Rapport annuel de 2018 à 2019 sur la Loi sur les ressources en eau du Canada : chapitre 2

2 Surveillance

2.1 Surveillance de la quantité d’eau

Le Programme hydrométrique national (PHN), un effort de coopération entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, a la responsabilité de fournir des données, des connaissances et des renseignements hydrométriques essentiels dont les Canadiennes et Canadiens et leurs institutions ont besoin pour prendre des décisions éclairées en matière de gestion de l’eau offrant une protection et une intendance de l’eau douce au Canada. Ces données sont disponibles sur le site Web sur l’eau d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC). Relevés hydrologiques du Canada, qui fait partie des Services hydrologiques nationaux (SHN) d’ECCC, est le partenaire fédéral et le principal exploitant du réseau des PHN au Canada.

Le PHN est cogéré par la Table nationale des administrateurs (TNA) et le Comité des coordonnateurs du PHN, tous deux formés de membres responsables de l’administration des accords sur les relevés hydrométriques dans chaque province ou territoire et d’un administrateur national désigné par le Canada. Les deux groupes se sont réunis régulièrement au cours de l’exercice 2018-2019 pour discuter de questions relatives au programme. Des commentaires fournis régulièrement par les deux groupes et une enquête annuelle de la TNA offrent une contribution précieuse sur les opérations, la documentation et les pratiques de diffusion du programme, ainsi que sur les ressources disponibles en matière de formation pour le PHN.

Dans le budget de 2018, le gouvernement du Canada s’est engagé à effectuer de nouveaux investissements s’élevant à 89,7 millions de dollars sur cinq ans pour revitaliser et moderniser le programme hydrométrique. Le financement sera axé sur quatre domaines principaux portant sur la détérioration des infrastructures, le renforcement des capacités techniques et d’ingénierie pour faire face aux obligations du Traité des eaux limitrophes et autres exigences transfrontières, la contribution au progrès technologique et à l’innovation, et le renforcement des capacités de prévision.

2.1.1 Réseau national de surveillance hydrométrique

Au cours de l’exercice 2018-2019, le Réseau national de surveillance hydrométrique du PHN du Canada était constitué de 2 826 stations de surveillance hydrométrique (voir la figure 1 et le tableau 1). Au cours de cette période, ECCC a exploité 2 191 de ces stations hydrométriques. Parmi les stations exploitées par ECCC, 1 134 étaient entièrement ou partiellement financées par le gouvernement fédéral. Les autres stations étaient exploitées par ECCC pour le compte de gouvernements provinciaux et territoriaux ou d’un tiers, et le partage des coûts était fondé sur des besoins et des exigences précis (voir le tableau 1). Au Québec, le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques exploitait 227 stations, dont certaines étaient financées en tout ou en partie par le gouvernement du Canada.

En 2018-2019, plus de 40 des 336 téléphériques ont été traités, soit réparés, reconvertis ou remplacés grâce à ce nouvel investissement. Plusieurs téléphériques ont été remplacés par d’autres technologies. En plus des téléphériques, 480 stations connues partout au Canada ont des puits de mesurage contaminés à la créosote et doivent être mises hors service. En 2018‑2019, 40 des 480 stations avec des puits de mesurage contaminés à la créosote ont été mises hors service. Des listes de vérification environnementale et des pratiques exemplaires en matière de gestion ont été préparées pour garantir la conformité environnementale de tous les projets de construction et de mise hors service.

Figure 1. Réseau national de surveillance hydrométrique

Description longue

La figure 1 est une carte du Canada qui indique l'emplacement du Réseau national des 2 826 stations de surveillance hydrométrique.

Tableau 1. Stations du Réseau national de surveillance hydrométrique

Stations exploitées par ECCC (par entente de partage des coûts)

Province ou territoirea

Gouvernement fédéral

Partage des coûtsb

Province ou territoire

Tierce partie

Stations non exploitées par ECCC (ententes de partage des coûts diverses)

Total par province ou territoire

Alberta

76

158

160

34

54

482

Colombie-Britannique

47

181

206

0

7

441

Manitoba

22

82

111

2

175

392

Nouveau-Brunswick

17

17

18

0

0

52

Terre-Neuve-et-Labrador

16

32

66

0

0

114

Nouvelle-Écosse

11

6

13

0

0

30

Territoires du Nord-Ouest

46

23

20

13

0

102

Nunavut

8

2

13

2

0

25

Ontario

126

68

338

10

46

588

Île-du-Prince-Édouard

0

5

1

3

0

9

Québec

16

0

0

0

227

243

Saskatchewan

90

50

13

0

126

279

Yukon

11

24

34

0

0

69

Total

486

648

993

64

635

2 826

aLes stations de surveillance hydrométrique à l’intérieur des limites de chaque province, quel que soit le bureau qui les exploite.

bLes stations à coûts partagés sont des stations partiellement financées par le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux et territoriaux et des tierces parties. Le ratio de partage des coûts varie d’une station à l’autre.

Remarque : Le réseau comprend également un petit nombre de stations de jaugeage internationales situées aux États-Unis qui ne sont pas incluses dans le présent rapport, car elles appuient des activités de la Commission mixte internationale qui ne sont pas assujetties à la LREC.

Aucun changement notable n’a été apporté à la taille du réseau national de surveillance hydrométrique en 2018-2019, mais certaines modifications ont toutefois été apportées au réseau :

2.1.2 Développement technologique

Instruments hydrométriques et collecte de données

Le PHN a continué d’investir dans les nouvelles technologies sur le terrain, notamment dans l’équipement hydroacoustique et dans des plateformes avancées de déploiement telles que les téléphériques manœuvrés depuis la berge et les bateaux télécommandés, alors que les téléphériques avec personnel sont mis hors service partout au pays.

Il y a également eu de nouveaux investissements dans l’utilisation de caméras de site pour surveiller les conditions de site, y compris la période affectée par la glace. Le PHN exploite maintenant plus de 30 caméras satellites (et plusieurs caméras à modem cellulaire) dans des stations éloignées, qui transmettent généralement une image par jour, ainsi que plus de 200 caméras à prises de vues à intervalle, à partir desquelles les images sont téléchargées périodiquement au moment d’une visite sur le terrain.

L’utilisation des notes électroniques de relevés hydrométriques pour documenter les visites sur le terrain et téléverser l’information et les données connexes est devenue courante; le pourcentage de téléversements de notes électroniques de relevés hydrométriques est passé de 26 % de l’ensemble des visites sur le terrain téléversées en 2017 à 59 % en 2018. Les notes électroniques de relevés hydrométriques offrent une assurance de la qualité et une cohérence accrues de l’information et des données hydrométriques.

Le PHN étudie également la possibilité d’utiliser des techniques sans contact, comme des radars et des caméras, pour améliorer la surveillance du niveau et du débit de l’eau, en particulier dans des conditions difficiles (crues des eaux), ou lorsque l’exactitude des données sur le débit et la rapidité d’obtention de ces données sont essentielles. L’exploration des innovations dans le domaine de la surveillance hydrométrique est une composante de l’investissement dans le PHN. Cela accélérera les efforts visant à explorer et à adapter les innovations dans le domaine de la surveillance hydrométrique, de l’hydrologie et de l’hydraulique, sur le terrain et au bureau. En 2018-2019, le volet innovation a principalement porté sur l’élaboration de propositions de projets et l’obtention d’équipement pour mettre à l’essai de nouvelles technologies de terrain telles que la vélocimétrie des particules à grande échelle, les radars, les drones, les jauges de dilution et les applications de débit.

Projet de surveillance des eaux de surface depuis l’espace

ECCC a continué de collaborer au développement de technologies de surveillance spatiale pour la surveillance hydrologique au Canada avec l’Agence spatiale canadienne (ASC), la National Aeronautics and Space Administration (NASA), l’Université de Sherbrooke, l’Université de la Californie à Los Angeles et d’autres organisations aux États-Unis. Les travaux se sont concentrés sur la mission SWOT de topographie des surfaces d’eau océaniques et continentales, dont le lancement est prévu par la NASA en 2021. ECCC a poursuivi l’élaboration de modèles hydrauliques dans le delta des rivières de la Paix et Athabasca, dans le cadre de la stratégie globale du plan d’hydrologie. Des images SWOT synthétiques ont été développées comme produit opérationnel pour le fleuve Saint-Laurent et des techniques d’assimilation de données utilisant la topographie des surfaces d’eau océaniques dans des modèles opérationnels sont à l’étude. ECCC a également présenté une séance plénière lors du Symposium canadien de télédétection et a continué de travailler avec l’équipe internationale SWOT sur les questions d’étalonnage et de validation des données satellites.

En 2018-2019, ECCC a continué de participer activement aux activités de l’Université de la Saskatchewan, de l’Université de Waterloo, de l’Université Wilfrid Laurier et de l’Université McMaster dans le cadre du programme Global Water Futures. Ce programme permet d’explorer des façons d’améliorer la prestation du programme hydrométrique grâce à des technologies novatrices comme les drones et les caméras. Cette année, les SHN, en collaboration avec la Direction des sciences et de la technologie de l’eau d’ECCC et l’Université de la Saskatchewan, ont terminé le développement d’une nouvelle installation, conçue pour développer et mettre à l’essai de nouveaux capteurs d’eau et drones pour améliorer la surveillance des ressources en eau du Canada.

Diffusion des données

Pendant la crue printanière de 2018, un soutien après les heures d’ouverture a été offert pour veiller à ce que des données hydrométriques en temps réel soient disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 pendant la période de crue.

À partir de juillet 2018, les SHN ont diffusé des images en temps réel pour certaines stations sur le site Web sur l’eau. Cela permet aux partenaires provinciaux et territoriaux de consulter en ligne la situation du site pour les stations dotées d’une caméra en temps réel.

Les bases de données historiques hors ligne ont été diffusées quatre fois au cours de l’année : avril, juillet et octobre 2018 et janvier 2019.

2.1.3 Élaboration du programme

Assurance de la qualité

En décembre 2018, une vérification de surveillance de routine a été effectuée visant le système de gestion de la qualité (SGQ) du Service météorologique du Canada (SMC) en vertu de la norme ISO 9001:2015 de l’Organisation internationale de normalisation, à la suite d’une série de vérifications externes comprenant deux bureaux hydrométriques au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve-et-Labrador. Aucun cas de non-conformité majeur n’a été décelé dans l’un des deux sites. Cela fait suite au renouvellement de la certification du SGQ du SMC en vertu de la norme ISO 9001:2015, qui demeure valide pour une période de trois ans.

La mise à jour des procédures opératoires normalisées (PON) de Relevés hydrologiques du Canada s’est poursuivie en 2018-2019, dans le but de suivre le rythme des changements technologiques dans le programme opérationnel. Cette année, les travaux ont porté sur l’élaboration de nouvelles PON pour la correction et l’estimation des données pour le processus de production des données.

Des améliorations ont été apportées à la qualité des données en temps réel grâce au projet de production de données continues. Trois bureaux hydrométriques ont mis à l’essai les nouvelles procédures dans le cadre d’un projet pilote en 2018-2019, et on vise une mise en œuvre pour l’ensemble du Canada d’ici 2021. Cette approche novatrice fait également partie de l’investissement dans le PHN.

Science et développement hydrométriques

La collaboration sur la modélisation hydrologique pour améliorer la capacité des SHN de prévoir les débits dans le cadre de ses obligations fédérales en matière de gestion de l’eau s’est poursuivie. ECCC a également poursuivi sa collaboration avec des collègues universitaires du Québec (l’Institut national de la recherche scientifique) pour mettre en œuvre des modèles hydrodynamiques et écohydrauliques dans les rivières d’importance fédérale. La composante de prévision des investissements hydrométriques comprend le renforcement de la capacité de prévoir la quantité d’eau dans cinq des principaux bassins hydrographiques du Canada : le bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent, le bassin de la rivière Saskatchewan et du fleuve Nelson, le bassin du fleuve Mackenzie, le bassin du fleuve Columbia et le bassin de la rivière Churchill. Les SHN travailleront en partenariat avec les provinces et les territoires pour développer de nouveaux systèmes de prévision des débits. Comme première étape de cet effort, les SHN ont organisé un atelier national sur la prévision des débits, au cours duquel des représentants fédéraux, provinciaux et territoriaux se sont réunis avec des experts de l’industrie et du milieu universitaire pour discuter de l’élaboration de systèmes de prévision des débits de pointe.

ECCC, en collaboration avec l’Université du Manitoba, l’Université de Victoria, et Alberta InnoTech, continue de soutenir un projet pilote national de réseau opérationnel d’analyse isotopique, conjointement avec son réseau hydrométrique, semblable au réseau hydro-isotopique existant aux États-Unis. L’objectif du projet est de démontrer la valeur de la collecte systématique du débit fluvial en tandem avec l’analyse de l’oxygène 18 (18O) et du deutérium (2H) partout au Canada, puisque les rapports isotopiques stables peuvent être utilisés pour améliorer la compréhension des sources d’eau. ECCC a également appuyé un projet avec l’Université d’Ottawa portant sur l’utilisation de la télédétection pour la caractérisation des conditions des glaces.

Sensibilisation

Les SHN favorisent l’ouverture et l’interopérabilité de l’accès à l’information et aux données sur divers systèmes. En septembre 2018, les SHN, en collaboration avec l’équipe des services Web géospatiaux d’ECCC, ont complété leur projet visant à rendre les données hydrométriques historiques disponibles dans les normes conformes de l’Open Geospacial Consortium. Les données hydrométriques historiques sont maintenant disponibles via les services Web géospatiaux GeoMet du Service météorologique du Canada.

2.1.4 Modélisation et études hydrométéorologiques

Depuis plusieurs années, des chercheurs et des scientifiques d’ECCC et de nombreux organismes partenaires se servent des données atmosphériques et météorologiques pour alimenter les modèles de prévisions opérationnelles quotidiennes ainsi que des données hydrologiques, recueillies en vertu d’accords hydrométriques, pour alimenter les modèles hydrologiques. Ces modèles montrent la façon dont la modélisation hydrométéorologique régionale peut aider à améliorer la gestion des ressources en eau.

Grands Lacs

ECCC a collaboré avec l’Army Corps of Engineers, la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et le Geological Survey des États-Unis afin d’opérationnaliser les divers systèmes de modélisation pour l’analyse historique du bilan hydrique dans les Grands Lacs d’amont. En 2018-2019, ECCC a continué d’améliorer les méthodes de modélisation et de prévisions hydrométéorologiques associées dans un cadre de prévisions environnementales élargi. Le modèle permet d’améliorer la compréhension des interactions entre l’atmosphère et la surface de la Terre, et appuie une gestion améliorée de l’eau dans la région. Après des années d’élaboration par la NOAA, en consultation avec ECCC, un modèle statistique qui détermine les valeurs les plus probables pour les composantes du bilan hydrique est maintenant exécuté chaque mois à l’aide des données fournies par le SMC d’ECCC et d’autres organismes canadiens et américains. Cette technique devrait mener à une amélioration des valeurs coordonnées des composantes de l’approvisionnement net du bassin des Grands Lacs, et nous permettre de mieux comprendre les fonctions hydrologiques et d’améliorer les prévisions des niveaux d’eau des Grands Lacs.

Des experts en hydrologie et en modélisation atmosphérique d’ECCC ont continué d’élaborer des modèles afin d’estimer des scénarios possibles de débit fluvial grâce à un système de prévision d’ensemble du débit. Le modèle de prévisions opérationnelles est partagé avec les organismes provinciaux de prévision des inondations et la mise à l’essai initiale du modèle dans les Grands Lacs se poursuit alors que les chercheurs s’efforcent d’élaborer un modèle de prévision de 10 jours. Un projet pilote qui fournit les débits prévus au personnel des Relevés hydrologiques du Canada s’est poursuivi en 2018-2019. Les débits prévus devraient fournir de l’information à l’avance pour une planification efficace des travaux sur le terrain afin de saisir des données importantes pour les événements à débit élevé.

Dans le cadre du Comité de coordination des données hydrologiques et hydrauliques de base des Grands Lacs, un plan complet de mise à jour du Système de référence international des Grands Lacs de 1985 (références verticales) pour le réseau des Grands Lacs et du Saint‑Laurent a été élaboré et une première année de travail a été effectuée avec le déploiement de jauges saisonnières par le Service hydrographique du Canada et la National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis. Ce projet durera jusqu’en 2025.

Fleuves internationaux

En collaboration avec le district de Détroit de l’Army Corps of Engineers des États-Unis, ECCC a travaillé sur un modèle intégré de réaction des écosystèmes pour les rapides de la rivière St. Marys. Le modèle écohydraulique bidimensionnel est utilisé pour améliorer la fraye de plusieurs espèces de poissons utilisant les eaux vives des rapides pour se reproduire. Ce prototype sera étendu à toute la rivière St. Marys.

ECCC a joué un rôle de premier plan dans l’étude sur le lac Champlain et la rivière Richelieu, en examinant les causes des problèmes d’inondation dans ce bassin et les mesures d’atténuation possibles de ces derniers. Les activités en 2018-2019 étaient axées sur l’élaboration de possibles mesures d’atténuation des inondations, structurelles et non structurelles, et de cartes de zones d’inondation pour l’ensemble du bassin versant binational. Parmi les autres travaux, mentionnons le perfectionnement d’un modèle de bilan hydrique et de l’apport net au lac Champlain, l’assemblage d’un modèle altimétrique numérique pour le réseau de la rivière Richelieu et du lac Champlain se basant sur plusieurs sources de données, la collecte de données sur les débits et les glaces et l’élaboration de plusieurs simulations hydrodynamiques en deux dimensions de possibles solutions d’atténuation des inondations.

ECCC a également continué de jouer un rôle de premier plan dans l’étude de la rivière Souris, qui porte sur les améliorations possibles à l’exploitation de plusieurs barrages en Saskatchewan et au Dakota du Nord à des fins de contrôle des inondations et d’approvisionnement en eau. Le plan de travail de l’étude a été finalisé en 2018-2019 en se basant sur un examen indépendant géré par la Commission mixte internationale et des commentaires reçus du public. Les tâches de collecte de données ont été effectuées et comprenaient un résumé des projets réalisés depuis 2013, des données LIDAR et bathymétriques mises à jour pour les réservoirs, une analyse du réseau de données hydrométéorologiques et la collecte de données pour l’élaboration d’indicateurs de rendement. Les travaux d’élaboration des modèles informatiques utilisés pour l’étude ont commencé, et un certain nombre d’ateliers et de réunions ont été organisés pour mobiliser le public, les organismes de réglementation et les nations autochtones. La sécurité des barrages a été cernée comme un problème majeur qui compliquera la gestion des réservoirs ainsi que l’élaboration de recommandations pour améliorer les opérations à l’avenir.

Arctique

ECCC dirige l’initiative du système d’observation du cycle hydrologique de l’Arctique (Arctic‑HYCOS), qui s’attarde surtout à l’évaluation des flux d’eau douce vers l’océan Arctique. En 2018-2019, les travaux se sont poursuivis pour finaliser le portail Web public afin d’afficher l’écoulement fluvial et d’autres données pour toutes les stations hydrométriques du réseau Arctic-HYCOS et de permettre le filtrage et le téléchargement des données selon des critères de métadonnées élargis. La première phase du projet Arctic-HYCOS est presque terminée.

Dans le monde

ECCC a joué un rôle à l’échelle internationale de conseiller canadien en matière d’hydrologie au sein du comité sur l’hydrologie de l’Organisation météorologique mondiale. Cela signifie que le Ministère a donné une rétroaction et des conseils à ce comité sur toutes les questions liées à la surveillance hydrométrique et à l’hydrométéorologie. En particulier, le Ministère a fourni une expertise lors de l’élaboration de techniques d’analyse de l’incertitude lors de mesures hydrométriques et dans les systèmes de base.

2.2 Surveillance de la qualité de l’eau

2.2.1 Surveillance de la qualité de l’eau douce

La surveillance de la qualité de l’eau douce est un programme central d’ECCC depuis la création du Ministère au début des années 1970. Les activités de surveillance du Ministère sont essentielles pour évaluer l’état et les tendances de la qualité de l’eau, pour en rendre compte, ainsi que pour assurer le respect des engagements nationaux et internationaux et obligations prévues par la loi qu’a le gouvernement fédéral. Une bonne partie des activités de surveillance du programme sont menées par l’entremise d’ententes fédérales-provinciales et fédérales-territoriales, ce qui assure une prestation économique et sans redondance du programme.

Les objectifs des ententes fédérales-provinciales-territoriales de surveillance de la qualité de l’eau sont les suivants :

Les données sont également utilisées pour appuyer l’indicateur canadien de durabilité de l’environnement qui a trait à la qualité de l’eau douce.

Le réseau de surveillance à long terme de la qualité de l’eau douce consiste en des sites d’échantillonnage fédéraux, fédéraux-provinciaux et fédéraux-territoriaux partout au Canada (voir la figure 2). Des échantillons d’eau sont régulièrement prélevés à ces stations pour en analyser les paramètres physico-chimiques, notamment la température, le pH, l’alcalinité, les ions majeurs, les éléments nutritifs et les métaux. Les pesticides et autres paramètres préoccupants sont aussi surveillés en cas de problèmes de qualité de l’eau propres à un site. Les données nationales de monitoring de la qualité de l’eau à long terme sont publiées en ligne.

Figure 2. Stations de surveillance de la qualité de l’eau à long terme

Description longue

La figure 2 est une carte du Canada qui indique l'emplacement des sites permanents de surveillance de la qualité de l'eau. Le réseau comprend des sites d’échantillonnage fédéraux, fédéraux-provinciaux et fédéraux-territoriaux, dans l’ensemble du pays. Ces sites sont distribués dans cinq aires de drainage : l’océan Arctique, l’océan Atlantique, le Golfe du Mexique, la Baie d’Hudson et l’Océan Pacifique.

Depuis 2010, la Division du monitoring et de la surveillance de la qualité de l’eau d’ECCC a utilisé le cadre de gestion adaptative axé sur le risque (CGAAR) pour optimiser ses activités de surveillance. Le CGAAR est défini au moyen d’un ensemble de piliers établis qui guident ses diverses composantes. Ces piliers comprennent la définition des responsabilités en matière de surveillance, la détermination des risques pour la qualité de l’eau aux stations de surveillance et dans l’ensemble des bassins hydrographiques du Canada, l’optimisation des opérations de surveillance, et l’assurance de la qualité des données et de l’accès aux données, ce qui améliore la production de rapports sur les résultats.

En 2018-2019, des stations de surveillance à long terme existantes (figure 2) ont été classées en fonction d’une série de réseaux à l’échelle nationale, y compris les grands cours d’eau, les grands lacs prioritaires, les rivières transfrontalières, les cours d’eau de référence et zones de stress élevé, chaque réseau comprenant un ensemble d’objectifs de surveillance nationaux précis. Chaque réseau a été élaboré de manière à améliorer la comparabilité des données de surveillance, permettant de rendre compte plus efficacement des questions de qualité de l’eau à l’échelle nationale.

Le Programme de surveillance de la qualité des eaux douces d’ECCC est adapté aux principaux bassins versants du Canada (océan Pacifique, océan Arctique et rivière Athabasca, baie d’Hudson et Atlantique). Ce programme favorise une gestion rigoureuse des ressources en eau partout au pays.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter le site Web Suivi de la qualité des eaux douces d’ECCC.

Bassin versant de l’océan Arctique et de la rivière Athabasca

ECCC a surveillé 49 stations dans le bassin versant de l’Arctique et dans le Nord, soit 23 dans les Territoires du Nord-Ouest, 14 au Nunavut, 2 au Yukon et 10 dans le nord de l’Alberta. La plupart de ces stations étaient exploitées en collaboration avec Parcs Canada, et comprenaient huit parcs nationaux (Auyittuq, Quttinirpaaq, Ukkusiksalik, Aulavik, Ivvavik, Tuktut Nogait, Nahanni et Wood Buffalo). Bon nombre de ces stations se trouvaient au même endroit que des stations hydrométriques d’ECCC.

Dix stations dans le nord de l’Alberta et une dans les Territoires du Nord-Ouest font l’objet d’une surveillance dans le cadre du programme de surveillance des sables bitumineux en partenariat avec Alberta Environment and Parks. Le travail de surveillance effectué en vertu de ce plan a été conçu de manière à suivre les effets cumulatifs de l’exploitation des sables bitumineux sur l’air, l’eau, la faune et la biodiversité afin d’aider à éclairer les processus décisionnels du gouvernement et de l’industrie.

Bon nombre des stations de l’Extrême-Arctique sont considérées comme étant relativement vierges et fournissent des données de référence importantes à des fins de comparaison, en lien avec le transport sur de longues distances de polluants atmosphériques vers des zones de haute latitude ainsi que pour les influences futures potentielles des activités humaines dans le Nord. ECCC exploite aussi des stations de surveillance de la qualité de l’eau sur les grands cours d’eau du Nord, dont certains font partie de bassins transfrontaliers (p. ex. le fleuve Mackenzie, la rivière des Esclaves et la rivière Liard) ou de bassins importants dans le Nord (p. ex. les rivières Coppermine et Thelon, le Grand lac de l’Ours et la rivière Great Bear).

Bassin versant de l’océan Pacifique

Dans le bassin versant de l’océan Pacifique (qui comprend une partie de la Colombie‑Britannique et du Yukon), la surveillance a été effectuée en application de l’Entente sur la surveillance de la qualité de l’eau entre le Canada et la Colombie-Britannique (en anglais seulement) et selon les calendriers opérationnels convenus avec le gouvernement du Yukon.

En Colombie-Britannique, ECCC et le ministère provincial de l’Environnement ont effectué conjointement la surveillance de la qualité de l’eau à 41 stations sur les rivières, dont 2 stations automatisées, et 2 stations sur les lacs, dont 1 station automatisée. Les activités annuelles de surveillance ont fait l’objet de négociations et ont été consignées dans le Plan d’activités de l’Accord de surveillance de la qualité de l’eau entre le Canada et la Colombie-Britannique (2018‑2019).

Au Yukon, 13 stations, dont 1 station automatisée, ont été surveillées sur les rivières en collaboration avec le ministère de l’Environnement du Yukon.

La station de surveillance automatisée Canada–Colombie-Britannique située dans l’estuaire du fleuve Fraser est une plateforme sur bouée qui fournit au public des données en temps réel sur la qualité de l’eau, la météorologie et les échantillons instantanés sur le site Web du suivi de la qualité des eaux douces d’ECCC. De plus, ECCC, en collaboration avec Pêches et Océans Canada, l’Okanagan First Nation Alliance et le ministère de l’Environnement de la Colombie‑Britannique, a également déployé deux bouées de surveillance de la qualité de l’eau en temps réel dans le lac Osoyoos en 2018. Les données générées par ces stations automatisées ont été utilisées pour déterminer les grandes tendances et les problèmes de qualité de l’eau émergents qui découlent des activités urbaines, agricoles et industrielles dans les bassins du bas Fraser et Okanagan.

En 2018-2019, ECCC, en coopération avec Parcs Canada, a exploité cinq stations de surveillance de la qualité de l’eau à long terme dans les parcs nationaux de Glacier, Yoho et Kootenay en Colombie-Britannique et le parc national de Kluane au Yukon. Ces stations considérées comme relativement intactes fournissent des données de référence importantes aux fins de comparaison avec les stations touchées par les activités humaines. Bon nombre de ces stations sont également situées dans des endroits pertinents pour évaluer les changements climatiques.

Bassin versant de la baie d’Hudson

Dans le cadre du réseau national de surveillance à long terme de la qualité de l’eau douce et en appui à l’Accord-cadre sur la répartition des eaux de la Commission des eaux des provinces des Prairies (en anglais seulement), ECCC a effectué une surveillance sur 12 stations le long des principaux cours d’eau traversant les frontières entre l’Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba. Ces travaux ont également permis la production de rapports annuels sur les objectifs en matière de qualité de l’eau quant aux éléments nutritifs, aux métaux, aux ions majeurs et aux pesticides, établis par le Canada, l’Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba. Les données et les renseignements sur la qualité de l’eau ainsi recueillis ont aussi servi au Programme du bassin du lac Winnipeg. Les données sont régulièrement transmises aux partenaires et aux collaborateurs qui font partie du Lake Winnipeg Research Consortium, notamment le gouvernement du Manitoba, d’autres ministères fédéraux, des universités et des instituts qui s’intéressent au lac Winnipeg.

ECCC a travaillé avec le ministère du Développement durable du Manitoba dans le cadre d’une entente auxiliaire pour les sciences conclue en vertu du Protocole d’entente Canada-Manitoba portant sur le lac Winnipeg et son bassin. L’entente, conclue en 2012, appuie l’élaboration de données scientifiques, d’indicateurs et de cibles en matière d’éléments nutritifs. D’autres stations transfrontalières importantes de surveillance se trouvent dans la rivière Red, la rivière Pembina, la rivière Winnipeg et la rivière Souris et dans le réseau de la rivière Milk et de la rivière St. Mary. La rivière Red et la rivière Souris, en particulier, ont subi beaucoup de problèmes de qualité de l’eau au fil du temps (éléments nutritifs, métaux, pesticides, salinité). Les problèmes de qualité et de quantité d’eau dans ces rivières sont officiellement traités par le Conseil international de la rivière Rouge et le Conseil international de la rivière Souris, sous la gouverne de la Commission mixte internationale (CMI). Des mises à jour régulières sur la surveillance ont été fournies à ces conseils et à certains partenaires institutionnels en 2018‑2019.

Tous les cours d’eau transfrontaliers dans le bassin versant ont été surveillés régulièrement (8 à 12 fois par année). Au cours de la saison d’eau libre 2018-2019, la rivière Rouge a été surveillée plus intensément (toutes les deux semaines ou toutes les semaines), devant l’augmentation préoccupante des eaux déversées par le lac Devils (Dakota du Nord) qui traversent la frontière canadienne et afin d’améliorer les estimations d’apport d’éléments nutritifs dans le lac Winnipeg. De plus, ECCC a exploité une station automatisée sur la rivière Rouge à Emerson, au Manitoba, qui a servi de système d’alerte en temps réel à l’appui de la surveillance de la qualité de l’eau et des inondations transfrontalières. Des données en temps réel ont été utilisées pour évaluer les changements de la qualité de l’eau et les précipitations épisodiques. De plus, la rivière Rouge a également fait l’objet d’une surveillance pour un ensemble de pesticides, y compris les néonicotinoïdes, les carbamates (fongicide) et l’urée sulfonyle (herbicide) afin d’évaluer la contamination transfrontalière.

Le lac des Bois, étendue d’eau qui chevauche une frontière internationale et des frontières provinciales, est relativement unique par le nombre d’administrations et d’organismes internationaux, comme la Commission mixte internationale, qui ont un rôle à jouer pour en assurer la bonne gestion environnementale. Compte tenu des préoccupations locales et nationales existantes à propos des efflorescences de cyanobactéries (algues bleu-vert) nuisibles et potentiellement toxiques dans le lac des Bois et du déclin de la qualité de son eau, ECCC continu d’intensifier ses efforts scientifiques et de surveillance dans le bassin versant.

Enfin, en vertu d’un protocole d’entente avec Parcs Canada, des sites dans les parcs nationaux Banff, Jasper et Waterton ont été échantillonnés par ECCC. Ces sites ont fourni des renseignements sur la qualité de l’eau à Parcs Canada et ont été utilisés comme stations de référence dans le cadre du programme de surveillance à long terme de la qualité de l’eau d’ECCC.

Bassin versant de l’océan Atlantique

Dans le bassin versant de l’océan Atlantique, la surveillance fédérale-provinciale de la qualité de l’eau est appuyée par :

Les résultats de surveillance générés par ECCC contribuent aux indicateurs évaluant l’état de l’écosystème des Grands Lacs pour ce qui est des produits chimiques toxiques dans l’eau, les sédiments et les poissons, ainsi qu’aux indicateurs de l’état des éléments nutritifs, de la qualité de l’eau et des algues.

L’Entente sur la qualité de l’eau entre le Canada et le Québec a été renouvelée en 2018 et englobe 39 sites dans le fleuve Saint-Laurent transfrontalier et ses affluents. En plus des sites visés par cet accord, ECCC a exploité 10 autres sites fédéraux (dont 2 automatisés) dans le bassin du fleuve Saint-Laurent. Les sites ont été échantillonnés mensuellement en 2018-2019 aux fins de l’analyse des paramètres physiques et des éléments nutritifs, en plus de l’analyse des métaux, des pesticides et des polybromodiphényléthers (PBDE) à certains sites.

En 2018-2019, dans le cadre de l’Entente sur la surveillance de la qualité de l’eau entre le Canada et le Nouveau-Brunswick, 10 sites fédéraux-provinciaux ont été surveillés sur des rivières ou des affluents transfrontaliers provinciaux ou internationaux, dans les bassins de la rivière Saint-Jean (Woloastoq) et de la rivière Restigouche. 4 autres sites automatisés en temps réel dans le bassin versant de la rivière Saint-Jean (rivière Wolastoq) ont également été entretenus par ECCC aux frontières du ruisseau Big Presque Isle, de la rivière Aroostook et de la rivière Meduxnekeag et dans le chenal principal d’Evandale.

Le Conseil international de la rivière Ste-Croix, de la Commission mixte internationale (CMI), joue un rôle important dans la gestion des niveaux d’eau, de la qualité de l’eau et des pêches entre le Maine et le Nouveau-Brunswick. Le Conseil travaille en collaboration avec les intervenants du bassin versant à la prévention et à la résolution des différends. ECCC a surveillé les niveaux d’eau à sept stations dans le bassin et la qualité de l’eau en temps réel à deux stations (automatisées), et a contribué au rapport annuel 2018 que le Conseil a présenté à la CMI.

En 2018-2019, 11 sites ont été surveillés en vertu du Protocole d’entente sur l’eau entre le Canada et l’Île-du-Prince-Édouard, y compris une station de surveillance en temps réel (automatisée) sur la rivière Wilmot. De plus, la surveillance des pesticides a été effectuée pendant la saison de végétation. Les stations sont réparties dans l’ensemble de la province, et les données sont disponibles sur le site Web du gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard.

En 2018-2019, ECCC a géré 13 stations fédérales (dont 2 automatisées) en Nouvelle-Écosse, à l’appui à l’appui de l’indicateur canadien de durabilité de l’environnement relatif à la qualité de l’eau. Le ministère de l’Environnement de la Nouvelle-Écosse a offert son soutien pour la collecte des données. Les stations sont réparties dans l’ensemble de la province, dans les principaux bassins versants de l’aire de drainage principale des Maritimes, y compris ceux dont les eaux se déversent dans la baie de Fundy.

À Terre-Neuve-et-Labrador, 72 sites répartis dans les principales aires de drainage ont été échantillonnés de 4 à 8 fois en 2018-2019. Les données et les renseignements sur les stations sont disponibles sur le site Web des ressources en eau de Terre-Neuve-et-Labrador (en anglais seulement).

2.2.2 Indicateur de la qualité de l’eau

Qualité de l’eau

L’indicateur de la qualité de l’eau fait l’objet de rapports dans le cadre du programme des Indicateurs canadiens de durabilité de l’environnement (ICDE) d’ECCC. Il permet d’obtenir une mesure globale de la capacité des rivières de soutenir la vie aquatique (plantes, invertébrés et poissons). L’indicateur est calculé à l’aide de l’indice de qualité de l’eau, entériné par le Conseil canadien des ministres de l’environnement, afin de dresser le sommaire de l’état de la qualité des eaux douces de surface au Canada. Cet indicateur reflète la mesure dans laquelle les lignes directrices sur la qualité de l’eau pour la protection de la faune et de la flore aquatiques sont respectées dans certains sites de surveillance des rivières un peu partout au Canada. La qualité de l’eau dans une station de suivi est considérée comme excellente lorsque la mesure des substances dans une rivière ne dépasse que très rarement les niveaux établis dans les lignes directrices. À l’inverse, la qualité de l’eau est mauvaise lorsque les mesures dépassent habituellement les niveaux établis dans les lignes directrices, parfois de façon marquée.

Catégories de qualité de l’eau

Excellente – La qualité de l’eau est protégée, et il n’y a pratiquement aucun risque de dégradation; les conditions sont très proches de l’état naturel ou intact.

Bonne – La qualité de l’eau est protégée, et il n’existe qu’un risque minime de dégradation; les conditions sont rarement différentes des niveaux naturels ou souhaitables.

Satisfaisante – La qualité de l’eau est habituellement protégée, mais elle est occasionnellement menacée ou dégradée; les conditions s’éloignent parfois des niveaux naturels ou souhaitables.

Douteuse – La qualité de l’eau est souvent menacée ou dégradée; les conditions s’éloignent souvent des niveaux naturels ou souhaitables.

Mauvaise – La qualité de l’eau est presque toujours menacée ou dégradée; les conditions s’éloignent habituellement des niveaux naturels ou souhaitables.

L’indicateur de la qualité de l’eau publié en janvier 2019 (PDF) se fonde sur des données recueillies entre 2002 et 2017 à 318 stations de surveillance de la qualité de l’eau au Canada, et il tient compte de la diversité des bassins versants au pays. Les données ont été réunies à partir de 16 programmes fédéraux, provinciaux, territoriaux et conjoints de surveillance de la qualité de l’eau. Les valeurs de l’indicateur national de la qualité de l’eau ont été calculées au moyen d’un réseau central national de 175 stations fluviales, sélectionnées en raison de leur représentativité de la qualité de l’eau douce de surface dans le sud du Canada, où la pression humaine est la plus forte (figure 3a).

De 2015 à 2017, la qualité de l’eau dans les rivières partout au Canada a été jugée de passable à excellente à 83 % des stations de surveillance. Plus précisément, la qualité de l’eau mesurée à ces sites fluviaux dans le sud du Canada a été jugée excellente à 8 stations, bonne à 63 stations, passable à 74 stations, douteuse à 25 stations et mauvaise à 5 stations (figure 3a). La qualité de l’eau a tendance à être pire là où il y a de l’agriculture, de l’exploitation minière, une forte densité de population ou une combinaison de ces éléments (pressions mixtes) (figure 3b).

Figures 3a et 3b. Qualité de l’eau dans les rivières canadiennes, 2015 à 2017

Description longue
Tableaux de données 3a
Catégorie d'utilisation des sols Excellente
(nombrede sites)
Excellente
(pourcentage de sites)
Bonne
(nombrede sites)
Bonne
(pourcentage de sites)
Satisfaisante
(nombre de sites)

Agriculture

0

0

10

6

21

Exploitation minière

1

1

8

5

7

Peuplé

0

0

1

1

4

Pressions mixtes

3

2

9

5

27

Non aménagés

4

2

35

20

15

Total

8

5

63

36

74

Tableaux de données 3b
Catégorie d'utilisation des sols Satisfaisante
(pourcentage de sites)
Douteuse
(nombre de sites)
Douteuse
(pourcentage de sites)
Mauvaise
(nombre de sites)
Mauvaise
(pourcentage de sites)

Agriculture

12

4

2

0

0

Exploitation minière

4

3

2

1

1

Peuplé

2

2

1

0

0

Pressions mixtes

15

14

8

4

2

Non aménagés

9

2

1

0

0

Total

42

25

14

5

3

Remarque : la qualité de l’eau a été évaluée à 175 sites dans le sud du Canada au moyen l’indice de la qualité de l’eau du Conseil canadien des ministres de l’environnement. Pour de plus amples renseignements sur la classification de l’utilisation des sols, consulter les sources des données et méthodes des indicateurs de la qualité de l’eau du programme des ICDE.

Source : les données ont été recueillies par Environnement et Changement climatique Canada à partir de programmes fédéraux, provinciaux, territoriaux et conjoints de surveillance de la qualité de l’eau. Les statistiques sur la population, les mines et la couverture terrestre pour l’aire de drainage de chaque site ont été fournies par Statistique Canada et Ressources naturelles Canada.

Dans l’ensemble, la qualité de l’eau n’a pas changé dans la majorité des sites du sud du Canada entre 2002 et 2017. Sur les 175 sites, la qualité de l’eau s’est améliorée dans 10 % des sites, s’est détériorée dans 14 % des sites, et n’a pas changé dans 75 % des sites (figure 4).

Figure 4. Tendances de la qualité de l’eau, Canada, 2002 à 2017

Description longue
Changement Nombre de sites Pourcentage des sites

Amélioration de la qualité de l'eau

18

10

Détérioration de la qualité de l'eau

25

14

Aucun changement de la qualité de l'eau

132

75

Total

175

100

Remarque : la tendance au chapitre de la qualité de l’eau entre la première année où les données ont été déclarées pour chaque site et 2017 a été évaluée à 175 sites dans le sud du Canada. Un ensemble cohérent de recommandations et de paramètres en matière de qualité de l’eau a permis d’analyser les tendances au fil du temps.

Source : les données ont été recueillies par Environnement et Changement climatique Canada à partir de programmes fédéraux, provinciaux, territoriaux et conjoints de surveillance de la qualité de l’eau.

2.3 Surveillance biologique

En plus d’assurer la surveillance physico-chimique de la qualité de l’eau, comme il a été expliqué plus haut, ECCC a également surveillé les composantes biologiques à l’aide de macroinvertébrés benthiques afin d’évaluer la santé des écosystèmes aquatiques.

Le Réseau canadien de biosurveillance aquatique (RCBA) est un volet du Programme de surveillance de la qualité des eaux douces servant à l’évaluation de la condition biologique des écosystèmes d’eau douce au Canada au moyen de méthodes normalisées de collecte et d’analyse des données. Ce volet, fondé sur des décennies de recherche et de développement dans de nombreux pays, a été adopté par de multiples organisations au Canada. On doit le succès continu du RCBA à la collaboration et au partage des données. Il est dirigé par l’équipe nationale du RCBA d’ECCC, qui fournit la gestion des données en ligne, les outils et modèles d’évaluation, les protocoles d’analyse sur le terrain et en laboratoire, la certification et la formation, ainsi que la recherche et le développement en écologie. Les partenaires du Réseau mettent en commun leurs observations dans la base de données nationale. Les partenaires du RCBA comprennent des ministères du gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux et territoriaux, l’industrie, le milieu universitaire, les collectivités autochtones et des organisations non gouvernementales, comme des groupes communautaires de bassins versants. L’équipe scientifique du RCBA, composée de scientifiques d’ECCC et externes ayant une expertise dans la surveillance écologique à grande échelle, fournit des avis scientifiques et des recommandations.

Depuis le tout début de l’élaboration de la stratégie de surveillance du Réseau canadien de biosurveillance aquatique dans les années 1980, des données ont été recueillies dans plus de 10 000 endroits dans tout le pays. En 2018-2019, ECCC et ses collaborateurs ont recueilli des données dans 836 sites situés dans plusieurs sous-bassins partout au pays (figure 5).

Figure 5. Sites de surveillance du RCBA

Description longue

La figure 5 est une carte du Canada qui montre l'emplacement des sites de surveillance du Réseau canadien de biosurveillance aquatique (RCBA) dans l'ensemble du pays. En 2018-2019, Environnement et changement climatique Canada et ses collaborateurs en ont recueilli à 836 sites dans plusieurs sous-bassins partout au pays.

Bassin versant de l’océan Pacifique

En Colombie-Britannique, la surveillance du RCBA est menée conjointement selon l’Accord de surveillance de la qualité de l’eau entre le Canada et la Colombie-Britannique. En vertu de l’accord, ECCC et le ministre de l’environnement de la province collaborent à la collecte des données pour le maintien ainsi que pour la mise au point d’un modèle de référence et pour l’évaluation de site.

Les onze modèles de référence à la disposition de tous les utilisateurs du RCBA pour la réalisation d’évaluations biologiques dans les bassins versants de la Colombie-Britannique et du Yukon ont été élaborés en collaboration par les organismes fédéraux, provinciaux et territoriaux (c.-à-d. le ministère des Pêches et des Océans, la Garde côtière canadienne, Parcs Canada, le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique et le gouvernement du Yukon). Des modèles sont disponibles pour le bassin du fleuve Yukon, le bassin du fleuve Fraser et du détroit de Géorgie, le bassin de la rivière Skagit, le bassin de l’Okanagan, le centre et le nord de la côte de la Colombie-Britannique, le nord-est de la Colombie-Britannique et les parcs nationaux des Rocheuses. En 2018-2019, ECCC a recueilli des données du RCBA dans 58 sites de cours d’eau et de rivières en Colombie-Britannique : 39 sites pour le maintien et l’élaboration de modèles de référence et 19 sites pour l’évaluation de la condition biologique situés au même endroit que les stations de surveillance physico-chimique à long terme.

Bassin versant de l’océan Arctique et de la rivière Athabasca

Dans le bassin de l’Athabasca, dans le cadre du Plan de mise en œuvre conjoint Canada‑Alberta pour les sables bitumineux, un échantillonnage du RCBA a été effectué à 55 des sites des affluents du cours inférieur de la rivière Athabasca. Le Plan comprenait également un échantillonnage de biosurveillance à 10 sites avec 5 répétitions dans le cours principal de la rivière Athabasca en utilisant une approche modifiée du RCBA pour les grandes rivières. Les sites d’échantillonnage du cours inférieur de la rivière Athabasca et de ses affluents vont de la zone active d’exploitation des sables bitumineux (sites potentiellement touchés) à l’extérieur de la zone d’exploitation, ainsi qu’au-delà de tout secteur d’exposition naturelle aux formations géologiques bitumineuses de la région (sites de référence). En 2018-2019, le RCBA a également effectué un échantillonnage dans 3 sites des affluents de la rivière de la Paix dans le cadre d’un programme de biosurveillance élargi des sables bitumineux qui comprenait la région des sables bitumineux de Peace River.

Bassin versant de la baie d’Hudson

En 2018-2019, ECCC a réexaminé 5 sites d’échantillonnage dans le sud de l’Ontario dans le cadre d’une étude comparative avec le ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique de l’Ontario. ECCC a également effectué un échantillonnage dans les Grands Lacs à l’aide du protocole en eau libre du RCBA. Cinq sites de référence pour l’étude de référence sur les Grands Lacs ont été échantillonnés, ainsi que 12 sites dans le secteur préoccupant de Cornwall.

Bassin versant de l’océan Atlantique

Dans le bassin versant de l’Atlantique, 212 sites de cours d’eau et de rivières ont été surveillés par ECCC et ses partenaires certifiés en 2018-2019. Parmi les 191 sites dans les provinces de l’Atlantique, 48 ont été surveillés par ECCC, 115 par d’autres ministères fédéraux ou Parcs Canada, 12 par les gouvernements provinciaux et 16 par des organismes non gouvernementaux. Les 21 sites au Québec (11 dans le fleuve Saint-Laurent, 4 dans le parc national de la Mauricie et 6 dans le parc national Forillon) ont été surveillés à l’aide des protocoles d’échantillonnage du RCBA. Ces efforts appuyaient les accords fédéraux‑provinciaux de surveillance de la qualité de l’eau conclus avec le Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador et l’Île-du-Prince-Édouard. La surveillance a aussi permis aux partenaires de réaliser des évaluations dans les bassins versants transfrontaliers (rivière Saint-Jean [Wolastoq] et fleuve Saint-Laurent) et le territoire domanial (parcs nationaux, collectivités autochtones et bases des Forces canadiennes de Meaford et Gagetown).

Les données de surveillance ont également alimenté les Indicateurs de durabilité de l’environnement, soit l’indicateur canadien de la qualité de l’eau douce. Des recherches sur l’utilisation de nouvelles techniques d’évaluation de la capacité de l’habitat aquatique à soutenir la vie aquatique, sur la base de la collecte d’ADN, ont également été menées dans le cadre d’un projet en collaboration avec l’Initiative de recherche et développement en génomique. En 2018, 167 échantillons ont été recueillis et analysés à des fins de séquençage ADN : 99 au Nouveau-Brunswick, 34 en Nouvelle-Écosse, 28 à l’Île-du-Prince-Édouard et 6 au Québec (parc national Forillon).

2.4 Programme de classification des eaux coquillières

Le Programme canadien de contrôle de la salubrité des mollusques (PCCSM) est un programme fédéral administré conjointement en vertu d’un protocole d’entente conclu entre l’Agence canadienne d’inspection des aliments, ECCC et le ministère des Pêches et des Océans (MPO).

Le PCCSM vise à donner une assurance raisonnable que les mollusques peuvent être consommés sans danger, en permettant de contrôler la récolte de tous les mollusques (p. ex. huîtres, moules, palourdes et pétoncles) qui se retrouvent dans les eaux de marée canadiennes. Les préoccupations mutuelles du Canada et des États-Unis concernant la protection du public contre la consommation de mollusques bivalves contaminés ont mené à la signature de l’Accord bilatéral Canada–États-Unis sur la salubrité des mollusques, signé le 30 avril 1948, portant sur les pratiques sanitaires au sein des industries des mollusques et crustacés des deux pays. Cet accord demeure en vigueur pour maintenir l’ouverture du commerce; le Canada est assujetti à des vérifications périodiques de la Food and Drug Administration des États-Unis.

Figure 6. Zones de croissance des mollusques surveillées

Description longue

La figure 6 est une carte qui montre le nombre de zones de croissance de mollusques, de stations et d’échantillons d’eau de mer, ainsi que le nombre d’enquêtes et d’évaluations menées dans la région de l’Atlantique, au Québec et en Colombie-Britannique.

Région Zones de croissance de mollusques au Canada Stations d’échantillonnage Échantillons d’eau de mer Zones de croissance avec enquête sanitaire sur le littoral Évaluation de systèmes de traitement Urgences environnementales examinées

Atlantique

236

3 519

17 684

78

6

802

Québec

113

1 190

3 964

74

4

91

Colombie-Britannique

159

2 091

7 677

119

2

1 909

TOTAL

508

6 800

29 325

271

12

2 802

En 2018-2019, 508 zones de croissance des mollusques ont été surveillées au Canada (figure 6). L’échantillonnage des eaux marines a été réalisé au moyen d’une combinaison de méthodes de prestation dans différentes parties de chaque province, y compris l’attribution à des ressources internes d’ECCC, l’impartition à des entrepreneurs du secteur privé, l’application d’ententes fédérales-provinciales de surveillance des eaux assujetties à la LREC et d’ententes volontaires avec les Premières Nations et les intervenants. Des analyses de la teneur en coliformes fécaux et de la salinité ont été effectuées dans des laboratoires agréés ISO 17025. À l’échelle du Canada, 29 325 échantillons d’eau de mer ont été prélevés à 6 800 stations dans la région de l’Atlantique, au Québec et en Colombie-Britannique (tableau 2).

Tableau 2. Nombre de zones de croissance de mollusques, de stations et d’échantillons d’eau de mer, ainsi que le nombre d’enquêtes et d’évaluations menées dans la région de l’Atlantique, au Québec et en Colombie-Britannique.
Région Zones de croissance de mollusques au Canada Stations d’échantillonnage Échantillons d’eau de mer Zones de croissance avec enquête sanitaire sur le littoral Évaluation de systèmes de traitement Urgences environnementales examinées

Atlantique

236

3 519

17 684

78

6

802

Québec

113

1 190

3 964

74

4

91

Colombie-Britannique

159

2 091

7 677

119

2

1 909

TOTAL

508

6 800

29 325

271

12

2 802

En plus des analyses de la qualité de l’eau de mer, des enquêtes sanitaires sur les sources ponctuelles et non ponctuelles de pollution ont été effectuées dans 271 zones littorales de croissance des mollusques. Douze usines de traitement des eaux usées ont été évaluées ou réévaluées. Les travaux ont également inclus l’examen et l’évaluation de 2 802 urgences environnementales et incidents importants afin de déterminer la nécessité de fermer des zones de récolte de façon urgente (tableau 2).

Pour obtenir de plus amples renseignements, consulter le manuel du Programme canadien de contrôle de la salubrité des mollusques.

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