Bécasseau roussâtre (Tryngites subruficollis) : plan de gestion proposition 2021

Titre officiel : Plan de gestion du Bécasseau roussâtre (Tryngites subruficollis) au Canada proposition 2021

Loi sur les espèces en péril
Série de Plans de gestion

2021

Bécasseau roussâtre
Bécasseau roussâtre
Information sur le document

Référence recommandée :

Environnement et Changement climatique Canada. 2021. Plan de gestion du Bécasseau roussâtre (Tryngites subruficollis) au Canada [Proposition]. Série de Plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril. Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa. v + 42 pp.

Version officielle

La version officielle des documents de rétablissement est celle publiée en format PDF. Tous les hyperliens étaient valides à la date de publication.

Version non officielle

La version non officielle des documents de rétablissement est publiée en format HTML, et tous les hyperliens étaient valides à la date de publication.

Pour télécharger le présent plan de gestion ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes portant sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en périlNote de bas de page 1.

Illustration de la couverture : Bécasseau roussâtre dans la zone importante pour la conservation des oiseaux de l’estuaire de la rivière Seal, par Christian Artuso ©

Also available in English under the title
“Management Plan for the Buff-breasted Sandpiper (Tryngites subruficollis) in Canada [Proposed]”

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996)Note de bas de page 2, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection effective des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) (L.C. 2002, ch. 29), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l'élaboration des plans de gestion pour les espèces inscrites comme étant préoccupantes et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de l’Agence Parcs Canada est le ministre compétent en vertu de la LEP à l’égard du Bécasseau roussâtre et a élaboré ce plan de gestion conformément à l’article 65 de le LEP. Dans la mesure du possible, le plan de gestion a été préparé en collaboration avec d’autres ministères fédéraux, des provinces et des territoires, des conseils de gestion de la faune, et des organisations autochtones conformément au paragraphe 66(1) de la LEP.

La réussite de la conservation de l'espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d'un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent plan. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement et Changement climatique Canada et l’Agence Parcs Canada, ou toute autre autorité responsable. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer et à mettre en œuvre ce plan pour le bien du Bécasseau roussâtre et de l’ensemble de la société canadienne .

La mise en œuvre du présent plan de gestion est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités responsables et des organisations participantes.

Remerciements

Le présent document a été élaboré par Amelia R. Cox et Marc-André Cyr (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune [ECCC-SCF] – Région de la capitale nationale). Nous remercions particulièrement Richard Lanctot (United States Fish and Wildlife Service [USFWS]) pour ses conseils au sujet d’une version antérieure. Les versions provisoires ont été révisées par de nombreuses personnes, qui ont fourni des conseils utiles, soit Catherine Geoffroy, Benoit Laliberté, Cynthia Pekarik, Christian Artuso, Megan Stanley et Angela Barakat (ECCC-SCF – Région de la capitale nationale), Pam Sinclair, Danica Hogan et Jennie Rausch (ECCC-SCF – Région du Nord), Ann McKellar et Jeff Ball (ECCC-SCF – Région des Prairies), Manon Dubé, Yves Aubry et François Shaffer (ECCC-SCF – Région du Québec), Scott Flemming et Ross Vennesland (ECCC-SCF – Région du Pacifique), Christian Friis et John Brett (ECCC_SCF – Région de l’Ontario), Juan Pablo Isacch (Universidad Nacional de Mar del Plata-CONICET – Argentine), Brad Andres (USFWS), Véronique Connolly (consultante privée), Joanna Wilson et Shirley Standafer-Pfister (Territoires du Nord-Ouest), Thomas Jung (Yukon), Tim Poole (Manitoba) et Gordon Court (Alberta).

Des remerciements sont également adressés à David Fraser, qui a organisé l’évaluation des menaces pesant sur le Bécasseau roussâtre selon le calculateur de l’UICN-CMP en juin 2019, les spécialistes qui ont participé à cette évaluation : Tjalle Boorsma (Armonía – Bolivie), Juliana Bosi de Almeida (SAVE Brasil – Brésil), Juan Pablo Isacch (Universidad Nacional de Mar del Plata-CONICET – Argentine), Isadora Angarita-Martínez (CAFF), Arne Lesterhuis (Manomet Inc.), Carlos Ruiz (Asociación Calidris – Colombie) et les membres du Comité technique sur les oiseaux de rivage d’ECCC.

Une version provisoire du plan de gestion a été présentée au cours d’un atelier tenu le 10 octobre 2019 à Ottawa, au Canada. Merci aux personnes qui ont participé à l’atelier : Isadora Angarita-Martínez (CAFF), Arne Lesterhuis et Rob Clay (Manomet Inc.), Brad Andres, Richard Lanctot (USFWS) et les membres du Comité technique sur les oiseaux de rivage d’ECCC.

Enfin, des remerciements sont adressés à toutes les autres parties qui ont fourni des conseils et des commentaires pour orienter l’élaboration du présent plan de gestion, y compris les gouvernements provinciaux et territoriaux, les autres ministères fédéraux (p. ex. le ministère de la Défense nationale), les propriétaires fonciers, les citoyens et les intervenants.

L’élaboration du présent plan de gestion a largement reposé sur le plan de conservation du Bécasseau roussâtre (Tryngites subruficollis) publié en 2010 par Richard Lanctot et ses collègues. Le 23 octobre 2019, des experts se sont réunis dans la ville de Panama, au Panama, pour jeter les bases d’un plan de conservation du cycle vital complet du Bécasseau roussâtre. Cet atelier organisé à Panama a été l’occasion d’harmoniser les cibles et les stratégies de conservation du plan de gestion du Bécasseau roussâtre (Tryngites subruficollis) au Canada et du plan de conservation du cycle vital complet de l’espèce.

Sommaire

Le Bécasseau roussâtre (Calidris subruficollis, anciennement Tryngites subruficollis) est un oiseau de rivage qui niche en Arctique. Il se reproduit dans les hautes terres côtières du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest, du Nunavut et de l’Alaska avant de migrer par la voie migratoire du Centre du continent jusqu’aux côtes de l’Argentine, de l’Uruguay et du Brésil, où il passe l’hiver boréal.

Le Bécasseau roussâtre a été désigné espèce préoccupante par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) en 2012, et il a été inscrit à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2017. À l’échelle mondiale, l’espèce est classée depuis 2004 dans la catégorie des espèces quasi menacées sur la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN. À titre d’oiseau migrant sur de grandes distances, le Bécasseau roussâtre est protégé par la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs au Canada et du Migratory Bird Treaty Act aux États-Unis.

Selon les estimations, la population de Bécasseaux roussâtres compte 56 000 individus (plage : de 35 000 à 78 000; Lanctot et al., 2010), dont 75 % se reproduiraient au Canada (Donaldson et al., 2000). Après une diminution massive de la population au début des années 1900 en raison de la chasse au Canada et aux États-Unis, l’espèce semble toujours en déclin aujourd’hui. L’ampleur de ce dernier est toutefois incertaine en raison des défis associés à l’étude de cette espèce et du manque de données.

Les causes exactes du déclin sont inconnues. Une combinaison de facteurs entraînant une perte d’habitat ou une mauvaise qualité de l’habitat dans les aires de migration et d’hivernage sont probablement à l’origine des diminutions. Ces facteurs incluent la conversion des sites naturels en terres agricoles, l’exposition aux pesticides, la présence d’éoliennes, les activités d’extraction des ressources et les changements climatiques.

L’objectif de gestion du Bécasseau roussâtre est de maintenir la taille de la population de l’espèce sur une période de 10 ans allant de 2026 à 2036. La référence de cet objectif de gestion sera une estimation plus fiable et plus précise de la population obtenue au cours des cinq prochaines années (2021–2026).

Les stratégies générales énoncées dans le présent plan de gestion visent à conserver l’habitat, à suivre la population et la répartition de l’espèce, et à effectuer des travaux de recherche sur les caractéristiques des habitats utilisés en dehors de la période de reproduction. Comme une grande partie de ces habitats se trouve à l’extérieur du Canada, le soutien des efforts de conservation et de recherche à l’échelle internationale devrait jouer un rôle clé dans les stratégies canadiennes de conservation de l’espèce.

1. Évaluation de l’espèce par le COSEPAC*

Date de l’évaluation : Mai 2012

Nom commun (population) : Bécasseau roussâtre

Nom scientifique : Tryngites subruficollis**

Statut selon le COSEPAC : Espèce préoccupante

Justification de la désignation : L’Arctique canadien comporte environ 87 % de l’aire de nidification nord-américaine de cet oiseau de rivage et environ 75 % de la population mondiale. L’espèce était autrefois commune et peut-être même abondante historiquement, mais elle a connu un grave déclin découlant de la chasse intensive pratiquée à des fins commerciales à la fin des années 1800 et au début des années 1900. Dès les années 1920, elle aurait été sur le point de disparaître. La population s’est accrue depuis qu’il est interdit de chasser cet oiseau en Amérique du Nord, mais ses effectifs demeurent de loin inférieurs au nombre d’individus présents avant le début de la pratique de la chasse. Il y a des indications que la population a subi un déclin dans les dernières décennies, et de nombreuses organisations de conservation considèrent l’espèce préoccupante dans toute son aire de répartition. Toutefois, il est difficile de faire un suivi efficace de cette espèce, et les données nécessaires à l’estimation des tendances démographiques sont actuellement manquantes. Hors de la période de reproduction, la perte et la dégradation de son habitat de prairie spécialisé, tant dans ses aires d’hivernage en Amérique du Sud que le long de ses couloirs de migration, sont considérées comme présentant les menaces les plus graves.

Présence au Canada : Yukon, Territoires du Nord-Ouest, Nunavut, Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario et Québec

Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en mai 2012.

* COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada)

** Le nom scientifique du Bécasseau roussâtre (Calidris subruficollis) a changé en 2013 (Chesser et al., 2013) après l’évaluation du COSEPAC en mai 2012. Les documents élaborés en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) doivent suivre la nomenclature des espèces utilisée à l’annexe 1 de la LEP.

2. Information sur la situation de l’espèce

Environ 75 % des Bécasseaux roussâtres se reproduisent au Canada (Donaldson et al., 2000). Au Canada, l’espèce a été désignée « espèce préoccupante » par le COSEPAC en 2012, puis a été inscrite comme espèce préoccupante à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) en 2017. Le Bécasseau roussâtre n’est pas inscrit à des lois provinciales sur les espèces en péril. L’espèce a été désignée en tant qu’espèce prioritaire dans quatre des douze régions de conservation des oiseauxNote de bas de page 3. Une évaluation des oiseaux de rivage du Canada récemment mise à jour considère la situation du Bécasseau roussâtre comme étant très préoccupante au Canada, d’après le déclin probable et les menaces pesant sur l’espèce (Hope et al., 2019).

Tableau 1. Résumé des cotes nationales, provinciales ou étatiques de NatureServe pour le Bécasseau roussâtre, là où il est présent en Amérique du Nord (NatureServe, 2019)
Cote mondiale (G) Cotes nationales (N) Cotes infranationales (S)
G4

Canada

N2N4B, N4N5M

Alberta (S3M), Colombie-Britannique (SUM), Labrador (SNA), Manitoba (S1S2M), île de Terre-Neuve (SNA), Territoires du Nord-Ouest (S2S4B), Nunavut (S3B, S3M), Ontario (SNA), Québec (S3M), Saskatchewan (S4M), Yukon (S1B)
G4

États-Unis

N4B

Alabama (SNRM), Alaska (S2B), Arkansas (SNA), Californie (SNA), Colorado (SNA), Connecticut (SNA), Delaware (SNA), Floride (S2M), Géorgie (SNRN), Illinois (SNA), Indiana (S3M), Iowa (S3N), Kansas (SNA), Kentucky (SNA), Louisiane (S3M), Maine (SNA), Maryland (SNA), Massachusetts (S1N), Michigan (SNRN), Minnesota (SNRM), Mississippi (SNA), Missouri (SNA), Nebraska (S2N), New Jersey (S4N), New York (SNRN), Caroline du Nord (SNA), Dakota du Nord (SNA), Ohio (SNA), Oklahoma (S3M), Pennsylvanie (S2M), Rhode Island (S1N), Caroline du Sud (SNA), Dakota du Sud (SNA), Tennessee (S3N), Texas (S2S3), Virginie (SNA), Washington (SNA), Wisconsin (S3N), Wyoming (S4N)

Cotes alphanumériques nationales (N) et infranationales (S) de NatureServe : 1 – gravement en péril; 2 – en péril; 3 – vulnérable; 4 – apparemment non en péril; 5 – non en péril; NR – non classée; NA – non applicable; U – non classable. Définition de l’occurrence : B – population reproductrice; M – population migratrice. La cote N2N3B témoigne de l’incertitude quant au statut de l’espèce.

La cote de conservation mondiale attribuée par NatureServe au Bécasseau roussâtre est G4 – apparemment non en péril (examen de 2016; NatureServe 2019; pour d’autres sous-catégories, voir le tableau 1). Sur la liste rouge de l’UICN, l’espèce est considérée comme étant quasi menacée depuis 2004, année où elle est passée à une catégorie de risque plus élevé (BirdLife International, 2017). En 1999, l’espèce a été inscrite aux annexes I et II de la Convention des Nations Unies sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, laquelle interdit de la chasser dans son aire d’hivernageNote de bas de page 4. Le Bécasseau roussâtre est également protégé par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, qui protège tous les individus de l’espèce ainsi que leurs nids et leurs œufs sur le territoire domanial et non domanial.

Aux États-Unis, le statut du Bécasseau roussâtre est considéré comme étant très préoccupant (USSCP, 2016). En Amérique du Sud, l’espèce est désignée vulnérable au Brésil, menacée au Paraguay (Ministerio de Ambiente y Desarrollo Sostenible, 2019), menacée en Argentine, hautement menacée en Colombie et est considérée comme espèce dont la conservation est prioritaire en Uruguay (Johnston-González et al., 2010).

3. Information sur l’espèce

3.1 Description de l’espèce

Le Bécasseau roussâtre est un oiseau de rivage de taille moyenne et de couleur chamois (jaune brunâtre clair) qui se reproduit en Arctique. Les mâles pèsent environ 70 g, et les femelles, environ 55 g (McCarty et al., 2017). Le Bécasseau roussâtre est caractérisé par des taches ou des rayures brun foncé sur la calotte et les côtés de la poitrine, ainsi que par des taches lancéolées brun foncé à bordure chamois le long du rachis des plumes du dos, des scapulairesNote de bas de page 5, du dessus de la queue et des tectrices sus-alairesNote de bas de page 6 (COSEWIC, 2012). Le plumage des mâles, des femelles et des juvéniles est similaire, mais les taches foncées sur la face inférieure des plumes primaires externes sont plus grandes chez les mâles que chez les femelles, lesquelles ont elles-mêmes des taches plus grandes que les juvéniles (McCarty et al., 2017). Le Bécasseau roussâtre a des pattes jaunes et un bec noir.

Le Bécasseau roussâtre est le seul oiseau de rivage nord-américain qui a un mode d’accouplement de type « lek explosé »Note de bas de page 7 (Lanctot et al., 1998). Dans un lek explosé, les mâles sont plus éloignés les uns des autres qu’ils ne le seraient dans un lek classique. En raison des effets dépendant de la densitéNote de bas de page 8 associés à son mode d’accouplement inusité, d’autres réductions des effectifs pourraient accélérer l’effondrement de la population si les mâles et les femelles ne parviennent pas à se retrouver dans leurs aires de reproduction étendues. Toutefois, à l’heure actuelle, rien n’indique la présence d’une diminution de la diversité génétique résultant des réductions historiques de la population (Lounsberry et al., 2013, 2014).

3.2 Population et répartition de l’espèce

Répartition

Le Bécasseau roussâtre niche dans la toundra, le long du littoral de l’Alaska et du Canada, depuis Point Barrow, en Alaska, jusque qu’à la presqu’île de Boothia, au Nunavut, en passant par les Territoires du Nord-Ouest et, plus au nord, jusqu’aux îles Melville, Bathurst et Devon, au Nunavut (figure 1; COSEWIC, 2012; McCarty et al., 2017). De petites populations (de 280 à 650 individus) nichent également en Russie, sur l’île Wrangel et dans la presqu’île de Tchoukotka (Lappo et al., 2012). Le Bécasseau roussâtre se reproduit à faible densité; la répartition de l’espèce à l’échelle locale est éparse et varie à l’intérieur d’une même année et d’une année à l’autre — une étude réalisée en Alaska indique que seulement 10 % des leks étaient présents pendant les 3 années consécutives de l’étude (Lanctot et Weatherhead, 1997). L’espèce n’est pas fidèle aux sites de nidification ou l’est très peu (moins de 10 % des adultes y reviennent; Pruett-Jones, 1988; Lanctot et Weatherhead, 1997), et les mâles peuvent parader à plusieurs leks dans toute l’aire de reproduction (Lanctot et al., 2016).

Le Bécasseau roussâtre migre vers le sud en suivant principalement la voie migratoire du Centre, par les prairies et les plaines, où il prend des pauses de plusieurs jours dans le sud de la Saskatchewan, dans la région des Flint Hills au Kansas, dans le centre-sud du Texas et sur la côte du golfe du Mexique aux États-Unis (Lanctot et al., 2016; Lyons et al., 2019; Tibbitts et al., 2019). Certains juvéniles fréquentent la côte de l’Atlantique pendant leur migration vers le sud, et des oiseaux errants migrent également sur la côte du Pacifique et de l’Atlantique (McCarty et al., 2017; voir la figure 1). Ensuite, l’espèce emprunte la voie migratoire du Centre en Amazonie et dans le Pantanal, en faisant halte en Bolivie et au Paraguay (Lanctot et al., 2016; Tibbitts et al., 2019), avant d’arriver à leurs aires d’hivernage côtiers au centre de l’Argentine, dans le sud-est de l’Uruguay et dans le sud-est du Brésil (Lanctot et al., 2002; McCarty et al., 2017). Les aires d’hivernage chevauchent les prairies du cône Sud, communément appelées « pampas ». Lors de leur migration vers le nord, les oiseaux s’arrêtent dans les plaines de Llanos en Colombie et au Venezuela avant de traverser le golfe du Mexique. Cette région représente donc une halte migratoire importante. Les individus qui migrent à l’automne et au printemps empruntent des voies similaires mais, à l’automne, les juvéniles qui se rendent dans le sud peuvent suivre les côtes de l’Atlantique et du Pacifique, ce qui entraîne une migration automnale plus dispersée que la migration printanière (COSEWIC, 2012). Contrairement aux aires de reproduction, les individus démontrent une fidélité plutôt élevée aux sites d’hivernage (taux de retour de 55 à 64 %), les mâles étant un peu plus susceptibles d’émigrer que les femelles (Almeida, 2009).

Figure 1 - s'il vous plaît lire une longue description

Figure 1. Répartition du Bécasseau roussâtre dans les Amériques. Les zones ombrées en jaune sont des couloirs de migration où l’espèce se trouve à faible densité; l’espèce suit principalement les zones représentées en jaune foncé (tiré du site Web Cornell Lab – Birds of North America, McCarty et al., 2017).

Description longue

Figure 1. Carte illustrant la répartition du Bécasseau roussâtre dans l’ensemble de l’Amérique du Nord et de l’Amérique du Sud. La carte montre les lieux de reproduction de l’espèce dans le nord de l’Alaska, et dans certaines parties du Yukon, des Territoires du Nord‑Ouest et du Nunavut. La carte montre également la migration automnale de l’espèce vers le sud à partir des lieux de reproduction. Les corridors de migration de l’espèce sont caractérisés par de faibles densités dans des régions telles que le nord du Canada et l’Alaska et vers le sud jusque dans la région des Prairies canadiennes. Ils traversent les Prairies canadiennes et les États‑Unis, en passant par le Texas, puis l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud. La migration se déroule également en faibles densités à travers le Mexique et dans des pays d’Amérique centrale tels que le Guatémala, le Honduras, le Nicaragua, le Bélize, le Costa Rica et le Panama, avant de se diriger vers l’Amérique du Sud. En Amérique du Sud, les corridors de migration passent par des pays tels que la Colombie, le Pérou, le Brésil, la Bolivie et l’Argentine. Les lieux d’hivernage de l’espèce se trouvent principalement dans le sud du Brésil, de l’Uruguay et de l’Argentine. 

Taille et tendances des populations

D’après les relevés réalisés aux haltes migratoires aux États-Unis, on estime que la population de Bécasseaux roussâtres comprend quelque 56 000 individus (de 35 000 à 78 000; Lanctot et al., 2010). Les estimations antérieures, vraisemblablement des sous-estimations (Lanctot et al., 2010), faisaient état d’une population variant de 15 000 à 30 000 individus (Morrison et al., 2006). L’estimation actuelle de 56 000 individus repose sur des dénombrements réalisés dans le complexe de milieux humides Rainwater Basin, au Nebraska, une importante halteNote de bas de page 9 lors de la migration vers le nord (Jorgensen et al., 2008). L’incertitude quant à l’estimation de la population actuelle dépend du nombre d’oiseaux présents aux haltes migratoires. D’après les connaissances actuelles, les oiseaux passent 48 heures ou moins dans le complexe Rainwater Basin(McCarty et al., 2015), ce qui laisse croire que la taille de la population actuelle pourrait être supérieure aux estimations antérieures (Farmer et Durbian, 2006). De plus, les récentes données de suivi laissent croire que certains oiseaux passent outre le complexe Rainwater Basin, ce qui constitue un autre facteur appuyant une estimation plus élevée de la taille de la population de Bécasseaux roussâtres (R. B. Lanctot, comm. pers., 2020). Il convient de noter que les relevés du Bécasseau roussâtre dans les aires d’hivernage ne permettent pas d’estimer collectivement une population de plus de 50 000 oiseaux. Cela suggère soit une population plus petite que celle estimée dans le complexe Rainwater Basin, soit l’existence de sites d’hivernage inconnus abritant de fortes concentrations d’oiseaux (A.J. Lesterhuis, comm. pers., 2020; voir l’annexe B pour un résumé des estimations de la population).

Les relevés du Programme de surveillance régionale et internationale des oiseaux de rivage (PRISM) menés en Arctique entre les années 1997 et 2007, dans certaines parties de l’Alaska, ont permis de déterminer que la population de Bécasseaux roussâtres s’établissait à 42 839 individus (intervalle de confiance à 95 % = 5 856-79 260) dans les zones recensées (Bart et Smith, 2012). Les relevés du PRISM réalisés entre 2010 et 2017 dans les aires de reproduction de l’Arctique canadien laissent également supposer des densités beaucoup plus élevées que prévu selon les hypothèses classiques de répartition et d’abondance de l'espèce. Les estimations de la taille de la population résultant de ces relevés sont de nombreuses fois supérieures à l’estimation actuellement proposée pour l’ensemble de l’aire de répartition, soit 56 000 individus (Lanctot et al., 2010). Au moment de l’élaboration du présent plan de gestion, ces résultats sont en cours d’évaluation afin de s’assurer de leur exactitude (P.A. Smith, comm. pers. 2020). Les relevés du PRISM visant le Bécasseau roussâtre présentent des défis uniques étant donné que cette espèce se reproduit à des densités très variables, en raison de son système d’accouplement en leks et qu’elle occupe des hautes terres arides, qui sont étudiées moins intensivement que les zones humides fréquentées par de nombreuses espèces (Lanctot et al., 2010; COSEWIC, 2012). Ces nouvelles données du PRISM fourniront d’importantes informations sur l’abondance, la répartition et l’utilisation de l’habitat par le Bécasseau roussâtre. Les relevés tels que le Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) d’Amérique du Nord et le Recensement des oiseaux de Noël (RON) d’Audubon fournissent très peu de données sur cette espèce.

Il est difficile d’estimer les tendances, car le Bécasseau roussâtre est présent à des endroits imprévisibles dans les aires de reproduction. Il semble ajuster le moment, l’endroit et la durée de l’utilisation des sites en fonction des conditions environnementales tant dans les haltes migratoires que dans les aires d’hivernage (Lanctot et al., 2010). Dans le passé, la population de Bécasseaux roussâtres se chiffrait dans les centaines de milliers d’individus. À la fin du XIXe siècle, la chasse commerciale intensive durant la migration et, dans une moindre mesure, dans les aires d’hivernage a dangereusement abaissé la taille de la population (McCarty et al., 2017; Lanctot et al., 2002, 2010). À l’entrée en vigueur de la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs en 1917 et du Migratory Bird Treaty Act en 1918, la pression exercée par la chasse sur la population a diminué, ce qui a vraisemblablement ralenti le déclin important de l’espèce (Lanctot et al., 2002, 2010; COSEWIC, 2012).

Suite à la réglementation de la chasse, on ignore si la population de Bécasseaux roussâtres s’est rétablie ou est restée à un faible niveau entre les années 1920 et 1970. La population est réputée avoir continué à décliner au cours des dernières décennies (Lanctot et al., 2002, 2010). Les observateurs dans les haltes migratoires et les aires d’hivernage ont également signalé de manière anecdotique une baisse des populations depuis au moins les années 1980 (Lanctot et al., 2002, 2010; COSEWIC, 2012). Par exemple, aux hivers 1973 et 1974, les aires d’hivernage supportaient de 1 000 à 2 000 individus, et les aires de repos, de 600 à 1 000 individus, à l’Estancia Medaland, en Argentine (Myers, 1980). Le relevé a été répété au cours de la période 1996-2000, mais il y avait rarement plus de 100 oiseaux observés et jamais plus de 94 individus réunis (bien qu’une volée d’environ 300 Bécasseaux roussâtres ait été vue à l’extérieur de la zone recensée) (Isacch et Martínez, 2003a, 2003b). L’Estancia Medaland a été désignée site d’importance régionale du Réseau de réserves pour les oiseaux de rivage dans l’hémisphère occidental (RRORHO) en 2018, en partie en raison des 1 010 Bécasseaux roussâtres dénombrés à cet endroit en 2017 (Martínez-Curci et al., 2018). On ne sait pas dans quelle mesure les oiseaux se déplacent entre les sites au cours d’une année, mais leur nombre varie souvent considérablement d’une année à l’autre et même à l’intérieur de la saison; les études à court terme doivent donc être interprétées avec prudence (Myers, 1980; Pruett-Jones, 1988; Lanctot et Weatherhead, 1997; Lanctot et al., 2002, 2016; voir également Almeida, 2009).

3.3 Besoins du Bécasseau roussâtre

Reproduction

Le Bécasseau roussâtre est une espèce de hautes terres qui préfère se reproduire en milieux secs sur les crêtes élevées de la toundra plutôt que dans les basses terres humides à polygones, comme le font bon nombre d’oiseaux de rivage. Au printemps, les mâles commencent à chercher de la nourriture et à parader dans les premières zones libres de neige, habituellement le long des falaises et des crêtes qui bordent les cours d’eau (Pruett-Jones, 1988; Lanctot et Weatherhead, 1997). Au fur et à mesure de la fonte des neiges, les mâles paradent dans les leks dans des prés à graminoïdes humides comprenant de nombreuses touffes de graminées (20 cm de long, 25-50 cm de diamètre; Lanctot et al., 2010; COSEWIC, 2012; McCarty et al., 2017). Les zones de parade sont généralement des sols sans motifs comportant peu des caractéristiques géométriques créées par le pergélisol qui sont communes dans de nombreuses régions de l’Arctique. Le Bécasseau roussâtre a un mode de reproduction de type lek explosé. Des groupes allant de 2 à 20 mâles (moyenne de 2,6) paradent dans un lek (Lanctot et Weatherhead, 1997). Les mâles s’affichent généralement dans un seul lek sur une courte période, puis semblent se déplacer d’un lek à l’autre selon le nombre de femelles présentes (Lanctot et Weatherhead, 1997). En raison de ce comportement, il n’est pas possible de prévoir l’emplacement des leks à l’intérieur d’une même année et d’une année à l’autre. Les mâles solitaires peuvent aussi parader près du nid pendant que les femelles sont fertiles; cette tactique pourrait être plus fiable plus tard dans la saison, lorsqu’il y a moins de femelles disponibles (Prevett et Barr, 1976; Pruett-Jones, 1988; voir également Lanctot et Weatherhead, 1997). Les mâles quittent les sites de reproduction après que les femelles ont commencé à nicher (Sutton, 1967; Pitelka et al., 1974; McCarty et al., 2017).

Les femelles nichent loin des leks (à 270-830 mètres de ces derniers; Pruett-Jones, 1988), dans la toundra herbeuse bien drainée comportant des touffes de graminées et de carex ou encore des mousses et des saules, ou dans des prés à carex et à graminoïdes (Sutton, 1967; Prevett et Barr, 1976; Lanctot et al., 2010; McCarty et al., 2017). Pendant les pauses d’incubation, les femelles recherchent de la nourriture dans des secteurs où il y a peu de végétation, souvent le long des cours d’eau. Elles peuvent également utiliser des habitats qui présentent un motif réticulé distinct au sol causé par le cycle de gel-dégel du pergélisol. Après l’éclosion des œufs, les femelles recherchent de la nourriture avec leurs oisillons dans des milieux plus humides, souvent le long de cours d’eau, dans la végétation émergente (Lanctot et al., 2010). Contrairement à nombre d’autres espèces, le Bécasseau roussâtre demeure dans les hautes terres tout au long de l’élevage des couvées (McCarty et al., 2017).

Migration

Dans le passé, pendant le segment nord-américain de la migration, les Bécasseaux roussâtres se seraient rassemblés dans des prairies à graminées courtes, où les feux de végétation et le broutage des bisons maintenaient les herbes au ras du sol (Jorgensen et al., 2007). Aujourd’hui, ces prairies ont été largement converties en terres agricoles. À l’heure actuelle, les Bécasseaux roussâtres en migration se rassemblent dans d’autres secteurs à herbes courtes, par exemple des champs où des cultures ont été nouvellement plantées, des pâturages, des terres labourées, des gazonnières, des terrains de golf, des cimetières, des aéroports, des champs de foin fraîchement coupés, des pelouses ou des champs agricoles en jachère ou à croissance de courte durée (Lanctot et al., 2010; COSEWIC, 2012; McCarty et al., 2017). L’espèce est attirée par les champs « relativement humides » et, surtout pendant les années plus sèches, par les champs récemment arrosés (Lanctot et al., 2010, citant D. Newstead). Dans le complexe Rainwater Basin, au Nebraska, lequel est une importante halte migratoire, les oiseaux migrateurs se rassemblent dans des champs de maïs ou de soya, les champs de soya ayant fait l’objet d’une récolte l’année précédente étant de loin leurs préférés (Jorgensen et al., 2007). Le Bécasseau roussâtre tend à fréquenter les champs de maïs où les plants ont été coupés à leur base et ont moins de 10 cm de hauteur (Jorgensen et al., 2007). Les oiseaux passent environ la moitié de leur temps dans les haltes migratoires pour s’alimenter (McCarty et al., 2009), et ils ont une nette préférence pour les sites d’alimentation proches (mais pas à l’intérieur) d’un milieu humide (Jorgensen et al., 2007). Ils utilisent les milieux humides pour boire et s’y baigner (McCarty et al., 2009). Sur la côte du golfe du Mexique, les Bécasseaux roussâtres en halte migratoire dépendent grandement des gazonnières commerciales ainsi que d’autres formes d’agriculture, dans une moindre mesure (Stone et al., 2019). En Amérique du Sud, les Bécasseaux roussâtres en migration fréquentent principalement les secteurs à herbes courtes situés le long des cours d’eau et des milieux humides. On les retrouve également dans des champs agricoles récoltés ou nouvellement plantés (particulièrement les champs de canne à sucre et de riz), sur des cordons littoraux sablonneux ou dans d’autres habitats à graminées courtes (Lanctot et al., 2002, 2010).

Hivernage

Le Bécasseau roussâtre hiverne dans le biome de pampas et montre une grande fidélité aux sites d’hivernage des années précédentes (Isacch et Martinez, 2003b). Comme pendant la migration, l’espèce préfère les prairies où la végétation a une hauteur de 2 à 5 cm (Lanctot et al., 2002, 2004). Au cours de l’hiver, les oiseaux dépendent principalement des pâturages ayant fait l’objet d’un broutage intensif ou de secteurs inondés à forte salinité où la végétation est naturellement courte (Isacch et Martínez, 2003b). Autrement, les oiseaux dépendent des champs de soya ou de riz (Lanctot et al., 2002, 2004). Le suivi de l’habitat des oiseaux qui hivernent dans la baie de Samborombón montre qu’ils dépendent d’une combinaison de prairies de la pampa (jour) et de zones côtières tolérantes au sel (nuit) en Argentine (Castresana et al., 2019). Dans l’Estancia Medaland, les Bécasseaux roussâtres se déplacent la nuit vers les marécages d’eau douce (J.P. Isacch, comm. pers., 2019).

Alimentation

Le Bécasseau roussâtre se nourrit d’insectes, de certaines graines et de matières végétales. Il se nourrit aussi de zooplancton aquatique, particulièrement à l’automne, après l’élevage des couvées (McCarty et al., 2017). Le régime alimentaire exact du Bécasseau roussâtre est très peu décrit et varie vraisemblablement d’un site à l’autre. Toutefois, dans les aires d’hivernage, les oiseaux ont une préférence pour les coléoptères (larves et adultes), les fourmis, les mouches, les araignées et les vers de terre (Isacch et al., 2005). Bien que la plupart des autres oiseaux de rivage arctiques se nourrissent de vers, de larves d’insectes et de zooplancton marin pendant l’élevage des couvées dans les basses terres humides, le Bécasseau roussâtre demeure dans les hautes terres tout au long de l’élevage des couvées, ce qui signifie qu’il ne se nourrit pas principalement de ces invertébrés aquatiques (McCarty et al., 2017).

4. Menaces

4.1 Évaluation des menaces

L’évaluation des menaces pesant sur le Bécasseau roussâtre est fondée sur le système unifié de classification des menaces de l’UICN-CMP (Union internationale pour la conservation de la nature-Partenariat pour les mesures de conservation; Salafsky et al., 2008). Cette évaluation des menaces a été réalisée en juin 2019. Les menaces sont définies comme étant les activités ou les processus immédiats qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner la destruction, la dégradation et/ou la de l’entité évaluée (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d’intérêt (mondiale, nationale ou infranationale). Ce processus d’évaluation ne tient pas compte des facteurs limitatifs. Les menaces historiques, les effets indirects ou cumulatifs des menaces ou toute autre information pertinente qui aiderait à comprendre la nature des menaces sont présentés à la section 4.2. Description des menaces.

Tableau 2. Évaluation du calculateur de menaces
Menace Description de la menace Impacta Portéeb Gravitéc Immédiatetéd
1 Développement résidentiel et commercial Négligeable Généralisée (71-100 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue)
1.1 Zones résidentielles et urbaines Négligeable Généralisée (71-100 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue)
1.3 Zones touristiques et récréatives Inconnu Petite (1-10 %) Inconnue Élevée (continue)
2 Agriculture et aquaculture Inconnu Généralisée (71-100 %) Inconnue Élevée (continue)
2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois Inconnu Généralisée (71-100 %) Inconnue Élevée (continue)
2.2 Plantations pour la production de bois et de pâte Non calculé (en dehors de la période d’évaluation) Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Faible (peut-être à long terme, > 10 ans)
2.3 Élevage de bétail N’est pas une menace Grande (31-70 %) Neutre ou avantage possible Élevée (continue)
3 Production d’énergie et exploitation minière Moyen-faible Grande-restreinte (11-70 %) Modérée (11-30 %) Élevée (continue)
3.1 Forage pétrolier et gazier Faible Petite (1-10 %) Légère (1-10 %) Élevée (continue)
3.2 Exploitation de mines et de carrières Faible Petite (1-10 %) Légère (1-10 %) Élevée (continue)
3.3 Énergie renouvelable Moyen-faible Grande-restreinte (11-70 %) Modérée (11-30 %) Élevée (continue)
4 Corridors de transport et de service Négligeable Grande-restreinte (11-70 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue)
4.2 Lignes de services publics Négligeable Grande-restreinte (11-70 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue)
5 Utilisation des ressources biologiques Négligeable Négligeable (< 1 %) Extrême (71-100 %) Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans)
5.1 Chasse et capture d’animaux terrestres Négligeable Négligeable (< 1 %) Extrême (71-100 %) Élevée (continue)
7 Modifications des systèmes naturels Faible Généralisée-grande (31-100 %) Légère (1-10 %) Élevée (continue)
7.1 Incendies et suppression des incendies Faible Généralisée-grande (31-100 %) Légère (1-10 %) Élevée (continue)
7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages Négligeable Généralisée (71-100 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue)
7.3 Autres modifications de l’écosystème Inconnu Généralisée (71-100 %) Inconnue Élevée (continue)
8 Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques Négligeable Grande (31-70 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue)
8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes Négligeable Grande (31-70 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue)
8.2 Espèces indigènes problématiques N’est pas une menace Restreinte (11-30 %) Neutre ou avantage possible Élevée (continue)
9 Pollution Inconnu Généralisée (71-100 %) Inconnue Élevée (continue)
9.3 Effluents agricoles et sylvicoles Inconnu Généralisée (71-100 %) Inconnue Élevée (continue)
11 Changements climatiques Faible Généralisée (71-100 %) Légère (1-10 %) Élevée (continue)
11.1 Empiétement sur les écosystèmes Non calculé (en dehors de la période d’évaluation) Grande (31-70 %) Inconnue Faible (peut-être à long terme, > 10 ans)
11.4 Changements dans les précipitations et les régimes hydrologiques Inconnu Généralisée (71-100 %) Inconnue Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans)
11.5 Phénomènes météorologiques violents et extrêmes Faible Généralisée (71-100 %) Légère (1-10 %) Élevée (continue)

a Impact – Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce, ou de la diminution/dégradation de la superficie d’un écosystème. Le taux médian de réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (p. ex. lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculé : l’impact n’est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d’évaluation (p. ex. l’immédiateté est non significative/négligeable ou faible puisque la menace n’existait que dans le passé); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable; n’est pas une menace : lorsque la valeur de la gravité est neutre ou qu’il y a un avantage possible.

b Portée – Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable < 1 %).

c Gravité – Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l’ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de 10 ans ou de 3 générations (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable < 1 %; neutre ou avantage possible ≥ 0 %).

d Immédiateté – Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); non significative/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.

4.2 Description des menaces

Les causes exactes de la diminution de l’abondance du Bécasseau roussâtre sont inconnues. De multiples facteurs réduisent probablement le caractère convenable ou la disponibilité des haltes migratoires et des aires d’hivernage, notamment la suppression des incendies, l’extraction des ressources, la conversion des prairies à graminées courtes en terres agricoles et la contamination par les pesticides. La perte d’habitat attribuable à ces facteurs constitue probablement la menace la plus immédiate pour l’espèce. La perte d’habitat découlant de l’empiétement des parcs d’éoliennes et la mortalité directe provoquée par les collisions avec les éoliennes dans les haltes migratoires et les sites d’hivernage importants constituent de grandes menaces pour le Bécasseau roussâtre. Une grande partie de la population est exposée aux menaces présentes dans la voie migratoire du Centre des Amériques, car l’espèce utilise cet étroit couloir de migration au printemps et à l’automne. La plupart des menaces qui pèsent sur l’espèce, et leurs facteurs sous-jacents, sont persistantes. L’espèce fait face à peu de menaces dans ses aires de reproduction, mais une expansion des activités industrielles en Arctique pourrait entraîner des répercussions cumulatives sur l’espèce. Au cours des prochaines années, les changements climatiques joueront probablement un rôle plus important dans le déclin de l’espèce. Les menaces susceptibles d’affecter l’espèce au cours des dix prochaines années sont décrites ci-dessous, en ordre décroissant d’impact et de certitude (tableau 4).

Menace de l’UICN-CMP 3.3 – Énergie renouvelable (impact moyen à faible)

On estime que l’installation de parcs d’éoliennes aura un impact moyen à faible sur le Bécasseau roussâtre, bien que de l’incertitude entoure la portée et la gravité de cette menace. Les parcs d’éoliennes peuvent tuer les oiseaux si ces derniers pénètrent dans la zone balayée par les pales, ou les inciter à éviter des haltes migratoires traditionnelles (Lanctot et al., 2010). D’après des relevés réalisés avant la construction d’éoliennes en Indiana, plus de 20 % des Pluviers bronzés (Pluvialis dominica), qui migrent souvent en compagnie de Bécasseaux roussâtres, ont volé dans la zone balayée par le rotor des éoliennes qui est proposée (West Inc., rapport inédit, décrit dans Lanctot et al., 2010). La production d’énergie éolienne s’est considérablement accrue au Canada et aux États-Unis, et une croissance plus importante est prévue (Statistics Canada, 2017; U.S. Energy Information Administration, 2019). La plupart des parcs d’éoliennes aux États-Unis sont situés le long de la voie migratoire du Centre, qui est empruntée par les oiseaux à l’automne et au printemps. L’utilisation de ce couloir de migration deux fois par année augmente le risque d’une interaction négative avec les parcs d’éoliennes. Au Canada, les installations d’éoliennes sont principalement situées hors des aires de reproduction et de migration du Bécasseau roussâtre (Canadian Wind Energy Association, 2019). Au moins 10 parcs d’éoliennes sont en développement dans le sud de l’Alberta (Dowdell et Patel, 2020), mais ils semblent également être en dehors du principal couloir de migration (McCarty et al., 2015, 2017). Cependant, les régions septentrionales et les Prairies présentent un grand potentiel pour la production d’énergie éolienne (Canadian Geographic Enterprises, 2009). Par ailleurs, un grand projet de parcs d’éoliennes est prévu dans les prairies et les zones côtières du Brésil, de l’Uruguay et de l’Argentine. Selon le Global Wind Energy Council, en 2018, le Brésil venait au 8e rang en termes de capacité de production d’énergie éolienne dans le monde, et au 1er rang en Amérique du Sud, alors que l’Uruguay se classait 3e en Amérique du Sud. Au Brésil, de nombreux parcs d’éoliennes chevauchent d’importants sites d’hivernage du Bécasseau roussâtre, et des volées de 200 à 300 oiseaux y ont été aperçues (J.B. Almeida, comm. pers., 2019).

Menace de l’UICN-CMP 7.1 – Incendies et suppression des incendies (impact faible)

Le Bécasseau roussâtre semble préférer les prairies récemment brûlées (Penner et al., 2015). L’espèce pourrait avoir profité des pratiques autochtones de brûlage des prairies dans le Midwest américain ainsi que dans les aires d’hivernage (R. B. Lanctot, comm. pers., 2019a). Les pratiques actuelles en matière de suppression des incendies permettent à la végétation ligneuse d’empiéter sur les prairies, réduisant ainsi la disponibilité d’habitat (Brockway et al., 2002), d’autant plus que l’espèce préfère les zones sans arbres ou autres obstructions à proximité (Jorgensen et al., 2007). Dans la région des Flint Hills, au Kansas, de nouvelles techniques de gestion commencent à exploiter le feu pour assurer la conservation des prairies. La suppression des incendies a un impact faible sur le Bécasseau roussâtre.

Menace de l’UICN-CMP 11.5 – Phénomènes météorologiques violents et extrêmes (impact faible)

À cause des changements climatiques, les tempêtes violentes s’intensifient, et cette augmentation est liée au déclin des oiseaux chanteurs, en particulier ceux qui migrent au-dessus de l’Atlantique, là où il n’y a aucun refuge (Butler, 2000). La migration du Bécasseau roussâtre par le golfe du Mexique pourrait devenir de plus en plus périlleuse. De même, la mortalité juvénile pourrait augmenter avec le nombre et la gravité des tempêtes. Contrairement aux adultes, les juvéniles migrent souvent en longeant la côte de l’Atlantique (Lanctot et al., 2010) et sont donc plus susceptibles de rencontrer des tempêtes ou des ouragans. Dans les aires de reproduction, les conditions météorologiques extrêmes pourraient entraîner un échec de nidification. Les pertes de nids et d’oisillons n’ont toutefois pas été étudiées en détail (J. Rausch, comm. pers., 2019). Dans l’ensemble, l’impact des phénomènes météorologiques violents est vraisemblablement faible.

Menace de l’UICN-CMP 3.1 – Forage pétrolier et gazier (impact faible)

La nidification du Bécasseau roussâtre a été observée dans la National Petroleum Reserve, les champs pétrolifères de Kuparuk et de la baie Prudhoe et la réserve nationale de faune de l’Arctique en Alaska, où des activités de forage pétrolier et gazier ont lieu ou sont proposées (Lanctot et al., 2010). L’infrastructure associée aux projets pétroliers et gaziers en Arctique (p. ex. les routes, les pistes d’atterrissage et les bâtiments) est habituellement aménagée dans les hautes terres plus arides, où les Bécasseaux roussâtres mâles paradent. La présence de bâtiments dans ces secteurs pourrait entraîner une perte d’habitat et constituer une source de perturbation pendant la saison de reproduction, menant potentiellement à l’abandon du nid par les femelles si elles sont dérangées à répétition ainsi qu’à l’augmentation du nombre de prédateurs en raison de la présence de sources de nourriture artificielles.

Depuis 2007, le forage pétrolier, et plus particulièrement le forage horizontal et la fracturation hydraulique, a augmenté à l’échelle des prairies, et ce, tant au Canada qu’aux États-Unis (National Energy Board, 2013). Le forage horizontal pourrait réduire la superficie totale des terres touchées par les activités d’exploitation pétrolière et gazière. De nombreuses espèces de prairie évitent ces sites et leurs environs à des degrés divers (Thompson et al., 2015). Dans les aires d’hivernage, les prairies colombiennes connaissent également une augmentation de la perte d’habitat due au forage (C. Ruiz-Guerra, comm. pers., 2019). Compte tenu de l’empreinte limitée de l’exploitation pétrolière et gazière, l’impact de celle-ci est vraisemblablement faible.

Menace de l’UICN-CMP 3.2 – Exploitation de mines et de carrières (impact faible)

Comme dans le cas du forage pétrolier et gazier, l’infrastructure associée aux mines en Arctique (p. ex. les routes, les pistes d’atterrissage et les bâtiments) est habituellement aménagée dans les hautes terres plus arides, où le Bécasseau roussâtre parade et où il niche parfois. L’activité minière dans les aires d’hivernage du Brésil a augmenté au cours des dernières années (COSEWIC, 2012), mais les biologistes ont négocié le déplacement d’un projet minier de 8 000 hectares au sud de Lagoa do Peixe, loin de l’habitat du Bécasseau roussâtre (Lanctot et al., 2010). À l’instar de l’exploitation pétrolière et gazière, l’empreinte limitée de l’exploitation de mines et de carrières a un impact faible sur l’espèce.

Menace de l’UICN-CMP 7.3 – Autres modifications de l’écosystème (impact inconnu)

Comme il dépend de l’habitat agricole pendant la migration et l’hiver, il se pourrait que le Bécasseau roussâtre puisse être exposé à une vaste gamme de pesticides (Strum et al., 2008, 2010). Si l’habitat à graminées courtes de substitution où des pesticides sont appliqués de manière intensive est attirant pour l’espèce en raison de ses caractéristiques physiques, il peut aussi constituer un piège écologique à cause de la contamination directe ou indirecte (Lanctot et al., 2010). Les effets directs des pesticides sont abordés dans la présente section (Description des menaces), dans la sous-catégorie 9.3 – Effluents agricoles et sylvicoles. De plus, l’abondance des insectes est probablement plus faible sur les terres cultivées traitées avec des insecticides, ce qui réduit la disponibilité de nourriture pour les oiseaux insectivores, incluant le Bécasseau roussâtre (Hart et al., 2006; Bellavance et al., 2018). La faible abondance des insectes sur les terres cultivées peut nuire à la survie de l’espèce puisque cette dernière dépend fortement des insectes qui lui fournissent l’énergie nécessaire à la migration. L’impact sur le Bécasseau roussâtre est inconnu.

Menace de l’UICN-CMP 9.3 – Effluents agricoles et sylvicoles (impact inconnu)

Pendant la migration et l’hivernage, le Bécasseau roussâtre peut être exposé à des pesticides parce qu’il dépend principalement d’habitats modifiés par l’humain (comme les terres cultivées, les gazonnières et les terrains de golf), qui ont été pulvérisés de pesticides. Un lien a été établi entre les insecticides à base de carbamates (comme le Furadan F4) et la mortalité de Bécasseaux roussâtres pendant la migration (Flickinger et al., 1986; Lanctot et al., 2010). Les Bécasseaux roussâtres qui hivernent dans les rizières et les pâturages en Argentine et en Uruguay montrent des signes d’exposition à des contaminants qui ont altéré leur système nerveux (Strum et al., 2010). Les effets de l’utilisation croissante de néonicotinoïdes, les plus répandus des insecticides réputés être hautement nocifs pour les oiseaux granivores (Goulson, 2013, Gibbons et al., 2015), ne sont toujours pas décrits pour le Bécasseau roussâtre (McCarthy et al., 2017). En 2016, le Brésil a approuvé l’utilisation de plus de 1 200 pesticides, dont un grand nombre sont interdits ailleurs, ce qui fait craindre d’autres effets négatifs sur l’espèce. En raison de l’utilisation de l’habitat par l’espèce, une grande partie de la population de Bécasseaux roussâtres pourrait être exposée à des pesticides et à des contaminants; toutefois, les effets sur la population n’ont pas été quantifiés. L’impact global des contaminants agricoles sur la population de Bécasseaux roussâtres est inconnu, mais il est probablement élevé et doit être étudié.

Menace de l’UICN-CMP 2.1 – Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois (impact inconnu)

La majeure partie de la prairie indigène à graminées courtes, utilisée comme habitat de halte migratoire dans le passé, a été convertie en champs agricoles, ce qui a entraîné une perte importante d’habitat naturel de halte migratoire. Les prairies à graminées courtes utilisées comme pâturages pour le bétail fournissent de l’habitat convenable au Bécasseau roussâtre, mais sont de plus en plus transformées en terres agricoles. Cette conversion se poursuit au Canada, aux États-Unis et au Mexique, en raison de la nécessité de nourrir des populations humaines croissantes, de la demande en biocarburants et de l’augmentation de l’irrigation des cultures dans les régions traditionnellement sèches, à mesure que l’électricité devient disponible (réunion de 2019 du Comité trilatéral Canada–Mexique–États-Unis sur la conservation et la gestion des espèces sauvages et des écosystèmes; point no 24 à l’ordre du jour [disponible en anglais seulement]). Des expansions agricoles similaires se produisent en Amérique du Sud dans les aires de migration et d’hivernage. Dans les régions fertiles, les agriculteurs convertissent des terres d’élevage traditionnelles en terres cultivées (Lanctot et al., 2010). D’importantes haltes utilisées pendant la migration vers le nord dans les savanes de Los Llanos, en Colombie (Lanctot et al., 2016), ont été rapidement converties en rizières (riz) et en palmeraies (huile de palme) depuis 2000 (Romero-Ruiz et al., 2011). Des canaux illégaux destinés à irriguer les rizières et les zones de culture menacent l’habitat d’hivernage brésilien autour des lagunes côtières (Lanctot et al., 2010).

Puisqu’il reste peu d’habitats à graminées courtes non altérés, le Bécasseau roussâtre s’est tourné vers d’autres types de terres cultivées pendant la migration et l’hivernage. On ne sait pas si ces terres constituent des substituts de qualité — il se pourrait simplement qu’il n’y ait plus aucun habitat naturel de disponible. Certains types de cultures sont préférables à d’autres (p. ex. le soya est préférable au maïs; Jorgensen et al., 2007). En Saskatchewan et au Manitoba, qui abritent deux importantes haltes de l’espèce lors de la migration vers le nord (Tibbitts et al., 2019), la superficie des pâturages a diminué de 2011 à 2016 de 5 et de 7 %, respectivement (Statistics Canada, 2020). L’augmentation de la production agricole dont il est question ci-dessus peut fournir de l’habitat au Bécasseau roussâtre, selon les cultures qui y sont plantées. Certaines pratiques agricoles, qui sont de plus en plus utilisées à d’autres fins de conservation, pourraient entrer en conflit avec les activités de conservation du Bécasseau roussâtre (p. ex. l’agriculture sans labours conserve le sol et l’eau, mais elle peut réduire l’abondance des insectes dans les champs; Lanctot et al., 2010). L’agriculture sans labours et les monocultures, comme les gazonnières, nécessitent une application accrue de produits chimiques (voir la sous-catégorie 7.3 – Autres modifications de l’écosystème). Étant donné que la conversion des zones indigènes en terres cultivées détruit de l’habitat traditionnel et crée un habitat de rechange — probablement de moindre qualité, l’impact global des cultures non ligneuses est inconnu.

Menace de l’UICN-CMP 11.4 – Changements dans les précipitations et les régimes hydrologiques (impact inconnu)

Les conditions dans les aires de reproduction pourraient devenir plus sèches à mesure que les régimes de précipitations changent, que le pergélisol dégèle et que le drainage augmente (Hinzman et al., 2005), ce qui pourrait modifier la disponibilité des insectes dont se nourrit le Bécasseau roussâtre. Le long de la voie migratoire, une hausse de la fréquence des sécheresses graves est prévue dans les Grandes Plaines, ce qui réduira la quantité de milieux humides disponibles (Johnson et al., 2005). Le Bécasseau roussâtre fréquente ces endroits pour se reposer et se nourrir (McCarty et al., 2009). Cependant, le niveau de l’eau des lacs peu profonds de grande superficie des forêts-parcs de l’Alberta (comme le lac Beaverhill et le lac North Cooking) est extrêmement bas depuis la fin des années 1990 (G. Court, comm. pers., 2020). L’espèce utilise moins souvent ces haltes migratoires traditionnelles (G. Court, comm. pers., 2020). L’augmentation des précipitations dans l’aire d’hivernage peut favoriser les inondations et le déplacement des populations (Nuñez et al., 2008). Les sites importants pour l’espèce, comme la baie Asuncion et l’Estancia Medaland, sont régulièrement inondés, ce qui réduit temporairement la quantité d’habitat disponible localement, mais les effets globaux sur la population hivernante sont inconnus (A. Lesterhuis, comm. pers., 2019). Au final, l’impact des changements dans les régimes de précipitations sur la population de Bécasseaux roussâtres est inconnu.

Menace de l’UICN-CMP 1.3 – Zones touristiques et récréatives (impact inconnu)

Comme cette espèce préfère les graminées courtes, elle utilise les aéroports, les terrains de golf et d’autres grands espaces comme sites de repos à court terme durant la migration (Lanctot et al., 2010; COSEWIC, 2012; McCarty et al. 2017). Ces sites pourraient constituer de piètres habitats — les propriétaires de terrains de golf utilisent de vastes quantités de pesticides, tandis que les gestionnaires d’aéroports harcèlent les oiseaux pour éviter les collisions avec les avions (R. B. Lanctot, comm. pers., 2019a). Ces habitats de substitution peuvent être attrayants pour l’espèce, mais peuvent aussi présenter de mauvaises conditions d’alimentation par rapport à l’habitat naturel. L’impact des zones touristiques et récréatives est inconnu.

Menace de l’UICN-CMP 7.2 – Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages (impact négligeable)

Le pompage des eaux souterraines et le drainage de surface peuvent assécher les champs, ce qui rend l’habitat à graminées courtes moins propice pour le Bécasseau roussâtre. La gestion des eaux superficielles et souterraines est une pratique courante dans les champs agricoles pour optimiser la production des cultures. Ces pratiques influent probablement sur le caractère convenable d’une grande partie de l’aire utilisée en dehors de la période de reproduction du Bécasseau roussâtre, étant donné que l’espèce dépend quasi exclusivement des cultures comme haltes migratoires et sites d’hivernage. L’impact des barrages et de la gestion de l’eau a été considéré comme négligeable pour l’espèce. Cette évaluation de l’impact pourrait être révisée à la suite d’une étude plus approfondie des effets permanents du drainage sur l’habitat de l’espèce.

Menace de l’UICN-CMP 1.1 – Zones résidentielles et urbaines (impact négligeable)

Bien que les prairies d’Amérique du Nord, dont le Bécasseau roussâtre dépendait dans le passé, aient en grande partie été converties à des fins agricoles (Gauthier et Wiken, 2003), l’étalement des zones résidentielles et urbaines est vraisemblablement négligeable. Des données du Nebraska que, lors de la migration, l’espèce préfère les zones sans obstacles (sans bâtiments, arbres ou autres structures associées aux établissements humains) (Jorgensen et al., 2007). Dans les aires d’hivernage, l’espèce n’est plus présente autour de Buenos Aires, en Argentine, région qui a subi un fort développement urbain et la destruction d’habitat (Lanctot et al., 2002). L’impact de cette menace est jugé négligeable.

Menace de l’UICN-CMP 8.1 – Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes (impact négligeable)

Les espèces végétales non indigènes pourraient se propager dans les prairies indigènes restantes. Cette menace est particulièrement présente depuis l’abolition du Programme des pâturages communautaires de l’Administration du rétablissement agricole des Prairies en 2012, qui a entraîné la cession de toutes les prairies gérées par le gouvernement fédéral aux gouvernements provinciaux au plus tard en 2018, ainsi que la réduction des ressources consacrées à la gestion des pâturages au Canada. La suppression des incendies peut également contribuer à la propagation des végétaux non indigènes qui ne résistent pas aussi bien au feu que leurs compétiteurs indigènes (Brockway et al., 2002). Enfin, les prairies que l’on retrouve dans les aires d’hivernage sont souvent modifiées par les graminées non indigènes plantées pour augmenter la concentration de fourrage destiné au bétail (R.B. Lanctot, comm. pers., 2019b). Il est difficile de déterminer si cette modification aura une incidence sur l’utilisation des sites par le Bécasseau roussâtre. Dans les aires d’hivernage, les porcs sauvages modifient la végétation où se trouve le Bécasseau roussâtre, mais les effets sur l’espèce n’ont pas été évalués. Malgré les effets négatifs possibles, l’envahissement par des plantes non indigènes représente une menace négligeable pour le Bécasseau roussâtre.

Menace de l’UICN-CMP 4.2 – Lignes de services publics (impact négligeable)

Bien qu’il y ait eu des cas où des Bécasseaux roussâtres sont entrés en collision avec des lignes électriques, dans l’ensemble, l’espèce semble bien coexister avec les lignes de transport d’électricité, et ce, sans effets à l’échelle de la population. Ainsi, l’impact de ce risque est jugé négligeable (Lanctot et al., 2010).

Menace de l’UICN-CMP 5.1 – Chasse et prélèvement d’animaux terrestres (impact négligeable)

Bien que la chasse commerciale était répandue dans le passé en Amérique du Nord, le Bécasseau roussâtre est protégé par la Loi concernant la convention concernant les oiseaux migrateurs au Canada et par le Migratory Bird Treat Act aux États-Unis depuis 1917 et 1918 respectivement. L’espèce figure aux annexes I et II de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage des Nations Unies, qui interdit de la chasser dans son aire d’hivernage. À l’heure actuelle, l’espèce risque très peu d’être chassée à l’échelle de son aire de répartition. Un petit nombre d’oiseaux de rivage sont récoltés légalement et illégalement dans des parties de l’Amérique latine (dans les Guyanes, dans les Caraïbes, le long de la côte nord de l’Amérique du Sud, et probablement dans d’autres régions), mais ces secteurs ne se trouvent pas le long de la principale voie migratoire (Wege et al., 2014). À l’heure actuelle, on estime qu’environ 1 371 Bécasseaux roussâtres (+/- 282 individus) tout au plus pourraient soutenir une récolte durable chaque année (Watts et al., 2015). Il est peu probable qu’un tel taux de chasse ait lieu; c’est pourquoi il a été déterminé que la chasse représentait une menace négligeable sur la population de Bécasseaux roussâtres.

Menace de l’UICN-CMP 11.1 – Empiétement sur les écosystèmes (en dehors de la période d’évaluation)

On s’attend à ce que le Bécasseau roussâtre perde environ 50 % de l’habitat potentiel propice à la nidification d’ici 2070 en raison des changements climatiques (Wauchope et al., 2017). Le réchauffement du climat permet aux arbustes de se propager vers le nord, dans la toundra (Strum et al., 2001). La fonte du pergélisol peut affecter les milieux humides peu profonds de la toundra, habitat d’alimentation de prédilection du Bécasseau roussâtre. À mesure que le pergélisol fond, l’érosion côtière s’accélère. On observe d’ailleurs de plus en plus de journées sans glace marquées par de fortes vagues. Certaines zones d’eau douce sont même inondées d’eau salée (Jones et al., 2009). L’élévation du niveau de la mer peut également inonder les sites de reproduction et saliniser les milieux humides d’eau douce utilisés pour la recherche de nourriture (Lanctot et al., 2010). Le Bécasseau roussâtre est peu fidèle aux sites de reproduction. Comme il a à sa disposition un vaste habitat de reproduction, il a une certaine souplesse quant au choix du lieu de reproduction (Lanctot et al., 2016). Ainsi, l’espèce peut être en mesure de faire face aux changements à court terme, mais elle pourrait éprouver des difficultés si l’habitat devenait un facteur plus limitant.

De plus, sous l’effet du dégel printanier hâtif en Arctique, les arthropodes dont se nourrissent les oiseaux de rivage émergent plus tôt qu’auparavant. D’autres oiseaux de rivage réagissent à ces changements en se reproduisant plus tôt. Cependant, de nombreuses espèces ne sont plus en mesure de synchroniser l’éclosion des œufs avec l’émergence maximale des insectes (c.-à-d. qu’il y a un décalage phénologique; McKinnon et al., 2012; Tulp et Schekkerman, 2008). On ne sait pas si le Bécasseau roussâtre est capable de s’adapter à ces changements.

On s’attend à ce que les changements climatiques déplacent les haltes migratoires le long de la voie migratoire du Centre (Wauchope et al., 2017).

La majeure partie de l’habitat d’hivernage du Bécasseau roussâtre se trouve en zone côtière et pourrait être inondée à cause de la hausse projetée du niveau de la mer. L’espèce pourrait être forcée à se déplacer vers l’intérieur des terres pour gagner des habitats plus vallonnés et plus arides ou des zones agricoles, dont le caractère convenable à long terme n’a pas été évalué. L’impact de l’empiétement sur l’écosystème n’a pas été calculé puisqu’il se trouve en dehors de la période visée par l’évaluation de la menace, mais l’élévation du niveau de la mer dans les aires d’hivernage pourrait représenter la plus grande menace pour l’espèce.

Menace de l’UICN-CMP 2.2 – Plantations pour la production de bois et de pâte (en dehors de la période d’évaluation)

Au Brésil et, dans une moindre mesure, en Argentine, les plantations d’arbres pourraient avoir une incidence sur l’habitat d’hivernage du Bécasseau roussâtre. Dix pour cent des prairies du Rio Grande do Sul, au Brésil, ont été converties en plantations de pins, d’eucalyptus et d’acacias (Gautreau et Vélez, 2011). Une grande partie de ces prairies n’est toutefois pas située en zone littorale. Le Bécasseau roussâtre évite ces plantations (Dias et al., 2013). Les plantations de pins sont particulièrement préoccupantes puisque les graines de pin peuvent se disperser dans les habitats de prairie adjacents, modifiant ainsi des superficies encore plus grandes que celle des plantations mêmes. De plus, la remise en état écologique pose un défi (Simberloff et al., 2010; Lanctot et al., 2010). En fait, l’envahissement des habitats indigènes par des pins non indigènes s’est déjà produit ailleurs dans le monde, et il a entraîné la perte d’habitat à divers degrés (Simberloff et al., 2010). L’impact de cette menace est négligeable pour l’espèce. Cette évaluation de l’impact pourrait être révisée à la suite d’une étude plus approfondie du chevauchement entre l’aire de répartition de l’espèce et les plantations d’arbres.

Menace de l’UICN-CMP 8.2 – Espèces indigènes problématiques (n’est pas une menace)

La croissance des populations d’Oies des neiges (Anser caerulescens) entraîne la dégradation de l’habitat dans les champs agricoles de la Saskatchewan et, dans une moindre mesure, dans les haltes migratoires du Manitoba et de l’Alberta, où les oies recherchent de la nourriture (Mowbray et al., 2000). Étant donné que l’Oie des neiges s’arrête en Saskatchewan avant le Bécasseau roussâtre au printemps, mais après celui-ci à l’automne, elle ne devrait pas affecter la migration de l’espèce (Mowbray et al., 2000; McCarty et al., 2017). Le broutage et le déracinement des plantes par les Oies des neiges pourrait même être bénéfique s’il expose le sol et les invertébrés au Bécasseau roussâtre (C. Artuso, comm. pers., 2019). Dans deux études réalisées dans les aires de reproduction, la présence de colonies d’Oies des neiges augmentait le risque de prédation pour les oiseaux de rivage nicheurs; cependant, le Bécasseau roussâtre n’était pas spécifiquement inclus dans ces études (Lamarre et al., 2017; Flemming et al., 2019).

Les prédateurs de nids tels que le renard arctique (Vulpes lagopus) et le renard roux (V. vulpes), dont l’aire de répartition s’est étendue vers le nord au cours des dernières décennies (Stickney et al., 2014; Elmhagen et al., 2017), devraient avoir un impact plus élevé sur la survie des nids par l’intermédiaire des changements de la répartition, des densités accrues et des adaptations comportementales (Kubelka et al., 2018). Il est attendu que l’exploitation du pétrole et du gaz augmentera le nombre d’oiseaux et de mammifères prédateurs en raison de la présence de sources de nourriture artificielles et de sites de mise bas et de nidification supplémentaires. Cependant, selon deux études, rien ne prouve que les infrastructures réduisent la survie des nids d’oiseaux de rivage en tant que groupe. Les deux études ne portaient toutefois que sur un petit nombre de nids de Bécasseaux roussâtres (10 et 3, respectivement; Liebezeit et al., 2009; Bentzen et al., 2017). En général, le risque de prédation a augmenté au cours des 70 dernières années dans l’hémisphère Nord, en particulier en Arctique (Kubelka et al., 2018). Les plantes et les animaux indigènes problématiques ne représenteraient pas une menace pour le Bécasseau roussâtre.

Menace de l’UICN-CMP 2.3 – Élevage de bétail (n’est pas une menace)

Le Bécasseau roussâtre utilise de façon marquée les pâturages cultivés pendant l’hiver et, dans une moindre mesure, pendant la migration (Lanctot et al., 2004; Jorgensen et al., 2007; Isacch et Cardoni, 2011; Aldabe et al., 2019). Les pâturages cultivés peuvent fournir une quantité de nourriture similaire à celle des prairies naturelles si les conditions de pâturage sont similaires, et donc représenter des habitats d’hivernage et de halte migratoire adéquats. Les pâturages dont les conditions de broutage sont sous-optimales pour l’espèce pourraient quand même être utilisés, possiblement parce qu’ils constituent l’habitat dominant dans la région. Bien que le Bécasseau roussâtre préfère se nourrir dans des zones surpâturées, le fait de soumettre le sol à un broutage de cette intensité pendant toute l’année pourrait être dommageable pour ce dernier (Lanctot et al., 2004; Aldabe et al., 2019), dégrader la qualité du fourrage et augmenter l’érosion (Bement, 1969; Cingolani et al., 2005). En revanche, le Bécasseau roussâtre pourrait tirer profit de la rotation saisonnière des pâturages destinée à maintenir une végétation de 2 à 5 cm lorsque les oiseaux y sont présents (Aldabe et al., 2019). Au Canada, le Programme des pâturages communautaires de l’Administration du rétablissement agricole des Prairies a été aboli en 2012, ce qui a entraîné la cession de toutes les prairies gérées par le gouvernement fédéral aux gouvernements provinciaux au plus tard en 2018. Il peut en découler le surpâturage, l’érosion du sol et des dommages dans certaines régions où le Bécasseau roussâtre fait escale, selon la façon dont les zones sont gérées à l’avenir. En somme, l’élevage du bétail ne représenterait pas une menace pour le Bécasseau roussâtre.

5. Objectif de gestion

L’objectif de gestion pour le Bécasseau roussâtre est de maintenir la taille de la population de l’espèce sur une période de 10 ans allant de 2026 à 2036 en se basant sur les nouvelles estimations dans les haltes migratoires disponibles d’ici 2026.

Il existe peu de mentions antérieures de la taille des populations, et la tendance de la population est inconnue. L’espèce est difficile à recenser en raison de sa répartition éparse dans les aires de reproduction et de la difficulté à détecter les individus sur le terrain. Les relevés réalisés dans les principales haltes migratoires fournissent actuellement les estimations les plus fiables de la taille de la population et aideront à mesurer les progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de gestion. Une étude de suivi a révélé que les Flint Hills, situées en Oklahoma et au Kansas, ainsi que la côte du golfe du Mexique au Texas sont les deux principales haltes migratoires du Bécasseau roussâtre aux États-Unis, cette dernière étant probablement la plus importante (Lanctot et al., 2016). De 2016 à 2019, l’United States Fish and Wildlife Service (USFWS), l’United States Geological Survey (USGS) et l’Université du Nebraska à Omaha, de pair avec les participants aux programmes de science-citoyenne, ont réalisé des relevés terrestres printaniers du Bécasseau roussâtre sur la côte texane du golfe du Mexique. Ces relevés produiront une estimationNote de bas de page 10 plus fiable de la population de l’espèce, qui devrait être disponible d’ici 2026 et qui servira de référence à l’objectif de gestion à long terme. Les progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif de gestion seront évalués à mesure que de nouvelles estimations de la population deviendront disponibles.

Le Bécasseau roussâtre a été désigné « espèce préoccupante » en raison des menaces en cours associées à la perte et à la dégradation d’habitat dans les aires utilisées en dehors de la période de reproduction (COSEWIC, 2012). Depuis que la chasse de cette espèce a été interdite en Amérique du Nord au début des années 1900, la population a augmenté, mais elle demeure de loin inférieure à ce qu’elle était avant le début de la chasse. La population de Bécasseaux roussâtres semble être limitée par la disponibilité d’habitat dans les haltes migratoires et les aires utilisées en dehors de la période de reproduction. Par conséquent, pour atteindre l’objectif de gestion à long terme, il faudra veiller à ce qu’il n’y ait pas de perte nette de sites convenables à l’échelle du paysage dans les haltes migratoires et les aires d’hivernage. Compte tenu de l’étendue de l’habitat utilisé en dehors de la période de reproduction qui se trouve à l’extérieur du Canada, l’atteinte de cet objectif ne sera possible que grâce à une étroite collaboration avec les partenaires internationaux du Canada.

Le plan de conservation du Bécasseau roussâtre des États-Unis fixe comme but une augmentation de la population de plus de 90 % afin qu’elle s’établisse à au moins 100 000 individus (Lanctot et al., 2010). Ce but vise à renforcer la résilience de la population de l’espèce pour contrer les menaces futures (Lanctot et al., 2010). Par contraste, l’objectif du présent plan de gestion est de s’attaquer au risque que le Bécasseau roussâtre devienne en voie de disparition ou menacé, d’où sa désignation à titre d’espèce préoccupante par le COSEPAC.

6. Stratégies générales et mesures de conservation

6.1 Mesures déjà achevées ou en cours

Au Canada, il y a eu peu de travaux de conservation ciblant spécifiquement le Bécasseau roussâtre. La liste qui suit n’est pas exhaustive, mais elle vise à illustrer les principaux domaines pour lesquels les travaux sont terminés ou sont déjà en cours, afin de mettre en contexte les grandes stratégies décrites à la section 6.3. Les mesures prises ou en cours comprennent les suivantes :

6.2 Stratégies générales

Les stratégies générales visant le Bécasseau roussâtre ont été élaborées afin de lutter contre les menaces qui pèsent sur cette espèce dans son aire de répartition. Elles portent principalement sur l’atténuation des menaces les plus immédiates et sur la collecte des informations nécessaires pour contrer les menaces restantes. Bien que le développement d’énergie renouvelable ait obtenu la plus forte cote d’impact dans l’évaluation des menaces et que cette cote puisse augmenter rapidement, la perte d’habitat d’hivernage et de haltes migratoires attribuable à une combinaison de facteurs (voir la section 4.2) demeure la menace la plus immédiate pour le Bécasseau roussâtre. Les stratégies sont réparties dans les catégories générales suivantesNote de bas de page 11 :

6.3 Mesures de conservation

Tableau 3. Mesures de conservation et calendrier de mise en œuvre
Stratégie générale Mesures de conservation Prioritée Menaces ou préoccupations traitées Échéancier
Source de revenus, mesures économiques et mesures incitatives de nature morale

Mesures incitatives fondées sur le marché

  • Fournir des ressources aux propriétaires fonciers par le biais de programmes d’intendance afin qu’ils puissent tenir compte des besoins du Bécasseau roussâtre en matière d’habitat (c.-à-d. graminées courtes, humidité du sol adéquate et hautes terres arides de l’Arctique, qui sont susceptibles d’être inondées à cause de l’élévation du niveau de la mer) dans la gestion de leurs terres.
Élevée Menaces de l’UICN 2.1, 2.3, 7.1 et 7.2 En cours
Source de revenus, mesures économiques et mesures incitatives de nature morale

Meilleurs produits et meilleures pratiques de gestion

  • Encourager le secteur de l’énergie éolienne à élaborer, à mettre en œuvre et à promouvoir des pratiques de gestion bénéfiques pour atténuer les menaces qui pèsent sur le Bécasseau roussâtre et les habitats où sa présence est connue.
Élevée Menace de l’UICN 3.3 2021–2031
Source de revenus, mesures économiques et mesures incitatives de nature morale

Meilleurs produits et meilleures pratiques de gestion

  • Aider les propriétaires fonciers à mettre en œuvre et à promouvoir une gestion bénéfique en fournissant ou en aidant à élaborer des ressources imprimées et numériques pour renforcer les programmes d’intendance, qui contribuent directement à la création et au maintien de l’habitat du Bécasseau roussâtre et à l’appréciation de sa valeur.
Modérée Menaces de l’UICN 2.1, 2.3, 7.1 et 7.2 2026–2036
Désignation et planification de la conservation

Désignation et/ou acquisition d’aires protégées

  • Conserver l’habitat dans les sites clés.
Modérée Menaces de l’UICN 2.1, 2.3, 3.1, 3.2 et 3.3. En cours
Développement institutionnel

Création d’alliances et de partenariats

  • Élaborer des partenariats internationaux de conservation et maintenir les partenariats existants.
Élevée Toutes En cours
Recherche et surveillance

Recherche fondamentale et suivi de la situation

  • Centraliser les données des relevés antérieurs et compléter l’analyse des études de suivi qui identifient les sites à forte densité de Bécasseaux roussâtres.
Élevée Lacunes dans les connaissances 2021–2026
Recherche et surveillance

Recherche fondamentale et suivi de la situation

  • Suivre l’espèce dans les sites clés connus et potentiels pendant la migration vers le sud et vers le nord.
  • Établir une liste des sites clés qui abritent régulièrement au moins 0,2 % de la population (une centaine d’oiseaux) au fil du temps.
Élevée Lacunes dans les connaissances 2021–2026
Recherche et surveillance

Recherche fondamentale et suivi de la situation

  • Établir une estimation de la population plus fiable et plus précise au cours des cinq prochaines années.
Élevée Lacunes dans les connaissances 2021–2026
Recherche et surveillance

Recherche fondamentale et suivi de la situation

  • Déterminer les caractéristiques du paysage à fine échelle qui prédisent l’utilisation de l’habitat dans les aires de reproduction et les aires utilisées en dehors de la période de reproduction
Élevée Menaces de l’UICN 3.1, 3.2, 11.1 et 11.4 2021–2026
Recherche et surveillance

Recherche fondamentale et suivi de la situation

  • Définir les processus naturels qui ont créé et maintenu des habitats propices afin de mettre au point des pratiques d’utilisation des terres qui seront profitables à l’espèce.
Élevée Menaces de l’UICN 2.1, 2.3, 7.1 et 7.2 2021–2026
Recherche et surveillance

Recherche fondamentale et suivi de la situation

  • Continuer de suivre l’espèce et son habitat dans les aires de reproduction dans le cadre des relevés du PRISM en Arctique.
Élevée Lacunes dans les connaissances 2021–2031
Recherche et surveillance

Recherche fondamentale et suivi de la situation

  • Déterminer le degré d’exposition de l’espèce à des pesticides ainsi que les effets de ces contaminants sur la survie, la valeur adaptative (fitness) et la disponibilité de nourriture.
Moyenne Menaces de l’UICN 7.3 et 9.3 2021–2026
Recherche et surveillance

Recherche fondamentale et suivi de la situation

  • Évaluer les méthodes actuelles et passées de suivi de la population, et déterminer celles qui sont les plus appropriées pour évaluer les progrès vers l’atteinte de l’objectif de gestion.
Moyenne Lacunes dans les connaissances 2021–2026
Recherche et surveillance
  • Recherche fondamentale et suivi de la situation
  • Déterminer la voie migratoire automnale, les taux de survie et les menaces potentielles pour les Bécasseaux roussâtres juvéniles.
Faible Lacunes dans les connaissances 2026–2031
Recherche et surveillance

Recherche fondamentale et suivi de la situation

  • Évaluer la gravité des effets des changements climatiques sur la démographie et la répartition de l’espèce.
Faible Menaces de l’UICN 11.1, 11.4 et 11.5 2026–2031

p>e « Priorité » reflète l’ampleur dans laquelle la mesure contribue directement à la conservation de l’espèce ou est un précurseur essentiel à une mesure qui contribue à la conservation de l’espèce. Les mesures à priorité élevée sont considérées comme étant celles qui sont les plus susceptibles d’avoir une influence immédiate et/ou directe sur l’atteinte de l’objectif de gestion de l’espèce. Les mesures à priorité moyenne peuvent avoir une influence moins immédiate ou moins directe sur l’atteinte de l’objectif de gestion, mais demeurent importantes pour la gestion de la population. Les mesures de conservation à faible priorité auront probablement une influence indirecte ou progressive sur l’atteinte de l’objectif de gestion, mais sont considérées comme des contributions importantes à la base de connaissances et/ou à la participation du public et à l’acceptation de l’espèce par le public.

 

6.4 Commentaires à l’appui des mesures de conservation et du calendrier de mise en œuvre

Développement institutionnel

Compte tenu de l’étendue de l’habitat utilisé en dehors de la période de reproduction qui se trouve à l’extérieur du Canada, la mise en œuvre de stratégies générales profitant au Bécasseau roussâtre ne sera possible qu’avec la collaboration étroite avec les partenaires étrangers du Canada. En outre, il faut collaborer avec le secteur de l’énergie éolienne afin d’atténuer les menaces qui pèsent sur l’espèce et sur son habitat dans les sites clés.

À ce titre, le Canada et ses partenaires étrangers ont créé la Midcontinental Shorebird Conservation Initiative (MSCI), laquelle vise la conservation du Bécasseau roussâtre et d’autres espèces pendant tout leur cycle vital. Bon nombre de pays reconnaissent que le Bécasseau roussâtre est une espèce dont la conservation est très préoccupante, notamment parce qu’il occupe plusieurs sites d’importance pour la conservation des oiseaux de rivage priorisés dans le cadre de la MSCI.

Source de revenus, mesures économiques et mesures incitatives de nature morale, et désignation et planification de la conservation

L’habitat d’hivernage et les haltes migratoires utilisés par le Bécasseau roussâtre sont principalement situés sur des propriétés privées et utilisés en tant que terres agricoles ou pâturages. Ainsi, la participation des propriétaires fonciers privés est essentielle. Les programmes d’intendance peuvent appuyer les propriétaires fonciers et les inciter à gérer leurs terres en vue de la conservation des habitats à graminées courtes et des oiseaux de rivage. Il peut s’agir de l’utilisation du bétail ou du feu pour maintenir un habitat à graminées courtes, ou encore de la gestion appropriée de l’humidité dans les gazonnières, là où cela est indiqué, après considération des diverses cibles écologiques. Un soutien pourrait également être accordé aux propriétaires de gazonnières où la construction domiciliaire exerce une pression sur les terres agricoles. D’autres recherches sont nécessaires pour déterminer si ce type d’habitat offre des conditions adéquates pour soutenir le rétablissement du Bécasseau roussâtre. Les gestionnaires de la conservation et les propriétaires de sites clés se trouvant dans les haltes migratoires et les aires d’hivernage devraient être sensibilisés aux besoins particuliers du Bécasseau roussâtre en matière d’habitat (qui privilégie les graminées courtes plutôt que les graminées hautes des milieux humides, contrairement à la plupart des oiseaux de rivage et des autres oiseaux aquatiques) afin que ces besoins ne soient pas négligés au moment de la mise en œuvre généralisée des pratiques de gestion pour les oiseaux de rivage.

Des zones tampons adéquates et des mesures d’atténuation des effets des projets d’énergie renouvelable doivent être mises en place aux endroits où le Bécasseau roussâtre se trouve en forte densité. La publication Standards for monitoring nonbreeding shorebirds in the Western Hemisphere (PRISM, 2018) fournit un protocole complet pour les évaluations ad hoc de l’utilisation de l’habitat par les oiseaux de rivage.

Recherche et suivi

Le Bécasseau roussâtre devrait faire l’objet d’un suivi afin de déterminer l’usage qu’il fait de son habitat, et la taille et les tendances de sa population. D’ici 2025, cet effort de suivi devrait permettre d’établir un objectif de gestion basé sur une taille de population de référence plus fiable et plus précise. Les relevés effectués dans les haltes migratoires ou les aires d’hivernage peuvent être plus efficaces pour déterminer la taille et les tendances de la population que les relevés en Arctique, où les individus de l’espèce ne se rassemblent pas en grand nombre et ne sont pas fidèles aux aires de reproduction. Il est particulièrement important de mener de tels relevés, car les tendances démographiques n’ont pas été quantifiées. Parallèlement, les relevés dans les aires de reproduction en Arctique et le suivi des individus par GPS peuvent fournir des informations importantes sur l’utilisation des habitats à petite échelle, qui sont primordiales pour identifier les zones sensibles au développement industriel et aux changements climatiques. Le programme PRISM en Arctique pourrait fournir une partie de ces informations puisque les habitats de hautes terres sont inclus dans les relevés (COSEWIC, 2012). Les relevés réalisés le long de la voie migratoire et dans les aires d’hivernage peuvent fournir des informations similaires sur l’utilisation de l’habitat pendant ces stades du cycle annuel.

Le suivi de l’utilisation de l’habitat et la recherche sur les caractéristiques de l’habitat convenable sont des étapes clés de l’élaboration des mesures de conservation de l’espèce. D’ici 2025, les sites clés dans les aires d’hivernage et les haltes migratoires qui soutiennent collectivement 80 % de la population actuelle, estimée à 56 000 individus, devraient être identifiés. Le Canada collaborera avec ses partenaires étrangers afin d’éviter toute perte nette d’habitat convenable dans ces sites. Le suivi du Bécasseau roussâtre à l’aide de la technologie, comme par les isotopes, la génétique, la radiotélémétrie, les géolocalisateurs et la télémétrie par satellite, fournit une mine d’informations, y compris l’emplacement des sites où l’on retrouve de fortes concentrations de l’espèce. Une fois cernés, les emplacements à forte densité peuvent être conservés et gérés en collaboration avec les propriétaires fonciers. Une grande partie des travaux de suivi de l’espèce est déjà amorcée, mais l’analyse des données fait l’objet d’un effort continu (R. B. Lanctot, comm. pers., 2019b). De plus, pour utiliser la technologie le plus efficacement possible, il faut évaluer les effets potentiels des géolocalisateurs et des unités de télémétrie sur le mouvement et la survie des individus (priorité jugée élevée par le Comité technique sur les oiseaux de rivage d’ECCC en 2016).

Il faut mener des études plus poussées sur les diverses menaces qui pèsent sur le Bécasseau roussâtre pour mieux comprendre leurs impacts. La dépendance de l’espèce à l’égard des zones agricoles en dehors de la période de reproduction expose les individus à un risque de contamination par des pesticides. Des recherches sur les effets des pesticides ont été effectuées, mais plusieurs inconnues demeurent, comme l’étendue de l’exposition à divers produits chimiques, les effets directs de ces produits chimiques sur l’espèce et les effets indirects sur les invertébrés consommés par l’espèce.

Les changements climatiques pourraient devenir l’une des plus grandes menaces pesant sur le Bécasseau roussâtre, mais d’autres recherches s’imposent pour déterminer la gravité de leurs effets actuels et prévus. Avec la hausse de la température en Arctique, la limite septentrionale de la végétation arbustive empiète de plus en plus sur l’habitat de reproduction du Bécasseau roussâtre. Dans les aires d’hivernage, on s’attend à une perte d’habitat causée par l’érosion côtière et l’élévation du niveau de la mer. Il n’est pas certain que l’espèce ajuste la période de reproduction en fonction de l’émergence précoce des insectes en Arctique. Au cours de la migration, on s’attend à ce que l’habitat et les conditions météorologiques changent, mais on ne sait pas si l’espèce s’adaptera à ces changements. L’effet de ces menaces sur la population est inconnu. Certains changements, comme la hausse de la fréquence et de la violence des tempêtes, peuvent avoir un impact élevé sur la survie des individus, mais d’autres études sont nécessaires pour déterminer si les oiseaux sont capables de survivre à de telles situations. Pendant la migration automnale, les juvéniles qui longent la côte atlantique pourraient être disproportionnellement vulnérables à la fréquence et à la gravité accrues des tempêtes comparativement aux adultes, qui migrent en passant par l’intérieur des terres. De façon générale, il faudra réaliser d’autres recherches sur les effets des changements climatiques sur la démographie et la répartition du Bécasseau roussâtre.

7. Mesure des progrès

Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous proposent un moyen de mesurer les progrès vers l’atteinte de l’objectif de gestion et de faire le suivi de la mise en œuvre du plan de gestion.

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Annexe A : Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmesNote de bas de page 12. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement, et d’évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durableNote de bas de page 13 (SFDD).

La planification de la conservation vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que la mise en œuvre de plans de gestion peut, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le plan de gestion lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

Le Bécasseau roussâtre est un oiseau de rivage arctique qui niche dans les hautes terres côtières et qui dépend des habitats à graminées courtes dans ses haltes migratoires et ses aires d’hivernage. Les mesures de conservation visant la protection des habitats à graminées courtes et la gestion des pâturages pour le Bécasseau roussâtre devraient fournir de l’habitat à d’autres oiseaux de rivage qui migrent et hivernent avec cette espèce, dont le Pluvier semipalmé (Charadrius semipalmatus), le Bécasseau de Baird (Calidris bairdii), le Pluvier bronzé (Pluvialis dominica), le Bécasseau à poitrine cendrée (Calidris melanotos) et la Maubèche des champs (Bartramia longicauda). Dans les aires de reproduction, d’autres espèces nichent elles aussi dans les hautes terres côtières, notamment le Pluvier argenté (Pluvialis squatarola) et le Pluvier bronzé. Ainsi, les mesures de conservation déployées dans les aires de reproduction (p. ex. la gestion des activités de développement et la lutte contre les changements climatiques) peuvent présenter de nombreux avantages.

Annexe B : Résumé des estimations de la population de Bécasseaux roussâtres

Annexe B
Stade du cycle annuel Lieu Année

Estimation

(milliers)

Portée Particularités Références
Migration printanière Rainwater Basin 2004–2005

56

(35–78, IC à 95 %)

Mondiale
  • Durée de la halte (2 jours) non prise en compte; forte sous-estimation possible
  • Suppose que tous les individus s’y arrêtent, mais ce n’est pas le cas; sous-estimation possible
Jorgensen et al., 2008; Lanctot et al., 2010; McCarty et al., 2015.
Migration printanière Écorégion des Flint Hills 2014

20,7

(11,7–35,4, IC à 95 %)

Zone recensée
  • Recensements réalisés à partir d’un véhicule en mouvement
  • Durée de la halte non prise en compte; forte sous-estimation possible
Lyons et al., 2016
Migration printanière Écorégion des Flint Hills 2015

12,7

(5–28,9, IC à 95 %)

Zone recensée
  • Différence avec 2014 potentiellement due au fait que moins d’oiseaux se sont arrêtés dans la zone recensée ou à la variation des dates de recensement
Lyons et al., 2016
Migration printanière Côte du Texas 2016–2019 Pas encore disponible Mondiale
  • Durée de la halte obtenue par un suivi télémétrique et considérée dans les calculs d’estimation
J.E. Lyons, comm. pers., 2020; Lanctot et al., 2016
Aires de reproduction Arctique canadien 2010–2017

550

(293–719, IC à 85 %)

(358–654, IC à 95 %)

Canada
  • Actuellement en révision pour évaluer la précision
  • Effets d’une sélection non-aléatoire des sites sont inconnus; possibilité de biais positif
  • Échantillon de petite taille dans les habitats marginaux; estimations possiblement instables
  • Beaucoup d’estimations du PRISM sont beaucoup plus élevées que celles basées sur les dénombrements hivernaux car, pour les espèces largement dispersées, il y a toujours des oiseaux qui hivernent en petit nombre dans des zones non recensées
P.A. Smith, comm. pers., 2020; CWS, unpublished data.
Aires de reproduction Alaska arctique 1997–2007

42,5

(5,8–79, IC à 95 %)

Zone recensée
  • Estimation basée sur seulement 60 observations; incertitude élevée
Andres et al., 2012; McCarty et al., 2020; Bart et Smith 2020.
Aires d’hivernage Argentine, Uruguay, Brésil 1999 et 2001 Aucune fournie mais pourrait être entre 100 et 200 Mondiale
  • Non fournie pour des raisons statistiques liées à l’utilisation de la classification non dirigée d’images satellites
R.B. Lanctot, comm. pers., 2020; Lanctot et al., 2004.
Aires d’hivernage Amérique du Sud Sans objet Moins de 50 Mondiale
  • Estimation ne tenant vraisemblablement pas compte d’importants sites d’hivernage ou individus trop dispersés
A. Lesterhuis, comm. pers., 2019.

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