5. Analyse des exportations et des importations de déchets non dangereux

Un volet du projet consistait à revoir les exportations et les importations de déchets non dangereux (DND) destinés à l'élimination finale qui ont cours ou qui sont prévues. Les résultats de cet examen, qui comprend un aperçu des types de déchets, des volumes et de la destination des envois, sont présentés dans cette section. Bien qu'ils ne fassent pas partie de l'objectif principal de l'exercice, des commentaires sur le commerce des matières recyclables ont également été apportés.

Les données et renseignements de base utilisés dans la présente analyse ont été largement tirés du sondage mené auprès des intervenants (section 2.3). Cette section renvoie aussi à des rapports antérieurs traitant des mouvements transfrontaliers (section 4). Comme il a été mentionné dans la section 4, il est très difficile d'obtenir des données précises sur les mouvements transfrontaliers de DND destinés à l'élimination en l'absence de rapports par les entreprises privées de gestion de déchets. La présente étude a elle aussi rencontré ces difficultés, comme le montre la faible qualité des données qui en sont issues.

Comme il est indiqué dans la présente section, six provinces n'ont rapporté aucune activité d'exportation ni d'importation. Les données à l'appui étaient cependant souvent peu abondantes. Ces provinces étaient Terre-Neuve, l'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, le Québec, le Manitoba et l'Alberta.

Le ministère de l'Environnement et du Travail affirme qu'il n'y a aucune exportation de DND municipaux hors de la province. Toutefois, les entreprises qui produisent des déchets ICI exportent peut-être des DND (on n'a aucun autre détail). Parmi les matières recyclables exportées, on trouve notamment des pneus, de la ferraille et des contenants de boissons.

Un ordre permanent, en vertu duquel il faut obtenir l'autorisation préalable du gouvernement avant d'importer des déchets, est en vigueur (en réponse à un projet d'importation de déchets destinés à l'élimination présenté il y a plusieurs années). Aucun déchet n'est donc importé dans la province (à l'exception de petites quantités de déchets provenant des avions et des paquebots de croisière, qui sont considérés comme des déchets d'origine internationale).

Dans cette province, les déchets solides sont gérés par la Island Waste Management Corporation (IWMC). Les représentants de la société signalent que la province n'importe ni n'exporte de déchets solides destinés à l'élimination. Il y a deux exceptions : les déchets dangereux exportés (PCB, déchets biomédicaux, etc.) et les déchets provenant occasionnellement des paquebots de croisière (à la demande de ces derniers). Certains matériaux sont exportés aux fins du recyclage.

Le ministère de l'Environnement de la Nouvelle-Écosse affirme qu'aucune municipalité n'exporte actuellement de déchets destinés à l'élimination. En outre, à sa connaissance, il n'y a aucun mouvement de déchets ICI. Les lieux d'enfouissement ne reçoivent plus de déchets importés depuis que le Ministère a appliqué une politique qui interdit tout mouvement de déchets aux fins de l'enfouissement ou de l'incinération (avec ou sans récupération d'énergie).

Les seuls mouvements transfrontaliers observés visaient les panneaux de fibres, le carton ondulé, les vêtements usagés et, peut-être, le papier journal et les revues (importations en provenance des États-Unis). Les exportations, vers les États-Unis principalement, comprenaient des fibres de papier, des pneus hors d'usage et des plastiques.

Le ministère de l'Environnement du Nouveau-Brunswick signale que des déchets solides sont importés du Maine pour être éliminés dans deux sites. Ces sites sont représentés par les Commissions de gestion des déchets solides du Sud-Ouest (6 000 à 7 000 tonnes importés par an) et de Madawaska/Victoria (7 800 tonnes importées par an). Le Ministère ajoute que des évaluations environnementales doivent être effectuées pour les sites qu'on prévoit utiliser aux fins de l'élimination des déchets importés. L'importation de matériaux est considérée comme ayant des effets positifs dans certains cas, car elle soutient les programmes locaux axés sur les 3 R.

Un autre organisme, la Fundy Region Solid Waste Commission, déclare recevoir de petites quantités de déchets extracôtiers provenant des activités internationales de navigation. Aucune activité d'exportation de déchets ne se déroule dans la province.

Comme il a été noté dans la section 3.6, le Règlement sur les déchets solides du Québec, adopté en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement, interdit tout enfouissement de déchets générés en dehors de la province. Par conséquent, il n'y a aucune importation de déchets au Québec. Quant aux exportations, on ne possédait aucune donnée au moment de la rédaction du présent rapport.

Comme il a été noté à la section 4.1, dans un rapport publié en 1993 et intitulé « Export of Solid Non-Hazardous Waste From Ontario », on estimait que 1,3 million de tonnes de DND avaient été exportées vers les États-Unis en 1992. Au moment où s'amorçait l'étude, la majorité de ces déchets provenaient du secteur ICI et étaient ramassés par des transporteurs privés qui desservaient la région métropolitaine de Toronto et les régions de Peel, de Halton et de Hamilton-Wentworth. On n'avait signalé aucune importation de déchets destinés à l'élimination en Ontario. La situation n'a guère changé.

Les pratiques actuelles d'élimination des déchets en Ontario ont été examinées. Voici les résultats :

Ville de Toronto : Actuellement (1999), 325 000 tonnes de DND municipaux sont transportées vers le Michigan. En l'an 2000, on prévoit que cette quantité passera à 450 000 tonnes. Les contrats actuels d'élimination pourraient être prolongés de deux ans. En 1998, les exportations de déchets municipaux atteignaient approximativement 254 000 tonnes. Des quantités importantes de déchets ICI ainsi que de résidus de construction et de démolition ont également été exportées.

L'élimination à long terme des déchets constitue une source majeure d'incertitude à Toronto et dans les régions de York et de Durham, compte tenu de la fermeture projetée de la décharge Keele Valley en 2002. La ville de Toronto est actuellement à la recherche de solutions à long terme concernant la gestion des déchets. L'appel d'offres du Toronto Integrated Solid Waste Resource Management Process (TIRM) (au nom de Toronto et des régions de Peel, de York et de Durham) a suscité plusieurs réponses, qui proposaient d'éliminer les déchets aux États-Unis. Parallèlement, la région de York a également reçu des propositions provenant principalement d'installations d'élimination américaines.

Région de Halton : On estime qu'au moins 100 000 tonnes de DND, surtout des déchets ICI, sont exportées en dehors de la région par l'entremise de deux stations de transfert exploitées par le secteur privé. La plupart des déchets manipulés par l'un des exploitants (estimés à 57 000 tonnes par an) sont exportés vers un incinérateur américain.

Région de Waterloo : On estime que de 120 000 à 150 000 tonnes de DND, surtout des déchets ICI, sont exportées par l'entremise de trois stations de transfert exploitées par le secteur privé. On croit que deux des stations exportent aux États-Unis.

Région de Peel : Tous les déchets municipaux sont actuellement dirigés vers des lieux d'enfouissement locaux. Comme le lieu principal (Britannia) atteindra sûrement sa capacité maximale en 2003, la région est actuellement à la recherche de solutions d'élimination à long terme et envisage d'exporter aux États-Unis. La région n'assure pas le suivi des exportations de déchets ICI, bien que des données d'un rapport comparatif de 1996 pourraient être utiles.

Région de Hamilton-Wentworth : Aucune exportation de déchets municipaux n'est rapportée. Toutefois, des quantités importantes de déchets ICI sont exportées par le biais de deux stations de transfert exploitées par le secteur privé qui éliminent les déchets aux États-Unis.

Région de Niagara : Il n'y a actuellement pas d'exportations de déchets municipaux. La région a cependant demandé que des modifications soient apportées aux certificats d'agrément pour que les lieux d'enfouissement municipaux de Niagara Falls et de St. Catharines puissent recevoir des déchets provenant de l'extérieur de la région. Deux importantes entreprises privées de gestion des déchets sont exploitées en dehors de la région. La société mère de l'une d'entre elles est située à Niagara Falls (New York).

Essex-Windsor : Plus de 100 000 tonnes de DND provenant du secteur industriel, commercial et institutionnel seraient exportées tous les ans vers les États-Unis par le truchement de deux stations de transfert exploitées par le secteur privé.

Kingston : On ne signale aucune exportation de déchets.

Comté de Simcoe : On estime que quelque 25 000 tonnes de déchets ICI sont actuellement exportées (selon les recettes perdues provenant des redevances de déversement), dont une partie peut-être vers les États-Unis.

Comté de Dufferin : Actuellement, environ 10 000 tonnes de déchets municipaux sont exportées, sans doute vers les États-Unis.

Selon les renseignements susmentionnés, une comparaison des données de 1992 (tirées du rapport intitulé « Export of Solid Non-Hazardous Waste From Ontario ») et des données actuelles donne les résultats suivants :

L'exportation des déchets solides non dangereux de l'Ontario
Estimations 1992 Estimation actuelle (1998-1999)
Municipalité Estimations
(en tonnes)
Déchets municipaux
(en tonnes)
Déchets ICI (y compris les résidus de construction et de démolition)
(en tonnes)
Toronto 900 000 254 000 n/d
Région de Halton 112 000 0 57 000
Région de Waterloo 15 000 0 <120 000 - 150 000
Région de Peel 250 000 0 n/d
Hamilton/Wentworth 100 000 0 important
Essex-Windsor 20 000 0 100 000
Sault Ste. Marie 0 0 0
Niagara Falls 0 0 n/d
Kingston s.o. 0 n/d
Comté de Simcoe s.o. 0 Jusqu'à 25 000
Comté de Dufferin s.o. jusqu'à 10 000 n/d
Région de York voir Toronto n/d
Total 1 397 000 264 000 506 000 (MEO)

Comme l'indiquent les données ci-dessus, selon les renseignements fournis par le ministère de l'Environnement et les municipalités, environ 770 000 tonnes de DND ont été exportées aux États-Unis en 1998, dont environ 506 000 tonnes de déchets ICI et 264 000 tonnes de déchets municipaux (grande région de Toronto et comté de Dufferin). Au nombre des régions qui ont déclaré avoir exporté de grandes quantités de déchets ICI figuraient la ville de Toronto, les régions de Halton, de Waterloo, de Hamilton-Wentworth et d'Essex-Windsor ainsi que le comté de Simcoe. Dans certains cas, surtout dans les grandes régions, les exportations annuelles de déchets ICI s'élevaient à plus de 100 000 tonnes.

Le Conseil du recyclage de l'Ontario a également observé un important commerce de matières recyclables avec les États-Unis. L'aluminium, les plastiques et les textiles, entre autres, sont exportés, tandis que le papier et les autres déchets de carton ondulé sont importés en grandes quantités.

Données des douanes américaines

Comme il a initialement été observé dans l'étude de 1993 sur les exportations ontariennes de déchets, les douanes américaines utiliseraient deux systèmes harmonisés de codes d'article pour comptabiliser la plupart des envois de déchets non recyclés. Ces codes sont « autres déchets, papiers inutilisables et cartons » - tarif nº 4707900000 (SIC9100 - attribué à la plupart des déchets ménagers et ICI) et « sciures et autres déchets et débris de bois » - tarif nº 4401304090 (SIC2499 - attribué à la plupart des résidus de construction et de démolition). Bien que ces codes puissent inclure certains déchets destinés au recyclage et exclure d'autres catégories de déchets (déchets triés, matériaux tels que les pneus, le verre, etc.), ils demeurent la meilleure information disponible de cette source.

Aux fins de cette étude, le Buffalo Export Assistance Center du U.S. Department of Commerce a fourni les données récentes des douanes américaines sur les deux codes d'article. Les données concernaient tous les envois transfrontaliers entre le Canada et les États-Unis. Aucune répartition par province ou par point d'entrée n'a été effectuée mais, puisque la plupart des mouvements de déchets semblent se produire en Ontario, on présente quand même ces données. Voici les flux exportés aux États-Unis qui ont été déclarés (en tonnes) :

L'exportation des déchets solides non dangereux de l'Ontario
Code d'article Janv.-juin 1999 Janv.-juin 1998 1998 1997 1996
4707900000 66 431 144 676 217 868 275 151 175 257
4401304090 53 866 66 861 125 681 200 558 190 952
Total 120 297 211 537 343 549 475 709 366 209

Les données révèlent une nette tendance à la baisse des exportations de déchets après l'augmentation enregistrée en 1997. De 1997 à 1999, les exportations annuelles ont diminué respectivement de 38 % et 76 % (selon les données du premier semestre de 1999).

Les totaux indiqués ci-dessus sont beaucoup moins élevés que ceux estimés pour 1992, et consignés en 1993 dans l'étude sur les exportations ontariennes de déchets. Cette observation est très intéressante, considérant que la plupart des données récentes concernent tous des points d'entrée et pas seulement ceux situés en Ontario.

Données des États américains

Comme il est décrit dans l'étude sur les exportations ontariennes de déchets, les autorités américaines de gestion des déchets ont réparti les importations de déchets par État comme suit : Indiana (3 100 tonnes), Michigan/New York (220 000 tonnes), Ohio (540 500 tonnes et Pennsylvanie (267 868 tonnes). Au total, 1 031 000 de tonnes de DND en provenance de l'Ontario ont été acheminées vers des lieux d'enfouissement américains. Pour la présente étude, seules les données fournies par le Michigan étaient disponibles.

Comme il a été mentionné à la section 4.7, le Michigan Department of Environmental Quality a publié un rapport sur l'enfouissement des déchets solides pendant la période d'octobre 1997 à septembre 1998. Tous les lieux d'enfouissement des États doivent déclarer annuellement la quantité de déchets solides reçus par point d'origine. Les estimations des importations de déchets au Canada, qui peuvent comporter certaines limitations, font état de 2 548 815 verges cubes au cours de la même période. Ce volume annuel correspond à environ 811 000 tonnes, selon une densité moyenne de déchets compactés de 700 lb par verge cube.

Il est intéressant de noter que les auteurs de l'étude de 1993 sur les exportations ontariennes de déchets évaluaient à 220 000 tonnes le volume de DND exportés au Michigan et dans l'État de New York (combinés) en 1992. Cette estimation reposait toutefois sur des données très limitées (seules quatre des 12 installations [au moins] de ces deux États ont fourni des données). Les représentants de l'industrie ont indiqué qu'en 1991, les exportations ontariennes de déchets vers le Michigan s'élevaient au moins à 700 000 tonnes.

Sommaire des exportations ontariennes

Comme il a été mentionné dans la section 4, il est très difficile d'obtenir des données précises sur les mouvements transfrontaliers de DND, car les entreprises privées de gestion de déchets qui participent à cette activité ne font aucune déclaration à cet effet. Malgré cela, on croit que les exportations de déchets sont importantes. Le volume de déchets exportés en 1998 a été estimé à quelque 800 000 tonnes, selon des données fournies par les autorités provinciales et municipales responsables de la gestion des déchets.

Pour comparer et vérifier les résultats susmentionnés, on a également examiné les données des douanes américaines fournies par le Buffalo Export Assistance Center, mais ces dernières se sont révélées d'une faible utilité. Par exemple, on a eu quelques ennuis avec les définitions des codes d'article et le fait qu'il n'y avait pas de répartition par État ou par point d'entrée. En outre, les données fournies par les bureaux des douanes, qui n'ont enregistré que 120 000 tonnes pour la première moitié de 1999, ne correspondent nullement aux statistiques compilées par le Michigan et la ville de Toronto. D'après les données recueillies au Michigan, environ 811 000 tonnes de déchets ontariens ont été exportées à des fins d'élimination entre octobre 1997 et septembre 1998.

Beaucoup d'incertitude est associée aux exportations à long terme de DND par l'Ontario. En l'an 2000, on prévoit que les exportations de DND en provenance de Toronto atteindront 450 000 tonnes et que les quantités de déchets ICI exportés (y compris les résidus de construction et de démolition) seront importantes. À plus long terme, le principal lieu d'enfouissement desservant les villes de Toronto, York et Durham (Keele Valley) fermera en 2002. Peel entrevoit la fermeture de son principal site municipal au début de 2003.

La ville de Toronto est actuellement à la recherche de solutions à long terme concernant la gestion des déchets. L'appel d'offres du Toronto Integrated Solid Waste Resource Management Process (TIRM) (au nom de Toronto et des régions de Peel, de York et de Durham) a suscité plusieurs réponses, qui proposaient d'éliminer les déchets aux États-Unis. Parallèlement, la région de York a également reçu des propositions, notamment d'installations d'élimination américaines.

Comme il a été mentionné à la section 4, le rapport de 1993 sur les exportations de déchets ne contient aucune donnée sur les importations de déchets en Ontario. Selon le ministère de l'Environnement, un seul lieu reçoit actuellement des déchets des États-Unis. Une quantité inconnue de déchets industriels traités est expédiée dans un lieu d'enfouissement privé dans la région de Hamilton-Wentworth.

Quant aux exportations de déchets, certaines données étaient disponibles auprès du Buffalo Export Assistance Center, mais seulement pour un code d'article : tarif nº 4707900000 - « autres déchets, papiers inutilisables et cartons ». Les données fournies (non ventilées par État ou par point d'entrée) indiquaient que, de 1994 à 1999, les quantités importées ont fluctué entre 470 000 et 810 000 tonnes environ. On croit que les matières considérées par ce code contiennent des déchets ménagers et ICI, mais les pratiques d'importation de déchets d'autres sources (voir ci-dessus) révèlent que la plupart des flux de matières ne renferment pas de déchets destinés à l'élimination.

Selon le Manitoba Environment Protection, aucun DND n'est exporté à l'extérieur de la province. Seuls des déchets biomédicaux non réglementés sont expédiés par BFI vers le Dakota du Nord à des fins d'élimination. Il n'y a pas non plus d'importations de déchets à l'heure actuelle. On a tout de même recommandé l'élaboration d'une politique sur l'importation et l'exportation des déchets dans le cadre d'un examen des activités liées aux déchets solides au Manitoba.

Le ministère de l'Environnement et de la Gestion des ressources de la Saskatchewan n'a pas été en mesure de fournir des données précises sur les mouvements transfrontaliers, mais il a révélé que des DND étaient parfois importés ou exportés par les collectivités frontalières qui partagent des installations de gestion des déchets avec des municipalités américaines. Les importations et (ou) les exportations ne sont pas surveillées ni suivies par le Ministère. Les collectivités concernées sont les villes de Lloydminster et de Creighton, et le village de North Portal.

Selon le Saskatchewan Waste Reduction Council, un lieu d'enfouissement, situé à Estavan, importe des déchets en provenance des États-Unis. Il a également révélé que des pneus recyclables, des plastiques et des boîtes en aluminium étaient exportés vers les États-Unis et que de la ferraille était importée de Chicago.

Selon l'Alberta Environmental Protection, aucun DND n'a été exporté. Les seules activités du genre dans la province visaient les matières recyclables (surtout des déchets de papier exportés vers les États-Unis). Le Recycling Council of Alberta a également indiqué que certains plastiques ramassés sont expédiés vers les États-Unis et les pays du littoral pacifique. Aucune activité d'importation n'a été signalée.

Le Ministère de l'Environnement, des Terres et des Parcs ne réglemente pas l'importation ou l'exportation de déchets non dangereux (définis comme déchets solides municipaux, ou DSM). La responsabilité pour la gestion des DSM en Colombie-Britannique relève des 27 districts régionaux and de leurs plans de gestion des DSM tels qu'approuvés par le Ministre de l'Environnement, des Terres et des Parcs. Tout exportation ou importation de DSM exige une autorisation par l'entremise d'un plan approuvé par la jurisdiction d'exportation ou d'importation, et les districts régionaux ont l'autorité selon le Waste Management Act d'assurer que les DSM soient gérés par des installations approuvés et par des transporteurs agréés.

La Direction de la prévention de la pollution et de l'assainissement du ministère a signalé les activités d'exportation de déchets suivantes (toutes dirigées vers des lieux d'enfouissement situés au Washington) : vallée du Fraser (8 000 tonnes) et rivière Powell (6 000 tonnes). Il s'agissait de déchets municipaux, institutionnels et commerciaux. On ne disposait d'aucune information sur les déchets industriels, bien qu'on ait rapporté l'exportation de quantités importantes de sols contaminés pendant les séances de consultation des intervenants. On a aussi rapporté que la région de Squamish-Lillooet exporterait peut-être des déchets vers les États-Unis dans l'avenir.

Un lieu d'enfouissement (Fort Nelson-Liard, récemment renommé Northern Rockies) aurait reçu de petites quantités (environ 200 tonnes) de déchets en provenance des États-Unis.

Comme il est résumé à la section 4, plusieurs tentatives ont été faites pour évaluer les mouvements transfrontaliers de déchets au Canada. Un exemple, décrit dans la section 4.6, était l'étude préparée par Environnement Canada, intitulée « Assessment of Canadian Trade in Wastes/Recyclables, 1988-1995 ». L'étude examinait les statistiques sur les importations et les exportations à l'aide des codes du Système harmonisé (SH) de Statistique Canada - qui s'inspire d'un système international. Le rapport a indiqué que la capacité du SH de retracer les types de déchets, qu'ils soient destinés à l'élimination ou au recyclage, était fort limitée. Par exemple, certains codes du SH pouvaient être attribués tant aux déchets dangereux qu'aux DND ou englober tant les déchets que les non-déchets. La base de données du Système de renseignements et d'extraction de l'information sur le commerce (TIERS), où sont versées toutes les importations et exportations, a également été examinée. Bien que cette base de données constitue en principe un registre exhaustif du commerce canadien, son utilité pour l'analyse des déchets a été jugée limitée, car elle fait appel à la codification du SH.

Néanmoins, on a découvert que le commerce des déchets s'effectue généralement à l'intérieur des pays de l'OCDE et que nos plus grands partenaires commerciaux sont les États-Unis. On a remarqué que les quantités de déchets exportés dans des pays ne faisant pas partie de l'OCDE fluctuaient beaucoup. En outre, certaines matières étaient susceptibles de soulever des inquiétudes dans certains pays importateurs où elles pouvaient être considérées comme des déchets dangereux et ce, même si elles ne l'étaient pas selon la réglementation canadienne (ou internationale). Les pneus et les déchets de plastique en sont deux exemples.

Il est toujours difficile d'obtenir des données précises sur les mouvements transfrontaliers de DND en l'absence de rapports produits par les entreprises de gestion des déchets du secteur privé. Les quantités réelles sont inconnues, mais un volume assez important de déchets semble être exporté, surtout par l'Ontario. On ignore les quantités qui sont importées, mais il ne fait aucun doute qu'elles sont plus faibles.

Selon les opinions exprimées lors du sondage mené auprès des intervenants (section 2.3), on a l'impression que les questions économiques jouent un rôle déterminant dans les mouvements transfrontaliers de déchets (en raison notamment des redevances de déversement et des frais d'élimination plus faibles dans les lieux d'enfouissement américains et [dans le cas des importations] du taux de change). Parmi les autres facteurs, mentionnons la proximité des collectivités frontalières canadiennes et américaines et le désir des multinationales spécialisées dans la gestion de déchets d'utiliser leurs propres équipements d'élimination pour la collecte des déchets, peu importe où ils sont situés.

Comme il est mentionné dans la section 3.6, plusieurs provinces ont adopté des politiques ou des règlements pour prévenir ou décourager les importations de déchets.

Bien que ce ne soit pas l'objectif premier du présent document de travail (la LCPE ne régit pas les exportations ni les importations de matières recyclables non dangereuses), toutes les provinces ont généralement déclaré des activités liées à l'exportation et (ou) à l'importation de matières recyclables. Un rapport intitulé « Study of the Transboundary Movement of Waste Into/Out of Canada », publié en mai 1995 (section 4.3), examinait la nature et les impacts des mouvements transfrontaliers entre le Canada et d'autres pays. Le rapport mettait l'accent sur les déchets solides non dangereux, mais étudiait également d'autres types de déchets et certaines catégories de matières recyclables. Voici comment on y résumait les mouvements transfrontaliers de flux de matières recyclables sélectionnées en 1992 :

L'exportation des déchets solides non dangereux de l'Ontario
Exportations
(Tonnes)
Importations
(Tonnes)
Ferraille 1 300 000 1 350 000
Fibres de papier recyclables 234 000 1 205 000
Plastiques et verre recyclables 56 000 39 000

Le rapport définissait plusieurs aspects clés liés à ces flux de matériaux. Par exemple :

Vu l'échelle de la valeur économique, les impacts sur l'emploi et les relations entre les divers flux de déchets, il a été proposé de faire preuve de prudence dans l'examen des changements majeurs aux pratiques et aux règlements en vigueur.

Dans le même ordre d'idées, le Forum de 1994 sur les politiques (section 4.2) du Conseil du recyclage de l'Ontario a conclu, en partie, que l'exportation de déchets solides vers les États-Unis a des conséquences néfastes sur le développement des industries oeuvrant dans le secteur des 3 R. Ainsi, les installations de réacheminement des déchets, établies dans l'espoir que des quantités suffisantes de matériaux seraient disponibles pour assurer leur viabilité, subissaient parfois les contrecoups de l'exportation des déchets, qui est moins coûteuse.

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