Annexe 8 : Critères d'essai pour la méthode « sunrise » - tirés du document de travail des représentants des groupes de défense d'intérêts publics, août 2000
Les divers essais jugés nécessaires pour mesurer adéquatement les diverses possibilités de risque sont décrits ci-dessous. Certains de ces essais sont déjà obligatoires pour les substances et les polymères admissibles aux niveaux les plus élevés selon l'annexe; d'autres ont été proposés à un sous-comité du processus de consultation sur les RSN.
Essais de toxicité aiguë pour les mammifères, les poissons, les daphnidés et les algues. Toxicité chronique : détermination d'une concentration efficace à 50 % pour la croissance, la masse totale ou l'inhibition du taux de photosynthèse chez les végétaux supérieurs, essai de 90 jours pour les mammifères et indicateurs de la toxicité chronique, notamment la dose minimale avec effet observé (DMEO), la dose minimale sans effet observé (DMSEO) et la concentration toxique maximale acceptable (CTMA) dans les essais aquatiques31.
Les essais relatifs à la persistance qui sont déjà obligatoires en vertu de l'annexe sur le niveau le plus élevé (notamment l'hydrolyse et la biodégradabilité immédiate), bien que les quantités seuils établies pour la demi-vie d'une substance dans les milieux tels que l'air, l'eau, les sédiments et le sol doivent peut-être être réduites par rapport aux critères énoncés dans la Politique de gestion des substances toxiques (PGST).
Les essais ayant trait à la bioaccumulation et au coefficient de partage entre l'octanol et l'eau (Koe) qui sont déjà obligatoires au niveau plus élevé en vertu de l'annexe pertinente (notamment sur la solubilité dans l'eau, la liposolubilité, la constante de dissociation), bien que les quantités seuils établies pour le log Koe doivent peut-être être réduites par rapport aux critères énoncés dans la PGST.
Les essais pour un PACO de 20, de 100 et de 500 ainsi que les essais pour déterminer le temps de séjour dans l'atmosphère des classes de substances auxquelles ces mesures s'appliquent.
Les essais pour un PRP de 20, de 100 et de 500, ainsi que le temps de séjour dans l'atmosphère pour les classes de substances auxquelles ces mesures s'appliquent.
Il est possible de procéder à une analyse préliminaire des substances nouvelles afin d'évaluer le potentiel de perturbation des fonctions endocriniennes, ce qui améliore l'évaluation des RSN. Le modèle de niveau 1 et de niveau 2 de la U.S. Environmental Protection Agency est proposé ici :
Voici les types d'essais in vitro :
- liaison des récepteurs des œstrogènes ou gène rapporteur;
- liaison des récepteurs des androgènes ou gène rapporteur;
- stéroïdogenèse, avec tissu de testicule haché fin.
Essais in vivo :
- un essai utérotrophe de trois jours sur des rongeurs;
- un essai de 20 jours sur des femelles pubérales de rongeurs, avec effets améliorés sur la thyroïde;
- un essai Hershberger de cinq à sept jours sur des rongeurs;
- un essai de métamorphose de grenouille;
- une analyse préliminaire de la reproduction chez le poisson.
L'évaluation peut permettre d'analyser les données de niveau 1 et d'autres renseignements pertinents du point de vue scientifique (p. ex., des analyses préliminaires à haut rendement, les relations quantitatives structure-activité, mentionnées sous l'acronyme QSAR, ou les données des documents scientifiques) et ainsi de décider si la substance chimique peut être transférée dans une catégorie « d'attente (aucune analyse nécessaire pour l'instant) » ou si elle doit être soumise à un essai de niveau 2. Ce dernier essai permettra de déterminer si la substance peut avoir, sur les humains, un effet qui est semblable à l'effet produit par une hormone naturellement sécrétée par l'organisme.
Les essais de niveau 1 sont d'une envergure et d'une profondeur suffisantes pour permettre de détecter toutes les substances chimiques actuellement connues qui peuvent avoir un effet sur les systèmes endocrinien, androgène et thyroïdien. Par conséquent, après avoir procédé à l'ensemble des essais de niveau 1, on désigne la substance en fonction de son potentiel d'activité œstrogénique, androgénique et thyroïdienne, ce qui exigera une étude plus poussée au niveau 2 pour vérifier et évaluer le potentiel, ou encore, dans le cas d'un potentiel réduit ou nul sur l'activité œstrogénique, androgénique et thyroïdienne, occasionnera la mise en « attente » de cette substance chimique.
Les essais de niveau 2 sont des études à plus long terme conçues pour englober les stades et les processus vitaux critiques, un vaste éventail de doses et de modes d'administration par une voie d'exposition pertinente. Les effets associés à la perturbation des fonctions endocriniennes peuvent être latents et se manifester seulement plus tard dans la vie ou même ne pas apparaître avant la période de reproduction. Par conséquent, les essais de niveau 2 portent généralement sur deux générations et comprennent les effets sur la fertilité et l'accouplement, le développement de l'embryon, la période délicate de la croissance et de l'évolution néonatales et le passage du stade juvénile au stade de la maturité sexuelle.
Voici les essais de niveau 2 :
- une étude de toxicité pour la reproduction chez les mammifères de deux générations, ou encore une étude de remplacement moins poussée;
- un essai de toxicité pour la reproduction chez les mammifères;
- un essai de toxicité pour la reproduction chez les oiseaux;
- un essai de toxicité pour le cycle de vie du poisson;
- un essai de toxicité pour le cycle de vie de la mysis (Mysidacés) ou d'autres invertébrés;
- un essai du développement et de la reproduction des amphibiens.
Environnement Canada et Santé Canada peuvent décider d'exiger moins d'essais si l'on trouve des renseignements scientifiques pertinents démontrant que les effets peuvent être adéquatement caractérisés lors d'un essai sur une seule génération.
La prescription « sunrise » pourrait alors prendre la forme soit d'une quantité seuil absolue pour chaque critère ou d'un système de pointage selon lequel une substance ne pourrait excéder un certain pointage cumulatif pour toutes les catégories combinées. On trouvera ci-dessous un exemple de cette dernière démarche, appliquée à des indicateurs choisis :
Avant d'appliquer un tel système, on devrait réfléchir et se demander quels résultats d'essais numériques seraient associés à chaque note et quelles relations les niveaux obtenus dans chaque catégorie auraient les uns par rapport aux autres. Par exemple, on pourrait décider qu'une substance serait destinée à l'inscription sur la LIS si elle ne dépassait pas un nombre x de notes « faibles » durant tout le processus d'évaluation. On pourrait aussi diviser les essais en sous-ensembles selon la nature de l'effet, l'emplacement de l'effet, etc., et leur allouer un nombre donné de notes « faibles » admissibles pour chaque sous-ensemble.
Tableau A-1 : Disposition du protocole « sunrise » - système de notation pour certains indicateurs
Pointage* | Bon | Modéré | Faible |
---|---|---|---|
Létalité aquatique aiguë (CL50 ou CE50, mg/L)32 | >100 | 100-1 | <1 |
Toxicité aquatique chronique (CSENO, mg/L)33 | >0.02 | 0.02-0.0002 | <0.0002 |
Létalité orale aiguë (DL50, mg/kg)34 | >500 | 500-5 | <5 |
Persistance (demi-vie dans un environnement aquatique, jours)35 |
<50 | 50-180 | >180 |
Bioaccumulation (facteur de bioaccumulation [FBA], où log FBA = 1,07 log Koe - 0,21)36 |
<500 | 500-1 000 | >1 000 |
Potentiel d'appauvrissement de la couche d'ozone (PACO, en comparaison avec le CFC-11 et le CFC-12)37 |
<0.01 | 0.01-0.70 | >0.70 |
Potentiel de réchauffement de la planète (PRP, masse égale en comparaison du CO2 sur 100 ans)38 |
<1 | 1-500 | >500 |
Footnotes
* CL50 = concentration létale moyenne; DE50 = dose efficace moyenne; DL50 = dose létale moyenne; CSENO = concentration sans effet nocif observé; CFC = chlorofluorocarbure.
31 M. Swanson et A. Socha, Chemical Ranking and Scoring: Guidelines for Relative Assessments of Chemicals (1997), p. 93.
32 Environnement Canada, Leaders environnementaux 2 : Accélération de la réduction/élimination des toxiques (ARET) (1997), p. 36.
33 Environnement Canada, Leaders environnementaux 2 : Accélération de la réduction/élimination des toxiques (ARET) (1997), p. 36.
34 Environnement Canada, Leaders environnementaux 2 : Accélération de la réduction/élimination des toxiques (ARET) (1997), p. 36.
35 Pour la catégorie « Faible », extrait de : Environnement Canada, Leaders environnementaux 2 : Accélération de la réduction/élimination des toxiques (ARET) (1997), p. 34.
36 Chiffres basés en partie sur un document d'Environnement Canada, Leaders environnementaux 2 : Accélération de la réduction/élimination des toxiques (ARET) (1997), p. 34, et sur un document de la U.S. Environmental Protection Agency, Proposed Category for Persistent, Bioaccumulative, and Toxic Substances (5 octobre 1998); (http://www.epa.gov/oppt/pbt/)
37 M. Swanson et A. Socha, Chemical Rankingand Scoring: Guidelines for Relative Assessmentsof Chemicals (1997), p. 121.
38 M. Swanson et A. Socha, Chemical Rankingand Scoring: Guidelines for Relative Assessmentsof Chemicals (1997), p. 120.
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