Examen et évaluation de l’Accord entre le Canada et les États Unis sur la qualité de l’air

Avis de non‑responsabilité des États‑Unis

Le présent document mentionne ou examine des textes législatifs ou réglementaires uniquement à titre d’information. Il ne substitue pas à ces lois ou règlements, et les lecteurs doivent consulter les lois ou règlements pour savoir ce qu’ils exigent. Ni le présent document ni aucune de ses parties ne constitue en soi une règle ou un règlement. Il ne peut donc pas modifier ou imposer des exigences juridiquement contraignantes à l’EPA, aux États, aux tribus, au public ou à la communauté réglementée.

Avertissement général

Toute l’information contenue dans le présent document est à jour en date du 19 juillet 2023. Les niveaux de dépassement des normes canadiennes de qualité de l’air ambiant (NCQAA) et des National Ambient Air Quality Standards (NAAQS; normes nationales de qualité de l’air ambiant) peuvent avoir été mis à jour depuis la publication du présent rapport.

Résumé

L’Accord entre le Canada et les États‑Unis sur la qualité de l’air (AQA), signé en 1991, a été conçu à l’origine pour contrôler les contributions transfrontalières aux pluies acides causées par les émissions de dioxyde de soufre (SO2) et d’oxydes d’azote (NOX). En 2000, l’Accord a été modifié pour traiter le problème de l’ozone troposphérique transfrontalier, avec l’ajout d’engagements à l’égard des composés organiques volatils (COV) et de mesures supplémentaires sur les émissions de NOX.

En 2007, les deux pays avaient rempli leurs engagements respectifs au titre de l’Accord. Bien que l’AQA soit un exemple remarquable de ce qui peut être réalisé grâce à la coopération bilatérale, les engagements datent maintenant de plus de 20 ans. C’est pourquoi, conformément à l’article X, qui prévoit un examen et une évaluation complets de l’Accord et de sa mise en œuvre tous les cinq ans, à moins que les Parties n’en conviennent autrement, le Canada et les États‑Unis ont entrepris conjointement les travaux présentés ici.

Les objectifs de cet examen et de cette évaluation sont les suivants :

Dans le cadre de cet examen et de cette évaluation, les Parties envisagent toute action appropriée, y compris la modification de l’AQA ou la modification des politiques, programmes et mesures existants.

Pluies acides

L’annexe sur les pluies acides (annexe 1) de l’AQA fixe des objectifs pour le Canada et les États‑Unis afin de réduire les émissions de SO2 et de NOX qui causent les pluies acides. Les deux pays ont respecté leurs engagements en matière de réduction des émissions de SO2 et de NOX au titre de l’Accord depuis 2007.

En 2020, les émissions totales de SO2 du Canada s’élevaient à environ 651 000 tonnes métriques, soit une réduction de 78 % par rapport au total de 3 millions de tonnes métriques en 1990. De 1990 à 2020, les émissions totales de NOX du Canada ont également diminué de 36 % (826 000 tonnes métriques). Ces réductions ont été obtenues grâce à des programmes tels que le Programme de lutte contre les pluies acides de l’est du Canada de 1985 et la Stratégie pancanadienne sur les émissions acidifiantes après l’an 2000.

Aux États‑Unis, de 1990 à 2020, les émissions de SO2 ont diminué de 92 %, passant de 23,1 millions à 1,9 million de tonnes métriques, et les émissions de NOX ont diminué de 69 %, passant de 25,5 millions à 7,8 millions de tonnes métriques. L’Acid Rain Program (programme de lutte contre les pluies acides) des États‑Unis a permis de réduire considérablement les émissions de SO2 et de NOX des centrales électriques, réduisant ainsi les pluies acides. Les mesures réglementaires prises aux États‑Unis, telles que la Cross-State Air Pollution Rule (CSAPR) et ses mises à jour ultérieures, ont également permis de diminuer considérablement les émissions annuelles de SO2 et les émissions annuelles et estivales de NOX provenant du secteur de l’électricité.

Le succès continu et remarquable obtenu dans les deux pays en matière de réduction des polluants contribuant aux dépôts acides (SO2 et NOX) a mené à des signes récents de rétablissement. Certaines régions des deux pays, notablement l’est du Canada, ne se sont pas encore remises des charges polluantes historiques et reçoivent des dépôts acides qui peuvent dépasser les charges critiques actuelles. La modélisation laisse croire à un effet transfrontalier sur les dépôts totaux, en particulier dans les régions moins peuplées du nord du Montana et du nord de la province de l’Ontario, où les dépôts sont plus faibles que dans le nord‑est des États‑Unis. En outre, les dépôts d’azote réduit (y compris l’ammoniac [NH3] et l’ammonium [NH4+]) n’ont pas diminué au cours des dernières décennies et ont même augmenté dans certaines régions.

Ozone

En 2000, l’annexe sur l’ozone de l’AQA (annexe 3) a défini les engagements pris par le Canada et les États‑Unis pour réduire les émissions de NOX et de COV qui contribuent à la pollution transfrontalière par l’ozone. Ces engagements s’appliquent à une région définie dans les deux pays, la zone de gestion des émissions de polluants (ZGEP), qui comprend le centre et le sud de l’Ontario, le sud du Québec, 18 États des États‑Unis et le District de Columbia. Au moment de la signature de l’annexe, cette ZGEP était la zone jugée la plus critique pour la réduction de l’ozone transfrontalier. Ces engagements visaient à aider les deux pays à atteindre leurs objectifs respectifs en matière de qualité de l’air et à protéger la santé humaine et l’environnement.

Le Canada et les États‑Unis ont respecté les engagements qu’ils avaient pris dans le cadre de l’annexe sur l’ozone en vue de réduire les émissions de NOX et de COV provenant de sources fixes et mobiles ainsi que de solvants, de peintures et de produits de consommation. De 1990 à 2020, les émissions nationales de NOX et de COV du Canada ont diminué respectivement de 36 % et de 49 %. Aux États‑Unis, durant la même période, les émissions atmosphériques nationales de NOX et de COV ont diminué respectivement de 70 % et de 48 %.

Les concentrations ambiantes d’ozone ont également diminué dans la région frontalière entre le Canada et les États‑Unis depuis l’établissement de l’annexe sur l’ozone. La quatrième valeur annuelle la plus élevée des maximums quotidiens des concentrations d’ozone moyennes sur 8 heures (MQCOM8) a diminué de plus de 10 parties par milliard (ppb) à de nombreuses stations de surveillance en Ontario, au Québec et dans les Maritimes, et de 20 ppb à certaines stations des États des Grands Lacs et de la vallée de l’Ohio, où les concentrations d’ozone sont les plus élevées.

L’ozone continue également d’avoir des répercussions importantes sur la santé publique et la production agricole aux États‑Unis et au Canada, malgré les progrès réalisés grâce aux engagements pris dans le cadre de l’annexe 3. Le transport en provenance des États‑Unis continue de contribuer à une grande partie de l’ozone anthropique au Canada, où l’on observe le plus grand effet dans le corridor Windsor‑Québec, ainsi que dans le sud‑ouest de la Colombie‑Britannique, dans la région du Grand Vancouver et de Victoria, dans le sud de l’Alberta, dans la région du Grand Toronto et de Hamilton et dans la région de Montréal. Les stations de surveillance de l’air dans le sud de l’Ontario et le sud du Québec continuent de mesurer des concentrations d’ozone qui approchent ou dépassent les NCQAA, et les projections de modélisation donnent à penser que ces normes continueront d’être dépassées en 2035. Selon la modélisation, le flux transfrontalier d’ozone et de ses précurseurs des États‑Unis vers le Canada contribue à une portion importante des effets sur la santé dans le centre du pays et au Canada atlantique et constitue la principale source des effets sur la santé en Ontario, au Québec, en Nouvelle‑Écosse, au Nouveau‑Brunswick, à Terre‑Neuve‑et‑Labrador et à l’Île‑du‑Prince‑Édouard. On estime que le flux transfrontalier des États‑Unis vers le Canada contribue également à réduire le rendement des cultures, en particulier le long du corridor Windsor‑Québec.

Particules fines

Bien que l’Accord n’inclue pas les PM2,5), les émissions de certains précurseurs des PM2,5) secondaires sont abordées dans des mesures de réduction des NOX, des SO2 et des COV. Toutefois, les émissions directes de PM2,5) et de NH3 (un précurseur des PM2,5)) ne sont pas prises en compte dans l’Accord. De 1990 à 2020, les émissions de PM2,5) primaires du Canada ont diminué de 15 % après avoir atteint un plateau d’environ 1,5 million de tonnes métriques par an. Les émissions nationales de PM2,5) primaires des États‑Unis ont diminué de 38 % de 1990 à 2020, après avoir diminué progressivement jusqu’en 2015, puis atteint un plateau au cours des dernières années. Les programmes régionaux et multiétatiques qui ont permis de réduire les concentrations d’ozone ont également entraîné une diminution des émissions de plusieurs précurseurs chimiques des PM2,5) secondaires (NOX, SO2 et COV). Toutefois, les émissions de NH3 ont augmenté de 24 % au Canada et de 25 % aux États‑Unis de 1990 à 2020.

Les effets néfastes sur la santé de l’exposition aux PM2,5) sont bien consignés, et les deux pays continuent de prendre des mesures pour réduire leurs émissions respectives. Au cours des dernières années, les concentrations de PM2,5) sont les plus élevées à proximité des zones urbaines, en particulier dans la vallée de l’Ohio, sur la côte atlantique et dans le corridor Windsor‑Québec, où les concentrations observées à plusieurs stations au Canada approchent ou dépassent les seuils des NCQAA. Bien que la modélisation prévoie que les concentrations de PM2,5) diminueront d’ici 2035, elles devraient également continuer à dépasser les seuils des NCQAA dans certaines des plus grandes villes du Canada. L’analyse présentée dans ce rapport révèle une augmentation du transport des PM2,5) des États‑Unis vers le Canada. Une modélisation et une analyse récentes indiquent également que les PM2,5) transfrontalières augmentent la morbidité et la mortalité au Canada et ont un impact plus important sur la santé que l’ozone transfrontalier. Les résultats de la modélisation confirment que la plupart des effets transfrontaliers des PM2,5) se situent à plusieurs centaines de kilomètres de la frontière et sont principalement ressentis dans les régions du Michigan, de l’Ontario et du Québec, et que les effets les plus importants sont observés dans la région de Détroit‑Windsor.

Coopération scientifique et technique

Les Parties ont renforcé leurs relations par le biais de la collaboration et des échanges scientifiques dans le cadre de l’AQA. Depuis 1994, elles se notifient mutuellement des sources particulières de pollution atmosphérique situées à moins de 160 km (100 miles) de la frontière entre le Canada et les États‑Unis. Les gouvernements des deux pays échangent des données par le biais d’une série de programmes et d’outils tels que AirNow et le National Atmospheric Deposition Program (NADP; programme national sur les dépôts atmosphériques), et entretiennent un dialogue informel continu sur toute une série de sujets liés aux réseaux de surveillance et aux méthodes de mesure. Le Canada et les États‑Unis collaborent et mettent en commun des inventaires, des résumés et des analyses d’émissions dans le cadre de plusieurs accords et rapports tels que le rapport d’étape de l’AQA, le Conseil de l’Arctique et la Convention sur la pollution atmosphérique transfrontalière à longue distance. Outre le respect de leurs engagements respectifs en matière de pollution, les Parties ont mené à bien de nombreux projets pilotes ainsi que des activités conjointes de modélisation et d’analyse dans le cadre de l’annexe sur l’ozone. Ces efforts ont permis d’améliorer la mise en commun de l’information et la connaissance du transport transfrontalier, au bénéfice de chaque pays.

Pour l’avenir, les coprésidents du Sous‑comité du CQA sur la collaboration scientifique ont organisé une série d’ateliers d’échange scientifique afin de mettre en commun de l’information, de continuer à établir des liens et d’alimenter le dialogue politique sur les questions transfrontalières actuelles et émergentes. Les Parties ont accompli beaucoup de choses dans le cadre de l’AQA, continuent de collaborer dans le cadre de divers projets et cherchent des moyens de continuer à travailler ensemble à la poursuite d’objectifs communs pour améliorer les conditions de la qualité de l’air.

Conclusion générale et recommandation

L’AQA entre le Canada et les États‑Unis est un modèle de coopération bilatérale réussie qui a permis d’améliorer considérablement l’environnement au cours de ses trois décennies d’existence. Les conclusions générales de l’examen et de l’évaluation de l’AQA indiquent que d’importants résultats ont été obtenus dans le cadre de l’AQA actuel et que les deux pays ont pleinement respecté leurs obligations. Toutefois, la pollution atmosphérique transfrontalière continue d’avoir un impact sur les deux pays en ce qui concerne la santé et de l’environnement. Pour continuer à atteindre l’objectif de l’AQA « de contrôler la pollution atmosphérique entre les deux pays », il est recommandé de mettre l’Accord à jour, notamment en explorant de nouvelles stratégies pour tenir compte des questions émergentes qui ne sont pas actuellement couvertes par l’AQA.

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Liste des abréviations et des acronymes

Liste des tableaux

Liste des figures

1 Introduction

1.1 Contexte historique

Dans les années 1970, les forêts et les lacs d’Amérique du Nord ont commencé à montrer des signes de dommages causés par les pluies acides attribuables aux émissions de dioxyde de soufre (SO2) et d’oxydes d’azote (NOx). Reconnaissant que le flux transfrontalier de ces polluants contribuait de façon importante aux pluies acides, le Canada et les États‑Unis (également appelés « les Parties ») ont signé, le 13 mars 1991, l’Accord entre le Canada et les États‑Unis sur la qualité de l’air (AQA; ci‑après appelé « Accord » ou « AQA »), un accord sous forme de traité qui engage les deux pays à réduire les émissions de polluants et les impacts de la pollution atmosphérique transfrontalière. Le but de l’Accord est d’établir « un instrument pratique et efficace pour chercher à résoudre les sujets de préoccupations communs en ce qui a trait à la pollution atmosphérique transfrontalière », avec l’objectif général de « contrôler la pollution atmosphérique transfrontalière entre les deux pays » (Canada-United States Air Quality Agreement, 1991).

Le corps principal de l’Accord aborde des questions telles que les objectifs généraux, les rôles et les responsabilités des Parties, les méthodes d’échange d’information, ainsi que l’évaluation et la consultation. Il établit le cadre des obligations des deux pays en matière de lutte contre la pollution atmosphérique transfrontalière.

L’AQA initial comprenait deux annexes :

  1. Objectifs spécifiques pour l’anhydride sulfureux et les oxydes d’azote (annexe 1) : Cet annexe énonce les engagements du Canada et des États‑Unis à réduire les émissions nationales des précurseurs des pluies acides, soit de SO2 et de NOx.
  2. Activités scientifiques et techniques et études économiques (annexe 2) : Cet annexe contient les lignes directrices pour la collaboration dans les activités scientifiques et techniques et les études économiques, les activités de surveillance et l’échange de renseignements relatifs à la qualité de l’air, aux dépôts acides et à d’autres domaines d’intérêt mutuel.

En 2000, l’AQA a été modifié pour inclure les Objectifs spécifiques pour les précurseurs de l’ozone troposphérique (annexe 3) (Canada-US Air Quality Agreement: Ozone Annex, 2000), afin de résoudre le problème de l’ozone troposphérique transfrontalier, un élément clé du smog. Le smog est un terme qui décrit un brouillard ou une brume combinée à de la fumée et à d’autres polluants atmosphériques. La mauvaise qualité de l’air due au smog est souvent associée à une visibilité réduite et à une augmentation de l’incidence des maladies respiratoires telles que l’asthme. Le smog est composé d’un mélange de polluants atmosphériques, mais ses deux principaux composants sont l’ozone troposphérique et les particules fines (PM).

En 2000, le Canada et les États‑Unis ont également mis à jour l’annexe 2 pour y inclure d’autres lignes directrices sur la coopération et l’échange d’information concernant l’échange de droits d’émissions, les activités de sensibilisation et le partage des données sur l’ozone troposphérique et ses précurseurs.

1.2 Contexte environnemental

La pollution atmosphérique transfrontalière fait référence aux émissions de polluants atmosphériques qui sont rejetées dans un pays et ensuite transportées ou déplacées par les vents et les systèmes météorologiques dans un autre pays. Les flux transfrontaliers comprennent les polluants directement émis dans l’air (c.‑à‑d. polluants primaires) et ceux qui se transforment en différentes substances par une réaction chimique dans l’air (c.‑à‑d. polluants secondaires). De nombreux pays sont à la fois sources et récepteurs de la pollution atmosphérique transfrontalière (Kauffmann et Saffirio, 2020). L’AQA a été créée pour lutter contre la pollution atmosphérique transfrontalière dans les deux pays. En raison des vents dominants et des grandes sources d’émissions, les émissions américaines de polluants atmosphériques peuvent affecter la qualité de l’air dans certaines régions du Canada, comme le montrent les scénarios de modélisation canadiens. Le transport transfrontalier de polluants se produit tout le long de la frontière entre le Canada et les États‑Unis, mais il a un impact plus important sur la qualité de l’air dans le sud de l’Ontario, au Québec et au Canada atlantique (AMC, 2021a). Cependant, les récents épisodes de feux de forêt dans les deux pays ont mis en évidence le potentiel de la fumée de ces feux à exercer des effets néfastes sur toute la longueur de la frontière (Albores et al., 2023; NOAA, 2023).

La pollution atmosphérique est le principal facteur environnemental contribuant à la charge mondiale de morbidité, entraînant selon les estimations de 6 à 7 millions de décès prématurés par an et d’importantes pertes économiques (5,1 billions de dollars américains ou 6,6 % du produit mondial) (UNEP, 2019). En 2020, le Health Effects Institute a indiqué que la pollution atmosphérique était le quatrième facteur de risque de décès prématuré en importance dans le monde lors de l’année précédente. L’Institute for Health Metrics Evaluation a calculé qu’en 2019, la pollution atmosphérique dans le monde a contribué à environ 6,67 millions de décès prématurés et à 213 millions d’années de vie corrigées de l’incapacité perdues. Selon cette analyse, les particules fines (PM2,5) sont responsables de 4,14 millions de décès prématurés, la pollution atmosphérique dans les maisons, de 2,31 millions de décès prématurés, et l’ozone, d’environ 365 000 décès prématurés (Health Effects Institute, 2020).

Bien que la qualité globale de l’air au Canada et aux États‑Unis soit relativement bonne par rapport à celle d’autres pays développés, plusieurs études récentes indiquent que la pollution atmosphérique augmente le risque de mortalité, même à de faibles concentrations ambiantes (Brunekreef et al., 2021; Crouse et al., 2015; Pappin et al., 2019; Pinault et al., 2017). Des chercheurs ont examiné les effets de faibles concentrations ambiantes de PM2,5 chez 68,5 millions d’Américains âgés et ont constaté une augmentation du risque de mortalité estimée de 6 à 8 % pour 10 μg/m3 (moyenne annuelle) de PM2,5 dans un sous‑groupe faiblement exposé (Dominici et al., 2022). Santé Canada estime que la pollution atmosphérique d’origine humaine et naturelle en Amérique du Nord contribue à 15 300 décès prématurés par an au Canada, ainsi qu’à 2,7 millions de jours de symptômes d’asthme et 35 millions de jours de symptômes respiratoires aigus par an, ce qui entraîne un coût économique total d’environ 120 milliards de dollars canadiens (Health Canada, 2021). Dans le cadre de l’étude intitulée Global Burden of Disease Study (étude sur le fardeau de la maladie à l’échelle mondiale), on estime que la pollution atmosphérique contribue à 602 000 décès prématurés aux États‑Unis. Un total de 10 % de ces décès estimés sont dus à des maladies pulmonaires obstructives chroniques, 4 % à des cancers du poumon et 3 % à des infections des voies respiratoires inférieures (Global Burden of Disease Collaborative Network, 2021).

Les émissions atmosphériques ont également des conséquences sur l’environnement par le biais des dépôts. Les dépôts acides (dépôts humides ou secs de composés acides) éliminent les nutriments essentiels des sols par lixiviation et mobilisent l’aluminium toxique. Cette perte de nutriments a un impact négatif sur la santé et la croissance des arbres et réduit la capacité des sols à neutraliser les charges futures de dépôts acides. Ainsi, les dépôts acides peuvent contribuer à la baisse des taux de croissance et à l’augmentation des taux de mortalité des arbres, ainsi qu’à une réduction de la biodiversité (voir par exemple Clark et al., 2019). Des descriptions détaillées des impacts des dépôts acides sur les écosystèmes aquatiques et terrestres en Amérique du Nord sont disponibles dans les documents d’évaluation des États‑Unis (Burns et al., 2011) et du Canada (Environment Canada, 2005).

Depuis l’établissement de l’AQA, le Canada et les États‑Unis ont tous deux réalisé d’importantes réductions des émissions de SO2 et de NOx, les deux principaux polluants à l’origine des dépôts acides. Depuis 2000, les Parties ont également progressé dans la réduction des émissions de NOx et de composés organiques volatils (COV) pour lutter contre l’ozone troposphérique dans la région frontalière entre le Canada et les États‑UnisNote de bas de page 1 . En 2007, les deux pays ont atteint les objectifs de réduction des émissions fixés dans les annexes relatives aux pluies acides et à l’ozone, et ces émissions ont continué à diminuer au cours des années suivantes. Ces réductions d’émissions ont entraîné une diminution des niveaux de pluies acides et d’ozone troposphérique ambiant, ainsi qu’une diminution des niveaux de PM ambiants (ECCC et US EPA, 2023).

Au cours des trois dernières décennies, le contexte environnemental mondial, y compris celui propre à l’Amérique du Nord, a considérablement évolué. Par exemple, les effets des changements climatiques sont de plus en plus apparents dans le monde entier, notre compréhension des changements climatiques et leurs effets a évolué et les changements climatiques eux‑mêmes se sont accélérés. Ces derniers sont liés à des changements de la qualité de l’air, dont des changements dans les concentrations d’ozone et de PM, à cause de températures plus élevées, de systèmes météorologiques de haute pression à déplacement lent de plus en plus fréquents, et d’événements extrêmes plus fréquents liés à la hausse des températures, comme les feux de forêt (Health Canada, 2022b). Au Canada et aux États‑Unis, les impacts des changements climatiques se font déjà sentir dans de nombreuses collectivités par le biais d’événements climatiques et météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses. On s’attend à ce que ces événements provoquent des perturbations et des dommages aux infrastructures et aux biens, et qu’ils entravent le taux de croissance économique. En outre, les incidences sur la santé et le bien‑être du public, en particulier des populations vulnérables, restent préoccupantes (USGCRP, 2018). Les sources d’émissions ont également connu des changements importants. Par exemple, il est prouvé que la croissance rapide des activités d’extraction de pétrole et de gaz dans la formation Bakken entraîne une augmentation du transport transfrontalier de polluants atmosphériques dans les deux sens entre le Dakota du Nord, le Montana, l’Alberta et la Saskatchewan (Prenni et al., 2016).

Les États‑Unis et le Canada prennent des mesures pour relever les nouveaux défis environnementaux grâce à des initiatives stratégiques visant à réduire la pollution atmosphérique et à atténuer les changements climatiques. En 2022, les États‑Unis ont annoncé leur plus gros investissement dans la lutte contre les changements climatiques : l’Inflation Reduction Act. Les investissements dans le cadre de cette loi, ainsi que d’autres conformément au Bipartisan Infrastructure Law de 2021 et au CHIPS and Science Act de 2022, accélèrent la transition vers une économie fondée sur les énergies propres, remédient aux injustices environnementales, réduisent les coûts des énergies renouvelables, stimulent l’innovation et devraient permettre de réduire les émissions de carbone d’environ 40 % d’ici 2030. Les États‑Unis déploient également de nouveaux efforts réglementaires pour lutter contre une gamme de polluants atmosphériques, tels que de nouvelles exigences conçues pour lutter contre le transport de l’ozone par le biais de la Good Neighbor Rule (US EPA, 2023b). En 2022, le gouvernement du Canada a publié le Plan de réduction des émissions pour 2030 2030 Emissions Reduction Plan, qui fournit une feuille de route pour atteindre les engagements climatiques du pays, tels que la réduction des émissions nationales de gaz à effet de serre de 40 à 45 % par rapport au niveau de 2005 d’ici 2030 conformément à l’Accord de Paris, et l’atteinte de la carboneutralité d’ici 2050. Le gouvernement du Canada élabore actuellement le Règlement sur l’électricité propre, qui permettra de progresser vers un réseau électrique carboneutre d’ici 2035. De plus, il a proposé des modifications à la réglementationNote de bas de page 2  qui exigent des fabricants et des importateurs qu’ils atteignent des objectifs annuels précis en matière de véhicules zéro émission. Le Canada a également modifié la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999) (Canada, 2023) afin de reconnaître que chaque Canadien a droit à un environnement sain, ce qui inclut la prise en compte du principe de justice environnementale. Bon nombre de ces politiques historiques ne sont pas prises en compte dans les projections incluses dans le présent rapport, mais elles auront, directement ou indirectement, un impact sur les émissions dans l’ensemble des économies des deux pays.

1.3 Objectifs de l’examen et de l’évaluation

L’article X de l’AQA prévoit que le Canada et les États‑Unis procèdent à un examen et à une évaluation complets de l’Accord et de sa mise en œuvre tous les cinq ans, à moins qu’il n’en soit convenu autrement. Le dernier examen et la dernière évaluation ont été réalisés en 2012 et ont fait l’objet d’une section dans le rapport d’étape bisannuel de 2012 sur l’AQA (Environment Canada et US EPA, 2012). L’examen de 2012 a recommandé d’envisager la rationalisation du processus de déclaration dans le cadre de l’AQA; l’élargissement du champ d’application de l’accord aux PM transfrontalières; la résolution des problèmes de qualité de l’air transfrontalier dans la zone frontalière ouest, si les données scientifiques démontrent l’existence de problèmes préoccupants dans cette région. La menace permanente que représentent les problèmes de qualité de l’air pour la santé humaine, l’environnement et l’économie, en particulier dans le contexte du réchauffement climatique en cours qui risque d’intensifier les problèmes de qualité de l’air, a motivé davantage la nécessité d’un examen et d’une évaluation en 2012.

En novembre 2020, le Comité Canada-États‑Unis sur la qualité de l’air (CQA), qui supervise la mise en œuvre de l’AQA, a accepté d’entreprendre un exercice visant à définir la portée et le contenu d’un éventuel examen et d’une évaluation de l’AQA. Cet exercice s’est concentré sur l’examen des annexes annuelles couvrant les pluies acides et l’ozone troposphérique et sur l’évaluation des incidences transfrontalières des PM2,5, qui ne font pas actuellement partie de l’AQA. Après avoir défini la portée d’un examen et d’une évaluation de l’AQA au printemps 2021, le Sous‑comité du CQA sur la surveillance et la production de rapports, en consultation avec le Sous‑comité du CQA sur la collaboration scientifique, a mis la dernière main aux plans pour entreprendre un nouvel examen de l’AQA, de son efficacité et de ses lacunes potentielles.
Les objectifs de cet examen et de cette évaluation sont les suivants :

1.4 Approche de l’examen et de l’évaluation

Afin d’évaluer l’efficacité des mesures prises conformément à l’annexe 1 et à l’annexe 3 et d’orienter les travaux futurs dans le cadre de l’AQA, les données sur les émissions, la surveillance et la modélisation ont été évaluées. Les données sur les émissions provenant de l’Inventaire des émissions de polluants atmosphériques (IEPA) et du National Emissions Inventory (inventaire national des émissions) des États‑Unis ont été utilisées pour évaluer les changements historiques depuis l’entrée en vigueur de l’AQA. Il est à noter que l’année la plus récente pour laquelle des données sont disponibles pour ce rapport, l’année 2020, a été marquée par la pandémie de COVID‑19, qui a coïncidé avec des changements dans les émissions de nombreux polluants. Les dépôts humides et secs ont été mesurés par le Réseau canadien de surveillance de l’air et des précipitations (RCSAP), l’Alberta Precipitation Quality Monitoring Program (programme de surveillance de la qualité des précipitations de l’Alberta) et le National Atmospheric Deposition Program (NADP; programme national sur les dépôts atmosphériques) des États‑Unis. Les émissions d’ozone et les PM2,5 ont été mesurés par le Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique et les réseaux de surveillance de l’air des États‑Unis qui font partie de l’Air Quality System (AQS; système de qualité de l’air). Les données de surveillance ont été utilisées pour évaluer les tendances historiques et les concentrations et dépôts actuels. On a effectué une modélisation de la qualité de l’air et des dépôts pour estimer les concentrations et les dépôts futurs et pour attribuer l’influence relative des émissions canadiennes et américaines à un endroit donné. Quatre ensembles de données de modélisation ont été pris en compte, dont une nouvelle modélisation réalisée par Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) et une modélisation provenant d’études antérieures de l’Environmental Protection Agency (EPA) des États‑UnisNote de bas de page 3 , comme décrit à l’annexe A. Au lieu d’effectuer une nouvelle modélisation conjointe pour le présent rapport, les deux pays ont convenu d’utiliser la modélisation existante, et d’effectuer de nouvelles modélisations distinctes si nécessaire. Les modélisations de l’EPA et d’ECCC ne sont pas directement comparables, car elles prennent en compte des inventaires d’émissions et des périodes différents. Toutefois, les modélisations peuvent être examinées ensemble de manière qualitative afin d’améliorer la confiance à l’égard des résultats. Les modélisations n’incluent pas les émissions attribuables aux feux de forêt, car l’actuel AQA se concentre sur l’impact transfrontalier des sources d’émissions qui peuvent être directement ciblées par des mesures prises par chaque pays. Les résultats de la modélisation de la qualité de l’air d’ECCC ont également été utilisés avec des modèles de santé et d’agriculture pour estimer les impacts de la pollution transfrontalière.

Les résultats de ces évaluations sont présentés pour les engagements pris conformément à l’annexe 1 concernant les pluies acides (section 2), les engagements pris conformément à l’annexe 3 concernant l’ozone (section 3), ainsi que les PM2,5 (section 4). Un examen de l’annexe 2 sur la coopération scientifique et technique (section 5) a également été effectué. Conformément à l’article X de l’Accord, dans le cadre de cet examen et de cette évaluation, les Parties envisagent toute action appropriée, y compris la modification de l’AQA ou des politiques, programmes et mesures existants. Les principales conclusions (section 6) et les recommandations pour la poursuite de la collaboration (section 7) sont également présentées.

2 Pluies acides

Que sont les pluies acides? Les dépôts acides sont l’élimination de composés acides présents dans l’atmosphère par le processus de dépôt humide (précipitations et brouillard) et de dépôt sec (transfert de gaz et de particules à la surface de la Terre). Les dépôts humides sont plus connus sous le nom de pluies acides. Les émissions de SO2 et de NOx provenant des centrales électriques, des transports, des industries et d’autres sources réagissent dans l’atmosphère avec les oxydants pour former divers composés acides, notamment l’acide sulfurique et l’acide nitrique. Ces composés acides peuvent réagir avec l’ammoniac (NH3) pour former des espèces inorganiques secondaires, telles que le sulfate de particules (SO42-) et le nitrate de particules (NO3-), qui sont également des composants importants des PM2,5 (section 4). Une fois déposés (sous forme de gaz ou de particules) sur les surfaces, les composés acides nuisent aux écosystèmes aquatiques et terrestres (en particulier les forêts) et endommagent les surfaces des bâtiments et d’autres structures anthropiques.

Les pluies acides dans l’AQA : L’annexe 1 sur les pluies acides de l’AQA (voir le tableau 2‑1) a permis d’établir les engagements du Canada et des États‑Unis pour réduire les émissions de SO2 et de NOx, les principaux précurseurs des pluies acides, provenant de sources fixes et mobiles. Les pays ont tous deux respecté leurs engagements au titre de l’annexe sur les pluies acides, comme indiqué à la section 2.1. Les rapports d’étape biennaux contiennent des renseignements précis sur le moment où les engagements ont été respectés au cours des trois dernières décennies. De 1990 à 2020, les émissions totales de SO2 et de NOx au Canada ont diminué respectivement de 78 % et de 36 %. Pour la même période, les réductions totales des émissions de SO2 et de NOx aux États‑Unis ont diminué respectivement de 92 % et de 68 %. Les réductions des émissions de SO2 et NOx au Canada et aux États‑Unis depuis 1990 ont entraîné une diminution importante des dépôts humides de SO42- et de NO3- dans la moitié est des deux pays. La mise en œuvre de diverses mesures réglementaires et non réglementaires pendant plus de vingt ans au Canada a permis de réduire considérablement les émissions de SO2 et de NOx ainsi que les concentrations ambiantes. Des mesures similaires, en particulier des programmes réglementaires dans le secteur de l’électricité, ont permis de grandement réduire les émissions de SO2 et de NOx et les concentrations ambiantes aux États‑Unis.

Tableau 2-1. Pluies acides (annexe 1) : Objectifs spécifiques pour l’anhydride sulfureux et les oxydes d’azoteNote de bas de page 4

Objectifs Canada États‑Unis
SO2
  • Au plus tard en 1994, réduire les émissions annuelles de SO2 dans les sept provinces les plus à l’est à 2,3 millions de tonnes métriquesNote de bas de page 5 .
  • De 1995 à 1999, plafonner les émissions annuelles dans les sept provinces les plus à l’est à 2,3 millions de tonnes métriques de SO2.
  • Au plus tard en 2000, plafonner de façon permanente les émissions nationales à 3,2 millions de tonnes métriques de SO2.
  • Au plus tard en 2000, réduire les émissions annuelles de SO2 d’environ 10 millions de tonnes courtesNote de bas de page 6  par rapport aux niveaux de 1980, en tenant compte des crédits (« quotas ») obtenus pour les réductions réalisées de 1995 à 1999.
  • Au plus tard en 2010, plafonner de façon permanente les émissions nationales à 8,95 millions de tonnes courtes de SO2 par an pour les services publics d’électricité.
  • À partir de 1995, plafonner à l’échelle nationale les émissions de SO2 à 5,6 millions de tonnes courtes pour les sources industrielles.
NOX
  • Au plus tard en 2000, réduire les émissions nationales annuelles de NOX provenant de sources fixes de 100 000 tonnes métriques par rapport au niveau prévu pour l’an 2000, soit 970 000 tonnes métriques.
  • Au plus tard en 1995, définir de nouvelles exigences en matière de réduction des émissions annuelles des sources fixes au niveau national, à atteindre au plus tard en 2000 ou en 2005.
  • Mettre en œuvre un programme plus rigoureux de contrôle des émissions de NOX pour les sources mobiles.
  • Au plus tard en 2000, réduire les émissions annuelles totales de NOX de 2 millions de tonnes courtes.
  • Mettre en œuvre un programme de contrôle des sources fixes pour les chaudières des centrales électriques.
  • Mettre en œuvre un programme de contrôle des émissions de NOX pour les sources mobiles.
Surveillance de la conformité
  • Au plus tard en 1995, estimer les émissions de SO2 et de NOX des unités de production d’électricité nouvelles et existantes de plus de 25 MWe (mégawatts électriques) au moyen de méthodes telles que la surveillance continue des émissions (SCE) et d’une étude de la faisabilité de l’utilisation et de la mise en œuvre de la SCE, le cas échéant.
  • S’efforcer d’utiliser des méthodes d’estimation des émissions d’une efficacité comparable pour les émissions de SO2 et de NOX provenant de toutes les chaudières industrielles et installations de traitement d’importance, y compris les fonderies.
  • Au plus tard en 1995, exiger que les unités de production d’électricité nouvelles et existantes de plus de 25 MWe utilisent des systèmes de SCE.
  • S’efforcer d’utiliser des méthodes d’estimation des émissions de SO2 et de NOX d’une efficacité comparable pour toutes les chaudières industrielles et les installations de traitement d’importance, y compris les fonderies.
Prévention de la détérioration de la qualité de l’air et protection de la visibilité
  • Au plus tard en 1995, élaborer et mettre en œuvre des moyens (comparables à ceux des États‑Unis) pour atteindre des niveaux de prévention de la détérioration significative de la qualité de l’air et de protection de la visibilité en ce qui concerne les sources susceptibles de provoquer une importante pollution atmosphérique transfrontalière.
  • Maintenir les moyens de prévenir une détérioration importante de la qualité de l’air et de protéger la visibilité en ce qui concerne les sources susceptibles de provoquer une pollution atmosphérique transfrontalière importante.

2.1 Effet des stratégies de réduction des émissions sur les polluants acidifiants

2.1.1 Canada

Dans le cadre de l’annexe sur les pluies acides (annexe 1), le Canada a accepté de plafonner ses émissions nationales de SO2 à 3,2 millions de tonnes métriques par an au plus tard en l’an 2000. Il a également accepté de réduire les émissions annuelles de NOX provenant des centrales électriques, des principales sources de combustion et des fonderies de métaux de 100 000 tonnes métriques par rapport au niveau prévu de 970 000 tonnes métriques au plus tard en l’an 2000. Le pays a respecté ces engagements grâce aux efforts entrepris par le gouvernement fédéral et les provinces de l’est dans le cadre du Programme de lutte contre les pluies acides de l’est du Canada de 1985 et de la Stratégie pancanadienne sur les émissions acidifiantes après l’an 2000, qui a été adoptée en 1998. Le Programme de lutte contre les pluies acides de l’est du Canada engageait le pays à plafonner les émissions totales de SO2 dans les sept provinces, du Manitoba vers l’est, à 2,3 millions de tonnes métriques au plus tard en 1994. Le Canada a atteint ce plafond en 1993. Dans le cadre de l’AQA, le plafond a été prolongé pour couvrir la période de 1994 à 1999.

La Stratégie pancanadienne sur les émissions acidifiantes après l’an 2000 a mis en place un cadre pour traiter les problèmes liés aux pluies acides, dans le but de veiller à ce que les dépôts de polluants acidifiants ne détériorent pas davantage l’environnement dans l’est du Canada et que de nouveaux problèmes liés aux pluies acides ne surviennent pas ailleurs au Canada. Dans le cadre de cette stratégie, les provinces de l’Ontario, du Québec, du Nouveau‑Brunswick et de la Nouvelle‑Écosse se sont engagées à réduire au plus tard en 2010 (2015 pour l’Ontario) leurs émissions de SO2 de 50 % par rapport aux objectifs fixés en 1985 dans le cadre du Programme de lutte contre les pluies acides de l’est du Canada. Les quatre provinces ont atteint les objectifs plus stricts en matière d’émissions de SO2 fixés dans le cadre de la stratégie. Le Canada continue d’élaborer des mesures visant à réduire les émissions qui contribuent aux pluies acides et au smog. En 2016, le Canada a publié le Règlement multisectoriel sur les polluants atmosphériques, qui comprend des limites sur les émissions de SO2 des installations de fabricants de ciment. Ce règlement a établi les premières normes nationales obligatoires d’émissions de polluants atmosphériques pour les grandes installations industrielles et constitue un élément clé du Système de gestion de la qualité de l’air (SGQA) du Canada.

En 2020, les émissions totales de SO2 du Canada s’élevaient à approximativement 651 000 tonnes métriques, soit environ 80 % de moins que le plafond national de 3,2 millions de tonnes métriques. Dans l’ensemble, les émissions de SO2 ont diminué de 78 % (2,4 millions de tonnes métriques) de 1990 à 2020 (figure 2‑1). La réduction des émissions des industries des minéraux et du minerai, et en particulier du secteur de l’industrie de la fonte et de l’affinage des métaux non ferreux, a été le principal moteur de cette tendance à la baisse, en particulier au début des années 1990, et de nouveau de 2008 à 2020. La diminution des émissions de SO2 depuis 2008 peut être attribuée à la préparation et à la mise en œuvre de plans de prévention de la pollution par les installations, à l’installation de nouvelles technologies ou de nouveaux procédés dans les installations, à aux installations qui atteignent les exigences de base relatives aux émissions industrielles par le biais d’ententes sur la performance environnementale (ECCC, 2017; idem, 2018). Les émissions attribuables à la production d’électricité (services publics) ont considérablement diminué de 2005 à 2020, principalement en raison de la fermeture ou de l’amélioration de centrales électriques fonctionnant au mazout lourd. Les améliorations ont consisté à installer des équipements de contrôle de la pollution ou à passer à du mazout lourd à faible teneur en soufre. En outre, la production d’électricité à partir de charbon a permis d’obtenir une baisse importante des émissions de SO2 de 19 % (37 000 tonnes métriques) de 2019 à 2020, attribuée à une diminution de la consommation de charbon.

Figure 2‑1. Tendances des émissions canadiennes de SO2 de 1990 à 2020.

Description longue
Figure 2-1. Tendances des émissions canadiennes de SO2 de 1990 à 2020.
- Industries des minéraux et du minerai Industries des minéraux et du minerai Industrie pétrolière et gazière Industrie pétrolière et gazière Production d’électricité (Services publics) Production d’électricité (Services publics) Fabrication Fabrication Transport et équipement mobile Transport et équipement mobile Agriculture Agriculture Commercial-résidentiel-institutionnel Commercial-résidentiel-institutionnel Incinération et déchets Incinération et déchets Pentures et solvants Pentures et solvants Incendies (Excluant les feux de forêt) Incendies (Excluant les feux de forêt)
Année SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers))
1990 1481,2 1632,8 536,8 591,7 618,4 681,6 225,3 248,4 93,4 102,9 2,2 2,4 50,1 55,3 1,1 1,3 0,0 0,0 0,2 0,2
1991 1334,3 1470,8 542,4 597,9 592,1 652,7 194,0 213,8 87,1 96,0 2,0 2,2 38,3 42,2 1,2 1,3 0,0 0,0 0,2 0,2
1992 1169,3 1288,9 582,5 642,0 610,7 673,1 177,5 195,6 87,0 95,9 2,1 2,3 38,8 42,7 1,2 1,3 0,0 0,0 0,1 0,1
1993 1112,6 1226,4 610,2 672,6 547,2 603,2 175,2 193,2 90,3 99,5 1,9 2,1 42,2 46,5 1,3 1,4 0,0 0,0 0,2 0,2
1994 892,0 983,2 606,6 668,7 559,8 617,1 178,7 197,0 92,8 102,3 1,7 1,8 36,4 40,1 1,3 1,4 0,0 0,0 0,2 0,2
1995 1105,7 1218,8 600,6 662,0 532,6 587,1 148,6 163,8 82,3 90,7 1,6 1,7 29,8 32,9 1,3 1,5 0,0 0,0 0,2 0,2
1996 1089,1 1200,5 599,9 661,3 542,2 597,6 160,3 176,7 83,7 92,2 1,5 1,7 33,5 36,9 1,3 1,5 0,0 0,0 0,1 0,1
1997 1032,1 1137,7 555,7 612,6 591,3 651,8 160,6 177,0 85,5 94,3 1,4 1,6 33,0 36,3 1,3 1,4 0,0 0,0 0,1 0,1
1998 1019,4 1123,7 526,8 580,7 603,6 665,3 155,9 171,9 86,5 95,3 1,4 1,5 32,1 35,4 1,3 1,5 0,0 0,0 0,1 0,1
1999 925,4 1020,0 518,9 572,0 601,1 662,6 159,8 176,2 86,1 94,9 1,6 1,8 31,5 34,7 1,4 1,5 0,0 0,0 0,0 0,1
2000 914,5 1008,0 516,1 568,9 619,2 682,5 155,1 171,0 87,0 95,9 1,5 1,7 34,6 38,1 1,4 1,6 0,0 0,0 0,0 0,0
2001 911,7 1005,0 498,7 549,7 623,9 687,8 147,2 162,2 86,5 95,3 1,9 2,1 35,8 39,4 1,5 1,6 0,0 0,0 0,0 0,0
2002 903,8 996,3 470,3 518,5 624,3 688,2 149,7 165,1 83,1 91,6 1,5 1,6 30,3 33,4 1,5 1,6 0,0 0,0 0,0 0,0
2003 812,2 895,3 477,4 526,2 630,4 694,9 163,1 179,8 69,7 76,8 2,4 2,6 38,1 42,0 1,2 1,3 0,0 0,0 0,1 0,1
2004 874,4 963,8 470,6 518,8 581,5 641,0 174,9 192,8 65,0 71,6 2,9 3,2 34,7 38,2 1,2 1,3 0,0 0,0 0,0 0,0
2005 857,2 944,9 464,1 511,6 521,9 575,3 145,5 160,4 62,6 69,0 2,9 3,2 35,2 38,8 1,3 1,4 0,0 0,0 0,0 0,0
2006 826,7 911,3 426,3 470,0 458,9 505,9 96,6 106,5 50,7 55,9 2,1 2,3 27,2 30,0 1,1 1,2 0,0 0,0 0,0 0,0
2007 778,9 858,6 404,7 446,1 491,9 542,2 90,0 99,2 42,2 46,5 3,8 4,2 30,6 33,7 1,2 1,4 0,0 0,0 0,0 0,0
2008 715,1 788,3 380,4 419,4 427,5 471,2 72,0 79,4 37,4 41,2 3,3 3,6 21,3 23,5 1,1 1,2 0,0 0,0 0,0 0,0
2009 522,5 575,9 375,1 413,5 384,0 423,3 56,3 62,1 34,0 37,4 3,5 3,8 18,9 20,8 1,2 1,3 0,0 0,0 0,0 0,0
2010 501,4 552,7 343,9 379,1 333,9 368,1 54,3 59,8 31,3 34,5 3,4 3,8 17,4 19,2 0,9 1,0 0,0 0,0 0,0 0,0
2011 467,1 514,9 335,6 369,9 293,2 323,2 55,2 60,8 30,9 34,0 4,6 5,0 16,2 17,8 1,3 1,4 0,0 0,0 0,0 0,0
2012 477,3 526,1 339,4 374,1 284,2 313,3 50,8 56,0 30,0 33,1 3,4 3,8 12,4 13,7 1,2 1,3 0,0 0,0 0,0 0,0
2013 492,0 542,4 326,3 359,6 278,2 306,7 49,9 55,1 29,2 32,2 2,5 2,8 12,6 13,9 1,2 1,3 0,0 0,0 0,0 0,0
2014 487,2 537,0 299,3 329,9 269,2 296,7 53,5 59,0 28,5 31,4 1,3 1,4 11,1 12,2 1,3 1,4 0,0 0,0 0,1 0,1
2015 482,8 532,2 273,6 301,6 251,5 277,2 49,5 54,5 6,8 7,5 0,4 0,5 7,0 7,7 1,7 1,9 0,0 0,0 0,0 0,0
2016 481,2 530,4 258,7 285,2 253,1 279,0 44,8 49,4 6,7 7,4 0,4 0,4 5,0 5,5 1,4 1,5 0,0 0,0 0,0 0,0
2017 388,9 428,7 265,9 293,2 245,5 270,6 42,3 46,6 7,2 8,0 0,3 0,3 5,1 5,6 1,3 1,5 0,0 0,0 0,0 0,0
2018 258,0 284,4 276,0 304,2 220,3 242,8 44,6 49,2 7,4 8,1 0,2 0,3 4,6 5,1 1,3 1,5 0,0 0,0 0,0 0,0
2019 183,2 201,9 271,2 298,9 205,5 226,5 41,1 45,3 6,1 6,7 0,2 0,2 4,5 5,0 1,3 1,4 0,0 0,0 0,0 0,0
2020 193,2 212,9 245,2 270,2 168,2 185,4 35,3 38,9 3,1 3,4 0,3 0,3 4,2 4,6 1,5 1,6 0,0 0,0 0,0 0,0

Le Canada a également respecté l’engagement qu’il avait pris en 2000 de réduire les émissions de NOX provenant des centrales électriques, des principales sources de combustion et des fonderies de métaux de 100 000 tonnes métriques par rapport au niveau prévu de 970 000 tonnes métriques (c.‑à‑d. que le plafond a été fixé à 870 000 tonnes métriques). Les mesures récentes prises dans le Règlement multisectoriel sur les polluants atmosphériques de 2016 limitent davantage les émissions de NOX provenant des chaudières industrielles, des appareils de chauffage, des moteurs fixes alimentés par des combustibles gazeux et des installations de fabrication de ciment.

De 1990 à 2020, les émissions totales de NOX au Canada ont diminué de 36 % (826 000 tonnes métriques) (figure 2‑2) (ECCC, 2022). Les changements les plus importants dans les émissions de NOX comprennent une diminution de 47 % (607 000 tonnes métriques) dans la catégorie « Transport et équipements mobiles », une diminution de 61 % (156 000 tonnes métriques) dans la catégorie « Production d’électricité » et une augmentation de 30 % (103 000 tonnes métriques) de la catégorie « Industrie pétrolière et gazière ». Une analyse plus complète des émissions de SO2 et de NOX au Canada est présentée dans le rapport de l’IEPA du Canada pour 2022 (ECCC, 2022).

Figure 2‑2. Tendances des émissions canadiennes de NOX de 1990 à 2020.

Source de données : Inventaires des émissions de polluants atmosphériques du Canada de 1990 à 2020 (ECCC, 2022)
Description longue
Figure 2-2. Tendances des émissions canadiennes de NOX de 1990 à 2020.
- Industries des minéraux et du minerai Industries des minéraux et du minerai Industrie pétrolière et gazière Industrie pétrolière et gazière Production d’électricité (Services publics) Production d’électricité (Services publics) Fabrication Fabrication Transport et équipement mobile Transport et équipement mobile Agriculture Agriculture Commercial-résidentiel-institutionnel Commercial-résidentiels-institutionnel Incinération et déchets Incinération et déchets Pentures et solvants Pentures et solvants Incendies (Excluant les feux de forêt) Incendies (Excluant les feux de forêt)
Année NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers))
1990 104,9 115,7 345,9 381,3 257,0 283,2 185,9 205,0 1288,4 1420,2 2,1 2,3 74,3 81,9 7,2 8,0 0,1 0,1 7,5 8,2
1991 101,1 111,4 339,6 374,3 250,9 276,6 176,4 194,4 1229,9 1355,7 2,4 2,6 73,3 80,8 7,3 8,0 0,1 0,1 8,2 9,0
1992 99,2 109,4 356,2 392,6 262,9 289,8 172,7 190,4 1246,7 1374,2 2,9 3,2 75,9 83,6 7,5 8,3 0,1 0,1 4,9 5,4
1993 104,8 115,5 381,4 420,4 243,0 267,8 169,9 187,3 1285,9 1417,5 2,7 2,9 77,0 84,8 7,4 8,2 0,1 0,1 8,1 9,0
1994 111,5 122,9 413,4 455,7 240,0 264,5 171,0 188,5 1365,4 1505,1 2,3 2,5 76,9 84,7 7,3 8,1 0,1 0,1 7,0 7,7
1995 109,6 120,8 429,7 473,7 248,1 273,5 171,9 189,5 1399,9 1543,2 2,5 2,7 76,5 84,3 7,3 8,1 0,1 0,1 7,4 8,1
1996 111,0 122,3 441,9 487,1 269,0 296,5 166,1 183,1 1435,4 1582,3 2,5 2,8 81,2 89,5 7,2 8,0 0,1 0,1 5,0 5,5
1997 110,6 121,9 485,5 535,2 287,7 317,1 170,7 188,1 1512,2 1666,9 2,5 2,8 79,1 87,2 7,2 8,0 0,1 0,1 2,7 3,0
1998 107,3 118,2 496,6 547,4 310,1 341,8 165,2 182,1 1535,4 1692,4 2,2 2,4 70,0 77,2 7,2 7,9 0,1 0,1 2,6 2,9
1999 102,2 112,7 513,7 566,3 306,4 337,7 171,7 189,2 1580,1 1741,8 2,3 2,5 72,6 80,0 7,3 8,0 0,1 0,1 1,8 2,0
2000 99,3 109,5 459,3 506,3 326,8 360,2 173,8 191,6 1581,6 1743,4 2,2 2,5 77,8 85,8 7,2 7,9 0,1 0,1 1,4 1,6
2001 89,9 99,1 453,5 499,9 313,0 345,0 166,2 183,3 1489,3 1641,6 2,0 2,3 73,8 81,4 7,4 8,1 0,1 0,1 1,1 1,3
2002 92,3 101,8 453,5 499,9 314,9 347,2 189,9 209,3 1403,3 1546,9 1,9 2,1 76,6 84,4 7,1 7,8 0,1 0,1 0,6 0,7
2003 102,0 112,4 496,2 546,9 293,0 323,0 168,9 186,1 1346,4 1484,2 2,1 2,3 80,4 88,7 7,8 8,6 0,1 0,1 4,5 4,9
2004 105,6 116,4 430,6 474,7 267,5 294,8 167,0 184,1 1302,7 1436,0 2,1 2,3 77,9 85,9 7,8 8,5 0,1 0,1 0,6 0,7
2005 107,8 118,8 430,8 474,8 253,7 279,6 136,7 150,7 1249,3 1377,1 2,1 2,3 76,3 84,1 8,5 9,4 0,1 0,1 0,9 1,0
2006 87,3 96,3 430,4 474,4 224,3 247,3 114,9 126,6 1175,8 1296,1 2,0 2,2 71,7 79,0 5,3 5,9 0,0 0,0 1,0 1,1
2007 89,8 99,0 453,8 500,2 238,8 263,2 98,1 108,2 1153,4 1271,4 2,5 2,7 77,5 85,4 5,0 5,5 0,0 0,0 0,5 0,6
2008 86,5 95,4 464,1 511,5 225,1 248,1 81,2 89,5 1106,4 1219,6 2,5 2,8 76,6 84,4 5,1 5,6 0,0 0,0 1,5 1,6
2009 73,3 80,7 460,2 507,3 218,0 240,3 69,9 77,0 1021,8 1126,4 2,7 2,9 74,5 82,1 4,3 4,7 0,0 0,0 1,9 2,1
2010 85,1 93,9 452,1 498,3 233,7 257,6 69,4 76,5 1020,8 1125,2 2,8 3,1 70,5 77,7 4,5 4,9 0,0 0,0 0,8 0,9
2011 86,4 95,3 464,9 512,4 199,8 220,3 70,3 77,5 980,1 1080,4 3,4 3,7 75,1 82,8 4,1 4,6 0,0 0,0 1,3 1,4
2012 89,0 98,1 461,2 508,3 166,3 183,3 69,0 76,0 910,3 1003,4 3,3 3,7 70,6 77,8 4,3 4,7 0,0 0,0 1,5 1,7
2013 82,6 91,0 464,7 512,2 162,0 178,5 70,2 77,3 868,0 956,8 3,1 3,4 72,4 79,8 4,7 5,2 0,0 0,0 0,6 0,7
2014 82,1 90,6 476,7 525,5 167,2 184,3 69,1 76,2 802,6 884,8 2,9 3,2 73,9 81,5 4,3 4,8 0,0 0,0 2,6 2,8
2015 81,5 89,8 478,0 526,9 152,3 167,9 69,2 76,3 752,0 828,9 2,7 3,0 71,8 79,1 4,3 4,7 0,0 0,0 2,0 2,2
2016 77,4 85,3 470,5 518,6 152,4 168,0 68,3 75,3 707,7 780,1 2,9 3,2 70,1 77,2 4,5 5,0 0,0 0,0 1,7 1,8
2017 86,0 94,8 480,6 529,8 144,9 159,7 69,1 76,1 741,6 817,5 2,8 3,1 73,8 81,3 5,7 6,2 0,0 0,0 1,0 1,1
2018 81,8 90,2 486,1 535,8 129,1 142,3 69,3 76,3 769,8 848,6 2,8 3,1 76,8 84,6 4,9 5,4 0,0 0,0 0,6 0,7
2019 80,4 88,6 481,9 531,2 124,9 137,7 66,8 73,6 773,6 852,7 2,9 3,2 75,0 82,6 4,9 5,4 0,0 0,0 0,7 0,7
2020 74,2 81,8 448,9 494,9 101,1 111,5 62,8 69,2 681,5 751,2 2,6 2,9 70,8 78,1 4,5 5,0 0,0 0,0 0,5 0,6

2.1.2 États‑Unis

Les États‑Unis ont respecté leurs engagements en matière de réduction des émissions de SO2 et de NOX conformément à l’annexe sur les pluies acides (annexe 1). L’Acid Rain Program (programme de lutte contre les pluies acides) a permis de diminuer considérablement les émissions de SO2 et de NOX des centrales électriques, réduisant ainsi les pluies acides et la formation secondaire de PM2,5. D’autres réductions de la pollution issue des centrales électriques ont été obtenues grâce aux efforts déployés par l’EPA et les États pour réduire la pollution atmosphérique interétatique, ce qui a également aidé les États situés sous le vent à respecter les normes de qualité de l’air basées sur la santé en ce qui a trait aux particules fines et à l’ozone. La Clean Air Interstate Rule (CAIR) a permis d’importantes réductions des émissions annuelles de SO2 et de NOX des centrales électriques, ainsi que des réductions supplémentaires de NOX pendant l’été, au‑delà de celles requises par le NOX State Implementation Plan (SIP) de 1998. En 2015, la CAIR a été remplacée par la Cross-State Air Pollution Rule (CSAPR). En outre, les Mercury and Air Toxics Standards; normes sur les émissions de mercure et d’autres polluants atmosphériques), qui sont entrées en vigueur en avril 2015, ont permis de réduire considérablement les émissions de SO2, ce qui constitue un avantage supplémentaire par rapport aux réductions des émissions de polluants atmosphériques provenant du secteur de l’électricité. Ces réductions ont eu lieu alors que la demande d’électricité augmentait et sont le résultat d’une amélioration continue de l’efficacité, de l’installation de dispositifs antipollution de pointe et du passage à des combustibles moins polluants. Ces programmes réglementaires, associés aux forces économiques, ont contribué à une diminution des émissions de SO2 et de NOX de 93 % et de 70 %, respectivement, de 1990 à 2020. Outre les programmes de contrôle susmentionnés, l’amélioration de l’efficacité de la production d’énergie et l’utilisation de combustibles moins polluants ont permis de réduire les émissions.

Le Clean Air Act exige que lors de la conception et de la construction de nouvelles installations industrielles, un bon contrôle de la pollution fasse partie de la conception. Dans les régions où les National Ambient Air Quality Standards (NAAQS) ne sont pas respectées, les grandes usines et installations nouvelles ou modifiées doivent respecter le taux d’émission le plus bas possible et obtenir des réductions d’émissions compensatoires d’autres sources pour éviter d’aggraver la pollution. Dans les régions où les NAAQS sont respectées, les grandes usines et installations nouvelles et modifiées doivent appliquer la meilleure technologie de contrôle disponible, en tenant compte du coût et d’autres facteurs, et éviter de causer une dégradation importante de la qualité de l’air ou une réduction de la visibilité dans les parcs nationaux. Par exemple, les unités alimentées au gaz naturel réduisent les émissions de NOX grâce à une recirculation des gaz de combustion et à des brûleurs à faible teneur en NOX, ce qui permet de réduire les NOX de 60 à 90 %.

Dans le secteur des transports, qui comprend les véhicules routiers et hors route, l’EPA a exigé au fil des ans des réductions importantes des émissions des nouveaux véhicules à moteur et des moteurs hors route par le biais de normes qui exigent une combinaison de technologies de moteurs plus propres et de carburants plus propres. Depuis le milieu des années 1970 et le début des années 1980, lorsque l’EPA a établi les toutes premières normes d’émission pour les nouveaux véhicules à moteur, chaque décennie a vu l’adoption de nouvelles normes plus strictes et l’utilisation de carburants plus propres pour le parc automobile. Pour ne citer que quelques réalisations, au cours des années 1980, l’EPA a mis en place des programmes d’inspection et d’entretien pour les véhicules à moteur et a finalisé à la réglementation visant à supprimer le plomb de l’essence. Dans les années 1990, l’EPA a imposé des limites à la teneur en soufre du carburant diesel et a mis la dernière main à de nouvelles normes d’émission pour les moteurs diesel utilisés dans l’équipement de construction et l’équipement agricole. Au début des années 2000, l’EPA a mis en vigueur une réglementation pour les petits moteurs portatifs hors route tels que les débroussailleuses et les tronçonneuses, ainsi qu’une réglementation visant à réduire les substances toxiques dans l’air provenant de sources mobiles. L’exemple le plus récent est celui de l’EPA qui, en décembre 2021, a établi des normes pour les véhicules légers (US EPA, 2021b) qui réduiront les émissions, tout en renforçant la sécurité énergétique et en encourageant l’innovation dans le secteur manufacturier. L’EPA a également établi de nouvelles normes pour les véhicules lourds et leurs moteurs (US EPA, 2022b) en décembre 2022. Cette règle fixe des normes d’émission plus strictes afin de réduire davantage la pollution atmosphérique provenant des véhicules lourds et de leurs moteurs à partir de l’année de modèle 2027. Le programme final comprend de nouvelles normes d’émissions plus strictes qui couvrent une gamme plus large de conditions de fonctionnement des moteurs de véhicules lourds par rapport aux normes actuelles, et il exige que ces normes d’émissions plus strictes soient respectées pendant une période plus longue lorsque ces moteurs fonctionnent sur la route.

La figure 2‑3 montre l’évolution des émissions de SO2 aux États‑Unis. La réduction la plus importante des émissions de SO2 de 1990 à 2020 est due à la combustion stationnaire de combustibles (95 %). En 2020, la combustion de combustibles par les services publics d’électricité a contribué à 49 % des émissions totales de SO2 (1,7 million de tonnes courtes). Le secteur des transports a connu une diminution de 97 % des émissions totales de SO2 (42 000 de tonnes courtes).

Figure 2‑3. Tendances des émissions de SO2 aux États‑Unis de 1990 à 2020.

Source de données : 2020 U.S. National Emissions Inventory (US EPA, 2023a).
Description longue
Figure 2-3. Tendances des émissions de SO2 aux États Unis de 1990 à 2020.
- Combustion de combustibles/Électricité (services publics) Combustion de combustibles/Électricité (services publics) Combustion de combustibles, Processus industriels Combustion de combustibles, Processus industriels Combustion de combustibles, Autres Combustion de combustibles, Autres Fabrication de produits chimiques et de produits connexes Fabrication de produits chimiques et de produits connexes Transformation des métaux Transformation des métaux Industrie pétrolière et industries connexes Industrie pétrolière et industries connexes Autre Processus industriels Autre Processus industriels Utilisation de solvants Utilisation de solvants Entreposage et transport Entreposage et transport Élimination des déchets et recyclage Élimination des déchets et recyclage Véhicules routiers Véhicules routiers Hors route Hors route Divers Divers
Année SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers)) SO2 (Tonnes métriques (en milliers)) SO2 (Tonnes courtes (en milliers))
1990 14432,4 15909,0 3220,5 3550,0 753,9 831,0 269,4 297,0 658,6 726,0 390,1 430,0 362,0 399,0 0,0 0,0 6,4 7,0 38,1 42,0 456,3 503,0 336,6 371,0 0,1 0,1
1991 14319,0 15784,0 2953,8 3256,0 684,9 755,0 254,0 280,0 555,2 612,0 342,9 378,0 359,2 396,0 0,0 0,0 9,1 10,0 39,9 44,0 425,5 469,0 343,8 379,0 0,0 0,0
1992 13985,2 15416,0 2986,5 3292,0 711,2 784,0 252,2 278,0 557,9 615,0 377,4 416,0 359,2 396,0 0,9 1,0 8,2 9,0 39,9 44,0 395,5 436,0 349,3 385,0 0,7 0,7
1993 13779,2 15189,0 2979,2 3284,0 700,3 772,0 244,0 269,0 547,0 603,0 347,5 383,0 355,6 392,0 0,9 1,0 4,5 5,0 64,4 71,0 364,7 402,0 355,6 392,0 1,2 1,3
1994 13507,1 14889,0 2919,3 3218,0 707,6 780,0 249,5 275,0 509,8 562,0 343,8 379,0 361,1 398,0 0,9 1,0 1,8 2,0 53,5 59,0 334,8 369,0 362,0 399,0 0,5 0,5
1995 10958,8 12080,0 3045,4 3357,0 719,4 793,0 259,5 286,0 480,8 530,0 334,8 369,0 365,6 403,0 0,9 1,0 1,8 2,0 42,6 47,0 303,9 335,0 368,3 406,0 0,3 0,3
1996 11582,2 12767,2 2584,3 2848,7 576,9 635,9 231,6 255,2 352,7 388,8 304,0 335,1 350,2 386,0 0,9 1,0 4,5 5,0 29,3 32,3 273,7 301,7 374,8 413,1 0,4 0,4
1997 11970,5 13195,2 2544,7 2805,0 588,3 648,5 235,1 259,1 369,3 407,1 312,3 344,3 371,1 409,1 1,0 1,1 4,7 5,2 30,2 33,3 275,5 303,7 382,6 421,7 0,4 0,4
1998 12170,8 13416,0 2485,9 2740,2 531,9 586,3 236,9 261,1 367,4 405,0 310,5 342,3 376,4 414,9 1,0 1,1 4,8 5,3 30,9 34,0 272,5 300,4 391,6 431,7 0,4 0,4
1999 11415,5 12583,4 1936,8 2134,9 562,5 620,0 295,3 325,5 275,3 303,5 282,9 311,8 346,6 382,1 1,0 1,1 5,4 5,9 30,8 33,9 272,5 300,4 431,3 475,4 0,2 0,2
2000 10338,5 11396,2 1940,3 2138,8 569,6 627,9 307,0 338,4 283,6 312,6 286,5 315,8 371,6 409,7 1,0 1,1 5,8 6,4 30,8 33,9 235,5 259,6 396,4 437,0 0,2 0,2
2001 9843,3 10850,4 2034,6 2242,8 582,4 642,0 310,4 342,2 301,0 331,8 289,4 319,0 389,2 429,0 1,1 1,2 6,0 6,6 31,4 34,6 224,8 247,7 399,2 440,1 0,2 0,2
2002 9458,3 10425,9 1575,8 1737,0 525,7 579,4 235,1 259,1 193,2 212,9 263,1 290,0 296,2 326,5 0,0 0,0 4,2 4,6 21,2 23,3 220,9 243,5 598,8 660,1 32,7 36,0
2003 9824,6 10829,7 1612,0 1776,9 527,9 581,9 235,1 259,1 193,2 212,9 268,3 295,7 297,9 328,4 0,0 0,0 4,2 4,6 21,2 23,3 223,9 246,8 634,3 699,2 45,1 49,8
2004 9466,4 10434,9 1463,9 1613,6 517,5 570,4 236,0 260,1 158,4 174,6 219,5 242,0 317,4 349,9 0,0 0,0 2,4 2,7 20,5 22,5 164,9 181,8 612,1 674,7 59,3 65,4
2005 9436,1 10401,5 1463,4 1613,1 517,9 570,8 236,0 260,1 158,4 174,6 229,2 252,7 318,0 350,6 0,0 0,0 2,4 2,7 20,5 22,5 106,4 117,3 617,9 681,1 67,5 74,4
2006 8727,2 9620,1 769,5 848,2 249,1 274,6 167,6 184,8 160,7 177,2 186,0 205,0 239,6 264,1 0,0 0,0 5,0 5,5 20,5 22,6 97,7 107,7 560,0 617,3 61,8 68,1
2007 8191,1 9029,2 930,9 1026,2 255,9 282,1 168,1 185,3 160,7 177,2 170,7 188,2 236,8 261,1 0,0 0,0 5,0 5,5 20,5 22,5 34,9 38,5 227,7 251,0 64,4 71,0
2008 7009,8 7727,0 907,6 1000,5 256,8 283,1 168,1 185,3 160,7 177,2 171,6 189,1 236,8 261,1 0,0 0,0 5,0 5,5 20,5 22,5 32,8 36,2 166,7 183,8 66,5 73,3
2009 5350,8 5898,3 793,2 874,4 249,8 275,4 125,7 138,6 121,5 133,9 123,0 135,5 201,7 222,3 0,0 0,0 5,9 6,6 20,4 22,4 31,2 34,4 148,7 164,0 63,5 70,0
2010 4691,6 5171,6 627,3 691,5 190,5 210,0 114,7 126,4 131,0 144,4 110,0 121,3 167,9 185,1 0,0 0,0 8,4 9,3 20,3 22,4 32,1 35,4 117,7 129,7 70,3 77,5
2011 4205,3 4635,5 618,4 681,7 199,1 219,4 114,7 126,4 131,0 144,4 110,6 122,0 170,9 188,4 0,0 0,0 8,4 9,3 22,7 25,0 24,7 27,2 107,9 119,0 77,2 85,1
2012 3095,5 3412,2 597,2 658,4 190,9 210,5 114,7 126,4 131,0 144,4 109,0 120,2 170,9 188,3 0,0 0,0 8,4 9,3 22,7 25,1 25,3 27,9 74,9 82,6 61,1 67,4
2013 2991,3 3297,3 556,6 613,6 177,5 195,7 110,4 121,7 103,7 114,3 85,7 94,5 168,4 185,6 0,0 0,0 6,4 7,0 22,7 25,0 24,9 27,4 75,4 83,1 58,5 64,5
2014 2950,7 3252,6 471,7 519,9 108,5 119,6 111,6 123,0 95,1 104,8 78,0 86,0 151,4 166,8 0,0 0,0 3,0 3,3 22,7 25,0 25,2 27,8 76,6 84,4 55,6 61,3
2015 2090,0 2303,8 400,4 441,4 101,6 112,0 102,7 113,2 90,1 99,4 75,9 83,6 138,8 153,0 0,0 0,0 0,9 1,0 22,5 24,8 24,1 26,5 24,0 26,4 47,0 51,8
2016 1417,1 1562,1 392,9 433,1 47,4 52,2 100,5 110,7 76,8 84,6 91,5 100,9 126,0 138,9 0,1 0,1 3,3 3,6 22,2 24,4 23,7 26,2 21,5 23,7 57,0 62,9
2017 1254,0 1382,3 341,4 376,4 39,6 43,7 100,8 111,1 76,9 84,8 77,9 85,9 132,4 145,9 0,0 0,0 0,9 1,0 23,0 25,3 21,4 23,6 24,6 27,2 90,3 99,6
2018 1188,8 1310,5 323,5 356,6 39,3 43,3 95,8 105,6 66,9 73,7 85,9 94,7 131,8 145,3 0,0 0,0 0,8 0,8 22,9 25,2 20,7 22,8 24,6 27,1 91,8 101,1
2019 921,2 1015,5 300,1 330,8 39,7 43,7 87,4 96,4 58,5 64,5 82,3 90,7 123,1 135,7 0,0 0,0 0,8 0,9 23,0 25,4 15,2 16,8 24,9 27,4 83,2 91,7
2020 758,1 835,6 224,8 247,8 25,7 28,3 74,5 82,2 45,6 50,3 171,9 189,5 113,6 125,2 0,0 0,0 0,6 0,7 32,8 36,2 9,0 9,9 14,0 15,4 75,0 82,7

La figure 2‑4 illustre les tendances des émissions de NOX aux États‑Unis. Les émissions totales de NOX provenant de la combustion de combustibles par les services publics d’électricité ont diminué de 87 % de 1990 à 2020. Le secteur du pétrole et des industries connexes a connu une augmentation des émissions de NOX jusqu’à un sommet en 2012, mais elles ont diminué de 28 % depuis. Les émissions de NOX attribuables au transport ont diminué de 70 % de 1990 à 2020. Les méthodes utilisées pour calculer toutes les catégories d’émissions ont été mises à jour à partir de 2002. Une version différente du Motor Vehicle Emissions Simulator (modèle des émissions des véhicules à moteur) de l’EPA a été utilisée à partir de 2001 pour les véhicules routiers, les facteurs d’émission et les données d’activité, ce qui explique l’augmentation des émissions de 2001 à 2002.

Figure 2‑4. Tendances des émissions de NOX aux États‑Unis de 1990 à 2020.

Source de données : 2020 U.S. National Emissions Inventory (US EPA, 2023a).
Description longue
Figure 2-4. Tendances des émissions de NOX aux États Unis de 1990 à 2020.
- Combustion de combustibles/Électricité (services publics). Combustion de combustibles/Électricité (services publics).. Combustion de combustibles, Processus industriels. Combustion de combustibles, Processus industriels. Combustion de combustibles, Autres. Combustion de combustibles, Autres Fabrication de produits chimiques et de produits connexes Fabrication de produits chimiques et de produits connexes Transformation des métaux Transformation des métaux Industrie pétrolière et industries connexes Industrie pétrolière et industries connexes Autre Processus industriels Autre Processus industriels Utilisation de solvants Utilisation de solvants Entreposage et transport Entreposage et transport Élimination des déchets et recyclage Élimination des déchets et recyclage Véhicules routiers Véhicules routiers Hors route Hors route Divers Divers
Année NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers)) NOX (Tonnes métriques (en milliers)) NOX (Tonnes courtes (en milliers))
1990 6044,6 6663,0 2753,3 3035,0 1085,0 1196,0 152,4 168,0 88,0 97,0 138,8 153,0 342,9 378,0 0,9 1,0 2,7 3,0 82,6 91,0 8701,7 9592,0 3430,1 3781,0 6,6 7,3
1991 5913,9 6519,0 2702,5 2979,0 1162,1 1281,0 149,7 165,0 68,9 76,0 109,8 121,0 319,3 352,0 1,8 2,0 5,4 6,0 86,2 95,0 8572,0 9449,0 3491,8 3849,0 35,4 39,1
1992 5900,3 6504,0 2786,0 3071,0 1227,4 1353,0 147,9 163,0 73,5 81,0 134,3 148,0 327,5 361,0 2,7 3,0 4,5 5,0 87,1 96,0 8442,3 9306,0 3551,6 3915,0 19,3 21,3
1993 6033,7 6651,0 2858,5 3151,0 1186,6 1308,0 140,6 155,0 75,3 83,0 111,6 123,0 335,7 370,0 2,7 3,0 4,5 5,0 111,6 123,0 8311,6 9162,0 3611,5 3981,0 6,6 7,3
1994 5955,7 6565,0 2854,9 3147,0 1182,1 1303,0 145,1 160,0 82,6 91,0 106,1 117,0 352,9 389,0 2,7 3,0 4,5 5,0 103,4 114,0 8181,9 9019,0 3671,4 4047,0 7,5 8,3
1995 5791,5 6384,0 2852,2 3144,0 1177,5 1298,0 143,3 158,0 88,9 98,0 99,8 110,0 362,0 399,0 2,7 3,0 5,4 6,0 89,8 99,0 8052,2 8876,0 3731,3 4113,0 8,0 8,8
1996 5592,1 6164,2 2858,9 3151,4 1085,9 1197,0 113,2 124,8 75,7 83,4 126,2 139,1 392,6 432,8 2,2 2,4 14,0 15,4 138,4 152,6 7922,2 8732,7 3791,3 4179,2 6,7 7,4
1997 5693,9 6276,4 2812,8 3100,6 1067,8 1177,1 115,1 126,8 80,8 89,1 129,9 143,2 417,5 460,2 2,3 2,5 14,4 15,9 142,2 156,7 7975,8 8791,8 3790,3 4178,1 6,8 7,4
1998 5653,8 6232,2 2766,7 3049,8 998,7 1100,9 117,1 129,1 80,9 89,2 129,7 143,0 423,4 466,7 2,3 2,6 14,6 16,1 148,1 163,3 7819,3 8619,3 3770,6 4156,3 6,8 7,5
1999 5190,2 5721,2 2457,5 2708,9 696,7 767,9 93,0 102,5 77,9 85,8 108,9 120,1 409,3 451,1 3,9 4,3 13,1 14,5 146,7 161,7 7594,4 8371,3 3705,3 4084,4 13,5 14,9
2000 4835,5 5330,2 2470,4 2723,2 694,5 765,6 95,0 104,7 80,6 88,9 110,8 122,1 434,3 478,8 3,9 4,3 14,0 15,5 116,8 128,7 7614,5 8393,5 3780,2 4167,0 11,6 12,8
2001 4460,8 4917,2 2501,3 2757,2 706,9 779,2 97,2 107,2 85,6 94,4 112,8 124,3 457,5 504,3 4,0 4,4 14,6 16,1 118,0 130,1 7052,6 7774,2 3770,3 4156,0 11,8 13,0
2002 4273,7 4711,0 1856,4 2046,3 667,3 735,6 63,4 69,8 62,5 68,9 518,1 571,1 392,0 432,1 0,0 0,0 17,3 19,1 50,3 55,5 11616,8 12805,3 3229,0 3559,4 66,4 73,2
2003 3995,1 4403,9 1856,5 2046,4 668,5 736,9 63,4 69,8 62,5 68,9 550,0 606,3 391,9 432,0 0,0 0,0 17,3 19,1 50,3 55,5 11171,2 12314,1 3303,9 3641,9 92,9 102,4
2004 3564,6 3929,3 1631,4 1798,3 655,9 723,0 61,2 67,4 59,9 66,1 575,4 634,2 435,0 479,6 0,0 0,0 14,5 16,0 51,1 56,4 10310,4 11365,3 3132,8 3453,3 119,4 131,7
2005 3440,5 3792,5 1631,0 1797,8 658,3 725,7 61,2 67,4 59,9 66,1 605,8 667,8 435,1 479,6 0,0 0,0 14,5 16,0 51,1 56,3 9448,3 10415,0 3179,3 3504,6 142,1 156,6
2006 3252,4 3585,2 1251,0 1379,0 530,6 584,9 50,0 55,1 71,9 79,2 632,5 697,2 380,9 419,9 0,0 0,0 7,6 8,4 50,9 56,1 8868,1 9775,4 3083,2 3398,6 129,7 143,0
2007 3071,4 3385,6 1312,9 1447,2 532,1 586,5 51,3 56,5 71,9 79,2 649,7 716,2 377,9 416,6 0,0 0,0 8,0 8,8 50,3 55,5 7883,3 8689,9 2981,5 3286,6 133,1 146,7
2008 2818,5 3106,8 1303,9 1437,3 536,5 591,4 51,3 56,5 71,9 79,2 701,7 773,5 377,9 416,6 0,0 0,0 7,9 8,7 50,3 55,5 7333,3 8083,6 2795,2 3081,2 141,0 155,4
2009 1890,6 2084,1 1239,7 1366,6 539,2 594,4 47,8 52,7 46,2 50,9 616,9 680,1 321,2 354,1 0,0 0,0 9,7 10,7 50,3 55,5 6617,0 7294,0 2549,4 2810,2 134,9 148,7
2010 1949,6 2149,0 1127,6 1243,0 511,0 563,2 46,5 51,3 64,0 70,5 620,9 684,5 314,3 346,5 0,0 0,0 17,7 19,6 50,3 55,4 6561,1 7232,4 2474,4 2727,6 145,2 160,1
2011 1900,8 2095,2 1142,2 1259,1 514,9 567,6 46,5 51,3 64,0 70,5 692,8 763,7 322,1 355,1 0,1 0,1 17,8 19,6 70,6 77,9 5861,0 6460,6 2396,8 2642,0 160,7 177,1
2012 1672,3 1843,4 1132,9 1248,9 505,0 556,6 46,5 51,3 64,0 70,5 771,9 850,9 323,5 356,6 0,1 0,1 17,8 19,6 73,0 80,5 5385,7 5936,7 2269,7 2501,9 124,5 137,3
2013 1644,6 1812,9 1075,7 1185,8 512,5 564,9 44,2 48,7 63,6 70,1 635,5 700,5 320,7 353,5 0,0 0,0 17,4 19,2 72,7 80,1 4930,9 5435,3 2202,9 2428,3 118,1 130,2
2014 1616,3 1781,6 1016,5 1120,5 511,0 563,3 42,3 46,6 63,3 69,8 679,2 748,7 300,8 331,6 0,0 0,0 5,4 5,9 71,7 79,1 4407,2 4858,1 2153,9 2374,3 116,0 127,9
2015 1337,3 1474,1 968,5 1067,6 504,1 555,7 38,2 42,1 54,5 60,0 608,1 670,3 285,3 314,5 0,0 0,0 2,6 2,9 71,3 78,6 3873,5 4269,8 2110,3 2326,2 98,5 108,6
2016 1181,9 1302,8 1002,1 1104,6 452,9 499,3 38,1 42,0 62,8 69,2 554,8 611,6 288,2 317,7 1,2 1,3 4,7 5,1 75,8 83,5 3247,0 3579,2 1951,7 2151,4 126,6 139,5
2017 1048,3 1155,6 930,7 1025,9 448,1 493,9 37,1 40,9 59,8 65,9 525,4 579,2 291,3 321,1 0,0 0,0 4,7 5,2 73,6 81,1 2939,1 3239,8 1908,7 2104,0 187,9 207,1
2018 1024,8 1129,7 960,5 1058,7 456,0 502,7 36,2 39,9 56,7 62,5 521,2 574,5 298,7 329,3 0,0 0,0 4,5 5,0 72,7 80,2 2615,5 2883,1 1870,0 2061,3 185,1 204,1
2019 897,5 989,3 936,3 1032,1 459,6 506,6 34,1 37,6 53,8 59,3 495,3 546,0 283,6 312,6 0,0 0,0 5,0 5,5 72,8 80,2 2558,8 2820,6 1762,7 1943,1 175,7 193,7
2020 762,2 840,2 892,0 983,3 462,6 509,9 30,4 33,5 46,6 51,3 556,0 612,9 256,8 283,1 0,8 0,9 2,3 2,5 75,9 83,6 2127,3 2345,0 1490,9 1643,5 163,3 180,0

2.2 Niveaux et tendances actuels des dépôts acides

Les dépôts humides de SO42- et de NO3- sont mesurés par les réseaux de surveillance de la chimie des précipitations au Canada et aux États‑Unis. Les données de mesure, présentées en kilogrammes par hectare et par an (kg ha-1 an-1), sont à la base des cartes binationales des dépôts humides.

La figure 2‑5 présente les configurations spatiales des dépôts humides annuels de SO42- de sulfate non salin (nssSO42-), en 1990 et en 2019, ainsi que des valeurs ponctuelles dans des sites se trouvant dans des régions moins densément mesurées. Le sulfate non salin est le SO42- mesuré dont la contribution du SO42- salin a été supprimée (WMO, 2004) pour les sites se trouvant à moins de 100 km d’un océan.  

Figure 2‑5. Dépôts humides annuels de nssSO42-pour a) 1990 et b) 2019.

Description longue

La figure 2‑5a présente la répartition spatiale des dépôts humides annuels de sulfate non marin (nssSO42-), en kilogrammes par hectare et par an (kg ha-1 an-1), en 1990, ainsi que des valeurs ponctuelles dans des sites se trouvant dans des régions moins densément mesurées. La région des Grands Lacs inférieurs a reçu les dépôts humides de SO42- les plus élevés au début de la période de 30 ans, alors que récemment le maximum a été enregistré dans la vallée du Mississippi. En 1990, les dépôts de SO42- dépassaient 26 kg nssSO42- ha‑1 dans une grande partie de l’est de l’Amérique du Nord.

Description longue

La figure 2‑5b présente la répartition spatiale des dépôts humides annuels de SO42- de sulfate non marin (nssSO42-), en kilogrammes par hectare et par an (kg ha-1 an-1), en 2019. La région des Grands Lacs inférieurs a reçu les dépôts humides de SO42- les plus élevés au début de la période de 30 ans, alors que récemment le maximum a été enregistré dans la vallée du Mississippi. En 2019, seule une petite zone du sud de la Louisiane a reçu des dépôts de plus de 10 kg nssSO42- ha‑1.

Sources des données : RCSAP, Alberta Precipitation Quality Monitoring Program et NADP.

L’interpolation pour 2019 a été étendue au sud‑ouest du Canada en raison de l’augmentation de la densité des sites dans cette région par rapport à 1990. La région des Grands Lacs inférieurs a reçu les dépôts humides de SO42- les plus élevés au début de la période de 30 ans, alors que récemment le maximum a été enregistré dans la vallée du Mississippi. En 1990, les dépôts de SO42- dépassaient 26 kg nssSO42- ha‑1 dans une grande partie de l’est de l’Amérique du Nord. En 2019, seule une petite zone du sud de la Louisiane a dépassé les 10 kg nssSO42- ha‑1. Il convient de noter que si les diminutions des dépôts de SO42- ont été les plus prononcées dans l’est, toutes les régions du domaine ont connu une diminution des impacts.

La figure 2‑6 illustre les tendances des dépôts humides de NO3- en 1990 et en 2019, ainsi que des valeurs ponctuelles dans des sites se trouvant dans des régions moins densément mesurées. Comme pour le SO42-, la région des Grands Lacs inférieurs a toujours reçu les dépôts humides de NO3- les plus élevés au début de la période de 30 ans. Les dépôts de NO3- ont dépassé 19 kg de NO3- ha‑1 dans de nombreuses régions du nord‑est des États‑Unis et du sud de l’Ontario et du Québec en 1990. En 2019, les dépôts de NO3- étaient inférieurs à 13 kg de NO3- ha‑1 dans toute l’Amérique du Nord. Les fortes baisses des dépôts humides de NO3- après 2000 sont dues à d’importantes réductions des émissions de NOX dans les deux pays. Comme pour le SO42-, la plupart des régions du continent ont bénéficié d’avantages en ce qui concerne les dépôts de NO3-.

Figure 2‑6. Dépôts humides annuels de NO3- pour a) 1990 et b) 2019.

Description longue

La figure 2‑6a illustre la répartition spatiale des dépôts humides de NO3-, en kilogrammes par hectare et par an (kg ha-1 an-1), en 1990, ainsi que des valeurs ponctuelles dans des sites se trouvant dans des régions moins densément mesurées. Comme pour le SO42-, la région des Grands Lacs inférieurs a toujours reçu les dépôts humides de NO3- les plus élevés au début de la période de 30 ans. Les dépôts de NO3- ont dépassé 19 kg de NO3- ha‑1 dans de nombreuses régions du nord‑est des États‑Unis et du sud de l’Ontario et du Québec en 1990.

Description longue

La figure 2‑6b illustre la répartition spatiale des dépôts humides de nitrate (NO3-), en kilogrammes par hectare et par an (kg ha-1 an-1), en 2019. Elle montre également que la région des Grands Lacs inférieurs a toujours reçu les dépôts humides les plus élevés de sulfate et de nitrate au cours de la période de 30 ans. En 2019, les dépôts de nitrate étaient inférieurs à 13 kg de NO3- ha‑1 dans toute l’Amérique du Nord, à l’exception d’une petite zone de l’est du lac Érié, où ils restaient inférieurs à 16 kg de NO3- ha‑1. Les plus fortes baisses des dépôts humides de nitrate se sont produites après 2000 en raison d’importantes réductions des émissions de NOX dans les deux pays.

Sources des données : RCSAP, Alberta Precipitation Quality Monitoring Program et NADP.

Ces résultats sont cohérents avec d’autres études récentes, qui ont montré que les réductions des émissions de SO2 et de NOX au Canada et aux États‑Unis de 1990 à 2019 ont entraîné une diminution des dépôts humides de SO42- et de NO3- dans la moitié est des deux pays. Les dépôts humides de SO42- et de NO3- aux stations de surveillance de l’est du Canada et des États‑Unis ont diminué respectivement de 69 % et de 46 % de 1989 à 2016. La baisse des dépôts humides de NO3- s’est produite principalement après 2000 (Feng et al., 2021), ce qui correspond aux baisses substantielles des émissions de NOX à partir de cette année. Des tendances à la baisse similaires des dépôts humides de SO42- et de NO3- ont été observées dans les États du centre du littoral de l’Atlantique, du Midwest et du nord‑est selon les échantillons de précipitations prélevés de 1981 et à 2019 (Baldigo et al., 2021; Burns et al., 2021; Isil et al., 2022; Likens et al., 2021; McHale et al., 2021).

Les dépôts totaux se composent des dépôts humides et des dépôts secs. La mesure des dépôts secs est généralement coûteuse et plus sujette aux incertitudes que celle des dépôts humides (Walker, Bell et al., 2019). Afin d’estimer les dépôts secs et, par la suite, les dépôts totaux, les mesures des concentrations ambiantes sont associées aux vitesses modélisées des dépôts secs dans les techniques de fusion de modèles de mesure (Fu et al., 2022), y compris la méthode des dépôts totaux (TDep) (Schwede et Lear, 2014) pour les États‑Unis et la méthode Atmospheric Deposition Analysis Generated from optimal Interpolation from Observations (ADAGIO; analyse des dépôts atmosphériques générée à partir d’une interpolation optimale des observations) (Robichaud et al., 2020) pour le Canada.

En 2018‑2020, les dépôts secs représentaient 33 % des dépôts totaux de soufre en moyenne dans l’ensemble des États‑Unis, ce qui représente une diminution par rapport aux 40 % enregistrés de 2000 à 2002. Il existe des régions où les dépôts secs de soufre sont particulièrement élevés (plus de 60 %) le long de la frontière entre le Canada et les États‑Unis (nord‑ouest et nord‑est de l’État de Washington, nord‑est du Montana et nord‑ouest du Dakota du Nord). D’après les données de 15 sites du RCSAP recueillies de 2000 à 2018 (Cheng et al., 2022), les dépôts secs contribuent de 11 à 55 %, et les dépôts humides, de 45 à 89 % des dépôts totaux de soufre au Canada. En utilisant les données sur les dépôts annuels de Cheng et al. (2022), la réduction des dépôts de soufre total dans les sites de l’est du Canada de 2000‑2002 à 2016‑2018 était de 70 %. Il existe peu de données sur le bilan des dépôts totaux d’azote au Canada, car le RCSAP ne mesure pas systématiquement le NO2, les autres formes oxydées d’azote ou le NH3 dans l’air ambiant pour l’estimation subséquente des flux des dépôts secs. Des cartes des dépôts totaux (humides et secs) aux États‑Unis présentent les dépôts de soufre (figure 2‑7) et les dépôts d’azote (figure 2‑8). Il est à noter que des cartes similaires de dépôts totaux ne sont pas encore disponibles pour le Canada en raison de l’élaboration et de l’évaluation en cours d’un produit de fusion modèle‑mesure des dépôts. La réduction des dépôts totaux de soufre (humides et secs) dans l’est des États‑Unis a été d’une ampleur similaire à celle des dépôts humides, avec une réduction moyenne globale de 81 % de 2000‑2002 à 2018‑2020 (figure 2‑7). Toutes les régions de l’est des États‑Unis ont connu une amélioration importante des dépôts humides de SO42-, avec une réduction globale de 70 % de 2000‑2002 à 2018‑2020. Durant cette période, le nord‑est et le centre du littoral de l’Atlantique ont enregistré les réductions les plus importantes de dépôts humides de SO42-, soit 77 % et 74 %, respectivement. Les réductions des dépôts d’azote total enregistrées depuis le début des années 1990 ont été moins prononcées que celles du soufre. Les études canadiennes et américaines les plus récentes indiquent que la diminution des dépôts totaux depuis 2010 a été plus lente que celle de la décennie précédente, en particulier pour l’azote (Benish et al., 2022; Cheng et al., 2022).

L’importance croissante de l’azote réduit (NH3 et ammonium [NH4+]) dans les dépôts d’azote total a été signalée dans les deux pays. Au Canada, les dépôts humides d’azote inorganique (NO3- plus NH4+) ont diminué en moyenne de 25 % dans les sites de l’est du Canada de 2000‑2002 à 2016‑2018. Toutefois, cette baisse était entièrement due à des changements dans le NO3-, car aucune tendance n’a été observée dans les dépôts humides de NH4+ dans la plupart des sites de 2000 à 2018 (Cheng et al., 2022).

Figure 2‑7. Moyenne triennale des dépôts totaux de soufre aux États‑Unis pour a) 2000‑2002 et b) 2018‑2020Note de bas de page 7 .

Source des données : Cartes générées à l’aide de la méthode des dépôts totaux (TDep) (Schwede et Lear, 2014).
Description longue

La figure 2-7 illustre la répartition des dépôts totaux de soufre (humides et secs) aux États‑Unis. La réduction des dépôts totaux de soufre (humides et secs) dans l’est des États‑Unis a été d’une ampleur similaire à celle des dépôts humides, avec une réduction moyenne globale de 81 % de 2000‑2002 à 2018‑2020. Toutes les régions de l’est des États‑Unis ont connu une amélioration importante des dépôts humides de SO42-, avec une réduction globale de 70 % de 2000‑2002 à 2018‑2020. Durant cette période, le nord‑est et le centre du littoral de l’Atlantique ont enregistré les réductions les plus importantes de dépôts humides de SO42-, soit de 77 % et de 74 %, respectivement.

Figure 2‑8. Moyenne triennale des dépôts totaux d’azote aux États‑Unis pour (a) 2000‑2002 et (b) 2018‑2020Note de bas de page 8 .

Source des données : Cartes générées à l’aide de la méthode des dépôts totaux (TDep) (Schwede et Lear, 2014).
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La figure 2-8 illustre la répartition des dépôts totaux d’azote aux États‑Unis. Les dépôts humides d’azote inorganique (NO3- et NH4+) aux États‑Unis ont diminué en moyenne de 19 % dans le centre du littoral de l’Atlantique et de 32 % dans le nord‑est, mais ont augmenté de 17 % et de 9 % dans les régions du centre‑nord et du centre‑sud de 2000‑2002 à 2018‑2020. L’augmentation des dépôts humides d’azote inorganique dans ces deux régions est attribuée à des augmentations respectives de 44 % et de 34 % des dépôts humides d’azote réduit (NH₄+) de 2000 à 2020. Si l’on considère les dépôts totaux (humides et secs), les diminutions de l’azote oxydé (NOX) ont généralement été plus importantes que les augmentations des dépôts d’azote réduits. Les dépôts totaux d’azote oxydé ont diminué de 57 % dans l’est, tandis que les dépôts totaux d’azote réduit ont augmenté en moyenne de 38 % dans l’est de 2000‑2002 à 2018‑2020 (NADP, 2023).

Aux États‑Unis, les dépôts humides d’azote inorganique ont diminué en moyenne de 19 % dans le centre du littoral de l’Atlantique et de 32 % dans le nord‑est, mais ont augmenté de 17 % et de 9 % dans les régions du centre‑nord et du centre‑sud de 2000‑2002 à 2018‑2020. L’augmentation des dépôts humides d’azote inorganique dans ces deux régions est attribuée à des augmentations respectives de 44 % et de 34 % des dépôts humides d’azote réduit (NH₄+) de 2000 à 2020. Si l’on considère les dépôts totaux (humides et secs), les diminutions de l’azote oxydé (NOX) ont généralement été plus importantes que les augmentations des dépôts d’azote réduits. Les dépôts totaux d’azote oxydé ont diminué de 57 % dans l’est, tandis que les dépôts totaux d’azote réduit ont augmenté en moyenne de 38 % dans l’est de 2000‑2002 à 2018‑2020 (NADP, 2023). Dans l’ensemble, les tendances à long terme des dépôts atmosphériques de NH4+ et de NH3 au Canada et aux États‑Unis ont fluctué sans tendance statistiquement significative (Burns et al., 2021; Cheng et al., 2022; Feng et al., 2021; Likens et al., 2021; Zhang et al., 2018) ou ont augmenté (Benish et al., 2022; McHale et al., 2021). La contribution croissante de l’azote réduit à l’acidification, à l’eutrophisation et aux incidences sur la qualité de l’air est un sujet qui intéresse de plus en plus les scientifiques (Walker, Beachley et al., 2019) et les décideurs (Kanter et al., 2020).

2.3 Effets des flux transfrontaliers

L’Ozone Policy AssessmentNote de bas de page 9  (Ozone PA) de 2020 des États‑Unis (US EPA, 2020d) comprenait des simulations permettant d’estimer les dépôts d’azote et de soufre. Ces simulations ont utilisé la mise à zéro pour l’attribution, ce qui se prête à une analyse similaire de la contribution des dépôts. Cependant, les simulations n’ont pas été évaluées par rapport aux observations des dépôts et n’ont pas été fusionnées avec les observations comme les produits de dépôts totaux dans les cartes présentées ci‑dessus (US EPA, 2020d). Qualitativement, la figure 2‑9 et la figure 2‑10 montre que les contributions de chaque pays sont les plus importantes près de leurs propres centres de population. Dans les régions moins peuplées du nord du Montana et du nord de l’Ontario, les contributions sont plus importantes en raison des impacts transfrontaliers.

Figure 2‑9. Influence des émissions canadiennes et américaines sur les dépôts annuels de soufre dans la région transfrontalière, estimée à partir des simulations de l’Ozone Policy Assessment de 2020 de l’EPA. Les images montrent a) le dépôt total, b) le dépôt total provenant des sources d’émissions américaines uniquement, c) le dépôt total provenant des sources canadiennes uniquement et d) le ratio du dépôt total provenant des sources d’émissions américaines par rapport aux sources d’émissions canadiennes. Les dépôts modélisés sont indiqués pour la région située en deçà de 500 km de la frontière entre le Canada et les États‑Unis.

Description longue

La figure 2-9 présente des simulations de dépôts de soufre estimés qui ont été réalisées pour l’Ozone Policy Assessment de 2020 de l’EPA. Les dépôts modélisés sont indiqués pour la région située en deçà de 500 km de la frontière entre le Canada et les États‑Unis. Les images montrent a) le dépôt total, b) le dépôt total provenant des sources d’émissions américaines uniquement, c) le dépôt total provenant des sources canadiennes uniquement et d) le ratio du dépôt total provenant des sources d’émissions américaines par rapport aux sources d’émissions canadiennes. Qualitativement, la figure 2‑9 montre que les contributions de chaque pays sont les plus importantes près de leurs propres centres de population. Dans les régions moins peuplées du nord du Montana et du nord de l’Ontario, les contributions des émissions transfrontalières sont plus importantes. Par rapport aux régions du nord‑est, ces zones ont des dépôts totaux relativement faibles, à la fois dans les résultats bruts du modèle et, pour le Montana, dans les cartes fusionnées ci‑dessus (figure 2-7).

Il convient de noter que des ensembles de données différents ont été utilisés dans la modélisation réalisée dans le cadre de l’Ozone PA pour les États‑Unis et le Canada. Il y a des transitions marquées dans les classifications de l’utilisation des terres entre les prairies et les terres agricoles, en particulier dans le sud de l’Alberta et le nord du Montana. Ce changement radical de classification pourrait avoir un impact sur les niveaux modélisés de dépôt d’azote en particulier, compte tenu des niveaux relativement élevés d’azote associés aux terres cultivées. Une vérification plus poussée des classifications de l’utilisation des terres et de leur représentation dans les résultats modélisés pourrait être effectuée par les deux pays dans le cadre de futurs travaux.

Figure 2‑10. Influence des émissions canadiennes et américaines sur les dépôts annuels d’azote dans la région transfrontalière, estimée à partir des simulations de l’Ozone Policy Assessment de 2020 de l’EPA. Les images montrent a) le dépôt total, b) le dépôt total provenant des sources d’émissions américaines uniquement, c) le dépôt total provenant des sources canadiennes uniquement et d) le ratio du dépôt total provenant des sources d’émissions américaines par rapport aux sources d’émissions canadiennes. Les dépôts modélisés sont indiqués pour la région située en deçà de 500 km de la frontière entre le Canada et les États‑Unis.

a.

b.

c.

d.

Description longue

La figure 2-10 présente des simulations de dépôts d’azote estimés qui ont été réalisées pour l’Ozone Policy Assessment de 2020 de l’EPA. Les dépôts modélisés sont indiqués pour la région située en deçà de 500 km de la frontière entre le Canada et les États‑Unis. Les images montrent a) le dépôt total, b) le dépôt total provenant des sources d’émissions américaines uniquement, c) le dépôt total provenant des sources canadiennes uniquement et d) le ratio du dépôt total provenant des sources d’émissions américaines par rapport aux sources d’émissions canadiennes. Qualitativement, la figure montre que les contributions de chaque pays sont les plus importantes près de leurs propres centres de population. Dans les régions moins peuplées du nord du Montana et du nord de l’Ontario, les contributions des émissions transfrontalières sont plus importantes. Par rapport aux régions du nord‑est, ces zones ont des dépôts totaux relativement faibles, à la fois dans les résultats bruts du modèle et, pour le Montana, dans les cartes fusionnées ci‑dessus (figure 2-7).

2.4 Acidification et eutrophisation des eaux

Les dépôts totaux d’azote et de soufre dans les plans d’eau peuvent provoquer ou contribuer à l’acidification et à l’eutrophisation des eaux, ce qui peut nuire à la santé de l’écosystème aquatique. La quantité d’un polluant dont on estime qu’elle provoque un effet biologique ou un changement dans un système écologique est appelée « charge critique ». Les charges critiques pour les systèmes aquatiques sont généralement calculées à l’aide de modèles qui tiennent compte des impacts historiques de la pollution et des conditions géologiques, qui influencent tous deux le lessivage de l’azote total et du soufre hors du système aquatique. Les écosystèmes qui réagissent moins à la pollution acide ont des charges critiques élevées, tandis que les écosystèmes sensibles ont des charges critiques faibles. On dit d’un écosystème qu’il dépasse sa charge critique lorsque les dépôts acides franchissent le seuil des charges critiques. Aux États‑Unis et au Canada, les réductions soutenues des émissions et les taux de dépôt décrits dans les sections 2.1 et 2.2 ont permis de réduire considérablement les dépassements des charges critiques. Toutefois, certains défis persistent dans les deux pays, où les charges actuelles de soufre et d’azote pour la période de 2019 à 2021 dépassent encore les niveaux requis pour la régénération de certains lacs et cours d’eau. Aux États‑Unis, les charges critiques sont utilisées uniquement à des fins d’analyse, tandis qu’au Canada, elles servent à orienter l’élaboration des politiques en matière d’émissions.

Bien que les dépôts provenant de sources d’émissions atmosphériques contribuent de manière importante à l’azote total et au soufre total, ils ne constituent généralement pas la principale source d’azote total et de soufre total pour les plans d’eau situés à l’intérieur ou à proximité de zones agricoles. Par exemple, on estime que les engrais synthétiques constituent la plus grande source d’azote total d’origine humaine (US EPA, 2020b). Les sources géologiques dans le sol du bassin versant, généralement sous la forme de SO4-2, libèrent du soufre total dans l’eau et peuvent être des contributeurs importants, en particulier dans les régions qui ont connu des dépôts de soufre total historiquement élevés (US EPA, 2020b).

2.4.1 Canada

Les charges critiques d’acidité ont été établies pour les lacs du Canada à l’aide du modèle de la chimie de l’eau à l’équilibre (modèle SSWC, pour Steady‑State Water Chemistry model) (Henriksen et Posch, 2001) et en fixant un seuil basé sur la capacité de neutralisation de l’acide (CNA). Le seuil de CNA a généralement été fixé à une valeur liée à la concentration de carbone organique dissous (COD) dans l’eau d’un lacNote de bas de page 10  ou, en l’absence de données sur le COD, à la valeur couramment utilisée de 40 µmolc L-1 (Henriksen et al., 2002). La charge critique pour une région a été fixée à un niveau permettant de protéger 95 % des lacs de cette région contre les effets néfastes des dépôts acides. Les charges critiques d’acidité pour les sols minéraux naturels et semi‑naturels (c.‑à‑d. à l’exclusion des sols organiques et agricoles) ont été récemment cartographiées à l’aide du bilan massique simple (Posch et al., 2015), qui prend en compte les entrées des dépôts et de l’altération des cations basiques ainsi que les sorties telles que le lessivage et la récolte. Un rapport cation basique‑aluminium critique propre au site représentant une restriction de 5 % de la croissance des racines ou de la biomasse a été fixé pour protéger les arbres et la végétation sensible.

Les charges critiques d’acidité aquatiques et terrestres qui en résultent peuvent être utilisées pour estimer les dépassements afin de cerner les zones préoccupantes. Par exemple, dans une étude récente (Cheng et al., 2022), les charges critiques terrestres ont été estimées autour de 14 stations, et les charges critiques aquatiques, autour de 5 sites au Canada, qui représentent une gamme de conditions de sol et d’eau de surface. Au début des années 2000, les dépôts acides dépassaient les charges critiques sur environ un tiers des sites, mais depuis 2012, ils ont diminué en dessous de ces seuils.

Les estimations modélisées des dépôts d’azote et de soufre permettent d’améliorer la couverture spatiale et la couverture chimique (p. ex. les dépôts d’espèces non mesurées) et d’examiner l’impact des projections d’émissions futures sur les dépôts acides et les dépassements des charges critiques qui en résultent. Les scénarios du modèle décrits à l’annexe A présentent les dépôts estimés d’azote total et de soufre total. La figure 2‑11 compare les dépassements des charges critiques terrestres de soufre et d’azote pour l’année de référence (2015) aux dépassements projetés pour le scénario de 2035 du maintien du statu quo (MSQ). Les dépassements de la charge critique des lacs (figure 2‑12) ont été estimés en utilisant uniquement les dépôts de soufre, puisque le modèle SSWC ne tient pas compte des puits d’azote dans un bassin versant ou un lac, et ils doivent être considérés comme le « meilleur scénario » pour les eaux de surface.

Comme le montrent la figure 2‑11 et la figure 2‑12, de vastes zones du nord de l’Alberta et de la Saskatchewan sont particulièrement sensibles aux dépôts acides et dépassent leurs charges critiques tant pour l’année de référence, 2015, que pour le scénario futur de 2035. L’est du Canada et le sud‑ouest de la Colombie‑Britannique présentent également des dépassements des charges critiques pour les sols et les eaux de surface, bien que les dépassements pour les sols minéraux soient nettement moins importants dans le cas des émissions projetées. Ces deux régions sont fortement touchées par les contributions des dépôts d’azote total et de soufre total dues au transport transfrontalier, comme le montrent la figure 2‑9 et la figure 2‑10. Dans le scénario de 2035 de MSQ, il est généralement prévu que les dépassements des charges critiques pour les sols diminuent en ampleur et en superficie, sauf dans quelques régions proches de sources ponctuelles; une réduction plus faible des dépassements pour le soufre dans le centre et l’est du Canada est observée dans les cartes des lacs.

Figure 2‑11. Cartes des dépassements cumulés moyens (DCM) des sols naturels et semi‑minéraux selon les modèles de dépôt de soufre et d’azote du Global Environmental Multiscale Model – Modeling Air Quality and Chemistry (GEM-MACH) pour a) l’année de référence de 2015 et b) le scénario de 2035 de MSQ, ainsi que c) les réductions (valeurs négatives) ou les augmentations (valeurs positives) des DCM de 2015 à 2035. Les charges critiques d’acidité ont été estimées à l’aide du modèle simple de bilan massique (UNECE, 2004).

a. 2015
b. 2035
c. Carte des différences 2035 – 2015

Sources des données : Données sur les sols provenant du projet OpenLandMap et du Système d’information sur les sols du Canada. Les estimations du ruissellement proviennent de Reinds et al., 2015. Les données sur les forêts proviennent de l’Inventaire forestier national, et l’information supplémentaire, de Pardo et al., 2005 et de Paré et al., 2013. Les données sur la couverture terrestre sont tirées du North American Land Cover Change Monitoring System (2010).

Description longue

La figure 2‑11 compare les dépassements des charges critiques terrestres de soufre et d’azote pour l’année de référence (2015) aux dépassements projetés en 2035 selon le scénario du maintien du statu quo (MSQ). Comme le montre la figure 2‑11, de vastes zones du nord de l’Alberta et de la Saskatchewan sont particulièrement sensibles aux dépôts acides et dépassent leurs charges critiques tant pour l’année de référence 2015 que pour les projections en 2035. L’est du Canada et le sud‑ouest de la Colombie‑Britannique présentent également des dépassements des charges critiques pour les sols et les eaux de surface, bien que les dépassements pour les sols minéraux soient nettement moins importants dans le cas des émissions projetées. Ces deux régions sont fortement touchées par les contributions des dépôts d’azote total et de soufre total dues au transport transfrontalier, comme le montrent la figure 2‑9 et la figure 2‑10. Dans le scénario du MSQ pour 2035, les dépassements des charges critiques pour les sols devraient diminuer en ampleur et en superficie, sauf dans quelques régions proches de sources ponctuelles; une réduction plus faible des dépassements pour le soufre dans le centre et l’est du Canada est observée sur les cartes des lacs (figure 2-12).

Figure 2‑12. Dépassement des lacs cartographiés en fonction des dépôts modélisés par GEM‑MACH pour a) l’année de référence de 2015 et b) le scénario de 2035 de MSQ, avec les changements au niveau du dépassement indiqué à c). Les charges critiques d’acidité des lacs ont été estimées avec le modèle SSWC en utilisant uniquement les dépôts de soufre. Les valeurs supérieures à 0 sont considérées comme dépassant leurs charges critiques. Les charges critiques ont été additionnées au 5e percentile, afin d’assurer la protection de 95 % des écosystèmes dans chaque grille de 42 km (Jeffries et al., 2010).

a. 2015
b. 2035
c. Carte des différences 2035 – 2015
Description longue

La figure 2-12 présente les dépassements de la charge critique des lacs qui ont été estimés en utilisant uniquement les dépôts de soufre, puisque le modèle SSWC ne tient pas compte des puits d’azote dans un bassin versant ou un lac, et ils doivent être considérés comme le « meilleur scénario » pour les eaux de surface. La figure 2-12 compare les dépassements des charges critiques pour l’année de référence 2015 aux dépassements projetés en 2035 selon le scénario du MSQ. Comme le montre la figure 2-12, de vastes zones du nord de l’Alberta et de la Saskatchewan sont particulièrement sensibles aux dépôts acides et dépassent leurs charges critiques tant pour 2015 que pour 2035. L’est du Canada et le sud‑ouest de la Colombie‑Britannique présentent également des dépassements des charges critiques pour les sols (figure 2-11) et les eaux de surface, bien que la superficie des dépassements pour les sols minéraux soit nettement plus petite dans le cas des émissions projetées. Ces deux régions sont fortement touchées par les contributions des dépôts d’azote total et de soufre total dues au transport transfrontalier, comme le montrent la figure 2‑9 et la figure 2‑10. Dans le scénario du MSQ pour 2035, les dépassements des charges critiques pour les sols devraient diminuer en ampleur et en superficie, sauf dans quelques régions proches de sources ponctuelles; une réduction plus faible des dépassements pour le soufre dans le centre et l’est du Canada est observée sur les cartes des lacs (figure 2-12).

2.4.2 États‑Unis

La figure 2‑13 montre que les réductions d’émissions réalisées par les États‑Unis de 2000 à 2021 ont contribué à une amélioration générale des eaux de surface et à une protection accrue des écosystèmes aquatiques dans les cinq régions faisant l’objet d’une surveillance à long terme le long des Appalaches. Ces réductions d’émissions devraient continuer à contribuer aux améliorations dans les années à venir.

Pour étayer l’analyse présentée à la figure 2‑13, les États‑Unis ont prélevé des échantillons d’eau de surface dans 7 869 lacs et cours d’eau situés le long des régions sensibles à l’acidité des Appalaches et de certaines régions adjacentes de la plaine côtière du Nord, dans le cadre de plusieurs programmes de surveillance de la qualité de l’eau. L’information sur les charges critiques a été obtenue à partir de la National Critical Load Database (version 3.2.1), un référentiel de données sur les charges critiques pour les États‑Unis (CLAD, 2022; Lynch et al., 2022). Les charges critiques aquatiques ont été déterminées à l’aide d’une série de méthodes allant du modèle SSWC (Henriksen et Posch, 2001) à un modèle de régression régional (McDonnell et al., 2012; Sullivan et al., 2012). Les dépassements des charges critiques ont été déterminés à l’aide des estimations des dépôts d’azote total et de soufre total pour les périodes de 2000‑2002 et de 2019‑2021 (US EPA, 2021a).

L’analyse présentée à la figure 2‑13 se concentre sur les ressources biologiques aquatiques dans les régions sensibles à l’acidité de l’est des États‑Unis, c’est‑à‑dire les eaux des lacs et des cours d’eau ayant une CNANote de bas de page 11  – un indicateur clé du rétablissement des écosystèmes aquatiques face à l’acidification – d’une valeur supérieure à 50 μeq/l. Une CNA de 50 est souvent utilisée comme objectif dans les charges critiques dans les plans d’eau douceNote de bas de page 12 . La charge critique aquatique représente la quantité de soufre et d’azote combinés qui pourrait être déposée annuellement dans un lac ou un cours d’eau et son bassin versant tout en assurant un écosystème aquatique modérément sain. Les dépassements des charges critiques ont affiché une tendance à la baisse de 2000‑2002 à 2019‑2021. Le pourcentage de lacs et de cours d’eau dépassant les charges critiques est passé de 38 % à 5,8 %.

Figure 2‑13. Dépassements dans les lacs et les cours d’eau des charges critiques estimées pour les dépôts d’azote total et de soufre total, pour a) les sites qui dépassaient la charge critique en 2000‑2002 mais pas en 2019‑2021 et b) les sites qui dépassaient encore la charge critique en 2019‑2021.

Sources des données : National Surface Water Survey, Environmental Monitoring and Assessment Program, Wadeable Stream Assessment, National Lake Assessment, Temporally Integrated Monitoring of Ecosystems, LTM et d’autres programmes de surveillance de la qualité de l’eau.
Description longue

La figure 2-13 montre que les réductions d’émissions réalisées par les États‑Unis de 2000 à 2021 ont contribué à une amélioration générale des eaux de surface et à une protection accrue des écosystèmes aquatiques dans les cinq régions faisant l’objet d’une surveillance à long terme le long des Appalaches. L’analyse présentée à la figure 2-13 se concentre sur les ressources biologiques aquatiques dans les régions sensibles à l’acidité de l’est des États‑Unis, c’est‑à‑dire les eaux des lacs et des cours d’eau ayant une CNANote de bas de page 11  – un indicateur clé du rétablissement des écosystèmes aquatiques touchés par l’acidification – d’une valeur supérieure à 50 μeq/l. Une CNA de 50 μeq/l est souvent utilisée comme objectif dans les charges critiques dans les plans d’eau douceNote de bas de page 12 . La charge critique aquatique représente la quantité de soufre et d’azote combinés qui pourrait être déposée annuellement dans un lac ou un cours d’eau et son bassin versant tout en assurant un écosystème aquatique modérément sain. Les dépassements des charges critiques ont affiché une tendance à la baisse de 2000‑2002 à 2019‑2021. Le pourcentage de lacs et de cours d’eau dépassant les charges critiques est passé de 38 % à 5,8 %.

2.5 Rétablissement

Des études récentes sur les tendances à long terme de la chimie de l’eau et du sol fournissent des indicateurs du rétablissement des écosystèmes dans les deux pays. Les signes des répercussions des dépôts acides sur les sols comprennent la libération d’aluminium libre, qui est toxique pour les plantes et les animaux, et l’augmentation du potentiel d’hydrogène (pH). Les sols forestiers de l’est du Canada et du nord‑est des États‑Unis présentaient des signes de diminution de l’aluminium libre et d’augmentation du pH dans la plupart des sites échantillonnés (Lawrence et al., 2015), ce qui laisse croire que les sols forestiers sont en train de se rétablir des effets des dépôts acides. En réponse à la réduction des dépôts acides, les concentrations de SO42- ont considérablement diminué et le pH a généralement augmenté dans les eaux de surface du Canada atlantique, de l’Ontario, du Québec et du nord‑est des États‑Unis, de l’État de New York et de la Virginie (voir par exemple Baldigo et al., 2021; Houle et al., 2022; Marty et al., 2021; Nelson et al., 2021; Redden et al., 2021; Scanlon et al., 2021; Watmough et Eimers, 2020; Webster et al., 2021). Cependant, le rétablissement est incomplet. Par exemple, des lacs très sensibles à l’acidité situés en Nouvelle‑Écosse n’ont pas montré de signes de rétablissement avant 2007 (Clair et al., 2011), n’ont commencé à se rétablir que récemment (Redden et al., 2021), et les valeurs de pH et de calcium sont toujours inférieures aux seuils recommandés pour protéger la vie aquatique (Houle et al., 2022). Dans d’autres localités, la CNA, un indicateur de rétablissement, a continué à diminuer (voir par exemple Scanlon et al., 2021), ou l’aluminium a continué à augmenter (Redden et al., 2021). Les effets cumulatifs des dépôts acides dans les sols des bassins versants influent sur le rétablissement des lacs (voir par exemple Eng et Scanlon, 2021; Hazlett et al., 2020; Scanlon et al., 2021), et des décennies peuvent être nécessaires pour atteindre les seuils de pH et de CNA cibles (Whitfield et al., 2007). Des efforts soutenus visant à maintenir ou à réduire davantage les niveaux de dépôts acides dans l’ensemble des États‑Unis et du Canada donneraient à ces zones sensibles le temps de se rétablir.

2.6 Résumé

L’annexe sur les pluies acides (annexe 1) de l’AQA fixe des objectifs pour le Canada et les États‑Unis en vue de réduire les émissions de SO2 et de NOX qui causent les pluies acides. Les deux pays ont respecté leurs engagements de réduction des émissions de SO2 et de NOX conformément à l’Accord depuis 2007.

En 2020, les émissions totales de SO2 du Canada s’élevaient à environ 651 000 tonnes métriques, soit une réduction de 78 % par rapport aux émissions totales de SO2 du Canada en 1990, qui s’élevaient à 3 millions de tonnes métriques. De 1990 à 2020, les émissions totales de NOX du Canada ont également diminué de 36 % (826 000 tonnes métriques). Ces réductions d’émissions ont été obtenues grâce à des programmes tels que le Programme de lutte contre les pluies acides de l’est du Canada de 1985 et la Stratégie pancanadienne sur les émissions acidifiantes après l’an 2000.

Aux États‑Unis, de 1990 à 2020, les émissions de SO2 ont diminué de 92 %, passant de 23,1 millions à 1,9 million de tonnes métriques, et les émissions de NOX ont diminué de 69 %, passant de 25,5 millions à 7,8 millions de tonnes métriques. Aux États‑Unis, l’Acid Rain Program a permis de diminuer considérablement les émissions de SO2 et de NOX des centrales électriques, ce qui a permis de réduire les pluies acides. Les mesures réglementaires prises aux États‑Unis, telles que la CSAPR et ses mises à jour ultérieures, ont également permis de réduire considérablement les émissions annuelles de SO2 et les émissions annuelles et estivales de NOX provenant du secteur de l’électricité. D’autres réductions, qui ne sont pas encore prises en compte dans les modélisations citées, sont attendues à la suite de mesures réglementaires récentes, telles que le Good Neighbor Plan (US EPA, 2023b), et de la mise en œuvre prochaine des dispositions contenues dans l’Inflation Reduction Act.

Les dépôts humides de SO42- et de NO3- ont diminué d’environ 70 % et 50 %, respectivement, en réponse aux réductions des émissions de SO2 et de NOX au Canada et aux États‑Unis. Les études à long terme sur la qualité de l’eau montrent que les conditions s’améliorent par rapport à l’acidification historique des bassins hydrographiques dans certaines régions, tandis qu’un rétablissement tardif a été observé dans d’autres.

Bien que des progrès importants aient été réalisés, de nouvelles réductions des apports totaux d’azote et de soufre dans les plans d’eau américains et canadiens, y compris celles provenant de sources atmosphériques, pourraient réduire davantage l’acidification des eaux et accélérer le rétablissement des écosystèmes aquatiques et terrestres. La modélisation de mise à zéro laisse croire à un effet transfrontalier sur les dépôts totaux, en particulier dans les régions moins peuplées du nord du Montana et du nord de l’Ontario, où les dépôts sont plus faibles que dans le nord‑est des États‑Unis. De nombreux plans d’eau au Canada et certains aux États‑Unis sont encore exposés à des apports totaux d’azote et de soufre qui dépassent la capacité des sols et des eaux de surface à neutraliser les contributions acides. Les dépassements continus et les projections de modélisation indiquent que l’acidification des eaux demeure une préoccupation environnementale. En outre, les émissions d’ammoniac n’ont pas connu le même déclin marqué que les émissions de SO2 et de NOX. En fait, dans certaines régions (c.‑à‑d. régions agricoles), les émissions d’azote réduit ont augmenté. Le rôle de l’azote dans l’acidification et l’eutrophisation est une question qui intéresse beaucoup les scientifiques (Walker, Beachley et al., 2019) et les décideurs (Kanter et al., 2020).

3 Ozone troposphérique

Qu’est‑ce que l’ozone troposphérique? L’ozone troposphérique est un polluant atmosphérique et un gaz à effet de serre incolore et très irritant qui se forme juste au‑dessus de la surface de la Terre. Comme indiqué à la section 1.2, l’ozone est nocif pour la santé humaine et les écosystèmes et réduit le rendement des cultures. Ce polluant n’est pas émis directement dans l’air, mais se forme principalement par des réactions chimiques entre les NOX et les COV en présence de la lumière du soleil. Les NOX et les COV sont émis par des sources de combustion telles que les véhicules et les centrales électriques. Les COV sont également émis par les solvants, les produits de nettoyage et les peintures, ainsi que par des sources naturelles (biogéniques).

L’ozone troposphérique dans l’AQA : L’annexe 3 (annexe sur l’ozone) contient les engagements pris par le Canada et les États‑Unis pour contrôler et réduire les émissions de NOX et de COV, précurseurs clés de l’ozone troposphérique. Les deux pays ont respecté leurs engagements, comme indiqué à la section 3.2. Ces engagements s’appliquent à une région définie dans les deux pays, connue sous le nom de zone de gestion des émissions de polluants (ZGEP) qui, au moment de la signature de l’annexe, était la zone jugée la plus critique pour la réduction de l’ozone transfrontalier. La ZGEP comprend le centre et le sud de l’Ontario, le sud du Québec, 18 États des États‑Unis et le District de Columbia (figure 3‑1). L’objectif de l’annexe sur l’ozone est d’aider les deux pays à respecter leurs normes respectives en matière de qualité de l’air pour l’ozone, c’est‑à‑dire la norme pancanadienne pour l’ozone en vigueur à l’époque (remplacée en 2013 par la norme canadienne de qualité de l’air ambiant [NCQAA] pour l’ozone) et la NAAQS pour l’ozone aux États‑Unis. Le tableau 3‑1 résume les engagements pris au titre de l’annexe sur l’ozone.

Figure 3‑1. Carte de la ZGEP de l’annexe sur l’ozone

Description longue

La figure 3-1 présente une carte de la zone de gestion des émissions de polluants (ZGEP), une région définie du Canada et des États-Unis à laquelle s’appliquent les engagements de l’annexe sur l’ozone. Elle comprend le centre et le sud de l’Ontario, le sud du Québec, 18 États américains et le District de Columbia.

Tableau 3‑1. Annexe sur l’ozone (annexe 3) : objectifs spécifiques pour les précurseurs de l’ozone troposphériqueNote de bas de page 13  

Objectif Canada États‑Unis
Sources mobiles d’émissions de NOX et de COV
  • Mettre en œuvre des normes strictes de réduction des émissions de NOX et de COV pour les véhicules, y compris les voitures, les fourgonnettes, les camions légers, les véhicules hors route, les petits moteurs et les moteurs diesel, ainsi que les carburants.
  • Mettre en œuvre les règles américaines existantes en matière de qualité des véhicules, des moteurs hors route et des carburants afin de réduire les émissions de COV et de NOX.
Sources fixes d’émissions de NOX
  • D’ici 2007, établir des plafonds annuels de 39 000 tonnes métriques d’émissions de NOx provenant de centrales électriques à combustibles fossiles dans la partie ontarienne de la ZGEP et de 5 000 tonnes métriques d’émissions de NOx dans la partie québécoise de la ZGEP.
  • Élaborer un projet de lignes directrices nationales en ce qui concerne l’électricité renouvelable à faible impact.
  • Mettre en œuvre le programme de réduction des émissions de NOX, connu sous le nom de « NOx SIP Call », dans les États de la ZGEP qui sont soumis à la règle.
Stratégies de réduction des émissions de NOX et de COV
  • Mettre en œuvre des mesures visant à réduire les émissions de NOX dans les principaux secteurs industriels et les émissions de COV provenant de solvants, de peintures et de produits de consommation afin d’atteindre la norme pancanadienne pour l’ozone.
  • Mettre en œuvre des mesures propres à l’Ontario et au Québec pour réduire les émissions de NOx et de COV dans la ZGEP.
  • Mettre en œuvre les règles américaines existantes pour le contrôle des émissions de sources fixes de polluants atmosphériques dangereux et pour le contrôle des COV provenant de produits de consommation et commerciaux, de revêtements architecturaux et de revêtements pour la réparation des automobiles.
  • Mettre en œuvre les 36 normes américaines de rendement pour les nouvelles sources afin de réduire les émissions de COV et de NOX de ces nouvelles sources.
Mesures de contrôle supplémentaires prévues et réductions indicatives
  • Mettre en œuvre les mesures de contrôle supplémentaires prévues qui devraient contribuer à la réduction globale des émissions de NOX et de COV.
  • Mettre en œuvre les mesures de contrôle supplémentaires prévues qui devraient contribuer à la réduction globale des émissions de NOX et de COV.
Établissement de rapports
  • À partir de 2004, les Parties ont accepté de déclarer les émissions annuelles et les émissions de NOX et de COV pendant la saison de l’ozone (généralement de janvier à mai aux États‑Unis) dans la ZGEP.
  • À partir de 2002, les Parties ont accepté de déclarer les concentrations ambiantes d’ozone, de NOX et de COV, ainsi que les tendances décennales en deçà de 500 km de la frontière entre le Canada et les États‑Unis.
  • À partir de 2004, les Parties ont accepté de déclarer les émissions annuelles et les émissions de NOX et de COV pendant la saison de l’ozone (généralement de janvier à mai aux États‑Unis) dans la ZGEP.
  • À partir de 2002, les Parties ont accepté de déclarer les concentrations ambiantes d’ozone, de NOX et de COV, ainsi que les tendances décennales en deçà de 500 km de la frontière entre le Canada et les États‑Unis.
Réexamen
  • En 2004, évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’annexe en vue de négocier de nouvelles réductions.
  • À la demande de l’une ou l’autre des Parties, discuter de la possibilité de modifier l’annexe afin de désigner d’autres ZGEP ou de réviser les engagements pris dans l’annexe.
  • En 2004, évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’annexe en vue de négocier de nouvelles réductions.
  • À la demande de l’une ou l’autre des Parties, discuter de la possibilité de modifier l’annexe afin de désigner d’autres ZGEP ou de réviser les engagements pris dans l’annexe.
Mesures plus strictes
  • Chaque Partie peut prendre des mesures plus strictes que celles spécifiées dans la présente annexe pour contrôler et réduire les émissions de NOx et de COV.
  • Chaque Partie peut prendre des mesures plus strictes que celles spécifiées dans la présente annexe pour contrôler et réduire les émissions de NOx et de COV.

3.1 Normes et lignes directrices relatives à la qualité de l’air

Le Canada et les États‑Unis ont tous deux établi des normes de qualité de l’air pour protéger la santé humaine et l’environnement.

Au Canada, les NCQAA ont été préparées en tant qu’objectifs au titre de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999) et constituent un élément clé du SGQA du pays. La NCQAA pour l’ozone a été établie en vue d’obtenir un niveau précis de réduction de l’exposition de la population (et l’amélioration connexe de la santé de la population) lorsque les objectifs sont atteints. Les futurs objectifs plus stricts tiennent compte de la nature sans seuil des effets de l’ozone sur la santé (c.‑à‑d. que des effets néfastes se produisent même à de faibles concentrations) et du principe d’amélioration continue du SGQA. En outre, bien que les NCQAA soient principalement basées sur la santé, elles reconnaissent explicitement qu’à ces niveaux, l’ozone peut également avoir des effets sur l’environnement. Ces normes sont étayées par quatre niveaux de gestion de la qualité de l’air, chaque niveau exigeant des mesures de gestion progressivement plus rigoureuses de la part des provinces et des territoires lorsque la qualité de l’air dans une zone ou un secteur donné s’approche des NCQAA ou les dépasse (CCME, 2021). Certaines provinces et certains territoires canadiens ont également établi leurs propres critères/objectifs de qualité de l’air. Dans le cadre du SGQA, les gouvernements provinciaux et territoriaux sont tenus de fournir des rapports annuels sur la qualité de l’air pour chacune de leurs zones atmosphériques. Ces rapports comprennent les valeurs métriques réelles et l’état de réalisation des NCQAA pour chaque station de rapport et chaque zone atmosphérique des NCQAA, ainsi que les mesures de gestion connexes. Les NCQAA ne sont pas juridiquement contraignantes ou exécutoires, ce qui signifie qu’il n’existe aucun mécanisme (financier ou autre) mis en place par le gouvernement fédéral pour obliger les provinces à respecter les normes.

Les NAAQS des États‑Unis (US EPA, 2023e) sont fixés par l’EPA conformément au Clean Air Act, qui exige que l’EPA établisse des normes pour les polluants pour lesquels des critères de qualité de l’air ont été émis en vertu de l’article 108 du Clean Air Act, qui sont également appelés les principaux polluants. Les NAAQS sont généralement mises en œuvre par l’élaboration de plans de mise en œuvre au niveau étatique, dans le cadre desquels les États sont tenus d’atteindre et de maintenir le niveau des NAAQS, et qui doivent être soumis à l’EPA pour examen et approbation. L’article 109 du Clean Air Act charge l’administrateur de l’EPA de fixer deux types de NAAQS, soit les normes « primaires » et « secondaires », pour les principaux polluants. En vertu du paragraphe 109(b)(1) de la Loi, les NAAQS primaires sont basées sur la santé et sont définies comme les normes, dont la réalisation et le maintien, selon le jugement de l’administrateur, sur la base de ces critères de qualité de l’air et en autorisant une marge de sécurité adéquate, sont nécessaires à la protection de la santé publique. En vertu du paragraphe 109(b)(2), les normes secondaires sont basées sur le bien‑être et doivent spécifier un niveau de qualité de l’air dont la réalisation et le maintien, selon le jugement de l’administrateur, sur la base de ces critères, sont nécessaires pour protéger le bien‑être public de tout effet néfaste connu ou anticipé lié à la présence du polluant dans l’air ambiant. En vertu de paragraphe 302(h) de la Loi, les effets sur le bien‑être comprennent, sans s’y limiter, les effets sur les sols, l’eau, les cultures, la végétation, les matériaux artificiels, les animaux, les espèces sauvages, les conditions météorologiques, la visibilité et le climat, les dommages et la détérioration des biens et les risques pour les transports, ainsi que les effets sur les valeurs économiques et sur le confort et le bien‑être des personnes (US EPA, 2023e).

Le tableau 3‑2 résume les NCQAA et les NAAQS actuelles pour l’ozone. Chaque norme est définie en fonction de l’espèce chimique ou du mélange à mesurer, d’une période de calcul de la moyenne, d’une « valeur numérique » (niveau) et d’une « valeur métrique » (forme statistique de la norme numérique). Dans le cas de l’ozone, les NCQAA et les NAAQS utilisent la moyenne triennale de la quatrième valeur annuelle la plus élevée des maximums quotidiens des concentrations d’ozone moyennes sur 8 heures (MQCOM8). Les valeurs numériques des NCQAA pour l’ozone deviennent plus strictes au fil du temps, avec des changements en 2015, en 2020 et en 2025.

Tableau 3‑2. Normes nationales de qualité de l’air ambiant pour l’ozone

Période de calcul de la moyenne Valeurs numériques des NCQAA (2015) Valeurs numériques des NCQAA (2020) Valeurs numériques des NCQAA (2025) Niveau des NAAQS des États‑Unis Valeur métrique des NCQAA et des NAAQSNote de bas de page 14 ,Note de bas de page 15 ,Note de bas de page 16 
8 heures 63 parties par milliard (ppb) 62 ppb 60 ppb 0,070 ppm (70 ppb)
(primaires et secondaires)
Moyenne triennale de la quatrième valeur annuelle la plus élevée des MQCOM8

3.2 Effets des stratégies de réduction des émissions sur les précurseurs de l’ozone troposphérique

3.2.1 Canada

Dans le cadre de l’annexe sur l’ozone, le Canada s’est engagé à établir des normes plus strictes pour les émissions de NOX et de COV des véhicules et des moteurs, à limiter la teneur en soufre des carburants, à fixer des plafonds annuels d’émissions de NOX pour les centrales électriques à combustibles fossiles du sud de l’Ontario et du sud du Québec, et à établir une réglementation visant à réduire les émissions de COV. Le Canada a respecté ses engagements au titre de l’annexe sur l’ozone. Le pays a mis en œuvre et continue de mettre en œuvre une série de règlements visant à aligner les normes d’émission canadiennes attribuables aux véhicules, aux moteurs et aux carburants sur les normes américaines correspondantes. Il s’agit notamment de règlements qui fixent des normes de rendement en matière d’émissions pour les véhicules routiers (Règlement sur les émissions des véhicules routiers et de leurs moteurs, DORS/2003-2) et les véhicules hors route (Règlement sur les émissions des petits moteurs hors route à allumage commandé, DORS/2003-355) et pour les moteurs mobiles et stationnaires hors route (voir le dernier rapport d’étape pour plus de détails; ECCC et US EPA, 2023), ainsi que des règlements visant à limiter le soufre et le benzène dans l’essence et le soufre dans le carburant diesel. L’Ontario et le Québec ont tous deux atteint leurs limites de NOX pour le secteur de l’électricité.

Le Canada a également mis en place divers règlements concernant les émissions de COV, telles que des règlements visant à réduire les COV provenant du nettoyage à sec, du dégraissage au solvant, des produits de retouche automobile et des revêtements architecturaux. Des règlements récents établissent des concentrations et des émissions maximales de COV pour la fabrication et l’importation de plus de 130 catégories et sous‑catégories de produits. Le Canada a publié un avis d’intention de renouveler le programme fédéral de réduction des émissions de COV provenant des produits de consommation et commerciaux pour la période de 2022 à 2030. Il a aussi établi des exigences pour limiter les émissions de COV des installations industrielles, et mis en place des règlements pour réduire les émissions de méthane et de certains COV du secteur pétrolier et gazier en amont.

Figure 3‑2. Tendances des émissions de COV au Canada pour la période de 1990 à 2020.

Source des données : Inventaire des émissions de polluants atmosphériques du Canada de 1990-2020 (ECCC, 2022)
Description longue
Figure 3-2. Tendances des émissions de COV au Canada pour la période de 1990 à 2020.
- Industries des minéraux et du minerai Industries des minéraux et du minerai Industrie pétrolière et gazière Industrie pétrolière et gazière Production d’électricité (Services publics) Production d’électricité (Services publics) Fabrication Fabrication Transport et équipement mobile Transport et équipement mobile Agriculture Agriculture Commercial-résidentiel-institutionnel Commercial-résidentiel-institutionnel Incinération et déchets Incinération et déchets Pentures et solvants Pentures et solvants Incendies (Excluant les feux de forêt) Incendies (Excluant les feux de forêt)
Année COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers))
1990 19,3 21,3 603,6 665,4 2,5 2,8 258,6 285,0 1205,3 1328,6 103,6 114,2 264,7 291,8 13,4 14,8 357,5 394,1 40,5 44,7
1991 18,0 19,9 598,3 659,5 2,8 3,1 255,2 281,3 1161,0 1279,8 103,6 114,2 263,9 290,9 13,7 15,1 350,0 385,9 44,7 49,3
1992 18,0 19,8 612,7 675,4 3,4 3,7 256,3 282,5 1168,7 1288,3 105,3 116,1 274,2 302,3 14,2 15,7 352,2 388,2 27,4 30,2
1993 19,5 21,5 640,5 706,1 3,5 3,9 273,0 301,0 1187,1 1308,5 105,1 115,9 276,6 304,9 14,7 16,2 351,4 387,4 46,4 51,2
1994 20,3 22,4 656,9 724,1 3,7 4,1 275,2 303,4 1192,5 1314,5 107,5 118,5 272,5 300,4 15,1 16,7 362,1 399,2 39,3 43,3
1995 19,0 20,9 668,8 737,2 3,6 3,9 265,1 292,2 1180,7 1301,5 111,5 122,9 262,9 289,8 15,2 16,8 375,2 413,6 39,9 44,0
1996 19,8 21,8 696,7 767,9 3,7 4,0 264,2 291,2 1152,5 1270,4 114,5 126,2 266,9 294,2 15,1 16,7 373,0 411,2 28,3 31,2
1997 20,2 22,3 684,6 754,6 3,9 4,3 259,0 285,5 1113,7 1227,6 115,2 127,0 265,4 292,6 15,0 16,5 374,9 413,3 15,7 17,3
1998 20,5 22,6 696,7 768,0 4,0 4,4 263,1 290,0 1074,1 1184,0 115,6 127,5 228,9 252,3 15,7 17,3 377,5 416,1 14,8 16,4
1999 20,6 22,8 650,3 716,9 4,0 4,4 260,9 287,6 1051,6 1159,1 116,0 127,8 225,0 248,1 15,8 17,4 389,5 429,3 8,7 9,6
2000 19,6 21,6 665,4 733,5 3,6 3,9 256,0 282,2 968,3 1067,3 116,9 128,8 229,2 252,7 16,2 17,9 395,9 436,4 4,2 4,6
2001 17,4 19,2 669,3 737,7 4,0 4,4 230,8 254,4 801,7 883,7 119,9 132,1 205,5 226,6 16,0 17,7 375,7 414,1 3,5 3,9
2002 14,4 15,8 680,3 749,9 4,6 5,0 233,6 257,5 773,9 853,0 121,0 133,4 199,7 220,1 16,3 17,9 366,9 404,5 1,9 2,1
2003 15,3 16,8 673,2 742,1 3,9 4,3 216,9 239,1 733,0 808,0 120,6 132,9 193,0 212,7 16,3 18,0 368,8 406,5 12,7 14,0
2004 16,1 17,8 652,5 719,2 3,6 4,0 201,8 222,4 733,4 808,5 124,5 137,2 199,1 219,5 16,2 17,9 364,3 401,6 1,8 2,0
2005 16,3 18,0 648,5 714,9 3,3 3,7 188,0 207,2 628,6 692,9 125,6 138,5 197,2 217,3 16,4 18,0 441,0 486,1 3,4 3,7
2006 12,7 14,0 626,8 691,0 2,0 2,2 165,3 182,2 593,6 654,3 123,0 135,6 190,5 210,0 16,1 17,8 417,1 459,8 3,0 3,3
2007 11,9 13,1 622,4 686,1 2,1 2,3 149,4 164,7 583,2 642,9 120,9 133,2 208,2 229,5 16,0 17,7 409,4 451,3 1,9 2,1
2008 11,7 12,9 630,6 695,1 1,8 2,0 134,6 148,4 568,0 626,1 118,5 130,6 201,5 222,1 15,7 17,3 392,3 432,4 4,3 4,8
2009 10,8 11,9 586,3 646,3 1,9 2,1 114,1 125,8 518,4 571,4 116,1 128,0 200,0 220,5 15,5 17,1 353,3 389,4 5,7 6,3
2010 14,3 15,8 566,3 624,2 2,2 2,4 119,4 131,6 502,5 553,9 115,3 127,1 181,2 199,7 15,2 16,7 361,4 398,4 2,4 2,7
2011 16,7 18,4 555,0 611,8 1,9 2,1 117,0 129,0 385,8 425,2 114,2 125,9 184,3 203,1 15,5 17,1 349,7 385,5 4,2 4,6
2012 13,6 15,0 604,8 666,7 1,4 1,6 118,6 130,7 350,2 386,0 114,7 126,5 172,0 189,6 15,2 16,8 354,6 390,9 7,1 7,8
2013 12,5 13,8 653,0 719,8 1,6 1,8 116,9 128,8 329,6 363,3 116,1 128,0 181,6 200,1 15,2 16,7 357,0 393,5 2,0 2,2
2014 13,4 14,8 686,1 756,3 1,7 1,8 110,3 121,6 310,4 342,2 115,4 127,2 179,8 198,2 15,3 16,9 363,6 400,8 8,1 8,9
2015 11,5 12,7 659,2 726,7 1,6 1,8 106,0 116,8 298,7 329,2 114,2 125,9 175,7 193,7 15,5 17,0 331,6 365,5 5,9 6,5
2016 10,8 11,9 598,4 659,6 1,6 1,7 104,7 115,4 277,4 305,8 114,7 126,5 167,8 185,0 15,9 17,5 315,4 347,7 4,9 5,4
2017 10,9 12,0 617,7 680,9 1,3 1,5 101,5 111,9 285,1 314,3 115,2 127,0 167,1 184,2 15,6 17,2 310,1 341,8 2,9 3,2
2018 11,9 13,1 635,6 700,6 1,3 1,4 107,7 118,7 291,7 321,5 115,7 127,5 179,1 197,4 16,2 17,8 311,6 343,4 1,8 2,0
2019 11,7 12,9 616,5 679,6 1,2 1,3 104,1 114,8 289,0 318,6 116,0 127,9 181,1 199,6 16,5 18,2 302,3 333,3 3,2 3,6
2020 11,6 12,7 533,7 588,3 1,3 1,4 100,9 111,2 255,6 281,8 115,4 127,2 164,6 181,4 16,3 18,0 260,8 287,5 2,1 2,3

L’ajout de l’annexe sur l’ozone en 2000 a entraîné une nouvelle diminution des émissions de NOX au Canada, comme le montre la figure 2‑2. Des stratégies de réduction des émissions de NOX ont été incluses dans l’annexe sur les pluies acides, mais les émissions de NOX au Canada ont continué d’augmenter de 485 000 tonnes métriques (21 %) de 1990 à 1999. De 2000 à 2020, après l’inclusion de l’annexe sur l’ozone dans l’AQA, les émissions de NOX au pays ont diminué de 1,3 million de tonnes métriques, soit les baisses les plus importantes enregistrées dans les secteurs des transports (900 000 tonnes métriques), de la production d’électricité (226 000 tonnes métriques) et de l’industrie manufacturière (111 000 tonnes métriques).

De 1990 and 2020, les émissions nationales de COV au Canada ont diminué de 49 % (1,4 million de tonnes métriques) (figure 3‑2). Par exemple, la réglementation de plus en plus stricte sur les moteurs à allumage commandé a entraîné une diminution de 657 000 tonnes métriques des émissions de COV provenant des véhicules et équipements hors route fonctionnant à l’essence, au gaz de pétrole liquéfié et au gaz naturel.

3.2.2 États‑Unis

Dans le cadre de l’annexe sur l’ozone, les États‑Unis se sont engagés à mettre en œuvre les règles existantes concernant les véhicules, les moteurs hors route et la qualité des carburants afin de réduire les émissions de COV et de NOX. En outre, les États‑Unis se sont engagés à mettre en œuvre les règles existantes en matière de contrôle des émissions de sources fixes de polluants atmosphériques dangereux et de contrôle des COV provenant des produits de consommation et commerciaux, des revêtements architecturaux et des revêtements pour la réparation automobile, et à maintenir les New Sources Performance Standards (normes de performance des nouvelles sources) afin de réduire les émissions de COV et de NOX provenant de nouvelles sources. Ces mesures ont permis au pays de respecter ses engagements au titre de l’annexe sur l’ozone.

Les émissions de précurseurs de l’ozone ont été réduites grâce à plusieurs programmes. Les réductions des émissions des centrales électriques ont été obtenues grâce à des programmes multiétatiques de budget des émissions de NOX conçus pour lutter contre le transport interétatique de la pollution atmosphérique contribuant à l’ozone, d’abord par douze États de la Nouvelle‑Angleterre et du centre du littoral de l’Atlantique et par le District de Columbia, puis par une grande partie de l’est des États‑Unis (NOX SIP Call Regulations). La règle CAIR qui a suivi a permis de réduire considérablement les émissions annuelles de SO2 et de NOX des centrales électriques, au‑delà de ce qui était exigé par le NOX SIP Call. À la suite d’un litige, la CAIR a été remplacée par la CSAPR. Cette dernière a ensuite été mise à jour et révisée pour réduire davantage les émissions estivales de NOX des centrales électriques de l’est des États‑Unis et aider les États situés sous le vent à respecter les normes relatives à l’ozone. En mars 2023, les États‑Unis ont adopté une nouvelle série d’exigences en matière de contrôle des NOX pour les centrales électriques et les sources industrielles dans le cadre de la Good Neighbor Rule (US EPA, 2023b).

Au fil des ans, les États‑Unis ont exigé d’importantes réductions des émissions de NOX et de COV des nouveaux véhicules à moteur et des moteurs hors route – tels que ceux utilisés dans la construction, l’agriculture, l’industrie, les trains et les navires – par le biais de normes qui requièrent une combinaison de technologies de moteurs plus propres et de carburants plus propres, telles que celles énumérées à la section 2.1.2.

L’EPA continue de mettre en œuvre et d’actualiser les New Sources Performance Standards afin de réduire les émissions de COV et de NOX provenant de sources nouvelles et modifiées. Des réductions des émissions de NOX sont également obtenues grâce à des règles sur les unités d’incinération des déchets solides et à des lignes directrices qui ont un impact sur les unités d’incinération nouvelles et existantes. Les programmes et les règles tels que ceux mentionnés ci‑dessus ont contribué de manière significative à la réduction des NOX et des COV, améliorant ainsi la santé publique et la protection de l’environnement au niveau régional et pour les collectivités locales.

Comme le montre la figure 2‑4, on observe une tendance générale à la réduction des émissions de NOX. Une tendance similaire est observée pour les COV, comme l’illustre la figure 3‑3. De 1990 à 2020, la diminution des émissions de NOX et de COV est de 70 % et de 48 %, respectivement. Les réductions les plus importantes de NOX sont observées dans la combustion de combustibles par les services publics d’électricité. Le secteur des transports a enregistré une réduction de plus de 80 % des émissions de COV de 1990 à 2020. Bien qu’il y ait une diminution globale des émissions de COV, les industries pétrolières et connexes ont enregistré une augmentation des émissions de 611 000 tonnes courtes en 1990 à un sommet de 3,1 millions de tonnes courtes en 2015, une tendance similaire à celle des NOX. En 2020, les émissions de COV ont diminué de 13 % par rapport au sommet de 2015. Les méthodes d’estimation et de déclaration des émissions pour les sources liées à la production de pétrole et de gaz se sont également considérablement améliorées ces dernières années.

Figure 3‑3. Tendances des émissions de COV aux États‑Unis pour la période de 1990 à 2020.

Sources des données : 2020 U.S. National Emissions Inventory (US EPA, 2023a).
Description longue
Figure 3-3. Tendances des émissions de COV aux États Unis pour la période de 1990 à 2020.
- Combustion de combustibles/Électricité (services publics) Combustion de combustibles/Électricité (services publics) Combustion de combustibles, Processus industriels. Combustion de combustibles, Processus industriels. Combustion de combustibles, Autres. Combustion de combustibles, Autres Fabrication de produits chimiques et de produits connexes Fabrication de produits chimiques et de produits connexes Transformation des métaux Transformation des métaux Industrie pétrolière et industries connexes Industrie pétrolière et industries connexes Autre Processus industriels Autre Processus industriels Utilisation de solvants Utilisation de solvants Entreposage et transport Entreposage et transport Élimination des déchets et recyclage Élimination des déchets et recyclage Véhicules routiers Véhicules routiers Hors route Hors route Divers Divers
Année COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers)) COVs (Tonnes métriques (en milliers)) COVs (Tonnes courtes (en milliers))
1990 42,6 47,0 165,1 182,0 704,0 776,0 575,2 634,0 110,7 122,0 554,3 611,0 363,8 401,0 5216,3 5750,0 1351,7 1490,0 894,5 986,0 8516,7 9388,0 2414,9 2662,0 68,9 76,0
1991 39,9 44,0 177,8 196,0 757,5 835,0 644,1 710,0 111,6 123,0 580,6 640,0 354,7 391,0 5245,3 5782,0 1389,8 1532,0 906,3 999,0 8037,7 8860,0 2457,6 2709,0 70,8 78,0
1992 39,9 44,0 169,6 187,0 802,0 884,0 648,6 715,0 112,5 124,0 573,3 632,0 375,6 414,0 5353,3 5901,0 1436,1 1583,0 916,3 1010,0 7558,7 8332,0 2498,4 2754,0 71,7 79,0
1993 40,8 45,0 168,7 186,0 691,3 762,0 635,9 701,0 112,5 124,0 588,8 649,0 401,0 442,0 5457,6 6016,0 1451,5 1600,0 948,9 1046,0 7079,7 7804,0 2539,2 2799,0 70,8 78,0
1994 40,8 45,0 177,8 196,0 678,6 748,0 626,9 691,0 114,3 126,0 586,9 647,0 397,3 438,0 5590,1 6162,0 1477,8 1629,0 948,9 1046,0 6601,6 7277,0 2580,9 2845,0 74,4 82,0
1995 39,9 44,0 186,9 206,0 746,6 823,0 598,7 660,0 113,4 125,0 582,4 642,0 408,2 450,0 5609,1 6183,0 1498,7 1652,0 968,0 1067,0 6122,6 6749,0 2621,8 2890,0 78,9 87,0
1996 45,1 49,7 162,5 179,1 810,4 893,3 352,2 388,3 66,6 73,4 432,7 476,9 394,4 434,7 4968,3 5476,6 1173,8 1293,9 461,7 509,0 5643,4 6220,8 2662,6 2935,0 64,0 70,5
1997 47,4 52,2 159,1 175,4 809,9 892,7 352,0 388,0 70,7 77,9 442,1 487,3 397,0 437,6 5099,1 5620,8 1204,3 1327,5 469,5 517,5 5429,9 5985,4 2496,4 2751,9 65,0 71,6
1998 51,1 56,3 157,7 173,8 806,9 889,5 357,7 394,3 70,4 77,6 439,6 484,6 402,0 443,1 4671,4 5149,3 1204,1 1327,3 485,6 535,2 5315,4 5859,2 2425,2 2673,3 65,7 72,4
1999 49,0 54,1 155,8 171,7 833,7 919,0 227,8 251,1 59,6 65,7 414,4 456,8 397,8 438,5 4568,1 5035,5 1122,0 1236,8 442,2 487,5 5153,3 5680,6 2432,8 2681,7 112,5 124,0
2000 56,1 61,9 157,0 173,0 860,9 949,0 230,0 253,5 61,1 67,4 388,7 428,5 411,9 454,0 4383,0 4831,4 1066,9 1176,0 376,9 415,5 4831,1 5325,4 2398,3 2643,7 107,2 118,2
2001 54,9 60,5 159,2 175,5 861,7 949,9 237,6 261,9 64,7 71,3 399,9 440,8 381,3 420,3 4547,0 5012,2 1081,6 1192,3 380,7 419,6 4492,5 4952,1 2379,0 2622,4 109,0 120,2
2002 44,9 49,5 135,0 148,9 308,9 340,5 226,8 250,0 40,8 45,0 1919,8 2116,2 405,7 447,2 2475,7 2729,0 883,7 974,1 152,6 168,2 4310,9 4751,9 2558,4 2820,2 952,1 1049,5
2003 44,8 49,4 134,9 148,7 323,0 356,1 226,8 250,0 40,8 45,0 1957,9 2158,2 405,7 447,2 2443,6 2693,7 873,5 962,9 154,4 170,2 4041,0 4454,5 2479,6 2733,3 1292,3 1424,5
2004 43,6 48,1 117,5 129,5 329,0 362,7 214,0 235,9 44,1 48,6 2008,8 2214,3 404,6 446,0 2672,2 2945,6 821,2 905,2 155,7 171,6 3636,7 4008,8 2387,4 2631,6 1713,3 1888,6
2005 43,6 48,1 117,5 129,5 343,2 378,3 214,0 235,9 44,1 48,6 2074,2 2286,4 404,6 446,0 2693,5 2969,1 811,1 894,1 157,4 173,6 3300,8 3638,5 2307,5 2543,6 1860,1 2050,5
2006 41,0 45,1 103,4 113,9 296,5 326,9 80,3 88,5 34,1 37,5 2163,8 2385,2 336,2 370,6 2705,1 2981,9 785,6 866,0 157,0 173,1 3038,3 3349,2 2188,8 2412,7 1806,2 1991,0
2007 40,2 44,4 103,9 114,5 324,7 357,9 82,9 91,4 34,1 37,5 2210,4 2436,6 336,3 370,7 2681,9 2956,3 775,8 855,2 156,9 173,0 2725,5 3004,4 2067,8 2279,4 1919,4 2115,8
2008 40,2 44,4 103,7 114,3 359,9 396,8 82,9 91,4 34,1 37,5 2326,4 2564,5 336,3 370,7 2514,0 2771,2 765,7 844,0 156,8 172,8 2468,3 2720,9 1946,7 2145,9 1910,1 2105,5
2009 35,5 39,1 106,3 117,1 383,3 422,5 76,3 84,1 26,0 28,7 2131,8 2349,9 303,9 335,0 2199,5 2424,6 754,0 831,1 155,9 171,9 2309,7 2546,0 1828,8 2015,9 1824,7 2011,4
2010 36,8 40,5 97,2 107,2 408,8 450,6 75,3 83,0 31,0 34,1 2147,9 2367,7 301,8 332,6 2243,4 2472,9 742,3 818,2 157,2 173,2 2073,1 2285,2 1721,4 1897,5 1954,8 2154,8
2011 36,7 40,5 99,8 110,1 397,4 438,1 75,3 83,0 31,0 34,1 2380,1 2623,6 302,2 333,1 2270,4 2502,7 732,2 807,1 158,0 174,2 1918,1 2114,4 1612,1 1777,1 2114,6 2331,0
2012 36,3 40,0 100,2 110,4 337,3 371,8 75,3 83,0 31,0 34,1 2772,1 3055,7 302,0 333,0 2406,7 2653,0 722,0 795,9 159,2 175,5 1782,0 1964,3 1506,3 1660,4 1745,3 1923,9
2013 36,0 39,7 97,5 107,5 430,8 474,9 74,0 81,6 25,6 28,2 2471,1 2724,0 310,0 341,7 2355,6 2596,6 710,5 783,2 161,1 177,6 1726,0 1902,6 1403,5 1547,1 1686,7 1859,2
2014 34,5 38,0 98,0 108,0 435,8 480,3 69,7 76,9 26,1 28,7 2794,8 3080,8 314,3 346,5 2299,7 2535,0 669,0 737,4 161,5 178,0 1614,2 1779,3 1302,1 1435,3 1628,9 1795,5
2015 32,4 35,7 99,0 109,1 386,9 426,5 69,7 76,9 23,8 26,3 2820,8 3109,4 316,9 349,3 2309,1 2545,3 666,0 734,1 161,7 178,2 1489,7 1642,1 1226,2 1351,6 1397,9 1540,9
2016 31,4 34,6 109,3 120,5 338,5 373,1 74,3 81,9 20,5 22,6 2421,6 2669,4 312,1 344,1 2560,5 2822,4 666,0 734,1 189,4 208,8 1219,6 1344,4 1143,2 1260,2 1627,0 1793,5
2017 28,8 31,7 100,5 110,8 328,3 361,8 68,3 75,2 20,0 22,1 2339,8 2579,2 313,7 345,8 2486,9 2741,4 632,4 697,1 160,9 177,3 1188,7 1310,4 1078,6 1189,0 2576,0 2839,6
2018 29,8 32,9 104,3 115,0 394,8 435,2 69,9 77,1 21,4 23,6 2448,9 2699,5 329,3 363,0 2456,7 2708,1 636,7 701,8 160,9 177,4 1092,5 1204,3 1034,5 1140,3 2702,1 2978,5
2019 28,6 31,5 106,5 117,4 410,2 452,2 67,5 74,5 21,2 23,4 2423,8 2671,7 336,8 371,3 2329,1 2567,4 637,0 702,2 161,2 177,7 1078,5 1188,8 994,0 1095,7 2298,5 2533,7
2020 26,0 28,6 102,1 112,5 443,5 488,8 63,7 70,3 17,5 19,3 2458,7 2710,3 336,9 371,4 2504,8 2761,1 518,2 571,2 177,4 195,6 947,4 1044,4 979,1 1079,2 2317,8 2554,9

3.3 Concentrations ambiantes d’ozone

Les concentrations ambiantes d’ozone ont été analysées afin d’évaluer les changements depuis la mise en vigueur de l’AQA et d’évaluer les concentrations ambiantes actuelles. La figure 3‑4 présente des cartes interpolées (par krigeage) de la moyenne de la quatrième valeur annuelle la plus élevée des MQCOM8 en deçà de 500 km de la frontière entre le Canada et les États‑Unis pour 2000‑2002 et 2018‑2020. La figure 3‑4a présente les concentrations d’ozone dans la région frontalière pour 2000‑2002, à peu près au moment de la signature de l’annexe sur l’ozone. Les concentrations d’ozone les plus élevées se trouvaient généralement dans la région des Grands Lacs et du Saint‑Laurent, dans le haut du Midwest et le nord‑est des États‑Unis, dans le sud de l’Ontario, dans le sud du Québec et dans le sud des Maritimes. Certaines parties du sud de l’Ontario et du sud du Québec ont enregistré la quatrième valeur annuelle la plus élevée des MQCOM8, soit plus de 80 ppb et de 70 ppb, respectivement, dépassant ainsi la norme pancanadienne de 2000 pour l’ozone, qui est de 65 ppb. Diverses zones de non‑conformité dans les États américains des Grands Lacs ont également dépassé la NAAQS de 1997 de 80 ppb, atteignant à certains endroits des moyennes triennales de 90 ppb pour la quatrième valeur annuelle la plus élevée des MQCOM8. Les concentrations d’ozone les plus faibles ont été observées dans la partie ouest de la région frontalière entre les États‑Unis et le Canada.

Les concentrations d’ozone ont diminué de manière significative dans toute la région frontalière depuis la signature de l’annexe sur l’ozone. La figure 3‑4b, qui illustre les concentrations d’ozone dans la région frontalière pour 2018‑2020, montre que les concentrations d’ozone ont beaucoup diminué par rapport à 2000‑2002. Cependant, des concentrations d’ozone plus élevées sont encore observées près des Grands Lacs et le long de la côte est des États‑Unis. Les valeurs les plus faibles sont généralement observées dans l’ouest et l’est du Canada. Les concentrations sont généralement plus élevées dans les zones urbaines et sous le vent de celles‑ci. Bien que les concentrations d’ozone aient diminué dans le sud de l’Ontario, le sud du Québec et les États des Grands Lacs, elles continuent de dépasser les normes nationales aux États‑Unis et au Canada dans ces régions au moment de la rédaction du présent rapport.

Figure 3‑4. Concentrations d’ozone (moyenne triennale de la quatrième valeur annuelle la plus élevée des MQCOM8) le long de la frontière entre le Canada et les États‑Unis pour a) 2000‑2002 et b) 2018‑2020. Les concentrations sont indiquées pour la région située en deçà de 500 km de la frontière.

Sources des données : Les données sont les moyennes de la quatrième valeur annuelle la plus élevée, la valeur quotidienne étant la moyenne mobile sur 8 heures la plus élevée de la journée, pour a) 2000‑2002 et b) 2018‑2020. Données ponctuelles interpolées par krigeage. Seuls les sites répondant aux exigences de complétude des données (basées sur 75 % ou plus de toutes les valeurs journalières possibles pendant les saisons de surveillance de l’ozone désignées par l’EPA) ont été utilisés pour élaborer ces cartes.
Description longue

La figure 3-4 présente des cartes interpolées de la moyenne de la quatrième valeur annuelle la plus élevée des MQCOM8 en deçà de 500 km de la frontière entre le Canada et les États‑Unis pour 2000‑2002 et 2018‑2020. La figure 3-4a présente les concentrations d’ozone dans la région frontalière pour 2000‑2002, à peu près au moment de la signature de l’annexe sur l’ozone. Les concentrations d’ozone les plus élevées se trouvaient généralement dans la région des Grands Lacs et du Saint‑Laurent, dans le Haut‑Midwest et le nord‑est des États‑Unis, dans le sud de l’Ontario, dans le sud du Québec et dans le sud des Maritimes. Certaines parties du sud de l’Ontario et du sud du Québec ont enregistré une quatrième valeur annuelle la plus élevée des MQCOM8 de plus de 80 ppb et de 70 ppb, respectivement, dépassant ainsi la norme pancanadienne de 2000 pour l’ozone, qui est de 65 ppb. Diverses zones des États américains des Grands Lacs ont également dépassé la NAAQS de 1997 de 80 ppb, atteignant à certains endroits des moyennes triennales de 90 ppb pour la quatrième valeur annuelle la plus élevée des MQCOM8. Les concentrations d’ozone les plus faibles ont été observées dans la partie ouest de la région frontalière entre les États‑Unis et le Canada.

La figure 3‑4b montre que les concentrations d’ozone dans la région frontalière en 2018‑2020, ont beaucoup diminué par rapport à 2000‑2002. Cependant, des concentrations d’ozone élevées sont encore observées près des Grands Lacs et le long de la côte est des États‑Unis. Les valeurs les plus faibles sont généralement observées dans l’ouest et l’est du Canada. Les concentrations sont généralement plus élevées dans les zones urbaines et sous le vent de celles‑ci. Bien que les concentrations d’ozone aient diminué dans le sud de l’Ontario, le sud du Québec et les États des Grands Lacs, elles continuent de dépasser les normes nationales aux États‑Unis et au Canada dans ces régions au moment de la rédaction du présent rapport.

Les données de surveillance de l’ozone enregistrées aux stations individuelles se trouvant en deçà de 500 km de la frontière entre le Canada et les États‑Unis pour la période précédant la signature de l’annexe sur l’ozone, soit de 1996 à 2000 (figure 3‑5a), et pour les années de données les plus récentes, de 2016 à 2020 (figure 3‑5b), sont présentées dans la figure 3‑5. Les concentrations d’ozone sont présentées sous forme de moyenne quinquennale de la quatrième valeur annuelle la plus élevée des MQCOM8. Cette forme statistique est similaire aux mesures des NCQAA et des NAAQS, mais elle est étendue à une période de calcul plus longue pour tenir compte de la variabilité introduite par les feux de forêt et d’autres facteurs. Les concentrations n’ont pas été ajustées pour tenir compte des flux transfrontaliers ou des événements exceptionnels, dont les feux de forêt. Ces derniers ont un effet significatif sur l’ozone à certaines stations, comme décrit ci‑dessous.

Presque toutes les stations canadiennes et américaines situées à l’est de la frontière entre le Manitoba et l’Ontario ont enregistré des concentrations d’ozone plus faibles depuis 2000, de plus de 10 ppb pour de nombreuses stations en Ontario, au Québec et des Maritimes, et jusqu’à 20 ppb à certaines stations des États des Grands Lacs et dans la vallée de l’Ohio. Bien que certaines concentrations d’ozone mesurées au cours des deux dernières décennies aient été associées à des étés frais et pluvieux, les diminutions des MQCOM8 élevés sont principalement dues aux programmes de réglementation de la qualité de l’air mis en place par les deux pays. Une légère augmentation des concentrations d’ozone de 1996‑2000 à 2016‑2020 est observée à certaines stations de l’Alberta, de la Saskatchewan et de l’État de Washington. Ce phénomène peut être lié aux impacts de plusieurs feux de forêt de grande ampleur (Canadian Interagency Forest Fire Centre, 2023; National Interagency Fire Center, 2023).

Dans l’ensemble, les diminutions nettes des concentrations d’ozone soulignent le succès de la réglementation en matière de qualité de l’air dans la région d’analyse pertinente pour les transports. Cependant, malgré les tendances à la baisse, les concentrations d’ozone pour 2016‑2020 restent élevées dans le sud‑est et le sud de l’Ontario, ainsi qu’à certaines stations situées près des côtes du centre du littoral de l’Atlantique et de la Nouvelle‑Angleterre. Certaines stations situées sous le vent de la région du Grand Toronto ont enregistré des concentrations d’ozone plus élevées, probablement à cause de l’augmentation des émissions de NOX provenant de sources situées dans cette grande région métropolitaine. Au Canada, de nombreuses stations situées dans la ZGEP continuent d’enregistrer des concentrations d’ozone qui approchent ou dépassent les NCQAA.

Figure 3‑5. Concentrations d’ozone (moyenne quinquennale de la quatrième valeur annuelle la plus élevée des MQCOM8) le long de la frontière entre le Canada et les États‑Unis pour a) 1996‑2000 et b) 2016‑2020.

Sources de données : Les données sont les moyennes de la quatrième valeur annuelle la plus élevée, la valeur quotidienne étant la moyenne mobile sur 8 heures la plus élevée pour la journée, pour a) 1996‑2000 et b) 2016‑2020. Seuls les sites répondant aux exigences de complétude des données (basées sur 75 % ou plus de toutes les valeurs quotidiennes possibles disponibles entre le 1er avril et le 30 septembre) ont été utilisés pour élaborer cette carte.
Description longue

La figure 3-5 montre les données de surveillance de l’ozone enregistrées aux stations individuelles se trouvant en deçà de 500 km de la frontière entre le Canada et les États‑Unis pour la période précédant la signature de l’annexe sur l’ozone, soit de 1996 à 2000 (figure 3‑5a), et pour les années de données les plus récentes, de 2016 à 2020 (figure 3‑5b). Les concentrations d’ozone sont présentées sous forme de moyenne quinquennale de la quatrième valeur annuelle la plus élevée des MQCOM8. Cette forme statistique est similaire aux mesures des NCQAA et des NAAQS, mais elle est étendue à une période de calcul plus longue pour tenir compte de la variabilité causée par les feux de forêt et d’autres facteurs. Presque toutes les stations canadiennes et américaines situées à l’est de la frontière entre le Manitoba et l’Ontario ont enregistré des concentrations d’ozone plus faibles depuis 2000, de plus de 10 ppb pour de nombreuses stations en Ontario, au Québec et des Maritimes, et jusqu’à 20 ppb à certaines stations des États des Grands Lacs et dans la vallée de l’Ohio. Une légère augmentation des concentrations d’ozone de 1996‑2000 à 2016‑2020 est observée à certaines stations de l’Alberta, de la Saskatchewan et de l’État de Washington. Ce phénomène peut être lié aux impacts de plusieurs feux de forêt de grande ampleur (Canadian Interagency Forest Fire Centre, 2023; National Interagency Fire Center, 2023).  

Dans l’ensemble, les diminutions nettes des concentrations d’ozone soulignent le succès de la réglementation en matière de qualité de l’air dans la région d’analyse pertinente pour les transports. Cependant, malgré les tendances à la baisse, les concentrations d’ozone pour 2016‑2020 restent élevées dans le sud‑est et le sud de l’Ontario, ainsi qu’à certaines stations situées près des côtes du centre du littoral de l’Atlantique et de la Nouvelle‑Angleterre. Certaines stations situées sous le vent de la région du Grand Toronto ont enregistré des concentrations d’ozone plus élevées, probablement à cause de l’augmentation des émissions de NOX provenant de sources situées dans cette grande région métropolitaine. Au Canada, de nombreuses stations situées dans la ZGEP continuent d’enregistrer des concentrations d’ozone qui approchent ou dépassent les NCQAA.

3.4 Évolution prévue de l’ozone

Les concentrations d’ozone actuelles et projetées, obtenues dans le cadre de récents travaux de modélisation par ECCC et l’EPA, ont été utilisées pour estimer l’évolution des concentrations d’ozone. La modélisation est décrite plus en détail à l’annexe A. ECCC a effectué ses modélisations à l’aide du Global Environmental Multiscale Model – Modeling Air Quality and Chemistry (modèle global

environnemental multi‑échelle – modélisation de la qualité de l’air et de la chimie - GEM‑MACH), un modèle de transport chimique. Les scénarios de modélisation sont présentés pour l’année de référence 2015 ainsi que pour les scénarios de MSQ projetés pour 2025 et 2035. Les années projetées incluent une réglementation qui sera appliquée ultérieurement. Les données de modélisation de l’EPA comprennent les résultats de l’Ozone PA de 2020 (US EPA, 2020d) et de la Final Revised Cross‑State Air Pollution Rule Update (RCU) (US EPA, 2020a).Note de bas de page 17  L’EPA utilise le Community Multiscale Air Quality Model (CMAQ; système communautaire de modélisation multi‑échelle de la qualité de l’air) pour la modélisation de l’Ozone PA et le Comprehensive Air Quality Model with Extensions (CAMx; modélisation complète de la qualité de l’air avec extensions) pour la modélisation de la RCU. Les scénarios des années à venir incluent la croissance de l’activité et les contrôles d’émissions associées à la réglementation « en vigueur » aux États‑Unis – par exemple, l’effet de la rotation du parc automobile. Dans le cadre de la modélisation de la RCU, les émissions canadiennes ont été calculées à partir de l’année de référence 2015 et des données de projection pour 2023 et 2028 qu’ECCC a fournies à l’EPA. De plus amples détails sur les inventaires du projet de la RCU figurent dans la documentation de soutien technique relative à la modélisation des émissions (US EPA, 2021c).

Les résultats des modélisations d’ECCC et de l’EPA sont présentés pour la moyenne saisonnière de la MQCOM8 de mai à septembre pendant les simulations des années à venir. La modélisation a été réalisée en utilisant la méthodologie de 2019 (ECCC) ou de 2016 (EPA), et en faisant varier les émissions projetées pour différentes années à venir. Ainsi, les changements projetés sont entièrement dus aux changements dans les émissions de précurseurs, et au transport, à la transformation et au devenir des constituants chimiques qui s’ensuivent. Il convient de noter qu’ECCC et l’EPA ont modélisé des années de référence et des années à venir différentes et que la modélisation utilise des années différentes pour la météorologie et des ensembles de données d’émissions différents, de sorte que les résultats ne sont pas directement comparables. Toutefois, les projections de la modélisation peuvent être examinées ensemble de manière qualitative afin d’obtenir une plus grande confiance dans les changements projetés des concentrations d’ozone.

Les résultats des modélisations d’ECCC sont présentés à la figure 3‑6 pour l’année de référence 2015 et pour deux scénarios futurs (2025 et 2035). La modélisation pour l’année de référence 2015 est globalement cohérente avec les données de surveillance présentées à la section 3.3, les concentrations d’ozone les plus élevées étant observées dans la région des Grands Lacs et du Saint‑Laurent et dans le sud des Maritimes. De même, aux États‑Unis, les concentrations d’ozone les plus élevées ont été estimées dans le nord‑ouest et le sud du lac Érié, ce qui correspond aux centres urbains de Détroit (Michigan) et de Cleveland (Ohio). Des concentrations d’ozone quelque peu élevées sont également prises en compte par le modèle pour certaines parties de l’Alberta et du sud de la Colombie‑Britannique. De 2015 à 2025, on observe une diminution substantielle des concentrations d’ozone modélisées, et les changements les plus importants sont observés aux États‑Unis et dans le sud de l’Ontario. Ces résultats sont cohérents avec les diminutions prévues des émissions de précurseurs (NOX et COV) dues à la poursuite des actions au Canada et aux États‑Unis (voir la section 3.2). De 2025 à 2035, les projections indiquent peu de changements dans les émissions, et les concentrations d’ozone restent relativement stables. Malgré les diminutions prévues des émissions et des concentrations d’ozone de 2015 à 2035, la quatrième valeur annuelle la plus élevée des MQCOM8 pour 2035 (non montrée ici) dépasse la NCQAA de 2025 de 60 ppb dans les régions du sud de l’Ontario, les concentrations les plus élevées se trouvant le long de la région frontalière entre l’Ontario et le Michigan.

Les résultats des modélisations de l’EPA sont présentés à la figure 3‑7 pour l’année de référence 2016 et pour les projections pour 2023 et 2028. Les modélisations de référence de l’Ozone PA et de la RCU pour 2016 sont globalement cohérentes avec les données de surveillance présentées à la section 3.3 et les résultats de la modélisation de référence d’ECCC pour 2015. Les concentrations d’ozone modélisées sont plus élevées dans la région de la vallée de l’Ohio (Illinois, Indiana, Ohio, Virginie‑Occidentale) et dans le sud de l’Ontario, et plus faibles dans d’autres régions. Notamment, le gradient d’ozone du sud vers le nord est le plus prononcé le long de l’est des États‑Unis et du Canada. Le gradient est moins prononcé dans l’Ozone PA nominale présente pour l’année de référence 2016 (PA16) que dans la RCU16. Cela est probablement dû à une combinaison de facteurs. La PA16 a utilisé une version antérieure des émissions fournies par ECCC, qui comportait d’importantes émissions en Alberta liées à la production de pétrole. La RCU a utilisé une version plus récente dans laquelle les émissions de l’Alberta ont été revues à la baisse. La PA16 a utilisé le modèle CMAQ, et la RCU16, le modèle CAMx. Bien que de nombreux principes fondamentaux soient communs, chaque modèle a sa propre mise en œuvre de la chimie, des aérosols, du transport et des dépôts. En outre, les inventaires d’émissions des États‑Unis sont des versions différentes de la plateforme de modélisation de 2016 (c.‑à‑d. versions 2016fe et 2016fh). L’ampleur de ces différences est utile pour comprendre l’éventail des résultats raisonnables.

Figure 3‑6. Moyenne saisonnière des MQCOM8  des scénarios de modélisation d’ECCC pour la période de mai à septembre pour a) l’année de référence 2015 et pour les projections futures b) de 2025 et c) de 2035.

a. 2015

b. 2025

c. 2035

Description longue

La figure 3-6 présente les résultats des modélisations d’ECCC sont présentés pour l’année de référence 2015 et pour 2025 et 2035. La modélisation pour l’année de référence 2015 est globalement cohérente avec les données de surveillance présentées à la section 3.3, les concentrations d’ozone les plus élevées étant observées dans la région des Grands Lacs et du Saint‑Laurent et dans le sud des Maritimes. De même, aux États‑Unis, les concentrations d’ozone les plus élevées ont été estimées au nord‑ouest et au sud du lac Érié, ce qui correspond aux centres urbains de Détroit (Michigan) et de Cleveland (Ohio). Le modèle montre également des concentrations d’ozone quelque peu élevées dans certaines parties de l’Alberta et du sud de la Colombie‑Britannique. De 2015 à 2025, on observe une diminution substantielle des concentrations d’ozone modélisées, et les changements les plus importants sont observés aux États‑Unis et dans le sud de l’Ontario. Ces résultats sont cohérents avec les diminutions prévues des émissions des précurseurs de l’ozone (NOX et COV) au Canada et aux États‑Unis (voir la section 3.2). De 2025 à 2035, les projections indiquent peu de changements dans les émissions, les concentrations d’ozone restant relativement stables.

En comparant les trois tracés de la RCU dans la figure 3‑7, on peut déduire les changements prévus dans les concentrations d’ozone. Celles‑ci devraient diminuer de 2016 à 2023, et les baisses les plus importantes seront observées dans la vallée de l’Ohio et le nord‑est des États‑Unis. De 2023 à 2028, les concentrations d’ozone demeurent relativement stables. Ces résultats sont globalement cohérents avec ceux de la modélisation d’ECCC. Ces graphiques mettent en évidence l’effet des diminutions prévues des émissions américaines et canadiennes, mais d’autres simulations sont nécessaires pour quantifier et attribuer les contributions totales. Selon la modélisation de la RCU, on s’attend à ce que les régions des États‑Unis situées en deçà de 500 km de la frontière avec le Canada atteignent le seuil des NAAQS pour l’ozone de 70 ppb avant 2028. Il convient de noter que la modélisation ne tient pas compte de l’impact des changements climatiques et de l’augmentation des températures, qui sont susceptibles d’avoir un impact sur la formation de l’ozone.

Figure 3‑7. Moyenne saisonnière des MQCOM8 des scénarios de modélisation de l’EPA de mai à septembre pour l’année de référence a) PA16 et b) RCU16, et pour les projections c) de la RCU23 et d) de la RCU28.

a. PA16
b. RCU16
c. RCU23
d. RCU28
Description longue

La figure 3-7 présente les résultats des modélisations de l’EPA pour l’année de référence 2016 et pour 2023 et 2028. Les modélisations de référence de l’Ozone PA et de la Final Revised Cross State Air Pollution Rule Update (RCU) pour 2016 sont globalement cohérentes avec les données de surveillance présentées à la section 3.3 et les résultats de la modélisation de référence d’ECCC pour 2015. Les concentrations d’ozone modélisées sont plus élevées dans la région de la vallée de l’Ohio (Illinois, Indiana, Ohio, Virginie‑Occidentale) et dans le sud de l’Ontario, et plus faibles dans d’autres régions. Notamment, le gradient d’ozone du sud vers le nord est le plus prononcé le long de l’est des États‑Unis et du Canada.

En comparant les trois tracés de la RCU dans la figure 3‑7, on peut observer les changements prévus dans les concentrations d’ozone. Celles‑ci devraient avoir diminué de 2016 à 2023, et les baisses les plus importantes devraient être observées dans la vallée de l’Ohio et le nord‑est des États‑Unis. De 2023 à 2028, les concentrations d’ozone demeurent relativement stables. Ces graphiques mettent en évidence l’effet des diminutions prévues des émissions américaines et canadiennes, mais d’autres simulations sont nécessaires pour quantifier et attribuer les contributions totales. Selon la modélisation de la RCU, on s’attend à ce que les régions des États‑Unis situées en deçà de 500 km de la frontière avec le Canada atteignent le seuil des NAAQS pour l’ozone de 70 ppb avant 2028.

3.5 Effet du flux transfrontalier

On sait que l’ozone a une longue durée de vie dans l’atmosphère, allant de 8 à 120 jours (Seinfeld et Pandis, 2006), ce qui permet son transport sur de longues différences. Une modélisation antérieure de la qualité de l’air réalisée par le ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique de l’OntarioNote de bas de page 18  (MOECC, 2018) a révélé d’importantes contributions transfrontalières à l’ozone près de la frontière entre le Canada et les États‑Unis dans le sud‑ouest de la province.

L’annexe B présente une analyse météorologique des vents le long de la frontière entre le Canada et les États‑Unis. Pour l’ozone, on se concentre sur l’été, lorsque la production d’ozone est élevée. Durant cette période, les vents en altitude soufflent généralement de l’ouest vers l’est. Près de la surface, les flux prennent plutôt une composante sud‑nord, en particulier entre Détroit et Windsor. Ce changement de flux fait que le transport des États‑Unis vers le Canada est favorable pendant la saison de l’ozone.

Pour estimer l’effet des émissions canadiennes et américaines, d’autres modélisations ont été effectuées. Les séquences de modélisation d’ECCC et d’Ozone PA de l’EPA ont été répétées, et les émissions anthropiques de chaque pays ont été fixées à zéro (c.‑à‑d. mises à zéro). Pour visualiser l’effet des émissions de chaque pays, une carte des différences peut être calculée en soustrayant le résultat de la mise à zéro du cas de référence (qui inclut les émissions des deux pays). Lorsque la carte des différences est positive, le scénario de référence a une valeur plus élevée, ce qui signifie que le pays exclu a une incidence sur ces régions. Il convient de noter que pour la modélisation de l’EPA, les émissions canadiennes n’ont pas été mises à zéro. Au contraire, les émissions canadiennes et mexicaines ont été supprimées simultanément. Les deux pays sont assez éloignés l’un de l’autre et les schémas de transport sont suffisamment différents pour que la contribution du Canada (ou du Mexique) puisse généralement être distinguée en fonction de la région. Les séquences de modélisation mises à zéro sont une méthode de premier ordre pour déterminer l’effet d’un ensemble d’émissions par rapport à un autre. À titre d’étape intermédiaire, des séquences de réduction de 20 % pour l’année d’émission de 2015 ont également été réalisées avec le modèle d’ECCC afin de mieux comprendre ces résultats. La modélisation RCU de l’EPA utilise la technologie de répartition à la source de l’ozone pour inférer les contributions du Canada et des États‑Unis.

Ces résultats de modélisation sont interprétés qualitativement en raison de la nature non linéaire de la production d’ozone. Alors que les NOX sont des précurseurs de l’ozone dans de nombreuses conditions, dans les régions très polluées, ils peuvent titrer l’ozone, ce qui conduit à des concentrations d’ozone très faibles, par exemple dans les centres‑villes ou dans les régions peu ventilées. Dans ces cas, les concentrations locales d’ozone peuvent être inférieures aux concentrations de fond, et une réduction des NOX peut entraîner une augmentation de l’ozone puisqu’il n’est plus titré. On en trouve un exemple dans le sud du Québec, près de la frontière entre le Canada et les États‑Unis, où une diminution de 20 % des émissions canadiennes ou américaines dans la modélisation d’ECCC (voir l’annexe A) entraîne une légère augmentation de l’ozone. En outre, l’ozone peut être formé par les NOX ou les COV, de sorte que dans les régions où les concentrations de NOx sont plus faibles, la production d’ozone peut être contrôlée par les NOX et vice versa. Ce facteur ajoute un autre niveau de non‑linéarité à la production d’ozone. Étant donné que les scénarios de mise à zéro sont des cas extrêmes et non réalistes, l’interprétation quantitative des résultats de la modélisation de mise à zéro n’est pas présentée ici. Ce type de modélisation peut cependant être utilisée pour démontrer de manière générale l’effet relatif du flux transfrontalier, de sorte que l’interprétation qualitative des résultats est présentée ici, en indiquant si le flux transfrontalier contribue fortement ou faiblement aux concentrations totales.

La figure 3‑8a montre la moyenne annuelle modélisée par ECCC des différences de concentrations maximales quotidiennes d’ozone entre le scénario de référence de 2015 et le scénario correspondant sans les émissions américaines, qui peut être utilisé pour estimer l’effet des émissions américaines. La région la plus touchée au Canada est le sud de l’Ontario, où l’on observe un important gradient, les différences de concentration augmentant du nord au sud. On observe également un effet plus faible des émissions américaines dans le sud du Québec, au Nouveau‑Brunswick, en Nouvelle‑Écosse et dans le sud de la Colombie‑Britannique. L’effet des émissions anthropiques américaines sur les concentrations ambiantes d’ozone au‑dessus des États‑Unis est important, et le plus grand effet est observé dans le nord‑est des États‑Unis et s’étend vers le sud du lac Supérieur, ainsi qu’autour de la région de Seattle.

Figure 3‑8. Influence des émissions canadiennes et américaines sur les maximums quotidiens des concentrations d’ozone du modèle d’ECCC. Différences dans la moyenne annuelle modélisée des maximums quotidiens des concentrations d’ozone pour 2015 lorsque a) les émissions américaines et b) les émissions canadiennes sont mises à zéro, et pour 2035 lorsque c) les émissions américaines et d) les émissions canadiennes sont mises à zéro.

a. 2015 – Effet des émissions américaines
Description longue

La figure 3-8a montre la moyenne annuelle modélisée par ECCC des différences de concentrations maximales quotidiennes d’ozone entre le scénario de référence de 2015 et le scénario correspondant sans les émissions américaines, laquelle peut être utilisée pour estimer l’effet des émissions américaines. La région la plus touchée au Canada est le sud de l’Ontario, où l’on observe un important gradient, les différences de concentration augmentant du nord au sud. On observe également un effet plus faible des émissions américaines dans le sud du Québec, au Nouveau‑Brunswick, en Nouvelle‑Écosse et dans le sud de la Colombie‑Britannique. L’effet des émissions anthropiques américaines sur les concentrations ambiantes d’ozone au‑dessus des États‑Unis est important, et le plus grand effet est observé dans le nord‑est des États‑Unis et s’étend vers le sud du lac Supérieur, ainsi qu’autour de la région de Seattle.

b. 2015 – Effet des émissions canadiennes
Description longue

La figure 3‑8b montre la moyenne annuelle modélisée par ECCC des différences de maximums quotidiens des concentrations d’ozone entre le scénario de référence de 2015 et le scénario correspondant sans émissions canadiennes, laquelle peut être utilisée pour estimer l’effet des émissions canadiennes à la fois sur les États‑Unis et sur le Canada. Les valeurs positives indiquent une contribution des émissions anthropiques canadiennes. Les émissions canadiennes ont une forte influence sur les concentrations d’ozone au Canada, l’effet le plus important étant observé dans le sud‑ouest de la Colombie‑Britannique, dans la région du Grand Vancouver et de Victoria, dans le sud de l’Alberta, dans la région du Grand Toronto et de Hamilton et dans la région de Montréal. Dans le sud de l’Ontario, l’effet des émissions américaines sur les concentrations ambiantes d’ozone (figure 3‑8a) est plus important que celui des émissions canadiennes (figure 3‑8b).

c. 2035 – Effet des émissions américaines
d. 2035 – Effet des émissions canadiennes
Description longue

Les projections de la modélisation d’ECCC jusqu’en 2035 ont servi à estimer l’effet futur des émissions américaines (figure 3‑8c) et canadiennes (figure 3‑8d). Les concentrations d’ozone devraient diminuer de 2015 à 2035, comme décrit à la section 3.4, en raison des diminutions prévues des émissions. Toutefois, étant donné que la même météorologie de 2019 est utilisée pour les modélisations de 2015 et de 2035, l’effet du flux transfrontalier est similaire en 2035 par rapport à l’année de référence 2015, et les diminutions prévues sont dues à des changements dans les sources d’émission.

La figure 3‑8b montre la moyenne annuelle modélisée par ECCC des différences de maximums quotidiens des concentrations d’ozone entre le scénario de référence de 2015 et le scénario correspondant sans émissions canadiennes, qui peut être utilisé pour estimer l’effet des émissions canadiennes à la fois sur les États‑Unis et sur le Canada. Les valeurs positives indiquent une contribution des émissions anthropiques canadiennes. Les émissions canadiennes ont une forte influence sur les concentrations d’ozone au Canada, l’effet le plus important étant observé dans le sud‑ouest de la Colombie‑Britannique, dans la région du Grand Vancouver et de Victoria, dans le sud de l’Alberta, dans la région du Grand Toronto et de Hamilton et dans la région de Montréal. Dans le sud de l’Ontario, l’effet des émissions américaines sur les concentrations ambiantes d’ozone (figure 3‑8a) est plus important que celui des émissions canadiennes (figure 3‑8b).

Les projections de la modélisation d’ECCC jusqu’en 2035 ont servi à estimer l’effet futur des émissions américaines (figure 3‑8c) et canadiennes (figure 3‑8d). Les concentrations d’ozone devraient diminuer de 2015 à 2035, comme décrit à la section 3.4, en raison des diminutions prévues des émissions. Toutefois, étant donné que la même météorologie de 2019 est utilisée pour les modélisations de 2015 et de 2035, l’effet du flux transfrontalier est similaire en 2035 par rapport à l’année de référence 2015, et les diminutions prévues sont dues à des changements dans les sources d’émission. Les projections de la modélisation n’incluent pas les conséquences des changements climatiques sur la météorologie.

La figure 3‑9 montre l’effet des émissions canadiennes et américaines sur la moyenne saisonnière des MQCOM8 de mai à septembre dans 27 villes canadiennes (figure 3‑9a) et américaines (figure 3‑9b) situées en deçà de 500 km de la frontière entre le Canada et les États‑Unis pour l’année de référence 2015. Pour une ville donnée, les données de modélisation de la cellule de la grille contenant la latitude et la longitude de la ville a été utilisée. Il est à noter que l’effet des émissions canadiennes et américaines ne totalise pas 100 %, car les concentrations d’ozone sont également touchées par d’autres facteurs, tels que les concentrations de fond mondiales. La réponse des concentrations d’ozone des villes canadiennes aux émissions américaines varie de moins de 5 % du MQCOM8 estival à Calgary, où la concentration d’ozone modélisée est d’environ 35 ppb, à environ 40 % du MQCOM8 estival à Windsor, où la concentration d’ozone modélisée est d’environ 50 ppb. Pour plus de la moitié des villes canadiennes indiquées, la réponse aux émissions américaines est plus importante que la réponse aux émissions canadiennes, en particulier pour les villes situées plus près de la frontière entre les deux pays. Dans toutes les villes canadiennes énumérées, la majorité des concentrations d’ozone sont touchées par des facteurs autres que les émissions américaines et canadiennes, tels que les niveaux de fond de l’ozone mondial. La réponse des concentrations d’ozone des villes américaines aux émissions canadiennes varie de moins de 2 % à Washington (D.C.), où le MQCOM8 estival est d’environ 65 ppb, à environ 10 % à Rochester, dans l’État de New York, où le MQCOM8 estival est d’environ 40‑45 ppb. Pour toutes les villes américaines représentées, la réponse attribuée aux émissions américaines est beaucoup plus importante que celle attribuée aux émissions canadiennes.

Figure 3‑9. Effet des émissions canadiennes et américaines (axe des ordonnées de gauche) et concentration d’ozone (axe des ordonnées de droite) pour la moyenne estivale de 2015 des maximums quotidiens des concentrations d’ozone sur 8 heures dans a) les villes canadiennes et b) les villes américaines, d’après la modélisation d’ECCC.

Description longue
Figure 3-9a. Effet des émissions canadiennes et américaines (axe des ordonnées de gauche) et concentration d’ozone (axe des ordonnées de droite) pour la moyenne estivale de 2015 des maximums quotidiens des concentrations d’ozone sur 8 heures dans les villes canadiennes d’après la modélisation d’ECCC.
- Effet des émissions canadiennes Effet des émissions américaines MQCOM8 estival
Ville % % ppb
Vancouver, BC 4,8 8,8 26,0
Abbotsford, BC 16,2 18,0 33,5
Chilliwack, BC 24,0 13,1 34,6
Calgary, AB 28,4 2,6 33,8
Medicine Hat, AB 16,9 4,7 32,1
Moose Jaw, SK 18,3 5,3 32,7
Winnipeg, MB 14,7 8,9 32,2
Windsor, ON 3,3 39,0 51,0
Toronto, ON 15,0 19,7 39,4
Ottawa, ON 14,1 15,5 32,2
Montréal, QC 11,3 16,4 33,6
Québec City, QC 16,1 11,0 29,5
Fredericton, NB 11,6 16,9 29,6
Halifax, NS 11,2 18,9 33,8
St. John's, NL 2,7 5,7 34,6
Description longue
Figure 3-9b. Effet des émissions canadiennes et américaines (axe des ordonnées de gauche) et concentration d’ozone (axe des ordonnées de droite) pour la moyenne estivale de 2015 des maximums quotidiens des concentrations d’ozone sur 8 heures dans les villes américaines, d’après la modélisation d’ECCC.
- Effet des émissions canadiennes Effet des émissions américaines MQCOM8 estival
Ville % % ppb
Seattle, WA 7,6 29,6 30,6
Rapid City, SD 2,4 23,9 38,2
Grand Forks, MN 6,4 22,8 34,0
Minneapolis, MN 2,9 43,0 47,8
Cleveland, OH 3,4 46,7 54,0
Buffalo, NY 7,7 32,9 46,5
Rochester, NY 8,9 31,2 42,6
Washington, DC 1,2 66,2 65,0
Burlington, VT 8,6 29,3 37,3
New York City, NY 3,0 45,3 45,0
Portland, ME 5,7 40,9 41,7
Chicago, IL 1,6 49,4 52,7

La modélisation par l’EPA de l’effet des émissions américaines et canadiennes est présentée à la figure 3‑10 pour la moyenne du MQCOM8 de mai à septembre. Cette modélisation inclut deux projets avec différents niveaux de détails. Les simulations de l’Ozone PA comprennent une simulation de 2016 et une attribution de mise à zéro à partir de simulations hémisphériques grossières (108 km) et de simulations régionales fines (12 km). Le projet de la RCU comprend une simulation de 2016 et des projections pour 2023 et 2028. Seules les simulations de la RCU (2023 et 2028) comprenaient une attribution basée sur la répartition des sources. L’annexe A fournit de plus amples renseignements à ce sujet. Les résultats de la modélisation de mise à zéro aux États‑Unis sont présentés sous la forme de MQCOM8 absolus de mai à septembre et ne sont pas directement comparables aux différences de modélisation d’ECCC en ce qui concerne la moyenne annuelle des maximums quotidiens des concentrations d’ozone modélisées. Toutefois, les grandes tendances du transport transfrontalier peuvent être comparées entre les séquences de modélisation.

La figure 3‑10 illustre les concentrations d’ozone attribuées aux émissions américaines pour le scénario de référence de 2016. La contribution des États‑Unis est la plus importante dans la vallée de l’Ohio et le nord‑est des États‑Unis. Pour toutes les années, la plus grande contribution des concentrations d’ozone des États‑Unis au Canada se produit dans le corridor Windsor‑Québec, avec des contributions plus faibles observées dans le sud du Québec et le sud de la Colombie‑Britannique. Des contributions plus faibles peuvent également être observées dans le scénario de référence de 2016 au Nouveau‑Brunswick et en Nouvelle‑Écosse, mais ces régions sont en dehors de la portée géographique de la modélisation de la RCU. Cela correspond globalement aux zones d’effet les plus importantes observées dans les résultats de la modélisation de mise à zéro d’ECCC. Les zones désignées comme non conformes aux NAAQS pour l’ozone de 2015 qui se trouvent en deçà de 500 km de la frontière ont des contributions locales américaines relativement importantes (figure 3‑10a) et de faibles contributions en provenance du Canada (figure 3‑10b).

Les modélisations de la RCU23 et de la RCU28 ont été utilisées pour projeter les contributions des États‑Unis et du Canada à la concentration d’ozone pour les années à venir (figure 3‑10, images c-f). Les contributions sont plus faibles dans les années à venir, ce qui est cohérent avec les réductions d’émissions prévues (voir la section 3.4). Cependant, la PA16 a utilisé un modèle et une technologie d’attribution différents, ce qui empêche une comparaison quantitative entre les attributions en 2016 et en 2023. Les différences d’attribution entre 2023 et 2028 pour les deux modélisations de la RCU montrent que les réductions relatives à l’ozone se poursuivent. En outre, les schémas d’effet des flux transfrontaliers sont cohérents entre 2016 et les années modélisées à venir, avec des effets transfrontaliers des États‑Unis sur le sud‑ouest de l’Ontario évidents pour toutes les années de modélisation. Cela est globalement cohérent avec les résultats de la modélisation d’ECCC.

Des différences dans les contributions canadiennes aux concentrations d’ozone sont observées en Alberta entre les modélisations de la PA16 (figure 3‑10b), de la RCU23 et de la RCU28 (figure 3‑10d, f). Comme indiqué à l’annexe A, la modélisation de la RCU23 a été réalisée pour le domaine de 12 km avec des conditions frontières provenant d’un domaine de 36 km. Le plus grand domaine n’a pas suivi l’attribution, de sorte que les conditions frontières dans le domaine de 12 km ne peuvent pas distinguer la contribution canadienne. Par conséquent, les émissions canadiennes en dehors du domaine sont classées comme faisant partie des « conditions frontières » plutôt que comme étant attribuées au Canada. Ainsi, les valeurs de la RCU23 et de la RCU28 près de la limite du domaine peuvent sous‑estimer la contribution du Canada. Encore une fois, la différence entre la PA16 et la RCU23 reflète les différences de modèle et de méthodes décrites ci‑dessus, en plus de l’année d’émission. Malgré cela, on observe une tendance à la baisse de 2016 à 2023 et 2028. Il convient de noter que la même échelle de couleurs a été utilisée pour les contributions des États‑Unis et du Canada, ce qui permet de les comparer.

La figure 3‑11 montre le rapport entre les contributions des États‑Unis et du Canada à partir des modélisations de la PA16, de la RCU23 et de la RCU28 de l’EPA. Ces résultats peuvent être utilisés pour cibler les zones où les contributions des deux pays sont relativement similaires (rouge clair, blanc, bleu clair) ou celles où les contributions proviennent d’un pays en particulier. Le rouge indique les zones où les contributions des États‑Unis sont plus importantes que celles du Canada, et le bleu indique l’inverse. Le transport est clairement important lorsque la contribution des États‑Unis au Canada est comparable à la contribution du Canada, et vice versa.

Figure 3‑10. Attribution de l’ozone selon la PA16 à partir a) des émissions américaines et b) des émissions canadiennes; selon la RCU23 à partir c) des émissions américaines et d) des émissions canadiennes; selon la RCU28 à partir e) des émissions américaines et f) des émissions canadiennes. Tous les résultats sont des moyennes des MQCOM8 de mai à septembre.

a. Effet des émissions américaines
b. Effet des émissions canadiennes
c. Effet des émissions américaines
d. Effet des émissions canadiennes
e. Effet des émissions américaines
f. Effet des émissions canadiennes
Description longue

La figure 3‑10 illustre les concentrations d’ozone attribuées aux émissions américaines pour le scénario de référence de 2016. La contribution des États‑Unis est la plus importante dans la vallée de l’Ohio et le nord‑est des États‑Unis. Pour toutes les années, la plus grande contribution des concentrations d’ozone des États‑Unis au Canada se produit dans le corridor Windsor‑Québec, avec des contributions plus faibles observées dans le sud du Québec et le sud de la Colombie‑Britannique. Des contributions plus faibles peuvent également être observées dans le scénario de référence de 2016 au Nouveau‑Brunswick et en Nouvelle‑Écosse, mais ces régions sont en dehors de la portée géographique de la modélisation de la RCU. Les zones désignées comme non conformes aux NAAQS pour l’ozone de 2015 qui se trouvent en deçà de 500 km de la frontière ont des contributions locales américaines relativement importantes (figure 3‑10a) et de faibles contributions en provenance du Canada (figure 3‑10b).

Les modélisations de la RCU23 et de la RCU28 ont été utilisées pour projeter les contributions des États‑Unis et du Canada à la concentration d’ozone pour les années à venir (figure 3‑10, images c-f). Les contributions sont plus faibles dans les années à venir, ce qui est cohérent avec les réductions d’émissions prévues (voir la section 3.4). Cependant, la PA16 a utilisé un modèle et une technologie d’attribution différents, ce qui empêche une comparaison quantitative entre les attributions en 2016 et en 2023. Les différences d’attribution entre 2023 et 2028 pour les deux modélisations de la RCU montrent que les réductions relatives à l’ozone se poursuivent. En outre, les profils d’effet des flux transfrontaliers sont cohérents entre 2016 et les années modélisées à venir, avec des effets transfrontaliers des États‑Unis sur le sud‑ouest de l’Ontario évidents pour toutes les années de modélisation. Cela est globalement cohérent avec les résultats de la modélisation d’ECCC.

Des différences dans les contributions canadiennes aux concentrations d’ozone sont observées en Alberta entre les modélisations de la PA16 (figure 3‑10b), de la RCU23 et de la RCU28 (figure 3‑10d, f). Comme indiqué à l’annexe A, la modélisation de la RCU23 a été réalisée pour le domaine de 12 km avec des conditions limites établies sur un domaine de 36 km. Le plus grand domaine n’a pas suivi l’attribution, de sorte que les conditions limites dans le domaine de 12 km ne permettent pas de distinguer la contribution canadienne.

Figure 3‑11. Ratio d’ozone entre les États‑Unis et le Canada à partir des scénarios de modélisation de la PA16 (a), de la RCU23 (b), et de la RCU28 (c) des États‑Unis.

a.

b.

c.

Description longue

La figure 3‑11 montre le rapport entre les contributions des États‑Unis et du Canada d’après les modélisations de la PA16, de la RCU23 et de la RCU28 de l’EPA. Ces résultats peuvent être utilisés pour cibler les zones où les contributions des deux pays sont relativement similaires (rouge clair, blanc, bleu clair) ou celles où les contributions proviennent d’un pays en particulier. Le rouge indique les zones où les contributions des États‑Unis sont plus importantes que celles du Canada, et le bleu indique l’inverse. Le transport est clairement important lorsque la contribution des États‑Unis au Canada est comparable à la contribution du Canada, et vice versa.

Dans le cas des États‑Unis, les figures illustrent que les contributions du Canada à l’ozone sont le plus souvent inférieures à un quart des contributions des États‑Unis. Les contributions du Canada sont plus proches de la moitié des contributions des États‑Unis dans une bande étroite le long de la limite nord du Montana, du Dakota du Nord, de l’État de New York, du Vermont, du New Hampshire et du Maine. La contribution maximale du Canada à l’ozone aux États‑Unis se situe dans le coin nord‑ouest de l’État de Washington. Cet effet est également visible à la figure 3-10.

Au Canada, les contributions des États‑Unis à l’ozone sont souvent plus importantes que les contributions du Canada. C’est le plus souvent le cas dans les régions moins peuplées. Par exemple, les contributions des États‑Unis peuvent être quatre fois supérieures aux contributions du Canada dans les parties ouest de l’Ontario. Dans les régions plus peuplées de l’Ontario, cependant, la contribution des États‑Unis est de deux à deux tiers supérieurs à la contribution du Canada. Une exception notable est Windsor et l’ensemble du comté d’Essex, où l’effet du flux transfrontalier est plus important à cause de la proximité de la frontière et des zones métropolitaines américaines. Bien que les émissions en provenance des États‑Unis influent sur les concentrations d’ozone au Canada, il convient de noter que les émissions locales et la formation locale d’ozone dans certaines régions de l’est du Canada jouent un rôle important dans les concentrations élevées d’ozone proches ou supérieures aux NCQAA.

Dans le cas des États‑Unis, les figures illustrent que les contributions du Canada à l’ozone sont le plus souvent inférieures à un quart des contributions des États‑Unis. Les contributions du Canada peuvent être plus proches de la moitié des contributions des États‑Unis dans une bande étroite le long de la limite nord du Montana, du Dakota du Nord, de l’État de New York, du Vermont, du New Hampshire et du Maine. La contribution maximale du Canada à l’ozone aux États‑Unis se situe dans le coin nord‑ouest de l’État de Washington. Cet effet est également visible à la figure 3-10.

Au Canada, les contributions des États‑Unis à l’ozone sont souvent plus importantes que les contributions du Canada. C’est le plus souvent le cas dans les régions moins peuplées. Par exemple, les contributions des États‑Unis peuvent être quatre fois supérieures aux contributions du Canada dans les parties ouest de l’Ontario. Dans les régions plus peuplées de l’Ontario, cependant, la contribution des États‑Unis est de deux à deux tiers supérieurs à la contribution du Canada. Une exception notable est Windsor et l’ensemble du comté d’Essex, où l’effet du flux transfrontalier est plus important à cause de la proximité de la frontière et des zones métropolitaines américaines. Bien que les émissions en provenance des États‑Unis influent sur les concentrations d’ozone au Canada, il convient de noter que les émissions locales et la formation locale d’ozone dans certaines régions de l’est du Canada jouent un rôle important dans les concentrations élevées d’ozone proches ou supérieures aux NCQAA. En outre, le document intitulé Évaluation scientifique du smog au Canada (Environment Canada, 2012) a indiqué que le transport intercontinental de polluants de l’Asie vers l’Amérique du Nord peut se produire pendant l’hiver et au début du printemps, ce qui contribue aux concentrations defondNote de bas de page 19  à la surface et conduit à des augmentations de la pollution de l’air ambiant partout au Canada et aux États‑Unis, depuis les latitudes moyennes jusqu’à l’Arctique. Le transport intercontinental de l’ozone et de ses précurseurs (provenant par exemple des émissions de l’Asie) est explicitement pris en compte dans la modélisation de l’EPA à l’échelle hémisphérique, qui fournit des conditions frontières horaires pour la modélisation à plus petite échelle. La modélisation d’ECCC inclut implicitement le transport à longue distance par le biais de conditions frontières climatologiques. Ces dernières représentent les concentrations d’ozone et de précurseurs provenant de l’extérieur du domaine, et incluent donc le transport transpacifique (p. ex. depuis l’Asie) dans un sens moyen, mais n’incluraient pas le comportement épisodique associé aux épisodes de transport à longue distance.

3.6 Conséquences sur la santé

L’exposition à court terme à l’ozone peut provoquer de nombreux effets respiratoires selon le niveau d’exposition. Ces effets comprennent de petits changements transitoires ou réversibles de la fonction pulmonaire, l’inflammation des voies respiratoires et d’autres symptômes respiratoires (p. ex. toux, gorge irritée et douleur lors d’une inspiration profonde), mais aussi des conséquences plus graves pour la santé nécessitant notamment une visite aux services d’urgence et une hospitalisation (US EPA, 2020c). Outre les effets susmentionnés, Santé Canada a conclu que l’exposition aiguë à l’ozone entraîne probablement un risque accru de mortalité non accidentelle totale et de mortalité cardiopulmonaire totale (Health Canada, 2013). Des études portant sur des expositions à court terme à des concentrations élevées d’ozone font également état d’une association probable avec des effets métaboliques (US EPA, 2020c). L’exposition à long terme à l’ozone serait liée à l’aggravation de maladies pulmonaires telles que l’asthme et la maladie pulmonaire obstructive chronique et pourrait entraîner l’apparition de l’asthme (US EPA, 2020c). Des études menées dans des endroits où les concentrations d’ozone sont élevées font également état d’associations entre l’exposition à long terme à l’ozone et les décès dus à des problèmes respiratoires. Certaines populations, comme les personnes souffrant de maladies respiratoires préexistantes (p. ex. l’asthme), les enfants, les personnes âgées, les personnes qui travaillent à l’extérieur, les personnes présentant certaines variations génétiques (p. ex. enzymes antioxydantes et médiateurs inflammatoires) et les personnes ayant un apport réduit en certains éléments nutritifs (p. ex. les vitamines C et E) courent un risque plus élevé de conséquences sur leur santé (US EPA, 2020c). Santé Canada conclut qu’il n’y a pas de données indiquant l’existence d’un seuil sous lequel l’ozone ne pose aucun risque à la santé de la population (Health Canada, 2013). Au Canada, le fardeau sur la santé que représentaient les dépassements de la concentration de fond en 2016 a été estimé à 4 100 décès prématurés par année, auxquels s’ajoute un grand nombre de troubles respiratoires, avec un coût économique de 30 milliards de dollars par année (en dollars canadiens de 2016) (Health Canada, 2021).

Les moyennes pondérées en fonction de la population sont utilisées pour estimer les concentrations ambiantes auxquelles une population est exposée, en moyenne. En tant que telles, les concentrations pondérées en fonction de la population sont un bon indicateur de la direction et de l’ampleur des conséquences sur la santé. Les séquences de modélisation de mise à zéro d’ECCC et de l’EPA ont été utilisées pour estimer les contributions des sources américaines et canadiennes aux MQCOM8, pondérés en fonction de la population, de mai à septembre. Cette analyse utilise l’ensemble de données Gridded World Population, version 4, pour les estimations de population sur une grille à intervalles de 2,5 minutes d’arc. Les données sur les concentrations d’ozone ont été interpolées sur la grille avec les données de population pour calculer la moyenne pondérée en fonction de la population. Les contributions aux concentrations moyennes pondérées en fonction de la population sont indiquées à la figure 3‑12 et à la figure 3‑13. Chaque graphique représente une population distincte : a) toutes les personnes se trouvant dans la zone tampon de 500 km ou dans un État de la ZGEP; b) la population américaine se trouvant dans cette zone; et c) la population canadienne se trouvant dans cette zone. Chaque catégorie de sources représente un sous‑ensemble de sources d’émission : « toutes » représente l’ensemble des sources d’émissions du Canada et des États‑Unis, « américaines » représente uniquement les sources anthropiques situées aux États‑Unis, et « canadiennes » représente uniquement les sources anthropiques situées au Canada. Aux fins de la modélisation de l’EPA, le libellé « canadiennes » comprend les émissions du Canada et du Mexique. Cependant, les contributions mexicaines sont si petites que l’on peut ne pas en tenir compte près de la frontière canadienne, et c’est pourquoi seules les sources canadiennes sont indiquées.

Figure 3‑12. Contributions moyennes (ppb) modélisées par ECCC des sources (toutes, américaines, canadiennes) aux maximums quotidiens des concentrations d’ozone moyennes sur 8 heures (MQCOM8), pondérés en fonction de la population, de mai à septembre, touchant les populations résidant en deçà de 500 km ou dans les États de la ZGEP, dans la partie américaine ou la partie canadienne.

Description longue
Figure 3-12. Contributions moyennes (ppb) modélisées par ECCC des sources (toutes, américaines, canadiennes) aux maximums quotidiens des concentrations d’ozone moyennes sur 8 heures (MQCOM8), pondérés en fonction de la population, de mai à septembre, touchant les populations résidant en deçà de 500 km ou dans les États de la ZGEP, dans la partie américaine ou la partie canadienne.
- - la zone < 500 km ou ZGEP la zone États‑Unis seul. la zone Canada seul.
émissions Simulation MQCOM8 (ppb) MQCOM8 (ppb) MQCOM8 (ppb)
toutes 2015 46,8 49,4 35,5
toutes 2025 41,4 43,2 33,5
toutes 2035 40,4 42,1 32,9
américaines 2015 21,5 25,1 6,0
américaines 2025 16,6 19,3 4,6
américaines 2035 15,8 18,5 4,4
canadiennes 2015 2,1 1,3 5,6
canadiennes 2025 2,1 1,3 5,9
canadiennes 2035 2,0 1,2 5,7

Les concentrations d’ozone moyennes, pondérées en fonction de la population, issues de la modélisation d’ECCC, sont présentées à la figure 3‑12. Pour toutes les populations situées dans la zone tampon de 500 km de part et d’autre de la frontière ou dans un État de la ZGEP (figure 3‑12a), on constate que les émissions américaines contribuent davantage à la concentration d’ozone moyenne, pondérée en fonction de la population, et que les émissions canadiennes y contribuent moinsNote de bas de page 20 . Cela s’explique par le fait que la population américaine est plus nombreuse et qu’elle entraîne donc des conséquences concomitantes plus importantes. Des contributions semblables sont observées pour les populations américaines situées dans la zone tampon de 500 km ou dans un État de la ZGEP (figure 3‑12b). Pour les populations du Canada situées dans la zone tampon de 500 km (figure 3‑12c), les émissions du Canada et des États‑Unis ont un effet comparable sur les concentrations d’ozone moyennes, pondérées en fonction de la population. Les concentrations d’ozone totales, pondérées en fonction de la population (« toutes » les sources à la figure 3‑12a), sont plus faibles dans la partie canadienne de la zone tampon de 500 km que dans la partie américaine. Les concentrations d’ozone pondérées en fonction de la population devraient diminuer au Canada et aux États‑Unis entre 2015 et 2025, principalement en raison d’une baisse des contributions des sources américaines. Entre 2025 et 2035, d’après les projections, les concentrations d’ozone pondérées en fonction de la population connaîtront peu de changements.

La modélisation par l’EPA des moyennes pondérées en fonction de la population est présentée à la figure 3‑13 et concorde généralement avec la modélisation effectuée par ECCC. En deçà de 500 km de la frontière du côté américain (figure 3‑13b), le MQCOM8 total de 2016 devrait diminuer d’environ 10 % d’ici 2028. La contribution canadienne est généralement petite, tout comme l’ampleur des diminutions d’une année à l’autre.

Figure 3‑13. Contributions moyennes (ppb) modélisées par l’EPA des sources (toutes, américaines, canadiennes) aux maximums quotidiens des concentrations d’ozone moyennes sur 8 heures (MQCOM8), pondérés en fonction de la population, de mai à septembre, touchant les populations résidant en deçà de 500 km ou dans les États de la ZGEP, dans la partie américaine ou la partie canadienne.

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Figure 3-13. Contributions moyennes (ppb) modélisées par l’EPA des sources (toutes, américaines, canadiennes) aux maximums quotidiens des concentrations d’ozone moyennes sur 8 heures (MQCOM8), pondérés en fonction de la population, de mai à septembre, touchant les populations résidant en deçà de 500 km ou dans les États de la ZGEP, dans la partie américaine ou la partie canadienne.
- - la zone < 500 km ou ZGEP États‑Unis seul. Canada seul.
émissions Simulation MQCOM8 (ppb) MQCOM8 (ppb) MQCOM8 (ppb)
toutes PA16 45,3 46,9 39,2
toutes RCU16 41,2 42,9 34,5
toutes RCU23 38,6 39,8 33,3
toutes RCU28 37,6 38,7 32,6
américaines PA16 16,5 19,1 6,3
américaines RCU23 14,3 16,1 5,8
américaines RCU28 13,4 15,1 5,4
canadiennes PA16 3,0 2,0 6,8
canadiennes RCU23 2,1 1,3 5,9
canadiennes RCU28 2,0 1,2 5,7

Il n’est pas possible de déterminer quantitativement les tendances en comparant directement les résultats de la modélisation de la PA16 et de la RCU23 pour les contributions propres aux États‑Unis et au Canada. Toutefois, la réduction des émissions aux États‑Unis indiquée à la catégorie « toutes » entre les modélisations de la RCU16 et de la RCU23 peut être considérée, en grande partie, comme étant attribuable aux sources américaines, étant donné que les contributions canadiennes sont relativement marginales dans cette zone. En deçà de 500 km de la frontière du côté canadien (Figure 3‑13c), le MQCOM8 total de 2016 devrait diminuer de 5 % en 2028. Pour les valeurs pondérées en fonction de la population, les contributions des États‑Unis et du Canada sont presque égales en 2016. D’après les modélisations de la RCU, les contributions des États‑Unis au Canada de 2023 à 2028 diminuent plus rapidement que les contributions du Canada. Les réductions des contributions des États‑Unis sont plus importantes du côté américain de la frontière que du côté canadien, bien que les pourcentages soient semblables.

Pour attribuer les conséquences de l’ozone sur la santé au Canada à des sources américaines et canadiennes, Santé Canada a appliqué l’Outil pour évaluer les avantages d’une meilleure qualité de l’air (version 3) (Judek et al., 2019) aux données produites par les séquences de modélisation de mise à zéro d’ECCC pour 2015, comme dans Pappin et al. (2024). Étant donné que les séquences de modélisation doivent être interprétées de manière qualitative, comme il est décrit à la section 3.5, l’analyse des conséquences sur la santé doit également être interprétée en conséquence. La figure 3‑14 présente les rapports estimés entre les contributions de sources américaines et celles de sources canadiennes relativement aux conséquences totales de l’ozone sur la santé, par division de recensement canadienne. Les zones en orange et en jaune indiquent que la contribution des sources américaines aux conséquences locales sur la santé dépasse celle des sources canadiennes, tandis que les zones en vert indiquent des contributions plus importantes des sources canadiennes. Le flux transfrontalier de l’ozone et de ses précurseurs des États‑Unis vers le Canada contribue à une part importante des conséquences sur la santé dans le centre du Canada et au Canada atlantique ainsi qu’en Colombie‑Britannique, et constitue globalement la principale source de conséquences sur la santé en Ontario, au Québec, au Manitoba, en Nouvelle‑Écosse, au Nouveau‑Brunswick, à Terre‑Neuve‑et‑Labrador et à l’Île‑du‑Prince‑Édouard. Certaines grandes régions du Québec et de Terre‑Neuve‑et‑Labrador sont touchées par des contributions comparables des sources canadiennes et des sources américaines, mais beaucoup d’entre elles sont relativement peu peuplées. En outre, un tiers de la contribution totale aux conséquences de l’ozone transfrontalier sur la santé se produit dans les provinces canadiennes où les contributions américaines sont inférieures aux contributions canadiennes (rapport < 1). La majorité des conséquences sur la santé découlant des flux transfrontaliers d’ozone se produit à moins de 300 km de la frontière entre le Canada et les États‑Unis, ainsi qu’en Ontario et au Québec. Au Canada, les conséquences sur la santé attribuables aux flux transfrontaliers d’ozone devraient diminuer entre 2015 et 2025, puis augmenter jusqu’en 2035, en partie à cause de l’augmentation du nombre de Canadiens susceptibles de subir des conséquences négatives sur leur santé en raison du vieillissement, et de la croissance de la population canadienne due à l’augmentation de l’immigration. Il convient de noter que ces résultats ne tiennent pas compte des effets des changements climatiques sur la météorologie ni des répercussions qui en découlent sur la qualité de l’air et la santé.

Figure 3‑14. Rapport entre les contributions de sources américaines et celles de sources canadiennes aux conséquences totales sur la santé liées à l’ozone au Canada (estimées en tant que valeur économique annuelle), par division de recensement. a) Les rapports tiennent compte des conséquences sur la santé estimées à partir des concentrations d’ozone moyennes quotidiennes maximales sur 1 heure, de mai à septembre; b) Les rapports tiennent compte des conséquences sur la santé estimées à partir des concentrations d’ozone moyennes quotidiennes maximales sur 1 heure, sur 1 année. Les rapports supérieurs à 1 indiquent que la contribution des sources américaines aux conséquences locales sur la santé dépasse celle des sources canadiennes, tandis que les rapports inférieurs à 1 indiquent une plus grande contribution des sources canadiennes. Les rapports sont basés sur la mise à zéro dans GEM‑MACH pour 2015.

a. Rapports pour les concentrations d’ozone moyennes quotidiennes maximales sur 1 heure, de mai à septembre
b. Rapports pour les concentrations d’ozone moyennes quotidiennes maximales sur 1 heure, sur 1 année
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La figure 3‑14 présente les rapports estimés entre les contributions de sources américaines et celles de sources canadiennes aux conséquences totales de l’ozone sur la santé, par division de recensement canadienne. Les zones en orange et en jaune indiquent que la contribution des sources américaines aux conséquences locales sur la santé dépasse celle des sources canadiennes, tandis que les zones en vert indiquent des contributions plus importantes des sources canadiennes.

Le flux transfrontalier de l’ozone et de ses précurseurs des États‑Unis vers le Canada contribue à une part importante des conséquences sur la santé dans le centre du Canada et au Canada atlantique ainsi qu’en Colombie‑Britannique, et constitue globalement la principale source de conséquences sur la santé en Ontario, au Québec, au Manitoba, en Nouvelle‑Écosse, au Nouveau‑Brunswick, à Terre‑Neuve‑et‑Labrador et à l’Île‑du‑Prince‑Édouard. Certaines grandes régions du Québec et de Terre‑Neuve‑et‑Labrador sont touchées par des contributions comparables des sources canadiennes et des sources américaines, mais beaucoup d’entre elles sont relativement peu peuplées. En outre, un tiers de la contribution totale aux conséquences de l’ozone transfrontalier sur la santé se produit dans les provinces canadiennes où les contributions américaines sont inférieures aux contributions canadiennes (rapport < 1). La majorité des conséquences sur la santé découlant des flux transfrontaliers d’ozone se produit à moins de 300 km de la frontière entre le Canada et les États‑Unis, ainsi qu’en Ontario et au Québec. Au Canada, les conséquences sur la santé attribuables aux flux transfrontaliers d’ozone devraient diminuer entre 2015 et 2025, puis augmenter jusqu’en 2035, en partie à cause de l’augmentation du nombre de Canadiens susceptibles de subir des conséquences négatives sur leur santé en raison du vieillissement, et de la croissance de la population canadienne due à l’augmentation de l’immigration.

3.7 Conséquences sur l’environnement

Il existe une relation de cause à effet entre l’exposition à l’ozone et les conséquences sur la végétation (US EPA, 2020c). L’ozone est absorbé par les plantes à travers les pores, ou stomates, de leurs feuilles et peut causer des dommages physiques directs entraînant un vieillissement prématuré des plantes, une réduction de la photosynthèse, une réduction de la multiplication des plantes, des symptômes foliaires visibles (p. ex. décoloration, nécrose), une réduction de l’absorption du dioxyde de carbone, une vulnérabilité accrue aux attaques des ravageurs, une augmentation de la mortalité des arbres, une réduction de la productivité primaire, et d’autres encore (US EPA, 2020c). Ces changements au niveau de chaque plante peuvent entraîner une réduction de la croissance et du rendement de la végétation, une réduction de la capacité de stockage du carbone et des changements écosystémiques, car les plantes plus résistantes à l’ozone peuvent devenir dominantes. L’ampleur des dommages subis par chaque plante dépend de la concentration ambiante d’ozone, de la capacité de détoxication, de l’ampleur de l’ouverture des stomates (qui dépend de l’heure de la journée), de la teneur en eau du sol et des conditions météorologiques. L’ozone peut également réduire la capacité des écosystèmes forestiers à fournir des services écologiques tels que la filtration de l’air et la séquestration du carbone. Ces conséquences néfastes sur la végétation peuvent se traduire par une baisse du rendement des cultures (US EPA, 2020c).

Pour estimer les conséquences des flux transfrontaliers d’ozone sur la production de cultures agricoles canadiennes, ECCC a utilisé le module agricole du Modèle d’évaluation de la qualité de l’air pour estimer le changement du produit des ventes du secteur agricole pour 19 types de cultures au Canada, associé à différentes concentrations d’ozone troposphérique. Tout d’abord, les concentrations d’ozone modélisées produites par GEM‑MACH sont introduites dans les fonctions exposition‑réponse pour les scénarios de référence et de réduction des émissions afin d’estimer les réductions de rendement. Ensuite, ces rendements sont multipliés par les hectares de champs de cultures ensemencés en 2016 et les prix des cultures. Le processus est répété pour chaque type de culture dans chacune des 68 régions agricoles de recensement du Canada, et les résultats sont agrégés à l’échelle provinciale pour estimer le changement potentiel du produit des ventes pour les producteurs agricoles.

Les réductions estimées du rendement des cultures liées à l’ozone, attribuables aux émissions canadiennes et transfrontalières, sont d’ampleur semblable. On peut s’attendre à un tel résultat, car l’ozone et les précurseurs de l’ozone (tels que le NOX) peuvent être transportés sur de plus grandes distances à partir de sources transfrontalières vers le territoire canadien. En raison de l’étendue des terres agricoles en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba et des émissions importantes de précurseurs de l’ozone provenant de l’Alberta, la part des Prairies dans les réductions de rendement dues aux émissions canadiennes est plus importante. Toutefois, les estimations des réductions de rendement des cultures découlant des émissions transfrontalières sont relativement plus élevées le long du corridor Windsor‑Québec. Il convient de souligner que les réductions de rendement des cultures ne sont pas directement proportionnelles au changement de la qualité de l’air ambiant, car elles dépendent également de la superficie cultivée et de sa proximité aux sources d’émission, de sorte que les zones qui connaissent les concentrations d’ozone les plus élevées ne sont pas nécessairement celles qui sont touchées par les réductions de rendement des cultures les plus importantes.

3.8 Le méthane comme précurseur de l’ozone

Les émissions de méthane au Canada et aux États‑Unis contribuent également à la production mondiale d’ozone troposphérique. Le méthane ayant une longue durée de vie dans l’atmosphère, les concentrations de méthane sont bien mélangées, et une diminution des émissions de méthane troposphérique à un quelconque endroit finit par entraîner une diminution des concentrations d’ozone troposphérique dans le monde entier. Toutefois, les concentrations d’ozone troposphérique, en particulier dans les zones urbaines, peuvent dépendre des caractéristiques chimiques locales et régionales. Les conséquences des augmentations locales de méthane sur la production d’ozone doivent faire l’objet d’études plus approfondies. Des approches ont été élaborées dans le cadre de plusieurs études pour quantifier les effets des réductions des émissions de méthane; la plus récente de ces études est l’Évaluation mondiale du méthane (UNEP, 2021). Cette évaluation détermine les avantages d’une réduction de 10 millions de tonnes des émissions de méthane, parmi ceux‑ci : moins de décès attribuables à une maladie respiratoire liée à l’ozone (428Note de bas de page 21  aux États‑Unis et 35Note de bas de page 22  au Canada) et moins de visites aux services d’urgence liées à l’asthme (1 500 aux États‑Unis et 224 au Canada)Note de bas de page 23 . Les autres avantages comprennent moins de décès attribuables à une maladie cardiovasculaire liée à l’ozone, une plus grande production de cultures agricoles et moins de dommages écologiques causés à la végétation naturelle. Bien que les émissions de méthane près de la frontière entre les États‑Unis et le Canada n’aient pas des conséquences disproportionnées sur les conditions transfrontalières en raison du taux élevé de mélange de ce gaz à l’échelle mondiale, le méthane contribue à la production d’ozone aux États‑Unis et au Canada.

3.9 Résumé

En 2000, l’annexe sur l’ozone de l’AQA (annexe 3) a établi les engagements du Canada et des États‑Unis pour réduire les émissions de NOX et de COV qui contribuent à la pollution transfrontalière par l’ozone. Ces engagements visaient à aider les deux pays à atteindre leurs objectifs respectifs en matière de qualité de l’air et à protéger la santé humaine et l’environnement. Au moment où l’annexe a été présentée, l’objectif à long terme était de s’assurer que les concentrations ambiantes d’ozone ne dépassent pas les normes de qualité de l’air concernant l’ozone dans chaque pays.

Le Canada et les États‑Unis ont respecté les engagements qu’ils avaient pris dans le cadre de l’annexe sur l’ozone de réduire les émissions de NOX et de COV provenant de sources fixes et mobiles ainsi que celles des solvants, des peintures et des produits de consommation. Les émissions nationales de NOX et de COV du Canada ont diminué de 36 % et de 49 %, respectivement, entre 1990 et 2020. Les émissions atmosphériques nationales de NOX et de COV des États‑Unis ont diminué de 70 % et de 48 %, respectivement, entre 1990 et 2020Note de bas de page 24 .

Les concentrations ambiantes d’ozone ont également diminué dans la région frontalière entre le Canada et les États‑Unis depuis l’établissement de l’annexe sur l’ozone. La quatrième valeur annuelle la plus élevée des MQCOM8 a diminué de plus de 10 ppb dans de nombreuses stations de surveillance en Ontario, au Québec et dans les Maritimes, et de jusqu’à 20 ppb dans certaines stations des États des Grands Lacs et de la vallée de l’Ohio, où les concentrations d’ozone sont les plus élevées. Les programmes réglementaires et non réglementaires conçus pour respecter les engagements de réduction des émissions, pris dans le cadre de l’annexe sur l’ozone, ainsi que les programmes conçus pour répondre à d’autres objectifs et à des exigences réglementaires ou juridiques du Canada et des États‑Unis, ont contribué à la réduction des concentrations d’ozone.

Malgré les progrès réalisés, les régions du sud de l’Ontario et du sud du Québec continuent de présenter des concentrations d’ozone plus élevées, qui s’approchent ou dépassent la NCQAA relative à l’ozone pour 2020, fixée à 62 ppb. D’après les projections de modélisation, les concentrations d’ozone devraient diminuer dans les années à venir, à mesure que de nouveaux règlements visant à réduire les émissions entreront en vigueur. Toutefois, selon la modélisation de la qualité de l’air réalisée par ECCC, le sud de l’Ontario devrait se classer au 4e rang pour les MQCOM8, qui continueront de dépasser la NCQAA relative à l’ozone pour 2025 (60 ppb) en 2035.

Le transport de l’ozone dans le nord‑est des États‑Unis et la vallée de l’Ohio favorise la circulation vers le Canada, et le transport en provenance des États‑Unis continue de contribuer à une grande partie de l’ozone d’origine humaine au Canada. Les résultats des modélisations de l’EPA et d’ECCC concernant l’effet des émissions américaines et canadiennes concordent généralement – l’effet le plus important continue de toucher le corridor Windsor‑Québec, les émissions des États‑Unis influant également sur les concentrations d’ozone dans le sud‑ouest de la Colombie‑Britannique, dans la région du Grand Vancouver et de Victoria, dans le sud de l’Alberta, dans la région du Grand Toronto et de Hamilton et dans la région de Montréal, tant pour ce qui est des émissions actuelles que des émissions futures projetées. L’effet des émissions américaines sur les concentrations d’ozone dans les villes canadiennes situées en deçà de 500 km de la frontière va de moins de 5 % à Calgary à environ 40 % à Windsor, d’après les résultats de la modélisation d’ECCC. Le transport de l’ozone du Canada vers les États‑Unis peut également être observé, dans une moindre mesure, dans une bande étroite le long de la frontière, dans le nord du Montana, le Dakota du Nord, l’État de New York, le Vermont, le New Hampshire et le Maine, la zone d’effet la plus importante se situant dans le nord‑ouest de l’État de Washington.

L’ozone continue d’avoir des conséquences importantes sur la santé publique et la production agricole aux États‑Unis et au Canada. Le transport transfrontalier est observé dans les deux pays, mais il a un effet plus important au Canada, où les conséquences sur la qualité de l’air et la santé résultant des émissions de polluants atmosphériques des États‑Unis sont plus grandes que les conséquences aux États‑Unis résultant des émissions de polluants atmosphériques du Canada. Les résultats de modélisation prévoient que le flux transfrontalier d’ozone et de ses précurseurs des États‑Unis vers le Canada contribue à une part importante des conséquences sur la santé dans le centre du pays et le Canada atlantique et constitue la principale source de conséquences sur la santé en Ontario, au Québec, en Nouvelle‑Écosse, au Nouveau‑Brunswick, à Terre‑Neuve‑et‑Labrador et à l’Île‑du‑Prince‑Édouard. L’analyse donne également à penser que le flux transfrontalier des États‑Unis vers le Canada entraîne également des réductions du rendement des cultures, en particulier le long du corridor Windsor‑Québec.

4 Particules fines

En quoi consistent les PM2,5 : L’abréviation PM (particulate matter) est un terme général utilisé pour décrire un mélange de particules solides et de gouttelettes en suspension dans l’air. Les PM sont caractérisées en fonction de leur taille et comprennent des particules grossières (PM10), qui se composent de particules d’un diamètre égal ou inférieur à 10 microns (mm), et des particules fines (PM2,5), qui se composent de particules d’un diamètre égal ou inférieur à 2,5 mm. La présente évaluation se concentre sur les PM2,5, en raison du fardeau considérable qu’elles représentent pour la santé et parce que ces particules peuvent rester en suspension dans l’air pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, qu’elles peuvent être transportées par les vents sur de grandes distances et qu’elles font donc l’objet d’un transport atmosphérique transfrontalier en Amérique du Nord. Les PM2,5 directement émises dans l’atmosphère (également appelées PM2,5 primaires) proviennent de sources telles que la poussière, les embruns ou les sources de combustion. Les PM2,5 secondaires sont formées par le biais de réactions chimiques dans l’atmosphère mettant en jeu des gaz précurseurs provenant d’une grande variété de sources du secteur des transports, de sources de combustion et de sources industrielles. Les principaux gaz précurseurs des PM2,5 sont le NH3, le SO2, les NOX et les COV.

Évaluations scientifiques bilatérales des PM2,5 précédentes dans le cadre de l’AQA : Le Canada et les États‑Unis ont déjà envisagé d’ajouter une annexe à l’AQA pour traiter les PM2,5 transfrontalières. Les deux pays ont convenu de travailler sur les bases scientifiques, techniques et réglementaires nécessaires pour étudier l’ajout d’une annexe sur les PM à l’AQA, y compris une proposition de mise à jour de l’Évaluation Canada‑États‑Unis portant sur le transport frontalier des particules, qui a été achevée en 2004. Dans l’évaluation de 2004 (PDF) (US EPA et Environment Canada, 2004), on conclut que les concentrations de PM varient de manière significative d’une région géographique à l’autre et que le transport transfrontalier des PM et de leurs précurseurs peut être suffisamment important pour compromettre le respect des normes nationales dans les deux pays (US EPA et Environment Canada, 2004). En 2011, le Canada et les États‑Unis ont créé le Conseil de coopération en matière de réglementation afin de mieux harmoniser les approches réglementaires des deux pays, dans la mesure du possible. L’une des initiatives liées à l’environnement exigeait des deux pays qu’ils envisagent d’élargir l’AQA afin de s’attaquer aux PM transfrontalières, qui sont le polluant atmosphérique le plus souvent responsable de décès prématurés, sur la base de régimes de réglementation comparables dans les deux pays (Regulatory Cooperation Council, 2011).

Dans l’Évaluation Canada‑États‑Unis portant sur le transport frontalier des particules de 2013 (PDF), on conclut que : « En raison des effets considérables des MP2,5 sur la santé et l’environnement, les deux pays devraient assurer le suivi des progrès et partager les renseignements pertinents pour réduire les émissions de MP2,5, améliorer la qualité de l’air et mettre en œuvre des programmes au fil du temps » (ECCC et US EPA, 2016). L’Évaluation indique en outre qu’« il serait judicieux d’aborder les MP2,5 d’une façon ou d’une autre dans le cadre de l’Accord Canada‑États‑Unis sur la qualité de l’air ». Par conséquent, le Canada et les États‑Unis ont convenu d’inclure les PM2,5 dans le cadre du présent rapport d’examen et d’évaluation. Ce rapport tient compte de l’évolution des connaissances scientifiques sur les conséquences des PM2,5 sur la santé humaine, des progrès en matière d’outils de modélisation utilisés pour estimer ces conséquences et des règlements mis en œuvre dans les deux pays depuis 2013.

4.1 Normes et lignes directrices relatives à la qualité de l’air

Tel qu’il est décrit à la section 3.1, le Canada et les États‑Unis ont établi des normes de qualité de l’air pour protéger la santé des humains et des écosystèmes. Le tableau 4‑1 présente une comparaison des NCQAA et des NAAQS des États‑Unis les plus récentes pour les PM2,5. Les mesures (ou formes statistiques) des normes canadiennes et américaines sont identiques, bien que les États‑Unis disposent de normes primaires (basées sur la santé) et secondaires (basées sur le bien‑être) pour les PM2,5.

Tableau 4‑1. Normes nationales de qualité de l’air ambiant pour les PM2,5

Période de calcul de la moyenne Valeur numérique selon les NCQAA (2015) Valeur numérique selon les NCQAA (2020) Valeur numérique selon les NCQAA (2025) Concentration selon les NAAQS des États‑Unis Valeur métriqueNote de bas de page 25 Note de bas de page 26 Note de bas de page 27 des NCQAA et des NAAQS
24 heures (jour civil) 28 μg/m3 27 μg/m3 (à l’étude) 35 μg/m3 (primaire et secondaire) La moyenne triennale du 98e centile annuel des concentrations moyennes quotidiennes sur 24 heures.
1 année (année civile) 10,0 μg/m3 8,8 μg/m3 (à l’étude)

12,0 μg/m3 (primaire)Note de bas de page 28

15,0 μg/m3 (secondaire)

La moyenne triennale de la moyenne annuelle des concentrations moyennes quotidiennes sur 24 heures.

4.2 Tendances des émissions de PM2,5 primaires et de précurseurs des PM2,5

Les concentrations ambiantes de PM2,5 dépendent à la fois des émissions directes de PM2,5 primaires et des émissions de précurseurs, qui peuvent donner lieu à la formation de PM2,5 secondaires. Dans de nombreux emplacements aux États‑Unis et au Canada, les PM secondaires représentent la majorité de la masse des PM2,5, dont une grande proportion est dérivée, au moins en partie, de précurseurs d’origine humaine. Au Canada, le transport à longue distance du NH3 ambiant contribue à l’augmentation des concentrations de PM2,5, en particulier dans les régions où les émissions locales de NH3 sont faibles, comme le sud de l’Ontario et du Québec (Environment Canada, 2009). Les sections ci‑dessous montrent les tendances des émissions directes de PM2,5 primaires et de NH3 en tant que précurseur des PM2,5. Les émissions d’autres précurseurs des PM2,5 – NOX, SO2 et COV – (voir la section 2.1 et la section 3.1) ont toutes diminué de manière significative au Canada et aux États‑Unis. Bien que les PM2,5 ne soient pas visées par l’AQA, les États‑Unis et le Canada continuent de prendre des mesures nationales pour réduire les PM2,5 et leurs précurseurs.

4.2.1 Canada

La figure 4‑1 montre les émissions de PM2,5 primaires au Canada provenant de sources anthropiques (à l’exclusion des feux de forêt). En 2020, environ 1,4 million de tonnes métriques de PM2,5 primaires ont été émises au Canada (ECCC, 2022). La poussière, qui représente 62 % des émissions totales de PM2,5, provient principalement des activités de construction (35 % des émissions totales de PM2,5) et des routes non pavées (25 % des émissions totales de PM2,5). L’agriculture est la deuxième source en importance et représente 24 % des émissions totales de PM2,5, la plupart des émissions provenant de la production de cultures agricoles.

Les sources commerciales/résidentielles/institutionnelles représentent 7 % supplémentaires des émissions totales de PM2,5 en 2020, la combustion de bois de chauffage résidentiel (6 %) étant le plus important contributeur. De 1990 à 2020, les émissions nationales de PM2,5 primaires du Canada ont diminué de 15 % (250 000 tonnes métriques) (ECCC, 2022).

Comme indiqué ci‑dessus, les émissions provenant des feux de forêt ne sont pas incluses dans l’IEPA du Canada, à l’exception des brûlages dirigés qui sont inclus dans la catégorie de sources « Incendies (excluant les feux de forêt) ». Les feux de forêt constituent toutefois une source importante de PM2,5 primaires au Canada. En prenant comme référence les saisons de feux de forêt de 2013 à 2016, le total des PM2,5 émises par les feux de forêt varie de 790 000 à 1 700 000 tonnes métriques (Munoz‑Alpizar et al., 2017). Par conséquent, les émissions provenant des feux de forêt sont du même ordre de grandeur que les émissions primaires totales de PM2,5 provenant de sources anthropiques (~1 200 000 à 1 700 000 tonnes métriques).

Figure 4‑1. Tendances des émissions de PM2,5 au Canada, 1990‑2020

Source de données : Inventaire des émissions de polluants atmosphériques du Canada, 1990‑2020 (ECCC, 2022)
Description longue
Figure 4-1. Tendances des émissions de PM2,5 au Canada, 1990 2020.
- Industries des minéraux et du minerai Industries des minéraux et du minerai Industrie pétrolière et gazière Industrie pétrolière et gazière Production d’électricité (Services publics) Production d’électricité (Services publics) Fabrication Fabrication Transport et équipement mobile Transport et équipement mobile Agriculture Agriculture Commercial-résidentiel-institutionnel Commercial-résidentiel-institutionnel Incinération et déchets Incinération et déchets Pentures et solvants Pentures et solvants Poussière Poussière Incendies (Excluant les feux de forêt) Incendies (Excluant les feux de forêt)
Année PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers))
1990 53,1 58,6 12,2 13,5 48,4 53,4 114,4 126,1 88,5 97,5 674,0 743,0 158,3 174,5 3,1 3,4 0,0 0,0 493,4 543,9 36,2 39,9
1991 50,7 55,9 12,7 14,0 43,4 47,8 103,5 114,1 83,3 91,8 666,9 735,1 156,3 172,3 3,1 3,4 0,0 0,0 470,6 518,8 39,9 44,0
1992 48,7 53,7 13,1 14,5 40,6 44,7 100,2 110,5 82,6 91,0 652,2 718,9 162,7 179,3 3,1 3,4 0,0 0,0 467,7 515,5 24,5 27,0
1993 48,6 53,5 13,2 14,6 32,5 35,8 101,0 111,3 86,3 95,1 638,0 703,3 162,9 179,5 3,2 3,6 0,0 0,0 448,0 493,8 40,2 44,3
1994 50,5 55,7 14,2 15,6 24,9 27,4 100,8 111,1 91,3 100,6 623,9 687,7 158,3 174,5 3,3 3,7 0,0 0,0 506,7 558,5 36,9 40,7
1995 50,2 55,3 14,5 15,9 20,7 22,9 102,0 112,4 93,0 102,6 609,8 672,2 154,4 170,2 3,3 3,6 0,0 0,0 467,2 515,0 39,2 43,2
1996 51,7 57,0 14,5 16,0 18,9 20,9 93,7 103,3 92,3 101,7 596,2 657,3 157,0 173,1 3,2 3,5 0,0 0,0 509,4 561,5 26,4 29,1
1997 52,0 57,3 14,9 16,4 20,1 22,1 85,9 94,6 93,4 103,0 582,4 642,0 154,1 169,9 3,1 3,5 0,0 0,0 581,1 640,6 12,9 14,3
1998 49,8 54,9 16,6 18,3 19,7 21,7 80,9 89,2 89,3 98,4 568,8 627,0 126,8 139,7 3,1 3,4 0,0 0,0 449,8 495,8 12,4 13,7
1999 49,4 54,4 14,1 15,6 21,4 23,6 80,6 88,8 87,4 96,3 555,3 612,1 123,5 136,1 3,1 3,5 0,0 0,0 482,2 531,6 10,9 12,0
2000 50,2 55,3 13,9 15,3 23,0 25,4 75,6 83,4 86,0 94,8 541,9 597,3 124,7 137,5 3,2 3,5 0,0 0,0 460,7 507,9 6,9 7,6
2001 46,8 51,6 13,8 15,2 19,2 21,1 64,7 71,3 76,3 84,1 528,6 582,7 109,5 120,7 3,2 3,5 0,0 0,0 488,7 538,7 5,6 6,1
2002 37,4 41,2 14,3 15,7 15,0 16,6 55,5 61,2 73,0 80,4 509,0 561,1 106,3 117,2 3,1 3,5 0,0 0,0 463,4 510,8 3,4 3,7
2003 37,3 41,1 12,8 14,1 10,9 12,0 53,5 59,0 73,3 80,8 489,5 539,6 101,0 111,3 3,3 3,7 0,0 0,0 479,1 528,2 20,6 22,7
2004 35,7 39,3 12,1 13,3 10,2 11,2 50,9 56,1 72,6 80,1 469,4 517,5 105,0 115,7 3,2 3,5 0,0 0,0 485,5 535,2 3,0 3,3
2005 40,8 45,0 12,5 13,8 8,9 9,9 45,2 49,8 69,0 76,1 450,2 496,2 106,7 117,6 3,3 3,6 0,0 0,0 502,9 554,3 4,5 4,9
2006 39,7 43,7 11,9 13,1 6,0 6,7 29,0 32,0 64,3 70,9 430,8 474,8 103,8 114,5 3,2 3,5 0,0 0,0 557,8 614,9 4,8 5,3
2007 38,0 41,9 11,7 12,9 7,0 7,7 27,2 30,0 62,5 68,9 417,4 460,1 117,7 129,7 3,1 3,4 0,0 0,0 643,6 709,5 2,6 2,8
2008 36,4 40,1 10,2 11,2 6,8 7,5 24,4 26,9 60,2 66,4 403,7 445,0 117,5 129,5 3,0 3,3 0,0 0,0 724,5 798,6 7,3 8,0
2009 30,8 34,0 9,4 10,3 6,1 6,7 20,2 22,2 55,9 61,6 390,5 430,4 117,8 129,8 2,9 3,2 0,0 0,0 635,4 700,4 9,3 10,2
2010 34,6 38,2 9,3 10,3 5,7 6,3 20,0 22,0 56,5 62,3 377,5 416,2 105,8 116,6 2,8 3,1 0,0 0,0 731,0 805,8 4,2 4,6
2011 33,3 36,7 9,8 10,8 4,3 4,8 20,5 22,6 48,9 54,0 364,2 401,4 110,0 121,2 2,7 3,0 0,0 0,0 786,5 866,9 6,4 7,1
2012 35,3 38,9 10,4 11,4 3,2 3,6 19,7 21,8 44,1 48,7 367,5 405,1 104,4 115,1 2,6 2,9 0,0 0,0 896,6 988,3 7,6 8,4
2013 32,0 35,3 11,2 12,3 3,2 3,6 19,9 21,9 41,7 46,0 370,4 408,3 111,0 122,4 2,6 2,8 0,0 0,0 910,7 1003,8 3,2 3,5
2014 32,1 35,4 13,1 14,4 3,6 4,0 18,7 20,7 38,6 42,5 373,3 411,5 110,0 121,2 2,5 2,8 0,0 0,0 897,0 988,8 12,3 13,6
2015 30,6 33,8 12,1 13,3 3,5 3,8 18,7 20,6 34,7 38,3 376,4 414,9 104,9 115,6 2,6 2,8 0,0 0,0 915,7 1009,3 10,4 11,5
2016 31,1 34,2 11,1 12,2 3,4 3,7 17,2 19,0 30,8 34,0 379,3 418,1 98,5 108,6 2,6 2,8 0,0 0,0 918,5 1012,5 9,1 10,0
2017 34,7 38,2 12,4 13,6 3,3 3,6 17,3 19,1 32,6 35,9 370,5 408,4 97,6 107,6 2,6 2,9 0,0 0,0 927,2 1022,1 4,8 5,3
2018 33,6 37,1 12,4 13,6 3,2 3,5 17,3 19,0 34,2 37,7 362,0 399,0 106,0 116,8 2,7 2,9 0,0 0,0 936,5 1032,3 2,9 3,2
2019 33,7 37,2 12,2 13,5 2,8 3,1 16,4 18,1 34,0 37,5 354,1 390,3 107,4 118,4 2,7 3,0 0,0 0,0 941,6 1037,9 3,2 3,6
2020 34,4 38,0 12,4 13,6 2,4 2,7 16,4 18,1 30,8 34,0 348,9 384,6 100,3 110,6 2,7 3,0 0,0 0,0 881,0 971,2 2,5 2,8

Les émissions de NH3 de 1990 à 2020 au Canada sont indiquées à la figure 4‑2. En 2020, environ 487 000 tonnes métriques de NH3 ont été rejetées. Les émissions de NH3 proviennent principalement de l’agriculture, qui représente 94 % (457 000 tonnes métriques) des émissions totales. De 1990 à 2020, les émissions de NH3 ont augmenté de 24 % (93 000 tonnes métriques), ce qui contraste avec les tendances générales à la baisse des émissions d’autres polluants atmosphériques (p. ex. NOX, SO2 et COV) au Canada. Les émissions de NH3 ont augmenté jusqu’en 2004, puis se sont largement stabilisées, présentant quelques fluctuations d’une année sur l’autre. La tendance à la hausse entre 1990 et 2004 est due aux émissions provenant de la production animale et à l’utilisation accrue d’engrais azotés inorganiques pour la production de cultures agricoles. La production animale, qui représente la principale source des émissions de NH3, a connu une augmentation constante des émissions de 1990 à 2005, suivie d’une réduction de 2006 à 2011, qui se poursuit lentement depuis. Les émissions provenant de la production de cultures agricoles, en revanche, augmentent régulièrement depuis 2006 et représentent désormais 38 % des émissions de NH3.

Figure 4‑2. Tendances des émissions de NH3 au Canada, 1990‑2020

Source de données : Inventaire des émissions de polluants atmosphériques du Canada, 1990‑2020 (ECCC, 2022)
Description longue
Figure 4-2. Tendances des émissions de NH3 au Canada, 1990-2020.
- Industries des minéraux et du minerai Industries des minéraux et du minerai Industrie pétrolière et gazière Industrie pétrolière et gazière Production d’électricité (Services publics) Production d’électricité (Services publics) Fabrication Fabrication Transport et équipement mobile Transport et équipement mobile Agriculture Agriculture Commercial-résidentiel-institutionnel Commercial-résidentiel-institutionnel Incinération et déchets Incinération et déchets Pentures et solvants Pentures et solvants Incendies (Excluant les feux de forêt) Incendies (Excluant les feux de forêt)
Année NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers))
1990 1,7 1,9 0,6 0,7 0,7 0,8 20,0 22,0 5,4 6,0 356,0 392,4 2,7 3,0 6,1 6,7 0,0 0,0 1,1 1,2
1991 1,7 1,8 0,8 0,9 0,7 0,8 19,0 21,0 5,5 6,1 353,0 389,1 2,6 2,9 6,2 6,8 0,0 0,0 1,2 1,3
1992 1,7 1,9 1,0 1,1 0,9 1,0 19,0 20,9 5,9 6,5 364,3 401,6 2,7 3,0 6,5 7,1 0,0 0,0 0,7 0,8
1993 1,7 1,9 1,2 1,3 0,9 1,0 18,5 20,4 6,3 7,0 367,1 404,6 2,7 3,0 6,7 7,4 0,0 0,0 1,2 1,3
1994 1,8 2,0 1,3 1,4 1,0 1,1 19,9 21,9 7,2 8,0 379,1 417,9 2,7 2,9 6,9 7,6 0,0 0,0 0,9 1,0
1995 2,9 3,2 1,5 1,7 1,5 1,6 26,6 29,3 7,9 8,7 396,1 436,6 2,6 2,9 7,0 7,7 0,0 0,0 0,9 1,0
1996 3,4 3,7 1,2 1,3 1,3 1,4 26,2 28,8 8,6 9,5 412,6 454,9 2,7 3,0 6,8 7,5 0,0 0,0 0,7 0,7
1997 2,7 2,9 2,3 2,5 1,3 1,4 25,2 27,8 9,5 10,5 418,2 461,0 2,7 2,9 6,8 7,5 0,0 0,0 0,4 0,5
1998 2,8 3,1 2,4 2,6 1,3 1,5 26,0 28,7 10,4 11,5 417,4 460,1 2,3 2,5 7,0 7,8 0,0 0,0 0,4 0,4
1999 2,3 2,6 1,8 2,0 1,1 1,3 24,8 27,3 11,2 12,4 415,2 457,7 2,3 2,6 6,6 7,2 0,0 0,0 0,2 0,2
2000 2,1 2,3 1,8 2,0 1,4 1,6 24,9 27,5 11,5 12,6 424,0 467,4 2,4 2,7 6,2 6,8 0,0 0,0 0,1 0,1
2001 2,4 2,6 1,7 1,9 1,8 2,0 21,8 24,0 11,9 13,2 427,5 471,2 2,3 2,5 5,6 6,2 0,0 0,0 0,1 0,1
2002 2,4 2,7 7,6 8,4 2,0 2,2 21,7 23,9 11,6 12,7 430,7 474,8 2,3 2,5 5,2 5,7 0,0 0,0 0,1 0,1
2003 1,8 2,0 1,9 2,1 1,1 1,2 18,8 20,7 11,3 12,5 437,2 481,9 2,3 2,5 4,8 5,3 0,0 0,0 0,4 0,4
2004 1,3 1,5 2,0 2,2 1,1 1,2 18,5 20,4 11,1 12,2 452,1 498,4 2,3 2,5 5,0 5,5 0,0 0,0 0,1 0,1
2005 1,2 1,3 2,5 2,7 1,0 1,1 17,2 18,9 10,7 11,8 448,4 494,3 2,3 2,5 6,2 6,8 0,0 0,0 0,1 0,1
2006 1,4 1,5 2,8 3,0 0,3 0,3 16,1 17,8 10,1 11,2 440,1 485,1 2,2 2,4 5,3 5,8 0,0 0,0 0,1 0,1
2007 1,2 1,3 1,7 1,9 0,4 0,4 16,1 17,7 10,1 11,2 445,9 491,5 2,4 2,6 5,7 6,3 0,0 0,0 0,1 0,1
2008 2,1 2,3 1,7 1,9 0,3 0,4 13,6 15,0 9,5 10,5 437,9 482,7 2,3 2,6 6,1 6,7 0,0 0,0 0,1 0,2
2009 2,1 2,3 1,4 1,5 0,6 0,7 12,6 13,9 9,1 10,0 425,1 468,6 2,3 2,6 5,9 6,5 0,0 0,0 0,2 0,2
2010 2,1 2,3 1,9 2,1 0,8 0,8 11,5 12,7 9,0 9,9 418,2 461,0 2,2 2,4 6,1 6,7 0,0 0,0 0,1 0,1
2011 1,6 1,7 2,0 2,2 0,8 0,8 11,8 13,0 8,7 9,5 416,1 458,7 2,3 2,5 6,2 6,8 0,0 0,0 0,1 0,1
2012 1,1 1,2 2,2 2,4 0,3 0,4 11,9 13,1 8,2 9,0 433,0 477,3 2,2 2,4 6,0 6,6 0,0 0,0 0,2 0,2
2013 1,4 1,5 2,6 2,8 0,8 0,9 11,2 12,4 8,1 8,9 446,0 491,6 2,3 2,5 6,1 6,7 0,0 0,0 0,1 0,1
2014 1,3 1,5 2,7 3,0 0,8 0,8 11,3 12,4 7,6 8,4 437,5 482,2 2,3 2,6 6,2 6,8 0,0 0,0 0,2 0,3
2015 1,2 1,3 2,2 2,4 0,4 0,4 11,7 12,9 7,5 8,3 440,4 485,4 2,3 2,5 6,0 6,6 0,0 0,0 0,2 0,2
2016 1,2 1,4 2,4 2,6 0,3 0,4 12,0 13,3 7,7 8,5 440,0 485,0 2,2 2,5 6,3 6,9 0,0 0,0 0,2 0,2
2017 1,3 1,4 2,6 2,9 0,2 0,2 11,3 12,4 7,7 8,5 430,6 474,6 2,2 2,5 5,7 6,3 0,0 0,0 0,1 0,1
2018 1,5 1,6 2,6 2,9 0,2 0,2 12,0 13,2 7,9 8,7 444,7 490,2 2,2 2,4 5,8 6,4 0,0 0,0 0,1 0,1
2019 1,5 1,7 2,9 3,2 0,2 0,2 11,1 12,2 7,9 8,8 443,7 489,1 2,1 2,3 5,9 6,5 0,0 0,0 0,1 0,1
2020 1,4 1,5 2,5 2,7 0,2 0,2 12,0 13,2 6,7 7,4 456,8 503,5 2,0 2,2 5,5 6,0 0,0 0,0 0,1 0,1

4.2.2 États‑Unis

La figure 4‑3 montre les tendances des émissions de PM2,5 primaires aux États‑Unis. Environ 4,1 millions de tonnes courtes de PM2,5 primaires ont été émises en 2020, principalement par des sources diverses et d’autres sources de combustion non industrielles, telles que la combustion de bois de chauffage résidentiel et la cuisson d’aliments dans les résidences. Les sources diverses comprennent la poussière produite par les cultures agricoles et le bétail (17 % du total des PM2,5), la poussière des routes (18 % du total des PM2,5) et les feux agricoles et les brûlages dirigés (20 % du total des PM2,5).

Depuis 1990, les émissions nationales de PM2,5 primaires totales ont diminué de 38 %. Les programmes régionaux et multiétatiques qui ont permis de réduire les concentrations d’ozone ont également permis de réduire les concentrations de certains précurseurs des PM2,5, tels que les NOX. Les programmes de lutte contre les pluies acides ont permis de réduire les concentrations de SO2 et d’autres précurseurs des PM2,5, diminuant ainsi les concentrations de PM2,5. De même, les programmes du secteur des transports ont réduit les concentrations de précurseurs des PM2,5.

À l’échelle urbaine, les sources d’émissions de PM2,5 varient d’une ville à l’autre. En général, les émissions de PM2,5 primaires en milieu urbain comprennent les activités industrielles, les véhicules à moteur, la combustion de combustibles, la fumée de la combustion du bois, la construction et la poussière des routes. Les sources primaires urbaines et la production régionale de PM2,5 secondaires contribuent de manière substantielle à la masse de PM2,5 dans les emplacements urbains. Les sources contribuant aux émissions de PM2,5 primaires ont évolué au fil du temps. Par exemple, les modifications apportées aux mesures de réduction des émissions provenant de l’essence et du diesel ont entraîné une diminution des émissions de PM2,5 primaires provenant de véhicules récents, et les émissions de PM2,5 primaires provenant de la combustion de sources fixes, d’activités industrielles et de véhicules hors route ont également diminué. Les méthodes de quantification des émissions de PM2,5 ont été mises à jour à partir de 2002. Ces changements ont eu deux effets à partir de 2002 : 1) fournir un fondement cohérent aux méthodes dans le plus grand nombre de secteurs possible; et 2) élucider les tendances à un niveau sectoriel plus élevé, de sorte que des catégories comme « divers », qui ne pouvaient pas être examinées en détail auparavant, puissent désormais être étudiées pour déterminer les sources contribuant aux changements globaux. Les mises à jour effectuées à partir de 2002 comprennent l’établissement des tendances au niveau sectoriel dans le cadre du système d’inventaire des émissions (60 secteurs) ainsi que des tendances au « niveau 1 » (environ 13 secteurs).

Figure 4‑3. Tendances des émissions de PM2,5 aux États‑Unis, 1990‑2020

Source de données : 2020 U.S. National Emissions Inventory (US EPA, 2023a).
Description longue
Figure 4-3. Tendances des émissions de PM2,5 aux États Unis, 1990-2020.
- Combustion de combustibles/Électricité (services publics). Combustion de combustibles/Électricité (services publics).. Combustion de combustibles, Processus industriels. Combustion de combustibles, Processus industriels. Combustion de combustibles, Autres. Combustion de combustibles, Autres Fabrication de produits chimiques et de produits connexes Fabrication de produits chimiques et de produits connexes Transformation des métaux Transformation des métaux Industrie pétrolière et industries connexes Industrie pétrolière et industries connexes Autre Processus industriels Autre Processus industriels Utilisation de solvants Utilisation de solvants Entreposage et transport Entreposage et transport Élimination des déchets et recyclage Élimination des déchets et recyclage Véhicules routiers Véhicules routiers Hors route Hors route Divers Divers
Année PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers)) PM2,5 (Tonnes métriques (en milliers)) PM2,5 (Tonnes courtes (en milliers))
1990 109,8 121,0 160,6 177,0 554,3 611,0 42,6 47,0 142,4 157,0 24,5 27,0 257,6 284,0 3,6 4,0 38,1 42,0 212,3 234,0 293,0 323,0 272,2 300,0 3911,5 4311,7
1991 95,3 105,0 137,0 151,0 578,8 638,0 39,0 43,0 178,7 197,0 21,8 24,0 239,5 264,0 3,6 4,0 38,1 42,0 215,9 238,0 279,4 308,0 274,9 303,0 3702,9 4081,7
1992 96,2 106,0 144,2 159,0 600,6 662,0 40,8 45,0 179,6 198,0 21,8 24,0 235,0 259,0 4,5 5,0 45,4 50,0 216,8 239,0 264,9 292,0 276,7 305,0 3881,7 4278,8
1993 101,6 112,0 156,0 172,0 515,3 568,0 37,2 41,0 113,4 125,0 20,0 22,0 235,9 260,0 5,4 6,0 41,7 46,0 261,3 288,0 250,4 276,0 278,5 307,0 3935,9 4338,6
1994 98,0 108,0 166,0 183,0 499,0 550,0 44,5 49,0 113,4 125,0 20,0 22,0 232,2 256,0 5,4 6,0 39,0 43,0 245,8 271,0 236,8 261,0 280,3 309,0 4137,7 4561,0
1995 97,1 107,0 184,2 203,0 534,3 589,0 38,1 42,0 121,6 134,0 20,0 22,0 232,2 256,0 4,5 5,0 38,1 42,0 224,1 247,0 222,3 245,0 282,1 311,0 3741,9 4124,7
1996 142,3 156,8 138,1 152,2 322,8 355,8 35,0 38,5 91,3 100,7 15,0 16,5 162,9 179,6 4,6 5,1 27,0 29,8 387,1 426,8 207,4 228,6 283,9 312,9 3153,6 3476,3
1997 145,8 160,7 134,6 148,4 322,7 355,7 35,4 39,1 96,1 105,9 15,4 16,9 169,1 186,4 4,8 5,3 27,9 30,7 398,4 439,1 195,5 215,5 280,0 308,7 3298,0 3635,4
1998 117,8 129,8 133,2 146,8 321,2 354,0 35,9 39,6 95,5 105,3 15,2 16,8 171,4 189,0 5,0 5,5 28,1 31,0 416,7 459,3 180,7 199,1 276,0 304,3 3341,2 3683,0
1999 563,5 621,2 233,8 257,7 363,2 400,4 41,0 45,1 104,1 114,7 24,5 27,1 222,0 244,7 15,1 16,6 37,6 41,4 399,0 439,8 166,8 183,9 278,6 307,1 3262,1 3595,8
2000 533,0 587,5 235,8 259,9 405,3 446,8 41,9 46,2 107,1 118,0 24,8 27,3 230,2 253,8 15,4 16,9 38,0 41,9 302,5 333,5 157,0 173,0 267,8 295,2 3307,3 3645,7
2001 529,8 584,0 241,8 266,6 407,3 449,0 43,1 47,5 113,3 124,9 25,1 27,6 239,4 263,9 15,8 17,4 39,9 44,0 302,9 333,9 142,6 157,2 263,1 290,0 3359,0 3702,6
2002 459,2 506,2 228,5 251,9 313,2 345,2 27,0 29,7 48,0 52,9 28,9 31,9 266,7 293,9 0,0 0,0 20,8 22,9 183,2 202,0 308,8 340,4 247,0 272,3 1899,4 2093,7
2003 458,8 505,7 227,8 251,1 327,6 361,2 27,0 29,7 48,0 52,9 31,1 34,3 266,7 293,9 0,0 0,0 20,8 22,9 183,2 202,0 306,0 337,4 244,9 269,9 2041,0 2249,8
2004 458,8 505,8 240,4 265,0 333,9 368,1 26,5 29,2 54,0 59,5 30,9 34,0 295,5 325,7 0,0 0,0 22,5 24,8 183,7 202,4 299,9 330,6 234,3 258,3 2183,1 2406,4
2005 458,8 505,8 238,9 263,3 348,3 384,0 26,5 29,2 54,0 59,5 32,2 35,5 295,5 325,7 0,0 0,0 22,5 24,8 183,7 202,4 287,7 317,2 231,2 254,8 2322,3 2559,9
2006 455,5 502,1 193,7 213,5 301,5 332,4 18,8 20,7 57,6 63,5 32,6 36,0 287,4 316,8 0,0 0,0 19,9 22,0 183,3 202,1 281,7 310,6 219,7 242,1 2243,9 2473,5
2007 291,6 321,5 202,9 223,7 330,6 364,5 18,8 20,7 57,6 63,5 29,9 33,0 286,9 316,2 0,0 0,0 20,0 22,1 183,2 202,0 243,3 268,2 206,5 227,6 2321,7 2559,2
2008 291,5 321,3 198,3 218,6 366,7 404,2 18,8 20,7 57,6 63,5 31,4 34,6 286,9 316,2 0,0 0,0 20,0 22,1 183,2 202,0 228,4 251,8 193,7 213,5 2313,7 2550,4
2009 192,0 211,6 177,8 196,0 390,0 429,9 17,2 18,9 43,5 47,9 27,9 30,8 263,8 290,8 0,0 0,0 19,3 21,2 183,3 202,0 205,7 226,7 180,4 198,9 2262,1 2493,5
2010 191,4 211,0 186,0 205,0 413,8 456,1 15,4 17,0 43,9 48,3 24,8 27,3 255,7 281,9 0,0 0,0 18,9 20,8 183,4 202,1 215,1 237,1 172,3 189,9 2321,8 2559,3
2011 185,8 204,9 188,9 208,2 402,3 443,5 15,4 17,0 43,9 48,3 26,3 29,0 255,0 281,1 0,0 0,0 18,8 20,7 183,8 202,6 182,5 201,2 164,5 181,4 2392,3 2637,0
2012 157,8 173,9 190,6 210,1 339,8 374,6 15,4 17,0 43,9 48,3 27,8 30,7 254,9 280,9 0,0 0,0 18,6 20,5 183,9 202,7 164,9 181,8 156,3 172,3 2277,4 2510,4
2013 149,3 164,6 191,9 211,5 435,8 480,4 13,5 14,9 37,5 41,4 23,9 26,4 247,6 272,9 0,0 0,0 18,5 20,4 183,9 202,8 153,8 169,5 149,9 165,3 2154,4 2374,8
2014 165,3 182,2 175,4 193,4 437,3 482,0 12,4 13,7 40,2 44,3 25,0 27,6 247,4 272,7 0,0 0,0 15,8 17,4 183,7 202,5 136,6 150,6 144,1 158,9 2148,2 2368,0
2015 121,6 134,0 166,9 184,0 388,2 427,9 12,3 13,6 36,2 39,9 22,6 24,9 247,4 272,7 0,0 0,0 15,0 16,5 183,8 202,5 120,2 132,5 136,0 150,0 2067,3 2278,8
2016 117,7 129,7 168,9 186,2 340,8 375,6 12,9 14,2 30,8 33,9 23,0 25,3 271,1 298,8 3,6 3,9 15,0 16,5 183,3 202,1 104,2 114,9 124,6 137,4 2261,4 2492,8
2017 97,3 107,2 167,9 185,0 330,5 364,3 13,2 14,6 31,7 35,0 21,5 23,7 269,2 296,8 0,0 0,0 12,2 13,4 183,8 202,6 91,6 100,9 119,8 132,1 2597,3 2863,0
2018 111,9 123,3 161,4 177,9 397,7 438,4 13,7 15,1 32,0 35,3 21,3 23,4 268,6 296,1 0,0 0,0 12,3 13,5 183,8 202,6 81,2 89,5 114,7 126,5 2541,6 2801,6
2019 86,6 95,4 159,7 176,0 413,1 455,4 12,5 13,8 30,3 33,4 20,2 22,3 269,6 297,1 0,0 0,0 12,5 13,8 183,9 202,7 86,7 95,5 108,9 120,0 2363,7 2605,5
2020 77,5 85,5 229,9 253,5 465,5 513,2 12,1 13,3 24,4 26,9 19,4 21,3 319,5 352,2 3,3 3,6 11,8 13,0 206,2 227,3 71,9 79,3 95,4 105,2 2224,7 2452,3

Étant donné que l’inventaire des émissions d’ECCC ne comprend pas les données sur les feux de forêt, l’EPA a enlevé ces données au moyen du projet Air Quality Time Series de l’EPA (EQUATES), de 2002 à aujourd’hui. Pour établir les données sur les émissions attribuables aux feux de forêt, antérieures à 2002, et les enlever, l’EPA a utilisé une corrélation pour calculer les émissions de PM2,5 et de NH3 à partir des données sur les émissions de monoxyde de carbone disponibles de 1990 à 2001, ce qui a permis de prolonger la série en remontant jusqu’en 1990 pour les PM2,5 et le NH3.

La figure 4‑4 montre la tendance des émissions de NH3 aux États‑Unis. À noter que les émissions du secteur agricole sont classées dans la catégorie « divers ». Comme au Canada, les émissions de NH3 aux États‑Unis ont augmenté, lentement mais régulièrement, se traduisant par une hausse de 25 % entre 1990 et 2020. Bien que de nombreux secteurs de l’industrie et des transports aient enregistré une baisse des émissions de NH3, ces secteurs combinés représentent moins de 10 % des émissions totales de NH3.

On a également mis à jour les méthodes de quantification des émissions de NH3 à compter de 2002, en plus de changer la classification des feux de forêt. La tendance des émissions de NH3 a probablement connu une hausse au fil du temps en raison des améliorations apportées à la méthode de détermination des tendances (migration vers les méthodes EQUATES à partir de 2002) (K. M. Foley et al., 2023) et d’une comptabilisation plus rigoureuse des émissions provenant du secteur des déchets de l’élevage de bétail. Grâce aux améliorations observées dans les méthodes de détermination des tendances, ces changements dans le temps représentent mieux les changements des émissions, et l’impact des changements dans les méthodes se trouve réduit le plus possible.

Figure 4‑4. Tendances des émissions de NH3 aux États‑Unis, 1990‑2020

Source de données : 2020 U.S. National Emissions Inventory (US EPA, 2023a).
Description longue
Figure 4-4. Tendances des émissions de NH3 aux États Unis, 1990-2020.
- Combustion de combustibles/Électricité (services publics) Combustion de combustibles/Électricité (services publics) Combustion de combustibles, Processus industriels Combustion de combustibles, Processus industriels Combustion de combustibles, Autres Combustion de combustibles, Autres Fabrication de produits chimiques et de produits connexes Fabrication de produits chimiques et de produits connexes Transformation des métaux Transformation des métaux Industrie pétrolière et industries connexes Industrie pétrolière et industries connexes Autre Processus industriels Autre Processus industriels Utilisation de solvants Utilisation de solvants Entreposage et transport Entreposage et transport Élimination des déchets et recyclage Élimination des déchets et recyclage Véhicules routiers Véhicules routiers Hors route Hors route Divers Divers
Année NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers)) NH3 (Tonnes métriques (en milliers)) NH3 (Tonnes courtes (en milliers))
1990 0,0 0,0 15,4 17,0 7,3 8,0 166,0 183,0 5,4 6,0 39,0 43,0 34,5 38,0 0,0 0,0 0,0 0,0 74,4 82,0 140,6 155,0 28,1 31,0 3250,0 3582,5
1991 0,0 0,0 15,4 17,0 7,3 8,0 166,0 183,0 5,4 6,0 39,0 43,0 34,5 38,0 0,0 0,0 0,0 0,0 78,0 86,0 153,3 169,0 31,8 35,0 3288,1 3624,5
1992 0,0 0,0 15,4 17,0 7,3 8,0 166,0 183,0 5,4 6,0 39,0 43,0 35,4 39,0 0,0 0,0 0,0 0,0 80,7 89,0 165,1 182,0 31,8 35,0 3387,9 3734,5
1993 0,0 0,0 16,3 18,0 7,3 8,0 166,0 183,0 5,4 6,0 39,0 43,0 35,4 39,0 0,0 0,0 0,0 0,0 84,4 93,0 176,9 195,0 32,7 36,0 3436,5 3788,1
1994 0,0 0,0 16,3 18,0 7,3 8,0 166,0 183,0 5,4 6,0 39,0 43,0 36,3 40,0 0,0 0,0 0,0 0,0 84,4 93,0 189,6 209,0 32,7 36,0 3449,8 3802,8
1995 0,0 0,0 16,3 18,0 7,3 8,0 166,0 183,0 5,4 6,0 39,0 43,0 36,3 40,0 0,0 0,0 0,0 0,0 84,4 93,0 201,4 222,0 33,6 37,0 3535,7 3897,4
1996 5,4 6,0 30,8 34,0 6,4 7,0 111,6 123,0 4,5 5,0 14,5 16,0 39,0 43,0 0,0 0,0 0,9 1,0 76,2 84,0 214,1 236,0 30,8 34,0 3538,0 3900,0
1997 5,4 6,0 29,9 33,0 6,4 7,0 113,4 125,0 4,5 5,0 15,4 17,0 40,8 45,0 0,0 0,0 0,9 1,0 76,2 84,0 240,4 265,0 30,8 34,0 3703,1 4082,0
1998 7,3 8,0 29,9 33,0 5,4 6,0 117,9 130,0 4,5 5,0 15,4 17,0 40,8 45,0 0,0 0,0 0,9 1,0 78,0 86,0 232,2 256,0 31,8 35,0 3816,7 4207,2
1999 10,0 11,0 28,1 31,0 7,3 8,0 22,7 25,0 1,8 2,0 8,2 9,0 43,5 48,0 0,0 0,0 4,5 5,0 74,4 82,0 242,2 267,0 2,7 3,0 3803,6 4192,8
2000 10,0 11,0 28,1 31,0 7,3 8,0 23,6 26,0 1,8 2,0 9,1 10,0 45,4 50,0 0,0 0,0 4,5 5,0 75,3 83,0 249,5 275,0 2,7 3,0 3814,5 4204,8
2001 10,0 11,0 28,1 31,0 7,3 8,0 24,5 27,0 1,8 2,0 9,1 10,0 47,2 52,0 0,0 0,0 4,5 5,0 77,1 85,0 252,2 278,0 2,7 3,0 2765,6 3048,6
2002 27,3 30,1 15,6 17,2 22,2 24,5 21,0 23,1 2,9 3,2 2,6 2,9 91,0 100,3 0,0 0,0 0,7 0,7 16,4 18,0 159,6 175,9 2,1 2,3 3494,7 3852,2
2003 27,3 30,0 15,7 17,3 22,9 25,2 21,0 23,1 2,9 3,2 2,6 2,9 91,0 100,3 0,0 0,0 0,7 0,7 16,8 18,5 156,5 172,6 2,2 2,4 3517,2 3877,0
2004 23,1 25,5 18,8 20,7 24,1 26,6 16,1 17,8 2,5 2,7 1,3 1,5 92,7 102,1 0,0 0,0 0,5 0,6 17,4 19,2 153,9 169,7 2,2 2,4 3511,6 3870,9
2005 23,1 25,5 18,7 20,7 24,8 27,3 16,1 17,8 2,5 2,7 1,4 1,5 92,7 102,1 0,0 0,0 0,5 0,6 17,9 19,7 150,3 165,7 2,3 2,5 3795,3 4183,6
2006 22,1 24,4 11,1 12,3 52,8 58,2 17,0 18,7 1,8 2,0 1,3 1,4 50,3 55,5 0,0 0,0 4,5 5,0 19,1 21,1 147,4 162,5 2,3 2,5 3688,6 4065,9
2007 25,4 28,0 12,2 13,5 54,1 59,7 17,0 18,7 1,8 2,0 1,3 1,4 50,3 55,4 0,0 0,0 4,5 5,0 19,1 21,0 143,8 158,5 2,3 2,5 3896,1 4294,7
2008 25,4 28,0 12,2 13,4 55,9 61,7 17,0 18,7 1,8 2,0 1,3 1,5 50,3 55,4 0,0 0,0 4,5 5,0 19,0 21,0 135,8 149,7 2,2 2,5 3781,6 4168,5
2009 25,3 27,9 13,2 14,5 57,0 62,8 19,3 21,2 1,3 1,5 1,4 1,6 47,9 52,8 0,0 0,0 5,2 5,7 19,0 21,0 132,1 145,6 2,2 2,4 3583,9 3950,6
2010 23,4 25,8 10,5 11,6 61,1 67,4 20,9 23,1 1,0 1,1 1,3 1,4 31,0 34,2 0,0 0,0 5,4 6,0 18,8 20,7 127,2 140,2 2,1 2,4 3698,7 4077,1
2011 22,9 25,3 11,3 12,5 60,7 66,9 20,9 23,1 1,0 1,1 1,3 1,4 31,1 34,3 0,0 0,0 5,4 6,0 19,2 21,1 124,3 137,0 2,1 2,4 3754,8 4139,0
2012 24,6 27,1 11,6 12,8 57,6 63,5 20,9 23,1 1,0 1,1 1,3 1,4 31,1 34,3 0,0 0,0 5,4 6,0 19,4 21,4 118,5 130,6 2,1 2,3 3744,1 4127,1
2013 25,0 27,6 16,9 18,6 61,8 68,2 18,9 20,8 0,9 1,0 1,1 1,3 35,2 38,8 0,0 0,0 5,5 6,1 19,9 21,9 115,2 127,0 2,1 2,4 3691,9 4069,6
2014 23,2 25,6 13,4 14,8 67,8 74,7 20,3 22,3 1,0 1,1 1,5 1,6 20,1 22,1 0,0 0,0 4,9 5,4 19,8 21,8 110,3 121,6 2,2 2,4 3602,9 3971,5
2015 18,7 20,6 20,7 22,8 65,6 72,3 18,1 19,9 1,0 1,0 2,0 2,2 20,8 22,9 0,0 0,0 5,7 6,3 19,4 21,3 106,2 117,1 2,2 2,4 3711,5 4091,2
2016 19,0 21,0 14,4 15,8 49,4 54,5 21,2 23,3 0,6 0,7 1,2 1,3 25,9 28,5 0,4 0,5 3,4 3,7 19,9 21,9 98,6 108,7 2,1 2,3 3776,2 4162,6
2017 18,0 19,8 14,2 15,6 49,1 54,1 21,4 23,6 0,6 0,7 1,4 1,5 24,7 27,2 0,0 0,0 3,3 3,7 19,3 21,3 97,9 108,0 2,2 2,4 3842,7 4235,9
2018 17,0 18,8 14,3 15,7 52,3 57,6 20,6 22,7 0,5 0,5 1,1 1,2 24,6 27,1 0,0 0,0 3,4 3,7 19,5 21,5 94,5 104,1 2,3 2,5 4263,1 4699,3
2019 15,7 17,3 14,5 16,0 53,2 58,6 20,6 22,7 0,6 0,7 1,5 1,7 33,7 37,1 0,0 0,0 3,4 3,7 19,5 21,4 93,7 103,3 2,3 2,5 4357,5 4803,3
2020 16,8 18,5 15,0 16,6 64,8 71,4 23,7 26,1 0,4 0,5 1,2 1,3 30,6 33,8 0,3 0,4 0,9 1,0 84,3 93,0 81,8 90,2 2,2 2,4 4362,3 4808,6

4.3 Concentrations ambiantes de PM2,5

Les concentrations ambiantes de PM2,5 au Canada et aux États‑Unis ont été analysées afin d’évaluer les tendances historiques depuis que la surveillance continue des PM2,5 a été largement déployée en 2001, et d’évaluer les concentrations actuelles. Les données de surveillance ont été prises en compte pour chacune des stations situées en deçà de 500 km de la frontière entre le Canada et les États‑Unis pour deux périodes, 2001‑2005 et 2016‑2020. Les données sont présentées à l’aide de formes ou de mesures statistiques semblables à celles des NCQAA et des NAAQS des États‑Unis, mais s’étendent sur une période de calcul de la moyenne plus longue afin que toute variabilité introduite en raison de facteurs tels que les feux de forêt soit lissée. Les valeurs ont été calculées sur la base de concentrations « telles que mesurées », sans faire des ajustements pour tenir compte de l’effet des flux transfrontaliers et des épisodes de fortes concentrations de PM2,5, tels que les feux de forêt, la poussière générée par les vents violents, et d’autres activités.

La figure 4‑5 montre la moyenne quinquennale du 98e centile annuel des concentrations moyennes quotidiennes de PM2,5 sur 24 heures, appelée « PM2,5 sur 24 heures ». Si l’on compare la dernière période à la période 2001‑2005, presque toutes les stations situées à l’est de la frontière entre le Manitoba et l’Ontario ont enregistré des concentrations de PM2,5 sur 24 heures plus faibles de plus de 10 microgrammes par mètre cube (µg/m3), notamment de nombreuses stations de l’Ontario, du Québec et des Maritimes, et il en va de même pour la plupart des stations américaines situées à partir du lac Michigan vers l’est. Certaines stations américaines dans cette région ont enregistré des baisses de près de 20 µg/m3. Cela reflète les réductions des concentrations élevées, qui étaient visées par le règlement sur la qualité de l’air. Pour 2016‑2020, plusieurs stations au Québec n’ont démontré aucune amélioration, les concentrations de PM2,5 mesurées sur 24 heures dépassant 20 µg/m3.

À l’ouest de la frontière entre le Manitoba et l’Ontario, l’augmentation du nombre de feux de forêt dans l’ouest de l’Amérique du Nord a eu un impact important sur les concentrations de PM2,5. De nombreuses stations ont enregistré des concentrations de PM2,5 sur 24 heures plus élevées, les augmentations étant supérieures à 20 µg/m3 entre 2001‑2005 et 2016‑2020 à certains endroits. Des concentrations plus élevées de PM2,5 ont été observées en Colombie‑Britannique et dans le nord‑ouest des États‑Unis, les concentrations sur 24 heures dépassant 50 µg/m3 dans plusieurs stations situées à l’intérieur des terres. Les feux de forêt survenus dans l’ouest de l’Amérique du Nord entre 2016 et 2020 ont probablement influé de manière significative sur l’augmentation des concentrations de PM2,5 (Jaffe et al., 2020). De plus, au cours des dernières années, de nombreux organismes de surveillance, à la fois au Canada et aux États‑Unis, ont adopté des méthodes de mesure des PM en continu, qui sont plus sensibles pour mesurer la fumée sous forme de PM.

Figure 4‑5. Concentrations des PM2,5 (98e centile des concentrations moyennes quotidiennes) le long de la frontière entre le Canada et les États‑Unis pour les périodes : a) 2001‑2005 et b) 2016‑2020.

a. 2001-2005

b. 2016-2020

Description longue

La figure 4‑5 montre la moyenne quinquennale du 98e centile annuel des concentrations moyennes quotidiennes de PM2,5 sur 24 heures, appelée « PM2,5 sur 24 heures ». Si l’on compare la dernière période à la période 2001‑2005, presque toutes les stations situées à l’est de la frontière entre le Manitoba et l’Ontario ont enregistré des concentrations de PM2,5 sur 24 heures plus faibles de plus de 10 microgrammes par mètre cube (µg/m3), notamment de nombreuses stations de l’Ontario, du Québec et des Maritimes, et il en va de même pour la plupart des stations américaines situées à l’est du lac Michigan. Certaines stations américaines dans cette région ont enregistré des baisses de près de 20 µg/m3. Cela reflète les réductions des concentrations élevées, qui étaient visées par le règlement sur la qualité de l’air. Pour 2016‑2020, plusieurs stations au Québec n’ont montré aucune amélioration, les concentrations de PM2,5 mesurées sur 24 heures dépassant 20 µg/m3.

À l’ouest de la frontière entre le Manitoba et l’Ontario, l’augmentation du nombre de feux de forêt dans l’ouest de l’Amérique du Nord a eu un impact important sur les concentrations de PM2,5. De nombreuses stations ont enregistré des concentrations de PM2,5 sur 24 heures plus élevées, les augmentations étant supérieures à 20 µg/m3 entre 2001‑2005 et 2016‑2020 à certains endroits. Des concentrations plus élevées de PM2,5 ont été observées en Colombie‑Britannique et dans le nord‑ouest des États‑Unis, les concentrations sur 24 heures dépassant 50 µg/m3 dans plusieurs stations situées à l’intérieur des terres. Les feux de forêt survenus dans l’ouest de l’Amérique du Nord entre 2016 et 2020 ont probablement influé de manière significative sur l’augmentation des concentrations de PM2,5 (Jaffe et al., 2020).

Remarque : Les données sont les moyennes du 98e centile annuel des concentrations moyennes quotidiennes de PM2,5 sur 24 heures, pour les périodes : a) 2001‑2005 et b) 2016‑2020. Seuls les sites répondant aux critères d’exhaustivité des données ont été utilisés pour l’élaboration de cette carte. Pour que ces critères soient considérés comme satisfaits, il fallait disposer d’au moins 75 % de toutes les valeurs moyennes quotidiennes au cours de l’année et d’au moins 60 % des valeurs moyennes quotidiennes pour chaque trimestre. Les valeurs du 98e centile qui ne répondent pas à ces critères, mais qui dépassent les NCQAA de 2020, ont également été prises en compte.

La figure 4‑6 montre la moyenne annuelle des concentrations moyennes quotidiennes de PM2,5 sur 24 heures, calculée sur cinq ans. C’est ce que l’on appelle les « PM2,5 annuelles ». Les profils spatiaux et les tendances temporelles sont largement comparables à la mesure sur 24 heures. À l’est de la frontière entre le Manitoba et l’Ontario, les concentrations annuelles de PM2,5 ont diminué entre 2001‑2005 et 2016‑2020 à de nombreuses stations. Malgré ces réductions, les concentrations étaient encore élevées à plusieurs stations – les concentrations annuelles de PM2,5 les plus élevées ayant été enregistrées à Duncan et Décarie‑Montréal et au parc Primevère, ainsi qu’à Windsor, en Ontario, où les concentrations observées approchaient ou dépassaient les NCQAA. De nombreuses stations situées à l’ouest de la frontière entre le Manitoba et l’Ontario ont enregistré des concentrations annuelles moyennes de PM2,5 plus élevées au cours de la période 2016‑2020. Cela concorde avec l’effet plus important de la fumée de feux de forêt (Schichtel et al., 2017). Aux États‑Unis, les concentrations annuelles de PM2,5 ont diminué pour presque toutes les stations situées à l’est du lac Michigan. Dans l’ouest, cependant, des concentrations annuelles élevées de PM2,5 persistent, probablement à cause de l’effet de la fumée de feux de forêt.

Figure 4‑6. Concentrations de PM2,5 (moyenne annuelle des concentrations moyennes quotidiennes) le long de la frontière entre le Canada et les États‑Unis pour les périodes : a) 2001‑2005 et b) 2016‑2020.

a. 2001-2005

b. 2016-2020

Description longue

La figure 4‑6 montre la moyenne annuelle des concentrations moyennes quotidiennes de PM2,5 sur 24 heures, calculée sur cinq ans. C’est ce que l’on appelle les « PM2,5 annuelles ». Les profils spatiaux et les tendances temporelles sont largement comparables à la mesure sur 24 heures. À l’est de la frontière entre le Manitoba et l’Ontario, les concentrations annuelles de PM2,5 ont diminué entre 2001‑2005 et 2016‑2020 à de nombreuses stations. Malgré ces réductions, les concentrations étaient encore élevées à plusieurs stations – les concentrations annuelles de PM2,5 les plus élevées ayant été enregistrées à Duncan et Décarie‑Montréal et au parc Primevère, ainsi qu’à Windsor, en Ontario, où les concentrations observées approchaient ou dépassaient la NCQAA. De nombreuses stations situées à l’ouest de la frontière entre le Manitoba et l’Ontario ont enregistré des concentrations annuelles moyennes de PM2,5 plus élevées au cours de la période 2016‑2020. Cela concorde avec l’effet plus important de la fumée de feux de forêt (Schichtel et al., 2017). Aux États‑Unis, les concentrations annuelles de PM2,5 ont diminué pour presque toutes les stations situées à l’est du lac Michigan. Dans l’ouest, cependant, des concentrations annuelles élevées de PM2,5 persistent, probablement à cause de l’effet de la fumée de feux de forêt.

Remarque : Les données sont les moyennes des moyennes annuelles des concentrations moyennes quotidiennes de PM2,5 sur 24 heures, pour les périodes : a) 2001‑2005 et b) 2016‑2020. Seuls les sites répondant aux critères d’exhaustivité des données ont été utilisés pour élaborer cette carte. Pour que ces critères soient considérés comme satisfaits, il fallait disposer d’au moins 75 % de toutes les valeurs moyennes quotidiennes au cours de l’année et d’au moins 60 % des valeurs moyennes quotidiennes pour chaque trimestre.

4.4 Changements projetés dans les concentrations de PM2,5

La modélisation de scénarios d’émissions actuels et projetés, réalisée par ECCC et l’EPA, a été utilisée pour estimer comment les concentrations de PM2,5 pourraient évoluer dans les deux pays. La modélisation est décrite à l’annexe A. La modélisation d’ECCC a été réalisée à l’aide du modèle GEM‑MACH et est présentée pour l’année de référence 2015 ainsi que pour deux scénarios de MSQ projetés, 2025 et 2035. La modélisation de l’EPA a été réalisée pour l’année de référence 2016 au moyen de deux méthodes prises en compte dans l’Ozone PA de 2020 et pour appuyer la mise en œuvre de la Regional Haze Rule (RHR) (US EPA, 2019b)Note de bas de page 30 . L’EPA utilise le système communautaire de modélisation multi‑échelle de la qualité de l’air (CMAQ) pour la modélisation selon l’Ozone PA et la CAMx pour la modélisation selon la RHR. La modélisation selon la RHR a également été réalisée pour l’année de projection 2028. Les années projetées dans les modélisations du Canada et des États‑Unis tiennent compte des règlements qui seront en vigueur à l’avenir. Étant donné que l’inventaire des émissions d’ECCC ne comprend pas les feux de forêt, les résumés des inventaires modélisés d’ECCC et de l’EPA présentés dans cette section ne comprennent pas les émissions provenant des feux de forêt (à noter que la modélisation de l’EPA comprend les feux de forêt).

Les résultats des modélisations d’ECCC et de l’EPA ont permis d’estimer les concentrations moyennes annuelles de PM2,5. Comme pour les résultats de la modélisation de l’ozone présentés ci‑dessus (section 3.4), les projections utilisent une météorologie unique, mais les émissions varient. Ainsi, les changements projetés dans le futur sont entièrement dus à des changements dans les émissions de précurseurs, et au transport, à la transformation et au devenir ultérieurs des constituants chimiques.

La figure 4‑7 présente les concentrations moyennes annuelles de PM2,5 résultant des travaux de modélisation d’ECCC pour l’année de référence 2015 et pour les années futures 2025 et 2035. Les pics de concentration de PM2,5 sont localisés, des concentrations plus élevées étant simulées près des centres urbains, y compris quelques concentrations élevées à l’échelle régionale. Ces résultats sont attendus, car il y a plus d’émissions de PM2,5 primaires dans les villes et les zones industrielles. Comme la plupart de ces émissions sont troposphériques, il est peu probable qu’elles soient transportées aussi loin que les émissions de sources en altitude. Les PM secondaires peuvent être formées en aval des régions sources de PM primaires par des précurseurs ayant des durées de vie plus longues, donnant lieu à des PM2,5 qui se propagent au‑delà des régions sources.

Pour l’année de référence 2015 (figure 4‑7a) au Canada, les concentrations les plus élevées (supérieures à 10 µg/m3) estimées dans le cadre des travaux de modélisation d’ECCC ont été obtenues dans certaines des plus grandes villes du Canada : la région du Grand Toronto et de Hamilton, la région du Grand Montréal, la ville de Québec, Calgary, Edmonton et Vancouver. Des concentrations élevées de PM2,5 ont également été estimées près de Kamloops (Colombie‑Britannique), Grande Prairie (Alberta) et Trois‑Rivières (Québec). Aux États‑Unis, selon la modélisation d’ECCC, les concentrations de PM2,5 sont plus élevées près des centres urbains de la vallée de l’Ohio, en particulier autour de Cleveland et de Detroit, et des concentrations élevées de PM2,5 ont également été relevées dans le Midwest des États‑Unis. Dans le nord‑est des États‑Unis, des concentrations élevées de PM2,5 sont également estimées dans toute la région de la vallée de l’Ohio et dans certaines zones du littoral est. Les concentrations modélisées de PM2,5 dans les zones urbaines correspondent dans l’ensemble aux profils spatiaux observés dans les données de surveillance (figure 3‑5b). Toutefois, la modélisation n’a pas pris en compte les émissions attribuables aux feux de forêt, de sorte que les concentrations modélisées de PM2,5 dans l’ouest du Canada et aux États‑Unis devraient être inférieures aux données mesurées.

Les projections de la modélisation d’ECCC prévoient une diminution des PM2,5 dans les années à venir (figure 4‑7b et figure 4‑7c), des concentrations élevées persistant dans les zones urbaines du Canada et des États‑Unis. Les réductions des PM2,5 concordent avec les diminutions prévues des émissions de précurseurs au fur et à mesure qu’entrent en vigueur les nouveaux règlements. On prévoit que la NCQAA moyenne annuelle pour les PM2,5 devrait continuer à être dépassée en 2035 dans les villes de la Colombie‑Britannique, de l’Alberta, de l’Ontario et du Québec.

La figure 4‑8 présente les résultats de la modélisation de l’EPA pour l’année de référence 2016 et pour des projections jusqu’en 2028. Pour l’année de référence, l’ampleur et la répartition spatiale des concentrations de PM2,5 résultant des travaux de modélisation selon la PA16 (figure 4‑8a) et la RHR16 (figure 4‑8b) concordent dans l’ensemble pour la plupart des régions du Canada et des États‑Unis. Comme c’est le cas pour l’ozone (section 3.4), les résultats de la PA16 montrent des concentrations plus élevées dans le sud de l’Alberta, parce que les émissions en Alberta ont été révisées à la baisse avant la RHR. D’autres différences mineures sont probablement liées à la sélection des modèles, qui utilisent des algorithmes différents pour les processus de formation et de perte des PM2,5.

La modélisation de l’EPA (figure 4‑8) et la modélisation d’ECCC (figure 4‑7) donnent des profils spatiaux et des changements projetés pour les concentrations de PM2,5 qui concordent dans l’ensemble. Toutefois, une différence systématique dans les concentrations moyennes annuelles de PM2,5 selon l’EPA et selon ECCC peut être observée entre la figure 4‑7 et la figure 4‑8. Cette différence peut probablement être attribuée aux différences entre les modèles (c.‑à‑d. CAMx et GEM‑MACH), aux années d’émission, aux années de référence météorologique et aux méthodes d’élaboration des inventaires. Malgré les différences dans les prévisions, des renseignements qualitatifs sur les sources et les tendances des émissions, utiles pour les décisions stratégiques, peuvent être obtenus à partir de ces résultats, et une vérification et une harmonisation plus approfondies pourraient être réalisées à l’avenir.

Figure 4‑7. Concentrations moyennes annuelles de PM2,5 d’après les scénarios de modélisation d’ECCC pour l’année de référence a) 2015, et pour les années de projection b) 2025 et c) 2035.

a. 2015

b. 2025

c. 2035

Description longue

La figure 4‑7 présente les concentrations moyennes annuelles de PM2,5 résultant des travaux de modélisation d’ECCC pour l’année de référence 2015 et pour les années 2025 et 2035. Les pics de concentration de PM2,5 sont localisés, des concentrations plus élevées étant simulées près des centres urbains, y compris quelques concentrations élevées à l’échelle régionale. Ces résultats sont attendus, car il y a plus d’émissions de PM2,5 primaires dans les villes et les zones industrielles. Comme la plupart de ces émissions sont troposphériques, il est peu probable qu’elles soient transportées aussi loin que les émissions de sources en altitude. Les PM secondaires peuvent être formées en aval des régions sources de PM primaires par des précurseurs ayant des durées de vie plus longues, donnant lieu à des PM2,5 qui se propagent au‑delà des régions sources.

Pour l’année de référence 2015 (figure 4‑7a) au Canada, les concentrations les plus élevées (supérieures à 10 µg/m3) estimées dans le cadre des travaux de modélisation d’ECCC ont été obtenues dans certaines des plus grandes villes du Canada : la région du Grand Toronto et de Hamilton, la région du Grand Montréal, la ville de Québec, Calgary, Edmonton et Vancouver. Des concentrations élevées de PM2,5 ont également été estimées près de Kamloops (Colombie‑Britannique), Grande Prairie (Alberta) et Trois‑Rivières (Québec). Aux États‑Unis, selon la modélisation d’ECCC, les concentrations de PM2,5 sont plus élevées près des centres urbains de la vallée de l’Ohio, en particulier autour de Cleveland et de Detroit, et des concentrations élevées de PM2,5 ont également été relevées dans le Midwest. Dans le nord‑est des États‑Unis, des concentrations élevées de PM2,5 sont également estimées dans toute la région de la vallée de l’Ohio et dans certaines zones du littoral est. Les concentrations modélisées de PM2,5 dans les zones urbaines correspondent dans l’ensemble aux profils spatiaux observés dans les données de surveillance (figure 3‑5b).

Les projections de la modélisation d’ECCC prévoient une diminution des PM2,5 dans les années à venir (figure 4‑7b et figure 4‑7c), des concentrations élevées persistant dans les zones urbaines du Canada et des États‑Unis. Les réductions des PM2,5 concordent avec les diminutions prévues des émissions de précurseurs au fur et à mesure qu’entrent en vigueur les nouveaux règlements. On prévoit que la NCQAA moyenne annuelle pour les PM2,5 devrait continuer à être dépassée en 2035 dans les villes de la Colombie‑Britannique, de l’Alberta, de l’Ontario et du Québec.

Les projections de la modélisation selon la RHR pour 2028 (RHR28) (figure 4‑8c) semblent indiquer que les concentrations futures de PM2,5 diminueront, surtout à proximité des zones urbaines aux États‑Unis. Les concentrations régionales devraient également diminuer, les réductions les plus évidentes survenant dans la vallée de l’Ohio et le long de la côte atlantique. Le corridor Windsor‑Québec fera également l’objet de réductions, mais qui ne seront généralement pas aussi importantes que celles prévues aux États‑Unis.

Figure 4‑8. Concentrations moyennes annuelles de PM2,5 d’après les scénarios de modélisation de l’EPA pour l’année de référence 2016 : a) PA16 et b) RHR16, et pour l’année de projection 2028 : c) RHR28.

a. PA16

b. RHR16

c. RHR28

Description longue

La figure 4‑8 présente les résultats de la modélisation de l’EPA pour l’année de référence 2016 et pour des projections en 2028. Pour l’année de référence, l’ampleur et la répartition spatiale des concentrations de PM2,5 résultant des travaux de modélisation selon la PA16 (figure 4‑8a) et la RHR16 (figure 4‑8b) concordent dans l’ensemble pour la plupart des régions du Canada et des États‑Unis. Comme c’est le cas pour l’ozone (section 3.4), les résultats de la PA16 montrent des concentrations plus élevées dans le sud de l’Alberta, parce que les émissions en Alberta ont été révisées à la baisse avant la RHR. D’autres différences mineures sont probablement liées à la sélection des modèles, qui utilisent des algorithmes différents pour les processus de formation et de perte des PM2,5.

La modélisation de l’EPA (figure 4‑8) et la modélisation d’ECCC (figure 4‑7) donnent des profils spatiaux et des changements projetés pour les concentrations de PM2,5 qui concordent dans l’ensemble. Toutefois, une différence systématique dans les concentrations moyennes annuelles de PM2,5 selon l’EPA et selon ECCC peut être observée entre la figure 4‑7 et la figure 4‑8. Cette différence peut probablement être attribuée aux différences entre les modèles (c.‑à‑d. CAMx et GEM‑MACH), entre les années d’émission, entre les années de référence météorologique et entre les méthodes d’élaboration des inventaires.

Les projections de la modélisation selon la RHR pour 2028 (RHR28) (figure 4‑8c) semblent indiquer que les concentrations futures de PM2,5 diminueront, surtout à proximité des zones urbaines aux États‑Unis. Les concentrations régionales devraient également diminuer, les réductions les plus évidentes survenant dans la vallée de l’Ohio et le long de la côte atlantique. Le corridor Windsor‑Québec fera également l’objet de réductions, mais qui ne seront généralement pas aussi importantes que celles prévues aux États‑Unis.

4.5 Effet du flux transfrontalier

On sait que les PM2,5 présentent des profils locaux et régionaux associés aux émissions primaires et à la formation secondaire. La durée de vie globale des PM2,5 est souvent plus longue que celle d’autres polluants, à l’exception de l’ozone. Par exemple, les PM organiques secondaires ont une durée de vie estimée qui varie de 4 à 10 jours (Tsigaridis et al., 2014). Les particules fines peuvent être transportées sur des distances très variables en fonction de diverses conditions, y compris lors d’épisodes de transport de poussière, de SO4 et de fumée provenant de feux de forêt, sur de grandes distances (p. ex. Global Sources of Local Pollution, 2010; Mathur, 2008; Mathur et al., 2017; Uno et al., 2009). Toutefois, les fortes concentrations de PM2,5 associées à des émissions locales, comme lors d’inversions hivernales, sont généralement plus localisées que les impacts régionaux de l’ozone, comme c’est souvent le cas pendant les mois d’été. Des preuves qualitatives du transport général peuvent être observées dans les profils météorologiques classiques près de la surface, tels que les périodes persistantes de haute pression en hiver (inversions de PM) ou en été (épisodes régionaux de concentrations élevées d’ozone).

Bien que les concentrations les plus élevées de PM2,5 soient généralement associées à des sources d’émission locales et régionales, le transport intercontinental associé aux feux de forêt ou aux tempêtes de poussière entraîne des concentrations qui peuvent dépasser à court terme les normes de qualité de l’air ambiant axées sur la santé. Le transport intercontinental de PM2,5 peut nuire à la visibilité en milieu naturel dans l’ouest de l’Amérique du Nord. Le transport intercontinental de PM2,5 provenant de sources autres que la poussière soulevée par le vent ou les feux de forêt n’est généralement pas suffisant pour donner lieu à un dépassement des normes de qualité de l’air ambiant axées sur la santé (HTAP, 2010).

L’annexe B présente une analyse météorologique des vents qui influent sur le flux transfrontalier entre le Canada et les États‑Unis. Les vents suivent généralement un flux d’ouest en est, avec une plus grande variabilité près de la surface. En été, près de la surface, les vents soufflent généralement du nord au sud entre l’Alberta et le Montana, tandis qu’ils soufflent généralement du sud‑ouest au nord‑est entre Detroit et Windsor. En hiver, le flux sud‑nord entre l’Alberta et le Montana est généralement plus évident, mais les flux entre Detroit et Windsor sont moins bien définis. Ainsi, le transport des PM2,5 entre les pays dépend de l’endroit et de la saison.

La modélisation a été utilisée pour estimer l’effet des émissions du Canada et des États‑Unis sur les concentrations de PM2,5 en utilisant une approche semblable à celle présentée pour l’ozone (voir la section 3.5 pour une description de l’approche). Les approches de modélisation d’ECCC et de l’EPA utilisent une méthode de mise à zéro, et l’approche de modélisation selon la RHR de l’EPA utilise la technologie d’attribution des sources de matières particulaires. Les données de modélisation sont présentées sous forme de cartes des différences, où les valeurs positives indiquent un plus grand effet des émissions sur un emplacement donné. Les résultats de la modélisation sont interprétés de manière qualitative, car, comme l’ozone, les PM2,5 présentent un comportement non linéaire (Ansari et Pandis, 1998; West et al., 1999)Note de bas de page 30 .

La figure 4‑9a montre les différences entre les concentrations moyennes annuelles de PM2,5 modélisées par ECCC selon le scénario de référence de 2015 et le scénario correspondant sans les émissions des États‑Unis, qui peut être utilisé pour estimer l’effet des émissions des États‑Unis. Les effets les plus importants sont observés dans le sud du Canada, avec l’effet le plus marqué dans le sud de l’Ontario, suivi de la région de Vancouver et de la région de Montréal. Des effets plus faibles sont observés au Manitoba et dans une partie de l’Ontario près de la frontière avec le Manitoba. L’effet des émissions américaines sur les concentrations ambiantes de PM2,5 aux États‑Unis est significatif, l’effet le plus marqué étant observé dans le nord‑est des États‑Unis, s’étendant vers le sud du lac Supérieur, ainsi qu’autour de la région de Seattle.

La figure 4‑9b montre la moyenne annuelle modélisée des différences dans les concentrations de PM2,5 entre l’année de référence 2015 et le scénario sans les émissions canadiennes, ce qui permet d’estimer l’effet des émissions canadiennes à la fois au Canada et aux États‑Unis. Les émissions canadiennes ont fortement influé sur les concentrations ambiantes de PM2,5 au Canada, principalement au‑dessus des villes du sud‑ouest de la Colombie‑Britannique, dans la partie sud des Prairies et autour du corridor Windsor‑Québec.

Les émissions canadiennes ont également eu une certaine incidence aux États‑Unis, près de la frontière avec le Canada, en particulier dans la région de Seattle, le nord du Montana, le Dakota du Nord et le nord‑est des États‑Unis. Si l’on compare la figure 4‑9a et la figure 4‑9b, on peut observer l’incidence relative des émissions canadiennes comparativement à celle des émissions américaines sur les concentrations de PM2,5 dans une région. Par exemple, dans la région de Windsor, l’effet des émissions américaines est plus important que celui des émissions canadiennes; dans la majeure partie du sud de l’Ontario, l’effet des émissions canadiennes et américaines est à peu près équivalent; et, à Toronto, l’effet des émissions canadiennes est plus important que celui des émissions américaines.

Figure 4‑9. Effet des émissions américaines et canadiennes sur les concentrations moyennes annuelles de PM2,5 d’après la modélisation de mise à zéro d’ECCC. Les résultats sont indiqués pour l’année de référence 2015 : a) effet des émissions américaines; et b) effet des émissions canadiennes; et pour l’année de projection 2035 : c) effet des émissions américaines; et d) effet des émissions canadiennes.

a. 2015 – Effet des émissions américaines

Description longue

La figure 4‑9a montre les différences entre les concentrations moyennes annuelles de PM2,5 modélisées par ECCC selon le scénario de référence de 2015 et le scénario correspondant sans les émissions des États‑Unis, qui peut être utilisé pour estimer l’effet des émissions des États‑Unis. Les effets les plus importants sont observés dans le sud du Canada, avec l’effet le plus marqué dans le sud de l’Ontario, suivi de la région de Vancouver et de la région de Montréal. Des effets plus faibles sont observés au Manitoba et dans une partie de l’Ontario près de la frontière avec le Manitoba. L’effet des émissions américaines sur les concentrations ambiantes de PM2,5 aux États‑Unis est significatif, l’effet le plus marqué étant observé dans le nord‑est des États‑Unis, s’étendant vers le sud du lac Supérieur, ainsi qu’autour de la région de Seattle.

b. 2015 – Effet des émissions canadiennes

Description longue

La figure 4‑9b montre la moyenne annuelle modélisée des différences dans les concentrations de PM2,5 entre l’année de référence 2015 et le scénario sans les émissions canadiennes, ce qui permet d’estimer l’effet des émissions canadiennes à la fois au Canada et aux États‑Unis. Les émissions canadiennes ont fortement influé sur les concentrations ambiantes de PM2,5 au Canada, principalement au‑dessus des villes du sud‑ouest de la Colombie‑Britannique, dans la partie sud des Prairies et autour du corridor Windsor‑Québec.

c. 2035 – Effet des émissions américaines

d. 2035 – Effet des émissions canadiennes

Description longue

Les émissions canadiennes ont également eu une certaine incidence aux États‑Unis, près de la frontière avec le Canada, en particulier dans la région de Seattle, le nord du Montana, le Dakota du Nord et le nord‑est des États‑Unis. Si l’on compare la figure 4‑9a et la figure 4‑9b, on peut observer l’incidence relative des émissions canadiennes comparativement à celle des émissions américaines sur les concentrations de PM2,5 dans une région. Par exemple, dans la région de Windsor, l’effet des émissions américaines est plus important que celui des émissions canadiennes; dans la majeure partie du sud de l’Ontario, l’effet des émissions canadiennes et américaines est à peu près équivalent; à Toronto, l’effet des émissions canadiennes est plus important que celui des émissions américaines.

Les projections de la modélisation d’ECCC pour 2035 sont également utilisées pour estimer l’effet des émissions aux États‑Unis (figure 4‑9c) et au Canada (figure 4‑9d) sur les concentrations de PM2,5. Bien que l’on s’attende à ce que les concentrations de PM2,5 diminuent entre 2015 et 2035 (voir la section 4.4), les profils spatiaux de l’effet des émissions restent constants, étant donné que la même météorologie a été utilisée pour les deux années. Les émissions des États‑Unis devraient continuer à influer sur les concentrations de PM2,5 au Canada, l’effet le plus important survenant dans le sud de l’Ontario et la région de Vancouver et des effets moindres dans la région de Montréal et le sud du Manitoba. Cependant, la région où l’effet des émissions américaines sur le Canada est le plus important est devenue plus petite dans le sud de l’Ontario et le sud du Québec, comparativement aux simulations de 2015. De même, l’effet des émissions canadiennes de l’Alberta sur le Montana et le Dakota du Nord a diminué comparativement aux simulations de 2015.

Les projections de la modélisation d’ECCC jusqu’en 2035 sont également utilisées pour estimer l’effet des émissions aux États‑Unis (figure 4‑9c) et au Canada (figure 4‑9d) sur les concentrations de PM2,5. Bien que l’on s’attende à ce que les concentrations de PM2,5 diminuent entre 2015 et 2035 (voir la section 4.4), les profils spatiaux de l’effet des émissions restent constants, étant donné que la même météorologie a été utilisée pour les deux années. Les émissions des États‑Unis devraient continuer à influer sur les concentrations de PM2,5 au Canada, l’effet le plus important survenant dans le sud de l’Ontario et la région de Vancouver et des effets moindres dans la région de Montréal et le sud du Manitoba. Cependant, la région où l’effet des émissions américaines sur le Canada est le plus important est devenue plus petite dans le sud de l’Ontario et le sud du Québec, comparativement aux simulations de 2015. De même, l’effet des émissions canadiennes de l’Alberta sur le Montana et le Dakota du Nord a diminué comparativement aux simulations de 2015.

La figure 4‑10 montre l’effet des émissions canadiennes et américaines sur les concentrations moyennes annuelles de PM2,5 pour les principales villes canadiennes selon les estimations de la modélisation d’ECCC pour l’année de référence 2015. Les villes canadiennes sont davantage touchées par les émissions canadiennes que par les émissions américaines, à l’exception de Windsor, qui est située à 4 km de la grande zone urbaine de Detroit, aux États‑Unis. Les émissions américaines sont responsables d’environ 10 à 20 % des concentrations ambiantes de PM2,5 dans plusieurs villes canadiennes, notamment Abbotsford et Chilliwack, dans le sud‑ouest de la Colombie‑Britannique, ainsi que Fredericton, Halifax, Ottawa et Toronto, dans l’est du Canada. Les concentrations ambiantes moyennes annuelles de PM2,5 dans ces villes varient d’environ 2 µg/m3 à Fredericton et St. John’s à plus de 10 µg/m3 à Toronto.

Les villes américaines sont davantage touchées par les émissions américaines de PM2,5 que par les émissions canadiennes de ces particules. L’effet des émissions canadiennes sur les villes américaines varie de moins de 2 % des concentrations ambiantes totales de PM2,5 à Washington D.C., à Chicago et à New York, à environ 15 % des concentrations totales à Buffalo et à Burlington. Les concentrations ambiantes totales de PM2,5 dans ces villes vont d’environ 5 µg/m3 à Burlington (Vermont) à environ 15 µg/m3 dans la ville de New York.

Les résultats de la modélisation de l’EPA pour les contributions des États‑Unis et du Canada sont présentés à la figure 4‑11. Les contributions concordent qualitativement avec la modélisation de mise à zéro d’ECCC (figure 4‑9). Les émissions provenant des États‑Unis ont un effet plus important sur les concentrations de PM2,5 dans ce pays (figure 4‑11a), et elles ont également un certain effet sur le Canada, par exemple dans le sud de l’Ontario. Les émissions provenant du Canada ont principalement un effet sur les concentrations de PM2,5 à l’intérieur du pays (figure 4‑11b).

Les contributions futures d’après la modélisation selon la RHR indiquent des diminutions dans les concentrations de PM2,5 comparativement à la modélisation selon la PA16. Cependant, la comparaison n’est que qualitative, car les deux simulations utilisent des modèles différents et des approches de répartition différentes, comme indiqué précédemment.

Figure 4‑10. Effet des émissions canadiennes et américaines (axe des Y de gauche), concentrations de PM2,5 (axe des Y de droite) et concentrations moyennes annuelles de PM2,5 en 2015 dans : a) les villes canadiennes; et b) les villes américaines, d’après la modélisation d’ECCC.

Description longue
Figure 4-10a. Effet des émissions canadiennes et américaines (axe des Y de gauche), concentrations de PM2,5 (axe des Y de droite) et concentrations moyennes annuelles de PM2,5 en 2015 dans : a) les villes canadiennes; d’après la modélisation d’ECCC.
Ville Effet des émissions canadiennes (%) Effet des émissions américaines (%) Moy annuelle des conc. moy. quot. de PM2,5 sur 1 h (mg/m3)
Vancouver, BC 93,5 5,0 13,8
Abbotsford, BC 75,6 21,7 5,6
Chilliwack, BC 74,8 21,5 3,3
Calgary, AB 96,7 0,4 11,1
Medicine Hat, AB 95,8 0,8 10,4
Moose Jaw, SK 86,9 2,8 2,8
Winnipeg, MB 89,6 6,5 5,0
Windsor, ON 18,6 78,5 8,5
Toronto, ON 88,0 14,6 11,0
Ottawa, ON 88,0 11,1 6,0
Montréal, QC 93,2 6,6 12,6
Québec City, QC 94,3 5,3 8,9
Fredericton, NB 81,2 12,6 2,2
Halifax, NS 80,4 11,4 1,8
St. John's, NL 76,1 2,0 1,7
Description longue
Figure 4‑10b. Effet des émissions canadiennes et américaines (axe des Y de gauche), concentrations de PM2,5 (axe des Y de droite) et concentrations moyennes annuelles de PM2,5 en 2015 dans  les villes américaines, d’après la modélisation d’ECCC.
Ville Effet des émissions canadiennes (%) Effet des émissions américaines (%) Moy annuelle des conc. moy. quot. de PM2,5 sur 1 h (mg/m3)
Seattle, WA 7,4 88,1 5,5
Rapid City, SD 5,2 71,5 2,3
Grand Forks, MN 13,1 82,5 3,8
Minneapolis, MN 3,6 92,2 7,1
Cleveland, OH 3,9 92,8 10,1
Buffalo, NY 14,7 83,4 7,2
Rochester, NY 11,3 87,1 6,9
Washington, DC 1,3 93,4 9,4
Burlington, VT 18,0 79,8 4,5
New York City, NY 1,8 96,6 15,5
Portland, ME 5,3 92,4 6,9
Chicago, IL 1,9 94,5 11,0

Figure 4‑11. Effet des émissions américaines et canadiennes sur les concentrations moyennes annuelles de PM2,5 d’après la modélisation de mise à zéro de l’EPA. a) Attribution aux sources américaines et b) Attribution aux sources canadiennes d’après le scénario de modélisation selon la PA16; c) Attribution aux sources américaines et d) Attribution aux sources canadiennes d’après le scénario de modélisation selon la RHR28.

a. Effet des émissions américaines

b. Effet des émissions canadiennes

c. Effet des émissions américaines

d. Effet des émissions canadiennes

Description longue

La figure 4-11 présente l’effet des émissions américaines et canadiennes sur les concentrations moyennes annuelles de PM2.5. Les résultats de la modélisation de l’EPA montrent que les contributions des États‑Unis et du Canada concordent qualitativement avec la modélisation de mise à zéro d’ECCC (figure 4‑9). Les émissions provenant des États‑Unis ont un effet plus important sur les concentrations de PM2,5 dans ce pays (figure 4‑11a), et elles ont également un certain effet sur le Canada, par exemple dans le sud de l’Ontario. Les émissions provenant du Canada ont principalement un effet sur les concentrations de PM2,5 à l’intérieur du pays (figure 4‑11b). Les contributions futures d’après la modélisation selon la RHR indiquent des diminutions dans les concentrations de PM2,5 comparativement à la modélisation selon la PA16. Cependant, la comparaison n’est que qualitative, car les deux simulations utilisent des modèles différents et des approches de répartition différentes, comme indiqué précédemment.

La figure 4‑12 montre l’ampleur relative des contributions des émissions pour les estimations de la modélisation de l’EPA. Aux États‑Unis, les contributions intérieures sont nettement plus importantes que celles du Canada dans la plupart des endroits. Cette constatation est semblable à celle faite pour l’ozone (section 3.5). Au Canada, les concentrations de PM2,5 dépendent plus fortement des émissions canadiennes que les concentrations d’ozone. Cela est particulièrement vrai dans les zones habitées. Dans l’ensemble, les constatations selon lesquelles les concentrations dépendent surtout des émissions nationales concordent avec les profils de transport à longue distance pour ce polluant, en particulier par rapport à l’ozone.

Figure 4‑12. Rapport entre les contributions américaines et les contributions canadiennes aux concentrations de PM2,5 d’après les scénarios de modélisation selon la PA16 (à gauche) et selon la RHR28 (à droite).

a.

b.

Description longue

La figure 4‑12 montre l’ampleur relative des contributions des émissions pour les estimations de la modélisation de l’EPA. Aux États‑Unis, les contributions intérieures sont nettement plus importantes que celles du Canada dans la plupart des endroits. Cette constatation est semblable à celle faite pour l’ozone (section 3.5). Au Canada, les concentrations de PM2,5 dépendent plus fortement des émissions canadiennes que les concentrations d’ozone. Cela est particulièrement vrai dans les zones habitées. Dans l’ensemble, les constatations selon lesquelles les concentrations dépendent surtout des émissions nationales concordent avec les profils de transport à longue distance pour ce polluant, en particulier par rapport à l’ozone.

4.6 Conséquences sur la santé

L’exposition à court terme (quelques heures à quelques jours) aux PM2,5 peut provoquer des troubles cardiaques et pulmonaires graves tels que des crises cardiaques, une insuffisance cardiaque, des accidents vasculaires cérébraux et des crises d’asthme, ainsi que causer des décès prématurés (Health Canada, 2022a; US EPA, 2019c). Les effets négatifs comprennent également une augmentation des visites aux services d’urgence et des hospitalisations pour des maladies cardiovasculaires et respiratoires. L’exposition à long terme (quelques mois à quelques années) aux PM2,5 peut causer des décès prématurés et peut probablement provoquer le cancer du poumon ainsi que des maladies cardiaques et pulmonaires. L’exposition aux PM2,5 peut également avoir des effets négatifs sur le plan neurologique et du développement. Les études examinées dans le cadre des évaluations scientifiques canadiennes et américaines n’ont toutefois pas permis de déterminer l’existence d’un seuil pour les conséquences sur la santé associées aux concentrations de PM2,5 (Health Canada, 2022a; US EPA, 2019c). Les enfants, les personnes âgées, les fumeurs, les personnes présentant certaines variations génétiques (p. ex. enzymes antioxydantes) et les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires et respiratoires préexistantes (p. ex. asthme) sont les plus à risque (Health Canada, 2022a). Au Canada, le fardeau sur la santé que représentaient les dépassements de la concentration de PM2,5 de fond en 2016 a été estimé à 10 000 décès prématurés par année, avec un coût économique de 80 milliards de dollars par année (en dollars canadiens de 2016) (Health Canada, 2021).

La modélisation de mise à zéro d’ECCC et de l’EPA a été utilisée pour estimer les contributions des sources américaines et canadiennes aux concentrations moyennes annuelles de PM2,5, pondérées en fonction de la population. Cette analyse utilise l’ensemble de données de Gridded World Population, version 4, pour définir la population. Les données sur les concentrations de PM2,5 ont été interpolées sur la même grille que les données sur la population pour calculer la moyenne pondérée en fonction de la population. Les contributions aux concentrations moyennes pondérées en fonction de la population sont présentées à la figure 4‑13 et à la figure 4‑14. Chaque graphique représente une population distincte : a) toutes les personnes se trouvant dans la zone tampon de 500 km ou dans un État de la ZGEP; b) la population américaine se trouvant dans cette zone; et c) la population canadienne se trouvant dans cette zone. Chaque catégorie de sources représente un sous‑ensemble de sources d’émission : « toutes » représente l’ensemble des sources d’émissions du Canada et des États‑Unis, « américaines » représente uniquement les sources anthropiques situées aux États‑Unis, et « canadiennes » représente uniquement les sources anthropiques situées au Canada. Aux fins de la modélisation de l’EPA, le libellé « canadiennes » comprend les émissions du Canada et du Mexique. Cependant, les contributions mexicaines sont faibles près de la frontière canadienne.

La figure 4‑13 montre les concentrations moyennes de PM2,5, pondérées en fonction de la population, issues des séquences de modélisation d’ECCC. Les concentrations totales de PM2,5 pondérées en fonction de la population provenant de « toutes » les sources pour 2015 sont semblables dans les parties américaine (figure 4‑13b) et canadienne (figure 4‑13c) de la région tampon. Aux États‑Unis (figure 4‑13b), la plupart des contributions proviennent d’émissions américaines, et selon les projections, ces contributions devraient diminuer entre 2015 et 2025. Les émissions du Canada ont un effet limité sur les concentrations totales aux États‑Unis, ce qui est conforme à la nature relativement localisée des PM2,5. Au Canada (figure 4‑13c), la plupart des contributions proviennent d’émissions canadiennes, et selon les projections, celles‑ci devraient rester relativement stables au cours des années modélisées, avec une légère augmentation prévue pour l’horizon 2035, due en grande partie à des augmentations au Canada. Toujours au Canada, la concentration totale modélisée, pondérée en fonction de la population, qui est d’environ 6 µg/m3, comporte une contribution non négligeable des émissions américaines, qui s’élève à environ 15 %.

Figure 4‑13. Contributions moyennes annuelles de PM2,5 (µg/m3), pondérées en fonction de la population, modélisées par ECCC, en fonction des sources (toutes, américaines, canadiennes), touchant les populations résidant en deçà de 500 km ou dans les États de la ZGEP, dans la partie américaine ou la partie canadienne.

Description longue
Figure 4-13. Contributions moyennes annuelles de PM2,5 (µg/m3), pondérées en fonction de la population, modélisées par ECCC, en fonction des sources (toutes, américaines, canadiennes), touchant les populations résidant en deçà de 500 km ou dans les États de la ZGEP, dans la partie américaine ou la partie canadienne.
- - la zone < 500 km ou ZGEP la zone (États‑Unis seul.) la zone (Canada seul.)
Emissions Simulation PM2.5 (mg/m3) PM2,5 (mg/m3) PM2,5 (mg/m3)
toutes 2015 6,4 6,5 6,4
toutes 2025 5,5 5,4 6,0
toutes 2035 5,6 5,4 6,3
américaines 2015 5,0 5,9 1,0
américaines 2025 4,1 4,8 0,7
américaines 2035 4,1 4,9 0,7
canadiennes 2015 1,2 0,3 5,4
canadiennes 2025 1,1 0,2 5,2
canadiennes 2035 1,2 0,2 5,5

La figure 4‑14 montre les moyennes pondérées en fonction de la population pour les séquences de modélisation de l’EPA. La modélisation de l’EPA concorde qualitativement avec celle d’ECCC, mais les concentrations de PM2,5 sont plus importantes dans le cas de la modélisation de l’EPA que dans celui de la modélisation d’ECCC, comme indiqué à la section 4.3. Aux États‑Unis (figure 4‑14b), la concentration totale de PM2,5 de 2016 devrait diminuer d’environ 10 % d’ici à 2028. La contribution canadienne est très faible. La contribution américaine est plus importante (~75 %) et explique les diminutions simulées. Au Canada (figure 4‑14c), les concentrations totales actuelles de PM2,5 sont semblables à celles des États‑Unis. Dans ce cas, le modèle selon la RHR est privilégié, parce qu’il reflète les émissions révisées en Alberta. Des deux côtés de la frontière, les sources nationales contribuent plus de 80 % à la mesure de l’exposition.

Figure 4‑14. Contributions moyennes annuelles de PM2,5 (µg/m3), pondérées en fonction de la population, modélisées par l’EPA, en fonction des sources (toutes, canadiennes, américaines), touchant les populations résidant en deçà de 500 km ou dans les États de la ZGEP, dans la partie américaine ou la partie canadienne.

Description longue
Figure 4‑14. Contributions moyennes annuelles de PM2,5 (µg/m3), pondérées en fonction de la population, modélisées par l’EPA, en fonction des sources (toutes, canadiennes, américaines), touchant les populations résidant en deçà de 500 km ou dans les États de la ZGEP, dans la partie américaine ou la partie canadienne.
- - la zone < 500 km ou ZGEP a zone (États‑Unis seul.) a zone (Canada seul.)
émissions Simulation PM2.5 (mg/m3) PM2,5 (mg/m3) PM2,5 (mg/m3)
toutes PA16 9,2 8,7 10,8
toutes RHR16 8,9 9,0 8,7
toutes RHR28 8,1 8,1 8,1
américaines PA16 6,1 7,2 1,7
américaines RHR28 5,7 6,9 1,3
canadiennes PA16 2,2 0,6 8,6
canadiennes RHR28 1,4 0,4 5,3

Pour attribuer les conséquences des PM2,5 sur la santé au Canada à des sources américaines et canadiennes, Santé Canada a appliqué l’Outil pour évaluer les avantages d’une meilleure qualité de l’air (version 3) (Judek et al., 2019) aux séquences de modélisation de mise à zéro d’ECCC pour 2015, comme dans Pappin et al. (2024). Étant donné que les séquences de modélisation devraient être interprétées de manière qualitative, comme il est décrit à la section 4.5, l’analyse des conséquences sur la santé devrait également être interprétée en conséquence. La figure 4‑15 présente les rapports estimés entre les contributions de sources américaines et celles de sources canadiennes relativement aux conséquences totales des PM2,5 sur la santé, par division de recensement. Les zones en jaune indiquent que la contribution des sources américaines aux conséquences locales sur la santé dépasse celle des sources canadiennes, tandis que les zones en vert indiquent une contribution plus importante des sources canadiennes. Les conséquences sur la santé du flux transfrontalier de PM2,5 et de ses précurseurs des États‑Unis vers le Canada sont plus importantes près de la frontière entre le Canada et les États‑Unis, ainsi que dans le centre du pays et le Canada atlantique. L’une des principales constatations est que, malgré des rapports plus faibles entre les contributions des sources américaines et celles des sources canadiennes pour les PM2,5 que pour l’ozone, les conséquences globales sur la santé (p. ex. le nombre total de décès prématurés) des PM2,5 transfrontalières au Canada dépassent celles de l’ozone transfrontalier en raison des risques considérablement plus élevés associés à chaque unité d’exposition aux PM2,5. Les contributions américaines aux conséquences sur la santé des PM2,5 dans les divisions de recensement très peuplées de Toronto, de Montréal et de Vancouver sont plus faibles que les contributions de sources canadiennes, mais elles représentent tout de même un quart du fardeau sanitaire national attribuable aux PM2,5 transfrontalières en raison de la taille de ces populations. La plupart des conséquences sur la santé des PM2,5 transfrontalières surviennent en deçà de 200 km de la frontière entre le Canada et les États‑Unis, ainsi qu’en Ontario et au Québec. Les conséquences sur la santé au Canada attribuables aux PM2,5 transfrontalières devraient diminuer entre 2015 et 2025, puis augmenter jusqu’en 2035, en partie à cause des changements prévus (augmentation) dans les concentrations de PM2,5, de l’augmentation du nombre de Canadiens susceptibles de subir des effets indésirables sur la santé en raison du vieillissement, et de la croissance de la population canadienne due à l’augmentation de l’immigration.

Figure 4‑15. Rapport entre les contributions de sources américaines et celles de sources canadiennes aux conséquences globales sur la santé liées aux PM2,5 au Canada (estimées en tant que valeur économique annuelle), par division de recensement. Les conséquences sur la santé prises en compte dans les rapports sont basées sur des concentrations moyennes annuelles de PM2,5. Les rapports supérieurs à 1 indiquent que la contribution des sources américaines aux conséquences locales sur la santé dépasse celle des sources canadiennes, tandis que les rapports inférieurs à 1 indiquent une plus grande contribution des sources canadiennes. Les rapports sont basés sur la mise à zéro dans GEM‑MACH pour 2015.

Description longue

La figure 4‑15 présente les rapports estimés entre les contributions de sources américaines et celles de sources canadiennes aux conséquences totales des PM2,5 sur la santé, par division de recensement. Les zones en jaune indiquent que la contribution des sources américaines aux conséquences locales sur la santé dépasse celle des sources canadiennes, tandis que les zones en vert indiquent une contribution plus importante des sources canadiennes. Les conséquences sur la santé du flux transfrontalier de PM2,5 et de ses précurseurs des États‑Unis vers le Canada sont plus importantes près de la frontière entre le Canada et les États‑Unis, ainsi que dans le centre du pays et le Canada atlantique. L’une des principales constatations est que, malgré des rapports plus faibles entre les contributions des sources américaines et celles des sources canadiennes pour les PM2,5 que pour l’ozone, les conséquences globales sur la santé (p. ex. le nombre total de décès prématurés) des PM2,5 transfrontalières au Canada dépassent celles de l’ozone transfrontalier en raison des risques considérablement plus élevés associés à chaque unité d’exposition aux PM2,5. Les contributions américaines aux conséquences sur la santé des PM2,5 dans les divisions de recensement très peuplées de Toronto, de Montréal et de Vancouver sont plus faibles que les contributions de sources canadiennes, mais elles représentent tout de même un quart du fardeau sanitaire national attribuable aux PM2,5 transfrontalières en raison de la taille de ces populations.

Ces analyses démontrent que, même si le transport des États‑Unis vers le Canada est moins important pour les PM2,5 que pour l’ozone, les PM2,5 provenant de sources d’émissions américaines ont des conséquences sur la santé au Canada. Les zones où les polluants transportés contribuent le plus (de manière proportionnelle) sont généralement moins peuplées. Les zones où la densité de population est la plus élevée présentent la plus grande proportion de contributions locales (c.‑à‑d. non transportées). Cependant, les contributions des flux transfrontaliers ont des conséquences importantes sur la santé le long de la région frontalière, y compris dans les plus grands centres urbains du Canada (Toronto, Montréal et Vancouver).

4.7 Conséquences sur l’environnement

Les écosystèmes sont touchés par le dépôt et la sédimentation des PM2,5 et par la mobilisation des constituants des PM2,5, notamment les ions ammonium (NH4+), nitrate (NO3-) et sulfate (SO42-), dans l’environnement. Les PM2,5 peuvent être déposées sur la végétation, p. ex. les plantes, par le vent et les précipitations ainsi que par contact direct avec les gouttelettes d’eau contenant des PM2,5 provenant des nuages, du brouillard et de la brume. Les dépôts de PM2,5 peuvent influer directement sur la photosynthèse, la respiration, la transpiration et d’autres fonctions normales des plantes. Les effets indirects des dépôts de PM2,5 comprennent l’altération de la composition du sol et l’absorption de composés nocifs par les plantes à la suite d’un temps d’exposition plus long aux PM2,5 et à leurs constituants chimiques (Grantz et al., 2003; US EPA, 2004).

Les conséquences des PM2,5 sur la végétation peuvent créer des déséquilibres en matière d’éléments nutritifs, ce qui a des effets néfastes sur certaines espèces. Les dépôts d’azote et de soufre particulaires sous forme de dépôts secs et provenant du lessivage des particules peuvent également contribuer indirectement à l’acidification des écosystèmes. Le lessivage des particules par les précipitations est à l’origine d’environ 70 % des ions NH4+, 60 % des ions SO4-2 et 30 % des ions NO3- dans les dépôts humides à plusieurs stations de surveillance à long terme au Canada (Cheng et Zhang, 2017). Ces effets contribuent à des pertes économiques par le biais de conséquences telles que la baisse du rendement des cultures (Chameides et al., 1999) et des taux de croissance radiale plus faibles chez des espèces forestières importantes comme le pin et la pruche (Farahat et al., 2016; Mandre et Korsjukov, 2007). Parmi les autres conséquences, on retrouve la dégradation matérielle (p. ex. la dégradation accélérée des roches, la corrosion des lignes de transport) et la perte d’agrément esthétique.

L’une des conséquences environnementales les plus évidentes des PM2,5 est la réduction de la « visibilité », car ces particules en suspension peuvent bloquer et disperser la lumière du soleil, ce qui diminue la visibilité. La réduction de la visibilité est liée à la concentration et à la composition des PM2,5 ainsi qu’à l’humidité relative, et varie généralement en fonction de l’endroit et de l’heure. Même si l’un des effets les plus marquants est la perte de vues panoramiques, une réduction importante de la visibilité peut constituer un danger pour l’aviation ainsi que pour le transport maritime, routier et ferroviaire.

4.7.1 Mesures canadiennes visant à protéger la visibilité en vertu de l’AQA

Le Canada continue de donner suite à l’engagement pris dans le cadre de l’AQA de prévenir la détérioration de la qualité de l’air et d’assurer la protection de la visibilité en mettant en œuvre la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999) et la Loi sur l’évaluation d’impact (2019) et en suivant les principes d’« amélioration continue » et de « protection des régions non polluées ». Ces principes sont à la base du SGQA du Canada et des NCQAA connexes. ECCC a également mis au point un modèle statistique permettant d’estimer l’extinction de la lumière à partir de mesures de routine de la qualité de l’air et a analysé les conséquences de scénarios de réduction des émissions sur la visibilité. Ce travail de modélisation a guidé la prise de décisions stratégiques visant à améliorer la visibilité.

En l’absence d’une surveillance dédiée de la visibilité à plus grande échelle, les données de surveillance de routine de la spéciation des PM peuvent être utilisées pour reconstituer les conditions de visibilité. Les calculs de visibilité ont été effectués à l’aide des données de spéciation provenant de toutes les stations fournissant de telles données, exploitées pendant plus de deux ans au Canada entre 2003 et 2015 (AMC, 2021b; Dabek-Zlotorzynska et al., 2011). Comme illustré à la figure 4‑16, des concentrations relativement faibles de PM2,5 peuvent entraîner une forte réduction de la portée visuelle.

En général, la visibilité est légèrement meilleure dans les stations rurales que dans les stations urbaines. À la station de Kananaskis, en Alberta, la visibilité est presque parfaite, et la portée visuelle moyenne est la plus élevée (197 km). Les stations rurales du sud de l’Ontario et du Québec ont une portée visuelle moyenne comparable à celle des stations urbaines de l’ouest du Canada. Les stations urbaines du Canada atlantique ont une meilleure portée visuelle que celles de l’ouest du Canada. Windsor et Toronto, en Ontario, présentent la visibilité la plus faible avec des portées visuelles moyennes de 64 km et 69 km, respectivement. Les espèces contribuant à la dégradation de la visibilité (extinction de la lumière) varient d’une région à l’autre du pays, les espèces de SO42- étant prédominantes dans l’est du Canada, alors que le nitrate d’ammonium et la matière organique sont plus répandus dans l’ouest du pays. Les stations rurales sont généralement touchées par une contribution moindre du carbone élémentaire et du NO2 et une contribution plus importante des espèces de SO42-, comparativement aux stations urbaines. En moyenne, pour toutes les stations prises en compte au cours de la période de 2003 à 2015, les PM2,5 ont contribué dans une proportion de 68 % à l’extinction totale, tandis que le NO2, la masse de particules grossières et la diffusion de Rayleigh ont contribué à hauteur du reste.

Figure 4‑16. Relation entre la concentration quotidienne de PM2,5 et la portée visuelle reconstruite à partir des données de spéciation des particules provenant de stations situées partout au Canada, pour les années 2003‑2015.

Source de données : La visibilité a été calculée à l’aide d’une version modifiée de la deuxième version révisée de l’environnement IMPROVE (Interagency Monitoring and Protective Visual Environment) (Pitchford et al., 2007) à l’aide de données sur la spéciation des aérosols accessibles au public par l’intermédiaire du Programme de surveillance national de la pollution atmosphérique.

Description longue

En l’absence d’une surveillance directe de la visibilité à grande échelle, les données de surveillance de routine de la spéciation des PM peuvent être utilisées pour reconstituer les conditions de visibilité. Les calculs de visibilité ont été effectués à l’aide des données de spéciation provenant de toutes les stations fournissant de telles données et exploitées pendant plus de deux ans au Canada entre 2003 et 2015 (AMC, 2021b; Dabek-Zlotorzynska et al., 2011). Comme illustré à la figure 4‑16, des concentrations relativement faibles de PM2,5 peuvent entraîner une forte réduction de la portée visuelle.

En général, la visibilité est légèrement meilleure dans les stations rurales que dans les stations urbaines. À la station de Kananaskis, en Alberta, la visibilité est presque parfaite, et la portée visuelle moyenne est la plus élevée (197 km). Les stations rurales du sud de l’Ontario et du Québec ont une portée visuelle moyenne comparable à celle des stations urbaines de l’ouest du Canada. Les stations urbaines du Canada atlantique ont une meilleure portée visuelle que celles de l’ouest du Canada. Windsor et Toronto, en Ontario, présentent la visibilité la plus faible avec des portées visuelles moyennes de 64 km et 69 km, respectivement. Les espèces chimiques contribuant à la dégradation de la visibilité (extinction de la lumière) varient d’une région à l’autre du pays, les SO42- étant prédominants dans l’est du Canada, alors que le nitrate d’ammonium et la matière organique sont plus répandus dans l’ouest du pays. Les stations rurales sont généralement touchées par une contribution moindre du carbone élémentaire et du NO2 et une contribution plus importante des SO42-, comparativement aux stations urbaines. En moyenne, pour toutes les stations prises en compte au cours de la période de 2003 à 2015, les PM2,5 ont contribué dans une proportion de 68 % à l’extinction totale, tandis que le NO2, la matière à texture grossière et la diffusion de Rayleigh ont contribué à hauteur du reste.

4.7.2 Mesures américaines visant à protéger la visibilité en vertu de l’AQA

Le Regional Haze Program (programme régional sur la brume sèche) des États‑Unis a pour objectif de rétablir les conditions naturelles dans les zones de catégorie I, qui comprennent des parcs nationaux et des refuges fauniques qui peuvent être loin des sources d’émission, en particulier dans l’ouest et le nord‑ouest des États‑Unis. En raison de cet éloignement qui caractérise les zones de catégorie I dans l’ouest et le nord‑ouest des États‑Unis, les concentrations de PM2,5 y sont généralement faibles, tout comme le degré d’extinction de la visibilité. Comme les zones de catégorie I sont souvent éloignées des sources américaines, les contributions des sources anthropiques américaines et canadiennes peuvent y être considérées comme « transportées ». En ce qui concerne l’ozone et les PM2,5 (voir les sections correspondantes du présent rapport), le transport météorologique décrit à l’annexe B met en évidence les profils de transport du Canada vers les États‑Unis dans les zones de catégorie I du Montana qui sont touchées par les flux transfrontaliers.

Le Montana compte plusieurs zones de catégorie I susceptibles de faire l’objet d’un transport important provenant du Canada, y compris UL Bend (Montana)Note de bas de page 31 . La figure 4‑17 montre que l’objectif non ajusté de rétablissement des conditions naturelles (appelé « Non ajusté 2064 » dans la figure) est de 18 mégamètres inversés (Mm-1), soit 13 Mm-1 de moins que les conditions actuelles (31 Mm-1). Des réductions des émissions pourraient donc être nécessaires pour atteindre l’objectif non ajusté. La figure 4‑17 indique également que les contributions anthropiques des États‑Unis sont inférieures aux contributions anthropiques internationales selon la modélisation de 2028. D’après les données, l’élimination de la contribution des États‑Unis ne permettrait probablement même pas d’atteindre la valeur du taux de progression de 2028 (26 Mm-1). Étant donné que les concentrations ont très peu changé entre 2016 et 2018, nous pouvons inférer que la situation actuelle est comparable. Compte tenu de l’emplacement et des problèmes de transport connus, il n’est pas surprenant que 9,81 Mm-1 (sur 14,52 Mm-1) de la catégorie internationale soient attribuables au Canada. L’importante incidence des sources internationales et les performances du modèle du NO3- indiquent qu’il est nécessaire de collaborer pour améliorer la compréhension et le contrôle de ces émissions afin de lutter contre la formation de brume sèche régionale. Les autres zones de catégorie I qui semblent être touchées par une forte contribution canadienne sont Lostwood (Dakota du Nord) et Medicine Lake (Montana).

Figure 4‑17. Composition chimique et en sources de la brume sèche régionale dans le parc UL Bend au Montana. Les observations (OBS2016) et les prévisions modélisées brutes pour 2016 (MOD2016) sont représentées sous forme de diagrammes à barres où les composantes empilées sont des constituants chimiques. Les observations modélisées brutes (MOD2028) et les observations projetées (SMAT2028) sont représentées sous forme de diagrammes à barres empilées où les composantes représentent les contributions naturelles (Rayleigh [lumière naturelle diffusée par les molécules d’air, appelée diffusion de Rayleigh et à l’origine de la couleur bleue du ciel], sel de mer et naturelle), les contributions internationales et les contributions des États‑Unis. Le diagramme circulaire montre les contributions propres aux secteurs aux États‑Unis. Les lignes libellées représentent le « taux de progression » et le « taux de progression ajusté », qui font partie de l’analyse de la Regional Haze Rule.

Description longue

Le Regional Haze Program (programme régional sur la brume sèche) des États‑Unis a pour objectif de rétablir les conditions naturelles dans les zones de catégorie I, qui comprennent des parcs nationaux et des refuges fauniques qui peuvent être loin des sources d’émission, en particulier dans l’ouest et le nord‑ouest des États‑Unis. La figure 4‑17 montre que l’objectif non ajusté de rétablissement des conditions naturelles (appelé « Non ajusté 2064 » dans la figure) est de 18 mégamètres inversés (Mm-1), soit 13 Mm-1 de moins que les conditions actuelles (31 Mm-1). Des réductions des émissions pourraient donc être nécessaires pour atteindre l’objectif non ajusté. La figure 4‑17 indique également que les contributions anthropiques des États‑Unis sont inférieures aux contributions anthropiques internationales selon la modélisation de 2028. D’après les données, l’élimination de la contribution des États‑Unis ne permettrait probablement même pas d’atteindre la valeur du taux de progression de 2028 (26 Mm-1). Étant donné que les concentrations ont très peu changé entre 2016 et 2018, nous pouvons inférer que la situation actuelle est comparable. Compte tenu de l’emplacement et des problèmes de transport connus, il n’est pas surprenant que 9,81 Mm-1 (sur 14,52 Mm-1) de la catégorie internationale soient attribuables au Canada. L’importante incidence des sources internationales et les performances du modèle du NO3- indiquent qu’il est nécessaire de collaborer pour améliorer la compréhension et le contrôle de ces émissions afin de lutter contre la formation de brume sèche régionale. Les autres zones de catégorie I qui semblent être touchées par une forte contribution canadienne sont Lostwood (Dakota du Nord) et Medicine Lake (Montana).

4.8 Résumé

Les concentrations ambiantes de PM2,5 dépendent à la fois des émissions directes de PM2,5 primaires et des émissions de précurseurs (p. ex. NOX, SO2, COV, NH3), qui peuvent donner lieu à la formation de PM2,5 secondaires. Entre 1990 et 2020, les émissions de PM2,5 primaires du Canada ont diminué de 15 % (ECCC, 2022), s’étant stabilisées à environ 1,5 million de tonnes métriques par année. Les émissions nationales de PM2,5 primaires des États‑Unis ont, pour leur part, diminué de 38 % entre 1990 et 2020, la réduction ayant été progressive jusqu’en 2015, puis elles se sont stabilisées au cours des dernières années. Les estimations des émissions de PM2,5 primaires attribuables aux feux de forêt n’ont pas été prises en compte dans cette analyse, pour aucun des deux pays. Les programmes régionaux et multiétatiques qui ont permis de réduire les concentrations d’ozone ont également entraîné une diminution des émissions de plusieurs précurseurs chimiques des PM2,5 secondaires (NOX, SO2 et COV). Parmi ces programmes figurent les programmes de lutte contre les pluies acides et les programmes du secteur des transports mis en œuvre depuis la signature de l’AQA. Alors que les émissions de NOX, de SO2 et de COV ont toutes diminué de manière significative au Canada et aux États‑Unis, les émissions de NH3 (un autre précurseur des PM2,5) ont augmenté de 24 % au Canada et de 25 % aux États‑Unis entre 1990 et 2020.

Concordant avec les réductions des émissions de PM2,5 primaires et de leurs précurseurs, les concentrations de PM2,5 ont diminué entre 2001‑2005 et 2016‑2020 dans de nombreuses stations situées à l’est du lac Michigan, tant au Canada qu’aux États‑Unis. Les concentrations de PM2,5 sont les plus élevées près des zones urbaines et, en particulier, dans la vallée de l’Ohio, sur la côte atlantique et dans le corridor Windsor‑Québec, les concentrations observées dans plusieurs stations au Canada approchant ou dépassant les NCQAA. À l’ouest du lac Michigan, des concentrations plus élevées de PM2,5 annuelles continuent d’être mesurées, probablement à cause de l’effet de la fumée des feux de forêt. La modélisation, qui ne tient pas compte des émissions projetées attribuables aux feux de forêt, indique que les concentrations de PM2,5 devraient diminuer de 2015 à 2025 (ECCC) et de 2016 à 2028 (EPA). Toutefois, on prévoit que, en 2035, certaines des plus grandes villes canadiennes enregistreront toujours des concentrations de PM2,5 supérieures aux NCQAA de 2020.

Au Canada et aux États‑Unis, les contributions locales sont les plus fortes près des centres de population. L’analyse météorologique présentée à l’annexe B laisse supposer que les conséquences des PM2,5 sont plus localisées que celles des polluants en phase gazeuse tels que l’ozone. Toutefois, à cause des vents dominants et des grandes sources d’émission, les États‑Unis sont une source de PM2,5 pour certaines régions du Canada, notamment le sud de l’Ontario et du Québec. En ce qui concerne les PM2,5, le transport contribue moins que les sources d’émissions locales aux concentrations anthropiques de part et d’autre de la frontière. Les contributions du transport pourraient cependant être importantes dans des régions précises chevauchant la frontière entre le Canada et les États‑Unis, comme la région de Windsor (Canada) et de Detroit (États‑Unis).

Malgré les mesures de gestion visant à réduire les émissions de PM2,5 et de leurs précurseurs, Santé Canada a conclu que les concentrations ambiantes de PM2,5 ont des conséquences importantes sur la santé au Canada (Health Canada, 2021). Bien que les PM2,5 transfrontalières soient une composante relativement mineure des concentrations de PM2,5 dans presque toutes les régions le long de la frontière entre le Canada et les États‑Unis, des deux côtés de celle‑ci, les conséquences cumulatives modélisées des PM2,5 transfrontalières sur la santé au Canada dépassent celles de l’ozone transfrontalier en raison des risques plus élevés associés à chaque unité d’exposition aux PM2,5. Les réductions des émissions aux États‑Unis ont diminué et continuent de diminuer les niveaux d’exposition. L’effet le plus important de ces réductions se fait sentir du côté américain de la frontière. Toutefois, les deux pays continuent de faire face à d’importantes conséquences sur la santé dues aux PM2,5. Les flux transfrontaliers, en particulier dans la région de Detroit‑Windsor, persistent et ont des conséquences importantes sur la qualité de l’air et la santé au Canada. Les émissions transportées – y compris les émissions transfrontalières du Canada vers les États‑Unis – contribuent également à la dégradation de la visibilité dans les zones de catégorie I situées dans le nord‑ouest des États‑Unis.

Les sources de PM2,5 sont diverses, et les contributions relatives des différents secteurs peuvent varier considérablement d’un endroit à l’autre. Les stratégies d’atténuation optimales peuvent varier en conséquence. Les PM2,5 sont un polluant qui demeure très préoccupant à cause de leurs conséquences sur la santé humaine et l’environnement dans les deux pays.

5 Collaboration scientifique et technique

L’annexe 2 de l’AQA décrit les engagements supplémentaires pris par les Parties pour collaborer sur des activités scientifiques et techniques et de recherche en économie. Ces engagements orientent les efforts visant à améliorer notre compréhension des polluants atmosphériques transfrontaliers et de leurs conséquences et renforcent les capacités de lutte contre ces polluants, conformément aux engagements pris dans les annexes 1 et 3 et à l’appui d’autres objectifs communs. Le tableau 5.1 présente les principales dispositions de l’annexe 2. Les progrès réalisés pour satisfaire aux exigences de l’annexe 2 et des exemples de projets de collaboration connexes sont résumés ci‑dessous. Les projets de collaboration abordés dans cette section ne constituent pas une liste exhaustive de tous les travaux menés par les États‑Unis et le Canada, mais visent plutôt à illustrer des exemples précis de situations où le renforcement des liens scientifiques a permis d’améliorer la capacité de chaque pays à comprendre et à traiter les enjeux transfrontaliers complexes en matière de qualité de l’air.

Tableau 5‑1. Résumé de l’annexe 2 – Activités scientifiques et techniques et de recherche en économie

Engagements conjoints Description
Déterminer les concentrations et les dépôts de polluants atmosphériques et produire des rapports à leur sujet

Les Parties conviennent d’organiser la surveillance de la pollution atmosphérique au moyen :

  • de la coordination des réseaux existants;
  • d’ajouts aux tâches de surveillance des réseaux existants dans le cas des polluants atmosphériques pour lesquels les Parties conviennent qu’ils doivent être surveillés;
  • d’ajouts de stations ou de réseaux lorsqu’aucune installation de surveillance existante n’est en mesure d’effectuer une fonction nécessaire aux fins de l’Accord;
  • de procédures, de formats et de méthodes de gestion des données compatibles;
  • de la mise en commun des données de surveillance et des résultats de modélisation, et de la comparaison des méthodes.
Déterminer et communiquer les niveaux d’émissions atmosphériques, les tendances historiques et les projections

Les Parties conviennent de coordonner leurs activités :

  • en déterminant les renseignements sur les émissions atmosphériques qui devraient être échangés aux fins de l’Accord;
  • en utilisant des procédures de mesure et d’estimation d’une efficacité comparable et des formats et des méthodes de gestion des données compatibles;
  • en mettant en commun les renseignements sur les émissions atmosphériques.
Collaborer et mettre en commun les renseignements

Les Parties conviennent de mettre en commun les renseignements sur :

  • la surveillance des effets des changements dans les concentrations et les dépôts de polluants atmosphériques en lien avec les changements dans diverses catégories d’effets;
  • la détermination des effets éventuels de la pollution atmosphérique sur la santé humaine et les écosystèmes;
  • la mise au point et le perfectionnement de modèles atmosphériques afin de déterminer les relations source‑récepteur et le transport et les dépôts transfrontaliers de polluants atmosphériques;
  • la mise au point et la démonstration de technologies et de mesures pour contrôler les émissions de polluants atmosphériques, en particulier les précurseurs de dépôts acides, conformément à leurs lois, règlements et politiques respectifs;
  • l’analyse des mécanismes fondés sur le marché, y compris l’échange de droits d’émission;
  • toute autre activité scientifique ou de recherche en économie, convenue par les Parties.
Se consulter sur les approches de mise en commun et mettre en commun les renseignements et les résultats de la recherche

Les Parties conviennent de se consulter sur :

  • les méthodes d’atténuation des conséquences des dépôts acides, y compris les effets sur l’environnement;
  • les aspects économiques des méthodes d’atténuation des conséquences des dépôts acides.

5.1 Mise en commun des données

À la fin des années 1970, des efforts parallèles de surveillance des dépôts humides aux États‑Unis et au Canada ont préparé le terrain pour l’élaboration du Rapport conjoint des envoyés spéciaux sur les pluies acides de 1986 et la signature subséquente de l’AQA en 1991. À la suite de la signature de l’AQA, en 1994, les Parties ont convenu de se notifier mutuellement au sujet de sources particulières de pollution situées à moins de 160 km (100 milles) de la frontière entre le Canada et les États‑Unis. Cette entente tient toujours, puisque les Parties continuent de se notifier mutuellement de toutes les sources d’émissions susceptibles d’émettre plus de 90 tonnes métriques par année de SO2, de NOX, de monoxyde de carbone, de particules en suspension totales ou de COV, ainsi que de toutes les modifications apportées aux centrales électriques existantes susceptibles d’augmenter les émissions de l’un de ces polluants de 40 tonnes métriques par année. Les listes de notification peuvent être consultées sur US-Canada Air Quality Agreement (AQA) Notification Table (en anglais seulement) pour les sources américaines (US EPA, 2023f) et sur Notification transfrontalière du Canada et des États-Unis pour les sources canadiennes (ECCC, 2023).

Tel qu’il est décrit à la section 1.4 du présent rapport, les Parties continuent de coordonner les données de surveillance de la qualité de l’air provenant de diverses sources à des fins conjointes et nationales. Divers départements du gouvernement américain et ministères du gouvernement canadien mettent en commun leurs données et sont des partenaires établis à l’appui d’AirNow, une plaque tournante en ce qui concerne les renseignements sur la qualité de l’air en temps réel (AirNow, 2023). De plus, grâce à leur participation conjointe au NADP et à ses réseaux connexes, les Parties effectuent des mesures colocalisées dans les sites de mesure du Canada et des États‑Unis. Outre ces efforts officiels, les Parties entretiennent un dialogue informel permanent sur toute une série de sujets liés aux réseaux de surveillance et aux méthodes de mesure. Par exemple, ECCC assiste souvent à la National Ambient Air Monitoring Conference de l’EPA, dont la dernière édition s’est déroulée en août 2022. Les experts en surveillance de l’air de l’EPA et d’ECCC mettent en commun de façon ponctuelle les renseignements sur les PM2,5, l’ozone et sur les polluants atmosphériques d’autres régions, et ECCC a souvent invité des représentants de l’EPA à se joindre aux ateliers canadiens sur la surveillance de l’air ambiant.

Qui plus est, les Parties continuent de chercher à améliorer les méthodes de surveillance telles que les mesures par satellite. Elles collaborent également avec la National Aeronautics and Space Administration (NASA) sur le projet Pandora afin d’élaborer de nouveaux algorithmes d’extraction pour les gaz à l’état de traces, des produits de données et de nouvelles techniques de validation des données satellitaires, ainsi que sur la mission TEMPO (Tropospheric Emissions: Monitoring of Pollution (TEMPO) Mission)Note de bas de page 32  (Naeger et al., 2021), dont le déploiement est prévu en 2023, et qui constitue le premier instrument spatial de surveillance des principaux polluants atmosphériques sur tout le continent nord‑américain pendant toutes les heures de clarté avec une haute résolution spatiale (NASA, 2023).

Les Parties continuent de mettre à jour et d’améliorer leurs inventaires et leurs projections des émissions pour plusieurs polluants atmosphériques importants, y compris les PM10, les PM2,5, les COV, les NOX et le SO2, afin de tenir compte des derniers renseignements disponibles. Comme indiqué tout au long du présent rapport, les données de l’inventaire des émissions du Canada sont celles de l’année 2020 figurant dans le rapport de 2022 de l’IEPA du Canada (ECCC, 2022). Les données sur les émissions américaines sont basées sur les renseignements relatifs aux tendances à l’échelle nationale et étatique, tirés du 2020 National Emission Inventory (inventaire national des émissions de 2020) (US EPA, 2023c), disponible au printemps 2023. La mise à la disposition du public des inventaires des émissions contribue à l’atteinte des objectifs de réduction des émissions et à la réussite des programmes de gestion de la qualité de l’air des deux pays. Les inventaires des émissions permettent de déterminer les sources de polluants atmosphériques, de suivre les progrès réalisés dans le cadre des stratégies de contrôle des émissions et de fournir des données importantes à utiliser dans les modèles de qualité de l’air. Outre le rapport d’étape biennal prévu par l’AQA, le Canada et les États‑Unis déclarent les concentrations des émissions dans le cadre de plusieurs accords et conseils, notamment le Conseil de l’Arctique et la Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance.

Les données de mesure et sur les émissions appuient les outils de modélisation de la qualité de l’air utilisés pour évaluer les conséquences de l’évolution des émissions et de la météorologie sur la qualité de l’air, dans le but d’éclairer la prise de décisions stratégiques fondées sur des données scientifiques. Les données sur les émissions des États‑Unis et du Canada contribuent aux efforts de modélisation tels que ceux entrepris dans le cadre du CMAQ (en anglais seulement), dont les résultats sont utilisés à l’appui de l’AQANote de bas de page 33 , ainsi qu’à d’autres efforts de l’extérieur, allant d’études à l’échelle mondiale à des études d’impact local. Parmi les efforts notables déployés récemment, on retrouve le projet EQUATES (US EPA, 2023d) qui comprend un ensemble de données modélisées sur la météorologie, les émissions, la qualité de l’air et les dépôts de polluants pour les années 2002 à 2019 pour les États limitrophes des États‑Unis et l’hémisphère Nord, obtenues au moyen du modèle Weather Research and Forecasting (WRF) et du modèle CMAQ. Cette série chronologique simplifie et accroît l’accessibilité et l’applicabilité des données de modélisation afin qu’elles puissent être utilisées par un grand nombre d’intervenants du gouvernement et du public. Le projet EQUATES utilise les données de l’IEPA d’ECCC pour la période 2002‑2017, et les données sur les émissions du projet EQUATES sont utilisées dans le Système régional de prévision déterministe de la qualité de l’air d’ECCC. Ces efforts profitent aux deux pays, collectivement et individuellement. Par exemple, les données sur les dépôts provenant de la station de recherche de la forêt de Borden au Canada ont joué un rôle essentiel dans l’évaluation et l’amélioration des modèles régionaux de qualité de l’air des États‑Unis et du Canada (Wu et al., 2018), et les données sur les dépôts et la modélisation mises en commun dans le cadre de l’Initiative internationale en matière d’évaluation du modèle de la qualité de l’air (phase 4) sont utilisées pour améliorer les modèles de transport de produits chimiques des deux pays (Clifton et al., 2023). Les Parties continueront à chercher des occasions semblables de renforcer leurs capacités grâce à la collaboration.

5.2 Projets de collaboration

Les efforts de collaboration en matière de surveillance de la qualité de l’air et les données sur les émissions, mises en commun, constituent la base de tous les efforts conjoints déployés dans le cadre de l’AQA. En utilisant les données sur la qualité de l’air, les émissions ou la modélisation, les Parties ont entrepris divers projets conjoints depuis la signature de l’AQA pour répondre à des préoccupations environnementales partagées particulières dans le cadre de l’Accord. Ces projets portent sur un large éventail de domaines, notamment la colocalisation de méthodes de surveillance des dépôts (Feng et al., 2021; Sirois et al., 2000; Wetherbee et al., 2010), la comparaison des résultats de modélisation (Kaplan et al., 1995; Li et al., 1994; McNaughton et Vet, 1996; Schwede et al., 2011), une zone de contrôle des émissions de l’Amérique du Nord (US EPA, 2010), la collaboration concernant l’ozone et les PM dans le cadre de la North American Research Strategy for Tropospheric Ozone (Stratégie de recherche sur l’ozone troposphérique en Amérique du Nord) (Hales, 2003; McMurry et al., 2004; Russell et Dennis, 2000; Schere, 1996; Schere et Hidy, 2000) et la collaboration sur les mesures de télédétection par satellite et au sol (Shephard et al., 2011; Szykman et al., 2019; White et al., 2023). Ces travaux de collaboration permettent d’acquérir des connaissances de base sur les enjeux liés à la qualité de l’air, de tirer parti d’un grand nombre de ressources communes décrites à l’annexe 2 et de renforcer les partenariats en vue de la réalisation d’objectifs nationaux et internationaux partagés.

À partir de 1997, les deux pays ont entrepris un examen du transport transfrontalier de l’ozone, et le rapport Ground Level Ozone: Occurrence and Transport in Eastern North America a été publié (AQC, 1999). Le plan de travail conjoint, un projet d’analyse collaborative des données et de modélisation des émissions, présenté dans ce rapport a conduit à l’ajout de l’annexe sur l’ozone à l’AQA en 2000.

À la suite de cet ajout, les Parties ont poursuivi divers autres projets visant à renforcer la mise en commun des renseignements et à tirer parti des ressources. Elles ont publié des évaluations scientifiques concernant le transport transfrontalier des PM entre les deux pays pour 2004 (US EPA et Environment Canada, 2004) et, de nouveau, pour 2013 (ECCC et US EPA, 2016). En 2005, les Parties ont réalisé plusieurs projets pilotes dans le cadre de la Stratégie Canada – États‑Unis sur la qualité de l’air transfrontalier, notamment :

Les conclusions présentées dans ces rapports, en particulier celles qui décrivent les défis et les solutions propres à chaque région, constituent une base de connaissances sur laquelle les Parties pourront s’appuyer pour évaluer l’orientation future de l’AQA.

S’appuyant sur ces projets de collaboration fructueuse, le Comité Canada-États‑Unis sur la qualité de l’air (CQA) a approuvé en 2007 un plan de travail définissant les domaines généraux de collaboration entre ECCC et l’EPA en matière de contrôle des émissions des véhicules et des moteurs (Plan de travail pour les transports de l’AQA). Ce plan de travail a mis l’accent sur plusieurs domaines d’intérêt clés, notamment : l’élaboration de normes nationales sur les émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre pour les véhicules et les moteurs; l’élaboration de normes nationales sur les carburants; l’administration des programmes de conformité pour les véhicules, les moteurs et les carburants; et l’élaboration de normes internationales pour divers forums internationaux tels que le Forum mondial de l’harmonisation des règlements concernant les véhicules (WP.29) de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE‑ONU), l’Organisation maritime internationale et l’Organisation de l’aviation civile internationale, entre autres.

Les projets stratégiques prioritaires lancés par les Parties en 2021 et en 2022 pour appuyer le plan de travail sur les transports de l’AQA comprennent, sans s’y limiter, les activités suivantes :

Toujours en 2021, le Sous‑comité du CQA sur la collaboration scientifique a lancé une série pilote d’ateliers d’échange de renseignements scientifiques. Ces ateliers ont comme but d’échanger des connaissances sur les nouveautés et les principaux progrès dans les domaines scientifiques d’intérêt commun, de renforcer les collaborations scientifiques et de solidifier les liens avec le Sous‑comité du CQA sur la surveillance et la production de rapports. Les ateliers ont reçu des commentaires positifs de la part des participants et se sont poursuivis en 2022. Les domaines abordés à ce jour comprennent : les conséquences de la pandémie de COVID‑19 sur la qualité de l’air; les feux de végétation; les nouveaux polluants et les sources d’intérêt accru; et le NH3.

Aujourd’hui, les Parties continuent de collaborer dans le respect des engagements pris dans le cadre de l’AQA et travaillent à l’élaboration de nouvelles approches pour atténuer davantage les préoccupations qui persistent en matière de polluants atmosphériques dans le cadre de l’AQA. Un exemple est l’expérience de surveillance des sources d’ozone du Michigan et de l’Ontario (MOOSE) dont certains des partenaires sont les suivants : le département de l’Environnement, des Grands Lacs et de l’Énergie du Michigan; le Lake Michigan Air Directors Consortium; le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs de l’Ontario; ECCC; l’EPA; le service des forêts des États‑Unis; la NASA; et la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA). Ce projet lancé en 2021 se concentre sur les régions du sud de l’Ontario et du sud‑est du Michigan, des zones où la mauvaise qualité de l’air est très préoccupante. La région de Detroit, dans le sud‑est du Michigan, n’a été redésignée que récemment comme respectant la NAAQS pour l’ozone de 2015 aux États‑Unis, et la région du sud de l’Ontario dépasse fréquemment les normes canadiennes de qualité de l’air ambiant pour l’ozone. L’objectif principal de l’expérience MOOSE est de mieux comprendre ce qui contribue aux concentrations élevées d’ozone dans cette région frontalière. Les constatations faites au cours de la première année de cette expérience sont publiées dans un numéro spécial de la revue Atmosphere (Olaguer et Su, 2023). Les scientifiques de la NOAA et d’ECCC collaborent également sur l’intégration d’une paramétrisation du couvert forestier, mise au point à ECCC (Makar et al., 2017), au modèle CMAQ dans le but d’améliorer les prévisions relatives à l’ozone aux États‑Unis.

Les scientifiques de l’EPA et d’ECCC participent aussi activement au Comité scientifique sur les dépôts totaux (Total Deposition [TDEP] Science Committee) du NADP. La mission de ce comité est d’améliorer les estimations des dépôts atmosphériques en faisant progresser la science de la mesure et de la modélisation des dépôts atmosphériques humides, secs et totaux d’espèces comme le soufre, l’azote et le mercure. La combinaison des résultats des méthodes et des modèles mis au point dans ce comité avec ceux mis au point dans le cadre du projet ADAGIO (analyse des dépôts atmosphériques générée à partir d’une interpolation optimale des observations) d’ECCC a été identifiée comme un objectif central dans le cadre de l’AQA (Schwede et al., 2019). Les scientifiques du Comité scientifique sur les dépôts totaux et du projet ADAGIO participent à l’initiative de l’Organisation météorologique mondiale de fusion des modèles de mesure concernant les dépôts atmosphériques mondiaux totaux. Les approches de fusion des modèles de mesure utilisées par les États‑Unis et le Canada ouvrent la voie à l’échelle mondiale.

Finalement, les Parties ont récemment publié le rapport d’étape 2020‑2022 de l’AQA (ECCC et US EPA, 2023) conformément aux engagements de l’AQA. Il s’agit du quinzième rapport dans le cadre de l’Accord.

5.3 Résumé

Les Parties ont renforcé leur relation grâce à la collaboration et aux échanges scientifiques dans le cadre de l’AQA. Depuis 1994, les Parties se notifient mutuellement de sources particulières de pollution situées à moins de 160 km (100 milles) de la frontière entre le Canada et les États‑Unis. Les gouvernements des deux pays mettent en commun des données par le biais d’une série de programmes et d’outils tels que AirNow et le NADP, et entretiennent un dialogue informel continu sur toute une série de sujets liés aux réseaux de surveillance et aux méthodes de mesure. Le Canada et les États‑Unis collaborent et mettent en commun des inventaires, des résumés et des analyses des émissions dans le cadre de plusieurs accords et rapports tels que le rapport d’étape biennal de l’AQA et les rapports du Conseil de l’Arctique et de la Convention sur la pollution atmosphérique transfrontalière à longue distance. En plus de respecter leurs engagements respectifs en matière de pollution, les Parties ont réalisé de nombreux projets pilotes ainsi que des activités conjointes de modélisation et d’analyse dans le cadre de l’annexe sur l’ozone. Ces efforts ont permis d’améliorer la mise en commun des renseignements et la connaissance du transport transfrontalier, pour le bien des deux pays.

Pour préparer l’avenir, les coprésidents du Sous‑comité du CQA sur la collaboration scientifique ont organisé une série d’ateliers d’échange scientifique afin de mettre en commun les renseignements, de continuer à établir des liens et de contribuer au dialogue sur les politiques concernant les questions transfrontalières préoccupantes, actuelles et émergentes. Les Parties ont accompli beaucoup de choses dans le cadre de l’AQA, continuent de collaborer par le biais de divers projets et cherchent des moyens de continuer à travailler ensemble en vue d’atteindre les objectifs communs d’amélioration des conditions de la qualité de l’air.

6 Conclusions

6.1 Réflexion sur plus de 30 ans de l’AQA

L’AQA entre le Canada et les États‑Unis est un modèle de collaboration bilatérale fructueuse qui a permis d’améliorer considérablement l’environnement au cours de ses trois décennies d’existence. En 2007, les deux pays ont atteint les objectifs de réduction des émissions fixés dans les annexes relatives aux pluies acides et à l’ozone, et ces émissions ont continué à diminuer au cours des années suivantes. Les programmes réglementaires et non réglementaires conçus pour respecter les engagements en matière d’émissions pris dans le cadre des annexes sur l’ozone et les pluies acides, ainsi que d’autres objectifs de programme pour le Canada et les États‑Unis individuellement, ont contribué à ces réductions.

Les réalisations dans le cadre de l’Accord à ce jour sont les suivantes :

L’Accord a également servi de mécanisme efficace pour la collaboration scientifique et l’échange bilatéral de renseignements fiables afin d’éclairer les recommandations stratégiques. De même, l’Accord a fourni une possibilité de collaboration pour aborder les questions préoccupantes concernant les sources de pollution, ce qui s’est avéré à la fois avantageux et efficace.

6.2 Principales conclusions de l’évaluation

Comme indiqué dans le rapport d’étape conjoint Canada-États‑Unis de 2020‑2022, les polluants visés par l’Accord (SO2, NOX, COV et ozone) continuent d’avoir des conséquences sur la santé humaine et l’environnement dans les deux pays et demeurent une source de préoccupation.

Le succès continu et remarquable obtenu dans les deux pays en matière de réduction des polluants contribuant aux dépôts acides (SO2 et NOX) a mené à des signes récents de rétablissement. Certaines régions des deux pays, plus particulièrement l’est du Canada, ne se sont pas encore remises des charges de polluants historiques et reçoivent des dépôts acides qui peuvent dépasser les charges critiques actuelles. La modélisation laisse croire à un effet transfrontalier sur les dépôts totaux, en particulier dans les régions moins peuplées du nord du Montana et du nord de la province de l’Ontario, où les dépôts sont plus faibles que dans le nord‑est des États‑Unis. En outre, les dépôts d’azote réduit (y compris le NH3 et le NH4+) n’ont pas diminué au cours des dernières décennies et ont même augmenté dans certaines régions.

L’ozone continue également d’avoir d’importantes répercussions sur la santé publique et la production agricole aux États‑Unis et au Canada, malgré les progrès réalisés grâce aux engagements pris dans le cadre de l’annexe 3. Le transport en provenance des États‑Unis continue de contribuer à une grande partie de l’ozone anthropique au Canada, où l’on observe le plus grand effet dans le corridor Windsor‑Québec, ainsi que dans le sud‑ouest de la Colombie‑Britannique, dans la région du Grand Vancouver et de Victoria, dans le sud de l’Alberta, dans la région du Grand Toronto et de Hamilton et dans la région de Montréal. Les stations de surveillance de l’air dans le sud de l’Ontario et le sud du Québec continuent de mesurer des concentrations d’ozone qui approchent ou dépassent les NCQAA, et les projections de modélisation donnent à penser que ces normes continueront d’être dépassées en 2035. Selon la modélisation, le flux transfrontalier de l’ozone et des précurseurs de ce dernier, des États‑Unis vers le Canada, contribue à une portion importante des conséquences sur la santé dans le centre du pays et au Canada atlantique et constitue la principale source des conséquences sur la santé en Ontario, au Québec, en Nouvelle‑Écosse, au Nouveau‑Brunswick, à Terre‑Neuve‑et‑Labrador et à l’Île‑du‑Prince‑Édouard. On estime que le flux transfrontalier des États‑Unis vers le Canada contribue également à réduire le rendement des cultures, en particulier le long du corridor Windsor‑Québec.

Bien que l’Accord n’inclue pas les PM2,5, les émissions de certains précurseurs des PM2,5 sont visées par le biais de mesures de réduction des NOX, du SO2 et des COV. Toutefois, les émissions directes de PM2,5 et de NH3 (un précurseur des PM2,5) ne sont pas visées par l’Accord. Les émissions directes de PM2,5 primaires se sont stabilisées ces dernières années, tandis que les émissions de NH3 ont augmenté au Canada et aux États‑Unis. Les effets néfastes sur la santé de l’exposition aux PM2,5 sont bien consignés, et les deux pays continuent de prendre des mesures pour réduire leurs émissions respectives. Au cours des dernières années, les concentrations de PM2,5 ont été le plus élevées à proximité de zones urbaines, en particulier dans la vallée de l’Ohio, sur la côte atlantique et dans le corridor Windsor‑Québec, où les concentrations observées à plusieurs stations canadiennes approchent ou dépassent les NCQAA. Bien que la modélisation prévoie que les concentrations de PM2,5 diminueront d’ici 2035, ces concentrations devraient également continuer à dépasser les NCQAA dans certaines des plus grandes villes du Canada. De plus, l’analyse présentée dans ce rapport révèle une augmentation du transport des PM2,5 des États‑Unis vers le Canada. Une modélisation et une analyse récentes indiquent également que les PM2,5 transfrontalières augmentent la morbidité et la mortalité au Canada et ont un impact plus important sur la santé que l’ozone transfrontalier. Les résultats de la modélisation confirment que la plupart des effets des PM2,5 transfrontalières sont ressentis à plusieurs centaines de kilomètres de la frontière, principalement dans les régions du Michigan, de l’Ontario et du Québec, et que les effets les plus importants sont observés dans la région de Detroit‑Windsor.

7 Recommandation

L’amélioration de la qualité de l’air est toujours une priorité pour le Canada et les États‑Unis. L’AQA est un exemple important des progrès réalisés grâce à la diplomatie et aux efforts combinés de pays voisins. Néanmoins, la qualité de l’air demeure une préoccupation, y compris dans les zones frontalières, des deux côtés de la frontière. De plus, les priorités d’aujourd’hui en matière de qualité de l’air ne sont pas nécessairement celles d’il y a 30 ans. L’AQA continue de favoriser de manière efficace la collaboration, mais cela dit, il convient de souligner que les engagements pris dans le cadre de l’AQA sont concrétisés depuis longtemps.

D’importants résultats ont été obtenus dans le cadre de l’AQA actuel, et les deux pays ont pleinement respecté leurs obligations. Toutefois, la pollution atmosphérique transfrontalière continue d’avoir un impact sur les deux pays en ce qui concerne la santé et de l’environnement. Selon les conclusions scientifiques et techniques, pour continuer à atteindre l’objectif de l’AQA « de contrôler la pollution atmosphérique transfrontière entre les deux pays », il faudrait que les Parties mettent à jour l’Accord.

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Annexe A : Modélisation

Modélisation de la qualité de l’air par ECCC

ECCC a récemment modélisé la qualité de l’air à l’aide du GEM‑MACH, un modèle en ligne de prévision de la qualité de l’air qui simule la concentration de différents polluants atmosphériques (Gong et al., 2015; Moran et al., 2021; Pendlebury et al., 2018). Cette modélisation de la qualité de l’air a été effectuée pour évaluer le transport transfrontalier de l’ozone et des PM2,5 entre les États‑Unis et le Canada. Les simulations annuelles (excluant les émissions attribuables aux feux de forêt) ont été effectuées à l’échelle du continent, selon une grille latitude‑longitude à mailles de 10 km et en utilisant les données météorologiques de 2019. Les scénarios de modélisation ont été produits pour l’année de référence 2015, et les scénarios de MSQ, pour 2025, 2030 et 2035, en tenant compte des émissions canadiennes et américaines ou bien en excluant les émissions canadiennes ou les émissions américaines.

Les émissions anthropiques canadiennes utilisées pour l’année de référence 2015 sont fondées sur l’IEPA produit par ECCC à la fin de 2017. Les scénarios de MSQ de 2025, 2030 et 2035 sont également prévus d’après cet IEPA (Sassi et al., 2021). Les estimations des émissions futures tiennent compte des changements prévus dans la population, l’activité économique et l’utilisation de l’énergie, ainsi que des mesures de lutte contre la pollution atmosphérique qui seront mises en œuvre et des ouvertures et fermetures d’installations attendues au cours de cette période. Les prévisions d’émissions canadiennes tiennent compte des règlements qui seront appliqués dans les années à venir, notamment le Règlement modifiant le Règlement sur la réduction des émissions de dioxyde de carbone – secteur de l’électricité thermique au charbon, le Règlement sur la réduction des rejets de méthane et de certains composés organiques volatils (secteur du pétrole et du gaz en amont) et le Règlement multisectoriel sur les polluants atmosphériques, en plus d’autres règlements comme ceux des provinces et des territoires.

Les émissions anthropiques américaines utilisées pour l’année de référence 2015 correspondent aux émissions américaines de 2016, lesquelles comprennent principalement les émissions de l’inventaire de 2016 du projet EQUATES. On peut obtenir plus de précisions sur cet inventaire auprès d’autres sources (K. Foley, 2021; K. M. Foley et al., 2023). Quant aux scénarios de MSQ, les projections américaines pour 2026 et 2032 proviennent de la plateforme de modélisation 2016 v. 2 de l’EPA (Eyth, 2021). Les projections américaines tiennent compte de plusieurs règlements, comme il est décrit dans le rapport Technical Support Document (TSD) Preparation of Emissions Inventories for the 2016v2 North American Emissions Modeling Platform (US EPA, 2021d).

Les émissions mexicaines obtenues dans tous les scénarios sont fondées sur l’inventaire national des émissions du Mexique de 2008, lequel provient également de la plateforme de modélisation des émissions atmosphériques 2016 de l’EPA (Eyth, 2021).

Intrants d’émissions

Les émissions prévues de NOX et de COV qui sont utilisées dans les simulations GEM‑MACH effectuées selon les scénarios de MSQ de 2025, 2030 et 2035 sont comparées aux émissions de l’année de référence 2015 aux figures A-1 à A-3. Les prévisions pour ces années tiennent compte des règlements qui seront en vigueur à l’avenir. La figure A-1 montre qu’entre 2015 et 2035, les émissions de NOX provenant de diverses sources[1] semblent augmenter légèrement (de 2 % au total entre 2015 et 2035), les émissions provenant de la combustion de bois à des fins résidentielles (CBR) semblent stables, et les émissions du secteur pétrolier et gazier d’amont (PGA) diminuent considérablement (de 60 % au total entre 2015 et 2035; la plus forte baisse [32 %] se produit entre 2015 et 2025). Les émissions provenant de l’industrie diminuent en 2025 et en 2030, puis augmentent légèrement en 2035 (une diminution globale de 12 % entre 2015 et 2035). Les émissions provenant des transports montrent une diminution globale de 44 % entre 2015 et 2035, et la plus forte réduction (29 %) se produit entre 2015 et 2025.

Figure A-1. Émissions canadiennes de NOX en 2015, 2025, 2030 et 2035.

Les émissions provenant de diverses sources comprennent les émissions des catégories des sources suivantes : commercial‑résidentiel‑institutionnel, peintures et solvants, incinération et déchets, et incendies (y compris les brûlages dirigés et les feux de bâtiments).

Description longue
Figure A-1. Émissions canadiennes de NOX en 2015, 2025, 2030 et 2035.
- Diverses sources CBR PGA Industrie Transports
Année NOX (Tonnes métriques) NOX (Tonnes métriques) NOX (Tonnes métriques) NOX (Tonnes métriques) NOX (Tonnes métriques)
2015 70,390 10,153 357,240 402,613 955,273
2025 69,801 8,985 241,230 376,961 676,896
2030 70,092 8,812 154,225 337,891 593,684
2035 71,717 8,919 141,225 353,155 539,672

La figure A-2 montre les émissions canadiennes de COV de l’année de référence 2015 et selon les scénarios de MSQ pour 2025, 2030 et 2035. Les émissions provenant de l’agriculture demeurent stables au cours des ans, alors que celles provenant de l’industrie augmentent de 91 % entre 2015 et 2035; la plus forte hausse (69 %) de ces dernières se produit entre 2015 et 2025. Les émissions provenant de diverses sources montrent une augmentation globale de 39 % entre 2015 et 2035. Les émissions provenant de la CBR augmentent en 2025, puis diminuent en 2035, ce qui se traduit par une diminution globale de 3 % entre 2015 et 2035. Les émissions du PGA diminuent de 19 % entre 2015 et 2025, puis augmentent entre 2025 et 2035, ce qui se traduit par une diminution globale de 2 % entre 2015 et 2035. Les émissions provenant des transports montrent une diminution globale de 45 % entre 2015 et 2035.

Figure A-2. Émissions canadiennes de COV en 2015, 2025, 2030 et 2035.

Description longue
Figure A-2. Émissions canadiennes de COV en 2015, 2025, 2030 et 2035.
- Agriculture Industrie CBR Diverses sources Transports PGA
Année COV (Tonnes métriques) COV (Tonnes métriques) COV (Tonnes métriques) COV (Tonnes métriques) COV (Tonnes métriques) COV (Tonnes métriques)
2015 108,790 115,243 105,886 352,556 275,920 326,780
2025 108,447 194,196 114,510 385,454 184,223 265,807
2030 108,512 206,718 110,347 434,523 165,019 293,605
2035 108,515 220,090 109,407 488,974 152,751 318,666

La figure A-3 montre les émissions canadiennes de PM2,5 primaires de l’année de référence 2015 et selon les scénarios de MSQ pour 2025, 2030 et 2035. Les émissions provenant de l’agriculture demeurent stables entre l’année de référence 2015 et 2035. Les émissions provenant de l’industrie augmentent de 23 % entre 2015 et 2035, alors que celles provenant de diverses sources diminuent légèrement, puis augmentent, ce qui se traduit par une augmentation globale de 9 % entre 2015 et 2035. Les émissions provenant de la CBR montrent une diminution globale de 18 % entre 2015 et 2035, et la plus forte réduction (13 %) se produit entre 2015 et 2025. Les émissions provenant des transports diminuent de 12 % entre 2015 et 2035. Les émissions de poussière augmentent de 26 % entre 2015 et 2035. Les émissions du PGA sont relativement faibles et demeurent stables au cours de la période visée.

Figure A-3. Émissions canadiennes de PM2,5 en 2015, 2025, 2030 et 2035.

Description longue
Figure A-3. Émissions canadiennes de PM2,5 en 2015, 2025, 2030 et 2035.
- Agriculture Industrie Diverses sources CBR Transports PGA Poussière
Année PM2,5 (Tonnes métriques) PM2,5 (Tonnes métriques) PM2,5 (Tonnes métriques) PM2,5 (Tonnes métriques) PM2,5 (Tonnes métriques) PM2,5 (Tonnes métriques) PM2,5 (Tonnes métriques)
2015 110,413 46,669 50,435 104,170 39,672 4,890 917,056
2025 110,304 50,577 47,860 90,132 35,871 4,320 1,024,098
2030 110,324 52,990 50,964 86,416 35,143 4,639 1,084,037
2035 110,273 57,308 54,742 85,229 35,016 4,946 1,159,518

Incertitude du modèle

Toutes les séquences de modélisation sont exécutées en fonction des mêmes conditions météorologiques, soit celles de 2019, et pour une seule année. Cela met en évidence l’incidence correspondante des changements dans les émissions et la composition chimique de l’atmosphère. Toutefois, ces séquences ne sont pas censées représenter des scénarios futurs possibles puisqu’elles ne tiennent pas compte des changements climatiques prévus. On s’attend à ce que le réchauffement des températures détériore la qualité de l’air au Canada et aux États‑Unis; en effet, ce réchauffement a pour effet d’allonger la période durant laquelle peuvent survenir des épisodes de mauvaise qualité de l’air, et les épisodes estivaux de mauvaise qualité de l’air sont exacerbés par des étés plus chauds. En outre, lorsque les changements sont faibles, une année pourrait ne pas suffire à produire des résultats statistiquement significatifs.

Séquences de réduction de 20 %

Les scénarios de mise à zéro des émissions sont des cas extrêmes que l’on peut utiliser pour examiner l’incidence d’une région sur une autre sur le plan qualitatif. Toutefois, en raison de la non‑linéarité de la composition chimique, on ne peut pas les utiliser pour une analyse quantitative précise. Par exemple, les concentrations de polluants observées dans chaque scénario de mise à zéro ne peuvent pas être additionnées pour obtenir les quantités de polluants selon le scénario de MSQ, même au‑dessus des niveaux naturels. Des séquences de réduction de 20 % ont également été exécutées à l’aide du GEM‑MACH; ces séquences ont moins d’effet sur les polluants et montrent des zones de non‑linéarité, mais dans l’ensemble, elles permettent de confirmer les constatations des scénarios de mise à zéro des émissions. Des exemples précis sont donnés à chaque section.

La figure A-4 montre la moyenne annuelle, répartie sur une grille, des concentrations maximales quotidiennes d’ozone en 2015 (en ppb). La figure A-4a montre les concentrations dans le scénario de référence de 2015. La figure A-4b montre les différences de concentration entre le scénario de référence et le scénario de 20 % de réduction des émissions canadiennes et américaines. La figure A-4c montre les différences de concentration entre le scénario de référence et le scénario de 20 % de réduction des émissions canadiennes (voir la figure 3‑8d), et la figure A-4d, les différences entre le scénario de référence et le scénario de 20 % de réduction des émissions américaines (voir la figure 3‑8c).

Figure A-4. Moyenne annuelle des concentrations maximales quotidiennes d’ozone issue de la modélisation d’ECCC selon (a) le scénario de référence de 2015, (b) le scénario de référence moins le scénario de 20 % de réduction des émissions canadiennes et américaines en 2015 (c) le scénario de référence moins le scénario de 20 % de réduction des émissions canadiennes en 2015, et (d) le scénario de référence moins le scénario de 20 % de réduction des émissions américaines en 2015.

a. RÉF. 2015

b. RÉF. – 20 % réduc. Canada et É.‑U. 2015

c. RÉF. – 20 % réduc. Canada 2015

d. RÉF. – 20 % réduc. É.‑U. 2015

Description longue

La figure A-4 montre la moyenne annuelle, répartie sur une grille, des concentrations maximales quotidiennes d’ozone en 2015 (en ppb). La figure A-4a montre les concentrations dans le scénario de référence de 2015. La figure A-4b montre les différences de concentration entre le scénario de référence et le scénario de 20 % de réduction des émissions canadiennes et américaines. La figure A-4c montre les différences de concentration entre le scénario de référence et le scénario de 20 % de réduction des émissions canadiennes (voir la figure 3‑8d), et la figure A-4d, les différences entre le scénario de référence et le scénario de 20 % de réduction des émissions américaines (voir la figure 3‑8c).

Modélisation de la qualité de l’air par l’EPA des États‑Unis

Ozone

L’EPA a réalisé deux projets de modélisation récents qui permettent de quantifier le transport transfrontalier de l’ozone entre les États‑Unis et le Canada. Le tableau A-1 résume les deux projets, l’Ozone PA de 2020 (US EPA, 2020d) et la RCU (US EPA, 2020a), lesquels comprennent huit simulations. La modélisation de la qualité de l’air utilisée à l’appui de chacun de ces efforts repose sur différents modèles photochimiques, différentes années de simulation et différentes technologies pour attribuer la pollution aux États‑Unis ou au Canada. Le détail des simulations est résumé au tableau A-1 et dans la discussion ci‑dessous.

Pour l’Ozone PA de 2020, l’EPA a effectué des simulations du modèle CMAQ v. 5.2.1 pour 2016. Ce projet comprenait un scénario de référence tenant compte de toutes les émissions ainsi que plusieurs simulations où l’on enlevait des régions précises à la source de toutes les émissions anthropiques. En comparant le scénario de référence à un scénario de mise à zéro des émissions américaines ou canadiennes, il est possible d’attribuer une partie de la pollution totale au pays en question. Pour cette application du modèle, on n’a pas procédé à une mise à zéro des émissions purement canadiennes; les émissions canadiennes et mexicaines ont plutôt été enlevées simultanément. Les deux pays sont suffisamment éloignés l’un de l’autre et les schémas de transport des polluants sont suffisamment différents pour que la contribution du Canada (ou du Mexique) puisse généralement être distinguée. Bien que l’Ozone PA de 2020 était axée sur l’ozone, les résultats du modèle comprennent également des prévisions sur les PM qui peuvent être utiles au présent examen.

La RCU utilisait le modèle CAMx (v. 7., beta 6) pour les années 2016, 2023 et 2028. En 2023 et en 2028, l’Ozone Source Apportionment Technology (OSAT) a été utilisée conjointement avec l’Anthropogenic Precursor Culpability Assessment (APCA) à l’échelle des États américains et du Canada. Pour plus de détails sur la technologie APCA et son application, consulter le document de référence (US EPA, 2020a).

Grâce à ces simulations, nous pouvons voir comment change la pollution par l’ozone entre le présent nominal (ici, 2016) et diverses années futures (2023, 2028). En ce qui concerne l’ozone, il y a plusieurs estimations actuelles (PA16, RCU16) ainsi que plusieurs attributions des sources pour le présent et pour des années futures (PA16, RCU23, RCU28). Les tendances sont mieux décrites lorsqu’on utilise une seule série cohérente de simulations (p. ex. RCU16 à RCU28).

Tableau A-1. Description des simulations utilisées dans l’analyse américaine de l’ozone.

Nom abrégé Application antérieure Modèle : années
Attribution
108 km 36 km 12 km
PA16 Ozone Policy Assessment de 2020

CMAQ : 2016

Attribution : mises à zéro distinctes pour les États‑Unis et le Canada de toutes les émissions anthropiques (émissions directes et de précurseurs), ce qui permet d’attribuer l’ozone, les PM2,5, l’azote et le soufre

Oui Oui Oui

RCU16

RCU23

RCU28

Final Revised CSAPR Update

CAMx : 2016, 2023 et 2028

Attribution : OSAT/APCA (2023 et 2028)

Non Non Oui

Comme il est indiqué au tableau A-1, les différentes études utilisaient trois domaines. Le plus grand domaine englobe l’hémisphère Nord et utilise une projection stéréographique polaire avec une résolution de 108 km. Ce domaine couvre toutes les régions d’intérêt, mais ne résout pas les gradients spatiaux liés à la qualité de l’air en milieu urbain. Nos projets réglementaires utilisent un domaine de 12 km qui couvre relativement bien la zone continentale des États‑Unis, mais qui englobe une plus petite superficie et laisse de côté de grandes parties du Canada. Pour saisir toute l’influence de la zone environnante, particulièrement celle des sources internationales, nous utilisons aussi un domaine de 36 km de plus grande étendue que celui de 12 km et présentant une résolution plus fine que celle des simulations grossières (108 km). Ces domaines sont illustrés à la figure A-5.

Figure A-5. Carte de la population du Canada et des États‑Unis montrant un contour noir de la zone proposée pour l’analyse de l’Accord. Les zones englobées par les domaines de 36 km (en bleu) et de 12 km (en rouge) de l’EPA sont superposées à la carte à titre de référence. Le domaine à grille de 108 km englobe toute la figure.

Description longue

Les différentes études utilisées dans l’analyse de l’ozone aux États-Unis ont utilisé une combinaison de trois domaines de modélisation. Ces domaines sont illustrés à la figure A-5. Le plus grand domaine englobe l’hémisphère Nord et utilise une projection stéréographique polaire avec une résolution de 108 km. Ce domaine couvre toutes les régions d’intérêt, mais ne résout pas les gradients spatiaux liés à la qualité de l’air en milieu urbain. Nos projets réglementaires utilisent un domaine de 12 km qui couvre relativement bien la zone continentale des États‑Unis, mais qui englobe une plus petite superficie et laisse de côté de grandes parties du Canada. Pour saisir toute l’influence de la zone environnante, particulièrement celle des sources internationales, nous utilisons aussi un domaine de 36 km de plus grande étendue que celui de 12 km et présentant une résolution plus fine que celle des simulations grossières (108 km).

Le domaine de 36 km englobe la majeure partie de la région d’analyse à l’exception des territoires du Nord et de l’Alaska, ce qui représente 99,9 % de la population vivant dans la région d’analyse. Le domaine de 12 km englobe la majeure partie de la région d’analyse jusqu’au 48e parallèle nord, mais il laisse de côté des parties à l’ouest et toute la frontière entre le Canada et l’Alaska. Le domaine de 12 km englobe 84,9 % de la population canadienne vivant dans la région d’analyse. Le domaine de 36 km englobe toute la frontière du 48e parallèle nord et certaines parties de la frontière entre le Canada et l’Alaska, mais seul le domaine de 108 km englobe complètement la région d’analyse. Comme l’indique la figure A-5, 92,4 % des 38,4 millions d’habitants de la population canadienneNote de bas de page 34  vivent en deçà de 500 km de la frontière entre le Canada et les États‑Unis, ce qui est le cas d’une fraction beaucoup plus petite des 332,2 millions d’habitants de la population américaineNote de bas de page 35 . Cette région de 500 km comprend la majeure partie de la ZGEP; elle comprend aussi une partie de la Virginie ainsi que la totalité ou des parties des États du nord‑ouest des États‑Unis (Washington, nord de l’Idaho, Montana, nord du Wyoming, Dakota du Nord, nord du Dakota du Sud).

Le domaine de 36 km englobe la majeure partie de la région d’analyse à l’exception des territoires du Nord et l’Alaska, ce qui représente 99,9 % de la population vivant dans la région d’analyse. Le domaine de 12 km englobe la majeure partie de la région d’analyse jusqu’au 48e parallèle nord, mais il laisse de côté des parties à l’ouest et toute la frontière entre le Canada et l’Alaska. Le domaine de 12 km englobe 84,9 % de la population canadienne vivant dans la région d’analyse. Le domaine de 36 km englobe toute la frontière du 48e parallèle nord et certaines parties de la frontière entre le Canada et l’Alaska, mais seul le domaine de 108 km englobe complètement la région d’analyse. Comme l’indique la figure A-5, 92,4 % des 38,4 millions d’habitants de la population canadienneNote de bas de page 34  vivent en deçà de 500 km de la frontière entre le Canada et les États‑Unis, ce qui est le cas d’une fraction beaucoup plus petite des 332,2 millions d’habitants de la population américaineNote de bas de page 35 . Cette région de 500 km comprend la majeure partie de la ZGEP; elle comprend aussi une partie de la Virginie ainsi que la totalité ou des parties des États du nord‑ouest des États‑Unis (Washington, nord de l’Idaho, Montana, nord du Wyoming, Dakota du Nord, nord du Dakota du Sud). Afin de comparer ces résultats les uns aux autres, nous utilisons un domaine commun défini à l’aide de l’ensemble de données sur la population mondiale (v. 4.2) du Center for International Earth Science Information Network. Cet ensemble de données utilise une grille latitude‑longitude présentant une résolution de 2,5 minutes (~ 4,5 km aux latitudes moyennes du Nord). Chaque cellule de grille se voit assigner la concentration de polluant qui correspond au centroïde de la cellule, laquelle est issue du modèle photochimique. En utilisant une grille commune, nous pouvons également appliquer à nos résultats une pondération en fonction de la population.

PM2,5

L’EPA a réalisé deux projets de modélisation récents qui permettent de quantifier le transport des PM2,5 provenant des États‑Unis et du Canada. Ces deux projets sont l’Ozone PA de 2020 et la RHR (US EPA, 2019b). L’Ozone PA a déjà fait l’objet d’une discussion dans les sections ci‑dessus sur l’ozone ainsi que dans le tableau A-1. Bien que l’Ozone PA n’était pas axée sur les PM2,5, les résultats en question sont présentés ici à des fins de comparaison avec la RHR. La modélisation selon la RHR est décrite au tableau A-2 et dans le texte qui suit :

Tableau A-2. Description des simulations utilisées dans l’analyse américaine de l’ozone.

Nom abrégé Application antérieure Modèle : années
Attribution
108 km 36 km 12 km

RHR16

RHR28

Regional Haze Rule

CAMx : 2016 et 2028

Attribution : PSAT (2028)

Non Oui Oui

La modélisation selon l’Ozone PA et la RHR donne lieu à plusieurs estimations relatives aux PM (PA16 et RHR16) et à leur attribution (PA16 et RRH28). Le changement dans les concentrations de PM2,5 entre le présent nominal (2016) et une année future (2028) fournit une estimation de la façon dont les changements dans les émissions devraient influencer les PM2,5 à l’avenir. La modélisation de l’attribution (mise à zéro de la PA16 et RHR28 effectuée à l’aide de la PSAT) fournit une estimation de l’ampleur des effets transfrontaliers.

Comme il est décrit dans la section ci‑dessus sur l’ozone, une combinaison de trois domaines et de différentes résolutions est utilisée pour produire les résultats. Les résultats sont regroupés sur une grille unifiée conforme à celle de l’ensemble de données sur la population mondiale (v. 4.2). Cet ensemble de données utilise une grille latitude‑longitude présentant une résolution de 2,5 minutes (~ 4,5 km aux latitudes moyennes du Nord).

Pour les PM2,5, les modèles produisent des résultats différenciés par espèce avec différentes représentations des modes de diamètre des particules (mode de nucléation, mode d’accumulation et mode grossier). Une entrée est utilisée pour mesurer de manière sélective les particules de diamètre inférieur à 2,5 mm. L’utilisation de ce seuil de taille a pour effet de regrouper toutes les particules du mode de nucléation, la plupart des particules du mode d’accumulation, et une petite partie des particules du mode grossier par suite d’une séparation incomplète des tailles. Pour l’analyse selon l’Ozone PA, nous examinons l’ensemble des particules des modes d’Aitken et d’accumulation qui est issu du modèle pour estimer les PM2,5 totales. Pour l’analyse selon la RHR, nous utilisons la somme des particules du mode aérosol fin.

Annexe B : Analyse météorologique du flux transfrontalier

Les données sur les vents issues de la Modern-Era Retrospective analysis for Research and Applications, version 2 (MERRA‑2) ont été utilisées pour fournir une description qualitative du transport des polluants qui ne repose pas sur leur composition chimique complexe. Les vents à basse altitude (50 mètres) sont les plus pertinents pour décrire le transport le long de la frontière, alors que le transport à grande distance dépend fortement des vents à haute altitude (500 hPa). Les vents à moyenne altitude (850 hPa) montrent la transition entre les précédents niveaux.

La figure B-1 montre la configuration habituelle des vents sous forme de lignes de courant durant trois mois d’été représentatifs et trois altitudes représentatives. Les mois d’été sont pertinents pour décrire le transport de l’ozone, des PM2,5 et de leurs précurseurs. Les vents à haute altitude (500 hPa) ne sont que légèrement favorables au transport à grande distance du Canada vers les États‑Unis. Les vents en altitude sont relativement constants et soufflent généralement de l’ouest vers l’est, avec une légère composante nord‑sud. Cela concorde avec le transport à grande distance de la région pacifique du Canada vers le nord‑est des États‑Unis. Comme nous le verrons dans les résultats de la modélisation, il ne s’agit pas d’un vecteur de transport important. Les vents à basse altitude (10 mètres) sont favorables à divers degrés au transport des États‑Unis vers le Canada. Les vents à basse altitude varient selon la saison et l’endroit. Dans le nord‑ouest des États‑Unis, les schémas de transport sont généralement parallèles à la frontière en toute saison, ce qui indique un faible transport transfrontalier. En mai, dans le nord‑est des États‑Unis, les lignes de courant sont généralement parallèles à la frontière entre les États‑Unis et le Canada, sauf près de New York. Cela met en évidence le transport du Michigan vers la région de Toronto‑Windsor et de la région de Toronto‑Windsor vers New York. En juillet, les lignes de courant tendent à aller du sud vers le nord jusqu’à proximité de la frontière, où une composante ouest‑est s’ajoute. Cela met en évidence le transport du Michigan et de la vallée de l’Ohio vers le Canada. En septembre, les lignes de courant vont du sud vers le nord, ce qui met en évidence le transport des États‑Unis vers le Canada. Ces résultats concordent généralement avec les résultats de la modélisation photochimique présentés ci‑après.

Figure B-1. Les pressions moyennes mensuelles en surface et les champs de vent issus de la MERRA‑2 sont présentés pour les mois de mai, de juillet et de septembre 2016. Les vents sont illustrés à une altitude de 50 mètres (50 m) et à des pressions de 850 hPa et de 500 hPa, ce qui représente une augmentation de l’altitude.

Description longue

La figure B-1 montre la configuration habituelle des vents sous forme de lignes de courant à trois altitudes représentatives durant trois mois d’été représentatifs. Les mois d’été sont pertinents pour décrire le transport de l’ozone, des PM2,5 et de leurs précurseurs. Les vents à haute altitude (500 hPa) ne sont que légèrement favorables au transport à grande distance du Canada vers les États‑Unis. Les vents en altitude sont relativement constants et soufflent généralement de l’ouest vers l’est, avec une légère composante du nord vers le sud. Cela concorde avec le transport à grande distance de la région canadienne du Pacifique vers le nord‑est des États‑Unis, mais les résultats de la modélisation, il ne s’agit pas d’un vecteur important de transport des polluants. Les vents à basse altitude (10 mètres) sont favorables à divers degrés au transport des États‑Unis vers le Canada. Les vents à basse altitude varient selon la saison et l’endroit. Dans le nord‑ouest des États‑Unis, le transport est généralement parallèle à la frontière en toute saison, ce qui indique un faible transport transfrontalier. En mai, dans le nord‑est des États‑Unis, les lignes de courant sont généralement parallèles à la frontière entre les États‑Unis et le Canada, sauf près de New York. Ces vents favorisent le transport du Michigan vers la région de Toronto‑Windsor et de la région de Toronto‑Windsor vers New York. En juillet, les lignes de courant tendent à s’orienter du sud vers le nord jusqu’à proximité de la frontière, où une composante ouest‑est s’ajoute, ce qui favorise le transport du Michigan et de la vallée de l’Ohio vers le Canada. En septembre, les vents soufflent du sud vers le nord, favorisant le transport des États‑Unis vers le Canada. Ces résultats concordent généralement avec les résultats de la modélisation photochimique présentés dans le rapport.

La figure B-2 montre les vents habituels durant les mois hors saison estivale (janvier, mars et novembre); ces vents sont pertinents pour décrire le transport des PM2,5 et de leurs précurseurs, lesquels peuvent présenter des pics en été et en hiver (Zhao et al., 2018). Comme pendant les mois d’été, les flux des vents à haute altitude vont généralement de l’ouest vers l’est. La composante nord‑sud près du Montana et de l’Alberta est plus forte en janvier; ceci est le cas des flux des vents tant à 500 hPa qu’à 850 hPa. Cela porte à croire qu’un certain transport favorable du Canada vers les États‑Unis serait plus pertinent dans cette région et pendant cette saison, et qu’il influencerait plus les concentrations moyennes annuelles de PM2,5 que les concentrations d’ozone en été. Contrairement aux mois d’été, il n’y a pas, dans le nord‑est, de flux en surface évident du sud vers le nord. Il y a plutôt soit une convergence, soit des flux parallèles à la frontière. Ainsi, les vents qui soufflent près de la surface pendant ces mois sont généralement moins favorables au transport transfrontalier dans le nord‑est.

Figure B-2. Les pressions moyennes mensuelles en surface et les champs de vent issus de la MERRA‑2 sont présentés pour les mois de janvier, de mars et de novembre 2016. Les vents sont illustrés à une altitude de 50 mètres (50 m) et à des pressions de 850 hPa et de 500 hPa, ce qui représente une augmentation de l’altitude.

Description longue

La figure B-2 montre les vents habituels durant les mois hors saison estivale (janvier, mars et novembre); ces vents sont pertinents pour décrire le transport des PM2,5 et de leurs précurseurs, lesquels peuvent présenter des pics en été et en hiver (Zhao et al., 2018). Comme pendant les mois d’été, les vents à haute altitude vont généralement de l’ouest vers l’est. La composante nord‑sud près du Montana et de l’Alberta est plus forte en janvier; c’est le cas des vents tant à 500 hPa qu’à 850 hPa. Ainsi, les vents favoriseraient le transport des polluants du Canada vers les États‑Unis dans cette région pendant l’hiver et influeraient plus sur les concentrations moyennes annuelles de PM2,5 que sur les concentrations d’ozone en été. Contrairement à l’été, il n’y a pas en hiver de régime des vents de surface du sud au nord dans le nord-est; il y a plutôt soit une convergence des vents, soit lignes de courant parallèles à la frontière. Ainsi, les vents de surface pendant ces mois sont généralement moins favorables au transport transfrontalier dans le nord‑est.

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2024-11-26