Grèbe élégant (Aechmophorus occidentalis) : plan de gestion proposition 2021

Titre officiel : Plan de gestion du Grèbe élégant (Aechmophorus occidentalis) au Canada Proposition 2021

Loi sur les espèces en péril
Série de Plans de gestion

Photo de couverture
Grèbe élégant
Information sur le document

Référence recommandée :

Environnement et Changement climatique Canada. 2021. Plan de gestion du Grèbe élégant (Aechmophorus occidentalis) au Canada [Proposition]. Série de Plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril. Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa, v + 61 p.

Version officielle

La version officielle des documents de rétablissement est celle qui est publiée en format PDF. Tous les hyperliens étaient valides à la date de publication.

Version non officielle

La version non officielle des documents de rétablissement est publiée en format HTML, et les hyperliens étaient valides à la date de la publication.

Pour télécharger le présent plan de gestion ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes portant sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en périlNote de bas de page 1.

Illustration de la couverture : Couple de Grèbes élégants en parade nuptiale. © iStock.com/twphotos.

Also available in English under the title: "Management Plan for the Western Grebe (Aechmophorus occidentalis) in Canada [Proposed]"

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996)Note de bas de page 2, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des plans de gestion pour les espèces inscrites comme étant préoccupantes et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de l’Agence Parcs Canada est le ministre compétent en vertu de la LEP à l’égard du Grèbe élégant et a élaboré ce plan de gestion conformément à l’article 65 de la LEP. Dans la mesure du possible, le plan de gestion a été préparé en collaboration avec le ministère de l’Environnement et des Parcs de l’Alberta, le ministère de l’Agriculture et des Ressources naturelles du Manitoba et le ministère de l’Environnement de la Saskatchewan, en vertu du paragraphe 66(1) de la LEP.

La réussite de la conservation de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent plan. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement et Changement climatique Canada, l’Agence Parcs Canada ou toute autre autorité responsable. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer et à mettre en œuvre ce plan pour le bien du Grèbe élégant et de l’ensemble de la société canadienne.

La mise en œuvre du présent plan de gestion est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités responsables et organisations participantes.

Remerciements

Le présent plan de gestion a été préparé par Benoit Laliberté (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune [ECCC-SCF] – Région de la capitale nationale), avec l’appui de Marc-André Cyr (ECCC-SCF – Région de la capitale nationale).

Ce plan a été rédigé avec l’aide des personnes suivantes : André Breault (ECCC-SCF – Région du Pacifique), Sean Boyd (ECCC-Direction générale des sciences et de la technologie – Delta, Colombie-Britannique), Katherine Conkin (gouvernement de la Saskatchewan), Michelle Chupik (Université de Regina), Mara Erickson (North Saskatchewan Watershed Alliance), Diana Humple (Point Blue Conservation Science), Ann McKellar (ECCC-SCF – Région des Prairies), Hannah Nevins (American Bird Conservancy), Timothy Poole (ministère de l’Agriculture et du Développement des ressources du Manitoba), Cynthia Paszkowski (Université de l’Alberta) et David Prescott (ministère de l’Environnement et des Parcs de l’Alberta).

De nombreuses personnes ont révisé le document et fourni des commentaires constructifs :

Lindsay Anderson (Colombie-Britannique – ministère de l’Environnement), Christian Artuso (ECCC-SCF – Région de la capitale nationale), Marc-André Beaucher (aire de gestion de la faune de la vallée de Creston), Louise Blight (Colombie-Britannique – ministère de l’Environnement), Diane Casimir (Agence Parcs Canada), Ian Cruickshank (Agence Parcs Canada), Eric Gross (ECCC-SCF – Région du Pacifique), Jeff Keith (Saskatchewan – ministère de l’Environnement), Cindy Kemper (ministère de l’Environnement et des Parcs de l’Alberta), Todd Kohler (ministère de la Défense nationale), Melissa Lalande (Colombie-Britannique – ministère de l’Environnement), Lanah Nasadyk (Colombie-Britannique – ministère de l’Environnement), Emma Pascoe (ECCC-SCF – Région de la capitale nationale), Jake Russell-Mercier (ECCC-SCF – Région de la capitale nationale), Gina Schalk (ECCC-SCF – Région de la capitale nationale) et Ross Vennesland (ECCC-SCF).

Sommaire

Le Grèbe élégant (Aechmophorus occidentalis) est une espèce d’oiseau aquatique colonial, endémique à l’Amérique du Nord. La partie centrale de son aire de reproduction canadienne est située dans les provinces des Prairies, un petit nombre d’individus se reproduisant dans le centre-sud intérieur de la Colombie-Britannique. En Alberta, la plupart des principales colonies se trouvent dans la forêt boréale et la forêt-parc au centre de la province, mais on retrouve aussi des colonies dans toute la partie sud. En Saskatchewan et au Manitoba, des colonies de reproduction sont présentes principalement dans les parties centrale et méridionale des provinces. Ces zones représentent environ 30 % de l’aire de reproduction de l’espèce en Amérique du Nord. On estime que l’effectif de la population continentale de l’espèce s’élève à 100 000 individus, dont 31 000 à 34 000 se reproduisent au Canada. Les colonies de reproduction se trouvent surtout sur des lacs moyens à grands abritant des poissons-proies et entourés d’une végétation adéquate pour accueillir les nids. L’espèce hiverne le long de la côte du Pacifique, depuis le sud de l’Alaska jusqu’à la Basse-Californie.

Le Grèbe élégant est inscrit en tant qu’espèce préoccupante à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril et en tant qu’espèce menacée dans l’Alberta Wildlife Act. Il est protégé au Canada en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs et aux États-Unis, où la majorité de la population hiverne, en vertu de la Migratory Bird Treaty Act.

Les données du Recensement des oiseaux de Noël montrent que la population continentale de Grèbes élégants a diminué de 74,2 % depuis 1985 et que le nombre d’individus hivernant au Canada a diminué de 95,8 % au cours de la même période. D’après le Relevé des oiseaux aquatiques côtiers de la Colombie-Britannique, le déclin au Canada a été particulièrement marqué dans la mer de Salish, alors que la population semble être plus stable dans d’autres régions côtières. Ce déclin pourrait être lié à des changements de l’abondance et de la répartition des poissons-proies le long de la côte du Pacifique, qui ont entraîné un déplacement apparent de la répartition du Grèbe élégant vers le sud, ainsi qu’à d’autres facteurs tels qu’une augmentation des perturbations humaines dans le sud de la Colombie-Britannique. Dans leurs lieux d’hivernage, les Grèbes élégants sont également vulnérables aux déversements d’hydrocarbures, aux prises accessoires et aux proliférations d’algues nuisibles.

Le Grèbe élégant est confronté à de nombreuses menaces dans ses lieux de reproduction au Canada, par exemple les perturbations causées par la navigation de plaisance, les changements des niveaux d’eau (résultant des pluies fortes, des tempêtes ou de la gestion de l’eau), les effets létaux et sublétaux des pesticides et des contaminants, et les espèces envahissantes problématiques qui modifient, voire détruisent, son habitat de reproduction. Ces menaces causent l’échec de la nidification et réduisent la productivité, parfois au point d’entraîner l’abandon de la colonie. Le Grèbe élégant est aussi vulnérable aux collisions avec les lignes de transport d’électricité et les éoliennes ainsi qu’aux atterrissages dans les bassins de résidus miniers et les parcs solaires.

Les objectifs en matière de gestion pour le Grèbe élégant au Canada sont les suivants : 1) maintenir la tendance de la population hivernante à un niveau stable (c.-à-d. n’est pas en déclin) au cours des 10 prochaines années; 2) maintenir l’aire d’hivernage de la population au cours des 10 prochaines années; 3) maintenir l’effectif de la population nicheuse entre 31 000 et 34 000 adultes au cours des 10 prochaines années; 4) maintenir la superficie de l’aire de reproduction à environ 830 000 km2 au cours des 10 prochaines années. Des stratégies générales et des mesures de conservation visant à atteindre ces objectifs sont présentées dans ce document.

1. Évaluation de l’espèce par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada*

Date de l’évaluation : Mai 2014

Nom commun (population) : Grèbe élégant

Nom scientifique : Aechmophorus occidentalis

Statut selon le COSEPAC : Préoccupante

Justification de la désignation :

Bien que des déclins de la population de cet oiseau aquatique se soient produits dans son aire d’hivernage canadienne sur la côte du Pacifique, cela pourrait être en grande partie le résultat d’un déplacement vers le sud de l’aire d’hivernage plutôt qu’une véritable diminution de la taille de la population. Néanmoins, à l’échelle continentale, les populations hivernantes ont fait l’objet d’un déclin de 44 % entre 1995 et 2010 selon les données du Recensement des oiseaux de Noël. Une partie de ce déclin pourrait également être le résultat de diminutions dans les aires de reproduction canadiennes. De plus, la propension de l’espèce à se rassembler en grands groupes, à la fois en colonies de reproduction et dans les aires d’hivernage, rend la population vulnérable à diverses menaces, incluant les déversements d’hydrocarbures, les fluctuations du niveau d’eau, les prises accessoires par les activités de pêche et les déclins de la disponibilité des proies.

Présence au Canada :

Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba

Historique du statut selon le COSEPAC :

Espèce désignée « préoccupante » en mai 2014.

* COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada)

2. Information sur la situation de l’espèce

Le Grèbe élégant (Aechmophorus occidentalis) est désigné comme une espèce de préoccupation mineure selon la Liste rouge mondiale de l’UICN (BirdLife International, 2020) et non en péril à l’échelle mondiale (G5) par NatureServe (2019). Au Canada, la population nicheuse de l’espèce est considérée comme apparemment non en péril (N4B), mais sa population non nicheuse est considérée comme vulnérable à en péril (N2N3N; NatureServe, 2019). Le tableau 1 présente les cotes nationales et infranationales attribuées à l’espèce par NatureServe.

Tableau 1. Cotes nationales et infrationales attribuées au Grèbe élégant par NatureServe (NatureServe, 2019).
Cote mondiale (G) Cotes nationales (N) Cotes infranationales (S)

G5

Canada

N4B,N2N3N,N4M

Alberta (S3B), Colombie‑Britannique (S1B,S2N), Manitoba (S3S4B), Saskatchewan (S5B)

G5

États‑Unis

N5B, N5N

Alaska (S3N), Arizona (S3), Arkansas (SNA), Californie (SNR), Colorado (S4B), Idaho (S2B), Illinois (SNA), Iowa (S2N), Kansas (S1B), Minnesota (SNRB), Montana (S4B), Nation Navajo (S3B,S4N), Nebraska (S3), Nevada (S4B), Nouveau‑Mexique (S3S4), Dakota du Nord (SNRB), Oklahoma (S1N), Oregon (S3B,S2S3N), Dakota du Sud (S4B), Texas (S3), Utah (S4B,S3N), Washington (S3B,S3N), Wyoming (S4B)

Classification alphanumérique nationale (N) et infranationale (S) de NatureServe : 1 – Gravement en péril, 2 – En péril, 3 – Vulnérable, 4 – Apparemment non en péril, 5 – Non en péril, NR – Non classée, NA – Non applicable. Définitions des occurrences : B – Population nicheuse, M – Population migratrice. Par exemple, la cote S3S4B au Manitoba indique l’intervalle d’incertitude quant à la situation de l’espèce (nicheur vulnérable à apparemment non en péril au Manitoba).

Au Canada, le Grèbe élégant figure sur la liste des espèces préoccupantes à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) depuis 2017. En tant qu’oiseau migrateur, le Grèbe élégant est protégé au Canada en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs et aux États‑Unis en vertu de la Migratory Bird Treaty Act. L’espèce est considérée comme une espèce prioritaire de niveau 1 dans le Plan de conservation des oiseaux aquatiques du Canada (Environment Canada, 2003), et elle est aussi désignée comme une espèce prioritaire dans cinq régions de conservation des oiseaux (RCO)Note de bas de page 3,Note de bas de page 4.

En Alberta, le Grèbe élégant est inscrit comme espèce menacée aux termes de la Wildlife Act (Alberta). Il figure sur la liste rouge de la Colombie‑Britannique, ce qui signifie qu’il est à risque de disparaître, mais cette désignation ne lui accorde aucune protection juridique. À l’heure actuelle, le Grèbe élégant n’est pas une espèce inscrite dans les autres provinces ou territoires.

3. Information sur l’espèce

3.1. Description de l’espèce

Le Grèbe élégant est une des plus grandes espèces de grèbes et, comme tous les membres de la famille des Podicipédidés, il est adapté à un mode de vie aquatique (COSEWIC, 2014). Il possède un long cou, un long bec pointu et une silhouette élancée, qui, combinés à la capacité du cou d’effectuer un mouvement de dardage, sont idéaux pour la poursuite et la capture de poissons (LaPorte et al., 2020). La coloration noire de la calotte chez l’adulte continue du côté dorsal du cou et sur le dos (COSEWIC, 2014). Les joues, la gorge, la poitrine et le ventre sont blancs. L’oeil est rouge vif, et le bec est vert jaunâtre. Les individus des deux sexes se ressemblent, mais les mâles sont légèrement plus grands et plus lourds que les femelles. Celles‑ci peuvent être distinguées des mâles par leur bec plus court et plus mince et qui semble légèrement retroussé (LaPorte et al., 2020). Le plumage d’hiver est semblable au plumage nuptial, mais la coloration noire de la calotte, du cou et du dos présente un contraste moins fort avec le corps blanc. Les oisillons nouvellement éclos sont précocesNote de bas de page 5 et sont portés sur le dos du parent qui a couvé les oeufs (Nuechterlein, 1981a; Lindvall et Low, 1982; Johnsgard, 1987; Knapton, 1988).

3.2. Population et répartition de l’espèce

Le Grèbe élégant est endémique à l’Amérique du Nord, et son aire de reproduction s’étend depuis les Prairies canadiennes jusqu’au plateau mexicain (figure 1). La sous‑espèce A. o. occidentalis, qui est visée par le présent plan de gestion, se reproduit depuis le sud‑ouest du Canada jusqu’au nord de la Basse‑Californie, dans l’ouest des États‑Unis, et hiverne le long de la côte du Pacifique. L’autre sous‑espèce, l’A. o. ephemeralis, est résidente du plateau mexicain, depuis Chihuahua jusqu’à la vallée de Mexico (LaPorte et al., 2020) et n’est pas présente au Canada.

Figure 1, lisez une longue description.

Figure 1. Répartition du Grèbe élégant en Amérique du Nord. Source : Cornell Lab of Ornithology – Birds of the World, LaPorte et al., 2020.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Year-round = Aire occupée à l’année

Breeding = Aire de reproduction

Migration = Aire de migration

Non-breeding = Aire internuptiale

Description longue

La figure 1 montre la répartition du Grèbe occidental qui s'étend des Prairies canadiennes au plateau mexicain. Son aire de reproduction se trouve dans le sud-ouest du Canada dans les provinces de la Colombie-Britannique, de la Saskatchewan, de l'Alberta et du Manitoba et plus loin jusqu'à l'ouest des États-Unis et jusqu'à Baja, en Californie. Son aire de migration se produit aux États-Unis dans certaines parties du Texas, du Nouveau-Mexique, de l'Oklahoma, du Kansas, du Colorado et du Nebraska. Son aire de non-reproduction se trouve le long de la côte du Pacifique, s'étendant du Canada à la Colombie-Britannique et le long des États-Unis dans des États tels que Washington, l'Oregon et la Californie, puis le long de la côte Pacifique du Mexique. L'aire de répartition toute l'année de cette espèce se trouve exclusivement au Mexique.

Environ 30 % de l’aire de reproduction du Grèbe élégant se trouve au Canada (figure 1), où l’on estime que l’effectif de la population varie entre 31 000 et 34 000 individus (sur une population continentale totale d’environ 100 000 individus; COSEWIC, 2014).

De plus, le Grèbe élégant et le Grèbe à face blanche (Aechmophorus clarkii) sont étroitement liés et n’ont pas été considérés comme espèces distinctes avant 1985 (American Ornithologists’ Union, 1985). Par conséquent, les premières estimations de la taille de la population nicheuse de Grèbes élégants comprenaient les Grèbes à face blanche, et cette absence de distinction complique la comparaison entre les relevés historiques et récents. Cependant, le Grèbe à face blanche est principalement présent dans la partie sud de l’aire de répartition du Grèbe élégant (Eichhorst et Parkin, 1991; Eichhorst, 1992), et sa répartition est limitée au Canada. L’absence de distinction entre les deux espèces jusqu’en 1985 a donc probablement eu peu d’impact sur les estimations de la population historique du Grèbe élégant au Canada.

Répartition, abondance et tendance de la population nicheuse

Au Canada, la zone d’occurrence du Grèbe élégant est d’environ 830 000 km2, mais, en raison de son comportement colonial, on estime que la zone d’occupation réelle est de seulement 440 km2 (COSEWIC, 2014). On compte environ 110 colonies de reproduction au Canada (COSEWIC, 2014). Les colonies sont réparties de manière inégale et regroupée, et leur taille varie considérablement, de quelques couples nicheurs seulement à plus de 2 500 couples. La plupart des colonies sont en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba, un petit nombre de colonies se trouvant en Colombie‑Britannique. En Alberta, la plupart des principales colonies se trouvent dans la forêt boréale et la forêt‑parc, mais il existe également des colonies dans tout le sud de la province (COSEWIC, 2014). En Saskatchewan et au Manitoba, les colonies de reproduction se trouvent principalement dans les parties centrale et méridionale des provinces, alors qu’elles sont limitées au centre‑sud intérieur de la Colombie‑Britannique (COSEWIC, 2014). Les plus grandes colonies (> 1 000 individus) se trouvent au Manitoba et en Alberta.

Il est difficile d’estimer avec précision la taille de la population nicheuse du Grèbe élégant. La taille des colonies peut varier d’une année à l’autre, souvent en réaction à des changements de niveaux d’eau (COSEWIC, 2014), ce qui rend les comparaisons entre années difficiles. Il arrive même que des colonies soient abandonnées lorsque les conditions ne sont pas propices (p. ex. en cas d’inondation) pour réapparaître quelques années plus tard lorsque les conditions redeviennent favorables (La Porte et al., 2013; Wollis et Stratmoen, 2010).

De plus, les colonies de Grèbes élégants sont souvent situées dans des zones marécageuses, difficiles d’accès, et où il est ardu d’effectuer un dénombrement précis des nids, en particulier lorsqu’on essaie d’éviter de perturber les adultes nicheurs. La taille des colonies est souvent extrapolée à partir des dénombrements effectués sur les rives (p. ex. les données soumises dans eBird), mais d’autres méthodes sont aussi utilisées : relevés par bateau serpentant les rives (Hanus et al., 2002a; Hanus et al., 2002b), relevés le long de transects et échantillonnage à distance par bateau (Found et Hubbs, 2004; Prescott et al., 2018), relevés aériens (Gendron et al., 2001; Found et Hubbs, 2004) et dénombrement des nids (et multiplication par deux pour estimer la taille de la population adulte), soit par observation directe, soit à l’aide de drones (Hanus et al., 2002a; Hanus et al., 2002b; D. Prescott, comm. pers., 2020; McKellar et al., en cours de publication).

Bien que des dénombrements complets soient possibles sur certains lacs, cela n’est pas possible lorsque les colonies se trouvent sur de grands lacs (en particulier ceux où il y a plusieurs colonies), car les dénombrements ne couvrent que des parties d’un lac à un moment donné précis. Pour cette raison, les dénombrements sont généralement considérés comme des estimations prudentes. Il est également difficile de dégager des tendances démographiques fiables pour le Grèbe élégant, car très peu de colonies sont visitées chaque année, ou même régulièrement, et il n’existe pas de méthode d’inventaire uniforme pour recenser les colonies de reproduction. On ne connaît donc pas avec exactitude la tendance de la population nicheuse pour le moment.

L’estimation de l’effectif de la population nicheuse présentée dans le présent document a été révisée compte tenu des renseignements les plus récents de Wilson et Smith (2013) et de Prescott et al. (2018) ainsi que des dénombrements de colonies les plus élevés sur une période de 10 ans de McKellar et al. (2019; tableau 2).

Afin d’éclairer l’évaluation du Grèbe élégant par le COSEPAC, Wilson et Smith (2013) ont procédé à un examen des données existantes et ont estimé l’effectif de la population canadienne de l’espèce à 21 000 à 27 000 individus nicheurs. Cependant, après la désignation de l’espèce comme menacée en Alberta en 2014, Prescott et al. (2018) ont procédé, à leur tour, à un examen des données existantes, et ils ont aussi effectué des relevés supplémentaires sur le terrain. Ils ont conclu que l’effectif de la population en Alberta avait été sous‑estimé par Wilson et Smith (2013). Au lieu des 10 270 à 12 289 individus nicheurs selon l’estimation de Wilson et Smith (2013), ils ont estimé l’effectif de la population provinciale à plus de 19 000 adultes nicheurs (Alberta Environment and Parks, 2018). Cela augmente considérablement la taille de l’estimation de la population totale au Canada.

Par ailleurs, une base de données renfermant les renseignements existants sur les colonies connues a également été compilée par McKellar et al. (2019). Bien que cette base de données n’inclue pas toutes les données de Prescott et al. (2018) pour l’Alberta, elle porte à croire que l’effectif de la population en Saskatchewan a également été sous‑estimé par Wilson et Smith (2013). Compte tenu de ces nouveaux renseignements, on estime que l’effectif de la population canadienne totale de l’espèce est plus proche de 31 000 à 34 000 individus (tableau 2).

Tableau 2. Estimations de l’effectif de la population de Grèbes élégants au Canada.
Province Wilson et Smith, 2013 McKellar et al., 20191 Alberta Environment and Parks, 2018 Dernière estimation de l’effectif

Colombie‑

Britannique

< 400

S.O.

S.O.

< 400

Alberta

10 270-12 289

9 250-15 103

19 000

19 000

Saskatchewan

1 794-2 421

2 957-3 274

S.O.

2 957-3 274

Manitoba

8 453-11 203

9 338-11 192

S.O.

9 338-11 192

Canada (total) 20 917-26 313 21 545-29 569 S.O. 31 695-33 866

1 On a calculé la limite inférieure de la plage en additionnant le nombre moyen d’individus dénombrés dans les colonies de reproduction confirmées sur une période de dix ans et la limite supérieure de la plage en additionnant le nombre le plus élevé d’individus dénombrés dans les mêmes colonies au cours de la même période de dix ans. La période de dix ans allait de 2007 à 2017 pour la Saskatchewan et le Manitoba et de 2006 à 2016 pour l’Alberta.

Colombie‑Britannique

L’aire de reproduction du Grèbe élégant en Colombie‑Britannique est limitée à quelques sites, principalement au lac Shuswap (baie de Salmon Arm), au complexe des lacs Duck/Leach (dans l’aire de gestion de la faune de la vallée de Creston) et au lac Okanagan. Deux anciennes colonies situées sur les lacs Swan et Williams n’existent plus. Burger (1997) a estimé l’effectif de la population de Grèbes élégants de la Colombie‑Britannique à 190 couples (90 couples au lac Shuswap, 60 couples aux lacs Duck/Leach et 40 couples au lac Okanagan). Lors des relevés réalisés pour l’Atlas des oiseaux nicheurs de la Colombie‑Britannique (Davidson et al., 2015), la nidification n’a été confirmée qu’au lac Shuswap (dénombrement le plus élevé : 150 individus) et aux lacs Duck/Leach (dénombrement le plus élevé : 11 individus), tandis que la nidification est présumée, mais non confirmée, au lac Okanagan (Howie, 2015). Howie (2015) indique également que la colonie du lac Shuswap est toujours la plus importante et semble avoir grandi, tandis que les colonies du complexe des lacs Duck/Leach et du lac Okanagan comptent moins d’individus. La population de Grèbes élégants du complexe des lacs Duck/Leach a considérablement diminué après une inondation en 2012, et elle compte désormais probablement moins de 20 couples nicheurs (M.‑A. Beaucher, comm. pers., 2020). Dans l’ensemble, l’effectif de la population nicheuse de Grèbes élégants en Colombie‑Britannique semble être inférieur à 200 couples nicheurs (< 400 individus).

Alberta

L’Alberta abrite le plus grand nombre de Grèbes élégants au Canada. Prescott et al. (2018) ont effectué un examen approfondi des publications existantes et ont réalisé des relevés en 2015 et en 2016 pour mettre à jour la situation de la population. Ils ont conclu qu’il y avait plus de 19 000 adultes nicheurs en Alberta, ce qui dépasse les estimations précédentes (Wilson et Smith, 2013; AESRD et ACA, 2013).

En Alberta, on sait que 318 lacs ont abrité des Grèbes élégants dans le passé, pendant la période de reproduction, et la nidification a été confirmée dans 67 de ces lacs. Une liste des 48 lacs prioritaires repérés dans l’ébauche du plan de rétablissement du Grèbe élégant en l’Alberta (Alberta Environment and Parks, 2018), qui ont tous accueilli au moins 100 individus pendant la période de reproduction (du 1er mai au 31 août) dans le passé, est présentée à l’annexe B avec des renseignements sur les dénombrements historiques élevés, les dénombrements élevés depuis 2000 et les dénombrements les plus récents pour chaque site.

La taille des colonies varie fortement selon les sites et les années. Par exemple, le Petit lac des Esclaves abritait autrefois un grand nombre de couples nicheurs, mais, en 2007, le niveau d’eau a augmenté et la glace printanière a raclé la végétation là où la colonie se trouvait (COSEWIC, 2014), ce qui a entraîné la quasi‑disparition de cette colonie les années suivantes. Cette colonie n’est réapparue qu’en 2011 (ASRD et ACA, 2013). Dix autres lacs ont connu des changements de leur habitat (Beaverhill, Buck, Conn, Frog, Garner, Lac Sante, Muriel, Reita, Thunder et Wolf) à tel point qu’ils ne peuvent pas, actuellement, accueillir une importante colonie de reproduction (Prescott et al., 2018). Néanmoins, dans leur rapport, Prescott et al. (2018) ont repéré 15 lacs ayant abrité plus de 100 individus, où la présence de l’espèce n’était pas connue jusqu’alors. Ils ont conclu que ces observations, ainsi que la découverte de nombreux petits plans d’eau qui abritent un petit nombre de Grèbes élégants (souvent en nidification), semblent indiquer qu’il existe un système très dynamique d’occupation des lacs par les Grèbes élégants en Alberta et qu’il est possible que l’effectif dans la province soit plus élevé qu’on ne le pensait auparavant.

Saskatchewan

La Saskatchewan est la province des Prairies où les Grèbes élégants sont le moins nombreux. Dans leur rapport de 2013, Wilson et Smith (2013) estiment que la population de cette province est de 1 794 à 2 412 individus, mais des données ultérieures, recueillies par McKellar et al. (2019), portent à croire qu’elle est plus proche de 3 000 à 3 300 individus. Les colonies présentes en Saskatchewan sont également plus petites que celles que l’on retrouve en Alberta et au Manitoba; aucune ne dépasse 1 000 individus.

Depuis 2000, la nidification a été confirmée à 18 lacs de la Saskatchewan, et la présence de Grèbes élégants a été signalée dans 19 autres sites pendant la période de reproduction (du 1er mai au 31 août), mais la nidification n’y a pas été confirmée. Une liste de ces sites, comprenant les dénombrements historiques élevés, les dénombrements élevés depuis 2000 et les dénombrements les plus récents pour chaque site, est présentée à l’annexe C. Les plus grandes colonies (> 100 individus) se trouvent sur le lac Mud (le dénombrement le plus élevé depuis 2000 : 516 individus), le lac Jackfish (480), le lac Last Mountain (400), le lac Pelican (400), le lac Waterhen (348), le lac des Îles (330), le lac Good Spirit (300), le lac Buffalo Pound (250), le lac Dore (240), le lac Big Quill (226), le lac McLean (150) et le marais Valeport (150).

Manitoba

Le Manitoba compte moins de colonies de Grèbes élégants que l’Alberta ou la Saskatchewan, mais elles sont généralement plus grandes. En fait, le Manitoba abritait la plus grande colonie à la pointe Marshy du lac Manitoba, représentant près de 20 % de l’effectif de la population canadienne en 2011 (5 798 individus; COSEWIC, 2014). Au cours des dernières années, les plus grandes colonies se trouvaient au lac Manitoba (marais Delta, baie Sandy et pointe Marshy), au lac Winnipegosis (île Long et ZICO de la baie Long Island), au lac Winnipeg (marais Netley‑Libau) et au lac Whitewater.

Cependant, de nombreuses colonies ont connu un déclin et certaines sont même disparues depuis la réalisation d’activités de recherche intensives de l’espèce dans les années 1970 et 1980 (Nuechterlein, 1975; Nuechterlein, 1981a; Nuechterlein, 1981b; Nuechterlein, 1981c; Nuechterlein et Storer, 1982; Nuechterlein et Buitron, 1989). Par exemple, la grande colonie de la pointe Marshy accueillait autrefois près de 20 % de tous les Grèbes élégants nichant au Canada, mais elle semble avoir connu un déclin ces dernières années. La colonie du marais Netley‑Libau semble également avoir connu un déclin récemment en raison de la dégradation de l’habitat attribuable à des niveaux d’eau artificiellement élevés (T. Poole, comm. pers., 2020). La colonie du marais Gimli accueillait autrefois 400 individus, mais ce nombre est tombé à moins de 100 dans les années 2000, et la colonie n’existe probablement plus. Des grands groupes de plus de 200 individus étaient également rapportés dans les années 1970 et 1980 à plusieurs endroits sur le Lac Winnipegosis et sur les lacs Swan et Inland, mais il n’y a pas eu d’observations récentes (2010-2020) à ces endroits selon la base de données eBird, à l’exception d’un groupe d’environ 200 individus à l’embouchure de la rivière Red Dear en juin 2020 (eBird, 2020). D’autres colonies, plus particulièrement celles du lac Winnipegosis, du lac Swan et du lac Inland, sont disparues. Dans d’autres cas, la taille de la colonie a beaucoup varié au fil des ans. Par exemple, la colonie des lacs Shoal est passée de 800 individus en 1995 à 117 en 2017. Cependant, en août 2018, on estimait à 900 le nombre d’individus (y compris les adultes et les jeunes bien développés) présents sur ces lacs (T. Poole, comm. pers., 2020). De même, la colonie du lac Whitewater est devenue moins nombreuse dans les années 1980 en raison de changements dans les niveaux d’eau, puis a grandi dans les années 2000 (C. Artuso, comm. pers., 2020) et semble avoir connu un nouveau déclin récemment (T. Poole, comm. pers., 2020).

Une liste de tous les sites connus où plus de 50 adultes nicheurs ont été observés au Manitoba, pendant la période de reproduction, y compris les dénombrements historiques les plus élevés, les dénombrements les plus élevés depuis 2000 et les dénombrements les plus récents pour chaque site, est présentée à l’annexe D.

Les estimations de l’effectif de la population d’après McKellar et al. (2019) sont conformes à celles calculées par Wilson et Smith (2013; annexe D). L’estimation de l’effectif la plus récente pour le Manitoba est de 9 300 à 11 200 individus.

Répartition, abondance et tendance de la population hivernante

Les Grèbes élégants hivernent le long de la côte du Pacifique de l’Amérique du Nord, depuis le sud de l’Alaska jusqu’à la Basse‑Californie (LaPorte et al., 2020). D’après les données du Recensement des oiseaux de Noël (RON), environ 3 % de la population nord‑américaine de l’espèce hiverne le long de la côte alaskaine, 10 %, en Colombie‑Britannique, 14 %, dans l’État de Washington, 10 %, en Oregon, et 64 %, en Californie (National Audubon Society, 2020).

Les déplacements des Grèbes élégants au cours d’un même hiver sont minimes, et certains individus peuvent retourner dans les mêmes sites au cours des hivers suivants (Eichhorst, 1992). Cependant, les Grèbes élégants ne sont pas limités à des sites d’hivernage spécifiques et réagissent aux variations spatiales et temporelles de l’abondance de leurs proies (Therriault et al., 2009; Wilson et al., 2013; Vilchis et al., 2015).

Au Canada, les Grèbes élégants hivernent le long de toute la côte britanno‑colombienne, mais on ne connaît pas leur répartition avec exactitude. L’espèce hiverne en grand nombre dans la mer de Salish (détroit de Georgia, détroit de Juan de Fuca et Puget Sound), mais les effectifs y sont en diminution depuis les années 1970. De plus, une proportion inconnue des oiseaux nicheurs canadiens hivernent à l’extérieur du pays (COSEWIC, 2014).

Le RON et le Relevé des oiseaux aquatiques côtiers de la Colombie‑Britannique (ROACCB) sont utiles pour évaluer les tendances à long terme de la population hivernante à l’échelle continentale et provinciale (en Colombie‑Britannique). Cependant, ces deux relevés terrestres ne sont pas particulièrement efficaces pour recenser les Grèbes élégants, car leur couverture est limitée aux zones côtières accessibles, et les bandes de l’espèce vont souvent chercher leur nourriture bien au‑delà de la portée de la visibilité directe des observateurs terrestres (c.‑à‑d. > 500 m) ou dans des zones éloignées (A. Breault, comm. pers., 2020; S. Boyd, comm. pers., 2020). De plus, le RON présente des données combinées pour le Grèbe à face blanche et le Grèbe élégant, puisque ceux‑ci étaient considérés comme constituant une seule espèce jusqu’en 1985 par l’American Onithologists’ Union. Après 1985, les Grèbes élégants et les Grèbes à face blanche ont été identifiés au rang de l’espèce lorsque cela était possible, les Grèbes élégants représentant 98 % des individus observés, ce qui indique que les tendances observées peuvent être attribuées principalement aux Grèbes élégants plutôt qu’aux Grèbes à face blanche (COSEWIC, 2014). C’est particulièrement vrai dans le cas des régions nordiques, où les Grèbes à face blanche ont rarement été observés (COSEWIC, 2014).

À l’échelle continentale, les données du RON montrent un déclin significatif à long terme des grèbes du genre Aechmophorus depuis 1966 (figure 2).

Figure 2, lisez une longue description.

Figure 2. Indice annuel d’abondance des grèbes du genre Aechmophorus à l’échelle continentale d’après les dénombrements du Recensement des oiseaux de Noël (RON) (1966‑2017; National Audubon Society, 2020); les lignes noires continues représentent l’indice moyen selon le RON, les zones ombragées représentent les intervalles de crédibilité à 95 % et les lignes rouges pointillées représentent la régression log‑transformée des indices selon le RON (1966‑2017).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Year = Année

CBC Abundance Index = Indice d’abondance selon le RON

Description longue

La figure 2 est un graphique montrant l'indice continental annuel du genre Aechmophorus de grèbes affiche un déclin de la population de grèbes de 1966 à 2017. Le déclin est représenté principalement par une ligne, qui montre l'indice moyen CBC. Le graphique montre que l'indice d'abondance du CBC pour les grèbes Aechmophorus était le plus élevé en 1966 à 100 et a connu une forte baisse depuis lors.

Les données du RON semblent indiquer que la population de Grèbes élégants a diminué de 74,2 % à l’échelle continentale depuis 1985 et de 95,8 % durant la même période au Canada (tableau 3). Au cours des 15 dernières années seulement, la population continentale de Grèbes élégants a diminué de 25,7 %, et la population canadienne, de 63,2 %. Le déclin plus marqué au Canada se reflète également dans les taux de déclin annuels.

Tableau 3. Taux de déclin annuels du Grèbe élégant d’après les données du Recensement des oiseaux de Noël, tels que calculés à partir de la régression log‑transformée (National Aubudon Society, 2020).
Zone géographique Depuis 1966* Depuis 1985 15 dernières années (2005‑2019)

Canada

-1,9 %

-8,9 %

-6,5 %

États‑Unis

-2,2 %

-2,7 %

-1,3 %

Amérique du Nord

-2,2 %

-3,9 %

-2,0 %

* Les données avant 1985 portent à la fois sur le Grèbe à face blanche et sur le Grèbe élégant, car ces deux espèces étaient considérées comme constituant une seule espèce jusqu’en 1985.

Le déclin au Canada est probablement lié à la forte réduction des effectifs observée dans la mer de Salish depuis la fin des années 1980 (Bower, 2009; Crewe et al., 2012; Wilson et al., 2013; Ethier et al., 2020). Selon le ROACCB, la partie de la population hivernant dans la mer de Salish a connu un déclin significatif de ‑12,7 % par année sur 20 ans (1999 à 2019; Ethier et al., 2020).

Les raisons de ce déclin ne sont pas claires, mais, comme on l’a mentionné précédemment, le Grèbe élégant est une espèce mobile qui réagit aux variations spatiales et temporelles de l’abondance de ses proies (Therriault et al., 2009; Wilson et al., 2013; Vilchis et al., 2015). En utilisant les données du RON, Wilson et al. (2013) ont calculé une diminution de 95 % entre 1975 et 2011 du nombre de Grèbes élégants hivernant dans la mer de Salish, mais, en parallèle, ils ont constaté une augmentation de 300 % le long de la côte de la Californie, ce qui déplace vers le sud d’environ 900 km le centre moyen de la répartition de l’espèce.

On présume que ce déplacement de la répartition et le déclin de la population hivernante de Grèbes élégants et de l’abondance d’autres piscivores plongeurs dans la mer de Salish seraient liés à une baisse de la quantité et de la qualité (c.‑à‑d. du poids selon l’âge) des poissons‑proies (Therriault et al., 2009; Wilson et al., 2013; Vilchis et al., 2015). Parmi les autres causes présumées de ce déclin, on peut citer l’augmentation des perturbations dues à la circulation de bateaux et aux activités de conchyliculture ainsi que la menace de prédation due au nombre croissant de Pygargues à tête blanche hivernant sur la côte (Wilson et al., 2013; COSEWIC, 2014; S. Boyd, comm. pers., 2020). Cependant, l’estimation des tendances des populations dans l’aire d’hivernage est limitée par le manque de données sur l’abondance et la distribution de l’espèce à l’extérieur des zones relativement bien couverte par le RON et le ROACCB.

Migration

La migration automnale se déroule généralement du début de septembre au début de novembre, tandis que la migration printanière vers les lieux de reproduction se déroule de la fin d’avril au début de mai (LaPorte et al., 2020). Pendant la migration, qui a lieu la nuit, les Grèbes élégants font halte sur de grands lacs d’eau douce (LaPorte et al., 2020).

D’après les bagues récupérées de Grèbes élégants nichant au Canada, certains individus migrent vers l’ouest jusqu’en Colombie‑Britannique, tandis que d’autres migrent vers le sud‑ouest, en particulier jusqu’en Californie, bien que quelques bagues récupérées semblent également indiquer que certains oiseaux hivernent à l’intérieur des terres (Eichhorst, 1992; Dunn et al., 2009; figure 3).

Figure 3, lisez une longue description.
Figure 3. Lieux de baguage et de récupération de bagues du Grèbe élégant. Les carrés représentent les lieux de récupération de bagues, et la taille du carré représente le nombre de bagues récupérées. Source : Dunn et al., 2009.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Encounters: Western Grebe (block size = 1.1°) = Observations : Grèbe élégant (taille de la parcelle = 1,1°)

Description longue

La figure 3 montre une carte de l’Amérique du Nord où sont indiqués les lieux de baguage et de récupération de bagues. Les lieux de baguage et de récupération de bagues sont indiqués au moyen de trois carrés : le plus petit carré représente les endroits où une seule bague a été récupérée; le carré de taille moyenne, les endroits où l’on a récupéré de deux à quatre bagues; le plus grand carré, les endroits où l’on a récupéré de cinq à huit bagues. Une seule bague a été récupérée à des endroits situés, entre autres, en Alberta, en Colombie Britannique, dans certaines parties de la Californie, en Oregon et au Nouveau Mexique. De deux à quatre bagues ont été récupérées à des endroits situés, entre autres, au Montana, en Oregon et dans l’État de Washington, et de cinq à huit bagues ont été récupérées à des endroits situés dans l’État de Washington et en Californie.

3.3. Besoins du Grèbe élégant

Période de reproduction

Les Grèbes élégants nichent dans plusieurs écorégions, mais leurs besoins en matière de sites de nidification sont très spécifiques, et les sites de colonies potentielles sont limités (COSEWIC, 2014). Le Grèbe élégant est une espèce nichant exclusivement en colonies, de sorte qu’une seule colonie peut abriter une grande partie de la population nicheuse. Par exemple, la colonie de la pointe Marshy, au lac Manitoba, accueillait jusqu’à 20 % de tous les Grèbes élégants au Canada en 2011.

Les colonies de Grèbes élégants sont principalement présentes sur des lacs d’eau douce (et rarement sur des marais littoraux) avec des niveaux d’eau stables, de vastes étendues d’eau libre bordées de végétation émergente et des poissons‑proies (LaPorte et al., 2020). Les nids se trouvent dans des marais abrités ayant une profondeur adéquate (> 25 cm) et une végétation émergente permettant d’ancrer les nids et offrant une protection contre l’action des vagues et la prédation. Parmi la végétation émergente utilisée pour la construction des nids, on retrouve un Scirpus sp., des roseaux (Phragmites ssp.) et des quenouilles (Typha spp). Des lits submergés de myriophylles (Myriophyllum spp.) et de potamot pectiné (Potamogeton pectinatus) sont aussi utilisés parfois (LaPorte et al., 2020).

La philopathieNote de bas de page 6 et la fidélité au site chez les individus adultes ont fait l’objet de peu d’études. Bien que les Grèbes élégants aient établi de grandes colonies aux mêmes endroits pendant plusieurs années, on sait qu’ils se déplacent à cause de changements dans les conditions de l’habitat (Calvert, 2009; Wollis et Stratmoen, 2010; COSEWIC, 2014). Au début du mois de mai, l’emplacement des nids est choisi en fonction de certaines caractéristiques, notamment le niveau d’eau et la végétation émergente. Si ces conditions changent radicalement, les Grèbes élégants abandonneront ces sites et reviendront lorsque les conditions de l’habitat seront redevenues favorables. Les perturbations humaines constituent également une raison d’abandon des colonies (Burger, 1997; Wollis et Stratmoen, 2010; Erickson, 2010). Les inondations et l’action des vagues causées par les tempêtes peuvent exposer une grande proportion de la colonie à un échec de nidification (Allen et al., 2008).

Pendant les premiers jours suivant l’éclosion, les oisillons sont particulièrement dépendants des adultes pour assurer leur protection et se nourrir, ce qui les rend vulnérables aux perturbations dues aux activités de navigation de plaisance. Ils grimpent souvent sur le dos de leurs parents qui peuvent les porter ainsi jusqu’à l’âge de 2 à 4 semaines (LaPorte et al., 2014). De plus, certains adultes commencent à perdre leurs rémiges (mue) sur le lieu de reproduction, ce qui limite leur capacité de se déplacer entre les lacs pour éviter les perturbations humaines ou la prédation (LaPorte et al., 2020; COSEWIC, 2014).

Les Grèbes élégants se nourrissent essentiellement de poissons (> 81 % de leur régime alimentaire) mesurant de 80 à 100 mm, mais sont aussi opportunistes et se nourrissent d’autres proies, notamment de crustacés, de vers polychètes, d’insectes aquatiques et de mollusques (LaPorte et al., 2020). Cette spécialisation alimentaire semble limiter les colonies de reproduction aux lacs où les proies sont suffisamment abondantes. La mortalité hivernale des poissons‑proies est un phénomène naturel qui peut réduire l’abondance de ces derniers et limiter l’habitat de nidification potentiel, indépendamment de la disponibilité de végétation émergente (Wollis et Stratmoen, 2010).

Période d’hivernage et migration

Après la reproduction, la plupart des Grèbes élégants se déplacent vers de grands lacs d’eau douce et des sites côtiers pour muer avant de se rendre dans les aires d’hivernage, bien que certains individus muent sur les lieux de reproduction (Stout et Cooke, 2003; LaPorte et al., 2020).

Les lieux d’hivernage des Grèbes élégants se trouvent principalement en habitat marin, à proximité de la côte et à l’abri, d’où ils chassent le hareng du Pacifique (Clupea pallasii), la sardine du Pacifique (Sardinops sagax), le lançon gourdeau (Ammodytes hexapterus), l’anchois du Pacifique (Engraulis mordax) et l’eulakane (Thaleichthys pacificus; Therriault et al., 2009; Wilson et al., 2013). Ils hivernent moins souvent sur des lacs d’eau douce et, parfois, sur des rivières (LaPorte et al., 2020). Ils peuvent se rassembler en bandes de plusieurs milliers d’individus, exposant ainsi une grande partie de la population hivernante à des événements locaux tels que des déversements d’hydrocarbures ou des proliférations d’algues nuisibles (Humple et al., 2011; COSEWIC, 2014).

Les Grèbes élégants ne sont pas limités à des sites d’hivernage spécifiques et réagissent aux variations spatiales et temporelles de l’abondance de leurs proies (Therriault et al., 2009; Wilson et al., 2013; Vilchis et al., 2015).

4. Menaces

4.1. Évaluation des menaces

L’évaluation des menaces pesant sur le Grèbe élégant se fonde sur le système unifié de classification des menaces de l’IUCN‑CMP (Union internationale pour la conservation de la nature‑Partenariat pour les mesures de conservation). Les menaces sont définies comme étant les activités ou les processus immédiats qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner la destruction, la dégradation et/ou la détérioration de l’entité évaluée (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d’intérêt (mondiale, nationale ou infranationale). Ce processus d’évaluation ne tient pas compte des facteurs limitatifs. Les menaces historiques, les effets indirects ou cumulatifs des menaces ou toute autre information pertinente qui aiderait à comprendre la nature de la menace sont présentés dans la section Description des menaces.

Tableau 4. Évaluation du calculateur des menaces.
Menace Description de la menace Impacta Portéeb (10 prochaines années) Gravitéc (10 ans ou 3 générations) Immédiatetéd
1 Développement résidentiel et commercial Faible Petite (1-10 %) Extrême (71-100 %) Élevée (menace toujours présente)

1.1

Zones résidentielles et urbaines

Moyen

Restreinte (11-30 %)

Élevée-extrême (31-100 %)

Élevée (menace toujours présente)

1.3

Zones touristiques et récréatives

Faible

Petite (1-10 %)

Extrême (71-100 %)

Élevée (menace toujours présente)

2 Agriculture et aquaculture Négligeable Négligeable (< 1 %) Extrême (71-100 %) Élevée (menace toujours présente)

2.1

Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois

Négligeable

Négligeable (< 1 %)

Extrême (71-100 %)

Élevée (menace toujours présente)

2.3

Élevage de bétail

Négligeable

Petite (1-10 %)

Négligeable (< 1 %)

Élevée (menace toujours présente)

3 Production d’énergie et exploitation minière Inconnu Inconnue Grande-généralisée (31-100 %) Élevée (menace toujours présente)

3.1

Forage pétrolier et gazier

Négligeable

Petite (1-10 %)

Négligeable (< 1 %)

Élevée (menace toujours présente)

3.3

Énergie renouvelable

Inconnu

Inconnue

Grande-généralisée (31-100 %)

Élevée (menace toujours présente)

4 Corridors de transport et de service Inconnu Inconnue Grande-généralisée (31-100 %) Élevée (menace toujours présente)

4.2

Lignes de services publics

Inconnu

Inconnue

Grande-généralisée (31-100 %)

Élevée (menace toujours présente)

5 Utilisation des ressources biologiques Faible Généralisée (71-100 %) Légère (1-10 %) Élevée (menace toujours présente)

5.4

Pêche et récolte de ressources aquatiques

Faible

Généralisée (71-100 %)

Légère (1-10 %)

Élevée (menace toujours présente)

6 Intrusions et perturbations humaines Moyen Grande (31-70 %) Modérée (11-30 %) Élevée (menace toujours présente)

6.1

Activités récréatives

Moyen

Grande (31-70 %)

Modérée (11-30 %)

Élevée (menace toujours présente)

6.3

Travail et autres activités

Négligeable

Négligeable (< 1 %)

Négligeable (< 1 %)

Élevée (menace toujours présente)

7 Modifications des systèmes naturels Moyen Généralisée (71-100 %) Modérée (11-30 %) Élevée (menace toujours présente)

7.1

Incendies et suppression des incendies

Inconnu

Inconnue

Inconnue

Élevée (menace toujours présente)

7.2

Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages

Faible

Grande (31-70 %)

Légère (1-10 %)

Élevée (menace toujours présente)

7.3

Autres modifications de l’écosystème

Moyen

Généralisée (71-100 %)

Modérée (11-30 %)

Élevée (menace toujours présente)

8 Espèces, agents pathogènes et gènes envahissants ou problématiques Faible Grande (31-70 %) Légère (1-10 %) Élevée (menace toujours présente)

8.1

Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes

Faible

Grande (31-70 %)

Légère (1-10 %)

Élevée (menace toujours présente)

8.2

Espèces indigènes problématiques

Négligeable

Généralisée (71-100 %)

Négligeable (< 1 %)

Élevée (menace toujours présente)

8.4

Agents pathogènes et microbes

Faible

Petite (1-10 %)

Légère (1-10 %)

Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans)

9 Pollution Faible-élevé Petite-grande (1-70 %) Élevée-extrême (31-100 %) Modérée-élevée

9.2

Effluents industriels et militaires

Faible-élevé

Petite-grande (1-70 %)

Élevée-extrême (31-100 %)

Modérée-élevée

9.3

Effluents agricoles et sylvicoles

Faible-moyen

Grande (31-70 %)

Légère-modérée (1-30 %)

Élevée (menace toujours présente)

11 Changements climatiques Faible-moyen Petite-restreinte (1-30 %) Élevée-extrême (31-100 %) Élevée (menace toujours présente)

11.3

Modifications des régimes de température

Inconnu

Généralisée (71-100 %)

Inconnue

Élevée (menace toujours présente)

11.4

Modifications des régimes de précipitation et des régimes hydrologiques

Inconnu

Inconnue

Inconnue

Élevée (menace toujours présente)

11.5

Phénomènes météorologiques violents ou extrêmes

Faible-moyen

Petite-restreinte (1-30 %)

Élevée-extrême (31 %-100 %)

Élevée (menace toujours présente)

a Impact – Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce, ou de la diminution/dégradation de la superficie d’un écosystème. Le taux médian de réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (p. ex. lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculé : l’impact n’est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d’évaluation (p. ex. l’immédiateté est non significative/négligeable ou faible puisque la menace n’existait que dans le passé); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable; n’est pas une menace : lorsque la valeur de la gravité est neutre ou qu’il y a un avantage possible.

b Portée – Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable < 1 %).

c Gravité – Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l’ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de 10 ans ou de 3 générations (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable < 1 %; neutre ou avantage possible ≥ 0 %).

d Immédiateté – Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); non significative/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.

4.2. Description des menaces

Le Grèbe élégant est confronté à de nombreuses menaces dans ses aires de reproduction au Canada, telles que les perturbations anthropiques dues aux activités de navigation de plaisance, les changements de niveaux d’eau (résultant de fortes pluies, de tempêtes ou de la gestion de l’eau), les effets létaux et sublétaux des pesticides et des contaminants, et les espèces envahissantes problématiques qui modifient ou détruisent son habitat de reproduction.

Dans ses lieux d’hivernage, les principales menaces sont les changements dans l’abondance et la répartition des poissons‑proies, les déversements d’hydrocarbures, les proliférations d’algues nuisibles et les prises accessoires dans les engins de pêche. Les collisions avec les lignes de transport d’électricité et les éoliennes ainsi que les atterrissages dans les bassins de résidus miniers et les parcs solaires sont problématiques pendant la migration.

Les menaces qui ont été évaluées comme ayant un impact faible ou plus élevé (y compris celles classées comme ayant un impact inconnu) sur la population de Grèbes élégants du Canada sont présentées ci‑dessous en détail dans l’ordre chronologique de la classification de l’évaluation des menaces de l’IUCN‑CMP.

1. Développement résidentiel et commercial

1.1 Zones résidentielles et urbaines (moyen)

De nombreux lacs où se trouvent les colonies sont relativement grands et profonds et abritent des espèces de poissons prisées par les pêcheurs à la ligne, ce qui les rend également très propices au développement (Erickson et al., 2014; Prescott et al., 2018). La persistance des colonies de Grèbes élégants en Alberta est directement liée à la présence étendue de scirpes le long des rives (Erickson et al., 2014). Il y a perte d’habitat due au développement résidentiel lorsque ce dernier chevauche l’habitat de reproduction et que la végétation émergente est enlevée, en particulier pour dégager les rives ou aménager des quais. Selon l’ébauche du plan de rétablissement du Grèbe élégant en l’Alberta (Alberta Environment and Parks, 2018), la perte continue ou la dégradation de la végétation émergente due au dévelopement de chalets, quai ou marina réduit ou fragmente l’habitat de nidification du Grèbe élégant et a été décrite comme l’une des principales préoccupations en ce qui concerne le statut de l’espèce en Alberta. Les développements résidentiels en bordure des lacs utilisés par le Grèbe élégant se poursuivront dans les années à venir et, à moins que des mesures ne soient prises pour empêcher les futurs développements d’empiéter sur l’habitat de l’espèce, cette menace continuera de s’intensifier. Par conséquent, l’impact du développement résidentiel a été évalué comme étant « moyen ».

De plus, le développement résidentiel sur les rives lacustres entraînera généralement une augmentation des activités récréatives sur les lacs (p. ex. la navigation de plaisance, la pêche sportive). Les perturbations causées par les plaisanciers ont un impact important sur les Grèbes élégants et la persistance de leurs colonies (voir la menace 6.1 Activités récréatives).

1.3 Zones touristiques et récréatives (faible)

Comme c’est le cas pour la menace 1.1 Zones résidentielles et urbaines, les lacs utilisés à des fins touristiques et récréatives et ceux sélectionnés pour la reproduction par les Grèbes élégants présentent des caractéristiques similaires (p. ex. ils sont grands et profonds et abritent des espèces de poissons intéressantes pour les pêcheurs sportifs). Bien que l’aménagement de zones récréatives en bordure de lacs, telles que des terrains de camping, des marinas et des rampes de mise à l’eau, puisse déplacer les colonies ou même provoquer leur abandon (Prescott et al., 2018; Burger, 1997), ce sont les perturbations causées par les plaisanciers qui ont le plus d’impact sur les oiseaux (Erickson et al., 2014; Prescott et al., 2018; Alberta Environment and Parks, 2018); ces perturbations sont abordées sous la menace 6.1 Activités récréatives. Par conséquent, l’impact de l’empreinte des zones touristiques et récréatives sur l’habitat du Grèbe élégant a été évalué comme étant « faible ».

2. Agriculture et aquaculture

2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois (négligeable)

Bien que certains lacs où se trouvent des colonies de reproduction soient situés dans un paysage agricole, ils sont généralement plus grands et plus profonds, ce qui protège, dans une certaine mesure, les paysages entourant ces lacs de la conversion à l’agriculture. En tant que telle, cette menace a été considérée comme ayant un impact négligeable sur le Grèbe élégant.

2.3 Élevage de bétail (négligeable)

La présence de bétail peut avoir une incidence sur les milieux humides de plusieurs façons. Les animaux d’élevage utilisent les milieux humides pour s’abreuver et déféquer (apport de nutriments au milieu humide, pouvant entraîner une eutrophisation; voir la section 7.3 Autres modifications de l’écosystème) et piétinent la végétation des marais. Dans certains cas, la végétation riveraine est enlevée pour faciliter l’accès des animaux d’élevage à l’eau. Cependant, le chevauchement entre la zone où se déroulent les activités d’élevage et l’habitat du Grèbe élégant est limité dans les lieux de reproduction, de sorte que l’on considère généralement que cette menace a un impact négligeable sur l’espèce.

3. Production d’énergie et exploitation minière

3.1 Forage pétrolier et gazier (négligeable)

Au Canada, les zones de projets d’exploitation pétrolière et gazière chevauchent largement l’aire de reproduction du Grèbe élégant. Cependant, leurs infrastructures sont généralement construites sur terre, et la perte d’habitat attribuable au forage pétrolier et gazier est considérée comme étant globalement « négligeable ». L’impact direct le plus probable de l’industrie sur l’habitat du Grèbe élégant est la modification du régime hydrologique, qui est abordée sous les menaces 7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages et 7.3 Autres modifications de l’écosystème.

Dans les aires d’hivernage, cependant, le développement d’installations extracôtières pourrait constituer une menace pour le Grèbe élégant. En excluant la menace de déversements d’hydrocarbures (qui sont abordés sous la menace 9.2 Effluents industriels et militaires), les zones de développement pétroliers extracôtieres pourraient chevaucher l’aire d’hivernage du Grèbe élégant. Ces projets peuvent entraîner le déplacement des grèbes et de leurs sources de nourriture, ce qui est abordé sous la menace 7.3 Autres modifications de l’écosystème. Toutefois, il faut davantage de données pour évaluer l’ampleur de la menace que représente la perte d’habitat d’hivernage et, pour le moment, on considère que cette menace est négligeable.

3.3 Énergie renouvelable (inconnu)

Les grèbes migrent la nuit, à des altitudes relativement basses, et ils ont une faible capacité de mobilité dans l’air, ce qui les rend vulnérables aux collisions avec des structures telles que les éoliennes et les lignes de transport (Bevanger, 1998; Garthe et Huppop, 2004; Furness et al., 2013). En Alberta, 1,4 % des oiseaux tués dans trois parcs éoliens (totalisant 120 éoliennes) de l’intérieur des terres durant la période 2007‑2016 étaient des Grèbes élégants (n = 4) (Bird Studies Canada, Canadian Wind Energy Association, Environment and Climate Change Canada et Ontario Ministry of Natural Resources and Forestry, 2018). Au Canada, le développement de l’énergie éolienne touche actuellement moins de 0,2 % des populations d’oiseaux toutes espèces confondues (entraînant leur mortalité ou déplacement), de sorte que les impacts à l’échelle de la population sont peu probables (Zimmerling et al., 2013). Cependant, le taux de mortalité calculé pour toutes les espèces touchées est probablement sous‑estimé, car toutes les carcasses ne sont pas trouvées ou identifiables au rang de l’espèce.

Un autre impact probable du développement de l’énergie éolienne est lié au déplacement des Grèbes élégants présents dans les lieux d’hivernage, car ces derniers évitent généralement les zones entourant les infrastructures éoliennes (Kelsey et al., 2014). Le développement extracôtier est actuellement limité le long de la côte du Pacifique de l’Amérique du Nord, mais on compte au moins trois appels de propositions de projets extracôtiers en cours aux États‑Unis (Bureau of Ocean Energy Management, 2020), ce qui pourrait constituer une menace supplémentaire à l’avenir.

De plus, les grèbes se trompent parfois et prennent les parcs solaires pour des plans d’eau et s’y posent (Kagan et al., 2004). Lorsqu’ils se posent sur le sol, les grèbes ont de la difficulté à s’envoler, et ils deviennent alors la proie de prédateurs ou meurent de faim (Kagan et al., 2004). Au moins neuf cas de mortalité de Grèbes élégants ont été signalés dans le sud de la Californie, mais le nombre d’individus morts est probablement sous‑estimé (Kagan et al., 2014).

Les grèbes sont vulnérables aux collisions avec les éoliennes et aux atterrissages dans les parcs solaires, mais le nombre de grèbes tués chaque année est inconnu puisqu’il n’existe pas de programme national de suivi de ces mortalités. De plus, cette menace est susceptible de s’intensifier à l’avenir si de nouveaux projets voient le jour. Cette menace a donc été évaluée comme « inconnue », mais cette évaluation pourrait être réviser lorsque des données additionnelles seront disponibles.

4. Corridors de transport et de service

4.2 Lignes de services publics (inconnu)

Les grèbes sont l’un des groupes d’oiseaux les plus vulnérables aux collisions avec les lignes de transport d’énergie (Bevanger, 1998; APLIC, 2012; Rioux et al., 2013). Bevanger (1998) a réalisé un examen des publications documentant 16 enquêtes sur les collisions d’oiseaux avec les lignes de transport d’énergie (1972‑1993) et a rapporté un total de 303 cas de mortalité d’individus appartenant à des espèces de grèbes non déterminées. Au début des années 1980, Malcolm (1982) rapporte la mortalité de grèbes attribuable à des collisions avec une ligne de transport située près d’un milieu humide au Montana. Aucun Grèbe élégant n’a été identifié, mais les Grèbes à cou noir représentaient 29 % des 3 218 oiseaux morts trouvés. Cependant, le taux de mortalité calculé pour toutes les espèces touchées est probablement sous‑estimé, car toutes les carcasses ne sont pas trouvées ou identifiables au rang de l’espèce.

Les grèbes sont vulnérables aux collisions avec les lignes de transport d’énergie, mais le nombre de grèbes tués chaque année est inconnu puisqu’il n’existe pas de programme national de suivi de ces mortalités. De plus, cette menace est susceptible de s’intensifier à l’avenir si de nouveaux projets voient le jour. Cette menace a donc été évaluée comme « inconnue », mais cette évaluation pourrait être réviser lorsque des données additionnelles seront disponibles.

5. Utilisation des ressources biologiques

5.4 Pêche et récolte de ressources aquatiques (faible)

Le Grèbe élégant plonge pour s’alimenter, ce qui fait en sorte qu’il est susceptible de se prendre dans des filets maillants ou des filets fantômes et de se noyer. Cette menace, dont le taux de mortalité annuel est inconnu, touche possiblement l’espèce dans ses lieux de reproduction et d’hivernage et pendant la migration. Les filets installés près des colonies pendant la période de reproduction sont particulièrement problématiques, car les oiseaux s’alimentent habituellement à proximité.

Un grand nombre de Grèbes élégants pris dans des filets de pêche a été signalé. Selon Bartonek (1965), jusqu’à 3 000 plongeons et grèbes (espèces non précisées) se sont pris dans des filets dans le lac Winnipegosis, et le rapport de situation du COSEPAC (COSEWIC, 2014) relève également quelques cas touchant le Grèbe élégant (tableau 5). Hamel et al. (2009) mentionnent aussi que le Grèbe élégant peut se prendre dans des filets de pêche dans la mer de Salish. Cette menace est probablement plus répandue que ce qui a été signalé, car la mortalité associée aux filets fantômes peut passer inaperçue. Les grèbes peuvent aussi s’empêtrer dans les lignes de pêche abandonnées (Hanus et al., 2002a; Berg et al., 2004; Ivey, 2004).

Tableau 5. Données sur la mortalité de Grèbes élégants associée aux prises accessoires tirées du rapport du COSEPAC (COSEWIC, 2014)
Nombre d’oiseaux morts Lieu Date Source

~ 100

Lac Winnipegosis, Manitoba

Années 1970

Nuechterlein, comm. pers. in O’Donnel et Fjeldsa, 1997

64

Marais Delta, Manitoba

2009-2010

LaPorte, 2012

80

Lac La Biche, Alberta

Mai et juin 2006

Miller, comm. pers. in Kemper et al., 2008

100-150

Lac La Biche, Alberta

Chaque année

Davis, comm. pers. in ASRD et ACA, 2013

D’après les données disponibles, cette menace n’aurait pas d’incidence importante à l’échelle de la population et a été considérée comme faible. Cependant, elle doit faire l’objet d’une attention plus poussée, car la mortalité associée aux filets de pêche est probablement sous‑déclarée.

6. Intrusions et perturbations humaines

6.1 Activités récréatives (moyen)

Les lacs où se reproduisent les Grèbes élégants sont profonds et contiennent des poissons, ce qui en fait des endroits prisés pour la réalisation d’activités récréatives (p. ex. la pêche et la navigation de plaisance). Les perturbations causées par les plaisanciers (p. ex. sur un bateau à moteur, une embarcation motorisée, une motomarine, et, dans une moindre mesure, en canot et en kayak) peuvent mener les adultes à quitter leur nid ou leurs oisillons, ce qui rend ces derniers vulnérables à la prédation. Même si les plaisanciers peuvent causer des perturbations au début de la période de reproduction (p. ex. des tournois de pêche se déroulent pendant la période d’incubation), ils sont généralement plus nombreux pendant les mois d’été. Ce moment coïncide avec la période pendant laquelle les Grèbes élégants portent leurs jeunes sur leur dos. Les oisillons du Grèbe élégant sont particulièrement vulnérables au cours des premières semaines suivant l’éclosion, période pendant laquelle ils dépendent grandement de leurs parents (COSEWIC, 2014; Erickson et al., 2014; Alberta Environment and Parks, 2018). Dans certains cas, on soupçonne la perturbation humaine d’être la principale raison pour laquelle des sites de colonie ont été abandonnés au marais Gimli et au lac Pelican, au Manitoba, et aux lacs Swan, Williams et Duck, en Colombie-Britannique (Burger, 1997; COSEWIC, 2014; Mitchell et Artuso, 2018; S. Boyd, comm. pers., 2020); il s’agit donc d’une menace importante pour l’espèce dans ses lieux de reproduction. De plus, les vagues produites par les bateaux peuvent parfois inonder les nids (Erickson et al., 2014).

Les lieux autres que les lieux de reproduction peuvent également être perturbés par les plaisanciers, en particulier dans les zones où la circulation de bateaux est plus élevée près de la côte, mais les Grèbes élégants sont généralement plus mobiles au cours de cette période. Toutefois, même si cette menace constitue l’une des principales menaces pour l’espèce, son impact a été considéré comme moyen.

6.3 Travail et autres activités (négligeable)

Des essais pilotes sur les déplacements des Grèbes élégants réalisés à l’aide d’émetteurs intracoelomiques ont montré que les individus ayant subi une opération chirurgicale avaient un faible taux de survie et mourraient dans les jours suivant l’opération (Gaydos et al., 2011). Même si la technique a été améliorée et que le taux de survie a augmenté au cours des tentatives suivantes (Gaydos et al., 2011; Mills et al., 2016), les grèbes ne se portent généralement pas bien lorsqu’ils sont munis d’un émetteur ou d’un émetteur équipé d’antennes percutanées (S. Boyd, comm. pers., 2020). De nouvelles méthodes de suivi des déplacements des Grèbes élégants devraient être envisagées, notamment l’utilisation de géolocalisateurs (enregistre l’intensité de la lumière) et l’analyse d’isotopes stables. Il n’y a actuellement que très peu d’études sur les déplacements de Grèbes élégants, et de telles recherches ne toucheraient qu’un très petit nombre d’individus et n’auraient pas d’incidence à l’échelle de la population. Par conséquent, cette menace est considérée comme négligeable.

7. Modifications des systèmes naturels

7.1 Incendies et suppression des incendies (inconnu)

Des feux de forêt se produisent chaque année dans la forêt boréale de l’Ouest du Canada et ont des effets considérables sur les écosystèmes (p. ex. changements dans la végétation, ruissellement des sédiments, changements dans les cycles des nutriments et les processus hydrologiques). Même si les effets des feux de forêt sur les Grèbes élégants n’ont pas encore étudiés, ils sont probablement négatifs si les incendies se produisent près des colonies. Comme la fréquence et la gravité des feux de forêt devraient augmenter en raison des changements climatiques (Amiro et al., 2003), cette menace pourrait devenir plus importante dans le futur.

De plus, les produits ignifuges, utilisés pour prévenir et éteindre les feux, représentent un groupe diversifié de produits chimiques qui peuvent avoir une incidence sur le comportement et la reproduction des oiseaux (Guigueno et Fernie, 2017) et contaminer l’eau (Angeler et Moreno, 2011). Au lac Duck, en Colombie‑Britannique, le remplissage des réservoirs de bombardiers d’eau a perturbé les nids et les Grèbes élégants qui couvaient (M.A. Beaucher, comm. pers., 2020).

Comme il n’y a pas assez de données pour évaluer l’impact des incendies et des produits de lutte contre les incendies sur les Grèbes élégants, l’impact de cette menace est considéré comme inconnu.

7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages (faible)

Comme les Grèbes élégants construisent leur nid sur la végétation à seulement quelques centimètres au‑dessus de l’eau, ils sont vulnérables aux fluctuations du niveau de l’eau. Il est essentiel pour l’espèce que le niveau de l’eau demeure stable au cours de la période de reproduction (c.‑à‑d. quand les adultes couvent) et de la période internuptiale. Si le niveau de l’eau diminue considérablement pendant la période de reproduction, la végétation émergente qui soutient les nids pourrait s’effondrer (Wollis et Stratmoen, 2010; Ivey, 2004) ou l’espèce pourrait être plus vulnérable aux prédateurs. D’autre part, si le niveau de l’eau augmente, les nids peuvent être inondés (Ivey, 2004). Au lac Winnipeg, la colonie du marais Netley‑Libau a été gravement perturbée par un niveau de l’eau artificiellement élevé (T. Poole, comm. pers., 2020). Les niveaux d’eau élevés sont particulièrement problématiques les années de fortes précipitations (voir 11.5 Phénomènes météorologiques violents ou extrêmes).

Des niveaux de l’eau variables pendant la période internuptiale peuvent aussi détruire la végétation émergente (Calvert, 2009; Ivey, 2004). Par exemple, en 2007, au Petit lac des Esclaves, en Alberta, le niveau de l’eau a augmenté au printemps, la glace a érodé la végétation, et la taille de la colonie qui s’y trouvait autrefois (> 3 000 individus) a grandement diminué (Wollis et Stratmoen, 2010). De faibles niveaux d’eau en hiver, combinés à l’eutrophisation, peuvent aussi entraîner la mortalité hivernale de poissons‑proies (Wollis et Stratmoen, 2010).

De nombreux lacs soutenant des colonies de Grèbes élégants sont endigués en Colombie-Britannique, en Alberta et au Manitoba, dont ceux qui abritent les plus grandes colonies. Des réservoirs et des lacs naturels sont les niveaux sont maintenus artificiellement ont d’ailleurs créé de l’habitat pour le Grèbe élégant. Cependant, c’est la combinaison de niveaux d’eau artificiellement élevés combinés à de fortes précipitations semble particulièrement problématique, causant la destruction des nids. Par conséquent, la menace associée à la gestion et à l’utilisation de l’eau et à l’exploitation de barrages est considérée comme faible, et l’impact de la menace associée aux inondations et aux tempêtes a été évalué séparément (voir 11.5 Phénomènes météorologiques violents ou extrêmes).

7.3 Autres modifications de l’écosystème (moyen)

Plusieurs modifications de l’écosystème peuvent perturber les Grèbes élégants, notamment l’eutrophisation, la présence d’espèces envahissantes et les changements dans la répartition et l’abondance des poissons-proies.

Le déclin abrupt observé dans la mer de Salish serait peut‑être lié aux changements dans la répartition et l’abondance des poissons-proies comme la sardine du Pacifique, le hareng du Pacifique et l’anchois du Pacifique (Therriault et al., 2009; Wilson et al., 2013; Vilchis et al., 2015). On ignore les causes exactes de ces changements, mais ces derniers pourraient être liés aux changements climatiques, à l’acidification des océans, à la perte d’habitat, aux pressions exercées par la pêche, à la pollution et à l’aquaculture (Enticknap et al., 2011; PEW Ocean Science, 2013).

Plusieurs facteurs entraîneront l’augmentation de la charge en nutriments (p. ex. l’enlèvement de la végétation riveraine), ce qui augmentera l’eutrophisation. Ce phénomène, combiné aux bas niveaux de l’eau, peut entraîner la mortalité hivernale des poissons-proies (Wollis et Stratmoen, 2010). L’eutrophisation sera également favorable aux espèces envahissantes comme le myriophylle, qui peut former des grappes denses qui réduiront l’étendue d’eau libre servant à l’alimentation (Burger, 1997). L’incidence de cette plante envahissante demeure incertaine et doit faire l’objet d’études plus poussées (COSEWIC, 2014).

D’autres espèces envahissantes comme la quenouille hybride (Typha x glauca) et le butome à ombelle (Butomus umbellatus) remplacent la végétation riveraine indigène et ne conviennent pas pour soutenir les nids (LaPorte, 2012; COSEWIC, 2014; Alberta Environment and Parks, 2018). Les quenouilles hybrides peuvent former des peuplements denses de végétation émergente, ce qui force les grèbes à nicher plus près du bord de l’eau, où ils sont plus vulnérables à l’action des vagues (LaPorte, 2012; LaPorte, 2014). Ces espèces envahissantes ont été prises en compte dans l’évaluation de cette menace, plutôt que dans l’évaluation de la menace 8.1 Végétaux ou animaux exotiques (non indigènes) envahissants, car elles ont une incidence indirecte sur les Grèbes élégants (c.‑à‑d. modification de l’habitat de nidification).

Les espèces de poissons introduites, en particulier celles convoitées par les pêcheurs sportifs, peuvent entrer en compétition avec les Grèbes élégants pour les poissons‑proies (Hanus et al., 2002a).

Il est difficile d’estimer l’impact global de ces menaces, mais les changements dans la répartition et l’abondance des poissons-proies le long de la côte du Pacifique semblent être une cause importante du déclin de Grèbes élégants hivernant dans le sud de la Colombie‑Britannique. De plus, comme la plupart des Grèbes élégants sont touchés par au moins une des menaces présentées dans cette section, l’impact global de la menace liée aux modifications des écosystèmes est considéré comme moyen.

8. Espèces, agents pathogènes et gènes envahissants ou problématiques

8.1 Végétaux ou animaux exotiques (non indigènes) envahissants (faible)

La carpe (Cyprinus carpio) est une espèce envahissante introduite présente dans de nombreux lacs dans le sud des Prairies et de la Colombie‑Britannique, dont une grande partie abrite des colonies du Grèbe élégant. Lorsqu’elles frayent et s’alimentent dans des zones peu profondes, les carpes déracinent la végétation qui soutient les nids de Grèbes élégants, ce qui entraîne un échec de nidification (Goldsborough et Wrubleski, 2001; LaPorte, 2014). En faisant remonter les sédiments du lacs, elles augmentent également la turbidité de l’eau. Dans le marais Delta, des carpes ont été observées en train de détruire de nombreux nids de Grèbes élégants (LaPorte, 2014; LaPorte et al., 2020).

Quelques espèces végétales envahissantes ont une incidence indirecte sur le Grèbe élégant (c.‑à‑d. par la modification de l’habitat), mais elles ont été prises en compte dans la section de la menace 7.3 Autres modifications de l’écosystème.

Comme la carpe est présente dans plusieurs lacs où nichent les Grèbes élégants, dont certains accueillent de grandes colonies au Manitoba, l’impact global de cette menace est considéré comme faible.

8.2 Végétaux ou animaux indigènes problématiques (négligeable)

Plusieurs prédateurs peuvent s’en prendre aux Grèbes élégants (œufs, jeunes et adultes). La prédation des œufs et des jeunes est exacerbée par la perturbation humaine (p. ex. la circulation de bateaux; voir la menace 6.1 Activités récréatives). Cependant, pour cette catégorie de menace, et selon la méthodologie de l’IUCN‑CMP, seules les espèces qui se trouvent en dehors de leur fourchette de variation naturelle, que ce soit directement ou indirectement lié aux activités humaines, sont considérées comme une menace.

Les œufs sont particulièrement vulnérables aux prédateurs aviaires, notamment le Foulque d’Amérique (Fulica americana), le Goéland de Californie (Larus californicus), le Goéland à bec cerclé (Larus delawarensis), la Sterne de Forster (Sterna forsteri), la Corneille d’Amérique (Corvus brachyrhynchos), le Grand Corbeau (C. corax) et l’Ibis à face blanche (Plegadis chihi). Les Grands Corbeaux vivent aussi dans des paysages aménagés par les humains, qui contiennent des structures de nidification ou de repos supplémentaires et des sources supplémentaires d’eau et de nourriture, dont des animaux tués sur la route (Boarman et Heinrich, 2020). Dès que les Grands Corbeaux occuperont tout l’habitat de haute qualité près des établissements humains, ils commenceront peut‑être à coloniser des habitats naturels dans les environs (Kristan et Boarman, 2007). De Grands Corbeaux ont été observés en train de s’en prendre aux œufs de Grèbes élégants au lac Duck (M.‑A. Beaucher, comm. pers., 2020) et au Lac Buffalo (D. Prescott, comm. pers., 2020).

Des ratons laveurs (Procyon lotor) s’attaquent aussi aux œufs du Grèbe élégant (COSEWIC, 2014; LaPorte et al., 2020). Au cours du dernier siècle, l’aire de répartition du raton laveur s’est largement étendue vers le nord, probablement en raison d’une augmentation de la disponibilité de la nourriture associée à l’expansion de l’agriculture (Larivière, 2004). L’espèce est maintenant largement répandue dans les Prairies canadiennes et même dans la forêt boréale (Larivière, 2004; Latham, 2008), et son aire de répartition chevauche celle du Grèbe élégant.

Les prédateurs des jeunes Grèbes élégants comprennent le Goéland de Californie, le Goéland à bec cerclé, le Goéland argenté (Larus argentatus), le Grand Héron (Ardea herodias), les achigans (Micropterus spp.) et les brochets (Esox spp.), alors que les prédateurs des Grèbes élégants adultes comprennent le raton laveur, le vison d’Amérique (Neovison vison), la loutre de rivière (Lontra canadensis), le Pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus) et la loutre de mer (Enhydra lutris) (COSEWIC, 2014). L’interdiction d’utiliser du DDTNote de bas de page 7 et l’interdiction de chasser les individus du Pygargue à tête blanche ont été favorables à cette espèce, dont les effectifs ont augmenté considérablement en Amérique du Nord depuis les années 1970 (Buehler, 2020). Les Pygargues à tête blanche pourraient aussi avoir une incidence sur la répartition du Grèbe élégant le long de la côte de la Colombie‑Britannique, car ils peuvent dissuader les Grèbes élégants de se poser dans les zones riveraines (S. Boyd, comm. pers., 2020).

Par conséquent, les Grèbes élégants peuvent être confrontés à un taux de prédation accru de la part de quelques prédateurs maintenant présents en grand nombre en raison des activités humaines et des changements climatiques. Toutefois, ces prédateurs ont un effet négligeable à l’échelle de la population, et l’impact global de la menace qu’ils représentent est considéré comme négligeable.

8.4 Agents pathogènes et microbes (faible)

Des cas de mortalité massive ont été signalés relativement à la prolifération d’algues nuisibles sur la côte du Pacifique. Ces cas étaient liés à des proliférations de dinoflagellés (p. ex. Akashiwo sanguinea) qui produisent une matière gluante qui, une fois enduite sur les plumes de l’oiseau, réduit leur fonction imperméable et provoque l’hypothermie (Jessup et al., 2009). Ces cas sont sporadiques et localisés, mais au moins un cas en 2007 a touché 200 Grèbes élégants (Humple et al., 2011), et un autre en 2009, 86 individus (Phillips et al., 2011). Des proliférations d’algues nuisibles ont été associées aux températures plus élevées de l’océan (Hallegraeff, 2010; McKibben et al., 2015), et leur occurrence et leur intensité augmenteront probablement à l’avenir (EPA, 2013).

Même si les espèces de grèbes sont vulnérables au botulisme et au choléra aviaires (Ivey, 2004), la base de données du Réseau canadien de la santé de la faune (Canadian Wildlife Health Cooperative, 2019) ne contenait qu’un seul cas de botulisme aviaire chez le Grèbe élégant. Dans l’ensemble, l’impact de cette menace est considéré comme faible.

9. Pollution

9.2 Effluents industriels et militaires (faible à élevé)

Le comportement grégaireNote de bas de page 8 du Grèbe élégant et son incapacité de voler lorsqu’il mue le rendent particulièrement vulnérable aux déversements d’hydrocarbures (AESRD et ACA, 2013). Le Grèbe élégant est l’une des espèces d’oiseaux les plus souvent touchées par les déversements au large de la côte de la Californie, de l’Oregon, de Washington et de la Colombie‑Britannique. Entre 1971 et 2007, des déversements d’hydrocarbures (dont certains étant chroniques) le long de la côte du Pacifique ont causé la mort d’au moins 9 700 Grèbes élégants (COSEWIC, 2014; voir le tableau 6). Ce nombre est probablement sous‑estimé et une estimation de la mortalité totale basée sur le nombre d’individus ou de carcasses n’est pas disponible pour tous les événements (D. Humple, comm. pers. 2020). De plus, chaque année, plusieurs déversements touchent des Grèbes élégants à l’échelle locale. Par exemple, en Californie seulement, au moins 44 déversements d’hydrocarbures touchant plus de 10 oiseaux ont été signalés entre 1969 et 2001 (Carter, 2003). En outre, au moins un incident s’est produit dans les lieux de reproduction au lac Wabamun, en Alberta, en 2005, après le déraillement d’un train du Canadien National qui a causé la mort de 69 % (n = 333) de la population reproductrice (ASRD et ACA, 2006). Cette importante colonie a pratiquement disparu depuis (voir l’annexe B).

Tableau 6. Liste non exhaustive des déversements d’hydrocarbures qui ont touché le Grèbe élégant depuis 1971.
Événement Année de l’événement Nbre d’individus touchés (observés vivants ou morts ou estimé) Source

Ventura

2005 (chronique)

2 500

Humple et al., 2011

Cosco Busan

2007

1 071

Mills et al., 2016

Baie de San Francisco

1971

2 055

Smail et al., 1972

Luckenbach

1997 (chronique)

348

Hampton et al., 2003

Lac Wabamun

2005

333

ASRD et ACA, 2006

Mobiloil

1984

227

Speich et Thompson, 1987

Kure

1997

74*

Humple et al., 2011

Navire inconnu, Puget Sound

1984

> 17

Speich et Thompson, 1987

*Ce nombre inclus des grébes élégants et à face blanche

En tant que prédateur de haut niveau trophique, le Grèbe élégant est possiblement exposé à un risque de bioaccumulation et de bioamplification de toxines (COSEWIC, 2014) comme le mercure contenu dans les poissons-proies (Ackerman et al., 2016; Jackson et al., 2016). En tant qu’oiseau aquatique, il pourrait être exposé à plusieurs contaminants, comme le mercure, l’arsenic et les chlordanes (Henny et al., 1990; Burger et Eichhorst, 2005). Les effets à long terme, cumulatifs et sublétaux de ces contaminants sur le Grèbe élégant sont inconnus, mais pourraient causer une réduction de la productivité (voir par exemple Feerer et Garett, 1977).

Les Grèbes élégants peuvent aussi atterrir dans des bassins de résidus, mais un seul cas de mortalité a été signalé de 2011 à 2018 dans le cadre de l’Oil Sands Bird Contact Monitoring Program (Hatfield Consultants, 2018). En 2019, un autre oiseau contaminé par le pétrole a été amené au Northern Alberta Wildlife Rescue and Rehabilitation Center, à Edmonton, et a été réhabilité (K. Bloome, comm. pers., 2020).

Dans l’ensemble, l’impact de cette menace est considéré comme faible à élevé en raison de l’incertitude concernant l’immédiateté et l’emplacement de prochains grands déversements d’hydrocarbures dans les lieux d’hivernage. Elle est considérée comme l’une des principales menaces pesant sur l’espèce, notamment en raison du comportement grégaire de cette dernière.

9.3 Effluents agricoles et sylvicoles (faible à moyen)

L’utilisation à grande échelle de pesticides dans le cadre d’activités agricoles et forestières a une incidence négative sur les oiseaux, la chaîne alimentaire et les eaux de surface et souterraines (Mineau et Palmer, 2013; Anderson et al., 2015; Morrissey et al., 2015). Il n’existe aucune étude à long terme sur les effets directs des pesticides sur les Grèbes élégants, mais il existe des exemples de pesticides qui s’accumulent dans les œufs et touchent l’espèce. Par exemple, du DDENote de bas de page 9 et des PCBNote de bas de page 10 ont été trouvés dans des coquilles d’œufs au Manitoba (Forsyth et al., 1994), et l’utilisation de DDDNote de bas de page 11 et de parathion a été associée à une réduction de la productivité au lac Clear, en Californie (Feerer et Garrett, 1977). Des préoccupations sont de plus en plus soulevées quant aux effets nocifs d’autres pesticides utilisés dans l’agriculture, comme l’atrazine, le glyphosate et les néonicotinoïdes, qui pourraient avoir des effets nuisibles sur les espèces sauvages. Cependant, des recherches supplémentaires doivent être effectuées pour évaluer précisément leurs effets sur le Grèbe élégant (Mineau et Palmer, 2013).

Les néonicotinoïdes ont été introduits dans les années 1990 et constituent maintenant les insecticides les plus utilisés dans le monde (Douglas et Tooker, 2015). Ce sont des insecticides persistants qui ont tendance à pénétrer dans les systèmes aquatiques et qui peuvent avoir des effets négatifs sur les invertébrés aquatiques (Mineau et Palmer, 2013; Anderson et al., 2015; Morrissey et al., 2015). Cette catégorie de pesticides est largement utilisée dans les Prairies et pourrait contribuer à la réduction du nombre d’invertébrés et à la diminution du taux de reproduction des oiseaux (Main et al., 2014; Li et al., 2020). Comme les pesticides pénètrent et persistent dans les systèmes aquatiques, mais que la détermination de leurs effets à long terme prend du temps, l’impact de cette menace a été considéré comme faible à moyen afin de refléter l’incertitude quant aux effets directs et indirects réels des pesticides sur les Grèbes élégants.

11. Changements climatiques

11.3 Modifications des régimes de température (inconnu)

L’une des conséquences attendues des changements climatiques est l’augmentation de la température des océans. Ce phénomène peut entraîner une augmentation de la fréquence et de la gravité des proliférations d’algues nuisibles mortelles (voir 8.4 Pathogènes et microbes) ainsi que des changements dans l’abondance et la répartition des poissons-proies, en particulier dans les lieux d’hivernage. Par exemple, une importante vague de chaleur marine dans le Pacifique Nord, observée entre l’été 2015 et le printemps 2016, a provoqué une mortalité massive d’oiseaux piscivores (Piatt et al., 2020). L’impact de cette menace est actuellement inconnu en raison du manque de renseignements et d’études portant spécifiquement sur le Grèbe élégant.

11.4 Modifications des régimes de précipitation et des régimes hydrologiques (inconnu)

Comme il a été mentionné dans la section sur la menace 7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages, les fluctuations des niveaux de l’eau peuvent avoir une incidence considérable sur les sites de reproduction, de sorte qu’ils ne conviennent plus pour la nidification. Bien qu’il y ait encore beaucoup d’incertitudes quant aux effets des changements climatiques dans les Prairies, il semble que ces derniers entraîneront un climat généralement plus chaud et plus sec, ce qui favorisera l’évaporation et pourrait faire baisser les niveaux d’eau (Gregory et al., 1997; Cubasch et al., 2001). Une baisse des niveaux d’eau a déjà été observée dans la région (van der Kamp et Keir, 2005; van der Kamp et al., 2006), mais les effets sont spatialement hétérogènes (Roy, 2015) : l’ouest des Prairies devient plus sec, et l’est des Prairies, plus humide (Millett et al., 2009; Werner et al., 2013). L’hydrologie des Prairies canadiennes est également façonnée par des périodes cycliques humides et sèches (Millett et al., 2009). Au cours des dernières années, le nombre d’étangs dans les Prairies canadiennes était supérieur à la moyenne à long terme, ce qui indique une période relativement humide (PHJV, 2014a); ainsi il est possible que les Prairies connaissent des années plus sèches à l’avenir.

Le niveau de l’eau de certains lacs où se reproduisent les Grèbes élégants est déjà géré, ce qui pourrait atténuer cette menace. Cependant, des changements dans les précipitations pourraient également modifier les pratiques de gestion de l’eau. Dans l’ensemble, l’impact de cette menace est considéré comme inconnu en raison de l’incertitude et de la variabilité des changements climatiques dans l’ensemble de l’aire de reproduction de l’espèce.

11.5 Phénomènes météorologiques violents ou extrêmes (faible à moyen)

Les nids du Grèbe élégant sont vulnérables aux fluctuations du niveau de l’eau, qui peuvent être attribuables aux tempêtes qui créent des vagues et/ou augmentent le niveau de l’eau, ce qui inonde les nids. Par exemple, les inondations de quelques sites au Manitoba (p. ex. les marais de la baie Sandy et la pointe Marshy) auraient considérablement modifié la végétation émergente, ce qui aurait réduit grandement la disponibilité de l’habitat de nidification (T. Poole, comm. pers., 2020). Dans d’autres cas, des tempêtes de vent ont créé des vagues qui ont exposé une grande partie de la colonie au risque d’échec de la nidification (Allen et al., 2008). De tels événements ont récemment été observés au lac Duck, en Colombie‑Britannique, en juillet 2015 (M.‑A. Beaucher, comm. pers., 2020), et sur la rive sud du lac North Shoal, au Manitoba, en juin 2019 (T. Poole, comm. pers., 2020). Par ailleurs, une tempête de grêle a tué des milliers d’oiseaux aquatiques dans l’aire de gestion de la faune de Big Lake, dans le Montana, en août 2019, par une tempête de grêle (CNN, 2019; aucun de ces oiseaux n’appartenait à l’espèce du Grèbe élégant). Les tempêtes peuvent également forcer les oiseaux à se poser sur un sol sec ou des lacs gelés, ce qui les laisse exposés et vulnérables à la prédation (COSEWIC, 2014).

Les événements météorologiques extrêmes tels que les inondations et les tempêtes sont difficiles à prévoir, mais leur ampleur et leur fréquence devraient augmenter en raison des changements climatiques. Compte tenu de cette incertitude, mais aussi du fait que ces phénomènes météorologiques extrêmes ont eu des répercussions importantes sur certaines colonies de Grèbes élégants, l’impact de cette menace est considéré comme faible à moyen.

5. Objectif de gestion

Les objectifs de gestion pour le Grèbe élégant au Canada sont les suivants :

Population hivernante :

  1. Maintenir la tendance de la population hivernante à un niveau stable (c.-à-d. n’est pas en déclin) au cours des 10 prochaines années.
  2. Maintenir l’aire d’hivernage de la population au cours des 10 prochaines années.

Population reproductrice :

  1. Maintenir l’effectif de la population nicheuse entre 31 000 et 34 000 adultes au cours des 10 prochaines années.
  2. Maintenir la superficie de l’aire de reproduction à environ 830 000 km2 au cours des 10 prochaines années.

Justification des objectifs de gestion

Le Grèbe élégant a été désigné comme espèce préoccupante en raison des déclins importants de la population hivernante au Canada et en Amérique du Nord. Au Canada, le déclin a été particulièrement marqué dans la région de la mer de Salish.

Toutefois, il y a des lacunes dans les connaissances sur la taille et la répartition de la partie de la population du Grèbe élégant qui hiverne en Colombie‑Britannique, car les données actuelles sont recueillies au moyen de relevés terrestres, mais de nombreux groupes s’alimenteraient au large des côtes, au‑delà du champ de vision des observateurs, et dans les régions éloignées le long de la côte. L’acquisition de données sur l’abondance et la répartition du Grèbe élégant dans les zones extracôtières et éloignées le long de la côte du Pacifique de la Colombie-Britannique est pertinente pour bien évaluer la taille et la situation de la population de l’espèce au Canada.

Dans le présent rapport, on estime que la population reproductrice canadienne se situe entre 31 000 et 34 000 adultes reproducteurs (soit une estimation plus élevée que l’estimation de la population dans le rapport de situation du COSEPAC), et a été réévaluée d’après différentes sources et des données récentes tirées de divers relevés non coordonnés. On ignore si les déclins observés dans les lieux d’hivernage sont liés aux déclins de la population reproductrice, par conséquent des objectifs de population distincts ont été établis pour les populations hivernante et reproductrice.

Les Grèbes élégants se reproduisent dans divers types d’écorégions, mais leurs besoins en matière de sites de reproduction sont très précis et les sites potentiellement propices aux colonies sont limités. Bien qu’il n’y ait pas de preuve récente que l’aire de reproduction de cette espèce se rétrécit au Canada, la taille des colonies peut varier considérablement d’une année à l’autre et, dans certains cas, des colonies peuvent disparaître si les conditions sont grandement modifiées (p. ex. perturbation ou modification de l’habitat). Par conséquent, l’objectif lié à l’aire de reproduction est de maintenir l’aire actuelle de l’espèce au cours des 10 prochaines années.

6. Stratégies générales et mesures de conservation

6.1. Mesures déjà achevées ou en cours

6.2. Stratégies générales

6.3. Mesures de conservation

Tableau 7. Mesures de conservation et calendrier de mise en œuvre
Stratégie générale Mesures de conservation Prioritée Menaces ou préoccupations traitées Échéance
1. Conservation et intendance de l’habitat 1a) Soutenir les mesures de conservation dans les zones importantes pour la conservation des oiseaux et 48 lacs prioritaires en Alberta (p. ex. réduire au minimum la perturbation et l’aménagement et la dégradation des rives). Élevée

1.1 Développement résidentiel

1.3 Zones touristiques et récréatives

6.1 Activités récréatives

7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages

2021-2031
1. Conservation et intendance de l’habitat 1b) Concevoir et diffuser du matériel éducatif afin de limiter la perturbation sur les lacs abritant des colonies reproductrices. Élevée 6.1 Activités récréatives En cours
1. Conservation et intendance de l’habitat 1c) Mettre en place des zones tampons libres de perturbation autour des colonies, ce qui comprend l’installation de panneaux de signalisation aux points d’accès et près des colonies pour limiter la vitesse des bateaux et la perturbation causée par la circulation de bateaux. Élevée 6.1 Activités récréatives 2021-2031
1. Conservation et intendance de l’habitat 1d) Assurer la conservation des poissons-proies marins importants et de leur habitat le long de la côte du Pacifique. Élevée 7.3 Autres modifications de l’écosystème
1. Conservation et intendance de l’habitat 1e) Prévenir les fluctuations rapides du niveau de l’eau dans les lacs abritant des colonies durant la période de nidification (du 1er mai au 31 juillet) et prévenir le drainage. Moyenne 7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages En cours
1. Conservation et intendance de l’habitat 1f) Mettre en place une zone tampon autour des colonies pour protéger la végétation riveraine des changements et de la destruction attribuables à l’aménagement. Moyenne

1.1 Développement résidentiel

1.3 Zones touristiques et récréatives

7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages

En cours
1. Conservation et intendance de l’habitat 1g) Évaluer l’importance des espèces aquatiques envahissantes pour les lacs abritant des colonies et lutter contre ces espèces ou les retirer du milieu. Faible

7.3 Autres modifications de l’écosystème

8.1 Végétaux ou animaux exotiques (non indigènes) envahissants

En cours
1. Conservation et intendance de l’habitat 1h) Soutenir l’application de la réglementation visant à prévenir la propagation d’espèces envahissantes. Faible 8.1 Végétaux ou animaux exotiques (non indigènes) envahissants En cours
2. Réduction de la mortalité anthropique directe 2a) Travailler avec les ministères des provinces et les États pour appliquer la réglementation contre le déversement de déchets d’hydrocarbures de navires et améliorer les programmes de lutte contre les déversements d’hydrocarbures et les relevés effectués sur les plages de la côte du Pacifique. Élevée 9.2 Effluents industriels et militaires En cours
2. Réduction de la mortalité anthropique directe 2b) Créer, mettre en œuvre et appliquer des pratiques exemplaires et la réglementation visant à réduire au minimum les prises accessoires dans les pêches. Moyenne 5.4 Pêche et récolte de ressources aquatiques En cours
2. Réduction de la mortalité anthropique directe 2c) Établir un programme de déclaration continental qui compile les renseignements sur les incidents, les espèces et le nombre d’individus touchés par les prises accessoires dans les pêches. Moyenne 5.4 Pêche et récolte de ressources aquatiques 2021 – en cours
2. Réduction de la mortalité anthropique directe 2d) Établir un programme de déclaration continental qui compile les renseignements sur les incidents, les espèces et le nombre d’individus touchés par les déversements d’hydrocarbures. Moyenne 9.2 Effluents industriels et militaires 2021 – en cours
2. Réduction de la mortalité anthropique directe 2e) Établir un programme de déclaration continental qui compile les renseignements sur les incidents, les espèces et le nombre d’individus qui sont malades, qui se posent sur un sol sec et qui entrent en collision avec des lignes de transport d’électricité et des éoliennes. Faible

3.3 Énergie renouvelable

4.2 Lignes de services publics

8.4 Agents pathogènes et microbes

2021 – en cours
3. Activités de suivi et de relevé des populations 3a) Mettre en œuvre un programme pancanadien coordonné de surveillance des oiseaux aquatiques des eaux intérieures, ce qui comprend les colonies du Grèbe élégant, à l’aide d’une méthodologie normalisée. Élevée Toutes 2021-2031
3. Activités de suivi et de relevé des populations 3b) Mettre en œuvre un programme de surveillance de la répartition et de l’abondance aux aires d’hivernage dans l’ensemble de l’aire de répartition et au large des côtes. Élevée Toutes 2021-2031
3. Activités de suivi et de relevé des populations 3c) Continuer à surveiller les tendances de la population hivernante et les éventuels changements dans la répartition à l’aide des données disponibles (p. ex. RON et ROACCB). Moyenne Toutes 2021 – en cours
3. Activités de suivi et de relevé des populations 3d) Continuer à compiler des données à partir de sources disponibles sur l’occupation antérieure, le caractère convenable actuel et les menaces qui pèsent sur les lacs occupés pendant la période de reproduction Faible Toutes 2021 – en cours
4. Recherche 4a) Mener des recherches pour comprendre la connectivité (c.‑à‑d. télémétrie ou isotopes stables) entre les aires de reproduction, de mue, de repos et d’hivernage. Élevée Toutes 2021-2031
4. Recherche 4b) Continuer à étudier les causes des changements dans la répartition de Grèbes élégants hivernants, y compris les causes sous‑jacentes des changements dans la répartition et l’abondance des poissons-proies. Élevée

7.3 Autres modifications de l’écosystème

11.3 Modifications des régimes de température

2021 – en cours
4. Recherche 4c) Mener des recherches sur les effets à long terme, cumulatifs et sublétaux des pesticides sur les écosystèmes d’eau douce. Moyenne 9.3 Effluents agricoles et sylvicoles 2021-2031
Recherche 4d) Mener des recherches sur les effets des changements climatiques sur l’habitat de reproduction. Faible

11.3 Modifications des régimes de température

11.4 Modifications des régimes de précipitation et des régimes hydrologiques

11.5 Phénomènes météorologiques violents ou extrêmes

En cours
Recherche 4e) Mener des recherches sur les effets inconnus des feux de forêt sur les espèces d’oiseaux aquatiques des eaux intérieures. Faible 7.1 Incendies et suppression des incendies 2021 – en cours

e « Priorité » reflète l’ampleur dans laquelle la mesure contribue directement à la conservation de l’espèce ou est un précurseur essentiel à une mesure qui contribue à la conservation de l’espèce. Les mesures à priorité élevée sont considérées comme étant celles les plus susceptibles d’avoir une influence immédiate et/ou directe sur l’atteinte des objectifs de gestion de l’espèce. Les mesures à priorité moyenne peuvent avoir une influence moins immédiate ou moins directe sur l’atteinte des objectifs de gestion, mais demeurent importantes pour la gestion de la population. Les mesures de conservation à faible priorité auront probablement une influence indirecte ou progressive sur l’atteinte des objectifs de gestion, mais sont considérées comme des contributions importantes à la base de connaissances et/ou à la participation du public et à l’acceptation de l’espèce par le public.

6.4. Commentaires à l’appui des mesures de conservation et calendrier de mise en œuvre

Les mesures de conservation visant le Grèbe élégant ont été élaborées pour combler les lacunes dans les connaissances en vue d’atteindre les objectifs de gestion, et pour lutter contre toutes les menaces dont l’impact est considéré comme étant au moins « faible ».

Les relevés hivernaux actuels (tels que le RON et le ROACCB) peuvent généralement fournir des renseignements sur les tendances à long terme des populations hivernantes, et continueront de le faire, mais ils ne parviennent pas à évaluer les oiseaux qui hivernent bien au large ou dans des zones éloignées le long de la côte. Par conséquent, il y a un manque d’information sur l’abondance et la distribution du Grèbe élégant dans les zones non recensés par ces suivis terrestres et un programme de surveillance des sites d’hivernage extracôtiers du Grèbe élégant est nécessaire. Comme on suppose que les changements dans la répartition et l’abondance des poissons-proies pourraient expliquer les changements dans la répartition des Grèbes élégants hivernants, le programme de surveillance devrait être axé sur les zones importantes pour les poissons-proies, comme leurs frayères. Étant donné que les Grèbes élégants s’alimentent souvent au large, au-delà du champ de vision des observateurs sur la terre ferme, des méthodes différentes d’inventaires sont requises, telles que des relevés par bateau, au moyen de drones ou par avion.

En outre, les mesures de conservation dans les lieux d’hivernage devraient porter sur la conservation des principales espèces de poissons-proies marins (hareng du Pacifique, sardine du Pacifique, lançon du Pacifique, anchois du Pacifique et eulakane) et de leur habitat. Les populations de l’eulakane de la côte centrale du Pacifique et du Fraser ont été désignées comme étant en voie de disparition par le COSEPAC, tandis que la population des rivières Nass/Skeena a été évaluée par le COSEPAC comme étant préoccupante. L’ajout de ces trois populations à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril est à l’étude. D’autres espèces de proies importantes ne sont pas en péril ou n’ont pas été évaluées par le COSEPAC, mais sont vulnérables à plusieurs menaces. Les menaces pesant sur les poissons-proies le long de la côte du Pacifique sont les changements climatiques, l’acidification des océans, la perte d’habitat, la pression de la pêche, la pollution et l’aquaculture. Des activités de recherche sur les causes des changements dans l’abondance et la répartition des poissons-proies permettraient d’appuyer la conservation du Grèbe élégant (et d’autres oiseaux marins) et de mieux comprendre sa situation au Canada et aux États-Unis. Des projets de surveillance et de recherche devraient être élaborés en collaboration avec le Fish and Wildlife Service des États‑Unis et des partenaires universitaires.

Comme beaucoup d’autres espèces d’oiseaux aquatiques des eaux intérieures, le Grèbe élégant ne fait actuellement pas l’objet de surveillance dans le cadre d’un relevé solide dans ses lieux de reproduction, ce qui pose des problèmes importants pour l’évaluation des tendances de la population. Bien que les relevés actuels visant le Grèbe élégant soient utiles pour évaluer la taille et les tendances de la population reproductrice, et qu’il faille continuer de les effectuer, il est nécessaire de mettre en œuvre un programme pancanadien coordonné de relevé et de suivi des oiseaux aquatiques des eaux intérieures, ciblant notamment des colonies du Grèbe élégant, afin d’évaluer les changements dans la taille et la répartition des populations. Il existe de nombreuses méthodes pour mener des relevés des espèces d’oiseaux aquatiques des eaux intérieures (voir la section 3.2 Population et répartition de l’espèce), et des activités récentes réalisées à l’aide de drones et d’imagerie thermique ont permis d’étudier les oiseaux reproducteurs coloniaux comme le Grèbe élégant et d’estimer le nombre de nids actifs tout en réduisant au minimum la perturbation des oiseaux nicheurs.

On ignore si les déclins observés dans les lieux d’hivernage pourraient être liés aux déclins dans les lieux de reproduction canadiens. Comme il existe peu de données sur la connectivité entre les aires d’hivernage et de reproduction, des recherches sur les déplacements des Grèbes élégants permettraient d’éclaircir ce point. Les activités de recherche sur les déplacements et la connectivité pourraient être menées à l’aide des dernières technologies disponibles qui n’ont pas d’incidence négative sur la survie et le comportement, en particulier la capacité de l’oiseau à plonger, comme l’utilisation de géolocalisateurs ou l’analyse d’isotopes stables.

Plusieurs colonies importantes se trouvent dans des zones importantes pour la conservation des oiseaux. Ces zones sont le marais Delta (MB001), les lacs Eagle, Namaka et Stobart (AB0878), le lac Frank (AB079), le lac La Biche (AB097), le parc provincial du Petit lac des Esclaves (AB003), la pointe Marshy (MB087), les marais de la baie Sandy (MB093), les lacs Utikuma et Utikumasis (AB054) et le lac Whitewater (MB015). En outre, le ministère de l’Environnement et des Parcs de l’Alberta a ciblé 48 lacs prioritaires pour la conservation du Grèbe élégant en Alberta (annexe B), mais cet excercice n’a, pour le moment, pas été effectué au Manitoba ou en Saskatchewan. Ensemble, ces sites accueillent la majorité des Grèbes élégants qui se reproduisent au Canada, le soutien des efforts de conservation (p. ex., la réduction des perturbations causées par les bateaux et l’aménagement et la dégradation des rives) devrait se concentrer sur ces sites.

Les Grèbes élégants reproducteurs sont facilement perturbés par les plaisanciers. Le fait que les jeunes grèbes dépendent de leurs parents jusqu’à 4 semaines après l’éclosion les rend particulièrement vulnérables à l’activité des bateaux sur les lacs où a lieu la reproduction. Une telle perturbation a entraîné une baisse de la productivité et le déclin, voire l’abandon de certaines colonies en Amérique du Nord. Toutefois, en raison de la nature coloniale de l’espèce, il est relativement facile de déterminer les sites où il pourrait y avoir des conflits entre les plaisanciers et les Grèbes élégants. Plusieurs mesures de conservation définies dans le présent plan de gestion visent à sensibiliser les plaisanciers et à réduire les perturbations causées par ces derniers, en particulier lorsque les jeunes dépendent encore fortement des adultes. Ces mesures comprennent l’élaboration et la distribution de matériel éducatif pour limiter la perturbation sur les lacs où se trouvent les colonies reproductrices et la mise en place de panneaux de signalisation aux points d’accès et à proximité des colonies pour limiter la vitesse des bateaux et la perturbation attribuable à la circulation de ces derniers. La végétation riveraine doit également être protégée des changements et de la destruction associés aux projets d’aménagement par l’installation d’une zone tampon autour des colonies. Ces mesures devraient être mises en œuvre dans les zones les plus problématiques et dans les zones importantes pour la conservation des oiseaux ainsi qu’aux lacs prioritaires de chaque province où l’espèce se reproduit, en collaboration avec des gouvernements et des collectivités autochtones, des organismes provinciaux, des organisations de conservation, des municipalités et des propriétaires de maisons riveraines.

En raison de sa nature coloniale, le Grèbe élégant est vulnérable aux menaces qui peuvent modifier considérablement son habitat, en particulier la végétation qui soutient les nids. Les fluctuations importantes des niveaux d’eau locaux pendant les périodes de reproduction et internuptiale peuvent détruire les nids, la végétation qui les soutient ou les deux. Le cas échéant, les niveaux d’eau des lacs où a lieu la reproduction doivent être gérés de manière à réduire au minimum les dommages causés à l’habitat du Grèbe élégant (c.‑à‑d. éviter les inondations ou l’érosion par la glace qui détruisent la végétation émergente), plus particulièrement pendant les années de fortes pluies, ou à permettre à la végétation de repousser là où elle a été détruite. Cette mesure doit être coordonnée avec différentes parties prenantes (p. ex. les municipalités, les exploitants de barrages, les utilisateurs).

De nombreuses espèces introduites et envahissantes, telles que le myriophylle, le butome à ombelle, la quenouille hybride et la carpe, peuvent avoir une incidence considérable sur la végétation qui soutient les nids et la capacité des oiseaux à se nourrir. Ces espèces sont problématiques pour plusieurs raisons, de sorte que leur contrôle et même leur élimination seront profitables aux écosystèmes naturels en général ainsi qu’aux Grèbes élégants. Des programmes de lutte et d’élimination et des règlements visant à limiter la propagation des espèces envahissantes existent souvent déjà à l’échelle locale et régionale et devraient être soutenus et coordonnés entre les organismes et les organisations de conservation et les municipalités.

En tant qu’espèce principalement aquatique, et en raison du fait qu’il plonge pour se nourrir de poissons, le Grèbe élégant est particulièrement vulnérable aux prises accessoires dans les pêches et à la contamination par les hydrocarbures. Ces menaces sont préoccupantes pour plusieurs espèces, par conséquent les mesures de conservation visant à réduire les prises accessoires et à mieux lutter contre les déversements d’hydrocarbures, en particulier dans l’océan Pacifique, seront grandement profitables au Grèbe élégant. Ces mesures comprennent la mise en œuvre d’un programme de surveillance des effets des prises accessoires et des déversements d’hydrocarbures, la coordination des programmes de lutte contre les déversements d’hydrocarbures et la mise en œuvre de pratiques exemplaires ou de règlements concernant l’utilisation d’engins de pêche problématiques.

En plus des prises accessoires dans les pêches et de la contamination par les hydrocarbures, le Grèbe élégant est également vulnérable aux collisions avec les éoliennes et les lignes électriques et aux atterrissages en zones sèches. Un programme continental de déclaration coordonné devrait être mis en œuvre avec les différents secteurs industriels, les agences responsables de la gestion des ressources naturelles, les scientifiques et les centres de réhabilitation de la faune afin d’évaluer la mesure dans laquelle le Grèbe élégant, ainsi que d’autres espèces, est touché par chacune de ces menaces. Bien que certaines industries et certains centres de réhabilitation de la faune recueillent ce type de données, il n’existe aucune base de données centralisée qui permette de rechercher facilement ce type de renseignements, ce qui complique l’évaluation précise des menaces. Une telle mesure faciliterait également la détermination des zones géographiques et des secteurs industriels où les activités humaines sont les plus problématiques.

Il existe peu de renseignements sur les effets des pesticides sur les lacs d’eau douce utilisés par les Grèbes élégants, mais certaines données suggèrent qu’ils sont vulnérables à la bioaccumulation de contaminants et de toxines, comme le mercure, le DDE, le DDT et les BPC. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mesurer les effets de ces pesticides et de nouveaux pesticides (p. ex. les néonicotinoïdes) sur le Grèbe élégant, plus particulièrement si les effets sont sublétaux (p. ex. la contamination de la chaîne alimentaire qui entraîne une diminution de la productivité). Des recherches supplémentaires sur les effets des changements climatiques, en particulier les changements dans les précipitations, les effets sur l’hydrologie et les changements dans les températures des océans, seront utiles pour évaluer l’impact de cette menace à l’avenir.

7. Mesure des progrès

Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous proposent un moyen de mesurer les progrès vers l’atteinte des objectifs de gestion et de faire le suivi de la mise en œuvre du plan de gestion.

Population hivernante :

Population reproductrice :

8. Références

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Annexe A : Carte des régions de conservation des oiseaux

Figure 4, lisez une longue description.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Terrestrial Bird Conservation Regions = Régions de conservation des oiseaux terrestres

Map © National GIS Laboratory, Bird Studies Canada, 2014 = Carte © National GIS Laboratory, Études d’Oiseaux Canada, 2014

Description longue

La figure 4 montre une carte des régions de conservation des oiseaux terrestres pour le Grèbe occidental, qui provient du Laboratoire national de SIG, Études d'Oiseaux Canada en 2014, ainsi que de la North American Bird Conservation Initiative (NABCI International). Toutes les différentes régions de conservation des oiseaux sont affichées et elles vont du Canada aux États-Unis et à travers le Mexique. Ces régions de conservation sont présentes dans une variété d'endroits tels que les îles, les montagnes, les prairies, les déserts, les plaines côtières, les forêts, les bassins, le bouclier boréal et les Rocheuses du Nord ainsi qu'à d'autres endroits au Canada, aux États-Unis et au Mexique. Cette carte comprend 66 régions de conservation de cette espèce.

Annexe B : Renseignements sur la taille de la population du Grèbe élégant en Alberta

Annexe B : Renseignements sur la taille de la population du Grèbe élégant en Alberta
Nom du lac Dénombrements historiques les plus élevés : Nbre d’individus Dénombrements historiques les plus élevés : Année Dénombrements les plus élevés depuis 2000 : Nbre d’individus Dénombrements les plus élevés depuis 2000 : Année Dénombrements les plus récents : Nbre d’individus Dénombrements les plus récents : Année
Lac Angling*+

1 680

1981

200

2004

1

2016

Lac Bear*+

> 150

1994

219

2015

219

2015

Lac Beaverhill

600

1960

10

2000

0

2016

Lac Buck*+

69

1990

32

2008

5

2016

Lac Buffalo*+

2 086

2016

2 086

2016

2 086

2016

Lac Cardinal*

219

2006

219

2006

0

2016

Lac Cold*+

2 000

1979

1 876

2006

585

2016

Lac Conn

300

1993

0

2016

0

2016

Lac Crow Indian*+

140

2007

140

2007

4

2015

Lac Fork*+

200

2015

200

2015

200

2015

Lac Frank*+

2 200

1977

150

2015

60

2016

Lac Frog+

600

1991

> 50

2015

4

2016

Lac Garner+

102

1985

6

2016

6

2016

Réservoir Glenmore+

300

1990

80

2014

4

2016

Lac Gull*+

3 230

2016

3 230

2016

3 230

2016

Lac Hastings*+

440

2006

440

2006

> 25

2016

Irricana Sloughs*+

121

1983

25

2016

25

2016

Lac Isle*+

234

2007

234

2007

> 40

2016

Lac Kinosiu*+

104

2004

102

2004

> 30

2016

Lac La Biche*+

4 612

2003

4 612

2003

25

2016

Lac Sante+

150

1993

6

2016

6

2016

Lac Ste. Anne*+

1 500

1985

1 268

2001

20

2016

Lac Newell*+

600

1999

140

2014

60

2016

Petit lac des Esclaves*+

3 742

2002

3 742

2002

30

2016

Lac Little Fish*+

247

2016

247

2016

247

2016

Lac Logan*

100

2007

100

2007

100

2007

Lac Marguerite*

120

1982

S. O.

S. O.

120

1982

Lac McGregor*+

30

1983

11

2016

11

2016

Lac Miquelon

1 000

1963

2

2014

0

2016

Lac Missawawi

284

2005

284

2005

0

2016

Lac Moose*+

649

2008

649

2008

230

2016

Lac Muriel

> 760

2003

> 760

2003

0

2016

Lac Murray+

107

2009

107

2009

6

2016

Lac Namaka*+

100

1984

33

2007

6

2016

Lac North Buck*+

124

1991

> 30

2015

> 30

2015

Lac Pakowki+

100

2014

100

2014

30

2016

Lac Pigeon

100

1971

20

2004

0

2016

Lac Pine+

257

1983

10

2009

4

2015

Lac Reita*

532

1981

0

2008

0

2008

Lac Sandy+

150

2002

150

2002

3

2015

Lac Saskatoon*+

200

1996

51

2015

51

2015

Lac Shanks*+

140

2004

140

2004

20

2016

Lac Sturgeon*+

179

2005

179

2015

179

2005

Lac Thunder*+

273

1981

> 80

2016

> 80

2016

Réservoir Tilley « B »*

< 100

2010

< 100

2010

0

2016

Lac Utikima*+

4 568

2000

4 568

2000

Présents

2015

Lac Wabamun*+

1 510

2002

1 510

2002

2

2016

Lac Wolf*

732

1988

100

2000

1

2011

Le caractère gras indique que la reproduction a été confirmée au lac en 2015‑2016; l’astérisque (*) indique la disponibilité d’habitat potentiel lors des relevés effectués en 2015‑2016; le signe plus (+) indique que des Grèbes élégants occupaient le lac en 2015‑2016. Source : Prescott et al., 2018 et Alberta Environment and Parks, 2018.

Annexe C : Renseignements sur la taille de la population du Grèbe élégant en Saskatchewan

Annexe C : Renseignements sur la taille de la population du Grèbe élégant en Saskatchewan
Nom du lac Dénombrements historiques les plus élevés : Nbre d’individus Dénombrements historiques les plus élevés : Année Dénombrements les plus élevés depuis 2000 : Nbre d’individus Dénombrements les plus élevés depuis 2000 : Année Dénombrements les plus récents : Nbre d’individus Dénombrements les plus récents : Année
Lac Big Quill 226 2019 226 2019 226 2019
Lac Buffalo Pound 250 2011 250 2011 16 2017

Lac Chaplin

35

2011

35

2011

32

2015

Lac Crooked

150

1989

46

2017

46

2017

Lac Cypress

50

2002

50

2002

45

2015

Lac Deep

34

2011

34

2011

34

2011

Lac Doré* 240 2008 240 2008 240 2008

Lac Duck

40

2017

40

2017

40

2017

Lac Echo

95

2008

95

2008

18

2014

Lac Fife

850

2016

850

2016

850

2016

Lac Fishing 76 2009 76 2009 76 2009
Lac Good Spirit 300 2004 300 2004 40 2009
Lac Grass 100 2009 100 2009 100 2009
Réservoir Highfield 60 2011 60 2011 30 2017
Lac Jackfish 480 2019 480 2019 480 2019

Lac Katepwa

74

2009

74

2009

12

2011

Lac Des Îles 330 2009 330 2009 100 2011
Lac de la Dernière-Montagne 400 2008 400 2008 10 2017

Baie Little Arm

300

2013

300

2013

36

2016

Lac McLean 150 2004 150 2004 150 2004

Lac Mission

53

2009

53

2009

53

2009

Lac Mud 516 2016 516 2016 516 2016
Lac Murray 20 2006 20 2006 13 2007
Lac Old Wives 600 1928 100 2006 65 2007

Lac Pasqua

300

1985

250

2004

250

2004

Lac Paysen 86 2009 86 2009 86 2009
Lac Pelican 400 2016 400 2016 12 2017

Lac Radisson

40

2017

40

2017

40

2017

Réservoir Rafferty

40

2017

40

2017

40

2017

Lac Reed

102

2012

102

2012

80

2017

Lac Round

52

2017

52

2017

52

2017

Parc provincial Saskatchewan Landing

100

2007

100

2007

14

2017

Région de Saskatoon

277

1970

40

2013

40

2013

Lac Turtle 50 1988 100 2011 100 2011
Marais Valeport 200 1989 150 2015 3 2017
Lac Waterhen 348 2008 348 2008 133 2009

ZICO – Willow Bunch

74

2015

74

2015

74

2015

Woodley et St. Lukes 13 2015 13 2015 13 2015

Le caractère gras indique que la reproduction a été confirmée au lac; l’astérisque (*) indique que Wilson et Smith (2013) ont signalé un dénombrement élevé de 800 individus entre 1991 et 2011, sans préciser si cette observation a été faite avant ou après 2000. Source : McKellar et al., 2019 et McKellar et al., sous presse.

Annexe D : Renseignements sur la taille de la population du Grèbe élégant au Manitoba

Annexe D : Renseignements sur la taille de la population du Grèbe élégant au Manitoba
Nom du lac (et nom de la colonie pour les grands lacs qui abritent plusieurs colonies) Dénombrements historiques les plus élevés : Nbre d’individus Dénombrements historiques les plus élevés : Année Dénombrements les plus élevés depuis 2000 : Nbre d’individus Dénombrements les plus élevés depuis 2000 : Année Dénombrements les plus récents : Nbre d’individus Dénombrements les plus récents : Année

Lac Manitoba

ZICO – marais Delta

1 854

2010

1 854

2010

350

2017

ZICO – baie Sandy

1 500

1986

522

2017

522

2017

ZICO – pointe Marshy

5 798

2011

5 798

2011

62

2017

Embouchure du lac Ebb and Flow

62

1979

S. O.

S. O.

S. O.

1986

Lac Winnipegosis

Île Bachelor

300

1979

S. O.

S. O.

300

1979

Marais au nord‑ouest de la baie Duck

400

1986

S. O.

S. O.

400

1986

Nord‑ouest de l’île Channel

700

1972

S. O.

S. O.

400

1986

Près de la ville Meadow Portage

60

1986

S. O.

S. O.

60

1986

ZICO – Long Island et baie Long Island 1

800

1979

594

2011

594

2011

Rivière Red Deer2

205

2020

205

2020

205

2020

Lac Winnipeg

ZICO – marais Netley‑Libau

1 200

2004

1 200

2004

3

2017

Marais Gimli

400

1979

47

2015

3

2017

ZICO – lacs Shoal nord, est et ouest

900

2018

900

2018

900

2018

Lacs Pelican et Ninette

250

2001

250

2001

6

2016

Lac Whitewater2

4 098

2017

4 098

2017

4 098

2017

ZICO – lac Dog

300

2012

300

2012

25

2017

Lac Inland

400

1986

S. O.

S. O.

400

1986

Lac Swan2

200

1979

S. O.

S. O.

200

1979

1 Wilson et Smith (2013) le nomment « Waterhen ». Source : McKellar et al., 2019.

2 Observations récentes tirées de eBird (https://ebird.org/checklist/S70137250)

3 En 2020, le nombre maximal d’individus observés n’était que de 82 individus (https://ebird.org/canada/checklist/S69534269)

4 Il n’y a eu aucune observation de Grèbe élégant entre 1991 et 2011 (Wilson et Smith, 2013)

Annexe E : Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmesNote de bas de page 12. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairées du point de vue de l’environnement, et d’évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durableNote de bas de page 13 (SFDD).

La planification de la conservation vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que la mise en œuvre de plans de gestion peut, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le plan de gestion lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

Le Grèbe élégant est un oiseau aquatique colonial nichant dans les milieux humides et les lacs des écorégions boréales et des Prairies, dont dépendent de nombreuses autres espèces pour la nidification et l’alimentation. Les mesures de conservation du présent plan de gestion pourraient profiter, entre autres, au Petit Blongios (Ixobrychus exilis), au Grèbe esclavon (Podiceps auritus), à la salamandre tigrée de l’Ouest (Ambystoma mavortium), au crapaud de l’Ouest (Anaxyrus boreas), à la grenouille léopard (Lithobates pipiens) et au crapaud des steppes (Anaxyrus cognatus). Les fluctuations des niveaux d’eau permettent d’enlever la végétation des plages, ce qui profite au Pluvier siffleur de la sous‑espèce circumcinctus (Charadrius melodus circumcinctus). À certains endroits, ces fluctuations pourraient être problématiques, car le Grèbe élégant a besoin de niveaux d’eau stables pendant la reproduction. Dans les lieux d’hivernage, l’atténuation des facteurs de stress associés aux prises accessoires dans les pêches et à la contamination devrait profiter à des espèces marines comme le Guillemot à cou blanc (Synthliboramphus antiquus), le Guillemot marbré (Brachyramphus marmoratus), le Starique de Cassin (Ptychoramphus aleuticus), le Puffin à pieds roses (Puffinus creatopus), l’Albatros à queue courte (Phoebastria albatrus), la baleine grise (Eschrichtius robustus), l’épaulard (Orcinus orca), le marsouin commun (Phocoena phocoena vomerina), la loutre de mer (Enhydra lutris) et l’otarie de Steller (Eumetopias jubatus).

Bien qu’il soit possible que le présent plan de gestion ait des répercussions négatives sur d’autres espèces d’oiseaux, il a été conclu qu’il était peu susceptible de produire d’importants effets négatifs, compte tenu de la nature non intrusive des mesures proposées et de l’abondance des populations des espèces susceptibles d’être touchées.

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