Partie I : objectifs, lignes directrices et codes de pratique en matière de qualité de l'environnement (articles 7 à 10 de la LCPE)

La Partie I de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (LCPE) autorise le ministre à entreprendre des recherches scientifiques en rapport avec la pollution atmosphérique et à établir des objectifs, des lignes directrices et des codes de pratique en matière de qualité de l'environnement.

Par le biais de la recherche scientifique et du développement, nous pouvons évaluer les répercussions des produits toxiques, y compris les substances qui ont été développées par le biais de la biotechnologie, sur l'environnement et sur la santé humaine. Nous pouvons aussi déterminer les niveaux de risque minimal pour l'exposition aux contaminants, surveiller les changements écologiques dans le temps et élaborer des solutions aux problèmes. Les scientifiques cherchent divers moyens de réduire au minimum les risques associés à l'exposition aux contaminants. Sans ces connaissances, nous ne saurions pas quand établir des limites pour l'utilisation d'une substance, quelles limites imposer, comment prévenir les problèmes ou réagir face à ceux-ci, ou comment remplacer une substance par une autre dont les caractéristiques sont moins dommageables ou, dans la mesure du possible, ne le sont pas du tout.

Une grande variété de travaux scientifiques soutient la mise en œuvre de la LCPE. Ces travaux se répartissent dans les quatre grandes catégories suivantes :

Surveillance

La surveillance des changements au niveau de l'environnement et des indicateurs humains pertinents est essentielle pour évaluer les répercussions des substances toxiques et l'efficacité des mesures destinées à minimiser les dommages à l'environnement et les menaces à la fois réelles et potentielles pour la santé humaine. Même si les ressources affectées aux programmes d'envergure nationale ont diminué au cours des dix dernières années, la surveillance demeure une composante importante du travail scientifique sous-jacent à la mise en œuvre de la LCPE. Au cours de la période 1999-2000, la surveillance continue de l'environnement s'est poursuivie par le biais de ces initiatives majeures :

Rapports sur l'état de l'environnement

Il y a quatre grandes composantes à la « nouvelle vision » pour les Rapports sur l'état de l'environnement du gouvernement fédéral :

  1. Les indicateurs environnementaux
  2. Les rapports sur l'état de l'environnement (REE) basés sur des évaluations scientifiques
  3. La surveillance écologique
  4. La base d'informations sur l'état de l'environnement canadien sur la Voie verte, qui permet au public d'avoir accès à une foule de renseignements.

La Série nationale d'indicateurs environnementaux est disponible en copie papier et sous forme électronique sur le site Web de la base d'informations sur l'état de l'environnement canadien.

La région du Pacifique et du Yukon d'Environnement Canada a affiché cinq nouveaux indicateurs régionaux sur son site Web en 1999-2000. Il s'agit d'indicateurs sur le cygne trompette, le pygargue à tête blanche, l'empoisonnement de rapaces par des pesticides, les toxines dans les œufs du Grand héron du Pacifique et les niveaux de nitrate dans l'aquifère d'Abbotsford. Cinq indicateurs régionaux existants ont été mis à jour avec de nouvelles informations. Le site Web des indicateurs régionaux compte maintenant 14 indicateurs et les travaux se poursuivent en ce qui a trait au développement de nouveaux indicateurs sur le smog, les oiseaux de mer, le changement climatique et l'utilisation de l'eau.

De plus, le rapport État des Grands Lacs de 1999 a été rendu public par la région de l'Ontario d'Environnement Canada et par la Environmental Protection Agency des États-Unis en 1999.

Un logiciel interactif sur les indicateurs pour le développement durable des collectivités aide les collectivités à développer des indicateurs pour évaluer et surveiller leurs progrès en matière de développement durable. Ce logiciel facilite aussi l'échange des renseignements relatifs aux indicateurs.

Le Conseil canadien des ministres de l'Environnement (CCME) supervise le développement d'un indice national de la qualité des eaux afin d'uniformiser et de simplifier la façon de rendre compte des tendances de la qualité des eaux à l'échelle du pays. Cet indice est une adaptation d'un indice déjà utilisé en Colombie-Britannique et on en a fait l'essai en Alberta, en Ontario et dans plusieurs autres juridictions provinciales. La Direction de la qualité de l'environnementl (Environnement Canada) évaluera la pertinence d'appliquer cet indice à l'échelle nationale à titre d'outil de rapport sur l'état de l'environnement au cours des prochaines années.

Recherche et développement

Il est impossible de décrire tous les travaux de recherche et de développement en relation avec la LCPE qui ont été entrepris ou complétés au cours de la période couverte par ce rapport annuel. La section suivante classe par catégories les différents types de travaux de recherche et de développement qui ont été entrepris et fournit des exemples de certains projets importants et de leurs résultats.

En général, la recherche et le développement scientifiques relatifs à la LCPE peuvent être regroupés en quatre catégories :

Classification des substances

L'une des principales activités ayant lieu dans le cadre de la LCPE est l'identification et la catégorisation comme étant toxiques de certaines substances largement répandues pour l'environnement ou la santé humaine. De solides recherches scientifiques sont essentielles à la poursuite du processus de détermination et de classification des substances toxiques. Ces travaux mènent à l'élaboration de lignes directrices, d'objectifs et de codes de pratique en ce qui a trait aux façons acceptables d'utiliser et de mettre ces substances au rebut, ainsi qu'à l'élaboration de politiques et de règlements pour encadrer leur utilisation et leur mise au rebut, lorsque cela s'avère nécessaire. Voici quelques exemples des travaux de recherche menés en 1999-2000 relativement à la classification des substances :

La région du Pacifique et du Yukon d'Environnement Canada, en collaboration avec la Simon Fraser University, mène actuellement une recherche afin de déterminer si la santé et le développement des poissons et des écrevisses sont affectés par les eaux de ruisseau qui reçoivent les écoulements d'activités agricoles ou urbaines. La recherche évalue la présence de contaminants, par exemple des SPSE, dans les eaux de ruisseau et détermine comment les poissons et les écrevisses réagissent à ces substances, en utilisant des indicateurs comme la présence de tissus ovariens dans les testicules des mâles. Cette recherche est appuyée par l'Initiative de l'écosystème du bassin de Georgia, de cette région.

Appuyée elle aussi par l'Initiative de l'écosystème du bassin de Géorgie, une autre recherche s'attarde à la concentration de toxines aéroportées dans l'air et dans les précipitations dans la vallée inférieure du Fraser, en Colombie-Britannique. Des relevés des métaux et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans les mousses, chez les invertébrés et les amphibiens sont effectués dans les flancs boisés des montagnes de la cordillère de la côte afin d'évaluer les répercussions des dépôts atmosphériques d'azote, de soufre, de métaux et de polluants à base de HAP qui sont émis dans la région de Vancouver. L'analyse de ces nouvelles données combinées aux données existantes sur la qualité de l'air et de l'eau, et sur la chimie des plantes sera utilisée pour évaluer les répercussions biologiques potentielles.

Pour plus de renseignements sur les projets en matière d'air pur et d'eau propre, ainsi que sur les autres projets en relation avec la santé de l'écosystème, on peut consulter le site Web du bassin de Géorgie.

Le Centre de technologie environnementale a aussi contribué à déterminer les niveaux acceptables des substances encadrées par la LCPE en gérant plusieurs projets :

En 1999-2000, l'INRE a organisé une réunion de spécialistes afin d'uniformiser les connaissances sur les risques potentiels aux écosystèmes, à la faune et à la biodiversité que présentent les organismes génétiquement modifiés (OGM) utilisés dans certains secteurs comme l'agriculture, la foresterie et les pêches. Les participants ont tenté de déterminer les zones d'incertitude au niveau de l'évaluation des risques des OGM liés à l'environnement de même que les domaines dans lesquels Environnement Canada pourrait et devrait s'impliquer. Leur première réalisation a été l'élaboration d'une stratégie et d'un plan d'action qu'Environnement Canada doit mettre en œuvre afin de s'assurer que ces organismes sont utilisés dans un contexte d'écologie durable.

Santé Canada compte plusieurs groupes d'études en relation avec la classification des substances.

Détection des substances

La technologie associée à la surveillance et au contrôle du rejet de substances dans l'environnement est un domaine dans lequel la recherche évolue rapidement.

Grâce à ses laboratoires situés au Centre de technologie environnementale et au Centre technique des eaux usées, Environnement Canada continue de soutenir financièrement la recherche universitaire sur le développement et la validation des techniques de laboratoire pour prédire la survie et le flux génétique des microorganismes génétiquement modifiés avant qu'ils ne soient rejetés dans l'environnement. De plus, le Centre technique des eaux usées travaille au développement de nouvelles techniques microbiennes qui permettront de détecter la présence d'agents pathogènes d'origine hydrique dans l'environnement aquatique. Ces activités permettent de consolider l'élaboration des règlements et leur exécution.

Élaboration de méthodes rentables d'essai des substances

Des méthodes d'essai rentables et scientifiquement fiables sont essentielles pour la surveillance continue des substances dans l'environnement et pour les vérifications de contrôle de substances particulières. Voici quelques exemples de méthodes d'essai élaborées par les scientifiques d'Environnement Canada et de Santé Canada, et qui sont en relation avec la mise en œuvre de la LCPE :

Le Centre de technologie environnementale a été impliqué dans une variété de projets d'essais :

Un modèle transgénique de souris a été élaboré et est couramment utilisé pour évaluer la génotoxicité des substances toxiques encadrées par la LCPE. Un autre jeu ordonné d'échantillons de dosage biologique multigénique à base moléculaire, qui sert à la détection de produits chimiques qui sont des agents promoteurs de tumeur, en est au stade final de validation. Aussi, des recherches en laboratoire et sur le terrain sont effectuées dans le but de valider de nouvelles méthodes destinées à la caractérisation (déterminer les propriétés), la détection de l'exposition et les effets des produits biotechnologiques à base microbienne sur l'environnement et sur les humains.

En 1999-2000, la Stratégie canadienne en matière de biotechnologie a appuyé deux projets clés qui étudiaient les effets immunitaires de l'exposition auprès de travailleurs immigrants (en collaboration avec le University of Cincinnati Medical Center, Ohio, É.-U.) et la validation d'un modèle pour cribler les effets pathogènes des micro-organismes. Ces méthodes de détection ont aussi été utilisées pour appuyer l'acquisition de données par les provinces et par d'autres ministères fédéraux concernant l'identification, la quantification et le mouvement des biopesticides dans l'environnement.

Réduction de l'utilisation, du rejet ou de la présence des substances toxiques

La recherche et le développement permettent de déterminer des façons de réduire ou d'éviter l'utilisation, le rejet ou la présence des substances qui sont nuisibles pour l'environnement ou la santé humaine.

Tests

Les tests sur échantillonnage sont utilisés pour déterminer la présence de substances toxiques et pour vérifier la conformité aux règlements de la LCPE. En 1999-2000, le Centre de technologie environnementale a :

Conseils

Le partage de l'expertise -- aux niveaux interne (entre les différents paliers d'Environnement Canada) et externe (avec les autres ministères fédéraux et provinciaux, le public réglementé, les organismes internationaux et les gouvernements étrangers) -- constitue une autre importante contribution à la prévention de la pollution.

Environnement Canada tient à jour son important site Web, lequel est une source majeure d'informations concernant la LCPE.

De plus, tel que requis par l'article 12 de la LCPE, 1999, un Registre environnemental a été créé afin de respecter l'engagement qui consiste à encourager et à soutenir la participation du public. Le 14 juin 1999, le bureau du Registre Environnemental de la LCPE a débuté la conception et la mise sur pied d'un prototype de site Web pour offrir un accès en ligne convivial et évolué aux documents publics relatifs à la LCPE, notamment la loi, les règlements, les avis, les décrets, les politiques, les accords, les plans et les listes des substances. Le Registre environnemental a été établi en consultation avec les organismes d'Environnement Canada et de Santé Canada responsables de la mise en œuvre de la LCPE, 1999. Les intervenants ont aussi apporté leur contribution par le biais de leur participation à des ateliers et à d'autres événements publics. Le site Web a été inauguré le 31 mars 2000.

Le Centre de technologie environnementale a préparé un guide sur le brûlage sur place des hydrocarbures lors d'un déversement. Le guide fournit des renseignements destinés aux planificateurs des mesures d'urgence ainsi qu'aux unités d'intervention d'urgence qui pourraient être appelés à réagir lors d'un déversement d'hydrocarbures.

Lignes directrices et objectifs en matière de qualité de l'environnement

Les lignes directrices et les objectifs en matière de qualité de l'environnement pour l'air, l'eau (eau douce et eau des océans), les tissus, sédiments les et les sols sont établis dans la Partie I de la LCPE. De plus, Environnement Canada participe à l'élaboration de recommandations canadiennes pour la qualité de l'environnement sous l'égide du Conseil canadien des ministres de l'environnement (CCME). Ces recommandations sont communément utilisées par les juridictions fédérale, provinciales et territoriales pour l'évaluation du statut et des tendances de la contamination environnementale des cours d'eau et pour la gestion des risques que présentent les substances toxiques pour l'environnement. Pour une substance donnée, les recommandations spécifient les limites, les concentrations et les usages qui sont recommandés relativement à la protection et la durabilité de l'environnement. Dans le cas des substances toxiques persistantes et bioaccumulatives, les recommandations peuvent être utilisées comme des « niveaux d'intervention » - des objectifs provisoires de gestion qui aident à suivre la progression en vue de la quasi-élimination des substances.

En 1999-2000, des efforts de concertation considérables ont été faits afin de lancer le recueil des recommandations canadiennes pour la qualité de l'environnement sous l'égide du CCME. Les recommandations en question ont été élaborées pour tous les milieux (eau, sédiments, sols et tissus), toutes les utilisations des ressources (irrigation et abreuvement du bétail) et toutes les utilisations des terres (agricole, résidentielle, commerciale et industrielle). En 1999-2000, huit recommandations nationales ont été complétées puis approuvées, et huit autres étaient en cours d'élaboration :

Recommandations canadiennes pour la qualité des eaux

Achevées : ammoniac, aluminium, espèces de chlore réactif, fluor inorganique et mercure
En préparation : nonylphénols et leurs éthoxylates, nitrates/nitrites et phosphore
En cours : recommandations révisées pour les métaux - cuivre, sélénium et argent

Recommandation canadienne pour la qualité des sédiments

Achevées : dioxines et furannes
En préparation : nonyphénols et leurs éthoxylates

Recommandation canadienne pour la qualité des sols

Évaluation complétée : hydrocarbures du pétrole
En préparation : nonyphénols et leurs éthoxylates, dioxines et furannes
En cours : sélénium et uranium

Recommandation canadienne pour les résidus dans les tissus

Achevées : dioxines et furannes
En cours : évaluation des risques du mercure pour la faune canadienne

Deux importants documents de référence

Recommandations canadiennes pour la qualité de l'environnement (1999)

Ce document multimilieux résume les données de toxicité environnementale et les recommandations pour la qualité environnementale relativement à plus de 200 substances présentes dans l'air, les sols, l'eau, les sédiments et les résidus de tissus dans le but de protéger la santé environnementale et humaine. Le document est publié par le CCME en copie papier et sur CD-ROM. Il s'agit de la compilation la plus complète des recommandations pour la qualité de l'environnement à l'échelle mondiale.

Recueil de points de référence concernant la qualité de l'environnement

Dans le cadre de l'Initiative de l'écosystème du bassin de Georgia, la région du Pacifique et du Yukon d'Environnement Canada a préparé un assemblage de lignes directrices, de critères, d'objectifs et de normes en provenance de 33 pays. Le document contient des points de référence à jour pour plus de 1 200 variables, y compris les produits chimiques, les bactéries et les caractéristiques physiques, qui sont divisés en trois sections : qualité de l'eau, qualité des sédiments et résidus dans les tissus pour les systèmes d'eau douce et d'eau de mer. Le recueil est disponible sur CD-ROM et sur Internet.

Le GTDOQA est formé de représentants des ministères de l'Environnement et de la Santé. Le groupe étudie les informations scientifiques et émet des recommandations pour l'élaboration d'objectifs nationaux de la qualité de l'air ambiant. Il fournit aussi un encadrement à fondement scientifique à l'appui de l'élaboration de standards pan-canadiens. Ce groupe a été formé pour appuyer le comité consultatif fédéral-provincial de la LCPE (subséquemment le Comité consultatif national de la LCPE de 1999).

Réalisations en 1999-2000 :

Le GTDOQA a révisé et mis à jour le rapport d'évaluation scientifique pour le soufre réduit total dans le contexte de commentaires par les pairs.

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