Disponibilité de l'eau : Initiative de l'indicateur de disponibilité de l'eau
Initiative de l’indicateur de disponibilité de l’eau
La durabilité des ressources d’eau douce est une préoccupation croissante dans le monde. Des pressions - dont l’urbanisation rapide, l’expansion industrielle, l’intensification de l’agriculture et les effets des changements climatiques - s’exercent sur les ressources en eau et altèrent la qualité des écosystèmes. Pour garantir un approvisionnement durable en eau douce pour la consommation humaine et le soutien des écosystèmes, nous devons pouvoir suivre l’évolution de la disponibilité de l’eau au Canada.
La disponibilité de l’eau désigne le volume d’eau de nos rivières par rapport à la quantité d’eau que nous utilisons. Cet indicateur est obtenu en calculant le ratio de la demande d’eau par rapport à sa disponibilité à l’échelle de la sous-aire de drainage (soit 164 bassins de drainage au Canada), sur une base annuelle. Pour ce faire, un système d’information géographique est utilisé pour analyser les données sur l’utilisation d’eau provenant de différentes enquêtes fédérales sur l’utilisation de l’eau et des valeurs de débit d’eau des stations HYDAT des Relevés hydrologiques du Canada dans un cadre spatial et temporel pertinent pour la question de la disponibilité de l’eau. D’autres sources de données sont utilisées à des fins de validation.
L’indicateur de disponibilité de l’eau (IDE) nous fournit un ajout important pour l‘évaluation des ressources en eau du Canada, qui contribuera à informer le public canadien, les responsables des politiques et d’autres décideurs et groupes intéressés sur les ressources et la demande d’eau. Cette initiative a pour but de créer un indicateur permettant de brosser un tableau national et régional de la disponibilité de l’eau.
L’IDE est présenté sous forme de cartes et de graphiques à une échelle nationale, mais se veut aussi pertinent à l’échelle régionale. Le projet a d’abord porté sur les sous-aires de drainage présentant des problèmes réels ou potentiels de rareté de l’eau, comme dans le sud des Prairies. Une étude de cas comportant les résultats pour les sous-aires de drainage des prairies mixtes du sud de l’Alberta et de la Saskatchewan pour 2005 et 2007 a été publiée dans le rapport annuel 2009-2010 sur la Loi sur les ressources en eau du Canada. Le présent document expose les premiers résultats nationaux de l’initiative.
Résultats des années d’étude 2005 et 2007
Les ratios résultants sont divisés en quatre catégories basées sur le modèle de classification de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) présenté ci-dessousFootnote1:
- Élevée (plus de 40 % de l’eau disponible est utilisée) : stress hydrique élevé
- Moyenne (entre 20 % et 40 % de l’eau disponible est utilisée) : l’offre et la demande doivent être gérées et les conflits existants entre les usagers concurrents doivent être résolus
- Modérée (entre 10 % et 20 % de l’eau disponible est utilisée) : la disponibilité de l’eau constitue un frein au développement et des investissements importants sont nécessaires pour fournir l’approvisionnement requis.
- Faible (moins de 10 % de l’eau disponible est utilisée) : faible stress hydrique.
Le Nord
Dans le Nord canadien (Yukon, Territoires du Nord-Ouest, Nunavut, Labrador et secteur nord des provinces de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan, du Manitoba, de l’Ontario et du Québec), des sous-aires de drainage ont été fusionnées aux fins d’analyse en raison du faible niveau d’activité humaine et de la grande disponibilité d’eau de surface produite par les rivières. Dans cette région, le ratio disponibilité-demande est inférieur à 10 %, ce qui signifie une menace « faible » quant à la disponibilité de l’eau. Les ressources en eau suffisaient donc amplement à répondre aux besoins pour les années d’étude. Cependant, compte tenu des conditions climatiques extrêmes et du régime hydraulique particulier de la région (p. ex. cours d’eau gelés), il a été décidé que la méthodologie utilisée dans l’initiative de l’indicateur de la disponibilité de l’eau n’était pas applicable dans le Grand Nord canadien.
Colombie-Britannique
Le ratio est également faible en Colombie-Britannique (moins de 10 %). La Vallée de l’Okanagan a été évaluée à l’échelle de la sous-sous-aire de drainage, la région étant connue pour ses problèmes de disponibilité de l’eau. La menace quant à la disponibilité de l’eau pour la région est « moyenne » (entre 20 % et 40 %) ce qui signifie, selon la classification de l’OCDE, que la disponibilité de l’eau devient un frein pour le développement et que des investissements importants sont nécessaires pour fournir l’approvisionnement requis.
Région des Prairies
La partie sud de la région des Prairies (Alberta, Saskatchewan et Manitoba) est connue historiquement pour son climat sec et aride, où les faibles précipitations se traduisent par un approvisionnement en eau inférieur à d’autres parties du pays. Dans cette région, les secteurs agricole et industriel sont de grands utilisateurs d’eau de surface. C’est pourquoi l’indicateur révèle une menace pour la disponibilité de l’eau de modérée à élevée. Pour la partie nord des Prairies, les ratios inférieurs à 10 % indiquent une menace faible pour la disponibilité de l’eau.
Ontario
En Ontario, la menace pour la disponibilité de l’eau est élevée (plus de 40 %) dans la partie urbanisée du sud-ouest de la province. Cette situation est attribuable à la forte utilisation industrielle et municipale et à de faibles approvisionnements en eau de surface intérieure. Selon le modèle de classification de l’OCDE, cette région a subi un stress hydrique au cours des années d’étude. Dans d’autres parties de la province, les calculs de l’indicateur révèlent une faible menace pour la disponibilité de l’eau.
Québec
Au Québec, la menace pour la disponibilité de l’eau est considérée comme faible dans toute la province, ce qui signifie que les ressources en eau ont suffi amplement à répondre aux besoins en 2005 et en 2007. Il convient de signaler qu’en l’absence de données historiques, la partie nord de la province n’a pas été évaluée.
Région de l’Atlantique
Au Canada atlantique, la présence de grandes rivières et la demande en eau relativement faible font que la menace pour la disponibilité de l’eau a été considérée comme faible (moins de 10 %). La région a amplement de ressources en eau pour répondre aux différentes demandes au niveau des sous-aires de drainage.
Comparaison historique
D’une année à l’autre, l’approvisionnement en eau de surface varie en fonction des conditions météorologiques comme la température, les précipitations et l’humidité. Il en résulte des variations dans le ratio entre la demande et la disponibilité de l’eau. Pour comparer les résultats de l’IDE de 2005 et de 2007 aux valeurs moyennes dans le temps, un ratio historique a été établi. Dans le calcul de ce ratio, l’approvisionnement en eau de surface se fonde sur une période de 30 ans (ou sur le plus grand nombre d’années consécutives durant lesquelles des données sont disponibles). Pour « l’utilistaion d’eau », une valeur moyenne a été appliquée pour les années d’étude 2005 et 2007. Selon le ratio résultant, la majorité des sous-aires de drainage demeure dans la même catégorie de menace pour la disponibilité de l’eau que pour les années d’étude 2005 et 2007. Ce résultat est illustré dans la carte ci-dessous. Quelques exceptions ont été relevées, en particulier dans certaines sous-aires de drainage de la partie sud des Prairies (p. ex. 05B-Bow, 05J-Qu’Appelle et 05M-Assiniboine). Dans ces sous-aires de drainage, les ratios indiquent une plus grande menace pour la disponibilité de l’eau par rapport au ratio historique que par rapport aux valeurs de ratio des années 2005 et 2007. Ce résultat indique que l’approvisionnement en eau de surface dépassait les valeurs normales pour ces sous-aires de drainage en 2005 et en 2007.
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