Salamandre tigrée de l’Ouest (Ambystoma mavortium), population boréale et des Prairies : plan de gestion [propostion] 2023

Titre officiel : Plan de gestion de la salamandre tigrée de l’Ouest (Ambystoma mavortium), population boréale et des Prairies, au Canada 2023

Loi sur les espèces en péril
Série de Plans de gestion

Propostion

2023

Tigrée de l’Ouest
Tigrée de l’Ouest
Information sur le document

Référence recommandée :

Environnement et Changement climatique Canada. 2023. Plan de gestion de la salamandre tigrée de l’Ouest (Ambystoma mavortium), population boréale et des Prairies, au Canada [Proposition]. Série de Plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril. Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa. v + 46 p.

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La version officielle des documents de rétablissement est celle qui est publiée en format PDF. Tous les hyperliens étaient valides à la date de publication.

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La version non officielle des documents de rétablissement est publiée en format HTML, et les hyperliens étaient valides à la date de publication.

Pour télécharger le présent plan de gestion ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, y compris les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes portant sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en périlNote de bas de page 1.

Photo de la couverture : Andrew Didiuk, Environnement et Changement climatique Canada

Also available in English under the title:
"Management Plan for the Western Tiger Salamander (Ambystoma mavortium), Prairie/Boreal Population, in Canada [Proposed]"

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996) Note de bas de page 2, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des plans de gestion pour les espèces inscrites comme étant préoccupantes et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de l’Agence Parcs Canada est le ministre compétent en vertu de la LEP à l’égard de la salamandre tigrée de l’Ouest et a élaboré ce plan de gestion conformément à l’article 65 de la LEP. Dans la mesure du possible, le plan de gestion a été préparé en collaboration avec les gouvernements du Manitoba, de la Saskatchewan et de l’Alberta, en vertu du paragraphe 66(1) de la LEP.

La réussite de la conservation de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent plan. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement et Changement climatique Canada et l’Agence Parcs Canada ou toute autre autorité responsable. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer et à mettre en œuvre ce plan pour le bien de la salamandre tigrée de l’Ouest et de l’ensemble de la société canadienne.

La mise en œuvre du présent plan de gestion est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités responsables et organisations participantes.

Remerciements

Le présent plan de gestion a été préparé par Elizabeth Beck, Nicole Skelton et Mark Wayland d’ECCC (Région des Prairies), aidés pour la correction par Paulson Des Brisay, Praveen Jayarajan, April Patmanathan, Lee Voisin et Melissa Ranalli (tous d’ECCC), Lisa Wilkinson (Alberta Environment and Parks), Rachel McDonald (ministère de la Défense nationale), Michele Nicholson, Stephanie Crowshoe, Stefano Liccioli, Joanne Tuckwell, Diane Casimir (tous de l’Agence Parcs Canada), Jeff Keith, Erin Swerdfeger (ministère de l’Environnement de la Saskatchewan) et Dana Green (Université de Regina).

Les données sur les occurrences de la salamandre tigrée de l’Ouest ont été obtenues de plusieurs répertoires de données et d’autres sources, notamment l’Alberta Biodiversity Monitoring Institute (ABMI), l’Alberta Fish and Wildlife Information Management System (AFWIMS), le Réseau canadien pour la santé de la faune (RCSF), iNaturalist.org, le Conservation Data Centre du Manitoba (MBCDC), le Conservation Data Centre de la Saskatchewan (SKCDC), Ian Phillips (Water Security Agency de la Saskatchewan) et Welsh (2015). Les personnes suivantes ont fourni des renseignements utiles sur ces ensembles de données : J. Bell (ABMI), A. Benville (SKCDC), L. Bilyk (AEP), E. Herdman (ABMI) et C. Murray (MBCDC). Enfin, nous remercions les nombreuses personnes dont le nom n’est pas mentionné qui ont fourni des renseignements sur les occurrences de la salamandre à ces répertoires de données.

Sommaire

La salamandre tigrée de l’Ouest (Ambystoma tigrinum) compte parmi les plus grandes salamandres terrestres au monde et est endémique dans l’ouest de l’Amérique du Nord. L’espèce a trois stades vitaux distincts : œuf, larve et adulte. Les adultes sont caractérisés par un corps olive foncé à gris ou brun, recouvert d’un motif tacheté ou zébré olive pâle à jaune sur le dos et les flancs, et un ventre plus pâle.

En 2012, le COSEPAC a divisé la salamandre tigrée en deux espèces distinctes : la salamandre tigrée de l’Est (A. tigrinum) et la salamandre tigrée de l’Ouest (A. mavortium). La salamandre tigrée de l’Ouest est également divisée en deux unités désignables (populations), qui sont examinées séparément dans le cadre de la LEP. Il s’agit de la population boréale et des Prairies (préoccupante selon l’évaluation) et la population des montagnes du Sud (en voie de disparition selon l’évaluation). Le présent plan de gestion porte uniquement sur la population boréale et des Prairies.

Au Canada, la population boréale et des Prairies occupe une vaste aire de répartition, qui passe par : l’écozone des Prairies; la partie sud de l’écozone des Plaines boréales; les basses altitudes de l’écozone de la Cordillère montagnarde, à l’est de la frontière entre l’Alberta et la Colombie-Britannique; le sud de la Saskatchewan; le sud-est du Manitoba. La quantité d’habitat occupé a été estimée à environ 2 900 km2 entre 2001 et 2020, d’après des observations irrégulières et fortuites.

Le cycle vital de l’espèce dépend d’habitat en milieu tant terrestre qu’aquatique. En général, l’habitat terrestre, habituellement composé de prairies ou de terres boisées ouvertes, est situé à quelques centaines de mètres de milieux humides. L’habitat aquatique est constitué de petits milieux humides peu profonds (moins de 5 m), exempts de poissons, semi-permanents, permanents et, à l’occasion, saisonniers.

Les principales menaces qui pèsent sur la population boréale et des Prairies sont la dégradation, la fragmentation et la perte d’habitat, principalement causées par le drainage des milieux humides à l’appui du développement agricole. Les autres menaces importantes comprennent la mortalité attribuable à la circulation routière, les maladies émergentes indigènes et non indigènes, la sécheresse, l’empoissonnement, les polluants agricoles et, possiblement, la propagation d’espèces de poissons indigènes dans des milieux humides auparavant dépourvus de poissons à la suite du drainage et de la consolidation des milieux humides.

L’objectif de gestion de la salamandre tigrée de l’Ouest, population boréale et des Prairies, est de maintenir ou d’améliorer, dans la mesure du possible, la redondance et la connectivité de la population dans son aire de répartition récente et de réduire l’impact global des menaces sur la population. Cet objectif peut être atteint par le maintien ou l’augmentation de la zone d’occupation et de l’aire de répartition récentes (20 dernières années [2001-2020]) de la population, qui mesurent environ 2 900 km2 et 538 000 km2, respectivement, et par la réduction de l’impact global des menaces par rapport au niveau actuel.

Les stratégies générales pour contrer les menaces et atteindre l’objectif de gestion sont le suivi, la recherche, la conservation et l’intendance de l’habitat, les règlements et les politiques et, enfin, les activités de sensibilisation. Des mesures de conservation visant à mettre en application ces stratégies générales sont décrites dans le présent plan de gestion.

1. Évaluation de l’espèce par le COSEPAC*

Date de l’évaluation : Novembre 2012

Nom commun (population) : Salamandre tigrée de l’Ouest, population boréale et des Prairies

Nom scientifique : Ambystoma mavortium

Statut selon le COSEPAC : Espèce préoccupante

Justification de la désignation : Cette grande salamandre demeure largement répandue dans les provinces des Prairies, mais elle fait face à de nombreuses menaces posées par la perte et la fragmentation de l’habitat, l’empoissonnement et des maladies émergentes, telles que le virus Ambystoma tigrinum qui peut provoquer la décimation de populations locales. Les habitats de salamandres sont de plus en plus fragmentés par l’exploitation agricole, pétrolière et gazière, et les infrastructures et les routes qui y sont associées. La perturbation des voies de migration, la mortalité due à la collision routière et la détérioration ainsi que la perte d’habitat de reproduction et de hautes terres pour les adultes et juvéniles terrestres engendrent des préoccupations envers l’espèce dans une grande partie de son aire de répartition canadienne.

Présence au Canada : Alberta, Saskatchewan et Manitoba

Historique du statut selon le COSEPAC : La salamandre tigrée (Ambystoma tigrinum) a été évaluée pour la première fois par le COSEPAC en novembre 2001 en tant que trois populations : population des Grands Lacs (disparue du pays), population boréale et des Prairies (non en péril), population des montagnes du Sud (en voie de disparition). En novembre 2012, la salamandre tigrée a été divisée en deux espèces séparées, soit la salamandre tigrée de l’Est (Ambystoma tigrinum) et la salamandre tigrée de l’Ouest (Ambystoma mavortium), chacune avec deux différentes populations qui ont reçu des désignations séparées. La population boréale et des Prairies de la salamandre tigrée de l’Ouest a été désignée « préoccupante ».

* COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada)

2. Information sur la situation de l’espèce

Par le passé, toutes les salamandres tigrées du Canada étaient considérées comme des sous-espèces de l’Ambystoma tigrinum. Dans son évaluation initiale de novembre 2001, le COSEPAC a identifié trois populations distinctes de salamandres tigrées : la population des Grands LacsNote de bas de page 3 (disparue du pays), la population boréale et des Prairies (non en péril) et la population des montagnes du Sud (en voie de disparition). En novembre 2012, le COSEPAC a reconnu la salamandre tigrée de l’Ouest (Ambystoma mavortium) comme une espèce distincte de la salamandre tigrée de l’Est (A. tigrinum). La salamandre tigrée de l’Ouest compte deux populations distinctes au Canada : la population des montagnes du Sud et la population boréale et des Prairies. Le présent plan de gestion porte uniquement sur la population boréale et des Prairies.

NatureServe a classé la salamandre tigrée de l’Ouest « en sécurité » à l’échelle mondiale et nationale (tableau 1). À l’échelle des provinces, l’espèce est classée « en péril » en Colombie-Britannique et « apparemment en sécurité » en Alberta, au Manitoba et en Saskatchewan. Les cotes infranationales aux États-Unis sont présentées au tableau 1.

L’espèce n’est inscrite ni à la Loi sur les espèces et les écosystèmes en voie de disparition du Manitoba, ni au Wildlife Act de la Saskatchewan, ni au Wildlife Act de l’Alberta. La salamandre tigrée de l’Ouest, population boréale et des Prairies, est inscrite comme espèce préoccupante à la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement fédéral.

Treize pour cent de l’aire de répartition nord-américaine de la salamandre tigrée de l’Ouest se trouvent au Canada.

Tableau 1. Statuts de conservation attribués par NatureServea à la salamandre tigrée de l’Ouest (NatureServe, 2021)
Cote mondiale (G) Cotes nationales (N) Cotes infranationales (S)
G5 Canada : N5 Alberta (S4), Colombie-Britannique (S2), Manitoba (S4S5), Saskatchewan (S4S5)
G5 États-Unis : N5 Arizona (S5), Colorado (S3S4), Idaho (S4), Minnesota (S5), Montana (S5), Nation Navajo (SNR), Nebraska (SNR), Oregon (SNR), Wyoming (S4)

a La cote de conservation attribuée à une espèce par NatureServe est désignée par un chiffre qui varie de 1 à 5 (1 = gravement en péril; 2 = en péril; 3 = vulnérable; 4 = apparemment en sécurité; 5 = en sécurité) et qui est précédé d’une lettre indiquant l’échelle géographique de l’évaluation (G = échelle mondiale; N = échelle nationale; S = infranationale; NR = non classée; U = non classable).

3. Information sur l’espèce

3.1. Description de l’espèce

Parfois désignée sous le nom de « Barred Tiger Salamander » en anglais (NatureServe, 2021), la salamandre tigrée de l’Ouest compte cinq sous-espèces, dont deux vivent au Canada. La sous-espèce A. mavortium melanostictum est connue comme étant la salamandre tigrée à éclaboussures, et la sous-espèce A. mavortium diaboli, comme étant la salamandre tigrée de Gray (figure 1). Ces deux sous-espèces se trouvent dans la population boréale et des PrairiesNote de bas de page 4.

La salamandre tigrée de l’Ouest a trois stades vitaux distincts : œuf, larve et adulte. Voici un bref résumé des stades du cycle vital décrits dans le rapport de situation du COSEPAC (COSEWIC, 2012). Les adultes se reproduisent au début du printemps dans des milieux aquatiques, et les femelles pondent des œufs qu’elles fixent, un à un ou en amas, à des tiges de plantes ou à d’autres substrats juste sous la surface de l’eau. Les larves naissent dans les deux à trois semaines suivant la ponte. Elles se développent pendant trois à quatre mois dans l’habitat aquatique. En général, les individus métamorphosésNote de bas de page 5 émergent des lacs et des étangs à la fin de l’été et achèvent leur développement jusqu’au stade adulte avant d’hiverner dans l’habitat terrestre. Certaines larves passent l’hiver dans des plans d’eau permanents dépourvus de poissons prédateurs et émergent sous forme d’individus métamorphosés l’année suivante, mais il s’agit de cas peu fréquents (Reimer et Goater, 2016). Certains individus peuvent passer toute leur vie dans de l’habitat aquatique, où ils se développent en adultes « néoténiques » (voir ci-dessous).

Adultes

La salamandre tigrée de l’Ouest compte parmi les salamandres terrestres les plus grandes et les plus robustes d’Amérique du Nord. Les mâles atteignent une longueur d’environ 200 mm, tandis que les femelles sont un peu plus petites (Sarell, 1996; Petranka, 1998; Hammerson, 1999). Certains individus matures qui gardent la forme aquatique toute leur vie (« individus néoténiques ») conservent des caractéristiques larvaires comme des branchies et une nageoire caudale; ces individus peuvent atteindre une longueur de plus de 300 mm (Cormie, 1975, dans COSEWIC, 2012).

Les adultes métamorphosés présentent une peau noire, grise, brun foncé ou vert olive recouverte d’un motif tacheté, zébré ou réticulé jaune, crème ou blanc (COSEWIC, 2012). La face ventrale est gris noirâtre. La salamandre tigrée de l’Ouest se distingue de la salamandre tigrée de l’Est par le fait qu’elle présente des taches ou des zébrures et n’est pas mouchetée, ce qui est normalement le cas chez la forme de l’Est (COSEWIC, 2012); toutefois, cette manière de distinguer les deux espèces pourrait être moins fiable dans le sud-est du Manitoba qu’ailleurs dans l’aire de répartition (P. Des Brisay, comm. pers., 2021).

Il est plus difficile de faire la distinction entre les sous-espèces de la salamandre tigrée de l’Ouest. Les aires de répartition des deux sous-espèces présentes au Canada (A. mavortium diaboli et A. mavortium melanostictum) se chevauchent grandement dans l’ensemble de la Saskatchewan, et les variations de couleurs qui servent à distinguer les deux sous-espèces peuvent être observées au sein des mêmes sous-espèces ou régions (COSEWIC, 2012).

Larves

Les larves aquatiques affichent une couleur vert-jaune à vert olive translucide et sont dotées d’une tête de grande taille et de branchies plumeuses qui sont plus longues que leur tête (COSEWIC, 2012; ECCC, 2017). Les larves sont d’une longueur totale d’environ 15 mm lorsque les œufs éclosent. Vers la fin de l’été, les plus petites larves mesurent de 100 à 150 mm, et leur nageoire caudale et leur peau présentent une certaine perte de translucidité (Cormie, 1975, dans COSEWIC, 2012).

3.2. Population et répartition de l’espèce

Aire de répartition mondiale

La salamandre tigrée de l’Ouest occupe une vaste aire de répartition dans l’intérieur ouest de l’Amérique du Nord (figure 1). L’aire de répartition mondiale de l’espèce est disjointe. À l’est des Rocheuses, elle s’étend vers le nord, jusqu’au centre de l’Alberta et de la Saskatchewan, puis coupe en diagonale vers le sud-est, jusque dans le sud-est du Manitoba. Depuis le Manitoba, l’aire de répartition s’étend vers le sud, jusque dans le sud du Texas, en passant par les Grandes Plaines des États-Unis, puis vers l’ouest, jusque dans l’ouest de l’Arizona. Le long de la limite orientale de l’aire de répartition au Manitoba, au Minnesota, au Dakota du Sud et au Nebraska, des sous-espèces de la salamandre tigrée de l’Ouest (A. m. diaboli, A. m. melanostictum et A. m. mavortium) partagent le territoire avec la salamandre tigrée de l’Est (COSEWIC, 2012). La région intermontagnarde de l’ouest, qui s’étend depuis l’ouest de l’Arizona vers le nord, jusque dans l’ouest de l’Alberta, définit l’étendue occidentale de l’aire de répartition de l’espèce à l’est des Rocheuses. À l’ouest des Rocheuses, l’aire de répartition de l’espèce englobe le centre-sud de la Colombie-Britannique et toute la partie intérieure de l’État de Washington, puis s’étend vers le sud, jusque dans le nord de l’Oregon, et vers l’est, jusque dans l’ouest de l’Idaho (figure 1). Des sous-espèces de la salamandre tigrée de l’Ouest (habituellement l’A. mavortium mavortium) ont été introduites dans des États de l’Ouest des États-Unis par des pêcheurs les utilisant comme appâts, ce qui complique les tentatives de délimitation des aires de répartition des sous-espèces (Fitzpatrick et Shaffer, 2004, 2007; Johnson et al., 2010, 2011, dans COSEWIC, 2012).

Figure 1.  Veuillez lire la description longue.

Figure 1. Aire de répartition mondiale de la salamandre tigrée de l’Ouest (Ambystoma mavortium).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Western Tiger Salamander = Salamandre tigrée de l’Ouest

Global Distribution = Aire de répartition mondiale

USA = États-Unis

Canada Albers Equal Area Conic = Projection conique équivalente d’Albers pour le Canada

Information sur le document

La figure 1 est une carte illustrant l’aire de répartition mondiale de la salamandre tigrée de l’Ouest. L’aire de répartition est représentée par cinq zones de couleur qui correspondent aux cinq différentes sous espèces de la salamandre tigrée de l’Ouest (diaboli, mavortium, melanostictum, nebulosum et stebbinsi) au Canada et aux États-Unis. Seules les populations des sous espèces melanostictum et diaboli sont présentes dans l’aire de répartition canadienne, c’est-à-dire dans le sud de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba). Il s’agit d’une aire de répartition continue qui couvre l’ensemble de l’écozone des Prairies et la partie sud de l’écozone des prairies boréales.

Population et répartition au Canada

La salamandre tigrée de l’Ouest, population boréale et des Prairies, est présente dans les parties sud de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba. L’aire de répartition est relativement continue et s’étend dans toute l’écozone des Prairies jusque dans la partie sud de l’écozone des Plaines boréales (COSEWIC, 2012). Des populations sont également présentes dans la Cordillère montagnarde de l’Alberta, jusqu’à une altitude de 2 800 m, dans la région de la vallée de la Bow, près de Banff (Clevenger et al., 2001; Alberta FWMIS, 2011, dans COSEWIC, 2012), ainsi que dans plusieurs sites du parc national des Lacs-Waterton (WLNP Wildlife Observations, 2011, dans COSEWIC, 2012). Au Manitoba, la limite septentrionale correspond au sud de la forêt boréale, la limite orientale, au sud-est du Manitoba, et limite méridionale, à la frontière avec les États-Unis (COSEWIC, 2012). Dans le sud-est du Manitoba, il se peut que l’aire de répartition de l’espèce chevauche celle de la salamandre tigrée de l’Est, mais il existe une certaine incertitude quant au degré de chevauchement des aires des deux espèces et à l’ampleur de l’hybridation dans cette petite portion de l’aire de répartition de la salamandre tigrée de l’Ouest (C. Murray, comm. pers., 2021).

Le COSEPAC a estimé que l’aire de répartition de la population boréale et des Prairies couvre plus de 500 000 km2 (COSEWIC, 2012). D’après les mentions de 2001 à 2020 compilées pour le présent plan de gestion, l’aire de répartition est estimée à 538 000 km2 (figure 2). Selon les estimations du COSEPAC (COSEWIC, 2012), la zone d’occupation (mesure biologique de l’étendue de l’habitat occupé) mesurait environ 2 400 km2, tandis que, selon le présent plan de gestion, la zone d’occupation calculée est d’environ 3 300 km2 d’après toutes les mentions, y compris les mentions historiques, et d’environ 2 900 km2, d’après les mentions d’observations entre 2001 et 2020.

L’abondance de la salamandre tigrée de l’Ouest, population boréale et des Prairies, demeure inconnue (COSEWIC, 2012). Toutefois, deux études – l’une menée dans le sud-ouest de l’Alberta (Reimer et Goater, 2016), et l’autre, dans le sud du Manitoba (Benoy et al., 2002) – indiquent que l’espèce pourrait être présente dans plus de 50 % des milieux humides comportant de l’habitat convenable, ce qui porte à croire que la population est répandue dans toute son aire de répartition dans les provinces des Prairies canadiennes. Les tendances de la population sont inconnues, mais il existe des préoccupations concernant le fait que la perte d’habitat, l’empoissonnement, les maladies et les changements climatiques puissent causer le déclin des populations (COSEWIC, 2012).

Figure 2.  Veuillez lire la description longue.

Figure 2. Aire de répartition de la salamandre tigrée de l’Ouest, population boréale et des prairies, et emplacements des occurrences en 2020. Données compilées provenant de l’Alberta Biodiversity Monitoring Institute, de l’Alberta Fish and Wildlife Information Management System, du Réseau canadien pour la santé de la faune, du COSEPAC (COSEWIC, 2012), d’iNaturalist.org, du Conservation Data Centre du Manitoba, du Conservation Data Centre de la Saskatchewan, d’I. Phillips (Water Security Agency de la Saskatchewan) et de Welsh (2015).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Western Tiger Salamander = Salamandre tigrée de l’Ouest

Prairie / Boreal Distribution = Aire de répartition de la population boréale et des Prairies

Occurrences (Pre-2001) = Occurrences (avant 2001)

Occurrences = Occurrences

Extent of Occurrence = Zone d’occurrence

National Parks = Parcs nationaux

USA = États-Unis

United States = États Unis

Canada Albers Equal Area Conic = Projection conique équivalente d’Albers pour le Canada

Information sur le document

La figure 2 illustre l’aire de répartition et les occurrences de la population boréale et des Prairies jusqu’en 2020. Il s’agit d’une section de la carte du Canada montrant la zone d’occurrence de l’espèce, qui correspond au sud de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba, près de la frontière avec les États Unis. Les occurrences antérieures à 2001 sont réparties dans le coin sud ouest du Manitoba et dans la portion sud est de l’Alberta. Les occurrences de 2001 à 2020 sont les plus denses dans le sud de l’Alberta et le sud ouest du Manitoba et les plus éparses dans le sud de la Saskatchewan.

3.3. Besoins de la salamandre tigrée de l’Ouest

L’espèce est présente dans diverses écorégions, notamment les prairies, les forêts-parcs, les prés subalpins et les régions semi-désertiques (COSEWIC, 2012). Son cycle vital dépend d’habitat en milieu tant terrestre qu’aquatique. L’habitat terrestre, habituellement composé de prairies ou de terres boisées ouvertes (COSEWIC, 2012), se trouve à proximité de l’habitat aquatique. Les adultes passent la majeure partie de leur cycle annuel dans des terriers souterrains situés à environ 250 m de leurs étangs de reproduction (Semlitsch, 1998; Richardson et al., 2000; Steen et al., 2006; COSEWIC, 2012). Bien qu’elles soient capables de creuser sous les roches et autres débris ainsi que dans le sol meuble, les salamandres tigrées utilisent également des terriers creusés par de petits mammifères fouisseursNote de bas de page 6. Par exemple, la présence de la salamandre tigrée de l’Ouest était fortement associée à la densité des terriers de gaufres gris (Thomomys talpoides Richardson) dans une zone d’étude du centre de l’Alberta (Welsh, 2015). D’autres mammifères fouisseurs, comme le chien de prairie à queue noire (Cynomys ludovicianus) et les spermophiles (genre Spermophilus), fournissent également de l’habitat souterrain aux salamandres tigrées (Trenham, 2001; Kolbe et al., 2002).

Au printemps, les salamandres tigrées se déplacent vers les étangs de reproduction, le plus souvent de petits étangs et lacs semi-permanents et permanents (COSEWIC, 2012) peu profonds (de moins de 5 m; Deutschmann et Peterka, 1988), tels que ceux décrits dans le système de classification des milieux humides de Stewart et Kantrud (1971). Les années sans sécheresse, les salamandres tigrées utilisent également des milieux humides saisonniers (Lanoo et Stiles, 2020). Les œufs sont pondus sous la surface de l’eau, sur des végétaux aquatiques ou des débris. La période larvaire, qui dure normalement de la fin du printemps à la fin de l’été, se déroule dans les milieux humides (COSEWIC, 2012).

Pour la métamorphose, les salamandres tigrées ont besoin que les milieux humides retiennent l’eau pendant au moins trois à sept mois (McMenamin et Hadly, 2010). L’assèchement prématuré des milieux humides peut entraîner une mortalité massive de larves (Semlitsch, 1987a). Dans les zones moins productives et plus froides, comme les montagnes et les contreforts, il se peut que les larves ne se métamorphosent pas avant le printemps suivant. Ces larves ont besoin que les milieux humides retiennent l’eau tout au long de l’année. Il en va de même pour les populations néoténiques (COSEWIC, 2012). Dans les zones montagnardes, la salamandre tigrée de l’Ouest occupe un plus grand pourcentage d’étangs d’au moins deux mètres de profondeur; elle risque moins de disparaître de ces étangs que des étangs de moins d’un mètre (Ray et al., 2016).

Les salamandres tigrées vivent presque exclusivement dans les milieux humides qui sont exempts de poissons prédateurs (Deutschmann et Peterka, 1988; COSEWIC, 2012; Klaver et al., 2013; Maurer et al., 2014; Ashpole, 2015; McLean et al., 2016a; Stiles et al., 2016; Lanoo et Stiles, 2020) et qui ne contiennent que peu, voire pas du tout, de poissons leur livrant compétition, comme les ménés (p. ex. tête-de-boule [Pimephales promelas]; Zimmer et al., 2002). Vu les risques posés par les poissons et l’assèchement prématuré des milieux humides, les salamandres tigrées recherchent le plus probablement des milieux humides dont la profondeur est assez élevée et empêche ainsi l’assèchement au cœur de l’été, sans toutefois être trop élevée et favoriser ainsi la présence de populations de poissons (Herwig et al., 2010).

La mortalité hivernale périodique dans les milieux humides productifs et permanents des prairies limite l’établissement à long terme de populations de poissons. Les salamandres peuvent donc occuper ces milieux qui, en l’absence de mortalité hivernale, abriteraient probablement des poissons. Lanoo et Stiles (2020) ont écrit que, dans la région des fondrières des Prairies de l’Iowa, aux États-Unis, la salamandre tigrée de l’Est a changé d’habitat, délaissant les milieux humides principalement saisonniers et semi-permanents au profit de milieux humides semi-permanents et permanents au cours d’une année de sécheresse qui a suivi un hiver très froid. Ils ont attribué ce changement à l’assèchement des milieux humides saisonniers ainsi qu’à l’appauvrissement probable en oxygène des milieux humides permanents qui a tué les populations de poissons occupant normalement ces milieux humides au cours de cet hiver long et froid.

Si la salamandre tigrée de l’Ouest se rencontre normalement dans des milieux humides peu salins, on peut également la trouver dans des milieux humides modérément salins, qui sont nombreux dans les prairies canadiennes (Boyle et al., 2021).

Les invertébrés aquatiques tels que des insectes, des mollusques et des macrocrustacés constituent la majorité du régime alimentaire des salamandres tigrées (Deutschmann et Peterka, 1988; Zerba et Collins, 1992; Whiteman et al., 1994; Benoy et al., 2002). Toutefois, des salamandres tigrées présentant une morphologie de type cannibale sont occasionnellement observées lorsque la compétition pour la nourriture est élevée (McLean et al., 2016b). Il n’existe actuellement aucune mention d’individus présentant une telle morphologie au Canada.

La salamandre tigrée de l’Ouest pourrait être limitée par la mortalité hivernale et estivale, causée par l’appauvrissement en oxygène des milieux humides productifs des prairies, habituellement associé à l’effondrement des proliférations d’algues (Barica, 1975). Dans le cas de la mortalité hivernale, seules les populations hivernantes de larves seraient touchées, et la population de salamandres serait maintenue par les adultes qui reviennent dans les milieux humides touchés l’été suivant (Deutschmann et Peterka, 1988). La mortalité estivale, qui est moins fréquente que la mortalité hivernale, toucherait probablement les larves avant qu’elles ne se métamorphosent et ne quittent les milieux humides (Deutschmann et Peterka, 1988), ainsi que les individus métamorphosés, dont bon nombre demeurent dans les milieux humides après la reproduction, jusqu’à la fin de l’été (Welsh, 2015). Enfin, le rétablissement des populations locales de salamandres tigrées de l’Ouest dans les milieux humides d’où elles ont disparu pourrait être limité par le faible potentiel de migration d’individus colonisateurs provenant de milieux humides éloignés (Ashpole et al., 2011).

4. Menaces

4.1. Évaluation des menaces

L’évaluation des menaces pesant sur la salamandre tigrée de l’Ouest, population boréale et des Prairies, se fonde sur le système unifié de classification des menaces de l’UICN-CMP (Union internationale pour la conservation de la nature-Partenariat pour les mesures de conservation). Les menaces sont définies comme étant les activités ou les processus immédiats qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner la destruction, la dégradation et/ou la détérioration de l’entité évaluée (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d’intérêt (mondiale, nationale ou infranationale). Ce processus d’évaluation ne tient pas compte des facteurs limitatifs. Aux fins de l’évaluation des menaces, seulement les menaces présentes et futures sont considérées. Les menaces historiques, les effets indirects ou cumulatifs des menaces ou toute autre information pertinente qui aiderait à comprendre la nature de la menace sont présentés dans la section Description des menaces.

L’évaluation du calculateur de menaces (tableau 2) adoptée dans le présent plan de gestion est tirée du rapport du COSEPAC (COSEWIC, 2012), sous réserve de quelques modifications. Plus précisément, l’impact de la gestion et de l’utilisation de l’eau et de l’exploitation de barrages (menace 7.2), des effluents agricoles et sylvicoles (menace 9.3) et des espèces exotiques (non indigènes) envahissantes (menace 8.1) est jugé « faible » dans le présent plan de gestion, tandis qu’il était « élevé-faible » ou « moyen » dans le rapport de situation (COSEWIC, 2012) leur a attribué les cotes. La justification de ces modifications se trouve à la section 4.2 (Description des menaces).

Selon le système unifié de classification des menaces de l’UICN-CMP, l’impact global calculé des menaces qui pèsent sur la salamandre tigrée de l’Ouest est « élevé ».

Tableau 2. Tableau d’évaluation des menaces
Menace Description de la menace Impacta Portéeb Gravitéc Immédiatetéd
1 Développement résidentiel et commercial Faible Petite Élevée-modérée Élevée
1.1 Zones résidentielles et urbaines Faible Petite Élevée-modérée Élevée
1.2 Zones commerciales et industrielles Négligeable Négligeable Extrême Élevée
1.3 Zones touristiques et récréatives Négligeable Négligeable Extrême Élevée
2 Agriculture et aquaculture Moyen Grande Modérée Élevée
2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois Moyen Grande Modérée Élevée
2.2 Plantations pour la production de bois et de pâte Négligeable Négligeable Extrême-élevée Élevée
2.3 Élevage de bétail Moyen-faible Restreinte Modérée-légère Élevée
2.4 Aquaculture en mer et en eau douce Inconnu Inconnue Extrême Élevée
3 Production d’énergie et exploitation minière Faible Petite Extrême Élevée
3.1 Forage pétrolier et gazier Négligeable Négligeable Extrême Élevée
3.2 Exploitation de mines et de carrières Faible Petite Extrême Élevée
3.3 Énergie renouvelable Négligeable Négligeable Négligeable Élevée
4 Corridors de transport et de service Moyen-faible Grande Modérée-légère Élevée
4.1 Routes et voies ferrées Moyen-faible Grande Modérée-légère Élevée
4.2 Lignes de services publics Faible Petite Légère Élevée
5 Utilisation des ressources biologiques Négligeable Petite Négligeable Élevée
5.1 Chasse et capture d’animaux terrestres Négligeable Négligeable Négligeable Élevée
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois Négligeable Petite Négligeable Élevée
6 Intrusions et perturbations humaines Faible Petite Élevée-légère Élevée
6.1 Activités récréatives Faible Petite Élevée-légère Élevée
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires Négligeable Négligeable Négligeable Élevée
7 Modifications des systèmes naturels Faible Petite Élevée-légère Élevée
7.1 Incendies et suppression des incendies Négligeable Petite Négligeable Élevée
7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages Faible Petite Élevée Élevée
7.3 Autres modifications de l’écosystème Négligeable Petite Négligeable Élevée
8 Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques Moyen-faible Généralisée Modérée-légère Élevée
8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes Faible Restreinte Modérée Élevée
8.2 Espèces indigènes problématiques Moyen-faible Généralisée Modérée-légère Élevée
8.3 Matériel génétique introduit Inconnu Inconnue Inconnue Inconnue
9 Pollution Faible Grande Légère Élevée
9.1 Eaux usées domestiques et urbaines Faible Petite Légère Élevée
9.2 Effluents industriels et militaires Faible Petite Élevée-modérée Élevée
9.3 Effluents agricoles et sylvicoles Faible Grande Légère Élevée
9.4 Déchets solides et ordures Négligeable Négligeable Négligeable Élevée
9.5 Polluants atmosphériques Inconnu Généralisée Inconnue Élevée
9.6 Apports excessifs d’énergie Négligeable Négligeable Négligeable Élevée
11 Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents Moyen-faible Grande Modérée-légère Élevée
11.2 Sécheresses Moyen-faible Grande Modérée-légère Élevée
11.3 Températures extrêmes Inconnu Inconnue Inconnue Inconnue
11.4 Tempêtes et inondations Inconnu Inconnue Inconnue Inconnue

a Impact – Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce, ou de la diminution/dégradation de la superficie d’un écosystème. Le taux médian de réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (p. ex. lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculé : l’impact n’est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d’évaluation (p. ex. l’immédiateté est non significative/négligeable ou faible puisque la menace n’existait que dans le passé); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable; n’est pas une menace : lorsque la valeur de la gravité est neutre ou qu’il y a un avantage possible.

b Portée – Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable < 1 %).

c Gravité – Au sein de la portée, niveau de dommage que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de 10 ans ou de 3 générations. Correspond habituellement à l’ampleur de la réduction de la population (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable = < 1 %; neutre ou avantage possible ≥ 0 %).

d Immédiateté – Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); non significative/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.

4.2. Description des menaces

Voici la description des menaces dont l’impact est jugé faible ou plus élevé (tableau 2).

Zones résidentielles et urbaines (menace 1.1) – impact faible

Des activités de développement résidentiel ont cours dans les grands centres urbains des provinces des Prairies. Certaines populations de salamandres tigrées de l’Ouest au nord-ouest de Saskatoon, en Saskatchewan, ont disparu à cause de ces activités. À Edmonton et dans ses environs, en Alberta, certains sites de reproduction ont été détruits, mais on trouve encore des salamandres dans des milieux humides naturels et aménagés de la ville. Toutefois, la viabilité à long terme de ces populations est inconnue (COSEWIC, 2012). D’autres villes des Prairies connaissent probablement une expansion urbaine et suburbaine également, laquelle est susceptible de détruire les milieux humides et les zones environnantes.

Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois (menace 2.1) – impact moyen

Environ 70 % de l’écozone des Prairies, qui correspond étroitement à l’aire de répartition de la salamandre tigrée de l’Ouest, a subi une conversion de la fin du XIXe siècle aux années 1980, les terres à végétation indigène devenant des terres cultivées (ESTR Secretariat, 2014). De 1971 à 1986, la superficie de terres labourées (c.-à-d. terres cultivées et jachères) dans la région du Plan conjoint des habitats des Prairies (PCHP), région qui chevauche largement l’écozone des Prairies et l’aire de répartition de l’espèce, a augmenté d’environ 8 millions d’acres (soit environ 3,3 millions d’hectares), puis a diminué sous les niveaux de 1971 en 2011 (PHJV, 2014). Au cours de cette même période de 40 ans, la superficie de champs de foin, de pâturages broutés et non broutés, de terrains boisés et de zones arbustives a augmenté d’environ 5 à 10 %, tandis que les champs de foins ont augmenté de 21 % de 2001 à 2011 (Watmough et al., 2017). En 2011, les cultures annuelles représentaient environ 54 % de la superficie totale des terres en milieu sec de la région du PCHP, tandis que les champs de foin en représentaient 21 % (Watmough et al., 2017).

Au début des années 2000, les bordures de plus de 90 % des milieux humides de la région des fondrières des Prairies du Canada avaient été touchées par les activités agricoles, et celles situées dans les terres cultivées affichaient les plus hauts taux d’impact agricole (Bartzen et al., 2010). Ensemble, les statistiques ci-dessus indiquent que les zones terrestres entourant les milieux humides dans les Prairies canadiennes ont été considérablement touchées par la production annuelle de cultures et de foin.

La conversion des terres des milieux secs en terres cultivées et, dans une moindre mesure, en champs de foin peut fragmenter les voies de migration des salamandres, compacter le sol, dégrader ou éliminer les refuges souterrains, et réduire les populations de mammifères fouisseurs, dont les terriers sont souvent utilisés par les salamandres (COSEWIC, 2012). Ainsi, les répercussions de la production de cultures et de foin sur les milieux secs adjacents aux milieux humides sont susceptibles d’avoir un impact modéré sur les populations locales de salamandres. Des polluants agricoles tels que les engrais et les pesticides peuvent également ruisseler depuis les terres cultivées jusqu’aux milieux humides adjacents, mais cette question est traitée ci-dessous, à la menace 9.3 (Effluents agricoles et sylvicoles).

Élevage du bétail (menace 2.3) – impact moyen-faible

En 2006, les parcours naturels, où l’élevage du bétail est la principale utilisation des terres, représentaient environ 25 % de toutes les terres agricoles, et les terres agricoles représentaient approximativement 93 % de toutes les terres de l’écozone des Prairies (ESTR Secretariat, 2014). L’élevage du bétail a donc une empreinte importante dans cette écozone, qui comprend la plus grande partie de l’aire de répartition de la salamandre tigrée de l’Ouest, population boréale et des Prairies. Les activités d’élevage sont également sporadiques dans le sud de l’écozone des plaines boréales et à faible altitude dans certaines parties de la Cordillère montagnarde.

Dans toute la région des Prairies canadiennes, le broutage par le bétail touche une étendue spatiale importante des bordures et des bassins des milieux humides (Bartzen et al., 2010). Les perturbations physiques et l’herbivorie exercées par le bétail écrasent et enlèvent la végétation émergente entourant les milieux humides, modifient les communautés et la structure de la végétation des milieux humides, compactent le sol, influent sur les communautés de macroinvertébrés et entraînent le piétinement des œufs et des larves (Foote et Rice Hornung, 2005; Jones et al., 2011; Wrubleski et Ross, 2011; Morris et Reich, 2013; L. Wilkinson, Alberta Environment and Parks, comm. pers., 2021). La qualité de l’eau est parfois, mais pas toujours, touchée par les activités d’élevage qui laissent le bétail se rassembler près des milieux humides, et parfois d’y pénétrer directement, d’y uriner et d’y déféquer (Foote et Rice Hornung, 2005; Morris et Reich, 2013). Il semble possible, bien qu’il n’y ait aucune donnée publiée à l’appui, que le rassemblement du bétail autour des milieux humides endommage les terriers souterrains où les salamandres passent beaucoup de temps de la fin de l’été au printemps suivant. De plus, les profondes empreintes de sabots qui criblent souvent le sol entourant les milieux humides pourraient piéger les salamandres en migration (COSEWIC, 2012). Cependant, loin des milieux humides, le broutage est directement bénéfique à certains animaux fouisseurs (p. ex. les chiens de Prairies [Cynomys ludovicianus], qui préfèrent les herbes courtes, d’où ils peuvent surveiller la présence de prédateurs), et donc peut-être indirectement bénéfique aux salamandres tigrées de l’Ouest, qui utilisent souvent les terriers creusés par des mammifères pour hiverner.

Rien n’indique directement que l’élevage du bétail a un impact sur la salamandre tigrée de l’Ouest, population boréale et des Prairies. Néanmoins, les effets démontrés du bétail sur les milieux humides et l’habitat environnant, associés à la grande empreinte spatiale de l’industrie de l’élevage dans la partie sud des provinces des Prairies canadiennes, donnent à penser que cette industrie pourrait avoir une conséquence marginale sur cette population. En même temps, il faut reconnaître que le maintien des pâturages libres peut être bénéfique, considérant que l’autre possibilité est leur conversion en terres de cultures annuelles, comme c’est souvent le cas dans les Prairies.

Exploitation de mines et de carrières (menace 3.2) – impact faible

La potasse est exploitée à plusieurs endroits du sud de la Saskatchewan, tandis que le charbon l’est à certains sites de la Saskatchewan et de l’Alberta et que les carrières de gravier sont répandues dans toute l’aire de répartition de la population boréale et des Prairies (COSEWIC, 2012). La construction de mines pourrait détruire de l’habitat en milieux tant humides que terrestres, alors que les opérations minières peuvent altérer la qualité de l’eau, possiblement causer l’écrasement des terriers d’hibernation et tuer les adultes qui se déplacent entre les milieux terrestres et humides.

Routes et voies ferrées (menace 4.1) – impact moyen-faible

Au Canada, l’Alberta et la Saskatchewan figurent au deuxième et au troisième rangs en ce qui concerne la longueur de leurs réseaux routiers, comptant 237 000 et 230 000 km, respectivement (Transport Canada, 2019). Le Manitoba se classe au cinquième rang, avec 88 000 km. La plus grande partie de ces réseaux est constituée de routes non asphaltées (∼80 %), peu fréquentées et situées dans les parties sud de ces provinces, dans l’aire de répartition de la population boréale et des Prairies (Transport Canada, 2019). Le volume de la circulation a augmenté dans les trois provinces au cours de la dernière décennie. En Alberta et au Manitoba, cette augmentation a été confinée principalement aux autoroutes, surtout près des grands centres urbains (Government of Alberta, 2020; Olfert et al., 2020). La Saskatchewan a connu une hausse de 4 % du volume de la circulation sur les grandes autoroutes et les routes rurales de 2012 à 2016 (Government of Saskatchewan, 2016). En plus des réseaux routiers provinciaux, de nombreux chemins et sentiers d’accès aux ressources ont été aménagés dans les trois provinces et sont utilisés par diverses industries, comme l’industrie pétrolière et gazière et l’industrie forestière.

Les routes fragmentent l’habitat des salamandres, qui meurent écrasées par des véhicules alors qu’elles se déplacent entre l’habitat terrestre et les étangs de reproduction, qui sont séparés par des routes (COSEWIC, 2012). Les répercussions de la fragmentation étaient évidentes dans une étude qui a rapporté une association négative entre l’utilisation des étangs de reproduction par la salamandre tigrée de l’Est (A. tigrinum tigrinum) et la longueur cumulative des routes dans un rayon de 1 km des étangs de reproduction (Porej et al., 2004). Des répercussions semblables ont été signalées chez plusieurs autres espèces de salamandres (Fahrig et Rytwinski, 2009) en Amérique du Nord, mais de telles études n’ont pas été réalisées sur la salamandre tigrée de l’Ouest.

Les salamandres sont très susceptibles d’être tuées en traversant les routes qui séparent les étangs de reproduction de l’habitat terrestre (Glista et al., 2007). Des centaines de salamandres tigrées de l’Ouest (population des montagnes du Sud et population boréale et des Prairies) ont été tuées sur des routes de la vallée de l’Okanagan, en Colombie-Britannique (Crosby, 2014), et sur la Transcanadienne, dans le sud-ouest de l’Alberta (Clevenger et al., 2001). Cependant, il est probable que la mortalité routière des salamandres, et des amphibiens en général, est largement sous-déclarée.

La mortalité routière des salamandres est parfois atténuée par la construction, au bord des routes, de barrières destinées à diriger les animaux vers des tunnels passant sous la chaussée. De telles structures ont été aménagées dans des sites associés à un taux de mortalité élevé pour aider la salamandre tigrée de l’Ouest, population des montagnes du Sud, dans la vallée de l’Okanagan (Crosby, 2014); la salamandre tigrée de la Californie (A. californiense), espèce en voie de disparition, en Californie, aux États-Unis (Bain et al., 2017); la salamandre à longs doigts (A. macrodactylum), dans le parc national des Lacs-Waterton, en Alberta (Parks Canada, 2018). Toutefois, aucune structure de ce type n’a été construite pour réduire la mortalité de la salamandre tigrée de l’Ouest, population boréale et des Prairies. Une autre approche pour réduire la mortalité routière des salamandres est de fermer des routes pendant les périodes de migration de pointe (Linton et al., 2018).

Rien ne prouve directement que les routes exercent un impact sur la population boréale et des Prairies. Néanmoins, cette population est probablement touchée dans une certaine mesure par les routes, compte tenu du vaste réseau routier et de l’augmentation du volume de la circulation dans le sud des provinces des Prairies ainsi que des signes de fragmentation généralisée de l’habitat et des épisodes de mortalité routière dans d’autres régions. Cependant, il existe une incertitude quant à l’ampleur réelle des répercussions des routes sur la population boréale et des Prairies.

Lignes de services publics (menace 4.2) – impact faible

Selon le COSEPAC (COSEWIC, 2012), il est estimé que de 2 à 3 % de la superficie de l’Alberta est touchée par les lignes de services publics. Le COSEPAC (COSEWIC, 2012) a également indiqué que ces infrastructures pourraient nuire à la population boréale et des Prairies en entravant ses déplacements et en entraînant une perte d’habitat par le drainage des milieux humides.

Activités récréatives (menace 6.1) – impact faible

L’utilisation récréative de véhicules hors route est très répandue dans les Prairies. Cette activité est parfois pratiquée en bordure des milieux humides, où elle peut entraîner la destruction d’habitat et la mort de salamandres tigrées de l’Ouest et de leurs œufs (COSEWIC, 2012).

Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages (menace 7.2) – impact faible

Le drainage des milieux humides est largement pratiqué pour améliorer la production agricole dans les Prairies. Selon le COSEPAC (COSEWIC, 2012), son impact sur la population boréale et des Prairies varie de faible à élevé.

Il a été estimé que 40 à 70 % des petits milieux humides des Prairies ont été perdus depuis la colonisation par les Européens (ESTR Secretariat, 2014). De 1985 à 2011, la superficie totale des milieux humides de la région du PCHP des Prairies canadiennes a diminué de près de 9 % (sans compter les gains qui ont pu avoir lieu pendant cette période; Watmough et al., 2017). De 2001 à 2011, la superficie totale des milieux humides a diminué de 2,2 % dans cette région (Watmough et al., 2017). Les marais peu profonds (c.-à-d. les marais saisonniers à graminées/carex), les marais profonds et les marais d’eau libre, soit les types de milieux humides les plus susceptibles d’être utilisés par les salamandres, ont diminué de 3, de 0,8 et de 0,2 % dans la région, respectivement, de 2001 à 2011 (Watmough et al., 2017).

Malgré ces pertes continues, les milieux humides restent relativement abondants dans le sud des Prairies, où, en 2011, on estimait qu’il y avait approximativement 9 millions de milieux humides couvrant environ 5 millions d’acres (∼2 millions d’hectares; Watmough et al., 2017).

Les trois provinces des Prairies ont élaboré des règlements et des politiques qui visent à limiter le drainage des milieux humides en exigeant l’obtention de permis et, dans certains cas, la prise de mesures d’atténuation (Government of Alberta, 2013; Manitoba Conservation and Climate, 2021; Saskatchewan Water Security Agency, 2021a). Malgré ces mesures, d’importants travaux de drainage continuent d’être approuvés dans certaines régions (voir par exemple Saskatchewan Water Security Agency, 2021b). En examinant la mise en œuvre de la réglementation de la Saskatchewan en matière de drainage, entrée en vigueur en 2015, un rapport du vérificateur provincial (2018) a relevé certaines lacunes, notamment en ce qui a trait à la promotion de la conformité et à l’application de la loi.

La perte d’habitat constitue la principale répercussion du drainage sur la population boréale et des Prairies. En outre, le drainage peut séparer les milieux humides restants sur de plus grandes distances, réduisant ainsi la connectivité de l’habitat et augmentant le degré d’isolement des populations locales de salamandres (voir par exemple Church, 2007). Le drainage de nombreux petits milieux humides peut considérablement élargir et approfondir les quelques milieux humides permanents restants dans un bassin versant donné (Schwarz et al., 2018). La qualité de l’eau peut également se détériorer (Westbrook et al., 2011; Schwarz et al., 2018). Enfin, il a été signalé que les réseaux de drainage facilitent la colonisation par les poissons de certains milieux humides semi-permanents et permanents restants (voir la Menace 8.2 – Espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques).

En résumé, le rythme récent de drainage des étangs saisonniers, semi-permanents et permanents, associé à l’abondance des milieux humides restants, laisse croire que la portée de cette menace est faible dans l’aire de répartition de la population boréale et des Prairies. Cette conclusion diffère de celle du COSEPAC (COSEWIC, 2012), qui a jugé la portée de cette menace comme étant grande. Le drainage continu des milieux humides contribue à la perte et à la dégradation d’habitat, dont l’impact sur la population boréale et des Prairies est considéré comme faible.

Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes (menace 8.1) – faible

Deux groupes différents d’espèces exotiques/non indigènes envahissantes menacent la population boréale et des Prairies : les organismes pathogènes envahissants qui se propagent à l’échelle mondiale à cause du commerce des animaux de compagnie, et les poissons non indigènes dont on ensemence les plans d’eau des Prairies pour améliorer les possibilités de pêche récréative (COSEWIC, 2012).

Deux maladies émergentes ont été signalées comme étant préoccupantes sur le plan de la conservation pour les amphibiens du monde entier : la maladie causée par le virus de l’Ambystoma tigrinum (VAT) et la chytridiomycose, une maladie fongique causée par l’espèce Batrachochytrium dendrobatidis (Bd) (Daszak et al., 1999; COSEWIC, 2012). Comme suite au rapport du COSEPAC (COSEWIC, 2012), on examine l’impact de cette maladie dans la section Menace 8.2 – Espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques.

La maladie fongique causée par le Bd est présente à l’échelle mondiale et a causé des mortalités massives et des déclins de population précipités chez de nombreuses espèces d’amphibiens sur trois continents, y compris en Amérique du Nord (Daszak et al., 1999; Lips, 2016). Bien que le Bd se comporte souvent comme un pathogène envahissant ayant des répercussions graves sur les amphibiens, il est également répandu dans certaines zones à faible prévalence, où il est établi depuis de nombreuses décennies avec apparemment peu d’effets, voire aucun (Lips, 2016). À ce jour, le Bd n’a pas été observé chez la salamandre tigrée de l’Ouest, mais il a été noté en Alberta chez sept espèces d’amphibiens, dont la salamandre à longs doigts (Stephens et al., 2012). Cette étude a rapporté un seul cas où des amphibiens ont peut-être succombé de la chytridiomycose, mais n’a trouvé aucune preuve selon laquelle la maladie contribuait au déclin des populations.

Plus récemment, un autre organisme fongique pathogène invasif, le B. salamandrivorans (Bsal), a dévasté certaines populations de salamandres en Europe. Il est fort probable que la maladie soit arrivée en Europe depuis l’Asie par l’intermédiaire de salamandres infectées du marché des animaux de compagnie et qu’elle se soit ensuite retrouvée dans l’environnement (Lips, 2016; Stokstad, 2017). À ce jour, il n’y a eu aucun cas confirmé d’infection par le Bsal au Canada.

Étant donné les connaissances limitées et évolutives sur ces maladies ainsi que les difficultés d’application de la loi associées à l’identification des différentes espèces de salamandres dans les nombreux points d’entrée au Canada, le gouvernement du Canada a mis en œuvre une restriction d’une durée d’an sur l’importation de toutes les espèces de salamandres de l’ordre des Caudata (comme les salamandres, les tritons et les nectures) au Canada (à moins qu’un permis n’ait été délivré à cette fin par Environnement et Changement climatique Canada). La restriction devait être en place pendant que d’autres données scientifiques étaient recueillies et analysées, et que des options à plus long terme étaient étudiées. Cette restriction des importations de salamandres, mise en œuvre par une modification du Règlement sur le commerce d’espèces animales et végétales sauvages (RCEAVS) du gouvernement fédéral, est entrée en vigueur le 31 mai 2017. Au terme de cette période de restriction d’un an, la meilleure information scientifique accessible indiquait que ces agents pathogènes représentaient toujours une menace importante pour la conservation des salamandres canadiennes; c’est pourquoi une approche à plus long terme interdisant l’importation de toutes les espèces de l’ordre des Caudata, sauf si elle est autorisée par un permis, est entrée en vigueur le 12 mai 2018 par une modification du décret qui avait permis de modifier le RCEAVS pour remplacer la restriction temporaire d’un an imposée sur l’importation de salamandres.

Même si ces agents causant la chytridiomycose n’ont pas été détectés dans la population boréale et des Prairies à ce jour, leur potentiel de réduction des populations d’amphibiens est élevé si bien qu’ils doivent être considérés comme une menace pour l’espèce.

Les poissons d’ensemencement jouent un rôle dans la gestion des pêches dans les provinces des Prairies. Par exemple, plusieurs centaines de plans d’eau des trois provinces sont ensemencés de diverses espèces de truites régulièrement – annuellement dans de nombreux cas (Alberta Government, 2014, 2020; Provincial Auditor of Saskatchewan, 2019; Government of Manitoba, 2020; Alberta Government et Alberta Conservation Association, 2021). Quelque 300 à 400 plans d’eau régulièrement ensemencés se trouvent dans l’aire de répartition approximative de la population boréale et des Prairies (Alberta Government, 2019; Government of Manitoba, 2020; The Saskatchewan Border, 2021). En outre, de nombreux plans d’eau ont sans aucun doute été ensemencés par le passé et d’autres le sont encore irrégulièrement. Il est à noter que la pratique de l’ensemencement pour créer des zones de pêche sportive dans les parcs nationaux, dont cinq se trouvent au moins partiellement dans l’aire de répartition de la population boréale et des Prairies, a pris fin dans les années 1980 (B. Johnston et S. Humphries, Agence Parcs Canada, comm. pers., 2021). De plus, Parcs Canada a une politique qui interdit l’ensemencement, sauf lorsque cela est nécessaire pour rétablir les populations de poissons indigènes touchées négativement par les modifications de l’habitat (Parks Canada, 2017; D. Casimir, Agence Parcs Canada, comm. pers., 2021).

On manque d’information sur le nombre de milieux humides naturels semi-permanents et permanents (voir Stewart et Kantrud, 1971 pour une description de ces types de milieux humides des Prairies), types de milieux humides dans l’aire de répartition de la population boréale et des Prairires les plus susceptibles d’être utilisés. Toutefois, selon Watmough et al. (2017), en 2011, la région du PCHP, qui chevauche largement l’aire de répartition de la population boréale et des Prairies, comptait environ 9 millions de milieux humides au total. Ces auteurs ont estimé que les milieux humides semi-permanents et permanents représentaient 21 % de la superficie totale des milieux humides de la région, soit environ 425 000 hectares. Si l’on tient compte de la superficie de l’habitat aquatique touché par des activités d’ensemencement dans le calcul de la superficie totale de l’habitat disponible, il semble raisonnable de conclure que l’ensemencement régulier n’affecte qu’une proportion relativement faible de l’habitat potentiel de la population boréale et des Prairies, d’autant plus que certains plans d’eau ensemencés sont des milieux humides aménagés tels que des mares artificielles, des étangs municipaux et des lacs issus de fosses de mine. La présence de poissons dans ces plans d’eau ne constitue probablement pas une menace pour la population boréale et des Prairies, car il s’agit d’habitat non naturel qui ne pourrait pas être utilisé par la population si ce n’était de leur aménagement pour soutenir diverses activités humaines.

Là où il se produit, l’ensemencement des milieux humides des Prairies est nuisible aux populations de salamandres tigrées de l’Ouest (COSEWIC, 2012). En général, les espèces de salamandres du genre Ambystoma ont tendance à être absentes de la plupart des plans d’eau où les truites — type de poisson le plus susceptible d’être ensemencé dans les petits lacs — sont présentes (Pearson et Groater, 2008). Cet impact pourrait toutefois changer en fonction des teneurs en nutriments (Tyler, 1998a) et de la structure de la végétation (Kenison et al., 2016a). L’effet délétère des truites sur les salamandres du genre Ambystoma est étayé par des données expérimentales montrant une réduction des taux de survie, de la taille corporelle et des taux de croissance. On a aussi observé que les larves modifient leur comportement en présence de truites ou lorsqu’elles sont exposées à des indices visuels et chimiques de truites (Tyler, 1998b; Pearson et Groater, 2009; Kenison et al., 2016). Des effets similaires ont également été rapportés lors d’expériences utilisant différentes espèces de poissons (p. ex. crapet arlequin [Lepomis macrochirus] et tête-de-boule [Pimephales promelas]) (Semlitsch, 1987b; Pearson et Groater, 2009). Ainsi, bien que l’ensemencement puisse avoir des conséquences négatives importantes sur les populations locales de salamandres tigrées de l’Ouest, ses répercussions sur la population boréale et des Prairies dans son ensemble sont probablement faibles en raison de la proportion relativement petite de l’habitat de l’espèce touchée.

Espèces indigènes problématiques (menace 8.2) – impact moyen-faible

Deux groupes différents d’espèces indigènes peuvent constituer une menace pour la population boréale et des Prairies. Le premier groupe est formé de ranavirus pathogènes, dont le VAT est le plus préoccupant (COSEWIC, 2012). L’autre groupe se compose de poissons indigènes qui ont maintenant accès à des milieux humides initialement dépourvus de poissons à cause de diverses activités humaines (voir par exemple Maurer et al., 2014).

Les ranavirus causent des maladies virales émergentes chez les amphibiens, les reptiles et les poissons, et ils ont été mis en cause dans des cas de mortalité massive d’amphibiens dans le monde entier (Daszak et al., 1999). Le VAT a été observé chez des salamandres pour la première fois en 1995, sur un A. tigrinum stebbinsi en Arizona; ce ranavirus existait donc peut-être déjà chez cette espèce dans les années 1980, même si sa présence n’avait pas été confirmée à cette époque (Jancovich et al., 1997). Au Canada, il a été observé pour la première fois dans des cas de mortalité massive de salamandres tigrées de l’Ouest en Saskatchewan en 1997 (Bollinger et al., 1999). Depuis, il a été prouvé que le VAT est répandu dans l’aire de répartition de la population boréale et des Prairies puisque sa présence a été détectée au Manitoba et en Alberta (Jancovich et al., 2005; Reimer, 2015). Il pourrait également toucher d’autres espèces de salamandres, comme l’A. macrodactylum (Agences Parcs Canada, données inédites).

À l’échelle locale, le VAT se transmet facilement par contact direct entre animaux vivants et morts, y compris par cannibalisme des individus mourants, et indirectement par l’eau (Brunner et al., 2007). Les adultes hivernants qui retournent aux étangs de reproduction au printemps peuvent servir de réservoirs pour le virus, facilitant ainsi la réinfection des populations locales année après année (Greer, 2009). À plus grande échelle, divers types d’activités humaines, notamment le transport et la vente de larves de salamandres comme appâts pour les poissons, peuvent propager le VAT à des populations locales de salamandres non infectées (Jancovich et al., 2005; Schock et al., 2009).

L’infection par le VAT est souvent, mais pas toujours, associée à des mortalités massives. Reimer (2015) a signalé une mortalité massive de salamandres tigrées de l’Ouest au lac Livingstone, en Alberta, lors d’une année, mais pas lors de l’année suivante, et ce, même si ces deux années présentaient des taux de prévalence élevés similaires. Greer (2009) a rapporté que les salamandres tigrées en Arizona, aux États-Unis, peuvent être couramment infectées par le VAT sans qu’il y ait de mortalité massive, ou même de symptômes manifestes. La virulenceNote de bas de page 7 varie entre les différentes souches du VAT, tandis que le degré de sensibilité à une souche donnée peut varier d’une population locale de salamandres à une autre (Shock et al., 2009). En outre, la composition génétique du virus dans une population locale peut changer d’une année à l’autre, avec des conséquences possibles sur la pathogénicitéNote de bas de page 8 (Lung et al., 2019).

Le rétablissement des populations après des épisodes de mortalité massive associés au VAT semble être variable. Une population du parc national des Lacs-Waterton, en Alberta, ne s’était toujours pas rétablie cinq ans après une mortalité massive survenue en 2011. Cela n’est toutefois pas le cas dans tous les provinces et les territoires. Par exemple, même à la suite à de multiples épisodes de mortalité associés au VAT au lac Livingstone, en Alberta, la population de salamandres persiste et ne semble pas en voie de disparaître (Agence Parcs Canada, données inédites).

Collectivement, ces études donnent à penser que les populations locales de la population boréale et des Prairies peuvent être gravement touchées par le VAT certaines années, mais pas d’autres, et que les effets de la maladie dans l’ensemble de l’aire de répartition de la population sont probablement variables – certaines populations locales peuvent connaître des mortalités massives certaines années, tandis que d’autres ne sont pas touchées. Une incertitude substantielle demeure quant à l’impact du VAT à long terme à l’échelle de la population boréale et des Prairies.

L’introduction de poissons indigènes dans l’habitat de milieux humides peut également constituer une menace pour la population boréale et des Prairies. Dans l’est de la région des fondrières des Prairies des États-Unis, l’introduction de poissons résulte principalement du drainage des eaux de petits milieux humides vers des milieux humides plus grands et plus profonds afin d’améliorer la production agricole (Herwig et al., 2010; Maurer et al., 2014) et, accessoirement, de l’industrie commerciale des poissons-appâts (Zimmer et al., 2000).

L’aménagement de réseaux de fossés de drainage facilite le déplacement des petits poissons d’un plan d’eau à l’autre, tandis que l’élargissement et l’approfondissement des milieux humides restants faisant suite au drainage (appelé consolidation des milieux humides) créent un habitat convenant aux poissons. Dans la région des fondrières des Prairies des États-Unis, les salamandres tigrées sont couramment présentes dans les milieux humides sans poissons et rarement présentes dans ceux abritant des poissons, ce qui s’explique principalement par la prédation exercée sur les larves par ces derniers (Maurer et al., 2014; McLean, 2016a; Stiles et al., 2016), mais peut-être aussi par la compétition avec les ménés pour la nourriture (voir par exemple Benoy, 2002; Zimmer et al., 2002).

Dans les Prairies canadiennes, on manque de données sur la propagation des espèces de poissons indigènes favorisée par le drainage et la consolidation des milieux humides. Néanmoins, il semble raisonnable de présumer, en se fondant sur la situation de la région des fondrières des Prairies des États-Unis, qu’une situation similaire peut exister dans la région des fondrières des Prairies canadiennes. Au Canada, si le drainage des milieux humides dans les Prairies a été le plus répandu dans le sud du Manitoba et dans certaines parties du sud-est et du centre-sud de la Saskatchewan, il se produit à l’échelle des Prairies à divers degrés (Watmough et al., 2017).

Au Manitoba, l’industrie des poissons-appâts semble être assez petite, générant moins de 1 million de dollars de revenus par an et touchant moins de 100 pêcheurs à appâts (Manitoba Water Stewardship, 2004). Aucune information similaire n’a pu être obtenue pour l’Alberta et la Saskatchewan.

En résumé, la répercussion de l’introduction de poissons indigènes dans des milieux humides auparavant dépourvus de poissons sur la salamandre tigrée de l’Ouest, population boréale et de Prairies, est probablement faible, mais plus d’information est nécessaire pour évaluer correctement cette menace.

Eaux usées domestiques et urbaines (menace 9.1) – impact faible

Le COSEPAC (COSEWIC, 2012) s’est dit préoccupé par le risque que les eaux usées domestiques et urbaines entraînent l’eutrophisationNote de bas de page 9 des milieux humides à proximité et aient des effets toxiques à cause de leur teneur en métaux lourds, et il a par conséquent évalué l’impact comme faible.

Effluents industriels et militaires (menace 9.3) – impact faible

Le COSEPAC (COSEWIC, 2012) a soulevé des préoccupations concernant les effets possibles des déversements d’hydrocarbures et des effluents miniers et a évalué leur impact sur la salamandre tigrée de l’Ouest comme étant faible.

Effluents agricoles et sylvicoles (menace 9.3) – impact faible

Les « effluents » qui sont préoccupants pour la population boréale et des Prairies comprennent les engrais et les pesticides agricoles qui s’écoulent des terres cultivées vers les milieux humides adjacents. La pollution par les nutriments provenant des exploitations d’élevage a été décrite ci-dessus à la catégorie de menace 2.3.

En 2011, des engrais agricoles ont été appliqués sur environ 40 % de toutes les terres agricoles ou environ 75 % de toutes les terres cultivées des Prairies canadiennes, à l’exception des terres cultivées dans le bassin versant de la rivière de la Paix (Statistics Canada, 2014).

Le ruissellement des engrais provenant des terres cultivées peut augmenter la charge en nutriments et la production primaire dans les milieux humides (Palliser Environmental Services et Alberta Agriculture and Rural Development, 2008; Schwarz et al., 2018). Cependant, des facteurs autres que l’utilisation d’engrais contribuent également à la mauvaise qualité de l’eau des milieux humides, selon une étude menée dans le sud de l’Alberta (Maheaux et al., 2016) qui montre que l’eutrophisation de petits milieux humides s’est produite à différents moments au cours des 150 dernières années. Cette période, dont une partie précède l’ère d’intensification de l’agriculture postérieure aux années 1950, est trop longue pour soutenir l’explication simple selon laquelle l’eutrophisation est liée principalement au ruissellement des nutriments depuis les terres cultivées fertilisées.

Indépendamment de la question de savoir si le ruissellement provenant des activités agricoles est la principale cause de l’eutrophisation des milieux humides des Prairies canadiennes, une question centrale demeure : l’eutrophisation est-elle suffisamment grave pour diminuer les populations locales de salamandres? Parmi les liens possibles entre l’eutrophisation et les populations de salamandres figurent peut-être l’apparition de proliférations d’algues toxiques (Kotak et Zurawell, 2007) et l’effondrement des proliférations d’algues accompagné d’un appauvrissement ultérieur en oxygène (Barica, 1975; Adamus, 1992), deux phénomènes qui pourraient contribuer à la mort des larves de salamandres (Deutchmann et Peterka, 1988; Codd et al., 2005). Toutefois, on trouve peu d’information permettant de lier ces phénomènes. Il serait donc spéculatif de conclure que le ruissellement des engrais dans les milieux humides constitue une menace pour la population boréale et des Prairies.

Les pesticides, utilisés principalement pour améliorer la production agricole, pénètrent dans les milieux humides par ruissellement et par dépôt atmosphérique. Deux groupes de pesticides, soit les herbicides et les insecticides, sont les plus préoccupants à cause de leurs effets toxiques directs potentiels sur les salamandres ainsi que de leurs effets indirects possibles dans la chaîne trophique.

En 2011, des herbicides ont été appliqués sur environ 45 % de toutes les terres agricoles et 81 % de toutes les terres cultivées du sud des Prairies canadiennes, tandis que des insecticides ont été appliqués sur 5 % des terres agricoles et 8 % des terres cultivées (Statistics Canada, 2014). On peut se demander si ces données tenaient compte des insecticides appliqués par enrobage des semences puisque, selon des estimations fondées sur des données confidentielles non soumises à un examen par des pairs, un de ces groupes d’insecticides — les néonicotinoïdes — avait été utilisé à lui seul sur 44 % (11 millions d’hectares) des terres cultivées des Prairies de 2009 à 2012 (Main et al., 2014).

De nombreux types d’herbicides sont présents dans les milieux humides des Prairies, généralement à des concentrations inférieures aux recommandations pour la protection de la vie aquatique (CCME, 2012; Donald et al., 2001, 2018; Anderson, 2005), ce qui laisse penser qu’il est peu probable que les herbicides présents dans les milieux humides du sud des Prairies constituent une menace pour la population boréale et des Prairies. En outre, dans les milieux humides des Prairies, la concentration moyenne de glyphosate — herbicide de plus en plus utilisé sur de nombreux types de cultures génétiquement modifiées « Roundup-Ready » (Malaj et al., 2020) — était plus de 1 000 fois inférieure (Donald et al., 2018) à la concentration jugée létale pour 10 % des larves testées de 3 espèces de salamandres du genre Ambystoma (Relyea et Jones, 2009) et plus de 500 fois inférieures à la recommandation pour la protection de la vie aquatique (CCME, 2012). Il est donc permis de penser que les concentrations de glyphosate dans les milieux humides des Prairies sont inférieures à celles réputées poser un risque pour les larves de salamandres.

La plupart des insecticides sont rarement utilisés dans les Prairies canadiennes (Malaj et al., 2020) et peu souvent décelés dans les plans d’eau de la région (Anderson, 2005). Deux exceptions sont les insecticides néonicotinoïdes thiométhoxame et clothiandine, qui, avec un troisième insecticide néonicotinoïde, l’imidiclopride, ont été détectés dans jusqu’à 91 % de 136 milieux humides du sud de la Saskatchewan en 2012 et en 2013, à des concentrations moyennes de néonicotinoïdes totaux allant de valeur inférieure aux limites de détection à 185 parties par billion (Main et al., 2014). L’information semble manquer sur les effets des insecticides néonicotinoïdes sur les salamandres du genre Ambystoma telles que la salamandre tigrée de l’Ouest. Cependant, selon une étude de terrain portant sur un autre genre de salamandre, Desmognathus, les concentrations d’hormones de stress augmentaient et l’indice de l’état corporel diminuait à mesure que les concentrations d’imidiclopride augmentaient dans des cours d’eau où ces concentrations étaient similaires à celles des milieux humides des Prairies (Crayton et al., 2020). Toutefois, dans cette étude, les concentrations d’imidiclopride expliquent moins de 4 % de la variation des hormones de stress et un très faible 0,6 % de la variation de l’indice de l’état corporel, ce qui jette un doute sur la pertinence des résultats rapportés d’un point de vue toxicologique. Dans une étude contrôlée des effets des néonicotinoïdes sur les amphibiens, Gavel et al. (2019) n’ont rapporté aucun effet sur les concentrations d’hormones de stress chez les larves de la grenouille des bois (Lithobates sylvaticus) exposées à des teneurs en néonicotinoïdes plus de 10 fois supérieures à celles observées dans les milieux humides des Prairies. Dans cette étude, on n’observait une baisse des concentrations d’hormones de stress seulement lorsque les teneurs en néonicotinoïdes étaient quelque 1 000 fois plus élevées que celles détectées dans les milieux humides des Prairies (Main et al., 2014). Le nombre de globules rouges était plus faible chez les larves de grenouilles à des teneurs en néonicotinoïdes environ dix fois plus élevées que celles observées dans les milieux humides des Prairies, mais les implications de ce résultat en ce qui concerne les effets à l’échelle de la population boréale et des Prairies ne sont pas claires et peut-être non pertinentes (voir par exemple Wilson et al., 2012).

Bien qu’il y ait peu de données indiquant que les concentrations de néonicotinoïdes signalées dans les milieux humides des Prairies (Main et al., 2014) soient suffisamment élevées pour avoir des effets toxiques directs sur les salamandres tigrées, il est possible qu’il y ait un impact sur une petite proportion d’espèces invertébrées vivant dans les milieux humides (Morrissey et al., 2015; Cavallaro et al., 2016, 2019) et, par conséquent, sur la chaîne trophique de la salamandre tigrée. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer cette voie d’effet possible.

Sécheresses (menace 11.2) – impact moyen-faible

Les sécheresses du XXe siècle ont été relativement légères par rapport à celles de la période précédant l’arrivée des Européens dans les Prairies, mais il est probable que des sécheresses plus graves surviennent à l’avenir à cause du réchauffement prévu au cours du XX1e siècle (Bonsal et al., 2013). Le climat a changé au cours du siècle dernier dans la région des fondrières des Prairies en Amérique du Nord; presque toute la région a connu un réchauffement, la partie occidentale étant devenue plus sèche, et la partie orientale, plus humide (Johnson et al., 2005). Les milieux humides des Prairies sont très sensibles aux changements climatiques (Johnson et Polani, 2016). Cependant, les conditions plus humides dans la partie orientale de la région, qui auraient pu faire augmenter le nombre de milieux humides et approfondir les milieux humides existants, au profit de la population boréale et des Prairies, ont probablement été annulées par le drainage des milieux humides par le passé (Johnson et al., 2005).

Les projections basées sur des modèles concernant les précipitations futures dans les provinces des Prairies sont incertaines, mais influent grandement sur les prévisions concernant les scénarios hydrologiques des milieux humides (Zhang et al., 2011). Les forts gradients climatiques dans la région, en particulier la forte baisse des précipitations d’est en ouest, compliquent la prévision de la gravité de l’impact sur les milieux humides des Prairies (Johnson et Polani, 2016). De plus, l’utilisation des terres et le changement d’affectation des terres peuvent fortement modifier les réponses hydrologiques des milieux humides aux changements climatiques futurs (Voldseth et al., 2009), ce qui ajoute à la complexité de la prévision des impacts futurs.

Les sécheresses peuvent réduire considérablement le taux de survie des salamandres qui se reproduisent dans les étangs, inciter certaines salamandres femelles à reporter la reproduction jusqu’au retour de conditions d’habitat convenables, empêcher les larves de se métamorphoser, devancer la métamorphose ou déclencher la métamorphose à une taille corporelle plus faible, et éliminer les populations néoténiques locales (Corn, 2005; Church et al., 2007; Lesbarreres et al., 2013; Walls et al., 2013). Dans les parcs nationaux de Grand Teton et de Yellowstone, aux États-Unis, l’utilisation des étangs par la salamandre tigrée de l’Ouest et la disparition de populations locales de cette espèce dépendent grandement des caractéristiques hydrologiques des étangs sur une période de plusieurs années (Ray et al., 2016), ce qui donne à penser qu’à l’échelle de l’aire de répartition la population boréale et des Prairies est probablement sensible aux changements des conditions hydrologiques des milieux humides susceptibles d’être causés par de futures sécheresses. Dans l’ensemble, l’impact des sécheresses récentes et prévues sur la population boréale et des Prairies reste quelque peu incertain, allant de faible à moyen (COSEWIC, 2012).

5. Objectif de gestion

L’objectif de gestion de la salamandre tigrée de l’Ouest, population boréale et des Prairies, est de maintenir ou d’améliorer, dans la mesure du possible, la redondanceNote de bas de page 10 et la connectivitéNote de bas de page 11 de la population dans son aire de répartition récente et de réduire l’impact global des menaces sur la population. Cet objectif peut être atteint par le maintien ou l’augmentation de la zone d’occupation et de l’aire de répartition récentes (20 dernières années [2001-2020]) de la population, qui mesurent environ 2 900 km2 et 538 000 km2, respectivement, et par la réduction de l’impact global des menaces par rapport au niveau actuel.

Le COSEPAC (COSEWIC, 2012) a calculé la zone d’occupation, qui est une estimation biologique de la superficie de l’habitat occupé, comme étant la superficie des carrés de 2 km de côté d’un quadrillage superposé à l’aire de répartition de la population boréale et des Prairies. L’aire de répartition est simplement la zone dans laquelle se trouvent toutes les données d’occurrence de la salamandre tigrée de l’Ouest.

La zone d’occupation et l’aire de répartition fournissent vraisemblablement des mesures plus fiables de l’état de la population boréale et des Prairies que la taille de la population parce que 1) la taille de la population n’est généralement pas déterminée, même pour les populations locales de salamandres et que 2) la taille de la population est probablement sujette à des fluctuations extrêmes, en particulier dans le cas des larves, tant au cours d’une même année que d’une année à l’autre.

On peut s’attendre à ce que la zone d’occupation varie considérablement en fonction des activités de relevé. Cependant, ces activités sont généralement mal connues, en partie parce que les résultats négatifs (c.-à-d. lorsqu’on ne trouve pas l’espèce dans des sites donnés) sont rarement rapportés et qu’ils ne sont pas consignés dans les dépôts de données sur les espèces sauvages et la biodiversité.

Compte tenu de cette lacune, il sera important d’interpréter les futures estimations de la zone d’occupation et de l’aire de répartition à la lumière des tendances de l’habitat et de l’impact des menaces pesant sur l’espèce (p. ex. drainage, ensemencement, maladie, pollution, changements climatiques). L’impact global de la menace est actuellement considéré comme « élevé » selon le système unifié de classification des menaces de l’UICN-CMP. Afin d’atteindre l’objectif de gestion de cette population, il faudra réduire l’impact global des menaces à un niveau inférieur au niveau actuel.

6. Stratégies générales et mesures de conservation

6.1. Mesures déjà achevées ou en cours

Les mesures suivantes ont été achevées ou sont en cours pour contribuer à la gestion de la salamandre tigrée de l’Ouest, population boréale et des Prairies :

6.2. Stratégies générales

Pour atteindre l’objectif de gestion, les mesures de conservation à mettre en œuvre sont organisées selon les grandes stratégies suivantes :

6.3. Mesures de conservation

Tableau 3. Mesures de conservation et calendrier de mise en œuvre
Stratégie générale Mesure de conservation Prioritéa Menaces ou préoccupations traitées
Recherche Faire un suivi des menaces à impact moyen et élevé et en évaluer le statut et les tendances. Élevée Lacunes dans les connaissances, toutes les menaces à impact élevé et moyen
Recherche Utiliser l’information existante pour examiner la répartition spatiale de la STOb par rapport au paysage et à d’autres caractéristiques géographiques afin de prioriser les zones à conserver. Moyenne Lacunes dans les connaissances
Recherche Examiner la relation entre le drainage/la consolidation des milieux humides et les invasions de poissons indigènes dans les milieux humides des Prairies. Faible Lacunes dans les connaissances, menace 8.2
Recherche Évaluer les impacts des routes sur l’utilisation de l’habitat et la mortalité de la STO. Faible Lacunes dans les connaissances, menace 4.1
Suivi Continuer à soutenir et à encourager le suivi volontaire et le suivi par l’industrie (p. ex. comme condition d’obtention d’un permis) des amphibiens ainsi que la compilation des données d’occurrence dans des bases de données sur la biodiversité accessibles au public. Élevée Lacunes dans les connaissances
Conservation et intendance de l’habitat Poursuivre les activités en cours pour conserver et remettre en état les milieux humides, les prairies et les prairies-parcs au moyen de servitudes de conservation, d’accords, de la création de nouvelles aires protégées et d’autres approches. Élevée Menaces 2.1, 2.3, 7.2
Conservation et intendance de l’habitat Décourager l’ensemencement dans les milieux humides naturels et les petits réservoirs considérés comme un habitat convenable pour la STO. Moyenne Menace 8.1
Conservation et intendance de l’habitat Conserver les zones riveraines des milieux humides en favorisant l’installation de systèmes d’abreuvement hors site et d’autres structures empêchant le bétail d’utiliser ces zones, et en encourageant et en soutenant le maintien des zones riveraines dans les terres cultivées. Moyenne Menaces 2.1, 2.3
Conservation et intendance de l’habitat Tester et mettre en œuvre des approches visant à prévenir les invasions de poissons dans les milieux humides, en particulier dans les zones à fort drainage. Faible Menace 8.2
Conservation et intendance de l’habitat Élaborer, promouvoir et mettre en œuvre les meilleures méthodes de gestion pour limiter le ruissellement des engrais et des pesticides à partir des terres cultivées. Faible Menace 9.3
Conservation et intendance de l’habitat Si des points névralgiques liés à l’impact routier sont repérés, mettre en œuvre des programmes appropriés de réduction de la mortalité aux endroits prioritaires. Faible Menace 4.1
Réglementation Rendre publique l’information relative aux autorisations de drainage des milieux humides et aux mesures d’atténuation associées. Moyenne Menace 7.2
Réglementation Exiger que les transferts d’amphibiens soient effectués avec un permis et conformément aux directives. Moyenne Menaces 8.1, 8.2
Réglementation Continuer à interdire l’importation de salamandres au Canada, sauf si elle est effectuée conformément à un permis. Moyenne Menace 8.1
Sensibilisation Créer et mettre à jour des plateformes médiatiques (p. ex. sites Web, bulletins d’information, articles dans des publications spécialisées) qui font la promotion des activités, des possibilités et des approches de conservation des amphibiens. Faible Menaces 1.1, 2.1, 2.3, 3.2, 4.1, 6.1, 8.1, 8.2, 9.3

a « Priorité » reflète l’ampleur dans laquelle la mesure contribue directement à la conservation de l’espèce ou est un précurseur essentiel à une mesure qui contribue à la conservation de l’espèce. Les mesures de priorité élevée sont considérées comme étant celles les plus susceptibles d’avoir une influence immédiate et/ou directe sur l’atteinte de l’objectif de gestion établi de l’espèce. Les mesures à priorité moyenne peuvent avoir une influence moins immédiate ou moins directe sur l’atteinte de l’objectif de gestion, mais demeurent importantes pour la gestion de la population. Les mesures de conservation à faible priorité auront probablement une influence indirecte ou progressive sur l’atteinte de l’objectif de gestion, mais sont considérées comme des contributions importantes à la base de connaissances et/ou à la participation du public et à l’acceptation de l’espèce par le public.

b STO – salamandre tigrée de l’Ouest

6.4. Commentaires à l’appui des mesures de conservation et du calendrier de mise en œuvre

Suivi et recherche

Les salamandres tigrées de l’Ouest sont discrètes, et leur suivi peut demander beaucoup de travail. Des efforts concertés sont nécessaires pour recueillir des données sur leur présence et leur aire de répartition. À cet égard, il est très important de promouvoir et de soutenir les activités des bénévoles pour assurer le suivi de l’espèce ainsi que de continuer à appuyer l’utilisation de dépôts de données sur la biodiversité sur le Web, qui constitueront probablement la principale source de données sur les salamandres pour les années à venir. De plus, si elles ne l’ont pas encore fait, les autorités devraient envisager de mettre en œuvre des exigences selon lesquelles les promoteurs et l’industrie doivent recenser et rapporter la présence de salamandres dans tous les milieux humides susceptibles d’être touchés par leurs activités.

La recherche sur les répercussions et la distribution spatiale des menaces pesant sur l’espèce et sur son aire de répartition en fonction des caractéristiques du paysage et d’autres données géographiques telles que les sols et le climat pourrait aider à cibler les activités de conservation.

Conservation et intendance de l’habitat

La salamandre tigrée de l’Ouest, population boréale et des Prairies, est présente dans une vaste région du sud des provinces des Prairies, où elle se trouve probablement sur un mélange de terres privées et de terres publiques agricoles, dans des aires protégées provinciales et fédérales, et même sur des terres municipales. La conservation de la population reposera donc sur une combinaison d’approches d’intendance, en particulier celles visant à conserver son habitat. Le soutien et la mise en œuvre d’un large éventail de mesures de conservation, y compris l’achat de terres par des organismes de conservation, la création de nouvelles aires protégées, les accords et les servitudes de conservation, les approches d’atténuation qui compensent les activités de développement et le soutien à la mise en œuvre de pratiques de gestion bénéfiques, seront essentiels à la conservation et à la gestion de la population boréale et des Prairies.

Réglementation

Le drainage non réglementé des milieux humides a entraîné la destruction et la dégradation de millions de petits milieux humides dans les Prairies canadiennes. Il existe maintenant une nouvelle réglementation visant à prévenir ou, du moins, à ralentir la perte de milieux humides. La mise en œuvre de cette réglementation doit se faire de manière transparente et ouverte à l’examen. Il serait utile à cet égard de rendre publics les projets d’approbation de drainage et les mesures d’atténuation mises en œuvre pour contrer les effets négatifs du drainage.

Une réglementation devrait également être adoptée pour s’assurer que les transferts intraprovinciaux et interprovinciaux d’amphibiens sont effectués conformément aux directives de transfert visant à prévenir la propagation des maladies.

Sensibilisation

Nombreuses sont les personnes qui connaissent peu les amphibiens en général — et les salamandres en particulier — et qui ignorent donc peut-être que la conservation d’un grand nombre d’espèces est en péril. Les organismes de conservation jouent un rôle clé dans la sensibilisation du public aux amphibiens ainsi que dans la promotion et le soutien des différentes façons de participer aux activités de conservation, y compris le suivi. Les activités de sensibilisation demeureront essentielles pour appuyer les mesures de conservation de la population boréale et des Prairies.

7. Mesure des progrès

Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous proposent un moyen de mesurer les progrès vers l’atteinte des objectifs de gestion et de faire le suivi de la mise en œuvre du plan de gestion.

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Annexe A : Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmesNote de bas de page 12. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement, et d’évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durableNote de bas de page 13 (SFDD).

La planification de la conservation vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des plans de gestion peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le plan de gestion lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

Ce plan de gestion sera bénéfique pour l’environnement en favorisant la conservation de la salamandre tigrée de l’Ouest, population boréale et des Prairies. Le risque que le plan ait des effets négatifs inattendus sur d’autres espèces a été examiné. L’EES a conclu que ce plan aura des avantages pour l’environnement, sans avoir d’effets néfastes importants. L’avantage le plus important de la conservation et de la gestion de l’habitat de la population boréale et des Prairies sur les autres espèces sera la conservation des milieux humides et des milieux secs adjacents.

De nombreuses autres espèces utilisent les milieux humides ou les milieux secs adjacents pendant la totalité ou une partie de leur cycle vital, à des endroits qui chevauchent à divers degrés l’aire de répartition de la population boréale et des Prairies, notamment plusieurs espèces considérées comme étant en péril par le gouvernement fédéral : grenouille léopard (Lithobates pipiens), crapaud des steppes (Anaxyrus cognatus), crapaud de l’Ouest (Anaxyrus boreas), blaireau d’Amérique de la sous-espèce taxus (Taxidea taxus taxus), Grèbe esclavon (Podiceps auritus), Petit blongios (Ixobrychus exilis), Quiscale rouilleux (Euphagus carolinus) et Grue blanche (Grus americana). Les mesures de conservation et de gestion conçues pour conserver et remettre en état les milieux humides et les milieux secs indigènes pourraient profiter à ces espèces. Afin d’éviter les effets négatifs potentiels sur d’autres espèces en péril, les risques écologiques pour les autres espèces devraient être évalués avant la mise en œuvre des mesures de gestion de l’habitat de la salamandre tigrée de l’Ouest, population boréale et des Prairies.

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2023-01-19