Les gaz à effet de serre visés par le Protocole de Kyoto et la Loi canadienne sur la protection de l'environnement : annexe B


Annexe B : Indications à l'appui des sections 3.1 à 3.4 du présent Rapport

Tableau 1 : Impacts actuels sur les systèmes naturels.

« À la lumière de l'ensemble des faits, on peut affirmer avec un degré de confiance élevé que les variations récentes de la température à l'échelle régionale ont eu des répercussions discernables sur beaucoup de systèmes physiques et biologiques. » (RID du GT II - section 2.1; p. 223 du R. de synth.)

« Les observations indiquent que les changements climatiques au XXe siècle ont déjà touché un ensemble varié de systèmes physiques et biologiques. Des exemples de ces changements observés comprennent le retrait des glaciers; la fonte du pergélisol; la modification des dates de gel et de débâcle sur les cours d'eau et les lacs; les augmentations de la pluviosité et de l'intensité des pluies sous la plupart des moyennes et hautes latitudes de l'hémisphère Nord; la prolongation des saisons de croissance; et la précocité de la floraison des arbres, de l'apparition des insectes et de la ponte chez les oiseaux. Des liens statistiquement significatifs entre les modifications du climat régional et celles observées dans les systèmes physiques et biologiques ont été documentés en ce qui concerne les environnements terrestres, marins et d'eau douce sur tous les continents. » [Rés. tehcn. du GT II - section 7.1; p. 282 du R. de synth.]

« L'existence de multiples causes (par exemple changements d'affectation des terres, pollution) fait que l'attribution de nombreux effets observés des changements climatiques régionaux devient un défi complexe. Néanmoins, les études des systèmes soumis à des changements climatiques régionaux importants - dont on connaît la sensibilité - montrent des modifications conformes aux relations bien établies entre les processus climatiques et physiques ou biologiques (modification du bilan énergétique des glaciers et de l'aire de répartition des animaux et des plantes lorsque les températures dépassent les seuils physiologiques, par exemple) dans environ 80 % des cas biologiques et 99 % des cas physiques. » [Rés. tehcn. du GT II - section 7.1; p. 282 du R. de synth.]

« Sur la base de ces observations, on peut affirmer avec un degré de confiance élevé que l'évolution du climat au XXe siècle a eu une incidence perceptible sur de nombreux systèmes physiques et biologiques. Les modifications des biotes et des systèmes physiques observées au cours du siècle dernier indiquent que ces systèmes sont sensibles à des changements climatiques modestes par rapport à ceux prévus pour le XXIe siècle. Les archives paléoclimatologiques prouvent la grande sensibilité des systèmes biologiques aux changements climatiques à long terme. » [Rés. tehcn. du GT II - section 7.1; p. 282 du R. de synth.]

« ... il est fort probable que les observations relatives à l'accélération généralisée du recul des glaciers et au déplacement des débits, du printemps à l'hiver, dans de nombreuses régions sont liées aux hausses de température relevées. » [Rés. tehcn. du GT II - section 4.1]

Tableau 2 : Impacts futurs sur les systèmes naturels.

On s'attend à ce que la diversité des systèmes écologiques soit affectée par le changement climatique et l'élévation du niveau marin, avec une augmentation du risque d'extinction de certaines espèces vulnérables (degré de confiance élevé). (R. de synth. - résultat 3.18, p. 68)

« En l'absence d'adaptation, des espèces que l'on juge aujourd'hui « extrêmement menacées » disparaîtront et la majorité de celles qui sont « menacées ou vulnérables » deviendront [beaucoup] plus rares au XXIe siècle. » (degré de confiance élevé) [Rés. tehcn. du GT II - section 4.3]

« De faibles hausses de la température moyenne du globe pourraient causer des dommages importants et irréversibles à certains systèmes et espèces, y compris des pertes possibles à l'échelle locale, régionale ou mondiale. Certaines espèces végétales et animales et certains systèmes et établissements humains sont très sensibles au climat et seront probablement affectés négativement par les changements associés aux scénarios de réchauffement moyen du globe de <1 ºC. Les effets néfastes sur les espèces et les systèmes deviendraient plus nombreux et plus graves avec les changements accompagnant un réchauffement de 1-2 ºC et devraient très probablement être encore plus nombreux et plus graves à des températures plus élevées. Plus la vitesse et l'ampleur du réchauffement et des autres changements climatiques seraient importantes, plus il est probable que les seuils critiques des systèmes seraient dépassés. » (Rés. tehcn. du GT II - section 7.2.1)

« Les espèces qui peuvent être menacées d'extinction à l'échelle locale ou mondiale par les changements climatiques pouvant accompagner une hausse réduite de la température moyenne du globe comprennent les espèces extrêmement menacées, soit généralement les espèces dont l'aire de répartition est peu étendue ou dont la densité est faible, les espèces qui ont des besoins limités d'habitat, et les espèces dont les habitats adéquats ont une répartition morcelée, en particulier si elles subissent un stress dû à l'utilisation des terres par les humains ou aux modifications de la couverture terrestre. » [Rés. tehcn. du GT II - section 7.2.1 p. 285]

« Les systèmes naturels qui pourraient être menacés comprennent les récifs coralliens, les mangroves, et d'autres terres humides côtières; les écosystèmes subalpins limités au 200-300 m au sommet des zones montagneuses; les terres humides des prairies; les prairies indigènes restantes; les habitats de poissons d'eau froide et certains habitats de poissons d'eau tempérée; les écosystèmes qui recouvrent le pergélisol; et les écosystèmes de lisière de glace qui fournissent des habitats aux ours polaires et aux pingouins. » [Rés. tehcn. du GT II - section 7.2.1 p. 285]

« Les changements climatiques entraîneront un déplacement vers le pôle des limites sud et nord de l'aire de répartition des poissons, la perte d'habitat pour les espèces qui vivent dans les eaux froides ou fraîches et l'extension des habitats pour les espèces d'eaux chaudes (degré élevé de confiance). En tant que classe d'écosystèmes, les eaux intérieures sont vulnérables aux changements climatiques et à d'autres pressions à cause de leur petite taille et de leur position aval par rapport à de nombreuses activités humaines (degré élevé de confiance). Les changements les plus probables comprennent la réduction et la disparition des glaces de lac et de rivière (degré très élevé de confiance), la perte d'habitats pour les poissons d'eaux froides (degré très élevé de confiance), l'augmentation du nombre d'espèces éteintes et des invasions par des espèces exotiques (degré élevé de confiance), l'aggravation possible des problèmes de pollution actuels comme l'eutrophisation, la toxicité, les pluies acides et le rayonnement UV-B (degré moyen de confiance). » [Rés. tehcn. du GT II - section 4.3]

« Les modèles de répartition de la végétation depuis le DRE (deuxième Rapport d'évaluation) indiquent qu'un déplacement important des écosystèmes ou des biomes est fort improbable étant donné la tolérance variable des espèces concernées aux conditions climatiques, les écarts dans la capacité migratoire et les effets des espèces envahissantes. La composition et la dominance des espèces se modifieront, produisant des types d'écosystèmes qui pourraient être très différents de ceux que nous connaissons aujourd'hui. Ces modifications surviendront des années, voire des décennies ou des siècles, après l'évolution du climat (degré élevé de confiance)... Les modélisations récentes indiquent encore une possibilité de perturbation majeure des écosystèmes en réaction aux changements climatiques (degré élevé de confiance). » [Rés. tehcn. du GT II - section 4.3]

« L'évolution du climat dans la région polaire devrait être l'une des plus accentuées du globe. Les données du XXe siècle concernant l'Arctique montrent une tendance au réchauffement d'au moins 5 °C sur de grands territoires (degré très élevé de confiance), tandis que les précipitations ont augmenté (degré de confiance faible). Il existe certaines zones de refroidissement dans l'est du Canada. L'étendue de la glace de mer a diminué de 2,9 % par décennie et son épaisseur s'est réduite au cours de la période 1978-1996 (degré de confiance élevé). On a observé une baisse statistiquement significative de l'étendue de la neige de printemps en Eurasie depuis 1915 (degré élevé de confiance). La zone de pergélisol a été réduite et s'est réchauffée (degré très élevé de confiance). La couche de dégel saisonnier a gagné de la profondeur à certains endroits, et de nouvelles zones de fonte importante de pergélisol se sont développées. » [Rés. tehcn. du GT II - section 5.7; p. 276 du R. de synth.]

Il y a actuellement du pergélisol sous 24,5 % de la superficie terrestre exposée de l'hémisphère Nord. Avec un réchauffement du climat, une grande partie de ce terrain serait vulnérable à la subsidence, surtout les régions de pergélisol discontinu relativement chaud. La superficie de l'hémisphère Nord occupée par du pergélisol pourrait à terme rétrécir de 12 à 22 % par rapport à sa valeur actuelle, voire de moitié dans l'actuelle région de pergélisol au Canada. [R. de synth. - section 4.16., p. 84.]

« Certaines terres humides seront remplacées par des forêts ou des landes; celles qui reposent sur le pergélisol seront probablement perturbées par la fonte de ce dernier (degré élevé de confiance)... La plupart des processus des terres humides dépendent de l'hydrologie du bassin versant; les adaptations aux changements climatiques attendus pourraient donc être à peu près impossibles. Les groupements de tourbières ombrotrophes arctiques et subarctiques situées sur le pergélisol, ainsi que les zones humides dépressionnaires plus au sud dotées de petits bassins versants, seront probablement extrêmement vulnérables aux changements climatiques. » [Rés. tehcn. du GT II - section 4.3]

« Les débits de pointe seront décalés du printemps à l'été dans beaucoup de régions où les chutes de neige occupent une place importante dans l'équilibre hydrologiques (degré élevé de confiance)... Le recul des glaciers se poursuivra et de nombreux petits glaciers disparaîtront (degré de confiance élevé). Le rythme dépendra de la vitesse du réchauffement. » [Rés. tehcn. du GT II - section 4.1].

« On prévoit que les changements climatiques accroîtront l'étendue et la productivité des forêts au cours des 50-100 prochaines années (degré de confiance moyen). Ils entraîneront probablement aussi des modifications de la nature et de l'ampleur de certains facteurs de perturbation (par exemple, incendies, invasions d'insectes (degré de confiance moyen). » [Rés. tehcn. du GT II - section 5.6.5]

Tableau 3a : Impacts sur les ressources en eau et la production alimentaire.

Pénuries d'eau :

Le changement climatique projeté exacerberait les problèmes de qualité et de pénurie d'eau dans de nombreuses régions du monde où l'eau est rare, mais les atténuerait dans d'autres... Il est projeté que le changement climatique réduirait les débits et la recharge des eaux souterraines dans de nombreuses régions du monde, mais les ferait augmenter dans certaines autres (degré de confiance moyen)... Il est projeté que plusieurs centaines de millions à quelques milliards de personnes souffriraient d'une réduction de l'approvisionnement en eau de 10 % ou plus d'ici 2050, pour des projections de changement climatique correspondant à une augmentation de 1 % par an des émissions de CO2. [R. de synth. 3.22, p. 72]

« Environ 1,7 milliard de personnes, soit un tiers de la population mondiale, vivent actuellement dans des pays qui souffrent de stress hydrique (c'est-à-dire qui utilisent plus de 20 % de leurs ressources en eau renouvelables, indicateur courant du stress hydrique). Ce chiffre passerait à 5 milliards d'ici 2025, selon le taux de croissance démographique. » [Rés. tehcn. du GT II - section 4.1]

Les glaciers alpins ont déjà commencé à reculer en Amérique du Nord et dans d'autres régions du monde... Au niveau régional, le recul des glaciers affectera les ressources en eau en changeant (probablement à la baisse) l'apport de l'eau de fonte pendant l'été ou l'endroit de la source d'eau de fonte. [Rapport du GT II - 15.2.2.2.1]

Production alimentaire :

D'ici les années 2080, on estime à environ 80 millions le nombre supplémentaires de personnes qui risquent de souffrir de la faim à cause du changement climatique. [GT II - 5.3.6.2, p. 270]

Le risque de famine n'est pas réparti équitablement sur les diverses populations, mais frappera de façon disproportionnée les pauvres des villes, les personnes déplacées, les petits producteurs ruraux, entre autres. [GT-ll - 5.3.6.2, p. 270]

« La dégradation des sols et des ressources en eau est l'un des grands problèmes que devra surmonter l'agriculture mondiale. On a établi avec un degré élevé de confiance que cette dégradation s'intensifiera en raison des changements attendus dans les températures et les précipitations. » [Rés. tehcn. du GT II - section 4.2]

Les modèles des cultures céréalières indiquent que, dans certaines régions tempérées, les rendements potentiels augmentent avec de petites élévations de la température, mais baissent avec des réchauffements plus marqués (degré de confiance moyen à faible). Dans la plupart des régions tropicales et subtropicales, les rendements potentiels devraient baisser pour la plupart des élévations de température (degré de confiance moyen). [R. de synth. 21, p. 71]

« Si le léger réchauffement et l'augmentation de la concentration de CO2 seront favorables à certaines cultures, leurs effets varieront selon les cultures et les régions (degré élevé de confiance). C'est ainsi qu'on pourrait observer une diminution des rendements due à la sécheresse dans certaines parties des Prairies canadiennes et des Grandes Plaines américaines, une augmentation possible de la production vivrière dans certaines régions du Canada situées au nord des aires de production actuelles et un accroissement de la production forestière à partir d'essences mixtes caractéristiques d'un climat chaud à tempéré (degré de confiance moyen). Toutefois, ces effets seront de moins en moins favorables aux cultures à mesure que le réchauffement se poursuivra et pourraient même devenir globalement négatifs (degré de confiance moyen). » [RID du GT II - tableau SPM-2; p. 235 du R. de synth.]

Tableau 3b : Impacts découlant des changements des phénomènes météorologiques extrêmes, de l'élévation du niveau marin et de changements soudains.

Phénomènes météorologiques extrêmes :

« La fréquence et l'ampleur de nombreux phénomènes météorologiques extrêmes s'élèvent même avec de faibles hausses des températures et s'accroîtront avec des températures plus élevées (degré élevé de confiance). Les phénomènes météorologiques extrêmes comprennent notamment les inondations, les déficits d'humidité des sols, les cyclones tropicaux, les tempêtes, les températures élevées et les incendies. L'incidence de ces événements est souvent importante à l'échelle locale et pourrait toucher durement certains secteurs et régions. Leur hausse peut causer le dépassement de seuils naturels ou de conception critiques, au-delà desquels l'ampleur des effets augmente rapidement (degré élevé de confiance). » [Rés. tehcn. du GT II - section 7.2.4].

La durée, l'endroit de survenue, la fréquence et l'intensité des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes vont probablement à très probablement changer, ce qui aurait des impacts généralement négatifs sur les systèmes biophysiques. [R. de synth. 4.3, p. 80]

Il y aura très probablement plus de jours très chauds et de vagues de chaleur, et moins de jours très froids et de vagues de froid, sur la presque totalité des régions terrestres. Les changements des extrêmes de température entraîneront probablement une augmentation des pertes de cultures et de bétail... et un accroissement chez l'homme de la morbidité et de la mortalité liée au stress thermique. [R. de synth. 4.5, p. 80]

Augmentation de l'incidence des décès et maladies graves chez les personnes plus âgées et chez les pauvres des villes; augmentation du stress thermique chez le bétail et les espèces sauvages; augmentation du risque de dommages pour un certain nombre de cultures (degré élevé de confiance d'occurrence de tous ces phénomènes dans certaines régions). [R. de synth. - tableau 4-1, p. 82]

L'intensité et la fréquence des épisodes de précipitations extrêmes vont très probablement augmenter en de nombreuses régions, et la période de récurrence de ces épisodes devrait raccourcir. Il s'ensuivrait une augmentation de fréquence des inondations et des glissements de terrain, avec leurs cortèges de pertes de vie, de problèmes de santé (p. ex. épidémies, maladies infectieuses, empoisonnements alimentaires), de dommages aux biens, de pertes d'infrastructures et d'établissements... entre autres. [R. de synth. 4.6, p. 80]

Augmentation des dommages dus aux inondations, glissements de terrain, avalanches et coulées de boue; augmentation de l'érosion des sols (degré élevé de confiance d'occurrence de tous ces phénomènes dans certaines régions). [R. de synth. - tableau 4-1, p. 82]

Augmentation de l'assèchement en été sur la plupart des régions continentales intérieures des latitudes moyennes, et risque connexe de sécheresse (probable); les impacts prévus incluent une baisse des rendements des cultures, une diminution de la qualité et de la quantité des ressources en eau, une augmentation du risque de feux de forêt (degré élevé de confiance d'occurrence de tous ces phénomènes dans certaines régions). [R. de synth. - tableau 4-1, p. 82]

« Il est probable que l'ampleur et la fréquence des inondations augmenteront dans la plupart des régions et que les basses eaux diminueront dans de nombreuses régions... L'augmentation générale de l'ampleur et de la fréquence des inondations est due à la hausse attendue de la fréquence des épisodes de fortes précipitations, même si l'effet d'une variation donnée des précipitations dépend des particularités du bassin versant. La diminution des basses eaux est la conséquence des changements dans les précipitations et l'évaporation. De façon générale, on prévoit un renforcement de l'évaporation, ce qui pourrait réduire les basses eaux même là où les précipitations augmentent ou changent peu. » [Rés. tehcn. du GT II - section 4.1]

Élévation du niveau marin :

« De nombreuses zones côtières sont déjà confrontées à des niveaux élevés d'inondation, à l'accélération de l'érosion des côtes et à l'intrusion d'eau de mer dans les sources d'eau douce, processus qui seront accentués par les changements climatiques et par l'élévation du niveau de la mer. Ce dernier phénomène, en particulier, a contribué à l'érosion des barrages et des plages de sable et de gravier, à la disparition de dunes et de terres humides et aux problèmes d'évacuation des eaux dans de nombreuses zones côtières basses aux latitudes moyennes. Les écosystèmes très variés et productifs en bordure de mer, les établissements côtiers et les États insulaires continueront à subir des pressions dont les effets devraient être essentiellement néfastes, voire désastreux dans certains cas. » [Rés. tehcn. du GT II - section 4.4]

« Peu d'études ont examiné les variations que pourraient causer les changements climatiques dans la hauteur et l'orientation des vagues dominantes, ainsi que dans les ondes et les vagues de tempête. On peut s'attendre à de graves effets sur les côtes naturelles et aménagées car ces modifications viendront s'ajouter à un niveau de la mer plus élevé qu'aujourd'hui. » [Rés. tehcn. du GT II - section 4.4]

« Des dizaines de millions de personnes vivent dans des établissements menacés. Ainsi, le nombre moyenne de personnes qui pourraient être victimes d'une inondation lors des ondes de tempête côtières augmente fortement (de 75 à 200 millions de personnes, selon les mesures d'adaptation) avec les scénarios moyens d'élévation du niveau de la mer (40 cm d'ici 2080), par rapport aux scénarios sans élévation du niveau de la mer. » [Rés. tehcn. du GT II - section 4.5]

« Les populations des petites îles et/ou des zones côtières de faible élévation sont particulièrement menacées par le risque d'effets socio-économiques graves résultant de l'élévation du niveau de la mer et des ondes de tempête. Nombre d'établissements humains seront confrontés à un risque croissant d'inondations et d'érosion côtière, et des dizaines de millions de personnes vivant dans des deltas, dans des zones côtières de faible élévation et sur de petites îles devront peut-être quitter leur région. Des ressources indispensables aux populations insulaires et côtières, telles que les plages, l'eau douce, les pêcheries, les récifs coralliens et les habitats de la faune, seraient également menacées. » [RID du R. de synth., p. 12]

L'élévation projetée du niveau de la mer fera croître le nombre annuel moyen de personnes victimes d'inondations dues aux ondes de tempête (degré élevé de confiance)... Des fractions significatives de villes côtières très peuplées sont elles aussi vulnérables à l'ennoiement permanent et, en particulier, à des inondations plus fréquentes superposées à la hauteur des ondes de tempête, à cause de l'élévation du niveau marin. Ces estimations ont été effectuées en ne supposant aucun changement de la fréquence ou de l'intensité des tempêtes, lesquelles pourraient exacerber les effets de la hausse du niveau de la mer sur le risque d'inondation dans certaines régions. [R. de synth. - 3.24, p. 74]

« Aux basses latitudes, le littoral tropical et subtropical est extrêmement sensible aux effets des changements climatiques, surtout dans les zones de forte pression démographique. Ces effets aggraveront de nombreux problèmes. Par exemple, les activités humaines ont accentué l'affaissement du sol dans beaucoup de régions deltaïques en augmentant les prélèvements d'eau souterraine, en asséchant les terres humides et en réduisant ou éliminant la charge solide des cours d'eau. Les problèmes d'inondation, de salinisation des nappes d'eau potable et d'érosion côtière seront renforcés par l'élévation mondiale du niveau de la mer ajoutée à la submersion locale. Les zones les plus menacées sont les grands deltas de l'Asie et les petites îles dont la vulnérabilité, établie il y a plus de 10 ans, continue de croître. » [Rés. tehcn. du GT II - section 4.4]

« Aux hautes latitudes (polaires), le littoral est lui aussi sensible aux effets du réchauffement climatique, qui ont été moins étudiés. L'élévation accélérée du niveau de la mer, l'augmentation de la force des vagues, le rétrécissement de l'étendue des glaces de mer et la hausse de la température des terres qui favorise la fonte du pergélisol et de la glace de sol (avec les pertes résultantes de volume du relief côtier) auront des conséquences graves sur les établissements et sur l'infrastructure et provoqueront un recul rapide du littoral, sauf dans le cas des côtes escarpées ou rocheuses. » [Rés. tehcn. du GT II - section 4.4]

« L'élévation du niveau de la mer entraînera une intensification de l'érosion des côtes, des inondations dans les zones côtières, [la perte de milieux humides côtiers] et un accroissement des risques liés aux ondes de tempête [en Amérique du Nord], notamment en Floride et sur la presque totalité du littoral atlantiques des États-Unis d'Amérique (degré de confiance élevé). » [RID du GT II - tableau SPM-2; p. 235 du R. de synth.]

Changements climatiques et écologiques soudains :

Le forçage par les gaz à effet de serre au cours du XXIe siècle pourrait déclencher des changements de grande échelle, de fort impact, non linéaires et potentiellement soudains des systèmes physiques et biologiques, à un horizon temporel allant des décennies aux millénaires, et assortis de probabilités très diverses. [R. de synth. du GIEC - section 4.9, p. 81]

« Les changements climatiques d'origine anthropique peuvent provoquer des modifications à grande échelle des systèmes terrestres, qui pourraient avoir des conséquences graves à l'échelle régionale et mondiale. Les probabilités de déclenchement de ces événements sont mal comprises mais on devrait en tenir compte, vu la gravité de leurs effets. Les bouleversements de ce type comprennent l'arrêt total ou partiel de la formation des eaux profondes dans l'Atlantique Nord et l'Antarctique, la dislocation des glaciers continentaux de l'Antarctique Ouest et du Groenland et les perturbations majeures de la dynamique du carbone régulée par la biosphère... Les fortes hausses de températures peuvent causer des discontinuités à grande échelle dans le système climatique (degré de confiance moyen). » [Rés. tehcn. du GT II - section 7.2.5]

Le risque de survenue de tels changements dans les systèmes terrestres n'est pas bien connu, mais il est probablement très bas; cependant, il devrait augmenter en fonction de la vitesse, de l'intensité et de la durée du changement climatique... Si ces changements dans les systèmes terrestres devaient effectivement se produire, leurs impacts seraient généralisés et durables. [RID du GT II; p. 225 du R. de synth.]

De nombreux écosystèmes naturels ou aménagés peuvent changer de façon soudaine ou non linéaire au cours du XXIe siècle. Plus grandes seront l'ampleur et la vitesse du changement, plus grand sera le risque d'impacts négatifs. [R. de synth. - 4.17, p. 84]

Les changements du climat pourraient faire croître le risque de changements soudains et non linéaires dans de nombreux écosystèmes, ce qui en affecterait la biodiversité, la productivité et la fonction. [R. de synth. - 4.18, p. 84-5]

« Dans l'Antarctique, les changements climatiques prévus entraîneront des effets qui surviendront lentement (degré de confiance élevé). Comme les incidences s'étendront sur une longue période, elles se poursuivront longtemps après que les émissions de GES se soient stabilisées. Par exemple, il y aura des répercussions lentes mais constantes sur les glaciers continentaux et les régimes de circulation de l'océan mondial, qui seront irréversibles pendant de nombreux siècles à venir et qui provoqueront des changements ailleurs dans le monde, notamment une élévation du niveau de la mer. On s'attend à davantage de pertes de glacier continental dans la péninsule antarctique. » [Rés. tehcn. du GT II - section 5.7]

« L'Arctique est extrêmement vulnérable aux changements climatiques... Dans les zones développées de l'Arctique et celles où le pergélisol est riche en glace, on devra accorder une attention particulière à l'atténuation des effets néfastes de la fonte, comme les sérieux dommages causés aux constructions et à l'infrastructure de transport (degré de confiance très élevé). » [Rés. tehcn. du GT II - section 5.7]

Tableau 4 : Impacts du changement climatique sur la vie et la santé humaines.

« Si les vagues de chaleur augmentaient en fréquence et en intensité, les risques de mortalité et de maladie grave augmenteraient, surtout chez les personnes âgées et chez les pauvres en milieu urbain (degré élevé de confiance). Les effets seraient souvent exacerbés par une hausse de l'humidité et de la pollution de l'air dans les villes. Les augmentations les plus fortes du stress thermique sont attendues en milieu urbain aux latitudes moyennes et hautes (tempérées), particulièrement dans les populations dont les logements ne sont pas adaptés et qui ont peu accès à la climatisation. » [Rés. tehcn. du GT II - section 4.7]

Il y aura très probablement plus de jours très chauds et de vagues de chaleur dans la presque totalité des régions terrestres. [R. de synth., p. 208]

En Amérique du Nord, l'augmentation de la fréquence et de la gravité des vagues de chaleurs peut entraîner une augmentation des maladies et des décès, surtout chez les jeunes enfants, les vieillards et les personnes fragiles, et en particulier dans les grandes agglomérations. L'acclimatation pourra être plus lente que le changement des températures ambiantes. [Rapport du GT II - chapitre 15 (Amérique du Nord) du résumé, p. 738]

« La hausse des températures, les changements dans les précipitations et dans la variabilité du climat modifieraient les zones et le caractère saisonnier des maladies infectieuses à transmission vectorielle, les étendant dans certains cas et les réduisant dans d'autres. » [Rés. tehcn. du GT II - section 4.7].

On prévoit (avec un degré de confiance moyen à élevé) une expansion des régions où pourraient se transmettre le paludisme et la dengue. [Tableau 3-1, section 3.17 du Rapport de synthèse GIEC.]

« Les maladies à transmission vectorielle, y compris le paludisme et la dengue, pourraient s'étendre aux États-Unis et se développer au Canada. La maladie de Lyme transmise par la tique pourrait aussi se propager au Canada... Les maladies associées à l'eau pourraient augmenter avec le réchauffement des températures de l'eau et de l'air, combiné à des écoulements importants provenant des surfaces agricoles et urbaines. » [Rapport du GT II - chapitre 15 (Am. du N.) - résumé, p. 738; également Rés. tehcn. du GT II - section 5.6.6] [15.2.4]

« Les changements climatiques diminueront la qualité de l'air dans les zones urbaines confrontées à des problèmes de pollution (degré de confiance moyen). L'élévation de la température (et, dans certains modèles, le rayonnement ultraviolet) favorise la formation d'ozone troposphérique, un polluant dont les effets néfastes sur la fonction respiratoire sont bien établis. » [Rés. tehcn. du GT II - section 4.7]

En Amérique du Nord, les problèmes respiratoires pourront être exacerbés par les augmentations, dues au réchauffement, de la fréquence des épisodes de smog (ozone troposphérique), de dépôt acide et de pollution atmosphérique par les particules. [Rapport du GT II - chapitre 15 (Amérique du Nord.) - résumé, p. 738]

« Toute augmentation dans la fréquence et l'intensité d'événements extrêmes tels que les tempêtes, les inondations, les sécheresses ou les cyclones aurait des effets néfastes sur la santé par différentes voies. Ces phénomènes naturels peuvent être directement responsables de décès et de blessures et nuire indirectement à la santé par la destruction de logements, le déplacement de population, la contamination de l'eau, la perte de récoltes (entraînant la fin et la malnutrition), l'augmentation des risques d'épidémie de maladies infectieuses (dont les maladies respiratoires et diarrhéiques) et les dommages à l'infrastructure sanitaire (degré très élevé de confiance). » [Rés. tehcn. du GT II - section 4.7]

« La fréquence des précipitations extrêmes devrait augmenter presque partout. On prévoit un assèchement général de la partie centrale des continents en été. » [Rés. tehcn. du GT I - F.5; p. 208 du R. de synth.]

« L'Arctique est extrêmement vulnérable aux changements climatiques et des incidences physiques, écologiques et économiques majeures devraient être observées rapidement... Il y aura des compositions d'espèces différentes sur la terre et sur la mer, des déplacements vers le pôle de regroupements d'espèces et de graves perturbations pour les communautés vivant de manière traditionnelle... Pour les communautés autochtones qui suivent un mode de vie traditionnel, les possibilités d'adaptation aux changements climatiques sont limitées (degré de confiance très élevé). » [Rés. tehcn. du GT II - section 5.7].

Tableau 5 : Les préoccupations quant aux risques découlant du changement climatique augmentent à mesure que la température s'élève. (Encadré 3-2 - Rapport de synthèse du GIEC.)

Systèmes uniques et menacés : Certains changements subis par des espèces et des systèmes ont déjà pu être associés à des changements observés du climat; avec des changements même faibles du climat, certains systèmes et espèces très vulnérables peuvent être en danger de dommages, voire de disparition. Un réchauffement plus prononcé intensifierait les risques pour ces espèces et systèmes, et en mettrait d'autres en péril.

Phénomènes météorologiques extrêmes : On a déjà observé des augmentations de la fréquence et de l'intensité de certains phénomènes extrêmes, et elles vont probablement encore augmenter avec la poursuite du réchauffement, tout comme les risques pour la vie humaine, les biens, les cultures, les animaux d'élevage et les écosystèmes. Ces risques sont encore plus grands lorsque le développement prend place dans des zones intrinsèquement dynamiques et instables (p. ex. des plaines inondables et des côtes basses).

Distribution inégale des effets : En général, les pays en développement risquent plus de subir des effets négatifs du changement climatique que les pays industrialisés; dans certains de ces derniers, des secteurs du marché pourraient tirer avantage d'un réchauffement de seulement quelques degrés Celsius. Dans le cas d'un réchauffement plus important, le changement climatique risque d'avoir des effets négatifs pour la plupart des régions. Mais les pays en développement continueraient en général d'être plus gravement affectés que les pays développés. À l'intérieur des pays, la vulnérabilité varie selon les conditions, et ce sont souvent les populations les plus pauvres qui sont le plus exposées à des impacts qui menacent leurs vies et leur subsistance.

Effets généraux dans le monde : À l'échelle planétaire, les effets agrégés par secteur du marché peuvent être positifs ou négatifs jusqu'à quelques degrés Celsius de réchauffement, même si la majorité des individus peuvent être négativement touchés. Avec un réchauffement plus élevés, le risque d'effets négatifs mondiaux sur les secteurs du marché augmente, et les impacts seront surtout négatifs pour la majorité des gens.

Bouleversements à grande échelle : À horizon de 100 ans, la probabilité d'événements à grande échelle et fort impact tels que l'arrêt de la circulation thermohaline ou l'effondrement de l'inlandsis de l'Antarctique de l'Ouest est très basse pour un réchauffement de seulement quelques degrés Celsius. Le risque, qui est un produit de la probabilité de ces événements par l'ampleur de leurs conséquences, est largement non quantifié. Pour un réchauffement plus élevé, et sur un horizon temporel de plus de 100 ans, les probabilités et les risques augmentent, mais d'une quantité qui ne peut pas être estimée à l'heure actuelle.

Figure 1 - Annexe B : Figure SPM-2 du Résumé à l'intention des décideurs du GT II.

Figure 1 - Annexe B : Figure SPM-2 du Résumé à l'intention des décideurs du GT II.

Figure SPM-2 : Motifs de préoccupation quant aux incidences projetées des changements climatiques. Les risques d'effets nocifs de ces changements s'accroissent avec leur ampleur. La partie gauche de la figure fait apparaître les élévations de température observées par rapport à 1990 et la fourchette des estimations projetées après 1990, selon des estimations faites par le Groupe de travail I du GIEC pour des scénarios du Rapport spécial sur les scénarios d'émissions. (Note : les lignes de couleur représentent les projections moyennes de la température planétaire issues de plusieurs modèles du climat et résultant de divers scénarios d'émissions futures de GES et d'aérosols. La zone ombrée en gris couvre la plage totale des projections des modèles.) La partie droite présente des conceptualisations pour cinq motifs de préoccupation au sujet des risques causés par l'évolution du climat jusqu'en 2100. Les incidences ou les risques neutres ou faiblement négatifs ou positifs sont indiqués en blanc, les incidences négatives pour quelques systèmes ou les risques faibles sont indiqués en bleu clair, les incidences négatives ou les risques plus répandus et/ou plus grands sont indiqués en bleu plus foncé. L'évaluation des impacts ou des risques tient seulement compte de l'ampleur du changement, et pas de son rythme. Dans cette figure, la variation annuelle moyenne de la température mondiale est utilisée comme approximation de l'ampleur des changements climatiques, mais les impacts projetés seront fonction, entre autres facteurs, de l'ampleur et du rythme des changements mondiaux et régionaux du climat moyen, de la variabilité du climat et des phénomènes climatiques extrêmes, des conditions sociales et économiques et de l'adaptation.

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