Chiens et oiseaux migrateurs dans les refuges d’oiseaux migrateurs de la région métropolitaine de Victoria

Image de collage de deux retrievers d'or, Grand Héron bleu Abronie côtière
Retrievers d'or, Grand Héron bleu, et Abronie côtière
Information sur le document

Cette publication présente une revue de littérature sur les incidences des chiens sur les oiseaux ainsi que les résultats d’une étude réalisée sur ces incidences dans trois refuges d’oiseaux migrateurs côtiers de la région métropolitaine de Victoria, en Colombie-Britannique.

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© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, 2021.

No de cat. : CW66-776/2022F-PDF (électronique, français)
ISBN : 978-0-660-41362-4 (électronique, français)
No de cat. : CW66-776/2022E-PDF (électronique, anglais)
ISBN : 978-0-660-41210-8 (électronique, anglais)
Série de rapports techniques numéro

Nathan T. Hentze
9768 Second St.,
Sidney (Colombie-Britannique)  
V8L 3Y8

Ken H. Morgan
Institut des sciences de la mer, Environnement et Changement climatique Canada,
9860, chemin West Saanich,
Sidney (Colombie-Britannique)  
V8L 4B2

Chloe K. Boynton et Erin M. Roberts
Centre de recherche sur la faune du Pacifique, Environnement et Changement climatique,
5421, chemin Robertson,
Delta (Colombie-Britannique)  
V4K 3B2

Série de rapports techniques numéro 540
2022
Service canadien de la faune
Région du Pacifique

Résumé

Les zones côtières sont importantes pour les espèces sauvages et elles sont utilisées par les oiseaux comme haltes migratoires et sites d’hivernage, de reproduction, d’alimentation et de repos. La région métropolitaine de Victoria, en Colombie-Britannique, compte trois refuges d’oiseaux migrateurs (ROM) dont Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) est l’organisme responsable, soit les ROM du Havre-de-Victoria (créé en 1923), du Havre-Shoal (créé en 1931) et de la Lagune-d’Esquimalt (créé en 1931). Les ROM, créés en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs (LCOM), sont des aires importantes pour les oiseaux; de nombreuses études confirment que les oiseaux utilisent l’habitat dans les trois ROM. La LCOM interdit de causer des dommages (ce qui comprend le harcèlement) aux oiseaux migrateurs, à leurs nids et à leurs œufs partout au Canada. Le paragraphe 5(1) du Règlement sur les refuges d’oiseaux migrateurs (RROM) énonce l’interdiction de laisser les animaux domestiques circuler librement dans un ROM.

ECCC a reçu des commentaires de membres du public, d’organismes communautaires et d’autres entités gouvernementales exprimant des préoccupations concernant le harcèlement des oiseaux migrateurs par des chiens dans ces ROM. La littérature scientifique montre que les chiens peuvent causer des perturbations qui se traduisent par le déplacement des oiseaux, une réduction du taux de recherche de nourriture, l’abandon des nids, une augmentation des comportements de vigilance, voire une hausse de la mortalité. En même temps, de nombreuses espèces d’oiseaux à l’intérieur des ROM subissent des stress à l’échelle des populations et connaissent des déclins généralisés (p. ex., le grand héron de la sous-espèce fannini, qui figure à l’annexe 1 de la LEP en tant qu’espèce préoccupante). Les perturbations causées par les chiens dans ces ROM sont donc considérées comme des incidents préoccupants sur le plan de la conservation. ECCC a qualité pour intervenir, car la libre circulation des chiens est interdite dans les limites des ROM [paragraphe 5(1) du RROM]. ECCC a fait preuve de diligence en enquêtant sur la situation au moyen d’une analyse documentaire et d’un sondage public et en publiant le présent rapport.

Pour les besoins de l’étude, les trois ROM ont été divisés en 28 petites zones d’études. La présence, la composition et l’abondance des oiseaux ont été résumées à partir d’ensembles de données existants. Les espèces qui fréquentent le littoral étant considérées comme plus susceptibles d’être dérangées par les chiens, l’étude cible particulièrement sur les « espèces associées aux rivages », notamment les oiseaux de rivage, le grand héron, les sternes, les mouettes et goélands et certaines espèces de sauvagine. Dans un sondage Web publié en ligne d’octobre à novembre 2020, on a demandé au public de fournir des précisions sur les interactions entre les chiens et les oiseaux.

Selon les résultats du sondage public, les oiseaux seraient importunés par des chiens dans les 28 zones d’étude. Une plus grande fréquence de perturbation a été signalée à certains endroits, comme la zone de la lagune du ROM de la Lagune-d’Esquimalt ainsi que la baie Cadboro/plage Gyro, la plage Gonzales, la plage Willows, la pointe Cattle et la pointe Clover du ROM du Havre-de-Victoria. Le risque de perturbation augmente à certains moments de l’année, notamment pendant les périodes de reproduction ou les périodes de forte concentration. Les perturbations causées par les chiens dans la région métropolitaine de Victoria pourraient avoir des effets cumulatifs importants sur les oiseaux.

Étant donné que ces ROM ne sont pas principalement situés sur des terres fédérales, il faudra adopter une démarche de gestion qui fera intervenir les municipalités, les gouvernements provinciaux, les Premières Nations, les propriétaires fonciers privés, les groupes d’intendance locaux et les parties prenantes pour obtenir des résultats significatifs en matière conservation des oiseaux migrateurs à l’intérieur de ces importants refuges.

Remerciements

Nous tenons à remercier les personnes suivantes pour leur assistance dans la coordination et la mise en œuvre de ce projet : Justin Ziola (ECCC), qui a fourni des renseignements sur la réglementation et les mesures d’application de la loi dans les refuges, et Graham Sorenson (Oiseaux Canada), qui a transmis les données brutes du Relevé des oiseaux aquatiques des côtes de la Colombie-Britannique (ROACCB). Nous tenons aussi à souligner la contribution de Jacques Sirois (Friends of Victoria Harbour) et de Bob Peart (Friends of Shoal Harbour) ainsi que des nombreuses personnes qui ont répondu au sondage public ou pris le temps de formuler d’utiles commentaires. Virgil Hawkes et Leah Rowan ont apporté une aide contractuelle et administrative à LGL Limited. Jeremy Gatten (LGL Limited) a collaboré à la synthèse des données d’eBird pour certains secteurs du ROM du Havre-de-Victoria, et Keegan Meyers (LGL Limited) a élaboré certaines des vues d’ensemble sommaires pour le ROM du Havre-de-Victoria. Julio Novoa (LGL Limited) et Alexander Ross (ECCC) ont collaboré à l’établissement des cartes. Ailish Murphy (ECCC), Ken Brock (ECCC) et Blair Hammond (ECCC) ont passé le rapport en revue et fourni une précieuse rétroaction. Jesse Russell (ECCC) a formulé des commentaires utiles et apporté une clarification réglementaire de la LCOM. Enfin, nous tenons à exprimer notre éternelle reconnaissance à Zoe Crysler (ECCC), James Reynolds (ECCC), Julian Jones (ECC) et Alan Chang (ECCC) qui a effectué une dernière révision en profondeur du document.

Merci à Jacques Sirois pour les photographies du grand héron et de l’abronie à feuilles larges et à Erin Roberts pour la photo des deux golden retrievers en laisse.

Liste des abréviations

DALF
Direction de l’application de la loi sur la faune
ECCC
Environnement et Changement climatique Canada
LCOM
Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs
ROACCB
Relevé des oiseaux aquatiques des côtes de la Colombie-Britannique
ROM
Refuge d’oiseaux migrateurs
RROM
Règlement sur les refuges d’oiseaux migrateurs
SCF
Service canadien de la faune

Glossaire

Alcidé :
Oiseau de la famille des Alcidae, portant parfois le nom générique d’« alque ». Les individus de cette famille, qui comprend les pingouins, les guillemots, les stariques et les macareux, se trouvent généralement au grand large et ne viennent généralement sur la terre ferme que pour se reproduire.
Canard barboteur :
Canard de la famille des Anatidae et de la sous-famille des Anatinae, qui se nourrit à la surface de l’eau ou en basculant tête première dans l’eau sans immerger tout le corps. Comme les canards barboteurs peuvent prendre leur envol en jaillissant directement de l’eau, ils sont souvent présents en eaux peu profondes. Le canard colvert, le canard d’Amérique et la sarcelle d’hiver sont des canards barboteurs.
Canard plongeur :
Canard de la famille des Anatidae et de la sous-famille des Aythyinae, qui se nourrit en plongeant sous la surface de l’eau et en immergeant tout le corps. En raison de ce comportement de recherche de nourriture, on les retrouve souvent en eaux plus profondes. Généralement, ils prennent leur envol en courant à la surface de l’eau sur une certaine distance.
Épi :
Barrière ou mur construit perpendiculairement au rivage et se prolongeant dans l’océan pour limiter le débit des eaux, l’érosion et le mouvement des sédiments.
Qualité de l’habitat :
Capacité de l’habitat dans son état actuel à répondre aux besoins vitaux d’une espèce. Il s’agit d’une estimation de la mesure dans laquelle les conditions actuelles de l’habitat répondent aux besoins vitaux de l’espèce étudiée.
Potentiel de l’habitat :
Capacité de l’habitat, dans des conditions naturelles (de succession) optimales, à répondre aux besoins vitaux d’une espèce, sans égards à l’état actuel de l’habitat.
Oiseau terrestre :
Dénomination informelle désignant un groupe diversifié d’oiseaux qui vivent surtout sur la terre ferme, mais qui peuvent migrer au-dessus des plans d’eau. Ce groupe englobe la majorité des espèces d’oiseaux.
Passereau :
Oiseau appartenant à l’ordre des Passeriformes, souvent appelés « oiseaux percheurs » ou « oiseaux chanteurs ». Formant le plus grand ordre d’oiseaux et comprenant la plupart des oiseaux terrestres, ce groupe comprend des espèces comme les moineaux, les merles et les corneilles.
Précoce :
Se dit d’une espèce dont les jeunes sont relativement matures et mobiles dès la naissance ou l’éclosion, contrairement aux espèces dites nidicoles. Ces catégories ne sont toutefois pas distinctes et forment plutôt un continuum. Les oiseaux précoces comprennent de nombreuses espèces de canards, d’oies et d’oiseaux aquatiques. Souvent, ces oiseaux naissent déjà couverts de duvet et les yeux ouverts. Les oiseaux précoces sont souvent capables de quitter le nid et peuvent trouver leur nourriture par eux-mêmes beaucoup plus rapidement que les espèces nidicoles.
Descripteurs saisonniers :
Dans certains cas, on emploie les termes suivants pour décrire l’usage saisonnier de l’habitat par les oiseaux :
Nicheuse :
Se dit d’une espèce qui niche localement. Les espèces nicheuses peuvent être présentes de façon saisonnière ou toute l’année.
Migratrice :
Se dit d’une espèce qui migre vers une zone pendant une certaine période de son cycle vital. Les espèces migratrices passent habituellement par la région durant leur déplacement entre les sites d’hivernage du sud et les sites de reproduction du nord, et sont présentes pendant certaines périodes de l’année, comme le printemps ou l’automne. Les espèces migratrices comprennent aussi les espèces qui se reproduisent ailleurs, mais qui hivernent dans les milieux côtiers de la Colombie-Britannique.
Résidente :
Se dit d’une espèce qui est présente toute l’année. Les espèces résidentes peuvent se reproduire localement ou non. Même si l’espèce fréquente la zone toute l’année, il arrive souvent que des individus ne soient présents que pendant certaines parties de l’année.
Estivante :
Se dit d’une espèce qui n’est présente que pendant la saison estivale. Les espèces qui passent l’été dans la région peuvent se reproduire localement ou non.
Hivernante :
Se dit d’une espèce qui n’est présente que pendant la saison hivernale.
Varech :
Algues déposées sur la côte par les vagues, souvent en masses, à la suite de tempêtes automnales et hivernales et d’épisodes de vents violents.
Oiseau de rivage :
Oiseau appartenant à l’ordre des Charadriiformes et aux sous-ordres des Charadrii et des Scolopaci, qui regroupent les pluviers, les bécasseaux et les huîtriers. Les oiseaux de rivage se nourrissent généralement sur les plages, dans les vasières et sur la ligne de côte.
Rivage :
Bande de terre où un plan d’eau rencontre la côte. Le rivage comprend les zones terrestres et intertidales qui jouxtent immédiatement l’océan, comme les plages, les péninsules et, dans certains cas, les promenades et les routes.
Espèce associée aux rivages :
Toute espèce d’oiseau qui utilise couramment les zones de rivage à un stade donné de son cycle vital. Le groupe des espèces associées aux rivages a été défini pour les besoins de cette étude, car les rivages sont considérés comme des endroits très fréquentés par les chiens, et donc plus exposés aux perturbations. Les espèces appartenant à ce groupe comprennent les oiseaux de rivage, les mouettes et goélands, les hérons, certaines espèces de sauvagine et certains oiseaux terrestres typiquement présents sur les rivages.
Zone de jet de rive (zone de swash) :
Portion de la plage qui est soumise à l’action des vagues et qui est temporairement submergée après le déferlement d’une vague.

1. Introduction

Les refuges d’oiseaux migrateurs (ROM) sont des aires désignées par le gouvernement fédéral qui sont établies en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs (LCOM) pour protéger les oiseaux migrateurs et leurs nids. La LCOM interdit de causer des dommages (ce qui comprend le harcèlement) aux oiseaux migrateurs, à leurs nids et à leurs œufs partout au Canada. Le Règlement sur les refuges d’oiseaux migrateurs (RROM) renferme en outre des dispositions interdisant la libre circulation des animaux domestiques.

Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) est l’entité responsable des ROM au Canada, que les refuges soient situés sur des terres fédérales, provinciales ou privées. Il existe trois ROM dans la région métropolitaine de Victoria : le ROM de la Lagune-d’Esquimalt (créé en 1923), le ROM du Havre-Shoal (créé en 1923) et le ROM du Havre-de-Victoria (créé en 1931). Étant donné que la vaste majorité de ces ROM ne se trouvent pas sur des terres fédérales, il arrive souvent que le propriétaire ou le gestionnaire foncier ne soit pas le gouvernement fédéral. Ces trois ROM sont des lieux importants pour les oiseaux : selon diverses études, nombreux d’entre eux utilisent l’habitat des trois ROM toute l’année et de façon saisonnière.

ECCC a reçu des plaintes de membres du public, de propriétaires fonciers locaux, d’organismes communautaires et d’autres entités gouvernementales au sujet de chiens qui pourchassaient les oiseaux migrateurs dans les ROM du Havre-de-Victoria, de la Lagune-d’Esquimalt et du Havre-Shoal. Bien qu’il existe d’autres menaces connues pour les oiseaux migrateurs et des enjeux de conservation à l’intérieur des ROM, ECCC a la responsabilité d’enquêter expressément sur les incidences des chiens, comme l’énonce le paragraphe 5(1) du RROM : « Il est interdit à tout propriétaire de chien ou de chat de laisser son chien ou son chat circuler librement dans un refuge d’oiseaux migrateurs. » La littérature scientifique montre que les chiens peuvent causer des perturbations qui entraînent un déplacement des oiseaux, une réduction du taux de recherche de nourriture, l’abandon des nids, une augmentation des comportements de vigilance, voire hausse de la mortalité (voir la section 1.1 pour plus de précisions). En même temps, de nombreuses espèces d’oiseaux présents dans les ROM subissent des stress à l’échelle des populations et connaissent des déclins généralisés (p. ex., le grand héron de la sous-espèce fannini, qui figure sur la liste de l’annexe 1 de la LEP en tant qu’espèce préoccupante). Il importe de préciser que le présent rapport n’a pas pour but de laisser entendre que les chiens sont l’unique ou la principale source de préoccupations en matière de conservation, mais vise plutôt à fournir les données et à transmettre les connaissances nécessaires pour prendre des décisions de gestion éclairées face à une menace donnée, ce qui relève de la compétence d’ECCC.

Le présent rapport porte sur 28 zones d’étude dans les trois ROM. À l’intérieur de chaque zone d’étude, i) on résume les connaissances disponibles sur les oiseaux migrateurs et leur habitat en mettant l’accent sur les espèces associées aux rivages, et ii) on fait le point sur les problèmes connus en lien avec les conflits entre les chiens et les oiseaux, tels qu’ils ont été relevés dans le cadre d’un sondage public en ligne. Le rapport fournit aussi un résumé des périodes de l’année au cours desquelles une espèce d’oiseau associée aux rivages est le plus susceptible d’être dérangée par des chiens et formule des recommandations quant à la marche à suivre pour assurer une meilleure conformité.

1.1 revue de littérature

Les villes adjacentes aux ROM décrits ci-dessus ont connu d’importants changements depuis la création des refuges. Ainsi, à l’époque où les ROM de la région métropolitaine de Victoria ont été créés, la chasse était la principale menace pour les populations d’oiseaux migrateurs. La réglementation fédérale sur les armes à feu et les règlements municipaux interdisent désormais la chasse dans les limites des villes. Par ailleurs, la population de la région de Victoria est passée d’environ 105 000 habitants en 1950 (ONU, 2018) à 412 465 habitants en 2019 (CRD, 2019) et devrait compter 493 975 personnes d’ici 2038 (CRD, 2019). La croissance des populations humaines locales engendre bon nombre de nouveaux défis environnementaux, comme l’urbanisation, la perte d’habitat et l’introduction d’espèces envahissantes, mais aussi de nouvelles possibilités récréatives, touristiques et d’intendance (p. ex., observation des oiseaux et des baleines, naturalistes urbains).

Les parcs et les aires protégées sont importants pour de nombreuses raisons : ils offrent et préservent les aires de nidification et d’alimentation et les zones de repos pour les espèces sauvages, fournissent des services écosystémiques (p. ex., zones tampons en cas de phénomènes météorologiques extrêmes, filtration de l’air et de l’eau) et ont une grande valeur culturelle et économique (p. ex., activités récréatives et touristiques, bienfaits pour la santé physique et mentale et attrait esthétique). La relation entre l’humain et le chien s’inscrit dans une longue histoire culturelle, et les chiens sont connus pour procurer aux humains des bienfaits physiques et mentaux (Cutt et al., 2007) et un soutien social, en plus de créer des liens entre les membres de la collectivité (Wood et al., 2007). Les relations entre les propriétaires de chiens et leurs animaux domestiques sont souvent très étroites, et de nombreuses personnes considèrent leur chien comme un membre de la famille (Sanders, 1993; Power, 2008). Les plages et les zones côtières sont des lieux attrayants pour les activités récréatives des humains et des chiens (Bowes et al., 2015). Dans la région métropolitaine de Victoria, ces zones côtières sont facilement accessibles et relativement naturelles, propres et sécuritaires. Les plages étant souvent enclavées entre l’océan et des barrières terrestres (p. ex., promenades entourées de murs, propriétés privées) et de forme linéaire, elles offrent un cadre idéal pour les activités récréatives des chiens.

Les plages et les bandes côtières sont aussi importantes pour les espèces sauvages et les observateurs de la nature. Les zones littorales abritent de nombreuses espèces d’oiseaux de divers groupes, dont la sauvagine, des plongeons, des grèbes, des mouettes et goélands, le grand héron, des oiseaux de rivage, des oiseaux de proie et des passereaux. Ces zones sont des lieux essentiels de nidification, d’hivernage, d’alimentation et de repos pour les oiseaux résidents et migrateurs, comme le reflète la désignation « ROM ». Bon nombre d’espèces et de groupes d’oiseaux connaissent des déclins importants et généralisés en Amérique du Nord (Hope et al., 2019; ICOAN-Canada, 2019; Rosenberg et al., 2019). Diverses espèces utilisent l’habitat côtier, certaines préférant les plages de sable, les vasières et les cordons littoraux, tandis que d’autres privilégient les promontoires rocheux ou les eaux littorales. Lorsque ces sites se trouvent à proximité de grandes agglomérations, il existe une plus forte probabilité i) d’interactions entre les chiens et les oiseaux, ii) de conflits entre les groupes d’utilisateurs, iii) de perte de l’intégrité écologique, et iv) d’effets nuisibles sur les populations d’oiseaux.

Globalement, l’activité humaine peut exercer un vaste éventail d’effets nuisibles sur les oiseaux (Gill et al., 1996, 2001; Hill et al., 1997; Carney et Sydeman, 1999; Nisbet, 2000; Frid et Dill, 2002; Steven et al., 2011). Ces effets, directs ou indirects, sont notamment le déplacement des oiseaux depuis les aires d’alimentation et une réduction du taux de recherche de nourriture (Pfister et al., 1992; Gill et al., 1996; Galicia et Baldassarre, 1997; Rees et al., 2005), une plus faible fréquentation ou l’abandon des colonies (Anderson et Keith, 1980; Schulz et Stock, 1993; Cairns et al., 1998; Skagen et al., 2001), une hausse des taux de prédation (Keller, 1991; Mikola et al., 1994) ou la mortalité directe (Ruhlen et al., 2003). Bien qu’elles soient potentiellement réversibles, les incidences des perturbations peuvent se comparer à la perte ou à la dégradation de l’habitat (Gill et Sutherland, 2000; West et al., 2002). Les perturbations peuvent aussi être envisagées sous l’angle de la menace de prédation (Frid et Dill, 2002); cette hypothèse du risque-perturbation est régie par des compromis entre les coûts et les avantages de la fuite face à un risque de prédation ou au risque perçu de prédation dans le cas d’une perturbation non mortelle (Ydenberg et Dill, 1986; Lima et Dill, 1990; Lima, 1998).

1.1.1 Effets directs

Fuite et déplacement

La fuite et le déplacement comptent parmi les effets les mieux établis des chiens sur les oiseaux de rivage. Les chiens perturbent davantage les oiseaux que les personnes ou les véhicules seuls, et le niveau de perturbation est souvent plus élevé (Lord et al., 2001; Miller et al., 2001; Thomas et al., 2003; Burger et al., 2007; Weston et Elgar, 2007; Stigner et al., 2016; Gómez-Serrano, 2020). Dans une étude sur les oiseaux de rivage, on a constaté que les chiens avaient deux fois plus d’effets que les gens et réduisaient l’abondance des oiseaux de rivage et la probabilité d’occupation d’un site (Stigner et al., 2016). Après examen des effets des activités récréatives sur l’alimentation du bécasseau sanderling (Calidris alba), Thomas et al. (2003) ont conclu que la présence de chiens en liberté constituait le plus important facteur de perturbation et qu’elle avait un effet sur le nombre de déplacements et la distance de déplacement des oiseaux ainsi que sur le type de réaction (p. ex., course ou envol). Dans le parc régional de Boundary Bay, près de Vancouver, en Colombie-Britannique, c’est la sauvagine qui était la plus dérangée par les chiens (38 % des observations), suivie des goélands et sternes (32 %), des passereaux (27 %) et des oiseaux de rivage (25 %) (Gerst, 2002). En Australie-Méridionale, les distances auxquelles les oiseaux de rivage affichaient des réponses d’alerte et s’envolaient étaient considérablement plus grandes face à un promeneur accompagné d’un chien en laisse qu’à un promeneur seul (Paton et al., 2000). Sur une plage très fréquentée de Californie, le pluvier neigeux (Charadrius nivosus) était nettement plus touché par les chiens que par tout autre type de perturbation (Lafferty, 2001). Cette tendance a aussi été observée sur l’île de Vancouver, où les oiseaux de rivage affichaient 77 % moins de comportements de perturbation envers les promeneurs se trouvant à moins de 100 mètres qu’envers les promeneurs accompagnés de chiens se trouvant à la même distance (Murchison et al., 2016). Sur des plages situées dans les provinces espagnoles de Castellón et de Valence, des promeneurs accompagnés de chiens ont fait fuir des pluviers à collier interrompu (C. alexandrines) environ 94 et 80 % du temps, respectivement, lorsqu’ils circulaient sur des dunes et des sentiers, comparativement à environ 48 et à 13 % dans le cas de promeneurs seuls (Gomez-Serrano, 2020). Des chiens seuls ont fait fuir 100 % des pluviers dans les dunes et 50 % le long du rivage (Gomez-Serrano, 2020). Les effets des chiens ne sont pas limités aux oiseaux de rivage et ont été aussi observés dans les milieux boisés, où la promenade de chiens (près de Sydney, en Australie) a entraîné une réduction de 35 % de la diversité des oiseaux et un déclin de 41 % de l’abondance comparativement aux secteurs témoins (Banks et Bryant, 2007). Les auteurs ont aussi constaté qu’un promeneur seul provoquait moins de la moitié des perturbations que causait un promeneur accompagné d’un chien, même aux endroits où les chiens devaient être tenus en laisse, et que l’abondance et la diversité des oiseaux demeuraient inchangées en présence d’un promeneur seul ou deux promeneurs. On a aussi remarqué que le nombre d’espèces d’oiseaux présentes dans les jardins urbains (en Illinois) était inversement proportionnel au nombre de chiens présents dans le voisinage (Belaire et al., 2014).

Réduction du temps consacré à la recherche de nourriture

Les événements perturbateurs peuvent avoir des effets importants et cumulatifs sur les oiseaux en augmentant la dépense d’énergie. Bien que les oiseaux puissent disposer de réserves énergétiques suffisantes ou d’un habitat de rechange de qualité pour compenser ces perturbations (Gill et al., 2001), les oiseaux qui s’enfuient doivent consommer davantage de nourriture pour compenser à la fois le temps de recherche de nourriture perdu à l’endroit où ils se trouvaient avant d’être dérangés et leur dépense accrue d’énergie (Ramli et Norazlimi, 2017). Lafferty (2001) a rapporté que des pluviers neigeux au repos étaient dérangés toutes les 43 minutes en moyenne, chaque chien perturbant 26 % de tous les oiseaux au repos pendant les jours de semaine, et toutes les 27 minutes les fins de semaine, chaque chien perturbant 73 % des oiseaux au repos. Ce niveau de perturbation peut avoir empêché cette espèce de pluvier de se reproduire à cet endroit et joué un rôle dans la répartition des oiseaux sur la plage. On a observé des événements perturbateurs qui avaient réduit l’efficacité de la recherche de nourriture et mené à un déclin du succès de reproduction (Flemming et al., 1988; Burger, 1991; Burger, 1994). Comme l’ont montré Agness et al. (2008, 2013), l’augmentation cumulative des demandes d’énergie chez les oiseaux marins qui fuient pourrait avoir des conséquences sur la valeur adaptative (fitness) à l’échelle des populations. Selon une étude des perturbations causées par les chiens à proximité de Vancouver, 51 % des espèces sauvages perturbées avaient quitté le secteur (Gerst, 2002). La disponibilité d’un habitat de rechange de qualité joue un rôle primordial dans les réactions des oiseaux face aux perturbations humaines (Gill et al., 2001). Ainsi, une espèce qui se nourrit de proies uniformément réparties pourrait subir moins de préjudices en quittant un site d’alimentation qu’une espèce dont les sources d’alimentation sont moins fiables. Par exemple, les perturbations causées par les bateaux ont effectivement incité le cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis) à s’éloigner des meilleurs sites d’alimentation, ce qui a fait augmenter le taux de mortalité des juvéniles et a peut-être entraîné des déclins à l’échelle de la population (Velando et Munilla, 2011). En Europe, le canard siffleur (Mareca penelope)qui se nourrit de zostère marine (Zostera marina) était très vulnérable aux perturbations, abandonnant les sites d’alimentation jusqu’au cycle des marées suivant (Fox et al., 1993). Les perturbations semblent aussi avoir éloigné les oiseaux de rivage des vasières Wah-nah-jus Hilth-hoo-is de Tofino (Drever et al., 2016). Les perturbations qui surviennent dans des situations où les possibilités d’alimentation sont limitées peuvent avoir des conséquences énergétiques importantes et conduire à l’abandon complet d’un site (Fox et al., 1993). Les liens directs entre les perturbations causées par les chiens et les conséquences sur la valeur adaptative ne sont généralement pas abordés dans la littérature scientifique (Weston et al., 2014) si bien que des recherches plus poussées s’imposent.

Réactions comportementales

De façon générale, les réactions comportementales aux perturbations dépendent de nombreux facteurs liés à l’interaction, comme la vitesse (Burger, 1998), l’angle (Burger et Gochfeld, 1990, 1991a; Bulova, 1994) et la distance des approches (Burger, 1981; Burger et Gochfeld, 1991a, 1991b; Klein, 1993; Roberts et Evans, 1993; Fernández-Juricic et Tellería, 2000), le niveau de bruit (p. ex., Burger, 1983; Brown, 1990; Delaney et al., 1999), la quantité d’habitat de rechange de qualité disponible (p. ex., Gill et al., 2001) et l’état de santé actuel des individus (McNamara et Houston, 1996). L’état d’un animal est la combinaison de ses conditions internes et du milieu extérieur et tient aussi compte de la perception que cet animal a de ces conditions (McNamara et Houston, 1996); cet état est donc dynamique et changeant. Les interprétations des comportements liés aux perturbations peuvent être contre-intuitives. Par exemple, les individus qui affichent une plus grande réactivité aux perturbations humaines peuvent être ceux qui sont en meilleure forme physique puisqu’ils peuvent se permettre de dépenser plus d’énergie (Beale et Monaghan, 2004). Dans les situations où il n’y a pas d’habitat de rechange de qualité, les individus qui montrent une plus grande tolérance aux perturbations peuvent être aussi ceux qui doivent assumer les coûts les plus élevés sur le plan de la valeur adaptative (Gill et al., 2001).

1.1.2 Effets indirects

Même lorsqu’un chien n’a pas l’intention de tuer un oiseau, un stimulus menaçant, quel qu’il soit, peut déclencher un comportement antiprédateur chez les oiseaux (Frid et Dill, 2002). L’absence de réaction à l’approche d’un chien peut par ailleurs avoir des conséquences mortelles. De nombreuses études ont été réalisées sur l’intensité de la réaction comportementale en tant qu’indicateur de la vulnérabilité d’une espèce à des événements perturbateurs (Carney et Sydeman, 1999). Par exemple, la distance à laquelle les oiseaux fuient une perturbation (distance d’envol) et la distance à laquelle le comportement d’un oiseau est modifié par une perturbation (distance de vigilance, ou distance d’alerte) ont été utilisées pour établir des zones tampons et des distances de retrait entre les activités humaines et les oiseaux (Ydenberg et Dill, 1986; Erwin, 1989; Rodgers et Smith, 1995, 1997; Carney et Sydeman, 1999; Fernández-Juricic et al., 2001; Rodgers et Schwikert, 2002; Blumstein et al., 2003). Cependant, des changements physiologiques (p. ex., augmentation des concentrations de corticostérone, accélération du rythme cardiaque) peuvent être déclenchés avant que des réponses comportementales ne soient induites et peuvent persister, même si aucun changement comportemental n’est décelé (Culik et Wilson, 1995; Nimon et al., 1995; Fowler, 1999; Ackerman et al., 2004; Goudie et Jones, 2004; Soldatini et al., 2015).

Vigilance accrue

Les événements perturbateurs peuvent avoir une incidence même si les oiseaux ne s’enfuient pas. Les chiens peuvent augmenter la durée pendant laquelle les oiseaux restent en état de vigilance et réduire ainsi le temps disponible pour d’autres activités comme la recherche de nourriture et le repos (Lafferty, 2001; Thomas et al., 2003). Cette propension à une vigilance accrue peut être préoccupante chez les espèces de rivage dont les possibilités d’alimentation sont limitées dans l’espace ou dans le temps (p. ex., en raison du cycle des marées). Chatwin et al. (2013) ont étudié les distances d’alerte des oiseaux marins en présence de kayaks et d’embarcations à moteur et constaté que les oiseaux nicheurs ne réagissaient pas du tout de la même manière (mois susceptibles de réagir) que les oiseaux au repos et que les réactions étaient propres à chaque espèce. Schwemmer et al. (2011) ont remarqué une grande variabilité de la distance de fuite d’un individu à l’autre chez les canards de mer (macreuse noire [Melanitta nigra], macreuse brune [M. fusca], harelde kakawi [Clangula hyemalis] et eider à duvet [Somateria mollissima]) lorsqu’ils sont dérangés par des bateaux. Selon cette étude, il est possible que la distance d’envol soit en partie liée à la dépense d’énergie nécessaire à la fuite propre à chaque espèce puisque la proportion d’individus en fuite et la distance d’envol étaient les plus faibles chez les espèces à la charge alaire le plus élevée (p. ex., eider à duvet) (Schwemmer et al., 2011). Il semblerait que les réactions à la suite de perturbations causées par des chiens soient spécifiques. Par exemple, chez le cormoran huppé, on a observé une hausse de la vigilance et une baisse de l’activité de recherche de nourriture à mesure que les perturbations augmentaient (Velando et Munilla, 2011). Il est connu que la vigilance de chaque individu diminue en fonction de la taille du groupe chez de nombreux animaux sociaux (Elgar, 1989; Quenette, 1990; Lima et Dill, 1990; Roberts, 1996; Michelena et Deneubourg, 2011). Cependant, des taux de vigilance plus faibles ne se traduisent pas nécessairement par une quête alimentaire plus fructueuse (Cresswell, 1994; Roberts, 1996). Selon Pulliam (1973), la probabilité de détection des prédateurs augmenterait proportionnellement avec la taille du groupe, comme en témoignent des expériences sur le terrain (Elgar, 1989). Roberts (1996) a examiné des cas où le risque pour chaque individu était plus faible dans les grands groupes (en partie grâce à une meilleure détection des prédateurs) en raison de l’effet de dilution. Chez les oiseaux marins, la taille du groupe pourrait aussi être associée à la concentration de proies (Porter et Sealy, 1981, 1982; Strachan et al., 1995). Les perturbations peuvent également accroître les réponses de stress. Le stress chronique peut avoir une incidence nuisible sur les espèces sauvages, notamment une réduction de la défense du territoire par les oiseaux chanteurs mâles, des taux de ravitaillement des oisillons plus faibles, une moins bonne santé de la nichée et l’abandon des nids (Wingfield et Silverin, 1986; Love et al., 2004, 2005).

1.1.3 Accoutumance

L’accoutumance est un autre facteur qui peut influer sur les mécanismes de tolérance et de réaction. La capacité d’accoutumance semble être propre à chaque espèce ou à chaque situation. Des études ont montré, chez certaines espèces sauvages, que l’accoutumance aux perturbations est très faible (Burger et Gochfeld, 1990; Bleich et al., 1994) et que des perturbations répétées peuvent exacerber les effets négatifs (Magle et al., 2005). En revanche, certains groupes d’espèces (p. ex., goélands, sternes, hérons), peuvent devenir très tolérants aux humains (Nisbet, 2000). Certains oiseaux peuvent développer une accoutumance lorsque, de façon répétée, le risque de prédation ne se concrétise pas, malgré les indices de la présence d’un tel risque (Keller, 1989; Blumstein et Daniel, 2005; Blumstein 2016). Or, les chiens sont des animaux prédateurs et peuvent s’attaquer aux oiseaux. Les oiseaux de rivage nicheurs sont particulièrement vulnérables, et des cas de prédation des œufs et des oisillons par des chiens ont été signalés (voir par exemple l’analyse dans Maguire, 2018). Les chiens qui ne sont pas tenus en laisse sont une réelle menace pour les oiseaux qui ne fuient pas, et donc il est possible qu’il n’y ait pas d’accoutumance, même là où la présence de chiens en laisse est fréquente. Plutôt que d’induire l’accoutumance, les mouvements imprévisibles des chiens peuvent favoriser une sensibilisation, c’est-à-dire une hausse de la réponse aux stimuli avec l’augmentation de l’exposition (Burger, 1986; Glover et al., 2011). L’accoutumance peut aussi être freinée par les mouvements irréguliers des chiens sur la plage, comparativement aux déplacements plus linéaires des personnes (Burger, 1986; Ramli et Norazlimi, 2017). Dans une étude, des oiseaux de rivage ont montré des niveaux accrus de sensibilité lorsque les taux de perturbation étaient élevés (Lafferty, 2001). Par ailleurs, des oiseaux qui n’affichent pas de réaction à un stimulus de dérangement peuvent néanmoins subir des effets physiologiques qui ne sont pas visibles pour les observateurs ou passer moins de temps à rechercher de la nourriture (Wilson et al., 1991; Merkel et al., 2009; Soldatini et al., 2015). Un oiseau qui ne réagit pas de façon visible prend quand même une décision fondée sur les coûts et les avantages perçus, et des circonstances nouvelles ou changeantes pourront déclencher une réaction visible.

1.1.4 Atténuation

Le fait de tenir les chiens en laisse n’élimine pas les perturbations, mais contribue à les atténuer. On a constaté que l’utilisation de la laisse réduisait la probabilité et l’ampleur des perturbations (Lafferty, 2001). L’efficacité de la laisse peut être due en partie à la façon dont les chiens interagissent avec les espèces sauvages lorsqu’ils sont tenus en laisse et lorsqu’ils circulent en liberté. Par exemple, Milton et al. (2011) ont constaté que les vitesses d’approche étaient plus élevées chez les chiens en liberté. Dans une étude réalisée dans le parc régional de Boundary Bay, on a constaté que les chiens dérangeaient les espèces sauvages 15 % du temps, mais que seulement 2 % des chiens tenus en laisse causaient des perturbations, comparativement à 25 % des chiens en liberté. Lorsque survenaient des perturbations, 89 % des propriétaires de chiens n’y prêtaient pas attention, laissaient faire leur chien ou l’encourageaient activement, alors qu’à peine 6 % tentaient de rappeler leur animal (Gerst, 2002).

Selon de nombreuses études, peu de maîtres respectent les exigences en matière de laisse, même aux endroits où la laisse était obligatoire. En Californie, Lafferty (2001) a rapporté un taux de conformité aux exigences d’à peine 21 %, tandis qu’en Australie le niveau de conformité atteignait 82 % sur les plages où les chiens étaient interdits, mais ne dépassait pas 21 % en moyenne aux endroits qui étaient fréquentés à l’année et où les chiens devaient être tenus en laisse (Maguire et al., 2018). Sur la flèche Blackie, près de Vancouver, la conformité aux règlements en matière de laisse variait de 13 % dans un secteur du parc à 100 % dans l’aire de stationnement (Andrusiak, 2003). Esrom (2004) a remarqué que les exigences étaient ignorées par 62 et 80 % des visiteurs accompagnés de chiens dans la réserve de parc national Pacific Rim au printemps et à la fin de l’été, respectivement. Dans cette réserve de parc national, grâce à une signalisation informative, à des patrouilles sur les plages et à l’embauche d’étudiants pendant la saison estivale, le niveau de conformité était de 60 à 70 % en 2017 et en 2018, comparativement à 39 % en 2011 (Zharikov, 2019).

2. Réglementation

La LCOM et le RROM protègent les oiseaux migrateurs, interdisent la perturbation et la destruction de ces oiseaux, de leurs nids et de leurs œufs, et s’appliquent à toutes les terres et à toutes les eaux du Canada, indépendamment du régime de propriété de celles-ci.

Les ROM ont été créés en vertu du RROM pour la protection et la conservation des oiseaux migrateurs. Un ROM a essentiellement pour but d’empêcher quiconque de tuer, de blesser et de harceler les oiseaux migrateurs pendant tout leur cycle vital (dans les sites de reproduction, de nidification, de mue et de rassemblement ainsi que dans les haltes migratoires). Par conséquent, les activités susceptibles de nuire aux oiseaux migrateurs, à leurs nids et à leurs œufs sont interdites. Dans l’ensemble, le RROM prévoit les interdictions suivantes dans les ROM :

Les ROM peuvent être établis sur des terres privées, provinciales, territoriales ou fédérales. L’accès aux ROM varie selon le site et est laissé à la discrétion du propriétaire ou du gestionnaire foncier. Lorsque les ROM sont situées sur des terres fédérales, ECCC est responsable de la gestion et de la protection des oiseaux migrateurs, de leurs nids, de leurs œufs et de leur habitat. Lorsqu’ils se trouvent sur des terres provinciales, il incombe à ECCC de protéger les oiseaux migrateurs et leurs nids, tandis que le garde-chasse en chef de la province est responsable de la gestion de l’habitat. Lorsque les ROM sont situés sur des terres privées ou municipales, ECCC est responsable de la protection des oiseaux migrateurs et de leurs nids, et la gestion de l’habitat relève du propriétaire foncier.

Les interdictions générales du RROM s’appliquent aux ROM de la Lagune-d’Esquimalt, du Havre-Shoal et du Havre-de-Victoria. Ainsi, il est interdit de chasser des oiseaux migrateurs, de déranger, détruire ou prendre leurs nids ou d’avoir en sa possession un oiseau migrateur vivant, ou le cadavre, la peau, le nid ou l’œuf d’un oiseau migrateur, si ce n’est en vertu d’un permis délivré par ECCC ou d’une autorisation sous le régime du RROM. La possession d’armes à feu ou d’autres engins de chasse est interdite. Les chiens et les chats ne doivent pas circuler librement. Les interdictions ou restrictions d’accès imposées par le propriétaire foncier du ROM peuvent aussi s’appliquer.

La Loi sur les espèces en péril (LEP) est un autre texte de loi qui s’applique aux ROM de la région métropolitaine de Victoria. La LEP vise à prévenir la disparition – de la planète ou du Canada seulement – des espèces sauvages en voie de disparition ou menacées, et à appuyer le rétablissement de ces espèces. Elle a également pour but d’assurer la gestion des espèces préoccupantes pour éviter qu’elles ne deviennent des espèces menacées ou en voie de disparition. La LEP interdit de tuer un individu d’une espèce sauvage inscrite à l’annexe 1 de la Loi comme espèce disparue du pays, en voie de disparition ou menacée, de lui nuire, de le harceler, de le capturer, de le prendre, de le posséder, de le collectionner, de l’acheter, de le vendre ou de l’échanger. La LEP interdit aussi d’endommager ou de détruire la résidence (p. ex., nid, terrier) d’un ou de plusieurs individus et l’habitat essentiel (p. ex., habitat de reproduction, de nidification ou d’hivernage) d’une espèce sauvage inscrite. Deux espèces d’oiseaux visées par la LEP ont été observées dans les ROM de la région métropolitaine de Victoria : le grand héron (inscrite à l’annexe 1 comme espèce préoccupante) et le bécasseau maubèche (inscrite à l’annexe 1 comme menacée).

La Direction de l’application de la loi sur la faune (DALF) d’ECCC est responsable de faire respecter la LCOM, le RROM, la LEP ainsi que toute autre loi fédérale sur les espèces sauvages. Les agents de l’autorité de la DALF patrouillent périodiquement dans les ROM de tout le Canada. En cas d’infraction, les agents fédéraux peuvent donner des contraventions pour infraction à une loi ou à un règlement fédéral, imposer des sanctions administratives pécuniaires ou intenter une poursuite.

Le paragraphe 5(1) du RROM exige que le propriétaire ait une maîtrise continue et efficace de son chien ou de son chat dans un ROM en le retenant ou en le restreignant afin de s’assurer que l’animal n’est pas en mesure de déranger, de harceler, de blesser ou de tuer des oiseaux migrateurs, ou de s’attaquer à leurs œufs ou à leurs nids. Les façons les plus courantes de restreindre ou de contrôler un animal consistent à utiliser une laisse, une cage ou un chariot de transport, à attacher l’animal à un objet statique, à tenir fermement le collier ou à transporter l’animal dans ses bras. La maîtrise efficace, ou l’absence de maîtrise, sera évaluée au cas par cas par un agent de l’autorité de la DALF.

Les contraventions ou les sanctions administratives pécuniaires imposées pour un chien ou un chat en liberté dans un ROM varient de 230 à 2 000 $ pour un particulier et de 230 $ à 12 000 $ pour une entreprise.

3. Méthodes

La division en zones d’étude de chaque ROM était fondée sur des lieux qui sont ou qui pourraient être importants pour les oiseaux migrateurs, ou des lieux où des interactions entre les oiseaux et les chiens sont connues ou soupçonnées. La délimitation des zones d’étude suivait, dans la mesure du possible, des unités terrestres distinctes séparées par des points de repère géographiques ou artificiels (p. ex., points terrestres, routes). Trois zones d’étude ont été définies pour le ROM de la Lagune-d’Esquimalt, cinq pour le ROM du Havre-Shoal et dix-huit pour le ROM du Havre-de-Victoria (tableau 1). Toutes les zones d’étude ont été évaluées suivant la même méthode et sont présentées séparément.

Tableau 1. Liste des zones d’étude par ROM
Refuge d’oiseaux migrateurs Zone d’étude
Lagune-d’Esquimalt Lagune
Lagune-d’Esquimalt Université Royal Roads/secteur ouest de la lagune d’Esquimalt
Lagune-d’Esquimalt Rivage du côté de la mer du chemin Lagoon
Havre-Shoal Baie Roberts
Havre-Shoal Baie All/parc Resthaven
Havre-Shoal Parc Marina et son rivage
Havre-Shoal Anse Blue Heron et ses marinas
Havre-Shoal Rivage entre le parc Tsehum Harbour et la marina Westport
Havre-de-Victoria Baie Cadboro/plage Gyro
Havre-de-Victoria Pointe Cattle
Havre-de-Victoria Plage Willows
Havre-de-Victoria Estuaire du ruisseau Bowker
Havre-de-Victoria Rivage entre le parc Haynes et le parc Queens
Havre-de-Victoria Baie/plage McNeill
Havre-de-Victoria Plage Gonzales
Havre-de-Victoria Baie Ross et sa plage
Havre-de-Victoria Rivage de la pointe Clover
Havre-de-Victoria Plages au bas des falaises Dallas
Havre-de-Victoria Rivage entre le parc Holland Point et la pointe Ogden
Havre-de-Victoria Baie West
Havre-de-Victoria Parc Esquimalt Gorge/plage du ruisseau Gorge
Havre-de-Victoria Rivages du parc Saanich Gorge et de la pointe Curtis
Havre-de-Victoria Plage du parc Craigflower-Kosapsom
Havre-de-Victoria Secteur est de la baie Portage
Havre-de-Victoria Secteur nord de la baie Portage
Havre-de-Victoria Secteur ouest de la baie Portage

3.1 Aperçu

La section « Aperçu » fournit une description de l’habitat et des facteurs locaux qui peuvent avoir un effet sur l’utilisation de chaque zone d’étude par les oiseaux et les chiens. Les descriptions s’appuient sur les observations du rédacteur principal, des images aériennes (Google Maps) et des rapports et documents d’appui publiés ou inédits. Les restrictions d’utilisation des zones d’étude par les chiens ont été déterminées à partir des règlements municipaux et d’autres renseignements pertinents publiés sur la page Web de chaque municipalité.

3.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

La section « Oiseaux et habitat des oiseaux » présente un résumé des tendances de l’abondance de la répartition actuelles des oiseaux à l’intérieur de chaque zone d’étude. Étant donné que les espèces de rivage sont considérées comme plus susceptibles d’être importunées par des chiens, le présent rapport porte essentiellement sur les oies, les cygnes, les canards barboteurs, certains canards plongeurs, les oiseaux de rivage, les goélands et sternes, le grand héron et certains oiseaux terrestres se nourrissant au sol.

Pour la plupart des zones, les données résument l’information tirée : i) de l’ensemble de données du Relevé des oiseaux aquatiques des côtes de la Colombie-Britannique (ROACCB), et ii) de la base de données d’eBird (ebird.org). Les autres précisions sur la présence des oiseaux sont fondées sur les recensements des oiseaux des ports de Victoria et d’Esquimalt de 1997-1999 (Shepard, 1999) et d’autres sources de données publiées et inédites, le cas échéant. Les associations entre les oiseaux et l’habitat sont aussi partiellement tirées des observations personnelles du rédacteur dans les zones d’étude.

Les données du ROACCB pour tous les lieux de recensement des oiseaux aquatiques de la région de Victoria, de 1999 à 2019, ont été obtenues auprès de NatureCounts (naturecounts.ca). La période de recensement n’est pas la même pour toutes les zones qui ont fait l’objet d’un dénombrement. Une seconde demande de données a été soumise directement au coordonnateur du projet de ROACCB en vue d’obtenir des renseignements complémentaires sur le nombre de personnes et de chiens recensés. Ces données auxiliaires comprenaient des données sur le nombre d’humains et de chiens de 1999 à 2020; ici encore, la période de relevé variait selon la zone d’étude. Bon nombre des recensements des oiseaux aquatiques ne sont effectués que de septembre à avril, mais des données sont disponibles pour les mois qui ne font pas partie de cette période hivernale pour certains lieux de recensement. Bien que l’ensemble de données du ROACCB porte surtout sur les oiseaux aquatiques, des oiseaux terrestres ont également été répertoriés. Le plus souvent, les « oiseaux terrestres » répertoriés dans le contexte du ROACCB désignent uniquement la corneille d’Amérique (Corvus brachyrhynchos) ou le grand corbeau (C. corax).

Pour compléter les recensements du ROACCB, on a aussi examiné les données d’eBird. Le ROACCB et eBird sont tous deux des programmes de science citoyenne. À la différence du ROACCB, les personnes qui collaborent à eBird ne sont pas tenues de suivre un protocole d’inventaire normalisé. Les données d’eBird sont utiles pour établir les tendances saisonnières de l’activité des oiseaux à un endroit donné ainsi que pour calculer la fréquence des détections de certains oiseaux. Les données d’eBird ont été synthétisées à partir de l’Explorateur des sites publics (ci-après « sites publics d’eBird »), outil accessible au public présentant les résultats globaux des données entrées par plusieurs utilisateurs pour un même endroit. Il existe des sites publics pour bon nombre, mais non pour la totalité des zones d’étude définies.

3.3 Sondage public

Un sondage public a été mis au point pour recueillir les commentaires du public sur les interactions perçues entre les chiens et les oiseaux dans chaque zone d’étude. Ce sondage présenté dans le format Microsoft Forms était hébergé en ligne par LGL Limited. Il a été envoyé à divers destinataires locaux compilés par ECCC et des groupes d’intendance régionaux. Le sondage était aussi publié sur la liste de diffusion Vancouver Island Birding (Groups.io) et Facebook (Bird Fanatics Vancouver Island et d’autres pages Facebook de diverses communautés). Au cours de la période de sondage de deux semaines (du 27 octobre au 12 novembre 2020), 494 réponses ont été reçues (tableau 2 ).

Tableau 2. Réponses au sondage public par zone d’étude
Refuge d’oiseaux migrateurs Zone d’étude Nombre de réponses
Lagune-d’Esquimalt Lagune 60
Lagune-d’Esquimalt Université Royal Roads/secteur ouest de la lagune d’Esquimalt 15
Lagune-d’Esquimalt Rivage du côté de la mer du chemin Lagoon 48
Havre-Shoal Baie Roberts 18
Havre-Shoal Baie All/parc Resthaven 12
Havre-Shoal Parc Marina et son rivage 8
Havre-Shoal Anse Blue Heron et ses marinas 2
Havre-Shoal Rivage entre le parc Tsehum Harbour et la marina Westport 3
Havre-de-Victoria Baie Cadboro/plage Gyro 125
Havre-de-Victoria Pointe Cattle 19
Havre-de-Victoria Plage Willows 62
Havre-de-Victoria Estuaire du ruisseau Bowker 4
Havre-de-Victoria Rivage entre le parc Haynes et le parc Queens 9
Havre-de-Victoria Baie/plage McNeill 10
Havre-de-Victoria Plage Gonzales 23
Havre-de-Victoria Baie Ross et sa plage 7
Havre-de-Victoria Rivage de la pointe Clover 14
Havre-de-Victoria Plages au bas des falaises Dallas 24
Havre-de-Victoria Rivage entre le parc Holland Point et la pointe Ogden* 0
Havre-de-Victoria Baie West 6
Havre-de-Victoria Parc Esquimalt Gorge/plage du ruisseau Gorge 9
Havre-de-Victoria Rivages du parc Saanich Gorge et de la pointe Curtis 4
Havre-de-Victoria Plage du parc Craigflower-Kosapsom 2
Havre-de-Victoria Secteur est de la baie Portage 3
Havre-de-Victoria Secteur nord de la baie Portage 5
Havre-de-Victoria Secteur ouest de la baie Portage 2

* Aucune réponse n’a été reçue pour la zone d’étude du rivage entre le parc Holland Point et la pointe Ogden, car la zone a été omise par inadvertance des options figurant sur le formulaire de sondage en ligne.

Nombre total de réponses pour le ROM de la Lagune-d’Esquimalt = 123
Nombre total de réponses pour le ROM du Havre-Shoal = 43
Nombre total de réponses pour le ROM du Havre-de-Victoria = 328
Nombre total de réponses (tous les ROM) = 494

Chaque sondage contenait des questions relatives à une zone d’étude précise à l’intérieur d’un ROM donné. Les répondants pouvaient remplir des sondages distincts pour différentes zones d’étude s’ils en fréquentaient plus d’une. Chaque questionnaire comptait jusqu’à 14 questions ainsi que des champs facultatifs pour fournir des commentaires et des coordonnées (annexe A).

Les questions portaient principalement sur les perturbations susceptibles d’être causées par des chiens afin de déterminer quels groupes d’oiseaux étaient, selon les répondants, harcelés par des chiens et à quel moment et à quel endroit ces perturbations étaient survenues, le cas échéant. On a demandé aux répondants d’indiquer la fréquence à laquelle ils avaient vu des chiens ainsi que le pourcentage de ces chiens qui étaient en liberté. Comme les différents groupes d’utilisateurs pouvaient avoir une perception différente des chiens et des espèces sauvages et que chaque personne n’avait pas la même connaissance d’une zone d’étude donnée, on a demandé aux répondants d’indiquer la fréquence de leurs visites dans la zone d’étude, le but de leurs visites et la raison pour laquelle ils avaient visité cette zone plutôt qu’une autre.

3.4 Périodes d’activité des oiseaux

La section 7 décrit les espèces associées aux rivages qui risquent le plus d’être dérangées par des chiens (oies, cygnes, canards barboteurs, certains canards plongeurs, oiseaux de rivage, goélands et sternes, grand héron, certains oiseaux terrestres se nourrissant au sol). Les espèces exclues (alcidés, cormorans et canards de mer plongeurs) sont celles qui sont abondantes dans les ROM, mais qui sont peu susceptibles d’être fréquemment importunées étant donné qu’elles se trouvent habituellement plus au large, à une distance où il est peu probable que des chiens puissent influer sur leur comportement.

La répartition et l’abondance annuelles étaient fondées sur les occurrences connues (p. ex., données d’eBird) dans l’ensemble des ROM. Chez les espèces qui se reproduisent à l’intérieur ou à proximité des ROM, les perturbations par des chiens peuvent avoir des conséquences plus graves, car elles peuvent entraîner la mortalité directe des adultes, ce qui peut avoir un effet sur les nids, les œufs et les jeunes, ou influer sur la présence au nid ou les taux de recherche de nourriture. Pour les espèces qui utilisent les ROM de façon saisonnière ou qui s’y rassemblent à certains stades de leur cycle vital (p. ex., mue ou rassemblement pendant les migrations de printemps ou d’automne), les perturbations par des chiens peuvent avoir des effets plus importants selon la période.

La chronologie générale de la reproduction utilisée ici est basée sur Campbell et al. (1990a; 1990b). Les autres données sur l’abondance et la présence saisonnières s’appuient sur les ensembles de données d’eBird et du ROACCB et les listes d’observation des oiseaux de Victoria et du sud-est de l’île de Vancouver (VNHS, 2017).

4. ROM de la Lagune-d’Esquimalt

Le ROM de la Lagune-d’Esquimalt s’étend sur 134 hectares le long du littoral de Colwood. Les limites de ce ROM, telles qu’elles sont définies dans le RROM, se prolongent sur 100 mètres vers l’intérieur des terres à partir de la lagune sur tous les côtés sauf du côté de la mer, comme le montre la figure 1 . Bien que la plage sous la laisse de haute mer (section 4.3) ne se trouve pas dans les limites du ROM, la zone intertidale est considérée comme un secteur important pour les oiseaux et est donc prise en compte dans cette étude à des fins de collecte et de diffusion des données. Le ROM de la Lagune-d’Esquimalt se trouve dans le parc municipal, près des lieux historiques nationaux du Canada Hatley Park et Fort Rodd Hill. Des propriétés privées chevauchent le ROM près du secteur ouest et sud-ouest de la lagune.

Voir la longue description ci-dessous
Figure 1 . Carte du ROM de la Lagune-d’Esquimalt montrant les zones d’étude.
Description longue

Carte montrant l’emplacement du refuge d’oiseaux migrateurs (ROM) de la Lagune-d’Esquimalt en Colombie-Britannique. La carte indique les limites municipales de Colwood, le ROM et les zones d’étude. La carte présente les municipalités voisines de Colwood, telles qu’Esquimalt et View Royal. La lagune d’Esquimalt, l’Université Royal Roads et l’extrémité ouest de la lagune d’Esquimalt et le rivage du côté de l’océan du chemin Lagoon apparaissent sur la carte. L’échelle de la carte est en mètres et une carte en médaillon situe le ROM en Colombie-Britannique, par rapport à l’île de Vancouver et à l’État de Washington.

Relevés antérieurs

Plusieurs études ont déjà été réalisées sur les oiseaux dans le ROM de la Lagune-d’Esquimalt. Une étude a été commandée dans le cadre du programme d’action environnementale pour les ports de Victoria et d’Esquimalt de 1997 à 1999 (Shepard, 1999). En 2007, d’autres relevés ont été réalisés pour déterminer la répartition quotidienne et le comportement des oiseaux en novembre et en décembre (Clowater, 2008). Ces deux études sont analysées aux sections consacrées à chaque zone d’étude ci-dessous. Des relevés périodiques sont également réalisés dans le cadre du ROACCB depuis 2010. La lagune d’Esquimalt est un site public d’observation récréative des oiseaux très apprécié, qui est régulièrement, mais non systématiquement, couvert par les ornithologues de la région. Au total, 229 espèces ont été recensées dans ce site public d’eBird (eBird, 2020), dont 30 espèces considérées comme préoccupantes par le gouvernement fédéral ou provincial (annexe B ).

4.1 Lagune

4.1.1 Aperçu

La zone d’étude de la lagune du ROM de la Lagune-d’Esquimalt englobe le principal plan d’eau de la lagune ainsi que le rivage et les communautés végétales du côté lagune de la péninsule de Coburg. Les types d’habitat végétal comprennent des plantes herbacées mixtes, du mahonia à feuilles de houx (Mahonia aquifolium), du genêt à balais (Cytisus scoparius), du rosier de Nootka (Rosa nutkana), des graminées mixtes perturbées et une lisière de marais salé (Wilson et al., 2002). Des prairies et des marais littoraux se trouvent dans les zones intertidales médiane et supérieure, délimitées en fonction du substrat (ELSI, 2006). Des relevés ont aussi été effectués dans les zones infratidales de la lagune d’Esquimalt (Archipelago Marine Research Ltd., 2000). Parmi les caractéristiques biophysiques importantes observées lors de ces relevés figure une étendue d’environ 15 hectares de zosteraies et de vastes gisements de coquillages (notamment le long des lits de gravier intertidaux à l’entrée de la lagune). La lagune est relativement peu profonde (moins de 3 mètres) et l’amplitude des marées y est plus restreinte que dans les ports de Victoria et d’Esquimalt (Archipelago Marine Research Ltd., 2000). Le substrat est principalement composé de boue et de sédiments sablonneux, et le gravier se trouvant surtout le long du chenal de marée et des battures intertidales (Archipelago Marine Research Ltd., 2000). Environ la moitié de la zone infratidale de la lagune est couverte de végétation, les limites du rivage, les chenaux d’accès et la partie nord-ouest du bassin lagunaire présentant le couvert le plus dense de zostère marine, de laminaires et d’algues vertes et rouges.

4.1.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Les données de base sur les oiseaux tirées des relevés réalisés environ tous les deux mois d’avril 1997 à mai 1999 sont présentées dans Shepard (1999). Ces relevés montrent que les oiseaux utilisent la lagune tout au long de l’année. Les besoins vitaux des diverses espèces diffèrent toutefois selon les saisons (figure 2). Par exemple, les goélands sont observés en grand nombre toute l’année, leur nombre augmentant considérablement à la fin de l’été et à l’automne, lorsque les espèces se reproduisant localement, comme le goéland à ailes grises (Larus glaucescens), sont rejointes par de nombreuses espèces qui font halte dans la région ou la traversent pendant leur migration, comme le goéland de Californie (L. californicus) ( figure 2). Une tendance semblable peut être observée chez les oiseaux de rivage dont la diversité et l’abondance atteignent des sommets à l’automne, quand les espèces se reproduisant dans les zones arctique et boréale migrent vers le sud et utilisent les rivages de la lagune pour se nourrir et se reposer. Dans l’ensemble, les effectifs étaient les plus faibles au cours des relevés de mai-juin, ce qui n’est pas étonnant puisque de nombreux individus et de nombreuses espèces se reproduisent à l’extérieur de la lagune ou de la région (figure 2).

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Figure 2. Abondance relative et tendances saisonnières des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone d’étude de la lagune du ROM de la Lagune-d’Esquimalt d’avril 1997 à mai 1999. Adapté de Shepard (1999). 
Description longue

Graphique à barres montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières par mois (axe des x) des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone du refuge d’oiseaux migrateurs (ROM) de la Lagune-d’Esquimalt d’avril 1997 à mai 1999. Les espèces étudiées étaient le grand héron, les canards barboteurs, les oies et les cygnes, les canards plongeurs, la foulque d’Amérique, les oiseaux de rivage, les mouettes et les sternes. L’abondance relative des canards plongeurs a été la plus élevée en mars/avril (environ 260), suivie par janvier/février (environ 210). L’abondance relative des autres mois variait de 0 à environ 10. L’abondance relative des mouettes et des sternes a été la plus élevée en juillet/août (environ 390) et la plus faible en mai/juin (environ 85). L’abondance relative des autres mois variait d’environ 90 à environ 240. L’abondance relative du grand héron, de la foulque d’Amérique et des oiseaux de rivage était inférieure à environ 50 pour toute la période d’étude.

D’autres relevés effectués à neuf reprises du 31 octobre au 18 décembre 2007 étaient destinés à comprendre l’incidence de l’utilisation de la lagune par les bateaux sur les oiseaux aquatiques pendant l’hiver (Clowater, 2008). Au total, 53 oiseaux associés aux milieux marins ont été recensés lors de ces relevés, à raison de 1 038 à 2 812 oiseaux par relevé (Clowater, 2008). La densité des oiseaux était le plus élevée dans les secteurs sud de la lagune ainsi qu’à l’extrémité nord et du côté de l’Université Royal Roads de la lagune. De plus, les oiseaux étaient concentrés sur le rivage ou à moins de six mètres du rivage (environ 70 % des oiseaux), environ 21 % des oiseaux ayant été observés à une distance de six à 30 mètres Clowater, 2008). Ces zones caractérisées par une forte densité d’oiseaux ont aussi joué un rôle dans le choix de l’emplacement des réserves naturelles (Wildlife Refuge Areas).

Lors du ROACCB en 2010 et en 2019, on a comptabilisé 47 espèces d’oiseaux associées aux rivages et d’autres oiseaux de mer. Aucun relevé n’a été effectué au cours des mois de mai ou d’août d’une année donnée. Les résultats de ces relevés, généralement comparables à ceux de Shepard (1999), indiquaient une forte présence de la sauvagine la plus grande partie de l’année, des effectifs moins nombreux de sauvagine pendant les mois d’été (surtout de canards plongeurs) et un grand nombre de goélands dans la lagune à la fin de l’été et à l’automne (figure 3).

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Figure 3. Abondance relative et tendances saisonnières des groupes d’oiseaux associées aux rivages dans la zone d’étude de la lagune du ROM de la Lagune-d’Esquimalt de 2010 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières par mois (axe des x) des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone du refuge d’oiseaux migrateurs (ROM) de la Lagune-d’Esquimalt de 2010 à 2019. Les espèces étudiées étaient les canards barboteurs, les oies et les cygnes, les canards plongeurs, les oiseaux de rivage, les mouettes et les sternes, les foulques et les hérons. L’abondance relative des canards barboteurs, des oies et des cygnes était la plus élevée en novembre (environ 700) et la plus faible en avril (environ 110). L’abondance relative des autres mois variait d’environ 200 à environ 400. L’abondance relative des canards plongeurs était la plus élevée en mai (environ 395) et la plus faible en septembre (environ 2). L’abondance relative des autres mois variait d’environ 5 à environ 295. L’abondance relative des oiseaux de rivage a été la plus élevée en septembre (environ 20) et celle des autres mois variait d’environ 2 à environ 10. L’abondance relative des mouettes et des sternes a été la plus élevée en septembre (environ 950) et la plus faible en juillet (environ 100). Les autres mois variaient d’environ 150 à environ 650. L’abondance relative du grand héron a été la plus élevée en juillet (environ 5) et celle des autres mois était de 0. Aucune abondance relative de foulques n’a été enregistrée dans le ROM. 

Un grand nombre de personnes ont été observées au cours des dénombrements du ROACCB dans la zone d’étude de la lagune. Des chiens, bien que moins nombreux que les humains, ont aussi été vus en petit nombre ou en nombre modéré dans cette zone du ROM lors des relevés des oiseaux aquatiques (annexe C ). La présence des gens et des chiens est demeurée constante depuis 2010, année où les relevés ont commencé, mais le nombre des uns et des autres demeure variable (annexe C ).

Un diagramme de l’abondance saisonnière pour le site public d’eBird « Esquimalt Lagoon » dans son ensemble est présenté à l’adresse. L’ensemble de données d’eBird montre que les oiseaux associés aux rivages résidents, comme la bernache du Canada (Branta canadensis) et le canard colvert (Anas platyrhynchos) – deux espèces nicheuses de la région – sont rejoints par d’autres espèces, comme le canard d’Amérique (Mareca americana), le canard pilet (A. acuta), la sarcelle d’hiver (A. crecca), le fuligule milouinan (Aythya marila), le petit fuligule (Aythya affinis) et le harle couronné (Lophodytes cucullatus) d’août-septembre à mai environ. Les oiseaux de rivage, comme l’huîtrier de Bachman (Haematopus bachmani) et le pluvier kildir (Charadrius vociferus), peuvent être présents tout au long de l’année dans la lagune. D’autres oiseaux de rivage sont présents durant l’hiver (p. ex, bécasseau variable [Calidris alpina]) ou traversent la zone pendant les migrations du printemps (en particulier en avril et en mai) et de l’automne (notamment de juillet à septembre) (p. ex., bécasseau d’Alaska [C. mauri] et le bécassin roux [Limnodromus griseus]). L’usage de la lagune par les oiseaux de rivage dépend en partie des marées, car ces oiseaux se nourrissent à marée basse, surtout sur les battures de sable et de gravier exposées près du chenal de marée, bien qu’ils puissent aussi se nourrir ou se reposer sur l’ensemble du rivage. Au total, 32 espèces d’oiseaux de rivage ont été recensées dans le site public d’eBird « Esquimalt Lagoon » (eBird, 2020).

Les oiseaux terrestres sont communs et présents en périphérie de la lagune. Les bruants (notamment le bruant à couronne blanche [Zonotrichia leucophrys], le bruant à couronne dorée [Z. atricapilla] et le bruant chanteur [Melospiza melodia] sont fréquents dans la végétation arbustive qui entoure la lagune. La végétation clairsemée et le rivage de la péninsule de Coburg sont aussi attrayants pour les oiseaux terrestres de milieux ouverts, comme le quiscale de Brewer (Euphagus cyanocephalus) et le bruant des prés (Passerculus sandwichensis) et sont fréquentés à l’occasion par le plectrophane des neiges (Plectrophenax nivalis), le pipit d’Amérique (Anthus rubescens) et l’alouette hausse-col (Eremophila alpestris).

On voit fréquemment des gens nourrir les oiseaux dans le ROM de la Lagune-d’Esquimalt. Selon Clowater (2008), les oiseaux y sont nourris quotidiennement depuis 19 ans. Étant donné que cette pratique perdure, il est probable que les oiseaux aient été nourris par les visiteurs de la lagune depuis plus de trois décennies. Cette distribution d’aliments pourrait modifier les tendances de la répartition et du comportement des oiseaux dans la lagune.

La zone d’étude de la lagune du ROM de la Lagune-d’Esquimalt abrite un grand nombre d’oiseaux aquatiques, dont des espèces barboteuses et plongeuses, des oiseaux de rivage, le grand héron (Ardea herodia) et d’autres espèces. Les oiseaux utilisent la lagune toute l’année, mais surtout de l’automne au printemps, période où les individus résidents sont rejoints par des espèces migratrices ou hivernantes. Les herbiers de laminaires et de zostère marine, les gisements de coquillages du chenal de marée et les conditions semi-abritées dans la lagune (par rapport au littoral extérieur) répondent aux besoins vitaux de nombreuses espèces d’oiseaux. Bien que certains facteurs limitatifs influent sur le potentiel de l’habitat, la lagune demeure extrêmement importante pour les oiseaux migrateurs et résidents dans son état actuel.

4.1.3 Sondage public

Soixante réponses concernant la zone d’étude de la lagune ont été reçues. Les répondants ont visité la zone à différentes fréquences, variant de chaque jour à sporadiquement (tableau 3). La plupart des répondants ont vu des chiens à chacune de leurs visites, et la majorité a rapporté en avoir vu soit à chacune de leurs visites, soit fréquemment. Plus de 25 % des chiens présents n’étaient pas tenus en laisse selon plus des trois quarts des répondants, tandis que ce pourcentage était de plus de 50 % selon plus de la moitié des répondants (tableau 3).

Tableau 3. Résultats du sondage public pour la zone d’étude de la lagune du ROM de la Lagune-d’Esquimalt
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 60) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 8 13,3
Chaque semaine 16 26,7
Chaque mois 24 40,0
Autre 12 20,0

Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 60) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 43 71,7
Fréquemment 12 20,0
À l’occasion 4 6,7
Rarement 1 1,7
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 60) Pourcentage des réponses (%)
0 % 1 1,7
1 à 25 % 12 20,0
26 à 50 % 15 25,0
51 à 75 % 17 28,3
76 à 99 % 14 23,3
100 % 1 1,7

La majorité des répondants (environ 72 %) ont dit avoir vu des chiens pourchasser ou déranger les oiseaux dans la zone d’étude de la lagune, et 60 % estimaient que les chiens étaient la plus grande menace pour les oiseaux. Trente-deux répondants ont souligné que l’activité des chiens était le plus intense à certains endroits; 21 d’entre eux ont mentionné que le rivage près du pont était l’endroit où il y avait le plus de conflits. D’autres répondants ont indiqué que des chiens circulaient librement du côté de la lagune donnant sur le chemin Lagoon ainsi que sur le rivage de la propriété de l’Université Royal Roads. Le caractère saisonnier des interactions entre les chiens et les oiseaux a été relevé par environ 37 % des répondants. Si le printemps et l’été étaient les principales périodes problématiques, ce qui coïncide avec le nombre élevé d’utilisateurs du parc durant ces saisons, les répondants ont indiqué avoir observé des perturbations tout au long de l’année. Un répondant a dit avoir vu un chien avec une bernache du Canada dans la gueule, mais la réponse ne précisait pas si la bernache était vivante ou morte lorsque le chien s’en est emparé. Le harcèlement était surtout dirigé contre la sauvagine (30 réponses), les oiseaux de rivage (25 réponses), les goélands (23 réponses), le grand héron (8 réponses), les pigeons (5 réponses) et d’autres oiseaux terrestres (« oiseaux noirs » et bruants) (2 réponses)Note de bas de page 2 . Au moins 10 répondants estimaient que la signalisation et les mesures d’application de la loi étaient insuffisantes. Les commentaires suggéraient que de nombreux propriétaires de chiens n’étaient pas au courant que la zone était un ROM ou qu’il existait des règlements exigeant que les chiens soient tenus en laisse. Il est difficile d’assurer une signalisation adéquate, car il est en principe possible d’accéder à la lagune à partir de n’importe quel endroit le long de la péninsule de Coburg ou dans les parties de la lagune donnant sur la propriété de l’Université Royal Roads.

4.2 Université Royal Roads/secteur ouest de la lagune d’Esquimalt

4.2.1 Aperçu

La zone d’étude de l’Université Royal Roads/secteur ouest de la lagune d’Esquimalt englobe les secteurs intérieurs du ROM (figure 1), où l’on trouve un habitat distinctif, dont une forêt de conifères, des zones riveraines et un marais salé. La zone renferme aussi des espaces ouverts, semblables à des champs, à l’extrémité sud de la propriété de l’Université Royal Roads. Les ensembles résidentiels qui entourent la lagune se trouvent dans le secteur sud-ouest.

4.2.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

On ne dispose pas de données précises sur les oiseaux dans la zone de l’Université Royal Roads/secteur ouest de la lagune d’Esquimalt du ROM. Il existe des données pour la lagune d’Esquimalt dans son ensemble ainsi que pour les zones de l’Université Royal Roads et de la propriété Ocean Grove, mais ces données ne s’inscrivent pas strictement dans les limites du ROM. Cependant, l’étendue et les caractéristiques des milieux présents dans cette zone par rapport aux autres secteurs du ROM reflètent une plus grande diversité d’oiseaux terrestres, comme les parulines, les moucherolles, les pics et les bruants. Des oies sont souvent observées dans les jardins et les champs du secteur ouest de la lagune et au sud de la propriété de l’Université Royal Roads, et des goélands, des oiseaux de rivage et des membres de la sauvagine sont présents sur les bords de la lagune.

La qualité de l’habitat varie de médiocre (jardins résidentiels) à élevée (corridors forestiers et riverains, marais). En plus d’accueillir des oiseaux terrestres, la zone devrait offrir des sites de nidification optimaux à la sauvagine. La qualité de l’habitat des oiseaux associés aux rivages (p. ex., goélands, oiseaux de rivage, sauvagine) est élevée le long des zones à proximité immédiate du rivage, mais faible à modérée ailleurs. Le potentiel de l’habitat est modéré. L’urbanisation (p. ex., développement résidentiel, terrains de l’Université) a un effet nuisible sur certains oiseaux, mais les espaces ouverts (et, dans certains cas, les jardins) peuvent constituer des aires d’alimentation pour certaines espèces de sauvagine (oies).

Tableau 4. Résultats du sondage public pour la zone d’étude de l’Université Royal Roads/secteur ouest de la lagune d’Esquimalt du ROM de la Lagune-d’Esquimalt
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 15) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 3 20,0
Chaque semaine 6 40,0
Chaque mois 3 20,0
Autre 3 20,0
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 15) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 8 53,3
Fréquemment 5 33,3
À l’occasion 2 13,3
Rarement 0 0
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 15) Pourcentage des réponses (%)
0 % 0 0
1 à 25 % 5 33,3
26 à 50 % 6 40,0
51 à 75 % 2 13,3
76 à 99 % 1 6,7
100 % 1 6,7

La moitié des répondants ont dit avoir vu des chiens pourchasser ou déranger les oiseaux dans la zone d’étude de l’Université Royal Roads/secteur ouest de la lagune d’Esquimalt, et environ 29 % estimaient que les chiens étaient la plus grande menace pour les oiseaux. Dix répondants ont fait remarquer que l’activité des chiens était plus intense à certains endroits, mais les observations ne concordaient pas quant aux lieux de dérangement. Plusieurs répondants ont observé des perturbations ou des chiens en liberté dans les champs et sur le rivage en contrebas de la propriété de l’Université Royal Roads. Le caractère saisonnier des interactions entre les chiens et les oiseaux a été relevé par quatre répondants (environ 29 %). Le printemps, l’été et l’automne étaient les principales périodes de dérangement. Le harcèlement était surtout dirigé contre la sauvagine (5 réponses) ainsi que le grand héron et les oiseaux de rivage (2 réponses dans chaque cas) et les oiseaux qui nichent au sol (1 réponse). Plusieurs répondants estimaient que la signalisation et les mesures d’application de la loi étaient insuffisantes. Selon les commentaires des répondants, une certaine confusion régnerait concernant les secteurs désignés où les chiens ont le droit de circuler librement.

4.3 Rivage du côté de la mer du chemin Lagoon

4.3.1 Aperçu

La zone d’étude du rivage du côté de la mer du chemin Lagoon comprend les portions situées au-dessus et au-dessous de la laisse de haute mer. Bien que la zone située sous la laisse de haute mer ne se trouve pas dans les limites du ROM, elle est prise en compte dans cette étude à des fins de conservation et de diffusion des connaissances, car elle est importante pour les oiseaux. La zone d’étude du rivage est séparée de la lagune par le boulevard Ocean, qui est massivement utilisé par les véhicules. L’habitat floristique est composé de dunes à l’état de santé variable, de graminées mixtes, de l’élyme des sables d’Amérique et de la gesse maritime (Wilson et al., 2002). Le rivage, formé de sable et de gravier, compte de vastes dépôts de bois flotté le long de la zone intertidale supérieure. La péninsule se transforme au fil de l’année; l’action des vagues et les tempêtes hivernales emportent le sable et créent une plage escarpée, tandis que les conditions estivales plus calmes permettent au sable de se redéposer et produisent une plage moins abrupte (ELSI, 2006). L’extrémité nord de la zone d’étude comporte des battures et des bancs de gravier ainsi que des gisements intertidaux de mollusques bivalves (Archipelago Marine Research Ltd., 2000). La péninsule fait environ 2 km de long, et l’habitat est uniforme sur toute la longueur. La largeur de la plage exposée varie en fonction des marées et des conditions météorologiques.

4.3.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Des relevés ont été effectués environ tous les deux mois d’avril 1997 à mai 1999 (Shepard, 1999). Ces études ont révélé que les oiseaux utilisent le côté de la mer du ROM toute l’année (figure 4 ). Cependant, bon nombre de ces détections provenaient de l’extérieur des limites du ROM (oiseaux au-dessus de l’océan). Bien que 30 espèces d’oiseaux associées aux rivages et autres aient été recensées, aucune distinction n’est faite entre celles qui utilisent la zone du rivage spécifiquement et les autres espèces observées. Les espèces de cet ensemble de données les plus susceptibles d’être présentes dans les portions du rivage faisant partie du ROM sont le grand héron, la bernache cravant (Branta bernicla), le pluvier kildir, le tournepierre noir (Arenaria melanocephala), les goélands et la sterne caspienne (Hydroprogne caspia). La majorité des oiseaux détectés étaient des canards plongeurs et des goélands, qui pouvaient être observés toute l’année (figure 4 ). Les détections de grands hérons, de canards barboteurs et d’oies ou d’oiseaux de rivage étaient relativement rares. Le petit groupe de canards barboteurs et d’oies en mars-avril était entièrement composée de bernaches.

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Figure 4. Abondance relative et tendances saisonnières des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone du rivage du côté de la mer du ROM de la Lagune-d’Esquimalt d’avril 1997 à mai 1999. Adapté de Shepard (1999).
Description longue

Graphique à barres montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières par mois (axe des x) des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone du bord de mer du refuge d’oiseaux migrateurs (ROM) de la Lagune-d’Esquimalt d’avril 1997 à mai 1999. Les espèces étudiées étaient le grand héron, les canards barboteurs, les oies et les cygnes, les canards plongeurs, les oiseaux de rivage, les mouettes et les sternes. L’abondance relative des canards plongeurs a été la plus élevée en janvier/février (environ 55) et la plus faible en septembre/octobre (environ 38). Les autres mois variaient d’environ 45 à environ 85. L’abondance relative des mouettes et des sternes a été la plus élevée en juillet/août (environ 122) et la plus faible en janvier/février (environ 43). Les seuls mois où l’abondance relative du grand héron a été enregistrée ont été septembre et octobre (environ 2). Les seuls mois où l’abondance relative des canards barboteurs, des oies et des cygnes a été enregistrée ont été mars et avril (environ 5). Les seuls mois où l’abondance relative des oiseaux de rivage a été enregistrée ont été mars/avril et mai/juin (environ 2).

Lors du ROACCB de 2010 à 2019, on a comptabilisé 54 oiseaux associés aux rivages et autres. Aucun relevé n’a été effectué en mai et en août. Par rapport à la zone d’étude de la lagune, celle du rivage du côté de la mer abritait une plus grande diversité d’espèces associées aux milieux marins, comme les alcidés (p. ex., guillemot marbré [Brachyramphus marmoratus], guillemot marmette [Uria aalge]), les cormorans, les grèbes, les plongeons et les canards plongeurs océaniques (p. ex., macreuses [Melanitta spp.] et harelde kakawi). Les résultats de ces relevés montrent une abondance relativement élevée de canards plongeurs et de goélands de l’automne au printemps (figure 5). Le nombre de canards barboteurs est plus faible que dans la lagune, ce qui n’est pas étonnant compte tenu des besoins alimentaires et du comportement de recherche de nourriture de ces espèces. Si l’on considère uniquement les espèces les plus susceptibles d’être présentes sur la plage, ces résultats indiquent des pointes printanières et estivales chez le grand héron, des pointes printanières et automnales chez les oiseaux de rivage et des pointes printanières chez les bernaches (figure 6).

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Figure 5. Abondance relative et tendances saisonnières de la sauvagine et des goélands et sternes dans la zone du rivage du côté de la mer du ROM de la Lagune-d’Esquimalt de 2010 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières par mois (axe des x) de la sauvagine ainsi que des mouettes et des sternes dans la zone du bord de mer du refuge d’oiseaux migrateurs de la Lagune-d’Esquimalt de 2010 à 2019. L’abondance relative des mouettes et des sternes a été la plus élevée en février (environ 189) et la plus faible en juillet (environ 18). Les autres mois variaient d’environ 20 à environ 35. L’abondance relative des canards plongeurs a été la plus élevée en février (environ 122) et la plus faible en juillet (environ 5). Les autres mois variaient d’environ 8 à environ 105. L’abondance relative des canards barboteurs, des oies et des cygnes a été la plus élevée en février (environ 90) et la plus faible en novembre (0). Les autres mois variaient d’environ 1 à environ 38. 

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Figure 6. Abondance relative et tendances saisonnières de trois espèces ou groupes associés aux rivages susceptibles d’être présents sur la plage du ROM de la Lagune-d’Esquimalt de 2010 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada).
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières par mois (axe des x) de trois espèces ou groupes associés aux rivages susceptibles d’être présents dans la zone de plage du refuge d’oiseaux migrateurs de la Lagune-d’Esquimalt de 2010 à 2019. L’abondance relative la plus élevée des oiseaux de rivage a été en octobre (environ 4,5) et la plus faible a été de 0 en février, juin et octobre. Les autres mois variaient d’environ 1,5 à environ 3,75. L’abondance relative du grand héron a été la plus élevée en juillet (environ 5) et la plus faible en mars, novembre et décembre (0). Les autres mois variaient d’environ 0,5 à environ 1. L’abondance relative de la bernache cravant a été la plus élevée en avril (environ 12,5) et la plus faible en juin (environ 2). Les deux autres abondances relatives, pour le grand héron, ont été enregistrées en février (environ 3,75) et en mars (environ 6).

Un grand nombre de personnes ont été régulièrement observées lors des dénombrements du ROACCB. Des chiens, quoique moins nombreux que les personnes, ont aussi été régulièrement observés en nombres variables dans la zone du rivage du côté de la mer du ROM, un maximum de 50 chiens ayant été signalé lors des relevés des oiseaux aquatiques (annexe C ).

Un diagramme de l’abondance saisonnière pour le site public d’eBird « Esquimalt Lagoon » dans son ensemble est présenté à l’adresse. L’ensemble de données d’eBird montre que les bernaches sont surtout présentes de février à mai. Le bécasseau variable est présent pendant tout l’hiver, de septembre à mai environ, et le bécasseau sanderling pourrait être présent pendant cette même période d’hivernage. Le bécasseau sanderling se nourrit fréquemment dans la zone de jet de rive (communément appelé « zone de swash ») et constitue l’une des espèces d’oiseaux de rivage les plus susceptibles d’être observées du côté de la mer du ROM. Ici encore, les goélands sont présents toute l’année, mais le nombre de goélands de Heermann (Larus heermanni) et de goélands de Californie (eBird, 2020) augmente à la fin de l’été et à l’automne. La vaste majorité des goélands de Heermann (90 à 95 %) se reproduisent sur une seule île au Mexique (île Rasa). À la fin de la période de reproduction, l’espèce se disperse vers le nord à partir de la péninsule de la Basse-Californie, arrive en Colombie-Britannique dès la mi-juin et repart avant le début novembre. La côte sud de la Colombie-Britannique englobe la totalité de l’aire de répartition canadienne (Islam et Velarde, 2020). Les plus fortes concentrations d’oiseaux du côté de la mer du ROM sont observées sur les bancs de gravier et dans les battures intertidales à l’entrée de la lagune. À ces endroits, on voit fréquemment des centaines de goélands au repos lorsque le niveau de la marée le permet. La zone du rivage est aussi fréquemment utilisée par les bernaches pendant la migration printanière. Dans les segments plus rocheux, des huîtriers de Bachman sont régulièrement observés, et les pluviers kildir y sont souvent les plus nombreux.

Les oiseaux terrestres sont moins communs dans la zone du rivage du ROM de la Lagune-d’Esquimalt. Cependant, le quiscale de Brewer est très visible et commun dans les zones de bois de grève et les dunes, et le bruant des prés peut être abondant pendant la migration automnale. L’absence de végétation arbustive ou arborée peut limiter l’utilisation par la plupart des autres espèces d’oiseaux terrestres.

Sur la plus grande partie de sa longueur, l’habitat sur le rivage du côté de la mer du ROM de la Lagune-d’Esquimalt est de qualité modérée à élevée pour les espèces de rivage. Les cordons littoraux et les battures intertidales à l’extrémité nord, près de l’entrée de la lagune, offrent un habitat de haute qualité à de nombreux oiseaux, comme les bernaches, les oiseaux de rivage, les goélands et le grand héron. Les oiseaux fréquentent le rivage toute l’année, mais surtout de l’automne au printemps, saisons où des espèces migratrices ou hivernantes viennent rejoindre les oiseaux résidents. La zone de jet de rive peut être un site d’alimentation particulièrement important pour les goélands et certains oiseaux de rivage (p. ex., bécasseau sanderling). Le potentiel de l’habitat demeure aussi élevé, même si l’utilisation du rivage par les oiseaux est vraisemblablement limitée par le grand nombre d’utilisateurs le long des plages.

4.3.3 Sondage public

Quarante-huit réponses concernant la zone d’étude du rivage du côté de la mer du chemin Lagoon du ROM ont été reçues. Les répondants ont visité les lieux à différentes fréquences, variant de chaque jour à plusieurs fois par année (tableau 5). La grande majorité des répondants ont vu des chiens à chacune de leurs visites. Plus de 50 % des chiens présents n’étaient pas tenus en laisse selon la moitié des répondants (tableau 5).

Tableau 5. Résultats du sondage public pour la zone d’étude du rivage du côté de la mer du chemin Lagoon du ROM de la Lagune-d’Esquimalt
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 48) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 4 8,3
Chaque semaine 17 35,4
Chaque mois 19 39,6
Autre 8 16,7
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 48) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 44 91,7
Fréquemment 4 8,3
À l’occasion 0 0
Rarement 0 0
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 48) Pourcentage des réponses (%)
0 % 1 2,1
1 à 25 % 5 10,4
26 à 50 % 13 27,1
51 à 75 % 11 22,9
76 à 99 % 17 35,4
100 % 1 2,1

La plupart des répondants (environ 60 %) ont dit avoir vu des chiens pourchasser ou déranger les oiseaux, et un peu plus de 54 % estimaient que les chiens étaient la plus grande menace pour les oiseaux. Vingt-trois répondants ont souligné que l’activité des chiens était particulièrement intense à certains endroits. Huit répondants ont indiqué que la plage à proximité du pont était l’endroit où les perturbations étaient le plus importantes, alors que 10 répondants ont simplement mentionné le rivage en général. Le caractère saisonnier des interactions entre les chiens et les oiseaux a été relevé par environ 21 % des répondants. Le printemps, l’été et l’automne étaient les principales périodes problématiques, ce qui coïncide avec le nombre élevé d’utilisateurs du parc durant ces saisons. Le harcèlement était surtout dirigé contre les oiseaux de rivage (18 réponses), la sauvagine (15 réponses) et les goélands (13 réponses), le grand héron (4 réponses) et d’autres oiseaux terrestres (p. ex., corneille d’Amérique et « oiseaux noirs » [7 réponses]). La plupart des répondants ont simplement évoqué des dérangements, mais un pélican brun (Pelecanus occidentalis) aurait été attaqué par un chien en novembre 2018 et serait mort par la suiteNote de bas de page 3 . De nombreux répondants estimaient que la signalisation et les mesures d’application de la loi étaient insuffisantes. Selon les commentaires des répondants, une certaine confusion régnerait concernant les secteurs désignés où les chiens ont le droit de circuler librement.

5. ROM du Havre-Shoal

Le ROM du Havre-Shoal renferme 144 hectares de baies et de battures intertidales à Sidney et à North Saanich (figure 7 ). Le ROM du Havre-Shoal est constitué à environ 80 % de baies peu profondes et à 20 % de vasières intertidales (SCF, 1986). Bon nombre des baies abritées dans le ROM sont touchées par l’aménagement de ports de plaisance. Les zones de rivage sont formées de vasières et d’étendues sablonneuses à graveleuses et limoneuses, ponctuées d’affleurements rocheux (SCF, 1986). Les battures sont très productives, et les baies peu profondes renferment des laitues de mer (Ulva spp.) et de la zostère marine (SCF, 1986).

Le ROM du Havre-Shoal est aussi entièrement situé dans la zone importante pour la conservation des oiseaux du chenal Sidney, désignation qui souligne l’importance d’une zone pour les oiseaux, mais qui n’impose pas de restrictions et ne confère aucune protection légale. Le ROM du Havre-Shoal est aussi proche de certaines parties de la réserve de parc national des Îles-Gulf, et certains oiseaux (p. ex., goélands et oiseaux de rivage) peuvent faire la navette entre le ROM et l’île Sidney, qui se trouve dans la réserve.

Voir la longue description ci-dessous
Figure 7. Carte du ROM du Havre-Shoal montrant les zones d’étude. 
Description longue

Carte montrant les zones d’étude du refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-Shoal sur l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique. La carte indique les limites municipales de North Saanich et de Sidney. Les cinq zones d’étude identifiées sur la carte, du nord au sud, sont les suivantes : du parc Tsehum Harbour au rivage de la marina Westport, en passant par le bassin de l’anse Blue Heron, le parc de la marina/le rivage de la marina, la baie All/le parc Resthaven et la baie Roberts. L’échelle de la carte est en mètres, et une carte en médaillon situe le ROM en Colombie-Britannique par rapport à l’ouest des îles Gulf, à l’extrémité sud de l’île de Vancouver et à l’État de Washington.

Relevés antérieurs

Plusieurs études ont été menées sur les oiseaux dans le ROM du Havre-Shoal. Des relevés ont été effectués par le SCF d’octobre 1977 à avril 1978, par Seatech Consultants d’avril à décembre 1978 et par le gouvernement provincial d’octobre 1980 à avril 1981. Ces recensements sont résumés dans Dawe (1982). Au cours de la période 1977-1978, on a estimé à 2 400 le nombre d’oiseaux qui dépendaient du ROM (Dawe, 1982). Des dénombrements périodiques sont réalisés dans le cadre du ROACCB depuis 1999 dans deux zones (baie Roberts et port Tsehum). Au total, 144 espèces ont été recensées dans les sites publics d’eBird « Roberts Bay », « Tsehum Harbour » et « Resthaven Park » (eBird, 2020), mais elles ne se trouvaient pas nécessairement toutes dans les limites du ROM. Seize de ces espèces sont considérées comme préoccupantes par le gouvernement provincial ou fédéral (annexe B ).

5.1 Baie Roberts

5.1.1 Aperçu

La baie Roberts est une grande baie de 37,5 hectares située à l’extrémité sud du ROM, entre la pointe Roberts au sud et la pointe Armstrong au nord. Ces deux pointes ont un rivage rocheux. La baie est entièrement entourée du côté intérieur par des ensembles résidentiels. Le ruisseau Mermaid se déverse dans la baie Roberts, formant un petit estuaire dans la partie sud de la baie, et une zone rocheuse surélevée influencée par les eaux salées renferme un type de végétation différent qu’ailleurs dans la baie. On trouve plusieurs îlots rocheux et bancs de gravier près de l’entrée de la baie. Les zones intertidales du reste de la baie sont graveleuses et vaseuses. La baie est accessible au public à partir de la Troisième Rue (Third Street) et de la Cinquième Rue (Fifth Street), de l’avenue Ardwell, du chemin Bowden et des chemins Allbay/Bigrock. L’accès public depuis la Cinquième Rue se trouve immédiatement au sud du ruisseau Mermaid. Des panneaux installés aux points d’accès public informent les visiteurs des exigences des règlements municipaux (figure 8).

Voir la longue description ci-dessous
Figure 8. Signalisation aux points d’accès à la baie Robert informant les visiteurs des exigences en matière de laisse (image de gauche). Grand panneau personnalisé annonçant le refuge d’oiseaux migrateurs installé au même point d’accès et petite affiche officielle d’Environnement Canada (à droite). Il est à noter que le panneau municipal de la Ville de Sidney est périmé, car l’arrêté 1107 a été remplacé par l’arrêté 1965. Photos : N. Johnston.
Description longue

Deux images de panneaux différents. Panneau aux points d’accès publics à la baie de Robert informant de l’obligation de tenir un chien en laisse (image de gauche), et un grand panneau personnalisé de refuge d’oiseaux au même point d’accès avec un plus petit panneau « officiel » de ROM d’Environnement Canada (image de droite). À noter que le panneau municipal de Sidney est désuet puisqu’il porte la mention « Bylaw 1107 », qui a ensuite été remplacée par la mention « Bylaw 1965 ». 

5.1.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Les relevés réalisés à la fin des années 1970 ont révélé que 49 % de tous les oiseaux recensés dans le ROM durant l’hiver se trouvaient dans la baie Roberts (Dawe, 1982). La sauvagine était particulièrement abondante, les canards barboteurs et plongeurs représentant respectivement 42 et 27 % de toutes les détections (Dawe, 1982). Dawe (1982) a aussi constaté que la baie Roberts était la zone du ROM qui présentait la plus forte densité d’oiseaux hivernants (11,4 oiseaux/ha) et qu’elle venait au deuxième rang en termes de nombre d’oiseaux en été (2 789). Le nombre de canards barboteurs semblait y atteindre un sommet au début décembre, avant de diminuer en janvier (une augmentation concomitante de canards barboteurs a toutefois aussi été observée en janvier ailleurs dans le ROM). Le nombre de canards plongeurs a atteint un sommet en novembre, puis est demeuré relativement stable entre janvier et avril (Dawe, 1982).

Des dénombrements ont été réalisés (de septembre à avril) dans le cadre du ROACCB dans la zone d’étude de la baie Roberts de 1999 à 2011 ainsi qu’en 2014. Au total, 47 espèces d’oiseaux associées aux rivages et autres ont été recensées. Les résultats de ces relevés sont globalement comparables aux résultats de Dawe (1982), le nombre de canards barboteurs atteignant un sommet en novembre et en décembre, puis diminuant au printemps. Le nombre de canards plongeurs dans la baie a culminé en novembre et est demeuré élevé jusqu’en avril (figure 9). Comme dans le cas de la plupart des zones côtières, l’ensemble de données de Dawe (1982) montre une augmentation des effectifs de goélands à la fin de l’été.

Voir la longue description ci-dessous
Figure 9. Abondance relative et tendances saisonnières des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone d’étude de la baie Roberts du ROM du Havre-Shoal de 1999 à 2011 et en 2014. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières par mois (axe des x) des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone de la baie Roberts du ROM du Havre-Shoal de 1999 à 2011, et 2014. Les espèces étudiées étaient les canards barboteurs, les oies et les cygnes, les canards plongeurs, les oiseaux de rivage, les mouettes et les sternes, et le grand héron. L’abondance relative des canards barboteurs, des oies et des cygnes a été la plus élevée en décembre (environ 105) et la plus faible en avril (environ 10). Les autres mois variaient d’environ 45 à environ 100. L’abondance relative des canards plongeurs a été la plus élevée en novembre (environ 250) et la plus faible en septembre (environ 0). Les autres mois variaient d’environ 20 à environ 205. L’abondance relative des oiseaux de rivage n’a été enregistrée que pour une valeur d’environ 5 en janvier et d’environ 3 en mars. L’abondance relative des mouettes et des sternes a été la plus élevée en septembre (environ 90) et la plus faible en janvier (environ 10). Les autres mois variaient d’environ 12 à environ 45. L’abondance relative du grand héron n’a été enregistrée qu’en septembre (environ 2). 

Un petit nombre de personnes ont été régulièrement observées au cours des dénombrements du ROACCB dans la baie Roberts. Peu de chiens ont été vus durant ces dénombrements, et les mentions datent des années de recensement les plus récentes (2010 et 2020) (annexe C ). Les dénombrements des oiseaux aquatiques ne sont pas réalisés pendant les mois les plus chauds, période où l’utilisation de la plage à des fins récréatives devrait être le plus intense.

Au total, 111 espèces ont été recensées dans le site public d’eBird « Roberts Bay ». L’ensemble de données d’eBird montre que les canards barboteurs, comme le canard d’Amérique, le canard colvert et la sarcelle d’hiver, sont fréquemment observés en hiver, tandis que les canards plongeurs, comme le petit garrot (Bucephala albeola), le garrot à œil d’or (B. clangula) et le harle huppé (Mergus serrator), sont aussi relativement fréquents. Le nombre de mentions d’oiseaux de rivage est relativement peu élevé, la base d’eBird ne répertoriant que neuf espèces. Parmi ces espèces, l’huîtrier de Bachman, le tournepierre noir et le pluvier kildir sont les plus fréquemment observés. Les huîtriers et les tournepierres sont des spécialistes des côtes rocheuses, tandis que le pluvier kildir est plutôt généraliste. On remarque aussi la présence de goélands toute l’année, notamment le goéland à ailes grises (espèce résidente) ainsi qu’une hausse distincte du nombre de goélands de Californie pendant l’été, une tendance qui est observée dans l’ensemble de la région. Trois espèces de cormorans ont été répertoriées, le cormoran pélagique (Phalacrocorax pelagicus) et le cormoran à aigrettes (Phalacrocorax auritus) étant communs toute l’année. Le grand héron est aussi fréquemment observé toute l’année.

Les mentions d’oiseaux terrestres peuvent ne pas correspondre à des observations faites dans le ROM, mais plusieurs espèces, dont la corneille d’Amérique, le bruant chanteur et le bruant des prés, devraient être présentes sur le rivage. Le pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus), également fréquemment signalé, serait vraisemblablement présent tant sur le rivage dans les limites du ROM que dans les arbres adjacents.

La baie Roberts offre un habitat de grande qualité aux oiseaux, en particulier aux canards barboteurs et plongeurs, de l’automne au printemps. D’autres espèces utilisent la baie Roberts toute l’année, notamment la bernache du Canada, le goéland à ailes grises et le grand héron. Compte tenu de son fort taux d’utilisation par les oiseaux et de l’absence de marinas, la baie Roberts est probablement l’une des zones d’habitat les plus importantes du ROM du Havre-Shoal. Il se peut que les oiseaux de rivage utilisent les battures intertidales à longueur l’année et qu’ils soient sous-représentés dans les ensembles de données disponibles, lesquels ne portent pas nécessairement sur les périodes de migration de pointe des oiseaux de rivage. Le développement résidentiel, l’activité humaine et canine et la pollution peuvent limiter dans une certaine mesure le potentiel de la baie Roberts. En l’absence de zones de mouillage et de ports de plaisance, la zone demeure toutefois extrêmement importante pour les oiseaux migrateurs et résidents dans son état actuel comparativement à d’autres endroits du ROM du Havre-Shoal.

5.1.3 Sondage public

Dix-huit réponses concernant la zone d’étude la baie Roberts ont été reçues. La majorité des répondants ont visité les lieux au moins chaque semaine (la moitié s’y sont rendus chaque jour) (tableau 6). La plupart des répondants ont vu des chiens à chacune de leurs visites ou fréquemment. De 1 à 25 % des chiens présents n’étaient pas tenus en laisse selon plus de la moitié des répondants, tandis que ce pourcentage était de 51 à 75 % selon le deuxième groupe de répondants le plus nombreux (tableau 6).

Tableau 6. Résultats du sondage public pour la zone d’étude de la baie Roberts du ROM du Havre-Shoal
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 18) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 9 50,0
Chaque semaine 7 38,9
Chaque mois 1 5,6
Autre 1 5,6
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 18) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 8 44,4
Fréquemment 6 33,3
À l’occasion 3 16,7
Rarement 1 5,6
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 18) Pourcentage des réponses (%)
0 % 1 5,6
1 à 25 % 11 61,1
26 à 50 % 1 5,6
51 à 75 % 4 22,2
76 à 99 % 0 0
100 % 1 5,6

Les répondants ont observé peu d’interactions entre les oiseaux et les chiens dans la baie Roberts. Une minorité de répondants (près de 28 %) ont dit avoir vu des chiens pourchasser ou déranger les oiseaux, et deux répondants (environ 11 %) estimaient que les chiens étaient la plus grande menace pour les oiseaux. Cinq (environ 28 %) répondants ont souligné que l’activité des chiens était plus intense à certains endroits. Quatre réponses sur cinq faisaient état de problèmes aux points d’accès à la plage de l’avenue Ardwell et de la Cinquième Rue ainsi que dans le delta du ruisseau Mermaid. La plage de la baie All a aussi été mentionnée. Le caractère saisonnier des interactions entre les chiens et les oiseaux a été relevé par un tiers des répondants. Le printemps et l’été étaient les principales périodes de dérangement; un répondant a indiqué que les perturbations survenaient de l’automne au printemps. Le harcèlement était surtout dirigé contre le grand héron (4 réponses) et la sauvagine, les goélands et les oiseaux de rivage (2 réponses dans chaque cas). Un répondant a signalé le dérangement d’un jeune pygargue à tête blanche. La plupart des répondants ne pensaient pas que les relations entre les chiens et les oiseaux présentaient un problème important dans cette zone d’étude. Cependant, un résident estimait que le nombre d’interactions entre les oiseaux et les chiens avait augmenté au fil du temps. Par ailleurs, l’activité de chiens non tenus en laisse a été soulignée par plusieurs personnes.

5.2 Baie All/parc Resthaven

5.2.1 Aperçu

La zone d’étude de la baie All/parc Resthaven, située au nord de la baie Roberts, est enclavée entre les pointes Thumb/Armstrong et l’île Resthaven/parc linéaire Resthaven. Toute la portion orientale de la baie est touchée par l’aménagement intensif de ports de plaisance et de postes de mouillage. Le développement résidentiel est considérable sur la portion ouest du rivage, et la zone est bordée au sud par le parc Resthaven. Les limites du ROM sont donc distinctives, ponctuées de sentiers surélevés, de murs et de quais. La zone de la baie comporte des vasières intertidales relativement étendues dans le secteur sud-ouest, qui est une composante d’habitat restant important.

5.2.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Les relevés réalisés à la fin des années 1970 portaient sur le port Tsehum, qui comprend une partie de la zone de la baie All, mais aussi la zone du parc Marina et son rivage, à l’ouest (Dawe, 1982). Dans l’ensemble, le port Tsehum était la zone du ROM où la densité des oiseaux en hiver était le plus faible (4,0 oiseaux/ha) (Dawe, 1982). On a constaté que les zones qui comportent des marinas étaient beaucoup moins fréquentées par les oiseaux (Dawe, 1982). Les effectifs sont dominés par les canards barboteurs, les canards plongeurs, d’autres oiseaux plongeurs (plongeons, grèbes, cormorans) et les goélands (Dawe, 1982).

Des dénombrements ont été réalisés dans le cadre du ROACCB dans le port Tsehum de 1999 à 2019. Le dénombrement du « port Tsehum » ne correspond pas à celui de la zone d’étude du rivage entre le parc Tsehum Harbour et la marina Westport (section 5.5) utilisée dans le présent rapport. Il est probable que le ROACCB comprenne aussi des oiseaux qui sont présents dans les zones d’étude suivantes : i) baie All/parc Resthaven (section 5.2); ii) parc Marina et son rivage (section 5.3); iii) anse Blue Heron et ses marinas (section 5.4). Les dénombrements du ROACCB ont été réalisés chaque mois, sauf en mai et en août. Au total, 58 espèces d’oiseaux associées aux rivages et autres ont été recensées. Les résultats de ces relevés montrent un nombre élevé de canards barboteurs et plongeurs (figure 10). Contrairement aux données recueillies pour la zone de la baie Roberts, le nombre d’individus de ces deux groupes de sauvagine augmente à partir de septembre et pendant tout l’hiver, atteignant un sommet en janvier ou en février, avant de diminuer en avril (figure 10). Les canards plongeurs étaient absents au cours des dénombrements de juin et de juillet, contrairement aux canards barboteurs et aux oies, qui étaient présents pendant ces mois d’été. Toutes ces mentions estivales d’espèces de surface se rapportent à la bernache du Canada. Les goélands étaient aussi présents toute l’année (figure 10). Le nombre d’oiseaux de rivage culmine en septembre, ce qui correspond à la période de migration automnale. Cependant, puisqu’aucun échantillonnage n’a été effectué en août, il est difficile de déterminer la véritable période de pointe.

Voir la longue description ci-dessous
Figure 10. Abondance relative et tendances saisonnières des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone d’étude du port Tsehum du ROM du Havre-Shoal de 1999 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada).
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières par mois (axe des x) des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone du port Tsehum du refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-Shoal de 1999 à 2019. Les espèces étudiées étaient les canards barboteurs, les oies et les cygnes, les canards plongeurs, les oiseaux de rivage, les mouettes et les sternes, et le grand héron. L’abondance relative des canards barboteurs, des oies et des cygnes a été la plus élevée en janvier (environ 290) et la plus faible en septembre (environ 40). Les autres mois variaient d’environ 55 à environ 255. L’abondance relative des canards plongeurs a été la plus élevée en février (environ 190) et la plus faible en septembre (0). Les autres mois variaient d’environ 5 à environ 165. L’abondance relative des oiseaux de rivage a été la plus élevée en septembre (environ 25) et la plus faible en février et décembre (environ 5). Les autres mois variaient de 0 à environ 5. L’abondance relative des mouettes et des sternes a été la plus élevée en janvier (environ 48) et la plus faible en juin (0). Les autres mois variaient d’environ 20 à environ 45. L’abondance relative du grand héron a été la plus élevée en mars et en avril (environ 5) et la plus faible en janvier et en février (environ 2). Les autres mois variaient de 0 à environ 1. 

Un nombre faible à modéré de personnes ont été observées régulièrement au cours des dénombrements du ROACCB. Les chiens étaient moins fréquents pendant ces relevés, mais ils sont systématiquement recensés depuis 2013 (annexe C ). Le nombre de chiens signalés au cours de ces relevés variait de zéro à quatre.

Au total, 112 espèces ont été recensées dans le site public d’eBird « Resthaven Park ». La bernache du Canada est une espèce résidente commune, tandis que le canard d’Amérique, le canard colvert et la sarcelle d’hiver sont fréquemment observés d’octobre à mai environ (le canard colvert présente toutefois une période d’occurrence légèrement plus longue, soit d’août à juin). Des canards plongeurs sont aussi présents de l’automne au printemps, dont le petit garrot, le garrot à œil d’or, le harle couronné, le grand harle (Mergus merganser) et le harle huppé. Treize espèces d’oiseaux de rivage ont été recensées sur le rivage du parc Resthaven, ce qui pourrait indiquer que les conditions de recherche de nourriture y sont meilleures que dans la baie Roberts, peut-être en raison d’un substrat plus vaseux. Parmi ces espèces, le pluvier kildir est surtout présent de l’été au début du printemps et rarement observé d’avril à juin. La plupart des oiseaux de rivage migrateurs sont présents durant les migrations du printemps et de l’automne, la période de juillet à septembre étant celle ou l’abondance et la diversité des oiseaux sauvages sont le plus élevées. Les goélands, notamment le goéland à ailes grises, sont présents toute l’année. Le goéland à bec court (Larus brachyrhynchus) est également abondant d’août à avril, mais il se reproduit à l’extérieur de la région. Les cormorans sont présents toute l’année, le cormoran à aigrettes étant l’espèce la plus souvent observée, suivie du cormoran pélagique et, dans une moindre mesure, du cormoran de Brandt (Phalacrocorax penicillatus). Le grand héron est aussi commun toute l’année. Des individus peuvent faire la navette entre la baie All et l’île Sidney, comme en témoignent les photographies d’un oiseau errant, soit un bécasseau minute (Calidris minuta), aux deux endroits.

Les mentions d’oiseaux terrestres se rapportent surtout à des oiseaux se trouvant à l’extérieur des limites du ROM, mais certaines espèces, comme la corneille d’Amérique et le bruant chanteur, fréquentent vraisemblablement les zones intertidales. L’hirondelle noire (Progne subis) est une espèce nicheuse commune d’avril à septembre, nichant dans des boîtes placées à leur intention près de la marina.

La zone de la baie All/parc Resthaven offre un habitat de haute qualité aux oiseaux de rivage et probablement à la sauvagine. Les battures intertidales vaseuses peuvent fournir d’excellentes possibilités d’alimentation aux oiseaux de rivage, au grand héron et à la sauvagine de surface. La zone est probablement le plus importante pour les oiseaux de rivage pendant les périodes de migration, notamment durant la migration vers le sud, et la sauvagine hivernante. Les oiseaux utilisent la baie toute l’année, mais la fréquentation est plus faible dans le cas de la plupart des groupes d’espèces à la fin du printemps et au début de l’été. Le potentiel de l’habitat est entravé par l’aménagement intensif de ports de plaisance et la pollution. L’utilisation par les oiseaux est vraisemblablement plus limitée que dans le passé.

5.2.3 Sondage public

Douze réponses concernant la zone d’étude de la baie All/parc Resthaven ont été reçues. La majorité des répondants ont visité les lieux chaque jour (tableau 7). La plupart des répondants ont vu des chiens à chacune de leurs visites (la moitié des répondants) ou fréquemment. De 1 à 25 % des chiens présents n’étaient pas tenus en laisse selon les trois-quarts des répondants (tableau 7).

Tableau 7. Résultats du sondage public pour la zone d’étude de la baie All/parc Resthaven du ROM du Havre-Shoal
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 12) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 8 66,7
Chaque semaine 1 8,3
Chaque mois 3 25,0
Autre 0 0
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 12) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 6 50,0
Fréquemment 4 25,0
À l’occasion 2 16,7
Rarement 0 0
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 12) Pourcentage des réponses (%)
0 % 0 75,0
1 à 25 % 9 75,0
26 à 50 % 1 8,3
51 à 75 % 1 8,3
76 à 99 % 1 8,3
100 % 0 0

Environ 42 % des répondants ont dit avoir vu des chiens pourchasser ou déranger les oiseaux dans zone de la baie All/parc Resthaven, et deux répondants (environ 17 %) estimaient que les chiens y étaient la plus grande menace pour les oiseaux. Quatre (un peu plus de 33 %) répondants ont fait remarquer que l’activité des chiens était particulièrement intense à certains endroits. Toutes les réponses faisaient état de problèmes avec des chiens aux environs du parc Resthaven. Le caractère saisonnier des interactions entre les chiens et les oiseaux a été relevé par le quart des répondants, mais des perturbations ont été observées pendant toutes les saisons. Le harcèlement était particulièrement dirigé contre les oiseaux de rivage (p. ex., pluvier kildir) et les canards barboteurs (p. ex., sarcelle d’hiver et canard d’Amérique) qui tentaient d’hiverner sur le rivage du parc Resthaven, les oisons de la bernache du Canada pendant l’été et d’autres espèces (p. ex., oiseaux de rivage) durant les migrations de printemps et d’automne. Les répondants ont souvent souligné de nombreux facteurs de stress non liés aux chiens dans la baie All/parc Resthaven, dont la pollution causée par les embarcations et les marinas.

5.3 Parc Marina et son rivage

5.3.1 Aperçu

La zone d’étude du parc Marina et son rivage englobe la partie du ROM située entre l’île Resthaven et la pointe Mill, dans le port Tsehum. Cette zone d’étude, élément dominant dans le secteur sud du ROM du Havre-Shoal, est bordée à l’est par l’île Resthaven et des propriétés résidentielles, et à l’ouest, par un parc municipal. Le reste du secteur ouest forme une plage de gravier linéaire flanquée d’ensembles résidentiels. La baie compte aussi plusieurs îlots rocheux. La zone du parc Marina et son rivage s’ouvre davantage sur la pleine mer que la zone de la baie All, plutôt enclavée, mais les activités nautiques y sont fréquentes puisqu’il s’agit d’un port de plaisance.

5.3.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Dans les relevés réalisés à la fin des années 1970 (Dawe, 1982) et de 1999 à 2019 (ROACCB), on ne fait pas la distinction entre la zone d’étude du parc Marina et son rivage et la zone plus large du port Tsehum. Il n’y a pas non plus de sites publics d’eBird dans cette zone d’étude.

Une analyse des données du ROACCB, qui porte en partie sur la zone d’étude du parc Marina et son rivage, est présentée à la section, 5.2.2 Oiseaux et habitat des oiseaux.

La zone du parc Marina et son rivage offre un habitat de haute qualité à diverses espèces d’oiseaux. Elle abrite un grand nombre d’espèces de sauvagine, y compris des canards barboteurs et plongeurs, et d’autres oiseaux plongeurs, comme les cormorans. Le grand héron et les oiseaux de rivage fréquentent aussi le rivage à cet endroit, peut-être dans une moindre mesure que d’autres secteurs avoisinants du ROM en raison des bords en pente abrupte et de l’étendue limitée des zones intertidales. La pollution, les perturbations et l’aménagement de marinas limitent le potentiel de cet habitat par ailleurs de qualité. La zone ne faisant l’objet d’aucun relevé des oiseaux, il n’est pas possible de procéder à une évaluation approfondie.

5.3.3 Sondage public

Huit réponses concernant la zone d’étude du parc Marina et son rivage ont été reçues. La plupart des répondants ont visité le lieu fréquemment (au moins chaque semaine) (tableau 8). Les trois personnes qui ont répondu « Autre » ont toutes indiqué qu’elles habitaient le secteur. Tous les répondants ont vu des chiens à chacune de leurs visites (la moitié des répondants) ou fréquemment. Vingt-cinq pour cent ou moins des chiens présents n’étaient pas tenus en laisse selon la moitié des répondants, tandis que ce pourcentage était de 26 à 50 % selon un quart des répondants, et de 51 à 75 %, selon le quart restant (tableau 8).

Tableau 8. Résultats du sondage public pour la zone d’étude du parc Marina et son rivage du ROM du Havre-Shoal
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 8) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 1 12,5
Chaque semaine 3 37,5
Chaque mois 1 12,5
Autre 3 37,5
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 8) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 4 50,0
Fréquemment 4 50,0
À l’occasion 0 0
Rarement 0 0
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 8) Pourcentage des réponses (%)
0 % 1 12,5
1 à 25 % 3 37,5
26 à 50 % 2 25,0
51 à 75 % 2 25,0
76 à 99 % 0 0
100 % 0 0

La moitié des répondants ont dit avoir vu des chiens pourchasser ou déranger les oiseaux dans la zone du parc Marina et son rivage, et trois répondants (environ 38 %) estimaient que les chiens y étaient la plus grande menace pour les oiseaux. Quatre (50 %) répondants ont souligné que l’activité des chiens était particulièrement intense à certains endroits. Trois des quatre réponses faisaient état de problèmes avec des chiens aux environs du parc linéaire Resthaven et de l’île Resthaven. Le caractère saisonnier des interactions entre les chiens et les oiseaux a été relevé par le quart des répondants. Des perturbations ont été observées pendant toutes les saisons, mais les deux répondants ont souligné que les oisons de la bernache du Canada étaient dérangés au printemps. La sauvagine, le grand héron et les cormorans étaient aussi importunés par des chiens. Les répondants ont souvent souligné de nombreux facteurs de stress non liés aux chiens, dont la pollution causée par les bateaux et les marinas.

5.4 Anse Blue Heron et ses marinas

5.4.1 Aperçu

L’anse Blue Heron, située entre la route Marina et le chemin Blue Heron, est une zone d’étude du ROM fortement développée. La baie est bordée au nord et au sud par des ports de plaisance, et des ensembles résidentiels se trouvent sur la plus grande partie du rivage restant. On trouve un littoral rocheux et certaines battures intertidales de gravier à la pointe Mill et à la pointe Nymph, du côté sud et du côté nord de la baie, respectivement. Des zones intertidales vaseuses sont visibles à l’ouest de la pointe Mill et le long du côté ouest de la baie. Le ruisseau Blue Heron se jette dans la partie sud-ouest de la baie. Un chenal, orienté à peu près nord-sud, a été dragué dans la moitié sud de la baie pour faciliter la circulation des bateaux en direction et en provenance de la marina. L’accès public est restreint, mais les gens peuvent accéder aux battures à partir du chemin Bayfield, près de l’endroit où le ruisseau Blue Heron se déverse dans la baie.

5.4.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Les relevés réalisés à la fin des années 1970 ont révélé que l’anse Blue Heron était la zone du ROM qui présentait la deuxième plus forte densité d’oiseaux (8,2 oiseaux/ha) en hiver (Dawe, 1982). C’était aussi la zone la plus utilisée par les oiseaux pendant l’été, 3 132 oiseaux ayant été recensés (Dawe, 1982). Les canards barboteurs, les canards plongeurs et les goélands étaient les principaux groupes d’espèces répertoriés. Il convient toutefois de souligner que d’autres travaux d’aménagement de ports de plaisance et d’agrandissement des marinas existantes ont été effectués depuis ces relevés.

Une analyse des données du ROACCB, qui comprennent une partie de la zone d’étude de l’anse Blue Heron, est présentée à la section 5.2.2 Oiseaux et habitat des oiseaux.

L’anse Blue Heron offre un habitat de haute qualité aux oiseaux, selon les résultats des relevés des oiseaux réalisés à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Les vasières situées dans le sud-ouest procurent un habitat aux oiseaux de rivage et à d’autres espèces, et la baie est vraisemblablement importante pour la sauvagine. Cependant, le potentiel de la baie est probablement plus faible que dans le passé à cause de l’aménagement intensif de ports de plaisance du côté nord et du côté sud de la baie et des travaux connexes de dragage d’un chenal dans la baie. Les ensembles résidentiels qui ceinturent la zone d’étude ainsi que l’activité humaine et la pollution contribuent aussi à diminuer la valeur écologique du site. On ne sait pas exactement dans quelle mesure les oiseaux continuent à utiliser l’anse Blue Heron, mais cette utilisation devrait être faible vu l’état actuel de l’habitat.

5.4.3 Sondage public

Deux réponses concernant la zone d’étude de l’anse Blue Heron et ses marinas ont été reçues. Un répondant a visité les lieux chaque semaine, et l’autre, plusieurs fois par semaine (tableau 9). Les deux répondants ont fréquemment vu des chiens, mais pas à chaque visite. Un des répondants a signalé peu de chiens sans laisse (1 à 25 %), et l’autre a indiqué qu’il n’en avait vu aucun (tableau 9).

Tableau 9. Résultats du sondage public pour la zone d’étude de l’anse Blue Heron et ses marinas du ROM du Havre-Shoal
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 2) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 0 0
Chaque semaine 1 50,0
Chaque mois 0 0
Autre 1 50,0
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 2) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 0 0
Fréquemment 2 100,0
À l’occasion 0 0
Rarement 0 0
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 2) Pourcentage des réponses (%)
0 % 1 50,0
1 à 25 % 1 50,0
26 à 50 % 0 0
51 à 75 % 0 0
76 à 99 % 0 0
100 % 0 0

Aucun des répondants n’a fait état de perturbations des oiseaux par des chiens dans la zone de l’anse Blue Heron et ses marinas ou ne pensait que les relations entre les chiens et les oiseaux présentaient un problème. Comme c’est souvent le cas dans le ROM du Havre-Shoal, ce sont surtout les déchets liés aux bateaux et la pollution qui ont attiré l’attention.

5.5 Rivage entre le parc Tsehum Harbour et la marina Westport

5.5.1 Aperçu

La zone d’étude du rivage entre le parc Tsehum Harbour et la marina Westport est principalement composée d’une vasière intertidale abritée dans le secteur ouest et de marinas dans le secteur est. Elle est bordée par des ensembles résidentiels du côté sud et par l’autoroute 17 le long des limites nord et ouest. Le parc Tsehum Harbour se trouve le long du côté sud-ouest. La vasière est bordée par de petites étendues de marais salés et de végétation côtière.

5.5.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Les relevés réalisés à la fin des années 1970 ont révélé que « Tsekum Inlet » (secteur qui correspond à la zone de rivage du parc Tsehum Harbour du présent rapport) était la zone du ROM qui affichait la deuxième plus faible densité d’oiseaux (7,9 oiseaux/ha) en hiver et qui était la moins utilisée par les oiseaux pendant l’été, à peine 1 003 individus ayant été détectés pendant cette saison (Dawe, 1982). Les canards barboteurs, les canards plongeurs et d’autres oiseaux plongeurs (plongeons, grèbes et cormorans) étaient les principaux groupes d’espèces recensés.

Une analyse des données du ROACCB, qui porte sur une partie de la zone d’étude du rivage entre le parc Tsehum Harbour et la marina Westport, est présentée à la section 5.2.2 Oiseaux et habitat des oiseaux.

Au total, 104 espèces d’oiseaux ont été recensées dans le site public d’eBird « Tsehum Harbour » . Bien que cet ensemble de données d’eBird soit moins complet que pour d’autres sites publics dans le ROM, il montre des tendances très similaires à celles qui sont observées dans les zones de rivage avoisinantes pour les canards barboteurs et plongeurs hivernants, le grand héron résident, le goéland à ailes grises, les cormorans et le pygargue à tête blanche. Neuf espèces d’oiseaux de rivage figurent dans la base de données d’eBird, dont des espèces qui se nourrissent sur les rivages rocheux et les battures, comme le tournepierre noir, le bécasseau du ressac (Calidris virgata), le bécasseau d’Alaska (Calidris mauri) et le bécasseau minuscule (Calidris minutilla). Il semble que l’utilisation des rivages de la zone soit peu étudiée, en particulier pendant les périodes de migration de pointe au printemps et à l’automne.

Le rivage du parc Tsehum Harbour offre un habitat de qualité moyenne à plusieurs oiseaux. Plus précisément, elle abrite un grand nombre d’oiseaux aquatiques, dont des espèces de surface et des espèces plongeuses, des oiseaux de rivage, le grand héron. Les caractéristiques abritées et la petite taille de la vasière pourraient réduire l’utilisation qu’en font les oiseaux de rivage à cause du risque perçu de prédation accru (Taylor et al., 2007). Les oiseaux peuvent utiliser le passage en tout temps de l’année, mais c’est la vasière qui serait la plus fréquentée par les oiseaux de rivage pendant les migrations de printemps et d’automne. La sauvagine utilise les voies navigables surtout de l’automne au printemps. L’autoroute, les ensembles résidentiels et les ports de plaisance limitent le potentiel de la zone, et l’utilisation de celle-ci par les oiseaux est moins importante qu’elle ne le serait en l’absence de ces structures.

5.5.3 Sondage public

Trois réponses concernant la zone d’étude du rivage entre le parc Tsehum Harbour et la marina Westport ont été reçues. Les répondants ont visité les lieux chaque semaine (deux réponses) ou chaque jour (tableau 10). Les répondants ont rapporté ne pas avoir souvent vu de chiens (à l’occasion, rarement et jamais; une réponse dans chaque cas), et aucun chien en liberté n’a été signalé (tableau 10).

Figure 10. Résultats du sondage public pour la zone d’étude du rivage entre le parc Tsehum Habour et la marina Westport du ROM du Havre-Shoal
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 3) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 1 33,3
Chaque semaine 2 66,6
Chaque mois 0 0
Autre 0 5
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 3) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 0 0
Fréquemment 0 0
À l’occasion 1 33,3
Rarement 1 33,3
Jamais 1 33,3
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 3) Pourcentage des réponses (%)
0 % 3 100,0
1 à 25 % 0 0
26 à 50 % 0 0
51 à 75 % 0 0
76 à 99 % 0 0
100 % 0 0

Aucun répondant n’avait vu de chiens pourchasser ou déranger les oiseaux dans la zone d’étude du rivage entre le parc Tsehum Harbour et la marina Westport et n’estimait que les chiens y étaient une grande menace pour les oiseaux. Un répondant a fait remarquer qu’en raison de la proximité de l’autoroute et du sentier parallèle très fréquenté par les promeneurs et les cyclistes la zone est moins attrayante pour les propriétaires de chiens.

6. ROM du Havre -de-Victoria

Le ROM du Havre-de-Victoria est formé de 1 700 hectares de baies, de battures intertidales, de rivages rocheux et d’îlots dans les municipalités de Saanich, d’Oak Bay, de Victoria, d’Esquimalt et de View Royal (figure 11 à figure 14 ). Le ROM du Havre-de-Victoria comprend environ 60 % d’eaux libres, 20 % de littoral rocheux et 20 % de chenaux de marée (SCF, 1986). En raison de la taille du ROM, divers types d’utilisations des terres entourent le refuge.

Voir la longue description ci-dessous
Figure 11. Carte générale du ROM du Havre-de-Victoria.
Description longue

Carte montrant le refuge d’oiseaux migrateurs (ROM) du Havre-de-Victoria sur l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique. La carte indique les limites municipales de View Royal, d’Esquimalt, de Victoria, de Saanich et d’Oak Bay. Les 12 zones d’étude sont délimitées dans le ROM du Havre-de-Victoria, dans les municipalités énumérées ci-dessus. L’échelle de la carte est en mètres, et une carte en médaillon situe le ROM à l’angle sud-est de l’île de Vancouver et de l’État de Washington. 

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Figure 12. Carte des zones d’étude de l’est du ROM du Havre-de-Victoria.
Description longue

Carte montrant les zones d’étude de l’est du refuge d’oiseaux migrateurs (ROM) du Havre-de-Victoria sur l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique. La carte indique les limites municipales de Saanich, de Victoria et d’Oak Bay. Les cinq zones d’étude identifiées sur la carte, du nord au sud, sont les suivantes : la baie Cadboro et la plage Gyro, la pointe Cattle, la plage Willows, l’estuaire du ruisseau Bowker ainsi que le parc Haynes et le parc Queens. L’échelle de la carte est en mètres, et une carte en médaillon situe le ROM à l’extrémité sud-est de l’île de Vancouver et de l’État de Washington. 

Voir la longue description ci-dessous
Figure 13. Carte des zones d’étude du centre du ROM du Havre-de-Victoria.
Description longue

Carte montrant les zones d’étude du centre du refuge d’oiseaux migrateurs (ROM) du Havre-de-Victoria sur l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique. La carte indique les frontières municipales de Victoria, d’Oak Bay et de Saanich. Les neuf zones d’étude identifiées sur la carte, du nord au sud et à l’ouest, sont les suivantes : la plage Willows, l’estuaire du ruisseau Bowker, le parc Haynes et le parc Queens, la baie et la plage McNeill, la plage Gonzales, la baie et la plage Ross, la ligne de rivage de la pointe Clover, les plages au bas des falaises Dallas ainsi que le rivage entre le parc Holland et la pointe Odgen. L’échelle de la carte est en mètres, et une carte en médaillon situe le ROM à l’extrémité sud-est de l’île de Vancouver et l’État de Washington. 

Voir la longue description ci-dessous
Figure 14. Carte des zones d’étude de l’ouest du ROM du Havre-de-Victoria.
Description longue

Carte montrant les zones d’étude de l’ouest du refuge d’oiseaux migrateurs (ROM) du Havre-de-Victoria sur l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique. La carte indique que le refuge d’oiseaux migrateurs traverse plusieurs municipalités telles que : Victoria, Saanich, Esquimalt et View Royal. Les six zones d’étude identifiées sur la carte, du sud-est vers le nord-ouest, sont les suivantes : la baie West, le parc Saanich Gorge et la pointe Curtis, le parc Esquimalt Gorge et la plage du ruisseau Gorge, la plage du parc Craigflower-Kosapsom, le secteur nord de la baie Portage et le secteur ouest de la baie Portage. L’échelle de la carte est en mètres, et une carte en médaillon situe le ROM à l’extrémité sud-est de l’île de Vancouver et l’État de Washington.

Relevés antérieurs

Plusieurs études ont déjà été réalisées sur les oiseaux dans le ROM du Havre-de-Victoria. De 1997 à 1999, une étude a été commandée dans le cadre du programme d’action environnementale pour les ports de Victoria et d’Esquimalt, qui couvrait les portions du ROM situées entre la baie Portage et le brise-lames de la pointe Ogden (Shepard, 1999). Des relevés périodiques ont été effectués dans le cadre du ROACCB à divers endroits du ROM. De nombreux lieux à l’intérieur du ROM sont populaires auprès des ornithologues amateurs locaux et de l’extérieur qui transmettent régulièrement, sinon systématiquement, leurs observations. Plus de 260 espèces ont été recensées dans le ROM du Havre-de-Victoria (eBird, 2020), dont 35 espèces considérées préoccupantes par le gouvernement provincial ou fédéral (annexe B ).

6.1 Baie Cadboro/plage Gyro

6.1.1 Aperçu

La zone d’étude de la baie Cadboro/plage Gyro comporte une grande plage à l’extrémité de la baie Cadboro, près de la limite nord-est du ROM du Havre-de-Victoria. Le rivage est bordé par le Royal Victoria Yacht Club, des résidences et le parc Cadboro Gyro. La zone de la baie Cadboro/plage Gyro est l’un des lieux récréatifs les plus fréquentés (activités fréquentes de navigation de plaisance) du ROM du Havre-de-Victoria. La composition du rivage varie dans l’ensemble de la zone d’étude; on y trouve des affleurements rocheux et des plages de gravier, de cailloux et de sable, entrecoupés d’amas de bois flotté et de débris ligneux grossiers. Des réseaux de drainage naturels et artificiels aboutissent au rivage.

6.1.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Des dénombrements ont été réalisés de 1999 à 2001 et de 2010 à 2019 dans le cadre du ROACCB dans le polygone de la pointe Cattle à l’île Flower, qui comprend notamment la zone de la baie Cadboro/plage Gyro. Les relevés ont surtout été effectués de septembre à mai, mais au moins un ou deux relevés ont été réalisés de juin à août. Au total, 73 espèces ont été recensées. L’abondance totale des oiseaux était le plus élevée de la fin de l’automne au printemps, culminant en janvier et en novembre (figure 15 ). Les oiseaux barboteurs et les oies, les canards plongeurs, les goélands et les oiseaux terrestres (principalement la corneille d’Amérique) étaient les groupes d’espèces les plus nombreux (figure 16 ). Le nombre de canards barboteurs et d’oies culmine au début de l’hiver, mais l’utilisation de la zone demeure relativement forte toute l’année. Le nombre de canards plongeurs était faible du printemps à l’automne. Le nombre de goélands culminait au printemps et à la fin septembre. Bien que moins nombreux que la sauvagine, d’autres groupes d’espèces ont aussi été observés en nombre relativement élevé. Le nombre de grands hérons a atteint un sommet après la reproduction, en juillet et en août (figure 17 ).

Voir la longue description ci-dessous
Figure 15. Abondance relative totale et tendances saisonnières de tous les oiseaux recensés dans le cadre du ROACCB dans le polygone de la pointe Cattle à l’île Flower de 1999 à 2001 et de 2010 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique à barres montrant l’abondance totale des oiseaux (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières par mois (axe des x) de tous les oiseaux recensés dans le cadre du Relevé des oiseaux aquatiques des côtes de la Colombie-Britannique (ROACCB) dans le polygone de la pointe Cattle à l’île Flower de 1999 à 2001, et de 2010 à 2019. L’abondance totale a été la plus élevée (environ 850) en janvier et la plus faible en mai (environ 220). Tous les autres mois variaient d’environ 250 à 810.

Voir la longue description ci-dessous
Figure 16. Abondance relative et tendances saisonnières de la sauvagine, des goélands et sternes et des oiseaux terrestres (principalement la corneille d’Amérique) dans la zone de la pointe Cattle à l’Île Flower du ROM du Havre-de-Victoria de 1999 à 2001 et de 2010 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières par mois (axe des x) de la sauvagine, des mouettes et des sternes et des oiseaux terrestres (principalement la corneille d’Amérique) dans la zone de la pointe Cattle à l’île Flower du ROM du Havre-de-Victoria de 1999 à 2001, et de 2010 à 2019. L’abondance relative des canards barboteurs, des oies et des cygnes a été la plus élevée en novembre (environ 460) et la plus faible en mai (environ 50). Les autres mois variaient d’environ 53 à environ 290. L’abondance relative des canards plongeurs a été la plus élevée en janvier (environ 199) et la plus faible en mai (environ 5). Les autres mois variaient de 0 à environ 150. L’abondance relative des mouettes et des sternes a été la plus élevée en mars (environ 195) et la plus faible en janvier (environ 55). Les autres mois variaient d’environ 60 à environ 175. L’abondance relative des passereaux a été la plus élevée en janvier (environ 225) et la plus faible en septembre (environ 22). Les autres mois variaient d’environ 25 à environ 45.

Voir la longue description ci-dessous
Figure 17. Abondance relative et tendances saisonnières des oiseaux de rivage et du grand héron dans la zone de la pointe Cattle à l’île Flower du ROM du Havre-de-Victoria de 1999 à 2001 et de 2010 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières par mois (axe des x) des oiseaux de rivage et du grand héron dans la zone de la pointe Cattle à l’île Flower du refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-de-Victoria de 1999 à 2001, et de 2010 à 2019. L’abondance relative des oiseaux de rivage a été la plus élevée en novembre (environ 29,5) et la plus faible en juin (environ 2). Les autres mois variaient d’environ 4 à environ 29. L’abondance relative du grand héron a été la plus élevée en avril (environ 29) et la plus faible en janvier, février et décembre (environ 0,5). Les autres mois variaient d’environ 0,7 à environ 22. 

Un grand nombre de personnes et de chiens ont été régulièrement observés au cours des dénombrements du ROACCB. Globalement, les chiens représentaient 37 % des observations. L’activité canine est demeurée assez élevée de l’automne au printemps, mais aucune donnée n’a été recueillie pour juin, juillet et août, et ce, malgré les quelques relevés d’oiseaux aquatiques effectués au cours de ces mois (annexe C ).

Il n’y a pas de site public d’eBird pour la zone d’étude de la baie Cadboro/plage Gyro, mais il en existe un pour l’étang Mystic, qui se trouve à proximité. Au total, 124 espèces ont été recensées dans le site public d’eBird « Mystic Pond, Cadboro Bay ». Les données d’eBird indiquent que la sauvagine est présente toute l’année, dont deux espèces, la bernache du Canada et le canard colvert, se reproduisent localement. Le goéland à ailes grises et le grand héron, inscrits en tant qu’espèces préoccupantes sur la liste de l’annexe 1 de la LEP, sont aussi résidents de l’étang Mystic, tandis que le grand héron niche dans les environs.

La zone de la baie Cadboro/plage Gyro semble offrir un habitat de haute qualité aux oiseaux. Bien que la présence de certaines espèces soit faible pendant l’été (p. ex., canards plongeurs), les plages sont utilisées toute l’année par le grand héron et les goélands, et de façon saisonnière, par les oiseaux de rivage et d’autres espèces. Le potentiel de l’habitat est aussi réduit par la forte utilisation des plages par les humains et les chiens. La zone d’étude, qui se trouve à proximité d’une héronnière (colonie nicheuse de grands hérons), est vraisemblablement importante pour cette espèce, mais elle peut être sous-utilisée par de nombreuses autres, comme les oiseaux de rivage, à cause du niveau d’activité humaine et canine.

6.1.3 Sondage public

Cent vingt-cinq réponses concernant la zone d’étude de la baie Cadboro/plage Gyro ont été reçues, ce qui représente environ le quart des réponses reçues pour tous les ROM et toutes les zones d’étude combinés. Les répondants ont visité la zone à différentes fréquences, plus des trois-quarts s’y étant rendus chaque jour ou chaque semaine (tableau 11). Des chiens sont souvent observés, la majorité des répondants ayant indiqué que des chiens étaient présents à chacune de leurs visites. Plus de 76 % des chiens n’étaient pas tenus en laisse selon près de la moitié des répondants (tableau 11).

Tableau 11. Résultats du sondage public pour la zone d’étude de la baie Cadboro/plage Gyro du ROM du Havre-de-Victoria
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 125) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 49 39,2
Chaque semaine 47 37,6
Chaque mois 11 8,8
Autre 18 14,4
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 125) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 103 82,4
Fréquemment 20 16,0
À l’occasion 1 0,8
Rarement 0 0
Jamais 1 0,8
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 125) Pourcentage des réponses (%)
0 % 2 1,6
1 à 25 % 16 12,8
26 à 50 % 16 12,8
51 à 75 % 29 23,2
76 à 99 % 55 44,0
100 % 7 5,6

Près de la moitié des répondants (environ 45 %) ont dit avoir vu des chiens pourchasser ou déranger les oiseaux dans la zone d’étude de la baie Cadboro/plage Gyro, et environ 34 % des répondants estimaient que les chiens y étaient la plus grande menace pour les oiseaux. Soixante-seize répondants (près de 61 %) ont souligné que l’activité des chiens était particulièrement intense à certains endroits. Presque toutes ces réponses mentionnaient la plage est. Le caractère saisonnier des interactions entre les chiens et les oiseaux a été relevé par 23 répondants (environ 18 %). Selon ces répondants, toutes les saisons étaient des périodes de perturbation. Le harcèlement était surtout dirigé contre le grand héron (30 réponses), les goélands (22 réponses), les oiseaux de rivage (19 réponses), la sauvagine (17 réponses) et la corneille d’Amérique (12 réponses).

6.2 Pointe Cattle

6.2.1 Aperçu

La pointe Cattle, à la riche histoire glaciaire, présente un rivage variable et un affleurement rocheux ponctué d’étangs temporaires (saisonniers), de cuvettes de marée, d’une couverture rocheuse et de stries glaciaires (Herzer et Bornhold, 1982). Dans la zone intertidale, de petites roches et des cailloux alternent avec le substrat rocheux, des blocs et des cuvettes de marée, qui abondent en nourriture pour les oiseaux de rivage. La pointe Cattle, exposée au sud, regorge d’organismes marins intertidaux, dont diverses espèces d’invertébrés, comme des balanes, des buccins, des anémones, des patelles et des crabes des rivages. Du bois flotté et des débris ligneux grossiers parsèment la laisse de haute mer. La zone d’étude est bordée par une voie d’accès public, une aire de stationnement et deux rampes publiques de mise à l’eau.

6.2.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Des dénombrements ont été réalisés dans le cadre du ROACCB dans le polygone de la pointe Cattle à l’île Flower, qui comprend notamment la pointe Cattle. L’abondance totale des oiseaux, particulièrement élevée de la fin de l’automne et au printemps, culmine en janvier et en novembre. Les oiseaux de rivage sont présents toute l’année, mais affichent une pointe d’activité marquée d’août à novembre, qui serait en partie attribuable à la migration automnale, mais aussi à une forte proportion d’oiseaux de rivage associés aux milieux rocheux (p. ex., huîtrier de Bachman, tournepierre noir et bécasseau du ressac).

Veuillez consulter la section 6.1.2 Oiseaux et habitat des oiseaux pour en savoir plus sur les résultats du ROACCB. Un grand nombre de personnes et de chiens ont été régulièrement observés au cours des dénombrements du ROACCB (annexe C ).

Au total, 220 espèces ont été recensées dans le site public d’eBird « Cattle Point »). Les données d’eBird indiquent que la sauvagine est présente à l’année. Deux espèces qui nichent dans la région, la bernache du Canada et le canard colvert, sont présentes toute l’année en petit nombre. On peut observer des troupeaux de taille petite et moyenne (généralement moins de 50 individus) de canards d’Amérique se nourrissant sur le rivage ou dans les eaux adjacentes de septembre à avril, parfois accompagnés de canards siffleurs. Les autres espèces de canards barboteurs (p. ex., canard pilet, canard souchet [Spatula clypeata] et sarcelle d’hiver) sont rarement observés, mais il est possible qu’ils utilisent les eaux peu profondes le long du rivage pour s’alimenter. L’ensemble des canards de mer plongeurs de la région sont présents au large de la mi-septembre ou du début octobre jusqu’à la fin avril ou en mai, mais certaines espèces, comme la macreuse à front blanc (Melanitta perspicillata) et la macreuse à ailes blanches (Melanitta deglandi), comptent des individus non nicheurs pendant tout l’été. On peut souvent observer des harles couronnés et de grands harles se reposant sur des rochers et s’alimentant près du rivage. L’arlequin plongeur (Histrionicus histrionicus) est commun sur les îlots côtiers rocheux et les environs de l’automne au printemps, mais il est également possible de voir de petits groupes pendant l’été. Les oiseaux de rivage peuvent utiliser le rivage et les îlots côtiers rocheux toute l’année. L’huîtrier de Bachman et le pluvier kildir sont des espèces résidentes recensées tous les mois. Le tournepierre noir, le bécasseau du ressac, le bécasseau variable et le pluvier argenté (Pluvialis squatarola) hivernent aux environs de Victoria, et leur préférence pour les substrats rocheux en fait des habitués du rivage rocheux et des îlots adjacents à la pointe Cattle de la fin de l’été au début de l’automne (de la fin juin au début octobre) et au printemps (de la fin avril à la fin mai). Des 29 espèces d’oiseaux de rivage signalées sur eBird, la plupart ne sont présentes que pendant leurs migrations vers le nord ou vers le sud ou sont des espèces migratrices de passage peu communes à rares. Les goélands sont présents toute l’année à la pointe Cattle, en partie parce qu’ils sont attirés par les restes de nourriture qui traîne ou les aliments que leur donnent des visiteurs. Outre le goéland à ailes grises et ses hybrides, qui se reproduisent dans la région, on peut voir le goéland de Californie et le goéland à bec court presque toute l’année, habituellement au repos sur les rochers le long du rivage ou sur les îlots côtiers. D’autres espèces de goélands, comme le goéland de Heermann et le goéland arctique (Larus glaucoides), fréquentent aussi les rochers de façon saisonnière.

La pointe Cattle offre un habitat de haute qualité aux oiseaux. Bien que la présence de certaines espèces soit faible pendant l’été (p. ex., canards plongeurs), le rivage rocheux et les eaux littorales sont utilisés toute l’année. La pointe Cattle et les zones rocheuses adjacentes abritent un grand nombre d’oiseaux de rivage associés aux milieux rocheux, comme l’huîtrier de Bachman. On peut observer une dégradation de l’habitat à la pointe Cattle, et des mesures (p. ex., exclos) ont été prises pour isoler une partie du secteur des perturbations. Le potentiel de l’habitat est donc réduit, en grande partie sous l’effet des perturbations, mais ce déclin serait vraisemblablement réversible. Malgré ces problèmes, le site demeure important à l’échelle locale pour les oiseaux migrateurs et résidents dans son état actuel.

6.2.3 Sondage public

Dix-neuf réponses concernant pour la zone d’étude de la pointe Cattle ont été reçues. Les répondants ont visité la zone à différentes fréquences, plus de la moitié s’y étant rendus au moins chaque semaine (tableau 12). Des chiens sont souvent observés, la vaste majorité des répondants ayant indiqué que des chiens étaient présents à chacune de leurs visites (plus de la moitié des réponses) ou fréquemment. Les réponses étaient extrêmement variables (de 0 à 100 %) pour ce qui est du pourcentage des chiens présents qui n’étaient pas tenus en laisse (tableau 12).

Tableau 12. Résultats du sondage public pour la zone d’étude de la pointe Cattle du ROM du Havre-de-Victoria
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 19) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 3 15,8
Chaque semaine 7 36,8
Chaque mois 4 21,1
Autre 5 26,3
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 19) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 11 57,9
Fréquemment 6 31,6
À l’occasion 2 10,5
Rarement 0 0
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 19) Pourcentage des réponses (%)
0 % 1 5,3
1 à 25 % 6 31,6
26 à 50 % 2 10,5
51 à 75 % 5 26,3
76 à 99 % 3 15,8
100 % 2 10,5

Près de la moitié des répondants (environ 47 %) ont dit avoir vu des chiens pourchasser ou déranger les oiseaux dans la zone d’étude de la pointe Cattle, et environ 42 % des répondants estimaient que les chiens y étaient la plus grande menace pour les oiseaux. Cinq (environ 26 %) répondants ont souligné que l’activité des chiens était particulièrement intense à certains endroits. Toutes ces réponses mentionnaient le rivage rocheux près de la pointe située entre les deux rampes de mise à l’eau. Le caractère saisonnier des interactions entre les chiens et les oiseaux a été relevé par quatre répondants (21 %). Selon ces derniers, les perturbations survenaient durant toutes les saisons, mais les périodes de migration du printemps et de l’automne ont été mentionnées dans trois réponses. Le harcèlement était surtout dirigé contre les oiseaux de rivage et les goélands (7 réponses dans chaque cas) ainsi que contre la sauvagine et le grand héron (4 réponses dans chaque cas). Les oiseaux terrestres, les cormorans et les alcidés auraient aussi été dérangés par des chiens. Un répondant a dit avoir vu des chiens attaquer des oiseaux de rivage pendant la nidification, causant ainsi la perte de nids. La plupart des répondants estimaient que les relations entre les chiens et les oiseaux étaient très problématiques. De nombreux répondants pensaient aussi que les chiens avaient un effet néfaste sur l’écosystème de la pointe Cattle, qui abrite aussi plusieurs espèces végétales rares inscrites à l’annexe 1 de la LEP.

6.3 Plage Willows

6.3.1 Aperçu

La plage Willows est un lieu de baignade très fréquenté dans la baie Oak. Le public peut accéder à la plage depuis l’avenue Bowker, le chemin Cavendish et Esplanade. Des propriétés résidentielles et le parc Willows bordent la zone d’étude, qui est utilisée toute l’année par les résidents. La composition du substrat varie dans l’ensemble de la zone d’étude. Le bois flotté et les débris ligneux grossiers bien visibles dans la zone littorale supérieure font place à du sable fin et à des cailloux dans les zones littorales médiane et inférieure. Des plantes herbacées et graminoïdes indigènes et envahissantes ponctuent les débris le long de la laisse de haute mer. La zone intertidale renferme une petite parcelle d’une vaste zosteraie continue (Boyer et Wright, 2015). Plusieurs épis ont été construits dans les parties nord et sud de la plage pour prévenir la dérive littorale.

6.3.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Des dénombrements ont été réalisés dans le cadre du ROACCB dans le polygone de l’île Mary Tod à la pointe Cattle, qui renferme notamment la plage Willows. Les relevés ont été effectués en 2004 et de 2007 à 2018, des efforts de relevé ayant été déployés tous les mois, mais surtout de septembre à mai. Au total, 66 espèces d’oiseaux associées aux rivages et autres ont été recensées. L’abondance totale des oiseaux est relativement élevée toute l’année, atteignant des sommets au printemps et à l’automne (figure 18 ). Les goélands sont abondants toute l’année, mais affichent des pics d’abondance notables au printemps, à la fin de l’été et à l’automne (figure 19 ). Le nombre de canards barboteurs et d’oies augmente au cours de l’été, et de nouveau en novembre (principalement en raison du nombre plus élevé de bernaches du Canada). L’augmentation du nombre de canards barboteurs en novembre a été attribuée à l’arrivée d’espèces hivernantes, comme le canard d’Amérique. Le nombre de canards plongeurs suit la tendance observée ailleurs sur la côte, à savoir un petit nombre pendant l’été et un nombre relativement élevé de l’automne au printemps. Le nombre d’oiseaux de rivage augmente pendant la migration automnale et demeure relativement élevé au cours de l’hiver (figure 20 ). Étant donné que le dénombrement du ROACCB englobe des zones situées à l’extérieur de la plage Willows, tous les oiseaux répertoriés ne fréquentent pas nécessairement la plage proprement dite, mais leur abondance saisonnière devrait suivre la tendance générale.

Voir la longue description ci-dessous
Figure 18. Abondance relative totale et tendances saisonnières de tous les oiseaux recensés dans le cadre du ROACCB dans le polygone de l’île Mary Tod à la pointe Cattle en 2004 et de 2007 à 2018. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique à barres montrant l’abondance relative totale (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières (axe des x) de tous les oiseaux recensés dans le cadre du ROACCB dans la zone allant de l’île Mary Tod à la pointe Cattle du ROM du Havre-de-Victoria. Les données présentées ont été collectées en 2004 et de 2007 à 2018. L’abondance relative totale a été la plus élevée en mars et en septembre (plus de 650) et la plus faible en mai (environ 260). Tous les autres mois, l’abondance relative totale se situait entre 350 et 590. 

Voir la longue description ci-dessous
Figure 19. Abondance relative et tendances saisonnières de la sauvagine et des goélands et sternes dans la zone de l’île Mary Tod à la pointe Cattle du ROM du Havre-de-Victoria en 2004 et de 2007 à 2018. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières (axe des x) de la sauvagine et des mouettes et des sternes dans la zone allant de l’île Mary Tod à la pointe Cattle du ROM du Havre-de-Victoria. Les groupes d’oiseaux étudiés comprennent les canards barboteurs, les oies et les cygnes, les canards plongeurs, les mouettes et les sternes. Les données présentées ont été collectées de 2004 et de 2007 à 2018. L’abondance relative des canards plongeurs a atteint son maximum en janvier et en décembre (environ 180 par mois) et est restée faible de mai à octobre (moins de 50). Les mouettes et les sternes ont atteint leur maximum en mars (environ 380) et en septembre (environ 500). L’abondance relative était inférieure à 300 pour tous les autres mois. Le nombre de canards barboteurs, de cygnes et d’oies a atteint son maximum en novembre (environ 130) et en juin (environ 120) et son minimum en décembre (environ 15).

Voir la longue description ci-dessous
Figure 20. Abondance relative et tendances saisonnières des oiseaux de rivage, du grand héron et des passereaux (principalement la corneille d’Amérique) dans la zone de l’île Mary Tod à la pointe Cattle du ROM du Havre-de-Victoria en 2004 et de 2007 à 2018. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada).
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières (axe des x) des oiseaux de rivage, du grand héron et des passereaux (principalement la corneille d’Amérique) dans la zone allant de l’île Mary Tod à la pointe Cattle du ROM du Havre-de-Victoria. Les données ont été collectées en 2004 et de 2007 à 2018. L’abondance relative des oiseaux de rivage a été la plus élevée en octobre et en novembre (environ 51) et a chuté sous 10 de mai à juillet. L’abondance relative du grand héron a été la plus élevée en juin (environ 4) et est restée inférieure à 3 pendant le reste de l’année. L’abondance relative des passereaux a été la plus élevée en août (environ 49) et en septembre (environ 38) et la plus faible en décembre (environ 7). 

Un grand nombre de personnes et de chiens ont été régulièrement observés au cours des dénombrements du ROACCB. Dans l’ensemble, les chiens représentaient 23 % des observations. L’activité canine était élevée, plus de 10 chiens étant souvent présents lors des relevés de la sauvagine (annexe C ).

Un diagramme de l’abondance saisonnière pour la plage Willows, sous le nom de site public d’eBird « Oak Bay »), est présenté à l’adresse. Certaines des observations pour ce site public peuvent comprendre des observations provenant des rivages rocheux adjacents de la pointe Cattle et du sud de la plage Willows. La plage de sable procure un site de repos à la bernache du Canada et au canard colvert à longueur d’année. Des troupeaux de canards d’Amérique de taille variable, comptant parfois des centaines d’individus, ont été observés. Quatorze espèces de canards plongeurs ont été recensées dans la zone d’étude de la plage Willows, et la plupart passaient leur temps en zone hauturière. Les données sur les oiseaux de rivage semblent concerner essentiellement les espèces recensées sur les rochers exposés à marée basse et les îlots rocheux à proximité de la côte au sud de la plage Willows. Les espèces d’oiseaux de rivage les plus susceptibles d’utiliser les milieux sablonneux sont principalement observées durant la migration vers le sud (de juillet à la fin septembre environ), comme en témoignent les données d’eBird sur des espèces comme le bécasseau d’Alaska et le bécasseau minuscule. Après des épisodes de tempête ou de vents violents à l’automne ou à l’hiver, certaines espèces d’oiseaux de rivage (p. ex., tournepierre noir, bécasseau variable) peuvent se nourrir du varech sur les plages de sable. Des goélands sont répertoriés toute l’année à la plage Willows. De nombreuses espèces de goélands se reposent sur les plages de sable lorsque les perturbations humaines sont négligeables. Les goélands (p. ex., goéland à ailes grises, goéland à bec court et goéland de Californie) se nourrissent par ailleurs sur les plages de sable, dans la zone de déferlement des baies peu profondes et sur le varech.

La plage Willows offre vraisemblablement un habitat de haute qualité aux oiseaux, car elle est l’une des rares plages de sable de prédilection de certains oiseaux de rivage. Bien que la présence de certaines espèces soit faible pendant l’été (p. ex., les canards plongeurs), le rivage et les eaux littorales sont utilisés toute l’année. Des ensembles résidentiels bordent la plage, et l’utilisation humaine de la zone est élevée. Les perturbations qui en découlent réduisent donc le potentiel de l’habitat.

6.3.3 Sondage public

Soixante-deux réponses concernant la zone d’étude de la plage Willows ont été reçues. Les répondants ont visité la zone à différentes fréquences, plus des trois quarts des répondants s’y étant rendus chaque semaine ou chaque jour (tableau 13). Des chiens étaient souvent présents sur la plage Willows, la majorité (près des trois-quarts) des répondants ayant indiqué en avoir vu à chacune de leurs visites. De 76 à 99 % des chiens présents n’étaient pas tenus en laisse selon près de la moitié des répondants, tandis que ce pourcentage était de 51 à 75 % selon un autre quart des répondants (tableau 13).

Tableau 13. Résultats du sondage public pour la zone d’étude de la plage Willows du ROM du Havre-de-Victoria
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 62) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 19 30,6
Chaque semaine 30 48,4
Chaque mois 8 12,9
Autre 5 8,1
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 62) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 46 74,2
Fréquemment 14 22,6
À l’occasion 2 3,2
Rarement 0 0
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 62) Pourcentage des réponses (%)
0 % 1 1,6
1 à 25 % 4 6,5
26 à 50 % 12 19,4
51 à 75 % 16 25,8
76 à 99 % 28 45,2
100 % 1 1,6

Des chiens pourchassant ou dérangeant les oiseaux ont été observés par un peu moins de 44 % des répondants dans la zone d’étude de la plage Willows. Près de la moitié des répondants (environ 47 %) ont dit avoir vu des chiens pourchassant ou dérangeant les oiseaux, et environ 37 % des répondants estimaient que les chiens étaient la plus grande menace pour les oiseaux. Treize (21 %) répondants ont souligné que ces perturbations étaient plus importantes à certains endroits. La plupart ont mentionné les extrémités nord et sud de la plage, en particulier les tronçons se trouvant en contrebas des aires de stationnement publiques du parc Willows. Le caractère saisonnier des interactions entre les chiens et les oiseaux a été relevé par vingt répondants (environ 32 %). De nombreux répondants qui ont indiqué que les oiseaux étaient surtout dérangés pendant l’automne, l’hiver et le printemps (15, 15 et 13 réponses respectivement) ont aussi noté cette tendance saisonnière dans les interactions entre les chiens et les oiseaux. Trois répondants ont fait remarquer que les activités non autorisées des chiens sur la plage (interdites par des règlements municipaux) durant l’été étaient une source importante de perturbations. Le harcèlement était surtout dirigé contre le grand héron (17 réponses), les goélands (15 réponses), la sauvagine (13 réponses), les oiseaux de rivage (11 réponses) et la corneille d’Amérique (4 réponses).

6.4 Estuaire du ruisseau Bowker

6.4.1 Aperçu

Au sud de la plage Willows se trouve l’estuaire du ruisseau Bowker, un petit estuaire rocheux composé d’affleurements rocheux, de blocs erratiques et de substrat caillouteux à graveleux. Des propriétés résidentielles et une école privée bordent l’estuaire. L’île Mary Tod et la marina Oak Bay abritent quelque peu l’estuaire contre l’action des vagues de l’est et du sud-est. De nombreux bateaux sont amarrés dans les eaux autour de l’estuaire. Le débit sortant du ruisseau Bowker a créé un chenal qui coule grossièrement du nord-ouest au sud-est à travers la zone intertidale. Plusieurs épis ont été installés le long du rivage, en aval de l’embouchure du ruisseau Bowker. La zone est accessible à partir de plusieurs points le long du boulevard Beach, entre le parc Haynes et le parc Queens.

6.4.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Des dénombrements ont été réalisés dans le cadre du ROACCB dans le polygone de l’île Mary Tod à la pointe Cattle, qui renferme notamment le ruisseau Bowker. Veuillez consulter la section 6.3.2 Oiseaux et habitat des oiseaux pour en savoir plus sur les résultats du ROACCB. Globalement, le nombre d’espèces de sauvagine, d’oiseaux de rivage et de goélands était élevé dans l’estuaire du ruisseau Bowker. La plupart des espèces de sauvagine étaient présentes de l’automne au printemps, mais la bernache du Canada et, dans une moindre mesure, le canard colvert étaient présents toute l’année. Le nombre d’oiseaux de rivage a augmenté durant la migration automnale et est demeuré relativement élevé pendant l’hiver. Les zones rocheuses aux environs du ruisseau Bowker étaient particulièrement fréquentées par les oiseaux de rivage, qui utilisaient aussi l’embouchure du ruisseau (p. ex., pour se laver).

Un grand nombre de personnes et de chiens ont été observés régulièrement au cours des dénombrements du ROACCB. Les données ne portaient pas précisément sur la zone d’étude de l’estuaire du ruisseau Bowker mais, pour l’ensemble du secteur compris entre l’île Mary Tod et la pointe Cattle, l’activité canine était intense (annexe C ).

Un diagramme de l’abondance saisonnière pour le site public d’eBird « Bowker Avenue » est présenté à l’adresse. Les paramètres de lieu des sites publics ne sont pas strictement définis dans eBird, mais les résultats obtenus pour l’estuaire du ruisseau Bowker donnent à penser que la plupart des observations sont limitées à un tronçon d’environ 200 mètres de rivage mi-rocheux, mi-sablonneux (plus haut) allant en direction NNE-SSO et accessible à l’extrémité nord à partir de l’avenue Bowker. Diverses espèces de sauvagine peuvent être observées sur le rivage, dans les eaux littorales et plus loin au large. La bernache du Canada et le canard colvert sont communs et présents toute l’année. De la fin août à la fin avril, on peut voir des canards d’Amérique se nourrir le long du rivage, généralement en eaux peu profondes. Quatorze espèces de canards plongeurs sont recensées à cet endroit, et la plupart se rencontrent au large, mais certaines espèces, comme l’arlequin plongeur, le grand harle et le harle couronné, se reposent aussi sur des rochers exposés. L’estuaire du ruisseau Bowker abrite un assemblage diversifié d’oiseaux de rivage qui fréquentent les rochers exposés, en particulier à marée basse pendant les migrations vers le nord et vers le sud. Si la plupart des 28 espèces d’oiseaux de rivage recensées sont des espèces migratrices de passage, le quart est constitué d’espèces résidentes hivernantes communes, comme l’huîtrier de Bachman, le tournepierre noir, le bécasseau du ressac, le bécasseau variable, le pluvier argenté, le pluvier kildir et le grand chevalier (Tringa melanoleuca). Des goélands peuvent être observés tout au long de l’année. Le goéland à ailes grises, une espèce résidente, est rejoint par le goéland à bec court, le goéland de Californie, le goéland de Heermann, le goéland à bec cerclé (Larus delawarensis) et le goéland arctique du milieu ou de la fin de l’été jusqu’à l’automne, le goéland à bec court et le goéland à ailes grises étant les espèces les plus communes pendant l’hiver. Le grand héron est observé toute l’année à cet endroit, mais il est surtout commun pendant l’été.

L’estuaire du ruisseau Bowker offre un habitat de haute qualité aux oiseaux. Les zones de rivage rocheuses sont importantes à l’échelle régionale pour les oiseaux de rivage et abritent un grand nombre d’individus toute l’année. Le ruisseau proprement dit a subi une dégradation, mais devrait faire l’objet de travaux de remise en état. Le potentiel de la zone demeure élevé, comme en témoigne son usage continu par un grand nombre d’espèces, mais le milieu est soumis aux pressions causées par l’activité humaine.

6.4.3 Sondage public

Quatre réponses concernant la zone d’étude de l’estuaire du ruisseau Bowker ont été reçues. La plupart (75 %) des répondants ont visité le lieu chaque semaine (tableau 14). La plupart des répondants ont indiqué que des chiens étaient fréquemment présents (mais pas à chacune des visites), tandis qu’une personne a dit en avoir vu à chacune de ses visites. Tous les répondants ont indiqué que plus de 25 % des chiens étaient en liberté, dont trois répondants qui ont donné un pourcentage de plus de 75 % (tableau 14).

Tableau 14. Résultat du sondage public pour la zone d’étude de l’estuaire du ruisseau Bowker du ROM du Havre-de-Victoria
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 4) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 0 0
Chaque semaine 3 75,0
Chaque mois 1 25,0
Autre 0 0
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 4) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 1 25,0
Fréquemment 3 75,0
À l’occasion 0 0
Rarement 0 0
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 4) Pourcentage des réponses (%)
0 % 0 0
1 à 25 % 0 0
26 à 50 % 1 25,0
51 à 75 % 0 0
76 à 99 % 2 50,0
100 % 1 25,0

Tous les répondants ont dit avoir vu des chiens pourchasser ou déranger les oiseaux, et trois (75 %) estimaient que les chiens étaient la plus grande menace pour les oiseaux dans la zone de l’estuaire du ruisseau Bowker. Les endroits où les chiens causaient des perturbations étaient notamment le rivage entre l’avenue Bowker et le ruisseau Bowker (1 réponse) ainsi que la zone du récif Bowker et des plages au nord et au sud de l’estuaire (1 réponse). Le caractère saisonnier des interactions entre les chiens et les oiseaux a été relevé par trois répondants (75 %). Des perturbations ont été observées l’automne, l’hiver et le printemps et, selon un répondant, surtout durant la migration automnale (d’août à novembre). Un répondant a aussi fait remarquer qu’un grand nombre de goélands, dont le goéland à ailes grises, qui niche dans la région, utilisaient les eaux douces du ruisseau pour boire et se laver. Tous les répondants ont souligné que la sauvagine et les oiseaux de rivage étaient importunés par des chiens; les goélands et le grand héron ont aussi été mentionnés. Plus précisément, les espèces touchées étaient le pluvier argenté, le tournepierre noir, le bécasseau du ressac, le bécasseau variable, le goéland à ailes grises, le goéland à bec court et le goéland de Californie, le canard d’Amérique, le canard colvert, la bernache cravant et le grand héron. Un répondant a souligné que des activités de remise en état du ruisseau, y compris la réintroduction de saumons, étaient en cours et qu’elles pourraient augmenter la fréquentation des oiseaux en l’absence de perturbations causées par des chiens.

6.5 Rivage entre le parc Haynes et le parc Queens

6.5.1 Aperçu

Le rivage qui se trouve en contrebas du parc Haynes, du parc Queens et du parc Marina est une zone intertidale rocheuse présentant divers substrats, dont du sable, des galets, du gravier, des blocs erratiques et de la roche-mère. La zone d’étude du rivage entre le parc Haynes et le parc Queens se trouve dans l’enclave sud de la baie Oak et est entourée de zones résidentielles et de la marina Oak Bay. La plage entre le parc Haynes et le parc Queens est en grande partie abritée de l’action des vagues provenant de l’est et du sud-est par l’île Mary Tod et la marina, tandis que la plage du parc Marina est en grande partie exposée. On peut accéder à la plage à partir de plusieurs endroits le long du boulevard Beach.

6.5.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Des dénombrements ont été réalisés dans le cadre du ROACCB dans le polygone de l’île Mary Tod à la pointe Cattle, qui renferme notamment la zone du rivage entre le parc Haynes et le parc Queens. Veuillez consulter la section 6.3.2 Oiseaux et habitat des oiseaux pour en savoir plus sur les résultats du ROACCB. Globalement, la sauvagine, les oiseaux de rivage et les goélands étaient nombreux. La plupart des espèces de sauvagine étaient présentes de l’automne au printemps, mais la bernache du Canada et, dans une moindre mesure, le canard colvert sont présents toute l’année. Le nombre d’oiseaux de rivage augmentait pendant la migration automnale et demeurait relativement élevé durant les mois d’hiver. Les zones rocheuses autour des parcs Haynes et Queens attirent la sauvagine et les oiseaux de rivage hivernants. La zone d’étude compte par ailleurs un nombre régionalement élevé de grands chevaliers hivernants. Les oiseaux de rivage sont aussi courants sur les plages de gravier, et la sauvagine est régulièrement observée dans les eaux littorales et les zones rocheuses exposées.

Un diagramme de l’abondance saisonnière pour le site public d’eBird « Turkey Head/Queen’s Park » est présenté à l’adresse. Le cap Turkey est une pointe de terre située à l’est du parc Queens. Il n’y a pas de site public associé au parc Haynes, mais il est possible que des observations provenant du parc Queens concernent des oiseaux du parc Haynes. La plus grande partie de la sauvagine recensée au parc Queens se trouve dans la baie abritée, mais la bernache du Canada et des canards barboteurs, comme le canard d’Amérique et le canard colvert, peuvent être présents dans la petite vasière et sur la plage de gravier à l’ouest des affleurements rocheux. Le parc Queens est considéré comme le meilleur endroit du sud de l’île de Vancouver pour observer de grands chevaliers pendant l’hiver; 26 individus y ont été recensés en janvier 2020. Le pluvier kildir et l’huîtrier de Bachman sont des oiseaux de rivage qui se reproduisent dans la région et qui sont présents toute l’année dans le parc Queens. Parmi les autres espèces d’oiseaux de rivage qui hivernent à cet endroit figurent le tournepierre noir, le bécasseau du ressac, le bécasseau variable et le pluvier argenté.

La zone d’étude du rivage entre le parc Haynes et le parc Queens offre aux oiseaux un habitat de haute qualité qui présente à la fois des affleurements rocheux appréciés des oiseaux de rivage, des goélands et de la sauvagine comme sites d’alimentation et de repos, des rivages graveleux et vaseux propices à la recherche de nourriture et des eaux littorales. Le boulevard Beach borde la zone d’étude à l’ouest, tandis que les ensembles résidentiels dominent du côté ouest du boulevard. La marina Oak Bay, les activités nautiques et la pollution qui en découle réduisent le potentiel de l’habitat, surtout pour la sauvagine. Le potentiel global de l’habitat de cette zone d’étude semble modéré à élevé par rapport à sa qualité.

6.5.3 Sondage public

Neuf réponses concernant la zone d’étude du rivage entre le parc Haynes et le parc Queens ont été reçues. Tous les répondants ont visité le lieu chaque jour ou chaque semaine (tableau 15). Des chiens étaient souvent présents, la grande majorité des répondants ayant indiqué en avoir vu à chacune de leurs visites ou fréquemment. Les réponses étaient très variables pour ce qui du pourcentage des chiens qui n’étaient pas tenus en laisse, allant de 1 à 25 % à 76 à 99 % (tableau 15).

Tableau 15. Résultats du sondage public pour la zone d’étude du rivage entre le parc Haynes et le parc Queens du ROM du Havre-de-Victoria
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 9) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 4 44,4
Chaque semaine 5 55,6
Chaque mois 0 0
Autre 0 0
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 9) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 4 44,4
Fréquemment 4 44,4
À l’occasion 1 11,1
Rarement 0 0
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 9) Pourcentage des réponses (%)
0 % 0 0
1 à 25 % 2 22,2
26 à 50 % 3 33,3
51 à 75 % 2 22,2
76 à 99 % 2 22,2
100 % 0 0

La majorité des répondants (près de 78 %) ont dit avoir vu des chiens pourchasser ou déranger les oiseaux dans la zone du rivage entre le parc Haynes et le parc Queens, et environ 67 % estimaient que les chiens y étaient la plus grande menace pour les oiseaux. Six répondants (environ 67 %) ont fait remarquer que ces perturbations étaient plus importantes à certains endroits. Aucun secteur particulier n’était clairement indiqué dans les réponses, mais des perturbations ont été observées sur des tronçons de plage entre le parc Queens et l’école Glenlyon Norfolk. Le caractère saisonnier des interactions entre les chiens et les oiseaux a été relevé par trois répondants (un peu plus de 33 %). Pour ce qui est de la période de l’année où les interactions entre les chiens et les oiseaux étaient le plus nombreuses, les réponses étaient très variables. Un répondant a indiqué la saison estivale; un autre, les périodes de migration, lorsque les oiseaux étaient particulièrement abondants; un autre encore, l’hiver et les périodes migratoires. Le harcèlement était surtout dirigé contre les oiseaux de rivage et la sauvagine (9 réponses dans chaque cas), grand héron (6 réponses) et les goélands (4 réponses dans chaque cas).

6.6 Baie/plage McNeill

6.6.1 Aperçu

La baie McNeill, modérément profonde et exposée au sud, se trouve au nord de la réserve écologique Trial Islands. Elle compte plusieurs plages, nichées entre des îlots et des affleurements rocheux. La plus grande plage est la plage McNeill, qui est principalement constituée de sable, de gravier, de galets et de blocs de taille moyenne. Des lits de laminaires sont bien visibles dans les eaux hauturières. La zone qui entoure la baie McNeill est essentiellement résidentielle. La plage est accessible à partir de plusieurs endroits le long du boulevard Beach.

6.6.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Des dénombrements ont été réalisés dans le cadre du ROACCB dans le polygone de la pointe Harling à la pointe Gonzales, qui renferme notamment la zone de la baie/plage McNeill. Les relevés ont été effectués de 1999 à 2019, des efforts de relevé étant déployés durant tous les mois de l’année, mais surtout de septembre à avril. Au total, 65 espèces d’oiseaux associées aux rivages et autres ont été recensées. L’abondance totale des oiseaux était le plus élevée en août, en novembre et en décembre et le plus faible en mai, mais un nombre modéré d’oiseaux a été répertorié toute l’année (figure 21 ). Le plus faible nombre de goélands a été observé en mai, les effectifs augmentant par la suite pendant l’été et l’automne pour atteindre un sommet en novembre (figure 22 ). Le nombre de goélands à ailes grises et de goélands à bec court demeurait relativement élevé toute l’année, et les goélands de Heermann et les goélands de Californie étaient abondants lors des rassemblements estivaux et automnaux. Le nombre de canards plongeurs et de cormorans augmentait aussi à l’automne et au début de l’hiver, les effectifs de canards plongeurs demeurant relativement stables jusqu’à la période de migration printanière. La zone de la baie/plage McNeil était sous-utilisée par les canards barboteurs par rapport à d’autres zones du ROM du Havre-de-Victoria. Les effectifs atteignaient une pointe pendant les mois d’été en raison du nombre accru de bernaches du Canada. Des oiseaux de rivage, dont un grand nombre d’huîtriers de Bachman, ont été observés toute l’année (figure 23 ). L’hiver était marqué par une augmentation du nombre d’oiseaux de rivage, dont le tournepierre noir, le bécasseau du ressac, le pluvier argenté et le bécasseau variable. D’autres espèces d’oiseaux de rivage susceptibles d’utiliser la plage McNeill, dont le bécasseau d’Alaska et le bécasseau minuscule, ont été repérés en petit nombre pendant les périodes de migration printanière et automnale. L’utilisation de la plage pendant les périodes de migration (avril-mai et juillet à septembre) peut avoir un effet nuisible sur bon nombre de ces oiseaux. La corneille d’Amérique était commune toute l’année, surtout en été (figure 23 ).

Voir la longue description ci-dessous
Figure 21. Abondance relative totale et tendances saisonnières de tous les oiseaux recensés dans le cadre du ROACCB dans le polygone de la pointe Harling à la pointe Gonzales de 1999 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada).
Description longue

Graphique à barres montrant l’abondance relative totale (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières (axe des x) de tous les oiseaux recensés dans le cadre du ROACCB dans le polygone de la pointe Harling à la pointe Gonzales de 1999 à 2019. L’abondance totale des oiseaux a été la plus élevée en décembre (environ 730), suivie de novembre (environ 650) et d’août (environ 640). L’abondance totale des oiseaux a été la plus faible en mai (environ 190) et en avril (environ 230).

Voir la longue description ci-dessous
Figure 22. Abondance relative et tendances saisonnières de la sauvagine et des goélands et sternes dans la zone de la pointe Harling à la pointe Gonzales du ROM du Havre-de-Victoria de 1999 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières (axe des x) de la sauvagine et des mouettes et des sternes dans la zone de la pointe Harling à la pointe Gonzales du ROM du Havre-de-Victoria de 1999 à 2019. Les groupes d’oiseaux étudiés comprenaient les canards barboteurs, les oies, les cygnes, les canards plongeurs, les mouettes et les sternes. L’abondance relative des canards barboteurs, des oies et des cygnes a été la plus élevée en décembre (environ 110) et en juillet (environ 50), et elle est restée inférieure à 50 au cours de tous les autres mois. L’abondance relative des canards plongeurs a été la plus élevée en mars (environ 90), suivie de novembre (environ 80) et la plus faible de mai à septembre (supérieure à 25). L’abondance relative des mouettes et des sternes a atteint son maximum en novembre (environ 425), en septembre (environ 280) et en février (environ 200) et son minimum en mai (environ 60).

Voir la longue description ci-dessous
Figure 23. Abondance relative et tendances saisonnières des oiseaux de rivage, du grand héron et des passereaux (principalement la corneille d’Amérique) dans la zone de la pointe Harling à la pointe Gonzales du ROM du Havre-de-Victoria de 1999 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières (axe des x) des oiseaux de rivage, du grand héron et des passereaux (principalement la corneille d’Amérique) dans la zone de la pointe Harling à la pointe Gonzales Point du ROM du Havre-de-Victoria de 1999 à 2019. L’abondance relative des oiseaux de rivage a été la plus élevée en décembre (environ 44) et la plus faible en juin (environ 6). L’abondance relative du grand héron est restée inférieure à 3 pendant toute l’année. L’abondance relative des passereaux a été la plus élevée en juillet (environ 25) et la plus faible en janvier (environ 1).

Un nombre faible à élevé de personnes et de chiens ont été observés au cours des dénombrements du ROACCB. Dans l’ensemble, les chiens représentaient 24 % des observations. Ces données donnent à penser que l’activité canine était relativement stable pendant les dénombrements, moins de 10 chiens ayant été observés au cours d’un dénombrement donné (annexe C ).

Des diagrammes de l’abondance saisonnière des oiseaux pour les sites publics d’eBird « Kitty Islet » et « McNeill Bay » sont présentés respectivement aux adresses. Le site « Kitty Islet » est visité plus souvent par les ornithologues (805 listes comparativement à 105 « McNeill Bay ») parce qu’il est accessible par la route, que des oiseaux de rivage peuvent être fréquemment observés sur l’îlot rocheux exposé se trouvant à proximité du rivage et que l’emplacement offre des points d’observation exceptionnels des îles Trial et du détroit. Les observations à l’îlot Kitty peuvent donc aussi comprendre des oiseaux des îles Trial. La sauvagine observée dans la zone de la baie McNeill est surtout formée d’espèces hauturières, mais la bernache du Canada est sporadiquement recensée toute l’année. Par ailleurs, l’arlequin plongeur, le harle couronné et le grand harle, espèces hivernantes, se reposent fréquemment sur les rochers exposés, sur le rivage ou à proximité. Les oiseaux de rivage sont fréquents sur le rivage de la baie McNeill et de l’îlot Kitty, et 24 espèces ont été recensées dans ces deux sites publics d’eBird. Bien que de nombreux oiseaux de rivage fréquentent les îlots isolés à proximité du rivage, les rochers à l’extrémité ouest de la baie McNeill abritent aussi l’ensemble habituel d’oiseaux de rivage hivernants, soit l’huîtrier de Bachman, le pluvier argenté, le tournepierre noir, le bécasseau du ressac et le bécasseau variable. L’îlot Kitty est l’un des rares endroits où le bécasseau des Aléoutiennes (Calidris ptilocnemis) peut être observé dans la région de la fin octobre à janvier. Les goélands sont présents toute l’année. Le goéland à ailes grises se reproduit dans les environs, sur les îles Trial, alors que le goéland à bec court peut être observé le long du rivage ou se nourrissant dans les eaux peu profondes de la fin septembre au début avril. Les trois espèces de cormorans présentes dans la région fréquentent la baie McNeill et se reposent sur les rochers de l’îlot Kitty. Un petit nombre de grands hérons, soit au plus trois individus, ont été observés toute l’année.

La plage McNeill offre probablement un habitat de qualité moyenne aux oiseaux. Cette qualité est toutefois élevée si l’on tient compte de l’îlot Kitty et des eaux littorales de la baie McNeill. Le potentiel de la baie demeure aussi élevé, en raison de l’absence d’aménagements. Le potentiel de la plage McNeill serait plus faible à cause des activités humaines fréquentes, mais la plus grande partie du rivage proprement dit est demeurée intacte.

6.6.3 Sondage public

Dix réponses concernant la zone d’étude de la baie/plage McNeill ont été reçues. La majorité des répondants ont visité la zone chaque jour ou chaque semaine (tableau 16). La plupart ont dit avoir vu des chiens fréquemment, et plus du quart, à chacune de leurs visites. Les réponses font état d’un pourcentage élevé de chiens en liberté (plus de 75 % des chiens présents n’étaient pas tenus en laisse) (tableau 16).

Tableau 16. Résultats du sondage public pour la zone d’étude de la baie/plage McNeil du ROM du Havre-de-Victoria
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 10) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 4 40,0
Chaque semaine 5 50,0
Chaque mois 1 10,0
Autre 0 0
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 10) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 3 30,0
Fréquemment 6 60,0
À l’occasion 1 10,0
Rarement 0 0
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 10) Pourcentage des réponses (%)
0 % 0 0
1 à 25 % 0 0
26 à 50 % 2 20,0
51 à 75 % 1 10,0
76 à 99 % 6 60,0
100 % 1 10,0

Deux répondants ont dit avoir vu des chiens pourchasser ou déranger les oiseaux, et un répondant estimait que les chiens étaient la plus grande menace pour les oiseaux dans la zone de la baie/plage McNeil. Un répondant a souligné que ces perturbations étaient particulièrement importantes à certains endroits (« côté gauche de la plage »), mais on ne sait pas exactement à quelle direction correspondait ce « côté gauche ». Une autre réponse faisait état de fréquentes activités non autorisées des chiens à l’îlot Kitty (violation des règlements municipaux). Aucune relation entre la saison et les interactions entre les chiens et les oiseaux n’a été relevée par les répondants. Le harcèlement était surtout dirigé contre les oiseaux de rivage, le grand héron, les goélands et la sauvagine. La plupart des répondants ne pensaient pas que les relations entre les chiens et les oiseaux présentaient d’importants problèmes dans la zone d’étude de la baie/plage McNeill.

6.7 Plage Gonzales

6.7.1 Aperçu

La plage Gonzales, dans la baie Gonzales, est un lieu de baignade passablement abrité et orienté vers le sud dont les plages de sable et les eaux chaudes peu profondes attirent de nombreuses personnes pendant les mois d’été. Le rivage et les battures sont ceinturés d’affleurements rocheux. Le substrat est principalement composé de sable mêlé à du gravier, à de petites roches et à la roche-mère. Du bois flotté et des débris ligneux grossiers sont disséminés le long de la laisse de haute mer. Un gros bloc erratique est visible dans la zone intertidale inférieure. La plage est accessible à partir de plusieurs points. Les zones environnantes sont principalement résidentielles ou récréatives.

6.7.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Des dénombrements ont été réalisés dans le cadre du ROACCB dans le polygone de la pointe Clover à la pointe Harling, qui renferme notamment la plage Gonzales. Les relevés ont été effectués de 2004 à 2019, des efforts ayant été déployés tous les mois de l’année. Au total, 68 espèces d’oiseaux associées aux rivages et autres ont été recensées. L’abondance totale des oiseaux était le plus faible en mai et en juin, mais relativement élevée pendant les autres périodes (figure 24 ). Comme dans l’ensemble de la région, le nombre de goélands augmentait pendant l’été et demeurait élevé jusqu’en novembre (figure 25 ). Cette hausse estivale et automnale était attribuable à de plus grands rassemblements de goélands de Californie et de goélands de Heermann dans le secteur après la reproduction ainsi qu’au grand nombre de goélands à ailes grises et de goélands à bec court, qui sont présents pendant la plus grande partie de l’année. Le nombre de canards plongeurs était généralement faible de mai à octobre et relativement élevé pendant les mois d’hiver. Les canards barboteurs et les oies étaient moins nombreux dans cette zone, la plupart des détections survenant pendant l’été parce que cette saison correspond à la période d’abondance maximale de la bernache du Canada. Cependant, un grand nombre de bernaches avaient été observées au début du printemps, surtout en avril. Les détections d’oiseaux de rivage étaient relativement stables pendant toute l’année, sauf de mai à juillet, période au cours de laquelle un petit nombre d’oiseaux avaient été observés (figure 26 ). Les espèces associées aux rivages rocheux, comme l’huîtrier de Bachman, le tournepierre noir et le bécasseau du ressac, étaient bien représentées dans l’ensemble de données. Les espèces migratrices, comme le bécasseau d’Alaska et le bécasseau minuscule, n’étaient pas souvent détectées, peut-être en raison d’un nombre global plus faible de ces espèces dans la zone, d’une plus grande probabilité de rater les individus migrateurs de passage au cours d’un relevé mensuel ou d’un plus grand nombre d’événements perturbateurs qui éloigneraient ces espèces de leur habitat de plage préféré. La corneille d’Amérique était commune toute l’année et particulièrement abondante du printemps à l’automne (figure 26 ).

Voir la longue description ci-dessous
Figure 24. Abondance relative totale et tendances saisonnières de tous les oiseaux recensés dans le cadre du ROACCB dans le polygone de la pointe Clover à la pointe Harling de 2004 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique à barres montrant l’abondance relative totale (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières (axe des x) de tous les oiseaux recensés dans le cadre du ROACCB dans le polygone de la pointe Clover à la pointe Harling de 2004 à 2019. L’abondance totale des oiseaux a été la plus élevée en février (environ 390) et en octobre (environ 390) et la plus faible en mai (environ 160) et en juin (environ 180). 

Voir la longue description ci-dessous
Figure 25. Abondance relative et tendances saisonnières des canards plongeurs et des goélands et sternes dans la zone de la pointe Clover à la pointe Harling du ROM du Havre-de-Victoria de 2004 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada).
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières (axe des x) des canards plongeurs et des mouettes et des sternes recensés dans le cadre du ROACCB dans le polygone de la pointe Clover à la pointe Harling de 2004 à 2019. L’abondance relative totale des canards plongeurs a été la plus élevée en hiver, de novembre (environ 150) à mars (environ 125), et la plus faible en juin (environ 1), juillet (environ 0) et août (environ 1). L’abondance relative des mouettes et des sternes a été la plus élevée en août (environ 285), septembre (environ 275) et octobre (environ 275) et la plus faible en mai (environ 100). 

Voir la longue description ci-dessous
Figure 26. Abondance relative et tendances saisonnières de certains groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone de la pointe Clover à la pointe Harling du ROM du Havre-de-Victoria de 2004 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières (axe des x) de certains groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone de la pointe Clover à la pointe Harling du ROM du Havre-de-Victoria de 2004 à 2019. Les groupes d’oiseaux étudiés comprennent les canards barboteurs, les oies et les cygnes, les oiseaux de rivage, le grand héron et les passereaux. L’abondance relative des canards barboteurs, des oies et des cygnes a été la plus élevée en juillet (environ 23) et en juin (environ 22) et la plus faible en octobre (environ 1) et en novembre (environ 1). L’abondance relative des oiseaux de rivage a été la plus élevée en février (environ 28) et en décembre (environ 25) et la plus faible en juillet (environ 3) et en mai (environ 4). L’abondance relative des grands hérons a été la plus élevée en juillet (environ 2) et en octobre (environ 2) et la plus faible en février et en mars (environ 0). L’abondance relative des passereaux a été la plus élevée en août (environ 22) et en septembre (environ 21) et la plus faible en janvier (environ 5) et en décembre (environ 6).

Un grand nombre de personnes et de chiens ont été observés au cours des dénombrements du ROACCB. Globalement, les chiens représentaient 21 % des observations. Entre 5 et 15 chiens étaient souvent présents lors des relevés des oiseaux aquatiques (annexe C ).

Au total, 120 espèces ont été recensées dans le site public d’eBird « Gonzales Bay ». Un diagramme de l’abondance saisonnière des oiseaux pour ce site public est présenté à l’adresse. La baie Gonzales est une baie abritée utilisée par la sauvagine toute l’année. La bernache du Canada et le canard colvert sont présents pendant les mois d’été, et un assemblage diversifié de canards plongeurs fréquente la zone de la fin de l’été au printemps. La plupart des canards plongeurs se trouvent dans les eaux hauturières, mais certaines espèces, comme l’arlequin plongeur, le grand harle et le harle couronné, se reposent fréquemment sur les rochers exposés du rivage ou des îlots côtiers. Les rivages sablonneux et rocheux et les multiples îlots côtiers fournissent aux oiseaux de rivage des lieux de repos et d’alimentation. Au total, 15 espèces ont été recensées dans la baie Gonzales. L’huîtrier de Bachman est présent tout au long de l’année, mais se fait plus rare pendant la période de reproduction estivale; tous les autres oiseaux de rivage sont soit des migrateurs de passage ou des espèces hivernantes présentes de la fin de l’été au printemps. Plusieurs espèces généralement confinées aux îlots côtiers rocheux de la baie (p. ex., barge marbrée [Limosa fedoa], bécasseau minuscule, bécasseau d’Alaska, bécasseau sanderling, grand chevalier et pluvier kildir) se trouvent parfois sur le rivage sablonneux. Les goélands sont présents à longueur d’année dans la baie Gonzales. Le goéland à ailes grises, bien que recensé toute l’année, n’est jamais observé en grand nombre. De la mi-juillet à octobre, le goéland de Californie peut se trouver en grand nombre sur les rochers de la baie, jusqu’à 500 individus environ ayant été dénombrés à la fin août 2020. Le goéland de Heermann est présent pendant la même période, mais en plus petit nombre. Arrivant principalement à la mi-juillet, le goéland à bec court y passe aussi l’hiver et une partie du printemps (fin avril), et jusqu’à 450 individus y ont été répertoriés à la fin février 2012. Le grand héron est présent un peu partout toute l’année.

La plage Gonzales offre un habitat de haute qualité aux oiseaux. Le rivage sablonneux procure des possibilités d’alimentation et de repos à diverses espèces, et la zone rocheuse reliée au rivage à marée basse fournit un habitat à d’autres espèces. Si les terrains élevés entourant la baie Gonzales comportent de nombreux ensembles résidentiels, le rivage et les eaux littorales sont quant à eux relativement intacts. Le potentiel de la zone est élevé, mais ce potentiel est réduit par rapport à sa qualité à cause des utilisations anthropiques de la zone, y compris les activités canines.

6.7.3 Sondage public

Vingt-trois réponses concernant la zone d’étude de la plage Gonzales ont été reçues. Les répondants ont visité la zone à différentes fréquences, mais plus des trois quarts s’y sont rendus chaque jour ou chaque semaine (tableau 17). Des chiens étaient souvent présents, la vaste majorité des répondants ayant indiqué en avoir vu à chacune de leurs visites (plus de la moitié des réponses) ou fréquemment. Un pourcentage élevé de chiens sans laisse a été noté, la vaste majorité des répondants ayant indiqué que plus de 50 % des chiens circulaient librement (tableau 17).

Tableau 17. Résultats du sondage public pour la zone d’étude de la plage Gonzales du ROM du Havre-de-Victoria
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 23) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 8 34,8
Chaque semaine 10 43,5
Chaque mois 2 8,7
Autre 3 13,0
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 23) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 14 60,9
Fréquemment 8 34,8
À l’occasion 1 4,3
Rarement 0 0
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 23) Pourcentage des réponses (%)
0 % 0 0
1 à 25 % 1 4,3
26 à 50 % 1 4,3
51 à 75 % 5 21,7
76 à 99 % 13 56,5
100 % 3 13,0

Environ 39 % des répondants ont dit avoir vu des chiens pourchasser ou harceler des oiseaux dans la zone d’étude de la plage Gonzalez. Le même pourcentage de répondants estimaient que les chiens étaient la plus grande menace pour les oiseaux. Les répondants n’ont pas souligné que les perturbations causées par les chiens étaient plus importantes à certains endroits. Le caractère saisonnier des interactions entre les chiens et les oiseaux a été relevé par trois répondants (13 %). On a aussi fait remarquer que les chiens étaient interdits sur la plage pendant l’été. Selon les trois répondants, les interactions étaient particulièrement nombreuses l’hiver, et selon deux autres, elles l’étaient plutôt pendant les périodes de migration printanière et automnale. Le harcèlement était surtout dirigé contre les oiseaux de rivage (5 réponses), les goélands (4 réponses), la sauvagine et les hérons (3 réponses dans chaque cas). La corneille d’Amérique serait aussi dérangée par les chiens (2 réponses). Un répondant a mentionné les problèmes fréquents entre les chiens et les espèces sauvages, dont des interactions marquées entre des chiens et un éléphant de mer du nord en période de mueNote de bas de page 4 . 

6.8 Baie Ross et sa plage

6.8.1 Aperçu

La baie Ross est une zone côtière considérablement modifiée qui possède une longue histoire. Une digue construite en 1911 protège le cimetière Ross Bay de l’érosion. Au cours du siècle dernier, la modification du paysage a apporté son lot de nouvelles difficultés, et la zone intertidale a presque entièrement disparu sous l’effet de l’affouillement à la base de la digue (Archipelago Marine Research Ltd., 2021). On a construit des épis pour réduire l’érosion et tenter de remettre en état l’habitat près de la laisse de haute mer. Le rivage, essentiellement composé de cailloux et de galets, est flanqué d’affleurements rocheux aux deux extrémités. Du bois flotté et des débris ligneux grossiers se sont accumulés sur la plage le long de la laisse de haute mer. De petites parcelles de laminaires sont généralement visibles au large. Les secteurs entourant la plage de la baie Ross comprennent le cimetière Ross Bay et des zones résidentielles.

6.8.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Des dénombrements ont été réalisés dans le cadre du programme de ROACCB dans le polygone de la pointe Clover à la pointe Harling, qui renferme notamment la baie Ross et sa plage. Une analyse de ces données est présentée à la section 6.7.2 Oiseaux et habitat des oiseaux . L’utilisation de la plage Ross par les oiseaux est globalement comparable à celle de la plage Gonzales.

Un nombre modéré à élevé de personnes et de chiens ont été observés au cours des dénombrements du ROACCB. Bien que la zone soit environ cinq fois plus utilisée par les humains que par les chiens, la présence des uns et des autres a été fréquemment signalée (annexe C ).

Il n’y a pas de site public d’eBird pour la baie Ross, mais il est probable que les listes soumises pour le site public « Clover Point » contiennent des observations provenant de la baie Ross. Un diagramme de l’abondance saisonnière des oiseaux pour ce site public est présenté à l’adresse. La sauvagine fréquente la baie toute l’année, mais la plupart des espèces sont absentes durant la période de reproduction. La majorité se trouve au large, mais certaines espèces, comme la bernache du Canada, l’arlequin plongeur et le grand harle, viennent sur la terre ferme pour se reposer. Des oiseaux de rivage, comme l’huîtrier de Bachman, le pluvier argenté, le pluvier kildir, le tournepierre noir, le bécasseau sanderling et le bécasseau variable, fréquentent la plage de gravier et de galets, mais ils sont plus susceptibles d’être observés sur les rochers exposés de l’extrémité est de la baie Ross. La présence de varech après des tempêtes automnales et hivernales et des épisodes de vents violents peut influer sur l’abondance des oiseaux de rivage. Des goélands sont présents toute l’année dans le secteur, mais leur nombre est généralement plus faible de mai à juillet. Le goéland à ailes grises est commun toute l’année, mais la plupart des individus demeurent au large, près du point de rejet des eaux usées dans le détroit. La plupart des autres espèces présentes dans le secteur sont peu susceptibles d’être observées sur le rivage de la baie Ross, mais le goéland à bec court peut être présent dans la zone de déferlement peu profonde et sur la plage de gravier, généralement de septembre à avril. Les mentions du grand héron dans la baie Ross ne peuvent pas être déterminées à partir des données recueillies pour le site public d’eBird « Clover Point »; cependant, des mentions indépendantes attribuées à la baie Ross indiquent que cette espèce utilise le rivage de la baie dans une certaine mesure.

Il peut être difficile de distinguer les données propres à la zone d’étude de la baie Ross et sa plage des données portant sur les zones adjacentes, comme la pointe Clover. Le grand rivage de gravier de la baie est l’un des plus étendus dans le ROM du Havre-de-Victoria. Ce substrat de gravier peut être moins adapté aux oiseaux que des substrats plus fins (p. ex., vasières) ou des côtes plus rocheuses. Le chemin Dallas et un sentier pédestre très fréquenté longent la plage Ross, mais le développement est limité sur le rivage et la côte. Des ensembles résidentiels bordent le côté nord du chemin Dallas le long de la partie sud de la plage, tandis que le cimetière Ross Bay limite le développement résidentiel face à la partie nord de la plage. Une série de petits brise-lames ont été mis en place pour prévenir l’érosion côtière. On ne sait pas dans quelle mesure le potentiel de l’habitat est limité par rapport à sa qualité, mais il serait surtout restreint par les activités humaines.

6.8.3 Sondage public

Sept réponses concernant la zone d’étude de la baie Ross et sa plage ont été reçues. Tous les répondants ont visité les lieux chaque semaine (tableau 18). Des chiens ont été vus à chaque visite ou fréquemment. Toutes les réponses, sauf une, indiquaient que plus de 50 % des chiens n’étaient pas tenus en laisse (tableau 18).

Tableau 18. Résultats du sondage public pour la zone d’étude de la baie Ross et sa plage du ROM du Havre-de-Victoria
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 7) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 0 0
Chaque semaine 7 100,0
Chaque mois 0 0
Autre 0 0
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 7) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 4 57,1
Fréquemment 3 42,9
À l’occasion 0 0
Rarement 0 0
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 7) Pourcentage des réponses (%)
0 % 0 0
1 à 25 % 0 0
26 à 50 % 1 14,3
51 à 75 % 4 57,1
76 à 99 % 2 28,6
100 % 0 0

Dans la zone de la baie Ross et sa plage, trois répondants (environ 43 %) ont vu des chiens pourchasser ou harceler des oiseaux. Deux répondants (environ 29 %) estimaient que les chiens étaient la plus grande menace pour les oiseaux. Le caractère saisonnier des interactions entre les chiens et les oiseaux a été relevé par deux répondants, les périodes de migration d’hiver, de printemps et d’automne ayant été notées dans les deux réponses. Le harcèlement était surtout dirigé contre les oiseaux de rivage (3 réponses), mais les goélands, la sauvagine, le grand héron et les oiseaux de proie ont aussi été mentionnés (une réponse dans chaque cas). Un répondant a suggéré que la plage de cailloux limitait peut-être les perturbations causées par les chiens puisqu’il est difficile de s’y déplacer.

6.9 Rivage de la pointe Clover

6.9.1 Aperçu

La pointe Clover et ses environs sont des destinations très prisées et fréquentées par les touristes et les résidents tout au long de l’année. Si le rivage et la zone côtière sont en grande partie inexploités, plusieurs infrastructures sont déjà en place ou en cours de construction en vue de la modernisation de la station de pompage de la pointe Clover prévue dans le cadre du projet de traitement des eaux usées de la région de Victoria. Le rivage environnant est très exposé, et le substrat est composé de cailloux, de galets, de gros blocs et de roche-mère. Du bois flotté et des débris ligneux grossiers sont visibles sur la laisse de haute mer. Des lits de laminaires de taille moyenne sont présents toute l’année dans les eaux au large de la côte.

6.9.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Dans le cadre du ROACCB, la zone de la pointe Clover est divisée en deux polygones distincts. La zone de la pointe Clover à la pointe Harling couvre la moitié est de la pointe Clover. Des précisions sur ce relevé sont présentées à la section 6.7.2 Oiseaux et habitat des oiseaux (plage Gonzales). La moitié ouest de la pointe Clover est couverte par les relevés de la zone de la pointe Ogden à la pointe Clover.

Des relevés ont été effectués pour la zone de la pointe Ogden à la pointe Clover de 1999 à 2019, mais uniquement de septembre à avril. Au total, 75 espèces d’oiseaux associées aux rivages et autres ont été recensées. Pendant les mois de relevé, l’abondance totale des oiseaux était le plus faible en avril et relativement élevée et stable entre octobre et février (figure 27 ). Le nombre de goélands à bec court était particulièrement élevé dans cette zone par rapport aux autres groupes d’oiseaux. Les goélands à ailes grises et les goélands à bec court étaient dans l’ensemble les plus nombreux, mais un nombre de goélands de Heermann et de goélands arctiques assez élevé pour la région a aussi été observé. Le nombre de canards plongeurs augmentait d’octobre à novembre, puis déclinait jusqu’au printemps, tandis que le nombre de canards barboteurs et d’oies était relativement stable de septembre à avril (figure 28 ). Contrairement aux autres zones, où les canards barboteurs et les oies étaient dominés par la bernache du Canada, le canard d’Amérique et le canard colvert formaient la plus grande partie des détections. La bernache cravant était le plus abondante durant les mois de mars et d’avril. Les détections d’oiseaux de rivage étaient relativement stables pendant toute la période de relevé, mais en raison des intervalles d’échantillonnage, une portion importante de la migration d’automne a échappé au recensement dans le cas de ce groupe (figure 29 ). Un nombre relativement élevé d’huîtriers de Bachman, de pluviers argentés, de tournepierres noirs, de bécasseaux du ressac et de bécasseaux sanderling ont été recensés. La plupart de ces oiseaux appartiennent à des espèces de rivage rocheux qui seraient normalement présentes sur les rochers extérieurs de la pointe Clover et d’autres zones de rivage rocheux de la côte.

Voir la longue description ci-dessous
Figure 27. Abondance relative totale et tendances saisonnières de tous les oiseaux recensés dans le cadre du ROACCB dans la zone de la pointe Ogden à la pointe Clover de 1999 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique à barres montrant l’abondance relative totale (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières (axe des x) de tous les oiseaux recensés dans le cadre du ROACCB de la pointe Ogden à la pointe Clover de 1999 à 2019. Aucune donnée n’a été collectée de mai à août. L’abondance totale des oiseaux a été la plus élevée en octobre (environ 1 020) et en décembre (environ 1 010) et la plus faible en avril (environ 290) et en septembre (environ 525).

Voir la longue description ci-dessous
Figure 28. Abondance relative et tendances saisonnières de la sauvagine et des goélands et sternes dans la zone de la pointe Ogden à la pointe Clover du ROM de 1999 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières (axe des x) de la sauvagine et des mouettes et des sternes dans la zone de la pointe Ogden à la pointe Clover du ROM de 1999 à 2019. Les groupes d’oiseaux étudiés comprennent les canards barboteurs, les canards plongeurs et les mouettes et les sternes. Il n’y a pas de données de mai à août. L’abondance relative des canards barboteurs, des oies et des cygnes a été la plus élevée en mars (environ 40) et la plus faible en avril (environ 20). L’abondance relative des canards plongeurs a été la plus élevée en novembre (environ 150) et la plus faible en septembre (environ 10). L’abondance relative des mouettes et des sternes a été la plus élevée en octobre (environ 850) et la plus faible en avril (environ 130). 

Voir la longue description ci-dessous
Figure 29. Abondance relative et tendances saisonnières de certains groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone de la pointe Ogden à la pointe Clover du ROM du Havre-de-Victoria de 1999 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières (axe des x) de certains groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone de la pointe Ogden à la pointe Clover du ROM du Havre-de-Victoria de 1999 à 2019. Les groupes d’oiseaux étudiés comprennent les oiseaux de rivage, les cormorans, le grand héron et les passereaux. Il n’y a pas de données de mai à août. L’abondance relative des oiseaux de rivage a été la plus élevée en septembre (environ 41) et la plus faible en mars (environ 28). L’abondance relative des cormorans a été la plus élevée en octobre (environ 61) et la plus faible en avril (environ 17). L’abondance relative du grand héron a été la plus élevée en octobre (environ 3) et la plus faible en mars, en avril et en décembre (environ 0). L’abondance relative des passereaux a été la plus élevée en avril (environ 7) et la plus faible en septembre et en décembre (environ 0). 

Un grand nombre de personnes et de chiens ont été observés au cours des dénombrements du ROACCB. Globalement, les chiens représentaient 26 % des observations. L’activité canine semblait être particulièrement intense de 2000 à 2002 environ; la cause de cette hausse est inconnue. Au cours des dernières années, 10 à 30 chiens environ étaient observés lors de la plupart des relevés des oiseaux aquatiques (annexe C ).

Au total, 203 espèces d’oiseaux ont été recensées dans le site public d’eBird « Clover Point ». Un diagramme de l’abondance saisonnière des oiseaux pour ce site public est présenté à l’adresse. La sauvagine est présente à longueur d’année dans les eaux autour de la pointe; cependant, la plupart des espèces sont absentes durant la période de reproduction. La bernache du Canada et le canard colvert sont présents en petit nombre toute l’année et le plus probablement observés sur le rivage ou dans les eaux littorales. Les bernaches cravants sont fréquentes durant la migration printanière, qui culmine en février et en mars, et la zone de la pointe Clover est un lieu important pour les bernaches à l’intérieur du ROM du Havre-de-Victoria. Le canard d’Amérique n’est que rarement répertorié de la mi-août au début mai, et se trouve généralement dans la zone intertidale. Les canards plongeurs sont principalement observés au large, mais des espèces communes, comme l’arlequin plongeur et le grand harle, s’alimentent dans les eaux autour de rochers exposés et se reposent sur le rivage ou les îlots voisins. La zone intertidale hétérogène ainsi que le littoral rocheux abrité et les îlots côtiers procurent aux oiseaux de rivage un lieu de repos et d’alimentation. Au total, 30 espèces d’oiseaux de rivage ont été recensées dans le site public d’eBird « Clover Point ». L’huîtrier de Bachman est la seule espèce d’oiseau de rivage qui est observée toute l’année. Environ les deux tiers des espèces recensées sont des espèces communes ou des espèces migratrices de passage dans la région. L’assortiment habituel d’oiseaux de rivage hivernants présents sur le rivage rocheux de la pointe Clover comprend le pluvier argenté, le tournepierre noir, le bécasseau du ressac, le bécasseau sanderling (de moins en moins commun à l’échelle locale) et le bécasseau variable. Le rivage de la pointe Clover est aussi le rivage le plus sûr de la région pour le chevalier errant (Tringa incana) pendant la migration d’automne (principalement d’août à septembre). La présence de varech après des tempêtes automnales et hivernales et des épisodes de vents violents peut influer sur l’abondance des oiseaux de rivage. Les goélands sont présents pendant tous les mois à la pointe Clover. Le goéland à ailes grises et ses hybrides sont communs toute l’année, attirés en partie par les restes alimentaires et la nourriture distribuée par les visiteurs. Les rochers exposés autour de la pointe sont fréquemment utilisés par diverses espèces de goélands tout au long de l’année. Pendant l’été, on peut voir des groupes de goélands de Californie et de goélands à bec court s’y reposer, la dernière espèce étant toutefois moins abondante. On peut aussi observer des goélands de Heermann se reposant sur des rochers entre leurs excursions de ravitaillement dans le détroit. Le goéland arctique arrive en septembre et repart avant la fin avril. Pendant l’hiver, il peut être observé avec tous les autres goélands sur les rochers. Le grand héron est observé toute l’année et particulièrement commun de mai à la mi-octobre. La proximité d’une héronnière connue au parc Beacon Hill contribue vraisemblablement à la présence accrue de cette espèce pendant la période de reproduction. Bien que les cormorans soient généralement observés à plus grande distance du rivage ou lorsqu’ils sont perchés sur des objets dans le détroit (p. ex., bouées), ils se tiennent à l’occasion sur les rochers de l’extrémité de la pointe Clover.

La pointe Clover, qui abrite un grand nombre d’oiseaux côtiers, est un site important à l’intérieur du ROM. Le rivage rocheux procure un habitat de haute qualité aux oiseaux. L’absence de développement et les caractéristiques géographiques de la pointe, qui s’avance dans le détroit et isole la zone des ensembles résidentiels, augmentent le potentiel du site. La route qui ceint la pointe et les activités humaines réduisent dans une certaine mesure le potentiel de la zone, mais celui-ci demeure élevé pour les oiseaux.

6.9.3 Sondage public

Quatorze réponses concernant la zone d’étude du rivage de la pointe Clover ont été reçues. La majorité des répondants ont visité la zone chaque semaine ou chaque mois, et deux répondants s’y sont rendus chaque jour (tableau 19). La plupart des répondants ont vu des chiens à chacune de leurs visites, et d’autres, en plus petit nombre, en ont vu fréquemment, mais pas à chaque visite. Plus de 75 % des chiens présents n’étaient pas tenus en laisse selon plus de la moitié des répondants (tableau 19).

Tableau 19. Résultats du sondage public pour la zone d’étude du rivage de la pointe Clover du ROM du Havre-de-Victoria
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 14) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 2 14,3
Chaque semaine 6 42,9
Chaque mois 6 42,9
Autre 0 0
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 14) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 11 78,6
Fréquemment 3 21,4
À l’occasion 0 0
Rarement 0 0
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 14) Pourcentage des réponses (%)
0 % 0 0
1 à 25 % 1 7,1
26 à 50 % 4 28,6
51 à 75 % 0 0
76 à 99 % 8 57,1
100 % 1 7,1

Plus des trois quarts (> 78 %) des répondants ont vu des chiens pourchasser ou harceler des oiseaux dans la zone d’étude du rivage de la pointe Clover, et 50 % estimaient que les chiens y étaient la plus grande menace pour les oiseaux. Quatre répondants (près de 29 %) ont fait remarquer que l’activité des chiens était particulièrement intense à certains endroits. Les réponses mentionnaient des zones rocheuses de la plage en contrebas de l’aire de stationnement, de la plage située au sud de la rue Moss et de la plage près de la rampe d’accès. Le caractère saisonnier des interactions entre les chiens et les oiseaux a été relevé par six répondants (environ 43 %). Ces répondants ont observé des dérangements pendant toutes les saisons, mais les périodes de migration printanière ou automnale ont aussi été soulignées dans six réponses. Le harcèlement était surtout dirigé contre les oiseaux de rivage (8 réponses) et les goélands (7 réponses) ainsi que la sauvagine (4 réponses). Le harcèlement de passereaux (notamment les espèces de milieux ouverts, comme le bruant des prés, l’alouette hausse-col et le plectrophane lapon [Calcarius lapponicus]) a été souligné dans deux réponses. Le grand héron, les aigles, les alcidés, les cormorans et les pigeons auraient aussi été dérangés (une réponse dans chaque cas).

6.10 Plages au bas des falaises Dallas

6.10.1 Aperçu

Les plages situées en contrebas des falaises Dallas sont accessibles à partir de nombreux endroits le long du sentier Dallas Road Waterfront entre la pointe Clover et Mile Zero. La plus grande partie de la plage est appelée « Spiral Beach » et principalement composée de galets, de cailloux et de gravier. De grandes quantités de bois flotté et de débris ligneux grossiers sont disséminées près de la laisse de haute mer. Plusieurs affleurements rocheux sont visibles à marée basse dans la zone intertidale inférieure. Entre la pointe Finlayson et Mile Zero se trouvent plusieurs petites anses, qui sont bordées de substrat rocheux et principalement composées de galets, de gravier et d’amas de bois flotté et de débris ligneux grossiers. Bien que les anses soient peu fréquentées par des gens et des chiens à cause des sentiers escarpés, Spiral Beach accueille un nombre modéré de visiteurs toute l’année. La zone d’étude est presque entièrement entourée de quartiers résidentiels et de parcs. Le sentier Dallas Road Waterfront est très fréquenté par les promeneurs accompagnés de chiens.

6.10.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

La plage qui se trouve en contrebas du chemin Dallas est comprise dans le polygone de la pointe Ogden à la pointe Clover du ROACCB. Une analyse de ces données est présentée à la section 6.9.2 Oiseaux et habitat des oiseaux.

Il n’y a pas de site public d’eBird pour les plages au bas des falaises Dallas, mais il est probable que les listes soumises pour les sites publics « Clover Point » et « Dallas Road Waterfront Trail » contiennent des observations qui s’étendent jusqu’aux plages des falaises Dallas. Des diagrammes de l’abondance saisonnière des oiseaux pour ces deux sites publics d’eBird sont présentés aux adresses. La sauvagine utilise la baie toute l’année; cependant, la plupart des espèces sont absentes durant la saison de reproduction. La majorité des espèces se trouvent au large, mais des espèces comme la bernache du Canada, l’arlequin plongeur et le grand harle viennent se reposer sur la côte. Des oiseaux de rivage, comme l’huîtrier de Bachman, le pluvier argenté, le pluvier kildir, le tournepierre noir, le bécasseau sanderling et le bécasseau variable, peuvent être observés sur les plages. Le rivage rocheux et les îlots côtiers situés entre la pointe Finlayson et la limite des plages au bas des falaises Dallas sont vraisemblablement aussi utilisés par le même ensemble d’espèces. Des oiseaux de rivage migrateurs de passage, comme le bécasseau d’Alaska et le bécasseau minuscule, se rencontrent parfois en petits groupes, principalement durant les déplacements vers le sud à l’automne. La présence de varech après des tempêtes automnales et hivernales et des épisodes de vents violents peut influer sur l’abondance des oiseaux de rivage. Les goélands sont présents toute l’année dans la région, mais ils sont généralement moins nombreux de mai à juillet. Le goéland à ailes grises est commun toute l’année, mais la plupart des individus demeurent au large, près du point de rejet des eaux usées dans le détroit. La plupart des autres espèces présentes dans la zone sont peu susceptibles d’être observées sur les plages au bas des falaises Dallas, mais le goéland à bec court peut être présent dans la zone de déferlement peu profonde et sur le rivage, habituellement de septembre à avril. Les mentions du grand héron ne peuvent pas être déterminées à partir des données recueillies dans des sites publics d’eBird adjacents; cependant, des mentions indépendantes attribuées au tronçon en contrebas des falaises Dallas indiquent que cette espèce utilise le rivage dans une certaine mesure.

Pour de nombreux oiseaux, les plages en contrebas du chemin Dallas pourraient offrir un habitat de moins bonne qualité que d’autres zones du ROM du Havre-de-Victoria, peut-être à cause du substrat caillouteux du rivage qui est moins attrayant pour de nombreuses espèces d’oiseaux. Les oiseaux peuvent s’alimenter dans les lignes de varech, surtout après les tempêtes hivernales, mais les données sur la présence et l’abondance des oiseaux font défaut. La qualité de la zone est donc considérée comme moyenne. Le rivage est bordé par des falaises relativement escarpées qui font office de zones tampons par rapport aux secteurs en terrain plus élevé. Un parc sépare en outre le rivage du chemin Dallas et des zones résidentielles. Il n’y a pas d’aménagement côtier (p. ex., marinas) le long des plages au bas des falaises Dallas. Le potentiel de la zone ne serait donc limité que par l’utilisation de la plage par les humains et les chiens et les activités nautiques. On ne sait pas dans quelle mesure les utilisations humaines du rivage sont responsables de la fréquentation relativement faible de la zone, mais le substrat du rivage pourrait constituer une entrave naturelle à l’activité des oiseaux.

6.10.3 Sondage public

Vingt-quatre réponses concernant la zone d’étude des plages au bas des falaises Dallas ont été reçues. Les répondants ont visité les lieux à différentes fréquences, mais plus de la moitié s’y sont rendus au moins chaque semaine (tableau 20). Des chiens étaient généralement présents, la vaste majorité des répondants ayant indiqué qu’ils en ont vu à chacune de leurs visites (plus des trois-quarts des réponses) ou fréquemment. Plus de 50 % des chiens présents n’étaient pas tenus en laisse selon une grande majorité des répondants, tandis que ce pourcentage était de plus de 75 % selon le plus grand nombre de répondants (tableau 20).

Tableau 20. Résultats du sondage public pour la zone d’étude des plages au bas des falaises Dallas du ROM du Havre-de-Victoria
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 24) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 4 16,7
Chaque semaine 10 41,7
Chaque mois 9 37,5
Autre 1 4,2
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 24) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 19 79,2
Fréquemment 4 16,7
À l’occasion 1 4,2
Rarement 0 0
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 24) Pourcentage des réponses (%)
0 % 0 0
1 à 25 % 0 0
26 à 50 % 2 8,3
51 à 75 % 6 25,0
76 à 99 % 15 62,5
100 % 1 4,2

Près de la moitié des répondants (environ 46 %) ont dit avoir vu des chiens pourchasser ou déranger les oiseaux dans la zone d’étude, et un tiers (un peu plus de 33 %) des répondants estimaient que les chiens y étaient la plus grande menace pour les oiseaux. Six répondants (25 %) ont souligné que l’activité des chiens était particulièrement intense à certains endroits. La plupart de ces réponses mentionnaient les points d’accès à la plage (p. ex., rue Cook). Le caractère saisonnier des interactions entre les chiens et les oiseaux a été relevé par trois répondants (environ 13 %). Ces répondants ont mentionné des dérangements pendant toutes les saisons et, plus précisément, « lors des migrations », « du printemps à l’automne » et « de l’automne au printemps ». Le harcèlement était surtout dirigé contre les goélands (7 réponses), les oiseaux de rivage (5 réponses) et la sauvagine (4 réponses). Les perturbations touchaient aussi le grand héron et la corneille d’Amérique (deux réponses dans chaque cas) et, selon certains observateurs, de nombreuses autres espèces (passereaux, pygargue à tête blanche, alcidés, cormorans et pigeons).

6.11 Rivage entre le parc Holland Point et la pointe Ogden

6.11.1 Aperçu

Le rivage entre le parc Holland Point et la pointe Ogden est accessible par le sentier Holland Point Shoreline, qui part de la plage Steve Fonyo. La plage Steve Fonyo et le rivage adjacent entre le parc Holland Point et la pointe Ogden sont passablement exposés aux vents du sud et à l’action des vagues. Le substrat est variable, mais il est surtout composé de galets, de gravier, de sable, de grosses roches et de roche-mère. La plage située à l’ouest du parc Holland Point, beaucoup plus accidentée, comporte plusieurs affleurements rocheux. Au large, plusieurs affleurements rocheux font saillie à la surface. La zone d’étude est située à proximité de quartiers résidentiels, d’établissements commerciaux et du brise-lames de la pointe Ogden.

6.11.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Les données de base recueillies sur les oiseaux par Shepard (1999) montrent un nombre d’oiseaux relativement faible pour la zone marine immédiatement à l’est du brise-lames de la pointe Ogden. L’automne (septembre-octobre) connaissait une forte hausse du nombre d’oiseaux, en particulier parmi les canards plongeurs, les oiseaux de rivage et les goélands (figure 30 ), hausse principalement attribuable à l’augmentation en octobre du nombre de harles huppés, de macreuses à front blanc, de tournepierres noirs, de mouettes de Bonaparte (Chroicocephalus philadelphia) et de goélands à ailes grises. Aucun canard barboteur ni oie n’ont été recensés au cours de ces relevés. Dans l’ensemble, le nombre d’oiseaux était le plus bas au cours de période de relevé d’août, où seul le goéland à ailes grises a été détecté (figure 30 ).

Voir la longue description ci-dessous
Figure 30. Abondance relative et tendances saisonnières des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone d’étude du rivage entre le parc Holland Point et la pointe Ogden du ROM du Havre-de-Victoria d’avril 1997 à mai 1999. Adapté de Shepard (1999), d’après les données fournies par ECCC. 
Description longue

Graphique à barres montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par période; axe des y) et les tendances saisonnières (axe des x) des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone d’étude de la pointe Holland à la pointe Ogden du ROM du Havre-de-Victoria, d’avril 1997 à mai 1999. Les groupes d’oiseaux étudiés comprennent les canards plongeurs, les oiseaux de rivage et les mouettes et les sternes. C’est en septembre/octobre que l’abondance relative des trois groupes d’oiseaux a été la plus élevée. Il s’agit notamment des canards plongeurs (environ 24), des oiseaux de rivage (environ 11) ainsi que des mouettes et sternes (environ 23). Les mois de janvier/février, mars/avril et août présentaient des abondances relatives de 5 ou moins pour tous les groupes d’oiseaux.

La plage en contrebas du chemin Dallas est comprise dans le polygone de la pointe Ogden à la pointe Clover du ROACCB. Une analyse de ces données est présentée à la section 6.9.2 Oiseaux et habitat des oiseaux.

Les diagrammes de l’abondance saisonnière des oiseaux pour la zone d’étude du rivage entre le parc Holland Point et la pointe Ogden correspondent aux sites publics d’eBird « Holland Point Park » et « Ogden Point Breakwater » et peuvent être consultés aux adresses et, respectivement. Les données des utilisateurs du site public d’eBird « Dallas Road Waterfront Trail » peuvent aussi représenter la zone du rivage entre le parc Holland Point et la pointe Ogden; le diagramme est présenté à l’adresse . Parmi les trois sites publics d’eBird, « Ogden Point Breakwater » était celui qui comptait le plus de données, avec près de cinq fois plus de listes que le deuxième site le plus visité (« Dallas Road Waterfront Trail »). La plupart des oiseaux recensés à « Ogden Point Breakwater » sont peu susceptibles d’être touchés par la circulation piétonnière normale; cependant, des visiteurs intrépides peuvent se rendre sur les blocs rocheux du côté de l’océan, qui accueillent souvent des oiseaux de rivage de la fin juillet à avril. Les membres de la sauvagine recensés le long du rivage entre la pointe Holland et la pointe Ogden appartiennent principalement à des espèces qui se trouvent au large; cependant, la bernache du Canada et le canard colvert sont généralement recensés toute l’année sur le rivage. En tant qu’espèces hivernantes, l’arlequin plongeur, le grand harle et le harle couronné fréquentent la zone et se reposent habituellement sur les rochers exposés du rivage ou à proximité. La zone intertidale rocheuse et les îlots côtiers isolés abritent l’ensemble habituel d’oiseaux de rivage hivernants, dont l’huîtrier de Bachman, le pluvier argenté, le tournepierre noir, le bécasseau du ressac, le bécasseau sanderling et le bécasseau variable. Les goélands, dont l’espèce résidente qu’est le goéland à ailes grises, sont présents toute l’année. Plusieurs autres espèces de goélands ont été recensées, mais la vaste majorité était des oiseaux pélagiques. Le goéland à bec court est une espèce commune que l’on peut voir le long du rivage ou se nourrir en eaux peu profondes de la fin septembre au début avril. Le grand héron, qui se reproduit dans la région, est fréquemment répertorié toute l’année. Jusqu’à neuf individus ont été recensés dans le site public d’eBird « Ogden Point Breakwater » en juillet 2019.

On ne sait pas dans quelle mesure la zone d’étude du rivage entre le parc Holland Point et la pointe Ogden offre un habitat de qualité à de nombreux oiseaux de rivage. Le rivage est relativement étroit à cet endroit, mais les eaux littorales et les zones de déferlement pourraient procurer de bonnes possibilités d’alimentation à diverses espèces. La digue, qui fait disparaître la bande côtière naturelle le long d’un tronçon de la zone d’étude, peut avoir un effet néfaste sur les oiseaux comparativement à un état intact « naturel ». En revanche, elle forme une barrière bénéfique entre les gens et les chiens et les oiseaux. Les données sur la présence et l’abondance des oiseaux ainsi que sur l’influence des chiens sont manquantes dans le cas du tronçon Holland/Ogden de la plage. Il est probable que le potentiel de l’habitat soit équivalent à sa qualité, mais il pourrait être influencé par la construction de digues et de brise-lames ainsi que par les usages anthropiques d’un rivage restreint.

6.11.3 Sondage public

Aucune réponse concernant la zone d’étude du rivage entre le parc Holland Point à la pointe Ogden n’a été reçue parce qu’une erreur a été commise dans le relevé et non pas parce que la zone n’était pas fréquentée.

6.12 Baie West

6.12.1 Aperçu

La baie West, dans le port médian du havre de Victoria, est relativement des éléments. Il s’agit d’un endroit où il y a une forte circulation d’hydravions, de traversiers, de yachts, d’embarcations de plaisance et de kayaks. La zone environnante est un mélange de propriétés résidentielles et commerciales, dont la marina West Bay. Le rivage est principalement composé d’affleurements rocheux et de petites plages rocheuses. Du bois flotté et d’autres débris ligneux grossiers s’accumulent à certains endroits. Dans la zone d’étude se trouve un sentier pédestre très fréquenté, appelé « Songhees Walkway », qui aboutit au pont de la rue Johnson.

6.12.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Les données de base recueillies sur les oiseaux par Shepard (1999) montrent un nombre relativement élevé d’oiseaux dans la zone d’étude de la baie West. Dans le cas des canards barboteurs, le nombre était le plus élevé pendant la période de janvier et de février, puis diminuait lors des relevés subséquents, tandis que le nombre de canards plongeurs est demeuré relativement élevé pendant les périodes de janvier-février et de mars-avril (figure 31 ). Le nombre de goélands atteignait aussi un sommet au cours de la période de janvier-février. Cette augmentation observée chez ces groupes d’oiseaux est surtout attribuable à un nombre accru de canards d’Amérique, de petits garrots, de harles huppés, de goélands à bec court et de goélands à ailes grises. Le tournepierre noir était la principale espèce d’oiseau de rivage. La présence d’oiseaux de rivage rocheux et d’alcidés, comme le guillemot marbré et le macareux rhinocéros (Cerorhinca monocerata), montre que la composition des oiseaux dans la baie West demeure semblable à celle de la côte extérieure de Victoria, comparativement aux zones d’étude qui se trouvent plus à l’intérieur, le long du chenal Gorge.

Voir la longue description ci-dessous
Figure 31. Abondance relative et tendances saisonnières des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone d’étude de la baie West du ROM du Havre-de-Victoria d’avril 1997 à mai 1999. Adapté de Shepard (1999), d’après les données fournies par ECCC. 
Description longue

Graphique à barres montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par période; axe des y) et les tendances saisonnières (axe des x) des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone d’étude de la baie West du ROM du Havre-de-Victoria, d’avril 1997 à mai 1999. Les groupes d’oiseaux étudiés comprennent les canards barboteurs, les oies, les cygnes, les canards plongeurs, les foulques d’Amérique, les oiseaux de rivage, les mouettes et les sternes, ainsi que le grand héron. L’abondance relative des canards barboteurs, des oies et des cygnes a été la plus élevée en janvier/février (environ 47) et la plus faible en mai/juin (environ 2). L’abondance relative des canards plongeurs a été la plus élevée en mars/avril (environ 48) et la plus faible en août (0). L’abondance relative de la foulque d’Amérique a été la plus élevée en septembre/octobre (environ 1) et était de 0 pour tous les autres mois. L’abondance relative des oiseaux de rivage a été la plus élevée en septembre/octobre (environ 19) et la plus faible en janvier/février (environ 9). L’abondance relative des mouettes et des sternes a été la plus élevée en janvier/février (environ 92) et la plus faible en mars/avril (environ 7). L’abondance relative du grand héron a été la plus élevée en janvier/février (environ 3) et la plus faible en mars/avril et septembre/octobre (0).

Des dénombrements ont été réalisés dans le cadre du ROACCB dans le polygone du port de Victoria, qui renferme notamment la baie West. Les relevés ont été effectués de 2000 à 2006 et de 2009 à 2019, des efforts ayant été déployés tous les mois de l’année. Au total, 71 espèces d’oiseaux associées aux rivages et autres ont été recensées. L’abondance totale des oiseaux était le plus faible du printemps à l’automne (figure 32 ). Les canards plongeurs étaient abondants pendant tout l’hiver (de novembre à mars) et relativement absents durant les mois d’été (figure 33 ). En revanche, les canards barboteurs et les oies était présents toute l’année, mais particulièrement abondants pendant l’hiver et au milieu de l’été. Le pic du milieu de l’été était attribuable à la présence de la bernache du Canada, qui niche dans la région. D’autres oiseaux de mer et de rivage étaient présents toute l’année, sans afficher de pic d’abondance marqué, sauf dans le cas des alcidés (notamment le macareux rhinocéros) et de la corneille d’Amérique, dont le nombre culminait en septembre et en octobre, respectivement (figure 34 ). Le nombre de grands hérons était plutôt faible et constant toute l’année. Le nombre d’oiseaux de rivage était relativement faible, et les espèces présentes étaient surtout celles qui sont associées aux côtes rocheuses (p. ex., huîtrier de Bachman et tournepierre noir).

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Figure 32. Abondance relative totale et tendances saisonnières de tous les oiseaux recensés dans le cadre du ROACCB dans le polygone du port de Victoria de 2000 à 2006 et de 2009 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
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Graphique à barres montrant l’abondance relative totale (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières (axe des x) de tous les oiseaux recensés dans le cadre du ROACCB dans le polygone du Havre-de-Victoria de 2000 à 2006, et de 2009 à 2019. L’abondance totale des oiseaux a été la plus élevée pendant les mois d’hiver. Elle a été la plus élevée en décembre (environ 500), suivie de janvier (environ 490) et de novembre (environ 400). L’abondance totale des oiseaux a été la plus faible pendant les mois d’été. Elle a été la plus faible en juin (environ 100), suivie du mois d’août (environ 110) et de mai (environ 120).

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Figure 33. Abondance relative et tendances saisonnières de la sauvagine et des goélands et sternes dans la zone du port de Victoria du ROM du Havre-de-Victoria de 2000 à 2006 et de 2009 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
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Graphique linéaire montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières (axe des x) de la sauvagine et des mouettes et des sternes dans la zone du port de Victoria du ROM du Havre-de-Victoria de 2000 à 2006, et de 2009 à 2019. Les groupes d’oiseaux étudiés comprennent les canards barboteurs, les oies, les cygnes, les canards plongeurs et les mouettes et les sternes. L’abondance relative des canards barboteurs, des oies et des cygnes a été la plus élevée en juillet (environ 190) et la plus faible en octobre (environ 5). L’abondance relative des canards plongeurs a été la plus élevée en décembre (environ 220) et la plus faible en juin, en juillet et en août (0). L’abondance relative des mouettes et des sternes a été la plus élevée en janvier (environ 230) et la plus faible en juin (environ 45).

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Figure 34. Abondance relative et tendances saisonnières de certains groupes d’oiseaux associés aux milieux marins dans la zone du port de Victoria du ROM du Havre-de-Victoria de 2000 à 2006 et de 2009 à 2019. du ROACCB (Oiseaux Canada). 
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Graphique linéaire montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) et les tendances saisonnières (axe des x) de certains groupes d’oiseaux associés aux milieux marins dans la zone du port de Victoria du ROM du Havre-de-Victoria de 2000 à 2006, et de 2009 à 2019. Les groupes d’oiseaux étudiés comprennent les oiseaux de rivage, le grand héron et les passereaux. L’abondance relative des oiseaux de rivage a été la plus élevée en février (environ 7) et la plus faible en décembre (environ 3). L’abondance relative du grand héron a été la plus élevée en juin (environ 3) et la plus faible en novembre (environ 1). L’abondance relative des passereaux a été la plus élevée en octobre (environ 22) et la plus faible en décembre (environ 3).

Un grand nombre de personnes et de chiens ont été observés lors des dénombrements du ROACCB. Globalement, les chiens représentaient 12 % des observations. Entre 5 et 15 chiens étaient souvent présents lors des relevés des oiseaux aquatiques (annexe C ).

Le diagramme de l’abondance saisonnière des oiseaux pour la zone d’étude de la baie West est le mieux représenté par les données du site public d’eBird « Victoria Harbour ». Les sites publics « Songhees Walkway » et « Barnard Park » sont moins utilisés, mais ils se trouvent le long du rivage de la baie West; les diagrammes pour ces deux sites publics sont présentés aux adresses, respectivement. La plupart des oiseaux recensés dans le port de Victoria appartiennent à des espèces que l’on trouve au large ou dans des milieux terrestres; certaines utilisent toutefois le rivage. La sauvagine est présente toute l’année, représentée notamment par la bernache du Canada et le canard colvert, deux espèces résidentes qui aiment se reposer sur le rivage et se nourrir en eaux peu profondes ou dans les zones herbeuses avoisinantes. Le canard d’Amérique peut être observé près du littoral ou sur le rivage de novembre au début avril. De nombreuses espèces de canards plongeurs sont recensées dans le port, mais seuls l’arlequin plongeur, le grand harle et le harle couronné sont régulièrement observés, se reposant sur les rochers du rivage ou des îlots au large. La diversité des oiseaux de rivage dans le port de Victoria est plus faible que dans les tronçons plus exposés du rivage. Des espèces migratrices, de passage occasionnellement, comme le bécasseau d’Alaska et le bécasseau minuscule, ont été recensées, tandis certaines zones intertidales rocheuses peuvent attirer l’huîtrier de Bachman, le pluvier argenté, le tournepierre noir et le bécasseau du ressac. Cependant, la plupart des oiseaux de rivage sont plus susceptibles de se trouver sur les îles Colville et Pelly. Les goélands sont présents toute l’année dans le port, principalement représenté par le goéland à ailes grises, une espèce résidente. Plusieurs autres espèces de goélands ont été recensées autour de la baie West, mais le goéland à bec court est la seule autre espèce susceptible d’être observée sur le rivage ou en eaux peu profondes, en quête de nourriture, de la fin septembre au début avril. Le grand héron, qui se reproduit dans la région, est fréquemment observé toute l’année. Jusqu’à 15 individus ont été répertoriés dans le site public d’eBird « Victoria Harbour » en juillet 2017.

La baie West est relativement grande et se trouve du côté ouest du port de Victoria. Le rivage est essentiellement rocheux, ce qui peut attirer les oiseaux de rivage et la sauvagine, mais les vasières peuvent être exposées à marée basse. Le rivage, plus particulièrement les zones intertidales et les eaux littorales, offre un habitat de qualité moyenne aux oiseaux. On trouve de nombreux immeubles résidentiels le long de la baie West et un port de plaisance à l’extrémité ouest. L’utilisation des terres et des eaux a vraisemblablement pour effet de réduire la qualité de l’habitat par rapport à son potentiel.

6.12.3 Sondage public

Six réponses concernant la zone d’étude de la baie West ont été reçues. La plupart des répondants ont visité les lieux chaque jour ou chaque semaine (tableau 21). Des chiens étaient généralement présents, tous les répondants, sauf un, ayant indiqué en avoir vu à chacune de leurs visites. La majorité des répondants (4 sur 6) ont indiqué que plus de 25 % des chiens étaient en liberté (tableau 21).

Tableau 21. Résultats du sondage public pour la zone d’étude de la baie West du ROM du Havre-de-Victoria
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 6) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 2 33,3
Chaque semaine 3 50,0
Chaque mois 1 16,7
Autre 0 0
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 6) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 5 83,3
Fréquemment 1 16,7
À l’occasion 0 0
Rarement 0 0
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 6) Pourcentage des réponses (%)
0 % 0 0
1 à 25 % 4 66,7
26 à 50 % 1 16,7
51 à 75 % 1 16,7
76 à 99 % 0 0
100 % 0 0

Un répondant a dit avoir vu des chiens pourchasser ou déranger les oiseaux dans la zone d’étude de la baie West, et un autre estimait que les chiens y étaient la plus grande menace pour les oiseaux. Deux répondants (environ 33 %) ont fait remarquer que l’activité des chiens était particulièrement intense à certains endroits; ils ont tous deux désigné les zones rocheuses et les plages à l’est du parc Barnard. Le caractère saisonnier des interactions entre les chiens et les oiseaux a été relevé par un répondant, qui a remarqué une hausse des perturbations pendant les mois d’hiver. Des chiens auraient importuné de grands hérons, des goélands et des oies dans les vasières à marée basse. Un répondant a indiqué que l’activité des chiens était particulièrement importante sur le sentier pédestre Songhees, où les chiens dérangent moins les oiseaux qu’à d’autres endroits dans le ROM, mais utilisent les zones de marée. Un répondant a souligné qu’il faudrait ajouter des panneaux de signalisation dans le ROM.

6.13 Parc Esquimalt Gorge/plage du ruisseau Gorge

6.13.1 Aperçu

Le chenal Gorge forme un estuaire et une anse soumis à l’action des marées au nord de l’arrière-port. Des années d’activité industrielle et de pollution contaminent l’eau depuis des décennies. Les activités de remise en état entreprises au cours des trente dernières années ont grandement amélioré la qualité de l’eau et l’habitat des poissons et des espèces sauvages. Il existe plusieurs parcs le long du chenal Gorge, dont le parc Esquimalt Gorge; on y trouve aussi la plage du ruisseau Gorge. Les mesures de remise en état mises en œuvre le long du ruisseau Gorge ont permis de rétablir la végétation indigène et de fournir ainsi un habitat important à la sauvagine et à d’autres oiseaux. L’estuaire du ruisseau Gorge renferme un grand chenal qui traverse les vasières et se jette dans le chenal Gorge.

6.13.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Les données sur les oiseaux marins recueillies par Shepard (1999) montrent que les canards barboteurs et les oies étaient présents pendant presque toutes les périodes de relevé et qu’ils étaient le plus abondants lors des relevés de mars-avril (figure 35 ). Les espèces observées étaient le canard d’Amérique, la bernache du Canada et le canards colvert (ces deux derniers sont des espèces résidentes dans la région). Les canards plongeurs, principalement représentés par le petit garrot et les fuligules, étaient relativement abondants pendant les périodes de janvier-février et de mars-avril, mais absents durant les autres périodes de relevé (figure 35 ). Les goélands, principalement représentés par le goéland à ailes grises, étaient moins abondants.

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Figure 35. Abondance relative et tendances saisonnières des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone d’étude du parc Esquimalt Gorge/plage du ruisseau Gorge du ROM du Havre-de-Victoria d’avril 1997 à mai 1999. Adapté de Shepard (1999), d’après les données fournies par ECCC. 
Description longue

Diagramme à barres illustrant l’abondance relative des oiseaux associés aux rivages (nombre d’oiseaux/nombre de relevés par mois; axe des y) pendant certains mois de l’année (axe des x). Les catégories d’oiseaux associés aux rivages comprennent les canards barboteurs, les oies et les cygnes, les canards plongeurs, les mouettes et les sternes, ainsi que le grand héron. Les mois de l’année sont répartis par catégories saisonnières : janvier/février, mars/avril, mai/juin, août, septembre/octobre. La zone d’étude est située dans la zone d’étude du parc Esquimalt Gorge/de la plage du ruisseau Gorge du ROM du Havre-de-Victoria avec une période d’étude d’avril 1997 à mai 1999. L’abondance relative des canards plongeurs a été la plus élevée en mars/avril (32), les autres intervalles variant entre 0 et 21. L’abondance relative des canards barboteurs, des oies et des cygnes a été la plus élevée en mars/avril (32), toutes les autres périodes se situant entre 0 et 1. L’abondance relative des mouettes et des sternes était comprise entre 0 et 8 pour tous les mois. L’abondance relative du grand héron est de 0 pour tous les mois, sauf en mai/juin où elle a été d’environ 1.

Des dénombrements ont été réalisés dans le cadre du ROACCB dans le polygone du parc Esquimalt Gorge. Les relevés ont été effectués de 2010 à 2019, des efforts ayant été menés tous les mois, à l’exception de juillet, mais un seul relevé a été réalisé en juin et en août. Au total, 36 espèces d’oiseaux associées aux rivages et autres ont été recensées. L’abondance totale des oiseaux était le plus faible du printemps à l’automne (figure 36 ). Les canards barboteurs et les oies formaient le groupe le plus nombreux parmi les groupes d’oiseaux recensés. Ces espèces sont présentes toute l’année, mais en plus grand nombre pendant l’hiver (figure 37 ). Les canards plongeurs étaient présents en nombre modéré de novembre à avril, mais absents pendant les mois d’été. La plupart des autres groupes d’oiseaux étaient présents en très petit nombre (figure 38 ). La corneille d’Amérique était présente toute l’année. Les oiseaux de rivage étaient rarement détectés, et les espèces hivernantes recensées ailleurs dans le ROM du Havre-de-Victoria n’ont pas été observées au cours de ces relevés.

Voir la longue description ci-dessous
Figure 36. Abondance relative totale et tendances saisonnières de tous les oiseaux recensés dans le cadre du ROACCB dans le polygone du parc Esquimalt Gorge de 2010 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative des oiseaux (nombre d’oiseaux/nombre de relevés d’oiseaux par mois; axe des y) par mois de l’année (axe des x). Données collectées dans la zone du parc Esquimalt Gorge du ROM du Havre-de-Victoria de 2010 à 2019 dans le cadre du ROACCB. On retrouve trois catégories : les canards barboteurs, les canards plongeurs, les mouettes et les sternes. L’abondance relative des canards barboteurs, des oies et des cygnes a atteint son maximum en janvier (environ 125), février (environ 119) et mars (environ 118). Tous les autres mois varient entre 0 et 110, les mois les plus bas étant ceux de la fin du printemps, de l’été et du début de l’automne. L’abondance relative des canards plongeurs a atteint son maximum en janvier (environ 59) et en décembre (environ 61), les autres mois se situant entre 0 et 38. L’abondance relative des mouettes et des sternes a atteint son maximum en juin (environ 17), les autres mois se situant entre 1 et 8. Aucune donnée n’a été collectée en juillet, toutes catégories confondues.

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Figure 37. Abondance relative et tendances saisonnières de la sauvagine et des goélands et sternes dans la zone du parc Esquimalt Gorge du ROM du Havre-de-Victoria de 2010 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative des oiseaux (nombre d’oiseaux/nombre de relevés d’oiseaux par mois; axe des y) par mois de l’année (axe des x). Données collectées dans la zone du parc Esquimalt Gorge du ROM du Havre-de-Victoria de 2010 à 2019 dans le cadre du ROACCB. On retrouve trois catégories : les canards barboteurs, les canards plongeurs, les mouettes et les sternes. L’abondance relative des canards barboteurs, des oies et des cygnes a atteint son maximum en janvier (environ 125), février (environ 119) et mars (environ 118). Tous les autres mois varient entre 0 et 110, les mois les plus bas étant ceux de la fin du printemps, de l’été et du début de l’automne. L’abondance relative des canards plongeurs a atteint son maximum en janvier (environ 59) et en décembre (environ 61), les autres mois se situant entre 0 et 38. L’abondance relative des mouettes et des sternes a atteint son maximum en juin (environ 17), les autres mois se situant entre 1 et 8. Aucune donnée n’a été collectée en juillet, toutes catégories confondues.

Figure 38. Abondance relative et tendances saisonnières des oiseaux de rivage, du grand héron et des passereaux (principalement la corneille d’Amérique) dans la zone du parc Esquimalt Gorge du ROM du Havre-de-Victoria de 2010 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique linéaire illustrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés d’oiseaux par mois; axe des y) des oiseaux de rivage, du grand héron et des passereaux en fonction du mois de l’année (axe des x). Données collectées dans la zone du parc Esquimalt George du ROM du Havre-de-Victoria de 2010 à 2019 dans le cadre du ROACCB. Aucune donnée n’a été collectée en juillet. L’abondance relative des oiseaux de rivage a été élevée en août (environ 1), tous les autres mois ayant obtenu une valeur d’environ 0. L’abondance relative du grand héron a été élevée en août (environ 3), tous les autres mois étant inférieurs ou égaux à 2. L’abondance relative des passereaux a été la plus élevée en août (environ 7) et en octobre (environ 6), toutes les autres valeurs étant comprises entre 0 et 6.

Un grand nombre de personnes et de chiens ont été observés au cours des dénombrements du ROACCB. Globalement, les chiens représentaient 43 % des observations. Entre 5 et 15 chiens étaient souvent présents lors des relevés des oiseaux aquatiques; un nombre maximal de 50 chiens a été consigné (annexe C ).

Un diagramme de l’abondance saisonnière des oiseaux pour le site public d’eBird « Esquimalt Gorge Park » est présenté à l’adresse. La plupart des oiseaux recensés dans le parc Esquimalt Gorge appartiennent à des espèces qui se trouvent dans des milieux terrestres, mais certains utilisent le rivage et les eaux littorales. La sauvagine est présente toute l’année, notamment représentée par la bernache du Canada et le canard colvert, deux espèces résidentes qui aiment se reposer sur le rivage et se nourrir en eaux peu profondes ou dans les zones herbeuses avoisinantes. On peut trouver le canard d’Amérique sur le rivage ou à proximité, surtout de novembre au début avril. Quelques autres canards barboteurs ont été recensés. Les canards barboteurs sont principalement représentés par le petit garrot, les fuligules, le harle couronné et le grand harle. La diversité des oiseaux est plus faible dans la zone du parc Esquimalt Gorge que le long des côtes extérieures. Aucun oiseau de rivage n’a été signalé sur eBird, l’habitat de rivage étant limité dans cette zone. Le goéland à ailes grises, une espèce résidente, est présent toute l’année, mais les autres espèces de goélands sont rarement observées à cet endroit. Le grand héron, qui se reproduit dans la région, est observé toute l’année, mais un maximum de trois individus a été recensé dans la zone du parc Esquimalt Gorge en juin 2018.

Le rivage dans la zone du parc Esquimalt Gorge est relativement limité. La plus grande partie du front de mer est adossé à une voie publique, ce qui crée une interface verticale entre le chenal Gorge et les terres. Le secteur qui longe le ruisseau Gorge comporte une zone herbeuse plane qui s’étend en éventail pour former une petite batture graveleuse. Bien que la plus grande partie du rivage du parc ait peu de valeur pour les oiseaux de rivage à cause de la présence de la voie publique, le secteur du ruisseau offre un habitat de haute qualité aux canards barboteurs, à la bernache du Canada et au grand héron. Le potentiel de l’habitat dans le secteur du ruisseau se rapproche vraisemblablement de sa qualité. D’autres travaux de remise en état du ruisseau pourraient améliorer ce potentiel s’ils ont pour effet d’augmenter les aires d’alimentation et de repos sécuritaires. Ailleurs dans la zone du parc Esquimalt Gorge, le potentiel de l’habitat est faible pour les oiseaux de rivage.

6.13.3 Sondage public

Neuf réponses concernant la zone d’étude du parc Esquimalt Gorge/plage du ruisseau Gorge ont été reçues. Les répondants ont visité les lieux à différentes fréquences, mais la plupart s’y sont rendus chaque semaine ou chaque mois (tableau 22). Des chiens étaient généralement présents, la majorité des répondants ayant indiqué en avoir vu à chacune de leurs visites (plus de la moitié des réponses) ou fréquemment. Pour ce qui est du pourcentage des chiens présents qui n’étaient pas tenus en laisse, les réponses variaient entre 1 à 25 % et 75 à 99 % (tableau 22).

Tableau 22. Résultats du sondage public pour la zone d’étude du parc Esquimalt Gorge/plage du ruisseau Gorge du ROM du Havre-de-Victoria
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 9) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 1 11,1
Chaque semaine 3 33,3
Chaque mois 4 44,4
Autre 1 11,1
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 9) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 6 66,7
Fréquemment 3 33,3
À l’occasion 0 0
Rarement 0 0
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 9) Pourcentage des réponses (%)
0 % 0 0
1 à 25 % 1 11,1
26 à 50 % 4 44,4
51 à 75 % 2 22,2
76 à 99 % 2 22,2
100 % 0 0

Près de la moitié des répondants (environ 44 %) ont dit avoir vu des chiens pourchasser ou déranger les oiseaux dans la zone du parc Esquimalt Gorge, mais seulement deux répondants (environ 22 %) estimaient que les chiens y étaient la plus grande menace pour les oiseaux. Sept répondants (près de 78 %) ont souligné que les perturbations causées par les chiens étaient plus importantes à certains endroits. Quatre de ces réponses mentionnaient des zones qui font partie du parc, mais qui sont éloignées du ROM, comme des terrains souvent utilisés comme parcs, où les chiens peuvent circuler sans laisse. Trois autres répondants ont indiqué une activité fréquente des chiens dans les secteurs du ruisseau Gorge et de la plage qui pourrait avoir un effet sur les oiseaux de rivage dans le ROM. Le caractère saisonnier des interactions entre les chiens et les oiseaux a été relevé par deux répondants (environ 22 %). Le printemps et l’été étaient mentionnés dans les deux réponses, mais un répondant a indiqué que ces interactions avaient aussi lieu pendant l’automne. Le harcèlement était surtout dirigé contre la sauvagine (4 réponses), le grand héron (2 réponses) ainsi que les goélands, les oiseaux de rivage, la corneille d’Amérique et les passereaux (1 réponse dans chaque cas, du même répondant).

6.14 Rivages du parc Saanich Gorge et de la pointe Curtis

6.14.1 Aperçu

Le chenal Gorge forme un estuaire et une anse soumis à l’action des marées au nord de l’arrière-port. La zone des rivages du parc Saanich Gorge et de la pointe Curtis comprend le littoral nord du chenal Gorge à l’est du chemin Tillicum. Ce littoral rocheux est passablement escarpé. La pointe Curtis, qui est formée de roche mètre et présente des pentes abruptes, pénètre profondément dans le chenal Gorge. Une grande partie du rivage étroit est couverte d’une végétation dense au-dessus de la laisse de haute mer.

6.14.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Relativement peu d’oiseaux ont été recensés dans la zone d’étude des rivages du parc Saanich Gorge et de la pointe Curtis lors des relevés effectués par Shepard (1999). Les canards barboteurs étaient surtout abondants en septembre et en octobre, principalement représentés par le canard colvert pendant cette période (figure 39). Les canards plongeurs étaient plus diversifiés, et le petit garrot était l’espèce la plus nombreuse. Les autres espèces étaient rarement observées, et la diversité des oiseaux associés aux rivages était relativement faible dans la zone.

Voir la longue description ci-dessous
Figure 39. Abondance relative et tendances saisonnières des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone d’étude des rivages du parc Saanich Gorge et de la pointe Curtis du ROM du Havre-de-Victoria d’avril 1997 à mai 1999. Adapté de Shepard (1999), d’après les données fournies par ECCC. 
Description longue

Diagramme à barres illustrant l’abondance relative des oiseaux (nombre d’oiseaux/nombre de relevés d’oiseaux par mois; axe des y) en fonction de la période de l’année (axe des x). Les périodes de l’année sont les suivantes : janvier/février, mars/avril, mai/juin, août, septembre/octobre. Les groupes d’oiseaux associés aux rivages sont les canards barboteurs, les canards plongeurs, les mouettes et les sternes. L’abondance relative des canards plongeurs atteint son maximum en janvier/février (environ 10), tout en variant entre 0 et 3 pendant les autres périodes. Le nombre de canards barboteurs, d’oies et de cygnes atteint son maximum en septembre/octobre (environ 16), il se situe entre 0 et 2 pour les autres périodes. Les mouettes et les sternes varient toujours entre 0 et 3 pour toutes les autres périodes. Les données ont été collectées dans la zone d’étude du parc Saanich Gorge et de la pointe Curtis du ROM du Havre-de-Victoria d’avril 1997 à mai 1999.

Aucun dénombrement n’a été effectué dans le cadre du ROACCB dans la zone d’étude des rivages du parc Saanich Gorge et de la pointe Curtis, mais des relevés ont été faits dans le bras Selkirk non loin. Des relevés ont aussi été réalisés dans la zone du parc Esquimalt Gorge. Veuillez consulter la section 6.13.2 Oiseaux et habitat des oiseaux pour en savoir plus sur ces relevés. Des relevés ont été effectués dans le bras Selkirk en 2010 et en 2011 et de 2015 à 2019. Aucun recensement n’a été réalisé de juin à août, et au plus quatre relevés ont été effectués au cours des autres mois de la période de recensement. Au total, 20 espèces d’oiseaux associées aux rivages et autres ont été recensées. L’abondance totale des oiseaux était relativement faible toute l’année (figure 40 ). Les canards barboteurs et les oies, les canards plongeurs et les goélands étaient les plus abondants (figure 41 ), comme dans les autres zones du ROM.

Voir la longue description ci-dessous
Figure 40. Abondance relative totale et tendances saisonnières de tous les oiseaux recensés dans le cadre du ROACCB dans le polygone du bras Selkirk en 2010 et en 2011 et de 2015 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Diagramme à barres illustrant l’abondance relative totale des oiseaux (nombre d’oiseaux/nombre de relevés d’oiseaux par mois; axe des y) de tous les oiseaux au cours des 12 mois de l’année (axe des x). Aucun relevé n’a été réalisé de juin à août. Les trois mois obtenant les valeurs les plus élevées sont février (environ 42,5), novembre (environ 33) et décembre (environ 32). Les mois obtenant les valeurs les moins élevées sont mai (environ 9), octobre (environ 8) et septembre (environ 15). Des données ont été recensées dans le polygone du bras Selkirk de 2010 à 2011 et de 2015 à 2019.

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Figure 41. Abondance relative et tendances saisonnières des oiseaux associés aux rivages dans la zone du bras Selkirk du ROM du Havre-de-Victoria en 2010 et en 2011 et de 2015 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés d’oiseaux par mois; axe des y) et les tendances saisonnières des oiseaux associés aux rivages dans la zone du bras Selkirk du ROM du Havre-de-Victoria de 2010 à 2011 et de 2015 à 2019 pendant chaque mois de l’année (axe des x). Les oiseaux associés aux rivages sont répartis en cinq catégories : canards barboteurs, canards plongeurs, mouettes et sternes, grand héron, passereaux. Aucune donnée n’a été collectée de juin à août. La valeur de l’abondance relative des canards barboteurs, des oies et des cygnes a été la plus élevée (environ 14) en février, alors que la valeur varie de 1 à 9 au cours des autres mois. Les canards plongeurs atteignent leur maximum en février et en décembre (environ de 0 à 14) tout en variant de 0 à 13 les autres mois, les valeurs les plus élevées étant généralement enregistrées en hiver/automne. La valeur de l’abondance relative des mouettes et des sternes a été la plus élevée (environ 18) en avril; elle demeure dans une plage constante de 3 à 8 au cours des autres mois. La valeur de l’abondance relative du grand héron, qui varie entre 0 et 2, est stable pour tous les mois recensés. La valeur de l’abondance relative des passereaux varie entre 0 et 6 pour tous les mois, atteignant son maximum en mars (environ 6), en novembre (environ 6) et en décembre (environ 5).

Un faible de nombre de personnes et de chiens ont été observés au cours des dénombrements du ROACCB dans le bras Selkirk, qui ne correspond exactement à la zone d’étude des rivages du parc Saanich Gorge et de la pointe Curtis. Globalement, les chiens représentaient 38 % des observations, à peine un ou deux chiens étant présents lors de la plupart des relevés des oiseaux aquatiques (annexe C ).

Aucun diagramme de l’abondance saisonnière des oiseaux n’est disponible pour la zone d’étude des rivages du parc Saanich Gorge et de la pointe Curtis, mais il en existe un pour le site public d’eBird plus général « The Gorge ». Au total, 94 espèces d’oiseaux ont été recensées dans le site public « The Gorge ». Les espèces de sauvagine fréquemment observées comprennent la bernache du Canada, le cygne tuberculé (Cygnus olor), le canard d’Amérique, le canard colvert, le petit garrot et le harle couronné. Parmi ces espèces, seuls la bernache du Canada, le cygne tuberculé et le canard colvert étaient présents toute l’année. Comme pour la zone du parc Esquimalt Gorge, les oiseaux de rivage sont rarement observés à cet endroit, et les goélands autres que le goéland à ailes grises sont généralement absents. Le grand héron est présent en petit nombre toute l’année.

La zone des rivages du parc Saanich Gorge et de la pointe Curtis comporte un rivage relativement limité, sauf à la pointe Curtis, où celui-ci est rocheux et profond, mais où certains secteurs sont exposés sur toute la longueur à marée basse. La zone semble peu adaptée aux oiseaux et n’offrirait qu’un habitat minimal d’alimentation ou de repos. Quelques ensembles résidentiels sont situés près sur rivage, mais ils sont pour la plupart séparés du front de mer par une rangée d’arbres. Comme la qualité de l’habitat semble médiocre le long du rivage (qualité meilleure pour les canards plongeurs, qui utilisent le chenal Gorge sans être dérangés par des chiens), le potentiel devrait aussi être faible.

6.14.3 Sondage public

Quatre réponses concernant la zone d’étude des rivages du parc Saanich Gorge et de la pointe Curtis ont été reçues. Les répondants ont visité le lieu à différentes fréquences, certains s’y étant rendus chaque jour, et d’autres, quelques fois par année (tableau 23). Des chiens ont été vus à l’occasion (deux réponses) ou à chacune des visites (une réponse). La plupart des réponses indiquaient un pourcentage relativement faible de chiens en liberté (tableau 23).

Tableau 23. Résultats du sondage public pour la zone d’étude des rivages du parc Saanich Gorge et de la pointe Curtis du ROM du Havre-de-Victoria
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 4) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 1 25,0
Chaque semaine 1 25,0
Chaque mois 1 25,0
Autre 1 25,0
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 4) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 1 25,0
Fréquemment 1 25,0
À l’occasion 2 50,0
Rarement 0 0
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 4) Pourcentage des réponses (%)
0 % 1 25,0
1 à 25 % 2 50,0
26 à 50 % 0 0
51 à 75 % 0 0
76 à 99 % 1 25,0
100 % 0 0

Aucun répondant n’avait vu de chiens pourchasser ou déranger les oiseaux dans la zone d’étude des rivages du parc Saanich Gorge et de la pointe Curtis, mais deux répondants (50 %) estimaient que les chiens étaient la plus grande menace pour les oiseaux. Comme aucune perturbation des oiseaux n’a été rapportée, aucune relation entre la saison et les interactions entre les chiens et les oiseaux n’a été relevée. La plupart des répondants pensaient que les relations entre les chiens et les oiseaux ne présentaient pas de problèmes.

6.15 Plage du parc Craigflower-Kosapsum

6.15.1 Aperçu

Le sentier de la voie maritime du parc Gorge, qui longe le côté est de la zone d’étude de la plage du parc Craigflower-Kosapsom, est un ouvrage artificiel surélevé et abrupt qui empêche la formation d’un rivage naturel. Le parc Craigflower-Kosapsom, en bordure des chemins Admirals et Gorge Ouest, comporte une bande étroite de plage composée de dépôts de sable et un rivage couvert de graminées. La zone d’étude du parc Craigflower-Kosapsom se trouve à proximité d’un terrain de jeu et d’un sentier de promenade très apprécié, particulièrement fréquenté pendant les mois d’été.

6.15.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Les données recueillies par Shepard (1999) montrent une faible abondance et une faible diversité d’oiseaux aquatiques sur la plage du parc Craigflower-Kosapsom pour la plupart des périodes d’étude. Comme à d’autres endroits de la voie maritime Gorge, le nombre de canards barboteurs et de canards plongeurs était le plus élevé pendant les périodes de janvier-février et de mars-avril (figure 42). Comme ailleurs, on a observé la prévalence du canard d’Amérique et du canard colvert dans le groupe des canards barboteurs, et celle du petit garrot et des fuligules, dans le groupe des canards plongeurs.

Voir la longue description ci-dessous
Figure 42. Abondance relative et tendances saisonnières de la sauvagine et des goélands et sternes dans la zone d’étude de la plage du parc Craigflower-Kosapsom du ROM du Havre-de-Victoria d’avril 1997 à mai 1999. Adapté de Shepard (1999), d’après les données fournies par ECCC. 
Description longue

Graphique à barres représentant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés d’oiseaux par mois; axe des ordonnées) de la sauvagine et des mouettes et des sternes sur la plage du parc Craigflower-Kosapsom du ROM du Havre-de-Victoria d’avril 1997 à mai 1999. Les périodes sont réparties par période de l’année (axe des x) comme suit : janvier/février, mars/avril, mai/juin, août, septembre/octobre. Les catégories d’oiseaux sont les suivantes : canards barboteurs, canards plongeurs, mouettes et sternes. L’abondance relative des canards barboteurs, des oies et des cygnes atteint son maximum (environ 26) en janvier/février et varie de 1 à 8 au cours des autres périodes. La valeur maximale de l’abondance relative des canards plongeurs est d’environ 16 et d’environ 13 en janvier/février et mars/avril, et on ne trouve aucune valeur supérieure à 0 à l’exception de septembre/octobre (environ 1). L’abondance relative des mouettes et des sternes varie entre 1 et 3 pour toutes les périodes, sauf en septembre/octobre où elle est de 5. 

Des dénombrements ont été réalisés dans le cadre du ROACCB dans la zone de la passerelle du chemin Gorge, de 2010 à 2019. Aucun relevé n’a été effectué de juin à août, et seulement deux relevés ont été faits en mai. Au total, 24 espèces d’oiseaux associées aux rivages et autres ont été recensées. L’abondance totale des oiseaux était le plus faible au printemps et à l’automne (figure 43 ). Le nombre de canards barboteurs et d’oies ainsi que de canards plongeurs était le plus élevé pendant les mois d’hiver (figure 44 ). La bernache du Canada, le canard d’Amérique et le canard colvert étaient les espèces de canards barboteurs et d’oies les plus fréquemment recensées, le canard colvert et la bernache du Canada ayant été détectés tous les mois de relevé. Les observations provenant d’autres secteurs de la voie maritime Gorge donnent à penser que ces espèces seraient présentes toute l’année. Les canards plongeurs étaient dominés par le petit garrot, suivi du garrot à œil d’or, du harle couronné et du grand harle. Les effectifs du goéland à ailes grises étaient plus bas, mais plus stables, au cours de la période d’échantillonnage. La plupart des autres oiseaux de rivage ont été observés en petit nombre; c’est notamment le cas du grand héron, qui était présent durant la plupart des mois de recensement. Seulement deux espèces d’oiseaux de rivage ont été observées (pluvier kildir et bécasseau d’Alaska), et ce, à de rares occasions, ce qui reflète la faible utilisation par les oiseaux de rivage d’autres secteurs de la voie maritime Gorge. La corneille d’Amérique était présente tout au long de l’année.

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Figure 43. Abondance relative totale et tendances saisonnières de tous les oiseaux recensés dans le cadre du ROACCB dans le polygone du sentier de la voie maritime du parc Gorge de 2010 à 2019. du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique à barres montrant l’abondance relative totale de tous les oiseaux (nombre d’oiseaux/nombre de relevés d’oiseaux par mois; axe des y) recensés dans le polygone du sentier du parc Gorge de 2010 à 2019. L’abondance est indiquée par mois (axe des x). L’abondance atteint son maximum en hiver, avec des valeurs maximales d’environ 170 (décembre), d’environ 155 (mars) et d’environ 145 (janvier), avant de diminuer régulièrement jusqu’à un minimum d’environ 40 en mai. Aucune donnée n’a été collectée de juin à juillet.

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Figure 44. Abondance relative et tendances saisonnières des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone du sentier de la voie maritime du parc Gorge du ROM du Havre-de-Victoria de 2010 à 2019. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada).
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative des groupes d’oiseaux associés aux rivages (nombre d’oiseaux/nombre de relevés d’oiseaux; axe des y) par mois de l’année (axe des x). Groupes d’oiseaux répartis en six catégories : canards barboteurs, canards plongeurs, oiseaux de rivage, mouettes et sternes, grand héron, passereaux. Aucune donnée n’a été collectée de juin à août. Les valeurs de l’abondance relative des canards barboteurs, des oies et des cygnes sont les plus élevées de décembre à mars, variant entre 55 et 75, et la valeur est la plus faible en mai, soit d’environ 10. Les canards plongeurs suivent une tendance similaire avec des valeurs faibles au printemps/début de l’automne avant d’atteindre leur maximum en décembre (environ 85) et en janvier (environ 65). Aucune valeur supérieure à 0 n’a été enregistrée pour les oiseaux de rivage, pour aucun des mois. Les mouettes et les sternes ont une moyenne de 10 à 20 entre janvier et mai, et une valeur d’environ 10 entre septembre et décembre. Le grand héron obtient des valeurs comprises entre 0 et 3 pour tous les mois, avec un maximum en mai. Les passereaux ont une abondance relative moyenne de 8 à 12 pour tous les mois.

Un grand nombre de personnes et de chiens ont été observés au cours des dénombrements du ROACCB. Globalement, les chiens représentaient 37 % des observations. Entre 5 et 15 chiens étaient souvent présents lors des relevés des oiseaux aquatiques (annexe C ).

Dans la zone d’étude de la plage du parc Craigflower-Kosapsom, peu d’endroits sont attrayants pour les oiseaux de rivage. Les secteurs susceptibles d’être fréquentés par les oiseaux sont une plage de sable et un rivage plus naturel, mais aussi plus étroit, se trouvant à l’ouest de la plage, et des zones herbeuses immédiatement adjacentes à cette plage. La zone de la plage du parc Craigflower-Kosapsom ne semble pas être très utilisée par les oiseaux, et la qualité de l’habitat y est faible à moyenne. Au sud, le sentier de la voie maritime du parc Gorge, qui forme une paroi verticale entre le sentier public et les eaux de la voie maritime Gorge, n’est pas adapté aux oiseaux de rivage. Le secteur de grande activité à proximité du rivage et les perturbations connexes réduisent vraisemblablement le potentiel de l’habitat.

6.15.3 Sondage public

Deux réponses concernant la zone d’étude de la plage du parc Craigflower-Kosapsom ont été reçues. Un répondant a visité le lieu chaque jour, et l’autre, une fois par saison (tableau 24). Les deux répondants ont vu des chiens à chacune de leurs visites et ont indiqué que 26 à 50 % des chiens n’étaient pas tenus en laisse (tableau 24).

Tableau 24. Résultats du sondage public pour la zone d’étude de la plage du parc Craigflower-Kosapsom du ROM du Havre-de-Victoria
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 2) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 1 50,0
Chaque semaine 0 0
Chaque mois 0 0
Autre 1 50,0
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 2) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 2 100,0
Fréquemment 0 0
À l’occasion 0 0
Rarement 0 0
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 2) Pourcentage des réponses (%)
0 % 0 0
1 à 25 % 0 0
26 à 50 % 2 100,0
51 à 75 % 0 0
76 à 99 % 0 0
100 % 0 0

Un répondant a dit avoir vu des chiens pourchasser ou déranger les oiseaux dans la zone d’étude de la plage du parc Craigflower-Kosapsom, mais aucun des répondants n’estimait que les chiens y étaient la plus grande menace pour les oiseaux. Un répondant a indiqué que l’hiver était la saison au cours de laquelle les oiseaux, notamment la sauvagine (en particulier le canard d’Amérique et le canard colvert), étaient le plus dérangés par des chiens.

6.16 Secteur est de la baie Portage

6.16.1 Aperçu

Le secteur est de la baie Portage, y compris les rivages et les eaux à l’est du chemin Craigowan, est composé de rivages rocheux étendus fortement touchés par le développement résidentiel. Le secteur nord-est de la baie Portage comprend l’embouchure du ruisseau Colquitz, qui forme un petit estuaire. Le secteur est de la baie Portage renferme des eaux plus profondes et peu de battures exposées.

6.16.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Les données recueillies par Shepard (1999) montrent que les canards barboteurs et les oies ainsi que les canards plongeurs représentaient la majorité des détections dans des zones qui correspondent à peu près à la zone d’étude du secteur est de la baie Portage. Les canards plongeurs affichaient la plus forte abondance relative pendant les périodes de janvier-février et de mars-avril, comme c’était le cas dans d’autres zones échantillonnées par Shepard (1999) (figure 45). Comme à d’autres endroits, les canards plongeurs étaient dominés par le petit garrot et les fuligules (tous les fuligules identifiés étaient des fuligules milouinans [Aythya marila]). Contrairement aux autres zones, le nombre de canards barboteurs et d’oies culminait pendant la période de mai-juin, mais ce sommet était attribuable au grand nombre de bernaches du Canada recensées en juin (figures 45  et 44 ). Le canard colvert était par ailleurs l’espèce la plus commune de ce groupe d’oiseaux.

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Figure 45. Abondance relative et tendances saisonnières des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone d’étude du secteur est de la baie Portage du ROM du Havre-de-Victoria d’avril 1997 à mai 1999. Adapté de Shepard (1999), d’après les données fournies par ECCC. 
Description longue

Graphique à barres montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés d’oiseaux par mois; axe des y) des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone d’étude de la baie de Portage du ROM du Havre-de-Victoria d’avril 1997 à mai 1999 selon la période de l’année (axe des x). La période de l’année est répartie en cinq catégories : janvier/février, mars/avril, mai/juin, août, septembre/octobre. Aucune donnée n’a été collectée en août. Les groupes d’oiseaux associés aux rivages sont répartis en cinq catégories : canards barboteurs, canards plongeurs, foulques d’Amérique, mouettes et sternes, grands hérons. L’abondance relative des canards barboteurs, des oies et des cygnes atteint son maximum d’environ 145 en mai/juin, les autres valeurs variant de 10 à 30. Les canards plongeurs atteignent leur maximum en janvier/février (environ 50) et en mars/avril (environ 70), avec des valeurs plus faibles en mai/juin (environ 2) et en septembre/octobre (environ 18). Les foulques d’Amérique n’enregistrent des données qu’en janvier/février (environ 5) et en mars/avril (environ 1). L’abondance relative des mouettes et des sternes varie de 2 à 7 pour toutes les périodes recensées. Il n’y a des données pour les grands hérons que pour mars/avril, soit une valeur d’environ 1. 

Des relevés ont été réalisés dans le cadre du ROACCB dans le polygone de la baie Portage. Ces relevés couvraient l’intégralité de la baie Portage et sont présentés ici sans égards aux zones d’étude définies dans ce rapport. Les relevés ont été effectués de 2000 à 2019, sauf en 2002 et en 2017, les efforts ayant été déployés tous les mois de l’année, mais surtout de septembre à avril. Au total, 51 espèces d’oiseaux associées aux rivages et autres ont été recensées. L’abondance totale des oiseaux était le plus faible de mai à septembre et atteignait un sommet en novembre (figure 46 ). Les canards plongeurs constituaient le groupe d’espèces le plus abondant, atteignant un pic en novembre, mais étaient à peu près absents de mai à septembre (figure 47 ). Les canards barboteurs et les oies, moins nombreux que les canards plongeurs, étaient présents toute l’année, tout comme les goélands. Le grand héron était présent en petit nombre toute l’année (figure 48 ). Les oiseaux de rivage étaient aussi rares; le sommet atteint en juillet était attribuable au grand nombre de petits chevaliers (Tringa flavipes – 60 individus) répertorié lors d’un dénombrement.

Voir la longue description ci-dessous
Figure 46. Abondance relative totale et tendances saisonnières de tous les oiseaux recensés dans le cadre du ROACCB dans le polygone de la baie Portage de 2000 à 2019, à l’exclusion des années 2002 et 2017. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique à barres montrant l’abondance relative totale (nombre d’oiseaux/nombre de relevés d’oiseaux par mois; axe des y) de tous les oiseaux recensés dans le polygone de la baie Portage de 2000 à 2019, à l’exclusion de 2002 et 2017, par mois de l’année (axe des x). Le graphique montre des sommets en novembre (environ 275) et en mars (environ 225) et des creux constants de mai à septembre (valeurs comprises entre 30 et 60). Les données ont été adaptées du ROACCB (Oiseaux Canada). 

Voir la longue description ci-dessous
Figure 47. Abondance relative et tendances saisonnières de la sauvagine et des goélands et sternes dans la zone de la baie Portage du ROM du Havre-de-Victoria de 2000 à 2019, à l’exclusion des années 2002 et 2017. Adapté du ROACCB (Oiseaux Canada).
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés d’oiseaux par mois; axe des y) de la sauvagine et des mouettes et des sternes dans la zone de la baie Portage du ROM du Havre-de-Victoria de 2000 à 2019, à l’exclusion de 2002 et 2017 par mois (axe des x). Les oiseaux sont répartis en trois catégories : canards barboteurs, oies, cygnes, canards plongeurs, mouettes et sternes. L’abondance relative des canards plongeurs est élevée en mars (environ 150) et en novembre (environ 215), avec des minimums constants de 0 à 20 de mai à octobre. L’abondance relative des canards barboteurs varie entre 20 et 40 pour tous les mois, à l’exception du mois d’octobre où elle atteint un maximum (environ 5). Les valeurs des mouettes et des sternes varient de 0 à 25, avec des maximums en novembre et en février et des minimums de juin à septembre.

Voir la longue description ci-dessous
Figure 48. Abondance relative et tendances saisonnières de certains groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone de la baie Portage du ROM du Havre-de-Victoria de 2000 à 2019, à l’exclusion des années 2002 et 2017.du ROACCB (Oiseaux Canada). 
Description longue

Graphique linéaire montrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés d’oiseaux par mois; axe des y) de certains groupes d’oiseaux associés aux rivages, à savoir les oiseaux de rivage, le grand héron et les passereaux, par mois (axe des x). Les données ont été collectées dans la zone de la baie Portage du ROM du Havre-de-Victoria de 2000 à 2019, à l’exception de 2002 et 2017, et sont adaptées du ROACCB (Oiseaux Canada). L’abondance relative des oiseaux de rivage varie entre 0 et 2 pour tous les mois, à l’exception du mois de juillet, où elle a atteint un niveau élevé d’environ 12,5. L’abondance relative du grand héron a été élevée en mars avec environ 4, avant de décliner régulièrement jusqu’à 0 en août, puis de remonter légèrement en septembre/octobre, où la valeur a régressé à nouveau. L’abondance relative des passereaux varie entre 2 et 6 pour tous les mois, à l’exception d’octobre où elle atteint un maximum d’environ 33.

Un petit nombre de personnes et de chiens ont été observés au cours des dénombrements du ROACCB, et un seul et même chien a été observé à de nombreuses reprises (annexe C ). Cependant, relativement peu de relevés faisaient état du nombre de personnes ou de chiens, et ces données ont été laissées en blanc (sans toutefois indiquer zéro) pour de nombreuses journées.

Au total, 89 espèces ont été recensées dans le site public d’eBird « Portage Inlet ». L’ensemble de données d’eBird pour ce site public est incomplet, en particulier pour les mois d’été. De plus, il couvre la totalité de la baie Portage et n’est pas subdivisé selon les secteurs utilisés dans le présent rapport. Il indique toutefois qu’une grande diversité d’espèces de sauvagine utilise la zone. Au total, 24 espèces de cygnes, d’oies et de canards ont été recensées dans ce site, dont la bernache du Canada, le cygne trompette (Cygnus buccinator), le canard colvert, le fuligule milouinan, le petit fuligule, le petit garrot, le harle couronné et le grand harle. Le grand héron a été observé toute l’année. Le goéland à ailes grises est l’espèce qui est signalée le plus fréquemment dans la base de données d’eBird, mais il se peut que l’absence de mentions pendant l’été masque la vague de fin d’été d’autres espèces de goélands dans la région, comme le goéland de Californie. Il est aussi possible que la baie Portage accueille un moins grand nombre de goélands que les secteurs situés sur la côte extérieure, comme la lagune d’Esquimalt voisine. Seulement deux oiseaux de rivage sont répertoriés dans la base de données d’eBird pour le site public « Portage Inlet », soit le pluvier kildir et le bécasseau minuscule, et les deux espèces sont rarement observées.

6.16.3 Sondage public

Trois réponses concernant la zone d’étude du secteur est de la baie Portage ont été reçues. Les répondants ont visité les lieux chaque jour, chaque mois ou deux fois par année (tableau 25). Les répondants n’ont jamais ou que très rarement vu de chiens et, parmi les chiens présents, un faible pourcentage n’était pas tenu en laisse (tableau 25).

Tableau 25. Résultats du sondage public pour la zone d’étude du secteur est de la baie Portage du ROM du Havre-de-Victoria
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 3) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 1 33,3
Chaque semaine 0 0
Chaque mois 1 33,3
Autre 1 33,3
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 3) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 0 0
Fréquemment 0 0
À l’occasion 0 0
Rarement 2 66,7
Jamais 1 33,3
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 3) Pourcentage des réponses (%)
0 % 1 33,3
1 à 25 % 2 66,7
26 à 50 % 0 0
51 à 75 % 0 0
76 à 99 % 0 0
100 % 0 0

Un seul répondant a dit avoir vu des chiens pourchasser ou déranger les oiseaux, mais le lieu décrit faisait partie de la zone d’étude du secteur ouest de la baie Portage, qui est examinée ci-dessous. Aucune relation entre la saison et les interactions entre les chiens et les oiseaux n’a été relevée. Un répondant estimait que les chiens étaient la plus grande menace pour les oiseaux, et un autre a recommandé l’ajout de panneaux de signalisation dans le ROM du Havre-de-Victoria.

6.17 Secteur nord de la baie Portage

6.17.1 Aperçu

Le secteur nord de la baie Portage Est longe la route 1. Comme dans le secteur est, le rivage est étroit et rocheux. Un sentier pédestre parcourt une portion du rivage, et des ensembles résidentiels bordent les côtes ouest et est. On trouve des zosteraies et des lits d’algues vertes dans la zone infratidale, alors que d’étroits cordons de blocs rocheux, une plage de sable, et des étendues sablonneuses et vaseuses sont présents le long du rivage (Archipelago Marine Research Ltd., 2020).

6.17.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Les données de Shepard (1999) montrent que les canards barboteurs et les oies ainsi que les canards plongeurs représentaient la majorité des détections dans des zones qui correspondent à peu près à la zone d’étude du secteur nord de la baie Portage. Les canards plongeurs étaient particulièrement abondants, leur nombre atteignant un sommet en septembre et en octobre (figure 49 ). La pointe de fin de saison était attribuable à l’observation de 200 « canards plongeurs », probablement des petits garrots et des fuligules. Le petit garrot, le fuligule milouinan et un fuligule non identifié étaient par ailleurs les espèces de canards plongeurs les plus souvent observées. Les canards barboteurs et les oies étaient surtout représentés par la bernache du Canada et le canard colvert, très abondants, mais d’autres espèces étaient aussi présentes en petit nombre.

Voir la longue description ci-dessous
Figure 49. Abondance relative et tendances saisonnières des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone d’étude du secteur nord de la baie Portage du ROM du Havre-de-Victoria d’avril 1997 à mai 1999. Adapté de Shepard (1999), d’après les données fournies par ECCC. 
Description longue

Graphique à barres illustrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés d’oiseaux par mois; axe des y) des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone d’étude du secteur nord de la baie Portage du Havre-de-Victoria d’avril 1997 à mai 1999 selon la période de l’année (axe des x). La période de l’année est répartie en plusieurs catégories : janvier/février, mars/avril, mai/juin, août et septembre/octobre. Les catégories d’oiseaux sont les suivantes : canards barboteurs, oies, cygnes, canards plongeurs, foulques d’Amérique, oiseaux de rivage, mouettes et sternes et grand héron. L’abondance relative des canards barboteurs, des oies et des cygnes obtient des valeurs élevées en mai/juin (environ 65) et en septembre/octobre (environ 55) et varie de 5 à 30 pour les autres périodes. L’abondance relative des canards plongeurs est de 60 et d’environ 75 en janvier/février et en mars/avril respectivement, avant de chuter à 0 ou autour de 0 en mai/juin et août, puis d’atteindre un maximum d’environ 170 en septembre/octobre. L’abondance relative de la foulque d’Amérique est de 0 pour tous les mois à l’exception de septembre/octobre, où elle est d’environ 5. Les oiseaux de rivage n’affichent une valeur qu’en septembre/octobre, où leur abondance relative est d’environ 3. La valeur de l’abondance relative des mouettes et des sternes est d’environ 4 pour tous les mois, à l’exception du mois d’août où elle est de 0. L’abondance relative du grand héron est de 0 pour toutes les périodes, sauf en mai/juin et septembre/octobre où elle est d’environ 1. 

Une analyse des résultats du ROACCB et des ensembles de données d’eBird pour la zone d’étude du secteur nord de la baie Portage est présentée à la section 6.16.2 Oiseaux et habitat des oiseaux .

6.17.3 Sondage public

Cinq réponses concernant la zone d’étude du secteur nord de la baie Portage ont été reçues. Les répondants ont visité les lieux chaque jour ou chaque mois (tableau 26) et ont indiqué avoir vu des chiens rarement (2 répondants), ou fréquemment ou à chacune de leurs visites (3 répondants). L’éventail de réponses concernant le pourcentage de chiens en liberté était vaste, variant de 0 % à 76-99 % (tableau 26).

Tableau 26. Résultats du sondage public pour la zone d’étude du secteur nord de la baie Portage du ROM du Havre-de-Victoria
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 3) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 2 40,0
Chaque semaine 0 0
Chaque mois 3 60,0
Autre 0 0
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 3) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 2 40,0
Fréquemment 1 20,0
À l’occasion 0 0
Rarement 2 40,0
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 3) Pourcentage des réponses (%)
0 % 1 20,0
1 à 25 % 1 20,0
26 à 50 % 1 20,0
51 à 75 % 1 20,0
76 à 99 % 1 20,0
100 % 0 0

Un répondant a dit avoir vu des chiens pourchasser ou déranger les oiseaux dans la zone d’étude du secteur nord de la baie Portage et estimait que les chiens étaient la plus grande menace pour les oiseaux. Un répondant a fait remarquer que les perturbations causées par des chiens étaient plus importantes à certains endroits, notamment dans l’estuaire du parc Cuthbert Holmes. Aucune relation entre la saison et les interactions entre les chiens et les oiseaux n’a été relevée. Le harcèlement était dirigé contre le grand héron, la sauvagine et les oiseaux de rivage.

6.18 Secteur ouest de la baie Portage

6.18.1 Aperçu

Le secteur ouest de la baie Portage, qui comprend la côte et les eaux à l’ouest du chemin Craigowan, est fortement touché par le développement résidentiel sur le rivage, à l’instar du reste de la baie. Cependant, comme le ruisseau Craigflower se déverse dans la baie le long du littoral sud-ouest, on trouve des vasières peu profondes à proximité, notamment près de l’École intermédiaire Shoreline Community et du parc Helmcken Centennial. Le parc abrite une petite étendue de marais salé.

6.18.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Dans le secteur correspondant à la zone d’étude du secteur ouest de la baie Portage, les données de Shepard (1999) montrent que les canards barboteurs et les oies constituaient le groupe d’oiseaux de mer le plus abondant, ayant été observés au cours de toutes les périodes de recensement (figure 50 ). Une grande diversité de canards barboteurs a été recensée dans la zone d’étude, dont le canard d’Amérique, la bernache du Canada, le canard chipeau (Mareca strepera), la sarcelle d’hiver et le canard colvert. Comme à d’autres endroits de la voie maritime Gorge et de la baie Portage, le petit garrot et les fuligules formaient la majorité des canards plongeurs et, comme dans les secteurs environnants, relativement peu d’oiseaux des autres groupes étaient présents.

Voir la longue description ci-dessous
Figure 50. Abondance relative et tendances saisonnières des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone d’étude du secteur ouest de la baie Portage du ROM du Havre-de-Victoria d’avril 1997 à mai 1999. Adapté de Shepard (1999), d’après les données fournies par ECCC. 
Description longue

Graphique à barres illustrant l’abondance relative (nombre d’oiseaux/nombre de relevés d’oiseaux par mois; axe des y) des groupes d’oiseaux associés aux rivages dans la zone d’étude du secteur ouest de la baie du Havre-de-Victoria d’avril 1997 à mai 1999 selon la période de l’année (axe des x). Les périodes sont janvier/février, mars/avril, mai/juin, août, septembre/octobre. Les catégories d’oiseaux sont les suivantes : canards barboteurs, oies, cygnes, canards plongeurs, foulques d’Amérique, oiseaux de rivage, mouettes et sternes et grand héron. L’abondance relative des canards barboteurs, des oiseaux et des cygnes est la plus élevée en septembre/octobre (environ 250), alors qu’elle varie en moyenne entre 40 et 140 pour les autres périodes. L’abondance des canards plongeurs atteint son maximum en mars/avril avec environ 75 alors qu’elle ne dépasse pas 40 au cours des autres périodes. L’abondance des foulques d’Amérique atteint son maximum en septembre/octobre avec environ 20 et une moyenne de 0 ou juste au-dessus de 0 au cours des autres périodes. Les oiseaux de rivage n’affichent une abondance relative qu’en mai/juin, août et septembre/octobre, la valeur étant légèrement supérieure à 1. L’abondance relative des mouettes et des sternes atteint son maximum en mars/avril à environ 40, alors qu’elle varie de 5 à 20 au cours des autres périodes. Enfin, l’abondance relative du grand héron était de 0 ou légèrement supérieure à 0 pour toutes les périodes.

Une analyse des résultats du ROACCB et des ensembles de données d’eBird pour la zone d’étude du secteur ouest de la baie Portage est présentée à la section 6.16.2 Oiseaux et habitat des oiseaux .

6.18.3 Sondage public

Deux réponses concernant la zone d’étude du secteur ouest de la baie Portage ont été reçues. Les deux répondants ont visité le lieu chaque mois (tableau 27) et n’ont vu des chiens qu’à l’occasion ou rarement. Tous deux ont indiqué qu’à peine 1 à 25 % des chiens étaient en liberté (tableau 27).

Tableau 27. Résultats du sondage public pour la zone d’étude du secteur ouest de la baie Portage du ROM du Havre-de-Victoria
Question : À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?
Réponse Nombre de réponses (n = 2) Pourcentage des réponses (%)
Chaque jour 0 0
Chaque semaine 0 0
Chaque mois 2 100,0
Autre 0 0
Question : Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?
Réponse Nombre de réponses (n = 2) Pourcentage des réponses (%)
Chaque fois 0 0
Fréquemment 0 0
À l’occasion 1 50,0
Rarement 1 50,0
Jamais 0 0
Question : Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement?
Réponse Nombre de réponses (n = 2) Pourcentage des réponses (%)
0 % 0 0
1 à 25 % 1 50,0
26 à 50 % 0 0
51 à 75 % 0 0
76 à 99 % 0 0
100 % 0 0

Aucun répondant n’avait vu de chiens pourchasser ou déranger les oiseaux dans cette zone d’étude, mais un répondant a signalé que des oies ont été dérangées dans la zone de secteur est de la baie Portage, sur le terrain de l’École intermédiaire Shoreline Community. Ce secteur fait en réalité partie de la zone du secteur ouest de la baie Portage. L’activité canine était particulièrement intense aux environs du parc Helmcken Centennial. Aucune relation entre la saison et les interactions entre les chiens et les oiseaux n’a été relevée. Un répondant estimait que les chiens étaient la plus grande menace pour les oiseaux dans cette zone d’étude.

6.19 Îles Trial

6.19.1 Aperçu

Les îles Trial sont situées à l’intérieur du ROM du Havre-de-Victoria, au sud de la pointe McMicking, près de l’embouchure de la baie McNeill. La réserve écologique Trial Islands (désignation provinciale) a été établie dans le but de protéger l’assemblage le plus remarquable d’espèces végétales rares et en voie de disparition connu de la Colombie-Britannique (BC Parks, 2003). Près de 30 plantes vasculaires rares sont présentes dans la réserve.

6.19.2 Oiseaux et habitat des oiseaux

Au total, 121 espèces d’oiseaux ont été recensées dans le site public d’eBird « Trial Islands ». Un diagramme de l’abondance saisonnière des oiseaux pour ce site public est présenté à l’adresse. La composition des oiseaux est semblable à celle des autres zones de rivage rocheuses du ROM. La sauvagine (p. ex., bernache du Canada et arlequin plongeur), les oiseaux de rivage (p. ex., huîtrier de Bachman, pluvier argenté et tournepierre noir), les goélands (p. ex., goéland à ailes grises, goéland à bec court et goéland de Heermann) et les cormorans sont présents sur l’île, tandis que d’autres espèces (p. ex., alcidés et grèbes) peuvent être observées dans les eaux environnantes (eBird, 2020). Le goéland à ailes grises niche sur l’île (BC Parks, 2021).

6.19.3 Sondage public

Comme l’accès public aux îles Trial est limité, ce secteur n’avait initialement pas été envisagé comme zone d’étude dans le présent rapport. Hors du cadre du sondage public, un intéressé a indiqué que deux chiens circulaient souvent librement sur l’île principale et dit craindre que ces animaux dérangent les oiseaux et abîment les plantes rares.

7. Périodes d’activité des oiseaux

Quelque 300 espèces d’oiseaux ont été recensées dans les ROM de la Lagune-d’Esquimalt, du Havre-Shoal et du Havre-de-Victoria. Certaines de ces espèces sont des visiteurs occasionnels et observées moins d’une fois par an.

Bien que les ROM revêtent aussi une grande importance pour de nombreuses espèces d’oiseaux océaniques, comme les alcidés (p. ex., guillemot marbré, guillemot à cou blanc (Synthliboramphus antiquus) et macareux rhinocéros), certains canards plongeurs (p. ex., macreuses, harelde kakawi, harle huppé), les cormorans, les labbes, les plongeons, les grèbes, les sternes et les phalaropes, ces oiseaux sont peu susceptibles d’être dérangés par des chiens, mis à part les individus qui se reposent à l’occasion sur le rivage ou les rochers à proximité de la côte. De même, de nombreuses espèces d’oiseaux de proie et d’oiseaux chanteurs peuvent traverser les ROM sans pour autant dépendre de l’habitat offert par les refuges. C’est pourquoi ces espèces sont en grande partie absentes de ce rapport.

Parmi les autres espèces associées aux rivages figurent les oies, les cygnes, les canards barboteurs, certains canards plongeurs, les oiseaux de rivage, les goélands et sternes et certains passereaux se nourrissant au sol. Ces espèces sont toutes susceptibles d’être dérangées par des chiens en raison de leur coexistence avec ces derniers dans certains secteurs. Le tableau 28 décrit les périodes d’activité les plus fortes de ces espèces régulièrement présentes (soit celles où les oiseaux risquent le plus d’être importunés par des chiens) en fonction de chaque groupe taxinomique. Le nom de chaque espèce est suivi de la période générale d’occurrence de l’espèce dans les ROM.

Aux sections 7.1 à 7.8, les espèces considérées comme « migratrices » sont celles qui traversent la zone, généralement pendant la migration printanière ou automnale. Les espèces qui sont présentes tout l’hiver sont dites « hivernantes ». De même, celles qui sont présentes pendant les mois d’été sont classées comme « estivantes » si elles ne nichent pas dans un ROM ou comme « nicheuses » si elles se reproduisent dans un ROM. Les espèces qui peuvent être observées toute l’année sont dites « résidentes », même si les individus de cette espèce ne sont présents que durant certaines périodes de l’année.

Tableau 28. Présence et périodes critiques des espèces associées aux rivages dans les ROM de la région métropolitaine de Victoria
Remarque : Indiquent la présence (P) de l’espèce. Représentent les périodes critiques (C) (p. ex., périodes de reproduction ou de fortes concentrations). Sans objet (S)
Espèce Groupe d’espèces Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Oie des neiges Canards, oies et cygnes P P P P S S S S P P P P
Oie rieuse Canards, oies et cygnes P P P P S S S S P P P P
Bernache de Hutchins Canards, oies et cygnes P P P P S S S S P P P P
Bernache du Canada Canards, oies et cygnes P P C C C C C C P P P P
Bernache cravant Canards, oies et cygnes P C C C P S S S S S S P
Cygne trompette Canards, oies et cygnes P P P P P P P P P P P P
Cygne siffleur Canards, oies et cygnes P P P P S S S S S P P P
Canard souchet Canards, oies et cygnes P P P P P S S P P P P P
Canard chipeau Canards, oies et cygnes P P P P P S S P P P P P
Canard siffleur Canards, oies et cygnes P P P P S S S S P P P P
Canard d’Amérique Canards, oies et cygnes P P P P P S S P P P P P
Canard colvert Canards, oies et cygnes P P C C C C C C C P P P
Canard pilet Canards, oies et cygnes P P P P P S S P P P P P
Sarcelle d’hiver Canards, oies et cygnes P P P P P S S P P P P P
Arlequin plongeur Canards, oies et cygnes P P P P P P P P P P P P
Harle couronné Canards, oies et cygnes P P P P P P P P P P P P
Grand harle Canards, oies et cygnes P P P P P P S S P P P P
Foulque d’Amérique Foulques P P P P S S S S P P P P
Huîtrier de Bachman Oiseaux de rivage P P P P C C C C P P P P
Pluvier argenté Oiseaux de rivage P P P P P S P P P P P P
Pluvier semipalmé Oiseaux de rivage S S S P P S P P P S S S
Pluvier kildir Oiseaux de rivage P P C C C C C C P P P P
Courlis corlieu Oiseaux de rivage S S S P P P P P P P S S
Courlis à long bec Oiseaux de rivage S S S P P S S P P S S S
Barge marbrée Oiseaux de rivage S S S P P S S P P P S S
Tournepierre noir Oiseaux de rivage P P P P P S P P P P P P
Bécasseau maubèche Oiseaux de rivage S S S P P S S P P P S S
Bécasseau du ressac Oiseaux de rivage P P P P S S P P P P P P
Bécasseau sanderling Oiseaux de rivage P P P P S S P P P P P P
Bécasseau variable Oiseaux de rivage P P P P P S S S P P P P
Bécasseau des Aléoutiennes Oiseaux de rivage P P P S S S S S S S P P
Bécasseau de Baird Oiseaux de rivage S S S S S S S P P S S S
Bécasseau minuscule Oiseaux de rivage S S S P P S P P P P S S
Bécasseau à poitrine cendrée Oiseaux de rivage S S S S P S S P P P S S
Bécasseau semipalmé Oiseaux de rivage S S S S S S P P P S S S
Bécasseau d’Alaska Oiseaux de rivage S S S P P S P P P P S S
Bécassin roux Oiseaux de rivage S S S P P S P P P P S S
Bécassin à long bec Oiseaux de rivage S S S P P S P P P P S S
Bécassine de Wilson Oiseaux de rivage P P P P S S S S P P P P
Chevalier grivelé Oiseaux de rivage S S P C C C C C P P S S
Chevalier errant Oiseaux de rivage S S S S P S P P P S S S
Grand Chevalier Oiseaux de rivage P P P P P P P P P P P P
Petit Chevalier Oiseaux de rivage S S S P S S P P P P S S
Goéland de Heermann Goélands et sternes S S S S S P C C C C P S
Goéland à bec court Goélands et sternes P P P P P P P P P P P P
Bécasseau d’Alaska Goélands et sternes P P P P P P P P P P P P
Goéland de Californie Goélands et sternes P P P P P P C C C P P P
Goéland arctique Goélands et sternes P P P P S S S S P P P P
Goéland à ailes grises Goélands et sternes P P P C C C C C P P P P
Sterne caspienne Goélands et sternes S S S P P P P P P S S S
Grand héron Hérons P P P C C C C C P P P P
Corneille d’Amérique Oiseaux terrestres P P P C C C C C P P P P
Grand Corbeau Oiseaux terrestres P P P P P P P P P P P P
Bruant à couronne blanche Oiseaux terrestres P P P C C C C C P P P P
Bruant à couronne dorée Oiseaux terrestres P P P P P S S S P P P P
Bruant des prés Oiseaux terrestres S S P P P S S P C C P S
Bruant chanteur Oiseaux terrestres P P P C C C C C P P P P
Quiscale de Brewer Oiseaux terrestres P P P C C C C C P P P P

7.1 Oies (Ordre des Ansériformes)

Oie des neiges (Anser caerulescens) – migratrice, hivernante
Oie rieuse (Anser albifrons) – migratrice, hivernante
Bernache de Hutchins (Branta hutchinsii) – migratrice, hivernante

Ces espèces sont les plus abondantes de septembre à novembre, lorsqu’elles migrent des sites de reproduction du nord vers les sites d’hivernage. De petits nombres d’oies des neiges et d’oies rieuses peuvent hiverner dans la région de Victoria, et l’on peut rencontrer des bernaches de Hutchins par centaines. La probabilité d’observer toutes ces espèces dans les ROM est le plus élevée lorsqu’elles les survolent pendant la migration ou qu’elles se trouvent dans les champs ou les terrains de golf à l’intérieur (terrains bas de l’Université Royal Roads) ou à proximité des limites des ROM. Bien que leurs préférences en matière d’habitat puissent les exposer aux perturbations, elles sont rarement observées aux endroits fréquentés par des chiens dans les limites du ROM.

Bernache du Canada (Branta canadensis) – migratrice, résidente, nicheuse

Dans la région de Victoria, la bernache du Canada compte des populations résidentes et des populations migratrices. Les oiseaux résidents nichent dans la région, et des groupes familiaux sont fréquemment observés dans tous les ROM. Les jeunes étant précoces (relativement matures et mobiles dès l’éclosion) et inaptes au vol, ils risquent davantage d’être harcelés ou attaqués par des chiens. Les oies adultes peuvent être dérangées sur les rivages ou dans les champs. Elles peuvent rencontrer des chiens à n’importe quel moment de l’année, mais les oiseaux résidents sont peut-être le plus vulnérables pendant la saison de reproduction. Les populations migratrices sont surtout exposées pendant la migration automnale, lorsqu’elles se rassemblent en grand nombre dans le secteur, mais elles sont plus fréquentes dans les champs et sur les terres agricoles à l’extérieur des limites du ROM.

Bernache cravant (Branta bernicla) – migratrice, hivernante

La bernache cravant est l’espèce la plus commune dans les ROM de janvier à mai, les effectifs atteignant un sommet en mars et en avril, lorsque les oiseaux arrivent en grand nombre sur l’île de Vancouver pendant leur migration vers le nord. L’espèce se nourrit principalement de zostère marine, et les perturbations qui surviennent pendant les périodes d’alimentation déterminées par les marées peuvent avoir des conséquences néfastes. Les dérangements peuvent compromettre l’accès à la nourriture et réduire la durée de séjour dans les aires de rassemblement de l’île de Vancouver (Smith et al., 2012). Les chiens présentent donc un risque pour la bernache cravant à tous les endroits où des individus se nourrissent ou se rassemblent, comme la lagune d’Esquimalt et la pointe Clover.

7.2 Cygnes (Ordre des Ansériformes)

Cygne tuberculé (Cygnus olor), résidente
Cygne trompette (Cygnus buccinator), migratrice, hivernante
Cygne siffleur (Cygnus columbianus), migratrice, hivernante
Trois espèces de cygnes peuvent être présentes dans les ROM. Le cygne trompette et le cygne siffleur sont des espèces indigènes, alors que le cygne tuberculé est une espèce introduite. Le cygne tuberculé est occasionnellement observé dans les ROM du Havre-de-Victoria et de la Lagune-d’Esquimalt. Le cygne trompette est l’espèce la plus commune dans la région, et certains individus (peut-être des oiseaux malades ou blessés) y passent parfois tout l’été. Le cygne trompette et le cygne siffleur sont des espèces migratrices qui se reproduisent au nord de la région de Victoria, et leur nombre atteint généralement un sommet à l’échelle locale à la fin octobre et en novembre. Le cygne trompette et le cygne siffleur sont plutôt abondants dans les champs agricoles que dans les ROM, mais ils sont également présents dans les zones d’eau peu profonde, comme la lagune d’Esquimalt. Un cygne trompette réside actuellement dans la lagune d’Esquimalt (en mars 2021, il réside dans la zone depuis plus d’une décennie), où il s’est habitué aux gens qui le nourrissent. Les chiens peuvent déranger les cygnes dans les eaux peu profondes ou sur les rivages, mais les rencontres entre chiens et cygnes ne se produisent généralement pas, si bien que le risque global pour les cygnes demeure faible dans les ROM.

7.3 Canards barboteurs (Ordre des Ansériformes)

Canard souchet (Spatula clypeata), migratrice, hivernante
Canard chipeau (Mareca strepera), migratrice, hivernante
Canard siffleur (Mareca penelope), migratrice, hivernante
Canard d’Amérique (Mareca americana), migratrice, hivernante
Canard colvert (Anas platyrhynchos), résidente, nicheuse
Canard pilet (Anas acuta), migratrice, hivernante
Sarcelle d’hiver (Anas crecca), migratrice, hivernante

La plupart des espèces de canards barboteurs sont présentes d’août à mai environ et sont surtout abondantes d’octobre à avril. Elles fréquentent les zones infratidales, les eaux peu profondes ainsi que les rivages, les vasières et les champs adjacents. Ces espèces se nourrissent sur les rivages, en eaux peu profondes ou côtières. Il arrive que des espèces s’habituent aux gens qui les nourrissent dans certains secteurs, comme dans la lagune d’Esquimalt, ce qui peut augmenter leur risque d’être dérangés par des chiens. À des endroits comme la lagune d’Esquimalt ou la baie Portage, les canards peuvent se réfugier en eaux plus profondes pour échapper à l’activité des chiens mais, dans les vasières, comme celles de la baie Roberts, ils peuvent être complètement évincés du secteur. Le canard colvert, est une espèce résidente présente toute l’année qui se reproduit dans la région; les jeunes canards colverts, précoces et inaptes au vol, peuvent être particulièrement vulnérables aux chiens pendant la période de reproduction.

7.4 Canards plongeurs (Ordre des Ansériformes)

Arlequin plongeur (Histrionicus histrionicus), résidente
Harle couronné (Lophodytes cuccullatus), résidente
Grand harle (Mergus merganser), résidente

La plupart des espèces de canards plongeurs sont présentes dans les eaux marines littorales à proximité de la ligne de côte ou à des endroits plus abrités, comme la lagune d’Esquimalt et la zone de la baie Portage et du chenal Gorge. À ces endroits, ils sont à l’abri des perturbations potentielles par des chiens, car ils se trouvent dans des eaux profondes où les chiens ne s’aventurent généralement pas. La majorité de ces espèces sont présentes dans le ROM de l’automne au printemps, généralement de septembre à mai. Certaines espèces peuvent être observées tout au long de l’année, mais en plus petits nombres pendant l’été. Ces espèces ne risquent généralement d’être importunées par des chiens que lorsqu’elles se reposent sur les rivages ou les rochers près des côtes, comme le font fréquemment le harle couronné et le grand harle. Bien que l’arlequin plongeur ne se reproduise pas dans les ROM, il peut être observé toute l’année. Pendant les mois d’été, les arlequins plongeurs peuvent être inaptes au vol pendant les périodes de mue des rémiges. Ils sont souvent visibles sur les rochers du rivage ou dans l’eau à proximité de la côte, en particulier le long des tronçons de littoral rocheux, comme les pointes Cattle et Clover, ce qui les rend plus susceptibles d’être harcelés par des chiens que la plupart des autres espèces de canards plongeurs dans les ROM.

7.5 Oiseaux de rivage (Ordre des Charadriiformes)

Huîtrier de Bachman (Haematopus bachmani), résidente, nicheuse
Pluvier argenté (Pluvialis squatarola), migratrice, hivernante
Pluvier semipalmé (Charadrius semipalmatus), migratrice
Pluvier kildir (Charadrius vociferus), résidente, nicheuse
Courlis corlieu (Numenius phaeopus), migratrice
Courlis à long bec (Numenius americanus), migratrice
Barge marbrée (Limosa fedoa), migratrice
Tournepierre noir (Arenaria melanocephala), migratrice, hivernante
Bécasseau maubèche (Calidris canutus), migratrice; menacée selon la LEP, en voie de disparition selon le COSEPAC
Bécasseau du ressac (Calidris virgata), migratrice, hivernante
Bécasseau sanderling (Calidris alba), migratrice, hivernante
Bécasseau variable (Calidris alpina), migratrice, hivernante
Bécasseau des Aléoutiennes (Calidris ptilocnemis), migratrice, hivernante
Bécasseau de Baird (Calidris bairdii), migratrice
Bécasseau minuscule (Calidris minutilla), migratrice
Bécasseau à poitrine cendrée (Calidris melanotos), migratrice
Bécasseau semipalmé (Calidris pusilla), migratrice
Bécasseau d’Alaska (Calidris mauri), migratrice
Bécassin roux (Limnodromus griseus), migratrice
Bécassin à long bec (Limnodromus scolopaceus), migratrice
Bécassine de Wilson (Gallinago delicata), migratrice, hivernante
Chevalier grivelé (Actitis macularius), migratrice, nicheuse
Chevalier errant (Tringa incana), migratrice
Grand chevalier (Tringa melanoleuca), migratrice, hivernante
Petit chevalier (Tringa flavipes), migratrice; menacée selon le COSEPAC

Les ROM de la région de Victoria sont importants pour divers oiseaux de rivage. Trois espèces se reproduisent dans la région : l’huîtrier de Bachman, le pluvier kildir et le chevalier grivelé. L’huîtrier de Bachman et le pluvier kildir peuvent être observés toute l’année, tandis que le chevalier grivelé n’est généralement présent que de mai à octobre. L’huîtrier de Bachman ne se rencontre que le long du littoral océanique, où il est sont souvent observé sur les rivages rocheux ou les battures de gravier, à la recherche de nourriture. Souvent bruyants et très visibles, ils peuvent être chassés par les chiens présents sur les battures de gravier, par exemple à proximité du pont de la lagune d’Esquimalt ou sur les tronçons littoraux rocheux du ROM du Havre-de-Victoria. Les trois espèces nichent sur le sol et construisent généralement leur nid dans une dépression qu’elles tapissent de végétaux, de coquilles et d’autres matériaux. Ces oiseaux de rivage ont généralement recours au camouflage pour dissimuler leurs œufs. Les jeunes quittent le nid peu après l’éclosion mais, comme ils sont précoces et inaptes au vol, ils demeurent vulnérables aux prédateurs. Les oiseaux de rivage sont extrêmement vulnérables aux perturbations causées par des chiens pendant les périodes de nidification et d’envol. Selon des rapports, des chiens auraient causé l’abandon de nids par des pluviers kildir à la pointe Cattle. La période de reproduction de ces oiseaux de rivage nicheurs peut s’étendre du début mars à la fin septembre, ce qui comprend les périodes pendant lesquelles les œufs et les oisillons sont présents.

D’autres oiseaux de rivage, comme le pluvier argenté, le tournepierre noir, le bécasseau du ressac et le bécasseau variable, se reproduisent au nord de la région de Victoria, mais sont présents dans les ROM de la fin de l’été au printemps. Ils peuvent être observés dans les étendues de boue/sable ou sur les côtes rocheuses, et se reposent souvent sur les gros rochers ou les îlots qui demeurent exposés à marée haute. Ces espèces sont susceptibles d’être dérangées à n’importe quel moment de l’année lorsqu’elles sont présentes en raison de leur association avec l’habitat de rivage.

Le bécasseau maubèche (Calidris canutus), espèce qui figure sur la liste des espèces préoccupantes de la LEP, a besoin d’un habitat marin côtier et estuarien de qualité (p. ex., plages de sable, flèches littorales, bancs de sable, étendues de boue/sable, battures rocheuses intertidales, marais salés) pour se nourrir et se reposer pendant la migration (ECCC, 2017). Les haltes migratoires doivent être relativement exemptes de perturbations humaines et abonder en nourriture digeste (p. ex., palourdes et moules juvéniles, vers marins), car le bécasseau maubèche doit répondre à ses besoins énergétiques sur une courte durée (ECCC, 2017).

Les autres groupes d’oiseaux de rivage ne nichent pas et n’hivernent pas dans les ROM, mais ils sont présents en nombre variable pendant la migration printanière, et surtout pendant la migration automnale. Les périodes de migration varient selon les espèces, mais les migrations vers le nord ont généralement lieu en avril et en mai, et les migrations vers le sud, de juillet à octobre. Chez de nombreuses espèces, les adultes sont les premiers à quitter les sites de reproduction, suivis séparément par les jeunes qui font leur premier voyage vers le sud. Bon nombre de ces espèces dépendent des plages, des vasières et des bancs de sable pour se nourrir pendant la migration. La période de migration est une période exigeante sur le plan énergétique, d’autant plus que les ressources alimentaires dépendent des marées. Les perturbations causées par des chiens peuvent empêcher les individus de s’alimenter. Certaines de ces périodes de migration chevauchent les périodes estivales occupées au cours desquelles de nombreuses personnes peuvent utiliser les mêmes plages et les mêmes rivages pour se détendre et promener leur chien.

7.6 Goélands et sternes (Ordre des Charadriiformes)

Goéland de Heermann (Larus heermanni), migratrice
Goéland à bec cerclé (Larus delawarensis), migratrice
Goéland à bec court (Larus canus), résidente, non nicheuse
Bécasseau d’Alaska (Larus occidentalis), résidente, non nicheuse
Goéland de Californie (Larus californicus), migratrice, résidente, non nicheuse
Goéland arctique (Larus glaucoides), migratrice, hivernante
Goéland à ailes grises (Larus glaucescens), résidente, nicheuse
Sterne caspienne (Hydroprogne caspia), estivante

De nombreuses espèces de goélands utilisent les eaux des ROM. Quelques espèces sont des habituées des zones de rivage, où elles peuvent être importunées par des chiens. Chaque espèce présente des tendances d’abondance qui lui sont propres. Le goéland à ailes grises est la seule espèce de goéland qui se reproduit dans les ROM. On trouve ses nids sur le sol, des îlots côtiers, des toits ou d’autres structures. Généralement, le goéland à ailes grises ne niche pas sur les principaux rivages des ROM, où l’activité canine est particulièrement importante, mais la présence éventuelle de chiens sur les îlots est préoccupante. Les autres espèces peuvent être dérangées lorsqu’elles se regroupent près du rivage pour se nourrir et se reposer. Des goélands se rassemblent souvent en grand nombre près de la lagune d’Esquimalt et des rochers au large de la pointe Clover et sont donc susceptibles d’être importunés par des chiens. De fortes concentrations (des milliers) de goélands de Californie sont présentes durant l’été, de juillet à octobre, après la reproduction. Les goélands de Heermann se rendent aussi dans les ROM de la région de Victoria (notamment les ROM de la Lagune-d’Esquimalt et du Havre-de-Victoria) à partir de leurs sites de nidification au Mexique. À la fin de la saison de reproduction, l’espèce se disperse vers le nord à partir de la péninsule de la Basse-Californie; elle arrive en Colombie-Britannique dès la mi-juin et en repart avant le début novembre. La côte sud de la Colombie-Britannique englobe la totalité de l’aire de répartition canadienne (Islam et Velarde, 2020). Parmi les autres espèces qui ne nichent pas dans la région, mais qui peuvent être observées toute l’année, mentionnons le goéland à bec court et le goéland d’Audubon. Le goéland à bec court est souvent l’une des espèces de goélands les plus abondantes de l’automne au printemps.

La sterne caspienne est présente d’avril à septembre. Bien qu’elle ne se reproduise pas dans les ROM de la région de Victoria, elle se repose à l’occasion avec les goélands sur les bancs de gravier, comme ceux qui se trouvent près du pont de la lagune d’Esquimalt, où elle est susceptible d’être dérangée par des chiens.

7.7 Hérons (Ordre des Pélécaniformes)

Grand héron (Ardea herodias fannini), résidente, nicheuse; préoccupante selon la LEP

Le grand héron est très visible et réside à longueur d’année dans toutes les zones des ROM de la région de Victoria. Il se nourrit généralement dans les eaux peu profondes de l’océan, les estuaires, les cours d’eau, les marais, les lacs ou les fossés, où ils trouvent de petits poissons, des écrevisses, des crabes, des grenouilles, des salamandres, des serpents et de gros insectes. Les hérons sont des oiseaux nichant en colonie qui construisent généralement leur nid avec des brindilles dans les boisés et les forêts en Colombie-Britannique. Le grand héron, en raison de sa taille et de sa visibilité, serait souvent harcelé par des chiens dans les ROM. Le harcèlement aurait des conséquences plus graves pendant la saison de reproduction, soit d’avril à août environ, lorsque les adultes nourrissent les petits.

7.8 Passereaux (Ordre des passériformes)

Corneille d’Amérique (Corvus brachyrhynchos) – résidente, nicheuse
Grand corbeau (Corvus corax) – résidente, nicheuse
Bruant des prés (Passerculus sandwichensis) – estivante, nicheuse
Bruant chanteur (Melospiza melodia) – résidente, nicheuse
Bruant à couronne blanche (Zonotrichia leucophrys) – résidente, nicheuse
Bruant à couronne dorée (Zonotrichia atricapilla) – hivernante
Quiscale de Brewer (Euphagus cyanocephalus) – résidente, nicheuse

Les passereaux, aussi appelés « oiseaux chanteurs », « oiseaux percheurs » ou « oiseaux terrestres », forment un grand ordre d’oiseaux, dont de nombreuses espèces sont présentes dans les ROM. La corneille d’Amérique est commune dans toutes les zones des ROM toute l’année durant. Bien que ces oiseaux puissent être importunés par des chiens à l’occasion, ils sont peu susceptibles de subir des effets néfastes importants en raison de leur régime omnivore et de leur grande adaptabilité aux milieux urbains. Les jeunes qui commencent à voler sont vraisemblablement les plus vulnérables.

Certains passereaux, notamment le quiscale de Brewer, le bruant des prés, le bruant à couronne blanche et le bruant à couronne dorée, passent une grande partie de leur temps à rechercher de la nourriture sur le sol. Le quiscale de Brewer est présent toute l’année et commun le long de la péninsule de Coburg. Le bruant des prés est surtout abondant en septembre et en octobre, mais il est présent presque tous les mois entre mars et décembre. Le bruant chanteur est commun toute l’année. En raison de leur petite taille, de leurs habitudes de recherche de nourriture qui ne sont pas dépendantes des marées et de leur nature discrète, les oiseaux chanteurs sont moins susceptibles d’être ciblés par des chiens, mais peuvent néanmoins être dérangés à l’occasion. Dans les secteurs où la végétation est plus structurée (p. ex., côté de la lagune d’Esquimalt qui donne sur l’Université Royal Roads), les chiens peuvent avoir un effet néfaste sur les nids et les oisillons. Ces incidents peuvent passer inaperçus en raison des habitudes discrètes des oiseaux nicheurs.

8. Conclusion

Les ROM de la région métropolitaine de Victoria revêtent une importance cruciale pour les oiseaux migrateurs et résidents à l’échelle régionale et nationale. Depuis la création des ROM, la région a connu d’importants changements. De grandes agglomérations entourent les ROM, et les activités humaines y sont fréquentes et intensives. Bon nombre des visiteurs des ROM sont accompagnés de leur chien. Les promenades sont bénéfiques pour les chiens et leur propriétaire, mais elles peuvent aussi avoir des conséquences négatives importantes sur les espèces sauvages, en particulier les espèces d’oiseaux migrateurs associées aux rivages.

Les différentes espèces d’oiseaux utilisent différemment les divers secteurs des ROM et ne sont pas susceptibles d’être dérangées pendant les mêmes périodes. Chez les oiseaux associés aux rivages, le risque de dérangement est lié à la disponibilité de l’habitat et à la présence simultanée des oiseaux et des chiens. Certaines espèces associées aux rivages sont aussi des espèces dont le statut de conservation est préoccupant (p. ex., bécasseau maubèche, petit chevalier et grand héron). Les liens directs entre les perturbations causées par les chiens et les conséquences sur la valeur adaptative (fitness) des oiseaux ne sont généralement pas abordés dans la littérature scientifique (Weston et al., 2014) si bien que des recherches plus poussées s’imposent.

Les niveaux d’activité des oiseaux et les mentions d’activité canine ne sont pas les mêmes d’un ROM à l’autre et d’une zone d’étude à l’autre. Les zones d’étude de la lagune (Lagune-d’Esquimalt), de la baie Roberts (Havre-Shoal) ainsi que de la baie Cadboro/plage Gyro et de la plage Willows (Havre-de-Victoria) sont celles pour lesquelles on a reçu le plus grand nombre de réponses dans le cadre du sondage public. La perturbation des oiseaux migrateurs par des chiens a été signalée dans les 28 zones d’étude, mais la fréquence et la prévalence des observations de chiens en liberté et de chiens pourchassant des oiseaux étaient variables. Le sondage public a mis en lumière une certaine confusion au sujet de la réglementation dans certaines zones où les règlements municipaux permettent la libre circulation des chiens.

Le présent rapport fournit des données concrètes sur l’utilisation des ROM par les humains, les chiens et les oiseaux, qui permettront de prendre des décisions de gestion éclairées et d’assurer une plus grande conformité à la LCOM et au RROM. En collaborant avec les municipalités pour s’assurer que les pratiques municipales, les règlements, les communications et la signalisation sont conformes à la LCOM et au RROM, il serait possible de dissiper la confusion signalée par certains citoyens et de promouvoir ainsi la conformité aux règlements fédéraux. Les organismes fédéraux ou les responsables municipaux pourraient prendre des mesures d’application de la loi (p. ex., patrouilles, avertissements ou sanctions administratives pécuniaires) pour faire appliquer les règlements municipaux pertinents. Des mesures de promotion de la conformité (p. ex., meilleure signalisation, activités d’éducation) peuvent sensibiliser la population à l’importance de la conservation des oiseaux migrateurs.

Il faudra adopter une démarche de gestion qui fera intervenir les municipalités, les gouvernements provinciaux, les Premières Nations, les propriétaires fonciers privés, les groupes locaux d’intendance et les parties prenantes pour obtenir des résultats significatifs en matière conservation des oiseaux migrateurs dans les ROM de la région métropolitaine de Victoria.

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10. Annexes

Annexe A : Questions du sondage à l’intention des personnes qui connaissent les rom, telles qu’elles sont publiées en ligne pour recueillir les commentaires du public

Préambule : Environnement et Changement climatique Canada entreprend une étude afin d’examiner les interactions entre les oiseaux et les chiens dans les refuges d’oiseaux migrateurs (ROM) du Havre-Shoal, du Havre-de-Victoria et de la Lagune-d’Esquimalt. Le présent sondage constitue un volet de cette étude.

Pour plus de précisions sur les trois ROM de la région métropolitaine de Victoria, veuillez suivre les liens suivants d’Environnement et Changement climatique Canada.

Refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-Shoal
Refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-de-Victoria
Refuge d’oiseaux migrateurs de la Lagune-d’Esquimalt

Veuillez soumettre un sondage pour chacun des trois ROM que vous connaissez.

1. Veuillez choisir le ROM que vous connaissez le mieux. Si vous connaissez plus d’un ROM, veuillez remplir un questionnaire distinct pour chacun.

  1. ROM du Havre-Shoal (y compris toutes les zones intertidales du port Tsehum et de la baie Roberts)
  2. ROM du Havre-de-Victoria (y compris toutes les eaux marines et estuariennes sous la laisse de haute mer dans la baie Portage, la voie navigable Gorge, le bras Selkirk, le port de Victoria; les eaux côtières de la pointe Macaulay aux îles Trial et à la pointe Ten Mile; la côte des pointes Holland, Finlayson, Clover, Harling, Gonzales et Cattle ainsi que des baies Ross, Gonzales, McNeill, Oak et Cadboro).
  3. ROM de la Lagune-d’Esquimalt (y compris l’intégralité de la lagune et les zones de rivage du côté de la mer, depuis le pont du boulevard Ocean jusqu’à la péninsule de Coburg, à l’ouest du bout de la lagune, y compris 100 mètres de terres environnantes).

2. Veuillez indiquer le ou les endroits à l’intérieur du ROM que vous connaissez le mieux (où vous passez le plus de temps). Les questions qui suivent se rapportent à l’endroit que vous aurez choisi. Si vous connaissez plus d’un endroit, veuillez remplir un questionnaire distinct pour chacun.

Si vous avez répondu ROM du Havre-Shoal : a) baie Roberts; b) baie All/parc Resthaven; c) parc Marina et son rivage; d) anse Blue Heron et ses marinas, entre la route Marina et le chemin Blue Heron; e) rivage entre le parc Tsehum Harbour et la marina Westport

Si vous avez répondu ROM du Havre-de-Victoria : a) baie Cadboro/plage Gyro; b) pointe Cattle; c) plage Willows; d) estuaire du ruisseau Bowker; e) rivage entre la plage Willows et la plage Rattenbury; f) plage Rattenbury; g) plage McNeill; h) baie McNeill; i) plage Gonzales; j) baie Ross et sa plage; k) sentier de la baie Ross; l) rivage de la pointe Clover; m) plages au bas des falaises Dallas; n) vasières et petites plages de la baie West; o) sentier de la baie West; p) parc Esquimalt Gorge/plage du ruisseau Gorge; q) rivage du parc Saanich Gorge et de la pointe Curtis; r) plage du parc Craigflower-Kosapsom; s) secteur est de la baie Portage (côte et eaux à l’est du chemin Craigowan); t) secteur nord de la baie Portage (parallèle à la route 1); u) secteur ouest de la baie Portage (côte et eaux à l’ouest du chemin Craigowan)

Si vous avez répondu ROM de la Lagune-d’Esquimalt : a) Université Royal Roads/secteur nord de la lagune d’Esquimalt; b) lagune d’Esquimalt; c) rivage du côté de la mer du chemin Lagoon; d) péninsule de Coburg

3. À quelle fréquence visitez-vous ce lieu?

  1. Chaque jour
  2. Chaque semaine
  3. Chaque mois
  4. Autre________________

4. Lorsque vous visitez ce lieu, quelle est la principale raison de votre visite?

  1. Observer les oiseaux
  2. Promener le chien et lui faire faire de l’exercice
  3. Faire des activités physiques (p. ex., canotage, baignade, cyclisme, surf, sports, entraînement)
  4. Motonautisme
  5. Se détendre sur la plage
  6. Sortie sociale
  7. Passer du temps dans la nature/en plein air
  8. Autre________________

5. Pourquoi vous rendez-vous dans ce lieu plutôt qu’ailleurs dans ce ROM?

  1. Plus facile d’accès
  2. Possibilité de demeurer dans son véhicule
  3. Plus d’oiseaux
  4. Moins de chiens
  5. Plus facile de faire les activités prévues (p. ex., plage de sable, rampe de mise à l’eau, sentiers asphaltés)
  6. Plus près du domicile
  7. Autre______________

6. Lors de vos visites, à quelle fréquence voyez-vous des chiens?

  1. Chaque fois
  2. Fréquemment, mais pas chaque fois
  3. À l’occasion (toutes les deux ou trois visites)
  4. Rarement
  5. Jamais

7. Quel est le pourcentage des chiens qui circulent librement, y compris ceux qui sont accompagnés de leur propriétaire?

  1. 0 %
  2. 1 à 25 %
  3. 26 à 50 %
  4. 51 à 75 %
  5. 76 à 99 %
  6. 100 %

8. Vous arrive-t-il de voir des chiens pourchasser ou déranger les oiseaux dans ce lieu?

  1. Oui
  2. Non

9. [Si vous avez répondu « Oui » à la question 8] Quelle espèce ou quel groupe d’espèces (p. ex., oiseaux de rivage) étaient pourchassés ou dérangés par des chiens?

10. Y a-t-il des endroits précis dans cette zone où l’activité canine est particulièrement plus intense qu’ailleurs?

  1. Oui
  2. Non

11. Si oui, à quel endroit (p. ex., nom de la rue, point d’accès ou nom de la plage)?

12. Si oui, ces endroits sont-ils, selon votre expérience, ceux où les oiseaux sont particulièrement dérangés par des chiens?

  1. Oui
  2. Non
  3. Incertain

13. Y a-t-il des périodes de l’année où vous observez davantage d’interactions entre les chiens et les oiseaux dans le ROM?

  1. Oui
  2. Non

14. Si oui, quelles sont ces périodes?

15. Estimez-vous que les chiens (tenus en laisse ou non) constituent la plus grave menace pour les oiseaux ou sont une cause de dérangement des oiseaux à l’intérieur du refuge d’oiseaux migrateurs?

16. Si non, veuillez indiquer ce que vous estimez être la plus grave menace ou perturbation :

17. N’hésitez pas à formuler d’autres commentaires au sujet des chiens et des oiseaux dans ce lieu ou dans le ROM en général.

18. Autres commentaires :

19. Veuillez indiquer votre nom.

20. Si vous souhaitez être joint pour obtenir de plus amples renseignements ou discuter de la question, veuillez indiquer votre numéro de téléphone ou votre adresse de courriel.

Nous vous remercions d’avoir participé à ce sondage.

Annexe B : Liste des espèces considérées comme préoccupantes sur le plan de la conservation par les gouvernements fédéral et provincial dans les rom de la Lagune-d’Esquimalt, du Havre-Shoal et du Havre-de-Victoria.

Liste des espèces considérées comme préoccupantes sur le plan de la conservation par les gouvernements fédéral et provincial dans les rom de la Lagune-d’Esquimalt, du Havre-Shoal et du Havre-de-Victoria.
Nom commun Nom scientifique Espèces associées aux rivages Refuge d’oiseaux migrateurs
Lagune- d’Esquimalt
Refuge d’oiseaux migrateurs
Havre- Shoal
Refuge d’oiseaux migrateurs
Havre- de-Victoria
 Liste de la C.-B.a LEPb LCOMc UICNd
Cygne siffleur Cygnus columbianus Oui Oui Non Non Bleu Non Oui LC
Grèbe esclavon Podiceps auritus Non Oui Oui Oui Jaune SC Oui VU
Grèbe élégant Aechmophorus occidentalis Non Oui Oui Oui Rouge SC Oui LC
Pigeon à queue barrée Patagioenas fasciata Non Oui Non Oui Bleu SC Oui LC
Engoulevent d’Amérique Chordeiles minor Oui Oui Non Oui Jaune T Oui LC
Avocette d’Amérique Recurvirostra americana Oui Non Non Oui Bleu Non Oui LC
Pluvier bronzé Pluvialis dominica Oui Oui Non Oui Bleu Non Oui LC
Courlis à long bec Numenius americanus Oui Oui Non Non Bleu SC Oui LC
Bécasseau maubèche Calidris canutus Oui Oui Non Oui Rouge T Oui NT
Bécassin roux Limnodromus griseus Oui Oui Oui Oui Bleu Non Oui LC
Chevalier errant Tringa incana Oui Non Non Oui Bleu Non Oui LC
Petit chevalier Tringa flavipes Oui Oui Oui Oui Jaune T Oui LC
Phalarope à bec étroit Phalaropus lobatus Non Oui Non Oui Bleu Sans objet Oui LC
Labbe parasite Stercorarius parasiticus Non Oui Non Oui Rouge Sans objet Oui LC
Guillemot marmette Uria aalge Non Oui Oui Oui Rouge Sans objet Oui LC
Guillemot marbré Brachyramphus marmoratus Non Oui Oui Oui Bleu T Oui EN
Guillemot à cou blanc Synthliboramphus antiquus Non Oui Oui Oui Bleu SC Oui LC
Starique de Cassin Ptychoramphus aleuticus Non Oui Non Oui Rouge Sans objet Oui NT
Macareux cornu Fratercula corniculata Non Non Non Oui Rouge Sans objet Oui LC
Macareux huppé Fratercula cirrhata Non Non Non Oui Bleu Sans objet Oui LC
Mouette tridactyle Rissa tridactyla Non Oui Non Oui Rouge Sans objet Oui VU
Goéland de Californie Larus californicus Oui Oui Oui Oui Bleu Sans objet Oui LC
Sterne caspienne Hydroprogne caspia Oui Oui Oui Oui Bleu Sans objet Oui LC
Sterne de Forster Sterna forsteri Non Non Non Oui Rouge Non Oui LC
Plongeon à bec blanc Gavia adamsii Non Oui Non Oui Bleu Sans objet Oui NT
Fulmar boréal Fulmarus glacialis Non Non Non Oui Rouge Sans objet Oui LC
Cormoran de Brandt Phalacrocorax penicillatus Non Oui Oui Oui Rouge Sans objet Non LC
Cormoran à aigrettes Phalacrocorax auritus Non Oui Oui Oui Bleu Sans objet Non LC
Pélican d’Amérique Pelecanus erythrorhynchos Non Oui Non Oui Rouge Sans objet Non LC
Grand héron Ardea herodias Oui Oui Oui Oui Bleu SC Oui LC
Buse pattue- Buteo lagopus Non Oui Non Oui Bleu Sans objet Oui LC
Hibou des marais Asio flammeus Oui Non Oui Oui Bleu SC Oui LC
Pic de Lewis Melanerpes lewis Non Oui Non Non Bleu T Oui LC
Faucon pèlerin Falco peregrinus Non Oui Oui Oui Non SC Oui LC
Moucherolle à côtés olive Contopus cooperi Non Non Non Oui Bleu T Oui NT
Hirondelle noire Progne subis Non Oui Oui Oui Bleu Sans objet Oui LC
Hirondelle rustique Hirundo rustica Non Oui Oui Oui Bleu T Oui LC
Gros-bec errant Coccothraustes vespertinus Non Non Non Oui Jaune SC Oui LC
Quiscale rouilleux Euphagus carolinus Non Oui Non Non Bleu SC Non VU

a Dans la liste de la Colombie-Britannique, les statuts sont définis comme suit : rouge = toute espèce ou sous-espèce indigène qui possède le statut d’espèce disparue, en voie de disparition ou menacée, ou qui est considérée comme une espèce ou une sous-espèce candidate en Colombie-Britannique; bleu = toute espèce ou sous-espèce indigène considérée comme « préoccupante » en Colombie-Britannique; jaune = toute espèce apparemment en non en péril et ne risquant pas de disparaître de la province.
b Espèce désignée en vertu de la Loi sur les espèces en péril. M = menacée; P = préoccupante.
c Espèce protégée en vertu de la Loi de 2994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs.
d Cote de conservation mondiale telle que déterminée sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature. LC = préoccupation mineure; NT = quasi menacée; VU = vulnérable; EN = en danger.

Annexe C : Graphiques du nombre de personnes et de chiens recensés dans les zones d’étude concernées dans le cadre du roaccb. Données fournies par Oiseaux Canada.

1. ROM de la Lagune-d’Esquimalt

a. Zone d’étude de la lagune
Description longue

Diagramme à barres montrant l’abondance de randonneurs et de chiens détectés dans le refuge d’oiseaux migrateurs de la Lagune-Esquimalt, dans la zone d’étude de la lagune, de mars 2010 à novembre 2020. L’axe des y indique l’abondance des randonneurs et des chiens, et l’axe des x indique la date (aaaa-mm). Le nombre de randonneurs répertorié au cours de la période d’étude demeure relativement constant, de 0 à 40 randonneurs par mois, à l’exception d’avril 2012, de mars 2015 et de juillet 2020, où le nombre excédait 40. Le nombre de chiens demeure aussi relativement constant au cours de la période d’étude, à moins de 20 chiens par mois, à l’exception d’avril 2012, où il a dépassé 40.

b. Zone d’étude du rivage du côté de la mer du chemin Lagoon
Description longue

Diagramme à barres montrant l’abondance de randonneurs et de chiens détectés dans le refuge d’oiseaux migrateurs de la Lagune-Esquimalt, sur le rivage du côté de l’océan, dans la zone d’étude du chemin Lagoon, de janvier 2004 à novembre 2020. L’axe des y indique l’abondance des randonneurs et des chiens, et l’axe des x indique la date (aaaa-mm). Le nombre de randonneurs fluctue de façon plus variable dans cette zone d’étude que dans la zone d’étude de la lagune, le nombre de randonneurs variant de 0 à 150 par mois au cours de la période d’étude. Le nombre de chiens est relativement constant, variant de 0 à 45 par mois et demeurant inférieur à 20 durant la plupart des mois.

2. ROM du Havre-Shoal

a. Zone d’étude de la baie Roberts
Description longue

Diagramme à barres montrant l’abondance de randonneurs et de chiens détectés dans le refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-Shoal, dans la zone d’étude de la baie Roberts, de décembre 1999 à février 2020. L’axe des y indique l’abondance des randonneurs et des chiens, et l’axe des x indique la date (aaaa-mm). Le nombre de randonneurs par mois varie de 0 à 6 au cours de la période d’étude et demeure inférieur à 4 durant la plupart des mois. Les seuls mois où des chiens ont été détectés étaient mars 2010, janvier 2020 et février 2020.

b. Port Tsehum (portions des zones d’étude de la baie All/parc Resthaven, du parc Marina et son rivage, de l’anse Blue Heron et ses marinas entre la route Marina et le chemin Blue Heron, et du rivage entre le parc Tsehum Harbour et la marina Westport)
Description longue

Diagramme à barres montrant l’abondance de randonneurs et de chiens détectés dans le refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-Shoal, dans le port de Tsehum (y compris la baie All, le parc Resthaven, la rive de la marina du parc Marina, le bassin Blue Heron, les marinas entre l’allée de la Marina et le chemin Blue Heron, et le parc du port de Tsehum jusqu’aux zones d’étude de la rive de la marina Westport, en partie) de décembre 1999 à octobre 2020. L’axe des y indique l’abondance des randonneurs et des chiens, et l’axe des x indique la date (aaaa-mm). Le nombre de randonneurs fluctue de 0 à 10 par mois au cours de la période d’étude, le plus grand nombre de randonneurs (10) ayant été répertorié en décembre 2003. Aucun chien n’a été répertorié de décembre 1999 à décembre 2005, et par la suite, le nombre de chiens a varié de 0 à 4 par mois pendant le reste de la période d’étude.

3. ROM du Havre-de-Victoria

a. Pointe Cattle à île Flower (zones d’étude de la baie Cadboro/plage Gyro et de la pointe Cattle)
Description longue

Diagramme à barres montrant l’abondance de randonneurs et de chiens détectés dans le refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-de-Victoria, de la pointe Cattle à l’île Flower (zone d’étude de la baie Cadboro, de la plage Gyro et de la pointe Cattle), de novembre 1999 à septembre 2020. L’axe des y indique l’abondance des randonneurs et des chiens, et l’axe des x indique la date (aaaa-mm). Dans cette zone d’étude, le nombre de randonneurs par mois varie de 0 à 375, mais dans la majorité des mois, moins de 100 randonneurs ont été détectés. En avril 2014, en avril 2016 et en janvier 2018, plus de 200 randonneurs ont été répertoriés. Le nombre de chiens par mois varie de 0 à 43. Entre décembre 1999 et avril 2001, aucun chien n’a été répertorié.

b. Île Mary Tod à pointe Cattle (zones d’étude la plage Willows, de l’estuaire du ruisseau Bowker, et du rivage entre le parc Haynes et le parc Queens)
Description longue

Diagramme à barres montrant l’abondance de randonneurs et de chiens détectés dans le refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-de-Victoria, de l’île Mary Tod à la pointe Cattle (plage Willows, estuaire du ruisseau Bowker et zone du parc Haynes au parc Queens), de mai 2004 à novembre 2018. L’axe des y indique l’abondance des randonneurs et des chiens, et l’axe des x indique la date (aaaa-mm). Le nombre de randonneurs répertorié varie de 0 à 200 par mois. Dans cette zone d’étude, moins de 100 randonneurs ont été répertoriés pendant la majorité des mois. Le nombre de chiens varie de 0 à 100 par mois. Le plus grand nombre de chiens (100) a été répertorié en février 2010.

c. Pointe Harling à pointe Gonzales (zone d’étude de la baie/plage McNeill)
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Diagramme à barres montrant l’abondance de randonneurs et de chiens détectés dans le refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-de-Victoria, de la pointe Harling à la pointe Gonzales (zone d’étude de la baie/plage McNeill), de novembre 1999 à novembre 2020. L’axe des y indique l’abondance des randonneurs et des chiens, et l’axe des x indique la date (aaaa-mm). Dans cette zone d’étude, le nombre de randonneurs varie de 0 à 50 par mois, mais un maximum de 20 randonneurs a été répertorié pendant la majorité des mois. Le nombre de chiens varie de 0 à 15 par mois et le plus grand nombre de chiens a été répertorié en février 2010. Dans la majorité des mois, de 0 à 5 chiens ont été répertoriés.

d. Pointe Clover à pointe Harling (zones d’étude de la plage Gonzales, de la baie Ross et sa plage, et du rivage de la pointe Clover [secteur est])
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Diagramme à barres indiquant le nombre de randonneurs et de chiens détectés entre la pointe Clover et la pointe Harling (zones d’étude de la plage Gonzales, de la baie/plage Ross et de la rive de la pointe Clover [moitié est]) dans le refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-de-Victoria pendant les séances de relevé des oiseaux aquatiques de la côte de la Colombie-Britannique, entre juin 2004 et octobre 2020. L’axe des y indique l’abondance des randonneurs et des chiens, et l’axe des x indique la date (aaaa-mm). Le nombre de randonneurs était le plus élevé en octobre 2018 (158 randonneurs). Le deuxième nombre de randonneurs en importance a été détecté en février 2007 (130 randonneurs). Le nombre le plus élevé de chiens a été répertorié en mai 2017 (30 chiens).

e. Pointe Ogden à pointe Clover (zones d’étude du rivage de la pointe Clover [secteur ouest], des plages au bas des falaises Dallas, et du rivage entre le parc Holland Point et la pointe Ogden). Seul le nombre de chiens est représenté pour les zones d’étude de la plage Gonzales, de la baie Ross et sa plage, et du rivage de la pointe Clover [secteur est]). Le nombre de chiens est aussi représenté séparément pour avoir un meilleur portrait de la situation.
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Diagramme à barres indiquant le nombre de randonneurs et de chiens détectés entre la pointe Ogden et la pointe Clover (zone d’étude de la rive de la pointe Clover [moitié ouest], des plages de Dallas Bluffs, de la zone entre le parc de la pointe Holland et la pointe Ogden), dans le refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-de-Victoria pendant les séances de relevé des oiseaux aquatiques de la côte de la Colombie-Britannique, entre novembre 1999 et octobre 2020. Seule l’abondance de chiens est montrée pour la zone d’étude de la plage Gonzales, de la baie/plage Ross et de la rive de la pointe Clover [moitié est]. L’axe des y indique l’abondance des randonneurs et des chiens, et l’axe des x indique la date (aaaa-mm). L’abondance des chiens est également indiquée séparément pour faciliter l’interprétation de l’échelle. Le nombre le plus élevé de randonneurs a été répertorié en septembre 2000 (900 randonneurs). Le deuxième nombre de randonneurs en importance a été détecté en avril 2001 (550 randonneurs). Le nombre le plus élevé de chiens a été répertorié en décembre 2000 (115 chiens). Aucun randonneur ou chien n’a été détecté de novembre 1999 à mars 2000. Entre 2004 et 2016, un nombre beaucoup moins élevé de randonneurs et de chiens a été répertorié comparativement à d’autres séances où des randonneurs ou des chiens ont été détectés.

f. Havre-de-Victoria (zone d’étude de la baie West)
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Diagramme à barres montrant le nombre de randonneurs et de chiens détectés dans le havre de Victoria (y compris la zone d’étude de la baie West) dans le refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-de-Victoria pendant les séances de relevé des oiseaux aquatiques de la côte de la Colombie-Britannique, entre mars 2000 et septembre 2020. L’axe des y indique l’abondance des randonneurs et des chiens, et l’axe des x indique la date (aaaa-mm). Le nombre de randonneurs était le plus élevé en février (150 randonneurs). Le deuxième nombre de randonneurs en importance a été répertorié en février 2017 (138 randonneurs). Le nombre le plus élevé de chiens a été détecté en février 2010 (20 chiens)

g. Zone d’étude du parc Esquimalt Gorge/plage du ruisseau Gorge
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Diagramme à barres indiquant le nombre de randonneurs et de chiens détectés au parc de la gorge d’Esquimalt (zone d’étude du cours d’eau et de la plage de la gorge) dans le refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-de-Victoria pendant les séances de relevé des oiseaux aquatiques de la côte de la Colombie-Britannique, entre avril 2010 et novembre 2020. L’axe des y indique l’abondance des randonneurs et des chiens, et l’axe des x indique la date (aaaa-mm). Le nombre de randonneurs était le plus élevé en février 2018 (65 randonneurs). Les chiens étaient également plus nombreux en février 2018 (50 chiens). Un randonneur a été détecté pendant chaque séance de relevé. Aucun chien n’a été détecté en mai 2016 et en avril 2017.

h. Bras Selkirk (près de la zone d’étude des rivages du parc Saanich Gorge et de la pointe Curtis)
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Diagramme à barres montrant le nombre de randonneurs et de chiens détectés au bras Selkirk (près de la zone d’étude du parc de la gorge Saanich et des rives de la pointe Curtis) dans le refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-de-Victoria pendant les séances de relevé des oiseaux aquatiques de la côte de la Colombie-Britannique, entre septembre 2010 et février 2020. L’axe des y indique l’abondance des randonneurs et des chiens, et l’axe des x indique la date (aaaa-mm). Le nombre de randonneurs était plus élevé en janvier 2011 et en décembre 2017 (7 randonneurs). Le nombre de chiens était plus élevé en janvier 2016 (7 chiens). Aucun randonneur ni chien n’a été détecté en février 2016. Aucun chien n’a été détecté en décembre 2010, en mars 2011, en avril 2011, en mai 2011, en octobre 2015, en mars 2016 et en mars 2018. Aucun randonneur n’a été détecté en septembre 2015 et en décembre 2018.

i. Sentier de la voie navigable du parc Gorge (zone d’étude de la plage du parc Craigflower-Kosapsom)
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Diagramme à barres montrant le nombre de randonneurs et de chiens détectés à la passerelle du chemin Gorge (zone d’étude du parc Craigflower-Kosapsom) dans le refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-de-Victoria pendant les séances de relevé des oiseaux aquatiques de la côte de la Colombie-Britannique, entre octobre 2010 et mars 2020. L’axe des y indique l’abondance des randonneurs et des chiens, et l’axe des x indique la date (aaaa-mm). Le nombre de randonneurs était plus élevé en novembre 2010 et en mars 2012 (42 randonneurs). Le nombre le plus élevé de chiens a été détecté en février 2015 (16 chiens).

j. Baie Portage (zones d’étude du secteur est de la baie Portage, du secteur nord de la baie Portage et du secteur ouest de la baie Portage)
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Diagramme à barres montrant le nombre de randonneurs et de chiens détectés sur les rives de la baie Portage (zones d’étude de l’est, du nord et de l’ouest de la baie Portage) dans le refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-de-Victoria pendant les séances de relevé des oiseaux aquatiques de la côte de la Colombie-Britannique, entre septembre 2000 et novembre 2020. L’axe des y indique l’abondance des randonneurs et des chiens, et l’axe des x indique la date (aaaa-mm). Le nombre de randonneurs était plus élevé en novembre 2001 et en février 2020 (5 et 6 randonneurs, respectivement). Le nombre de chiens était plus élevé en mars 2020 (3 chiens). Au cours de la plupart des mois, un seul randonneur ou chien a été répertorié par séance de relevé.

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