Acroscyphe des montagnes (Acroscyphus sphaerophoroides) : plan de gestion proposition 2022
Titre officiel : Plan de gestion de l’acroscyphe des montagnes (Acroscyphus sphaerophoroides) au Canada [Proposition]
Loi sur les espèces en péril
Série de Plans de gestion
Adoption en vertu de l’article 69 de la LEP
Proposition
2022

Information sur le document
Référence recommandée :
Environnement et Changement climatique Canada. 2022. Plan de gestion de l’acroscyphe des montagnes (Acroscyphus sphaerophoroides) au Canada [Proposition]. Série de Plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril. Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa. 2 parties, 4 p. + 30 p.
Version officielle
La version officielle des documents de rétablissement est celle publiée en format PDF. Tous les hyperliens étaient valides à la date de publication.
Version non officielle
La version non officielle des documents de rétablissement est publiée en format HTML, et les hyperliens étaient valides à la date de publication.
Pour télécharger le présent plan de gestion ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, y compris les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes portant sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril Note de bas de page 1.
Photographie de la couverture : © Paula Bartemucci
Also available in English under the title
“Management Plan for the Mountain Crab‑eye (Acroscyphus sphaerophoroides) in Canada [Proposed]”
Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.
En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont convenu de travailler ensemble pour établir des mesures législatives, des programmes et des politiques visant à assurer la protection des espèces sauvages en péril partout au Canada.
Dans l’esprit de collaboration de l’Accord, le gouvernement de la Colombie‑Britannique a donné au gouvernement du Canada la permission d’adopter le Plan de gestion de l’acroscyphe des montagnes (Acroscyphus sphaerophoroides) en Colombie‑Britannique (partie 2), en vertu de l’article 69 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Environnement et Changement climatique Canada a inclus une addition fédérale (partie 1) dans le présent plan de gestion afin qu’il réponde aux exigences de la LEP.
Le plan de gestion fédéral de l’acroscyphe des montagnes au Canada est composé des deux parties suivantes :
Partie 1 – Addition du gouvernement fédéral au Plan de gestion de l’acroscyphe des montagnes (Acroscyphus sphaerophoroides) en Colombie‑Britannique, préparée par Environnement et Changement climatique Canada
Partie 2 – Plan de gestion de l’acroscyphe des montagnes (Acroscyphus sphaerophoroides) en Colombie‑Britannique, préparé par le ministère de l’Environnement et de la Stratégie sur les changements climatiques de la Colombie‑Britannique
Partie 1 – Addition du gouvernement fédéral au Plan de gestion de l’acroscyphe des montagnes (Acroscyphus sphaerophoroides) en Colombie‑Britannique, préparée par Environnement et Changement climatique Canada
Préface
En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996) Note de bas de page 2 les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des plans de gestion pour les espèces inscrites comme étant préoccupantes et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.
Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique est le ministre compétent en vertu de la LEP à l’égard de l’acroscyphe des montagnes et a élaboré la composante fédérale (partie 1) du présent plan de gestion, conformément à l’article 65 de la LEP. Dans la mesure du possible, le plan de gestion a été élaboré en collaboration avec la Province de la Colombie‑Britannique, en vertu du paragraphe 66(1) de la LEP. L’article 69 de la LEP autorise le ministre compétent à adopter en tout ou en partie un plan existant pour l’espèce si le ministre compétent estime qu’un plan existant s’applique à l’égard d’une espèce sauvage et comporte les mesures voulues pour la conservation de l’espèce. La Province de la Colombie‑Britannique a remis le plan de gestion de l’acroscyphe des montagnes ci‑joint (partie 2), à titre d’avis scientifique, aux autorités responsables de la gestion de l’espèce en Colombie‑Britannique. Ce plan de gestion a été préparé en collaboration avec Environnement et Changement climatique Canada.
La réussite de la conservation de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent plan. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement et Changement climatique Canada ou toute autre autorité responsable. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer et à mettre en œuvre ce plan pour le bien de l’acroscyphe des montagnes et de l’ensemble de la société canadienne.
La mise en œuvre du présent plan de gestion est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités responsables et organisations participantes.
Ajouts et modifications apportés au document adopté
La section suivante a été incluse pour satisfaire à des exigences particulières de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement fédéral qui ne sont pas abordées dans le Plan de gestion de l’acroscyphe des montagnes (Acroscyphus sphaerophoroides) en Colombie‑Britannique (partie 2 du présent document, ci‑après appelé « plan de gestion provincial ») et/ou pour présenter des renseignements à jour ou additionnels.
En vertu de la LEP, les interdictions relatives à la protection des espèces et de leur habitat ne s’appliquent pas aux espèces préoccupantes. Les mesures de conservation dans le plan de gestion provincial portant sur la protection d’individus et de leur habitat sont quand même adoptées afin d’orienter les efforts de conservation, mais ne donneraient pas lieu à une protection juridique fédérale.
1. Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées
Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes Note de bas de page 3. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement, et d’évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou de tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durable (SFDD) Note de bas de page 4.
La planification de la conservation vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que la mise en œuvre de plans de gestion peut, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le plan de gestion lui‑même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci‑dessous.
Le plan de gestion provincial de l’acroscyphe des montagnes contient une section (la section 8) décrivant les effets des activités de gestion sur d’autres espèces. Environnement et Changement climatique Canada adopte cette section du plan de gestion provincial à titre d’énoncé sur les effets des activités de gestion sur l’environnement et les espèces non ciblées. Les activités de planification de la gestion de l’acroscyphe des montagnes seront mises en œuvre de façon à tenir compte de toutes les espèces en péril cooccurrentes et, ainsi, à éviter ou à atténuer les effets négatifs sur ces espèces ou leur habitat. Certaines mesures de gestion de l’acroscyphe des montagnes (p. ex. inventaire et protection de l’habitat) pourraient favoriser la conservation d’autres espèces en péril dont l’aire de répartition chevauche celle de l’acroscyphe des montagnes et qui dépendent de caractéristiques de l’habitat semblables.
Partie 2 – Plan de gestion de l’acroscyphe des montagnes (Acroscyphus sphaerophoroides) en Colombie‑Britannique, préparé par le ministère de l’Environnement et de la Stratégie sur les changements climatiques de la Colombie‑Britannique
Plan de gestion de l’acroscyphe des montagnes (Acroscyphus sphaerophoroides) en Colombie‑Britannique
Préparé par le ministère de l’Environnement et de la Stratégie sur les changements climatiques de la Colombie‑Britannique
Janvier 2021
À propos de la série de plans de gestion de la Colombie‑Britannique
La présente série réunit les plans de gestion visant à conseiller la Province de Colombie‑Britannique. Le gouvernement provincial rédige de tels plans pour les espèces risquant de devenir menacées ou en voie de disparition en raison de leur vulnérabilité à l’égard de certaines activités humaines ou de certains phénomènes naturels.
Qu’est‑ce qu’un plan de gestion?
Le plan de gestion énonce un ensemble coordonné de mesures de conservation et d’utilisation des terres qui doit à tout le moins garantir que l’espèce ciblée ne deviendra pas menacée ou en voie de disparition. Le plan doit résumer les données scientifiques les plus rigoureuses sur la biologie de l’espèce et sur les facteurs qui la menacent, comme fondement pour l’élaboration d’un cadre de gestion. Il doit enfin fixer des buts et objectifs pour la conservation de l’espèce ou de son habitat et recommander des approches permettant d’atteindre ces buts et objectifs.
Prochaines étapes
Le plan de gestion fournit de l’information utile sur les facteurs menaçant l’espèce ainsi que des lignes directrices sur les mesures que peuvent appliquer les particuliers, les collectivités, les utilisateurs des terres, les conservationnistes, les universitaires et les gouvernements intéressés par la conservation de l’espèce et de son habitat.
Pour de plus amples renseignements
Pour en savoir plus sur la planification du rétablissement des espèces en péril en Colombie‑Britannique, veuillez consulter la page Web du ministère de l’Environnement de la Colombie‑Britannique (en anglais seulement) portant sur le sujet à l’adresse suivante :
http://www2.gov.bc.ca/gov/content/environment/plants-animals-ecosystems/species-ecosystems-at-risk/recovery-planning (en anglais seulement).
Référence recommandée
Ministère de l’Environnement et de la Stratégie sur les changements climatiques de la Colombie‑Britannique. 2021. Plan de gestion de l’acroscyphe des montagnes (Acroscyphus sphaerophoroides) en Colombie‑Britannique. Ministère de l’Environnement et de la Stratégie sur les changements climatiques de la Colombie‑Britannique, Victoria (Colombie‑Britannique). 23 p.
Illustration/photographie de la couverture
Paula Bartemucci
Exemplaires supplémentaires
On peut télécharger la version anglaise du présent document à partir de la page Web du ministère de l’Environnement de la Colombie‑Britannique portant sur la planification du rétablissement :
http://www2.gov.bc.ca/gov/content/environment/plants-animals-ecosystems/species-ecosystems-at-risk/recovery-planning/recovery-planning-documents
Avis
Le présent plan de gestion a été préparé par le ministère de l’Environnement et de la Stratégie sur les changements climatiques de la Colombie‑Britannique. Il vise à conseiller les autorités responsables et les organisations susceptibles de participer à la gestion de l’espèce.
Le présent document énonce les mesures de gestion jugées nécessaires, d’après les meilleures connaissances scientifiques et traditionnelles disponibles, pour empêcher que les populations d’acroscyphe des montagnes de Colombie‑Britannique ne deviennent menacées ou en voie de disparition. La mise en œuvre des mesures de gestion visant à atteindre les buts et les objectifs énoncés dans le présent document est assujettie aux priorités et aux contraintes budgétaires des organisations participantes. Le but, les objectifs et les approches en matière de gestion pourraient être modifiés à l’avenir afin de tenir compte de nouvelles orientations ou constatations.
Les autorités responsables ont eu l’occasion d’examiner le présent document. Cependant, celui‑ci ne présente pas nécessairement les positions officielles de ces organismes.
Pour que la conservation de l’espèce soit couronnée de succès, il faudra compter sur l’engagement et la coopération des nombreux intervenants qui participeront éventuellement à la mise en œuvre du présent plan de gestion. Le ministère de l’Environnement et de la Stratégie sur les changements climatiques de la Colombie‑Britannique invite tous les citoyens de la province à participer à la conservation de l’acroscyphe des montagnes.
Remerciements
Le présent plan de gestion a été préparé par Brenda Costanzo (ministère de l’Environnement et de la Stratégie sur les changements climatiques de la Colombie‑Britannique [ENV]). Paula Bartemucci (experte‑conseil), Jim Pojar (expert‑conseil), Dave Fraser (ENV), David Richardson, Isabelle Duclos, Ruben Boles (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada [COSEPAC]), Diana Ghikas et Julie Perrault (Secrétariat du COSEPAC) ont participé à l’évaluation des menaces du COSEPAC en mai 2015. Paula Bartemucci, Kendra Bennett [ministère des Forêts, des Terres, de l’Exploitation des ressources naturelles et du Développement rural de la Colombie‑Britannique (FLNRORD)], Brenda Costanzo, Darwyn Coxson (Université de Northern British Columbia), Kim Dohms (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune, Centre de recherche sur la faune du Pacifique [ECCC‑SCF‑Pacifique]), Dave Fraser (expert‑conseil; animateur), Chris Lewis (FLNRORD), Alanah Nasadyk (ENV), Jenifer Penny (ENV) et Jim Pojar (expert‑conseil) ont participé à l’évaluation des menaces de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) le 23 juillet 2020.
Paula Bartemucci; Karen Stefanyk (ENV); Chris Lewis et Grant Bracher (FLNRORD); Jared Maida et Kim Dohms (ECCC‑SCF‑Pacifique); Gina Schalk, Thomas Calteau, Meg Harrison et Emma Pascoe (ECCC‑SCF‑Région de la capitale nationale); Lindi Anderson et Scott Cutler (ministère de l’Énergie, des Mines et de l’Innovation à faible émission de carbone de la Colombie‑Britannique) ont formulé des commentaires sur le plan de gestion.
Don Phillips (ENV, Direction générale de la gestion des connaissances) a préparé la carte illustrant la répartition de l’espèce.
Sommaire
L’acroscyphe des montagnes (Acroscyphus sphaerophoroides) est un lichen jaunâtre à gris pâle qui forme des coussins composés de touffes de ramifications coralloïdes mesurant entre 15 et 20 mm de longueur et 2 mm de largeur. Le sommet des ramifications fertiles présente des organes de fructifications noirs enfoncés dont le diamètre est d’environ 1 mm. L’acroscyphe des montagnes se fixe au bois ou aux roches acides par des crampons basaux (Goward, 1999).
En 2016, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a désigné l’acroscyphe des montagnes comme espèce préoccupante, car il n’existe que huit occurrences connues de l’espèce au Canada et qu’elles sont toutes situées dans une zone climatique très restreinte. Les occurrences se trouvent dans la zone biogéoclimatique côtière à pruche de l’Ouest et la zone biogéoclimatique à pruche subalpine. La population totale estimée de cette espèce est de moins de 250 colonies, réparties dans des complexes de milieux humides (tourbières à végétation arborée éparse, tourbières minérotrophes et complexes de tourbières ombrotrophes), la forêt subalpine et la forêt‑parc subalpine de la chaîne Côtière. L’acroscyphe des montagnes a été observé sur des branches mortes, des cimes mortes de pruches subalpines, des cyprès de Nootka et des épinettes de Sitka. Deux occurrences de la Colombie‑Britannique ont été observées sur des roches. L’espèce figure en tant qu’espèce préoccupante au Canada à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). En Colombie‑Britannique, l’acroscyphe des montagnes est classé S2 (en péril) par le Conservation Data Centre de la province. Les menaces pesant sur l’espèce sont les pressions associées aux activités de développement (routes, pipelines, hydroélectricité, exploitation minière et forestière) et les changements climatiques, qui perturbent le régime hydrologique et les conditions microclimatiques requises par cette espèce à de nombreux sites connus.
Le but général est de maintenir la présence et l’abondance de l’espèce dans chaque site existant ainsi que de toute population qui pourrait être découverte à l’avenir en mettant en place des mesures de gestion des menaces d’origine humaine pesant sur l’espèce.
Les objectifs de gestion suivants orienteront les travaux à court terme relatifs à l’acroscyphe des montagnes :
- protégerNote de bas de page 5 les populations connues d’acroscyphe des montagnes dans l’ensemble de l’aire de répartition en Colombie‑Britannique en luttant contre les menaces d’origine humaine pesant sur l’espèce;
- confirmer la répartition de l’acroscyphe des montagnes, y compris les nouvelles localités, en effectuant des inventaires dans l’habitat convenable pour trouver d’autres populations et ainsi prévenir leur perte accidentelle;
- assurer le suivi des tendances de la taille et de la répartition de toutes les populations connues afin de recueillir des données écologiques supplémentaires, dont des données sur les effectifs des populations et le recrutement.
1 Évaluation de l’espèce par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC)
Sommaire de l’évaluation : Mai 2016
Nom commun : Acroscyphe des montagnes
Nom scientifique : Acroscyphus sphaerophoroides
Statut : Préoccupante
Justification de la désignation : Ce lichen attrayant forme des coussins en forme de corail, de couleur gris pâle à gris-jaune. Il est rare à l’échelle mondiale et il ne compte que huit occurrences connues au Canada. Toutes ces occurrences sont en Colombie-Britannique dans une zone climatique très restreinte, située entre les conditions hyper maritimes de la côte extérieure et le climat continental de l’intérieur. L’indice de zone d’occupation de 32 km2 est faible, et la population totale estimée de ce lichen est de moins de 250 colonies. Toutefois, ce lichen se trouve dans des sites éloignés et inaccessibles dans les montagnes accidentées de la chaîne Côtière, et de nouvelles occurrences additionnelles seront probablement découvertes. Au Canada, l’espèce se rencontre principalement sur les chicots morts de pruche subalpine dans les complexes de tourbières minérotrophes ou ombrotrophes structurées. Les pressions associées au développement (routes, pipelines, hydroélectricité, exploitation minière et forestière) et les changements climatiques menacent le régime hydrologique et les conditions microclimatiques requises par cette espèce à de nombreux sites connus.
Répartition : Colombie-Britannique
Historique du statut : Espèce désignée « préoccupante » en avril 2016.
* Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.
a Les noms communs et scientifiques mentionnés dans le présent plan de rétablissement respectent les conventions d’appellation du Conservation Data Centre de la Colombie‑Britannique et peuvent différer des noms utilisés par le COSEPAC.
b Voir les critères quantitatifs et les lignes directrices du COSEPAC pour l’évaluation de la situation des espèces sauvages (tableau 2 des lignes directrices du COSEPAC relatives au processus d’évaluation : https://cosewic.ca/index.php/fr/processus-d-evaluation/evaluation-especes-sauvages-processus-categories-lignes-directrices/criteres-quantitatifs.html).
2 Information sur la situation de l’espèce
Acroscyphe des montagnesa
- Désignation légale
- FRPAb : Non
- OGAAb : Non
- Wildlife Act de la C.‑B.c : Non
- LEPd : Annexe 1 – Espèce préoccupante (2019)
- Cotes de conservatione
- Liste de la C.‑B. : Rouge Cote en C.‑B. : S2 (2019) Cote nationale : N2 (2013) Cote mondiale : GNR
- Autres cotes infranationalesf : AK (SNR), WA (S1).
a Sources de données : Conservation Data Centre de la Colombie‑Britannique (2020), sauf indication contraire.
b Non = espèce non inscrite dans une des catégories d’espèces sauvages nécessitant une attention particulière en matière de gestion destinée à réduire les impacts des activités menées dans les forêts et les parcours naturels sur des terres de la Couronne au titre du Forest and Range Practices Act (FRPA; Province of British Columbia, 2002) et/ou des activités pétrolières et gazières sur des terres de la Couronne au titre de l’Oil and Gas Activities Act (OGAA; Province of British Columbia, 2008).
c Non = espèce non désignée comme espèce sauvage en vertu du Wildlife Act de la Colombie‑Britannique (Province of British Columbia, 1982).
d Annexe 1 = espèce inscrite sur la liste des espèces en péril en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP; Government of Canada, 2002).
e Rouge = comprend toutes les espèces ou sous‑espèces indigènes qui ont, ou qui pourraient avoir, le statut d’espèce disparue de la province, en voie de disparition ou menacée en Colombie‑Britannique. Les espèces disparues de la province n’existent plus à l’état sauvage en Colombie‑Britannique, mais existent ailleurs. Les espèces en voie de disparition sont exposées à un risque de disparition imminente de la province ou de la planète. Les espèces menacées sont susceptibles de devenir en voie de disparition si les facteurs limitatifs ne sont pas renversés. Tous les taxons inscrits sur la liste rouge n’auront pas nécessairement une désignation officielle. L’inscription de taxons à ces listes indique que ceux‑ci sont en péril et qu’ils doivent faire l’objet d’un examen. S = infranational; N = national; G = mondial; 1 = gravement en péril; NR = non classée.
f Source de données : NatureServe, 2017. AK = Arkansas; WA = État de Washington.
3 Information sur l’espèce
3.1 Description de l’espèce
L’acroscyphe des montagnes (Acroscyphus sphaerophoroides) est un lichen jaunâtre à gris pâle qui forme des coussins composés de touffes de ramifications coralloïdes mesurant entre 15 et 20 mm de longueur et 2 mm de largeur. L’intérieur du thalle est jaune à orange vif. Le sommet des ramifications fertiles présente des organes de fructifications noirs enfoncés dont le diamètre est d’environ 1 mm. Les spores sont brun foncé, comportent deux loges et ont une surface lisse. Des crampons basaux permettent à l’acroscyphe des montagnes de se fixer au bois ou au substrat rocheux recevant un apport en substances alcalines (Goward, 1999). Le symbiote photosynthétique pourrait être une algue verte unicellulaire du genre Trebouxia (COSEWIC, 2016).
3.2 Population et répartition de l’espèce
L’acroscyphe des montagnes est largement répandu à l’échelle mondiale (moins de 12 localités dans le monde [NatureServe, 2020]). Cependant, en Amérique du Nord, ce lichen ne se trouve que dans le sud‑est de l’Alaska et l’État de Washington, aux États‑Unis, et en Colombie‑Britannique, au Canada. En Colombie‑Britannique, l’espèce est répartie (figure 1) le long de la chaîne Côtière, de l’inlet Kingcome à Kitsault, près de la frontière sud‑est avec l’Alaska (COSEWIC, 2016).
L’acroscyphe des montagnes est présent dans la zone biogéoclimatique côtière à pruche de l’Ouest et la zone biogéoclimatique à pruche subalpine de la Colombie‑Britannique. La province compte huit occurrences du lichen (tableau 1). Parmi ces occurrences, quatre sont situées dans la variante montagnarde de la sous‑zone submaritime humide (CWHws2), et une, dans la variante montagnarde de la sous‑zone maritime très humide (CWHvm2). Les trois autres occurrences se trouvent dans la sous‑zone maritime humide (MHmm1; COSEWIC, 2016).

Figure 1. Aire de répartition de l’acroscyphe des montagnes en Colombie‑Britannique (B.C. CDC, 2020).
Veuillez voir la traduction française ci‑dessous :
Mountain Crab‑eye Occurrences = Occurrences de l’acroscyphe des montagnes
Legend = Légende;Extant = Existante;Kilometers = Kilomètres
USA = États‑Unis;British Colombia = Colombie‑Britannique
Map extent = Zone agrandie
Description longue
Cette figure montre l’aire de répartition de l’acroscyphe des montagnes en Colombie‑Britannique. L’aire de répartition est représentée par huit triangles noirs répartis le long de la frontière ouest de la province, depuis Alice Arm jusqu’à Kingscome.
Nom de la population (CDC de la C.‑B.) |
No de l’occurrence d’élément (OE; CDC de la C.‑B.) et numéro correspondant sur la carte (figure 1) |
Nom de l’occurrence (COSEPAC) |
No de l’occurrence (COSEWIC, 2016) |
Situation selon le CDC de la C.‑B.a |
Dernière observation et nombre de colonies |
Régime foncier |
---|---|---|---|---|---|---|
Réserve écologique Williams Creek, au sud‑est de Terrace |
1 |
Réserve écologique Williams Creek, 31 km au sud‑est de Terrace |
4 |
Existante |
2002, 2014; environ 100 colonies |
Réserve écologique provinciale |
Ruisseau Williams, au sud‑est de Terrace |
2 |
Chemin de service forestier Williams Creek, 15 km (près de la réserve écologique) |
7 |
Existante |
Découverte en 2015; au moins 6 colonies |
Terre de la Couronne |
Europa Lake Conservancy, ruisseau Europa |
3 |
Chute du ruisseau Europa, chenal Gardner, 80 km au sud‑est de Kitimat |
5 |
Existante |
2007, 2014; au moins 15 colonies |
Terre provinciale (Europa Lake Conservancy) |
Ksi X’anmaas Conservancy, à 1,1 km à l’ouest du lac Lachballach |
4 |
Lac Lachballach, eaux d’amont de la rivière Kwinamass |
6 |
Existante |
Découverte en 2014; au moins 6 colonies |
Terre de la Couronne (Ksi X’anmaas Conservancy) |
Lac Patsy, à 4 km au nord‑est d’Alice Arm |
5 |
40 km de Kitsault sur le chemin Kwinatahl |
8 |
Existante |
Découverte en 2015; au moins 2 colonies |
Terre de la Couronne |
Kitlope Heritage Conservancy, au nord‑ouest de Bella Coola |
6 |
Kitlope Heritage Conservancy, rivière Kitlope, chenal Douglas |
2 |
Existanteb |
1992; au moins 1 colonie |
Parc provincial |
Rivière Satsalla/rivière Kingcome, 3,7 km au nord‑est du confluent |
7 |
Vallée de la Satsalla, inlet Kingcome |
3 |
Existanteb |
1996; au moins 1 colonie |
Terre de la Couronne |
Au sud‑ouest du lac Amoth; au nord‑ouest de Terrace |
8 |
Lac Amoth, bassin de la rivière Iskheenickh, 70 km au nord‑est de Prince Rupert |
1 |
Existantec |
1989; au moins 1 colonie |
Terre de la Couronne |
a Existante : la présence de l’occurrence a été vérifiée récemment et confirmée. NatureServe entend par « récemment » la période correspondant aux 20 à 40 dernières années, ces valeurs représentant des limites maximales proposées et pouvant varier en fonction de la biologie de l’espèce et du paysage dans lequel elle se trouve (NatureServe, 2002).
b Ces occurrences sont considérées comme existantes par le CDC de la Colombie‑Britannique en raison de l’éloignement du site de prélèvement et de l’absence de menaces à cet endroit (B.C. CDC, 2020).
c Cette occurrence est considérée comme potentiellement existante par le CDC de la Colombie‑Britannique, étant donné que les niveaux d’eau étaient trop élevés en 2014 pour accéder à la localité (B.C. CDC, 2020). La dernière observation date de 1992, année se situant dans la période de 20 à 40 ans sur laquelle s’appuie NatureServe. Voir la note de bas de tableau a ci-dessus.
3.3 Besoins biologiques et besoins en matière d’habitat de l’acroscyphe des montagnes
Au Canada, l’acroscyphe des montagnes occupe principalement des complexes de milieux humides (tourbières à végétation arborée éparse, tourbières minérotrophes réticulées ou complexes de tourbières ombrotrophes). Ce lichen se trouve aussi dans la forêt subalpine et la forêt‑parc subalpine (OE5 et OE7, respectivement). Deux occurrences ont été observées sur de la roche (OE3 et OE6), chacune dans des tourbières à végétation arborée éparse (COSEWIC, 2016).
Les tourbières minérotrophes réticulées sont formées de crêtes tourbeuses et de creux produits sur des terrains en pente. Elles sont moyennement riches en nutriments, et la nappe phréatique est proche de la surface du sol pendant la majeure partie de l’année (MacKenzie et Moran, 2004). Les plantes associées à ces milieux sont les sphaignes (Sphagnum spp.), les carex (Carex spp.) et les linaigrettes (Eriophorum spp.) ainsi que les plantes aquatiques vivant dans des dépressions peu profondes. Les complexes de tourbières ombrotrophes sont composés de tourbières ombrotrophes, d’étangs, de lacs, de tourbières ombrotrophes boisées et de tourbières minérotrophes littorales. Ils sont constitués d’espèces végétales semblables à celles poussant dans les tourbières minérotrophes.
L’acroscyphe des montagnes colonise des branches ou des cimes mortes de plusieurs espèces d’arbres au Canada, principalement la pruche subalpine (Tsuga mertensiana) et, à l’occasion, le cyprès de Nootka (Cupressus nootkatensis) et l’épinette de Sitka (Picea sitchensis). Le spécimen prélevé à la rivière Satsalla (OE7) a été trouvé sur une branche morte tombée au sol, dans une forêt subalpine mature à 1 300 m d’altitude composée principalement de sapins gracieux (Abies amabilis) et de pruches de l’Ouest (Tsuga heterophylla). Il s’agit d’un habitat rare à l’échelle mondiale pour l’acroscyphe des montagnes (COSEWIC, 2016). Une colonie a été trouvée sur un rocher du ruisseau Europa (OE3), dans un milieu humide de type tourbière minérotrophe réticulée (COSEWIC, 2016). De plus, en 1992, un spécimen a été récolté dans la région de la Kitlope Heritage Conservancy (OE6), sur une paroi rocheuse subalpine; cependant, l’existence de cette colonie n’a pas été confirmée puisque la colonie n’a pas été retrouvée dans le cadre des relevés du COSEPAC en 2015.
Le tableau 2 présente un résumé des fonctions essentielles, des éléments et des caractéristiques de l’habitat de l’acroscyphe des montagnes en Colombie‑Britannique.
Stade du cycle vital |
Fonctionsa |
Élémentsb |
Caractéristiquesc |
---|---|---|---|
De spores à adulte mature |
Germination des spores, développement du thalle en association avec une espèce d’algue, reproduction et production de spores, dispersion des spores |
Arbres dans les zones montagneuses côtières (CWHws, CWHvm, MHmmd); tronc et branches de chicots encore debout ou cime morte d’arbres vivants (pruche subalpine, cyprès de Nootka, épinette de Sitka); rochers et parois rocheuses de milieux humides; tourbières à végétation arborée éparse dans le climat montagnard, maritime et submaritime (tourbières : tourbières minérotrophes réticulées ou complexes de tourbières ombrotrophes); forêts subalpines à pruche subalpine; forêt‑parc subalpine, humide et ouverte. |
Contexte du site : Âge de la forêt : entre 200 et 500 ans Altitude : entre 420 et 1 000 m Régime d’humidité : humide Niveau de luminosité : élevé Substrat : bois mort; rochers ou parois rocheuses; pauvre en nutriments et à pH faible (tourbières ombrotrophes); moyennement riche en nutriments et dont les eaux souterraines contiennent des nutriments (tourbières minérotrophes réticulées) Qualité de l’air : sensibilité à la pollution atmosphérique inconnue Lieu de croissance : Arbres hôtes : pruche subalpine, cyprès de Nootka et épinette de Sitka poussant dans des milieux humides |
a Fonction : processus du cycle vital de l’espèce (p. ex. fraye, reproduction, mise bas, alevinage, croissance, alimentation et migration; floraison, fructification, dispersion des graines, germination et développement des plantules, maturation des spores).
b Élément : composante structurale essentielle de l’habitat dont l’espèce a besoin.
c Caractéristique : composante de base ou paramètre mesurable d’un élément.
d CWHws = zone biogéoclimatique côtière à pruche de l’Ouest, submaritime humide; CWHvm = zone biogéoclimatique côtière à pruche de l’Ouest, maritime très humide; MHmm = zone biogéoclimatique à pruche subalpine, maritime humide.
3.4. Facteurs limitatifs
Les facteurs limitatifs ne sont généralement pas d’origine humaine et comprennent des caractéristiques qui rendent l’espèce moins susceptible de réagir aux activités de gestion et/ou de conservation.
L’acroscyphe des montagnes est limité par sa faible capacité de dispersion, la petite taille de sa population et ses contraintes en matière d’habitat (COSEWIC, 2016).
4 Menaces
Les menaces sont définies comme étant les activités ou les processus immédiats qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner la destruction, la dégradation et/ou la détérioration de l’entité évaluée (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d’intérêt (mondiale, nationale ou infranationale; adapté de Salafsky et al., 2008). Aux fins de l’évaluation des menaces, seulement les menaces présentes et futures sont considéréesNote de bas de page 6. Les menaces présentées ici ne comprennent pas les facteurs limitatifsNote de bas de page 7, qui sont présentés à la section 3.4.
La plupart des menaces sont liées aux activités humaines, mais elles peuvent aussi être d’origine naturelle. L’incidence des activités humaines peut être directe (p. ex. destruction d’habitat) ou indirecte (p. ex. introduction d’espèces envahissantes). Les effets des phénomènes naturels (p. ex. incendies, inondations) peuvent être particulièrement importants lorsque l’espèce est concentrée en un lieu ou que les occurrences sont peu nombreuses, parfois à cause des activités humaines (Master et al., 2012). En conséquence, les phénomènes naturels entrent dans la définition de « menace », mais ils doivent être considérés avec prudence. Ces événements stochastiques doivent être considérés comme une menace seulement si une espèce ou un habitat est touché par d’autres menaces et a perdu la capacité de se rétablir. En pareil cas, l’incidence d’un tel événement sur la population serait beaucoup plus grande que l’incidence qu’il aurait eue antérieurement (Salafsky et al., 2008).
4.1 Évaluation des menaces
La classification des menaces suivante est fondée sur le système unifié de classification des menaces proposé par l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature-Partenariat pour les mesures de conservation et est compatible avec les méthodes utilisées par le Conservation Data Centre de la Colombie‑Britannique. Pour une description détaillée du système de classification des menaces, veuillez consulter le site Web Open Standards (Open Standards, 2014). Les menaces peuvent être observées, inférées ou prévues à court terme. Dans le présent plan, elles sont caractérisées en fonction de leur portée, de leur gravité et de leur immédiateté. L’« impact » d’une menace est calculé selon la portée et la gravité de celle‑ci. Pour des précisions sur l’établissement des valeurs, voir Master et al. (2012; en anglais seulement) et les notes de bas de tableau. La durée de génération de l’acroscyphe des montagnes est estimée à 30 ans (COSEWIC, 2016).
Menacea |
Description de la menace |
Impactb |
Portéec |
Gravitéd |
Immédiateté |
Occurrences |
---|---|---|---|---|---|---|
4 |
Corridors de transport et de service |
Faible |
Petite |
Extrême |
Modérée‑faible |
sans objet |
4.1 |
Routes et voies ferrées |
Faible |
Petite |
Extrême |
Modérée‑faible |
Ruisseau Williams (OE2) |
4.2 |
Lignes de services publics |
Faible |
Petite |
Extrême |
Modérée‑faible |
Lac Patsy (OE5) |
5 |
Utilisation des ressources biologiques |
Élevé‑faible |
Grande‑restreinte |
Élevée‑légère |
Modérée |
sans objet |
5.3 |
Exploitation forestière et récolte du bois |
Élevé‑faible |
Grande‑restreinte |
Élevée‑légère |
Modérée |
Ruisseau Williams (OE2) |
6 |
Intrusions et perturbations humaines |
Faible |
Petite |
Élevée‑modérée |
Élevée |
sans objet |
6.1 |
Activités récréatives |
Faible |
Petite |
Élevée‑modérée |
Élevée |
Lac Patsy (OE5) Ruisseau Williams (OE2) |
7 |
Modifications des systèmes naturels |
Élevé‑faible |
Grande‑restreinte |
Élevée‑modérée |
Élevée |
sans objet |
7.1 |
Incendies et suppression des incendies |
Moyen‑faible |
Restreinte‑petite |
Extrême |
Modérée |
Toutes |
7.2 |
Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages |
Non calculé |
Petite |
Élevée‑modérée |
Faible |
Faible |
7.3 |
Autres modifications de l’écosystème |
Élevé‑faible |
Grande‑restreinte |
Élevée‑modérée |
Élevée |
Lac Patsy (OE5) Ruisseau Williams (OE2) |
9 |
Pollution |
Moyen‑faible |
Généralisée |
Modérée‑légère |
Élevée |
sans objet |
9.5 |
Polluants atmosphériques |
Moyen‑faible |
Généralisée |
Modérée‑légère |
Élevée |
Réserve écologique Williams Creek (OE1) Ruisseau Williams (OE2) Lac Patsy (OE5) |
11 |
Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents |
Moyen‑faible |
Généralisée |
Modérée‑légère |
Élevée |
sans objet |
11.1 |
Déplacement et altération de l’habitat |
Moyen‑faible |
Généralisée |
Modérée‑légère |
Élevée |
Toutes |
11.2 |
Sécheresses |
Moyen‑faible |
Généralisée |
Modérée‑légère |
Modérée |
Toutes |
11.3 |
Températures extrêmes |
Non calculé |
Généralisée |
Modérée‑légère |
Faible |
Toutes |
11.4 |
Tempêtes et inondations |
Moyen‑faible |
Généralisée |
Modérée‑légère |
Élevée |
Toutes |
a Les numéros renvoient aux menaces de catégorie 1 (chiffres entiers) et de catégorie 2 (chiffres avec décimale).
b Impact – Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce. Le taux médian de réduction de la population pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (p. ex. lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculé : l’impact n’est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d’évaluation (p. ex. l’immédiateté est non significative/négligeable [menace passée] ou faible [menace possible à long terme]); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable; n’est pas une menace : lorsque la valeur de la gravité est neutre ou qu’il y a un avantage possible.
c Portée – Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = 71‑100 %; grande = 31‑70 %; restreinte = 11‑30 %; petite = 1‑10 %; négligeable < 1 %).
d Gravité – Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l’ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de 10 ans ou de 3 générations (extrême = 71‑100 %; élevée = 31‑70 %; modérée = 11‑30 %; légère = 1‑10 %; négligeable < 1 %; neutre ou avantage possible ≥ 0 %). Pour la présente espèce, une durée de génération de 30 ans (COSEWIC, 2016) a été utilisée; la gravité a donc été évaluée sur une période de 90 ans.
e Immédiateté – Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); non significative/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.
4.2 Description des menaces
L’impact global des menaces pesant sur cette espèce à l’échelle de la province est élevéNote de bas de page 8 (COSEWIC, 2016) et tient compte des impacts cumulatifs de multiples menaces. Les principales menaces sont l’exploitation forestière et la récolte du bois (5.3), les incendies et la suppression des incendies (7.2), les autres modifications de l’écosystème (7.3), les polluants atmosphériques (9.5), le déplacement et l’altération de l’habitat (11.1), les sécheresses (11.2) et les tempêtes et les inondations (11.4; Tableau 3). Les menaces sont détaillées dans la section 4.2.1, par catégorie de menace de niveau 1.
4.2.1 Menaces pesant sur l’acroscyphe des montagnes
Menace 4 de l’UICN‑CMP – Corridors de transport et de service (impact faible)
4.1 Routes et voies ferrées (impact faible)
La perte et la dégradation d’habitat sont associées aux routes construites pour l’exploitation forestière, l’exploitation minière et la construction du gazoduc Coastal Gaslink. La modification de la topographie dans les zones adjacentes pourrait entraîner des changements dans le régime hydrologique, ce qui pourrait réduire les milieux humides où l’on trouve l’acroscyphe des montagnes.
La construction de routes pourrait produire de la poussière, élément pris en compte dans la catégorie de menace 9.5.
4.2 Lignes de services publics (impact faible)
La construction du gazoduc Coastal GasLink, qui relie Dawson Creek à Kitimat, est prévue en 2020, et la réalisation d’un projet de boucle de déviation a été proposée à proximité de la localité du ruisseau Williams (OE2). La boucle de déviation était un projet de jumelage appelé Projet Pacific Northern Gas (PNG) Looping (LNG dans B.C., 2016) qui devait suivre le gazoduc existant de la PNG, de Summit Lake à Kitimat (chenal Douglas). En avril 2020, la réalisation de ce projet a été reportée (Province of British Columbia, 2020a).
Les projets actuels de lignes de transport d’électricité de B.C. Hydro (p. ex. le Prince George to Terrace Capacitors Project) ne croisent aucune des occurrences connues de l’espèce. B.C. Hydro peut tenir compte de l’acroscyphe des montagnes dans les examens environnementaux des projets de lignes de transport d’électricité réalisés dans la zone générale où se trouvent les occurrences connues (Cutler, comm. pers., 2020).
Cependant, il se peut que des occurrences inconnues d’acroscyphe des montagnes aient disparu à cause des effets de la construction du gazoduc sur les milieux humides (Pojar, comm. pers., 2020). L’Environmental Assessment Office de la Colombie‑Britannique a interrompu le projet du Coastal GasLink en juillet 2020, car les mesures de protection des milieux humides n’étaient pas conformes (The Narwhal, 2020; Province of British Columbia, 2020a), en partie parce que l’entreprise n’a pas mené d’études préalables à la construction dans certains endroits des milieux humides (Province of British Columbia, 2020b).
Menace 5 de l’UICN‑CMP – Utilisation des ressources biologiques (impact élevé‑faible)
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois (impact élevé‑faible)
Des activités d’exploitation forestière ont déjà été menées près de deux occurrences du ruisseau Williams (OE1 et OE2; COSEWIC, 2016). Depuis la rédaction du rapport de situation, des activités de récolte du bois de pruche ont été entamées dans la région de Terrace, où elles n’avaient pas lieu auparavant (Coxson, comm. pers., 2020). Comme la localité du ruisseau Williams (OE2) est située près de Terrace, elle pourrait faire l’objet de récoltes en raison de sa proximité avec l’usine (Pojar, comm. pers., 2020). Étant donné que le potentiel de récolte dans ces régions dépend de la demande du marché pour le bois et du fonctionnement des usines dans la région, la portée et la gravité ont été évaluées selon une vaste fourchette reflétant l’incertitude associée à cette menace.
Menace 6 de l’UICN‑CMP – Intrusions et perturbations humaines (impact faible)
6.1 Activités récréatives (impact faible)
Les routes aménagées pour l’exploitation forestière et minière et la construction de pipelines pourraient permettre aux véhicules tout‑terrain (VTT) utilisés à des fins récréatives d’accéder plus facilement à l’habitat de l’acroscyphe des montagnes. Les localités du lac Patsy (Kitsault; OE5) et de Williams (OE2) sont les deux seules accessibles par des routes praticables par les utilisateurs de VTT. L’utilisation récréative de VTT constitue une menace indirecte causée par l’exploitation forestière et la construction de pipelines (COSEWIC, 2016), car elle peut engendrer la perte d’habitat et des changements dans le régime hydrologique, ce qui pourrait avoir des effets négatifs sur les occurrences d’acroscyphe des montagnes. Des dommages causés par des VTT ont été observés dans les milieux humides à proximité de la réserve écologique Williams Creek (OE1; COSEWIC, 2016), mais aucun effet sur le régime hydrologique n’a été observé jusqu’à maintenant dans la réserve (OE1; Bartemucci, comm. pers., 2020).
Menace 7 de l’UICN‑CMP – Modifications des systèmes naturels (impact élevé‑faible)
7.1. Incendies et suppression des incendies (impact moyen‑faible)
Les feux de forêt sont une menace pour l’acroscyphe des montagnes et ont été signalés à proximité de deux occurrences, soit Europa Lake Conservancy (OE3) et Kitlope Heritage Conservancy (OE6), en 2015 (COSEWIC, 2016). Les occurrences près des villes, soit celle de la réserve écologique Williams Creek (OE1) et celle du ruisseau Williams (OE2), sont susceptibles d’être exposées à un risque accru d’incendie et à une hausse de la fréquence des incendies associée aux changements climatiques (COSEWIC, 2016). Des tempêtes fréquentes pourraient contribuer à l’embrasement des forêts, ce qui causerait une dégradation à long terme de l’habitat. Des sécheresses estivales fréquentes peuvent aussi entraîner une hausse de la fréquence des feux de forêt (COSEWIC, 2016). L’acroscyphe des montagnes est incapable de survivre aux incendies dont l’intensité est telle qu’ils détruisent les parties mortes des arbres hôtes et empêchent donc le rétablissement de l’espèce, car ils réduisent le substrat disponible.
7.3 Autres modifications de l’écosystème (impact élevé‑faible)
La diminution du nombre d’arbres hôtes ou leur élimination découlant de la récolte du bois et de l’aménagement d’emprises de pipelines peuvent modifier le régime hydrologique de l’habitat (tourbières minérotrophes et tourbières ombrotrophes) ainsi que l’humidité relative qui assure le microclimat essentiel à la survie des lichens (COSEWIC, 2016). Les lichens absorbent l’eau de l’humidité dans l’air (Brodo et al., 2001), qu’ils utilisent pour la photosynthèse et la reproduction. La récolte du bois modifie l’exposition et le régime des vents, ce qui peut faire tomber des arbres hôtes morts encore debout ou assécher les branches sur lesquelles vit l’espèce. La portée et la gravité ont été évaluées selon une vaste fourchette reflétant l’incertitude associée à cette menace, en particulier le taux inconnu de récolte du bois et d’aménagement d’emprises de pipelines qui pourrait avoir lieu.
Menace 9 de l’UICN‑CMP – Pollution (impact moyen‑faible)
9.5 Polluants atmosphériques (impact moyen‑faible)
Les lichens peuvent être sensibles à la pollution atmosphérique (p. ex. dioxyde de soufre, fluorure d’hydrogène, ozone, oxydes d’azote). Le degré de sensibilité de l’acroscyphe des montagnes à la pollution atmosphérique est inconnu (COSEWIC, 2016).
Par ailleurs, la construction d’installations d’exportation de gaz naturel peut contribuer à l’augmentation des concentrations d’azote et de dioxyde de soufre et nuire à trois localités d’acroscyphe des montagnes (réserve écologique Williams Creek [OE1], ruisseau Williams [OE2] et lac Patsy [OE5]; COSEWIC, 2016).
La construction de routes ou de pipelines peut augmenter la quantité de poussière qui pourrait être emportée jusque dans l’habitat de l’acroscyphe des montagnes et entraîner une diminution du taux d’humidité relative ambiant (COSEWIC, 2016). La poussière peut se déposer sur l’espèce, ce qui diminue sa capacité de photosynthèse et de reproduction ainsi que sa vigueur.
Menace 11 de l’UICN‑CMP – Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents (impact moyen‑faible)
11.1 Déplacement et altération de l’habitat (impact moyen‑faible)
La zone côtière à pruche de l’Ouest devrait s’étendre sous l’effet des changements climatiques (Wilson et Hebda, 2008; COSEWIC, 2016), alors que la zone à pruche subalpine devrait diminuer (Hamman et Wang, 2006). Les sous‑zones où se trouve l’acroscyphe des montagnes peuvent devenir hypermaritimes à mesure que les précipitations augmentent et que les conditions se réchauffent. Par conséquent, l’acroscyphe des montagnes peut être supplanté par d’autres épiphytes (COSEWIC, 2016) et avoir du mal à s’établir à cause de la concurrence d’autres lichens et bryophytes dans des conditions changeantes.
11.2 Sécheresses (impact moyen‑faible)
La modification du régime hydrologique associée aux changements climatiques peut altérer les milieux humides (assèchement des tourbières minérotrophes et des tourbières ombrotrophes) qui abritent l’acroscyphe des montagnes ou faire diminuer leur nombre (Gayton, 2008). Par ailleurs, la fréquence des incendies peut augmenter à cause des sécheresses estivales et des éclairs liés à la hausse de la fréquence des tempêtes (COSEWIC, 2016). La fréquence des incendies est abordée dans la catégorie de menace 7.3, qui tient compte de la probabilité de plus en plus élevée d’incendies causés par les changements climatiques et les sécheresses.
11.4 Tempêtes et inondations (impact moyen‑faible)
Des tempêtes fréquentes pourraient augmenter le nombre d’arbres hôtes abattus par le vent (chablis), en plus de causer des inondations susceptibles d’éliminer des arbres hôtes, ce qui entraînerait une dégradation à long terme de l’habitat (COSEWIC, 2016). Consulter la catégorie de menace 7.1, incendies et suppression des incendies, pour en savoir plus sur l’embrasement à la suite d’une tempête.
4.2.2. Menaces pesant sur l’acroscyphe des montagnes dont l’impact n’a pas été calculé dans le cadre de l’évaluation des menaces de l’UICN
Menace 3 de l’UICN‑CMP – Production d’énergie et exploitation minière (non calculé)
3.2 Exploitation de mines et de carrières (non calculé)
La réouverture de la mine de molybdène près de Kitsault pourrait perturber deux colonies appartenant à l’occurrence du lac Patsy (OE5), qui sont situées à environ 1 km de la mine (COSEWIC 2016). D’autres occurrences inconnues pourraient se trouver à l’intérieur de l’empreinte de la mine (COSEWIC, 2016). La réouverture de la mine pourrait indirectement perturber l’habitat et la végétation (COSEWIC, 2016), car elle entraînerait une augmentation de la quantité de poussière et de polluants atmosphériques. L’élargissement et l’entretien des routes et l’élimination des arbres hôtes pourraient constituer une menace directe pour l’espèce (COSEWIC, 2016). La poussière associée aux routes est prise en compte dans la catégorie de menace 9.5.
7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages (non calculé)
Un projet hydroélectrique au fil de l’eau était prévu par Alterra dans l’Europa Lake Conservancy (OE3). Depuis, le promoteur a retiré la proposition du processus d’évaluation environnementale (PennWell Corporation, 2017). Tout projet hydroélectrique à venir pourrait modifier le régime hydrologique des tourbières abritant l’acroscyphe des montagnes (COSEWIC, 2016). Aucune infrastructure de barrage de B.C. Hydro ne semble se trouver à proximité des occurrences consignées d’acroscyphe des montagnes (Cutler, comm. pers., 2020).
11.3 Températures extrêmes (non calculé)
La dégradation à long terme de l’habitat et les changements dans le régime hydrologique des tourbières peuvent être associés à la baisse du taux d’humidité du sol en été et à la diminution de la couverture de neige causée par des températures supérieures à la normale. Les sécheresses ainsi que les tempêtes, de plus en plus fréquentes et parfois accompagnées d’éclairs, peuvent provoquer un plus grand nombre d’incendies (COSEWIC, 2016; voir la catégorie de menace 7.1, incendies et suppression des incendies).
5 But et objectifs de gestion
5.1 But de gestion
Le but de gestion est de maintenir la présence et l’abondance de chaque population connue existante ainsi que de toute population d’acroscyphe des montagnes qui pourrait être découverte à l’avenir en Colombie‑Britannique en mettant en place des mesures de gestion des menaces d’origine humaine pesant sur l’espèce.
5.2 Justification du but de gestion
Le but général est de maintenir la présence et l’abondance de l’espèce dans chaque site existant ainsi que de toute population qui pourrait être découverte à l’avenir. Il est impossible de fixer un but de gestion quantitatif pour l’acroscyphe des montagnes, puisqu’il n’existe aucune donnée démographique de référence et que les tendances des populations sont inconnues. Comme pour de nombreuses autres espèces de plantes rares, très peu d’information est disponible concernant la répartition historique de l’acroscyphe des montagnes.
Par conséquent, pour éviter que l’espèce ne devienne menacée ou en voie de disparition, la présence et l’abondance de toute population connue existante et de toute population qui pourrait être découverte à l’avenir doivent être maintenues. Une fois qu’on aura remédié aux lacunes dans les connaissances, il sera possible de préciser le but de gestion.
5.3 Objectifs de gestion
Les objectifs de gestion pour l’acroscyphe des montagnes sont les suivants :
- protégerNote de bas de page 9 les populations connues d’acroscyphe des montagnes dans l’ensemble de l’aire de répartition en Colombie‑Britannique en luttant contre les menaces d’origine humaine pesant sur l’espèce;
- confirmer la répartition de l’acroscyphe des montagnes, y compris les nouvelles localités, en effectuant des inventaires dans l’habitat convenable pour trouver d’autres populations et ainsi prévenir leur perte accidentelle;
- assurer le suivi des tendances de la taille et de la répartition de toutes les populations connues afin de recueillir des données écologiques supplémentaires, dont des données sur les effectifs des populations et le recrutement.
6 Approches pour l’atteinte des objectifs
6.1 Mesures achevées ou en cours
Les mesures ont été classées selon la classification des actions de conservation de l’UICN‑CMP (CMP, 2016), et une liste des mécanismes existants qui fournissent une protection de l’habitat de l’acroscyphe des montagnes est donnée (tableau 4).
C. Actions concernant les conditions favorables
Action 6. Désignation et planification de la conservation
- Désignation et/ou acquisition d’aires protégées (achevée)
Mécanismes existants qui fournissent une protection de l’habitat |
Menacea ou préoccupation visée |
Occurrence |
---|---|---|
Ecological Reserve Act de la Colombie‑Britannique (Province of British Columbia, 1996) |
4.1, 4.2, 5.3, 7.1, 7.2, 9.5 |
Ruisseau Williams (OE1) |
Parks Act de la Colombie‑Britannique (Province of British Columbia, 1996b) |
4.1, 4.2, 5.3, 7.1, 7.2, 9.5 |
Kitlope Heritage Conservancy (OE6) Europa Lake Conservancy (OE3) |
a Les menaces sont numérotées selon la classification de menaces de l’UICN‑CMP (voir le tableau 3 pour les détails).
Action 8. Recherche et suivi
8.1 Recherche fondamentale et suivi du statut
- Rapport de situation du COSEPAC achevé; (COSEWIC, 2016).
- Inventaire (2015) aux fins du rapport de situation achevé
- Plan de gestion achevé (2021)
6.2 Mesures de gestion recommandées
Les mesures de gestion recommandées pour atteindre les objectifs de rétablissement de l’acroscyphe des montagnes sont présentées dans le tableau 5.
Tableau 5. Mesures de gestion recommandées pour l’acroscyphe des montagnes.
Catégorie |
Objectif |
No de l’actiona |
Classification des actions |
Mesures à prendre pour atteindre l’objectif |
Indicateur de rendement |
Menacesb ou préoccupations visées |
Prioritéc |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1 Gestion des milieux terrestres et aquatiques |
1 |
1.1 |
Gestion des sites/zones |
Gérer les menaces près des occurrences connues de l’espèce de manière à réduire le plus possible leurs effets |
L’impact de la menace reste inchangé ou diminue |
4.1, 4.2, 5.3, 7.1, 7.2, 9.5 |
Bénéfique |
Catégorie |
Objectif |
No de l’actiona |
Classification des actions |
Mesures à prendre pour atteindre l’objectif |
Indicateur de rendement |
Menacesb ou préoccupations visées |
Prioritéc |
---|---|---|---|---|---|---|---|
3 Sensibilisation |
1 |
3.1 |
Sensibilisation et communications |
Élaborer et mettre en œuvre une stratégie de communication avec les utilisateurs des terres et les intervenants portant sur les activités de rétablissement |
Les utilisateurs des terres et les intervenants dont les activités chevauchent les localités connues de l’espèce ont été contactés |
4.1, 4.2, 5.3, 7.1, 7.2, 9.5 |
Bénéfique |
5 Mesures incitatives morales, économiques et en lien avec les moyens de subsistance |
1 |
5.2 |
Meilleurs produits et meilleures pratiques de gestion |
Élaborer des pratiques de gestion exemplaires pour atténuer les menaces |
Des pratiques ont été élaborées et mises en œuvre; l’impact de la menace a diminué |
4.1, 4.2, 5.3, 7.1, 7.2, 9.5 |
Nécessaire |
Catégorie |
Objectif |
No de l’actiona |
Classification des actions |
Mesures à prendre pour atteindre l’objectif |
Indicateur de rendement |
Menacesb ou préoccupations visées |
Prioritéc |
---|---|---|---|---|---|---|---|
6 Désignation et planification de la conservation |
1 |
6.4 |
Planification de la conservation |
Déterminer des mesures adéquates pour protéger l’habitat à l’échelle de l’écosystème |
L’espèce est protégée à l’échelle de l’écosystème |
4.1, 4.2, 5.3, 9.5 |
Bénéfique |
6 Désignation et planification de la conservation |
1 |
6.4 |
Planification de la conservation |
Élaborer ou améliorer des plans de gestion propres aux sites pour les aires protégées afin d’atténuer ou d’éliminer les menaces pesant sur les populations et leur habitat |
Tous les parcs abritant l’acroscyphe des montagnes ont mis en place un plan de gestion propre à leur site portant sur cette espèce |
4.1, 4.2, 5.3, 7.1, 7.2, 9.5 |
Bénéfique |
7 Cadres législatif et réglementaire |
1 |
7.1 |
Lois, réglementation et codes |
Instaurer des mesures de protection en vertu des lois existantes lorsque l’espèce se trouve sur des terres de la Couronne |
Toutes les occurrences se trouvant sur des terres de la Couronne sont protégées par la loi |
4.1, 4.2, 5.3, 9.5 |
Bénéfique |
7 Cadres législatif et réglementaire |
1 |
7.1 |
Lois, réglementation et codes |
Établir une inaliénation (withdrawal) provisoire en vertu de l’article 16 du Land Act (carte‑réserve) de quatre sites (non protégés dans des parcs ou des réserves écologiques) comme protection provisoire contre l’aménagement des terres et l’exploitation forestière |
L’inaliénation provisoire (carte‑réserve) de quatre sites a été établie en vertu de l’article 16 du Land Act |
4.1, 4.2, 5.3, 7.1, 7.3, 9.5 |
Bénéfique |
7 Cadres législatif et réglementaire |
1 |
7.1 |
Lois, réglementation et codes |
Protéger de façon permanente les quatre sites (qui ne font pas partie d’un parc ou d’une réserve écologique) par la création de réserves écologiques |
Des réserves écologiques ont été créées pour quatre sites |
4.1, 4.2, 5.3, 7.1, 7.3, 9.5 |
Bénéfique |
7 Cadres législatif et réglementaire |
1 |
7.2 |
Politiques et directives |
Instaurer des mesures de protection en vertu des politiques gouvernementales existantes lorsque l’espèce se trouve sur des terres de la Couronne |
Des mesures de protection fondées sur des politiques existantes ont été mises en place pour toutes les occurrences se trouvant sur des terres de la Couronne |
4.1, 4.2, 5.3, 9.5 |
Bénéfique |
8 Recherche et suivi |
1 |
8.1 |
Recherche fondamentale et suivi du statut |
Obtenir des données plus précises sur l’emplacement et le régime foncier |
Les gestionnaires des terres sont au courant de l’emplacement exact de l’espèce sur leurs terres |
4.1, 4.2, 5.3 |
Bénéfique |
8 Recherche et suivi |
1, 3 |
8.1 |
Recherche fondamentale et suivi du statut |
Évaluer l’impact des menaces pour tous les sites |
Les principales menaces (routes; services publics et lignes de service; barrages et gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages) ont été évaluées, et un plan a été élaboré pour mettre en œuvre des mesures visant à atténuer les menaces |
Toutes les menaces |
Bénéfique |
8 Recherche et suivi |
2 |
8.1 |
Recherche fondamentale et suivi du statut |
Effectuer un inventaire ciblé, possiblement par l’élaboration d’un modèle d’habitat à l’aide des couches du SIG disponibles (p. ex. écozone, substrat rocheux, sol, aspect) afin de définir les zones de recherche prioritaires potentielles en vue de confirmer la répartition de l’espèce |
La répartition de l’espèce à l’intérieur de son aire de répartition en Colombie-Britannique est confirmée |
Toutes les menaces |
Bénéfique |
8 Recherche et suivi |
3 |
8.1 |
Recherche fondamentale et suivi du statut |
Effectuer un suivi des localités pour évaluer la situation des populations et les effets de toute activité de gestion entreprise pour protéger l’habitat |
La situation de la population des localités existantes et les menaces pesant sur ces dernières font l’objet de deux suivis réalisés tous les deux à cinq ans, ou lorsque les activités de gestion des terres changent |
Toutes les menaces |
Bénéfique |
8 Recherche et suivi |
3 |
8.1 |
Recherche fondamentale et suivi du statut |
Élaborer et mettre en place un protocole de suivi permettant d’établir des estimations fiables de la taille et des tendances des populations et visant à déceler les menaces naturelles et d’origine humaine dans chaque localité connue |
Un protocole de suivi est élaboré, mis à l’essai, affiné au besoin, et mis en œuvre |
Toutes les menaces |
Bénéfique |
a Les actions sont numérotées selon la version 2.0 de la classification des actions de conservation de l’UICN‑CMP.
b Les menaces sont numérotées selon la version 2.0 de la classification des menaces de l’UICN‑CMP.
c Essentielle = urgente et importante, la mesure doit être prise immédiatement; nécessaire = importante, mais non urgente, la mesure peut être prise dans les deux à cinq prochaines années; bénéfique = la mesure est bénéfique et pourrait être prise quand cela sera possible.
d Les lignes en caractères gras indiquent les classifications hiérarchiques des actions de « niveau 0 » selon le système de classification des actions de conservation de l’UICN‑CMP. Dans le cadre du système de classification, les actions de plus haut niveau peuvent être regroupées.
7 Mesure des progrès
Les indicateurs de rendement présentés ci‑dessous proposent un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l’atteinte du but et des objectifs de gestion. Des indicateurs de rendement pour chaque objectif sont indiqués ci‑dessous, le but étant l’obtention de chaque résultat mesurable énoncé au cours des cinq prochaines années (2021‑2026).
Résultat mesurable de l’objectif 1
- Au moins cinq localités font l’objet d’accords d’intendance visant la protection.
- Tous les parcs ont mis en place un plan de gestion propre à leur site portant sur cette espèce.
Résultat mesurable de l’objectif 2
- La répartition de l’espèce à l’intérieur de son aire de répartition en Colombie‑Britannique est confirmée.
Résultat mesurable de l’objectif 3
- Les localités existantes ont fait l’objet d’activités d’inventaire et de suivi de la taille et des tendances des populations de préférence à deux reprises, à au moins deux à cinq ans d’intervalle.
8 Effets sur les espèces non ciblées
La mise en œuvre des activités de gestion visant l’acroscyphe des montagnes tiendra compte de toutes les espèces en péril cooccurrentes afin d’éviter les effets négatifs sur ces espèces ou leur habitat.
9 Références
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Communications personnelles
Darwyn Coxson, professeur, University of Northern B.C., Ecosystem Science and Management Program, et membre du Sous‑comité de spécialistes des mousses et lichens du COSEPAC, Prince George (Colombie‑Britannique).
Scott Cutler, économiste principal, Ministry of Energy, Mines and Low Carbon Innovation de la Colombie‑Britannique, Electricity and Alternative Energy Division, Electricity Policy Branch, Victoria (Colombie‑Britannique).
Jim Pojar, Forest Ecologist and Consultant, Smithers (Colombie‑Britannique).
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