Manuel pour la gestion des populations de bernache du Canada et de bernache de Hutchins dans le sud du Canada : chapitre 3
Prescriptions de gestion des bernaches
La prévention est la meilleure façon de gérer les bernaches :
En effet, une fois qu'elles s'installent dans un secteur, il peut être difficile de les en chasser. Toutefois, là où les bernaches se sont établies, il est possible de limiter leur nombre par des techniques de gestion létales ou non létales. Les sections suivantes présentent ces techniques.
7.1 Mesures de gestion non létales
Il n’existe pas de solution unique pour décourager les bernaches du Canada de s’installer à un endroit. Étant donné que les bernaches s’adaptent ou s’habituent aux techniques d’effarouchement et que l’efficacité de ces méthodes varie d’une saison à l’autre, il est plus efficace d’utiliser plusieurs de ces techniques.
7.1.1 Cesser de nourrir les bernaches
Le fait de nourrir les bernaches favorise une densité élevée de bernaches toute l’année. Elles n’abandonnent pas un site tant qu’on les nourrit. Par contre, lorsqu’on ne les nourrit pas et qu’elles ne dépendent que des sources de nourriture naturelles limitées, une partie d’entre elles, sinon toutes, se déplacent ailleurs. Nourrir les bernaches d’aliments artificiels comme du pain peut même nuire à leur santé. Il faut installer des affiches dans les lieux publics afin de décourager les gens de nourrir les animaux, et certaines municipalités pourraient être obligées d’appliquer les règlements qui interdisent de nourrir les animaux.
7.1.2 Modification du paysage
Bien que cette solution puisse sembler inacceptable pour certains propriétaires fonciers, la modification de l’aménagement paysager constitue la meilleure solution à long terme à plusieurs des conflits entre les humains et les bernaches. Cette solution ne nuit pas à l’environnement, elle est facile à mettre en œuvre et elle ne tue pas les bernaches. Il existe plusieurs façons de rendre l’habitat moins attirant pour les bernaches sans pour autant le rendre moins attirant pour les humains ou les autres animaux. Cette approche a procuré des avantages inattendus à certaines municipalités, dont une satisfaction accrue du public à pouvoir observer une plus grande variété d’espèces d’oiseaux sauvages attirés vers les habitats plus diversifiés.
7.1.2.1 Barrières
Cette technique est efficace, car les bernaches du Canada préfèrent les grands espaces découverts qui leur permettent de s’envoler et d’atterrir et qui leur donnent une vue directe sur le plan d’eau afin de voir les prédateurs approcher et de leur échapper. Les barrières peuvent servir à diviser un grand site ouvert en plusieurs petits espaces. Lorsqu’elles sont en mue ou qu’elles accompagnent leurs jeunes, les bernaches sont incapables de voler et elles doivent donc pouvoir marcher vers les zones de pâturage. Les barrières bloquent l’accès des bernaches aux pâturages les empêchant de voir les prédateurs et les voies d’échappement vers les plans d’eau. On place généralement les barrières près des accès aux étangs et milieux humides ou près des endroits où les bernaches viennent paître. Dans la plupart des cas, les inconvénients et les dangers associés aux barrières placées sur les parcours de fuite de prédilection des bernaches les décourageront de s’installer. Voici des exemples de barrières :
Photo : Mario Fournier © Commission de la capitale nationale, 2010
- Barrières végétales. Les plantations denses d’herbes hautes, d’arbustes, de plantes aquatiques, d’arbres et de buissons peuvent empêcher les bernaches d’avoir un accès direct aux rivages, aux zones de pâturage ou à un abri sûr. Les plantes doivent être assez hautes pour empêcher les bernaches de voir au-dessus d’elles. Les plantations larges sont plus efficaces que les plantations étroites.
- Clôtures. Il peut s’agir de clôtures en treillis de fils métalliques, en grillage à poulailler, en grillage plastique, en monofilaments, en fils électrifiés ou de clôtures à neige. Les clôtures doivent être placées à la hauteur des bernaches adultes et des oisons, afin de les empêcher de les contourner, de marcher en dessous ou de passer au travers. Les clôtures peuvent bloquer l’accès à l’eau et aux sentiers privilégiés par les bernaches.
- Grilles. Les grilles ou les fils, câbles, ficelles ou cordes multiples disposées parallèlement et tendues de 30 à 50 centimètres au-dessus de la surface des étangs ou des nouvelles plantations empêchent les bernaches d’y accéder. Si l’étendue des étangs ou des champs est trop grande, il est possible d’utiliser des flotteurs ou des poteaux pour soutenir les grilles.
- Barrières de trajectoire de vol. On peut planter des arbres supplémentaires ou suspendre des cordes jaunes, des rubans de signalisation, des rubans brillants Mylar®, ou des guirlandes de disques compacts à une bonne hauteur entre des arbres pour bloquer les trajectoires de vol de la bernache et ainsi rendre l’endroit moins désirable. Les cordes ne doivent pas être trop tendues et doivent flotter au vent. Ainsi, elles seront plus visibles, et les bernaches auront plus de mal à prévoir des trajectoires d’approche et de décollage.
7.1.2.2 Modifier le gazon
Plusieurs techniques de gestion du gazon peuvent aider à décourager les bernaches d’utiliser les lieux :
- Tondez la pelouse moins souvent. La bernache préfère les jeunes pousses d’herbe tendre. L’herbe longue ne plaît pas autant aux bernaches, car avec le temps elle devient plus coriace et fibreuse que l’herbe courte. Vous pouvez laisser pousser toute la pelouse ou seulement la partie qui borde un plan d’eau.
- Changez le type d'herbe. D’autres types d’herbe ou de foin peuvent repousser les bernaches de manière naturelle. Recherchez des espèces d’herbe coriace adaptées à vos conditions climatiques auprès d’un fournisseur local de semences de gazon. Les bernaches pourraient être découragées de rester si ces espèces d’herbes sont plantées dans l’habitat qu’elles utilisent habituellement.
- Appliquez un répulsif. L’application de « répulsif à bernache » sur l’herbe peut décourager les bernaches d’utiliser un habitat, mais son succès peut être limité. Les répulsifs à bernache ont un goût qui déplaît aux bernaches et ne sont pas considérés comme nocifs pour l’herbe, la faune ou le public. Communiquer avec les services de contrôle des animaux nuisibles pour en savoir plus sur les produits disponibles et leur utilisation. Toute personne désirant utiliser un répulsif chimique doit vérifier si l’utilisation du produit à cette fin est autorisée ou si elle nécessite un permis.
7.1.3 Effarouchement
L’effarouchement est le plus efficace lorsque les bernaches arrivent dans un endroit ou lorsqu’on utilise plusieurs techniques d’effarouchement, car les bernaches s’habituent rapidement à toute technique employée seule. On peut courir après les bernaches chaque fois qu’elles se présentent jusqu’à ce qu’elles quittent définitivement l’endroit. Il existe de nombreuses autres techniques d’effarouchement; certaines de ces techniques sont décrites dans les paragraphes qui suivent. Il est à noter que certaines des techniques d’effarouchement nécessitent un permis émis par Environnement Canada.
7.1.3.1 Techniques d'effarouchement ne nécessitant pas de permis fédéral
Selon l’article 24(1) du Règlement sur les oiseaux migrateurs (1994), « toute personne peut, sans permis, employer un engin quelconque, sauf un avion ou une arme à feu, pour effaroucher les oiseaux migrateurs qui causent ou risquent de causer des dégâts aux cultures ou à d’autres biens. » Voici quelques techniques d’effarouchement qui ne nécessitent pas de permis fédéral :
- Canons au propane. Les canons effaroucheurs portatifs alimentés au propane peuvent chasser les bernaches de manière efficace. Il est important de déplacer l’équipement régulièrement, car les bernaches s’habituent à ces dispositifs. Deux canons réglés à différents intervalles (par exemple, un réglé à 10 minutes, et l’autre, à 7 minutes) sont plus efficaces, car l’intervalle entre deux détonations varie toujours, ce qui prolonge la période d’habituation des bernaches. Ces canons sont disponibles auprès d’entreprises de gestion de la faune.
- Avertisseurs pneumatiques ou sirènes. Ces dispositifs sonores peuvent être installés sur un véhicule, tenus dans la main ou utilisés à distance. Ces dispositifs sont parfois efficaces, mais la proximité d’activités humaines ou de résidences peuvent rendre leur utilisation inacceptable.
- Lumières et lasers stroboscopiques. Les stroboscopes peuvent déranger les bernaches après le coucher ou avant le lever du soleil. Bien que cette technique soit silencieuse, la lumière peut déranger les gens. Un « pistolet au laser » à grande longueur d’onde utilisable dans des conditions de faible luminosité peut s’avérer efficace pour effrayer les bernaches à une distance de plusieurs centaines de mètres.
- Enregistrements de cris de détresse. Les enregistrements de cris de détresse de bernaches du Canada ou d’autres espèces d’oiseaux émis bruyamment en direction d’un groupe de bernaches peuvent chasser celles qui se sentent également menacées. Les cris d’aigles ou de faucons combinés à des modèles ou des cerfs-volants simulant un aigle ou un faucon (voir le paragraphe Épouvantails plus bas) peuvent également chasser les bernaches.
- Rubans de signalisation et banderoles. Des longueurs de ces matériaux voyants suspendues entre des poteaux ou des piquets ou attachées à des arbres flottent au vent et créent une distraction visuelle que les bernaches voudront probablement éviter.
- Ballons et cerfs-volants : Les ballons gonflés à l’hélium décorés de gros yeux et les cerfs-volants en forme d’aigle ou d’autres gros oiseaux de proie sont perçus comme une menace par les bernaches et peuvent contribuer à les chasser. Vérifiez leur disponibilité auprès d’entreprises de gestion de la faune.
- Épouvantails. Les bernaches se sentent menacées par les épouvantails en forme d’être humain, d’aigle, d’alligator, de cygne ou de coyote. Les épouvantails en forme d’être humain muni d’une carabine sont également très efficaces. Les leurres d’aigle plus grands que nature et les leurres de coyotes ont démontré un certain succès.
- Drapeaux. Un drapeau qui flotte au vent, fabriqué avec un sac à ordures de plastique noir, hissé sur un grand poteau, chasse également les bernaches. Les bernaches n’aiment pas se nourrir là où elles se sentent menacées, et le sac qui flotte au vent au-dessus de leur tête représente pour elles une menace. Le drapeau doit mesurer environ 0,6 mètre sur 1 mètre. Il est préférable de pratiquer deux ou trois fentes à partir de l’extrémité du drapeau sur un tiers de sa longueur pour faire trois ou quatre bandes. Le drapeau doit être installé au moins 2,5 mètres au-dessus du sol.
- Arroseurs déclenchés par un détecteur de mouvement. Les bernaches peuvent être incommodées par les jets d’eau qui les atteignent lorsque leur présence est détectée par les capteurs infrarouges. L’avantage de ces dispositifs est qu’ils peuvent fonctionner sans surveillance 24 heures sur 24 et que les circuits éconergétiques peuvent fonctionner pendant plusieurs mois avec une seule pile. Leur efficacité est cependant limitée aux aires plutôt restreintes.
- Chiens. Dans certaines régions, les chiens dressés pour chasser et rapporter un leurre ou une balle projeté au-dessus d'une bande de bernaches posant des problèmes ou les chiens de troupeau (comme le border collie) peuvent faire fuir les bernaches. Les chiens doivent être surveillés en tout temps pour éviter qu'ils ne blessent ou tuent des bernaches.
Reconnaissant que les oiseaux peuvent parfois causer des dommages à une propriété ou représenter une menace pour les humains, l’article 12 de la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs (1994) confère à Environnement Canada le pouvoir de proposer certaines solutions de rechange pour gérer les oiseaux qui causent des dommages ou qui présentent une menace. Les outils de gestion sont décrits dans le Règlement sur les oiseaux migrateurs, qui prévoit les circonstances et les conditions dans lesquelles il est permis de tuer, de capturer ou de prendre des oiseaux migrateurs et d’endommager, de détruire, d’enlever ou de déranger leurs nids. Chacune de ces activités nécessite un permis délivré par Environnement Canada.
7.1.3.2 Techniques d'effarouchement nécessitant un permis fédéral
- Utilisation d'une arme à feu. L’utilisation d’une arme à feu, même si ce n’est que pour tirer des fusées explosives, des balles sifflantes ou des pétards, nécessite un permis fédéral délivré par Environnement Canada. Ce permis peut être délivré aux gestionnaires de terrain pour effrayer les oiseaux migrateurs qui causent ou pourraient causer des dommages aux cultures ou à d’autres biens. Si l’utilisation d’une arme vise à tuer des oiseaux, il faut obtenir un permis d’abattage (voir la section 7.2). Veuillez prendre note que de nombreuses municipalités interdisent la décharge d'armes à feu.
- Utilisation d'un avion. Cette technique pour faire fuir les groupes de bernaches n’est généralement pas pratique. Toutefois, si vous avez l’intention d’utiliser un avion pour effrayer des bernaches, vous devez vous procurer un permis fédéral auprès d’Environnement Canada. L’utilisation de modèles réduits d’avions ou d’hélicoptères télécommandés pourrait être intéressante dans certaines situations mais leur utilisation requière un permis.
- Rapaces. On peut utiliser des faucons, des aigles ou d'autres oiseaux de proie pour faire fuir les bernaches d'un site comme un terrain de golf ou un parc urbain. Étant donné l'instinct de tuer de ces oiseaux, le propriétaire foncier ou gestionnaire du terrain qui désire recourir à cette méthode doit demander un permis d'abattage fédéral en indiquant le nom du fauconnier à qui il fera appel.
7.1.4 Relocalisation
Photo : Jack Hughes © Environnement Canada 2010
Comme il a été mentionné plus haut (section 4), les bernaches du Canada se rassemblent en grands groupes lorsqu’elles muent et sont incapables de voler. On peut alors les capturer et les déplacer à d’autres endroits qui leur conviennent et qui peuvent les accueillir. La relocalisation peut également être appropriée en période de reproduction pour des petits groupes de bernaches reproductrices si elles causent de graves problèmes, il ne faut toutefois pas les déplacer dans des secteurs qui n’abritent pas déjà une population reproductrice locale. Cette technique est très appropriée pour les bernaches causant des conflits en milieu urbain. Idéalement, elles devraient être déplacées dans des endroits qui abritent plus de prédateurs naturels ou dans des endroits où elles peuvent être chassées durant les saisons de chasse. La relocalisation ne constitue qu’une solution à court terme, car les bernaches ont tendance à retourner à leur site d’origine lorsque leurs plumes de vol ont repoussé ou que la pression de chasse les incite à quitter les sites où elles ont été relâchées.
On ne peut relocaliser des bernaches à moins qu’Environnement Canada ait délivré un permis au propriétaire ou au gestionnaire du terrain pour accueillir les bernaches déplacées. La demande de permis doit comprendre une description de la situation, une estimation du nombre de bernaches et le nom des personnes qui effectueront la relocalisation. En outre, pour obtenir le permis, il faut présenter les coordonnées complètes et la permission écrite du propriétaire du site où l’on propose de relâcher les bernaches déplacées. Environnement Canada peut exiger des preuves que les personnes qui effectueront la relocalisation ont les connaissances, les compétences et le matériel nécessaires pour ce faire sans blesser les bernaches. Environnement Canada peut également exiger un plan de gestion détaillé qui précise le nombre souhaité de bernaches sur le terrain en question qui doit être relocalisée ainsi que les mesures qui seront prises pour atteindre cette cible à long terme. Les détenteurs de permis devront faire rapport de leurs activités de gestion; toute non-conformité pourra entraîner le refus de futures demandes de permis. On peut obtenir sur demande un document sur les meilleures pratiques de relocalisation des bernaches auprès d’Environnement Canada, qui en fournit un exemplaire avec tout permis de relocalisation qu’il délivre.
En outre, Environnement Canada doit approuver, en consultation avec des biologistes provinciaux de la faune, les sites où l’on prévoit relocaliser les bernaches. Certaines relocalisations peuvent être faites dans des milieux naturels, mais les coûts peuvent augmenter rapidement s’il faut gérer les bernaches à ces endroits. De plus, comme les bernaches sont si répandues, il est difficile de trouver des endroits dont les résidants acceptent d’accueillir des bernaches relocalisées.
Remarque : Les bernaches peuvent apprendre rapidement que les méthodes non létales ne constituent pas une menace pour elles. Pour être efficaces, les dispositifs non létaux doivent être placés dans des endroits stratégiques très fréquentés par les bernaches et doivent être déplacés ou changés fréquemment.
7.2 Mesures de gestion létales
Si les méthodes de gestion non létales susmentionnées se révèlent infructueuses et que les problèmes causés par les bernaches persistent, on peut avoir recours à des méthodes létales. Celles-ci comprennent la chasse légale, l’abattage hors saison, la destruction des œufs et l’euthanasie. Toutes les mesures de gestion létales nécessitent un permis d’Environnement Canada. En outre, le Ministère peut exiger du demandeur de permis qu’il présente un plan détaillé de gestion des bernaches précisant le nombre souhaité de bernaches sur le site et comment ce nombre sera atteint et maintenu à long terme.
7.2.1 Chasse
Photo : © Joshua Brugmans - Chasseur
Pour chasser la bernache du Canada, les chasseurs doivent obtenir un permis fédéral de chasse aux oiseaux migrateurs en plus de tout permis provincial requis. Dans de nombreuses régions, on a modifié les saisons de chasse et rehaussé les quotas de façon à accroître la récolte de bernaches du Canada nichant en zone tempérée. Les données sur les bernaches baguées nichant en zone tempérée qui sont tuées par les chasseurs montrent que la plupart d’entre elles sont abattues près de l’endroit où elles ont été baguées, ce qui suggère que la chasse aide à limiter les populations locales.
7.2.2 Stérilisation des œufs ou destruction
Puisque la stérilisation des œufs ou leur destruction sont considérées comme des techniques létales, le propriétaire ou le gestionnaire du terrain doit obtenir un permis d’Environnement Canada. La demande de permis écrite doit comprendre une description de la situation, une estimation du nombre de nids en cause et le nom des personnes qui effectueront la procédure. Les détenteurs de ce permis devront faire rapport de leurs activités; toute non-conformité pourra entraîner le refus de futures demandes de permis.
Photo : Jean Rodrigue © Environnement Canada 2010
La prévention de l’éclosion des œufs permet de réduire à court terme le nombre de bernaches qui utilisent un endroit durant l’été. Toutefois, pour un oiseau avec longévité élevé, si le but recherché est de réduire la population à long terme, cette mesure devra être répétée sur plusieurs années. Voyant leurs efforts répétés de reproduction échouer (peu d’œufs éclosent), les bernaches vont quitter le site pour aller tenter de nicher ailleurs, et la population finit par diminuer avec la mort naturelle des adultes. On peut réduire une population locale en empêchant l’éclosion des œufs parce que les adultes ont tendance à nicher là où ils ont appris à voler. La prévention de l’éclosion est plus efficace lorsqu’on l’utilise de concert avec d’autres techniques de gestion des bernaches.
On peut empêcher l’éclosion des œufs en les détruisant ou en les stérilisant. Il est moins compliqué de les détruire et, dans la plupart des cas, aussi efficace que de les stériliser. On ne recommande la stérilisation que lorsqu’on croit que les bernaches pondraient de nouveau si l’on détruisait leurs œufs. Ainsi, on stérilise les œufs en les laissant dans le nid, et la femelle continue de les couver jusqu’à ce que la saison soit trop avancée pour une autre couvée.
Il y a deux façons de stériliser les œufs :
- les enduire d’huile végétale ou minérale non toxique pour empêcher l’échange d’air par les pores de l’œuf (l’huile à base de pétrole est interdite) ou ;
- les brasser vigoureusement pour déchirer leurs membranes. On peut obtenir sur demande un document détaillé sur les meilleures pratiques de stérilisation des œufs de bernaches auprès d’Environnement Canada, qui en fournit un exemplaire avec tout permis qu’il délivre à cette fin.
7.2.3 Abattage
Environnement Canada reçoit les demandes d’abattage par les propriétaires ou gestionnaires de terrains, mais le demandeur doit démontrer qu’il a essayé sans succès toutes les autres mesures de gestion réalisables et que le problème persiste malgré tout. Environnement Canada peut exiger du demandeur un plan de gestion détaillé qui précise la population cible de bernaches et les mesures de gestion de la population après l’abattage. Dans certaines situations, le Ministère peut exiger des consultations publiques pour s’assurer d’un appui suffisant du public au projet d’abattage. Le demandeur est responsable de prendre les dispositions nécessaires pour l’abattage sans cruauté des bernaches et l’élimination des carcasses. Les détenteurs de permis devront faire rapport de leurs activités de gestion; toute non-conformité pourra entraîner le refus de futures demandes de permis. On peut obtenir sur demande un document sur les meilleures pratiques pour l’abattage de la bernache du Canada auprès d’Environnement Canada, qui en fournit un exemplaire avec tout permis connexe qu’il délivre.
Permis exigés :
Le détenteur d’un permis d’Environnement Canada n’est pas exempté des autres lois et règlements fédéraux, provinciaux ou municipaux. Il incombe à la personne qui prend des mesures de gestion des bernaches de connaître et d’observer toutes les lois et tous les règlements applicables.
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