Buchloé faux-dactyle (Bouteloua dactyloides) : plan de gestion 2023

Titre officiel : Plan de gestion du buchloé faux-dactyle (Bouteloua dactyloides) au Canada

Loi sur les espèces en péril
Série de plans de gestion

2023

Photo de couverture
Buchloé faux-dactyle
Information sur le document

Référence recommandée :

Environnement et Changement climatique Canada. 2023. Plan de gestion du buchloé faux-dactyle (Bouteloua dactyloides) au Canada. Série de Plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril. Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa. iv + 40 pp.

Version officielle

La version officielle des documents de rétablissement est celle publiée en format PDF. Tous les hyperliens étaient valides à la date de publication.

Version non officielle

La version non officielle des documents de rétablissement est publiée en format HTML, et les hyperliens étaient valides à la date de publication.

Pour télécharger le présent plan de gestion ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes portant sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en périlNote de bas de page 1.

Illustration de la couverture : Candace Neufeld

Also available in English under the title:

“Management Plan for the Buffalograss (Bouteloua dactyloides) in Canada”

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996) Note de bas de page 2 , les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des plans de gestion des espèces inscrites comme espèces préoccupantes et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique est le ministre compétent en vertu de la LEP à l’égard du buchloé faux-dactyle et a élaboré ce plan de gestion conformément à l’article 65 de la LEP. Dans la mesure du possible, le plan de gestion a été préparé en collaboration avec la Province du Manitoba et la Province de la Saskatchewan, en vertu du paragraphe 66(1) de la LEP.

La réussite de la conservation de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent plan. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement et Changement climatique Canada, ou toute autre autorité responsable. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer et à mettre en œuvre ce plan pour le bien du buchloé faux-dactyle et de l’ensemble de la société canadienne.

La mise en œuvre du présent plan de gestion est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités responsables et organisations participantes.

Remerciements

Le plan de gestion a été préparé par Candace Neufeld (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune – Région des Prairies) avec un apport de Sarah Lee (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune – Région des Prairies). Yeen Ten Hwang et Medea Curteanu (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune – Région des Prairies), Thomas Calteau (Environnement Canada – Région de la capitale nationale), Conservation Manitoba et le ministère de l’Environnement de la Saskatchewan ont réalisé de précieuses révisions du document. Le Centre de données sur la conservation du Manitoba et le Conservation Data Centre de la Saskatchewan ont fourni des renseignements à jour sur les occurrences d’élément. Des remerciements sont aussi adressés à toutes les autres parties qui ont fourni des conseils et des commentaires ayant permis d’éclairer l’élaboration du présent plan de gestion. La collaboration de tous les propriétaires fonciers, locataires et gestionnaires des terres qui ont donné accès à leurs terres pour les relevés et continuent de fournir de l’habitat aux espèces en péril est grandement appréciée.

Sommaire

Le buchloé faux-dactyle (Bouteloua dactyoides) est une graminée vivace. Il se reproduit par voie asexuée au moyen de tiges ariennes qui s’enracinent aux nœuds, sur toute leur longueur, pour former de nouvelles plantes (stolons), ou au moyen de tiges rampantes souterraines (rhizomes), et par voie sexuée au moyen de fleurs mâles et femelles se trouvant sur des individus distincts. Les graines des individus femelles sont enfermées dans des structures de protection globuleuses et dures appelées « glomérules ».

Au Canada, la présence du buchloé faux-dactyle se limite à deux populations localisées. Une population se trouve dans le sud-est de la Saskatchewan et l’autre, dans le sud-ouest du Manitoba; les deux populations sont associées à la vallée et aux affluents de la rivière Souris.

Actuellement, les menaces à impact faible ou plus élevé qui pèsent sur le buchloé faux-dactyle sont liées à la perte et à la dégradation d’habitat attribuables à ce qui suit : espèces exotiques envahissantes; exploitation de mines et de carrières; puits de pétrole et structures connexes; modifications des systèmes naturels en raison de l’absence de pâturage et/ou de la suppression des incendies, du développement urbain ou de superficie; cultures; construction et entretien des routes.

L’objectif de gestion pour le buchloé faux-dactyle est d’assurer la persistance à long terme et l’expansion naturelle de l’ensemble des populations indigènes existantes au Canada, y compris toutes les populations récemment découvertes ou reconfirmées, dans la plage de variation naturelle. Les stratégies générales et les mesures de conservation pour faire face aux menaces sont présentées à la section intitulée « Stratégies générales et mesures de conservation ».

1. Évaluation de l’espèce par le COSEPAC*

Date de l’évaluation : Novembre 2011

Nom commun : Buchloé faux-dactyle

Nom scientifique : Bouteloua dactyloides

Statut selon le COSEPAC : Espèce préoccupante

Justification de la désignation : Cette graminée est présente dans des zones restreintes de prairies reliques à herbes courtes dans le sud de la Saskatchewan et du Manitoba. Les menaces qui pèsent sur cette espèce comprennent l’exploitation de mines de charbon à ciel ouvert, les espèces exotiques envahissantes et la prolifération de la végétation ligneuse et de l’herbe haute qui étaient autrefois contrôlées par le broutage du bison et le feu. Cependant, des efforts de relevés récents ont permis d’accroître le nombre connu de populations, et, par conséquent, l’espèce n’est plus menacée.

Présence au Canada : Saskatchewan et Manitoba

Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en avril 1998. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « menacée » en novembre 2001. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « préoccupante » en novembre 2011.

* COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada)

2. Information sur la situation de l’espèce

Au Canada, le buchloé faux-dactyle (Bouteloua dactyloides) a été inscrit à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2017 comme étant une espèce préoccupante, après avoir d’abord été inscrit comme une espèce menacée. Il fait l’objet de mesures de protection au Manitoba, où il est inscrit à la Loi sur les espèces et les écosystèmes en voie de disparition de la province comme étant une espèce menacée. Les cotes de conservation attribuées au buchloé faux-dactyle dans son aire de répartition nord-américaine sont présentées au tableau 1. Aux États-Unis, aucun renseignement détaillé sur l’abondance du buchloé faux-dactyle n’est accessible, mais l’espèce est co-dominante dans les parties principales de son aire de répartition et est considérée comme étant abondante et répandue. Le pourcentage de l’aire de répartition mondiale et des effectifs de l’espèce qui se trouvent au Canada est donc actuellement inférieur à 1 %, d’après l’aire de répartition connue.

Tableau 1. Cotes de conservation du buchloé faux-dactyle selon NatureServea (NatureServe, 2020a)
Cote mondiale (G) Cote nationale (N) Cote infranationale (S)

G4G5

Canada (N1N2)

Manitoba (S1), Saskatchewan (S1)

G4G5

États-Unis (N4N5)

Arizona (S1S2), Arkansas (SNR), Colorado (SNR), Dakota du Nord (SNR), Dakota du Sud (SNR), Géorgie (SNR), Illinois (S2), Iowa (S1), Kansas (SNR), Louisiane (SNR), Minnesota (S3), Missouri (SH), Montana (S4?), Nebraska (SNR), Nevada (SNR), Nouveau-Mexique (SNR), Oklahoma (SNR), Texas (SNR), Utah (S1), Virginie (SNA), Wisconsin (SNR), Wyoming (S3).

a La cote de conservation attribuée à une espèce par NatureServe est désignée par un chiffre qui varie de 1 à 5 et qui est précédé d’une lettre indiquant l’échelle géographique de l’évaluation (G = échelle mondiale; N = échelle nationale; S = échelle infranationale). Voici la signification des chiffres : 1 = gravement en péril; 2 = en péril; 3 = vulnérable; 4 = apparemment non en péril; 5 = non en péril. Les lettres indiquent ce qui suit : H = historique, NR = non classée, NA = sans objet, U = non classable et ? = cote inexacte ou incertaine et qualifie le caractère qui le précède immédiatement (NatureServe, 2020b).

3. Information sur l’espèce

3.1. Description de l’espèce

Le buchloé faux-dactyle appartient à la famille des graminées (Poacées). Les feuilles sont vert grisâtre et ont tendance à s’enrouler; elles sont d’une longueur d’environ 2 à 10 cm et d’une largeur de 1 à 2 mm, et leurs deux faces sont dotées de poils fins, y compris une frange à l’endroit où la feuille est fixée à la tige. Cette graminée courte vivace de saison chaude (C4) est particulière, car elle peut se reproduire par voie asexuée (végétative) au moyen de tiges aériennes qui s’enracinent aux nœuds pour former de nouvelles plantes (stolons) et de tiges horizontales souterraines (rhizomes) ainsi que par voie sexuée au moyen des fleurs mâles et femelles qui se trouvent presque toujours sur des individus distincts (dioïques) (Mueller, 1941; Quinn et Engel, 1986; Huff et Wu, 1992). Les individus mâles possèdent 2 ou 3 épis floraux, qui contiennent chacun de nombreux épillets. Les épillets sont disposés en deux rangées du même côté de l’épi, et chaque épillet comporte deux fleurs qui portent le pollen. Le pollen est dispersé par le vent, mais la distance de dispersion est limitée en raison du fait que le pollen est libéré près du sol (Jones et Newell, 1946; Beetle, 1950; Quinn, 1998). Les épis floraux des individus mâles ressemblent superficiellement aux épis floraux du boutelou grêle (Bouteloua gracilis), et comme les deux espèces occupent le même habitat, le buchloé faux-dactyle passe souvent inaperçu. Les individus femelles sont dotés de deux ou trois fleurs femelles cachées parmi les feuilles, et enfermées dans une structure semblable à un glomérule portée par une tige courte. À maturité, ces structures durcissent pour devenir des glomérules globuleux et épineux contenant d’une à cinq graines (Looman et Best, 1979; Boivin, 1981; Quinn et Engel, 1986; COSEWIC, 2001). Le moment de la floraison varie d’une plante à l’autre (Quinn, 1991), mais au Canada, la majorité de la floraison est terminée vers la mi-juillet et les graines mûres se détachent à la fin de juillet ou au début d’août (C. Neufeld, obs. pers.).

Les graines du buchloé faux-dactyle, même à l’intérieur d’un seul glomérule, ont des périodes de germination et de dormance qui varient, ce qui peut multiplier les chances de coloniser un seul microsite dans diverses conditions climatiques et de compétition (Quinn, 1987). Les glomérules protègent les graines contre les dommages attribuables aux incendies ou à la chaleur, le dessèchement ou la digestion animale. Les glomérules contribuent également à la dispersion, aident les plantules à s’ancrer au sol, augmentent la longévité des graines et empêchent la germination jusqu’à ce que l’humidité soit suffisante (Ahring et Todd, 1977; Quinn, 1987). La dispersion des glomérules par le vent est limitée en raison de leur poids et du fait qu’ils se situent dans le bas du feuillage; ainsi, les graines se retrouvent en général groupées au sol près des plantes dont elles sont issues (Coffin et Lauenroth, 1989; Quinn, 1998). L’ingestion et le passage dans le tractus intestinal des brouteurs (p. ex. les bovins d’élevage ou le bison) et, dans une moindre mesure, le transport sur la fourrure des animaux et dans la boue de leurs sabots, ou encore dans l’eau de ruissellement après une tempête, assurent la dispersion à grande distance des glomérules (Quinn, 1987; Quinn, 1991; Quinn et al., 1994; Quinn, 1998). Au moins 50 % des glomérules contiennent des graines produisant à la fois des plantes mâles et femelles (Quinn et Engel, 1986; Quinn, 1987). La multiplication végétative se produit principalement par les stolons, qui s’enracinent au niveau de leurs nœuds et donnent naissance à des groupes clonaux pouvant atteindre un diamètre de 3 m ou plus. Dans des conditions idéales, les stolons peuvent s’allonger de 5,72 cm par jour, tandis que les rhizomes ne s’allongent que d’environ 0,6 cm par année (Mueller, 1941; Quinn, 1991; COSEWIC, 2001).

3.2. Population et répartition de l’espèce

Aire de répartition mondiale

Le buchloé faux-dactyle est une plante indigène de l’Amérique du Nord, dont l’aire de répartition s’étend depuis le sud du Mexique, jusqu’aux prairies semi-arides tempérées du Canada, en passant par le bassin intérieur occidental et les prairies semi-arides du centre-ouest et du centre-sud des États-Unis (figure 1). Au Canada, la présence de l’espèce est seulement connue dans le sud-est de la Saskatchewan et le sud-ouest du Manitoba.

Figure 1, lisez une longue description.

Figure 1. Aire de répartition actuelle du buchloé faux-dactyle en Amérique du Nord (Kartesz, 2015; Villaseñor, 2016; Manitoba Conservation Data Centre, données inédites, 2019; Saskatchewan Conservation Data Centre, données inédites, 2019; Pacific Northwest Herbarium, données inédites, 2020; Montana Natural Heritage Program, données inédites, 2020).

Description longue

La figure 1 est une carte de l’Amérique du Nord qui comporte des zones ombragées indiquant les occurrences du buchloé faux dactyle. La plupart de ces occurrences se trouvent au Mexique et dans le centre des États Unis ainsi que dans deux petites zones situées dans le sud ouest du Manitoba et le sud de la Saskatchewan.

Aire de répartition canadienne

Au Canada, la présence du buchloé faux-dactyle est restreinte à des zones localisées du Manitoba et de la Saskatchewan (figure 2). Au Manitoba, il n’y a qu’une seule populationNote de bas de page 3 existanteNote de bas de page 4 qui occupe des parties de 67 quarts de section dans la vallée et les affluents de la rivière Souris (Manitoba Conservation Data Centre, données inédites, 2019; annexe A). En Saskatchewan, il n’y a également qu’une seule population existante le long de la vallée de la rivière Souris, au sud-ouest d’Estevan, et elle occupe des parties de 27 quarts de section (Saskatchewan Conservation Data Centre, donnes inédites, 2019; annexe A). Toute la zone d’occurrenceNote de bas de page 5 n’est pas encore connue en Saskatchewan, mais elle est beaucoup mieux documentée au Manitoba. La zone d’occurrence indiquée dans le rapport du COSEPAC (COSEWIC, 2011) était de 2 383 km2; toutefois, comme l’habitat qui sépare la population du Manitoba de celle de la Saskatchewan est pratiquement entièrement cultivé, la zone d’occurrence réelle est de 138 km2. La zone d’occupationNote de bas de page 6 détaillée n’a pas été consignée pour une grande partie des populations de buchloé faux-dactyle du Manitoba et de la Saskatchewan; pour de nombreux quarts de section, seule la présence de l’espèce a été documentée. Selon le rapport du COSEPAC (2011), la zone d’occupation du buchloé faux-dactyle en Saskatchewan était de plus de 0,03 km2 et au Manitoba, de plus de 4 km2; toutefois, ces estimations sont très grossièresNote de bas de page 7. Les futurs relevés et travaux de cartographie permettront d’agrandir la zone d’occupation connue, et d’autres populations pourraient être découvertes dans les prairies indigènes près d’Estevan ou ailleurs en Saskatchewan, le long de la frontière des États-Unis. Même s’il est très probable que des menaces telles que la culture, l’exploitation minière à ciel ouvert et le développement urbain ont entraîné la perte de sites de buchloé faux-dactyle, les données historiques et à long terme recueillies pour cette espèce ne sont pas suffisantes pour déterminer l’ampleur de cette perte. Il est impossible de déterminer les tendances d’une population en raison du manque de données à long terme sur l’abondance et la répartition recueillies au moyen de méthodes normalisées; toutefois, la zone d’occurrence n’a pas diminué au fil du temps et, grâce à l’augmentation du nombre de relevés effectués, elle a augmenté (COSEWIC, 2011).

Figure 2, lisez une longue description.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Buffalograss = Buchloé faux-dactyle

Range = Aire de répartition

Legend = Légende

General current locations of Buffalograss = Emplacements généraux actuels du buchloé faux-dactyle

General historical locations of Buffalograss = Emplacements généraux historiques du buchloé faux-dactyle

Waterbodies = Plans d’eau

Rivers = Cours d’eau

Canada Albers Equal Area Conic = Projection géographique conique équivalente d’Albers du Canada

Kilometres = kilomètres

© 2020 Her Majesty the Queen in Right of Canada = © Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2020

ESRI World Topographic Map ArcGIS 10.1 © 2020 = © ESRI – Carte topographique mondiale, ArcGIS 10.1, 2020

Figure 2. Aire de répartition actuelle du buchloé faux-dactyle au Canada (compilée à partir des données fournies par le Manitoba Conservation Data Centre, 2019, et le Saskatchewan Conservation Data Centre, 2019).

Description longue

La figure 2 est une carte du sud du Manitoba et de la Saskatchewan, qui comporte dans le sud ouest du Manitoba et le sud de la Saskatchewan des polygones indiquant les emplacements généraux actuels du buchloé faux dactyle au Canada.

3.3. Besoins du buchloé faux-dactyle

Besoins biologiques et besoins en matière d’habitat

Le buchloé faux-dactyle pousse dans l’écorégion de la prairie mixte humide de la Saskatchewan et dans l’écorégion de la forêt-parc à trembles du Manitoba, situées dans l’écozone des prairies (Wiken, 1986; Marshall et Schut, 1999). Cette région est dominée par un climat steppique (zone septentrionale tempérée-fraîche) caractérisé par des déficits en eau occasionnels résultant de faibles précipitations, de l’évaporation élevée et du ruissellement rapide de l’eau en surface (Fung et al., 1999).

Le buchloé faux-dactyle codomine avec le boutelou grêle dans une grande partie de la prairie mixte et à herbes courtes des États-Unis, et il est également commun dans de nombreux autres écosystèmes de ce pays (p. ex. les prairies semi-désertiques, la prairie côtière, la prairie à herbes hautes, les régions de pins pignons et genévriers, et les boisés de pins ponderosas). Au Canada, le buchloé faux-dactyle se trouve à la limite septentrionale de son aire de répartition et semble limitée à un habitat précis le long de la vallée de la rivière Souris et dans les coulées de ses affluents en Saskatchewan et au Manitoba, y compris la vallée de la rivière Blind au Manitoba, où il croît dans des affleurements de schiste argileux, le fond aride de coulées peu profondes, le bas des pentes de coulées (habituellement orientées vers l’ouest ou le sud), la mi-pente des terrasses qui pourraient être érodées ainsi que sur les terrains élevés avoisinants, parfois dans de légères dépressions ou près de perturbations du sol, comme les pistes des bovins (COSEWIC, 2001; Reimer et al., 2003; C. Neufeld, obs. pers.). L’espèce semble plus fréquente au bas des pentes que vers les sommets des terrains élevés (Richard et Redente, 1995; Reimer et al., 2003; C. Neufeld, obs. pers.), mais le comportement alimentaire des bovins pourrait expliquer en partie la répartition du buchloé faux-dactyle dans ces zones (COSEWIC, 2011). À l’échelle du microsite, le buchloé faux-dactyle pousse surtout dans les sols argileux où la disponibilité du phosphore et l’humidité sont relativement élevées, et il est très tolérant aux sols alcalins (Eilers et al., 1978; Schimel et al., 1985; Bai, 1989; Richard et Redente, 1995; Reimer et al., 2003; COSEWIC, 2011). Les matériaux parentaux du sol englobent les chenaux fluvioglaciaires créés par l’eau de fonte dans lesquels des roches sédimentaires marines sont exposées de même que des pentes érodées et colluviales, des cônes alluviaux et des chenaux entourés de moraine et de dépôts lacustres.

Au Canada, le buchloé faux-dactyle pousse dans des pâturages dominés par le boutelou grêle, la stipe chevelue (Hesperostipa comata), la koelérie à crêtes (Koeleria macrantha), l’agropyre de l’Ouest (Pascopyrum smithii) ainsi que le pâturin des prés (Poa pratensis), une espèce non indigène (pour une liste plus détaillée des espèces, voir COSEWIC, 2001; Reimer et al., 2003; COSEWIC, 2011). Comme le buchloé faux-dactyle forme en général des colonies clonales circulaires denses qui excluent la plupart des autres espèces, il est souvent la plante dominante là où il croît, constituant de 80 à 90 % du tapis végétal (Reimer et al., 2003; C. Neufeld, données inédites).

Rôle écologique

Le buchloé faux-dactyle est une graminée fourragère importante pour le bétail aux États-Unis, en raison de sa résistance au broutage, de sa tolérance à la sécheresse et aux conditions semi-arides et de son appétibilité associée à une teneur élevée en protéines et en nutriments tout au long de l’année (Dittberner et Olson, 1983; Howard, 1995). Il représente également un aliment important pour divers animaux sauvages, dont le wapiti (Cervus elaphus), le cerf (Odocoileus spp.) et l’antilope d’Amérique (Antilocapra americana). Le buchloé faux-dactyle devient de plus en plus important aux États-Unis comme pelouse en plaques pour les terrains de golf et les projets d’aménagement paysager, y compris les fossés, les pistes des aéroports, les terrains d’athlétisme et les zones récréatives, parce qu’il nécessite peu d’entretien, qu’il forme un gazon, et qu’il s’agit d’une espèce de courte stature qui tolère la sécheresse et le piétinement et qui possède une bonne capacité compétitive (Pozarnsky, 1983; Quinn, 1998; Mintenko et al., 2002); des cultivars plus faciles à établir à partir de graines que de mottes ou de plaques ont été créés (Mintenko et al., 2002). L’espèce est aussi utilisée dans les projets de végétalisation pour diminuer l’érosion et remettre en état les mines à ciel ouvert, les terrils des mines de charbon et de bentonite, et les sites d’enfouissement des boues de forage (Vogel, 1981; Thornburg, 1982; Sieg et al., 1983; McFarland et al., 1994). Aux États-Unis, des études ont permis de conclure que le buchloé faux-dactyle est un recolonisateur important des champs cultivés et des anciennes routes cinq à dix ans après qu’ils aient été abandonnés, en raison de sa capacité de s’étendre rapidement par voie végétative (Judd,1974; Coffin et al., 1996). Cette recolonisation réduit l’érosion par l’eau et le vent, et retourne ces zones aux espèces indigènes. De 25 à 50 ans après avoir été abandonnés, ces champs peuvent être dominés par le buchloé faux-dactyle et le boutelou grêle (Coffin et al., 1996).

Par le passé, le buchloé faux-dactyle a rempli de nombreuses fonctions. Les colons qui bâtissaient des huttes de terre dans le centre-ouest des Grandes Plaines utilisaient des plaques de buchloé faux-dactyle et celui-ci servait vraisemblablement aussi d’herbe à pâturage pour le bétail et les chevaux (Lowe, 1940; COSEWIC, 2001). Les tribus Acoma et Laguna du sud des États-Unis mélangeaient les stolons écrasés de buchloé faux-dactyle avec de la racine de yucca (Yucca glauca) ou les faisaient tremper dans de l’eau afin de s’en servir comme pommade dermatologique pour faire pousser les cheveux (Swank, 1932). Les Pieds-Noirs utilisaient le buchloé faux-dactyle comme fourrage pour les chevaux à l’automne et pendant l’hiver (Johnston, 1987).

Facteurs limitatifs

En tant que graminée vivace de saison chaude qui se trouve à la limite septentrionale de son aire de répartition, le buchloé faux-dactyle est probablement limité surtout par la durée de la saison de végétation et les différences d’habitat. Les graminées vivaces de saison chaude transplantées plus au nord croissent souvent lentement et n’arrivent pas à se reproduire (Potvin, 1986; Linhart et Grant, 1996). De plus, les populations poussant à la limite de l’aire de répartition d’une espèce sont souvent plus fragmentées et moins denses, et elles occupent un habitat de moins bonne qualité que les populations du centre de l’aire de répartition de l’espèce (Channell et Lomolino, 2000; Vucetich et Waite, 2003). Il est possible qu’elles soient de ce fait plus sensibles aux effets de la fragmentation, tels les faibles taux d’immigration et les taux de disparition élevés.

4. Menaces

4.1. Évaluation des menaces

L’évaluation des menaces pesant sur le buchloé faux-dactyle se fonde sur le système unifié de classification des menaces de l’IUCN-CMP (Union internationale pour la conservation de la nature-Partenariat pour les mesures de conservation). Les menaces sont définies comme étant les activités ou les processus immédiats qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner la destruction, la dégradation et/ou la détérioration de l’entité évaluée (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d’intérêt (mondiale, nationale ou infranationale). Ce processus d’évaluation ne tient pas compte des facteurs limitatifs. Les menaces historiques, les effets indirects ou cumulatifs des menaces ou toute autre information pertinente qui aiderait à comprendre la nature de la menace sont présentés dans la section Description des menaces.

Tableau 2. Tableau d’évaluation des menaces
Menace Description de la menace Impacta Portéeb Gravitéc Immédiatetéd

1

Développement résidentiel et commercial

Faible

Petite

Élevée à légère

Élevée

1.1

Zones résidentielles et urbaines

Faible

Petite

Modérée à légère

Élevée

1.3

Zones touristiques et récréatives

Négligeable

Négligeable

Élevée à légère

Élevée

2

Agriculture et aquaculture

Faible

Petite

Extrême à élevée

Élevée

2.1

Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois

Faible

Petite

Extrême à élevée

Élevée

3

Production d’énergie et exploitation minière

Moyen à faible

Restreinte à petite

Élevée à modérée

Élevée

3.1

Forage pétrolier et gazier

Faible

Restreinte à petite

Légère

Élevée

3.2

Exploitation de mines et de carrières

Moyen à faible

Restreinte

Élevée à modérée

Élevée

4

Corridors de transport et de service

Faible

Petite

Modérée

Élevée

4.1

Routes et voies ferrées

Faible

Petite

Modérée

Élevée

4.2

Lignes de services publics

Négligeable

Négligeable

Légère

Élevée

7

Modifications des systèmes naturels

Faible

Petite

Modérée

Élevée

7.1

Incendies et suppression des incendies

Négligeable

Généralisée

Négligeable

Élevée

7.2

Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages

Inconnu

Inconnue

Inconnue

Élevée

7.3

Autres modifications de l’écosystème

Faible

Petite

Modérée

Élevée

8

Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques

Moyen

Généralisée

Modérée

Élevée

8.1

Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes

Moyen

Généralisée

Modérée

Élevée

8.2

Espèces indigènes problématiques

Négligeable

Petite

Négligeable

Élevée

11

Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents

Inconnu

Grande

Inconnue

Modérée

11.4

Tempêtes et inondations

Inconnu

Grande

Inconnue

Modérée

a Impact – Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce, ou de la diminution/dégradation de la superficie d’un écosystème. Le taux médian de réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (p. ex. lorsque les valeurs pour la portée ou la gravité sont inconnues); non calculé : l’impact n’est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d’évaluation (p. ex. l’immédiateté est non significative/négligeable ou faible puisque la menace n’existait que dans le passé); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable; n’est pas une menace : lorsque la valeur de la gravité est neutre ou qu’il y a un avantage possible.

b Portée – Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable < 1 %).

c Gravité – Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l’ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de 10 ans ou de 3 générations (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable = < 1 %; neutre ou avantage possible ≥ 0 %).

d Immédiateté – Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); non significative/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.

4.2. Description des menaces

Une perte d’habitat sur le plan quantitatif et qualitatif parmi les populations connues de buchloé faux-dactyle pourrait avoir une incidence négative sur la persistance de l’espèce au Canada (COSEWIC, 2012). La perte ou la dégradation futures de l’habitat seront en partie causées par des menaces combinées, cumulatives ou individuelles. Les menaces sont présentées en détail ci-après, en ordre décroissant selon les valeurs d’impact des catégories de menaces de niveau 1. L’annexe A (tableau A1) présente les menaces associées à chaque population.

Menace 8 (IUCN-CMP) – Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques (impact moyen)

8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes (impact moyen)

Les plantes exotiques envahissantes peuvent constituer des menaces directes par la compétition, car elles sont agressives et peuvent déloger des espèces indigènes, réduire la diversité des espèces ou la richesse en espèces à cause de leur capacité de compétition supérieure et/ou avoir des effets négatifs généraux sur le fonctionnement de l’écosystème (Wilson, 1989; Wilson et Belcher, 1989; Reader et al., 1994; Christian et Wilson, 1999; Bakker et Wilson, 2001; Henderson, 2005; Henderson et Naeth, 2005; Jordan et al., 2008; Dillemuth et al., 2009; Koper et al., 2010). Dans le cas du buchloé faux-dactyle, les espèces non indigènes envahissantes peuvent également causer de l’ombrage et/ou l’accumulation d’une couche de litière accompagnée d’un microclimat d’humidité qui ne serait pas compatible avec la végétation sèche, non ombragée et courte associée au buchloé faux-dactyle et à son habitat (Wu et Harivandi, 1995; COSEWIC, 2001). Les plantes stolonifères et relativement peu productives, comme le buchloé faux-dactyle, ont tendance à disparaître des secteurs où poussent des graminées denses plus productives (Richard et Redente, 1995). Les espèces végétales non indigènes envahissantes les plus courantes dans l’habitat du buchloé faux-dactyle en Saskatchewan et au Manitoba (à moins qu’il n’en soit précisé autrement) sont l’euphorbe ésule (Euphorbia esula), le pâturin des prés (Poa pratensis), l’agropyre à crêtes (Agropyron cristatum), le brome inerme (Bromus inermis), les mélilots (Melilotus spp.), le chardon des champs (Cirsium arvense, en Saskatchewan seulement), les luzernes (Medicago sp., en Saskatchewan seulement), l’armoise absinthe (Artemisia absinthium, en Saskatchewan seulement) et le chiendent commun (Agropyron repens, au Manitoba seulement) (COSEWIC, 2001; Reimer et al., 2003; COSEWIC, 2011; Saskatchewan Conservation Data Centre, données inédites, 2019; Manitoba Conservation Data Centre, données inédites, 2019). Le pâturin des prés est devenu une espèce dominante dans la réserve écologique Buffalograss en Saskatchewan, vraisemblablement en raison de l’absence de gestion du pâturage, et il est prévalent dans tous les quarts contenant le buchloé faux-dactyle, sa densité étant plus élevée dans certains quarts que d’autres. Il semble que l’euphorbe ésule soit une menace importante qui pèse sur le buchloé faux-dactyle; elle s’est rapidement propagée dans les vallées des rivières Souris et Blind au Manitoba et elle a récemment fait son apparition dans la population de la Saskatchewan. L’euphorbe ésule peut se propager rapidement, et grâce à son vaste système racinaire, elle peut former un peuplement dense pur qui réduit la répartition et l’abondance des autres espèces végétales occupant l’habitat (Selleck et al., 1962; Belcher et Wilson, 1989; Wilson et Belcher, 1989; Butler et Cogan, 2004). À cela s’ajoute la préoccupation concernant l’extrême difficulté à lutter contre l’euphorbe ésule par des moyens chimiques ou physiques et le fait que l’espèce produit une substance laiteuse irritante pour les ongulés (Kronberg et al., 1993; Trammell et Butler, 1995; Pachkowski, 2003; Lesica et Hanna, 2004; Crone et al., 2009; Rinella et al., 2009; Progar et al., 2011). Enfin, quelques années de suivi après l’inondation de zones occupées par le buchloé faux-dactyle ont permis de constater un changement de la communauté végétale initiale au profit d’espèces de « mauvaises herbes » plus colonisatrices; en raison de l’augmentation prévue du nombre d’inondations (menace 11.4), cette tendance pourrait se poursuivre (Murray, 2013; Murray, 2014). Il est essentiel de contrôler l’abondance et la propagation de toutes les espèces exotiques envahissantes pour assurer la survie du buchloé faux-dactyle;il faut toutefois s’assurer que le buchloé faux-dactyle ou son habitat ne subisse pas les effets négatifs de l’utilisation inconsidérée d’herbicides servant à lutter contre les espèces exotiques envahissantes.

8.2 Espèces indigènes problématiques (impact négligeable)

Des arbustes peuvent envahir les prairies et priver de lumière ou supplanter les graminées (Manske, 2006). Des études ont révélé que la suppression des incendies, certaines pratiques de gestion du pâturage et les zones de pâturage où l’eau est disponible en grande quantité peuvent favoriser la croissance des arbustes (Pelton, 1953; Anderson et Bailey, 1980; Fitzgerald et Baily, 1984; Fitzgerald et al., 1986; Kirby et al., 1988; Higgins et al., 1989b; Bailey et al., 1990; Kochy et Wilson, 2004; Manske, 2006). L’empiétement ou l’abondance accrue des symphorines (Symphoricarpos spp.) et, dans une moindre mesure, du chalef argenté (Elaeagnus commutata) et du cerisier de Virginie (Prunus virginiana) ont été observés dans des quarts contenant le buchloé faux-dactyle dans les deux provinces.

Menace 3 (IUCN-CMP) – Production d’énergie et exploitation minière (impact moyen à faible)

3.1 Forage pétrolier et gazier (impact faible)

Des puits de pétrole actifs et inactifs se trouvent dans des quarts occupés par le buchloé faux-dactyle en Saskatchewan, principalement dans les quarts qui se trouvent à l’intérieur du gisement de pétrole de Winnipegosis (Saskatchewan Mining and Petroleum Geoatlas, 2020). L’impact initial du forage de puits serait historique, mais certains impacts seraient continus et cumulatifs (p. ex. l’introduction d’espèces envahissantes sur les routes d’accès ainsi que les plateformes d’exploitation, l’entretien des routes et la suppression des incendies); ces impacts seront abordés dans les catégories de menaces respectives. Il est probable qu’à l’avenir, de nouveaux puits de pétrole soient forés dans les mêmes quarts que les puits actuels, ou que des puits abandonnés soient réactivés, ou que de nouveaux puits soient forés dans des quarts adjacents. Le nombre de nouvelles activités dépendra probablement des prix du pétrole. Les zones où se trouve le buchloé faux-dactyle au Manitoba et en Saskatchewan comportent des réserves potentielles d’hélium, et avec la pénurie mondiale d’hélium, le forage de puits d’hélium pourrait devenir fréquent, particulièrement en raison des récents puits d’essai ayant obtenu de bons résultats dans le sud-ouest de la Saskatchewan et de l’intérêt à l’égard de cette ressource qui s’est accru au cours des dernières années (Yurkowski, 2016; Nicolas, 2018; Saskatchewan Mining and Petroleum GeoAtlas, 2020).

3.2 Exploitation de mines et de carrières (impact moyen à faible)

La formation de Ravenscrag, qui s’étend sur la région d’Estevan en Saskatchewan, contient des couches horizontales de lignite. Le charbon est extrait de grandes carrières à ciel ouvert, créées par des pelles à benne traînante qui enlèvent la couche arable, le sous-sol et le roc qui recouvrent les filons de charbon (Saskatchewan Energy and Mines, 1994). La Mine Estevan occupe plus de 20 000 ha et compte quatre carrières activement exploitées (Westmoreland Mining LLC, 2020; Saskatchewan Mining and Petroleum GeoAtlas, 2020). Les activités de la mine sont immédiatement adjacentes à des occurrences existantes du buchloé faux-dactyle. L’expansion des mines à ciel ouvert en direction de ces occurrences entraînerait la destruction de grandes parties de la population de la Saskatchewan. Il existe également de multiples mines de charbon antérieurement exploitées dans la région d’Estevan. On ignore si une partie de la population de la Saskatchewan a déjà été touchée par l’exploitation de mines à ciel ouvert, mais étant donné la vaste superficie exploitée depuis les années 1800, dont certaines zones sont adjacentes aux occurrences actuelles du buchloé faux-dactyle, il est très probable que ce soit le cas. La fragmentation et la destruction d’habitat potentiel sont évidentes dans la région. Il est important d’effectuer des relevés des zones proposées pour l’exploitation minière afin de garantir que les occurrences ne sont pas touchées.

En plus de l’exploitation de mines à ciel ouvert, d’autres formes d’exploitation de mines et de carrières constituent de futures menaces potentielles dans l’habitat du buchloé faux-dactyle. Par le passé, des argilières (kaolinite) ont été exploitées dans la région, et au moins deux mines historiques se trouvent à proximité étroite de sites où pousse le buchloé faux-dactyle à l’heure actuelle (Saskatchewan Mining and Petroleum GeoAtlas, 2020). Bien que ces mines semblent abandonnées, il est probable que l’une d’elles ait par le passé détruit des individus du buchloé faux-dactyle, comme le laisse supposer la présence de l’espèce dans le voisinage de la carrière. Dans le sud de la Saskatchewan, l’intérêt pour l’extraction de l’argile renaît, car on voudrait l’utiliser comme additif dans les mélanges spécialisés de béton; les mines pourraient donc être exploitées de nouveau. La région a également fait l’objet d’exploration visant la kimberlite, le diamant, la potasse, le clinker et la léonardite, mais ces minéraux présentaient un faible potentiel (Saskatchwan Mining and Petroleum Geoatlas, 2020). Au Manitoba, quelques sites où pousse le buchloé faux-dactyle sont adjacents à d’anciennes carrières de gravier.

Menace 7 (IUCN-CMP) – Modifications des systèmes naturels (impact faible)

7.1 Incendies et suppression des incendies (impact négligeable)

Les végétaux des prairies ont évolué avec les processus écologiques des incendies et du pâturage, qui étaient importants pour le maintien de la fonction écosystémique. La colonisation européenne a réduit la fréquence et l’étendue des feux de prairie ainsi que la diversité des modes de pâturage, ce qui a modifié la structure et la composition de nombreuses communautés végétales (Higgins et al., 1989a; Frank et al., 1998; Brockway et al., 2002). Par le passé, le buchloé faux-dactyle s’est adapté aux incendies et au pâturage par l’évolution de ses structures, comme le durcissement des glomérules, qui protègent les graines qu’ils renferment contre les dommages causés par la chaleur et qui contribuent à la dispersion endozoïque (Ahring et Todd, 1977; Wright et Bailey, 1982; Quinn et al., 1994; Ford, 1999).

L’impact des incendies sur le buchloé faux-dactyle semble dépendre en grande partie des précipitations, des saisons et du temps écoulé depuis le dernier incendie (Higgins et al., 1989a; Ford, 1999; Ford, 2003). Le buchloé faux-dactyle étant une graminée de saison chaude à maturation tardive, un incendie pendant la saison de croissance tue les feuilles en croissance. L’espèce ne peut pas réaffecter ses réserves d’énergie à la production de nouvelles feuilles avant la fin de la saison, ce qui réduit considérablement sa couverture pendant au moins deux ans après l’incendie (Brockway et al., 2002; Ford, 2003; Ford et Johnson, 2006). Un incendie pendant la saison de dormance (p. ex. en automne et en hiver) a peu d’effets sur la couverture du buchloé faux-dactyle, car les tissus aériens sont déjà morts (Ford, 1999; Ford, 2003; Ford et Johnson, 2006). Les incendies qui se produisent pendant les années sèches semblent aussi susciter tout au moins une réaction initiale négative de la part du buchloé faux-dactyle, car les plantes subissent peut-être déjà un stress physiologique. Le buchloé faux-dactyle a parfois besoin de plus de trois ans pour se rétablir après un incendie survenu pendant la saison sèche (Brockway et al., 2002; Ford, 2003). Un examen des études menées sur le buchloé faux-dactyle et les incendies a permis de conclure que, dans l’ensemble, l’espèce réagit de manière positive à neutre aux incendies (Ford, 1999). Il faudrait toutefois mener des études à plus long terme sur les interactions entre des facteurs comme la sécheresse, la saison et l’historique des incendies ainsi que sur les mécanismes suscitant les réactions. Par exemple, Ford (2003) a constaté, cinq ans après l’expérience, que la couverture du buchloé faux-dactyle était plus importante dans une superficie brûlée pendant la saison de croissance que dans une superficie témoin non brûlée et une superficie brûlée pendant la saison de dormance au cours d’une année de sécheresse. Il faudrait également mener des études sur les effets à long terme des incendies sur le buchloé faux-dactyle et son écosystème au Canada. Bien que le buchloé faux-dactyle domine encore des régions d’où les incendies ou le pâturage ont été exclus (Hulett et al., 1972; Howard, 1995), l’absence de ces perturbations peut accroître l’épaisseur de la litière et la hauteur de la végétation (Hayes et Holl, 2003), et ainsi réduire la croissance des espèces courtes et qui ne tolèrent pas l’ombre, comme le buchloé faux-dactyle. Mais surtout, la suppression du pâturage et des incendies peut également rendre les grands pâturages libres plus susceptibles d’être envahis par des espèces nuisibles, ou des espèces exotiques envahissantes qui tolèrent moins bien les incendies (Higgins et al., 1989a; Milchunas et al., 1989; Milchunas et al., 1992). Les brûlages dirigés ne sont pas pratique courante dans les sites occupés, et les feux de friche sont en général réprimés.

7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages (impact inconnu)

La modification du régime d’humidité d’un site pourrait avoir des incidences négatives sur la croissance et la survie du buchloé faux-dactyle. En raison de l’agriculture à grande échelle dans les prairies sèches, la plupart des sites où pousse le buchloé faux-dactyle se trouvent au bas des pentes des vallées et des coulées; par conséquent, toute inondation non naturelle prolongée de ces secteurs, provoquée par des aménagements ou des perturbations nuisant à la migration des canaux ou détournant les eaux, pourrait modifier le régime de perturbation à un niveau dépassant les limites de la variabilité naturelle, ce qui aurait un impact négatif sur l’habitat du buchloé faux-dactyle. Par le passé, de petits barrages, des ouvrages de retenue et les étangs-réservoirs connexes ont été installés au bas des coulées dans le but de retenir les eaux de ruissellement. Dans le rapport du COSEPAC (2001), l’auteur estimait que ces ouvrages avaient supprimé 300 m d’habitat du buchloé faux-dactyle au bas des coulées. De plus, la création des barrages et réservoirs Rafferty et Boundary, en Saskatchewan, a entraîné l’inondation d’une superficie considérable d’habitat dans la vallée de la rivière Souris, où se trouvaient probablement des populations de buchloé faux-dactyle. Les sites qui sont actuellement adjacents au réservoir Rafferty pourraient être en péril au cours des années où se produit une hausse des niveaux de l’eau. Jusqu’à maintenant, aucun barrage ayant une incidence sur les populations de buchloé faux-dactyle n’a été construit sur les rivières Souris ou Blind au Manitoba, mais un barrage se trouve sur la rivière Souris au Dakota du Nord, en amont des sites du buchloé faux-dactyle du Manitoba, et ce secteur pourrait avoir été une source de graines avant d’être inondé (Reimer et al., 2003). Au Manitoba, le canal d’une rivière a été rectifié artificiellement, ce qui a eu des répercussions sur certains individus du buchloé faux-dactyle qui se trouvaient dans la région. De petites structures de régulation des eaux, des projets de drainage et l’approfondissement de fossés pourraient accroître une tentative visant à contrôler les inondations et les niveaux d’eau à la suite de l’augmentation du nombre d’inondations (menace 11.4).

7.3 Autres modifications de l’écosystème (impact faible)

Dans toute son aire de répartition en Amérique du Nord, le buchloé faux-dactyle pousse dans les prairies qui sont en état de succession ou de dysclimax (une communauté végétale qui n’atteint pas l’état final de « climax » en raison des perturbations naturelles découlant du pâturage et des incendies) (Clements, 1934; Costello, 1944; Osborn, 1949; Andelt et al., 1987). À la limite septentrionale de son aire de répartition, dans le sud-est de la Saskatchewan et le sud-ouest du Manitoba, l’espèce est restreinte à des sols schisteux et argileux ainsi qu’à de l’habitat non ombragé où les espèces de grande taille offrent peu de compétition. Le pâturage du bétail, qui reproduit en quelque sorte le pâturage historique des bisons, est essentiel au maintien de l’habitat convenable du buchloé faux-dactyle en réduisant la hauteur de la végétation environnante ainsi que l’épaisseur de la litière (l’accumulation de litière peut empêcher la germination) et en gérant les espèces végétales envahissantes (Hart et Ashby, 1998; Higgins et al., 1989a; Milchunas et al., 1989; Milchunas et al., 1992; Hayes et Holl, 2003). Selon des recherches, l’augmentation de l’intensité du pâturage accroît la couverture et/ou la fréquence du buchloé faux-dactyle (Herbel et Anderson, 1959; Anderson et al., 1970; Bonham et Lerwick, 1976; Klatt et Hein, 1978; Ring et al., 1985; Hart et Ashby,1998). Le buchloé faux-dactyle semble tolérer le broutage modéré ou intense, et il est peu-être avantagé par rapport à d’autres graminées du fait qu’il se répand rapidement par voie végétative une fois que le broutage a réduit ses concurrents. Ses collets profondément enfouis semblent résister au piétinement des ongulés, ce qui en fait une plante très robuste, même pendant les périodes de croissance active (Young, 1956). Le pâturage contribue également à la dispersion des glomérules renfermant les graines, soit par le transport sur la fourrure d’animaux, soit par le passage dans le tractus intestinal des brouteurs, ce dernier augmentant également le taux de germination (Quinn et al., 1994; Ortmann et al., 1998). En l’absence de ces animaux brouteurs pouvant disperser les graines, il peut y avoir accumulation de graines sous les plantes mères, ce qui empêche les graines de germer, accroît la mortalité des plantules ou cause éventuellement une dépression de consanguinité (Quinn, 1987; Coffin et Lauenroth, 1989; Quinn, 1991; Quinn et al., 1994). En l’absence de multiplication sexuée, la croissance végétative par les stolons deviendrait le principal moyen d’augmenter la répartition de l’espèce. Il n’y a pas de pâturage dans le parc Sourisford au Manitoba (où les herbes sont cependant fauchées) ni dans la réserve écologique Buffalograss en Saskatchewan. Les espèces envahissantes causent des problèmes à ces deux sites et la réserve écologique est dominée par des espèces envahissantes plus hautes que le buchloé faux-dactyle, comme le pâturin des prés et l’agropyre à crêtes. La fréquence, l’intensité et la durée du pâturage varient sur d’autres propriétés où se trouve le buchloé faux-dactyle en Saskatchewan et au Manitoba, et il se peut que certaines propriétés ne soient pas à des niveaux permettant de maintenir de l’habitat idéal pour le buchloé faux-dactyle, comme l’indiquent les observations effectuées dans certains quarts où les niveaux de pâturage n’étaient pas suffisants (Saskatchewan Conservation Data Centre, données inédites, 2019).

Menace 1 (IUCN-CMP) – Développement résidentiel et commercial (impact faible)

1.1 Zones résidentielles et urbaines (impact faible)

En Saskatchewan, toute la population connue se trouve dans un rayon de 10 km des limites d’Estevan et des localités du buchloé faux-dactyle ont été découvertes dans un rayon de 1 km de la ville. La croissance future de la ville, ou l’aménagement de superficies en acres sur les côtés ouest et sud-ouest d’Estevan, pourrait détruire des sites existants de buchloé faux-dactyle, ou réduire ou dégrader davantage l’habitat convenable restant. Des problèmes avec un propriétaire foncier qui empilait du vieux matériel agricole dans sa cour sur les prairies adjacentes et des individus de buchloé faux-dactyle ont été signalés pour un terrain. Il est possible que le développement d’Estevan ait entraîné la perte de buchloé faux-dactyle, mais il n’existe aucun registre historique pouvant prouver ce fait.

1.3 Zones touristiques et récréatives (impact négligeable)

Un petit terrain de camping au Manitoba applique des pratiques d’entretien et d’amélioration qui pourraient menacer le buchloé faux-dactyle qui se trouve dans le quart de section. Ces pratiques englobent la tonte fréquente (qui réduit les structures de reproduction et peut araser l’herbe, mais préserve l’habitat), la plantation d’arbres (qui crée de l’ombre) et l’entretien/la mise à niveau/l’expansion du terrain de camping ainsi que l’entretien/la mise à niveau/l’expansion des routes.

Menace 2 (UICN-CMP) – Agriculture et aquaculture (impact faible)

2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois (impact faible)

La menace que représente l’agriculture est essentiellement historique. L’agriculture a probablement réduit la disponibilité globale d’habitat, la taille des populations et la diversité génétique de cette espèce de sorte que certaines parties de son aire de répartition historique ont peut-être été détruites et qu’une plus grande expansion de son aire de répartition actuelle n’est plus possible. La majorité des terres entourant les deux populations de buchloé faux-dactyle sont cultivées. Bien qu’il reste encore des terres cultivables occupées par le buchloé faux-dactyle (COSEWIC, 2011), une grande partie des prairies non cultivées où l’espèce est présente ne sera probablement pas cultivée en raison de la topographie et des conditions du sol. Au Manitoba, le buchloé faux-dactyle pousse sur des sols dont la structure, la faible perméabilité et la présence de sels solubles limitent grandement les possibilités de culture (Eilers et al., 1978). En Saskatchewan, les sols où pousse le buchloé faux-dactyle ne conviennent qu’au pâturage parce qu’ils sont peu profonds, que le substrat rocheux y affleure et que le terrain est découpé. Quelques sites où se rencontre l’espèce présentent un sol convenant à l’agriculture, mais ils se trouvent dans des bandes irrégulières dans des vallées, ce qui est peu propice au travail du sol (Saskatchewan Soil Survey, 1997). De plus, la topographie des sites situés sur les pentes de vallées ou les fonds découpés de coulées ne se prête pas à l’agriculture. L’utilisation d’herbicides dans des zones cultivées adjacentes peut modifier l’habitat de la prairie indigène, particulièrement aux endroits où il y a une dérive ou un ruissellement d’herbicides (p. ex. changement de la composition en espèces, de la couverture, de l’hydrologie et de la stabilité du sol). L’empiétement par des espèces envahissantes ou des espèces fourragères cultivées provenant de champs cultivés ou artificiels adjacents constitue également une menace pesant sur la qualité de l’habitat et la persistance du buchloé faux-dactyle (menace 8.1).

Menace 4 (IUCN-CMP) – Corridors de transport et de service (impact faible)

4.1 Routes et voies ferrées (impact faible)

Par le passé, la construction de routes a probablement eu un impact sur les populations de buchloé faux-dactyle. L’autoroute 18 qui va vers l’ouest à partir d’Estevan, en Saskatchewan, divise les occurrences du buchloé faux-dactyle, qui sont maintenant adjacentes aux fossés qui bordent l’autoroute. Ces occurrences fragmentées étaient probablement réunies avant la construction de l’autoroute (COSEWIC, 2001). De même, la route 251 et le lit d’une voie ferrée abandonnée divisent des populations de buchloé faux-dactyle près de Coulter, au Manitoba. Le buchloé faux-dactyle est parfois observé le long de sentiers utilisés par des véhicules hors route, ou dans des zones adjacentes à ces sentiers, où il semble tirer parti de la compétition réduite. La réfection de ces routes détruira les clones de buchloé faux-dactyle qui poussent à leurs abords (COSEWIC, 2011). De manière générale, l’habitat et les individus peuvent être endommagés ou détruits par la construction de routes ou les activités d’entretien des routes, comme l’élargissement des routes, le terrassement, l’approfondissement des fossés, le creusement de tranchées, les projets de drainage et la modification du tracé ou l’amélioration des routes. Au Manitoba, la construction d’une nouvelle route parallèle à la vallée de la rivière Souris, au sud de la route 251, pourrait avoir un impact sur les individus de 10 quarts de section. Des travaux de réfection le long des routes 251 et 3 pourraient également avoir un impact sur des parties de la population dans 10 quarts de section. En Saskatchewan, la réfection de l’autoroute 18, ou des travaux de construction le long de celle-ci, ou de toute route secondaire ou de gravier adjacente à des parcelles de buchloé faux-dactyle, pourrait toucher jusqu’à 20 quarts de section. Les routes peuvent également changer l’hydrologie de l’habitat en modifiant les régimes de drainage et l’écoulement de l’eau dans une région. Les perturbations linéaires créées par les routes augmentent également le risque d’introduction et d’invasion d’espèces exotiques envahissantes, qui peuvent entrer en compétition avec le buchloé faux-dactyle (menace 8.2).

4.2 Lignes de services publics (impact négligeable)

Des pipelines transportant du pétrole brut, du gaz naturel et des effluents se trouvent dans 14 quarts de section en Saskatchewan. Comme ils sont déjà en place, ils seraient considérés comme étant historiques, bien qu’il y ait des impacts continus, comme les espèces envahissantes (8.1) et le risque de fuites ou de ruptures. Des pipelines supplémentaires pourraient être installés ou des mises à niveau de pipelines pourraient être effectuées à l’avenir si d’autres forages pétroliers ont lieu dans la région. Des lignes de service public ou autres pourraient également être installées si l’aménagement de terrains se poursuit.

Menace 11 (IUCN-CMP) – Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents (impact inconnu)

11.4 Tempêtes et inondations (impact inconnu)

Depuis les années 1970, le bassin de la rivière Souris connaît une augmentation considérable des inondations (Nustad et al., 2016). Compte tenu des antécédents climatiques et des tendances de réaction du bassin de la rivière Souris aux diverses conditions climatiques et aux précipitations extrêmes, les modèles statistiques prévoient que le risque d’inondation demeurera élevé tant que la période de climat humide se poursuivra (Whittrock, 2016; Nustad et al., 2016; Ryberg et al., 2016; Gregory, 2020). Une étude menée par le Service géologique des États-Unis a permis de prédire qu’il y avait 30 % de risque que la capacité du réservoir Raferty soit dépassée au moins une fois au cours des dix prochaines années, selon le climat humide actuel (Nustad et al., 2016). Comme il y a encore beaucoup de facteurs inconnus concernant les impacts des changements climatiques, les chercheurs poursuivent la recherche et la modélisation afin de mieux comprendre la probabilité des scénarios d’inondations et de sécheresses futures dans un nouveau régime climatique (Gregory, 2020). Le buchloé faux-dactyle a survécu à une immersion sous des eaux de crue pendant au moins cinq semaines lors d’une inondation saisonnière aux États-Unis (Parks, 1993). Le buchloé faux-dactyle a également persisté au Manitoba lorsqu’une partie de la zone qu’il occupe a été inondée en 2009 et en 2011 pendant une partie de la saison de croissance; toutefois, l’inondation a laissé de grandes quantités de débris et de matières fibreuses et un changement initial s’est produit dans la composition des espèces (le suivi ne s’est pas poursuivi) (Murray, 2013; Murray, 2014). D’après la cartographie des inondations de 2009 et de 2011 le long de la rivière Souris au Manitoba, environ 50 % des quarts de section contenant du buchloé faux-dactyle ont été touchés par les eaux de crue. Il semble que le nombre d’inondations extrêmes augmente (menace 11.4), mais la gravité de ces événements sur les populations de buchloé faux-dactyle est inconnue (COSEWIC, 2011).

5. Objectif de gestion

L’objectif de gestion pour le buchloé faux-dactyle est d’assurer la persisance à long terme et l’expansion naturelle de l’ensemble des populations indigènesNote de bas de page 8 existantes au Canada, y compris toutes les populations récemment découvertes ou reconfirméesNote de bas de page 9, dans la plage de variation naturelle.

Justification : Les connaissances sur la répartition du buchloé faux-dactyle se sont améliorées au cours des dix dernières années grâce aux activités de recherche accrues, de sorte que le statut de l’espèce est passé d’espèce menacée à espèce préoccupante en 2011 (COSEWIC, 2011). Il est moins probable qu’une augmentation considérable du nombre de populations ou de la zone d’occupation soit confirmée à l’avenir étant donné : 1) que l’habitat convenable pour l’espèce est limité et fortement fragmenté; 2) que la majeure partie de l’habitat convenable a fait l’objet de relevés; 3) que les populations canadiennes se trouvent à la limite septentrionale de l’aire de répartition de l’espèce. Cependant, d’autres populations pourraient être découvertes dans le cadre de futures activités de recherche. Compte tenu de la nature des menaces continues, il est prévu que la qualité et la quantité de l’habitat continuent de diminuer, et, par conséquent, les populations connues pourraient également connaître un déclin. L’objectif en matière de population et de répartition a donc été établi afin d’inverser ou de prévenir de futures diminutions de la quantité et de la qualité de l’habitat au moyen de pratiques de gestion bénéfiques et d’accords d’intendance pour maintenir et, si possible, faire augmenter les populations existantes à long terme.

6. Stratégies générales et mesures de conservation

6.1. Mesures déjà achevées ou en cours

Inventaire et suivi

Au Manitoba, Conservation Manitoba (Centre de données sur la conservation) et des botanistes effectuent des relevés ciblés ou ponctuels visant le buchloé faux-dactyle depuis 1993, année où l’espèce a été observée pour la première fois (Reimer et Hamel, 2002; Foster et Hamel, 2006; Foster et Reimer, 2007; Foster, 2008; Krause Danielson et Friesen, 2009; Murray, 2013; Murray, 2014; Manitoba Conservation Data Centre, données inédites, 2019). Il est probable que ces relevés et/ou le suivi se poursuivent pour les populations du Manitoba. Conservation de la nature Canada procède à une modélisation de l’habitat afin de déterminer les zones prioritaires pour de futurs travaux d’inventaire (R. Neufeld, comm. pers., 2020).

En Saskatchewan, Environnement et Changement climatique Canada, Nature Saskatchewan, la Native Plant Society of Saskatchewan, le Saskatchewan Research Council et divers botanistes ont effectué, au cours des 15 dernières années, des relevés ciblant le buchloé faux-dactyle (Saskatchewan Conservation Data Centre, données inédites, 2019; Environment and Climate Change Canada, données inédites, 2020).

Recherche s’inscrivant dans un cadre de gestion adaptative

Conservation de la nature Canada étudie l’impact inconnu de l’augmentation prévue des inondations extrêmes sur la population de buchloé faux-dactyle du Manitoba. Au moyen des données sur les inondations survenues dans les vallées des rivières Souris et Blind ainsi que des données sur les occurrences du buchloé faux-dactyle et de l’imagerie LiDAR, l’organisme tente de déterminer la durée et l’étendue des inondations dans les zones où le buchloé faux-dactyle est présent, et la façon dont ces inondations pourraient avoir un impact sur la persistance de l’espèce dans ces zones (R. Neufeld, comm. pers., 2020).

Évaluation, gestion et conservation de l’habitat

Au Manitoba, le buchloé faux-dactyle est inscrit comme espèce menacée à la Loi sur les espèces et les écosystèmes en voie de disparition du Manitoba. Dans cette province, l’habitat contenant le buchloé faux-dactyle est préservé ou géré au moyen de 20 accords de conservation (servitudes) et de 5 ententes du Partenariat relatif aux espèces en péril présentes sur les terres agricoles (PEPTA) par l’entremise de la Société protectrice du patrimoine écologique du Manitoba. Le Programme de protection de l’habitat essentiel de la faune a mis en œuvre une gestion du pâturage en rotation sur une propriété contenant le buchloé faux-dactyle de 2011 à 2013 et a effectué un suivi des résultats (Murray, 2013; Murray, 2014).

En Saskatchewan, des accords d’intendance ont été établis pour certaines propriétés abritant le buchloé faux-dactyle par l’entremise de Nature Saskatchewan. La Native Plant Society of Saskatchewan a créé et mis en œuvre des plans de gestion bénéfiques (PGB) pour le buchloé faux-dactyle sur les propriétés des propriétaires fonciers ayant conclu des accords d’intendance, ce qui comprend un suivi adaptatif (évaluer l’effet des activités de gestion recommandées et faire des ajustements au besoin).

6.2. Stratégies générales

Les mesures de conservation destinées à l’atteinte de l’objectif de gestion seront réparties entre quatre stratégies générales :

6.3. Mesures de conservation

Tableau 3. Mesures de conservation et calendrier de mise en œuvre
Stratégie générale Mesure de conservation Prioritéa Menacesb ou préoccupations traitées Échéance

Inventaire et suivi

À l’aide de lignes directrices de relevé systématiques (p. ex. Henderson, 2010), continuer les relevés afin de repérer de nouvelles occurrences, particulièrement en Saskatchewan, et poursuivre la vérification des mentions historiques.

Faible

Mesurer les progrès vers l’atteinte de l’objectif de gestion

En cours

Inventaire et suivi

À l’aide de lignes directrices de relevé systématiques, cartographier la zone d’occupation des occurrences aux endroits où la cartographie n’a pas été faite.

Moyenne

Mesurer les progrès vers l’atteinte de l’objectif de gestion

En cours

Inventaire et suivi

À l’aide de lignes directrices de relevé systématiques, mettre en œuvre un plan de suivi à long terme d’un sous-ensemble de populations dans l’ensemble de l’aire de répartition connue, en recueillant des renseignements sur la taille et la répartition des populations, les menaces et les tendances en matière d’habitat.

Moyenne

Mesurer les progrès vers l’atteinte de l’objectif de gestion

En cours et à intervalles déterminés dans le plan.

Recherche s’inscrivant dans un cadre de gestion adaptative

Déterminer les impacts à long terme des menaces et des pratiques de gestion sur les populations et la qualité de l’habitat.

Moyenne

Toutes les menaces

En cours jusqu’en 2030 ou après

Recherche s’inscrivant dans un cadre de gestion adaptative

Mettre au point ou perfectionner des pratiques de gestion bénéfiques (PGB) adaptées à l’espèce (des pratiques propres au paysage, à la population ou au site peuvent être requises) afin de réduire les menaces, d’améliorer l’habitat et de maintenir ou d’accroître les populations, en utilisant les connaissances issues des recherches existantes et de l’évaluation des propriétés.

Élevée

1.1, 1.3, 2.1, 3.1, 3.2, 4.1, 4.2, 7.1, 7.2, 7.3, 8.1, 8.2

En cours jusqu’en 2030

Communication, collaboration et mobilisation

Élaborer et promouvoir des stratégies de communication et de sensibilisation à l’intention des gestionnaires des terres et de l’industrie pour faire face aux menaces.

Moyenne

1.1, 1.3, 2.1, 3.1, 3.2, 4.1, 4.2, 7.1, 7.2, 7.3, 8.1, 8.2

En cours jusqu’en 2023

Évaluation, gestion et conservation de l’habitat

Atténuer l’impact des menaces pesant sur les populations et l’habitat en faisant participer les propriétaires fonciers et les gestionnaires des terres par l’entremise d’accords d’intendance volontaire, d’accords de conservation ou d’acquisitions en fief simple, en particulier aux sites présentant un risque élevé; favoriser ou encourager le maintien de l’intendance.

Élevée

1.1, 1.3, 2.1, 3.1, 3.2, 4.1, 4.2, 7.1, 7.2, 7.3, 8.1, 8.2

En cours jusqu’en 2030

Évaluation, gestion et conservation de l’habitat

Effectuer le suivi et évaluer les accords de conservation et les accords d’intendance en matière de conservation de la quantité et de la qualité de l’habitat pour l’espèce.

Moyenne

1.1, 1.3, 2.1, 3.1, 3.2, 4.1, 4.2, 7.1, 7.2, 7.3, 8.1, 8.2

En cours et tous les 3 à 5 ans

Évaluation, gestion et conservation de l’habitat

Atténuer les menaces et améliorer ou maintenir l’habitat en favorisant la mise en œuvre de PGB; évaluer l’efficacité des PGB adaptatives pour l’espèce et son habitat.

Élevée

1.1, 1.3, 2.1, 3.1, 3.2, 4.1, 4.2, 7.1, 7.2, 7.3, 8.1, 8.2

En cours et tous les 3 à 5 ans

Évaluation, gestion et conservation de l’habitat

Intégrer la gestion de l’habitat à la gestion des espèces en péril ou rares à l’échelle provinciale; étudier les approches déjà utilisées (p. ex. annexe B, tableau B1).

Moyenne

1.1, 1.3, 2.1, 3.1, 3.2, 4.1, 4.2, 7.1, 7.2, 7.3, 8.1, 8.2

En cours jusqu’en 2030

a « Priorité » reflète l’ampleur dans laquelle la mesure contribue directement à la conservation de l’espèce ou est un précurseur essentiel à une mesure qui contribue à la conservation de l’espèce. Les mesures à priorité élevée sont considérées comme étant celles les plus susceptibles d’avoir une influence immédiate et/ou directe sur l’atteinte de l’objectif de gestion de l’espèce. Les mesures à priorité moyenne peuvent avoir une influence moins immédiate ou moins directe sur l’atteinte de l’objectif de gestion, mais demeurent importantes pour la gestion de la population. Les mesures de conservation à faible priorité auront probablement une influence indirecte ou progressive sur l’atteinte de l’objectif de gestion, mais sont considérées comme des contributions importantes à la base de connaissances et/ou à la participation du public et à l’acceptation de l’espèce par le public.

b Les numéros de menaces sont ceux de la classification de l’IUCN-CMP (voir le tableau 2 pour le nom complet des menaces).

7. Mesure des progrès

L’indicateur de rendement présenté ci-dessous propose un moyen de mesurer les progrès vers l’atteinte de l’objectif de gestion et de faire le suivi de la mise en œuvre du plan de gestion.

L’ensemble des populations indigènes existantes de buchloé faux-dactyle au Canada ainsi que toutes les populations récemment découvertes ou reconfirmées sont maintenues ou augmentées à long terme.

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Annexe A : Sommaire des populations de buchloé faux-dactyle au Canada

Tableau A1. Sommaire des populations existantes de buchloé faux-dactyle au Canada
Nom de la population (zone géographique; no de l’OE)1 Année de la première observa-tion Année de la dernière observation Nombre cumulatif total de quarts de section occupés Menaces

Saskatchewan (Estevan; 5336)

1957

2019

292

1.1, 2.1, 3.1, 3.2, 4.1, 7.1, 7.2, 7.3, 8.1, 8.2, 11.4

Manitoba (vallée de la rivière Souris; 3050)

1953

2019

67

1.1, 1.3, 2.1, 3.1, 3.2, 4.1, 7.1, 7.2, 7.3, 8.1, 8.2, 11.4

1 Le no de l’OE correspond au numéro d’identification de l’occurrence d’élément, qui est utilisé par le Centre de données sur la conservation du Manitoba (CDC MB) et le Conservation Data Centre de la Saskatchewan (CDC SK) pour désigner les occurrences d’élément considérées comme distinctes d’après les recommandations de NatureServe pour la délimitation fondée sur l’habitat des occurrences d’élément végétales (NatureServe, 2020c). Aux fins du présent plan de gestion, l’occurrence d’élément équivaut à la population. Les valeurs indiquées dans le tableau sont celles qui étaient connues par Environnement et Changement climatique Canada en mai 2020 (Murray, 2013; Murray, 2014; SK CDC, données inédites, 2019; MB CDC, données inédites, 2019; Environment and Climate Change Canada, données inédites, 2019; Manitoba Heritage Habitat Corporation, données inédites, 2020).

2 Il y a une occurrence historique, et probablement disparue, dans un quart de section au sein de cette population. Les relevés effectués en 2006 et en 2009 n’ont pas permis de relocaliser le buchloé faux-dactyle là où il avait été observé en 1993, et il se pourrait que l’espèce soit disparue en raison d’une inondation causée par le barrage Rafferty. Toutefois, de l’habitat convenable existe autour de cette mention et la réalisation d’autres relevés est justifiée.

Annexe B : Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmesNote de bas de page 10. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement, et d’évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durableNote de bas de page 11 (SFDD).

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que la mise en œuvre de plans de gestion peut, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le plan de gestion lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

La possibilité que la mise en œuvre du plan ait, par inadvertance, des effets néfastes sur d’autres espèces inscrites à la liste du gouvernement fédéral qui pourraient se trouver au sein ou autour de zones occupées par le buchloé faux-dactyle (tableau B1) a été envisagée. Bien que toutes ces espèces puissent bénéficier de la conservation de la prairie indigène, les pratiques de gestion bénéfiques pourraient être différentes d’une espèce à l’autre. Les mesures de gestion visant à maintenir la prairie indigène et l’habitat convenable du buchloé faux-dactyle peuvent inclure des pratiques telles que les brûlages dirigés, le pâturage, la lutte contre les espèces envahissantes introduites ou le débroussaillage de la végétation ligneuse envahissante. Bien que ces activités visent à maintenir la prairie indigène, elles sont susceptibles de nuire de façon minimale à certaines espèces, du moins à court terme. De façon générale, les mesures visant à assurer la santé des écosystèmes indigènes favorisent les espèces non ciblées, les communautés naturelles ou les processus écologiques. Les mesures de gestion, notamment les perturbations telles que les incendies et le pâturage, sont des composantes naturelles des écosystèmes des prairies. Les impacts négatifs sur les autres espèces devraient être réduits au minimum si le moment, l’intensité et la fréquence de ces mesures de gestion imitent les processus naturels (Samson et Knopf, 1994). Comme l’indique la section 4.2, les pratiques relatives aux incendies et au pâturage ont tendance à réduire les espèces exotiques envahissantes et certaines espèces indigènes dominantes, ce qui est généralement bénéfique pour un écosystème (Higgins et al., 1989a; Milchunas et al., 1989; Milchunas et al., 1992). Toutefois, les mesures de conservation, les mesures de gestion et les pratiques de gestion bénéfiques devraient avoir des retombées bénéfiques pour un nombre maximal d’espèces, et il faut tenir compte des risques écologiques que pourraient avoir les activités avant de les entreprendre, afin d’en limiter tout effet négatif possible sur les autres espèces.

Tableau B1. Espèces en péril se trouvant au sein ou autour de zones occupées par le buchloé faux-dactyle.
Espèce Nom commun Nom scientifique Statut en vertu de la LEP Province

Amphibiens

Crapaud des steppes

Anaxyrus cognatus

Espèce préoccupante

Man.

Amphibiens

Grenouille léopard (population des Prairies)

Lithobates pipiens

Espèce préoccupante

Man., Sask.

Amphibiens

Salamandre tigrée de l’Ouest (population des Prairies)

Ambystoma mavortium

Espèce préoccupante

Man., Sask.

Arthropodes

Hespérie du Dakota

Hesperia dacotae

Espèce en voie de disparition

Man., Sask.

Arthropodes

Criquet de l’armoise

Hypochlora alba

Espèce préoccupante

Man., Sask.

Arthropodes

Psithyre bohémien

Bombus bohemicus.

Espèce en voie de disparition

Man., Sask.

Arthropodes

Monarque

Danaus plexippus

Espèce préoccupante

Man., Sask.

Arthropodes

Coccinelle à neuf points

Coccinella novemnotata

À l’étude

Man., Sask.

Arthropodes

Coccinelle à bandes transverses

Coccinella transversoguttata

À l’étude

Man., Sask.

Oiseaux

Bruant de Baird

Ambystoma jeffersonianum

Espèce préoccupante

Man., Sask.

Oiseaux

Hirondelle de rivage

Riparia riparia

Espèce menacée

Man., Sask.

Oiseaux

Goglu des prés

Dolichonyx oryzivorus

Espèce menacée

Man., Sask.

Oiseaux

Chevêche des terriers

Athene cunicularia

Espèce en voie de disparition

Sask.

Oiseaux

Plectrophane à ventre noir

Calcarius ornatus

Espèce menacée

Man., Sask.

Oiseaux

Engoulevent d’Amérique

Chordeiles minor

Espèce menacée

Man., Sask.

Oiseaux

Buse rouilleuse

Buteo regalis

Espèce menacée

Man., Sask.

Oiseaux

Pie-grièche migratrice de la sous-espèce des Prairies

Lanius ludovicianus excubitorides

Espèce menacée

Man., Sask.

Oiseaux

Courlis à long bec

Numenius americanus

Espèce préoccupante

Sask.

Oiseaux

Hibou des marais

Asio flammeus

Espèce préoccupante

Man., Sask.

Oiseaux

Pipit de Sprague

Anthus spragueii

Espèce menacée

Man., Sask.

Mammifères

Blaireau d’Amérique de la sous-espèce taxus

Taxidea taxus taxus

Espèce préoccupante

Man., Sask.

Mammifères

Petite chauve-souris brune

Myotis lucifugus

Espèce en voie de disparition

Man., Sask.

Reptile

Tortue serpentine

Chelydra serpentina

Espèce préoccupante

Man., Sask.

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2023-09-07