Méthode d’essai biologique servant à déterminer la toxicité des sédiments à l’aide d’une bactérie luminescente : chapitre 2
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Richard Scroggins
Section de l’élaboration et de l’application des méthodes
Centre de technologie environnementale
Environnement Canada
335, River Road
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3
Avis de révision
Le présent document a été révisé par le personnel de la Direction générale de l’avancement des technologies environnementales d’Environnement Canada, et sa publication a été autorisée. La mention d’une appellation commerciale ou d’un produit offert sur le marché ne constitue ni une approbation du produit par Environnement Canada ni une recommandation de son emploi. D’autres produits de valeur semblable existent.
Résumé
Le présent rapport décrit une méthode de référence pour la détermination de la toxicité d’échantillons de sédiment entier dans des conditions maîtrisées et définies de laboratoire. La méthode utilise une bactérie luminescente (Vibrio fischeri), l’effet biologique mesuré étant l’inhibition de la production lumineuse de la bactérie en phase solide. Pour réaliser l’essai, il faut préparer une série de dilutions de l’échantillon, mélanger les prises d’essai avec un inoculum de V. fischeri et faire incuber le tout 20 minutes, en tubes à essai gardés dans un bain d’eau à 15 ± 0,5 °C, filtrer le contenu de chaque tube, stabiliser les filtrats à 15 ± 0,5 °C pendant 10 minutes dans une série de cuvettes de verre insérées dans les puits d’un photomètre, lire ensuite la bioluminescence subsistant dans les filtrats. Le paramètre statistique de l’essai est la concentration d’échantillon que l’on estime inhiber la luminescence bactérienne de 50 % (c’est-à-dire la CI50).
S’inspirant de la méthode générique (polyvalente) intitulée Méthode d’essai biologique : essai de toxicité sur la bactérie luminescente Photobacterium phosphoreum, publiée par Environnement Canada (1992, SPE 1/RM/24), la méthode de référence est destinée à être utilisée sur les échantillons de sédiments effectivement ou potentiellement contaminés.
La méthode préconise des conditions et des modes opératoires particuliers, notamment : des directives sur l’obtention, l’expédition, la conservation et l’entreposage des organismes d’essai (réactif bactérien) ; des conditions et des modes opératoires acceptables pour le transport, l’entreposage et la manipulation des échantillons de sédiments à utiliser ; les analyses physicochimiques requises du sédiment ; les modes opératoires et les conditions à respecter dans la préparation et la conduite de l’essai ; les critères d’acceptabilité de l’essai et de validité de ses résultats ; les mesures et les observations à faire ; les analyses exigées ou recommandées des données ; des orientations sur l’interprétation des résultats ; les exigences minimales sur les rapports à produire. La méthode renferme aussi des instructions sur l’emploi d’essais de toxicité de référence.
Avant-propos
Voici l’un des titres de la collection des méthodes de référence, pour la mesure et l’évaluation de l’effet ou des effets toxiques exercés sur une espèce aquatique ou terrestre exposée à des échantillons de matières ou de substances dans les conditions maîtrisées et définies du laboratoire.
Par méthode de référence, on entend une méthode biologique particulière d’essai de la toxicité, c’est-à-dire une méthode écrite comportant un ensemble explicite de directives et de conditions expérimentales décrites avec précision. Contrairement aux méthodes d’essai biologique polyvalentes (génériques) publiées par Environnement Canada, la méthode de référence est souvent limitée, dans son emploi, aux essais exigés par certains règlements (p. ex. le Règlement sur l’immersion de déchets en mer, sous le régime de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement de 1999 ; LCPE, 1999 ; gouvernement du Canada, 2001).
Les méthodes de référence sont celles qui ont été élaborées et publiées par Environnement Canada et qui sont préférées dans les cas suivants :
- pour un emploi à des fins réglementaires, dans les laboratoires d’écotoxicologie des organismes fédéraux et provinciaux ;
- pour les essais à des fins réglementaires impartis par Environnement Canada ou demandés par des organismes de l’extérieur ou l’industrie ;
- pour la surveillance réglementaire, dans le cadre d’un règlement ou d’un permis fédéral, provincial ou municipal dans le domaine de l’environnement ;
- comme base de l’énoncé de directives très explicites.
Dans l’annexe A, on trouve une liste des méthodes de référence préparées pour publication par la Section de l’élaboration et de l’application des méthodes d’Environnement Canada, à Ottawa, de méthodes génériques (aux applications plus larges) d’essai biologique et de guides à l’appui.
Les termes définis sous la rubrique « Terminologie » se détachent en italiques, dans le corps du document, quand ils sont employés conformément à leur définition. Les italiques feront aussi ressortir d’autres termes.
Abréviations et formules chimiques
- CI50
- concentration inhibitrice à 50 %
- CIp
- concentration inhibitrice, au pourcentage p (précisé) d’effet
- CL50
- concentration létale médiane
- cm
- centimètre
- CNRC
- Conseil national de recherches du Canada
- CV
- coefficient de variation
- EC
- Environnement Canada
- EPS
- essai en phase solide
- g
- gramme
- h
- heure
- HCl
- acide chlorhydrique
- HNO3
- acide nitrique
- L
- litre
- m/v
- masse par volume
- MD
- marque déposée
- mg
- milligramme
- min
- minute
- mL
- millilitre
- mm
- millimètre
- MON
- mode opératoire normalisé
- NaCl
- chlorure de sodium
- NaNO3
- nitrate de sodium
- nm
- nanomètre
- °C
- degré Celsius
- p
- probabilité
- TFE
- tétrafluoroéthylène
- USEPA
- Agence de protection de l’environnement des États-Unis
- v.
- voir
- v/v
- volume/volume, en volume
- µL
- microlitre
- µm
- micromètre
- σ
- écart-type
- ≤
- inférieur (ou égal)
- ±
- plus ou moins
- %
- pourcentage, pour cent
- <
- strictement inférieur
- >
- strictement supérieur
- ≥
- supérieur (ou égal)
Terminologie
Les mots et expressions définis ci-dessous se détachent en italiques, dans le corps du document, quand ils sont employés conformément à leur définition. Les italiques feront aussi ressortir d’autres termes.
Nota : Toutes les définitions ci-dessous s’inscrivent dans le contexte de la méthode ; elles pourraient ne pas être adaptées à d’autres contextes.
Verbes auxiliaires
L’auxiliaire doit (doivent) exprime l’obligation absolue.
L’auxiliaire devrait (devraient) et le conditionnel d’obligation (il faudrait, etc.) expriment une recommandation ou la nécessité de respecter dans la mesure du possible la condition ou le mode opératoire.
L’auxiliaire peut (peuvent) exprime l’autorisation ou la capacité d’accomplir l’action.
L’auxiliaire pourrait (pourraient) indique la possibilité ou l’éventualité.
Vocabulaire technique général
conformité, respect des exigences officielles des règlements ou des permis.
eau estuarienne, eau de la zone côtière de l’océan, sensiblement diluée par les eaux douces fluviales.
eau marine, eau provenant de l’océan, de la mer ou d’une zone côtière où elle n’a pas subi de dilution appréciable par les eaux douces naturelles apportées par les cours d’eau.
fin, se dit d’un sédiment ou de particules dont la taille mesure au plus 0,063 mm. La détermination du pourcentage de particules fines englobe toutes celles que l’on définit sous l’appellation de limons (c’est-à-dire de 0,004 à 0,063 mm) ou d’argiles (c’est-à-dire de moins de 0,004 mm). Ces fractions portent aussi le nom de fines.
fines, v. fin.
méthode de référence, protocole particulier d’un essai de toxicité, c’est-à-dire méthode écrite d’essai biologique assortie d’un ensemble explicite de conditions et de modes opératoires, officiellement convenu par les parties et décrit avec précision. Contrairement aux autres méthodes biologiques polyvalentes (génériques) publiées par Environnement Canada, la méthode de référence est souvent limitée, dans son emploi, aux essais exigés par certains règlements (p. ex., Gouvernement du Canada en 2001).
pH, logarithme négatif de l’activité des ions hydrogène, mesurée par leur concentration en équivalents-grammes par litre. Cette valeur exprime le degré ou l’intensité des réactions acide et alcaline sur une échelle de 0 à 14, où 7 représente la neutralité. Les pH inférieurs à 7 correspondent, en ordre décroissant, à des réactions de plus en plus acides, tandis que les pH supérieurs à 7 indiquent, en ordre croissant, des réactions de plus en plus basiques ou alcalines.
salinité, quantité totale de substance solide, en grammes, dissoute dans un litre d’eau (de mer) ; exprimée traditionnellement en parties pour mille (‰). On la détermine après conversion de tous les carbonates en oxydes, remplacement de tous les bromures et iodures par des chlorures et oxydation de toute la matière organique. On peut aussi la mesurer directement à l’aide d’un salinomètre-conductimètre ou par d’autres moyens (v. APHA et al., 1995).
surveillance, vérification régulière (p. ex. quotidienne, hebdomadaire, mensuelle ou trimestrielle) de la qualité, de la collecte et de la diffusion de l’information. S’applique soit à la vérification et à la mesure périodique (régulière) de certaines variables biologiques ou de la qualité de l’eau ou, encore, à la collecte et à l’essai de toxicité d’échantillons de sédiments.
Vocabulaire relatif aux matières ou substances d’essai
diluant, solution de chlorure de sodium à 3,5 % dans l’eau distillée ou désionisée, préparée à partir de sel de qualité réactif. Il peut être utilisé avec des échantillons de sédiment marin, estuarien ou d’eau douce. Voir aussi eau distillée et eau désionisée.
eau de porosité, eau occupant les interstices entre les particules de sédiment. Syn. eau interstitielle.
eau désionisée, eau débarrassée des ions Ca++ et Mg++, etc., par passage sur colonnes de résine ou par osmose inverse.
eau distillée, eau purifiée par la distillation dans un appareil en verre borosilicaté ou d’un autre matériau.
emplacement, étendue délimitée de sédiment utilisée ou envisagée pour servir de zone d’étude, habituellement parce qu’elle est contaminée ou susceptible d’être contaminée par l’activité humaine.
essai de toxicité de référence, essai employant, dans le cadre d’un essai de toxicité d’un sédiment, un toxique de référence afin d’évaluer la sensibilité des organismes au moment de l’évaluation de la substance d’essai ainsi que la précision et la fiabilité des résultats obtenus par le laboratoire. Les résultats s’écartant d’un intervalle normal établi signifient que la sensibilité des organismes ainsi que la réalisation et la précision de l’essai sont douteuses. Pour les besoins de la présente méthode de référence, on devrait employer, pour l’essai de référence, un sédiment témoin positif, qui peut être soit un sous-échantillon de la matière de référence renfermant du sédiment contaminé étalon dans lequel les concentrations de contaminants sont connues (comme le sédiment du Conseil national de recherches du Canada) soit un sédiment témoin enrichi. V. aussi toxique de référence, sédiment témoin positif, sédiment contaminé étalon et sédiment témoin enrichi.
essai de toxicité en milieu exclusivement aqueux, essai dont on exclut tout sédiment ou toute autre matière solide (en employant, par exemple, la solution aqueuse d’un toxique de référence). Synonyme : essai de toxicité en phase liquide. Cet essai sert à confirmer que la solution de reconstitution ne diminue pas la bioluminescence de Vibrio fischeri (v. § 3.2.4). Voir aussi essai de toxicité en phase liquide et essai de toxicité en phase solide.
essai de toxicité en phase liquide, essai se déroulant exclusivement en solution aqueuse, en l’absence de toute particule de sédiment ajoutée. Voir aussi essai de toxicité en phase solide.
essai de toxicité en phase solide, essai d’une série de concentrations de sédiment entier (c’est-à-dire les particules, plus l’eau de porosité, ajoutées en un mélange homogène) préparées au moyen d’une partie aliquote de ce sédiment. Voir aussi essai de toxicité en phase liquide.
matière, substance ou substances dont est faite une chose. Ses caractéristiques peuvent être hétérogènes, même après mélange. Un sol, un sédiment ou une eau de surface sont des matières. Habituellement, la matière renferme un nombre plus ou moins grand de substances. Voir aussi substance.
produit, préparation du commerce renfermant au moins une substance. Voir aussi produit chimique.
produit chimique, tout élément, composé, formule ou mélange de substances chimiques qui pourrait se trouver associé à des sédiments ou à de l’eau, y être mélangé ou y être déposé.
réactif bactérien, culture normalisée d’une souche particulière de Vibrio fischeri, lyophilisée, conservée dans de petits flacons scellés, renfermant chacun 100 millions d’organismes.
sédiment, matériau naturel formé de particules ayant été transportées dans l’eau puis s’étant déposées sur le fond. Peut également désigner un substrat artificiel, constitué de matières particulaires choisies (p. ex. un sable d’une granulométrie donnée, de la bentonite [argile], etc.).
sédiment artificiel, sédiment synthétique, préparé au laboratoire, selon une formule précise d’argiles, de limons et/ou de sables, pour simuler un sédiment naturel. Au laboratoire, on mélange des quantités convenables d’argiles, de limons ou de sables non contaminés aux pourcentages voulus de matières fines et grossières, afin d’obtenir un sédiment témoin négatif artificiel (non pollué). On mélange une formule précise d’argiles, de limons et/ou de sables avec un toxique (ou, dans certains cas, avec un échantillon contaminé, fortement toxique, de sédiment prélevé sur le terrain), opération portant le nom d’enrichissement, pour obtenir une ou plusieurs concentrations de sédiment témoin positif artificiel. Voir aussi sédiment non pollué, sédiment témoin négatif, sédiment témoin positif.
sédiment de référence, échantillon, prélevé sur le terrain, d’un sédiment que l’on estime non contaminé, choisi pour ses propriétés (p. ex. granulométrie, compacité, teneur en matière organique totale), qui correspondent étroitement à celles du ou des échantillons du sédiment d’essai, sauf à la teneur en contaminants chimiques. On le prélève souvent dans un endroit à l’abri ou le plus à l’abri possible de la contamination d’origine anthropique, mais généralement à proximité des endroits où on prélève le sédiment d’essai. Un échantillon du sédiment de référence devrait faire partie de chaque série d’essais de toxicité d’un ou de plusieurs sédiments d’essai. Ce sédiment de référence pourrait (ou pourrait ne pas) se révéler toxique en raison de la présence (ou de l’absence) de substances naturelles telles que le sulfure d’hydrogène ou l’ammoniaque, ou en raison de la présence inattendue (ou de l’absence) de concentrations nocives de contaminants anthropiques. Il faudrait éviter l’emploi de ce sédiment (s’il se révèle toxique) comme sédiment de référence dans les essais ultérieurs de toxicité, à moins que le plan d’expérience n’en tienne compte et que le ou les chercheurs ne veuillent comparer les résultats obtenus avec cette matière à ceux d’un ou de plusieurs échantillons de sédiment d’essai. Voir aussi sédiment non contaminé et sédiment d’essai.
sédiment contaminé, sédiment renfermant des concentrations de substances posant une menace connue ou potentielle pour l’environnement ou la santé humaine.
sédiment contaminé étalon, sédiment prélevé sur le terrain, dont le titre en contaminants est connu, consigné et accessible (p. ex. au Conseil national de recherches du Canada), s’étant en outre révélé toxique pour Vibrio fischeri, selon la méthode de référence décrite dans le présent document.
sédiment d’essai, échantillon de sédiment entier, prélevé sur le terrain, dans un emplacement marin, estuarien ou en eau douce, que l’on croit contaminé (ou pouvant être contaminé) par au moins un produit chimique et destiné à être employé dans l’essai de toxicité en phase solide avec des bactéries luminescentes. Dans certains cas, la notion s’applique à tout échantillon solide (notamment le sédiment de référence, le sédiment artificiel, le sédiment témoin négatif, le sédiment témoin positif ou les déblais de dragage) utilisé dans l’essai. Voir aussi essai de toxicité en phase solide, sédiment de référence, sédiment artificiel, sédiment témoin négatif, sédiment témoin positif.
sédiment non contaminé, sédiment ne renfermant aucune concentration de contaminant(s) qui atténuerait la bioluminescence émanant de Vibrio fischeri durant l’essai.
sédiment témoin enrichi, sédiment artificiel non contaminé ou sédiment de référence non contaminé, prélevé sur le terrain, auquel, pour les besoins de l’expérience, on a ajouté une substance ou une matière d’essai, par exemple un produit chimique, un mélange de produits chimiques, de la boue de forage, des déblais contaminés, de la boue ou du sédiment contaminé, après quoi on a mélangé le tout à fond afin de l’homogénéiser. Voir aussi sédiment non contaminé, sédiment artificiel, sédiment de référence, sédiment contaminé et sédiment témoin positif.
sédiment témoin négatif, sédiment ne renfermant aucun contaminant en concentration susceptible de modifier le comportement (en l’occurrence la bioluminescence) des organismes soumis à l’essai. Ce peut-être un sédiment naturel prélevé sur le terrain, dans un endroit non contaminé, ou un sédiment artificiel. Il ne doit être additionné d’aucune matière ou substance d’essai et doit assurer une bioluminescence acceptable par Vibrio fischeri, conformément aux conditions et aux modes opératoires de l’essai. Il permet de juger de la toxicité d’un sédiment grossier (< 20 % de fines). Voir aussi sédiment témoin artificiel et sédiment non contaminé.
sédiment témoin positif, sédiment que l’on sait contaminé par au moins un toxique et qui provoque une réaction toxique prévisible (en l’occurrence l’inhibition de la bioluminescence) chez l’organisme en expérience, conformément aux modes opératoires et aux conditions de l’essai. Ce sédiment pourrait être soit un sédiment contaminé étalon, soit sédiment artificiel ou un sédiment de référence additionné de toxique, pour les besoins de l’expérience. Ce pourrait être aussi un échantillon fortement contaminé de sédiment prélevé sur le terrain, qui se serait déjà révélé toxique pour Vibrio fischeri et dont on connaîtrait les caractéristiques physicochimiques. Ce sédiment aide à interpréter les résultats des essais de toxicité des sédiments. Pour les besoins de la présente méthode de référence, on doit l’utiliser comme toxique de référence lorsque l’on évalue la sensibilité de l’organisme d’essai ainsi que la précision et la fiabilité des résultats qu’obtient le laboratoire avec cette matière. Voir aussi sédiment contaminé étalon, sédiment artificiel, sédiment de référence et toxique de référence.
sol, matière entière et intacte, manipulée le moins possible après le prélèvement, représentative du milieu terrestre. Le sol provient de la désagrégation physicochimique des roches et du dépôt d’une litière de feuilles et/ou de la décomposition et du recyclage des nutriments provenant de la vie végétale et animale. Ses caractéristiques physicochimiques dépendent de l’activité des microbes et des invertébrés qui y vivent ainsi que de l’activité humaine.
solution de reconstitution, eau distillée ou désionisée non toxique, utilisée pour activer un flacon de réactif bactérien.
station d’échantillonnage, point précis, dans un emplacement ou une unité d’échantillonnage (selon le plan de l’étude) située sur le terrain, où, on prélève le ou les échantillons de sédiment destinés aux essais de toxicité et aux analyses physicochimiques connexes. Voir aussi emplacement.
substance, type particulier de matière, aux propriétés plus ou moins uniformes. La notion englobe toutes les sortes de matières organiques ou inorganiques, qu’elles soient animées ou inanimées, que l’on peut distinguer.
témoin, dans une enquête ou une étude, variante expérimentale répétant toutes les conditions et facteurs qui pourraient influer sur les résultats, sauf sur la condition particulière faisant l’objet de l’étude. Dans un essai de toxicité en milieu aquatique, le témoin doit répéter toutes les conditions d’exposition, mais il ne doit pas renfermer de matière ou de substance d’essai ajoutée. Il sert à déterminer l’absence de toxicité mesurable, attribuable aux conditions de base de l’essai (p. ex. température, santé des organismes, effets de leur manipulation ou de leur manutention).
toxique de référence, étalon constitué d’un sédiment témoin positif et servant mesurer la sensibilité de l’organisme d’essai afin d’établir le degré de confiance dans les résultats des essais de toxicité employant une substance ou une matière d’essai. Dans la plupart des cas, l’essai de toxicité employant un toxique de référence sert à évaluer la sensibilité des organismes au moment de l’évaluation de la substance ou de la matière d’essai ainsi que la précision et la fiabilité des résultats obtenus par le laboratoire à l’égard de ce toxique. Voir aussi sédiment témoin positif.
Terminologie statistique et toxicologique
aigu, qui se manifeste sur une courte période (de l’ordre de quelques minutes, dans le cas des bactéries) relativement à la durée de vie de l’organisme en expérience.
batterie d’essais, combinaison de plusieurs essais de toxicité, normalement sur différents organismes (Vibrio fischeri, un ou plusieurs amphipodes marins ou estuariens, un ver polychète).
carte de contrôle, graphique permettant de suivre l’évolution de l’effet exercé par un toxique de référence. On reporte, pour la date de l’essai se trouvant sur l’axe horizontal, la concentration à laquelle l’effet est observé, cette concentration se trouvant sur une échelle logarithmique verticale.
coefficient de variation (CV), quotient de l’écart-type (σ) des mesures obtenues sur un échantillon à la moyenne, exprimé en pourcentage : CV (%) = 100 σ ÷ moyenne.
concentration inhibitrice (CIp), concentration correspondant à un pourcentage (désignée par p) d’effet. C’est une estimation ponctuelle de la concentration de la substance ou de la matière d’essai qui inhibe, selon le pourcentage précisé, un paramètre biologique quantitatif tel que la bioluminescence des bactéries ou la croissance du poisson, par rapport à la même fonction chez le témoin. Par exemple, une CI50 pourrait être la concentration que l’on estime réduire de moitié la bioluminescence des organismes à la fin de l’essai par rapport à la bioluminescence des témoins. L’expression vaut pour tout essai de toxicité mesurant un effet variable continu tel que la bioluminescence, la reproduction, la respiration ou la masse sèche à la fin de l’essai.
échantillon subdivisé, échantillon de matière donnée après sa répartition en sous-échantillons en vue d’essais multiples (en double ou plus) de la toxicité selon des modes opératoires et dans des conditions identiques (c’est-à-dire répétitions de laboratoire).
échantillons réitérés, échantillons de sédiment prélevé dans la même station d’échantillonnage, afin d’estimer l’erreur d’échantillonnage ou d’améliorer la précision de l’estimation. Un échantillon unique prélevé dans une station est considéré comme une répétition. Les échantillons supplémentaires sont considérés comme des échantillons réitérés lorsqu’ils sont soumis à un traitement identique, mais en étant gardés dans des récipients séparés (c’est-à-dire qu’ils ne forment pas d’échantillons composites).
échantillonnage réitéré, prélèvement de plus d’un échantillon de matière d’essai au même moment dans un endroit et à une profondeur donnés.
effet mesuré, valeur(s) ou mesure(s) caractérisant les résultats de l’essai (p. ex. la CIp). Peut aussi s’entendre de la réaction de l’organisme en expérience montrant l’effet mesuré à la fin de l’essai (p. ex. inhibition de la bioluminescence).
essai de toxicité, détermination de l’effet d’une matière ou d’une substance sur l’organisme en expérience (p. ex. Vibrio fischeri) dans des conditions définies. L’essai de toxicité en milieu aquatique mesure habituellement soit : a) la proportion d’organismes touchés (essai quantique) ; b) le degré d’effet observé (essai quantitatif ou gradué), après exposition à une matière particulière (p. ex. un échantillon de sédiment) ou un mélange particulier (p. ex. d’une substance chimique et d’un sédiment). L’essai de toxicité en phase solide employant des bactéries luminescentes doit être considéré comme quantitatif (gradué), parce qu’on n’y mesure pas la proportion de chaque bactérie directement touchée, mais, plutôt, le degré global de réduction d’une fonction physiologique (c’est-à-dire de la bioluminescence) manifesté par des groupes de bactéries.
essai toxicologique, voir essai de toxicité.
gamma, mesure de l’extinction lumineuse servant à calculer la CIp. On calcule le gamma de chaque cuvette renfermant un filtrat d’une concentration donnée, d’après le rapport de la bioluminescence d’un filtrat d’essai et à celle de solutions témoins, comme suit : Γ = (It/Ie) - 1, où It = valeur moyenne de la bioluminescence des filtrats de solutions témoins ; Ie = valeur moyenne de la bioluminescence des filtrats d’une concentration particulière de la matière d’essai (§ 6.1). Lorsque Γ = 1, cela correspond à l’extinction de la moitié de la bioluminescence du fait de la toxicité ou d’autres facteurs de confusion (§ 6.2).
limite de la zone de confiance, limite, calculée logarithmiquement, située à plus ou moins deux écarts-types (± 2 σ), de part et d’autre de la moyenne géométrique de l’effet d’un toxique de référence mesuré par des essais de toxicité.
moyenne géométrique, moyenne de mesures répétées, calculée logarithmiquement. Son avantage est de faire en sorte que les valeurs extrêmes n’influent pas sur sa propre valeur, comme cela se produit avec la moyenne arithmétique. On peut calculer la moyenne géométrique comme étant la racine nième du produit de n valeurs et, aussi, comme l’antilogarithme de la moyenne des logarithmes des n valeurs.
paramètre de mesure, voir effet mesuré.
précision, mesure de la dispersion de mesures répétées de la même quantité, c’est-à-dire du degré d’écart entre les résultats. Elle décrit la certitude entourant un résultat ou la petitesse de l’intervalle dans lequel se situe le résultat du calcul statistique de l’effet mesuré, p. ex. la CIp.
prélèvement réitéré, voir échantillonnage réitéré.
répétition, chaque enceinte expérimentale renfermant l’inoculum prescrit d’organismes, en présence d’une concentration de la matière ou de la substance d’essai ou dans le(s) milieu(x) témoin(s) ou de référence. Elle constitue une unité expérimentale indépendante. C’est pourquoi tout transfert d’organismes ou de matières d’une enceinte à l’autre invalide l’essai.
toxicité, capacité propre qu’a une matière de provoquer un ou des effets nocifs chez des organismes. L’effet ou les effets pourraient être létaux ou sublétaux.
toxicité aiguë, manifestation d’un effet nocif (létal ou sublétal) chez l’organisme en expérience, après une courte exposition au sédiment d’essai (pour les besoins de la présente méthode, en quelques minutes).
toxique, adj. Nocif pour les organismes vivants (s’il se trouve en quantité suffisante au bon endroit). ♦ n. m., substance toxique, poison.
variante, sédiment (p. ex. prélevé en un emplacement donné ou sédiment de référence prélevé à une station et à une profondeur données) ou concentration de ce sédiment. Dans un essai de toxicité, elle est habituellement représentée par plusieurs échantillons ou sous-échantillons du sédiment d’essai. Voir répétition.
Remerciements
Rédigée par D. McLeay (McLeay Environmental Ltd., Victoria) et G. Wohlgeschaffen (Dartmouth [N.-É.]), la présente méthode de référence est l’aboutissement d’un projet entrepris et financé par la Direction du milieu marin d’Environnement Canada (EC), avec l’appui et l’encouragement de L. Porebski et de J. Osborne (EC, Canada, Hull). En sa qualité d’autorité scientifique, R. Scroggins (Section de l’élaboration et de l’application des méthodes, Centre de technologie environnementale, EC, Canada, Ottawa) a fourni l’apport technique et des orientations tout au long des travaux. Les conseils techniques et les notes de révision fournis par K. Doe (Centre des sciences environnementales de l’Atlantique, EC, Moncton) au cours de l’élaboration, de la validation et de la rédaction de la méthode ont été particulièrement utiles, et nous lui en savons particulièrement gré. Les données et les observations techniques fournies par D. Lee (EC, North Vancouver [C.-B.]) et D. St. Laurent (EC, Montréal) ont également aidé à la préparation de cette méthode de référence. À M. G. Schroeder (EC, North Vancouver), nous sommes redevables de l’élaboration des feuilles de calcul électroniques recommandées ici pour la comparaison de deux CI50.
Le Groupe intergouvernemental sur l’écotoxicité (GIE, annexe B) a participé à l’élaboration du rapport et à sa révision. En le remerciant, nous remercions aussi les agents d’Environnement Canada dans les régions et à l’Administration centrale (annexe C) pour leur appui.
Des remerciements particuliers vont à chaque membre du groupe consultatif scientifique chargé de des conseils et de l’apport scientifiques qui, au cours de l’élaboration et de la révision du document, a fait de nombreuses observations utiles. Ce groupe comprenait M. C. Buday (EC, North Vancouver), le Dr A. Burton, fils (Université d’État Wright, Dayton, Ohio), M. K. Doe (EC, Moncton), le Dr K. Ho (USEPA, Narragansett, Rhode Island), Mme P. Jackman (EC, Moncton), M. J. Osborne (EC, Hull), Mme L. Porebski (EC, Hull), le Dr P. Ross (Colorado School of Mines, Golden, Colorado) et MM. R. Scroggins (EC, Ottawa), P. Topping (EC, Hull) et S. Trottier (EC, Montréal). L’annexe D donne les coordonnées de chacun ainsi que de l’autorité scientifique et des consultants.
Les photos de la première de couverture ont été fournies par Paula Jackman, Troy Steeves et Dale Hughes (Centre des sciences environnementales, EC, Moncton).
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