Criquet de l’armoise (Hypochlora alba) : plan de gestion [proposition] 2022
Titre officiel : Plan de gestion du criquet de l’armoise (Hypochlora alba) au Canada
Loi sur les espèces en péril
Série de Plans de gestion
Proposition
2022

Information sur le document
Référence recommandée :
Environnement et Changement climatique Canada. 2022. Plan de gestion du criquet de l’armoise (Hypochlora alba) au Canada [Proposition]. Série de Plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril. Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa. iv + 36 p.
Version officielle
La version officielle des documents de rétablissement est celle qui est publiée en format PDF. Tous les hyperliens étaient valides à la date de publication.
Version non officielle
La version non officielle des documents de rétablissement est publiée en format HTML, et les hyperliens étaient valides à la date de la publication.
Pour télécharger le présent plan de gestion ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, y compris les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes portant sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en périlNote de bas de page 1.
Illustration de la couverture : Criquet de l’armoise sur une armoise de l’Ouest. © Chris Helzer, The Nature Conservancy.
Also available in English under the title “Management Plan for the Greenish‑white Grasshopper (Hypochlora alba) in Canada [Proposed]”
Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.
Préface
En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996)Note de bas de page 2, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des plans de gestion pour les espèces inscrites comme étant préoccupantes et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.
Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de l’Agence Parcs Canada est le ministre compétent en vertu de la LEP à l’égard du criquet de l’armoise et a élaboré ce plan de gestion conformément à l’article 65 de la LEP. Dans la mesure du possible, le plan de gestion a été préparé en collaboration avec les provinces de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba, en vertu du paragraphe 66(1) de la LEP.
La réussite de la conservation de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent plan. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement et Changement climatique Canada, l’Agence Parcs Canada ou toute autre autorité responsable. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer et à mettre en œuvre ce plan pour le bien du criquet de l’armoise et de l’ensemble de la société canadienne.
La mise en œuvre du présent plan de gestion est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités responsables et organisations participantes.
Remerciements
Le présent document a été rédigé par Lynne Burns (Environnement et Changement climatique Canada [ECCC], Service canadien de la faune, région des Prairies), avec le concours de Sarah James (ECCC) et de Mark Wayland (retraité d’ECCC). De précieuses révisions du document ont été réalisées par les personnes suivantes : Yeen Ten Hwang, Medea Curteanu et Angela Barakat (ECCC), Joanne Tuckwell (Parcs Canada), James Tansey et Jeff Keith (gouvernement de la Saskatchewan), Nicole Firlotte et Chris Freisen (ministère de l’Agriculture et du Développement des ressources du Manitoba) ainsi que Dan Johnson (Université de Lethbridge). Le Centre de données sur la conservation du Manitoba a fourni des occurrences d’éléments à jour. Des remerciements sont adressés à Dan Johnson (Université de Lethbridge) pour avoir communiqué des renseignements sur l’espèce, notamment des mentions et des photographies. Des remerciements sont également adressés à Owen Lonsdale (Agriculture et Agroalimentaire Canada) pour la transmission de données provenant de la Collection nationale canadienne d’insectes, d’arachnides et de nématodes, de même qu’à Stéphanie Boucher (Musée d’entomologie Lyman, Université McGill), Jason Gibbs (Musée d’entomologie Wallis Roughley, Université du Manitoba), Laura Burns (zoo du parc Assiniboine), Kerry Hecker et Rachel Turnquist (ECCC), et Stefano Liccioli (Parcs Canada) pour avoir transmis des mentions de l’espèce au Canada. Merci également à Michael Fitzsimmons, Joseph Kotlar, et Rachel Turnquist (tous trois d’ECCC), et à Scott Hartley, Trevor Lennox et James Tansey (tous trois du ministère de l’Agriculture de la Saskatchewan) pour les renseignements concernant l’utilisation de pesticides dans l’habitat de pâturage. Enfin, des remerciements sont adressés à Jeff Harder et à Elizabeth Beck (ECCC) pour leur aide dans la création des cartes.
Sommaire
Le criquet de l’armoise (Hypochlora alba) est un petit insecte distinctif de l’ordre des Orthoptères. Sa couleur vert laiteux clair est très semblable à celle de sa plante hôte, l’armoise de l’Ouest (Artemisia ludoviciana), dont il dépend à plusieurs stades de son cycle vital. Le criquet de l’armoise est une espèce à éclosion tardive (mi-juillet), et les femelles sont généralement plus grosses que les mâles.
L’aire de répartition de l’espèce au Canada est petite, sa présence n’étant connue que dans le sud de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba. Cette répartition correspond à la limite nord de l’aire de répartition globale de l’espèce. Les mentions existantes sont réparties dans 47 sites où des criquets de l’armoise ont été observés au Canada, dont 33 de 2010 à 2021, 8 de 1985 à 2009 et 6 sites historiques antérieurs à 1985. Le criquet de l’armoise a été désigné « espèce préoccupante » en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP).
Les facteurs limitatifs les plus importants pour le criquet de l’armoise sont sa dépendance à une seule plante hôte, présente en parcelles de faible densité, et sa faible capacité de dispersion pour se déplacer d’une parcelle d’habitat à l’autre. Comme cette espèce rare dépend d’une seule plante hôte en particulier, toute menace qui pèserait sur cette plante serait aussi une menace pour le criquet de l’armoise. Plusieurs menaces, mal comprises, pesant sur le criquet de l’armoise ont été recensées, dont la perte, la dégradation ou la fragmentation de son habitat en raison de la conversion des terres pour l’agriculture, l’utilisation d’herbicides ou de pesticides, la construction ou l’entretien de routes, et les forages pétroliers et gaziers. D’autres menaces qui entraînent des modifications du régime de perturbations naturelles sont la production fourragère accrue dans les pâturages, ainsi que les changements des régimes de broutage ou d’incendies, de l’hydrologie du paysage et du climat.
L’objectif de gestion du criquet de l’armoise est de maintenir la répartition de l’espèce en s’appuyant sur les données recueillies entre 1985 et 2021 en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba, ainsi que de toute autre population qui pourrait être découverte ou redécouverte à l’avenir.
Les stratégies générales pour lutter contre les menaces et atteindre l’objectif de gestion comprennent l’inventaire et le suivi, la recherche visant à combler les lacunes dans les connaissances sur l’espèce et son habitat, la gestion et la conservation de l’habitat, et enfin la communication, la collaboration et la mobilisation. Des mesures de conservation pour mettre en œuvre ces stratégies générales sont décrites dans le présent document.
1. Évaluation de l’espèce par le COSEPAC*
Date de l’évaluation : Novembre 2012
Nom commun : Criquet de l’armoise
Nom scientifique : Hypochlora alba
Statut selon le COSEPAC : Préoccupante
Justification de la désignation : Cette espèce distinctive est restreinte à la prairie mixte sèche dans l’extrême sud de la Saskatchewan et dans le sud–ouest du Manitoba. La majeure partie de la population canadienne se trouve dans quelques sites seulement; de très petites populations se trouvant dans un grand nombre d’entre eux. Il y a des indications qu’il y a eu un déclin dans la partie ouest de l’aire de répartition. Un certain nombre de menaces ont été documentées incluant la conversion de prairies en prairies artificielles, l’utilisation de pesticides et le surpâturage. Le réétablissement de populations perdues et l’immigration de source externe sont limités par le fait que cette espèce est principalement incapable de vol, bien qu’une partie de l’habitat canadien soit continue avec l’habitat de l’autre côté de la frontière.
Présence au Canada : Alberta, Saskatchewan, Manitoba
Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en novembre 2012
* COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada)
2. Information sur la situation de l’espèce
Au Canada, le criquet de l’armoise (Hypochlora alba) a été inscrit comme « espèce préoccupante » à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) le 2 février 2018. On estime que le Canada renferme environ 5,7 % de l’aire de répartition de l’espèce (d’après les limites de l’aire de répartition mondiale décrites dans Pfadt [1996] et Capinera et al. [2004]). Cette estimation est toutefois difficile à réaliser parce que la répartition et l’abondance de l’espèce sont inconnues dans de nombreux états des États-Unis.
NatureServe (2021) attribue la cote G5 (non en péril, dernière réévaluation en 2017) à la population mondiale de criquets de l’armoise. À l’échelle nationale, l’espèce est cotée N4N5 (apparemment non en péril ou non en péril) au Canada et N5 (non en péril) aux États-Unis (NatureServe, 2021). Le tableau 1 présente les cotes de conservation infranationales de NatureServe attribuées à l’espèce dans les provinces et les états où elles ont été définies.
Le criquet de l’armoise n’a fait l’objet d’aucune désignation dans les provinces où il est présent. En Alberta, la partie 2 de l’annexe 1 au règlement sur les ravageurs et les espèces nuisibles (Pest and Nuisance Control 184/2001 Regulations) adopté en vertu de la loi sur les ravageurs agricoles (Agricultural Pests Act) désigne les espèces de la famille des Locustidés comme des ravageurs dans l’ensemble de l’Alberta. En Saskatchewan, l’alinéa 2(c) du règlement sur la déclaration des ravageurs (The Pests Declaration Regulations, ch. P-7 REG 2) désigne les criquets (« grasshoppers ») comme étant des ravageurs aux fins de l’application de la loi sur le contrôle des ravageurs (The Pest Control Act). Malgré la désignation générale des criquets comme ravageurs dans ces deux provinces, le criquet de l’armoise n’a été désigné comme ravageur important nulle part en Amérique du Nord (COSEWIC, 2012), puisqu’il ne se nourrit pas de plantes importantes sur le plan économique en quantité suffisante pour causer des dommages qui justifieraient des mesures ou des interventions visant la suppression des populations.
Cote mondiale (G)a | Cotes nationales (N)a | Cotes infranationales (S)a |
---|---|---|
G5 | Canada : N4N5 États-Unis : N5 |
Canada : Alberta (S2S3), Saskatchewan (S3), Manitoba (S2S3) États-Unis : Wyoming (SNR), Montana (SNR) |
a La cote de conservation est composée d’une lettre qui désigne l’échelle géographique correspondant à l’évaluation (G = mondiale, N = nationale, et S = infranationale), suivie d’un chiffre : 1 – gravement en péril; 2 – en péril; 3 – vulnérable à la disparition du pays ou de la planète; 4 – apparemment non en péril; 5 – non en péril; NR – non classée. Lorsque deux combinaisons lettre-chiffre sont présentées, elles désignent un intervalle de valeur qui indique que le taxon remplit des critères qui chevauchent plusieurs cotes.
3. Information sur l’espèce
3.1 Description de l’espèce
Le criquet de l’armoise est un insecte de l’ordre des Orthoptères (sauterelles, locustes, criquets et grillons) appartenant à la famille des Acrididés (criquets). Parmi les Acrididés, il se classe dans la sous-famille des Mélanoplinés (COSEWIC, 2012), dont les membres possèdent un éperon ventral caractéristique entre les pattes antérieures, approximativement là où se situerait la gorge de l’animal (Johnson, 2002). Le criquet de l’armoise est le seul membre du genre Hypochlora présent en Amérique du Nord.
Au Canada, le criquet de l’armoise est généralement connu sous le nom anglais Greenish-white Grasshopper, mais l’espèce est aussi désignés par d’autres noms, dont Sage Grasshopper en Alberta et au Manitoba (ACIMS, 2017; Manitoba CDC, 2017), Cudweed Grasshopper en Saskatchewan (SK CDC, 2017), et Cudweed Sagewort Grasshopper ou Sagebrush Grasshopper aux États-Unis. Ces noms, à l’instar de son appellation française, témoignent du lien étroit entre le criquet et sa plante hôte, l’armoise de l’Ouest (Artemisia ludoviciana), connue en anglais sous les noms de White Sagebrush, de Cudweed Sagewort et de Prairie Sage (Knutson, 1982; Pfadt, 1996).
Le cycle vital du criquet de l’armoise est typique de celui des criquets en général puisqu’il est univoltin (une génération par année) et qu’il se compose de trois stades, à savoir : œuf, nymphe (qui consiste en une succession de stades immatures) et adulte (Criddle, 1935; Pfadt, 1994). Le stade nymphal est en fait une métamorphose progressive du nouveau-né en adulte. Chaque stade immature ressemble à une version réduite de l’adulte, et la taille de l’individu augmente avec chaque nouveau stade. Au Canada, les premiers œufs (stade auquel l’espèce hiverne) éclosent à la mi-juillet, et les adultes peuvent être observés dans le paysage en août (COSEWIC, 2012). Ces périodes d’éclosion et de croissance en font une espèce de criquet au développement tardif.
Adultes – La coloration du criquet de l’armoise est cryptique, puisqu’elle se fond sur celle de sa principale plante hôte, l’armoise de l’Ouest, ce qui le rend difficile à repérer lorsqu’il se trouve sur cette plante (Smith et Grodowitz, 1987). Les criquets de l’armoise adultes sont de petite taille et ne volent généralement pas, leurs ailes antérieures étant très réduites. Les femelles présentent parfois de longues ailes, mais ce trait est peu fréquent (Pfadt, 1996). Les mâles sont généralement plus petits que les femelles sur les plans de la longueur totale (1,1 à 1,5 cm pour les mâles, jusqu’à 2 cm pour les femelles; D. Johnson, comm. pers.) et de la masse (122 mg pour les mâles et 326 mg pour les femelles; Pfadt, 1996).
Le corps est vert laiteux clair dans l’ensemble, avec une large bande verte de chaque côté, depuis l’arrière des yeux jusqu’au bout du pronotum (une structure en forme de selle dans la région du thoraxNote de bas de page 3) (Figure 1; Pfadt, 1996). Une bande blanche de chaque côté du corps donne l’aspect de quatre bandes vert clair lorsqu’on regarde l’insecte en vue dorsale. Les yeux sont gris ou havane, et les pattes sont vert clair, mais peuvent prendre une teinte légèrement plus foncée que le reste du corps (COSEWIC, 2012). Chez les populations du Canada, les antennes des individus adultes sont brun rougeâtre, gris et havane, mais elles peuvent être plus vertes chez les populations du sud des États-Unis (COSEWIC, 2012).

Figure 1. Photographie d’un couple de criquets de l’armoise.
Description longue
La figure 1 est un gros plan de deux criquets de l’armoise sur une branche. Le plus petit des deux criquets est sur le dos du plus gros.
Nymphes – L’espèce passe par 5 stades nymphaux, qui peuvent être distingués les uns des autres par la taille et la couleur de l’individu, ainsi que par les structures présentes (voir Pfadt, 1996 pour plus de détails). La nymphe de stade 1 émerge de l’œuf à une taille d’environ 5,5 mm, puis passe par les stades suivants jusqu’à atteindre le stade 5 à une taille qui varie de 1,1 à 1,82 cm (Pfadt, 1996). Les nymphes de tous les stades ont une couleur verte, avec des motifs variables de mouchetures brunes. Elles vivent dans le même habitat que les adultes et s’alimentent aux mêmes sources de nourriture; elles ont donc la même plante hôte que les adultes (Pfadt, 1996). Chez les populations du sud des États-Unis, la période nymphale, soit de l’éclosion au stade adulte, dure environ 44 à 46 jours (Alexander et Hilliard, 1969; Pfadt, 1996). La durée de cette période nymphale chez les populations du Canada n’est actuellement pas connue.
Œufs – Les œufs sont pondus à la fin de l’été, juste sous la surface du sol et à proximité de tiges de la plante hôte de l’espèce, l’armoise de l’Ouest. Comme la température du sol augmente tout au long de l’été, le moment de la ponte permet aux œufs d’atteindre un stade de maturation suffisamment avancé avant d’hiverner dans un état de diapauseNote de bas de page 4 (Fisher et al., 1996). Les œufs ont une longueur d’environ 4 mm, sont de couleur havane et sont pondus en groupes de 8 à 12 dans des oothèques positionnées à la verticale dans le sol (Pfadt, 1996).
3.2 Population et répartition de l’espèce
Répartition mondiale
Le criquet de l’armoise est endémique de l’Amérique du Nord, où il est largement présent dans la région des Grandes Plaines. Son aire de répartition s’étend depuis le sud de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba jusqu’au nord du Texas, en traversant les États du Montana, du Wyoming et du Colorado. À l’est, l’espèce est présente dans le Dakota du Nord, dans le Dakota du Sud, dans l’ouest du Minnesota, en Iowa, au Nebraska, au Kansas et en Oklahoma (figure 2; Brooks, 1958; Pfadt, 1996; Capinera et al., 2004; COSEWIC, 2012). La répartition est irrégulière et restreinte à celle, plus vaste, de la plante hôte, l’armoise de l’Ouest. Celle-ci est présente plus loin au nord et au sud (depuis les Territoires du Nord-Ouest jusqu’au Mexique), de même qu’à l’est et à l’ouest, soit de la côte du Pacifique à la côte de l’Atlantique (Anderson, 2005). À l’intérieur de son aire de répartition, la répartition du criquet de l’armoise est restreinte aux plus basses altitudes (c.-à-d. généralement moins de 1 800 m; Alexander et Hilliard, 1969) et discontinue puisque l’espèce est absente des prairies qui ont été converties en cultures annuelles (COSEWIC, 2012).
Nymphes – L’espèce passe par 5 stades nymphaux, qui peuvent être distingués les uns des autres par la taille et la couleur de l’individu, ainsi que par les structures présentes (voir Pfadt, 1996 pour plus de détails). La nymphe de stade 1 émerge de l’œuf à une taille d’environ 5,5 mm, puis passe par les stades suivants jusqu’à atteindre le stade 5 à une taille qui varie de 1,1 à 1,82 cm (Pfadt, 1996). Les nymphes de tous les stades ont une couleur verte, avec des motifs variables de mouchetures brunes. Elles vivent dans le même habitat que les adultes et s’alimentent aux mêmes sources de nourriture; elles ont donc la même plante hôte que les adultes (Pfadt, 1996). Chez les populations du sud des États-Unis, la période nymphale, soit de l’éclosion au stade adulte, dure environ 44 à 46 jours (Alexander et Hilliard, 1969; Pfadt, 1996). La durée de cette période nymphale chez les populations du Canada n’est actuellement pas connue.
Œufs – Les œufs sont pondus à la fin de l’été, juste sous la surface du sol et à proximité de tiges de la plante hôte de l’espèce, l’armoise de l’Ouest. Comme la température du sol augmente tout au long de l’été, le moment de la ponte permet aux œufs d’atteindre un stade de maturation suffisamment avancé avant d’hiverner dans un état de diapauseNote de bas de page 4 (Fisher et al., 1996). Les œufs ont une longueur d’environ 4 mm, sont de couleur havane et sont pondus en groupes de 8 à 12 dans des oothèques positionnées à la verticale dans le sol (Pfadt, 1996).
3.2 Population et répartition de l’espèce
Répartition mondiale
Le criquet de l’armoise est endémique de l’Amérique du Nord, où il est largement présent dans la région des Grandes Plaines. Son aire de répartition s’étend depuis le sud de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba jusqu’au nord du Texas, en traversant les États du Montana, du Wyoming et du Colorado. À l’est, l’espèce est présente dans le Dakota du Nord, dans le Dakota du Sud, dans l’ouest du Minnesota, en Iowa, au Nebraska, au Kansas et en Oklahoma (figure 2; Brooks, 1958; Pfadt, 1996; Capinera et al., 2004; COSEWIC, 2012). La répartition est irrégulière et restreinte à celle, plus vaste, de la plante hôte, l’armoise de l’Ouest. Celle-ci est présente plus loin au nord et au sud (depuis les Territoires du Nord-Ouest jusqu’au Mexique), de même qu’à l’est et à l’ouest, soit de la côte du Pacifique à la côte de l’Atlantique (Anderson, 2005). À l’intérieur de son aire de répartition, la répartition du criquet de l’armoise est restreinte aux plus basses altitudes (c.-à-d. généralement moins de 1 800 m; Alexander et Hilliard, 1969) et discontinue puisque l’espèce est absente des prairies qui ont été converties en cultures annuelles (COSEWIC, 2012).

Figure 2. Aire de répartition mondiale du criquet de l’armoise (adaptée de COSEWIC, 2012; Pfadt, 1996; et Vickery et Kevan, 1985).
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Greenish-white Grasshopper = Criquet de l’armoise
Range in Canada and the United States = Aire de répartition au Canada et aux États-Unis
Legend = Légende
Greenish-white Grasshopper Range = Aire de répartition du criquet de l’armoise
Provincial/State Boundary = Délimitation des provinces et des états
Canada Lambert Conformal Conic Projection = Projection conique conforme de Lambert du Canada
Kilometers = Kilomètres
© 2018. Her Majesty the Queen in Right of Canada = © 2018. Sa Majesté la Reine du chef du Canada
United States = États-Unis
Mexico = Mexique
Description longue
La figure 2 présente une carte de l’aire de répartition du criquet de l’armoise au Canada et aux États-Unis. Celle-ci s’étend depuis le sud de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba jusqu’au nord du Texas, en traversant les États du Montana, du Wyoming et du Colorado, de même que le Dakota du Nord, le Dakota du Sud, l’ouest du Minnesota, l’Iowa, le Nebraska, le Kansas et l’Oklahoma.
Population et répartition de l’espèce au Canada
Comme c’est le cas chez de nombreuses espèces de prairies, les populations de criquets de l’armoise au Canada sont à la limite nord de leur aire de répartition nord‑américaine. L’espèce n’est présente que dans une petite région géographique qui s’étend du sud de l’Alberta au sud-ouest du Manitoba en traversant le sud de la Saskatchewan. Les écorégions représentées sont les Prairies mixtes de l’Alberta ainsi que du sud-ouest et du centre-sud de la Saskatchewan, les Prairies mixtes humides du sud-est de la Saskatchewan, et enfin la forêt-parc à trembles du sud-ouest du Manitoba. On estime que l’étendue de la zone d’occurrenceNote de bas de page 5 au Canada se situe entre 43 000 et 46 000 km2, et l’indice de zone d’occupationNote de bas de page 6, entre 100 et 400 km2 (COSEWIC, 2012).
Les données historiques (antérieures à 1985) comprennent 6 localités situées principalement au sud du 50e parallèle nord, près de la frontière avec les États-Unis, entre Onefour, en Alberta, et Carberry, au Manitoba, avec des sites au sud de Coronach et près de Big Muddy, en Saskatchewan (Brooks, 1958). Les travaux d’inventaire réalisés de 1985 à 2009 ont mené à la découverte d’autres sites d’occurrence de l’espèce autour de Medicine Hat, en Alberta, dans les dunes Great Sand Hills et aux alentours, et dans le bloc ouest du parc parc national des Prairies, en Saskatchewan (résumé dans COSEWIC, 2012). Ces découvertes ont fait en sorte de repousser de près de 100 km la limite nord de l’aire de répartition du criquet de l’armoise. L’espèce a été consignée comme généralement rare, avec une faible population dans certains sites, ce qui laisse supposer un déclin du nombre de sites et de la répartition générale entre 2000 et 2007 (COSEWIC, 2012). Des recherches ciblées réalisées de 2008 à 2010 par D. Johnson (Université de Lethbridge) ont permis d’observer l’espèce à 12 endroits dans le sud-est de la Saskatchewan et le sud-ouest du Manitoba (figure 3). Lors de ces relevés, le nombre d’individus recensés dans les sites variait de 1 à plus de 40 par 10 m2. Des relevés plus récents réalisés depuis 2015 ont permis de reconfirmer la présence de l’espèce dans le sud des provinces des Prairies et de détecter de nombreuses occurrences à des endroits où l’espèce n’avait pas été trouvée lors de relevés antérieurs, en plus d’observer une abondance et une fréquence d’occurrence plus élevées en 2020 (D. Johnson, comm. pers., 2020; R. Turnquist et K. Hecker, comm. pers., 2021; J. Tuckwell et S. Liccioli, comm. pers., 2021).
Collectivement, les données existantes regroupent 47 sites où le criquet de l’armoise a été observé au Canada, dont 33 de 2010 à 2021, 8 de 1985 à 2009 et 6 sites historiques antérieurs à 1985 (figure 3 et annexe A). De plus, des informations concernant plusieurs observations non consignées de l’espèce depuis 2015, et particulièrement en 2020 dans le sud de l’Alberta, ont récemment fait surface (D. Johnson, comm. pers., 2020).

Figure 3. Répartition des mentions du criquet de l’armoise en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba, d’après les données recueillies de 1920 à 2021. Remarque : à l’échelle représentée, certaines mentions se chevauchent, ce qui empêche de distinguer certaines localités des autres.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Great Sand Hills = Dunes Great Sand Hills
Canada Lambert Conformal Conic Prairie = Projection conique conforme de Lambert du Canada
United States = États-Unis
Description longue
La figure 3 présente une carte de la répartition du criquet de l’armoise en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba, d’après les mentions antérieures. Avant 1985, l’espèce était surtout répartie le long de la frontière entre le Canada et les États-Unis, avec 1 site recensé en Alberta, 2 en Saskatchewan et 3 au Manitoba. Au cours de la période de 1985 à 2009, l’espèce était encore répartie principalement le long de la frontière, avec 1 site recensé en Alberta, 7 en Saskatchewan et 0 au Manitoba. De 2010 à 2021, environ 12 sites ont été recensés en Alberta, dans la région de Milk River, environ 13 en Saskatchewan, dont la plupart étaient situés près d’Estevan, et environ 4 au Manitoba.
Il est difficile d’estimer la taille de la population d’une espèce naturellement rare et peu étudiée vu les données actuellement disponibles. La rareté relative de l’espèce peut être inférée de Johnson (1989), qui n’a relevé aucun criquet de l’armoise parmi plus de 11 000 criquets récoltés près de Taber, en Alberta, dans un milieu normalement utilisé par l’espèce (Johnson, 1989). D’après une extrapolation des effectifs dans des régions désignées, le COSEPAC (COSEWIC, 2012) a estimé grossièrement qu’un site typique de 1 000 ha pourrait abriter jusqu’à 1 000 individus et que la population canadienne totale dans les sites actuellement connus s’élèverait à plus de 100 000 individus. Toutefois, cette estimation demeure très incertaine puisque les relevés sur le terrain ont été réalisés dans relativement peu de sites et n’étaient pas conçus pour estimer la taille de la population de l’espèce au Canada. Un autre facteur qui complique davantage l’estimation de la taille de la population est la variabilité temporelle des effectifs, qui semble être très élevée puisque, dans certains sites du sud de l’Alberta où aucun individu n’avait été recensé pendant quelques années, l’espèce était au contraire fréquemment observée en 2020 (D. Johnson, comm. pers., 2020).
Les relevés effectués de 2008 à 2010 ont reconfirmé que les densités de population diminuaient en allant vers le nord, puisque les densités observées dans les sites canadiens près de la frontière avec les États-Unis étaient plus élevées, et qu’elles atteignaient leur maximum au sud de la frontière, dans le Dakota du Nord (COSEWIC, 2012). Dans les sites canadiens à proximité de la frontière, la présence de populations a été confirmée dans 12 des 15 sites où l’armoise de l’Ouest est présente, quoique, dans une zone le long de la rivière Souris, en Saskatchewan, la densité du criquet de l’armoise était faible alors qu’elle avait été antérieurement élevée (COSEWIC, 2012). Néanmoins, les tendances induites de ces relevés montrent une augmentation dans certains sites, comme ceux au sud et à l’ouest d’Estevan, en Saskatchewan, où les effectifs observés dépassent ceux recensés au cours des 20 années précédentes (COSEWIC, 2012). Les fluctuations de taille et de densité de population sont naturelles chez les populations de criquets, puisqu’elles subissent l’influence des conditions météorologiques, de la productivité et de la disponibilité de leurs plantes hôtes, et des pressions exercées par les maladies et les ennemis naturels, comme les prédateurs et les parasitoïdes (Branson, 2005; Joern, 2000; Laws et Joern, 2012). Les récentes augmentations de population de criquets de l’armoise sont probablement liées à la croissance de l’armoise de l’Ouest, puisque de grandes augmentations de population ont été observées les années où la plante hôte était abondante et productive (D. Johnson, comm. pers., 2020; COSEWIC, 2012).
3.3 Besoins du criquet de l’armoise
Besoins généraux en matière d’habitat
Le criquet de l’armoise est une espèce des Grandes Plaines de l’Amérique du Nord, où on le trouve généralement dans les prairies mixtes sèches relativement peu perturbées comme des pâturages et des prairies aménagées (parcours de bétail broutés, mais pas « améliorés »; COSEWIC, 2012). Dans les régions plus au sud de son aire de répartition, aux États-Unis, il se rencontre également dans des prairies à graminées hautes et des prairies à sol sableux (Evans, 1988; Joern, 1983a). Dans ces régions, l’espèce est associée aux milieux où sa principale plante hôte, l’armoise de l’Ouest, est présente. Ces milieux peuvent comprendre des prairies indigènes, des pâturages et des parcours de bétail, des terrains non cultivés en bordure de routes, de clôtures, de cours d’eau ou de haies brise-vent, ainsi que certains sites perturbés (COSEWIC, 2012; Whipple et al., 2012). Le criquet de l’armoise n’est toutefois pas présent dans tous les sites où pousse sa principale plante hôte; il n’est présent que dans une faible proportion de ces sites, et il est même absent de certaines zones où l’abondance de la plante est pourtant très élevée (COSEWIC, 2012). Puisque l’espèce hiverne au stade d’œufs pondus juste sous la surface du sol, il est possible que la présence de sols convenables possédant une composition, une texture et des conditions de sol généralement appropriées (p. ex. humidité, position topographique) puisse également être importante (Criddle, 1935).
Spécificité à l’égard de la plante hôte
À la différence de la vaste majorité des criquets, qui se nourrissent généralement d’une grande variété d’espèces végétales, le criquet de l’armoise est un spécialiste qui se nourrit principalement de l’armoise de l’Ouest (Knutson, 1982; Joern, 1985). Cette plante n’est pas consommée en grande quantité par les autres espèces de criquets puisqu’elle est dotée de défenses physiques ou chimiques qui la rendent moins propice à la consommation. Par exemple, ses feuilles sont couvertes de petits poils généralement indigestes, les trichomes, que le criquet de l’armoise est capable d’ingérer, mais pas les autres (Smith et Kreitner, 1983; Blust et Hopkins, 1987a). La plante produit également des composés volatils, comme des terpénoïdes, qui font fuir les autres espèces de criquets ou attirent le criquet de l’armoise, ou les deux (Blust et Hopkins, 1987b). La capacité de se nourrir d’une plante que les autres criquets ne consomment pas peut signifier une compétition réduite pour le criquet de l’armoise. Dans d’autres parties de son aire de répartition, l’espèce utilise aussi à l’occasion d’autres plantes secondaires, dont d’autres espèces d’armoises comme l’armoise douce (A. frigida) et l’armoise argentée (A. cana), des plantes herbacées non graminoïdes comme l’oxytrope de Lambert (Oxytropis lambertii) et le vélar des prairies (Erysimum asperum), et des graminées comme le boutelou grêle (Bouteloua gracilis), la buchloé faux-dactyle (Bouteloua dactyloides) et la stripe chevelue (Hesperostipa comata) (Joern, 1985; Chapman, 1990; Pfadt, 1996). Il est toutefois important de noter que ces autres plantes sont consommées en quantités bien moindres que l’armoise de l’Ouest.
L’armoise de l’Ouest est utilisée par le criquet de l’armoise à tous les stades de son cycle vital, de la nymphe fraîchement sortie de l’œuf jusqu’au stade adulte, ce qui en fait une plante essentielle pour l’espèce. La plante est d’un vert argenté qui paraît blanc verdâtre de loin, en raison des trichomes sur les tiges et les feuilles (USDA, 2017). Elle atteint généralement une hauteur de 20 à 50 cm, et produit des fleurs jaunâtres en août et en septembre (USDA, 2017). Indigène à la région des Prairies, elle tolère généralement bien les perturbations, comme les incendies, le broutage et les inondations occasionnelles, selon leur intensité et le moment où elles surviennent (Archibold et al., 2003; Anderson, 2005). Même si l’armoise de l’Ouest est répartie sur une vaste superficie, elle est souvent une composante mineure de la communauté végétale en raison de facteurs climatiques et d’un historique de perturbations propres à certains sites, qui rendent sa répartition éparse dans le paysage (Smith et Grodowitz, 1987; Anderson, 2005; Adams et al., 2013; COSEWIC, 2012).
En plus de se nourrir de l’armoise de l’Ouest, le criquet de l’armoise pond ses œufs dans la couche supérieure du sol à proximité de sa plante hôte (Criddle, 1935; Pfadt, 1996). Le fait que les jeunes nymphes se trouvent près d’une source de nourriture dès leur émergence favorise leur développement rapide, ce qui constitue un avantage pour une espèce à éclosion tardive. L’espèce présente généralement une faible mobilité par rapport aux autres espèces de criquets, et témoigne une grande fidélité envers sa plante hôte (Joern, 1983b; Pfadt, 1996). Selon une étude réalisée au Kansas, les déplacements quotidiens étaient très petits (de 1,06 m à 3 m en moyenne), les individus restant très près des plantes dont ils se nourrissent, voire sur la même plante durant plusieurs jours (Smith et Grodowitz, 1987). Dans le cadre de cette même étude, on a également observé une dispersion extraordinairement faible entre parcelles de plante hôte, les individus marqués ne s’étant jamais déplacé entre les parcelles à l’étude, distantes de 8 m seulement. En général, les déplacements sont faibles si la plante hôte est présente en qualité et en quantité suffisantes dans une parcelle pour répondre aux besoins des criquets. Les déplacements peuvent devenir plus importants dans les zones ou durant certaines années où les ressources sont moins abondantes et disponibles. La découverte de quelques femelles avec de longues ailes peut laisser supposer que l’espèce est capable de déplacements plus grands à l’occasion, mais on ignore si c’est vraiment le cas (COSEWIC, 2012). À ce qu’on sache, l’espèce n’effectue pas de migrations (COSEWIC, 2012).
Comme la couleur du criquet de l’armoise est très semblable à celle de sa plante hôte, l’armoise de l’Ouest offre vraisemblablement un camouflage à l’espèce pour réduire la prédation au minimum (Knutson, 1982; Smith et Grodowitz, 1987). Lorsqu’il est dérangé et chassé de sa cachette, il saute en bas de la plante où il se trouve, mais saute ensuite presque immédiatement sur une autre plante hôte à proximité plutôt que de rester au sol (Pfadt, 1996). Ce comportement appuie l’hypothèse selon laquelle le criquet de l’armoise utilise les plantes comme refuge contre les prédateurs. Ainsi, les individus de l’espèce effectuent de multiples activités quotidiennes sur les plantes, y compris saisir diverses occasions d’optimiser leurs conditions de température, que ce soit en écartant les pattes pour mieux exposer l’abdomen aux rayons du soleil, en se retirant vers des zones ombragées de la plante par temps chaud, ou en s’y abritant durant la nuit (Pfadt, 1996; Blust et Hopkins, 1990).
3.4 Facteurs limitatifsNote de bas de page 7
Dépendance envers une seule plante hôte
Le criquet de l’armoise dépend fortement d’une seule espèce de plante pour de multiples aspects de son cycle de vie, y compris pour se nourrir, tant durant son développement aux stades nymphaux qu’au stade adulte et, dans une certaine mesure, pour se reproduire et hiverner. Ainsi, l’espèce se trouve presque continuellement sur sa plante hôte ou en contact rapproché avec elle. Par conséquent, la répartition et l’abondance de cette plante dans un site influenceront ces mêmes paramètres chez le criquet de l’armoise (Pfadt, 1996). Une croissance, une densité ou une répartition réduites de la plante hôte pourrait entraîner des réductions périodiques de l’abondance de l’espèce (COSEWIC, 2012).
Capacité de dispersion limitée
Selon les connaissances actuelles, l’espèce a une faible capacité de dispersion parce qu’elle est de petite taille, qu’elle ne vole généralement pas, et qu’elle a une faible mobilité, les individus se déplaçant peu (Smith et Grodowitz, 1987). La recolonisation de sites historiques d’où l’espèce est maintenant disparue et l’immigration de source externe depuis des populations plus abondantes (p. ex. celles des États-Unis) pourraient donc être limitées par cette faible capacité de dispersion. De plus, la dispersion depuis des habitats fragmentés ou détruits pour en coloniser de nouveaux est probablement elle aussi limitée. Cette caractéristique, combinée à d’autres comme l’éclosion tardive et la dépendance élevée à une seule plante hôte, pourrait faire en sorte que le rétablissement d’une abondance ou d’une répartition réduites pourrait être plus long (COSEWIC, 2012).
Prédateurs et parasites naturels
En plus de facteurs liés aux conditions météorologiques et à la disponibilité et à la qualité de la plante hôte, les populations de criquets subissent également l’influence de pressions exercées par la compétition avec d’autres espèces, les maladies, les prédateurs et les parasitoïdes (Joern, 2000; Branson, 2005; Laws et Joern, 2012). La prédation par les oiseaux est un régulateur connu des populations de criquets (Bock et al., 1992; Branson, 2005). Toutefois, ses effets peuvent être complexes et variables d’une localité à l’autre, puisqu’elle peut dépendre de la communauté locale de criquets et de la disponibilité des ressources de nourriture (Belovsky et Joern, 1995). On soupçonne que le criquet de l’armoise subit une certaine prédation par les oiseaux, mais celle-ci n’a pas été observée chez cette espèce (COSEWIC, 2012).
Les araignées sont d’autres prédateurs connus des criquets, mais comme la prédation par les oiseaux, leurs effets peuvent être dépendants du contexte (Oedekoven et Joern, 2000; Laws et Joern, 2015). Les autres prédateurs peuvent comprendre des coléoptères, des grillons et des bombyles, qui se nourrissent des œufs de criquets (Joern et Gaines, 1990). On a observé que des mouches parasitoïdesNote de bas de page 8 s’attaquent au criquet de l’armoise, ce qui a une incidence sur le rendement reproducteur des individus touchés (Laws et Joern, 2012). D’autres parasites qui peuvent s’en prendre à l’espèce et avoir un impact sur elle sont les mites et les nématodes, comme ceux qu’on a vu s’attaquer à d’autres espèces de criquets (Branson, 2003; Laws, 2009). Puisque les effets de ces interactions biotiques sont variables et dépendants de la disponibilité en habitat et en ressources, et qu’elles n’ont pas été examinées collectivement en lien avec l’espèce, ni les interactions ni leurs effets ne sont bien connus en ce qui concerne leur impact sur la dynamique des populations de criquets de l’armoise.
Sensibilité aux conditions de température et d’humidité
Le criquet de l’armoise est probablement incapable de résister à des canicules et à des périodes de sécheresse prolongées parce que son tégumentNote de bas de page 9 est délicat et que son abdomen n’est pas protégé par de massives ailes antérieures comme c’est le cas chez les autres espèces de criquets de prairie (COSEWIC, 2012). Ces caractéristiques physiques laissent supposer que l’espèce est très vulnérable à la sécheresse, au stress thermique et à la surchauffe, ce qui pourrait limiter le taux de survie de l’espèce; toutefois, aucune étude ne s’est directement intéressée à cette question.
4. Menaces
4.1 Évaluation des menaces
L’évaluation des menaces pesant sur le criquet de l’armoise se fonde sur le système unifié de classification des menaces de l’UICN-CMP (Union internationale pour la conservation de la nature-Partenariat pour les mesures de conservation). Les menaces sont définies comme étant les activités ou les processus immédiats qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner la destruction, la dégradation et/ou la détérioration de l’entité évaluée (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d’intérêt (mondiale, nationale ou infranationale). Ce processus d’évaluation ne tient pas compte des facteurs limitatifs. Aux fins de l’évaluation des menaces, seulement les menaces présentes et futures sont considérées. Les menaces historiques, les effets indirects ou cumulatifs des menaces ou toute autre information pertinente qui aiderait à comprendre la nature de la menace sont présentés dans la section Description des menaces.
Menace | Description de la menace | Impacta | Portéeb | Gravitéc | Immédiatetéd |
---|---|---|---|---|---|
2 | Agriculture et aquaculture | Faible | Restreinte | Modérée | Élevée |
2.1 | Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois | Faible | Restreinte | Modérée | Élevée |
2.3 | Élevage de bétail | Faible | Petite | Légère | Élevée |
3 | Production d’énergie et exploitation minière | Faible | Restreinte | Légère | Élevée |
3.1 | Forage pétrolier et gazier | Faible | Restreinte | Légère | Élevée |
4 | Corridors de transport et de service | Faible | Restreinte | Légère | Élevée |
4.1 | Routes et voies ferrées | Faible | Restreinte | Légère | Élevée |
7 | Modifications des systèmes naturels | Inconnu | Inconnue | Inconnue | Inconnue |
7.1 | Incendies et suppression des incendies | Inconnu | Inconnue | Inconnue | Inconnue |
7.2 | Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages | Inconnu | Inconnue | Inconnue | Inconnue |
9 | Pollution | Faible | Petite | Légère | Modérée |
9.3 | Effluents agricoles et sylvicoles | Faible | Petite | Légère | Modérée |
11 | Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents | Inconnu | Inconnue | Inconnue | Inconnue |
11.2 | Sécheresses | Inconnu | Inconnue | Inconnue | Inconnue |
a Impact – Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce, ou de la diminution/dégradation de la superficie d’un écosystème. Le taux médian de réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (p. ex. lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculé : l’impact n’est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d’évaluation (p. ex. l’immédiateté est non significative/négligeable ou faible puisque la menace n’existait que dans le passé); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable; n’est pas une menace : lorsque la valeur de la gravité est neutre ou qu’il y a un avantage possible.
b Portée – Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable < 1 %).
c Gravité – Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l’ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de 10 ans ou de 3 générations (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable < 1 %; neutre ou avantage possible ≥ 0 %).
d Immédiateté – Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); non significative/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.
4.2 Description des menaces
Les menaces qui pèsent sur le criquet de l’armoise sont mal comprises puisque l’information qui s’y rapporte est généralement incomplète (COSEWIC, 2012). Comme l’espèce dépend principalement d’une seule plante hôte, tout ce qui présente une menace pour son hôte, l’armoise de l’Ouest, est aussi une menace pour elle (Hall et al., 2011). La perte de la plante hôte ou la réduction de sa qualité comme habitat pourraient être le résultat de menaces individuelles ou d’une combinaison de menaces. Elles pourraient notamment survenir à la suite de modifications des régimes de perturbations naturelles, comme le broutage et les incendies, du régime hydrique à l’échelle du paysage ou du climat. La perte directe, la dégradation ou la fragmentation de l’habitat peuvent aussi être la conséquence de multiples menaces, comme l’aménagement destiné à augmenter la production fourragère des pâturages, la conversion des terres pour l’agriculture, l’utilisation de pesticides et d’herbicides, la construction et l’entretien des routes, et le forage pétrolier et gazier. Les menaces recensées qui pèsent sur le criquet de l’armoise sont décrites en détail ci-dessous.
Menace no 2 de l’UICN-CMP : Agriculture et Aquaculture (impact faible)
Menace 2.1 : Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois
La conversion historique des prairies indigènes en terres cultivées a probablement contribué à une perte globale et à la fragmentation de l’habitat du criquet de l’armoise. La conversion des milieux de prairies indigènes et de pâturages libres actuels (là où la plante hôte est présente) en terres cultivées pour la production de céréales ou de fourrage demeure une menace constante pour l’espèce, notamment en raison de facteurs comme la hausse des prix de certaines plantes cultivées et les progrès réalisés dans les nouvelles technologies et pratiques agricoles (Wright et Wimberly, 2013; Lark et al., 2015). Lorsque ces facteurs réduisent les coûts de production et stimulent la demande tant pour ces plantes que pour des terres dans le but de les cultiver, ils peuvent rendre attrayantes pour ce type de cultures certaines zones antérieurement considérées moins convenables (p. ex. les prairies indigènes et les pâturages libres). Les milieux de prairies renfermant la plante hôte du criquet de l’armoise qui sont convertis en cultures représenteraient une perte et possiblement une fragmentation de l’habitat important pour l’espèce.
Menace 2.3 : Élevage de bétail
La plante hôte du criquet de l’armoise a généralement une faible valeur fourragère et n’est donc pas une plante désirée pour le broutage du bétail (Tannas, 2004; Anderson, 2005). Cependant, elle ne constitue souvent qu’une composante mineure de la communauté végétale des pâturages (COSEWIC, 2012). Les pâturages et les parcours sont parfois améliorés au moyen du semis ou du sursemis de plantes désirées afin d’augmenter la production de fourrage ou d’étendre la durée de la saison de productivité. Les pâturages ainsi améliorés sont parfois appelés pâturages cultivés. Lorsque les espèces semées sont d’intenses compétiteurs, elles peuvent supplanter la plante hôte, et la diminution subséquente de sa population ou de sa répartition nuirait ensuite au criquet de l’armoise.
Avant l’introduction d’animaux d’élevage, les prairies canadiennes étaient principalement broutées par des herbivores comme le bison (Bison bison), l’antilope d’Amérique (Antilocapra americana) et le wapiti (Cervus Canadensis). Le criquet de l’armoise a donc évolué dans un paysage soumis à un broutage d’intensités, d’emplacements et de fréquences variables (Anderson, 2006; Shorthouse et Larson, 2010a). Le broutage par le bétail se fait depuis longtemps dans les pâturages et les parcours compris dans l’aire de répartition du criquet de l’armoise, remontant à la colonisation par les Européens. Les diverses zones ont été soumises à des intensités de broutage variables, gérées à une échelle localisée en fonction du régime foncier, des conditions environnementales propres au site (p. ex. les conditions météorologiques, la topographie) et des pratiques de gestion des parcours de bétail en vigueur à l’époque (Wang et al., 2014). Il a été établi que le broutage a des effets mitigés sur l’armoise de l’Ouest, puisqu’une étude a conclu à une réduction de la densité de la plante (Brand et Goetz, 1978), et d’autres, à une croissance accrue (Anderson, 2005). Ces résultats laissent supposer que la plante tolère un certain degré de broutage, mais qu’un broutage intensif (surpâturage) peut restreindre sa capacité de croître et de se rétablir, au point où elle se fait supplanter par d’autres végétaux, entraînant ainsi son élimination (COSEWIC, 2012). Les conditions particulières de broutage (p. ex. taux de chargementNote de bas de page 10, périodes de repos, etc.) qui sont tolérées par l’armoise de l’Ouest ou qui lui sont profitables ne sont pas connues pour l’instant.
Menace no 3 de l’UICN-CMP : Production d’énergie et exploitation minière (impact faible)
Menace 3.1 : Forage pétrolier et gazier
La construction de puits de pétrole et de gaz pourrait détruire ou fragmenter l’habitat d’armoise de l’Ouest du criquet de l’armoise. Ces répercussions seraient fonction de la taille, du nombre et de la portée (p. ex. densité) des zones perturbées par rapport à la répartition et à l’abondance de la plante hôte dans le paysage. Les effets des forages pétroliers et gaziers devraient se poursuivre à l’avenir et pourraient augmenter en fonction des conditions économiques qui stimulent la demande en énergie et l’exploration. Les activités pétrolières et gazières peuvent également avoir d’autres conséquences, qui sont abordées dans leurs catégories de menaces respectives (pipelines, routes et espèces non indigènes envahissantes).
Menace no 4 de l’UICN-CMP : Corridors de transport et de service (impact faible)
Menace 4.1 : Routes et voies ferrées
La construction de routes peut détruire, dégrader ou fragmenter l’habitat renfermant de l’armoise de l’Ouest, essentielle à la survie du criquet de l’armoise. Les routes peuvent entraîner la perte directe d’habitat et causer de grandes perturbations linéaires qui dégradent l’habitat en raison de l’introduction d’espèces de plantes qui supplantent l’armoise de l’Ouest (voir menace 8.1; Nasen et al., 2011; Manier et al., 2014). Ces effets pourraient isoler des populations locales de criquets de l’armoise, puisque l’espèce ne vole pas et a une faible capacité de dispersion.
L’entretien des routes et des emprises routières peut entraîner la mort d’individus, sachant que certaines mentions d’occurrences proviennent d’emprises routières. On sait que l’utilisation de tondeuses mécaniques pour réguler la croissance des mauvaises herbes et pour la récolte (p. ex. fenaison) cause la mortalité directe de criquets ou entraîne leur déplacement lorsqu’ils cherchent à fuir la perturbation (Gardiner et Hill, 2006; Humbert et al., 2012). Un tel déplacement pourrait entraîner la mort de criquets de l’armoise s’ils ne sont pas en mesure de trouver d’autres plantes hôtes. Cette situation serait préoccupante dans les cas où l’emprise de route renfermant la plante hôte serait entourée de terres cultivées, constituant donc un îlot d’habitat isolé pour le criquet de l’armoise. La lutte contre les mauvaises herbes par des moyens chimiques dans les emprises de route est abordée à la menace 9.3. Les menaces liées à la construction et l’entretien des routes devraient se poursuivre au cours des années à venir.
Menace no 7 de l’UICN-CMP : Modifications des systèmes naturels (impact inconnu)
Menace 7.1 : Incendies et suppression des incendies
Les insectes de prairie comme le criquet de l’armoise ont évolué avec des perturbations, comme le broutage, les sécheresses périodiques et les incendies, qui influencent la répartition et l’abondance des ressources végétales dont ils ont besoin (Hall et al., 2011). Depuis la colonisation par les Européens, les pratiques d’aménagement du territoire ont entraîné une diminution de la fréquence et de l’étendue des incendies dans la prairie, en raison de la quantité réduite de biomasse combustible (broutage par le bétail introduit) et de la suppression des incendies (Brockway et al., 2002). Les plantes hôtes du criquet de l’armoise répondent de manière mitigée au brûlage dirigé. Des études en Alberta et en Saskatchewan ont montré que la densité de l’armoise de l’Ouest et la surface couverte par la plante augmentaient après le brûlage (Bailey et Anderson, 1978; Archibold et al., 2003). D’autres études, cependant, ont conclu à un effet minime, voire néfaste, selon la saison à laquelle le brûlage avait lieu et les interactions d’autres perturbations antérieures aux sites (p. ex. le broutage; recensé dans Anderson, 2005). Les effets particuliers à long terme des brûlages dirigés et de la suppression des incendies sur les sous-populations de criquets de l’armoise sont actuellement inconnus.
Menace 7.2 : Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages
La plante hôte du criquet de l’armoise est fréquemment associée aux sites humides et mésiques comme les berges de cours d’eau, les plaines d’inondation, les bordures de routes et les creux de vallées (Coupland, 1950; Coxson et Looney, 1986). L’écoulement naturel de l’eau dans un site peut être modifié par la construction et l’exploitation par l’humain de barrages, de tranchées, de fossés et de réservoirs pour abreuver le bétail, irriguer les cultures et drainer les milieux humides. Ces structures réacheminent l’eau et contribuent à réduire la fréquence ou l’amplitude des épisodes d’inondation de même que le débit des cours d’eau, de sorte que d’importantes perturbations naturelles comme les débordements et la sédimentation sont interrompues (McNeil et al., 2004). Ces effets sont particulièrement problématiques en période de sécheresse. Puisque l’armoise de l’Ouest est associée aux milieux mésiques susceptibles d’être périodiquement inondés, des changements dans les régimes hydriques de ces milieux causés par de telles structures peuvent modifier la productivité de ces plantes ou entraîner l’élimination de sous-populations de la plante, ce qui aurait des conséquences néfastes pour les populations de criquets de l’armoise.
Menace no 9 de l’UICN-CMP : Pollution (impact faible)
Menace 9.3 : Effluents agricoles et sylvicoles
Une faible proportion (environ 12 %) des plus de 85 espèces de criquets des prairies du Canada sont considérées comme des ravageurs (à certaines périodes) parce qu’elles causent des dommages à des récoltes ou à des plantes fourragères d’importance économique lorsque leurs populations sont grandes (Calpas et Johnson, 2003). Or, le criquet de l’armoise n’est pas considéré comme un ravageur parce qu’il ne se nourrit pas de plantes importantes sur le plan économique et qu’il est présent en petits nombres (COSEWIC, 2012). Malgré cela, l’épandage d’insecticides à large spectre pour réguler les populations de criquets ravageurs dans les pâturages et autres types de terres où de l’habitat du criquet de l’armoise est présent aurait probablement pour résultat de tuer des criquets de l’armoise et pourrait entraîner la perte de populations locales (COSEWIC, 2012). Bien que plusieurs insecticides soient approuvés pour la lutte contre les criquets dans les pâturages (voir par exemple Government of Saskatchewan, 2021), l’ampleur de leur utilisation dans les milieux où le criquet de l’armoise est le plus souvent présent est inconnue. Toutefois, selon plusieurs experts (J. Kotlar et R. Turnquist; ECCC, 2021; S. Hartley et J. Tansey, Government of Saskatchewan, comm. pers., 2021), cette utilisation est faible. Cette idée est appuyée par une analyse économique qui indique que le coût d’épandage d’insecticide dans les pâturages pour réguler les populations de criquets est probablement plus élevé que les bénéfices qui pourraient être retirés de cet épandage, à moins que l’activité soit subventionnée par le gouvernement (Shewchuk et Kerr, 1993), comme ça a déjà été le cas dans les années 1980, mais plus aujourd’hui. De plus, on ignore si le criquet de l’armoise serait touché par les insecticides avec appât au son qui sont étiquetés pour la lutte contre les criquets dans les pâturages et les parcours. L’espèce pourrait ne pas être attirée par ces appâts, étant donné sa fidélité envers l’armoise de l’Ouest. Des effets néfastes pourraient aussi survenir si le vent soufflait des pesticides appliqués sur des terres cultivées adjacentes à l’habitat du criquet de l’armoise, quoique la quantité ainsi transportée diminuerait rapidement avec la distance (Bird et al., 1996).
Les activités de lutte contre les mauvaises herbes ou les espèces végétales envahissantes le long de perturbations linéaires (emprises de routes, pipelines, lignes électriques) ou dans des pâturages cultivés au moyen d’herbicides à large spectre, comme le glyphosate, pourraient diminuer la productivité de la plante hôte ou en éliminer certaines populations, ce qui nuirait au criquet de l’armoise (COSEWIC, 2012).
Menace no 11 de l’UICN-CMP : Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents (impact inconnu)
Menace 11.2 : Sécheresses
Des périodes sèches plus fréquentes pourraient faire diminuer la taille des populations de criquets de l’armoise, puisque l’espèce ne semble pas être dotée de caractéristiques physiques qui lui permettraient de tolérer ce genre de conditions (COSEWIC, 2012). Selon les projections des scénarios de changements climatiques pour les provinces des prairies, des précipitations accrues sont à prévoir, et possiblement des températures plus chaudes, mais ces précipitations supplémentaires pourraient tomber en dehors de la saison sèche estivale (Sauchyn et Kulshreshtha, 2008). De plus, des conditions plus chaudes pourraient avoir une incidence sur les apports hydriques en hiver (p. ex. des effets négatifs sur le couvert de neige et les glaciers), de même que sur les taux d’évaporation au printemps et en été, de sorte que les conditions de sécheresse augmenteraient en fréquence et en gravité (Sauchyn et Kulshreshtha, 2008; Schindler et Donahue, 2006). Enfin, il est possible qu’une couverture de neige hivernale plus mince puisse nuire à la survie des œufs qui hivernent en dessous en cas de vague de froid soudaine, mais les effets que cette menace pourrait avoir sur le criquet de l’armoise ne sont pas connus à l’heure actuelle (J. Tansey, comm. pers., 2021).
5. Objectif de gestion
L’objectif de gestion du criquet de l’armoise est de maintenir la répartition de l’espèce en s’appuyant sur les données recueillies entre 1985 et 2021 en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba, ainsi que de toute autre population qui pourrait être découverte ou redécouverte à l’avenir.
Comme l’information sur la répartition globale et sur l’abondance et les tendances des populations locales de l’espèce au Canada est généralement incomplète, l’élaboration d’un objectif quantitatif de gestion n’est pas réalisable pour l’instant. De plus, puisque la répartition canadienne de l’espèce représente l’extrémité nord de sa répartition mondiale, que cette répartition paraît discontinue et que la taille de la population semble subir des fluctuations importantes et imprévisibles au fil du temps, un objectif centré sur la répartition semble être l’approche qui convient le mieux pour la gestion du criquet de l’armoise. L’objectif sera atteint en réduisant ou en éliminant les menaces qui pèsent sur l’espèce et son habitat.
6. Stratégies générales et mesures de conservation
6.1 Mesures déjà achevées ou en cours
Relativement peu de travaux ont été réalisés pour faire progresser notre compréhension de la biologie et de l’écologie du criquet de l’armoise au Canada. En ce qui concerne spécifiquement la surveillance ou la conservation de l’espèce, les mesures qui suivent sont déjà achevées ou en cours.
Mesures achevées
Le projet BIObus du Centre de génomique de la biodiversité à l’Université de Guelph échantillonne la diversité des arthropodes dans l’ensemble des parcs nationaux du Canada. Des relevés ont été réalisés dans le parc national des Prairies, en Saskatchewan. Des spécimens ont alors été recueillis et soumis à des analyses génétiques (c.-à-d., séquençage de l’ADN pour obtenir des codes-barres d’ADN), dont un criquet de l’armoise qui a été recueilli, séquencé et identifié à l’été 2008.
Lors de la préparation du rapport de situation du COSEPAC, des relevés ciblés pour l’espèce ont été réalisés par Dan Johnson (Ph. D., Université de Lethbridge) en suivant des transects le long de routes en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba (de 2008 à 2010).
Mesures en cours
La surveillance du criquet de l’armoise par Dan Johnson (Ph. D., Université de Lethbridge) se poursuit en Alberta et en Saskatchewan (depuis 2011).
Un guide d’identification photographique des criquets des prairies pour les non spécialistes est en cours d’élaboration, également par Dan Johnson. Ce guide consistera en une mise à jour de celui qu’il a publié en 2008.
Chapeautés par NatureServe, le Centre de données sur la conservation du Manitoba et le Centre de données sur la conservation de la Saskatchewan font le suivi et consignent des données sur les occurrences du criquet de l’armoise dans leurs provinces respectives.
Des données sur les occurrences et la répartition de l’espèce en Amérique du Nord sont recueillies et consignées par le grand public au moyen de la plateforme iNaturalistNote de bas de page 11 et du Système mondial d’information sur la biodiversité (SMIB)Note de bas de page 12.
6.2 Stratégies générales
Pour atteindre l’objectif de gestion, les mesures de conservation à mettre en œuvre sont réparties entre quatre stratégies générales :
- Inventaire et suivi;
- Recherche visant à combler les lacunes dans les connaissances sur l’espèce et son habitat;
- Communication, collaboration et mobilisation;
- Gestion et conservation de l’habitat.
6.3 Mesures de conservation
Stratégie générale | Mesure de conservation | Prioritéa | Menaces ou préoccupations traitées | Échéance |
---|---|---|---|---|
Inventaire et suivi | Utiliser des méthodes normalisées pour faire des relevés de l’habitat convenable dans l’ensemble de l’aire de répartition connue, afin de repérer de nouvelles populations ou de repérer à nouveau des populations non confirmées ou historiques. | Élevée | Mesure des progrès vers l’atteinte de l’objectif de gestion | 2022-2027 |
Inventaire et suivi | Soutenir des projets et des outils de science citoyenne (p. ex. iNaturalist) susceptibles de produire des données précieuses, réalisables sur le plan économique et capables de contribuer à la sensibilisation du public. | Élevée | Mesure des progrès vers l’atteinte de l’objectif de gestion | En continu |
Inventaire et suivi | Élaborer des modèles (p. ex. caractère convenable de l’habitat, modèles de répartition) afin d’évaluer l’habitat et de déterminer les zones prioritaires pour la recherche de nouvelles populations de l’espèce. | Moyenne | Lacunes dans les connaissances | 2022-2027 |
Inventaire et suivi | Mettre en œuvre, au moyen de lignes directrices uniformes, un plan de surveillance de l’ensemble de l’aire de répartition connue afin d’étudier la dynamique des populations de même que les conditions et les tendances en matière d’habitat. | Moyenne | Toutes les menaces; mesure des progrès vers l’atteinte de l’objectif de gestion | D’ici 2027, puis comme déterminé par le plan (p. ex. aux 2 ou 3 ans) |
Recherche visant à combler les lacunes dans les connaissances sur l’espèce et son habitat | Effectuer des recherches sur les caractéristiques de chacun des stades du cycle de vie (p. ex. moment de la saison où le stade est atteint, durée du stade, conditions favorables aux nymphes, aux adultes et aux œufs en hivernage). | Moyenne | Lacunes dans les connaissances | 2022 – en continu |
Recherche visant à combler les lacunes dans les connaissances sur l’espèce et son habitat | Effectuer des recherches pour approfondir la compréhension de l’écologie et des besoins de l’espèce (p. ex. dispersion, recrutement et survie, échanges génétiques). | Moyenne | Lacunes dans les connaissances, menace 2.1 | 2022 – en continu |
Recherche visant à combler les lacunes dans les connaissances sur l’espèce et son habitat | Effectuer des recherches sur l’impact des menaces sur l’espèce (p. ex. broutage, incendies ou suppression des incendies, routes et entretien routier, gestion de l’eau, pesticides). | Élevée | Menaces 2.3, 4.1, 7.1, 7.2 et 9.3 | 2022 – en continu |
Recherche visant à combler les lacunes dans les connaissances sur l’espèce et son habitat | Effectuer des recherches sur les effets prévus des changements climatiques sur les prairies (indigènes et parcours) de leurs impacts sur l’espèce. | Faible | Menace 11.2 | 2022 – en continu |
Communication, collaboration et mobilisation | Élaborer et mettre en œuvre des pratiques de gestion favorables au maintien de populations de plantes hôtes de grande qualité, en mobilisant les groupes de conservation, les propriétaires fonciers et les gestionnaires des terres. | Élevée | Menaces 2.1, 2.3, 3.1, 4.1, 7.1, 7.2 et 9.3 | 2022 – en continu |
Communication, collaboration et mobilisation | Élaborer ou adapter des documents de communication sur les espèces de criquets non ravageurs, comme le criquet de l’armoise. Collaborer avec les gouvernements, les organismes de conservation et les associations d’éleveurs et d’agriculteurs, de même qu’avec les programmes afin de distribuer des documents aux propriétaires fonciers et aux gestionnaires des terres. | Élevée | Menaces 2.1, 2.3 et 9.3 | 2022 – en continu |
Gestion et conservation de l’habitat | Mobiliser les gestionnaires et les propriétaires des terres au moyen d’accords et de programmes d’intendance, afin de préserver les prairies indigènes et les parcours qui renferment des plantes hôtes et d’en limiter la conversion en terres cultivées. | Élevée | Menaces 2.1, 2.3, 3.1, 4.1, 7.1, 7.2 et 9.3 | 2022 – en continu |
Gestion et conservation de l’habitat | Diriger les mesures d’intendance et de conservation vers les zones où le risque de dégradation ou de perte future est considéré être le plus élevé; promouvoir et favoriser l’intendance continue des zones où l’habitat fait déjà l’objet de mesures de gestion ou de conservation. | Moyenne | Menaces 2.1, 2.3, 3.1, 4.1, 7.1, 7.2 et 9.3 | En continu |
a « Priorité » reflète l’ampleur dans laquelle la mesure contribue directement à la conservation de l’espèce ou est un précurseur essentiel à une mesure qui contribue à la conservation de l’espèce. Les mesures à priorité élevée sont considérées comme étant celles les plus susceptibles d’avoir une influence immédiate et/ou directe sur l’atteinte de l’objectif de gestion de l’espèce. Les mesures à priorité moyenne peuvent avoir une influence moins immédiate ou moins directe sur l’atteinte de l’objectif de gestion, mais demeurent importantes pour la gestion de la population. Les mesures de conservation à faible priorité auront probablement une influence indirecte ou progressive sur l’atteinte de l’objectif de gestion, mais sont considérées comme des contributions importantes à la base de connaissances et/ou à la participation du public et à l’acceptation de l’espèce par le public.
6.4 Commentaires à l’appui des mesures de conservation et du calendrier de mise en œuvre
Stratégie générale – Inventaire et suivi
Peu de relevés ciblés du criquet de l’armoise ont été réalisés dans les Prairies canadiennes. Ces relevés évaluaient la présence de l’espèce ou l’absence d’indices de présence, et n’étaient pas en mesure de produire une estimation de la taille de la population. De plus, en raison de la grande superficie à couvrir d’un bout à l’autre de l’aire de répartition de l’espèce dans trois provinces, les relevés antérieurs étaient surtout opportunistes, ou très ciblés lorsque seules de petites superficies à la fois pouvaient être étudiées, et elles n’ont pas été revisitées par la suite. Les données des récents relevés pourraient être utilisées conjointement avec celles de nouveaux relevés pour élaborer un modèle du caractère convenable de l’habitat dans le but de déterminer les zones prioritaires où effectuer des recherches et ainsi cibler les efforts de recensement de l’espèce. La mise en œuvre d’une méthode normalisée pour les relevés dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce est nécessaire pour trouver de nouvelles populations, reconfirmer la présence de populations historiques et cerner les caractéristiques de l’habitat importantes pour l’espèce. Étant donné la grande superficie à étudier, la mise en pratique de méthodes normalisées permettant le regroupement des données des différents relevés favorisera la contribution de multiples groupes ou organisations aux efforts de recensement de l’espèce. Les méthodes normalisées permettront également l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme de surveillance afin d’estimer la taille des populations, de faire le suivi des dynamiques des populations et d’étudier les interactions entre elles et les conditions de l’habitat au fil du temps. Les initiatives de science citoyenne comme celle d’iNaturalist (www.inaturalist.org) présentent un fort potentiel de produire de nouvelles données d’occurrence de l’espèce, et devraient être soutenues.
Stratégie générale – Recherche visant à combler les lacunes dans les connaissances sur l’espèce et son habitat
Des recherches sont nécessaires pour combler les nombreuses lacunes dans les connaissances qui persistent quant à de multiples aspects des caractéristiques du cycle vital de l’espèce, de son écologie et de l’impact des menaces qui pèsent sur elle. Certains aspects fondamentaux liés au moment et à la durée des divers stades du cycle vital (c.-à-d. les œufs en hivernage, les nymphes les adultes) n’ont pas été suffisamment caractérisés au Canada. Comme les populations du Canada sont situées à la limite nord de l’aire de répartition de l’espèce, ces aspects peuvent différer de ceux qu’on retrouve chez les populations plus au sud, aux États-Unis. Des aspects essentiels de l’écologie de l’espèce comme la dispersion, le recrutement, la survie et la connectivité génétique des populations sont encore inconnus. Or, ces paramètres et caractéristiques sont importants pour comprendre la dynamique de base des populations de l’espèce (p. ex. leur taille, leur situation et les tendances qu’elles suivent), ainsi que la capacité d’adaptation de l’espèce en vue de déterminer si l’espèce est plus vulnérable à certaines périodes. Ces composantes sont aussi collectivement importantes pour comprendre précisément à quels moments et de quelles manières les menaces agissent sur l’espèce. Les effets des menaces sont généralement mal connus et doivent faire l’objet de recherches. Par exemple, les régimes de broutage (p. ex. les taux de chargement du bétail, les périodes de repos) ou de perturbations naturelles (p. ex. les incendies, les inondations) qui sont tolérés, profitables ou néfastes à l’armoise de l’Ouest, et par conséquent au criquet de l’armoise, ne sont pas connus pour l’instant. Enfin, des recherches permettant de faire les liens entre les effets d’un climat en évolution et la biologie et l’écologie de l’espèce sont également nécessaires.
Stratégie générale – Communication, collaboration et mobilisation
Le rôle des criquets en tant qu’importante composante de la biodiversité est souvent ignoré ou sous-évalué. Les criquets sont notamment une source de nourriture essentielle pour divers organismes comme les oiseaux chanteurs des prairies (Martin et al., 2000) et ils contribuent au cycle des nutriments par le broutage, puisque ce sont des insectes herbivores (Belovsky, 2000). Les criquets qui habitent les prairies sont souvent collectivement considérés comme des ravageurs dont les infestations périodiques causent des dommages aux cultures d’importance économique. En conséquence, des mesures prescriptives générales de régulation des populations de criquets (p. ex. l’épandage de pesticides) peuvent être appliquées sans égard à l’espèce ni au type de plantes dont elle se nourrit. Il est recommandé de renforcer l’éducation et la sensibilisation du public à l’égard des espèces de criquets non ravageurs, dont le criquet de l’armoise, ainsi que de leur valeur et de leurs fonctions écologiques, au moyen de diverses communications (p. ex. du matériel d’identification des criquets, des guides sur les espèces en péril). Des pratiques de gestion favorables doivent être élaborées et mises en œuvre (p. ex. pour que les régimes de tonte et de broutage maintiennent des plantes hôte de grande qualité, et pour la gestion intégrée des espèces indésirables). La collaboration avec des experts sur les groupes d’espèces, comme des chercheurs universitaires et des scientifiques d’Agriculture et Agroalimentaire Canada ou d’autres ministères provinciaux responsables de l’agriculture, peut être un moyen d’atteindre ce résultat. Par ailleurs, de nombreuses organisations de conservation ont déjà des programmes en place pour mobiliser activement les propriétaires et les gestionnaires des terres, et seraient des partenaires précieux. Parmi ces organisations, on trouve par exemple MULTISAR et Operation Grassland Community en Alberta, SODCAP inc. en Saskatchewan, et la Manitoba Habitat Heritage Corporation au Manitoba.
Stratégie générale – Gestion et conservation de l’habitat
L’essentiel de la gestion et de la conservation de l’habitat du criquet de l’armoise se fera au moyen de mesures volontaires, comme l’adoption de pratiques de gestion des pâturages et des prairies favorables à l’espèce de même que des accords d’intendance pour la gestion et la protection des terres. La planification de l’affectation des terres à de multiples paliers de gouvernement (municipal, provincial, fédéral) de manière à y incorporer la conservation et la protection d’importantes caractéristiques de l’habitat (p. ex. les prairies indigènes et les pâturages aménagés) contribuera à la conservation et à la persistance à long terme de l’habitat du criquet de l’armoise pour les populations actuelles et celles qui pourraient être découvertes à l’avenir.
7. Mesure des progrès
Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous proposent un moyen de mesurer les progrès vers l’atteinte des objectifs de gestion et de faire le suivi de la mise en œuvre du plan de gestion.
- Les populations du criquet de l’armoise découvertes entre 1985 et 2021 en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba, de même que les autres populations qui pourraient être trouvées ou redécouvertes à l’avenir, sont maintenues ou augmentées d’ici 2031.
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Communication personnelle
James Tansey – Gouvernement de la Saskatchewan
Annexe A : Résumé des mentions d’occurrence du criquet de l’armoise au Canada
Période | Localité | Province | Première année | Dernière année | Nombre d’individus | Source de donnéesa |
---|---|---|---|---|---|---|
Avant 1985 | Aweme | Manitoba | 1936 | 1939 | 6 | MJBW |
Avant 1985 | Goodlands | Manitoba | 1920 | 1923 | 3 | CNC, AAC, MJBW, MEL |
Avant 1985 | Lyleton | Manitoba | 1937 | 1951 | 18 | MJBW |
2010 – 2021 | Pierson | Manitoba | 2010 | Sans objet | 2 à 20 | D. Johnson |
2010 – 2021 | Lyleton (ouest) | Manitoba | 2010 | Sans objet | 2 à 20 | D. Johnson |
2010 – 2021 | Lyleton (nord-ouest) | Manitoba | 2010 | Sans objet | 0 ou 1 | D. Johnson |
Avant 1985 | Onefour | Alberta | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Vickery et Kevan |
Avant 1985 | Coronach | Saskatchewan | 1941 | 1941 | 1 | CNC, AAC |
Avant 1985 | Estevan | Saskatchewan | 1953 | 1955 | 44 | CNC, AAC |
1985 - 2009 | Big Beaver | Saskatchewan | 1988 | Sans objet | 3 | MEL |
1985 - 2009 | Big Muddy | Saskatchewan | 1988 | Sans objet | 1 | MEL |
1985 - 2009 | Parc national des Prairies | Saskatchewan | 2008 | Sans objet | 1 | UGCBG |
2010 – 2021 | Oungre (est) | Saskatchewan | 2010 | Sans objet | 2 à 20 | D. Johnson |
2010 – 2021 | Gainsborough 1 | Saskatchewan | 2010 | Sans objet | 2 à 20 | D. Johnson |
2010 – 2021 | Gainsborough 2 | Saskatchewan | 2010 | Sans objet | 2 à 20 | D. Johnson |
2010 – 2021 | Gainsborough 3 | Saskatchewan | 2010 | Sans objet | 2 à 20 | D. Johnson |
2010 – 2021 | Oxbow | Saskatchewan | 2010 | Sans objet | 0 ou 1 | D. Johnson |
2010 – 2021 | Rafferty 1 | Saskatchewan | 2010 | Sans objet | 21 à 40 | D. Johnson |
2010 – 2021 | Rafferty 2 | Saskatchewan | 2010 | Sans objet | > 40 | D. Johnson |
2010 – 2021 | Rafferty 3 | Saskatchewan | 2010 | Sans objet | 21 à 40 | D. Johnson |
2010 – 2021 | Oungre (ouest) | Saskatchewan | 2010 | Sans objet | 0 ou 1 | D. Johnson |
2010 – 2021 | Broomhill | Manitoba | 2020 | Sans objet | Sans objet | www.inaturalist.org |
2010 – 2021 | Division no 4 | Saskatchewan | 2015 | Sans objet | Sans objet | www.inaturalist.org |
2010 – 2021 | À l’est d’Etzikom, au nord du lac Pakowki | Alberta | 2020 | Sans objet | Sans objet | www.inaturalist.org |
1985 – 2009 | Parc national des Prairies | Saskatchewan | Sans objet | Sans objet | Sans objet | D. Johnson |
2010 – 2021 | Dunes Great Sand Hills | Saskatchewan | Sans objet | Sans objet | Sans objet | D. Johnson |
1985 – 2009 | Dunes Great Sand Hills | Saskatchewan | Sans objet | Sans objet | Sans objet | COSEPAC |
1985 – 2009 | Medicine Hat | Alberta | Sans objet | Sans objet | Sans objet | COSEPAC |
1985 – 2009 | À l’est des dunes Great Sand Hills | Saskatchewan | Sans objet | Sans objet | Sans objet | COSEPAC |
1985 – 2009 | Big Muddy | Saskatchewan | Sans objet | Sans objet | 2 | COSEPAC |
2010 – 2021 | Entre Nemiskam et Foremost | Alberta | 2019 | Sans objet | Sans objet | D. Johnson |
2010 – 2021 | À l’est de Prairie Home Colony | Alberta | 2019 | Sans objet | Sans objet | D. Johnson |
2010 – 2021 | Au nord d’Etzikom | Alberta | 2018 | 2019 | Sans objet | D. Johnson |
2010 – 2021 | Au sud de Manyberries | Alberta | 2019 | Sans objet | Sans objet | D. Johnson |
2010 – 2021 | Route 41, juste au nord de la frontière avec les États-Unis | Alberta | Sans objet | Sans objet | Sans objet | D. Johnson |
2010 – 2021 | Aire naturelle Twin River Heritage Rangeland | Alberta | 2014 | Sans objet | Sans objet | D. Johnson |
2010 – 2021 | Réserve écologique de la coulée Kennedy et Aire naturelle Milk River | Alberta | 2018 | Sans objet | Sans objet | D. Johnson |
2010 – 2021 | Sud-est de l’Alberta | Alberta | 2016 | Sans objet | Sans objet | D. Johnson |
2010 – 2021 | Sud-est de l’Alberta | Alberta | 2016 | Sans objet | Sans objet | D. Johnson |
2010 – 2021 | Sud-est de l’Alberta | Alberta | 2016 | Sans objet | Sans objet | D. Johnson |
2010 – 2021 | Au nord de l’Aire naturelle Twin River Heritage Rangeland, et au sud-ouest de Warner | Alberta | 2018 | Sans objet | Sans objet | D. Johnson |
2010 – 2021 | À mi-chemin entre Bow Island et Foremost | Alberta | 2019 | Sans objet | Sans objet | D. Johnson |
2010 – 2021 | Aire naturelle Milk River | Alberta | Sans objet | Sans objet | Sans objet | D. Johnson |
2010 – 2021 | Près du lac Pakowki | Alberta | 2013 | Sans objet | Sans objet | D. Johnson |
2010 – 2021 | À l’est de Milk River | Alberta | 2020 | Sans objet | Sans objet | D. Johnson |
2010 – 2021 | Aire de conservation des pâturages des Prairies (Nashlyn) | Saskatchewan | 2021 | Sans objet | 15 à 20 | K. Hecker et R. Turnquist |
2010 – 2021 | Parc national des Prairies (bloc ouest) | Saskatchewan | 2021 | Sans objet | Sans objet | S. Liccioli |
a Les sources de données sont abrégées comme suit : AAC – Agriculture et Agroalimentaire Canada; CNC – Collection nationale canadienne d’insectes, d’arachnides et de nématodes; COSEPAC – Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEWIC, 2012); UGCBG – University of Guelph, Centre for Biodiversity Genomics; D. Johnson – D. Johnson, Université de Lethbridge (Alberta); inaturalist.org – www.inaturalist.org; MJBW – Musée JB Wallis/RE Roughley à l’Université du Manitoba; MEL – Musée d’entomologie Lyman, Université McGill; Vickery et Kevan – Vickery, V. R., et D.K. McE. Kevan. 1985. The Grasshoppers, crickets and related insects of Canada and adjacent regions. Agriculture Canada, Research Branch, Publication 1777, Ottawa.
Annexe B : Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées
Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmesNote de bas de page 13. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement, et d’évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durableNote de bas de page 14 (SFDD).
La planification de la conservation vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que la mise en œuvre de plans de gestion peut, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le plan de gestion lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.
Le présent plan de gestion aura des avantages pour l’environnement grâce à la promotion de la conservation de l’habitat du criquet de l’armoise. La possibilité que le plan produise par inadvertance des effets négatifs sur d’autres espèces a été envisagée. L’EES a conclu que ce plan aura des avantages pour l’environnement, sans avoir d’effets néfastes importants. L’effet le plus important qu’aura la conservation et la gestion de l’habitat du criquet de l’armoise aura sur les autres espèces sera la protection de milieux de prairie.
De nombreuses autres espèces utilisent les milieux de prairies indigènes au cours de l’ensemble ou de parties de leur cycle vital, et ce, à des endroits qui chevauchent à divers degrés l’aire de répartition du criquet de l’armoise. Parmi ces espèces, on trouve plusieurs espèces en péril protégées par les lois fédérales : l’hespérie du Dakota (Hesperia dacotae), le monarque (Danaus plexippus), le mormon (Apodemia mormo), le Plectrophane de McCown (Rhynchophanes mccownii), le Bruant de Baird (Ammodramus bairdii), le Plectrophane à ventre noir (Calcarius ornatus), le Courlis à long bec (Numenius americanus), le Pipit de Sprague (Anthus spragueii), le Moqueur des armoises (Oreoscoptes montanus), la Buse rouilleuse (Buteo regalis), le Tétras des armoises (Centrocercus urophasianus), le Blaireau d’Amérique de la sous-espèce taxus (Taxidea taxus taxus), le renard véloce (Vulpes velox) et la buchloé faux-dactyle (Bouteloua dactyloides). Les activités de conservation et de gestion conçues pour conserver et remettre en état les prairies indigènes ou pour créer des milieux de prairies pourraient être favorables à ces espèces. Afin d’éviter d’éventuels effets néfastes sur d’autres espèces en péril, les risques écologiques pour les autres espèces devront être évalués avant la mise en œuvre de mesures de gestion de l’habitat du criquet de l’armoise. Pour de plus amples renseignements sur la manière dont le criquet de l’armoise interagit avec d’autres espèces de l’écosystème, reportez-vous aux sections suivantes du présent document : Description de l’espèce, Besoins du criquet de l’armoise, Menaces, et Mesures de conservation.
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