La science sur les rives lacustres : mesure du stress cumulatif dans les eaux littorales des Grands Lacs canadiens

Vue aérienne de Scarborough Bluffs

L’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs comprend un engagement à élaborer un Cadre de gestion des eaux littorales fournissant une évaluation globale de l’état des eaux littorales. 

L’Évaluation des eaux côtières des Grands Lacs est la première évaluation cumulative des eaux littorales des Grands Lacs canadiens. Des données de types différents, qui étaient traditionnellement évaluées séparément, ont été intégrées pour appuyer une meilleure prise de décisions sur la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème.

Comprendre la qualité des eaux littorales et la santé de l’écosystème grâce à la collaboration

Les données utilisées dans l’évaluation proviennent de programmes de surveillance existants, comme le réseau de surveillance à long terme du littoral de l’Ontario, du dépôt de Données de surveillance et de monitoring de l’eau des Grands Lacs du Canada et du Système de surveillance des proliférations d’algues nocives de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des États‑Unis.

Des scientifiques ont recueilli des données sur la qualité de l’eau, les processus côtiers, les écosystèmes et les avis sur les utilisations humaines auprès de diverses organisations gouvernementales et non gouvernementales afin d’évaluer l’état général des eaux littorales et le potentiel de répercussions sur la santé humaine. 

Carte avec codes de couleur montrant les unités régionales pour le lac Ontario.
Les eaux littorales ont été classées en unités régionales compte tenu de caractéristiques physiques telles que la profondeur de l’eau, la composition du fond lacustre, l’énergie des vagues et les unités côtières appelées cellules littorales. Les unités régionales ont ensuite été classées selon leur type écologique global. Source de l’image : Évaluation des eaux littorales canadiennes du lac Ontario : rapport sur les faits saillants 2019.

Carte avec codes de couleur montrant les unités régionales pour le lac Ontario. De la rivière Niagara au canal Welland, le code attribué est « littoral d’énergie modérée avec chenal interlacustre »; pour la péninsule du Niagara, le code attribué est « littoral d’énergie modérée »; pour le port de Hamilton, le code attribué est « baie abritée »; de Burlington Beach à la baie Humber, le code attribué est « littoral d’énergie modérée »; de la baie Humber à Toronto, le code attribué est « littoral à énergie élevée »; du parc Tommy Thompson à Pickering, le code attribué est « littoral d’énergie modérée »; de Pickering au Quai de St. Mary’s Cement, du Quai de St. Mary’s Cement à Cobourg, de Cobourg à l’île Gull et pour le comté de Prince Edward, le code attribué est « littoral à énergie élevée »; pour le bassin de Kingston, le code attribué est « littoral d’énergie modérée »; et pour la baie de Quinte, le code attribué est « baie abritée ». Une carte en médaillon intitulée Fleuve Saint‑Laurent montre la région des Mille‑Îles, le segment de Brockville au barrage Iroquois, le segment du barrage Iroquois au barrage Moses‑Saunders et le lac Saint‑François, qui ont tous le code « chenal interlacustre ».

Facteurs de stress cernés dans le cadre de l’évaluation  

  • Proliférations d’algues à grande échelle dues à des charges excessives d’éléments nutritifs provenant du ruissellement des terres agricoles
  • Rejets industriels de substances nocives
  • Espèces aquatiques envahissantes présentes à cause du transport maritime
  • Perte de biodiversité et d’habitat due à la modification du littoral
  • Plages fermées à cause de la menace posée par des agents pathogènes tels que l’E. coli

Dresser un portrait clair des zones littorales

Les résultats du cadre de gestion des eaux littorales permettent aux partenaires et aux intervenants d’être mieux renseignés pour établir des priorités et prendre des décisions ainsi que pour prioriser les mesures de gestion locales et combler les lacunes en matière de données scientifiques en vue de contrer les menaces les plus urgentes à la santé des écosystèmes littoraux. Par exemple, la plupart des régions du lac Ontario ont été évaluées comme subissant un stress cumulatif modéré, ce stress étant toutefois attribuable à diverses raisons. Cela souligne que le stress subi par une région peut provenir de plusieurs sources pouvant interagir entre elles. L’évaluation de ces problèmes potentiels permet d’appuyer un processus décisionnel efficace et fondé sur des données probantes.

Si l’on continue à effectuer des évaluations régulières des effets cumulatifs sur les eaux littorales, les décideurs pourront prévenir les effets négatifs dans les zones de grande valeur écologique; les partenaires et les intervenants pourront accéder à des renseignements pour établir un ordre de priorité des mesures à prendre; les citoyens et les collectivités seront mieux préparés à l’échelle locale pour discuter des mesures prioritaires; et les scientifiques seront mieux outillés pour orienter l’élaboration des mesures de gestion à long terme.

Carte montrant toutes les unités régionales pour le lac Ontario avec une légende
Évaluation des eaux littorales du lac Ontario 2019 : résultats. Source de l’image : Évaluation des eaux littorales canadiennes du lac Ontario : rapport sur les faits saillants 2019.

Carte montrant toutes les unités régionales pour le lac Ontario avec une légende : stress très faible, stress faible, stress modéré, stress élevé, et indiquant les préoccupations pour la santé des humains et des écosystèmes, liées aux cyanobactéries. Toutes les unités sont considérées comme subissant un stress modéré. La péninsule du Niagara, le port de Hamilton et Burlington Beach‑baie Humber portent la mention « La qualité des communautés benthiques est faible ». Le port de Hamilton porte la mention « On a détecté des contaminants dans les sédiments dont la teneur dépassait la concentration à effet grave ». Burlington Beach‑baie Humber portent la mention « C’est dans cette unité régionale que l’on retrouve le plus grand nombre de barrières littorales (12) ». Les segments de Pickering au Quai de St. Mary’s Cement, du Quai de St. Mary’s Cement à Cobourg, et de Cobourg à l’île Gull portent la mention « Les taux de durcissement des rives sont faibles, mais de nombreuses barrières littorales sont présentes ». Le bassin de Kingston porte la mention « Les taux d’affichage sur les plages ont été supérieurs à 20 % en juillet et en août 2018 ». La baie de Quinte porte la mention « Il s’agit de la plus grande longueur totale des affluents parmi toutes les unités régionales, mais les barrages entravent beaucoup la connectivité ». Une carte en médaillon intitulée Fleuve Saint‑Laurent montre la région des Mille‑Îles, le segment de Brockville au barrage Iroquois et le segment du barrage Iroquois au barrage de Moses‑Saunders, portant la mention « Les taux d’affichage sur les plages ont été supérieurs à 5 % en juillet et en août 2018 ». La région des Mille‑Îles porte la mention « Le barrage de Gananoque entrave la connectivité des affluents ». Parmi les autres mentions figurant sur le lac Ontario, on retrouve notamment « Le charriage d’algues nuisibles du genre Cladophora peut polluer les rives et les plages; de grandes étendues ont été détectées de Burlington Beach à Humber Bay, tout le long de la rive nord du lac Ontario et dans le bassin de Kingston », « Le durcissement des rives et la présence de barrières littorales entravent les processus côtiers naturels le long d’une grande partie du littoral ouvert du lac Ontario » et « Les cyanobactéries constituent une préoccupation pour la santé des humains et des écosystèmes dans le port de Hamilton, la baie de Quinte et le bassin de Kingston ».

Une approche novatrice pour comprendre les effets cumulatifs

Vous pouvez visualiser l’Évaluation des eaux côtières des Grands Lacs sur la Plateforme de science et de données ouvertes à différentes échelles et cliquer sur les résultats de chaque catégorie pour mieux comprendre les sources de stress en fonction de onze mesures individuelles, regroupées en quatre catégories : processus côtiers, contaminants dans l’eau et les sédiments, algues nuisibles et nocives, et utilisations humaines. Chaque mesure a été évaluée comme étant associée à un stress faible, modéré ou élevé, puis prise en compte dans une note globale de stress cumulatif.

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