir une demande de prestations régulières d'assurance-emploi. Cette proportion est inférieure aux 19,2 % des RE à temps plein durant la même période.

Une autre étude récente réalisée par le Ministère*** utilisant les données de l'Enquête sur la couverture de l'assurance-emploi a confirmé que, entre 2000 et 2019, la part des individus sans emploi qui recevaient des prestations régulières d'assurance-emploi était toujours plus faible pour ceux qui avaient quitté un emploi à temps partiel comparativement à ceux qui avaient quitté un emploi à temps plein (5,7 % par rapport à 24,3 % en moyenne) principalement parce qu'ils travaillaient moins d'heures.

Au fil du temps, la part des RE à temps partiel utilisés pour établir une demande de prestations régulières d'assurance-emploi a connu une tendance à la baisse, tout comme la part des RE à temps partiel qui avaient suffisamment d'heures d'emploi assurable pour établir une demande de prestations régulières d'assurance-emploi. Ces tendances sont attribuables en partie aux changements dans la composition du marché du travail, tels qu'une augmentation dans la participation aux emplois à temps partiel des jeunes et des femmes qui sont habituellement moins susceptibles d'accumuler suffisamment d'heures d'emploi assurable dans le contexte des prestations d'assurance-emploi après une cessation d'emploi.

  • * EDSC, Les travailleurs à temps partiel et l'assurance-emploi : comment les relevés d'emploi sont-ils utilisés pour établir une demande d'assurance-emploi? (Ottawa : EDSC, Direction de la politique de l'assurance-emploi, 2024).
  • ** Ce chiffre inclut 25,4 % des RE à temps partiel liés à une mise à pied qui avaient suffisamment d'heures d'emploi assurable à eux seuls pour établir une demande de prestations, comparativement à 56,1 % parmi les RE à temps plein liés à une mise à pied. Les autres 17,6 % de RE à temps partiel liés à une mise à pied avaient obtenu un nombre suffisant d'heures assurables mais en combinant avec d'autres RE acceptables durant la période de référence (74,8 % étaient combinés avec au moins un autre RE à temps partiel, et 25,2 % étaient combinés avec des RE à temps plein seulement).
  • *** EDSC, Les travailleurs à temps partiel et l'assurance-emploi : portrait et tendances (Ottawa : EDSC, Direction de la politique de l'assurance-emploi, 2024). 

Accès aux prestations régulières d'assurance-emploi

L'accès aux prestations régulières d'assurance-emploi est une autre façon de mesurer comment le régime d'assurance-emploi offre un soutien financier aux chômeurs canadiens à la suite d'une perte d'emploi et les aide à faire la transition vers un nouvel emploi. Aux fins du rapport de contrôle et d'évaluation de l'assurance-emploi, l'accès aux prestations régulières d'assurance-emploi est mesuré selon 2 ratios, soit le ratio prestataires-chômeurs (P/C) et le ratio prestataires-chômeurs ayant cotisé à l'assurance-emploi (P/CC).

Ratio prestataires-chômeurs (P/C)

Le ratio prestataires-chômeurs est calculé en divisant le nombre moyen de bénéficiaires de prestations régulières d'assurance-emploi déclaré dans les statistiques mensuelles de l'assurance-emploi de Statistique Canada par le nombre de chômeurs indiqué dans l'ECAE. Par conséquent, il comprend un segment important de la population au chômage qui n'est pas admissible aux prestations régulières (comme les personnes qui n'ont pas travaillé au cours de l'année précédente ou qui n'ont jamais travaillé, qui n'avaient pas de cessation d'emploi valable, et les travailleurs autonomes). Pour cette raison, le ratio P/C est sensible aux changements dans la composition de la population au chômage et dans la proportion des chômeurs qui ne sont pas couverts par le régime d'assurance-emploiNote de bas de page 29.

Ratio prestataires-chômeurs ayant cotisé à l'assurance-emploi (P/CC)

Le ratio prestataires-chômeurs ayant cotisé à l'assurance-emploi est calculé en divisant le nombre moyen de bénéficiaires de prestations régulières d'assurance-emploi par le nombre de chômeurs qui ont cotisé au régime d'assurance-emploi au cours des 12 mois précédents, obtenu de l'ECAE. Étant donné que le ratio P/CC mesure l'accessibilité chez les chômeurs pour lesquels les prestations régulières d'assurance-emploi sont conçues afin de leur offrir une couverture et qu'il exclut ceux qui n'ont pas cotisé à l'assurance-emploi au cours de leur dernière période d'emploi ou qui n'ont pas participé au marché du travail, ce ratio permet une meilleure évaluation de l'accessibilité aux prestations régulières de l'assurance-emploi parmi sa population cible.

Le graphique 11 illustre les ratios P/C et P/CC au cours des 13 dernières années. En 2022, le ratio P/C était de 43,5 % et le ratio P/CC était de 73,4 %. Le nombre de prestataires (P) de prestations régulières d'assurance-emploi en 2022 était plus élevé, en moyenne, qu'en 2018 et 2019, probablement en raison des mesures temporaires de l'assurance-emploi qui ont facilité l'accès aux prestations pendant la période. À l'inverse, le nombre total de chômeurs (C) et de chômeurs ayant cotisé à l'assurance-emploi (CC) étaient inférieurs en 2022 par rapport à 2018 et 2019, en partie en raison de la vigueur du marché du travail en 2022. Par conséquent, les 2 ratios étaient plus élevés que les niveaux enregistrés avant la pandémie.

Graphique 11 - Ratios mesurant l'accès aux prestations régulières de l'assurance-emploi, Canada, 2010 à 2022
Graphique 11 - Ratios mesurant l'accès aux prestations régulières de l'assurance-emploi, Canada, 2010 à 2022 - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 11
Année 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020* 2021** 2022
Ratio prestataires/chômeurs (P/C) 48,9 % 43,2 % 40,6 % 38,4 % 38,6 % 42,0 % 41,8 % 42,1 % 39,3 % 39,6 % non disponible non disponible 43,5 %
Ratio prestataires/chômeurs ayant cotisé à l'assurance-emploi (P/CC) 75,6 % 67,1 % 65,8 % 61,5 % 63,4 % 64,3 % 64,0 % 66,9 % 61,5 % 64,4 % non disponible non disponible 73,4 %
  • * En raison de la pandémie de COVID-19, la collecte des données sur les prestations régulières d'assurance-emploi a été suspendue dans l'ECAE 2020.
  • ** Compte tenu de la situation économique qui prévalait en 2021 et des changements temporaires apportés au régime d'assurance-emploi, les données sur les prestataires de l'assurance-emploi ont été considérablement touchées. Cela a entraîné des ratios calculés incohérents pour 2021. Par conséquent, les 2 ratios n'ont pas été déclarés pour 2021.
  • Sources : Statistique Canada, publication mensuelle des statistiques de l'assurance-emploi, Tableau 14-10-0010-01 (pour les données sur les prestataires réguliers de l'assurance-emploi [P]), et Statistique Canada, Enquête sur la couverture de l'assurance-emploi (pour les données sur le nombre de chômeurs [C] et le nombre chômeurs ayant cotisé à l'assurance-emploi [CC]).

2.2.3 Niveau des prestations régulières d'assurance-emploi

Le taux de prestations hebdomadaires auquel ont droit les prestataires admissibles est généralement assujetti à la disposition relative aux meilleures semaines variables (MSV). En vertu de cette disposition, le taux de prestations hebdomadaires auquel les prestataires admissibles ont droit est calculé comme étant 55 % de la moyenne de la rémunération assurable pendant les semaines où celle-ci était la plus élevée (meilleures semaines) au cours de la période de référence, et ce, jusqu'au taux de prestations hebdomadaires maximumNote de bas de page 30. Le nombre de semaines utilisées pour déterminer le taux de prestations hebdomadaires varie de 14 à 22, selon le taux de chômage mensuel de la région économique de l'assurance-emploi où réside le prestataire au moment où la demande est établie (consulter la sous‑section 2.1.2 pour le tableau des MSV).

Les prestataires provenant d'une famille à faible revenu et ayant des enfants âgés de moins de 18 ans peuvent être admissibles à des prestations supplémentaires offertes en vertu de la disposition relative au supplément familial. Cette disposition pourrait majorer leur taux de prestations de 55 % à un maximum de 80 % de leur rémunération hebdomadaire assurable, sous réserve du taux maximum de prestations hebdomadaires (consulter la sous‑section 2.1.2 pour plus de détails). Les résultats sur les taux de prestations hebdomadaires dans cette sous-section comprennent les montants du supplément familial versés aux prestataires qui y sont admissibles.

Comme il est expliqué à la Section 2.1, différentes méthodes de calcul du taux de prestations hebdomadaires ont été appliquées durant les derniers exercices financiers (2020‑21 et 2021‑22) selon le moment où les demandes de prestations ont été établies. Cela était attribuable aux 2 différentes séries de mesures temporaires de l'assurance-emploi qui ont été mises en place en réponse à la pandémie de COVID-19. Toutes les demandes établies en 2022‑23 étaient assujetties à la disposition des MSV, étant donné qu'aucune série de mesures temporaires liée aux taux de prestations hebdomadaires n'était en vigueur durant l'exercice.

Le tableau 16 présente le taux moyen de prestations régulières hebdomadaires selon la province et le territoire au cours de 2022‑23. Les demandes de prestations régulières établies au cours de l'exercice financier avaient un taux moyen de prestations hebdomadaires de 535 $. De façon semblable aux années précédentes, les demandes de prestations établies dans les territoires ont reçu, en moyenne, les taux de prestations régulières hebdomadaires les plus élevés en 2022‑23. À l'inverse, les demandes de prestations établies dans les provinces de l'Atlantique et au Manitoba ont reçu, en moyenne, les taux de prestations régulières hebdomadaires les plus faibles au cours de l'exercice.

Tableau 16 - Taux moyen de prestations hebdomadaires pour les prestations régulières d'assurance-emploi selon la province ou le territoire, Canada, 2022‑23 
Province ou territoire 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador 510 $
Île-du-Prince-Édouard 499 $
Nouvelle-Écosse 491 $
Nouveau-Brunswick 517 $
Québec 544 $
Ontario 538 $
Manitoba 500 $
Saskatchewan 525 $
Alberta 551 $
Colombie-Britannique 543 $
Yukon 597 $
Territoires du Nord-Ouest 583 $
Nunavut 579 $
Canada 535 $
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations régulières d'assurance-emploi a été versé.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

En ce qui concerne les différences entre les sexes, les hommes ont eu un taux moyen de prestations régulières hebdomadaires plus élevé (564 $) que celui des femmes (494 $) au cours de 2022-23. Cela est conforme à la tendance historique. Proportionnellement, le taux moyen de prestations régulières hebdomadaires des femmes équivaut à 87,6 % de celui des hommes, ce qui est conforme aux tendances observées avant la pandémie.

De plus, les hommes ont eu un taux moyen de prestations régulières hebdomadaires plus élevé que celui des femmes pour toutes les catégories d'heures d'emploi assurable travaillées pendant la période de référence. Cependant, l'écart entre les sexes est plus apparent à de plus faibles niveaux de participation au marché du travail, tel que catégorisé par le nombre d'heures d'emploi assurable. Tel qu'illustré dans le graphique 12, le taux moyen de prestations régulières hebdomadaires chez les femmes ayant de 420 à 559 heures d'emploi assurable au cours de leur période de référence équivalait à 80,3 % de celui des hommes en 2022‑23. À l'opposé, parmi les individus ayant 1 820 heures d'emploi assurable ou plus, ce rapport était de 94,3 %.

Graphique 12 - Taux moyen de prestations régulières hebdomadaires selon le sexe et le nombre d'heures d'emploi assurable travaillées, Canada, 2022‑23 
Graphique 12 - Taux moyen de prestations régulières hebdomadaires selon le sexe et le nombre d'heures d'emploi assurable travaillées, Canada, 2022‑23  - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 12
Nombre d'heures d'emploi assurable Taux moyen de prestations hebdomadaires des hommes Taux moyen de prestations hebdomadaires des femmes
420 à 559 364 $ 292 $
560 à 699 432 $ 355 $
700 à 839 475 $ 391 $
840 à 979 517 $ 435 $
980 à 1 119 540 $ 456 $
1 120 à 1 259 558 $ 486 $
1 260 à 1 399 577 $ 513 $
1 400 à 1 539 588 $ 553 $
1 540 à 1 679 599 $ 552 $
1 680 à 1 819 605 $ 560 $
1 820 ou plus 616 $ 581 $
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations régulières d'assurance-emploi a été versé.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Le tableau 17 présente le taux moyen de prestations régulières hebdomadaires selon le groupe d'âge pour les hommes et les femmes au cours de 2022‑23. Dans l'ensemble, en ce qui a trait aux groupes d'âge, les prestataires âgés de 25 à 44 ans avaient le taux moyen de prestations régulières hebdomadaires le plus élevé au cours de l'exercice, tandis que ceux âgés de 24 ans et moins ont reçu le taux moyen de prestations régulières hebdomadaires le plus faible. Lorsque les prestataires sont catégorisés à la fois selon le groupe d'âge et le sexe, les hommes âgés de 45 à 54 ans ont le taux de prestations régulières hebdomadaires le plus élevé (585 $), tandis que pour chez les femmes, les prestataires âgées de 25 à 44 ans ont reçu le taux de prestations régulières hebdomadaires le plus élevé (513 $). De plus, l'écart entre les hommes et les femmes était le plus élevé chez les prestataires âgés de 45 à 54 ans : pour ce groupe d'âge, les hommes ont reçu, en moyenne, 82 $ de plus en prestations régulières hebdomadaires que les femmes.

Tableau 17 - Taux moyen de prestations hebdomadaires pour les prestations régulières d'assurance-emploi selon le groupe d'âge et le sexe, Canada, 2022‑23 
Groupe d'âge Hommes Femmes Tous les prestataires
24 ans et moins 507 $ 433 $ 484 $
25 à 44 ans 578 $ 513 $ 552 $
45 à 54 ans 585 $ 503 $ 546 $
55 ans et plus 548 $ 471 $ 517 $
Canada 564 $ 494 $ 535 $
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations régulières d'assurance-emploi a été versé.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

En ce qui concerne les différences entre les catégories de prestataires, les travailleurs de longue date ont reçu le taux moyen de prestations régulières hebdomadaires le plus élevé (583 $) au cours de 2022‑23, tandis que les prestataires occasionnels ont reçu le taux le plus faible (512 $) (consulter le tableau 18).

Tableau 18 - Taux moyen de prestations hebdomadaires pour les prestations régulières d'assurance-emploi selon la catégorie de prestataires, Canada, 2022‑23 
Catégorie de prestataires 2022‑23
Travailleurs de longue date 583 $
Prestataires occasionnels 512 $
Prestataires fréquents 547 $
Canada 535 $
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations régulières d'assurance-emploi a été versé.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Le tableau 19 présente la proportion des demandes de prestations régulières d'assurance-emploi établies ayant reçu le taux maximum de prestations hebdomadaires. Au cours de 2022‑23, 45,4 % des demandes de prestations ont reçu le taux maximum de prestations hebdomadaires, soit une proportion légèrement inférieure à celle observée au cours des années précédant la pandémie de COVID-19 (2018‑19 et 2019‑20). La part des demandes de prestations recevant le taux maximum de prestations hebdomadaires était plus élevée pour les territoires et plus faible pour les provinces de l'Atlantique et le Manitoba. Ces résultats concordent avec ceux portant sur le taux moyen de prestations régulières hebdomadaires par province ou territoire.

Tableau 19 - Proportion des prestataires recevant le taux maximum de prestations régulières hebdomadaires selon la province ou le territoire, le sexe, l'âge et la catégorie de prestataires, Canada, 2022‑23 
Catégorie 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador 40,4 %
Île-du-Prince-Édouard 28,9 %
Nouvelle-Écosse 33,3 %
Nouveau-Brunswick 36,9 %
Québec 48,6 %
Ontario 44,4 %
Manitoba 34,3 %
Saskatchewan 45,2 %
Alberta 53,9 %
Colombie-Britannique 47,0 %
Yukon 71,0 %
Territoires du Nord-Ouest 63,9 %
Nunavut 67,5 %
Hommes 56,9 %
Femmes 28,8 %
24 ans et moins 27,2 %
25 à 44 ans 50,6 %
45 à 54 ans 48,3 %
55 ans et plus 40,6 %
Travailleurs de longue date 61,5 %
Prestataires occasionnels 37,7 %
Prestataires fréquents 49,4 %
Canada 45,4 %
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations régulières d'assurance-emploi a été versé.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

De manière similaire aux années précédentes, la part des demandes de prestations régulières qui ont reçu le taux maximum de prestations hebdomadaires était beaucoup plus élevée pour les hommes (56,9 %) que pour les femmes (28,8 %) au cours de 2022‑23. Cette différence s'explique en partie par le fait que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à occuper des emplois à temps partiel, ce qui se traduit par une rémunération assurable hebdomadaire moyenne plus faible.

En ce qui concerne les groupes d'âge, les prestataires âgés de 25 à 44 ans avaient la plus grande proportion de demandes de prestations recevant le taux maximum de prestations hebdomadaires (50,6 %) au cours de 2022‑23, tandis que les prestataires âgés de 24 ans et moins avaient la proportion la plus faible (27,2 %). En ce qui concerne les catégories de prestataires, les travailleurs de longue date ont affiché la plus grande proportion de demandes recevant le taux maximum de prestations hebdomadaires (61,5 %), tandis que les prestataires occasionnels ont enregistré la plus faible (37,7 %).

Tel que présenté dans le tableau 20, les deux tiers des demandes de prestations régulières établies au cours de 2022‑23 (66,0 %) ont reçu un taux de prestations hebdomadaires de 501 $ ou plus. D'autre part, 27,2 % des demandes de prestations ont reçu entre 301 $ et 500 $ par semaine, et 6,8 % ont reçu 300 $ ou moins.

Tableau 20 - Proportion des prestataires d'assurance‑emploi par regroupement du taux moyen de prestations hebdomadaires, Canada, 2022‑23 
Catégorie 2022‑23
300 $ et moins 6,8 %
301 $ à 500 $ 27,2 %
501 $ et plus 66,0 %
Canada 100,0 %
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations régulières d'assurance-emploi a été versé.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

2.2.4 Semaines d'admissibilité aux prestations régulières d'assurance‑emploi

Cette sous‑section présente une analyse détaillée de la durée des prestations régulières d'assurance‑emploi, en ce qui concerne le nombre maximal de semaines de prestations et le nombre réel de semaines utilisées. Les statistiques présentées dans cette sous‑section reposent sur les demandes de prestations complétéesNote de bas de page 31 au cours de l'exercice financier. Les statistiques portant sur l'exercice examiné représentent des estimations préliminaires et pourraient être révisées plus tard.

Durée maximale et réelle des prestations régulières d'assurance‑emploi

Les prestataires qui ont réussi à établir une demande de prestations régulières d’assurance emploi ont droit de recevoir un nombre maximal de semaines de prestations régulières, ce que l’on appelle leurs semaines d’admissibilité aux prestations. Le nombre maximal de semaines de prestations auxquelles les prestataires ont droit est déterminé par le nombre d’heures d’emploi assurable qu’ils ont accumulées au cours de leur période de référenceNote de bas de page 32 et le taux de chômage en vigueur dans leur région économique de l’assurance emploi au moment de l’établissement de la demandeNote de bas de page 33.

Le régime d'assurance‑emploi est conçu pour répondre automatiquement aux variations des conditions économiques des marchés du travail locaux. Le nombre d'heures d'emploi assurable nécessaire pour être admissible aux prestations régulières d'assurance‑emploi (de 420 à 700 heures) et le nombre maximal de semaines payables (de 14 à 45 semaines) varient selon le taux de chômage mensuel dans la région économique de l'assurance‑emploi où vit la personne. Lorsque le taux de chômage d'une région de l'assurance‑emploi change, la norme d'admissibilité et le nombre maximal de semaines de prestations régulières d'assurance‑emploi auxquelles a droit le prestataire sont ajustés en conséquence.

En 2022‑23, en raison des différentes séries de mesures temporaires de l'assurance-emploi qui étaient en place, le nombre maximal de semaines de prestations régulières auxquelles les prestataires avaient droit variait en fonction du moment auquel leur demande avait été établie. Le nombre maximal de semaines de prestations pour les demandes établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021 était fixé à 50 semaines dans le cadre de la première série de mesures temporaires de l'assurance‑emploi. Pour les demandes établies le 26 septembre 2021 ou après, la durée maximale de semaines de prestations est retournée à la règle qui existait avant la pandémie, soit entre 14 et 45 semaines (consulter la Section 2.1 pour toutes les mesures temporaires de l'assurance‑emploi en place pendant la période).

Le nombre de semaines de prestations qu'un prestataire d'assurance‑emploi reçoit réellement au cours d'une période de prestations (défini comme la durée réelle d'une demande) est généralement inférieur au nombre maximal de semaines auxquelles le prestataire avait droit. Cela est habituellement attribuable à des circonstances comme le fait que le prestataire a trouvé du travail et qu'il n'est plus en chômage, qu'il est passé aux prestations spéciales de l'assurance‑emploi ou qu'il est inadmissible aux prestations régulières parce qu'il n'était pas disponible pour travailler pendant sa période de prestationsNote de bas de page 34.

Demandes établies en vertu de la première série de mesures temporaires de l'assurance‑emploi

Une petite proportion des demandes complétées en 2022‑23 avaient été établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021. Les prestataires pouvaient recevoir un maximum de 50 semaines de prestations. La durée réelle moyenne de ces demandes était de 32,7 semaines. Comme l'indique le tableau 21, la durée réelle de ces demandes variait entre les provinces et les territoires. Les demandes établies dans les Territoires, à Terre‑Neuve‑et‑Labrador, en Nouvelle‑Écosse et en Saskatchewan avaient une durée réelle considérablement plus longue, tandis que la durée réelle moyenne de celles à l'Île‑du‑Prince‑Édouard et au Nouveau‑Brunswick était particulièrement plus courte.

Tableau 21 - Durées maximale et réelle moyennes des demandes de prestations régulières d'assurance‑emploi complétées qui ont été établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021, par province ou territoire, sexe, âge et catégorie de prestataires, Canada, 2022‑23 
Catégorie Durée maximale moyenne (semaines) Durée réelle moyenne (semaines)P
Terre-Neuve-et-Labrador 50,0 37,8
Île-du-Prince-Édouard 50,0 27,9
Nouvelle-Écosse 50,0 37,2
Nouveau-Brunswick 50,0 28,7
Québec 50,0 30,3
Ontario 50,0 33,4
Manitoba 50,0 33,0
Saskatchewan 50,0 36,5
Alberta 50,0 34,7
Colombie-Britannique 50,0 30,9
Yukon 50,0 40,0
Territoires du Nord-Ouest 50,0 40,6
Nunavut 50,0 41,4
Hommes 50,0 34,5
Femmes 50,0 31,1
24 ans et moins 50,0 29,7
25 à 44 ans 50,0 31,7
45 à 54 ans 50,0 32,0
55 ans et plus 50,0 36,2
Travailleurs de longue date 50,0 29,9
Prestataires occasionnels 50,0 33,5
Prestataires fréquents 50,0 36,5
Canada 50,0 32,7
  •  Remarque : Comprend les demandes complétées pour lesquelles au moins 1 $ a été versé en prestations régulières d'assurance‑emploi.
  • P Données préliminaires.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance‑emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance‑emploi.

En ce qui concerne les sexes, la durée réelle moyenne des demandes complétées était plus élevée pour les hommes que pour les femmes (34,5 semaines et 31,1 semaines, respectivement). Au niveau des groupes d'âge, les prestataires plus âgés étaient plus susceptibles d'avoir une durée réelle moyenne plus longue que les prestataires plus jeunes (consulter le Tableau 21). De plus, en ce qui concerne les catégories de prestataires, les prestataires occasionnels et fréquents ont, en moyenne, utilisé un peu plus de semaines que les travailleurs de longue date.

Au niveau des industries, les demandes de prestations régulières d'assurance‑emploi complétées par les prestataires des Services immobiliers et de location (39,9 semaines), des Finances et de l'assurance (39,9 semaines) et des Services d'hébergement et de restauration (38,5 semaines) avaient, en moyenne, des durées réelles plus élevées. À l'inverse, les demandes établies par des prestataires des Services d'enseignement avaient la durée réelle moyenne la plus faible (20,5 semaines) en raison de la nature saisonnière de ce secteur et de la « saison morte » relativement courte et bien définie au cours des mois d'été (consulter l'annexe 2.6.2).

Durée réelle moyenne de toutes les demandes de prestations pour lesquelles les prestataires étaient admissibles à 50 semaines de prestations régulières d'assurance‑emploi

Dans l'ensemble, 3,0 millions de demandes de prestations régulières ont été établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021 et étaient admissibles à 50 semaines de prestations régulières (lorsque la première série de mesures temporaires de l'assurance‑emploi était en vigueur). Parmi ces demandes, 13,5 % étaient de courte durée* (8,6 semaines en moyenne) et ont été complétées en 2020‑21. La majorité (79,0 %) des demandes ont été complétées en 2021‑22 et avaient une durée réelle moyenne de 30,2 semaines. Un petit nombre (7,6 %) a été complété en 2022‑23 avec une durée réelle moyenne de 32,7 semaines. Toutefois, lorsque l'on considère l'ensemble des 3,0 millions de demandes de prestations régulières, peu importe l'exercice au cours duquel elles ont été complétées, elles ont utilisé, en moyenne, 27,5 semaines de prestations régulières de l'assurance‑emploi.

  • * Conformément à la méthodologie du rapport de contrôle et d'évaluation, la durée moyenne pour 2020‑21 et 2021‑22 a été révisée. 

Demandes établies le 26 septembre 2021 ou après

Les demandes établies le 26 septembre 2021 ou après cette date et complétées au cours de l'exercice examiné avaient une durée maximale moyenne de 28,0 semaines (consulter le graphique 13). Ces demandes de prestations étaient assujetties aux règles d'admissibilité de l'assurance‑emploi dans lesquelles le nombre maximal de semaines de prestations allait de 14 à 45 semaines. Leur durée maximale moyenne était légèrement inférieure à celle observée avant la pandémie (30 semaines en moyenne de 2018‑19 à 2019‑20). Cette baisse s'explique en partie par la plus grande proportion de demandes qui se sont qualifiées pour des prestations régulières d'assurance‑emploi avec un faible nombre d'heures d'emploi assurable en raison de la deuxième série de mesures temporaires de l'assurance‑emploi, réduisant ainsi la durée maximale moyenne par rapport à avant la pandémie. De plus, les demandes établies le 26 septembre 2021 ou après et complétées en 2022‑23 avaient une durée réelle moyenne de 16,5 semaines de prestations régulières. Cette durée est inférieure à la durée réelle moyenne des demandes établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021 et complétées en 2022‑23. Ceci est en partie attribuable à l'amélioration continue des conditions sur le marché du travail, avec des taux d'emploi élevés et des taux de chômage bas en 2022‑23 (consulter le Chapitre 1).

Graphique 13 – Durées maximale et réelle moyennes des demandes de prestations régulières d'assurance-emploi complétées et taux de chômage, Canada, 2013‑14 à 2022‑23 
Graphique 13 – Durées maximale et réelle moyennes des demandes de prestations régulières d'assurance-emploi complétées et taux de chômage, Canada, 2013‑14 à 2022‑23  - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 13
Année 2013-14 2014-15 2015-16* 2016-17* 2017-18* 2018-19 2019-20 2020-21** 2021-22*** 2022-23****
Durée maximale moyenne en semaines 32,1 31,6 32,1 33,7 32,6 30,3 29,7 31,1 s.o. 28,0
Durée réelle moyenne en semaines 19,7 19,4 19,3 20,7 20,3 18,5 18,2 21,1 s.o. 16,5
Taux de chômage 7,2 % 6,9 % 7,1 % 6,9 % 6,2 % 5,8 % 5,9 % 10,2 % 6,8 % 5,1 %
  • Remarque : Comprend les demandes complétées pour lesquelles au moins 1 $ de prestations régulières d'assurance-emploi a été versé.
  • * Une mesure temporaire a prolongé le nombre de semaines de prestations régulières d'assurance-emploi pour les prestataires des 15 régions économiques de l'assurance-emploi qui ont été les plus durement touchées par la baisse des prix des matières premières au cours de cette période.
  • ** Comprend les demandes établies avant le 15 mars 2020 et complétées en 2020‑21.
  • *** La plupart des demandes complétées en 2021‑22 avaient eu droit à 50 semaines de prestations régulières d'assurance-emploi, leur durée réelle moyenne n'est donc pas comparable à celle des autres exercices financiers.
  • **** Comprend les demandes établies le 26 septembre 2021 ou après et complétées en 2022‑23.
  • P Données préliminaires.
  • R Données révisées.
  • Sources : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % de données administratives de l'assurance-emploi (pour la durée maximale moyenne et la durée réelle moyenne); Statistique Canada, Enquête sur la population active, tableau 14-10-0287-01 (pour les données sur les taux de chômage).

La durée maximale moyenne des demandes de prestations régulières d'assurance‑emploi établies le 26 septembre 2021 ou après et complétées en 2022‑23 variait considérablement d'une province et d'un territoire à l'autre, ce qui faisait état des différences entre les caractéristiques régionales du marché du travail et de la population active en 2022‑23, comme l'indique le tableau 22. Les demandes de prestations régulières d'assurance‑emploi établies à Terre‑Neuve‑et‑Labrador et au Nunavut avaient les durées maximales moyennes les plus élevées (38,0 semaines et 37,5 semaines, respectivement). Ces durées maximales considérablement plus élevées que la moyenne nationale peuvent s'expliquer en partie par le taux de chômage élevé observé dans ces régions (le taux de chômage était de 10,5 % à Terre‑Neuve‑et‑Labrador et de 12,7 % au Nunavut en 2022‑23)Note de bas de page 35. En comparaison, les demandes de prestations régulières d'assurance‑emploi établies dans les Territoires du Nord‑Ouest et en Colombie‑Britannique avaient les durées maximales moyennes les plus faibles (23,9 semaines et 25,6 semaines, respectivement) correspondant aux faibles taux de chômage généralement observés dans ces régions.

Tableau 22 - Durées maximale et réelle moyennes des demandes de prestations régulières d'assurance‑emploi complétées qui ont été établies le 26 septembre 2021 ou après, par province ou territoire, sexe, âge et catégorie de prestataires, Canada, 2022‑23 
Catégorie Durée maximale moyenne (semaines)P Durée réelle moyenne (semaines)P
Terre-Neuve-et-Labrador 38,0 26,1
Île-du-Prince-Édouard 32,7 22,1
Nouvelle-Écosse 31,0 21,0
Nouveau-Brunswick 32,4 21,7
Québec 26,7 14,4
Ontario 26,8 15,4
Manitoba 27,7 17,0
Saskatchewan 30,5 18,8
Alberta 28,8 17,0
Colombie-Britannique 25,6 15,1
Yukon 27,3 17,5
Territoires du Nord-Ouest 23,9 17,0
Nunavut 37,5 22,7
Hommes 28,9 16,8
Femmes 26,6 16,1
24 ans et moins 25,9 14,5
25 à 44 ans 28,2 15,5
45 à 54 ans 29,0 16,7
55 ans et plus 27,8 19,0
Travailleurs de longue date 31,7 14,4
Prestataires occasionnels 26,3 15,6
Prestataires fréquents 28,9 20,6
Canada 28,0 16,5
  •  Remarque : Comprend les demandes complétées pour lesquelles au moins 1 $ a été versé en prestations régulières d'assurance‑emploi.
  • P Données préliminaires.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance‑emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance‑emploi.

De plus, la durée maximale moyenne était plus basse pour les femmes et pour les prestataires âgés de 24 ans et moins en 2022‑23, en partie parce qu'ils sont plus susceptibles d'avoir un travail à temps partiel et d'accumuler moins d'heures d'emploi assurable. Les travailleurs de longue date ont habituellement un nombre maximal de semaines de prestations supérieur aux prestataires occasionnels et fréquents, car ils sont plus susceptibles d'accumuler un nombre d'heures d'emploi assurable nettement supérieur aux normes minimales requises pour toucher des prestations régulières d'assurance-emploi. C'était le cas des demandes complétées en 2022‑23 qui avaient été établies le 26 septembre 2021 ou après.

De façon semblable à la durée maximale moyenne, la durée réelle moyenne des prestations régulières d'assurance‑emploi dans les provinces et les territoires est également influencée par les conditions du marché du travail régional. Les demandes de prestations régulières d'assurance‑emploi établies dans les régions où le taux de chômage est plus élevé ont généralement une durée réelle moyenne plus longue que celles dans les régions où le taux de chômage est plus faible.

Les demandes de prestations régulières d'assurance‑emploi établies à Terre‑Neuve‑et‑Labrador et au Nunavut avaient la durée réelle moyenne la plus élevée (26,1 semaines et 22,7 semaines, respectivement). En comparaison, celles établies au Québec (14,4 semaines), en Colombie‑Britannique (15,1 semaines) et en Ontario (15,4 semaines) avaient une durée réelle moyenne plus courte que le niveau national.

Les résultats selon le sexe et le groupe d'âge suivaient des tendances semblables à celles des demandes établies en vertu de la première série de mesures temporaires de l'assurance‑emploi. La durée réelle moyenne des demandes établies le 26 septembre 2021 ou après et complétées en 2022‑23 pour les hommes était légèrement plus élevée que pour les femmes (16,8 semaines et 16,1 semaines, respectivement), tandis que les prestataires plus âgés étaient plus susceptibles d'avoir une durée réelle moyenne plus élevée que les prestataires plus jeunes. En ce qui a trait aux catégories de prestataires, les prestataires fréquents ont utilisé, en moyenne, plus de semaines que les prestataires occasionnels et les travailleurs de longue date, comme l'indique le tableau 22.

Par industrie, les demandes de prestations régulières de l'assurance‑emploi complétées par les prestataires des industries de l'Agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse (20,8 semaines), des Finances et de l'assurance (20,0 semaines), du Commerce de gros (19,3 semaines) et de l'Administration publique (19,1 semaines) avaient, en moyenne, des durées réelles plus élevées. Comme les demandes établies en vertu de la première série de mesures temporaires de l'assurance‑emploi, celles établies par les prestataires de l'industrie des Services d'enseignement avaient la durée réelle moyenne la plus faible (11,3 semaines) (consulter l'annexe 2.6.2).

Proportion des semaines de prestations régulières d'assurance‑emploi utilisées

Au même titre que la durée des prestations régulières d'assurance‑emploi, quelques facteurs peuvent influer sur la proportion du nombre maximal de semaines de prestations utilisées par les prestataires, tels que le nombre d'heures d'emploi assurable et le taux de chômage régional. Les prestataires dont le nombre d'heures d'emploi assurable est plus élevé et ceux qui résident dans des régions de l'assurance-emploi où le taux de chômage est plus bas sont plus susceptibles de trouver un emploi à la suite d'une cessation d'emploi avant d'avoir épuisé leurs semaines de prestations d'assurance‑emploi. Par conséquent, ils utilisent une proportion plus faible du nombre de semaines de prestations régulières d'assurance‑emploi auxquelles ils ont droit. En conséquence, une durée maximale plus élevée de prestations et des taux de chômage régionaux plus bas sont généralement associés à une proportion plus faible de semaines de prestations régulières utilisées.

La proportion moyenne des semaines de prestations régulières d'assurance‑emploi utilisées correspond au nombre moyen de semaines de prestations régulières d'assurance‑emploi reçues par les prestataires en proportion de la durée maximale de semaines auxquelles ils ont droit.

Demandes établies en vertu de la première série de mesures temporaires de l'assurance‑emploi

Une petite proportion des demandes de prestations régulières complétées en 2022‑23 avaient été établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021 et leurs prestataires étaient admissibles à 50 semaines de prestations régulières. La proportion moyenne de semaines de prestations régulières d'assurance‑emploi utilisée par ces prestataires était de 65,3 % (consulter le tableau 23). Cela est semblable à la proportion enregistrée en 2021‑22 (60,3 %) pour les demandes de prestations régulières complétées qui étaient également admissibles à 50 semaines de prestations régulières. Pour les demandes de prestations complétées en 2022‑23, les niveaux les plus élevés ont été observés au Nunavut (82,7 %) et dans les Territoires du Nord‑Ouest (81,2 %). L'Île‑du‑Prince‑Édouard, le Nouveau‑Brunswick, le Québec et la Colombie‑Britannique étaient les seules régions à avoir enregistré une proportion de prestations régulières d'assurance‑emploi utilisées inférieure au niveau national de 65,3 %.

Tableau 23 - Proportion des semaines de prestations régulières d'assurance‑emploi utilisées par province ou territoire, sexe, âge, catégorie de prestataire et statut de travailleur pendant une période de prestations, Canada, 2022‑23 
Catégorie Proportion des semaines utilisées (%) pour les demandes établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021P Proportion de semaines utilisées (%) pour les demandes établies le 26 septembre 2021 ou aprèsP
Terre-Neuve-et-Labrador 75,5 % 70,6 %
Île-du-Prince-Édouard 55,7 % 69,9 %
Nouvelle-Écosse 74,3 % 71,3 %
Nouveau-Brunswick 57,4 % 70,2 %
Québec 60,6 % 60,1 %
Ontario 66,9 % 62,1 %
Manitoba 66,0 % 65,4 %
Saskatchewan 73,0 % 65,5 %
Alberta 69,4 % 63,0 %
Colombie-Britannique 61,8 % 63,8 %
Yukon 80,0 % 70,1 %
Territoires du Nord-Ouest 81,2 % 76,0 %
Nunavut 82,7 % 62,0 %
Hommes 69,0 % 62,9 %
Femmes 62,2 % 63,9 %
24 ans et moins 59,4 % 60,1 %
25 à 44 ans 63,5 % 59,3 %
45 à 54 ans 64,1 % 61,8 %
55 ans et plus 72,5 % 72,2 %
Travailleurs de longue date 59,9 % 47,8 %
Prestataires occasionnels 67,0 % 63,9 %
Prestataires fréquents 72,9 % 75,3 %
Ne travaillant pas pendant une période de prestations 75,5 % 67,3 %
Travaillant pendant une période de prestations 57,7 % 58,4 %
Canada 65,3 % 63,3 %
  • Remarque : Comprend les demandes complétées pour lesquelles au moins 1 $ a été versé en prestations régulières d'assurance‑emploi.
  • P Données préliminaires.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance‑emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance‑emploi.

En ce qui concerne les sexes, pour les demandes de prestations établies en vertu de la première série de mesures temporaires de l'assurance‑emploi, les hommes ont utilisé plus de semaines que les femmes (69,0 % et 62,2 % respectivement) des 50 semaines de prestations régulières d'assurance‑emploi auxquelles ils avaient droit. De plus, la proportion moyenne de semaines de prestations régulières utilisées augmentait avec l'âge, les prestataires plus âgés (55 ans et plus) ayant utilisé la plus grande proportion des semaines de prestations régulières auxquelles ils avaient droit (72,5 %) et les prestataires plus jeunes (24 ans et moins) ayant utilisé la proportion la plus faible (59,4 %). Cela s'explique en partie par le fait qu'il faut plus de temps aux chômeurs âgés pour trouver un nouvel emploi, en moyenne, qu'aux chômeurs des autres groupes d'âge.

Les travailleurs de longue date (59,9 %) et les prestataires occasionnels (67,0 %) ont utilisé une proportion moins élevée des semaines de prestations régulières d'assurance‑emploi auxquelles ils avaient droit que les prestataires fréquents (72,9 %). Les prestataires qui travaillent pendant une période de prestations ont également utilisé une proportion moins élevée de leurs semaines de prestations, puisqu'ils pouvaient avoir un niveau de participation au marché du travail plus élevé et reporter des semaines de prestations régulières d'assurance‑emploi. Cela se traduit par une proportion plus faible de leurs semaines de prestations qui sont utilisées par rapport à celles des prestataires qui n'ont pas travaillé pendant une période de prestationsNote de bas de page 36.

Demandes établies le 26 septembre 2021 ou après

Les demandes de prestations régulières de l'assurance‑emploi établies le 26 septembre 2021 ou après et complétées en 2022‑23 avaient droit à un maximum allant entre 14 à 45 semaines de prestations. La proportion moyenne de semaines de prestations régulières de l'assurance‑emploi utilisées par ces demandes de prestations était de 63,3 %, ce qui est semblable à la proportion utilisée par les demandes de prestations avant la pandémie lorsque des règles d'admissibilité semblables prévalaient (63,7 % en 2018‑19 et 64,1 % en 2019‑20). Les niveaux les plus élevés en 2022‑23 ont été enregistrés dans les Territoires du Nord‑Ouest (76,0 %) et en Nouvelle‑Écosse (71,3 %). Le Québec, l'Ontario, l'Alberta et le Nunavut étaient les seules régions qui ont enregistré une proportion de semaines de prestations régulières de l'assurance‑emploi utilisée inférieure au niveau national de 63,3 % (consulter le tableau 23).

En ce qui concerne les sexes, les femmes ont utilisé un peu plus de leurs semaines d'admissibilité aux prestations régulières d'assurance‑emploi par rapport aux hommes (63,9 % et 62,9 %, respectivement), ce qui peut être attribué au fait, qu'en moyenne, elles avaient droit à moins de semaines de prestations. La proportion moyenne de semaines d'admissibilité utilisée était la plus élevée chez les prestataires plus âgés (de 55 ans et plus) (72,2 %). Les prestataires de 25 à 44 ans et les prestataires plus jeunes (de 24 ans et moins) ont utilisé les proportions les plus faibles (59,3 % et 60,1 %, respectivement).

Les travailleurs de longue date (47,8 %) ont utilisé une proportion plus faible des semaines de prestations régulières d'assurance‑emploi auxquelles ils avaient droit que les prestataires occasionnels (63,9 %) et les prestataires fréquents (75,3 %). Cet écart entre les catégories de prestataires peut s'expliquer par le fait que les travailleurs de longue date sont généralement plus attachés au marché du travail, ont tendance à être admissibles à plus de semaines de prestations régulières et à toucher moins de semaines de prestations. À ce titre, ils utilisent une plus faible proportion de leurs semaines de prestations. Cela s'applique également aux prestataires qui travaillent pendant une période de prestations, puisqu'ils peuvent participer plus activement au marché du travail et peuvent également reporter des semaines de prestations régulières d'assurance‑emploi. Ceci se traduit par proportion plus faible de leurs semaines de prestations qui sont utilisées par rapport aux prestataires qui n'ont pas travaillé pendant une période de prestations (58,4 % par rapport à 67,3 %).

La proportion de semaines de prestations utilisées varie également en fonction du nombre d'heures d'emploi assurable et des taux de chômage régionaux de l'assurance‑emploi. Le tableau 24 indique la proportion du nombre de semaines utilisées, groupée par semaines d'admissibilité et taux de chômage régionaux de l'assurance‑emploiNote de bas de page 37 pour les prestations complétées en 2022‑23.

Tableau 24 - Proportion des semaines de prestations utilisées selon le nombre maximum de semaines de prestations régulières d'assurance‑emploi et le taux de chômage régional, Canada, 2022‑23
Catégorie Demandes établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021P Demandes établies le 26 septembre 2021 ou aprèsP
De 14 à 19 semaines d'admissibilité s.o. 82,9 %
De 20 à 24 semaines d'admissibilité s.o. 72,5 %
De 25 à 29 semaines d'admissibilité s.o. 61,4 %
De 30 à 34 semaines d'admissibilité s.o. 54,6 %
De 35 à 39 semaines d'admissibilité s.o. 45,9 %
De 40 à 44 semaines d'admissibilité s.o. 54,8 %
45 semaines d'admissibilité s.o. 48,7 %
50 semaines d'admissibilité 65,3 % s.o.
Taux de chômage de 6,0 % ou moins s.o. 58,8 %
Taux de chômage entre 6,1 % et 8,0 % s.o. 64,5 %
Taux de chômage entre 8,1 % et 10,0 % s.o. 72,1 %
Taux de chômage entre 10,1 % et 13,0 % s.o. 72,1 %
Taux de chômage de 13,1 % 64,6 % s.o.
Taux de chômage de 13,1 % ou plus 72,3 % 68,3 %
Canada 65,3 % 63,3 %
  • Remarque : Comprend les demandes complétées pour lesquelles au moins 1 $ a été versé en prestations régulières d'assurance‑emploi.
  • P Données préliminaires.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance‑emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance‑emploi.

Toutes les demandes de prestations établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021 et complétées en 2022‑23 étaient admissibles à 50 semaines de prestations régulières et un taux de chômage minimum de 13,1 % s'appliquait à toutes les régions économiques de l'assurance‑emploi. Par conséquent, il n'y a pas de résultats par semaines d'admissibilité aux prestations. De plus, les résultats par taux de chômage régionaux de l'assurance‑emploi sont limités pour ces demandes. Ces dernières ont utilisé, en moyenne, 65,3 % des semaines de prestations auxquelles elles avaient droit. Les conditions économiques difficiles engendrées par la pandémie de COVID‑19 pourraient expliquer, en partie, cette proportion plus élevée de semaines utilisées. Comme l'illustre le tableau 24, les demandes de prestations établies par des prestataires qui habitaient dans les régions économiques de l'assurance‑emploi où le taux de chômage était supérieur à 13,1 % avaient une proportion de leurs semaines de prestations régulières utilisées plus élevée (72,3 %). En comparaison, la proportion de semaines utilisées dans les régions économiques de l'assurance‑emploi où le taux de chômage minimum de 13,1 % était appliqué se chiffrait à 64,6 %.

Pour les demandes de prestations établies le 26 septembre 2021 ou après et complétées en 2022‑23, la proportion de semaines utilisées diminuait habituellement à mesure que les semaines d'admissibilité aux prestations augmentaient, puisque les prestataires avec moins de semaines d'admissibilité ont tendance à utiliser une plus grande proportion des semaines auxquelles ils ont droit. Les demandes de prestations ayant le plus petit nombre maximal de semaines de prestations (entre 14 à 19 semaines) ont utilisé 82,9 % des semaines auxquelles ils avaient droit par rapport aux demandes de prestations qui avaient droit au plus grand nombre de semaines d'admissibilité (45 semaines) qui n'ont utilisé que 48,7 % de leurs semaines de prestations en 2022‑23 (consulter le tableau 24).

Inversement, de plus grandes proportions de semaines d'admissibilité utilisées sont habituellement associées à des régions économiques de l'assurance‑emploi avec des taux de chômage plus élevés. Bien que ces régions de l'assurance‑emploi ont habituellement droit à un nombre maximal de semaines de prestations plus élevé, elles sont souvent également caractérisées par des conditions du marché du travail plus difficiles. Pour les demandes de prestations établies le 26 septembre 2021 ou après et complétées en 2022‑23, celles provenant de régions économiques de l'assurance‑emploi où le taux de chômage est plus faible (6 % ou moins) ont utilisé 58,8 % de leurs semaines de prestations, tandis celles provenant de régions économiques de l'assurance‑emploi ayant un haut de chômage plus élevé (13,1 % et plus) ont utilisé 68,3 % de leurs semaines de prestations.

2.2.5 Prestations régulières d'assurance-emploi et prestataires saisonniers

Les prestataires saisonniers sont des prestataires d’assurance-emploi qui ont établi au moins 3 demandes de prestations régulières ou pour pêcheurs au cours des 5 années précédant la demande de référence (en cours), avec au moins 2 de ces demandes ayant commencé au cours de la même période de l’année que la demande actuelleNote de bas de page 38, Note de bas de page 39. La définition des prestataires saisonniers n’exclut pas les définitions des autres catégories de prestataires d’assurance-emploiNote de bas de page 40.

Comme le précise la définition, les demandes établies par les prestataires saisonniers peuvent comprendre à la fois des demandes de prestations régulières et des demandes de prestations pour pêcheurs. En 2022‑23, un total de 411 700 demandes ont été établies par des prestataires saisonniers. De ce nombre, 382 000 demandes (92,8 %) concernaient des prestations régulières d’assurance-emploi, ce qui est supérieur aux 342 800 demandes enregistrées au cours de l’exercice financier précédent. Les 29 730 demandes restantes (7,2 %) en 2022‑23 concernaient des prestations pour pêcheurs, un résultat presque inchangé par rapport à 2021‑22Note de bas de page 41. L’analyse présentée dans cette sous-section porte uniquement sur les demandes de prestations régulières établies par des prestataires saisonniersNote de bas de page 42. Par souci de simplicité, ces demandes seront désignées comme des demandes saisonnières de prestations régulières dans le reste de cette sous-section.

Comme mentionné à la Section 2.1, 2 séries de mesures temporaires de l'assurance-emploi ont été mises en place au cours des derniers exercices financiers. Les demandes établies au cours de la première moitié de 2022‑23 étaient assujetties à la deuxième série de mesures temporaires, alors que celles établies au cours de la deuxième moitié de 2022‑23 étaient assujetties aux règles originales de l'assurance-emploi. Par conséquent, le nombre de demandes est présenté séparément pour la première et la deuxième moitié de 2022‑23.

La part des demandes saisonnières de prestations régulières parmi l'ensemble des demandes de prestations régulières établies au cours de 2022‑23 était de 29,7 % pour la totalité de l'exercice. Cette proportion était supérieure à celle (23,5 %) observée en 2021‑22 et se comparait davantage à celles observées dans les exercices financiers précédant la pandémie. Par rapport au total des demandes de prestations régulières établies, la proportion des demandes saisonnières de prestations régulières établies en 2022‑23 était inférieure au cours de la première moitié de l'exercice (18,7 %) comparativement à celle de la deuxième moitié (37,1 %). Ceci est lié à la distribution trimestrielle des demandes de prestations régulières établies par les prestataires saisonniers, qui sont plus nombreuses au cours du troisième trimestre de l'exercice financier (consulter le graphique 14).

Le tableau 25 indique le nombre de demandes saisonnières de prestations régulières d'assurance-emploi établies au cours de 2022‑23 et leur part du total des demandes de prestations régulières par région, sexe, âge et industrie. Comme par le passé, la part des demandes saisonnières de prestations régulières dans le total des demandes de prestations régulières était plus élevée dans les provinces de l'Atlantique et au Québec que dans les provinces de l'Ouest et les territoires. Cette situation peut être attribuable à la composition des industries de l'Atlantique et du Québec, qui contiennent une grande proportion d'industries productrices de biens. Comme le montre le tableau 25, les industries productrices de biens affichaient une part plus élevée de demandes saisonnières de prestations régulières d'assurance-emploi par rapport à l'ensemble des demandes de prestations régulières que les industries productrices de services (36,6 % contre 26,1 % en 2022‑23). 

Tableau 25 - Nombre de demandes saisonnières de prestations régulières d'assurance-emploi et part qu'elles occupent parmi le total de demandes de prestations régulières selon la région, le sexe, l'âge et l'industrie, Canada, 2022-23 
Catégorie Nombre de demandes Total 2021‑22 Nombre de demandes Première moitié de 2022‑23 Nombre de demandes Deuxième moitié de 2022‑23 Nombre de demandes Total 2022‑23 Proportion des demandes (%) Total 2021‑22 Proportion des demandes (%) Total 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador 25 400 4 140 24 320 28 460 39,9 % 47,7 %
Île-du-Prince-Édouard 6 480 1 130 5 800 6 930 39,3 % 48,3 %
Nouvelle-Écosse 18 100 5 990 15 530 21 520 27,1 % 39,1 %
Nouveau-Brunswick 26 180 3 710 26 010 29 720 36,1 % 47,0 %
Québec 124 820 26 860 106 310 133 170 28,9 % 35,4 %
Ontario 79 280 29 140 61 590 90 730 18,2 % 24,1 %
Manitoba 9 990 4 470 7 660 12 130 21,4 % 28,1 %
Saskatchewan 8 940 2 690 7 250 9 940 22,7 % 28,1 %
Alberta 20 310 8 620 13 690 22 310 14,7 % 17,7 %
Colombie-Britannique 22 560 11 090 15 400 26 490 15,9 % 19,7 %
Territoires 740 140 450 590 17,5 % 17,3 %
Hommes 231 180 28 640 211 700 240 340 27,3 % 31,6 %
Femmes 111 620 69 340 72 310 141 650 18,3 % 26,8 %
24 ans et moins 6 850 800 6 870 7 670 3,9 % 6,5 %
25 à 44 ans 130 800 31 980 108 740 140 720 20,5 % 24,2 %
45 à 54 ans 79 460 28 290 61 370 89 660 28,8 % 35,9 %
55 ans et plus 125 690 36 910 107 030 143 940 34,0 % 42,4 %
Industries productrices de biens 169 820 14 190 159 120 173 310 33,9 % 36,6 %
Industries productrices de services 166 880 82 780 119 050 201 830 18,3 % 26,1 %
Non classées* 6 100 1 010 5 840 6 850 13,8 % 17,3 %
Canada 342 800 97 980 284 010 381 990 23,5 % 29,7 %
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ de prestations régulières d'assurance-emploi a été versé.
  • * Pour certaines demandes de prestations, l'information pour cette industrie n'était pas disponible dans les données.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

La répartition des demandes saisonnières de prestations régulières au pays en 2022‑23 a suivi des tendances similaires à celles des exercices précédents (consulter le tableau 26). Sur les 382 000 demandes saisonnières de prestations régulières établies en 2022‑23, la plus grande part a été établie au Québec (34,9 %), suivi des demandes établies en Ontario (23,8 %) et dans les provinces de l'Atlantique (22,7 %). 

Tableau 26 - Répartition des demandes saisonnières de prestations régulières d'assurance-emploi selon la région, le sexe, l'âge et l'industrie, Canada, 2015‑16 à 2022‑23 
Catégorie 2015‑16 2016‑17 2017‑18 2018‑19 2019‑20 2020‑21* 2021‑22 2022‑23 Variation (p.p.) 2021‑22 à 2022‑23
Provinces de l'Atlantique 23,7 % 22,0 % 21,6 % 22,2 % 22,6 % 25,0 % 22,2 % 22,7 % + 0,5
Québec 37,4 % 41,0 % 41,3 % 38,7 % 36,3 % 38,5 % 36,4 % 34,9 % -1,5
Ontario 23,1 % 24,3 % 25,2 % 25,1 % 24,9 % 20,5 % 23,1 % 23,8 % +0,6
Provinces de l'Ouest 15,5 % 12,6 % 11,7 % 13,9 % 16,0 % 15,8 % 18,0 % 18,6 % +0,5
Territoires 0,2 % 0,2 % 0,2 % 0,2 % 0,2 % 0,2 % 0,2 % 0,2 % -0,1
Hommes 62,5 % 61,1 % 61,8 % 62,1 % 61,9 % 77,8 % 67,4 % 62,9 % ‑4,5
Femmes 37,5 % 38,9 % 38,2 % 37,9 % 38,1 % 22,2 % 32,6 % 37,1 % +4,5
24 ans et moins 2,5 % 2,1 % 2,1 % 1,9 % 1,9 % 2,6 % 2,0 % 2,0 % 0,0
25 à 44 ans 36,9 % 37,5 % 37,8 % 37,7 % 37,2 % 39,9 % 38,2 % 36,8 % ‑1,3
45 à 54 ans 28,0 % 27,1 % 25,9 % 25,2 % 25,0 % 21,5 % 23,2 % 23,5 % +0,3
55 ans et plus 32,6 % 33,2 % 34,2 % 35,1 % 35,9 % 36,0 % 36,7 % 37,7 % +1,0
Industries productrices de biens 44,0 % 41,8 % 43,5 % 44,2 % 43,8 % 57,0 % 49,5 % 45,4 % ‑4,2
Industries productrices de services 53,9 % 54,5 % 54,8 % 54,7 % 54,1 % 39,2 % 48,7 % 52,8 % +4,2
Non classées** 2,0 % 3,7 % 1,7 % 1,1 % 2,0 % 3,7 % 1,8 % 1,8 % 0,0
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ de prestations régulières d'assurance-emploi a été versé. La variation en points de pourcentage est basée sur des chiffres non arrondis.
  • * Comme les prestations régulières d'assurance-emploi n'étaient pas disponibles durant la première moitié de 2020‑21, le nombre de demandes pour 2020‑21 ne comprend que les demandes établies durant la deuxième moitié de l'exercice.
  • ** Pour certaines demandes, cette information n'était pas disponible dans les données.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Comme le montre le tableau 26, la part des demandes saisonnières de prestations régulières établies par les hommes était de 62,9 % en 2022‑23, soit près de la proportion observée lors des exercices financiers précédant la pandémie. En 2020‑21, une plus grande proportion des demandes saisonnières de prestations régulières avaient été établies par des hommes (77,8 %). Ceci était attribuable au fait que les nouvelles demandes de prestations régulières d'assurance-emploi ne pouvaient être établies que durant la deuxième moitié de cet exercice financier, lorsque les hommes sont plus susceptibles d'établir des demandes saisonnières (consulter le tableau 27). 

Comme l'indique le tableau 26, les prestataires âgés de 55 ans et plus représentaient 37,7 % des demandes saisonnières de prestations régulières en 2022‑23, alors qu'ils représentaient 26,3 % de l'ensemble des demandes de prestations régulières établies au cours de la même période. La proportion de demandes saisonnières de prestations régulières établies par les jeunes prestataires (âgés de 24 ans et moins) est demeurée faible (2,0 %) en 2022‑23. Bien que les jeunes soient plus susceptibles d'occuper des emplois saisonniers (consulter l'encadré « Travailleurs saisonniers dans l'Enquête sur la population active » ci-dessous), une plus grande partie d'entre eux ont tendance à quitter leur emploi et à retourner aux études, ce qui constitue un motif non valable de cessation d'emploi en vertu de la Loi sur l'assurance-emploi. Par conséquent, ils ne sont pas admissibles aux prestations d'assurance-emploi. De plus, les jeunes prestataires sont moins susceptibles d'avoir des habitudes de demandes de prestations qui remplissent la condition pour être définis comme des prestataires saisonniers. 

Par industrie, les industries productrices de services représentaient une plus grande part des demandes saisonnières de prestations régulières établies en 2022‑23 que les industries productrices de biens (52,8 % et 45,4 %, respectivement), ce qui est semblable à la distribution par industrie observée lors des exercices financiers précédant la pandémie.

Travailleurs saisonniers dans l'Enquête sur la population active

Chaque mois, Statistique Canada fournit des renseignements sur l'emploi, le chômage et d'autres indicateurs clés du marché du travail selon une variété de caractéristiques démographiques par l'entremise de l'Enquête sur la population active (EPA). Selon l'EPA, il y avait 348 000 travailleurs saisonniers au Canada* en 2022‑23, une hausse de 6,6 % par rapport à l'année précédente. Bien que ce nombre soit similaire au nombre de demandes saisonnières de prestations régulières établies en 2022‑23 (382 000), les 2 mesures sont très différentes. La définition de saisonnier utilisée aux fins du régime de l'assurance-emploi est liée aux antécédents récents du prestataire en matière de prestations régulières d'assurance-emploi ou de prestations pour pêcheurs, tandis que l'EPA définit les travailleurs saisonniers comme étant ceux qui déclarent leur emploi comme étant temporaire en raison de la nature saisonnière de celui-ci.

Selon l'EPA, les travailleurs saisonniers représentaient 2,0 % de l'emploi total en 2022‑23, soit le même pourcentage qu'au cours de l'exercice précédent. Les travailleurs saisonniers représentaient 17,2 % des emplois temporaires** en 2022‑23, en légère hausse par rapport à 2021‑22. Dans les provinces de l'Atlantique, les travailleurs saisonniers représentaient 4,4 % du total de l'emploi, soit un peu plus que lors de l'exercice précédent (4,0 %). En comparaison, les travailleurs saisonniers représentaient 1,9 % de l'emploi total dans les provinces de l'Ouest en 2022‑23. Par rapport à l'exercice précédent, l'Île-du-Prince-Édouard a connu la plus forte augmentation de l'emploi saisonnier (+20,9 %) en 2022‑23, suivie par la Nouvelle-Écosse (+19,9 %). À l'inverse, la Saskatchewan (-5,6 %) et le Québec (‑0,8 %) ont été les seules provinces où une diminution du nombre de travailleurs saisonniers a été enregistrée au cours des 2 derniers exercices.

Historiquement, les jeunes (âgés de 15 à 24 ans) sont plus susceptibles d'occuper des emplois saisonniers, qui sont attribués aux habitudes d'emploi d'été des étudiants. Cette tendance s'est maintenue en 2022‑23, puisque les jeunes travailleurs représentaient 44,4 % des travailleurs saisonniers. À l'instar de la tendance observée pour les demandes saisonnières de prestations régulières d'assurance-emploi, les hommes sont également surreprésentés dans les emplois saisonniers; en 2022‑23, ils représentaient 61,8 % de tous les emplois saisonniers.

L'emploi saisonnier est largement concentré dans les industries productrices de services. En 2022‑23, plus des deux tiers (67,1 %) de tous les emplois saisonniers se trouvaient dans ces industries. L'industrie de l'Information, de la culture et des loisirs (19,4 % de tous les emplois saisonniers) et l'industrie du Commerce de gros et de détail (8,7 % de tous les emplois saisonniers) représentaient plus du quart de tous les emplois saisonniers au Canada au cours de 2022‑23. Parallèlement, l'industrie de la Construction, dans le secteur de la production de biens, représentait près d'un cinquième (17,1 %) de tous les emplois saisonniers en 2022‑23.

  • * Statistique Canada, Enquête sur la population active, tableau 14-10-0071-01.
  • ** Dans le questionnaire de l'Enquête sur la population active, les répondants doivent d'abord indiquer si leur emploi est permanent ou non. Les répondants dont l'emploi n'est pas permanent doivent ensuite indiquer en quoi il n'est pas permanent : emplois saisonniers; temporaires; à durée déterminée ou contractuel, y compris le travail effectué par le biais d'une agence de placement temporaire; occasionnel ou autre type de travail temporaire.

En général, le nombre de demandes saisonnières de prestations régulières d'assurance-emploi établies au cours d'un exercice varie par trimestre. Par exemple, près des deux tiers (60,8 %) de toutes les demandes saisonnières de prestations régulières établies en 2022‑23 l'ont été au cours du troisième trimestre (octobre à décembre) de l'exercice financier (consulter le graphique 14). Cela peut s'expliquer par le ralentissement de nombreuses industries saisonnières à cette période de l'année. La prédominance des demandes saisonnières de prestations régulières au troisième trimestre a été observée de façon constante dans toutes les régions canadiennes. 

Graphique 14 - Répartition des demandes saisonnières de prestations régulières d'assurance-emploi, par trimestre et par région, Canada, 2022‑23
Graphique 14 - Répartition des demandes saisonnières de prestations régulières d'assurance-emploi, par trimestre et par région, Canada, 2022‑23 - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 14
Région T1 (Avril à juin) T2 (Juillet à septembre) T3 (Octobre à décembre) T4 (Janvier à mars)
Provinces de l'Atlantique 5,9 % 13,5 % 65,0 % 15,6 %
Québec 6,5 % 14,4 % 68,5 % 10,6 %
Ontario 7,3 % 25,0 % 53,6 % 14,1 %
Provinces de l'Ouest 13,2 % 25,7 % 50,7 % 10,3 %
Territoires 10,2 % 13,6 % 64,4 % 11,9 %
Canada 7,8 % 18,8 % 60,8 % 12,5 %
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ de prestations régulières d'assurance-emploi a été versé.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Comme le montre le tableau 27, les demandes saisonnières de prestations régulières sont plus susceptibles d'être établies au cours du troisième trimestre de l'année par les hommes, les prestataires âgés de moins de 25 ans et les prestataires des industries productrices de biens. Bien que les prestataires des industries productrices de services soient également plus susceptibles d'établir des demandes au cours du troisième trimestre de l'exercice, 42,0 % des demandes de prestations dans ces industries ont été établies au cours des 2 premiers trimestres. Ceci est probablement attribuable à la « saison morte » de l'été dans l'industrie des Services d'enseignement, en raison de la fermeture des écoles pendant cette période de l'année.

Tableau 27 - Répartition des demandes saisonnières de prestations régulières d'assurance-emploi établies trimestriellement selon le sexe, l'âge et l'industrie, Canada, 2022‑23 
Catégorie Part des demandes établies au T1 (avril à juin) Part des demandes établies au T2 (juillet à septembre) Part des demandes établies au T3 (octobre à décembre) Part des demandes établies au T4 (janvier à mars)
Hommes 4,4 % 8,5 % 71,4 % 15,8 %
Femmes 13,6 % 36,5 % 43,0 % 7,0 %
24 ans et moins 1,6 % 9,8 % 73,4 % 15,3 %
25 à 44 ans 6,7 % 16,8 % 64,0 % 12,6 %
45 à 54 ans 9,0 % 23,4 % 55,8 % 11,8 %
55 ans et plus 8,5 % 18,5 % 60,3 % 12,8 %
Industries productrices de biens 2,6 % 6,5 % 74,8 % 16,1 %
Industries productrices de services 12,5 % 29,6 % 48,6 % 9,4 %
Non classées* 3,4 % 13,3 % 69,3 % 14,0 %
Canada 7,8 % 18,8 % 60,8 % 12,5 %
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ de prestations régulières d'assurance-emploi a été versé.
  • * Pour certaines demandes, cette information sur l'industrie n'était pas disponible dans les données.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Niveau des prestations régulières d'assurance-emploi pour les prestataires saisonniers

Le taux de prestations hebdomadaires pour les demandes saisonnières de prestations régulières établies en 2022‑23 était de 561 $ (consulter l'annexe 2.9.3). Ce taux est supérieur au taux moyen de prestations hebdomadaires pour les demandes non saisonnières de prestations régulières (524 $) établies au cours de la même période.

Durée des prestations régulières d'assurance-emploi chez les prestataires saisonniers

Demandes établies en vertu de la première série de mesures temporaires de l'assurance-emploi

Le nombre maximal de semaines de prestations régulières d'assurance-emploi qui pouvait être accordé pour les demandes saisonnières et non saisonnières de prestations régulières établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021 était fixé à 50 semaines en raison de la première série de mesures temporaires de l'assurance-emploi (consulter la Section 2.1). Pour les demandes complétées en 2022‑23, la durée réelleNote de bas de page 43 moyenne des demandes saisonnières de prestations régulières établies dans le cadre de ces mesures était de 20,6 semaines, comparativement à 33,9 semaines pour les demandes non saisonnières de prestations régulières.

Demandes établies le 26 septembre 2021 ou après

À compter du 26 septembre 2021, la durée maximale des prestations régulières d'assurance-emploi variait entre 14 et 45 semaines. La durée maximale moyenne des demandes saisonnières de prestations régulières établies le 26 septembre 2021 ou après cette date et complétées en 2022‑23 était de 29,7 semaines. Ceci se compare à la durée maximale moyenne observée dans les années précédant la pandémie. En comparaison, la durée maximale moyenne des demandes non saisonnières de prestations régulières était de 27,4 semaines. La durée réelle moyenne des demandes saisonnières de prestations régulières était de 17,1 semaines par rapport à 16,3 semaines pour les demandes non saisonnières.

La durée maximale moyenne et la durée réelle moyenne des prestations régulières sont habituellement plus courtes pour les demandes saisonnières que pour les demandes non saisonnières. Cette situation reflète le fait que les prestataires saisonniers accumulent généralement moins d'heures d'emploi assurable avant de présenter une demande que les prestataires non saisonniers. En 2022‑23, la durée maximale moyenne et la durée réelle moyenne des demandes saisonnières de prestations régulières établies le 26 septembre 2021 ou après et complétées en 2022‑23 étaient légèrement plus élevées que les demandes non saisonnières pour la même période. Parmi ces demandes non saisonnières de prestations régulières, la proportion de demandes qui se sont qualifiées pour des prestations régulières d'assurance-emploi avec moins de 700 heures d'emploi assurable était plus élevée que la proportion de demandes saisonnières de prestations régulières. Cette situation peut expliquer, en partie, la durée maximale moyenne plus courte des demandes non saisonnières de prestations régulières.

Chevauchement des définitions de prestataires saisonniers et fréquents

Les prestataires fréquents d'assurance-emploi sont définis comme ceux qui ont eu au moins 3 demandes de prestations régulières ou pour pêcheurs et qui ont touché des prestations pendant plus de 60 semaines au total au cours des 5 dernières années. Les prestataires saisonniers ne sont pas considérés comme des prestataires fréquents s'ils ont touché moins de 60 semaines de prestations régulières ou pour pêcheurs d'assurance-emploi, ou les 2, au cours des 5 dernières années. Les prestataires fréquents ne sont pas considérés comme des prestataires saisonniers s'ils n'ont pas établi au moins 2 demandes de prestations régulières ou pour pêcheurs vers la même période de l'année que celle de la demande de référence. Il y a toutefois un chevauchement important entre les prestataires fréquents et les prestataires saisonniers. 

En 2022‑23, le nombre total de demandes de prestations régulières d'assurance-emploi établies par des prestataires saisonniers ou fréquents ou encore les 2 était de 435 930. De ce nombre, 225 560 demandes ont été établies par des prestataires qui étaient à la fois saisonniers et fréquents, ce qui représente 51,7 % du nombre total de demandes de prestations régulières établies par des prestataires saisonniers ou fréquents ou les 2 en 2022‑23 (consulter le graphique 15). Les prestataires saisonniers qui n'étaient pas des prestataires fréquents représentaient 35,9 % des 435 930 demandes de prestations régulières établies par des prestataires saisonniers ou fréquents ou les 2, alors que les prestataires fréquents non saisonniers représentaient 12,4 %.

Graphique 15 - Répartition des demandes de prestations régulières d'assurance-emploi, selon le statut fréquent et saisonnier, Canada, 2022‑23
Graphique 15 - Répartition des demandes de prestations régulières d'assurance-emploi, selon le statut fréquent et saisonnier, Canada, 2022‑23 - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 15
Catégorie Fréquentes, non saisonnières Fréquentes et saisonnières Non fréquentes, saisonnières
Nombre de demandes de prestations 53 940 225 560 156 430
Part du nombre total de prestations saisonnières et fréquentes 12,4 % 51,7 % 35,9 %
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ de prestations régulières d'assurance-emploi a été versé.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Le tableau 28 compare la durée réelle moyenne, la proportion de semaines de prestations régulières utilisées et le taux d'épuisement des demandes de prestations régulières d'assurance-emploi établies par les 3 groupes. Étant donné que la plupart des demandes complétées en 2022‑23 par des prestataires saisonniers avaient été établies le 26 septembre 2021 ou après, les résultats dont il est question ci-dessous se concentrent sur ces demandes.

Tableau 28 - Caractéristiques des demandes de prestations régulières d'assurance-emploi complétées qui ont été établies le 26 septembre 2021 ou après selon le statut fréquent et saisonnier, Canada, 2022‑23
Type de prestataire Durée réelle moyenne des prestations régulières d'assurance-emploi (semaines)P Proportion des semaines de prestations régulières d'assurance-emploi utilisées (%)P Taux d'épuisement (%)P
Fréquents, non saisonniers 20,3 76,9 % 45,6 %
Fréquents et saisonniers 20,8 74,8 % 37,2 %
Non fréquents, saisonniers 10,6 38,3 % 10,1 %
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ a été versé en prestations régulières d'assurance-emploi.
  • P Données préliminaires.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Généralement, les prestataires fréquents ont davantage recours à l'assurance-emploi que les prestataires non fréquents. Parmi les prestataires fréquents, les prestataires non saisonniers reçoivent habituellement, en moyenne, des prestations régulières d'assurance-emploi pendant plus longtemps, utilisent une plus grande proportion des semaines de prestations régulières auxquelles ils ont droit et sont plus susceptibles d'épuiser leurs prestations que les prestataires saisonniers. Cela peut être attribuable au fait que les prestataires saisonniers retournent à leur emploi saisonnier.

Mesures de soutien temporaire offrant des semaines supplémentaires de prestations régulières d'assurance-emploi aux prestataires saisonniers dans 13 régions économiques de l'assurance-emploiNote de bas de page 44

En août 2018, afin de mieux soutenir les travailleurs saisonniers, le gouvernement a mis en place un projet pilote (projet pilote no 21) dans 13 régions économiques de l’assurance-emploiNote de bas de page 45 du pays. Cette mesure a permis d’offrir jusqu’à 5 semaines supplémentaires de prestations régulières, jusqu’à un maximum de 45 semaines, aux prestataires saisonniers admissibles qui ont commencé une période de prestations entre le 5 août 2018 et le 25 septembre 2021. Les paramètres du projet pilote, y compris les régions admissibles de l’assurance-emploi, ont ensuite été reproduits temporairement par l’entremise de modifications à la Loi sur l’assurance-emploi. Plus récemment, le budget 2023 a prolongé le soutien temporaire aux prestataires saisonniers jusqu’au 26 octobre 2024. De plus, en 2022, une modification législative a été mise en place afin de s’assurer que la réception des mesures temporaires liées à la COVID-19 n’affecterait pas l’accès à la mesure temporaire pour les prestataires saisonniersNote de bas de page 46.

Dans les 13 régions économiques de l'assurance-emploi ciblées, il y a eu 395 093 demandes établies par des prestataires saisonniers le 5 août 2018 ou après cette date et qui avaient été complétées au 31 mars 2023 pour lesquelles les prestataires étaient admissibles à des semaines supplémentaires de prestations régulières en vertu de la mesure saisonnière. Par souci de simplicité, ces demandes sont désignées comme demandes admissibles pour le reste de cette sous-section. Parmi celles-ci, environ 27 000 n'étaient pas admissibles en vertu des conditions originales de la mesure saisonnière, mais elles sont devenues admissibles en vertu de la modification législative. Des 395 093 demandes admissibles, 167 288 (42,3 %) ont utilisé au moins une semaine supplémentaire de prestations régulières d'assurance-emploi, dont 11 300 demandes (41,8 % des 27 000 demandes) qui étaient devenues admissibles en vertu de la modification législative et qui ont utilisé au moins une semaine supplémentaire de prestations régulières d'assurance-emploi.

Parmi toutes les demandes admissibles, la proportion des demandes qui ont utilisé au moins une semaine supplémentaire de prestations dans le cadre de la mesure saisonnière variait de 60,7 % dans la région de l'assurance-emploi du Yukon à 32,1 % dans celle de Chicoutimi-Jonquière (consulter le tableau 29). De plus, la moitié des demandes admissibles établies par des prestataires saisonniers âgés de 55 ans et plus avaient utilisé au moins une semaine supplémentaire. Les hommes représentaient près des deux tiers (70,0 %) des demandes admissibles, mais une plus grande proportion de demandes établies par des femmes comptaient au moins une semaine de prestations supplémentaire que du côté des demandes établies par des hommes (48,5 % et 39,7 %, respectivement). Une faible proportion de demandes admissibles établies par des prestataires ayant travaillé dans l'industrie de la Construction avaient utilisé au moins une semaine de prestations supplémentaire comparativement aux prestataires ayant travaillé dans l'industrie des Services d'hébergement et de restauration. 

Tableau 29 - Nombre et proportion des demandes saisonnières de prestations régulières d'assurance-emploi établies le 5 août 2018 ou après et complétées au plus tard le 31 mars 2023* qui étaient admissibles à des semaines supplémentaires de prestations régulières et qui ont utilisé au moins une semaine de prestations supplémentaires, selon les 13 régions ciblées de l'assurance-emploi, le sexe, l'âge et des industries sélectionnées, Canada 
Catégorie Nombre de demandes admissibles Nombre de demandes qui ont utilisé des semaines supplémentaires Proportion des demandes ayant utilisé des semaines supplémentaires
Terre-Neuve‒Labrador (excluant St. John's) 47 359 23 504 49,6 %
Est de la Nouvelle-Écosse 23 545 12 181 51,7 %
Ouest de la Nouvelle-Écosse 31 049 14 786 47,6 %
Madawaska-Charlotte 12 910 5 638 43,7 %
Restigouche-Albert 51 723 23 705 45,8 %
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine 33 320 15 016 45,1 %
Centre du Québec 87 867 29 032 33,0 %
Nord-ouest du Québec 18 849 7 813 41,5 %
Bas Saint-Laurent–Côte Nord 55 749 20 756 37,2 %
Chicoutimi-Jonquière 10 900 3 495 32,1 %
Yukon (excluant Whitehorse) 850 516 60,7 %
Charlottetown 3 665 1 926 52,6 %
Île-du-Prince-Édouard (excluant Charlottetown) 17 307 8 920 51,5 %
Hommes 276 557 109 789 39,7 %
Femmes 118 536 57 499 48,5 %
24 ans et moins 9 097 3 383 37,2 %
25 à 44 ans 132 058 44 960 34,0 %
45 à 54 ans 87 063 34 013 39,1 %
55 ans et plus 166 875 84 932 50,9 %
Agriculture, foresterie, pêche et chasse 41 635 23 065 55,4 %
Construction 102 927 31 909 31,0 %
Hébergement et services de restauration 24 123 14 600 60,5 %
13 régions 395 093 167 288 42,3 %
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ de prestations régulières d'assurance-emploi a été versé.
  • * Les demandes régulières figurant dans ce tableau comprennent les demandes qui n'étaient pas admissibles à la mesure temporaire pour prestataires saisonniers en vertu des règles initiales, mais qui le sont devenues en vertu de la modification législative introduite en 2022.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 100 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Parmi les 167 288 demandes admissibles ayant utilisé au moins une semaine supplémentaire de prestations, presque toutes les demandes étaient admissibles aux 5 semaines supplémentaires et près des deux tiers (66,4 %) ont touché les 5 semaines supplémentaires de prestations régulières d'assurance-emploi. En moyenne, les demandes admissibles ayant utilisé au moins une semaine supplémentaire de prestations en vertu de la mesure de soutien temporaire (y compris celles qui sont devenues admissibles à la suite de la modification législative) ont touché 4,2 semaines supplémentaires de prestations régulières d'assurance-emploi. Les demandes admissibles en vertu de la modification législative ont utilisé en moyenne 4,4 semaines supplémentaires de prestations régulières d'assurance-emploi. Le nombre de semaines supplémentaires utilisées était, en moyenne, presque identique pour les hommes et les femmes, et pour les différents groupes d'âge. Les prestataires qui avaient travaillé dans des industries productrices de services ont utilisé, en moyenne, un nombre de semaines de prestations supplémentaires légèrement plus élevé que ceux qui avaient travaillé dans des industries productrices de biens (4,3 semaines par rapport à 4,1 semaines). 

Les demandes saisonnières de prestations régulières établies le 26 septembre 2021 ou après et complétées en 2022‑23 qui ont utilisé au moins une semaine supplémentaire de prestations en vertu de la mesure de soutien temporaire ont reçu, en moyenne, 4,3 semaines supplémentaires, pour un total de 29,3 semaines de prestations régulières d'assurance-emploi. En comparaison, les demandes saisonnières de prestations régulières établies dans les mêmes 13 régions économiques de l'assurance-emploi qui étaient admissibles à des semaines supplémentaires, mais qui n'en ont pas utilisé, ont utilisé 17,1 semaines de prestationsNote de bas de page 47.

Au 31 mars 2023, 296,3 millions de dollars en prestations supplémentaires avaient été versés aux prestataires saisonniers admissibles qui ont eu recours à des semaines supplémentaires de prestations régulières d'assurance-emploi dans le cadre du projet pilote no 21 ou de la mesure législative temporaire pour les travailleurs saisonniers (y compris 21,7 millions de dollars versés dans le cadre de la modification législative) depuis que le projet pilote a été présenté pour la première fois le 5 août 2018.

2.2.6 Épuisement des prestations régulières d'assurance-emploi

Les prestations régulières d'assurance‑emploi offrent un soutien du revenu temporaire aux prestataires admissibles afin de remplacer partiellement des revenus d'emploi perdus pour les aider à trouver un nouvel emploi et à continuer de participer à la population active. À ce titre, une limite est fixée quant au nombre de semaines de prestations d'assurance-emploi auxquelles les prestataires ont droit. La présente sous‑section traite des demandes qui prennent fin lorsque toutes les semaines de prestations auxquelles les prestataires ont droit sont utilisées et de celles qui prennent fin lorsque la période de prestations s'achève avant que toutes les semaines auxquelles les prestataires ont droit aient été versées.

Tel qu'il est mentionné à la sous-section 2.2.4, le nombre de semaines d'admissibilité aux prestations régulières d'assurance-emploi est déterminé en fonction de 2 facteurs. Le premier est le taux de chômage dans la région de l'assurance-emploi où vivaient les prestataires au moment de l'établissement de leur demande de prestations, tandis que le second est le nombre d'heures d'emploi assurable accumulées au cours des 52 semaines précédentes ou depuis l'établissement de leur dernière demande de prestations, selon la période la plus courte. Les demandes sont également assorties d'une période de prestations au cours de laquelle des prestations peuvent être versées. La période de prestations est généralement d'une durée de 52 semaines, mais elle peut être prolongée dans des circonstances particulièresNote de bas de page 48.

Les demandes établies dans le cadre de la première série de mesures temporaires de l'assurance-emploi, qui était en vigueur du 27 septembre 2020 au 25 septembre 2021, avaient droit à un nombre maximal de 50 semaines de prestations. Quant aux demandes établies le 26 septembre 2021 ou après cette date, que ce soit pendant ou après la deuxième série de mesures temporaires de l'assurance-emploi, elles étaient assujetties au nombre maximal de semaines de prestations offertes avant la pandémie, soit entre 14 et 45 semaines (consulter la Section 2.1 pour connaître toutes les mesures temporaires de l'assurance‑emploi en vigueur durant cette période), selon les 2 facteurs susmentionnés.

On considère que les prestataires ont épuisé leurs prestations régulières d'assurance-emploi lorsque le nombre de semaines de prestations reçues (durée réelle) est égal au nombre de semaines de prestations auxquelles ils avaient droit au cours de la période de prestations (la période au cours de laquelle les prestataires peuvent toucher des prestations d'assurance-emploi). La mesure du taux d'épuisement des prestations régulières d'assurance‑emploi peut donner une indication du soutien qu'apportent les prestations régulières d'assurance-emploi aux personnes qui cherchent un emploi convenable après une cessation d'emploi.

On considère que les prestataires ont épuisé leur période de prestations lorsque celle-ci prend fin avant que toutes les semaines de prestations régulières auxquelles ils pourraient avoir droit n'aient été versées. Dans ce cas, à moins que le prestataire n'ait cessé de produire des rapports bimensuels au titre de l'assurance-emploiNote de bas de page 49, la période de prestations de la demande est considérée comme étant épuisée.

Puisqu'une demande doit être complétée afin de déterminer si les semaines de prestations ou la période de prestations sont épuisées ou non, l'analyse présentée dans cette sous-section porte sur les demandes de prestations régulières d'assurance-emploi complétées au cours de 2022‑23.

Épuisement des semaines de prestations régulières d'assurance-emploi

Demandes de prestations établies dans le cadre de la première série de mesures temporaires de l'assurance-emploi

Une faible proportion des demandes de prestations complétées au cours de 2022‑23 avaient été établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021 et avaient eu droit à 50 semaines de prestations. Le taux d'épuisement des prestations pour ces demandes était de 39,9 % (consulter le tableau 30), ce qui est nettement plus élevé que le taux enregistré pour les demandes complétées au cours de l'exercice précédent (29,6 % en 2021‑22) et dont le nombre maximal de semaines de prestations était également de 50. Comme les demandes complétées au cours de 2022‑23 avaient une durée réelle plus longue en moyenne (32,7 semaines) que les demandes complétées au cours de 2021‑22 (30,2 semaines), certaines d'entre elles étaient plus susceptibles d'atteindre le maximum de 50 semaines de prestations. 

Tableau 30 - Taux d'épuisement des semaines de prestations et taux d'épuisement de la période de prestations pour les demandes de prestations régulières d'assurance-emploi complétées qui ont été établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021, selon la province ou le territoire, le sexe, l'âge et la catégorie de prestataire, Canada, 2022‑23 
Catégorie Taux d'épuisement des semaines de prestationsP Taux d'épuisement de la période de prestationsP
Terre-Neuve-et-Labrador 45,9 % 39,3 %
Île-du-Prince-Édouard 32,6 % 30,7 %
Nouvelle-Écosse 47,7 % 33,3 %
Nouveau-Brunswick 32,6 % 33,7 %
Québec 34,9 % 44,3 %
Ontario 42,7 % 36,6 %
Manitoba 45,0 % 35,7 %
Saskatchewan 49,5 % 28,9 %
Alberta 44,0 % 36,1 %
Colombie-Britannique 34,0 % 45,4 %
Yukon 47,8 % 21,7 %
Territoires du Nord-Ouest 48,6 % 29,7 %
Nunavut 66,7 % 25,0 %
Hommes 41,3 % 33,9 %
Femmes 38,8 % 43,2 %
24 ans et moins 37,5 % 29,3 %
25 à 44 ans 38,7 % 39,0 %
45 à 54 ans 36,9 % 44,0 %
55 ans et plus 45,4 % 40,3 %
Travailleurs de longue date 34,4 % 45,1 %
Prestataires occasionnels 43,1 % 35,6 %
Prestataires fréquents 30,6 % 47,6 %
Canada 39,9 % 38,9 %
  • Remarque : Comprend les demandes complétées pour lesquelles au moins 1 $ de prestations régulières d'assurance-emploi a été versé.
  • P Données préliminaires.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Au cours de la période examinée, le taux d'épuisement des semaines de prestations a varié d'une région à l'autre. Les territoires et la Saskatchewan ont affiché les taux d'épuisement des semaines de prestations les plus élevés. Quant à l'Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick, au Québec et à la Colombie-Britannique, ils ont enregistré les taux d'épuisement des semaines de prestations les plus faibles.

Pour ce qui est des groupes d'âge, les prestataires âgés de 55 ans et plus avaient davantage tendance à épuiser leurs prestations que les prestataires plus jeunes. Les demandes établies par les femmes présentaient un taux d'épuisement des semaines de prestations plus faible que celles établies par les hommes. De plus, les prestataires occasionnels épuisaient généralement plus souvent leurs prestations que les travailleurs de longue date et les prestataires fréquents (consulter le tableau 30).

Demandes de prestations établies le 26 septembre 2021 ou après cette date

Pour les demandes établies le 26 septembre 2021 ou après cette date et complétées au cours de 2022‑23, qui avaient eu droit entre 14 et 45 semaines de prestations régulières, le taux d'épuisement des semaines de prestations était de 35,9 % (consulter le tableau 31). Ce taux est légèrement inférieur au taux enregistré pour les demandes établies avant le 15 mars 2020 et complétées au cours de 2020‑21 (36,9 %) - lorsque les mêmes règles quant aux semaines d'admissibilité s'appliquaient - lesquelles ont vraisemblablement été touchées par l'important ralentissement économique attribuable à la pandémie de COVID-19. Il est toutefois supérieur aux taux d'épuisement des semaines de prestations observés avant la pandémie (33,1 % en moyenne sur la période 2018‑19 et 2019‑20). Le taux d'épuisement des semaines de prestations plus élevé en 2022‑23 pourrait s'expliquer, en partie, par la plus grande proportion de demandes qui se sont qualifiées pour des prestations régulières d'assurance-emploi avec un faible nombre d'heures d'emploi assurable, réduisant ainsi le nombre moyen de semaines de prestations offertes comparativement à avant la pandémie. Cette situation est attribuable à la réduction du nombre minimal d'heures d'emploi assurable requis pour être admissible aux prestations régulières d'assurance-emploi en vertu de la deuxième série de mesures temporaires de l'assurance‑emploi (consulter la Section 2.1).

Tableau 31 - Taux d'épuisement des semaines de prestations et taux d'épuisement de la période de prestations pour les demandes de prestations régulières d'assurance-emploi complétées qui ont été établies le 26 septembre 2021 ou après cette date, selon la province ou le territoire, le sexe, l'âge et la catégorie de prestataire, Canada, 2022‑23 
Catégorie Taux d'épuisement des semaines de prestationsP Taux d'épuisement de la période de prestationsP
Terre-Neuve-et-Labrador 34,2 % 38,7 %
Île-du-Prince-Édouard 39,4 % 25,6 %
Nouvelle-Écosse 43,2 % 21,0 %
Nouveau-Brunswick 37,3 % 32,0 %
Québec 33,6 % 17,9 %
Ontario 35,2 % 11,2 %
Manitoba 38,9 % 12,5 %
Saskatchewan 36,4 % 15,0 %
Alberta 38,0 % 10,7 %
Colombie-Britannique 37,7 % 10,1 %
Yukon 44,2 % 13,8 %
Territoires du Nord-Ouest 54,2 % 8,4 %
Nunavut 38,3 % 11,7 %
Hommes 35,0 % 19,6 %
Femmes 37,3 % 10,8 %
24 ans et moins 37,3 % 11,2 %
25 à 44 ans 32,3 % 13,9 %
45 à 54 ans 32,7 % 18,4 %
55 ans et plus 43,5 % 20,1 %
Travailleurs de longue date 23,3 % 13,0 %
Prestataires occasionnels 39,0 % 10,9 %
Prestataires fréquents 39,3 % 31,4 %
Canada 35,9 % 16,2 %
  • Remarque : Comprend les demandes complétées pour lesquelles au moins 1 $ de prestations régulières d'assurance-emploi a été versé.
  • P Données préliminaires.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

À l'instar des autres demandes de prestations complétées au cours de 2022‑23 qui ont été établies dans le cadre de la première série de mesures temporaires de l'assurance-emploi, le taux d'épuisement des semaines de prestations a varié d'une région à l'autre dans le cas des demandes de prestations établies le 26 septembre 2021 ou après cette date. Toutes les provinces et tous les territoires ont enregistré des taux d'épuisement des semaines de prestations supérieurs à la moyenne nationale, à l'exception de Terre-Neuve-et-Labrador, du Québec et de l'Ontario.

Les demandes de prestations établies par les femmes le 26 septembre 2021 ou après cette date présentaient un taux d'épuisement des semaines de prestations plus élevé que celles établies par les hommes. Cela peut s'expliquer par le fait qu'en moyenne, les femmes avaient droit à moins de semaines de prestations régulières d'assurance-emploi que les hommes (26,6 semaines par rapport à 28,9 semaines, respectivement - consulter le tableau 22). Une plus grande proportion de femmes que d'hommes occupent des emplois à temps partiel ou temporaires et accumulent donc moins d'heures d'emploi assurable en moyenne, ce qui fait en sorte qu'elles ont droit à un nombre plus faible de semaines de prestations.

En ce qui concerne les groupes d'âge, les prestataires âgés de 55 ans et plus affichaient le taux d'épuisement des semaines de prestations le plus élevé (43,5 %), suivis par ceux âgés de 24 ans et moins (37,3 %). Ces prestataires ont tendance à épuiser leurs prestations plus souvent, ce qui peut s'expliquer par le fait qu'ils ont droit à moins de semaines de prestations en moyenne, ainsi que par les difficultés qu'ils rencontrent pour trouver un nouvel emploi à la suite d'une perte d'emploi.

Pour ce qui est de la catégorie de prestataire d'assurance-emploi, les travailleurs de longue date affichaient un taux d'épuisement des semaines de prestations inférieur à celui des prestataires occasionnels ainsi que des prestataires fréquents.

Épuisement de la période de prestations régulières d'assurance‑emploi

Lorsque la période de prestations d'un prestataire se termine avant que toutes les semaines de prestations régulières d'assurance-emploi potentielles aient été versées, on considère que la période de prestations a été épuisée. En règle générale, le taux d'épuisement de la période de prestations est inférieur au taux d'épuisement des semaines de prestations.

Une petite part des demandes de prestations régulières complétées au cours de 2022‑23 avaient été établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021. Ces demandes avaient droit à un maximum de 50 semaines de prestations régulières d'assurance-emploi et pour 38,9 % d'entre elles, la période de prestations a été épuisée (consulter le tableau 30). Ce résultat est élevé par rapport à l'année dernière (22,8 % pour les demandes complétées au cours de 2021‑22 qui avaient également droit à 50 semaines de prestations régulières). Compte tenu des 50 semaines de prestations et du temps écoulé entre l'établissement et l'achèvement des demandes de prestations, ces demandes étaient plus susceptibles d'épuiser leur période de prestations.

La proportion de demandes complétées au cours de 2022‑23 qui ont été établies le 26 septembre 2021 ou après cette date et dont la période de prestations a été épuisée s'élevait à 16,2 % (consulter le tableau 31). Ce taux était légèrement inférieur à ceux observés au cours des exercices financiers précédant la pandémie (18,2 % en 2018‑19 et 20,4 % en 2019‑20). 

Épuisement des semaines de prestations par rapport à l'épuisement de la période de prestations

Les circonstances qui entraînent l'épuisement de la période de prestations sont généralement différentes de celles associées à l'épuisement des semaines de prestations. De nombreuses variables ont une incidence sur l'épuisement de la période de prestations, notamment le nombre maximal de semaines de prestations régulières auxquelles un prestataire a droit, les semaines travaillées pendant une période de prestations (ce qui entraîne des semaines de prestations reportées) et le recours à des prestations spéciales (ajout d'un autre type de prestations à la demande).

Exemple : Épuisement des semaines de prestations et épuisement de la période de prestations

David travaille comme chef à temps plein dans un restaurant à Toronto, en Ontario. En raison de l'impact durable de la pandémie de COVID-19, son restaurant est fermé définitivement et il est mis à pied le 14 octobre 2022. À la suite de la cessation d'emploi, David demande des prestations régulières d'assurance-emploi. Après avoir examiné attentivement sa demande, Service Canada détermine que David est admissible et a droit jusqu'à 19 semaines de prestations régulières d'assurance-emploi basé sur ses heures d'emploi assurable accumulées pendant la période de référence et du taux de chômage régional. Service Canada établit la période de prestations de David (période au cours de laquelle les prestations peuvent être perçues) à partir de la semaine du 23 octobre 2022 pour une durée de 52 semaines. David commence à recevoir des prestations régulières d'assurance-emploi dans la semaine du 23 octobre 2022.

Scénario : épuisement des semaines de prestations

David est incapable de trouver un emploi convenable pour les 19 prochaines semaines depuis qu'il a commencé à recevoir des prestations régulières d'assurance-emploi. À compter du 4 mars 2023, il a touché la totalité de ses 19 semaines de prestations régulières d'assurance-emploi. Dans cette situation, on dit que David a épuisé ses semaines de prestations régulières puisque le nombre de semaines de prestations qu'il a reçues est égal au nombre de semaines de prestations auxquelles il était admissible au cours la période de prestations. Ceci est illustré ci-dessous.

illustration des prestations régulières de David

Scénario : Épuisement de la période de prestations

Dans ce scénario, David a commencé à recevoir des prestations régulières d'assurance-emploi dans la semaine commençant le 23 octobre 2022 et continue pendant les 15 semaines suivantes jusqu'au 4 février 2023. À ce moment-là, David décide de passer aux prestations parentales, car il est devenu parent le 30 décembre 2022. David a partagé ses prestations parentales avec son épouse et a reçu des prestations pour les 37 semaines suivantes jusqu'au 21 octobre 2023. David a également trouvé un nouvel emploi le 22 octobre 2023. Comme la période de prestations de David a pris fin avant qu'il puisse toucher toutes les 19 semaines de prestations régulières d'assurance-emploi auxquelles il avait droit, dans ce cas, on dit que David a épuisé sa période de prestations. Ceci est illustré ci‑dessous.

illustration des prestations épuisés de David

Comme il n'y a eu qu'une faible proportion de demandes de prestations complétées au cours de 2022‑23 qui ont été établies entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021, la comparaison entre les 2 taux d'épuisement se concentre uniquement sur les demandes complétées qui ont été établies le 26 septembre 2021 ou après cette date.

Le tableau 32 présente différentes caractéristiques des demandes de prestations régulières d'assurance‑emploi complétées selon le type d'épuisement au cours de l'exercice visé par le rapport. Par exemple, lorsque les demandes de prestations régulières complétées sont classées en fonction de leur saisonnalité, les demandes établies par des prestataires saisonniers présentent des taux d'épuisement des semaines de prestations plus faibles que celles établies par des prestataires non saisonniers, mais cette situation est inversée lorsque l'on tient compte de l'épuisement de la période de prestations. Cela signifie que les prestataires saisonniers sont moins susceptibles de toucher toutes les semaines de prestations auxquelles ils sont admissibles que les prestataires non saisonniers, très probablement en raison de la prévisibilité de leur régime de travailNote de bas de page 50.

Tableau 32 - Demandes de prestations régulières d'assurance‑emploi complétées qui ont été établies le 26 septembre 2021 ou après cette date, selon le type d'épuisement et les caractéristiques, Canada, 2022‑23 
Catégorie Taux d'épuisement des semaines de prestationsP Taux d'épuisement de la période de prestationsP
Taux d'épuisement - en général 35,9 % 16,2 %
Taux d'épuisement - Demande saisonnière 27,4 % 29,2 %
Taux d'épuisement - Demande non saisonnière 39,1 % 11,2 %
Taux de chômage de 6,0 % ou moins 35,2 % 8,6 %
Taux de chômage de 6,1 % à 8,0 % 36,1 % 16,7 %
Taux de chômage de 8,1 % à 10,0 % 40,9 % 23,3 %
Taux de chômage de 10,1 % à 13,0 % 43,8 % 21,8 %
Taux de chômage de 13,1 % ou plus 30,3 % 41,7 %
Proportion de demandes épuisées comprenant au moins une semaine de travail pendant une période de prestations 31,0 % 69,7 %
Nombre moyen de semaines travaillées pendant une période de prestations* 11,2 semaines 19,4 semaines
Taux de requalification aux prestations régulières d'assurance-emploi** 10,2 % 75,1 %
Nombre moyen de semaines de prestations régulières versées 23,0 semaines 18,8 semaines
Proportion de demandes mixtes (prestations régulières et spéciales) 9,1 % 17,6 %
Proportion moyenne des semaines de prestations régulières admissibles utilisées 100,0 % de semaines 56,9 % de semaines
  • Remarque : Comprend les demandes complétées pour lesquelles au moins 1 $ de prestations régulières d'assurance-emploi a été versé.
  • P Données préliminaires.
  • * Ne contient que les demandes comprenant au moins une semaine de travail pendant une période de prestations.
  • ** Le taux de requalification est défini comme la proportion de prestataires qui se qualifient pour une nouvelle demande de prestations dans les 4 semaines suivant la fin de leur demande.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Au cours de 2022‑23, les demandes de prestations régulières d'assurance-emploi complétées qui ont été établies le 26 septembre 2021 ou après cette date dans les régions économiques de l'assurance-emploi où le taux de chômage est moins élevé étaient généralement moins susceptibles d'épuiser leur période de prestations que les demandes établies dans les régions de l'assurance-emploi où le taux de chômage est plus élevé. Les demandes établies dans les régions économiques de l'assurance-emploi dont le taux de chômage se situe entre 10,1 % et 13,0 % affichaient en moyenne le taux d'épuisement des semaines de prestations le plus élevé (43,8 %), tandis que celles établies dans les régions économiques de l'assurance-emploi dont le taux de chômage est égal ou supérieur à 13,1 % présentaient en moyenne le taux d'épuisement des semaines de prestations le plus faible (30,3 %). En outre, une proportion beaucoup plus importante de demandes ayant épuisé leur période de prestations comprenait au moins une semaine de travail pendant la période de prestations (69,7 %), comparativement aux demandes dont les semaines de prestations ont été épuisées (31,0 %). Cela est probablement dû à la disposition relative au travail pendant une période de prestations, laquelle permet aux prestataires de reporter des semaines de prestations en vue de les utiliser plus tard au cours de la période de prestations. Les prestataires qui ont travaillé au moins une semaine pendant leur période de prestations et qui ont épuisé cette dernière ont, en moyenne, travaillé un plus grand nombre de semaines pendant leur période de prestations (19,4 semaines) que les prestataires qui ont épuisé leurs semaines de prestations (11,2 semaines). 

Puisqu'une grande partie des prestataires ayant épuisé leur période de prestations ont également travaillé pendant une période de prestations, ces derniers sont donc plus susceptibles d'accumuler suffisamment d'heures d'emploi assurable au cours de leur période de prestations pour avoir le droit d'établir une nouvelle demande de prestations lorsque leur demande prend fin. Par conséquent, une plus grande proportion de prestataires ayant épuisé leur période de prestations (75,1 %) étaient de nouveau admissibles à établir une nouvelle demande de prestations 4 semaines après avoir complété leur demande comparativement aux prestataires ayant épuisé leurs semaines de prestations (10,2 %).

Au cours de 2022‑23, parmi les demandes d'assurance-emploi complétées combinant des prestations régulières et spéciales, la proportion des demandes ayant épuisé leur période de prestations était supérieure à celle ayant épuisé leurs semaines de prestations. De plus, les demandes qui ont épuisé leur période de prestations ont utilisé moins de semaines de prestations régulières d'assurance-emploi (18,8 semaines en moyenne) que les demandes dont les semaines de prestations ont été épuisées (23,0 semaines). Les demandes de prestations régulières d'assurance-emploi complétées qui ont épuisé leur période de prestations ont utilisé, en moyenne, un peu plus de la moitié (56,9 %) des semaines de prestations auxquelles elles avaient droit (consulter le tableau 32).

Épuisement des semaines de prestations régulières d'assurance-emploi : prestataires saisonniers et non saisonniers ayant connu une période sans revenu

Les prestataires ayant épuisé les semaines des prestations auxquelles ils avaient droit pourraient connaître une période où ils se retrouvent sans revenu d'emploi ou de prestations d'assurance-emploi. Ces prestataires, que l'on désigne comme « travailleurs vivant une période sans revenu », n'ont pas accumulé un nombre suffisant d'heures d'emploi assurable au cours de leur période de référence pour que le nombre de semaines auxquelles ils sont admissibles couvre toute la durée de leur période de chômage.

Commençant avec le Rapport de contrôle et d'évaluation de l'assurance‑emploi 2017‑18, la définition des prestataires vivant une période sans revenu a été élargie pour mieux représenter le nombre de prestataires d'assurance-emploi connaissant des périodes sans revenu. Pour être considérée comme prestataire vivant une période sans revenu, une personne doit avoir établi une demande de prestations régulières au cours de l'exercice financier examiné, avoir complété sa demande de prestations régulières précédente au cours de l'exercice financier examiné ou de l'exercice financier antérieur, et avoir vécu une période sans revenu d'emploi ou de prestations d'assurance-emploi immédiatement après l'épuisement de sa demande de prestations précédente. La période sans revenu doit être de 15 semaines ou moins. Bien que cette situation soit plus fréquente chez les prestataires saisonniers en raison de leur travail et de leurs tendances en matière de demandes d'assurance-emploi, elle peut également toucher les prestataires non saisonniers.

Sur les 1,29 million des demandes de prestations régulières d'assurance‑emploi établies en 2022‑23, environ 75 000 (5,8 %) ont vécu une période sans revenu selon la définition de « travailleur vivant une période sans revenu » (consulter le tableau 33). Cette proportion est comparable à celles enregistrées au cours des exercices financiers précédant la pandémie (6,5 % en 2018‑19 et 5,5 % en 2019‑20), mais plus élevée que celle observée en 2021‑22 (1,5 %). La durée moyenne de la période sans revenu était de 5,2 semaines en 2022‑23, semblable à celle de 6,0 semaines enregistrée en 2021‑22.

Tableau 33 – Nombre de prestataires ayant connu une période sans revenu et proportion parmi l'ensemble des demandes de prestations régulières d'assurance-emploi selon la région et la saisonnalité, Canada, 2021‑22 et 2022‑23
Catégorie Nombre de prestataires ayant connu une période sans revenu 2021‑22 Nombre de prestataires ayant connu une période sans revenu 2022‑23 Proportion (%) de prestataires ayant connu une période sans revenu parmi les demandes régulières 2021‑22 Proportion (%) de prestataires ayant connu une période sans revenu parmi les demandes régulières 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador 1 560 3 810 2,5 % 6,4 %
Île-du-Prince-Édouard 200 970 1,2 % 6,8 %
Nouvelle-Écosse 1 210 3 740 1,8 % 6,8 %
Nouveau-Brunswick 1 340 4 340 1,8 % 6,9 %
Québec 4 830 22 260 1,1 % 5,9 %
Ontario 6 140 19 540 1,4 % 5,2 %
Manitoba 800 3 080 1,7 % 7,1 %
Saskatchewan 680 2 260 1,7 % 6,4 %
Alberta 2 450 7 290 1,8 % 5,8 %
Colombie-Britannique 1 970 7 270 1,4 % 5,4 %
Territoires 60 410 1,4 % 12,0 %
Saisonnier 2 740 27 070 0,8 % 7,1 %
Non saisonnier 18 500 47 900 1,7 % 5,3 %
Canada 21 240 74 970 1,5 % 5,8 %
  • Remarque : Comprend les demandes complétées pour lesquelles au moins 1 $ de prestations régulières d'assurance-emploi a été versé.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

La proportion de prestataires vivant une période sans revenu selon la région permet de constater que l'ensemble des provinces et des territoires, à l'exception de l'Ontario, de la Colombie-Britannique et de l'Alberta, ont enregistré une part de prestataires vivant une période sans revenu supérieure à la moyenne nationale (5,8 %) (consulter le tableau 33). Cette situation est principalement attribuable à la composition des marchés du travail locaux.

Au cours de 2022‑23, 7,1 % des prestataires saisonniers ont vécu une période sans revenu comparativement à 5,3 % chez les prestataires non saisonniers. Un projet pilote destiné aux travailleurs saisonniers a permis d'offrir jusqu'à 5 semaines supplémentaires de prestations régulières d'assurance-emploi - pour un maximum de 45 semaines - aux prestataires saisonniers admissibles dans 13 régions économiques ciblées de l'assurance-emploi entre le 5 août 2018 et le 25 septembre 2021Note de bas de page 51. Le gouvernement a depuis prolongé cette mesure de soutien temporaire par voie législative jusqu'en octobre 2024. Le fait de recevoir des semaines supplémentaires de prestations régulières d'assurance-emploi par l'intermédiaire de la mesure de soutien temporaire a pour effet de réduire la durée de la période sans revenu. Par conséquent, la proportion de prestataires saisonniers vivant une période sans revenu dans les 13 régions ciblées (5,7 %) au cours de 2022‑23 était inférieure à la proportion de prestataires saisonniers vivant une période sans revenu dans les régions économiques de l'assurance-emploi qui n'étaient pas visées par cette mesure de soutien temporaire (7,9 %) au cours de la même période.

2.2.7 Travail pendant une période de prestations

En plus de fournir un soutien du revenu temporaire aux cotisants sans emploi admissibles, le régime d'assurance-emploi est également conçu pour encourager les prestataires à accepter les emplois disponibles, à maintenir leurs compétences et à rester connectés au marché du travail pendant qu'ils reçoivent des prestations régulières d'assurance-emploi. La disposition Travail pendant une période de prestations (TPPP) de la Loi sur l'assurance-emploi le fait en permettant aux prestataires de gagner un revenu d'emploi supplémentaire pendant leur période de prestations. La disposition TPPP s'appliquait à tous les types de prestations d'assurance-emploi au cours de 2022‑23.

La disposition relative au TPPP, qui se trouvait auparavant dans la législation ou des projets pilotesNote de bas de page 52, détermine comment les prestations d'assurance-emploi sont ajustées pour refléter le revenu d'emploi gagné pendant la période de prestations. Il permet aux prestataires de conserver leurs revenus d'emploi tout en continuant de recevoir une partie de leurs prestations d'assurance-emploi, jusqu'à une limite après laquelle les prestations sont réduites dollar pour dollar. Si les prestations sont réduites à zéro, la semaine d'admissibilité est reportée et peut être utilisée plus tard au cours de la période de prestationsNote de bas de page 53.

En vertu du TPPP, les prestataires peuvent conserver 50 cents de leurs prestations d'assurance-emploi pour chaque dollar gagné pendant une période de prestations, jusqu'à un maximum de 90 % de la rémunération assurable hebdomadaire moyenne utilisée pour calculer leur taux de prestations hebdomadaires, avant que les prestations ne soient déduites dollar pour dollarNote de bas de page 54.

Travail pendant une période de prestations (exemple illustratif)

Sophia travaillait à temps plein dans une entreprise de construction où elle gagnait 600 $ par semaine avant d'être licenciée en raison d'une réduction de la charge de travail. À la suite de la perte d'emploi, elle demande des prestations régulières d'assurance-emploi et son taux de prestations hebdomadaires est calculé à 330 $ (55 % de 600 $). Cependant, après quelques semaines, elle trouve un emploi à temps partiel dans une entreprise de plomberie locale où elle peut travailler 3 jours par semaine et gagner 350 $ par semaine.

Lorsque Sophia commence l'emploi à temps partiel, elle doit simplement déclarer ses revenus sur son rapport d'assurance-emploi bimensuel. Dans ce cas, ses prestations régulières hebdomadaires d'assurance-emploi sont réduites de 175 $ ou 50 cents pour chaque dollar qu'elle gagne à son emploi à temps partiel (50 % de 350 $). Cela porterait le total de ses prestations régulières hebdomadaires d'assurance-emploi à 155 $ (330 $ - 175 $ = 155 $).

En fin de compte, en vertu de la disposition sur le travail pendant une période de prestations, Sophia peut gagner 505 $* en revenu hebdomadaire total (155 $ en prestations régulières hebdomadaires d'assurance-emploi et 350 $ de son travail à temps partiel), comparativement aux 330 $ de prestations régulières d'assurance-emploi qu'elle recevrait si elle ne travaillait pas temps partiel.

  • * Son revenu hebdomadaire total est inférieur à 90 % de sa rémunération assurable hebdomadaire moyenne utilisé pour calculer son taux de prestations hebdomadaire (90 % de 600 $ serait 540 $). 

Cette sous-section porte sur les demandes et leurs bénéficiaires qui ont déclaré un revenu d'emploi provenant d'un travail à temps partiel ou à temps plein au cours d'au moins une semaine pendant qu'ils étaient en période de prestations, que les prestations d'assurance-emploi versées pour ces semaines aient été payées en totalité, en partie ou pas du tout. Pour faciliter la lecture du texte, ces demandes et leurs bénéficiaires sont désignés dans cette sous-section comme ayant « au moins une semaine travaillée pendant une période de prestations » même si la ou les semaines de travail ont été partiellement complétées (par exemple, 2 jours de travail).

Nombre de demandes de prestations régulières d'assurance-emploi et de prestataires réguliers qui travaillent pendant une période de prestations

L'utilisation de la disposition TPPP est rapportée en utilisant 2 approches différentes mais complémentaires. La première approche est fondée sur les prestataires d'assurance-emploi qui avaient une demande régulière ouverte au cours de l'exercice financier examiné, peu importe le moment où leur demande a été établie. Cela se concentre sur les activités de TPPP au cours de l'exercice examiné et reflète donc mieux les conditions du marché du travail au cours de la période de référence. La deuxième approche est fondée sur les demandes régulières complétées au cours de l'exercice financier examiné. Cela fournit une meilleure estimation de l'incidence relative du TPPP car il prend en considération toute la durée de la demande et non seulement une période spécifique (comme l'exercice financier visé par le rapport, comme cela est fait dans le cadre de la première approche).

De tous les prestataires réguliers d'assurance-emploi qui avaient une demande ouverte au cours de 2022‑23, environ 702 700 (39,9 % du total) ont travaillé au moins une semaine pendant une période de prestations au cours de l'exercice (consulter le tableau 34). Cette proportion est plus faible que celles observées avant la pandémie de COVID-19 (43,0 % en moyenne en 2018‑19 et 2019‑20) et au cours de 2021‑22 (45,4 %), principalement dû à la diminution du nombre de prestataires qui ont travaillé au moins une semaine pendant une période de prestations dans les industries du Commerce de détail et des Services d'hébergement et de restauration en 2022‑23. Cela peut être attribuée à la forte diminution des postes vacants dans ces industries en 2022‑23 par rapport à l'exercice précédent, ce qui signifie un relâchement des conditions du marché du travail dans ces industriesNote de bas de page 55. En comparaison, selon la deuxième approche, 47,2 % de toutes les demandes de prestations régulières complétées (près de 710 100) comprenaient au moins une semaine travaillée pendant la période de prestations au cours de 2022‑23, ce qui est également inférieur à l'exercice financier précédent (52,0 %) (consulter l'annexe 2.24.4).

Tableau 34 - Nombres et proportions de prestataires réguliers d'assurance-emploi qui avaient une demande ouverte ayant travaillé au moins une semaine pendant une période de prestations, et de demandes de prestations régulières complétées comptant au moins une semaine de travail selon la région, le sexe, l'âge et la saisonnalité, Canada, 2022‑23 
Catégorie Nombre de prestataires dont la demande de prestations était ouverte au cours de l'exercice et qui ont travaillé au moins une semaine pendant une période de prestations en 2022‑23 Proportion (%) des prestataires dont la demande de prestations était ouverte au cours de l'exercice et qui ont travaillé au moins une semaine pendant une période de prestations en 2022‑23 NombreP de demandes de prestations complétées comptant au moins une semaine travaillée pendant la période entière couverte par la demande ProportionP des demandes de prestations complétées comptant au moins une semaine travaillée pendant la période entière couverte par la demande
Terre-Neuve-et-Labrador 41 040 52,0 % 40 570 58,9 %
Île-du-Prince-Édouard 8 310 43,5 % 9 060 49,4 %
Nouvelle-Écosse 33 950 44,6 % 35 880 52,2 %
Nouveau-Brunswick 42 900 49,4 % 43 990 55,5 %
Québec 229 870 46,0 % 227 490 51,8 %
Ontario 183 180 35,0 % 184 830 42,8 %
Manitoba 19 900 33,1 % 20 610 41,4 %
Saskatchewan 16 300 32,5 % 17 220 41,2 %
Alberta 59 320 32,8 % 60 920 40,6 %
Colombie-Britannique 66 720 36,8 % 68 160 45,1 %
Territoires 1 200 23,6 % 1 320 31,1 %
Hommes 384 520 37,2 % 386 030 43,8 %
Femmes 318 170 43,7 % 324 020 52,2 %
24 ans et moins 60 970 34,2 % 72 150 46,2 %
25 à 44 ans 323 190 41,1 % 327 910 49,5 %
45 à 54 ans 162 610 48,6 % 160 860 56,4 %
55 ans et plus 155 920 33,7 % 149 130 37,3 %
Saisonnier s.o. s.o. 202 950 54,6 %
Non saisonnier s.o. s.o. 507 100 44,8 %
Canada 702 690 39,9 % 710 050 47,2 %
  • Remarque : Comprend tous les prestataires (ou toutes les demandes de prestations) à qui (ou pour lesquelles) au moins 1 $ de prestations régulières d'assurance-emploi a été versé.
  • P Données préliminaires.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Basé sur la première approche qui examine les prestataires réguliers d'assurance-emploi qui avaient une demande ouverte au cours de 2022‑23 et qui ont travaillé au moins une semaine pendant une période de prestations, plus de la moitié (59,4 %) ont différé au moins une semaine de leurs prestations d'assurance-emploi. Les prestataires masculins, ceux des provinces de l'Atlantique et les prestataires plus âgés (âgés de 55 ans et plus) étaient plus susceptibles de différer des semaines de prestations d'assurance-emploi.

La proportion de prestataires réguliers d'assurance-emploi ayant une demande ouverte et ayant travaillé au moins une semaine pendant une période de prestations varie, entre autres, selon la région et l'industrie, ce qui peut s'expliquer en partie par les conditions du marché du travail local dans les régions où résidaient les prestataires. En règle générale, les régions qui ont une proportion plus élevée de prestataires saisonniers ont une plus grande proportion de prestataires réguliers d'assurance-emploi qui ont travaillé au moins une semaine pendant une période de prestations. Cela peut être dû en partie aux prestataires saisonniers qui ont tendance à retourner au travail avant que leur période de prestations ne soit épuisée. Au cours de 2022‑23, par exemple, les provinces de l'Atlantique (48,4 %) et le Québec (46,0 %) avaient une proportion relativement plus élevée de prestataires qui ont travaillé au moins une semaine pendant une période de prestations (consulter le tableau 34). Au niveau des industries, celles des Services d'enseignement (61,2 %) et de la Construction (44,8 %), qui ont des proportions plus élevées de prestataires saisonniers, avaient les plus grandes proportions de prestataires qui ont travaillé au moins une semaine pendant une période de prestations (consulter le graphique 16). Lorsque la deuxième approche est analysée, les résultats obtenus sont similaires pour les demandes de prestations complétées.

Graphique 16 - Proportion des prestataires réguliers d'assurance-emploi ayant une demande ouverte et ayant travaillé au moins une semaine pendant une période de prestations, par industrie, Canada, 2022‑23 
Graphique 16 - Proportion des prestataires réguliers d'assurance-emploi ayant une demande ouverte et ayant travaillé au moins une semaine pendant une période de prestations, par industrie, Canada, 2022‑23  - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 16
Industrie Proportion des prestataires réguliers d'assurance-emploi ayant une demande ouverte et ayant travaillé au moins une semaine pendant une période de prestations
Industries productrices de biens 42,7 %
Agriculture, foresterie, pêche et chasse 36,1 %
Exploitation minière et extraction de pétrole et de gaz 38,5 %
Services publics 33,8 %
Construction 44,8 %
Fabrication 41,7 %
Industries productrices de services 38,8 %
Commerce de gros 26,1 %
Commerce de détail 29,0 %
Transport et entreposage 40,7 %
Finance et assurances 19,3 %
Services immobiliers et services de location et de location à bail 28,2 %
Services professionnels, scientifiques et techniques 34,6 %
Services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien* 28,9 %
Services d'enseignement 61,2 %
Soins de santé et assistance sociale 38,0 %
Information, culture et loisirs** 32,0 %
Hébergement et services de restauration 37,9 %
Autres services (sauf les administrations publiques) 33,5 %
Administrations publiques 33,3 %
Toute les industries 39,9 %
  • Remarque : Comprend tous les prestataires à qui au moins 1 $ de prestations régulières d'assurance-emploi a été versé.
  • * Cette industrie regroupe les codes 55 (gestion de sociétés et d'entreprises) et 56 (services administratifs, services de soutien, services de gestion des déchets et services d'assainissement).
  • ** Cette industrie regroupe les codes 51 (industrie de l'information et industrie culturelle) et 71 (arts, spectacles et loisirs)
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Nombre de semaines travaillées pendant une période de prestations

Cette sous-section analyse la proportion et le nombre moyen de semaines travaillées pendant une période de prestations. Elle examine si un revenu d'emploi a été déclaré au cours d'une semaine durant laquelle un prestataire avait droit de recevoir des prestations régulières d'assurance-emploi.

La première mesure présentée est la proportion de semaines travaillées pendant une période de prestations parmi les semaines pour lesquelles les prestataires avaient droit de recevoir des prestations régulières d'assurance-emploi au cours de l'exercice financier examiné (quelle que soit la date d'établissement de la demande). Elle reflète la fréquence relative de l'utilisation du TPPP parmi les prestataires réguliers et est indicatif des conditions du marché du travail local au cours de la période examinée. Le pourcentage de semaines travaillées pendant une période de prestations était de 24,0 % à l'échelle nationale au cours de 2022‑23, en hausse par rapport aux 23,0 % observés l'exercice précédent (consulter le tableau 35). Il est similaire aux niveaux observés au cours des exercices financiers avant la pandémie (23,9 % en moyenne de 2017‑18 à 2019‑20). Cette légère augmentation est probablement due à une plus grande part des prestataires saisonniersNote de bas de page 56 parmi les prestataires réguliers d'assurance-emploi qui ont travaillé pendant une période de prestations en 2022‑23, étant donné que les prestataires saisonniers ont généralement une plus grande proportion de semaines travaillées durant une période de prestations.

Tableau 35 - Proportion de semaines travaillées pendant une période de prestations parmi les semaines pour lesquelles les prestataires étaient admissibles à recevoir des prestations régulières, selon la région, le sexe, l'âge et la saisonnalité, Canada, 2021‑22 et 2022‑23  
Catégorie Proportion des semaines d'admissibilité travaillées* en 2021‑22 Proportion des semaines d'admissibilité travaillées* en 2022-23 Variation dans la proportion de semaines d'admissibilité travaillées* (points de %)
Terre-Neuve-et-Labrador 28,3 % 28,6 % +0,3
Île-du-Prince-Édouard 24,1 % 23,4 % -0,7
Nouvelle-Écosse 25,6 % 26,2 % +0,6
Nouveau-Brunswick 29,3 % 30,6 % +1,3
Québec 28,8 % 33,2 % +4,4
Ontario 19,6 % 17,9 % -1,6
Manitoba 18,0 % 12,3 % -5,7
Saskatchewan 16,1 % 13,4 % -2,6
Alberta 18,7 % 14,6 % -4,0
Colombie-Britannique 21,2 % 18,2 % -3,0
Territoires 7,9 % 7,7 % -0,2
Hommes 20,6 % 23,6 % +3,0
Femmes 26,0 % 24,7 % -1,3
24 ans et moins 22,5 % 20,1 % -2,4
25 à 44 ans 23,9 % 25,1 % +1,1
45 à 54 ans 28,9 % 30,6 % +1,8
55 ans et plus 18,0 % 19,3 % +1,3
Saisonnier 29,7 % 31,1 % +1,4
Non saisonnier 21,8 % 21,0 % -0,8
Canada 23,0 % 24,0 % +1,0
  • Remarque : Les variations sont basées sur des chiffres non arrondis. Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ de prestations régulières d'assurance-emploi a été versé.
  • * Les données sont fondées sur les semaines travaillées pendant une période de prestations au cours de l'exercice financier visé, peu importe le moment où la demande a été établie.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Une analyse selon les caractéristiques démographiques montre que la proportion de semaines travaillées pendant une période de prestations variait de la même façon que la proportion de prestataires ayant travaillé au moins une semaine pendant une période de prestations. Les prestataires saisonniers, les femmes, les prestataires âgés de 25 à 44 ans et de 45 à 54 ans et ceux des provinces de l'Atlantique et du Québec avaient des proportions plus élevées de semaines travaillées pendant une période de prestations ainsi que des proportions plus élevées de prestataires ayant travaillé au moins une semaine pendant une période de prestations que la moyenne nationale au cours de l'exercice 2022‑23 (consulter le tableau 34 et le tableau 35). Cette tendance a été généralement conforme aux années précédentes.

La deuxième mesure est le nombre moyen de semaines travaillées pendant une période de prestations pour les demandes de prestations régulières d'assurance-emploi complétées durant l'exercice financier et comptant au moins une semaine de travail pendant la période entière couverte par la demande. Cette mesure de la fréquence du TPPP est basée sur toute la durée de la demande, plutôt que sur une période de référence spécifique. Au cours de 2022‑23, le nombre moyen de semaines travaillées pendant une période de prestations était de 11,0 semaines, une baisse par rapport aux 13,1 semaines enregistrées l'exercice financier précédent (consulter le tableau 36). Ce résultat est davantage comparable à ceux observés durant les exercices financiers avant la pandémie.

Tableau 36 - Nombre moyen de semaines travaillées pendant une période de prestations pour les demandes de prestations régulières complétées comptant au moins une semaine de travail, selon la région, le sexe, l'âge et la saisonnalité, Canada, 2021‑22 et 2022‑23  
Catégorie Nombre moyen de semaines travaillées en 2021‑22R Nombre moyen de semaines travaillées en 2022-23P Variation dans le nombre moyen de semaines travaillées (nombre de semaines)
Terre-Neuve-et-Labrador 17,8 17,0 -0,9
Île-du-Prince-Édouard 14,5 12,1 -2,4
Nouvelle-Écosse 15,1 14,1 -1,1
Nouveau-Brunswick 17,8 15,7 -2,1
Québec 14,0 13,2 -0,8
Ontario 11,6 8,5 -3,0
Manitoba 10,7 6,5 -4,2
Saskatchewan 11,6 7,5 -4,1
Alberta 12,0 7,7 -4,3
Colombie-Britannique 13,4 7,8 -5,6
Territoires 7,9 5,3 -2,7
Hommes 12,5 11,8 -0,6
Femmes 13,7 10,1 -3,6
24 ans et moins 10,2 7,9 -2,2
25 à 44 ans 12,2 10,2 -2,0
45 à 54 ans 15,0 12,4 -2,6
55 ans et plus 15,5 12,9 -2,6
Saisonnier 13,3 13,2 -0,1
Non saisonnier 13,0 10,2 -2,9
Canada 13,1 11,0 -2,0
  • Remarque : Les variations sont basées sur des chiffres non arrondis. Comprend les demandes complétées pour lesquelles au moins 1 $ de prestations régulières d'assurance-emploi a été versé.
  • R Données révisées.
  • P Données préliminaires.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Rémunération hebdomadaire liée au travail pendant une période de prestations

Comme l'indique le tableau 37, il existe une différence entre le revenu hebdomadaire moyen des prestataires qui ont travaillé pendant une période de prestations et ceux qui n'ont pas travaillé. Pour les demandes de prestations régulières d'assurance-emploi complétées au cours de 2022‑23, pour toute la durée de leur demande, les prestataires qui travaillaient pendant une période de prestations avaient des prestations régulières hebdomadaires moyennes inférieures (371 $) à celles des prestataires qui n'avaient pas travaillé (499 $). Cependant, les prestataires qui travaillaient pendant une période de prestations avaient un revenu total hebdomadaire moyen significativement plus élevé (724 $) que ceux qui ne travaillaient pas pendant une période de prestations (499 $). Lorsque seules les semaines travaillées ont été prises en compte, les prestataires qui ont travaillé pendant une période de prestations ont reçu en moyenne 841 $ par semaine au cours de 2022‑23.

Tableau 37 - Moyenne de la rémunération hebdomadaire liée aux demandes de prestations régulières d'assurance-emploi complétées selon le statut de travail pendant une période de prestations, Canada, 2022‑23 
Type de rémunération Demandes de prestations sans travail pendant une période de prestations Demandes de prestations avec du travail pendant une période de prestations (toutes les semaines de la demande*) Demandes de prestations avec du travail pendant une période de prestations (semaines travaillées seulement**)
Moyenne des prestations régulières hebdomadaires d'assurance-emploi 499 $ 371 $ Non disponible
Moyenne des revenus d'emploi hebdomadaires s.o. 353 $ 841 $
Moyenne de la rémunération hebdomadaire totale (prestations régulières et revenu d'emploi) 499 $ 724 $ Non disponible
  • Remarque : Comprend les demandes complétées pour lesquelles au moins 1 $ de prestations régulières d’assurance-emploi a été versé.
  • * Incluent les semaines où les prestations d’assurance-emploi ont été différées (c’est-à-dire pour lesquelles 0 $ en prestations a été versé et qui avaient un revenu d’emploi élevé). Les rémunérations moyennes pour cette catégorie correspondent à la somme de l’ensemble des prestations régulières versées tout au long d’une demande et/ou des revenus d’emploi, divisée par le nombre de semaines au cours desquelles la demande était active.
  • ** La moyenne des revenus d'emploi hebdomadaires pour cette catégorie correspond au total des revenus d'emploi divisé par le nombre total de semaines travaillées pendant une période de prestations.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

2.3 Soutien de l'assurance-emploi pendant la formation

Dans cette section

Pour avoir droit aux prestations régulières d'assurance-emploi, les prestataires doivent prouver qu'ils sont sans emploi, aptes et disposés à travailler et qu'ils recherchent activement un emploi convenable. Cependant, des flexibilités du régime d'assurance-emploi permettent aux prestataires d'assurance-emploi de suivre une formation et d'acquérir les compétences dont ils ont besoin pour réussir sur le marché du travail dans des situations spécifiques.

Un prestataire de prestations régulières d'assurance-emploi peut être orienté vers une formation par une autorité désignée, comme une province, un territoire ou une organisation autochtone, en vertu de l'article 25 de la Loi sur l'assurance-emploi. Une telle formation sur recommandation peut être financée par l'entremise des ententes provinciales ou territoriales sur le développement du marché du travail (EDMT), ou elle peut être autofinancée par le prestataire. Dans les deux situations, le gouvernement provincial ou territorial ou les organisations autochtones qui offrent le programme de formation doivent convenir qu'il s'agit d'une partie raisonnable du plan d'action de retour au travail du prestataire. Dans de tels cas, les prestataires continuent de toucher des prestations régulières d'assurance-emploi pendant qu'ils perfectionnent leurs compétences. Consulter le Chapitre 3 pour de plus amples renseignements sur les EDMT.

Toutefois, si les prestataires de prestations régulières d'assurance-emploi décident de suivre une formation de leur propre initiative, ils doivent déclarer leur formation à Service Canada et prouver qu'ils sont prêts, disposés et capables de travailler chaque jour et qu'ils continuent de chercher activement un emploi afin de continuer de recevoir ces prestations. Ils doivent être prêts à travailler s'ils reçoivent une offre d'emploi et adapter ou annuler leur plan de formation au besoin. Service Canada évalue ces situations au cas par cas en prenant en considération la situation personnelle de chaque prestataire.

Par l'entremise d'Action Compétences, les prestataires de prestations régulières d'assurance-emploi qui sont des travailleurs de longue date et qui souhaitent autofinancer leur formation à temps plein au sein d'un établissement approuvéNote de bas de page 57 peuvent présenter une demande directement auprès de Service Canada pour continuer de recevoir des prestations régulières d'assurance-emploi pendant leur formation. Sinon, la formation pourrait restreindre leur capacité à respecter les exigences du programme (c'est-à-dire, chercher un emploi et être disposé à travailler). Action Compétences a aussi mis en place des mesures, entrées en vigueur le 1er août 2018 et qui ont été prolongées jusqu'en juillet 2023, dans le but de bonifier l'aide financière aux études offerte aux travailleurs ou aux chômeurs canadiens qui souhaitent retourner aux études ou perfectionner leurs compétences.

En 2022‑23, un total de 103 300 demandes de prestations établies ont touché au moins 1 $ de prestations régulières pendant une formation.

La sous-section 2.3.1 examine le soutien offert aux apprentis et la sous-section 2.3.2 traite des autorisations de formation accordées par Service Canada.

2.3.1 Soutien de l'assurance-emploi pour les apprentis

Pour de nombreux métiers spécialisés, l'apprentissage est la voie à suivre pour acquérir les compétences et l'expérience nécessaires à la certification qui permet de participer pleinement au marché du travail. Au Canada, la formation d'apprenti est un d'apprentissage axé sur les besoins de l'industrie qui combine une formation en cours d'emploi et une formation technique. Chaque province ou territoire est responsable de former les apprentis sous sa juridiction. Par conséquent, les programmes d'apprentissage au Canada, notamment pour ce qui est de la durée et du mode de prestation de la formation technique, varient selon le métier, la province ou le territoire.

Au Québec, par exemple, les apprentis complètent généralement leur formation technique dans un cégep ou dans un autre établissement de formation avant de commencer leur formation en cours d'emploi. Dans le reste du Canada, la plupart des apprentis commencent par la formation en cours d'emploi, combinée avec une formation technique offerte au moyen de différentes approches. Le plus souvent la formation technique a lieu en classe par un fournisseur de services de formation approuvé, tel qu'un collège public ou une école polytechnique, ou un centre de formation des syndicats. Ceci est communément appelé formation par stages d'études en cours de travail. Bien que moins répandue, la formation technique peut aussi être donnée par autoapprentissage, apprentissage à distance, cours du soir ou congés d'études fractionnés.

Dans la plupart des provinces et territoires et des métiers, pour s'inscrire à un programme d'apprentissage, un apprenti potentiel doit être âgé d'au moins 16 ans et avoir réussi sa 12e année ou l'équivalent. En général, la formation d'apprenti commence lorsque l'apprenti potentiel est embauché par un employeur qui accepte, en vertu d'une entente d'apprentissage, de le parrainer et le former dans le cadre d'un mentorat auprès d'une personne qualifiée.

Afin d’aider les cotisants à l’assurance-emploi à poursuivre leur formation en apprentissage et à devenir des compagnons ou des gens de métier certifiés, le régime d’assurance-emploi offre un soutien du revenu temporaire aux chômeurs qui suivent une formation technique à temps plein par stages d’études. Pour y avoir droit, ils doivent respecter les critères d’admissibilité aux prestations régulières d’assurance-emploiNote de bas de page 58, et leur province, territoire ou organisation autochtone doit les avoir référés vers une formation, en vertu de l’article 25 de la Loi sur l’assurance-emploi. Ils doivent être référés pour chaque stage d’études de formation technique à temps plein exigé dans le cadre de leur formation en apprentissage. Les employeurs peuvent également offrir à leurs apprentis des régimes de prestations supplémentaires de chômage (PSC) afin d’augmenter la rémunération hebdomadaire des apprentis durant leur période de formation technique, jusqu’à concurrence de 95 % de leur rémunération hebdomadaire normaleNote de bas de page 59.

Les apprentis peuvent présenter une demande d'assurance-emploi jusqu'à 7 jours avant leur dernière journée de travail. Ils ne sont tenus d'observer qu'un seul délai de carence pendant toute la durée de leur formation en apprentissage, même s'ils suivent plusieurs stages d'études de formation technique à temps plein, tant et aussi longtemps qu'ils restent dans le même programme d'apprentissage.

Afin de veiller à ce que les apprentis reçoivent leurs prestations d'assurance-emploi sans délai pendant leur formation technique à temps plein, leur province, territoire ou organisation autochtone leur fournit un code de référence spécial délivré pour chaque stage d'études de formation technique à temps plein. Ce code aide à accélérer le traitement et le paiement des prestations d'assurance-emploi aux apprentis.

En vertu de la partie II de la Loi sur l'assurance-emploi, les apprentis peuvent également avoir droit à une aide financièreNote de bas de page 60. Ce soutien est offert par les provinces et les territoires (dans le cadre des ententes sur le développement du marché du travail) et par les organisations autochtones (dans le cadre du Programme de formation pour les compétences et l'emploi destiné aux Autochtones). Ces prestations d'assurance-emploi les aident à couvrir les frais liés à l'hébergement, à la garde des enfants, au transport ainsi qu'aux autres frais assumés durant la formation technique. D'autres mesures d'aide financière offertes par le gouvernement du Canada sont également disponibles par l'entremise de programmes tels que le Prêt canadien aux apprentis et les diverses subventions aux apprentis.

La sous-section suivante présent des statistiques détaillées sur le nombre de demandes de prestations d'assurance-emploi provenant des apprentis, leur taux de prestations hebdomadaires d'assurance-emploi et la durée de leurs prestations. Les demandes de prestations d'assurance-emploi provenant des apprentis comprennent les demandes établies par les prestataires d'assurance-emploi ayant été référés vers la formation en vertu de l'article 25 de la Loi sur l'assurance-emploi, pour lesquelles au moins 1 $ a été versé en prestations régulières d'assurance-emploi durant une période de formation en apprentissage à temps plein.

Demandes de prestations d'assurance-emploi établies par les apprentis et montants versés

Deux différentes séries de mesures temporaires de l'assurance-emploi ont été mises en place au cours des dernières années. Les nouvelles demandes de prestations établies durant la première moitié de 2022‑23 étaient assujetties à la deuxième série de mesures temporaires de l'assurance-emploi, tandis que les demandes de prestations établies durant la deuxième moitié de 2022‑23 étaient assujetties aux règles originales de l'assurance-emploi (consulter la Section 2.1). Le nombre de nouvelles demandes d'assurance-emploi établies par les apprentis était légèrement plus élevé en 2022‑23 qu'en 2021‑22 (il est passé de 42 000 à 46 700) (consulter le tableau 38).

Tableau 38 - Demandes de prestations d'assurance-emploi établies par les apprentis et montants versés selon la région, le sexe et l'âge, Canada, 2021‑22 à 2022‑23 
Catégorie Nouvelles demandes établies Total 2021‑22 Nouvelles demandes établies Première moitié de 2022‑23 Nouvelles demandes établies Deuxième moitié de 2022‑23 Nouvelles demandes établies Total 2022‑23 Montant versé (en millions de dollars) 2021‑22 Montant versé (en millions de dollars) 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador 730 260 640 900 7,0 $ 7,3 $
Île-du-Prince-Édouard 220 70 190 260 1,3 $ 1,3 $
Nouvelle-Écosse 1 090 460 820 1 280 7,0 $ 6,9 $
Nouveau-Brunswick 1 310 380 950 1 330 7,7 $ 7,7 $
Québec* 180 X X 110 1,9 $ 1,0 $
Ontario 13 930 5 130 11 390 16 520 82,8 $ 101,8 $
Manitoba 2 350 850 1 590 2 440 15,6 $ 14,4 $
Saskatchewan 2 140 700 1 730 2 430 13,3 $ 13,7 $
Alberta 10 970 3 880 7 830 11 710 72,2 $ 73,9 $
Colombie-Britannique 8 830 3 780 5 810 9 590 52,3 $ 53,4 $
Territoires 250 X X 150 1,4 $ 0,9 $
Hommes 39 660 14 800 29 300 44 100 246,3 $ 264,9 $
Femmes 2 340 760 1 860 2 620 16,2 $ 17,4 $
24 ans et moins 17 800 6 310 13 790 20 100 101,2 $ 109,7 $
25 à 44 ans 22 770 8 740 16 410 25 150 150,9 $ 162,1 $
45 ans et plus 1 430 510 960 1 470 10,5 $ 10,5 $
Canada 42 000 15 560 31 160 46 720 262,6 $ 282,3 $
  • Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués. Comprend toutes les demandes d'apprentis référées en vertu de l'article 25 de la Loi sur l'assurance-emploi pour lesquelles au moins 1 $ de prestations d'assurance-emploi a été versé pendant que le prestataire était en formation.
  • * Le faible total d'apprentis au Québec est attribuable à la conception unique du programme pour cette province, où les apprentis suivent toute leur formation technique avant de commencer leur formation en cours d'emploi.
  • X Supprimée pour des raisons de confidentialité.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Ceci correspond à l'augmentation des inscriptions dans les programmes d'apprentissage durant la période en raison des conditions tendues du marché du travail dans les métiers spécialisés. Selon le Système d'information sur les apprentis inscrits, en 2022, le nombre de nouvelles inscriptions dans les programmes d'apprentissage a augmenté (+11,6 %) par rapport à l'année précédente et a surpassé le niveau d'avant la pandémie. En revanche, le nombre de certifications dans les métiers spécialisés a légèrement diminué (-0,8 %) dû en partie aux effets de la pandémie de COVID-19Note de bas de page 61.

Toutes les provinces (sauf le Québec), tous les groupes d'âge, ainsi que les hommes et les femmes ont connu une augmentation des demandes d'assurance-emploi établies par les apprentis en 2022‑23. À l'instar des exercices précédents, 81,0 % des demandes de prestations d'assurance-emploi établies par des apprentis provenaient de l'Ontario, de l'Alberta et de la Colombie-Britannique. Les hommes ont établi la grande majorité des demandes de prestations pour apprentis (94,4 %). La faible proportion des demandes établies par les femmes est largement attribuable au faible taux d'inscription des femmes dans la plupart des programmes d'apprentissage (12,0 % en 2022)Note de bas de page 62.

Du point de vue de l'âge, les prestataires âgés de 25 à 44 ans ont établi la plus grande proportion des demandes de prestations d'assurance-emploi associées aux programmes d'apprentissage et à la formation technique à temps plein (53,8 %). Ils étaient suivis par les prestataires âgés de 15 à 24 ans (43,0 %). Les prestataires âgés de 45 ans et plus représentaient 45,7 % de toutes les demandes de prestations régulières d'assurance-emploi établies, mais seulement 3,1 % de toutes les demandes établies par des apprentis au cours de 2022‑23.

Comme pour les exercices précédents, les prestataires provenant de l'industrie de la Construction avaient établi la majorité des nouvelles demandes de prestations par des apprentis (61,3 %) en 2022‑23 (consulter le tableau 39). Du point de vue des groupes professionnels, la majorité des prestataires d'assurance-emploi ayant participé à des programmes d'apprentissage se retrouvaient dans le groupe professionnel des Métiers, transport, machinerie et domaines apparentésNote de bas de page 63 (91,3 %). Même si les prestataires de ce groupe professionnel, qui étaient des apprentis, travaillaient principalement dans le secteur de la Construction, certains œuvraient aussi dans les secteurs de la Fabrication, des Autres services (sauf les administrations publiques) et du Commerce de détail.

Tableau 39 - Demandes de prestations d'assurance-emploi établies par les apprentis et montants versés selon le secteur et le groupe professionnel*, Canada, 2021‑22 à 2022‑23 
Catégorie Nouvelles demandes établies Total 2021‑22 Nouvelles demandes établies Première moitié de 2022‑23 Nouvelles demandes établies Deuxième moitié de 2022‑23 Nouvelles demandes établies Total 2022‑23 Montant versé (en millions de dollars) 2021‑22 Montant versé (en millions de dollars) 2022‑23
Construction 25 080 9 170 19 480 28 650 166,4 $ 183,1 $
Fabrication 2 980 1 330 1 990 3 320 17,7 $ 19,1 $
Commerce de gros 2 150 740 1 510 2 250 11,5 $ 12,3 $
Commerce de détail 2 980 1 170 2 180 3 350 15,3 $ 15,6 $
Autres services (sauf les administrations publiques) 3 140 1 300 2 190 3 490 15,5 $ 17,1 $
Autres secteurs 5 670 1 850 3 810 5 660 36,2 $ 35,0 $
Métiers, transport, machinerie et domaines apparentés 38 520 14 260 28 410 42 670 236,9 $ 256,3 $
Autres groupes professionnels 3 480 1 300 2 750 4 050 25,7 $ 26,1 $
Canada 42 000 15 560 31 160 46 720 262,6 $ 282,3 $
  • Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué. Comprend toutes les demandes d'apprentis ayant été référés en vertu de l'article 25 de la Loi sur l'assurance-emploi pour lesquelles au moins 1 $ de prestations d'assurance-emploi a été versé pendant que le prestataire était en formation.
  • * Les résultats pour 2021‑22 sont basés sur la classification nationale des professions (CNP) 2016, tandis que les résultats pour 2022‑23 sont basés sur la CNP 2021. Étant donné qu'il y a eu des changements dans la classification, les résultats ne sont pas entièrement comparables.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Le montant total de prestations d'assurance-emploi versées aux apprentis a atteint 282,3 millions de dollars en 2022‑23 (consulter le tableau 38). Presque toutes les régions ont enregistré un montant de prestations versées similaire ou plus élevé comparativement à 2021‑22, à l'exception de la Nouvelle-Écosse, du Québec, du Manitoba et des Territoires.

En dehors des périodes de formation à temps plein et durant la période de prestations d'une demande, les apprentis peuvent subir une perte de revenu d'emploi en raison de circonstances qui les obligent à toucher d'autres types de prestations d'assurance-emploi (par exemple, des prestations régulières en raison du manque de travail ou des prestations spéciales pour s'occuper d'un nouveau-né). Les prestataires peuvent recevoir ces prestations s'ils remplissent les conditions d'admissibilité aux prestations d'assurance-emploi pertinentes. Sur l'ensemble des demandes établies par des apprentis au cours de l'exercice financier examiné, 27,1 % (soit 12 660 demandes) contenaient au moins une semaine de prestations régulières versées en dehors des périodes de formation à temps plein. De façon similaire, 1,3 % (soit 630 demandes) comprenaient au moins une semaine de prestations spéciales versées en dehors des périodes de formation à temps plein, dont 440 demandes de prestations de maladie.

Sur les 282,3 millions de dollars versés en prestations en 2022‑23, 226,2 millions de dollars (ou 80,1 % du total des prestations d'assurance-emploi versées aux apprentis) ont été versés pendant que les apprentis suivaient une formation technique à temps plein. Les prestations régulières versées en dehors des périodes de formation à temps plein constituaient la majeure partie des autres prestations versées aux apprentis (49,6 millions de dollars, soit 17,6 %), et les prestations spéciales n'en représentaient qu'une petite fraction (6,6 millions de dollars, soit 2,3 %).

Niveau et durée des prestations d'assurance-emploi pour les apprentis

Le taux de prestations hebdomadaires moyen pour les demandes établies par des apprentis était de 578 $ en 2022‑23. Il était plus élevé que le taux de prestations hebdomadaires moyen pour les demandes de prestations régulières d'assurance-emploi établies durant la même période (535 $). Les prestataires des Territoires et de l'Alberta qui étaient des apprentis ont reçu le taux de prestations hebdomadaires moyen le plus élevé (610 $ et 595 $, respectivement). En moyenne, les hommes ont reçu un taux de prestations hebdomadaires plus élevé (581 $) que les femmes (543 $), tandis que les prestataires âgés de 25 à 44 ans (592 $) avaient le taux de prestations hebdomadaires moyen le plus élevé comparativement aux 2 autres groupes d'âge (consulter l'annexe 2.25.3).

La durée moyenne des demandes de prestations régulières d'assurance-emploi établies le 26 septembre 2021 ou après et complétées en 2022‑23 par les prestataires pendant leur formation technique à temps plein était de 8,6 semaines. Les demandes établies dans les Territoires (10,8 semaines) avaient la durée moyenne la plus élevée, tandis que celles de la Nouvelle-Écosse (7,6 semaines) avaient la durée la plus courte. Il n'y avait pas de variations notables de la durée moyenne entre les groupes d'âge, ni entre les hommes et les femmes (consulter l'annexe 2.25.2).

2.3.2 Formation avec permission de continuer à recevoir des prestations d'assurance-emploi accordée par Service Canada

Dans le cadre d'Action Compétences, les prestataires qui sont des travailleurs de longue dateNote de bas de page 64  et qui souhaitent autofinancer une formation à temps plein dans un établissement approuvé peuvent présenter une demande directement auprès de Service Canada pour continuer de recevoir des prestations régulières d'assurance-emploi pendant leur formation. Sinon, la formation pourrait restreindre leur capacité à répondre aux exigences du régime (c'est-à-dire, chercher un emploi et être disposé à travailler). Service Canada n'offre pas de services normalement couverts par les provinces et territoires comme le counseling d'emploi, l'aide à la recherche d'emploi, l'évaluation des besoins et l'aide à l'élaboration d'un plan d'action pour le retour au travail.

Comparaisons entre les participants d'Action Compétences et les autres prestataires de prestations régulières d'assurance-emploi référés vers une formation en vertu de l'article 25 de la Loi sur l'assurance-emploi

Une étude ministérielle* a comparé les participants d'Action Compétences aux non-apprentis de la partie II de l'assurance-emploi référés vers une formation à temps plein en vertu de l'article 25 de la Loi sur l'assurance-emploi** pour 2018‑19 et 2019‑20. Les participants d'Action Compétences étaient généralement plus âgés que les non-apprentis de la partie II de l'assurance-emploi. Moins de 40 % d'entre eux étaient âgés de 34 ans et moins, alors que plus de 50 % des non-apprentis de la partie II de l'assurance-emploi étaient âgés de 34 ans et moins. Cette différence d'âge et donc d'expérience professionnelle se reflétait dans leur revenu un an avant le début de leur demande d'assurance-emploi. Les participants d'Action Compétences avaient un revenu moyen nettement plus élevé que les non-apprentis de la partie II de l'assurance-emploi, soit environ 50 000 $ par rapport à 20 000 $, respectivement. Les femmes représentaient la moitié des participants d'Action Compétences et des non-apprentis de la partie II de l'assurance-emploi.

En termes de régions, comparativement aux non-apprentis de la partie II de l'assurance-emploi, il y avait relativement moins de participants d'Action Compétences provenant des provinces de l'Atlantique, alors qu'il y en a relativement plus en provenance de l'Alberta. Les participants d'Action Compétences et les non-apprentis de la partie II de l'assurance-emploi provenaient d'une grande variété de secteurs industriels. Les industries de la Fabrication, de la Construction et du Commerce de détail représentaient la plus grande part des participants pour les 2 groupes. Contrairement aux participants d'Action Compétences, les non-apprentis de la partie II de l'assurance-emploi étaient également fortement représentés dans l'industrie de l'Hébergement et de la restauration.

  • * EDSC, Profil des participants au programme Action Compétences (Ottawa : EDSC, Direction de la politique de l'assurance-emploi, 2023).
  • ** Les non-apprentis de la partie II de l'assurance-emploi sont des prestataires de prestations régulières d'assurance-emploi qui ont obtenu une permission en vertu de l'article 25 de la Loi sur l'assurance-emploi pour continuer de recevoir des prestations d'assurance-emploi pendant une formation à temps plein. Les prestataires qui ont été approuvés pour des programmes d'apprentissage ne sont pas inclus car ils ne sont pas comparables aux participants d'Action Compétences en termes de nature de leur formation et de disponibilité pour le travail. 

Demandes de prestations d'assurance-emploi dans le cadre d'Action Compétences et montants versés

Au cours de 2022‑23, Service Canada a autorisé (ou référé) 627 prestataires de continuer à recevoir des prestations d'assurance-emploi afin de suivre de la formation dans le cadre de la mesure Action CompétencesNote de bas de page 65. Ce chiffre est similaire aux 623 prestataires référés l'année précédente (consulter le tableau 40). Sur les 627 demandes établies qui ont été référées dans le cadre d'Action Compétences en 2022‑23, 585 (93,3 %) contenaient au moins une semaine de prestations régulières d'assurance-emploi versées pendant la formation et 420 (67,0 %) comprenaient au moins une semaine de prestations régulières d'assurance-emploi versées en dehors des périodes de formation.

Tableau 40 - Demandes établies au cours desquelles les prestataires ont obtenu la permission de Service Canada pour suivre une formation et montants versés, selon la région, le sexe, l'âge et l'industrie, Canada, 2021‑22 à 2022‑23 
Catégorie Nouvelles demandes établies 2021‑22 Nouvelles demandes établies 2022‑23 Montant versé (en millions de dollars) 2021‑22 Montant versé (en millions de dollars) 2022‑23
Atlantique 42 56 0,6 $ 0,7 $
Québec 163 140 2,2 $ 1,6 $
Ontario 158 182 2,4 $ 2,2 $
Manitoba 32 28 0,5 $ 0,4 $
Saskatchewan 25 22 0,4 $ 0,3 $
Alberta 132 115 2,2 $ 1,5 $
Colombie-Britannique et Territoires1 71 84 1,0 $ 1,1 $
Hommes 299 307 4,4 $ 3,7 $
Femmes 324 320 4,9 $ 4,1 $
34 ans et moins 229 247 3,1 $ 2,8 $
35 à 44 ans 226 227 3,5 $ 2,9 $
45 à 54 ans 124 115 2,0 $ 1,5 $
55 ans et plus 44 38 0,7 $ 0,5 $
Industries productrices de biens 164 178 2,4 $ 2,2 $
Agriculture, foresterie, pêche, chasse, extraction minière, pétrolière et gazière 31 17 0,4 $ 0,2 $
Construction 68 90 0,9 $ 1,0 $
Fabrication2 65 71 1,1 $ 0,9 $
Industries productrices de services 439 428 6,6 $ 5,3 $
Commerce de gros et de détail 76 70 1,1 $ 0,9 $
Transport et entreposage 32 22 0,5 $ 0,3 $
Finance, assurances, services immobiliers et de location 35 31 0,6 $ 0,4 $
Services professionnels, scientifiques et techniques 26 37 0,4 $ 0,5 $
Services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien3 27 48 0,4 $ 0,6 $
Services éducatifs 46 63 0,7 $ 0,7 $
Soins de santé et aide sociale 63 48 1,0 $ 0,6 $
Information, culture et loisirs4 18 20 0,2 $ 0,2 $
Services d'hébergement et de restauration 40 25 0,4 $ 0,2 $
Autres services (sauf l'administration publique) 24 14 0,4 $ 0,2 $
Administration publique 52 50 0,9 $ 0,6 $
Non classées5 20 21 0,3 $ 0,3 $
Canada 623 627 9,3 $ 7,8 $
  • Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués. Comprend toutes les demandes de prestations pour lesquelles les prestataires ont reçu la permission de Service Canada de suivre une formation.
  • 1 Pour des raisons de confidentialité, les données des territoires ont été incluses avec celles de la Colombie-Britannique.
  • 2 Pour des raisons de confidentialité, les données du secteur des Services publics ont été combinées avec celles de la Fabrication.
  • 3 Ce secteur d'industrie comprend les industries avec les codes 55 (Gestion de sociétés et d'entreprises) et 56 (Administration et soutien, Gestion des déchets et services d'assainissement).
  • 4 Ce secteur d'industrie comprend les industries avec les codes 51 (Industries de l'information et de la culture) et 71 (Arts, spectacles et loisirs).
  • 5 Pour certaines demandes, cette information n'était pas disponible dans les données.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, Données administratives de l'assurance-emploi. Les données sont fondées sur un échantillon de 100 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Comme les années précédentes, la plupart des demandes de formation référées par Service Canada provenaient de l'Ontario (29,0 %), du Québec (22,3 %) et de l'Alberta (18,3 %) en 2022-23. Par rapport aux demandes de prestations régulières, le Québec et l'Alberta comptaient pour 29,2 % et 9,8 % des demandes établies en 2022‑23, respectivement. Les femmes représentaient la moitié des références (51,0 %) comparativement à 41,0 % de toutes les demandes de prestations régulières d'assurance-emploi établies en 2022‑23. De façon similaire, les prestataires âgés de 44 ans et moins représentaient les trois quarts (75,6 %) de toutes les références, alors qu'ils ont établis 54,3 % des demandes de prestations régulières au cours de la même période.

Sur le plan des industries, les prestataires ayant travaillé précédemment dans l'industrie de la Construction représentaient la plus grande part des personnes référées (14,4 %), suivis par ceux des industries de la Fabrication (11,3 %) et du Commerce de gros et de détail (11,2 %)

Un total de 7,8 millions de dollars en prestations régulières ont été versées aux prestataires dans le cadre d'Action Compétences en 2022‑23, ce qui est légèrement inférieur aux prestations versées en 2021‑22. De ce montant, 5,3 millions de dollars (ou 68,6 % du montant total) ont été versés pendant que les prestataires étaient en formation et 2,3 millions de dollars (29,0 % du montant total) ont été versés pendant qu'ils n'étaient pas en formation.

Niveau et durée des prestations d'assurance-emploi dans le cadre d'Action Compétences

Le taux de prestations hebdomadaires moyen des prestataires ayant été référés à une formation par Service Canada était de 547 $ en 2022‑23. Il est supérieur au taux de prestations hebdomadaires moyen des demandes de prestations régulières (535 $) établies en 2022‑23, mais inférieur à celui versé aux travailleurs de longue date (583 $) au cours de la même période.

Les prestataires de la Colombie-Britannique et des Territoires avaient les taux de prestations hebdomadaires moyens les plus élevés, alors que ceux des provinces atlantiques avaient les taux les plus faibles. En moyenne, le taux de prestations hebdomadaires moyen des hommes était plus élevé que celui des femmes, ainsi que pour les prestataires âgés de 35 à 44 ans comparativement aux autres groupes d'âge (consulter l'annexe 2.26.3).

Les demandes établies le 26 septembre 2021 ou après et complétées au cours de 2022‑23 par les prestataires ayant été référés à une formation par Service Canada ont reçu, en moyenne, 16,5 semaines de prestations d'assurance-emploi pendant leur formation et 10,9 semaines de prestations d'assurance-emploi pendant qu'ils cherchaient un emploi au cours de leur période de prestations (consulter l'annexe 2.26.2).

Les prestataires de la Saskatchewan ont reçu, en moyenne, un nombre de semaines de prestations d'assurance-emploi pendant leur formation (18,5 semaines) plus élevé que la moyenne nationale (16,5 semaines). Les femmes ont aussi reçu, en moyenne, plus de semaines de prestations d'assurance-emploi que les hommes lorsqu'elles suivaient une formation à temps plein (18,0 semaines contre 15,1 semaines).

Les prestataires âgés de 35 à 44 ans ont reçu, en moyenne, le plus grand nombre de semaines de prestations pendant leur formation (17,4 semaines), tandis que les prestataires âgés de 55 ans et plus ont reçu le plus de semaines de prestations régulières d'assurance-emploi lorsqu'ils n'étaient pas en formation (14,9 semaines).

2.4 Prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs

Dans cette section

L'assurance-emploi verse des prestations pour pêcheurs aux pêcheurs indépendants admissibles qui cherchent activement un emploi. Contrairement aux prestations régulières d'assurance-emploi, l'admissibilité aux prestations pour pêcheurs ne repose pas sur le nombre d'heures d'emploi assurable. Elle repose plutôt sur la rémunération assurable provenant d'un travail indépendant de pêcheur effectué au cours de la période de référenceNote de bas de page 66. Les pêcheurs peuvent toucher des prestations pour pêcheurs ainsi que des prestations de maladie, de maternité, parentales, de compassion et/ou pour proches aidants.

Selon le Règlement sur l'assurance-emploi (pêche), un « pêcheur » est un travailleur indépendant se livrant aux activités de la pêche, y compris toute personne qui, n'étant pas liée par un contrat de louage de services ni ne faisant la pêche pour son divertissement personnel ou celui d'une autre personne, se livre à l'une des activités suivantes :

  • la réalisation d'une prise
  • les travaux se rapportant à la réalisation ou à la manutention d'une priseNote de bas de page 67, ou
  • la construction d'un bateau de pêche que lui-même ou l'équipage dont il est membre utilisera pour faire une prise

Les pêcheurs indépendants ont droit aux prestations de l'assurance-emploi pour pêcheurs s'ils ne sont pas admissibles aux prestations régulières et s'ils ont gagné entre 2 500 $ et 4 200 $ en rémunération assurable de la pêche au cours de leur période de référenceNote de bas de page 68, selon le taux de chômage de la région économique de l'assurance-emploi où ils résident.

Dans le cas d'activités non liées à la pêche, les pêcheurs doivent prouver être capables de travailler et disponibles à le faire, mais incapables d'obtenir un emploi convenable au cours des jours ouvrables de la durée de la demande.

Les prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs sont versées pour 2 saisons de pêche par année, soit la saison de pêche hivernale et la saison de pêche estivale. Les personnes admissibles aux prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs peuvent toucher jusqu'à 26 semaines de prestations par demande au cours d'une période de prestations établie. La période de prestations pour une demande de la saison de pêche hivernale va de la semaine du 1er avril à la semaine du 15 décembre, alors que la période de prestations pour une demande de la saison de pêche estivale va de la semaine du 1er octobre à la semaine du 15 juinNote de bas de page 69. Les semaines de prestations peuvent être versées de façon consécutive ou intermittente ; toutefois, elles sont limitées par les dates fixes de début et de fin de la période des prestations. Dans certains cas, les prestataires peuvent reporter des gains d'une saison à l'autre. La durée de la période de prestations ne peut se prolonger pour quelque raison que ce soit, sauf dans le cas du versement de prestations spéciales.

Le taux de prestations hebdomadaires pour pêcheurs est habituellement calculé en divisant la rémunération assurable totale émanant de la pêcheNote de bas de page 70 pendant la période de référence par le diviseur correspondant au taux de chômage de la région du prestataire (consulter le tableau 41). Le résultat est multiplié par le taux de remplacement de 55 %, sans dépasser le même taux maximum de prestations hebdomadaires que les autres types de prestations d'assurance-emploi (638 $ en 2022 et 650 $ en 2023).

Tableau 41 - Seuil minimal de rémunération assurable tirée de la pêche et diviseur de rémunération pour les prestations pour pêcheurs selon le taux de chômage régional 
Taux de chômage régional Rémunération assurable requise Diviseur de rémunération
6,0 % ou moins 4 200 $ 22
6,1 % à 7,0 % 4 000 $ 21
7,1 % à 8,0 % 3 800 $ 20
8,1 % à 9,0 % 3 600 $ 19
9,1 % à 10,0 % 3 400 $ 18
10,1 % à 11,0 % 3 200 $ 17
11,1 % à 12,0 % 2 900 $ 16
12,1 % à 13,0 % 2 700 $ 15
13,1 % ou plus 2 500 $ 14
  • Remarque : Le diviseur est appliqué à la rémunération assurable pendant la période de référence afin de déterminer la rémunération hebdomadaire équivalente qui sera assujettie au taux de remplacement standard de 55 %.

Comme mentionné dans la Section 2.1, 2 séries de mesures temporaires de l'assurance-emploi ont été adoptées au cours des dernières années en réponse aux perturbations de l'économie et du marché du travail causées par la pandémie de COVID-19Note de bas de page 71. Les demandes de prestations pour pêcheurs établies au cours de la première moitié de 2022‑23 étaient sujettes à la deuxième série de mesures temporaires de l'assurance-emploi, alors que les demandes de prestations pour pêcheurs établies au cours de la deuxième moitié de 2022‑23 étaient sujettes aux règles originales de l'assurance-emploi.

Les demandes de prestations pour pêcheurs établies au cours de la première moitié de 2022‑23 exigeaient d'avoir gagné un montant minimum de 2 500 $ en rémunération assurable pour pouvoir toucher des prestations pour pêcheurs, alors que celles établies au cours de la deuxième moitié de 2022‑23 exigeaient d'avoir gagné un montant minimum allant de 2 500 $ à 4 200 $ en rémunération assurable selon le taux de chômage de la région concernée. Dans les 2 cas, le taux de prestations hebdomadaires a été calculé à l'aide du diviseur de rémunération tel qu'illustré dans le tableau 41.

2.4.1 Demandes de prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs et prestations versées

Le nombre total de nouvelles demandes de prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs est passé de 29 955 en 2021‑22 à 30 447 en 2022‑23, ce qui est un nombre similaire à ceux d'avant la pandémie. Le montant total versé en prestations d'assurance-emploi pur pêcheurs est passé de 354,8 millions de dollars en 2021‑22 à 372,5 millions de dollars en 2022‑23 (consulter le graphique 17).

Graphique 17 - Demandes de prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs établies et montant versé, Canada, 2013‑14 à 2022‑23 
Graphique 17 - Demandes de prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs établies et montant versé, Canada, 2013‑14 à 2022‑23  - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 17
Exercice 2013‑14 2014‑15 2015‑16 2016‑17 2017‑18 2018‑19 2019‑20 2020‑21 2021‑22 2022‑23
Nouvelles demandes de prestations établies (en milliers) 27,2 27,6 28,3 28,9 30,1 30,4 30,4 28,3 30,0 30,4
Montant versé (en millions de dollars) 247,9 $ 255,6 $ 272,3 $ 282,9 $ 300,2 $ 297,7 $ 303,1 $ 323,6 $ 354,8 $ 372,5 $
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs a été versé.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données sur les demandes de prestations reposent sur un échantillon de 100 % des données administratives de l'assurance-emploi, tandis que les données sur le montant versé reposent sur un échantillon de 10 %.

Au cours de 2022‑23, 96,4 % des demandes de prestations pour pêcheurs ont été établies par des personnes qui résidaient dans 6 provinces (Terre-Neuve-et-Labrador, Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle‑Écosse, Nouveau‑Brunswick, Québec et Colombie‑Britannique) (consulter le tableau 42). Il y a eu plus de nouvelles demandes de prestations pour pêcheurs établies au cours de la deuxième moitié de l'exercice (17 464 demandes) qu'au cours de la première moitié (12 983 demandes). Cela s'explique par le fait que, généralement, davantage de demandes de prestations pour pêcheurs sont établies pendant la saison des demandes de prestations estivales que durant la saison des demandes de prestations hivernales.

Tableau 42 - Demandes de prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs et montant versé selon la région, le sexe et l'âge, Canada, 2021‑22 et 2022‑23 
Catégorie Demandes de prestations établies Total 2021‑22 Demandes de prestations établies Première moitié de 2022‑23 Demandes de prestations établies Deuxième moitié de 2022‑23 Demandes de prestations établies Total 2022‑23 Montant versé (en millions de dollars) 2021‑22 Montant versé (en millions de dollars) 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador 13 816 6 352 8 056 14 408 163,0 $ 178,0 $
Île-du-Prince-Édouard 3 105 1 149 2 020 3 169 34,3 $ 38,0 $
Nouvelle-Écosse 5 359 2 958 2 536 5 494 65,7 $ 68,1 $
Nouveau-Brunswick 3 124 1 242 1 765 3 007 41,8 $ 40,8 $
Québec 1 284 528 736 1 264 13,7 $ 13,2 $
Colombie-Britannique 2 139 257 1 749 2 006 22,4 $ 21,4 $
Autres provinces et territoires 1 128 497 602 1 099 13,8 $ 13,0 $
Hommes 23 669 10 359 13 585 23 944 280,7 $ 295,4 $
Femmes 6 286 2 624 3 879 6 503 74,1 $ 77,1 $
24 ans et moins 1 560 751 878 1 629 18,8 $ 20,4 $
25 à 44 ans 7 882 3 473 4 657 8 130 98,0 $ 102,1 $
45 à 54 ans 7 252 3 198 3 932 7 130 81,8 $ 82,7 $
55 ans et plus 13 261 5 561 7 997 13 558 156,2 $ 167,4 $
Canada 29 955 12 983 17 464 30 447 354,8 $ 372,5 $
  • Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués. Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations de l'assurance-emploi pour pêcheurs a été versé.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 100 % des données administratives de l'assurance-emploi, sauf pour les données sur le montant versé, lesquelles reposent sur un échantillon de 10 %.

Les provinces de l'Atlantique ont représenté la plus grande part de toutes les demandes de prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs établies au cours de 2022‑23 (85,7 %), ce qui représente une proportion semblable à celle de l'exercice précédent. Les prestataires résidant dans les provinces de l'Atlantique ont également reçu la plus grande part des prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs (87,2 %) versées au cours de 2022‑23.

En ce qui a trait aux différences entre les sexes, les hommes représentaient toujours la plus grande part des nouvelles demandes établies (78,6 %) et du montant total versé en prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs (79,3 %) au cours de 2022‑23. Comme les années précédentes, les parts du montant versé en prestations pour pêcheurs aux hommes et aux femmes étaient proportionnelles à leurs parts de demandes établies.

Comme dans les années précédentes, les prestataires âgés de 55 ans et plus ont représenté la plus grande part des nouvelles demandes établies (44,5 %) et du montant total versé en prestations pour pêcheurs (44,9 %). De plus, la part du montant total versé aux prestataires plus âgés continue d'augmenter au fil du temps. Elle représentait 37,7 % du montant versé en prestations pour pêcheurs en 2017‑18 et a augmenté au cours de chaque exercice financier depuis cet exercice.

Au cours de 2022‑23, le taux moyen de prestations hebdomadaires pour pêcheurs était de 594 $. Comme dans les années précédentes, ce taux était supérieur au taux moyen de prestations régulières d'assurance-emploi observé durant le même exercice (535 $). Parmi les régions ayant une importante industrie de la pêche, le taux moyen de prestations hebdomadaires pour pêcheurs était le plus élevé dans les provinces de l'Atlantique (604 $), suivi du Québec (596 $) et de la Colombie‑Britannique (518 $). De plus, les 4 provinces de l'Atlantique et le Québec avaient un taux moyen de prestations hebdomadaires pour pêcheurs supérieur à la moyenne nationale. En ce qui a trait aux différences entre les sexes, les hommes avaient un taux moyen de prestations hebdomadaires pour pêcheurs supérieur (597 $) à celui des femmes (579 $), tandis que parmi les groupes d'âge, les prestataires âgés de 45 à 54 ans avaient le taux moyen de prestations hebdomadaires le plus élevé (602 $) au cours de 2022‑23.

La proportion des demandes de prestations pour pêcheurs ayant reçu le taux maximum de prestations hebdomadaires était de 70,5 % en 2022­‑23. Comme dans les années précédentes, les hommes avaient une proportion plus élevée de demandes de prestations pour pêcheurs qui ont reçu le taux maximum de prestations hebdomadaires que les femmes. Parmi les groupes d'âge, les prestataires âgés de 45 à 54 ans avaient la proportion la plus élevée de demandes de prestations au taux maximum (consulter le tableau 43).

Tableau 43 - Proportion des demandes de prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs au taux maximum de prestations hebdomadaires selon la région, le sexe et l'âge, Canada, 2021‑22 et 2022‑23 
Catégorie 2021‑22 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador 71,2 % 72,5 %
Île-du-Prince-Édouard 85,4 % 82,3 %
Nouvelle-Écosse 80,3 % 74,3 %
Nouveau-Brunswick 89,7 % 75,4 %
Québec 86,2 % 69,0 %
Colombie-Britannique 46,2 % 39,5 %
Autres provinces et territoires 37,0 % 37,1 %
Hommes 77,1 % 73,6 %
Femmes 61,3 % 59,5 %
24 ans et moins 61,0 % 60,5 %
25 à 44 ans 73,4 % 69,5 %
45 à 54 ans 78,8 % 74,6 %
55 ans et plus 72,9 % 70,3 %
Canada 73,8 % 70,5 %
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations de l'assurance-emploi pour pêcheurs a été versé.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 100 % des données administratives de l'assurance-emploi.

2.4.2 Composante saisonnière des prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs

Les prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs sont disponibles pour 2 saisons de pêche par année (hiver et été), ce qui permet aux prestataires admissibles d'établir plus d'une demande par année. Au cours de 2022‑23, 20 937 pêcheurs ont établi 30 447 nouvelles demandes de prestations pour pêcheurs. Parmi ces 20 937 pêcheurs, 11 431 ont établi une seule demande, tandis que le reste (9 506 pêcheurs) ont établi plusieurs demandes.

Le tableau 44 présente le nombre de pêcheurs qui ont établi des demandes de prestations par saison d'établissement au cours des 5 derniers exercices financiers. Le nombre de pêcheurs qui ont établi une demande de prestations pour pêcheurs en 2022‑23 a augmenté de 1,3 % par rapport à l'année précédente, et était semblable à ceux d'avant la pandémie. Le nombre de pêcheurs ayant établi uniquement une demande de prestations d'hiver a augmenté de 14,6 % au cours de cette période, tandis que le nombre de pêcheurs ayant établi uniquement une demande de prestations d'été a diminué de 5,0 %.

Tableau 44 - Nombre de pêcheurs selon la saison durant laquelle la demande de prestations a été établie, Canada, 2018‑19 à 2022‑23 
Saison 2018‑19 2019‑20 2020‑21 2021‑22 2022‑23 Variation (%) 2021‑22 à 2022‑23
1 saison 12 611 12 054 11 663 11 408 11 431 +0,2 %
Hiver 3 145 3 192 2 624 3 030 3 472 +14,6 %
Été 9 466 8 862 9 039 8 378 7 959 -5,0 %
2 saisons 8 876 9 162 8 307 9 252 9 506 +2,7 %
Canada 21 487 21 216 19 970 20 660 20 937 +1,3 %
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 100 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Au cours de 2022‑23, les pêcheurs qui avaient établi une seule demande de prestations ont reçu en moyenne 13 077 $ en prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs. Ceux qui avaient établi 2 demandes de prestations ont reçu en moyenne 13 413 $ pour la première demande et 12 476 $ pour la deuxième, pour une moyenne totale de 25 889 $ reçus en prestations pour pêcheurs en 2022‑23.

2.4.3 Durée des prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs

Peu importe les conditions du marché du travail local dans la région de résidence d'un prestataire, la durée maximale des prestations pour pêcheurs est de 26 semaines par demande. Au cours de 2022‑23, la durée moyenne d'une demande de prestations pour pêcheurs était de 22,1 semaines, soit pratiquement identique à la durée moyenne relevée au cours de l'exercice précédent.

Parmi les provinces où l'industrie de la pêche est importante, la Colombie-Britannique et Terre‑Neuve‑et‑Labrador affichaient la durée moyenne la plus longue en 2022‑23, soit de 22,9 semaines. Même si les demandes de prestations pour pêcheurs établies en Colombie-Britannique ont affiché la durée la plus longue par rapport à celle des autres provinces ayant une importante industrie de la pêche au fil des ans, les demandes établies à Terre-Neuve-et-Labrador ont comblé l'écart au cours des 2 derniers exercices. D'autre part, les demandes établies à l'Île-du-Prince-Édouard et au Québec affichaient la durée la plus faible des prestations pour pêcheurs en 2022‑23, soit de 20,6 et de 20,7 semaines respectivement.

La durée moyenne inférieure des demandes établies dans certaines provinces de l'Atlantique et au Québec comparativement à celle des demandes établies en Colombie-Britannique serait attribuable, en partie, au nombre supérieur de pêcheurs du Canada atlantique et du Québec qui établissent 2 demandes de prestations pour pêcheurs par année par rapport à la Colombie-Britannique. Au cours des 5 dernières années, en moyenne, 50,1 % des pêcheurs résidant dans les provinces de l'Atlantique et 64,7 % des pêcheurs résidant au Québec ont présenté 2 demandes par année, comparativement à 2,2 % en Colombie-Britannique.

Le tableau 45 présente la durée moyenne des prestations pour pêcheurs. Au cours de 2022‑23, les pêcheurs qui avaient établi une seule demande de prestations pour pêcheurs ont reçu des prestations durant 23,3 semaines en moyenne, une durée pratiquement identique à celle observée durant le dernier exercice financier. Les pêcheurs qui avaient établi 2 demandes ont reçu des prestations durant 22,1 semaines en moyenne pour leur première demande et durant 20,7 semaines pour leur deuxième demande, pour une moyenne totale de 42,7 semaines pour l'entièreté de 2022‑23.

Tableau 45 - Durée moyenne des demandes de prestations d'assurance-emploi pour pêcheurs selon le type de pêcheurs, Canada, 2021‑22 et 2022‑23 
Saison 2021‑22 2022‑23 Variation (%)
2021‑22 à 2022‑23
1 saison / 1 demande 23,4 23,3 -0,3 %
2 saisons / 2 demandes 42,3 42,7 +1,1 %
Première demande 23,0 22,1 -4,1 %
Deuxième demande 19,3 20,7 +7,3 %
  • Remarque : Les variations en pourcentage sont basées sur des chiffres non arrondis.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 100 % des données administratives de l'assurance-emploi.

2.5 Prestations d'assurance-emploi de Travail partagé

Dans cette section

2.5.1 Qu'est-ce que le programme de Travail partagé ?

Le programme de Travail partagé est un programme de conservation du personnel qui permet à l'employeur et à ses employés d'éviter des mises à pied en cas de ralentissements temporaires des activités normales d'une entreprise, soit en raison d'un ralentissement économique, d'une catastrophe ou de tout autre choc économique, indépendamment de la volonté de l'employeur. L'accord de Travail partagé est un accord tripartite entre employeurs, employés et Service Canada. Dans une unité de travail donnée, les employés participants se partagent équitablement les heures de travail pour permettre d'éviter des mises à pied en raison de la réduction des activités de l'entreprise. Le programme de Travail partagé complète les salaires des employés concernés pour ce qui est des heures non travaillées. 

En outre, le programme permet aux employés de préserver leurs compétences, leur emploi et leurs avantages non salariaux. Il offre de la stabilité d'emploi et de la sécurité financière à un grand nombre d'employés, sans oublier qu'il aurait un effet multiplicateur important sur les communautés. Les avantages du programme vont au-delà de ceux offerts aux employés et aux employeurs, car il permet de réaliser des économies au Compte des opérations de l'assurance-emploi, tout en réduisant la période et la mesure dans laquelle les employés concernés touchent des prestations d'assurance-emploi. 

Le programme de Travail partagé est régi par l'article 24 de la Loi sur l'assurance-emploi, et les articles 42 à 49 du Règlement sur l'assurance-emploi. Un accord est signé par un employeur et Service Canada pour permettre d'éviter la mise à pied d'employés pendant une période de réduction temporaire des activités normales de l'entreprise. Les mises à pied sont évitées en offrant un soutien du revenu temporaire aux employés admissibles à l'assurance-emploi qui acceptent de réduire provisoirement leurs semaines de travail pendant la période de redressement de l'entreprise. Les employés qui participent à un accord de Travail partagé touchent des prestations d'assurance-emploi en remplacement partiel de leur revenu pour compenser la réduction de leurs heures de travail. Le programme a pour but que tous les employés qui y participent renouent avec le nombre d'heures normales de travail d'ici la fin de l'accord de Travail partagé (consulter la sous-section 2.5.2 pour la description complète du programme).

Les employés qui participent à un accord de Travail partagé doivent accepter :

  • de réduire leurs heures de travail, et
  • de se partager équitablement le travail disponible pendant toute la durée de l'accord

Les accords de Travail partagé doivent comporter une réduction des heures de travail allant de 10 % à 60 % des heures hebdomadaires normales de travail des employés qui y participent. Dans une semaine donnée, la réduction du nombre d'heures de travail peut varier en fonction du travail disponible. Toutefois, la variation doit se situer en moyenne entre 10 % et 60 % pendant toute la durée de l'accord. La réduction proposée du nombre d'heures de travail correspond au nombre prévu de mises à pied temporaires.

Pour illustrer le fonctionnement du programme, prenons le cas d'une entreprise comptant 100 employés. L'entreprise envisage la mise à pied temporaire de 60 employés pendant une période de ralentissement économique temporaire imprévue, en raison de problèmes du côté de la chaîne d'approvisionnement. Advenant leur mise à pied, les 60 employés admissibles à l'assurance-emploi toucheraient des prestations régulières d'assurance-emploi pour chaque jour où ils seraient au chômage, jusqu'à concurrence du nombre maximal de semaines de prestations auxquelles ils auraient droit.

Le programme de Travail partagé permet aux 100 employés de l'entreprise de se partager les coûts de la période de ralentissement. Plutôt que de mettre à pied les 60 employés, l'entreprise pourrait réduire le nombre d'heures de la semaine de travail jusqu'à concurrence de 60 % (par exemple, en travaillant 2 jours par semaine) dans le cas des 100 employés. Cette mesure permettrait aux 100 employés de rester en contact avec le marché du travail et avec leur employeur, et de préserver leurs avantages sociaux, et ce, tout en évitant l'érosion de leurs compétences.

Pour être admissible à un accord de Travail partagé, l'employeur doit répondre aux critères suivants :

  • être en activité au Canada à l'année depuis au moins 2 ans 
  • être une entreprise privée, une société publique ou une organisation à but non lucratif 
  • subir une pénurie de travail temporaire et une diminution des activités commerciales, indépendamment de sa volonté, et qu'il ne s'agit pas d'un ralentissement cyclique ou récurrent 
  • compter au moins 2 employés admissibles dans l'unité de travail visé 
  • prouver la baisse récente d'environ 10 % à 60 % des activités commerciales 
  • prendre des mesures de redressement qui permettront aux employés participants de renouer avec le nombre d'heures normales de travail d'ici la fin de l'accord de Travail partagé 
  • s'engager à préserver les avantages sociaux des employés concernés pendant toute la durée de l'accord de Travail partagé

Les employés qui participent à un accord de Travail partagé doivent répondre aux critères suivants :

  • être des employés permanents à temps plein ou à temps partiel toute l'année qui se chargent des activités quotidiennes de l'entreprise
  • être admissibles à des prestations d'assurance-emploi 
  • accepter de réduire le nombre d'heures normales de travail et de partager équitablement le travail disponible entre les employés de l'unité de travail au cours de la période visée

L'accord initial de Travail partagé peut durer un minimum de 6 à un maximum de 26 semaines consécutives. Cette mesure permet de veiller à ce que le programme soit souple et adapté aux besoins des employeurs et des employés en cas de chocs économiques imprévus. Au besoin, un accord pourrait se prolonger jusqu'à 12 semaines, ce qui porterait la durée de l'accord initial jusqu'à un maximum de 38 semaines.

Advenant une prolongation, les employeurs doivent répondre aux critères suivants :

  • continuer de subir une réduction des activités commerciales 
  • attester que le Travail partagé permettra d'éviter la mise à pied d'un ou de plusieurs employés  
  • démontrer que la prolongation s'impose pour renouer avec le nombre d'heures normales de travail

Après la signature d'un accord, les employeurs qui souhaitent en signer un autre doivent compléter une période d'attente équivalente à la durée applicable aux termes de l'accord précédent (jusqu'à concurrence de 38 semaines) avant de pouvoir le faire. Aux termes des paramètres standard du programme, la période d'attente permet de veiller à ce que les employeurs et leurs employés ne signent pas d'accords successifs, ce qui permet d'éviter le recours excessif aux prestations de Travail partagé, tout en veillant à ce que les entreprises en aient un accès adéquat en cas de ralentissements économiques temporaires.

Après avoir signé un accord de Travail partagé, les employeurs peuvent offrir des programmes de formation à leurs employés. Toutefois, les coûts peuvent être assumés par les employeurs ou aux termes d'autres mesures de soutien applicables, comme celles des provinces et des territoires.

Les coûts salariaux des employés qui suivent de la formation pendant les heures de travail normales ne sont pas couverts aux termes de l'accord de Travail partagé. La formation peut s'offrir pendant les heures non travaillées qui donnent lieu au versement des prestations d'assurance-emploi de Travail partagé.

Depuis le début de la pandémie de COVID-19 en mars 2020, le programme de Travail partagé a permis d'appuyer tant les entreprises que les particuliers. D'avril 2020 à la fin de mars 2023, le programme a permis d'aider quelque 165 000 employés et d'éviter ainsi plus de 79 147 mises à pied.

En 2022‑23, l'économie du Canada a continué de se remettre des répercussions de la pandémie de COVID-19 (consulter le Chapitre 1 pour en savoir plus sur le contexte économique et la situation du marché du travail), le taux de chômage s'étant stabilisé en dessous de 6 %Note de bas de page 72. Par conséquent, le nombre de demandes pour le programme de Travail partagé a reculé, même s'il n'a pas atteint le niveau d'avant la pandémie de 158 employeurs aidés en 2018‑19. En 2022‑23, le programme a permis d'aider 503 employeurs, et d'éviter 6 147 mises à pied, par rapport aux 2 021 mises à pied évitées en 2018‑19 (consulter le tableau 46). 

Tableau 46 - Mises à pied évitées, Canada, 2017‑18 à 2019‑20
Exercice financier Nombre estimé de mises à pied évitées
2017‑18 1 578
2018‑19 2 021
2019‑20 7 095
  • Source : Emploi et Développement social Canada, Système commun de subventions et contributions.

2.5.2. Mesures spéciales du programme de Travail partagé prises aux termes de la réponse économique du Canada à la COVID-19

En période de stabilité économique, les employeurs sont moins susceptibles de recourir au programme. Toutefois, au cours de la dernière décennie, des mesures spéciales ont été mises en place presque tous les ans pour répondre aux ralentissements économiques sectoriels, régionaux ou nationaux.

La Commission de l'assurance-emploi du Canada (CAEC) peut, en tout temps, adopter des mesures spéciales aux termes du programme de Travail partagé pour permettre d'offrir du soutien supplémentaire aux entreprises et aux travailleurs touchés dans une période de ralentissement économique ou de catastrophes naturelles ou lors de la déclaration d'une catastrophe ou d'un état d'urgence par un gouvernement local ou provincial ou le gouvernement du Canada. Les mesures spéciales comprennent normalement l'assouplissement des critères d'admissibilité pour les entreprises et certains employés, la prolongation de la durée maximale éventuelle d'un accord de Travail partagé, la suppression ou le raccourcissement de la « période d'attente » entre des demandes successives dans le cadre du programme et toute autre mesure à la discrétion de la CAEC.

Dans le cadre du plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19, des mesures temporaires ont été instaurées en mars 2020, soit au début de la pandémie, et se sont terminées le 24 septembre 2022. Les mesures temporaires ont été mises en place pour aider les employés et les employeurs de tous les secteurs et industries du pays à recourir au programme pour faire face aux ralentissements économiques imprévus découlant de la COVID-19.

Certaines des mesures temporaires de l'assurance-emploi s'appliquaient encore au cours de la première moitié de 2022‑23. Par conséquent, les critères d'admissibilité aux prestations d'assurance-emploi, y compris aux prestations de Travail partagé, ainsi que la durée moyenne des accords de Travail partagé, étaient différents pendant la période du 1er avril 2022 au 24 septembre 2022 (soit la première moitié de 2022‑23) de ceux qui s'appliquaient du 25 septembre 2022 au 31 mars 2023 (soit la deuxième moitié de 2022‑23).

2.5.3. Employeurs - réduction du nombre d'accords partout au Canada 

Le marché du travail du Canada s'est stabilisé en 2022‑23. Le taux d'activité de la population en âge de travailler (15 ans et plus) s'est maintenu près de 65 % pendant toute la période, et le taux de chômage est resté pratiquement le même entre avril 2022 (5,3 %) et mars 2023 (5,1 %). Malgré la stabilisation du marché du travail, la croissance du produit intérieur brut réel (PIB réel) a connu des variations trimestrielles en 2022‑23, et a ralenti par rapport à 2021‑22, en partie à cause des répercussions des problèmes en matière d'approvisionnement. Grâce à ces bons résultats sur le marché du travail en général et au taux de chômage historiquement faible, le nombre d'accords de Travail partagé a reculé pour atteindre 503 en 2022‑23, comparativement à plus de 4 200 en 2020‑21 (consulter le graphique 18).

Graphique 18 - Nombre d'accords de Travail partagé, Canada, 2011‑12 à 2022‑23
Graphique 18 - Nombre d'accords de Travail partagé, Canada, 2011‑12 à 2022‑23 - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 18
Exercice financier Accords
2011-12 1 198
2012-13 830
2013-14 649
2014-15 411
2015-16 917
2016-17 862
2017-18 198
2018-19 158
2019-20 370
2020-21 4 224
2021-22 886
2022-23 503
  • Source : Emploi et Développement social Canada, Système commun de subventions et contributions.

Grâce aux accords de Travail partagé, un minimum de 6 147 mises à pied ont été évitées, et au moins 9 959 employés ont participé à un accord en 2022‑23Note de bas de page 73. Plus de 99 % des accords ont été signés avec des entreprises comptant 499 employés ou moins, dont plusieurs se remettaient encore de la baisse des activités commerciales et des revenus en raison de la pandémie.

À l'échelle du Canada, ce sont l'Ontario, le Québec, l'Alberta et la Colombie-Britannique qui avaient le plus grand nombre d'accords d'une année à l'autre (consulter le tableau 47). Comme on s'y attendait, le nombre d'accords a considérablement diminué dans toutes les provinces, avec l'économie qui a continué de se renforcer et la demande de biens et de services qui a progressé. De plus, les conditions économiques ont continué de s'améliorer dans les territoires, où il n'y a eu aucun accord de Travail partagé pour la deuxième année consécutive.

Tableau 47 - Nombre d'accords de Travail partagé selon la région, Canada, 2020‑21 à 2022‑23 
Région 2020‑21 2021‑22 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador 35 9 4
Île-du-Prince-Édouard 8 0 2
Nouvelle-Écosse 78 15 4
Nouveau-Brunswick 58 12 1
Québec 818 224 190
Ontario 1 384 307 200
Manitoba 234 35 14
Saskatchewan 124 23 8
Alberta 873 139 34
Colombie-Britannique 603 122 46
Territoires 7 0 0
Canada 4 228 886 503
  • Source : Emploi et Développement social Canada, Système commun de subventions et contributions.

Malgré la vigueur de l'économie, le nombre d'accords a fluctué au cours de 2022‑23 (consulter le graphique 19). La hausse marquée de septembre 2022 a été suivie par la baisse du mois d'août 2022, ce qui serait attribuable au coût élevé de l'emprunt, lequel a alourdi les pressions financières sur les entreprises. En 2022‑23, la Banque du Canada a relevé son taux directeur pour le faire passer de 0,75 % à 4,75 % en réponse à l'inflation. Cette mesure a laissé plusieurs ménages avec moins d'argent pour se procurer les biens et services essentiels et non essentiels. De même, la mesure a contribué aux pressions exercées sur les entreprises (déjà touchées par les incidences de la pandémie et les perturbations des marchés internationaux). La baisse de la demande de biens et de services a forcé plusieurs entreprises à retarder ou à annuler des investissements et des projets et à recourir à des programmes comme celui de Travail partagé pour conserver les employés en attendant la relance des activités.

Graphique 19 - Nombre d'accords de Travail partagé par mois, Canada, avril 2022 à mars 2023
Graphique 19 - Nombre d'accords de Travail partagé par mois, Canada, avril 2022 à mars 2023 - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 19
Mois Accords
Avr-22 48
Mai-22 39
Juin-22 35
Juil-22 44
Août-22 27
Sept-22 66
Oct-22 38
Nov-22 36
Déc-22 23
Janv-23 47
Févr-23 72
Mars-23 28
  • Source : Emploi et Développement social Canada, Système commun de subventions et de contributions.

En mars 2023, le taux d'inflation était de 4,3 % par rapport au sommet de 8,1 % atteint en juin 2022. Alors que les coûts d'emprunt élevés ont continué d'exercer des pressions à la baisse sur la demande, la baisse des prix de l'énergie et l'amélioration de la situation du côté des chaînes d'approvisionnement ont contribué à réduire les coûts de production et permis aux entreprises de conserver leurs marges. Malgré la hausse du nombre d'accords en février 2023, l'amélioration des conditions économiques a tout de même permis de réduire leur nombre en 2022‑23. 

En 2020‑21 et 2021‑22, le nombre d'accords de Travail partagé était réparti à part presque égale entre les industries productrices de biens et les industries productrices de services. En 2022‑23, les industries productrices de biens représentaient une plus grande part des accords de Travail partagé que les industries productrices de services. Quelque 67 % des accords de Travail partagé ont été signés dans les industries productrices de biens, comparativement à 27 % dans les industries de services. En 2022‑23, la part des accords de Travail partagé dans les industries productrices de services a reculé de 16,6 points de pourcentage par rapport à l'exercice précédent (consulter le tableau 48).

Tableau 48 - Nombre et part en pourcentage des accords de Travail partagé selon l'industrie, 2019‑20 à 2022‑23
Industrie 2019-20 2020-21 2021-22 2022-23
Industries productrices de biens 266
(71,9 %)
1 750
(41,4 %)
498
(56,2 %)
336
(66,8 %)
Exploitation minière, exploitation des carrières, et extraction pétrolière et gazière 5
(1,4 %)
56
(1,3 %)
9
(1,0 %)
2
(0,4 %)
Construction 25
(6,8 %)
262
(6,2 %)
33
(3,7 %)
26
(5,2 %)
Fabrication 223
(60,3 %)
1 363
(32,3 %)
443
(50,0 %)
302
(60 %)
Autres industries productrices de biens 13
(3,5 %)
69
(1,6 %)
13
(1,5 %)
6
(1,2 %)
Industries productrices de services  104
(28,1 %)
2 476
(58,6 %)
388
(43,8 %)
137
(27,2 %)
Vente en gros 10
(2,7 %)
257
(6,1 %)
33
(3,7 %)
12
(2,4 %)
Vente au détail 16
(4,3 %)
307
(7,3 %)
56
(6,3 %)
11
(2,2 %)
Services professionnels, scientifiques et techniques 24
(6,5 %)
621
(14,7 %)
71
(8,0 %)
45
(8,9 %)
Autres industries productrices de services 54
(14,6 %)
1 289
(30,5 %)
228
(25,7 %)
69
(13,7 %)
Canada 370
(100,0 %)
4 224
(100,0 %)
886
(100,0 %)
503
(100,0 %)
  • Source : Emploi et Développement social Canada, Système commun de subventions et contributions.

Un important moteur de l’économie canadienne, les petites entreprises (comptant 1 à 99 employés) représentent plus de 97 % des entreprises . Toutefois, elles sont particulièrement vulnérables aux ralentissements économiques, vu qu’elles ont généralement un accès limité au capital et aux ressources nécessaires pour se rétablir en période difficile. C’était tout particulièrement le cas au début de la pandémie, lorsque les petites entreprises canadiennes ont été les premières à faire face aux répercussions du ralentissement économique et les dernières à s’en remettre. Preuve en est la répartition des accords de Travail partagé selon la taille des entreprises au cours de 2022‑23, où plus de 99 % des accords ont permis d’aider des petites et moyennes entreprises (499 employés ou moins) à se remettre des perturbations de leurs activités commerciales. Cette forte représentation des petites et moyennes entreprises parmi les accords de Travail partagé a été constante depuis 2008‑09. Le tableau 49 illustre le nombre d’accords de Travail partagé signés avec des entreprises comptant de 1 à 99 employés rémunérés par exercice financier.

Tableau 49 – Nombre d’accords de Travail partagé signés avec des petites entreprises (comptant de 1 à 99 employés), 2018‑19 à 2022‑23
Exercice financier Accords avec des entreprises comptant de 1 à 99 employés rémunérés
2018‑19 138
2019‑20 313
2020‑21 3 582
2021‑22 750
2022‑23 448
  • Source : Emploi et Développement social Canada, Système commun de subventions et contributions.

2.5.4 Employés - Demandes de prestations d'assurance-emploi de Travail partagé et montants versés

Pour avoir droit aux prestations d'assurance-emploi en vertu d'un accord de Travail partagé, les employés doivent satisfaire les critères d'admissibilité aux prestations régulières d'assurance-emploi. Différentes séries de mesures temporaires de l'assurance-emploi ont été mises en place au cours des derniers exercices financiers, alors que l'économie et le marché du travail se remettaient des perturbations de la COVID-19. Ces mesures temporaires de l'assurance-emploi comprenaient l'élargissement des critères d'admissibilité aux prestations d'assurance-emploi, y compris ceux des prestations de Travail partagé (consulter la Section 2.1).

Les critères d'admissibilité aux prestations régulières d'assurance-emploi ont varié au cours des derniers exercices financiers, selon le moment où les demandes ont été établies. En 2022‑23, les critères d'admissibilité pour la période du 1er avril 2022 au 24 septembre 2022 (première moitié de 2022‑23) étaient différents de ceux de la période du 25 septembre 2022 au 31 mars 2023 (deuxième moitié de 2022‑23). Les critères d'admissibilité en 2021‑22 étaient également différents de ceux en 2022‑23. Par conséquent, la comparaison entre les exercices financiers devrait se faire avec prudence.

Au cours de 2022‑23, l'activité économique a repris dans l'ensemble des secteurs et des régions, provoquant ainsi la baisse constante du nombre de demandes de prestations d'assurance-emploi de Travail partagé. Près de 10 000 demandes de prestations de Travail partagé ont été établies en 2022‑23, comparativement à environ 15 000 demandes établies au cours de l'exercice précédent, soit une baisse de 34,0 % (consulter le graphique 20). Le montant versé en prestations de Travail partagé est passé de 88,8 millions de dollars en 2021‑22 à 30,6 millions de dollars en 2022‑23, soit une baisse de 65,5 %.

Graphique 20 - Demandes de prestations d'assurance-emploi de Travail partagé et montants versés, Canada, 2018‑19 à 2022‑23
Graphique 20 - Demandes de prestations d'assurance-emploi de Travail partagé et montants versés, Canada, 2018‑19 à 2022‑23 - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 20
Exercice financier Nouvelles demandes de prestations établies Montant versé (en millions de dollars)
2018‑19 3 815 5,7 $
2019‑20 11 046 16,5 $
2020‑21 82 991 183,5 $
2021‑22 15 078 88,8 $
2022‑23 9 959 30,6 $
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations de Travail partagé a été versé.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 100 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Demandes : Le nombre de nouvelles demandes de prestations et les montants versés variaient d'une province et d'un territoire à l'autre, la plupart des provinces et des territoires ayant connu une baisse du nombre de demandes. L'Ontario et le Québec ont continué de représenter un peu plus de 77 % des nouvelles demandes et des montants versés (consulter le tableau 50). Du côté du Nunavut, des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon, aucune demande n'a été établie en 2022‑23.

Tableau 50 - Nombre de demandes de prestations d'assurance-emploi de Travail partagé et montants versés selon la région, le sexe, l'âge et l'industrie, Canada, 2021‑22 à 2022‑23 
Catégorie Nouvelles demandes établies Total 2020‑21 Nouvelles demandes établies Total 2021‑22 Nouvelles demandes établies Total 2022‑23 Montants versés (en millions de dollars) 2020‑21 Montants versés (en millions de dollars) 2021‑22 Montants versés (en millions de dollars) 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador 498 24C 15 1,0 $ 0,2 $R 0,1 $
Île-du-Prince-Édouard 121 24C 40 0,3 $ 0,1 $R 0,0 $
Nouvelle-Écosse 2 029 96 39C 3,8 $ 2,3 $ 0,2 $
Nouveau-Brunswick 1 253 119 39C 2,3 $R 0,5 $ 0,1 $
Québec 19 666 3 816 3 666 36,1 $ 22,2 $ 8,7 $
Ontario 29 381 8 285 3 900 68,3 $ 40,6 $ 15,0 $
Manitoba 6 733 411 1 354 11,2 $ 4,6 $ 1,4 $
Saskatchewan 1 742 250 39 5,6 $ 1,4 $ 0,6 $
Alberta 11 770 788 334 32,9 $ 9,6 $ 1,4 $
Colombie-Britannique 9 758 1 289 572 21,8 $ 7,2 $ 3,1 $
Territoires du Nord-Ouest 40 0 0 0,1 $R 0,0 $ 0,0 $
Hommes 52 895 10 277 6 532 117,8 $ 56,7 $ 20,3 $
Femmes 30 096 4 801 3 427 65,6 $ 32,0 $ 10,3 $
24 ans et moins 4 272 1 102 731 7,6 $ 3,7 $ 1,5 $
25 à 44 ans 36 683 5 708 3 519 76,7 $ 30,1 $ 10,0 $
45 à 54 ans 21 295 3 861 2 439 48,7 $ 25,2 $ 8,1 $
55 ans et plus 20 741 4 407 3 270 50,5 $ 29,8 $ 11,0 $
Industries productrices de biens 43 142 12 161 8 658 97,3 $ 59,3 $ 23,3 $
Fabrication 40 246 11 863 8 410 88,2 $ 56,4 $ 22,5 $
Autres industries productrices de biens 2 896 298 248 9,0 $ 2,8 $ 0,7 $
Industries productrices de servicesR 37 959 2 550 1 192 81,7 $ 28,1 $ 7,0 $
Commerce de gros 10 321 655 341 18,9 $ 4,8 $ 1,2 $
Services professionnels, scientifiques et techniques 8 474 261 294 17,9 $ 3,5 $ 1,2 $
Autres industries productrices de servicesR 19 164 1 634 557 44,9 $ 19,8 $ 4,6 $
Non classifié* 1 890 X 109 4,5 $ 1,4 $ 0,3 $
Canada 82 991 15 078 9 959 183,5 $ 88,8 $ 30,6 $
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations de Travail partagé a été versé.
  • * Pour certaines demandes, l'information n'était pas disponible dans les données.
  • R Données révisées.
  • C Pour des raisons de confidentialité, les données ont été combinées.
  • X Données supprimées aux fins de confidentialité.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 100 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Données démographiques : Les femmes représentaient 34,4 % des nouvelles demandes en 2022‑23, comparativement à 31,8 % en 2021‑22. La part des prestations de Travail partagé versées aux femmes a diminué de 2,4 points de pourcentage au cours de la même période.

Répartition par âge : En 2022‑23, la répartition par âge des prestataires est restée relativement stable par rapport à l'exercice précédent, à part une légère augmentation de la part des nouvelles demandes établies par des personnes âgées de 55 ans et plus. Les personnes âgées de 25 à 54 ans continuaient de représenter environ 60 % des demandes établies et des prestations versées. De leur côté, les jeunes étaient toujours sous-représentés pour ce qui est du nombre de nouvelles demandes de prestations de Travail partagé établies, par rapport à leur part quant à l'emploi national (14 % en mars 2023)Note de bas de page 76.

Secteurs : Les points saillants quant aux industries dans lesquelles travaillaient les prestataires de prestations de Travail partagé sont :

  • les employés des industries productrices de biens représentaient 87 % des demandes de prestations de Travail partagé établies et avaient reçu 76 % des montants versés en 2022‑23
  • le nombre de demandes de prestations de Travail partagé et les montants versés ont connu des baisses beaucoup plus substantielles du côté des industries productrices de services en 2022‑23, comparativement à 2021‑22. Les prestataires provenant de l'industrie de la Fabrication continuaient de représenter la plupart des demandes de prestations de Travail partagé en 2022‑23

2.5.5 Niveau et durée des demandes de prestations d'assurance-emploi de Travail partagé

Les prestations hebdomadaires de Travail partagé versées aux prestataires sont déterminées selon :

  • les salaires des employés
  • le calcul du taux de prestations d'assurance-emploi
  • l'ampleur de la réduction des heures de travail (entre 10 % et 60 %)

Comme le mentionne la Section 2.1, le calcul du taux de prestations hebdomadaires variait au cours des exercices financiers précédents (2020‑21 et 2021‑22) selon le moment de l'établissement des demandes. Cela s'expliquait par les 2 différentes séries de mesures temporaires de l'assurance-emploi introduites en réponse à la pandémie de COVID-19. Toutes les demandes établies en 2022‑23 étaient assujetties à la disposition relative aux meilleures semaines variables puisqu'aucune mesure temporaire liée aux taux de prestations hebdomadaires n'était en vigueur au cours de la période visée. Par conséquent, les taux moyens de prestations hebdomadaires de Travail partagé pour 2020‑21, 2021‑22 et 2022‑23 ne sont pas totalement comparables.

Le taux moyen de prestations hebdomadaires de Travail partagé était de 130 $ en 2022‑23 pour l'ensemble du Canada (consulter le tableau 51), soit environ 10 % inférieur à celui de l'exercice financier précédentNote de bas de page 77.

Tableau 51 - Taux moyen de prestations hebdomadaires d'assurance-emploi de Travail partagé, selon la région, le sexe, l'âge et l'industrie, Canada, 2019‑20 à 2022‑23  
Catégorie 2019‑20 Total 2020-21 Total 2021-22 2022‑23
Province de l'Atlantique 151 $ 122 $ 127 $ 152 $
Québec 136 $ 127 $ 146 $ 139 $
Ontario 127 $ 139 $ 138 $ 137 $
Manitoba 149 $ 119 $ 142 $ 77 $
Saskatchewan 152 $ 154 $ 190 $ 142 $
Alberta 159 $ 139 $ 174 $ 138 $
Colombie-Britannique 142 $ 130 $ 160 $ 152 $
Yukon s.o. 143 $ s.o. s.o.
Territoires du Nord-Ouest s.o. 180 $ s.o. s.o.
Nunavut s.o. 197 $ s.o. s.o.
Hommes  143 $ 134 $ 151 $ 134 $
Femmes 124 $ 131 $ 132 $ 123 $
24 ans et moins 134 $ 122 $ 142 $ 119 $
25 à 44 ans 139 $ 132 $ 147 $ 132 $
45 à 54 ans 140 $ 134 $ 143 $ 129 $
55 ans et plus 138 $ 137 $ 145 $ 132 $
Industries productrices de biens 138 $ 136 $ 145 $ 127 $
Industries productrices de services 143 $ 129 $ R 141 $ 153 $
Canada 139 $ 133 $ 145 $ 130 $
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations de Travail partagé a été versé.
  • R Données révisées.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 100 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Le taux moyen de prestations hebdomadaires de Travail partagé a reculé dans la plupart des provinces en 2022‑23, sauf dans celles de l'Atlantique. Le Manitoba a affiché le taux de prestations hebdomadaires moyen le plus faible, alors que les provinces de l'Atlantique et la Colombie-Britannique ont affiché le plus élevé en 2022‑23.

Les hommes ont continué à afficher un taux de prestations hebdomadaires moyen plus élevé par rapport à celui des femmes, ce qui est probablement attribuable aux différentes industries dans lesquelles ils travaillent. Le taux de prestations hebdomadaires moyen était relativement similaire d'un groupe d'âge à l'autre en 2022‑23. Le taux de prestations des jeunes travailleurs était en moyenne inférieur.

Comme il a été le cas au cours des exercices financiers précédents, le taux moyen de prestations hebdomadaires de Travail partagé variait d'une industrie à l'autre en 2022‑23. Il était supérieur dans les industries productrices de services, alors qu'il a reculé dans les industries productrices de biens par rapport à 2021‑22. L'industrie de l'Hébergement et de la restauration avait le taux moyen le plus élevé en 2022‑23, alors qu'il était le plus faible dans l'industrie du Commerce de gros (consulter l'annexe 2.22.3).

Comme le démontre le graphique 21, la durée moyenne des demandes de prestations de Travail partagé complétées en 2022‑23 était de 25,6 semaines, poursuivant la tendance à la hausse par rapport à l'exercice financier précédent. Cela s'expliquerait par la baisse du nombre d'accords qui ont pris fin de façon anticipée (consulter la sous-section 2.5.6).

Graphique 21 - Durée moyenne des demandes de prestations d'assurance-emploi de Travail partagé complétées, 2018‑19 à 2022‑23
Graphique 21 - Durée moyenne des demandes de prestations d'assurance-emploi de Travail partagé complétées, 2018‑19 à 2022‑23 - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 21
Exercice financier Nombre moyen de semaine de Travail partagé
2018‑19 15,5
2019-20 14,4
2020‑21 11,8
2021‑22 23,5R
2022‑23 25,6P
  • Remarque : Comprend les demandes complétées pour lesquelles au moins 1 $ en prestations de Travail partagé a été versé.
  • P Données préliminaires.
  • R Données révisées.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 100 % des données administratives de l'assurance-emploi.

2.5.6 Accords de Travail partagé ayant fait l'objet d'une résiliation anticipée et mises à pied évitées

Lorsqu'un accord de Travail partagé prend fin avant la date prévue, il s'agit d'une résiliation anticipée. La résiliation anticipéeNote de bas de page 78 peut être attribuable à plusieurs raisons :

  • une reprise des activités normales de l'entreprise 
  • une décision de procéder à des mises à pied d'employés, ou 
  • une fermeture de l'entreprise

En 2022‑23, la part des résiliations anticipées est passée sous la barre des 50 %, poursuivant une tendance à la baisse depuis 2021‑22. En 2020‑21, la part des résiliations anticipées était à son niveau le plus élevé, soit 79 % de tous les accords. La baisse du nombre de résiliations anticipées et de nouveaux accords au cours de 2021‑22 et 2022‑23 pourrait signifier une reprise économique (avec un nombre croissant d'employeurs qui retourneraient à leurs activités normales). Historiquement, le nombre de demandes de prestations de Travail partagé augmente en cas de récession économique et diminue en périodes de relance et de croissance économique. Les résiliations anticipées par exercice financier figurent au tableau 52 et au graphique 22.

Tableau 52 - Résiliations anticipées, Canada, 2018‑19 à 2022‑23
Exercice financier Résiliation anticipée
2018‑19 55
2019‑20 181
2020‑21 3 350
2021‑22 519
2022‑23 236
  • Source : Emploi et Développement social Canada, Système commun de subventions et contributions.
Graphique 22 - Nombre et taux annuels de résiliations anticipées d'accords de Travail partagé, 2018‑19 à 2022‑23
Graphique 22 - Nombre et taux annuels de résiliations anticipées d'accords de Travail partagé, 2018‑19 à 2022‑23 - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 22
Exercice financier Nombre d'accords Pourcentage des accords ayant fait l'objet d'une résiliation anticipée
2018‑19 55 35 %
2019‑20 181 49 %
2020‑21 3 350 79 %
2021‑22 519 59 %
2022‑23 236 47 %
  • Source : Emploi et Développement social Canada. Système commun pour les subventions et les contributions.

2.6 Prestations spéciales de l'assurance-emploi

Dans cette section

Les prestations spéciales de l'assurance-emploi offrent un soutien temporaire du revenu aux employés, aux travailleurs autonomes qui participent au régime et aux pêcheurs, qui sont admissibles et qui ne peuvent travailler en raison de circonstances particulières de la vie. Ces circonstances incluent une maladie ou une blessure, une grossesse ou un accouchement, de donner des soins à un nouveau-né ou à un enfant nouvellement adopté, de donner des soins ou du soutien à une personne gravement malade ou blessée ou à quelqu'un qui a besoin de soins de fin de vie.

Pour avoir droit aux prestations spéciales de l'assurance-emploi, les employés assurés doivent avoir accumulé un nombre minimum d'heures d'emploi assurable au cours de leur période de référence. Ce seuil d'heures minimal a changé au cours des derniers exercices financiers dû aux différentes séries de mesures temporaires de l'assurance-emploi introduites en réponse à la pandémie de COVID‑19 (consulter la Section 2.1). Le minimum était de 420 heures pour les demandes établies durant la première moitié de 2022‑23 en raison de la deuxième série de mesures temporaires de l'assurance‑emploi. Le minimum était de 600 heures pour les demandes établies au cours de la deuxième moitié de 2022‑23 lorsque les règles originales de l'assurance‑emploi ont repris à la fin de la deuxième série de mesures temporaires le 24 septembre 2022. Par conséquent, le nombre de demandes établies couvert dans les sous-sections suivantes est présenté séparément pour la première et la deuxième moitié de 2022‑23. Les employés assurés devaient aussi satisfaire aux critères d'admissibilité associés aux prestations spéciales demandées et subir une réduction de leur rémunération hebdomadaire normale de plus de 40 %.

Les travailleurs autonomes peuvent avoir droit aux prestations spéciales s'ils ont choisi de s'inscrire au régime d'assurance‑emploi et ont cotisé au régime durant au moins un an avant de demander ces prestations. Ils doivent aussi avoir un revenu net provenant d'un emploi autonome qui satisfait le seuil minimal d'admissibilité au régimeNote de bas de page 79 au cours de l'année civile antérieure à leur demande et répondre aux autres critères d'admissibilité spécifiques aux prestations spéciales demandées. Dans le cadre des mesures temporaires de l'assurance‑emploi, le seuil de revenu minimal d'admissibilité au régime pour les travailleurs autonomes a été réduit pour se qualifier aux prestations spéciales. Pour les demandes de prestations établies sous la deuxième série de mesures temporaires de l'assurance‑emploi, le seuil de revenu minimal d'admissibilité pour les travailleurs autonomes a été réduit de manière équivalente à la réduction de 30 % des heures pour le nombre d'heures minimum pour se qualifier aux prestations spéciales au cours de la même période (soit, de 600 heures à 420 heures).

La sous-section 2.6.1 donne un aperçu des prestations spéciales en ce qui concerne le nombre de nouvelles demandes de prestations établies, le montant versé et le niveau des prestations. Les sous-sections suivantes présentent chacune des prestations spéciales de l'assurance‑emploi. La sous-section 2.6.2 discute des prestations de maternité et des prestations parentales. La sous-section 2.6.3 examine les prestations de maladie. Les prestations de compassion, les prestations pour proches aidants d'adultes et celles pour proches aidants d'enfants sont présentées aux sections 2.6.4, 2.6.5 et 2.6.6, respectivement. Pour terminer, la sous-section 2.6.7 examine le recours aux prestations spéciales par les travailleurs autonomes ayant choisi de s'inscrire au régime d'assurance‑emploi. Aux fins de la section suivante, par demandes de prestations spéciales de l'assurance‑emploi, on considère les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations spéciales a été verséNote de bas de page 80.

2.6.1 Aperçu des demandes de prestations spéciales de l'assurance-emploi

Le nombre de nouvelles demandes de prestations spéciales est passé de 704 600 au cours de 2021‑22 à 657 800 au cours de 2022‑23 (consulter le tableau 53). Les demandes de prestations de maladie ont diminué le plus (-43 980), suivi par les demandes de prestations de maternité (-6 380) et les demandes de prestations parentales (-5 760). Cette diminution peut être en partie attribuable aux différentes séries de mesures temporaires de l'assurance‑emploi qui ont facilité l'accès aux prestations durant la période précédente (consulter la Section 2.1). En ce qui concerne les prestations pour proches aidants, le nombre de nouvelles demandes a légèrement augmenté pour les proches aidants pour enfants et pour adultes comparativement à 2021‑22, tandis qu'il a légèrement diminué pour les prestations de compassion.

Tableau 53 - Demandes de prestations spéciales de l'assurance‑emploi et montant versé selon le type de prestations, Canada, 2021‑22 à 2022‑23 
Type de prestations Nombre de demandes Total 2021‑22 Nombre de demandes Première moitié de 2022‑23 Nombre de demandes Deuxième moitié de 2022‑23 Nombre de demandes Total 2022‑23 Montant versé (en millions de dollars) 2021‑22 Montant versé (en millions de dollars) 2022‑23
Maternité 176 910 90 290 80 240 170 530 1 474,7 $ 1 356,3 $
Parentales 241 900 126 110 110 030 236 140 3 589,9 $ 3 499,6 $
Maladie 462 460 199 570 218 910 418 480 2 461,9 $ 2 003,4 $
Compassion 6 775 3 311 3 308 6 619 46,0 $ 42,4 $
Proches aidants d'adultes 12 541 6 961 6 311 13 272 79,6 $ 74,7 $
Proches aidants d'enfants 5 634 3 270 2 585 5 855 45,4 $ 41,2 $
Canada 704 620 325 360 332 460 657 820 7 697,6 $ 7 017,5 $
  • Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués. Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations spéciales de l'assurance-emploi a été versé. La somme des nouvelles demandes établies par type de prestations peut différer du total, étant donné que les prestataires peuvent toucher plusieurs types de prestations dans le cadre d'une seule demande.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données sur les demandes de prestations de maternité, de prestations parentales et de prestations de maladie reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi, alors que celles sur les demandes de prestations de compassion, de prestations pour proches aidants d'adultes et de prestations pour proches aidants d'enfants reposent sur un échantillon de 100 %.

À l'instar des années précédentes, les prestations de maladie ont continué de représenter près des deux tiers (63,6 %) des demandes de prestations spéciales établies pour l'ensemble de 2022‑23. Au cours de la même période, 35,9 % et 25,9 % des demandes de prestations spéciales incluaient respectivement des prestations parentales et des prestations de maternité. Environ 2,0 % de l'ensemble des demandes de prestations spéciales comportaient des prestations pour proches aidants d'adultes, 1,0 % avaient des prestations de compassion et 0,9 % incluaient des prestations pour proches aidants d'enfantsNote de bas de page 81.

Le montant total versé en prestations spéciales est passé de 7,7 milliards de dollars au cours de 2021‑22 à 7,0 milliards de dollars au cours de 2022‑23. Le montant total versé a diminué pour tous les types de prestations comparativement à 2021‑22. Cette diminution du montant versé est attribuable à la baisse globale dans le nombre de demandes de prestations spéciales d'assurance‑emploi établies au cours de 2022‑23 ainsi qu'à la fin des mesures temporaires de l'assurance‑emploi qui fournissaient généralement un taux de prestations hebdomadaires supérieur pour les demandes de prestations établies lors de la première série de mesures temporaires.

Au cours de 2022‑23, les femmes ont établi une plus grande part (61,7 %) des demandes de prestations spéciales comparativement aux hommes (38,3 %). Cette répartition des demandes par sexe est restée pratiquement inchangée par rapport aux exercices financiers précédents. Les femmes ont aussi continué de recevoir une plus grande part des montants versés en prestations spéciales que les hommes au cours de 2022‑23 (79,9 % et 20,1 %, respectivement). Ceci s'explique notamment par le fait que seules les femmes peuvent toucher des prestations de maternité, qu'une plus grande proportion de femmes que d'hommes reçoivent des prestations parentales, et qu'en moyenne, les hommes qui en reçoivent touchent un plus petit nombre de semaines de prestations parentales que les femmes.

En fonction de l'âge, les prestataires âgés de moins de 45 ans ont continué d'établir les deux tiers (66,1 %) des nouvelles demandes de prestations spéciales et de toucher la plus grande part du montant total versé en prestations spéciales (83,1 %) au cours de 2022‑23.

Excluant les prestations parentales prolongées, qui sont versées à un taux de prestations inférieur aux autres types de prestations spéciales (consulter la sous-section 2.6.2), le taux de prestations hebdomadaires moyen était de 525 $ pour les demandes de prestations spéciales établies au cours de 2022‑23.

Pour tous les types de prestations spéciales confondus, la part des demandes touchant le taux de prestations hebdomadaires maximum était de 43,9 % au cours de 2022‑23.

Prestations spéciales de l'assurance-emploi et entreprises

Selon les données fiscales de 2021, soit les dernières microdonnées disponibles au moment de la rédaction du présent rapport, il y avait environ 231 400 entreprises (18,5 % de l'ensemble des entreprises en 2021) liées à l'établissement d'une demande de prestations spéciales de l'assurance‑emploi en tant qu'employeurs actuels ou derniers employeurs des prestataires (consulter le tableau 54). Il s'agit d'une augmentation de 1,8 point de pourcentage (p.p.) par rapport à 2020.

Tableau 54 - Entreprises, emploi et demandes de prestations spéciales de l'assurance-emploi selon la taille des entreprises*, Canada, 2021
Taille des entreprises Nombre d'entreprises Nombre d'entreprises comptant au moins un employé touchant des prestations spéciales de l'assurance-emploi Répartition de l'emploi** (Part en %) Répartition des bénéficiaires de prestations spéciales de l'assurance-emploi*** (Part en %) Répartition des bénéficiaires de prestations de maladie de l'assurance-emploi*** (Part en %)
Petite 1 133 860 137 750 21,4 % 17,1 % 18,6 %
Petite à moyenne 96 650 74 320 19,2 % 21,8 % 25,6 %
Moyenne à grande 16 450 16 040 16,0 % 19,1 % 21,5 %
Grande 3 300 3 290 43,4 % 42,0 % 34,3 %
Canada 1 250 260 231 390 100,0 % 100,0 % 100,0 %
  • * Les petites entreprises sont celles qui emploient de 1 à 19 employés. Les entreprises de petite à moyenne taille comptent de 20 à 99 employés, et les entreprises de moyenne à grande taille, de 100 à 499 employés. Les grandes entreprises emploient 500 travailleurs ou plus.
  • ** Le nombre de travailleurs d'une entreprise est celui des personnes ayant un revenu d'emploi de cette dernière, comme indiqué sur le formulaire T4. Le nombre de travailleurs est ajusté afin que chaque membre de la population active ne soit compté qu'une seule fois et que les travailleurs qui travaillaient pour plus d'une entreprise soient pris en compte. Par exemple, si un travailleur a gagné 25 000 $ au service d'une première entreprise et 25 000 $ au service d'une deuxième, ce dernier est codé comme 0,5 employé dans le cas de la première entreprise et 0,5 dans le cas de la deuxième.
  • *** Ces données reposent sur le nombre de personnes touchant des prestations spéciales d'assurance-emploi ou des prestations de maladie d'assurance-emploi en 2021.
  • Sources : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 100 % des données administratives de l'assurance-emploi. Données administratives de l'Agence du Revenu du Canada (ARC). Les données administratives de l'ARC reposent sur un échantillon de 100 %.

La répartition de la main-d'œuvre et des prestataires de prestations spéciales de l'assurance-emploi sont à peu près similaires par taille d'entreprise, contrairement aux prestations régulières de l'assurance-emploi où les grandes entreprises sont sous-représentées (consulter la Section 2.2). Dans le cas des prestations spéciales, l'écart le plus important entre la distribution des emplois et celle des prestataires a été observé dans les petites entreprises, avec une différence de 4,3 p.p. Tandis que les enjeux liés au réaménagement des effectifs dans un contexte commercial ou économique difficile peuvent expliquer en partie le recours plus élevé aux prestations régulières de l'assurance‑emploi chez les travailleurs des petites entreprises, l'utilisation des prestations spéciales de l'assurance-emploi est probablement plus liée au profil démographique de la main-d'œuvre, aux situations individuelles et à la nature du travail dans l'industrie.

Cependant, lorsque la répartition de la main-d'œuvre est comparée uniquement avec celle des prestataires de prestations de maladie de l'assurance-emploi, les grandes entreprises sont sous-représentées (-9,1 p.p.). Cet écart peut s'expliquer notamment par le fait que les grandes entreprises sont généralement plus susceptibles d'offrir des régimes d'assurance-invalidité de courte durée à leurs employés. Les employés qui sont incapables de travailler en raison d'une maladie ou d'une blessure et qui sont couverts par le régime de leur employeur peuvent ne pas avoir à demander des prestations de l'assurance-emploi, puisque les prestations des régimes enregistrés doivent être versées avant les prestations de l'assurance‑emploi.

2.6.2 Prestations de maternité et prestations parentales de l'assurance‑emploi

Les prestations de maternité sont offertes aux personnes admissibles qui ne peuvent pas travailler parce qu'elles sont enceintes ou qu'elles ont accouché récemment. Les bénéficiaires de prestations de maternité doivent fournir à Service Canada une déclaration signée attestant leur grossesse et la date prévue ou réelle de l'accouchement. Les personnes admissibles peuvent toucher jusqu'à 15 semaines de prestations de maternité. Les prestations peuvent commencer à être versées à compter de la 12e semaine précédant la date prévue de l'accouchement et ne peuvent être versées après la 17e semaine suivant la date réelle de la naissance de l'enfant.

Les prestations parentales de l'assurance‑emploi sont versées aux parents admissibles qui s'absentent du travail pour s'occuper d'un (ou plusieurs) nouveau-né ou d'un enfant nouvellement adopté. Les demandeurs doivent fournir une attestation signée indiquant la date de naissance de l'enfant ou s'il s'agit d'une adoption, la date de placement de l'enfant chez eux ainsi que le nom et l'adresse de l'autorité d'adoption. Les parents doivent choisir entre recevoir les prestations parentales standards ou prolongées.

Les prestations parentales standards offrent aux parents jusqu'à 40 semaines de prestations payables sur une période maximale de 12 mois (ceci comprend les cinq semaines supplémentaires de prestations offertes aux parents qui partagent les prestations parentales). Un parent ne peut pas recevoir plus de 35 semaines de prestations standards. Le taux de prestations est de 55 % de la rémunération hebdomadaire assurable, jusqu'au montant maximum de 638 $ en 2022 et 390 $ en 2023.

Les prestations parentales prolongées permettent aux parents d'obtenir jusqu'à 69 semaines de prestations payables sur une période maximale de 18 mois (ceci comprend les huit semaines supplémentaires de prestations offertes aux parents qui partagent les prestations parentales). Un parent ne peut pas recevoir plus de 61 semaines de prestations prolongées. Le taux de prestations est de 33 % de la rémunération hebdomadaire assurable, jusqu'au montant maximum de 383 $ en 2022 et 390 $ en 2023.

Les parents peuvent partager les prestations parentales et ils peuvent les utiliser en même temps ou à des moments différents à l'intérieur des 12 mois (prestations parentales standards) ou 18 mois (prestations parentales prolongées) de la naissance ou du placement en vue de l'adoption. Lorsque les prestations parentales sont partagées, un seul délai de carence doit être observé. Les parents doivent choisir la même option (standard ou prolongée) lorsqu'ils présentent leur demande de prestations. Le choix retenu par le premier parent lorsqu'il soumet une demande de prestations liera les 2 prestataires. Une fois que les parents commencent à recevoir des prestations parentales, ils ne peuvent pas changer d'option. Toutefois, ils peuvent modifier le partage des semaines.

Il importe de noter que les prestations de maternité et les prestations parentales versées en vertu du régime de l'assurance-emploi sont offertes à travers le Canada à l'exception du Québec. Pour les parents qui résident au Québec, le Régime québécois d'assurance parentale (RQAP) offre, depuis le 1er janvier 2006, des prestations comparables aux salariés et aux travailleurs autonomes qui y sont admissibles.

Prestations de maternité et prestations parentales de l'assurance-emploi : couverture et accessibilité

Les données de l'Enquête sur la couverture de l'assurance-emploi (ECAE) fournissent un portrait de ceux qui ont accès ou non aux prestations d'assurance-emploi, notamment les prestations de maternité et parentales. Cette enquête complémente les données administratives de l'assurance-emploi, ces dernières ne couvrant que ceux qui présentent une demande d'assurance-emploi. Selon les données de l'ECAE de 2022Note de bas de page 82, 79,8 % des parents d'enfants de 18 mois et moins vivant à l'extérieur du Québec occupaient un emploi assurable en 2022. Parmi ces nouveaux parents ayant un emploi assurable, 92,4 % ont déclaré avoir reçu des prestations de maternité ou des prestations parentales, ce qui est ce qui est légèrement supérieur à l'année précédente (89,3 % en 2022).

Selon les données de l'ECAE, la proportion des conjoints vivant hors du Québec qui ont reçu des prestations parentales ou avaient l'intention d'en demander est passée de 29,9 % en 2021 à 31,3 % en 2022. Cette proportion était de 11,9 % en 2017. Cette hausse peut être expliquée par les semaines supplémentaires de prestations d'assurance‑emploi qui sont offertes depuis mars 2019 aux nouveaux parents qui partagent les prestations parentales.

À l'instar des années précédentes, les données de l'ECAE de 2022 continuent de montrer que la part des nouveaux parents ayant occupé un emploi assurable au Québec et touché des prestations de maternité ou des prestations parentales en vertu du RQAP (99,3 %) est supérieure à celle des parents ayant touché des prestations de maternité ou des prestations parentales de l'assurance-emploi dans les autres régions du Canada (92,4 %). Cette situation s'explique par plusieurs facteurs, notamment la plus faible norme d'admissibilité en fonction de la rémunération en vertu du RQAP (2 000 $). De plus, au Québec, une part plus importante des conjoints ont touché des prestations parentales ou avaient envisagé de le faire (92,9 %).

Les employeurs peuvent choisir d'offrir à leurs employés un supplément aux prestations de maternité et parentales d'assurance-emploi (consulter la sous-section 2.1.2 pour plus de détails). Selon les données de l'ECAE de 2022, 43,9 % des parents d'enfants de 18 mois et moins vivant à l'extérieur du Québec ont reçu des suppléments à leurs prestations d'assurance-emploi provenant de leur employeur.

Demandes de prestations de maternité de l'assurance-emploi, montants versés et niveaux de prestations

Le nombre total de nouvelles demandes de prestations de maternité établies était de 170 500 en 2022‑23. La répartition du nombre de demandes par province et territoire est restée stable entre la première et la deuxième moitié de 2022‑23. L'Ontario a continué de représenter la moitié des demandes de prestations de maternité (consulter le tableau 55).

Tableau 55 - Demandes de prestations de maternité de l'assurance-emploi et montant versé selon la province ou le territoire et l'âge, Canada, 2021‑22 à 2022‑23 
Catégorie Nombre de demandes de prestations Total 2021‑22 Nombre de demandes de prestations Première moitié de 2022‑23 Nombre de demandes de prestations Deuxième moitié de 2022‑23 Nombre de demandes de prestations Total de 2022‑23 Montant versé (en millions de dollars) 2021‑22 Montant versé (en millions de dollars) 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador 2 140 1 190 970 2 160 19,2 $ 16,7 $
Île-du-Prince-Édouard 1 170 560 460 1 020 9,7 $ 8,1 $
Nouvelle-Écosse 5 510 2 570 2 500 5 070 45,3 $ 38,0 $
Nouveau-Brunswick 4 600 2 260 1 820 4 080 36,1 $ 33,2 $
Québec s.o. s.o. s.o. s.o. s.o. s.o.
Ontario 89 190 46 120 40 580 86 700 743,1 $ 697,3 $
Manitoba 9 000 4 470 3 490 7 960 70,4 $ 60,6 $
Saskatchewan 7 860 3 930 3 370 7 300 65,8 $ 56,0 $
Alberta 29 080 14 620 13 770 28 390 245,3 $ 222,7 $
Colombie-Britannique 27 310 14 110 12 870 26 980 230,8 $ 216,2 $
Yukon 410 120 160 280 3,3 $ 2,5 $
Territoires du Nord-Ouest 380 220 110 330 3,6 $ 2,8 $
Nunavut 260 120 140 260 2,1 $ 2,2 $
24 ans et moins 11 430 6 280 5 460 11 740 90,7 $ 71,2 $
25 à 39 ans 157 560 79 920 70 930 150 850 1 320,7 $ 1 219,0 $
40 ans et plus 7 920 4 090 3 850 7 940 63,3 $ 66,1 $
Canada 176 910 90 290 80 240 170 530 1 474,7 $ 1 356,3 $
  • Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués. Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations de maternité de l'assurance-emploi a été versé.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Les femmes âgées de 25 à 39 ans ont établi 88,5 % des nouvelles demandes de prestations de maternité durant toute la période examinée, tandis que les femmes âgées de 24 ans et moins et celles âgées de 40 ans et plus représentaient respectivement 6,9 % et 4,7 % des nouvelles demandes. La distribution des demandes selon les groupes d'âge est semblable à celle observée dans les années précédentes.

Le montant versé en prestations de maternité a atteint 1,4 milliard de dollars en 2022‑23, comparativement à 1,5 milliard de dollars en 2021‑22 (consulter le tableau 55). Les montants versés en prestations de maternité ont diminué dans chaque province et territoire, à l'exception du Nunavut, où l'on observe une légère augmentation, par rapport à l'exercice financier précédent. Parallèlement, les mères âgées de 25 à 39 ans touchaient 89,9 % des paiements de prestations de maternité en 2022‑23, alors que les mères âgées de 24 ans et moins et celles âgées de 40 ans et plus ont touché 5,3 % et 4,9 %, respectivement.

Les prestations de maternité se combinent souvent, dans le cadre d'une même demande, avec d'autres types de prestations, en particulier avec les prestations parentales (98,3 %) et les prestations de maladie (16,4 %). En effet, 98,3 % des demandes de prestations de maternité complétées en 2022‑23 incluaient d'autres types de prestations de l'assurance-emploi (consulter la sous-section 2.1.3).

En 2022‑23, le taux de prestations de maternité hebdomadaires moyen était de 541 $, et 51,3 % de ces prestations ont reçu le taux maximum de prestations hebdomadaires. En moyenne, le taux de prestations de maternité hebdomadaires le plus élevé a été versé dans le cas des demandes de prestations établies dans les territoires et par les mères âgées de 40 ans et plus (consulter l'annexe 2.14.3).

Demandes de prestations parentales de l'assurance-emploi, montants versés et niveaux de prestations

Le nombre total de nouvelles demandes de prestations parentales établies s'est chiffré à 236 140 en 2022‑23, ce qui est plus bas que le nombre établi en 2021‑22 (consulter le tableau 56). Les prestations parentales prolongées comptaient pour 18,1 % de toutes les demandes établies en 2022‑23, similaire aux exercices financiers précédents. Les demandes provenant de parents adoptants ont continué de représenter moins de 1,0 % (environ 1 200) de toutes les demandes de prestations parentales en 2022‑23.

Tableau 56 - Demandes de prestations parentales de l'assurance-emploi et montant versé selon le type de prestations, la province ou le territoire, le sexe et l'âge, Canada, 2021‑22 à 2022‑23  
Catégorie Nombre de demandes de prestations Total 2021‑22 Nombre de demandes de prestations Première moitié de 2022‑23 Nombre de demandes de prestations Deuxième moitié de 2022‑23 Nombre de demandes de prestations Total 2022‑23 Montant versé (en millions de dollars) 2021‑22 Montant versé (en millions de dollars) 2022‑23
Prestations parentales standards 195 960 102 580 90 820 193 400 2 939,4 $ 2 793,6 $
Prestations parentales prolongées 45 940 23 530 19 210 42 740 650,5 $ 706,0 $
Terre-Neuve-et-Labrador 2 540 1 640 1 240 2 880 45,3 $ 44,1 $
Île-du-Prince-Édouard 1 690 750 600 1 350 21,7 $ 21,7 $
Nouvelle-Écosse 7 750 3 910 3 590 7 500 106,4 $ 108,2 $
Nouveau-Brunswick 6 180 3 120 2 600 5 720 84,6 $ 85,5 $
Québec s.o. s.o. s.o. s.o. s.o. s.o.
Ontario 123 250 65 530 56 380 121 910 1 787,6 $ $1 779,7
Manitoba 11 990 6 200 4 970 11 170 178,5 $ 166,4 $
Saskatchewan 9 750 4 870 4 220 9 090 163,1 $ 148,1 $
Alberta 38 340 19 540 17 880 37 420 598,6 $ 569,7 $
Colombie-Britannique 39 020 19 890 17 950 37 840 581,6 $ 555,5 $
Yukon 580 210 280 490 8,0 $ 7,4 $
Territoires du Nord-Ouest 420 250 160 410 7,6 $ 8,1 $
Nunavut 390 200 160 360 7,0 $ 5,3 $
Hommes 68 350 36 530 32 740 69 270 411,0 $ 441,8 $
Femmes 173 550 89 580 77 290 166 870 3 179,0 $ 3 057,8 $
24 ans et moins 12 670 6 800 6 120 12 920 222,1 $ 170,9 $
25 à 39 ans 210 240 109 920 95 230 205 150 3 167,0 $ 3 103,7 $
40 ans et plus 18 990 9 390 8 680 18 070 200,9 $ 225,0 $
Canada 241 900 126 110 110 030 236 140 3 589,9 $ 3 499,6 $
  • Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués. Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations parentales de l'assurance-emploi a été versé.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

La répartition des demandes de prestations parentales par province et territoire est demeurée relativement stable en 2022‑23 par rapport à 2021‑22. Au cours de la période examinée, la majorité des nouvelles demandes de prestations parentales ont été établies par des femmes (70,7 %). Toutefois, la part des demandes établies par des hommes a continué d'augmenter pour atteindre 29,3 % en 2022‑23. Cette proportion plus élevée peut être attribuable aux semaines supplémentaires de prestations qui sont offertes aux parents d'un enfant né ou adopté le 17 mars 2019 ou après, et qui partagent les prestations parentales. Le graphique 23 illustre la part des demandes de prestations parentales établies par des hommes au cours des dix dernières années.

Graphique 23 - Part des demandes de prestations parentales d'assurance-emploi établies par des hommes, par type de prestations parentales*, Canada, 2013‑14 à 2022‑23 
Graphique 23 - Part des demandes de prestations parentales d'assurance-emploi établies par des hommes, par type de prestations parentales*, Canada, 2013‑14 à 2022‑23 - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 23
Part des demandes de prestations parentales d'assurance-emploi établies par des hommes, par type de prestations parentales* Prestations parentales standards Prestations parentales prolongées
2013-14 13,3 % Non disponible
2014-15 13,9 % Non disponible
2015-16 13,6 % Non disponible
2016-17 15,0 % Non disponible
2017-18 16,0 % 5,3 %
2018-19 17,9 % 11,2 %
2019-20 22,8 % 19,6 %
2020-21 24,1 % 21,0 %
2021-22 29,4 % 23,2 %
2022-23 29,8 % 27,2 %
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations parentales de l'assurance-emploi a été versé.
  • * Il n'y a pas de données pour les prestations parentales prolongées avant 2017‑18 étant donné que ces prestations sont entrées en vigueur à partir du 3 décembre 2017.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Les demandes établies par des prestataires âgés de 25 à 39 ans représentaient 86,9 % des nouvelles demandes de prestations parentales en 2022‑23, tandis que celles établies par des prestataires âgés de 24 ans et moins et de 40 ans et plus représentaient 5,5 % et 7,7 %, respectivement. Par rapport à l'année précédente, la distribution des demandes de prestations parentales en fonction de l'âge est restée pratiquement identique.

Le montant versé en prestations parentales totalisait 3,5 milliards de dollars en 2022‑23, comparativement à 3,6 milliards de dollars pour l'exercice financier précédent (consulter le tableau 56). Les paiements en prestations parentales prolongées représentaient 20,2 % du montant total payé en prestations parentales en 2022‑23, ce qui est similaire à la proportion (18,1 %) de ces demandes parmi toutes les demandes de prestations parentales.

Toutes les provinces et tous les territoires ont enregistré des baisses de leur montant versé en prestations parentales comparativement à 2021‑22, sauf l'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et les Territoires du Nord-Ouest. Le montant versé aux hommes représentait 12,6 % du montant total payé en prestations parentales en 2022‑23, alors que les demandes établies par des hommes comptaient pour 29,3 % des nouvelles demandes de prestations parentales établies durant la même période. Ceci peut s'expliquer, en partie, par le plus petit nombre de semaines de prestations parentales généralement reçues par les hommes comparativement aux femmes. La répartition des montants versés en prestations parentales par groupe d'âge en 2022‑23 est sensiblement la même que celle des nouvelles demandes établies au cours de la période.

Tel que mentionné plus haut, le taux de prestations (soit 55 % ou 33 % de la rémunération hebdomadaire moyenne) et le montant maximum hebdomadaire sont différents selon que le prestataire reçoit les prestations parentales standards ou prolongées.

En 2022‑23, le taux de prestations parentales standards hebdomadaires moyen était de 560 $. Au cours de l'exercice financier, 59,1 % des prestataires ont reçu le taux maximum de prestations hebdomadaires associé aux prestations parentales standards. En moyenne, le taux de prestations hebdomadaires moyen était plus élevé pour les prestations parentales standards établies au Yukon, par les hommes et par les prestataires âgés de 40 ans et plus (consulter l'annexe 2.15.5).

En 2022‑23, le taux de prestations parentales prolongées hebdomadaires moyen était de 339 $. Au cours de l'exercice financier, 58,6 % des prestataires ont reçu le taux maximum de prestations hebdomadaires associé aux prestations parentales prolongées. En moyenne, le taux de prestations hebdomadaires moyen était plus élevé pour les prestations parentales prolongées établies dans les territoires, par les hommes et par les prestataires âgés de 40 ans et plus (consulter l'annexe 2.15.9).

Durée et partage des prestations de maternité et des prestations parentales de l'assurance-emploi

Tel qu'observé lors des exercices financiers précédents, les mères ont utilisé la quasi-totalité des semaines de prestations de maternité auxquelles elles avaient droit. En 2022‑23, 92,4 % des mères ont touché des prestations de maternité pendant les 15 semaines qui leur étaient offertes. La durée moyenne des demandes de prestations de maternité complétées était de 14,6 semaines pour la période examinée (consulter le tableau 57).

Tableau 57 - Durée moyenne des prestations de maternité et des prestations parentales de l'assurance‑emploi complétées, Canada, 2022‑23 
Type de prestations Hommesp Femmesp Famillesp
Maternité s.o. 14,6 s.o.
Non partagées - Parentales standards 17,9 32,7 s.o.
Non partagées - Parentales prolongées 34,7 57,0 s.o.
Partagées - Parentales standards 8,6 31,7 37,9
Partagées - Parentales prolongées 17,1 54,8 64,2
  • Remarque : Comprend les demandes complétées pour lesquelles au moins 1 $ en prestations de maternité ou en prestations parentales de l'assurance-emploi a été versé.
  • P Résultats préliminaires.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données sur la durée des demandes de prestations de maternité et parentales reposent sur un échantillon de 100 %.

Parmi les demandes complétées en 2022‑23, 37,3 % de celles qui touchaient des prestations parentales standards avaient partagé des semaines de prestations, comparativement à 43,1 % de celles qui recevaient des prestations parentales prolongées. La proportion de parents partageant les prestations parentales a augmenté par rapport à l'exercice financier précédent où 31,8 % des prestations parentales standards et 39,5 % des prestations parentales prolongées étaient partagées.

Lorsque les semaines de prestations étaient partagées, les femmes et les hommes ont touché, en moyenne, 31,7 et 8,6 semaines de prestations, respectivement, dans le cas des prestations parentales standards, comparativement à 31,2 et 8,7 semaines en 2021‑22. Dans le cas des prestations parentales prolongées, les femmes et les hommes ont touché en moyenne 54,8 et 17,1 semaines de prestations, respectivement, comparativement à 53,8 et 16,4 en 2021‑22 (consulter le tableau 57). Le nombre combiné de semaines de prestations parentales utilisées par les familles était, en moyenne, de 37,9 semaines pour les demandes de prestations parentales standards, et de 64,2 semaines pour les demandes de prestations parentales prolongées.

De toutes les familles qui partageaient des prestations parentales standards, 88,4 % ont utilisé au moins une des semaines supplémentaires qui leur étaient offertes, et un peu plus de la moitié (56,1 %) ont utilisé les 40 semaines de prestations parentales auxquelles elles avaient droit. Du côté des prestations parentales prolongées qui ont été partagées, 81,4 % des familles ont utilisé au moins une des semaines supplémentaires offertes, alors que 37,1 % ont utilisé les 69 semaines de prestations parentales disponibles.

Dans presque toutes les familles, les parents ont utilisé des semaines de prestations de maternité ou de prestations parentales en même temps. Il y avait, en moyenne, 5,2 semaines de chevauchement pour les familles qui touchaient des prestations parentales standards, et 8,1 semaines pour celles qui recevaient des prestations parentales prolongées.

En ce qui concerne les demandes de prestations parentales complétées en 2022‑23 pour lesquelles les semaines de prestations n'ont pas été partagées, la durée moyenne des prestations parentales standards était de 32,7 semaines pour les femmes et 17,9 semaines pour les hommes. Dans le cas des demandes de prestations parentales prolongées, la durée moyenne était de 57,0 semaines pour les femmes et 34,7 semaines pour les hommes. Parmi les demandes de prestations parentales non-partagées, 71,4 % de ceux recevant des prestations parentales standards ont utilisé les 35 semaines de prestations qui leur étaient offertes, tandis que 70,5 % de ceux recevant des prestations parentales prolongées ont touché les 61 semaines de prestations auxquelles elles avaient droit.

Une évaluation ministérielle des prestations de maternité et des prestations parentales de l'assurance-emploiNote de bas de page 83 a été menée pour la période de 2006 à 2019. Au cours de la période à l'étude, 90 % des parents couverts par le régime d'assurance-emploi étaient admissibles aux prestations parentales et de maternité. Selon les résultats préliminaires, les changements apportés au régime en 2017 et en 2019 ont augmenté le recours par les hommes aux prestations parentales, en particulier les semaines supplémentaires de prestations offertes aux parents admissibles qui partagent les prestations. L'évaluation a également révélé que les parents qui ont perdu leur emploi avant la naissance ou l'adoption de leur enfant sont moins susceptibles de toucher toutes les semaines de prestations parentales auxquelles ils ont droit. Cela peut s'expliquer par le fait que le maximum de 50 semaines de prestations peut être versé lorsque les prestations régulières et spéciales sont combinées (il y a toutefois une exception pour les prestations parentales prolongées). En moyenne, chaque année de la période à l'étude, 3 300 mères étaient affectées par la limite de 50 semaines de prestations qui peuvent être versées lorsque les prestations régulières et les prestations spéciales sont combinées, comparativement à moins de 500 pères. Ceci s'explique par la combinaison de prestations régulières, parentales et de maternité. Dans le cas des femmes, environ 60 % d'entre elles ne peuvent pas partager les prestations parentales non réclamées avec un époux ou un conjoint, principalement parce qu'elles étaient célibataires ou que leur époux ou conjoint n'était pas couvert par le régime d'assurance-emploi ou n'y était pas admissible.

2.6.3 Prestations de maladie de l'assurance-emploi

Les prestations de maladie sont versées aux personnes admissibles qui sont incapables de travailler en raison d'une maladie, d'une blessure ou d'une mise en quarantaine, mais qui seraient autrement disponibles pour le faire. La durée maximale exacte des prestations offertes auxquelles a droit un bénéficiaire de prestations de maladie dépend des recommandations de son médecin ou d'un professionnel de la santé dûment autorisé. Avec la protection de l'emploi qu'assurent le Code canadien du travail et les lois provinciales et territoriales en droit du travail, les prestations de maladie de l'assurance-emploi permettent aux prestataires de se rétablir tout en conservant leur lien avec le marché du travail. À partir du 18 décembre 2022, le nombre maximal de semaines disponibles pour les prestataires qui établissaient des demandes de maladie est passé de 15 à 26 semaines.

Programme de réduction du taux de cotisation

Les employeurs qui offrent des régimes d'assurance-invalidité de courte durée à leurs employés qui répondent à certaines exigences énoncées dans la Loi sur l'assurance-emploi et au Règlement sur l'assurance-emploi peuvent inscrire leurs régimes auprès de la Commission de l'assurance-emploi afin de bénéficier d'un taux de cotisation à l'assurance‑emploi inférieur au taux régulier des employeurs par l'entremise du Programme de réduction du taux de cotisation.

Pour plus de renseignements au sujet de l'incidence sur les cotisations et le nombre d'entreprises touchées, consulter la Section 2.7.

Demandes de prestations de maladie de l'assurance-emploi, montants versés et niveaux de prestations

En 2022‑23, près de 418 500 nouvelles demandes de prestations de maladie ont été établies (consulter le tableau 58). Ce nombre est inférieur à celui de l'exercice financier précédent, où il y avait près de 462 500 nouvelles demandes de prestations de maladie établies, mais similaire aux chiffres précédents la pandémie. Sur les 418 500 nouvelles demandes de prestations de maladie établies, 27,7 % ont été établies le 18 décembre 2022 ou après cette date et avaient droit à 26 semaines de prestations de maladie. Sur une base mensuelle, en 2022‑23, le nombre de demandes de prestations de maladie est resté identique aux niveaux précédant la pandémie.

Tableau 58 - Demandes de prestations de maladie de l'assurance-emploi et montant versé selon la province ou le territoire, le sexe et l'âge, Canada, 2021‑22 à 2022‑23 
Catégorie Nombre de demandes de prestations Total 2021‑22 Nombre de demandes de prestations Première moitié de 2022‑23 Nombre de demandes de prestations Deuxième moitié de 2022‑23 Nombre de demandes de prestations Total 2022‑23 Montant versé (en millions de dollars) 2021‑22 Montant versé (en millions de dollars) 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador 12 310 5 590 7 090 12 680 65,0 $ 57,0 $
Île-du-Prince-Édouard 5 460 1 860 3 470 5 330 24,3 $ 21,9 $
Nouvelle-Écosse 21 110 9 270 9 900 19 170 103,8 $ 81,9 $
Nouveau-Brunswick 28 040 10 170 16 480 26 650 124,4 $ 110,7 $
Québec 143 640 59 230 71 020 130 250 719,6 $ 602,8 $
Ontario 130 970 59 040 57 760 116 800 735,4 $ 584,1 $
Manitoba 13 170 5 800 5 500 11 300 69,2 $ 52,7 $
Saskatchewan 8 760 3 890 4 430 8 320 47,3 $ 41,3 $
Alberta 37 950 17 010 16 870 33 880 213,8 $ 169,3 $
Colombie-Britannique 60 240 27 320 25 950 53 270 353,7 $ 276,8 $
Yukon 330 170 200 370 2,6 $ 2,0 $
Territoires du Nord-Ouest 300 140 130 270 1,6 $ 1,9 $
Nunavut 180 80 110 190 1,1 $ 1,0 $
Hommes 199 850 78 290 98 860 177 150 1 056,1 $ 914,8 $
Femmes 262 610 121 280 120 050 241 330 1 405,7 $ 1 088,6 $
24 ans et moins 41 740 16 240 15 050 31 290 199,9 $ 115,6 $
25 à 34 ans 108 020 45 390 46 440 91 830 542,9 $ 403,6 $
35 à 44 ans 97 710 42 340 44 160 86 500 506,6 $ 422,3 $
45 à 54 ans 92 520 40 490 44 760 85 250 519,3 $ 441,8 $
55 à 64 ans 98 040 42 940 52 500 95 440 551,7 $ 485,2 $
65 ans et plus 24 430 12 170 16 000 28 170 141,5 $ 134,9 $
Canada 462 460 199 570 218 910 418 480 2 461,9 $ 2 003,4 $
  • Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations de maladie de l'assurance-emploi a été versé.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

En 2022‑23, presque toutes les provinces et les territoires ont connu soit une baisse du nombre de demandes de prestations de maladie ou sont restées inchangées par rapport à l'exercice financier précédent, à l'exception de Terre-Neuve-et-Labrador.

Tel que dans les exercices financiers précédents, une plus grande part des nouvelles demandes de prestations de maladie ont été établies par des femmes (57,7 %) que par des hommes (42,3 %). Les prestataires âgés de 55 à 64 ans ont établi la plus grande proportion de nouvelles demandes de prestations de maladie durant l'exercice financier (22,8 %). Proportionnellement à leur représentation dans la population active, les prestataires âgés de 24 ans et moins, de 25 à 34 ans et de 35 à 44 ans étaient les plus sous-représentés au niveau des demandes de prestations de maladie et des montants versés, tandis que les personnes âgées de 55 à 64 ans étaient les plus surreprésentées durant la période examinée (consulter le graphique 24)Note de bas de page 84.

Graphique 24 - Parts des demandes de prestations de maladie de l'assurance-emploi, des montants versés en prestations de maladie et de la population active, selon l'âge, Canada, 2022‑23 
Graphique 24 - Parts des demandes de prestations de maladie de l'assurance-emploi, des montants versés en prestations de maladie et de la population active, selon l'âge, Canada, 2022‑23  - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 24
Catégorie d'âge Part des demandes de prestations établies Part des montants versés en prestations de maladie Part de la population active
24 ans et moins 7,5 % 5,8 % 14,1 %
25 à 34 ans 21,9 % 20,1 % 22,4 %
35 à 44 ans 20,7 % 21,1 % 22,2 %
45 à 54 ans 20,4 % 22,1 % 19,9 %
55 à 64 ans 22,8 % 24,2 % 16,5 %
65 ans et plus 6,7 % 6,7 % 5,0 %
  • Remarque : Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations de maladie de l'assurance-emploi a été versé.
  • Sources : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi. Statistique Canada, Enquête sur la population active, tableau 14-10-0017-01.

Le montant total versé en prestations de maladie s'élevait à près de 2,0 milliards de dollars en 2022‑23, ce qui représente une diminution par rapport au montant de près de 2,5 milliards de dollars en 2021‑22 (consulter le tableau 58). La répartition du total des prestations de maladie par province et territoire est restée assez similaire aux exercices financiers précédents.

Comme dans le cas des nouvelles demandes de prestations, les femmes ont touché une part des montants versés en prestations de maladie un peu plus grande que celle des hommes, soit 54,3 % et 45,7 % respectivement. Les prestataires âgés de 45 ans et plus ont reçu une part plus grande du montant total des paiements en prestations de maladie que leur poids dans la population active, tandis que les prestataires âgés de 34 ans et moins ont reçu une part plus petite (consulter le graphique 24).

Par industrie, celles productrices de biens continuent d'être surreprésentées, en général, en ce qui a trait aux demandes de prestations de maladie et aux prestations totales versées. Elles représentaient 25,7 % des nouvelles demandes de prestations de maladie en 2022‑23, alors qu'elles employaient 20,7 % des travailleurs (consulter le tableau 59).

Tableau 59 - Demandes de prestations de maladie de l'assurance-emploi et montant versé, et emploi, selon l'industrie, Canada, 2022‑23 
Industrie Nombre de demandes (en milliers) (Part en pourcentage) Montant versé (en millions de dollars) (Part en pourcentage) Emploi (en milliers) (Part en pourcentage)
Industries productrices de biens 107,4
(25,7 %)
541,4 $
(27,0 %)
4 099,2
(20,7 %)
Agriculture, foresterie, pêche, chasse, extraction minière, pétrolière et gazière 14,3
(3,4 %)
79,5 $
(4,0 %)
586,9
(3,0 %)
Services publics 0,6
(0,1 %)
3,2 $
(0,2 %)
151,4
(0,8 %)
Construction 40,9
(9,8 %)
219,3 $
(10,9 %)
1 573,6
(7,9 %)
Fabrication 51,5
(12,3 %)
239,4 $
(11,9 %)
1 787,3
(9,0 %)
Industries productrices de services 299,9
(71,7 %)
1 416,1 $
(70,7 %)
15 732,7
(79,3 %)
Commerce de gros et de détail 66,9
(16,0 %)
286,5 $
(14,3 %)
2 972,4
(15,0 %)
Transport et entreposage 22,3
(5,3 %)
120,1 $
(6,0 %)
977,9
(4,9 %)
Finance, assurances, services immobiliers et de location 11,2
(2,7 %)
56,4 $
(2,8 %)
1 378,4
(7,0 %)
Services professionnels, scientifiques et techniques 13,0
(3,1 %)
63,1 $
(3,2 %)
1 837,6
(9,3 %)
Services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien* 29,6
(7,1 %)
142,0 $
(7,1 %)
698,1
(3,5 %)
Services éducatifs 14,1
(3,4 %)
60,8 $
(3,0 %)
1 471,0
(7,4 %)
Soins de santé et aide sociale 63,9
(15,3 %)
310,3 $
(15,5 %)
2 613,9
(13,2 %)
Information, culture et loisirs** 7,0
(1,7 %)
32,6 $
(1,6 %)
820,7
(4,1 %)
Services d'hébergement et de restauration 24,9
(5,9 %)
97,9 $
(4,9 %)
1 081,4
(5,5 %)
Autres services (sauf l'administration publique) 16,4
(3,9 %)
75,1 $
(3,7 %)
726,1
(3,7 %)
Administration publique 30,9
(7,4 %)
171,1 $
(8,5 %)
1 155,1
(5,8 %)
Non classées*** 11,2
(2,7 %)
45,9 $
(2,3 %)
s.o.
Canada 418,5
(100,0 %)
2 003,4 $
(100,0 %)
19 831,8
(100,0 %)
  • Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués. Les parts en pourcentage sont basées sur des chiffres non arrondis. Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations de maladie de l'assurance-emploi a été versé.
  • * Comprend la gestion d'entreprises, les services administratifs, de soutien, de gestion des déchets et d'assainissement.
  • ** Comprend les secteurs de l'information, des arts, des spectacles et des loisirs.
  • *** Pour certaines demandes de prestations, cette information n'était pas disponible dans les données.
  • Sources : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance‑emploi. Statistique Canada, Enquête sur la population active, tableau 14-10-0022-01 (pour l'emploi).

En 2022‑23, le taux de prestations de maladie hebdomadaires moyen était de 506 $. En moyenne, le taux de prestations de maladie hebdomadaires le plus élevé a été versé dans le cas des demandes de prestations établies dans les Territoires du Nord-Ouest, par les hommes et par les prestataires âgés de 45 à 54 ans (consulter l'annexe 2.16.3). Tel qu'au cours des exercices financiers précédents, un peu plus du tiers (34,4 %) des prestataires ont reçu le taux maximum de prestations hebdomadaires (consulter la sous-section 2.1.2 pour plus de détails).

Durée des prestations de maladie de l'assurance-emploi

En 2022-23, les prestataires qui établissaient des demandes avant le 18 décembre 2022 avaient droit à un maximum de 15 semaines de prestations de maladie de l'assurance-emploi, et ceux qui établissaient des demandes à partir du 18 décembre 2022 avaient droit à un maximum de 26 semaines de prestations de maladie de l'assurance-emploi. Le nombre réel de semaines d'admissibilité dépend de l'évaluation du médecin du prestataire.

Du 1er avril au 17 décembre 2022, la durée moyenne des prestations de maladie versées a été de 9,5 semaines, ce qui est presque identique à l'exercice précédent (2021-22). La durée moyenne des demandes de prestations de maladie établies et complétées à partir du 18 décembre 2022 a été de 4,6 semaines. Cette dernière durée moyenne est probablement sous-estimée en raison de la courte période qui s'est écoulée entre l'établissement et l'achèvement des demandes. La durée moyenne réelle de ces demandes ne peut être comparée à celle des demandes donnant droit à 15 semaines de prestations de maladie; par conséquent, les résultats relatifs à la durée moyenne des demandes donnant droit à 26 semaines et complétées en 2022-23 ne sont pas examinés. Les statistiques basées sur un plus grand nombre de demandes complétées et sur des données plus mûres seront présentées dans les prochains rapports de contrôle et d'évaluation.

Pour les demandes donnant droit à 15 semaines de prestations de maladie de l'assurance-emploi, les hommes et les femmes ont reçu en moyenne 9,2 et 9,8 semaines de prestations de maladie, respectivement. Comme par le passé, le nombre moyen de semaines de prestations de maladie versées augmente avec l'âge des prestataires. Les prestataires âgés de 24 ans et moins ont connu, en moyenne, la durée la plus courte (8,5 semaines), tandis que ceux âgés de 55 ans et plus ont enregistré la durée la plus longue (10,1 semaines).

Plus du tiers (35,1 %) de tous les prestataires ayant complété une demande de prestations de maladie avant le 18 décembre 2022 ont utilisé le nombre maximal de 15 semaines de prestations de maladie, ce qui est semblable aux exercices précédents (voir le tableau 60).

Les femmes (36,5 %) étaient généralement plus susceptibles que les hommes (33,3 %) d'utiliser le nombre maximal de semaines de prestations de maladie pour les demandes complétées avant le 18 décembre 2022. L'utilisation des 15 semaines de prestations semble être liée à l'âge des prestataires. En effet, 26,6 % des prestataires âgés de 24 ans et moins ont utilisé le nombre maximal de semaines de maladie, comparativement à 40,5 % des prestataires âgés de 55 ans et plus (voir le tableau 60).

Tableau 60 - Proportion des demandes de prestations de maladie de l'assurance-emploi complétées qui ont utilisé la période maximale de 15 semaines de prestations selon l'âge, Canada, 2018‑2019 à 2022‑23 
Catégorie d'âge 2018‑19 2019‑20 2020‑21 2021‑22R Demandes établies avant le 18 décembre 2022 et complétées au cours de 2022‑23P
24 ans et moins 25,8 % 29,6 % 24,8 % 26,2 % 26,6 %
25 à 44 ans 31,6 % 33,0 % 28,9 % 31,9 % 31,5 %
45 à 54 ans 37,0 % 39,9 % 35,4 % 39,2 % 38,6 %
55 ans et plus 39,7 % 42,5 % 41,3 % 43,1 % 40,5 %
Canada 34,7 % 37,0 % 33,4 % 35,7 % 35,1 %
  • Remarque : Comprend les demandes complétées pour lesquelles au moins 1 $ en prestations de maladie de l'assurance-emploi a été versé.
  • P Données préliminaires.
  • R Données révisées.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 10 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Prestations de maladie de l'assurance-emploi et régimes d'assurance-invalidité de courte durée (RAICD) offerts par les employeurs

Une analyse interne a examiné le nombre d'employeurs qui ont proposé des régimes d'assurance‑invalidité de courte durée (qui sont inscrits au Programme de réduction du taux de cotisation [PRTC]) à leurs employés entre 2016 et 2019 au Canada. Elle a révélé qu'environ 2 % de tous les employeurs en moyenne avaient des régimes enregistrés auprès du PRTC au cours de cette période de quatre ans. Les petites entreprises (de 1 à 19 employés) étaient moins susceptibles d'offrir des RAICD que les grandes entreprises (500 employés ou plus) (moins de 1 % et environ 70 %, en moyenne, respectivement).

Près d'un tiers des employés au Canada étaient couverts par des RAICD enregistrés auprès du PRTC au cours de la période de quatre ans. La proportion d'employés couverts augmente avec le revenu annuel de l'emploi. Environ 8 % des employés gagnant moins de 20 000 $ par an étaient couverts, contre plus de la moitié des employés gagnant plus de 60 000 $ par an. Les femmes étaient légèrement plus susceptibles d'être couvertes que les hommes (33 % contre 31 %, en moyenne). En termes d'âge, une plus grande proportion de salariés en âge de travailler (35 à 54 ans) était couverte que les salariés plus jeunes (24 ans et moins) et les salariés plus âgés (55 ans et plus).

L'analyse a également comparé les caractéristiques de deux groupes de prestataires de prestations de maladie de l'assurance-emploi : ceux qui étaient couverts par un régime enregistré auprès du PRTC et qui ont utilisé les prestations avant de demander des prestations de maladie de l'assurance-emploi, comme l'exigent les règles de l'assurance-emploi, et ceux qui n'étaient pas couverts par un régime enregistré et qui se sont tournés directement vers les prestations de maladie de l'assurance-emploi. Les prestataires pour lesquels le régime d'assurance-emploi était le deuxième payeur étaient proportionnellement plus susceptibles d'utiliser la période maximale de 15 semaines prévue pour les prestations de maladie de l'assurance-emploi que ceux qui ne recevaient que des prestations de maladie de l'assurance-emploi (en moyenne 44 % contre 40 %, respectivement, pour la période comprise entre 2016 et 2019). En 2019, 14,4 % de tous les prestataires de prestations de maladie de l'assurance-emploi ont eu recours à l'assurance-emploi en tant que deuxième payeur, tandis que les 85,6 % restants ont eu recours à l'assurance-emploi en tant que premier payeur*.

La majorité des employeurs bénéficiant d'une réduction du taux de cotisation dans le cadre du PRTC offraient des régimes d'indemnités hebdomadaires, qui prévoient des prestations pendant au moins 15 semaines. Étant donné que les prestataires couverts par un régime offert par leur employeur devaient utiliser toutes leurs prestations d'assurance-invalidité de courte durée avant d'établir une demande de prestations de maladie de l'assurance-emploi, il est possible que ceux qui ont utilisé les 15 semaines de prestations de maladie de l'assurance-emploi aient été plus susceptibles d'avoir des problèmes médicaux graves nécessitant un temps de rétablissement plus long.

  • * La méthode utilisée dans cette analyse interne pour déterminer si un employé est couvert ou non par le RAICD de son employeur est différente de celle utilisée dans l'étude ministérielle Mieux comprendre l'utilisation du Programme de réduction du taux de cotisation. (Ottawa : EDSC, Direction de l'évaluation, 2019). Des informations désagrégées au niveau de la masse salariale ont été utilisées pour faire la distinction entre les employés couverts par les RAICD de leur employeur et les employés travaillant pour des employeurs offrant des RAICD, mais qui n'étaient pas eux-mêmes couverts. Par conséquent, la proportion d'employés couverts par des RAICD est plus faible dans l'analyse interne que dans l'étude complémentaire.

2.6.4 Prestations de compassion de l'assurance-emploi

Les prestations de compassion de l'assurance-emploi offrent un soutien financier temporaire allant jusqu'à 26 semaines aux prestataires admissibles qui doivent s'absenter de leur travail pour fournir des soins ou du soutien à des membres de leur famille en fin de vie qui souffrent d'une maladie grave qui risque de causer leur décès au cours des 26 prochaines semaines (6 mois)Note de bas de page 85. Les prestations peuvent être versées à un proche aidant ou partagées entre des proches aidants admissibles, et seulement une de ces personnes doit observer le délai de carence. Les prestataires doivent présenter à Service Canada un certificat médical délivré par le médecin ou l'infirmier praticien du membre de la famille.

Demandes de prestations de compassion de l'assurance-emploi, montants versés et niveaux de prestations

Au cours de l'exercice financier 2022‑23, on comptait un peu plus de 6 600 nouvelles demandes de prestations de compassion établies, ce qui est légèrement inférieur au nombre de demandes enregistrées durant l'exercice financier précédent (consulter le tableau 61). Moins d'une demande de prestations de compassion sur 10 complétées en 2022‑23 avait des semaines de prestations qui étaient partagées entre deux proches aidants admissibles ou plus (5,5 %). Cette proportion est inférieure à celle observée au cours de l'exercice financier précédent (6,6 %).

Durant la période examinée, les Prairies, la Colombie-Britannique, Terre-Neuve-et-Labrador et l'Île-du-Prince-Édouard ont connu une augmentation du nombre de demandes de prestations de compassion, tandis que la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, le Québec, l'Ontario et les territoires ont connu une baisse (consulter le tableau 61). Toutefois, la répartition des demandes par région est restée relativement stable en 2022‑23 comparativement à l'exercice financier précédent.

Les femmes ont continué d'établir la plus grande part des demandes de prestations de compassion comparativement aux hommes. Les demandes établies par des femmes représentaient 69,4 % des nouvelles demandes en 2022‑23, reprenant sa tendance à la baisse observée avant la pandémie, avec une diminution de 1,1 point de pourcentage par rapport à 2021‑22.

Tableau 61 - Demandes de prestations de compassion de l'assurance-emploi et montant versé selon la région, le sexe et l'âge, Canada, 2021‑22 à 2022‑23 
Catégorie Nombre de demandes de prestations Total 2021‑22 Nombre de demandes de prestations Première moitié de 2022‑23 Nombre de demandes de prestations Deuxième moitié de 2022‑23 Nombre de demandes de prestations Total 2022‑23 Montant versé (en milliers de dollars) 2021‑22 Montant versé (en milliers de dollars) 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador 74 42 37 79 603,7 $ 462,5 $
Île-du-Prince-Édouard 30 20 24 44 253,6 $ 220,6 $
Nouvelle-Écosse 238 115 95 210 1 513,3 $ 1 384,0 $
Nouveau-Brunswick 180 72 69 141 1 256,0 $ 1 022,4 $
Québec 1 271 560 571 1 131 6 769,7 $ 6 035,5 $
Ontario 2 887 1 438 1 382 2 820 20 180,8 $ 18 781,0 $
Manitoba 225 122 142 264 1 660,9 $ 1 482,9 $
Saskatchewan 145 76 75 151 1 093,8 $ 872,7 $
Alberta 721 344 388 732 5 411,7 $ 5 082,6 $
Colombie-Britannique 989 515 519 1 034 7 106,8 $ 6 994,6 $
Territoires 15 X X 13 143,7 $ 75,5 $
Hommes 1 995 957 1 068 2 025 14 841,2 $ 14 442,6 $
Femmes 4 780 2 354 2 240 4 594 31 152,9 $ 27 971,8 $
24 ans et moins 142 49 71 120 868,2 $ 637,3 $
25 à 44 ans 2 151 1 095 1 058 2 153 14 592,2 $ 13 424,4 $
45 à 54 ans 2 143 1 023 1 021 2 044 14 091,9 $ 13 156,0 $
55 ans et plus 2 339 1 144 1 158 2 302 16 441,7 $ 15 196,6 $
Canada 6 775 3 311 3 308 6 619 45 994,0 $ 42 414,4 $
  • Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués. Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations de compassion de l'assurance-emploi a été versé.
  •  X Des cellules ont été supprimées pour des raisons de confidentialité.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 100 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Malgré la concentration de la part des demandes de prestations sur les 3 groupes d'âge les plus élevés, les personnes âgées de 44 ans et moins ont établi une part plus petite des demandes de prestations de compassion (34,3 %) comparativement à leur représentation dans la population active au Canada (58,6 %) en 2022‑23Note de bas de page 86. À l'inverse, les personnes âgées de 45 ans et plus ont établi une plus grande part des demandes (65,7 %) que leur poids relatif dans la population active canadienne (41,4 %). La répartition des demandes de prestations de compassion par groupe d'âge est demeurée sensiblement la même que celle observée au cours des années précédentes.

Le montant total versé en prestations de compassion était de 42,4 millions de dollars en 2022‑23 comparativement à 46,0 millions de dollars en 2021‑22. Les montants versés en prestations de compassion ont baissé pour toutes les régions et les groupes d'âge, ainsi que pour les hommes et les femmes au cours de la période examinée (consulter le tableau 61).

Les femmes ont touché 65,9 % du montant total en prestations de compassion versées en 2022‑23, comparativement à 34,1 % pour les hommes.

À l'instar des demandes de prestations de compassion, malgré la concentration de la part des demandes de prestations sur les trois groupes d'âge les plus élevés, les personnes âgées de 44 ans et moins ont continué de recevoir une part des montants versés en prestations de compassion (33,2 %) qui était inférieure à leur poids démographique dans la population active canadienne (58,6 %). À l'opposé, les prestataires âgés de 45 ans et plus ont touché une plus grande part du montant total des paiements en prestations de compassion (66,8 %) que ce qu'ils représentaient dans la population active (41,4 %).

En 2022‑23, le taux de prestations de compassion hebdomadaires moyen était de 546 $. En moyenne, le taux de prestations de compassion hebdomadaires le plus élevé a été versé dans le cas des demandes de prestations établies dans les territoires, par les hommes et par les prestataires âgés entre 25 et 54 ans (consulter l'annexe 2.18.3). Un peu moins de la moitié (47,8 %) des prestataires ont reçu le taux maximum de prestations de compassion hebdomadaires en 2022‑23, soit une baisse de 4,7 points de pourcentage par rapport à 2021‑22.

Durée des prestations de compassion de l'assurance-emploi

La durée moyenne des demandes de prestations de compassion complétées en 2022‑23 était de 11,6 semaines, soit une durée inchangée par rapport à 2021‑22 (consulter le tableau 62).

Tableau 62 - Durée moyenne et parts des demandes de prestations de compassion de l'assurance‑emploi complétées qui ont utilisé 26 semaines de prestations, Canada, 2018‑19 à 2022‑23 
Année 2018‑19 2019‑20 2020‑21 2021‑22R 2022‑23P
Durée moyenne (semaines) 11,4 11,1 11,8 11,6 11,6
Part (en %) des demandes de prestations de compassion utilisant 26 semaines de prestations 17,2 % 16,7 % 21,5 % 19,3 % 19,4 %
  • Remarque : Comprend les demandes complétées pour lesquelles au moins 1 $ en prestations de compassion de l'assurance-emploi a été versé.
  • P Résultats préliminaires.
  • R Données révisées.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 100 % des données administratives de l'assurance-emploi.

Les hommes et les femmes ont touché, en moyenne, 12,2 et 11,4 semaines de prestations de compassion, respectivement, pour les demandes complétées en 2022‑23. Au cours de la même période, les prestataires âgés de 24 ans et moins ont bénéficié, en moyenne, de 11,8 semaines de prestations de compassion, alors que ceux âgés de 55 ans et plus ont touché, en moyenne, 12,2 semaines de prestations (consulter l'annexe 2.18.2).

En tout, 19,4 % des demandes de prestations de compassion complétées ont reçu le nombre maximal de 26 semaines de prestations en 2022‑23 (consulter le tableau 62). Parmi les demandes complétées en 2022‑23, une plus grande proportion d'hommes que de femmes ont utilisé l'ensemble des 26 semaines de prestations de compassion (21,3 % et 18,7 %, respectivement). Les prestataires âgés de 24 ans et moins étaient moins susceptibles d'utiliser l'ensemble des 26 semaines de prestations de compassion que les prestataires âgés de 55 ans et plus (19,0 % comparativement à 21,6 %).

Une étudeNote de bas de page 87 du Ministère examinant l'utilisation et la durée des prestations de compassion a confirmé que les prestataires qui prennent soin de leur conjoint (conjointe) ou qui habitent avec le bénéficiaire des soins sont les plus susceptibles d'utiliser toutes les semaines de prestations offertes. Toutefois, une des principales raisons de ne pas toucher ou demander le nombre maximal de semaines de prestations est le décès du bénéficiaire des soins, puisque les prestations se terminent la semaine où survient le décès.

2.6.5 Prestations d'assurance-emploi pour proches aidants d'adultes

Les prestations d'assurance‑emploi pour proches aidants d'adultes sont entrées en vigueur le 3 décembre 2017. Elles sont offertes aux personnes admissibles qui s'absentent temporairement du travail pour offrir des soins ou du soutien à une personne âgée de 18 ans ou plus qui est gravement malade ou blessée. Les proches aidants peuvent avoir accès à un maximum de 15 semaines de prestations qui peuvent être partagées parmi les membres admissibles de la famille ou d'autres personnes admissibles considérées comme des membres de la famille.

Les prestataires doivent fournir à Service Canada un certificat médical délivré par le médecin ou l'infirmier praticien du membre de la famille gravement malade ou blessé. Une personne gravement malade ou blessée est quelqu'un dont l'état de santé normal s'est détérioré de manière importante en raison d'une maladie ou d'une blessure. Par conséquent, sa vie est en danger et elle a besoin des soins ou du soutien d'au moins un proche aidant. Si la personne est déjà atteinte d'un problème de santé chronique, les proches aidants ne sont pas admissibles aux prestations, à moins que l'état de santé de la personne change de façon importante à la suite d'un nouvel événement aigu mettant sa vie en danger.

Demandes de prestations d'assurance-emploi pour proches aidants d'adultes, montants versés et niveaux de prestations

Au cours de 2022‑23, on comptait près de 13 300 demandes de prestations pour proches aidants d'adultes établies, soit un nombre légèrement plus élevé que celui enregistré lors de la période précédente (consulter le tableau 63). Le nombre de nouvelles demandes a augmenté dans 5 provinces et territoires, tandis qu'il a diminué dans 5 autres provinces. Par rapport à 2021‑22, la répartition des demandes par région est restée relativement stable, l'Ontario représentant près de la moitié (49,3 %) des demandes de prestations établies. En ce qui a trait aux différences entre les sexes, les femmes ont continué à représenter près des deux tiers (65,9 %) des demandes de prestations établies au cours de 2022‑23. La répartition des demandes de prestations à travers les groupes d'âge était relativement stable comparativement à l'exercice financier précédent. Les prestataires âgés de 55 à 64 ans continuent de représenter la proportion la plus élevée des demandes de prestations parmi tous les groupes d'âge (30,9 % au cours de 2022‑23).

Tableau 63 - Demandes de prestations d'assurance-emploi pour proches aidants d'adultes et montant versé selon la région, le sexe et l'âge, Canada, 2021‑22 et 2022‑23 
Catégorie Nombre de demandes Total 2021‑22 Nombre de demandes Première moitié de 2022‑23 Nombre de demandes Deuxième moitié de 2022‑23 Nombre de demandes Total 2022‑23 Montant versé (en milliers de dollars) 2021‑22 Montant versé (en milliers de dollars) 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador 196 90 98 188 1 346,7 $ 1 125,2 $
Île-du-Prince-Édouard 73 36 45 81 455,6 $ 419,6 $
Nouvelle-Écosse 387 180 176 356 2 481,8 $ 1 925,5 $
Nouveau-Brunswick 263 138 127 265 1 567,9 $ 1 477,7 $
Québec 2 161 1 119 1 018 2 137 13 865,3 $ 12 128,7 $
Ontario 5 867 3 421 3 121 6 542 37 076,1 $ 36 280,1 $
Manitoba 451 259 228 487 2 701,2 $ 2 553,4 $
Saskatchewan 340 169 154 323 2 007,8 $ 1 857,1 $
Alberta 1 159 666 620 1 286 7 586,7 $ 7 463,0 $
Colombie-Britannique 1 616 862 706 1 568 10 336,8 $ 9 191,3 $
Territoires 28 21 18 39 178,3 $ 276,4 $
Hommes 4 103 2 302 2 218 4 520 26 391,0 $ 27 221,9 $
Femmes 8 438 4 659 4 093 8 752 53 213,1 $ 47 476,2 $
24 ans et moins 259 150 126 276 1 692,0 $ 1 177,6 $
25 à 34 ans 1 649 902 862 1 764 9 889,9 $ 9 395,7 $
35 à 44 ans 2 351 1 373 1 219 2 592 14 777,1 $ 14 245,6 $
45 à 54 ans 3 586 2 010 1 718 3 728 22 933,2 $ 21 025,2 $
55 à 64 ans 3 964 2 110 1 992 4 102 25 448,7 $ 24 119,8 $
65 ans et plus 732 416 394 810 4 863,3 $ 4 734,1 $
Canada 12 541 6 961 6 311 13 272 79 604,2 $ 74 698,0 $
  • Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués. Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations d'assurance-emploi pour proches aidants d'adultes a été versé.
  • * Les demandes dont la région était indéterminée ont été combinées avec l'Ontario pour des raisons de confidentialité.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 100 % des données administratives de l'assurance‑emploi.

Le montant versé en prestations pour proches aidants d'adultes a diminué pour s'établir à 74,7 millions au cours de 2022‑23, comparativement à 79,6 millions au cours de 2021‑22. Cette diminution du montant versé, malgré l'augmentation du nombre de demandes de prestations, était en partie attribuable à la fin des mesures temporaires de l'assurance-emploi qui permettaient généralement un taux de prestations hebdomadaires supérieur pour les prestations établies lors de la première série de mesures temporaires de l'assurance-emploi. Les montants versés au cours de 2022‑23 ont diminué dans toutes les provinces, pour les femmes et à travers tous les groupes d'âge, mais ont légèrement augmenté dans les territoires et pour les hommes. Tout comme pour le nombre de demandes de prestations établies, il n'y avait pas de différence notable dans la répartition des montants de prestations versés par région comparativement à l'exercice financier précédent. Les femmes ont continué de recevoir une plus grande proportion des prestations versées (63,6 %) au cours de 2022‑23. Cependant, la proportion des prestations versées aux hommes a augmenté de 3,3 points de pourcentage durant la période. En fonction de l'âge, les prestataires âgés de 55 à 64 ans ont reçu la plus grande proportion des prestations versées au cours de 2022‑23, suivi par les prestataires âgés de 45 à 54 ans.

Au cours de 2022‑23, le taux de prestations hebdomadaires pour proches aidants d'adultes était de 531 $. En moyenne, le taux de prestations hebdomadaires le plus élevé a été versé dans le cas des demandes de prestations établies dans les territoires (598 $). En fonction du genre, les hommes avaient un taux plus élevé que celui des femmes (570 $ comparativement à 510 $), tandis que les prestataires âgés de 35 à 44 ans avaient le taux de prestations le plus élevé parmi tous les groupes d'âge (551 $) (consulter l'annexe 2.19.3).

Durée des prestations d'assurance-emploi pour proches aidants d'adultes

Dans le cadre des prestations d'assurance-emploi pour proches aidants d'adultes, les prestataires peuvent avoir accès à un maximum de 15 semaines de prestations qui peuvent être partagées parmi des prestataires admissibles et être réparties en segments au cours de la période de prestations de 52 semaines.

La durée moyenne des demandes de prestations pour proches aidants d'adultes complétées au cours de 2022‑23 était de 10,5 semaines. Ceci est comparable à 2021‑22 (11,0 semaines). Les hommes et les femmes ont reçu, en moyenne, 10,5 semaines de prestations au cours de 2022‑23. Le nombre moyen de semaines reçues était légèrement plus élevé pour les prestataires âgés de 65 ans et plus (11,5 semaines) que pour les prestataires des autres groupes d'âge (variant de 9,8 à 11,1 semaines) (consulter l'annexe 2.19.2).

2.6.6 Prestations d'assurance-emploi pour proches aidants d'enfants

Les prestations d'assurance-emploi pour proches aidants d'enfantsNote de bas de page 88 offrent un soutien temporaire du revenu pour une période maximale de 35 semaines aux personnes admissibles qui s'absentent du travail pour fournir des soins ou du soutien à un enfant gravement malade ou blessé de moins de 18 ans. Les proches aidants peuvent inclure, en plus des parents de l'enfant, n'importe quels membres admissibles de la famille immédiate ou élargie. Les prestations peuvent être partagées entre les proches aidants, qui peuvent les recevoir simultanément ou séparément, jusqu'à concurrence du nombre maximum de semaines d'admissibilité.

Les prestataires doivent fournir à Service Canada un certificat médical délivré par le médecin ou l'infirmier praticien de l'enfant gravement malade ou blessé. Pour qu'un enfant soit jugé gravement malade, sa vie doit être en danger en raison de la maladie ou d'une blessure. De plus, il doit avoir eu un changement considérable dans l'état de santé normal de l'enfant, ce qui fait que ce dernier exige des soins ou du soutien de la part de son ou ses parent(s) ou d'un autre membre de la famille admissible.

Demandes de prestations d'assurance-emploi pour proches aidants d'enfants, montants versés et niveaux de prestations

Le nombre de demandes établies de prestations pour proches aidants d'enfants s'est chiffré à près de 5 900 au cours de 2022‑23, ce qui est légèrement supérieur aux 5 600 demandes enregistrées au cours de 2021‑22 (consulter le tableau 64). En général, la répartition des demandes par sexe et groupe d'âge est restée semblable à celle observée au cours des années précédentes. Une plus grande part des demandes ont été établies par des femmes (75,3 %) que par des hommes (24,7 %). De plus, les personnes âgées de 25 à 44 ans ont établi la plus grande part des demandes (85,6 %) au cours de la période examinée.

Tableau 64 - Demandes de prestations d'assurance-emploi pour proches aidants d'enfants et montant versé selon la région, le sexe et l'âge, Canada, 2021‑22 à 2022‑23
Catégorie Nombre de demandes Total 2021‑22 Nombre de demandes Première moitié de 2022‑23 Nombre de demandes Deuxième moitié de 2022‑23 Nombre de demandes Total 2022‑23 Montant versé (en milliers de dollars) 2021‑22 Montant versé (en milliers de dollars) 2022‑23
Terre-Neuve-et-Labrador 56 31 16 47 653,1 $ 394,2 $
Île-du-Prince-Édouard 31 14 16 30 252,8 $ 197,9 $
Nouvelle-Écosse 120 69 39 108 1 033,8 $ 823,0 $
Nouveau-Brunswick 113 81 51 132 975,8 $ 906,9 $
Québec 1 208 611 508 1 119 9 170,2 $ 7 512,1 $
Ontario* 2 163 1 278 1 054 2 332 18 363,8 $ 17 279,2 $
Manitoba 185 131 78 209 1 583,2 $ 1 537,6 $
Saskatchewan 228 135 98 233 1 478,7 $ 1 506,6 $
Alberta 773 489 400 889 6 016,3 $ 5 771,6 $
Colombie-Britannique 733 X X 734 5 735,7 $ 5 006,7 $
Territoires 24 X X 22 163,5 $ 226,0 $
Hommes 1 356 758 687 1 445 10 549,0 $ 10 317,4 $
Femmes 4 278 2 512 1 898 4 410 34 877,9 $ 30 844,4 $
24 ans et moins 231 97 84 181 1 578,2 $ 963,9 $
25 à 44 ans** 4 771 2 807 2 203 5 010 36 660,8 $ 33 844,9 $
45 à 54 ans 569 321 260 581 6 357,2 $ 5 749,2 $
55 ans et plus 63 45 38 83 830,7 $ 603,7 $
Canada 5 634 3 270 2 585 5 855 45 426,9 $ 41 161,7 $
  • Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués. Comprend les demandes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations d'assurance-emploi pour proches aidants d'enfants a été versé.
  • * Les demandes dont la région était indéterminée ont été combinées avec l'Ontario pour des raisons de confidentialité.
  • ** Les demandes dont la catégorie d'âge était indéterminée ont été combinées avec la catégorie des 25 à 44 ans pour des raisons de confidentialité.
  • X Supprimé pour des raisons de confidentialité.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 100 % des données administratives de l'assurance‑emploi.

En ce qui concerne les différences entre les régions, le nombre de demandes de prestations établies en Alberta et en Ontario a augmenté au cours de 2022‑23 comparativement à 2021‑22. La part des demandes dans ces 2 provinces a augmenté de 1,5 p.p. et 1,4 p.p., respectivement. À l'inverse, le nombre de demandes de prestations a diminué au Québec, résultant en une baisse de 2,3 p.p. de la part des demandes établies dans cette province durant cette même période. Le nombre de demandes de prestations établies est resté semblable dans les autres régions.

Le montant versé en prestations pour proches aidants d'enfants a diminué à 41,2 millions de dollars au cours de 2022‑23 comparativement à 45,4 millions de dollars au cours de 2021‑22. Le montant versé en prestations a diminué dans toutes les régions (à l'exception de la Saskatchewan et des territoires), pour les 2 sexes et pour tous les groupes d'âge. Tel que les années précédentes, les femmes et les prestataires âgés de 25 à 44 ans ont continué de recevoir la majorité des prestations versées pour ce type de prestations (74,9 % et 82,2 % respectivement) au cours de 2022‑23. Par région, comme dans le cas des demandes établies, la part des prestations versées a diminué de 1,9 p.p. pour les prestataires résidant au Québec, tandis qu'elle a augmenté de 1,6 p.p. pour ceux résidant en Ontario.

Le taux de prestations hebdomadaires moyen pour proches aidants d'enfants était de 549 $ pour les demandes de prestations établies au cours 2022‑23. En moyenne, le taux de prestations hebdomadaires pour proches aidants d'enfants le plus élevé a été versé dans le cas des demandes de prestations établies par les hommes et par les prestataires âgés de 25 à 44 ans (consulter l'annexe 2.20.3).

Durée des prestations d'assurance-emploi pour proches aidants d'enfants

En vertu des prestations pour proches aidants d'enfants, les prestataires ont droit jusqu'à 35 semaines de prestations pouvant être partagées entre les proches aidants admissibles et se diviser en segments durant la période de prestations de 52 semaines.

Les personnes recevant des prestations pour proches aidants d'enfants ont utilisé, en moyenne, 13,6 semaines de prestations au cours de 2022‑23, comparativement à 15,0 semaines au cours de 2021‑22. Les femmes ont reçu, en moyenne, davantage de semaines de prestations que les hommes, soit 14,1 semaines comparativement à 12,3 semaines, respectivement. Le nombre moyen de semaines de prestations utilisées était plus élevé pour les prestataires âgés de 45 à 54 ans (18,2 semaines) et pour ceux âgés de 55 ans et plus (15,0 semaines) (consulter l'annexe 2.20.2).

2.6.7 Prestations spéciales de l'assurance-emploi pour travailleurs autonomes

Les travailleurs autonomes peuvent présenter une demande de prestations spéciales après s'être inscrits au programme d'assurance-emploi. Les prestations spéciales qui leur sont offertes sont les mêmes que celles versées aux salariés.

Pour avoir droit aux prestations spéciales de l'assurance-emploi comme travailleurs autonomes, la personne intéressée doit :

  • s'inscrire auprès de Service Canada
  • cotiser à l'assurance-emploi au même taux que celui des salariés pendant au moins un an avant de pouvoir faire une demande de prestations
  • attendre 12 mois à compter de la date de la confirmation de son inscription avant de faire une demande de prestations spéciales de l'assurance-emploi
  • avoir gagné le montant minimal en rémunération à titre de travailleur autonome au cours de l'année civile précédant celle de la demande de prestations Note de bas de page 89
  • avoir réduit le temps consacré à son entreprise, et ce de plus de 40 % et
  • répondre aux critères d'admissibilité spécifiques aux prestations spéciales demandées Note de bas de page 90

Aussitôt que des travailleurs autonomes reçoivent des prestations d'assurance-emploi, ils doivent verser des cotisations basées sur leur revenu tiré d'un travail autonome pour le reste de leur vie professionnelle en tant que travailleur autonome. Ceux qui gagnent aussi un revenu d'un emploi rémunéré ont le choix de demander des prestations d'assurance-emploi en tant que travailleurs autonomes ou en tant que prestataires occupant un emploi assurable (s'ils ont versé des cotisations à l'assurance-emploi dans le cadre de leur travail rémunéré). S'ils demandent des prestations selon la première option, le calcul de leurs prestations tiendra compte de leurs revenus tirés de leur travail autonome et de leur emploi rémunéré. Par contre, s'ils optent pour la deuxième option, seuls les gains tirés de leur emploi rémunéré seront pris en considération.

En 2022‑23, près de 4 800 travailleurs autonomes supplémentaires ont conclu un accord volontaire avec Service Canada, portant le nombre total des travailleurs autonomes participant au régime à près de 52 700. Cela représente une augmentation de 10,0 % par rapport à 2021‑22 (consulter le tableau 65).

Tableau 65 - Travailleurs autonomes inscrits au régime de l'assurance-emploi, Canada, 2018‑19 à 2022‑23 
Nombre de travailleurs 2018‑19 2019‑20 2020‑21 2021‑22 2022‑23
Taux net d'inscription 2 046 6 572 12 778 5 268 4 792
Nouveaux participants au régime (s'étant inscrits) 2 627 7 775 17 932 6 747 6 007
Inscrits ayant annulé ou terminé leur participation (s'étant désinscrits) -581 -1 203 -5 154 -1 479 -1 215
Total cumulatif à la fin de l'exercice 23 286 29 858 42 636 47 904 52 696
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de Service Canada, échantillon de 100 %.

Demandes de prestations spéciales de l'assurance-emploi pour travailleurs autonomes, montants versés et niveaux de prestations

Un total de 1 170 demandes de prestations spéciales ont été établies par des travailleurs autonomes en 2022‑23, ce qui est légèrement supérieur à l'exercice financier précédent (consulter le tableau 66). Les types de prestations les plus souvent touchés par les travailleurs autonomes étaient les prestations de maternité et les prestations parentales.

Tableau 66 - Demandes de prestations spéciales de l'assurance-emploi pour travailleurs autonomes et montant versé selon le type de prestations, la région, le sexe et l'âge, Canada, 2021‑22 à 2022‑23 
Catégorie Nombre de demandes de prestations Total 2021‑22 Nombre de demandes de prestations Total 2022‑23 Montant versé (en milliers de dollars) 2021‑22 Montant versé (en milliers de dollars) 2022‑23
Type de prestations : Maternité 655 738 4 381,9 $ 4 208,2 $
Type de prestations : Parentales 764 839 10 596,4 $ 9 675,6 $
Type de prestations : Autres types de prestations spéciales de l'assurance-emploi 306 363 1 316,3 $ 922,9 $
Atlantique 79 69 1 178,4 $ 748,9 $
Québec 56 49 269,8 $ 136,2 $
Ontario 400 457 6 556,6 $ 5 931,9 $
Prairies 195 256 3 333,2 $ 3 118,8 $
Colombie-Britannique et les Territoires 286 339 4 956,5 $ 4 870,8 $
Hommes 82 101 427,3 $ 372,6 $
Femmes 934 1 069 15 867,3 $ 14 434,1 $
29 ans et moins 141 175 2 596,2 $ 2 127,7 $
30 à 39 ans 703 767 12 223,6 $ 11 319,5 $
40 à 54 ans 136 162 1 299,5 $ 1 168,1 $
55 ans et plus 36 66 175,3 $ 191,4 $
Canada 1 016 1 170 16 294,6 $ 14 806,7 $
  • Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués. Comprend les demandes des travailleurs autonomes pour lesquelles au moins 1 $ en prestations spéciales de l'assurance-emploi a été versé. Les nouvelles demandes établies par type de prestations peuvent ne pas correspondre au total indiqué vu que les prestataires peuvent toucher plusieurs types de prestations dans le cadre d'une seule demande.
  • Source : Emploi et Développement social Canada, données administratives de l'assurance-emploi. Les données reposent sur un échantillon de 100 % des données administratives de l'assurance-emploi.

L'Ontario est la région qui a établi le plus grand nombre de demandes pour travailleurs autonomes en 2022‑23, avec une part de 39,1 % de l'ensemble des demandes. Bien que les Prairies ne représentent le plus grand nombre de demandes, elles ont enregistré la plus forte augmentation par rapport à l'exercice précédent, avec une hausse de 31,3 % du nombre de demandes. Le Québec continue d'être sous-représenté pour ce qui est des nouvelles demandes de prestations établies pour travailleurs autonomes dû au fait que la province offre des prestations de maternité, parentales, d'adoption et de paternité en vertu du Régime québécois d'assurance parentale au sein duquel la participation des travailleurs autonomes est obligatoire (consulter la sous-section 2.6.2).

Comme par le passé, les femmes constituaient la grande majorité (91,4 %) des nouvelles demandes de prestations établies par des travailleurs autonomes. En fonction de l'âge, les prestataires âgés de 30 à 39 ans représentaient la plus grande part des nouvelles demandes (65,6 %). Ceci est attribuable au fait que la plupart des prestations d'assurance-emploi reçues par les travailleurs autonomes sont des prestations de maternité et des prestations parentales. À l'opposé, les prestataires âgés de 55 ans et plus représentaient la plus petite part des nouvelles demandes (5,6 %).

Le montant total versé en prestations spéciales de l'assurance-emploi aux travailleurs autonomes se chiffrait à 14,8 millions de dollars pour la période examinée, comparativement à 16,3 millions de dollars pour l'exercice financier précédent. À l'instar de la répartition des demandes par région, la plus grande part des prestations spéciales a été versée à l'Ontario (40,1 %), tandis que la plus petite part a été versée au Québec (0,9 %).

Tel qu'observé dans le cas des demandes, les femmes ont touché la majeure partie des prestations spéciales totales versées aux travailleurs autonomes en 2022‑23 (97,5 %). Par groupe d'âge, les personnes âgées de 30 à 39 ans ont aussi continué de recevoir la plus grande part des montants versés en prestations spéciales pour travailleurs autonomes.

En 2022‑23, le taux de prestations hebdomadaires moyen pour les travailleurs autonomes était de 394 $Note de bas de page 91. En moyenne, pendant toute la durée de l'exercice financier, les taux de prestations hebdomadaires étaient les plus élevés pour les demandes établies en Colombie-Britannique et dans les territoires (439 $), par les femmes (399 $) et par les personnes âgées de 30 à 39 ans (414 $).

2.7 Information financière de l'assurance-emploi

Dans cette section

Le régime d'assurance‑emploi est financé par des cotisations obligatoires versées par les employeurs et les employés au Canada. Ces cotisations sont basées sur la rémunération assurable des employés jusqu'au maximum de la rémunération assurable (MRA) pour une année donnéeNote de bas de page 92. Depuis janvier 2010, les travailleurs autonomes qui ont choisi de souscrire au régime d'assurance-emploi sont également tenus de verser des cotisations à l'assurance-emploi afin d'avoir droit aux prestations spéciales de l'assurance-emploi.

Les cotisations à l'assurance‑emploi et tous les autres types de revenus (tels que les intérêts et les pénalités) liés au régime d'assurance-emploi en vertu de la Loi sur l'assurance-emploi sont d'abord déposés dans le Trésor et puis crédités au Compte des opérations de l'assurance-emploi (Compte) Note de bas de page 93. Toutes les prestations d'assurance-emploi versées et tous les coûts administratifs couverts par la Loi sur l'assurance-emploi sont prélevés du Trésor et débités du Compte.

La section suivante fournit des renseignements au sujet des taux de cotisation à l'assurance-emploi et affiche les récentes tendances en matière de recettes et de dépenses enregistrées au Compte.

2.7.1 Taux de cotisation à l'assurance-emploi

Selon la définition de la Loi sur l'assurance-emploi, depuis le 1er avril 2016, la Commission de l'assurance-emploi du Canada (la Commission) est responsable de fixer le taux de cotisation à l'assurance-emploi. Dans la Loi sur l'assurance-emploi, le taux est fixé selon un mécanisme d'équilibre sur sept ans (en vertu duquel le solde projeté du Compte devrait être de 0 $ sur sept ans), tel que prévu par l'actuaire principal de l'assurance-emploi. Les dépenses du régime d'assurance-emploi doivent donc correspondre aux cotisations afin d'assurer un équilibre cumulatif à la fin d'une période de sept ans. De plus, les modifications annuelles du taux de cotisation à l'assurance-emploi sont limitées par la loi à des augmentations ou à des diminutions d'au plus 5 cents par annéeNote de bas de page 94. Le taux d'équilibre prévu sur sept ans et la limite au taux de cotisation de 5 cents par année assurent un taux de cotisation stable et prévisible pour les employés et les employeurs. Les employeurs paient des cotisations à l'assurance-emploi qui correspondent à 1,4 fois le taux des employés.

Les taux de cotisation à l'assurance-emploi prévus par l'actuaire principal sont calculés en fonction des gains assurables prévus sur lesquels les cotisations sont payées. Les cotisations à l'assurance-emploi sont payées par les employeurs, les employés et les travailleurs autonomes qui ont opté pour le régime d'assurance-emploi, pour chaque tranche de 100 $ de gains assurables jusqu'au seuil du MRA annuel. En 2023, le MRA était de 61 500 $, en hausse de 1 200 $ (+2,0 %) par rapport au MRA de l'année précédente de 60 300 $.

Le régime d'assurance-emploi accorde une réduction du taux de cotisation à l'assurance-emploi aux employés et aux employeurs couverts par un régime provincial qui réduit ou élimine les prestations spéciales d'assurance-emploi versées dans la province. Depuis le 1er janvier 2006, le Québec est la seule province au Canada qui administre son propre régime d'assurance parentale, connu sous le nom de Régime québécois d'assurance parentale (RQAP). Le RQAP verse des prestations parentales, d'adoption, de maternité et de paternité aux prestataires admissibles et est financé par les cotisations versées par les employés, les travailleurs autonomes et les employeurs du Québec. Ces prestations remplacent les prestations de maternité et parentales fournies par le régime d'assurance-emploi, et par conséquent, les cotisations à l'assurance-emploi au Québec sont réduites pour refléter les économies générées pour le régime d'assurance-emploi grâce à l'existence du RQAP.

En 2023, le taux de cotisation à l’assurance-emploi pour les employés (qui n’étaient pas couverts par un régime provincial d’assurance parentale) était de 1,63 $ par tranche de 100 $ de rémunération assurable. Ceci représentait une hausse maximale de 5 cents autorisée par la Loi sur l’assurance emploi par rapport au taux de 2022 et faisait suite à deux années de gel du taux de cotisation à 1,58 $Note de bas de page 95. Par conséquent, les cotisations annuelles maximales à l’assurance-emploi payées par les employés étaient de 1 002,45 $. Comme mentionné précédemment, les employeurs paient des taux des cotisations à l’assurance-emploi qui sont 1,4 fois le taux des employés, de sorte que les employeurs contribuent environ 58 % des revenus totaux des cotisations de l’assurance-emploi contre environ 42 % pour les employés. Cela signifie que les employeurs ont payé 2,28 $ (2,282 $ non arrondi) pour chaque tranche de 100 $ de rémunération assurable de leurs employés en 2023, jusqu’à un maximum de 1 403,43 $. Les travailleurs autonomes qui ont adhéré au régime pour avoir accès aux prestations spéciales paient le même taux de cotisation à l’assurance-emploi que les employés et paient également des cotisations jusqu’à concurrence du MRA annuelNote de bas de page 96. En 2023, les cotisations à l’assurance-emploi pour les résidents du Québec étaient réduites de 36 cents, résultant en un taux de cotisation à l’assurance-emploi de 1,27 $ par tranche de 100 $ de rémunération assurable, tandis que pour les employeurs, il était de 1,78 $ (1,778 $ non arrondi) par tranche de 100 $ de rémunération assurable de leurs employés. Le tableau 67 résume ces informations pour les 5 dernières années.

Tableau 67 - Maximum de la rémunération assurable de l'assurance-emploi, taux de cotisation à l'assurance-emploi* et cotisation maximale annuelle pour les employés et les employeurs au Canada, 2019 à 2023 
Catégorie 2019 2020 2021 2022 2023
Taux de cotisation des employés pour les résidents d'une province sans régime provincial d'assurance parentale 1,620 $ 1,580 $ 1,580 $ 1,580 $ 1,630 $
Taux de cotisation des employeurs pour les résidents d'une province sans régime provincial d'assurance parentale 2,268 $ 2,212 $ 2,212 $ 2,212 $ 2,282 $
Taux de cotisation des employés pour les résidents d'une province ayant un régime provincial d'assurance parentale (Québec) 1,250 $ 1,200 $ 1,180 $ 1,200 $ 1,270 $
Taux de cotisation des employeurs pour les résidents d'une province ayant un régime provincial d'assurance parentale (Québec) 1,750 $ 1,680 $ 1,652 $ 1,680 $ 1,778 $
Maximum de la rémunération assurable des employés 53 100 $ 54 200 $ 56 300 $ 60 300 $ 61 500 $
Cotisation maximale annuelle des employés 860,22 $ 856,36 $ 889,54 $ 952,74 $ 1 002,45 $
Cotisation maximale annuelle des employeurs 1 204,31 $ 1 198,90 $ 1 245,36 $ 1 333,84 $ 1 403,43 $

Exemple : Contributions aux cotisations à l'assurance-emploi

Olivia est une employée qui travaille dans un centre d'appels à Halifax, en Nouvelle-Écosse, et gagne 45 000 $ par année.

Basé sur le niveau de revenu d'Olivia et en supposant qu'elle soit restée employée tout au long de l'année, sa cotisation annuelle au régime d'assurance-emploi en 2023 serait de 733,50 $ au taux de cotisation de 1,63 $ pour chaque tranche de 100 $ de gains assurables. Son employeur contribuerait 1 026,90 $ en cotisations à l'assurance-emploi sur ses gains assurables, pour un total combiné de 1 760,40 $ en cotisations versées au Compte en 2023.

Cependant, si Olivia travaillait et vivait au Québec, sa cotisation annuelle à l'assurance-emploi en 2023 serait réduite à 571,50 $, et son employeur aurait versé 800,10 $ en cotisations à l'assurance-emploi sur ses revenus, pour un total de 1 371,60 $ en cotisations versées au Compte. Puisque les salariés payent un taux de cotisation au Régime québécois d'assurance parentale (RQAP) de 0,494 $ pour chaque tranche de 100 $ de gains assurables en 2023, la cotisation d'Olivia au RQAP serait de 222,30 $, tandis que la cotisation de son employeur serait de 311,40 $ (au taux de cotisation des employeurs de 0,692 $ pour chaque tranche de 100 $ de gains assurables pour chacun de leurs employés). Notez que les cotisations au RQAP sont fixées par le Conseil de gestion du Régime québécois d'assurance parentale et non par la Commission. 

Le graphique 25 illustre les taux de cotisation à l'assurance-emploi pour les employés et les employeurs au cours des 10 dernières années au Québec et dans le reste du CanadaNote de bas de page 97. Le gouvernement a gelé le taux de cotisation des employés en 2014 au niveau de 2013, soit 1,88 $ par tranche de 100 $ de rémunération assurable, et a légiféré les taux de 2015 et 2016 à ce montant. Les taux de 2021 et 2022 ont été gelés au taux de cotisation de 2020 de 1,58 $ par tranche de 100 $ de gains assurables, dans le cadre de la réponse économique du gouvernement à la COVID‑19.

Graphique 25 - Taux de cotisation à l'assurance-emploi (arrondis) par 100 $ de gains assurables, Canada, 2013 à 2023 
Graphique 25 - Taux de cotisation à l'assurance-emploi (arrondis) par 100 $ de gains assurables, Canada, 2013 à 2023  - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 25
Catégorie 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Cotisations des employés - Canada sans le Québec 1,88 $ 1,88 $ 1,88 $ 1,88 $ 1,63 $ 1,66 $ 1,62 $ 1,58 $ 1,58 $ 1,58 $ 1,63 $
Cotisations des employeurs - Canada sans le Québec 2,63 $ 2,63 $ 2,63 $ 2,63 $ 2,28 $ 2,32 $ 2,27 $ 2,21 $ 2,21 $ 2,21 $ 2,28 $
Cotisations des employés - Québec 1,52 $ 1,53 $ 1,54 $ 1,52 $ 1,27 $ 1,30 $ 1,25 $ 1,20 $ 1,18 $ 1,20 $ 1,27 $
Cotisations des employeurs - Québec 2,13 $ 2,14 $ 2,16 $ 2,13 $ 1,78 $ 1,82 $ 1,75 $ 1,68 $ 1,65 $ 1,68 $ 1,78 $

2.7.2 Disposition relative au remboursement des cotisations

Dans certaines circonstances, les cotisations à l'assurance-emploi peuvent, en tout ou en partie, être remises aux cotisants, si certaines conditions sont respectées.

Le régime d'assurance-emploi comprend une disposition qui permet le remboursement des cotisations aux employés dont la rémunération assurable est égale ou inférieure à 2 000 $ au cours d'une année civile donnée, puisqu'il est peu probable que ces employés soient admissibles aux prestations d'assurance-emploi. En outre, certains employés, tels que ceux qui ont plus d'un emploi ou qui ont changé d'emploi durant l'année, peuvent payer des cotisations à l'assurance-emploi sur des gains qui excèdent le MRA et la cotisation maximale annuelle fixée pour une année d'imposition donnée. Dans ces situations, les employés affectés, au moment de produire leur déclaration de revenus, ont droit de recevoir un remboursement de la totalité ou d'une partie de leurs cotisations versées à l'assurance-emploi au cours de l'année. Cependant, aucun remboursement correspondant n'est offert aux employeurs.

Selon les données de l'Agence du revenu du Canada (ARC) sur les feuillets T4 des employeurs, 892 180 personnes en 2021 (l'année d'imposition la plus récente pour laquelle les données sont disponibles) étaient admissibles au remboursement intégral des cotisations à l'assurance-emploi en vertu de la disposition sur le remboursement des cotisations, ce qui représente 4,8 % de celles qui avaient des gains assurablesNote de bas de page 98. Parmi ces personnes qui étaient admissibles au remboursement intégral des cotisations à l'assurance-emploi, 75,2 % (671 200 personnes) avaient produit des déclarations de revenus et 67,2 % (599 730 personnes) avaient reçu un remboursement intégral des cotisations selon les données des déclarants T1 de l'ARC. Au total, 8,5 millions de dollars en cotisations ont été remboursés aux personnes admissibles en 2021. En moyenne, chaque personne admissible a reçu 14,20 $ en remboursement de cotisations à l'assurance-emploi.

Disposition relative au remboursement des cotisations à l'assurance-emploi

Une étude récente du ministère* a utilisé les données administratives de l'impôt sur le revenu (dossiers fiscaux T1 et T4) de 2006 à 2021 pour examiner la façon dont le nombre et le profil des personnes qui ont reçu le remboursement des cotisations à l'assurance-emploi ont changé au cours de la même période. De plus, elle a analysé les caractéristiques des personnes qui auraient reçu le remboursement des cotisations si le seuil (d'admissibilité) avait été indexé sur l'inflation ou le salaire minimum afin de prendre en compte la hausse de salaire au fil du temps. Enfin, l'étude a examiné la probabilité qu'une personne à faible revenu soit admissible au remboursement des cotisations à l'assurance-emploi dans le cas où le seuil aurait été indexé sur l'inflation ou le salaire minimum.

L'étude a trouvé que le nombre total de personnes ayant un revenu d'emploi a augmenté, tandis que le nombre de personnes admissibles au remboursement des cotisations à l'assurance-emploi a diminué au cours de la période étudiée. La proportion de travailleurs admissibles au remboursement des cotisations à l'assurance-emploi est passée de 4,2 % en 2006 à 3,1 % en 2021, et le montant moyen du remboursement a diminué, passant de 18 $ en 2006 à 15 $ en 2021, en raison de la baisse du taux de cotisation à l'assurance-emploi sur cette période.

L'étude a aussi montré que l'âge moyen des personnes admissibles au remboursement des cotisations à l'assurance-emploi a augmenté depuis 2006. Ceci s'explique en partie par la hausse du nombre de travailleurs âgés, autour de 65 ans, qui ont gagné moins de 2 000 $ et sont devenus admissibles au remboursement. L'étude a également dévoilé que les jeunes travailleurs à faible revenu auraient le plus bénéficié de l'indexation du seuil. Aussi, une proportion plus élevée de personnes ayant un faible revenu total ainsi que de personnes dont le/la conjoint(e) a un revenu total faible auraient reçu le remboursement des cotisations à l'assurance-emploi dans un scénario où le seuil aurait été indexé.

Enfin, l'étude stipule que les personnes à faible revenu âgées de moins de 20 ans, celles qui paient des cotisations syndicales, celles qui travaillent dans des régions où le taux de chômage est élevé et les étudiants étaient plus susceptibles de bénéficier de l'indexation du seuil (à l'inflation et le salaire minimum) que le groupe de personnes admissibles au seuil actuel.

  • *EDSC, Remboursements de cotisations à l'assurance-emploi (Ottawa : EDSC, Direction de l'évaluation, 2024). 

2.7.3 Programme de réduction du taux de cotisation

Le programme de réduction du taux de cotisation (PRTC) a été mis en place en 1971 pour encourager les employeurs à fournir à leurs employés des régimes de protection du revenu à court terme. Le PRTC a reconnu les régimes qui étaient déjà offerts par les employeurs et les a encouragé à continuer de les offrir alors que les prestations de maladie de l'assurance-emploi devenaient disponibles.

En vertu de la Loi sur l'assurance-emploi, les employeurs qui offrent à leurs employés un régime agréé d'assurance-salaire, également connu sous le nom de régime d'assurance-invalidité de courte durée, et qui sont au moins équivalents à la protection offerte par les prestations de maladie de l'assurance-emploi, peuvent être admissibles à une réduction de leur cotisation à l'assurance-emploi couverte par le PRTC. Le PRTC exerce moins de pression sur le régime d'assurance-emploi puisque les employés couverts par de tels régimes d'assurance-invalidité de courte durée peuvent ne pas avoir à toucher de prestations d'assurance-emploi, ou les toucher pour une plus courte durée, étant donné que les prestations des régimes enregistrés offerts par les employeurs doivent être versées avant les prestations d'assurance-emploi.

Il y a 2 types de régimes d'assurance-salaire pour lesquels une réduction de la cotisation à l'assurance-emploi peut être accordée : le régime de congés de maladie cumulatifs payés et le régime d'indemnités hebdomadaires. Ces régimes doivent aussi répondre à certaines exigences établies par la CommissionNote de bas de page 99. La réduction des cotisations reflète les économies moyennes générées par le Compte des opérations de l'assurance-emploi grâce à ces régimes et est versée directement aux employeurs. Comme les cotisations à l'assurance-emploi sont versées par les employeurs et leurs employés à raison du 7/12 et du 5/12 des cotisations respectivement, les employeurs auxquels une réduction a été accordée doivent veiller à ce que leurs employés en bénéficient à raison d'un montant équivalant au moins au 5/12 de la réduction.

Chaque année civile, la réduction du taux de cotisation est établie en fonction de 4 catégories de régimes approuvés; chaque régime a son propre taux, tel que précisé ci-dessous :

  • Catégorie 1 : des régimes de congés de maladie cumulatifs payés qui permettent d'accumuler au moins une journée de maladie par mois et dont l'accumulation totale est d'au moins 75 jours.
  • Catégorie 2 : des régimes améliorés de congés de maladie payés cumulatifs qui permettent d'accumuler au moins une journée et deux-tiers de maladie par mois et dont l'accumulation totale est d'au moins 125 jours.
  • Catégorie 3 : des régimes d'indemnités hebdomadaires dont la période de prestations est d'au moins 15 semaines.
  • Catégorie 4 : des régimes spéciaux d'indemnités hebdomadaires dont la période de prestations est d'au moins 52 semaines (cette réduction n'est disponible qu'aux employeurs des secteurs public et parapublic d'une province).

Les taux de réduction des cotisations sont exprimés en pourcentage de la rémunération assurable des employés. En 2023, les taux de réduction étaient de 0,25 %, 0,39 %, 0,39 % et 0,42 % de la rémunération assurable pour les catégories 1 à 4, respectivementNote de bas de page 100. Des réductions de cotisations estimées à 1 135,2 millions de dollars ont été générées par les régimes d’assurance-salaire en 2021 (l’année d’imposition la plus récente pour laquelle des données sont disponibles), comparativement à 1 023,0 millions de dollars en 2020 et 992,3 millions de dollars en 2019Note de bas de page 101.

Une analyse interne du PRTC estimait qu'environ 24 000 employeurs profitaient de réductions des cotisations grâce au PRTC en 2019, ce qui représentait 1,8 % de tous les employeurs. Environ 6,4 millions de travailleurs étaient couverts par un régime d'invalidité à court terme offert par leurs employeurs dans le cadre du PRTC en 2019. L'analyse a aussi démontré qu'au cours de la période de 2015 à 2019, 89,0 % de tous les employeurs participant au PRTC offraient à leurs employés un régime d'indemnités hebdomadaires de catégorie 3 alors que 9,0 % des employeurs offraient un régime de congés de maladie cumulatifs de catégorie 1 et seulement 2,0 % offraient un régime d'invalidité à court terme de catégorie 2. Moins de 1,0 % des employeurs offraient un régime de catégorie 4Note de bas de page 102. Ces répartitions sont restées stables au cours des quatre années examinées.

2.7.4 Tendances récentes en matière de recettes et des dépenses

Conformément à l'article 64 de la Loi sur la gestion des finances publiques, le receveur général prépare chaque année les Comptes publics du Canada pour rendre compte des opérations financières du gouvernement pour l'exercice. Selon les Comptes publics du Canada, les revenus de l'assurance-emploi se sont élevés à 27,5 milliards de dollars en 2022‑23, en hausse par rapport à 24,3 milliards de dollars (+12,9 %) lors de l'exercice précédent. Au cours de la même période, les dépenses de l'assurance-emploi ont chuté de 41,5 milliards de dollars en 2021‑22 à 24,2 milliards de dollars en 2022‑23 (‑17,3 milliards de dollars ou -41,7 %) (consulter le tableau 68).

L'importante baisse des dépenses d'assurance-emploi en 2022‑23 est principalement due à la réduction des prestations de revenu résultant de la diminution progressive des mesures temporairesNote de bas de page 103.

En fait, en 2022‑23, les dépenses de l'assurance-emploi sont revenus à leur niveau d'avant la pandémie. Le Compte affichait un excédent annuel de 2,8 milliards de dollars à la fin de 2022‑23 (consulter le tableau 68).

Tableau 68 - Recettes et dépenses du Compte des opérations de l'assurance-emploi, Canada, 2018‑19 à 2022‑23 (en millions de dollars) 
Catégorie 2018­‑19 2019‑20 2020‑21 2021‑22 2022‑23
Recettes* 22 781,6 $ 22 713,7 $ 22 896,5 $ 24 333,7 $ 27 472,9 $
Cotisations 99,6 % 99,7 % 99,9 % 99,9 % 99,8 %
Intérêts et pénalités 0,4 % 0,3 % 0,1 % 0,1 % 0,2 %
Dépenses** 20 817,4 $ 23 724,8 $ 61 838,3 $ 41 504,9 $ 24 194,9 $
Prestations d'assurance-emploi (Partie I) 81,0 % 74,8 % 51,0 % 89,1 % 81,3 %
Prestations d'emploi et mesures de soutien (Partie II) 11,1 % 10,4 % 4,0 % 6,1 % 10,3 %
Remboursement des prestations -1,4 % -1,0 % -0,4 % -1,2 % -1,1 %
Prestation d'assurance-emploi d'urgence*** n/a 7,4 % 39,9 % 0,0 % -0,3 %
Coûts administratifs 8,8 % 8,0 % 4,1 % 6,4 % 11,2 %
Créances douteuses 0,5 % 0,3 % 1,5 % -0,1 % -1,4 %
Financement du gouvernement du Canada – Prestation d'assurance-emploi d'urgence**** s.o. s.o. 27 331,4 (94,7) (483,4)
Surplus annuels (déficit) 1 964,3 $ (1 011,1 $) (11 610,3 $) (17 265,9 $) 2 794,7 $
  • Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués.
  • * Comprend toutes les recettes et tout le financement provenant des cotisations à l'assurance-emploi, les intérêts dus sur les comptes débiteurs, les pénalités appliquées aux prestataires en cas de non-respect des modalités du régime d'assurance-emploi et les mesures de financement additionnelles pour l'assurance-emploi présentées dans le cadre des budgets fédéraux.
  • ** Comprend toutes les dépenses liées au financement des opérations du régime d'assurance-emploi, notamment les versements des prestations en vertu de la partie I du régime d'assurance-emploi, les dépenses liées aux prestations d'emploi et aux mesures de soutien en vertu de la partie II du régime d'assurance-emploi, le remboursement des prestations d'assurance-emploi, les frais administratifs ainsi que les créances impayées comptabilisées comme avoirs passifs dans le Compte des opérations de l'assurance-emploi.
  • *** La prestation d'assurance-emploi d'urgence est la partie de la Prestation canadienne d'urgence qui a été administrée par Emploi et développement social Canada. Les dépenses liées aux prestations d'assurance-emploi d'urgence ont été versées à partir du Compte des opérations de l'assurance-emploi et sont comptabilisées dans le présent état financier.
  • **** En vertu de la section 153.111 de la Loi sur l'assurance-emploi, le Compte a été crédité de la somme déterminée par la ministre des Finances qui correspond au coût total de la prestation d'assurance-emploi d'urgence, incluant les coûts liés à cette prestation et celui de son administration. Le financement du gouvernement du Canada est comptabilisé dans la période au cours de laquelle le transfert a été autorisé. Le financement comptabilisé est composé des charges relatives à la prestation d'assurance-emploi d'urgence, des coûts supplémentaires associés à l'administration de la prestation d'assurance-emploi d'urgence, des trop-payés établis et des charges liées aux créances douteuses.
  • Source : Gouvernement du Canada, Comptes publics du Canada 2023, Volume I - Revue et états financiers consolidés (Ottawa : Receveur général du Canada, 2023) et rapports des Comptes publics des années antérieures.

Le graphique 26 montre la situation financière du Compte à la fin de l'exercice pour les 10 dernières années. Au 31 mars 2023, le déficit accumulé du Compte était de 22,2 milliards de dollars, en baisse par rapport au déficit accumulé de 25,0 milliards de dollars à la fin de l'exercice précédent. La réduction du déficit cette année par rapport à l'année précédente est principalement due à la baisse des coûts associés aux mesures temporaires de l'assurance-emploi liées à la Partie I de l'assurance‑emploi.

Graphique 26 - Situation financière du Compte des opérations de l'assurance-emploi au terme de l'exercice financier, Canada, 2013‑14 à 2022‑23
Graphique 26 - Situation financière du Compte des opérations de l'assurance-emploi au terme de l'exercice financier, Canada, 2013‑14 à 2022‑23 Version textuelle du graphique 26 - La description textuelle suit
Version textuelle du graphique 26
Exercice financier 2013‑14 2014‑15 2015‑16 2016‑17 2017‑18 2018‑19 2019‑20 2020‑21 2021‑22 2022‑23
Surplus/déficit accumulé en fin d'exercice financier (en milliards de dollars) -2,73 $ 0,52 $ 2,91 $ 3,00 $ 2,95 $ 4,92 $ 3,90 $ -7,71 $ -24,97 $ -22,18 $
  • Source : Gouvernement du Canada, Comptes publics du Canada 2023, Volume I - Revue et états financiers consolidés (Ottawa : Receveur général du Canada, 2023) et rapports des Comptes publics des années antérieures.

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