Devenir dans l'environnement

La modélisation environnementale de l'APDFO et de ses sels est impossible à l'aide des modèles généralement reconnus, comme le modèle de fugacité de niveau III, car ceux-ci ne peuvent être appliqués à des agents tensioactifs ionisables. La grande solubilité de l'APDFO dans l'eau ainsi que la volatilité négligeable des espèces ionisées indiquent que toutes les espèces d'APDFO s'introduisent principalement dans le milieu aquatique. D'après les résultats d'expériences, il est probable que l'APDFO puisse se réintroduire dans la phase gazeuse à partir de l'eau (US EPA, 2002). Toutefois, des études ont révélé que dans une telle éventualité, cette rétroduction se produirait à un degré très négligeable, à un pH proche de 8,5 (Oakes et al., 2004). Une fois dans la phase aqueuse, l'APDFO peut se répartir dans des sédiments, comme l'ont montré les mesures effectuées dans ce milieu (Giesy et Newsted, 2001; Stock et al., 2007). Cependant, en comparaison avec les concentrations mesurées dans la phase aqueuse et dans les sédiments, il est improbable que les sédiments soient un puits d'importance pour l'APDFO, si l'on se fie aux observations faites par Oakes et al. (2004) et par Masunaga et Odaka (2005). L'adsorption et la désorption du SAAPDFO ont fait l'objet d'une étude portant sur un échantillon de boues activées et sur quatre échantillons de sol (Dekleva, 2003). Selon cette étude, le taux moyen d'adsorption de ce sel allait de 40,8 à 81,8 %, tandis que les valeurs du coefficient d'adsorption (Kd) variaient entre 0,41 et 36,8 mL/g. Le coefficient d'adsorption sur le carbone organique (Kco) oscillait entre 48,8 et 229 mL/g et le coefficient d'adsorption sur la matière organique (Kmo), entre 28,4 et 133 mL/g. Ces valeurs montrent qu'il est plus probable que l'APDFO soit adsorbé sur le carbone organique que sur les autres matières solides des sols. Moodyet Field (1999) sont d'avis que, vu que l'APDFO a pu être mesuré dans des eaux souterraines là où il n'est plus utilisé, une fraction du composé pourrait être liée au sol et libérée lentement dans l'eau. Toutefois, il est reconnu que sa présence dans les eaux souterraines pourrait simplement indiquer la lente migration de l'APDFO plutôt que sa liaison avec le sol. Il est donc improbable que l'APDFO qui se dépose sur le sol soit transporté sur de grandes distances (Franklin, 2002).

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