Dégélie plombée (Degelia plumbea) : plan de gestion 2022
Titre officiel : Plan de gestion de la dégélie plombée (Degelia plumbea) au Canada
Loi sur les espèces en péril
Série des Plans de gestion
2022

Information sur le document
Référence recommandée :
Environnement et Changement climatique Canada. 2022. Plan de gestion de la dégélie plombée (Degelia plumbea) au Canada. Série de Plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril. Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa. iv + 32 p.
Version officielle
La version officielle des documents de rétablissement est celle qui est publiée en format PDF. Tous les hyperliens étaient valides à la date de publication.
Version non officielle
La version non officielle des documents de rétablissement est publiée en format HTML, et les hyperliens étaient valides à la date de la publication.
Pour télécharger le présent plan de gestion ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes portant sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en périlNote de bas de page 1.
Illustration de la couverture : © David Richardson
Also available in English under the title “Management Plan for the Blue Felt Lichen (Degelia plumbea) in Canada”
Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.
Préface
En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996)Note de bas de page 2, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des plans de gestion pour les espèces inscrites comme étant préoccupantes et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.
Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de l’Agence Parcs Canada est le ministre compétent en vertu de la LEP à l’égard de la dégélie plombée et a élaboré ce plan de gestion conformément à l’article 65 de la LEP. Dans la mesure du possible, le plan de gestion a été préparé en collaboration avec les gouvernements du Nouveau-Brunswick, de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador et tout autre organisme, en vertu du paragraphe 66(1) de la LEP.
La réussite de la conservation de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent plan. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement et Changement climatique Canada ou toute autre autorité responsable. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer et à mettre en œuvre ce plan pour le bien de la dégélie plombée et de l’ensemble de la société canadienne.
La mise en œuvre du présent plan de gestion est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités responsables et organisations participantes.
Remerciements
La version provisoire du présent plan de gestion a été préparée par David H.S. Richardson, doyen émérite de l’Université Saint Mary’s (Halifax, Nouvelle-Écosse), et a été complétée par Julie McKnight (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune [ECCC-SCF] – Région de l’Atlantique), d’après l’information à jour fournie par Sean Haughian (Musée de la Nouvelle-Écosse), Alex Setchell, Alain Belliveau (Centre de données sur la conservation du Canada atlantique), Frances Anderson (chercheure indépendante) et Rob Cameron (Nouvelle-Écosse – Environnement). Merci aux autres personnes qui ont réalisé des relevés et fourni des rapports inédits, des communications personnelles et des conseils qui se sont avérés très précieux pour la préparation du présent plan, notamment William Clarke (Centre for Forest Innovation and Science), Stephen Clayden, Claudia Hanel (ministère de l’Environnement et de la Conservation de Terre-Neuve-et-Labrador), Gregory Jeddore et d’autres membres de la Première Nation de Miawpukek, Shelley Moores (Division de la faune du ministère de l’Environnement et de la Conservation), Mac Pitcher, Susan Squires et Kirby Tulk (Agence Parcs Canada). Enfin, merci au Comité sur la situation des espèces en péril au Canada d’avoir préparé le rapport de situation sur la dégélie plombée, qui a servi de fondement au présent document.
Sommaire
La dégélie plombée (Degelia plumbeaNote de bas de page 3) est un cyanolichen produisant un grand thalle foliacé marqué de crêtes longitudinales et de lignes en forme de croissants. Elle pousse généralement sur le tronc de feuillus âgés, mais elle a parfois été observée sur des rochers recouverts de mousse.
La dégélie plombée est présente au Canada, aux États-Unis, dans les îles Britanniques, en Scandinavie et dans la péninsule Ibérique. Elle est la seule espèce de son genre signalée en Amérique du Nord, où elle se limite à la portion nord-est du continent. Au Canada, la dégélie plombée a été observée au Nouveau-Brunswick, à l’Île-du-Prince-Édouard, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador. Aux États-Unis, elle a été signalée dans seulement deux localités côtières, dans le Maine.
La population nord-américaine de la dégélie plombée compterait plus de 8 000 thalles matures, et plus de 99,9 % de cette population se trouve au Canada. En Nouvelle-Écosse, plus de 2 600 thalles ont été dénombrés dans 467 sites existants de 1999 à 2021. La dégélie plombée se rencontre principalement dans les comtés du sud-ouest et de l’ouest de la Nouvelle-Écosse et dans le comté de Cumberland. Au Nouveau-Brunswick, on compte 35 thalles existants dans 2 sites. À Terre-Neuve-et-Labrador, plus de 1 500 thalles ont été dénombrés dans 50 sites. Environ 30 % des thalles dans l’île de Terre-Neuve poussent sur des arbres non indigènes.
La dégélie plombée a besoin de milieux où l’humidité et les précipitations sont élevées tout au long de l’année, d’été frais et d’hivers modérés ainsi que d’un environnement sain exempt de polluants atmosphériques (particulièrement le dioxyde de soufre et les oxydes d’azote) et de précipitations acides. Les principales menaces pesant sur l’espèce sont la pollution atmosphérique, l’exploitation forestière et la récolte du bois, le déplacement et l’altération de l’habitat associés aux changements climatiques et les espèces exotiques (non indigènes) envahissantes.
L’objectif de gestion de la dégélie plombée est de maintenir une population stable dans l’aire de répartition connue de l’espèce (délimitée d’après les données recueillies jusqu’en 2018) au Canada (présentée aux figures 1 et 2).
Les stratégies générales et mesures de conservation à mettre en œuvre pour appuyer l’objectif de gestion et contrer les menaces pesant sur la dégélie plombée sont présentées dans la section sur les mesures de conservation (section 6.2). Il ne sera peut-être pas possible d’éliminer ou d’atténuer entièrement les effets des polluants atmosphériques, notamment les précipitations acides, sur la dégélie plombée.
1. Évaluation de l’espèce par le COSEPAC*
Date de l’évaluation : Novembre 2010
Nom commun (population) : Dégélie plombée
Nom scientifique : Degelia plumbeaNote de bas de page 4
Statut selon le COSEPAC : Préoccupante
Justification de la désignation : Au Canada, ce lichen ne se trouve que dans la région de l’Atlantique. L’espèce est très rare au Nouveau-Brunswick, peu commune à Terre-Neuve, mais plus fréquente en Nouvelle-Écosse. Ce lichen épiphyte pousse principalement sur des feuillus dans des régions boisées et est vulnérable aux perturbations ayant pour effet une réduction de l’humidité de son habitat. L’espèce est également très sensible aux pluies acides. L’exploitation forestière représente une menace pour l’espèce par le retrait direct ou la création d’un effet de lisière, menant ainsi à une réduction de l’humidité au sein du peuplement. À Terre-Neuve, le broutage de l’arbre hôte du lichen par une densité élevée d’orignauxNote de bas de page 5 est également une source de préoccupation. La pollution atmosphérique est une menace, particulièrement au Nouveau-Brunswick, mais également en Nouvelle-Écosse.
Présence au Canada : Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve-et-Labrador
Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en novembre 2010
* COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada)
2. Information sur la situation de l’espèce
La dégélie plombée (Degelia plumbea) a été désignée « espèce préoccupante » par le COSEPAC en 2010 et inscrite à ce titre à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2017. Environ 1,2 % de l’aire de répartition mondiale de l’espèce se trouve au Canada, et le Canada compte plus de 99,9 % de la population nord-américaine de la dégélie plombée (Consortium of North American Lichen Herbaria, 2019; COSEWIC, 2010; S. Haughian, communication personnelle). L’espèce est classée vulnérable en Nouvelle-Écosse (Nova Scotia Endangered Species Act - N.S. Reg. 2017) et préoccupante au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve-et-Labrador (New Brunswick Species at Risk Public Registry, 2019; Newfoundland and Labrador, 2015).
Cote mondiale (G)a | Cote nationale (N) | Cote infranationale (S) |
---|---|---|
GNR | Canada N3 |
Île de Terre-Neuve (S2S3), Nouveau-Brunswick (S1), Nouvelle-Écosse (S3) |
GNR | États-Unis NNR |
Maine (SNR) |
a Cotes de conservation : 1 – gravement en péril; 2 – en péril; 3 – vulnérable à la disparition ou à l’extinction; 4 – apparemment non en péril; 5 – non en péril; H – historique/possiblement disparue; NR – non classée; U – non classable.
3. Information sur l’espèce
3.1 Description de l’espèce
La dégélie plombée est un cyanolichenNote de bas de page 6 produisant un grand thalle foliacé gris-bleu. Celui-ci est marqué de crêtes dans le sens de la longueur et de lignes en forme de croissants, qui lui confèrent un aspect festonné. Le dessous du thalle comporte un feutrage fongique, généralement noir-bleu, qui dépasse de la marge du thalle (partie principale du lichen). Le thalle peut atteindre dix centimètres de diamètre. L’espèce pousse généralement sur le tronc de feuillus âgés, mais elle a parfois été observée sur des rochers recouverts de mousse.
3.2 Population et répartition de l’espèce
La dégélie plombée est présente au Canada, aux États-Unis, dans les îles Britanniques, en Scandinavie et dans la péninsule Ibérique. Elle est la seule espèce de son genre signalée en Amérique du Nord, où elle se limite à la portion nord-est du continent (Hinds et Hinds, 2007) (figures 1 et 2).
Aux États-Unis, la dégélie plombée a été signalée dans seulement deux localités côtières, dans le Maine. Un seul thalle a été observé en 2005, sur un frêne (Fraxinus sp.) (D. Werier, communication personnelle), et l’espèce a été signalée dans une deuxième localité, découverte en 1981 par Maass, près du parc d’État Cobscook Bay, dans le Maine, sur des thuyas occidentaux (Thuja occidentalis). Un seul thalle était encore présent à cette localité en 2010 (Richardson et Seaward, données inédites). Une occurrence historique signalée à Saint-Pierre-et-MiquelonNote de bas de page 7 (France) n’a pas été retrouvée dans le cadre des relevés de 2011 (R. Cameron, communication personnelle).
La population canadienne de la dégélie plombée est estimée à plus de 8 000 thalles matures. Le Canada compte 99,9 % (ou plus) de la population nord-américaine (COSEWIC, 2010). Au Canada, la dégélie plombée a été observée en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve-et-Labrador. Une occurrence a récemment été découverte dans la région de Miscouche, dans le comté de Prince, à l’Île-du-Prince-Édouard (C. Chapman, communication personnelle). Il existe peu de données permettant d’évaluer les fluctuations chez l’espèce en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve; toutefois, les tendances pourraient être à la baisse dans ces provinces, car les zones où pousse la dégélie plombée font l’objet d’une exploitation forestière. Certaines indications permettent de croire que l’espèce connaît un déclin au Nouveau-Brunswick (dans les îles Grand Manan et Campobello) (COSEWIC, 2010).
En Nouvelle-Écosse, la dégélie plombée est le plus communément rencontrée dans les comtés du sud-ouest et de l’ouest de la province et dans le comté de Cumberland. Elle est généralement observée dans des sites à 30 km ou moins de la côte de la baie de Fundy, de l’Atlantique ou de la côte de Northumberland au cap Breton. Plus de 2 600 thalles ont été dénombrés dans 467 sitesNote de bas de page 8 existants de 1999 à 2021 (S. Haughian, communication personnelle).
Au Nouveau-Brunswick, 35 thalles existants ont été signalés dans deux sites (S. Haughian, communication personnelle).
À Terre-Neuve-et-Labrador, plus de 1 500 thalles ont été dénombrés dans 50 sites. Environ 30 % des thalles dans l’île de Terre-Neuve poussent sur des érables de Norvège (Acer platanoides), espèce non indigène (S. Haughian, communication personnelle). Depuis que le COSEPAC a évalué l’espèce, deux nouveaux sites (parc national Terra Nova et O’Reagans) ont été trouvés (K. Tulk et C. Hanel, observation personnelle).
La dégélie plombée est disparue de l’île Campobello, au Nouveau-Brunswick, et un site a été perdu à l’île Grand Manan (mais un nouveau site a été trouvé à proximité) (D. Richardson, communication personnelle). L’espèce est disparue de 48 sites en Nouvelle-Écosse depuis les débuts de la réalisation des relevés récents, en 1999 (R. Cameron, communication personnelle; S. Haughian, communication personnelle), ainsi que de 6 sites à Terre-Neuve-et-Labrador (COSEWIC, 2010; S. Haughian, communication personnelle).

Figure 1. Répartition en 2018 de la dégélie plombée dans les Maritimes. Chaque cercle représente un site; certains sites se chevauchent à cause de l’échelle de la carte. L’observation récente de l’espèce dans le comté de Prince, à l’Île-du-Prince-Édouard, n’est pas représentée sur la carte.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Distribution of Blue Felt Lichen = Répartition de la dégélie plombée
Legend = Légende
Sites with Blue Felt Lichen = Sites où la dégélie plombée est présente
United States = États-Unis
Hudson Bay = Baie d’Hudson
Rocky Mountains = Montagnes Rocheuses
Appalachian Mtns = Appalaches
Mexico = Mexique
Lambert Conic Conformal Projection WGS 1984 = Projection conique conforme de Lambert, WGS 84
Kilometres = Kilomètres
© 2018. Her Majesty the Queen in Right of Canada = © Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2018
ESRI World Topographic Map ArcGIS 10.1 © 2018 = © Carte topographique mondiale ArcGIS 10.1 ESRI, 2018
Bay of Fundy = Baie de Fundy
Nova Scotia = Nouvelle-Écosse
Prince Edward Island = Île-du-Prince-Édouard
New Brunswick = Nouveau-Brunswick
Cape Breton Highlands National Park = Parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton
Gulf of St. Lawrence = Golfe du Saint-Laurent
Description longue
La figure 1 illustre la répartition de la dégélie plombée en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick. En Nouvelle-Écosse, l’espèce est surtout présente dans les parties sud et est de la province, et ne se trouve qu’à quelques sites dans le nord et l’ouest. Son aire de répartition s’étend de Yarmouth jusqu’au parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, en passant par Halifax, Truro et Sydney. Au Nouveau-Brunswick, l’espèce n’est présente qu’à deux sites, au sud de Saint John et en bordure de la baie de Fundy.

Figure 2. Répartition en 2018 de la dégélie plombée à Terre-Neuve-et-Labrador. Chaque cercle représente un site; certains sites se chevauchent à cause de l’échelle de la carte.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Distribution of Blue Felt Lichen = Répartition de la dégélie plombée
Legend = Légende
Sites with Blue Felt Lichen = Sites où la dégélie plombée est présente
United States = États-Unis
Hudson Bay = Baie d’Hudson
Rocky Mountains = Montagnes Rocheuses
Appalachian Mtns = Appalaches
Mexico = Mexique
Lambert Conic Conformal Projection WGS 1984 = Projection conique conforme de Lambert, WGS 84
Kilometres = Kilomètres
© 2018. Her Majesty the Queen in Right of Canada = © Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2018
ESRI World Topographic Map ArcGIS 10.1 © 2018 = © Carte topographique mondiale ArcGIS 10.1 ESRI, 2018
Northern Peninsula = Péninsule Northern
Description longue
La figure 2 illustre la répartition de la dégélie plombée à Terre-Neuve-et-Labrador. L’espèce est présente à plusieurs sites, entourés par les baies Fortune, Belle et d’Espoir. Elle se trouve également à d’autres sites situés à proximité de la baie St. George’s, ainsi que dans la presqu’île Avalon, autour du chenal Eastern et de la baie St. Mary’s.
3.3 Besoins de la dégélie plombée
Les besoins connus de la dégélie plombée sont les suivants :
- Macroclimat et microclimat présentant une humidité élevée et des précipitations abondantes tout au long de l’année, avec des étés frais et des hivers modérés (dans des milieux aux caractéristiques topographiques permettant de retenir l’humidité : p. ex. vallées, ravines, milieux humides, cours d’eau, mares printanières, suintements, lacs, baies, bras de mer) (COSEWIC, 2010);
- Grandes quantités d’humidité sous forme de brouillard et de pluie, souvent supérieures à 1 200 mm par année (COSEWIC, 2009; Davis et Browne, 1996);
- Forêts de feuillus ou forêts mixtes offrant une luminosité accrue en hiver et de l’ombre protectrice en été;
- Arbres hôtes matures ou très matures à écorce de texture grossière;
- Forêts composées de plusieurs stades de succession (p. ex. remplacement par vagues ou trouées) (Mosseler et al., 2003). Cette caractéristique permet au cyanolichen de se disperser et de coloniser de nouveaux arbres lorsque les sites deviennent trop denses (Hultengren et Norden, 1996) ou que les arbres hôtes tombent;
- Écorce présentant un pH favorable (absence d’acidification excessive par la pollution atmosphérique ou par les pluies et autres précipitations acides);
- Conditions environnementales favorables relativement exemptes de pollution atmosphérique et de pluies acides (particulièrement de dioxyde de soufre et d’oxydes d’azote). Les précipitations acides peuvent avoir un impact négatif sur la colonisation et la survie de la dégélie plombée (particulièrement les jeunes thalles) dans les zones recevant des quantités considérables de dépôts acides de façon continue. Actuellement, de nombreuses régions du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse et, dans une moindre mesure, de Terre-Neuve-et-Labrador, reçoivent des dépôts acides supérieurs aux charges critiques. La charge critique pour un milieu donné correspond à la quantité de dépôts acides qu’il peut tolérer sans subir de dommages considérables (voir COSEWIC, 2010, pour l’application de l’évaluation scientifique des dépôts acides au Canada);
- Présence de souches convenables de cyanobactérie (sur le tronc d’arbres) (COSEWIC, 2010).
4. Menaces
Les menaces directes pesant sur la dégélie plombée et son habitat sont évaluées dans le tableau 2.
L’évaluation des menaces pesant sur la dégélie plombée se fonde sur le système unifié de classification des menaces de l’IUCN-CMP (Union internationale pour la conservation de la nature-Partenariat pour les mesures de conservation).
Les menaces sont définies comme étant les activités ou les processus immédiats qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner la destruction, la dégradation et/ou la détérioration de l’entité évaluée (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d’intérêt (mondiale, nationale ou infranationale) (Salafsky et al., 2008). Aux fins de l’évaluation des menaces, seulement les menaces présentes et futures sont considérées. Les menaces historiques, les effets indirects ou cumulatifs des menaces ou toute autre information pertinente pour comprendre la nature des menaces sont présentés dans la section Description des menaces.
4.1 Évaluation des menaces
Menace | Description de la menace | Impacta | Portéeb | Gravitéc | Immé-diatetéd | Commentaires |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | Développement résidentiel et commercial | Faible | Petite | Élevée | Élevée | Sans objet |
1.1 | Zones résidentielles et urbaines | Faible | Petite | Élevée | Élevée | La péninsule d’Avalon, à Terre-Neuve-et-Labrador, fait l’objet d’un développement rapide associé à la construction de chalets, et les lignes directrices pour la préservation du couvert forestier dans les lots de construction sont limitées. De plus, le développement côtier en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick se poursuit à un rythme considérable, mais aucune donnée ne semble exister sur le taux de perte de forêts dans les zones où pousse la dégélie plombée. |
3 | Production d’énergie et exploitation minière | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
3.2 | Exploitation de mines et de carrières | Négli-geable | Négli-geable | Extrême | Modérée | L’installation de transformation du nickel Hydromet à Long Harbour (baie de Plaisance, Terre-Neuve-et-Labrador) est entrée en activité en 2014. Le renouvellement de l’exploitation aurifère (déforestation pour l’empreinte de la mine, aménagement routier) dans le comté d’Halifax, en Nouvelle-Écosse, pourrait avoir une incidence sur l’espèce. |
3.3 | Énergie renouvelable | Négli-geable | Négli-geable | Extrême | Modérée | Construction de parcs éoliens (déforestation pour l’empreinte. Routes connexes, évaluées à la menace 4.1, Routes et voies ferrées), Récolte de biomasse, évaluée à la menace 5.3 Exploitation forestière et récolte du bois |
4 | Corridors de transport et de service | Faible | Restreinte | Modérée | Élevée | Sans objet |
4.1 | Routes et voies ferrées | Faible | Restreinte | Modérée | Élevée | Les routes peuvent avoir une incidence sur le régime hydrologique en concentrant l’écoulement de l’eau et en détournant les systèmes naturels de drainage, et elles peuvent causer des effets de bordure (assèchement, chablis). Cette menace inclut la construction et l’entretien des routes pour l’exploitation minière, l’exploitation forestière et la récolte du bois, la récolte de biomasse ainsi que l’aménagement de parcs éoliens et l’accès à ceux-ci. |
5 | Utilisation des ressources biologiques | Élevé - moyen | Grande | Élevée – modérée | Élevée | Sans objet |
5.3 | Exploitation forestière et récolte du bois | Élevé - moyen | Grande | Élevée – modérée | Élevée | L’exploitation forestière et la récolte du bois éliminent des arbres hôtes qui pourraient être colonisés et pourraient éliminer la dégélie plombée. Le bois est récolté pour la production d’énergie à partir de biomasse. En Nouvelle-Écosse, les arbres hôtes pourraient faire l’objet d’une récolte accrue sur les terres privées (à cause d’une baisse des réserves et de l’adoption récente de pratiques de gestion particulières pour les lichens en péril sur le territoire domanial). La réalisation de relevés des lichens préalables à la récolte n’est pas exigée sur les terres privées en Nouvelle-Écosse. À Terre-Neuve-et-Labrador, le bouleau jaune est recherché pour le bois de chauffage et de sciage. |
8 | Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques | Moyen - faible | Géné-ralisée | Modérée – légère | Élevée | Sans objet |
8.1 | Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes | Moyen - faible | Géné-ralisée | Modérée – légère | Élevée | Deux espèces de limaces envahissantes sont répandues en Nouvelle-Écosse et endommagent les lichens en consommant ceux-ci. L’impact de l’alimentation des limaces sur la dégélie plombée doit encore être étudié, mais les observations faites jusqu’à maintenant donnent à croire que les limaces consomment moins couramment l’espèce que d’autres lichens rares. À Terre-Neuve-et-Labrador, la régénération du bouleau jaune est inhibée par le broutage par les orignaux. |
9 | Pollution | Élevé - moyen | Grande | Élevée – modérée | Élevée | Sans objet |
9.5 | Polluants atmosphériques | Élevé - moyen | Grande | Élevée – modérée | Élevée | Les cyanolichens sont extrêmement sensibles à la pollution atmosphérique et aux précipitations acides. Les précipitations acides pourraient surpasser la capacité tampon de l’écorce des arbres hôtes et faire en sorte que celle-ci ne convient plus à la colonisation par les cyanolichens ou à la croissance des cyanobactéries avec lesquelles les spores du champignon doivent s’associer à chaque génération pour produire un nouveau lichen. |
11 | Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents | Élevé - faible | Grande - petite | Élevée – légère | Élevée | Sans objet |
11.1 | Déplacement et altération de l’habitat | Élevé - faible | Grande - petite | Élevée – légère | Élevée | L’adoucissement des hivers associé aux changements climatiques pourrait accroître le taux de survie et l’activité des espèces de limaces envahissantes. La réduction de la fréquence du brouillard observée en Nouvelle-Écosse pourrait particulièrement nuire à ce cyanolichen. L’immédiateté et la gravité de cette menace sont inconnues. |
11.4 | Tempêtes et inondations | Faible | Petite | Extrême | Élevée | Les vents violents peuvent accroître la fréquence des chablis et causer la perte d’arbres hôtes, en plus d’entraîner des modifications du microclimat (hausse de l’assèchement). |
a Impact – Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce, ou de la diminution/dégradation de la superficie d’un écosystème. Le taux médian de réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (p. ex. lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculé : l’impact n’est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d’évaluation (p. ex. l’immédiateté est non significative/négligeable ou faible puisque la menace n’existait que dans le passé); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable; n’est pas une menace : lorsque la valeur de la gravité est neutre ou qu’il y a un avantage possible.
b Portée – Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable < 1 %).
c Gravité – Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l’ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de 10 ans ou de 3 générations (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable < 1 %; neutre ou avantage possible ≥ 0 %).
d Immédiateté – Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); non significative/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.
4.2 Description des menaces
Les menaces à impact faible à élevé sont énumérées conformément au tableau d’évaluation des menaces (tableau 2) et sont décrites en détail ci-dessous.
1.1 Développement résidentiel et commercial et 4.1 routes et voies ferrées
L’aménagement des terres pour la construction de résidences crée des perturbations, modifie le paysage et a une incidence sur le microclimat des forêts à proximité. La construction de routes peut avoir une incidence sur le microclimat des forêts à proximité en concentrant et en détournant les systèmes naturels de drainage (Cameron, 2006). Ce phénomène peut modifier le régime d’humidité dans les forêts de feuillus ou mixtes avoisinantes où pousse généralement la dégélie plombée. De plus, les nouvelles routes offrent un accès aux régions éloignées et peuvent ainsi favoriser l’expansion des zones de villégiature (Maass et Yetman, 2002).
Selon les estimations du ministère des Ressources naturelles de Terre-Neuve-et-Labrador, le taux de conversion des forêts en vue d’autres usages (chalets, agriculture, construction résidentielle, routes et autres) est d’environ 12 km2 par période de cinq ans dans la péninsule d’Avalon (Anon, 2006). De plus, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, le développement représente une menace pour l’espèce, particulièrement dans les zones près des côtes, où la dégélie plombée se rencontre communément.
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois
La dégélie plombée et son habitat pourraient être menacés par la récolte d’arbres. Les pratiques forestières, comme la coupe à blanc ou la récolte à grande échelle, peuvent fragmenter l’habitat et altérer la biodiversité ainsi que la structure des classes d’âge dans l’habitat potentiel de la dégélie plombée. L’exploitation forestière réalisée à quelques centaines de mètres pourrait accentuer l’effet d’assèchement auquel la dégélie plombée est sensible (Gauslaa et Saulhaug, 1998; Hunter, 1990). Au cours des 10 dernières années, des coupes à blanc ont peu fréquemment été réalisées dans les baissières humides peuplées d’érables où se rencontre le plus souvent l’espèce, car l’exploitation a été concentrée dans les zones plus sèches où poussent des conifères. Dans certaines régions de Terre-Neuve-et-Labrador où le sapin baumier (Abies balsamea) a été récolté, le bouleau jaune (principal hôte indigène de la dégélie plombée à Terre-Neuve-et-Labrador) a été laissé sur place comme arbre semencier. Toutefois, les arbres matures de cette espèce ne s’adaptent généralement pas bien aux milieux ouverts (causés par les perturbations naturelles et/ou la récolte) et meurent ou sont abattus par le vent (C. Hanel, communication personnelle). En outre, la régénération du bouleau jaune est inhibée par le broutage par les orignaux (voir la section Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes, ci-dessous).
En Nouvelle-Écosse, l’exploitation de biomasse de Port Hawkesbury utilise le bois de feuillus de « faible qualité » n’ayant pas d’autres usages commerciaux (provenant généralement d’arbres tordus, noueux ou malades) comme source d’énergie (Emera, 2017). Les feuillus sont recherchés pour leur valeur calorifique élevée, notamment l’érable et le bouleau jaune, espèces hôtes de la dégélie plombée. Il pourrait ainsi y avoir une hausse de la récolte d’arbres dans les baissières à érable, ce qui pourrait constituer une grave menace pour les populations de dégélie plombée.
8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes
À Terre-Neuve-et-Labrador, les bouleaux jaunes disparaissent progressivement en raison de leur âge avancé, de la récolte et de l’abattage par le vent. De plus, le taux de remplacement par de jeunes arbres est faible, à cause du broutage exercé par la population élevée d’orignaux introduits (McLaren et al., 2004). La dégélie plombée a besoin de bouleaux jaunes matures comme arbres hôtes à Terre-Neuve-et-Labrador; ainsi, le broutage important des jeunes arbres par les orignaux, qui empêche les bouleaux jaunes de parvenir à maturité, représente une préoccupation considérable (M. Pitcher, communication personnelle).
Deux espèces de limaces (Arion subfuscus et Deroceras reticulatum) plus grosses et plus agressives que les espèces indigènes ont été introduites d’Europe. Elles ont été observées en train de se nourrir de plusieurs espèces de cyanolichens rares, notamment l’érioderme boréal (Erioderma pedicellatum) en Nouvelle-Écosse (Cameron, 2009). L’alimentation des mollusques peut avoir un effet important sur la végétation épiphyte dans les forêts de feuillus, et les thalles juvéniles semblent particulièrement vulnérables (Asplund et Gauslaa, 2008). Les changements climatiques ont entraîné une hausse de la consommation de lichens par les mollusques et ont notamment contribué à la disparition du Pseudocyphellaria crocata dans le sud-ouest de la Norvège (Gauslaa, 2008). En Nouvelle-Écosse, les propagules végétatives (sorédies) de ce lichen pourraient constituer une source de souches de Nostoc compatibles pour la dégélie plombée. Il faut encore mener des études sur l’impact de l’alimentation des gastropodes sur les populations de la dégélie plombée au Canada, mais les quelques observations réalisées jusqu’à maintenant donnent à croire que la dégélie plombée est moins couramment consommée que l’érioderme boréal (F. Anderson, communication personnelle).
9.5 Polluants atmosphériques
Les cyanolichens sont extrêmement sensibles à la pollution atmosphérique et aux précipitations acides (Cameron et Richardson, 2006; Henderson, 2000), car ils dépendent des nutriments et de l’eau présents dans l’air et sont dépourvus de structures de protection (Richardson et Cameron, 2004). Les cyanolichens pourraient être indirectement touchés par les effets de la pollution sur le pH de l’écorce des arbres (Batty et al., 2003). Une exposition à long terme à la pollution atmosphérique et aux précipitations acides rend l’écorce des arbres trop acide pour que les cyanolichens, particulièrement les très jeunes thalles, puissent la coloniser et/ou y prospérer (Nieboer et al.,1984; Batty et al., 2003).
La dégélie plombée pourrait profiter des campagnes de prévention de la pollution et des technologies industrielles permettant de réduire les émissions. Toutefois, malgré de telles initiatives, de nombreuses régions du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse et, dans une moindre mesure, de Terre-Neuve-et-Labrador, sont actuellement exposées à des concentrations de polluants acidifiants dépassant ceux que peuvent tolérer les habitats sans subir de dommages considérables (COSEWIC, 2010; Environment and Climate Change Canada, 2016). Les activités de développement actuelles ou prévues qui libèrent des oxydes de soufre et d’azote dans la péninsule d’Avalon, à Terre-Neuve-et-Labrador, pourraient représenter une menace pour les populations de dégélie plombée situées à proximité.
11.1 Déplacement et altération de l’habitat et 11.4 Tempêtes et inondations
Les lichens, notamment la dégélie plombée, pourraient être particulièrement sensibles aux changements climatiques. Le dépérissement des bouleaux observé à l’échelle régionale dans l’est du Canada et dans les portions adjacentes des États-Unis a été attribué aux fluctuations climatiques extrêmes (Auclair, 1987; Auclair et al., 1992; Braathe, 1995). Ce phénomène pourrait limiter l’habitat disponible pour la dégélie plombée.
Des analyses préliminaires menées le long de la côte Atlantique semblent indiquer que la fréquence du brouillard a considérablement diminué en Nouvelle-Écosse et dans la péninsule d’Avalon, dans le sud-est de Terre-Neuve-et-Labrador, au cours des dernières décennies (Beauchamp et al., 1998; Muraca et al., 2001; Clayden, 2010). La dégélie plombée, comme plusieurs autres cyanolichens poussant principalement dans les forêts côtières brumeuses, est une espèce sensible à la sécheresse et pourrait subir des effets négatifs si le déclin du brouillard se poursuit (Gauslaa et Solhaug, 1998).
D’après des observations faites sur le terrain chez l’érioderme boréal, espèce semblable, la dégélie plombée pourrait être vulnérable au dessèchement causé par les phénomènes météorologiques extrêmes, comme les sécheresses et les tempêtes (les tempêtes pouvant entraîner la perte d’arbres hôtes) (Maass et Yetman, 2002). Une tempête violente dans le comté de Guysborough, en Nouvelle-Écosse, a causé un chablis ayant détruit une des populations d’érioderme boréal découvertes dans les années 1980 (Maass et Yetman, 2002). De même, au parc Bond, à Terre-Neuve-et-Labrador, une tempête de vent extrême a causé la perte de cinq arbres hôtes de la dégélie plombée en 2010 (C. Hanel, observation personnelle).
5. Objectif de gestion
L’objectif de gestion pour la dégélie plombée est de maintenir une population stable dans l’aire de répartition connue de l’espèce (délimitée d’après les données recueillies jusqu’en 2018) au Canada (présentée aux figures 1 et 2).
La dégélie plombée a été évaluée espèce préoccupante compte tenu de sa vulnérabilité aux menaces d’origine humaine. De plus, le COSEPAC (2010) a tenu compte de la faible superficie de l’habitat occupé par l’espèce (indice de zone d’occupation < 500 km2), du déclin continu de l’aire de répartition de l’espèce (zone d’occurrence), de la superficie de l’habitat occupé et de la qualité de cet habitat ainsi que du déclin du nombre d’individus matures. Ainsi, l’objectif de gestion consistant à maintenir une population stable (éviter des pertes additionnelles du nombre de populations et de leur taille et une diminution de l’aire de répartition) est considéré comme approprié.
Il pourrait être impossible de complètement éliminer ou atténuer les effets des polluants atmosphériques, notamment les précipitations acides, sur la dégélie plombée. Les mesures de conservation proposées présentées ci-dessous visent à appuyer l’atteinte de l’objectif de gestion, dans la mesure du possible.
6. Stratégies générales et mesures de conservation
L’objectif de gestion pour la dégélie plombée sera appuyé par les mesures de conservation détaillées dans le tableau 3.
6.1 Mesures déjà achevées ou en cours
Des mesures de conservation visant la dégélie plombée et/ou son habitat sont en cours ou ont déjà été réalisées dans le Canada atlantique.
Des relevés non ciblés menés au Nouveau-Brunswick (forêts de thuya occidental), à l’Île-du-Prince-Édouard, à Terre-Neuve-et-Labrador et en Nouvelle-Écosse ont mené à la découverte d’occurrences nouvelles/additionnelles de la dégélie plombée, et ils ont ainsi amélioré notre connaissance de l’aire de répartition de l’espèce.
Un certain nombre d’occurrences de la dégélie plombée en Nouvelle-Écosse se trouvent dans des zones gérées aux fins de conservation (p. ex. parcs provinciaux, aires de nature sauvage désignées, terres de conservation appartenant à Conservation de la nature Canada, propriété du ministère de la Défence nationale et annexe côtière du parc national Kejimkujik). La Nouvelle-Écosse a publié un ensemble de pratiques de gestion particulières (PGP) pour les « lichens en péril » en mai 2018 (Nova Scotia Natural Resources, 2018), et la dégélie plombée y est incluse. Ces PGP s’appliquent uniquement dans le territoire domanial provincial. Le lichen bénéficie ainsi d’une zone d’un rayon de 100 m autour de son arbre hôte, où les perturbations doivent demeurer minimes (p. ex. absence de défrichement actif ou d’élimination ou de perturbation des arbres, du sol ou des milieux humides).
À Terre-Neuve-et-Labrador, l’espèce est présente dans un parc municipal (parc Sir Robert Bond, à Whitbourne) créé à des fins de conservation. De plus, l’espèce a été signalée dans le parc national Terra Nova, où des pratiques de gestion exemplaires ont été élaborées et mises en œuvre pour que les lichens rares bénéficient de mesures de protection additionnelles (p.ex., des relevés sont réalisés dans les zones où l’achalandage de visiteurs est élevé ainsi qu’avant la réalisation de nouvelles activités ou l’entretien ou la construction d’infrastructures). Le site de St. Catherines, à la rivière Salmonier, se trouve sur un terrain privé dont le propriétaire est conscient de l’importance de la conservation de cette population de dégélie plombée. Dans la région de la baie d’Espoir, deux sites se trouvent dans le parc provincial Jipujijkuei Kuespem, et l’espèce y bénéficie donc de certaines mesures provinciales de protection contre les menaces. De plus, l’espèce est présente sur le territoire de la Première Nation de Miawpukek et la zone d’aménagement forestier de la réserve de Miawpukek (où les pratiques de récolte sont modifiées dans les zones abritant la dégélie plombée). Le ministère des Ressources naturelles de la Première Nation de Miawpukek déploie depuis des décennies des mesures pour identifier et conserver les lichens dans l’île de Terre-Neuve (G. Jeddore, communication personnelle).
Il existe des documents de rétablissement pour les cyanolichens dans le Canada atlantique, et certaines des mesures réalisées ou proposées visant ces lichens (p. ex. collecte de données sur les polluants atmosphériques en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador) sont pertinentes pour la gestion de la dégélie plombée (p. ex. Environment and Climate Change Canada, 2018a; Environment and Climate Change Canada, 2018b; Environment Canada, 2011; Environment Canada, 2010).
6.2 Mesures de conservation
Numéro de la mesure de conservation | Mesure de conservation | Prioritéa | Menaces ou préoccupations traitées | Éché-ance |
---|---|---|---|---|
3. Sensibilisation : 3.1 Communication et sensibilisation | Effectuer de la sensibilisation concernant la dégélie plombée (p. ex. besoins de l’espèce, sites, menaces directes) auprès des organismes gouvernementaux, des propriétaires et gestionnaires fonciers, des industries forestière et minière et des utilisateurs récréatifs.
|
Élevée | Toutes | 2022 |
5. Source de revenus, mesures économiques et mesures incitatives de nature morale : 5.2 Meilleurs produits et meilleures pratiques de gestion | Élaborer des pratiques de gestion améliorées à l’égard des cyanolichens et en faire la promotion pour modifier les comportements, et offrir de la formation et/ou de l’aide technique aux gestionnaires des terres pour qu’ils adoptent ces pratiques. | Moyenne | Routes et voies ferrées, |
2025 |
6. Désignation et planification de la conservation : 6.1 Désignation et/ou acquisition d’aires protégées et 6.2 Servitudes et droits d’exploitation de ressources | Établir ou délimiter des aires protégées gouvernementales, des aires de conservation privées ou d’autres types d’aires de conservation pour l’espèce et son habitat. | Moyenne | Routes et voies ferrées, exploitation forestière et récolte du bois, exploitation de mines et de carrières, changements climatiques et phénomènes météorologiques violents | 2024 |
6. Désignation et planification de la conservation : 6.1 Désignation et/ou acquisition d’aires protégées et 6.2 Servitudes et droits d’exploitation de ressources | Promouvoir les servitudes de conservation. | Moyenne | Routes et voies ferrées, exploitation forestière et récolte du bois, exploitation de mines et de carrières, changements climatiques et phénomènes météorologiques violents | 2024 |
6. Désignation et planification de la conservation : 6.4 planification de la conservation | Planifier la conservation et la gestion de la dégélie plombée dans les sites occupés (p. ex., élaboration d’un plan et de protocoles de suivi, inclusion de la dégélie plombée dans les plans de prérécolte et les exercices de planification forestière). | Élevée | Toutes | 2023 |
7. Cadres stratégiques et juridiques : 7.1 Lois, règlements et codes et 7.2 Politiques et lignes directrices | Élaborer, modifier ou orienter des lois, règlements et codes relatifs aux émissions de polluants atmosphériques (particulièrement le dioxyde de soufre et les oxydes d’azote) de façon à ce que les concentrations environnementales ne dépassent pas les seuils de tolérance des cyanolichens. | Moyenne | Polluants atmosphériques, changements climatiques et phénomènes météorologiques violents | En cours |
7. Cadres stratégiques et juridiques : 7.1 Lois, règlements et codes et 7.2 Politiques et lignes directrices | Évaluer les pratiques de gestion particulières existantes pour les cyanolichens en Nouvelle-Écosse et modifier celles-ci si les normes sont jugées insuffisantes pour assurer la survie de la dégélie plombée. | Faible | Routes et voies ferrées, exploitation forestière et récolte du bois, exploitation de mines et de carrières | 2024 |
8. Recherche et suivi : 8.1 Recherche fondamentale et suivi de la situation | Mener des recherches sur la dégélie plombée (pour combler les lacunes dans les connaissances et mettre au point un modèle d’habitat convenable propre à l’espèce; p. ex. répartition de l’espèce, caractéristiques du substrat de l’hôte, évaluation des effets de l’herbivorie à Terre-Neuve-et-Labrador sur la régénération des arbres hôtes, évaluation de l’impact des gastropodes, évaluation des besoins en matière de microhabitat et impact des régimes de récolte forestière sur la survie de l’espèce et détermination d’une méthode de détection des individus dans le haut des arbres à Terre-Neuve-et-Labrador) | Élevée | Lacunes dans les connaissances | 2025 |
8. Recherche et suivi : 8.2 Évaluation, mesures d’efficacité et apprentissage | Recueillir de l’information sur les travaux de conservation (p. ex. colliger les données recueillies par les lichénologues, entrer les données dans la base du Centre de données sur la conservation du Canada atlantique) | Moyenne | Lacunes dans les connaissances | En cours |
a « Priorité » reflète l’ampleur dans laquelle la mesure contribue directement à la conservation de l’espèce ou est un précurseur essentiel à une mesure qui contribue à la conservation de l’espèce. Les mesures à priorité élevée sont considérées comme étant celles les plus susceptibles d’avoir une influence immédiate et/ou directe sur l’atteinte de l’objectif de gestion de l’espèce. Les mesures à priorité moyenne peuvent avoir une influence moins immédiate ou moins directe sur l’atteinte de l’objectif de gestion, mais demeurent importantes pour la gestion de la population. Les mesures de conservation à faible priorité auront probablement une influence indirecte ou progressive sur l’atteinte de l’objectif de gestion, mais sont considérées comme des contributions importantes à la base de connaissances et/ou à la participation du public et à l’acceptation de l’espèce par le public.
Voir la catégorisation des mesures de conservation du CMP (version 2.0) pour plus de renseignements (anglais seulement).
6.3 Commentaires à l’appui des mesures de conservation et du calendrier de mise en œuvre
3.1 Communication et sensibilisation
La communication avec les propriétaires fonciers, les utilisateurs de ressources, promoteurs, les gestionnaires des terres et d’autres intervenants pour promouvoir l’intendance et la conservation des terres privées fait partie intégrante de la conservation de l’habitat. Les propriétaires fonciers et les utilisateurs des terres des sites où pousse la dégélie plombée et des aires voisines seront informés de la présence et de l’importance de ce lichen rare et d’autres espèces de lichens rares.
5.2 Meilleurs produits et meilleures pratiques de gestion
Il faut élaborer des pratiques de gestion bénéfiques (PGB) destinées à aider les propriétaires fonciers et les gestionnaires des terres à jouer un rôle d’intendants de l’environnement pour les cyanolichens dans le Canada atlantique. En Nouvelle-Écosse, l’équipe de rétablissement des cyanolichens a élaboré une série de recommandations visant l’érioderme boréal (population de l’Atlantique) qui ont orienté les pratiques de gestion particulières (PGP) provinciales visant les lichens en péril.
6.1 Désignation d’aires protégées et/ou acquisition et 6.2 Servitudes et droits relatifs aux ressources
Les aires protégées, de même que les terres privées visées par des mécanismes de conservation, jouent un rôle dans la conservation des lichens, et il faut donc continuer à en établir là où cela est possible. L’expérience et les connaissances des intervenants seront primordiales dans la prise de décisions de gestion sur les terres privées et publiques.
6.4 Planification de la conservation
Il faut élaborer et mettre en œuvre un plan et un protocole de suivi, particulièrement dans les sites connus au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve-et-Labrador où la dégélie plombée est peu commune ou rare et où des signes de déclin ont été observés. La version finale du plan de suivi devrait tenir compte des indices écologiques recueillis concernant les localités existantes.
7.1 Lois, règlements et codes et 7.2 Politiques et lignes directrices
En Nouvelle-Écosse, des PGP ont été mis au point pour les cyanolichens et s’appliquent sur le territoire domanial provincial. Ces PGP nécessitent que des relevés soient réalisés par des experts avant la coupe d’arbres dans toutes les zones très susceptibles d’héberger l’espèce.
Une réduction des concentrations de polluants atmosphériques, comme les précipitations acides, le dioxyde de soufre et les oxydes d’azote, serait bénéfique pour la dégélie plombée. Il n’est pas possible de lancer une campagne intensive de réduction des émissions des sources locales et transfrontalières de pollution strictement au bénéfice des lichens. Par contre, il serait indiqué de renforcer les partenariats avec les ministères pour encourager la conformité à la Loi canadienne sur la protection de l’environnement ainsi que pour poursuivre la mise en œuvre de la Stratégie pancanadienne sur les émissions acidifiantes après l’an 2000, de la Nova Scotia Energy Strategy (stratégie énergétique de la Nouvelle-Écosse), du Nova Scotia Climate Change Action Plan (plan d’action sur les changements climatiques de la Nouvelle-Écosse), du Newfoundland and Labrador Climate Change Action Plan (plan d’action sur les changements climatiques de Terre-Neuve-et-Labrador) et du Plan d’action sur les changements climatiques du Nouveau-Brunswick.
8.1 Recherche fondamentale et suivi de la situation
Il y a des lacunes considérables dans les connaissances en ce qui a trait à la mesure dans laquelle la population est stable ou en déclin, ce qui nuit à l’orientation des mesures de rétablissement de la dégélie plombée et à l’évaluation de son statut de conservation.
Il serait possible d’établir des parcelles de suivi permanentes dans les zones où la dégélie plombée est la plus commune en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador pour évaluer la persistance des thalles matures et l’établissement de thalles juvéniles sur les arbres. Les paramètres du microclimat (p. ex., taux d’humidité, composition de la forêt, structure d’âge de la forêt et espèces indicatrices) pourraient être mesurés avant et après la création de zones tampons, pour évaluer l’impact de l’effet de bordure et des activités d’exploitation forestière menées à proximité.
Dans le cadre des inventaires et des activités de suivi réalisées dans les localités connues, il faudrait recueillir des données sur la présence et l’impact de l’alimentation de l’orignal sur le bouleau jaune à Terre-Neuve-et-Labrador ainsi que sur la fréquence de la consommation de la dégélie plombée par des gastropodes dans l’ensemble de son aire de répartition, en vue d’évaluer l’impact de ces menaces sur les populations de l’espèce.
8.2 Évaluation, mesures d’efficacité et apprentissage
Il faudrait recueillir et consigner des données et les rendre accessibles aux fins d’aménagement du paysage et de planification et des ressources, et faire des mises à jour à mesure que de nouvelles données sont accessibles. Enfin, les habitats potentiels qui n’ont jamais fait l’objet de relevés dans l’aire de répartition de l’espèce doivent être priorisés aux fins d’inventaire, car les relevés antérieurs étaient de nature générale (ne visaient pas la dégélie plombée) et l’habitat potentiel à Terre-Neuve n’aurait pas fait l’objet de suffisamment de relevés (Hanel, communication personnelle, in COSEWIC, 2010).
7. Mesure des progrès
Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous proposent un moyen de mesurer les progrès vers l’atteinte des objectifs de gestion et de faire le suivi de la mise en œuvre du plan de gestion.
- Absence de réduction observée, estimée, inférée ou présumée du nombre total d’individus matures de la dégélie plombée au Canada par rapport aux niveaux de 2018.
- Absence de déclin important observé ou inféré de l’aire de répartition (zone d’occurrence).
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Annexe A : Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées
Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmesNote de bas de page 9. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement, et d’évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durableNote de bas de page 10 (SFDD).
La planification de la conservation vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que la mise en œuvre de plans de gestion peut, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le plan de gestion lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.
La mise en œuvre du présent plan de gestion aura assurément un effet bénéfique sur l’environnement en favorisant la conservation de la dégélie plombée et pourrait également avoir un effet bénéfique sur les espèces qui coexistent avec elle. Parmi ces espèces, certaines sont inscrites à la liste fédérale des espèces en péril, notamment la Paruline du Canada (Cardellina canadensis) (menacée), le Moucherolle à côtés olive (Contopus cooperi) (menacée), le Quiscale rouilleux (Euphagus carolinus) (préoccupante), l’érioderme boréal, population de l’Atlantique (en voie de disparition), l’érioderme mou (Erioderma mollissimum) (en voie de disparition), l’érioderme boréal, population boréale (préoccupante) et le sclérophore givré (Phrynosoma hernandesi) population de l’Atlantique (préoccupante). La possibilité que la mise en œuvre du programme ait des conséquences néfastes imprévues sur d’autres espèces a été envisagée. L’EES a permis de déterminer que le présent plan aura certainement un effet bénéfique sur l’environnement et qu’il n’entraînera pas de conséquences néfastes notables connues. La dégélie plombée fait partie d’un groupe de cyanolichens rares, dont un grand nombre vivent dans des milieux semblables de la région forestière humide atlantique de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et de Terre-Neuve-et-Labrador. Puisque ces espèces partagent des besoins en matière d’habitat semblables, les mesures ayant directement pour but de mieux comprendre les associations à l’échelle des écosystèmes et de préserver l’habitat de la dégélie plombée protégeront certainement les populations d’autres cyanolichens rares. À l’échelle régionale, tous les progrès vers la réduction de la pollution atmosphérique seront bénéfiques non seulement pour la dégélie plombée, mais aussi pour la plupart, voire la totalité, de la flore et de la faune de la région de la forêt atlantique.
Annexe B : Lacunes à combler dans les connaissances en vue du rétablissement
- Déterminer le cycle vital de l’espèce et les stades vitaux essentiels
- Évaluer la diversité génétique
- Déterminer la distance de dispersion : distance et mécanismes
- Définir les besoins en matière de microclimat et les effets particuliers de la pollution et des dépôts acides
- Définir les besoins en matière de microclimat et les effets de la récolte d’arbres adjacents
- Déterminer les facteurs de mortalité et leur effet sur la population
- Faire le suivi de la résilience de l’espèce face aux menaces
- Établir les effets de la consommation par les gastropodes
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