Valériane ciliée (Valeriana edulis ssp. ciliata) : programme de rétablissement proposition 2025
Titre officiel : Programme de rétablissement de la valériane ciliée (Valeriana edulis ssp. ciliata) au Canada proposition 2025
Loi sur les espèces en péril
Série de Programmes de rétablissement

Information sur le document
Référence recommandée :
Environnement et Changement climatique Canada. 2025. Programme de rétablissement de la valériane ciliée (Valeriana edulis ssp. ciliata) au Canada [Proposition], Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa, x + 38 p.
Version officielle
La version officielle des documents de rétablissement est celle qui est publiée en format PDF. Tous les hyperliens étaient valides à la date de publication.
Version non officielle
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Pour télécharger le présent programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, y compris les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes portant sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en périlNote de bas de page 1.
Illustration de la couverture : H. Bickerton
Also available in English under the title “Recovery Strategy for the Hairy Valerian (Valeriana edulis ssp. ciliata) in Canada [Proposed]”
© Sa Majesté le Roi du chef du Canada, représenté par le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, 2025. Tous droits réservés.
ISBN
N° de catalogue
Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans autorisation, sous réserve de la mention de la source.
Préface
Dans le cadre de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996)Note de bas de page 2, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au CanadaNote de bas de page 3. Aux termes de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29)Note de bas de page 4 (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.
Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique est le ministre compétent en vertu de la LEP à l’égard de la valériane ciliée et a élaboré ce programme de rétablissement, conformément à l’article 37 de la LEP. Dans la mesure du possible, le programme de rétablissement a été préparé en collaboration avec la province de l’Ontario, des organisations autochtones et d’autres intervenants en vertu du paragraphe 39(1) de la LEP.
La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement et Changement climatique Canada, ou sur toute autre autorité responsable. Tous les membres du public sont invités à appuyer ce programme et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien de la valériane ciliée et de l’ensemble de la société.
Le présent programme de rétablissement sera suivi d’un ou de plusieurs plans d’action qui présenteront de l’information sur les mesures de rétablissement devant être prises par Environnement et Changement climatique Canada et d’autres autorités responsables et/ou organisations participant à la conservation de l’espèce. La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités responsables et organisations participantes.
Le programme de rétablissement établit l’orientation stratégique visant le rétablissement et/ou la survie de l’espèce. Il fournit à toutes les personnes vivant au Canada de l’information pour aider à la prise de mesures visant la conservation de l’espèce, notamment la désignation de l’habitat essentiel dans la mesure du possible. Lorsqu’elles sont accessibles, les données spatiales sur l’habitat essentiel se trouvent dans l’Ensemble de données nationales sur l’habitat essentiel des espèces en périlNote de bas de page 5.
Lorsque de l’habitat essentiel est désigné, que ce soit dans un programme de rétablissement ou dans un plan d’action, la LEP fournit un cadre juridique qui permet de protéger cet habitat essentiel.
Dans le cas de l’habitat essentiel désigné pour les espèces terrestres, y compris les oiseaux migrateurs, la LEP exige que l’habitat essentiel désigné dans une zone de protection fédérale décrite au paragraphe 58(2) de la LEP soit décrit dans la Gazette du Canada dans un délai de 90 jours après la mise dans le Registre public du programme de rétablissement ou du plan d’action ayant désigné l’habitat essentiel. L’interdiction de détruire l’habitat essentiel énoncée au paragraphe 58(1) s’appliquera 90 jours après la publication de la description de cet habitat essentiel dans la Gazette du Canada.
Pour l’habitat essentiel sur le territoire domanial qui ne constitue pas une zone de protection fédérale décrite au paragraphe 58(2) de la LEP, le ministre compétent doit prendre un arrêté appliquant l’interdiction de destruction de l’habitat essentiel prévue au paragraphe 58(1), si celui‑ci n’est pas déjà protégé légalement par une disposition de la LEP ou de toute autre loi fédérale, ou une mesure prise sous leur régime. Si le ministre compétent ne prend pas l’arrêté, il doit mettre dans le Registre public des espèces en péril une déclaration énonçant comment l’habitat essentiel ou les parties de celui‑ci sont protégés légalement sur ce territoire domanial.
Si des parties d’habitat essentiel d’un oiseau migrateur se trouvent :
- dans de l’habitat visé par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs; et
- hors du territoire domanial, mais dans la zone économique exclusive ou sur le plateau continental du Canada; et
- hors d’un refuge d’oiseaux migrateurs
la LEP exige que le ministre recommande au gouverneur en conseil de prendre un décret pour interdire la destruction de l’habitat essentiel, si le ministre compétent estime qu’aucune disposition de la LEP ou de toute autre loi fédérale, ni aucune mesure prise sous leur régime, ne les protègent légalement. Si le ministre compétent ne fait pas cette recommandation, il doit publier dans le Registre public des espèces en péril une déclaration énonçant comment les parties d’habitat essentiel de l’oiseau migrateur sont légalement protégées.
En ce qui concerne tout élément ou toute partie de l’habitat essentiel se trouvant hors du territoire domanial (y compris les parties d’habitat essentiel d’un oiseau migrateur qui ne constituent pas de l’habitat visé par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs), si le ministre compétent estime qu’une partie de l’habitat essentiel n’est pas protégée par des dispositions de la LEP ou de toute autre loi fédérale, ou par une mesure prise sous leur régime, ou par les lois provinciales ou territoriales, il doit, comme le prévoit la LEP, recommander au gouverneur en conseil de prendre un décret pour appliquer l’interdiction de détruire l’habitat essentiel prévue au paragraphe 61(1). La décision de protéger l’habitat essentiel se trouvant hors du territoire domanial et n’étant pas autrement protégé demeure à la discrétion du gouverneur en conseil.
Remerciements
Le présent programme de rétablissement a été préparé par Holly Bickerton, Lingfei Li, Marie‑Claude Archambault et Rebecca Sutherland (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune [ECCC-SCF] - Région de l’Ontario). En outre, les personnes et les organismes suivants ont apporté de précieux commentaires, révisions et suggestions : Karolyne Pickett et Krista Holmes (ECCC-SCF - Région de l’Ontario), le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs de l’Ontario et le Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario (ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario).
Nous remercions également toutes les autres personnes dont les commentaires et suggestions ont éclairé l’élaboration du programme de rétablissement.
Sommaire
La valériane ciliée (Valeriana edulis ssp. ciliata) a été inscrite comme espèce en voie de disparition à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril en février 2023 en raison de sa petite aire de répartition, de sa faible abondance, du déclin continu de sa zone d’occupation et de sa zone d’occurrence, ainsi que de la réduction de la qualité de son habitat au Canada.
La valériane ciliée est une grande plante herbacée vivace dont les petites fleurs blanches forment une panicule. Elle est dioïque, c’est‑à‑dire que ses individus sont habituellement soit mâles, soit femelles, mais rarement les deux. Dans son aire de répartition dans le sud du bassin des Grands Lacs, elle est relativement rare et se trouve dans des prairies, tourbières minérotrophes et prés humides calcaires (riches en calcium).
Au Canada, huit sous-populations ont été répertoriées dans le sud-ouest de l’Ontario, mais seules trois d’entre elles existent encore, dont une ne compte probablement qu’un seul individu et n’est peut‑être pas viable. En 2017, la population canadienne totale se chiffrait à 609 individus, essentiellement répartis en seulement deux petites sous‑populations.
De très fortes menaces pèsent sur la valériane ciliée : toutes ses sous‑populations sont menacées par l’empiètement de plantes ligneuses et d’espèces envahissantes. Au cours des deux dernières décennies, les espèces envahissantes ont entraîné la disparition de la valériane ciliée dans certains sites. Les autres menaces comprennent le développement commercial et industriel, des activités récréatives, d’autres modifications de l’écosystème (par exemple le fauchage) et l’utilisation d’herbicides.
Comme le rétablissement de l’espèce a été jugé réalisable, le présent programme de rétablissement a été préparé conformément au paragraphe 41(1) de la LEP.
L’objectif en matière de population et de répartition est de réduire le risque de disparition de la valériane ciliée du pays comme suit :
- en maintenant ou en augmentant la superficie, l’étendue et la qualité de l’habitat et en stoppant la baisse du nombre d’individus matures
- en maintenant ou en augmentant le nombre actuel de sous‑populations de valériane ciliée
L’habitat essentiel de la valériane ciliée a été désigné d’après les meilleures données accessibles pour appuyer les objectifs en matière de population et de répartition. La zone renfermant l’habitat essentiel de l’espèce correspond à l’étendue de l’habitat convenable où se trouvent les individus des sous-populations existantes. L’habitat essentiel désigné dans le présent programme de rétablissement est suffisant pour l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition de la valériane ciliée.
Les stratégies générales à adopter pour contrer les menaces qui pèsent sur la survie et le rétablissement de l’espèce sont présentées à la section 6.2 (Orientation stratégique pour le rétablissement). La mise en œuvre de ces stratégies générales est nécessaire pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition.
Un ou plusieurs plans d’action suivront le présent programme de rétablissement. Ils seront publiés dans le Registre public des espèces en péril dans les dix ans suivant la publication du présent document, selon les priorités et les ressources disponibles.
Résumé du caractère réalisable du rétablissement
D’après les trois critères suivantsNote de bas de page 6 qu’Environnement et Changement climatique Canada utilise pour définir le caractère réalisable du rétablissement, tel que décrit dans la Politique relative au rétablissement et à la survieNote de bas de page 7, le rétablissement de la valériane ciliée est déterminé comme étant réalisable du point de vue technique et biologique.
Caractéristiques de survie : Les caractéristiques de survieNote de bas de page 8 peuvent‑elles être prises en compte dans la mesure où l’espèce n’est plus exposée à un risque de disparition du pays ou de la planète par suite de l’activité humaine est réduit?
Oui, mais il y a des incertitudes. Deux caractéristiques de survie de la valériane ciliée doivent être améliorées afin de réduire le risque qu’elle disparaisse du pays par suite de l’activité humaine : la redondanceNote de bas de page 9 et la connectivitéNote de bas de page 10. La redondance de la population canadienne de l’espèce est compromise parce que certaines des sous‑populations signalées ont disparu, que celles qui restent sont petites, que la superficie d’habitat convenable diminue et qu’il y a des déclins inférés du nombre d’individus matures. On peut améliorer la redondance d’abord en stoppant la baisse de la qualité et de l’étendue de l’habitat et du nombre d’individus matures. Pour ce faire, il faut protéger les trois sous‑populationsNote de bas de page 11 qui restent, gérer régulièrement l’habitat afin de réduire les menaces et d’améliorer la qualité de l’habitat et, là où c’est nécessaire et réalisable, accroître l’effectif des sous‑populations existantes par des techniques de rétablissement in situ ou ex situ. L’amélioration de la redondance pourrait également nécessiter la réintroduction de sous-populations dans de l’habitat convenable géré situé dans l’aire de répartition historique de l’espèce au Canada, si c’est réalisable.
La connectivité de la population canadienne de l’espèce doit être améliorée parce celle‑ci ne compte que trois sous‑populations en Ontario, ce qui pourrait accroître le risque de disparition à long terme à la suite de phénomènes catastrophiques locaux. L’amélioration de la connectivité améliorerait la structure génétique, le flux de gènes et la pollinisation au sein des sous‑populations et entre elles. Pour améliorer la connectivité, il faudrait tenter de restaurer ou de réintroduire des sous-populations dans l’habitat convenable au sein de l’aire de répartition historique. Cela nécessiterait une dispersion facilitée par l’humain parce que les zones d’habitat actuellement convenable ne se trouvent pas à distance suffisamment proche des sous‑populations existantes compte tenu des capacités naturelles de dispersion de la valériane ciliée (distance de dispersion des graines). Ce type d’intervention pourrait être réalisable sur les plans technique et biologique, étant donné le succès apparent des individus cultivés à partir de graines et transplantés dans le sud-ouest de l’Ontario (voir la section 6.1 - Mesures déjà achevées ou en cours). Il reste cependant une certaine incertitude quant à la capacité des semis transplantés à survivre dans l’habitat restauré actuellement disponible ailleurs dans le sud-ouest de l’Ontario.
Indépendance : L’espèce est-elle actuellement en mesure de persister au Canada sans interventions humaines volontaires et/ou sera-t-elle en mesure d’atteindre et de maintenir son indépendance dans l’état où la condition 1 est respectée (c.‑à‑d. après que les principales caractéristiques de survie ont été prises en compte), de manière à ne pas dépendre d’une intervention humaine majeure, directe et continue?
Oui. La valériane ciliée persiste actuellement au Canada indépendamment de toute intervention humaine délibérée : un peu plus de 600 individus ont été dénombrés dans un relevé effectué en 2017. Ce taxon a été documenté pour la première fois à Goderich, en Ontario, il y a près de deux siècles (COSEWIC, 2018) et y a persisté sans interruption depuis. Une autre sous-population à Paris, en Ontario, a été observée pour la première fois en 1870 et redécouverte en 2005 : elle persiste sans doute depuis plus de 150 ans. Des individus de l’espèce vivent plus de 100 ans; leur longue racine pivotante leur permettrait de surmonter la variabilité annuelle des conditions de l’habitat. Tant qu’une gestion de l’habitat est effectuée, la valériane ciliée devrait persister sans une intervention humaine majeure, directe et continue.
En outre, on devrait étudier la possibilité d’une intervention directe temporaire sous forme de dispersion par l’humain (par exemple dispersion assistée des graines, germination ex situ, transplantation de semis), qui pourrait améliorer davantage la persistance de la valériane ciliée au Canada. Une fois l’espèce rétablie, ses sous‑populations n’auraient plus besoin d’une intervention directe pour se maintenir.
Amélioration : La condition de l’espèce peut-elle être améliorée par rapport à la condition qu’elle avait lorsqu’elle a été évaluée comme étant en péril?
Oui. Comme indiqué plus haut, la gestion de l’habitat et l’utilisation de techniques de rétablissement appropriées permettraient d’enrayer le déclin de la qualité de l’habitat et de l’abondance de l’espèce. Des techniques de gestion visant à restaurer l’habitat de prairie, notamment le brûlage dirigé, la lutte contre les espèces envahissantes et le fauchage ou l’élimination des plantes ligneuses, sont bien établies (Knapp et al., 2009; Rowe, 2010) et ont permis d’améliorer la situation d’autres espèces de prairie de l’Ontario (par exemple la violette pédalée, A. Heagy, comm. pers., 2023). Il existe des techniques de rétablissement in situ et ex situ qui permettraient d’augmenter le nombre d’individus matures au Canada, notamment la collecte de semences, la dispersion assistée, la multiplication ex situ et la transplantation d’individus ex situ. Des lignes directrices internationales pour la conservation ex situ établies depuis de nombreuses années sont de plus en plus utilisées pour le rétablissement d’espèces végétales en péril au Canada (IUCN/SSC 2013, IUCN/SSC 2017, CPC 2019, J. McCune, comm. pers., 2023; J. McKnight, comm. pers., 2023). Diverses techniques ex situ ont été utilisées pour la conservation d’espèces végétales en péril en Ontario (FGCA 2024; J. van Wieren, comm. pers., 2024). Depuis deux décennies, il y a eu beaucoup d’activités d’acquisition de terres à des fins de conservation et de gestion et de rétablissement d’habitats de prairie à herbes hautes et de tourbière minérotrophe dans l’aire de répartition historique de la valériane ciliée. Ainsi, il y aurait probablement de l’habitat convenable où elle pourrait être réintroduite.
1. Évaluation de l’espèce par le COSEPAC
Date de l’évaluation : Novembre 2018
Nom commun (population) : Valériane ciliée
Nom scientifique : Valeriana edulis ssp. ciliata
Statut selon le COSEPAC : En voie de disparition
Justification de la désignation : Cette plante vivace longévive se rencontre dans les prairies humides et les tourbières minérotrophes du sud-ouest de l’Ontario, qui sont des milieux très rares. Une diminution de la répartition, du nombre de localités et de la qualité de l’habitat a été observée, et une diminution du nombre d’individus matures a été inférée. Les trois localités restantes, qui comptent un faible nombre d’individus matures, sont menacées par le développement commercial, la présence d’espèces envahissantes et la succession naturelle.
Présence au Canada : Ontario
Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « en voie de disparition » en novembre 2018.
* COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada)
2. Information sur la situation de l’espèce
La valériane ciliée (Valeriana edulis ssp. ciliata) est reconnue comme une sous‑espèce indigène au Canada (VASCAN, Brouillet et al., 2017). En effet, le V. edulis ssp. ciliata est l’une des trois sous‑espèces reconnues de l’espèce Valeriana edulis (Meyer, 1951) et est géographiquement isolée des deux autres sous‑espèces. Divers auteurs ont considéré la valériane ciliée comme une variété ou comme une espèce à part entière (COSEWIC, 2018). Peu importe le classement taxinomique adopté, la valériane ciliée est considérée ici, suivant le COSEPAC, comme un taxon distinct en raison de son aire de répartition isolée. Dans le présent document, le nom commun Valériane ciliée est utilisé pour désigner le V. edulis ssp. ciliata.
La valériane ciliée est désignée comme étant gravement en péril (N1) au Canada et vulnérable (N3) aux États‑Unis (pour les cotes de conservation, voir l’annexe A; NatureServe, 2023). NatureServe lui a attribué la cote de conservation mondiale G5T3 en raison de sa rareté relative dans l’ensemble de son aire de répartition dans le bassin des Grands Lacs. Elle est désignée espèce menacée en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) de l’Ontario, en raison de différences dans les critères d’évaluation imposés par cette loi (COSSARO, 2020).
On estime qu’environ 6 % de l’aire de répartition du taxon se trouve au Canada (COSSARO, 2020).
3. Information sur l’espèce
3.1 Description de l’espèce
La valériane ciliée est une herbacée vivace qui atteint une hauteur de 30 à 120 cm (COSEWIC, 2018). Ses feuilles forment pour la plupart des rosettes basilaires, présentent des nervures presque parallèles et sont densément pubescentes, particulièrement sur leurs marges. Elle pousse à partir d’une grosse racine pivotante; ses tiges apparaissent au début du printemps, et ses fleurs de la mi‑mai à la mi‑juin. L’inflorescence est une panicule allongée longue de 15 à 65 cm qui comporte des ramifications latérales portant de nombreuses petites fleurs blanches.
La valériane ciliée ressemble à la sous-espèce de l’ouest de l’Amérique du Nord appelée valériane comestible (V. edulis ssp. edulis), mais les aires de répartition des deux sous‑espèces ne se chevauchent pas. La valériane ciliée peut également être confondue avec la valériane officinale (Valeriana officinalis) une espèce non indigène largement naturalisée dans le sud de l’Ontario (iNaturalist, 2023), mais celle‑ci a des feuilles basilaires et caulinaires profondément divisées qui ne présentent que des poils très épars sur leurs marges (Voss et Reznicek, 2012).
3.2 Population et répartition de l’espèce
La valériane ciliée n’est présente qu’en Amérique du Nord. Son aire de répartition est centrée sur le sud du bassin des Grands Lacs et comprend les États du Minnesota, du Wisconsin, de l’Iowa, de l’Illinois, du Michigan (partie sud) et de l’Indiana (partie nord), et on trouve des sous‑populations isolées de l’espèce en Ohio et en Ontario (NatureServe, 2023). Elle est peu commune ou rare dans l’ensemble de son aire de répartition mondiale (COSEWIC, 2018).
Au Canada, la valériane ciliée n’est présente que dans le sud de l’Ontario, où ses sous‑populations se trouvent à la limite orientale de son aire de répartition. Les huit sous-populations documentées dans la province, dont trois sont actuellement existantes, se trouvent dans le sud-ouest de l’Ontario (figure 1).
Au sein des trois sous-populations existantes, un total de 609 individus ont été observés en 2017 (tableau 1). La plus grande sous-population (330 individus en 2017) se trouve le long d’un corridor ferroviaire près de Brantford. Une autre sous‑population se trouve dans la ville de Goderich, le long de la rivière Maitland (278 individus). Une troisième sous-population, située près de Paris, en Ontario, a été observée pour la dernière fois en 2008, mais sa viabilité est douteuse puisque seul un individu florifère a été observé.
Des cinq sous-populations disparues, deux (Komoka et London) sont connues d’après d’anciens spécimens, et l’habitat convenable dans ces localités a probablement été détruit.
Trois autres sous-populations ne sont connues que d’après d’anciens spécimens, et les sites ont été envahis par des espèces non indigènes. La valériane ciliée n’a pas été observée depuis plus d’un siècle aux sites de deux de ces sous‑populations qui sont situés près du ruisseau Moffatt, à Cambridge (Ontario), et qui sont maintenant dominés par une végétation non indigène (G. Buck, comm. pers., 2017). De même, la dernière observation à l’embouchure de la rivière Bayfield remonte à 1870, et la plaine inondable est maintenant dominée par l’alpiste roseau (Phalaris arundinacea).
La zone d’occurrence (EOO) pour les trois sous-populations existantes est estimée à 125 km2, ce qui représente une baisse de plus de 95 % depuis que des données sont conservées sur ce taxon. L’indice de zone d’occupation (IZO) est actuellement de 8 km2, soit une baisse de 71 % (voir les notes de bas de page 14 et 15).

Figure 1. Sous-populations de valériane ciliée en Ontario (Canada). Notez que deux sous‑populations disparues (près de Cambridge, Ontario) semblent se trouver au même endroit à cette échelle (source : COSEWIC, 2018).
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
NAD 1983 UTM Zone 18N = Zone UTM 18N - Système de référence géodésique nord‑américain de 1983
Description longue
Figure 1 indique la répartition des huit sous-populations de la Valériane ciliée au sud de l’Ontario. Cette figure présente une carte de la région de l’Ontario qui se situe entre le Lac Huron, le Lac Érié et le Lac Ontario. Les espèces sous-populations sont distinguées par un encadrement. Nous pouvons voir deux encadrements au nord de la ville de Brantford ainsi qu’un encadrement dans la ville de Goderich, sur la côte du Lac Huron. Les sous-populations disparues sont distinguées par des cercles. Nous pouvons apercevoir deux cercles à l’ouest de la ville de London, un cercle sur la côte du Lac Huron au Nord-Ouest de la municipalité de Bluewater, ainsi que deux cercles au sud de la ville de Cambridge.
No d’OE |
Sous‑population |
Plus récente observation |
Situation |
Nbre d’individus |
Propriété du site |
Remarques |
---|---|---|---|---|---|---|
2717 |
Goderich, rivière Maitland |
2017 (H. Bickerton et G. Waldron) |
Existante |
278 indiv. |
Inconnue |
De nombreuses zones de l’ancien habitat sont maintenant dominées par des espèces envahissantes. |
33781 |
Près de Brantford, le long de la voie ferrée du CN |
2020 (B. Korol) |
Existante |
330 indiv. (2017) |
Corridor ferroviaire |
Habitat nécessitant une gestion |
2714 |
Près de Paris, Blue Lake Prairie |
2008 (G. Buck) |
Existante |
1 individu |
Privée |
Pas d’information depuis 2008 |
2716 |
Bayfield |
1870 |
Disparue |
S.O. |
Inconnue |
Localité exacte inconnue, habitat dominé par des espèces envahissantes |
2712 |
Komoka, Wannacotts Flats |
1935 |
Disparue |
S.O. |
Inconnue |
Localité exacte inconnue, sous‑pop. présumée disparue |
2713 |
London, le long de la rivière Thames |
1900 |
Disparue |
S.O. |
Inconnue |
Maintenant une zone urbanisée de la ville de London, sous‑pop. présumée disparue |
60356 |
Galt, le long du ruisseau Moffatt à la ferme McBean |
1898 |
Disparue |
S.O. |
Inconnue |
Localité exacte inconnue |
2715 |
À l’est de Galt, le long du ruisseau Moffatt (maintenant dans la ville de Cambridge, Ontario) |
1901 |
Disparue |
S.O. |
Inconnue |
Localité exacte inconnue |
3.3 Besoins de la valériane ciliée
3.3.1 Besoins biologiques et besoins en matière d’habitat
Besoins en matière d’habitat
Dans toute son aire de répartition, la valériane ciliée préfère les prairies humides à mésiques et les tourbières minérotrophes, ainsi que d’autres milieux humides comme des fonds de vallées, des berges de cours d’eau, d’autres rivages et des prés humides ouverts (COSEWIC, 2018). Elle peut toutefois aussi pousser sur des versants boisés et des escarpements secs et dans des prairies sèches (Meyer, 1951; NatureServe, 2023), et c’est ce dernier type d’habitat qu’occupent les sous-populations existantes en Ontario. Le taxon est associé à des sols calcaires au pH alcalin ou presque neutreNote de bas de page 12 (COSEWIC 2018). Il préfère le plein soleil, mais peut tolérer une ombre partielle (Meyer, 1951). Il a un coefficient de conservatisme de 10, ce qui indique qu’il est fidèle à un habitat indigène de grande qualité (Oldham et al., 1995).
Dans le sud de l’Ontario, la valériane ciliée poussait à l’origine dans des prés calcaires humides, des tourbières minérotrophes et des prairies humides et sèches à herbes hautes, mais elle a disparu des sites riverains calcaires humides. Les trois sous‑populations qui restent se trouvent dans des milieux secs que la succession végétale a fait passer de communautés dominées à l’origine par des graminées et autres herbacées de prairie indigènes à des communautés arbustives à forte couverture d’espèces non indigènes. Par exemple, en 2005, Bakowsky a caractérisé l’habitat de la sous‑population de Brantford comme une prairie à herbes hautes sèche perturbée (Lee et al., 1998) où poussent de nombreuses herbacées non graminoïdes de prairie, mais aussi des arbustes et des espèces non indigènes (COSEWIC, 2018). En 2017, le site était dominé par des arbustes et des espèces non indigènes et a été évalué comme étant un habitat davantage dégradé pour la valériane ciliée et caractérisé selon la Classification écologique des terres (Lee et al., 1998) comme fourré à sol minéral anciennement cultivé et pré à sol minéral anciennement cultivé où dominent notamment le physocarpe à feuille d’obier (Physocarpus opulifolius), le chèvrefeuille de Tartarie (Lonicera tatarica) et le chiendent commun (Elymus repens). Des zones d’herbacées non graminoïdes de prairie indigènes, notamment le grémil blanchâtre (Lithospermum canescens, S3), le lupin vivace (Lupinus perennis, S3) et l’uvulaire perfoliée (Uvularia perfoliata, S1), restent présentes dans ce site (Bickerton, 2017).
Le site de la sous‑population de Paris, appelé Blue Lake Prairie, a été classé en 2008 comme fourré à sol minéral anciennement cultivé dominé par le sumac vinaigrier (Rhus typhina, G. Buck, comm, pers., 2017) et n’a pas été visité depuis.
La sous‑population de Goderich occupait jadis une prairie riveraine dans la plaine d’inondation de la rivière Maitland en association avec des graminées de prairies, comme le barbon de Gérard (Andropogon gerardii) et le faux-sorgho penché (Sorghastrum nutans) (Oldham et al., 1994). Cette zone est aujourd’hui dominée par l’alpiste roseau. La petite parcelle encore occupée par la valériane ciliée le long de la rivière Maitland se trouve dans un ancien champ, au-dessus de la plaine d’inondation, occupé par un fourré dominé par le physocarpe à feuilles d’obier et le sumac vinaigrier.
La valériane ciliée tolère les brûlages au début du printemps et, en général, elle profite des conditions ouvertes après le passage du feu (Hannan, 2005). Or, le moment où le brûlage est pratiqué est important : le brûlage dirigé à la fin du printemps, lorsque les individus ont commencé à croître vigoureusement et à fleurir, réduit la production de fleurs et de fruits (Lovell et al., 1982).
À ce qu’on sache, les espèces du genre Valeriana ne dépendent pas d’autres espèces pour leur germination ou leur établissement. Par exemple, on ne sait pas si elle a besoin de partenaires mycorhiziens particuliers ni si elle a des relations saprophytes ou parasitaires avec d’autres organismes.
Cycle vital et reproduction
Une valériane ciliée peut vivre plus de 100 ans (Petry et al., 2016). Les individus ne fleurissent pas tous chaque année; en Ohio, 22 à 66 % des individus ont fleuri chaque année durant sept ans (Windus, 1993). L’âge des individus lorsqu’ils fleurissent pour la première fois est inconnu, mais chez la valériane comestible (V. edulis ssp. edulis) apparentée, 96 à 97 % des individus fleurissent dans leurs trois premières années (Soule, 1981).
La valériane ciliée est dioïqueNote de bas de page 13, c’est‑à‑dire que la plupart des individus portent soit des fleurs mâles qui produisent du pollen, soit des fleurs femelles qui produisent les fruits et les graines. Environ 10 % des individus portent des fleurs ayant à la fois des organes mâles et des organes femelles, mais ces fleurs sont beaucoup moins communes dans la population générale et peut-être moins productives (Faivre et Windus, 2002). L’effet démographique de la présence de fleurs hermaphrodites (à la fois mâles et femelles) est inconnu, mais il dépend de la capacité de ces fleurs à s’autopolliniser et de la manière dont elles influent sur la taille de la population.
La valériane ciliée a probablement besoin d’insectes pollinisateurs pour produire des graines viables. Des recherches sur la valériane officinale (Valeriana officinalis) portent à croire que les plantes de ce genre se reproduisent le plus probablement par pollinisation croisée, bien que l’autopollinisation soit possible (Penzkofer, 2019). La valériane ciliée est pollinisée par des abeilles, des mouches et des fourmis (Windus, 1993), et le transfert de pollen est local. La valériane ciliée ne se reproduit pas par voie végétative.
Les graines sont probablement dispersées par la gravité, le vent et peut-être l’eau (COSEWIC, 2018). Les petites soies sur les graines peuvent aider celles-ci à être dispersées plus loin par le vent, et la diversité génétique relativement élevée observée chez des populations en Ohio semble indiquer une dispersion par le vent (Faivre et Windus, 2002). Les distances de dispersion sont toutefois inconnues. La longévité des graines de la valériane ciliée est également inconnue, mais on croit que leur mince tégument limite leur durée de vie dans le sol (Hill, comm. pers., cité dans Molano‑Flores, 2000). Plusieurs autres espèces du genre Valeriana (par exemple V. officinalis et V. jatamansi) sont largement cultivées, et certaines sont vendues comme produit médicinal (Jugran et al., 2021).
Facteurs limitatifs
Le système de reproduction dioïque de la valériane ciliée pourrait limiter sa reproduction, en particulier compte tenu du déclin des pollinisateurs depuis quelques décennies (Vamosi et Otto, 2002). Un système de reproduction dioïque peut entraîner une reproduction relativement limitée dans certaines conditions environnementales et démographiques, mais son incidence sur la viabilité de la population de valériane ciliée en Ontario demeure une lacune dans les connaissances. En 2005, des insectes ont été observés en train de se nourrir d’individus de la sous‑population de Paris, ce qui a causé la défoliation d’un des deux individus qui restaient. L’habitat préféré de la valériane ciliée est naturellement rare dans la zone climatique qui lui convient au Canada, ce qui limite vraisemblablement l’étendue de son habitat.
4. Menaces
4.1 Évaluation des menaces
L’évaluation des menaces pesant sur la valériane ciliée se fonde sur le système unifié de classification des menaces de l’UICN-CMP (Union internationale pour la conservation de la nature-Partenariat pour les mesures de conservation) (Salafsky et al., 2008). Les menaces sont définies comme étant les activités ou les processus immédiats qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner la destruction, la dégradation et/ou la détérioration de l’entité évaluée (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d’intérêt (mondiale, nationale ou infranationale). Ce processus d’évaluation ne tient pas compte des facteurs limitatifs. Aux fins de l’évaluation des menaces, seulement les menaces actuelles et futures sont considérées. Les menaces historiques, les effets indirects ou cumulatifs des menaces ou toute autre information pertinente qui aiderait à comprendre la nature des menaces sont présentés dans la section 4.2 (Description des menaces). L’évaluation des menaces qui pèsent sur l’espèce a été effectuée en 2018 selon les meilleures données alors disponibles (tableau 2, COSEWIC, 2018).
L’analyse de ces menaces a été effectuée pour toutes les sous‑populations existantes, en présumant une durée de génération de 50 ans.
No de la menace |
Description de la menace |
Impacta |
Portéeb |
Gravitéc |
Immédiatetéd |
---|---|---|---|---|---|
1 |
Développement résidentiel et commercial |
Élevé |
Grande (31‑70 %) |
Extrême (71‑100 %) |
Modérée-faible |
1.2 |
Zones commerciales et industrielles |
Élevé |
Grande (31‑70 %) |
Extrême (71‑100 %) |
Modérée-faible |
2 |
Agriculture et aquaculture |
Négligeable |
Négligeable (< 1 %) |
Extrême (71‑100 %) |
Élevée (continue) |
2.1 |
Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois |
Négligeable |
Négligeable (< 1 %) |
Extrême (71‑100 %) |
Élevée (continue) |
4 |
Corridors de transport et de service |
Non calculé (en dehors de la période d’évaluation) |
Grande (31‑70 %) |
Élevée-légère (1‑70 %) |
Faible (peut-être à long terme, > 10 ans) |
4.1 |
Routes et voies ferrées |
Non calculé (en dehors de la période d’évaluation) |
Grande (31‑70 %) |
Élevée-légère (1‑70 %) |
Faible (peut-être à long terme, > 10 ans) |
6 |
Intrusions et perturbations humaines |
Faible |
Grande (31‑70 %) |
Légère (1‑10 %) |
Élevée (continue) |
6.1 |
Activités récréatives |
Faible |
Grande (31‑70 %) |
Légère (1‑10 %) |
Élevée (continue) |
7 |
Modifications des systèmes naturels |
Faible |
Grande (31‑70 %) |
Légère (1‑10 %) |
Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans) |
7.3 |
Autres modifications de l’écosystème |
Faible |
Grande (31‑70 %) |
Légère (1‑10 %) |
Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans) |
8 |
Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques |
Élevé |
Grande (31‑70 %) |
Élevée (31‑70 %) |
Élevée (continue) |
8.1 |
Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes |
Élevé |
Grande (31‑70 %) |
Élevée (31‑70 %) |
Élevée (continue) |
8.2 |
Espèces indigènes problématiques |
Moyen |
Généralisée (71‑100 %) |
Modérée (11‑30 %) |
Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans) |
9 |
Pollution |
Moyen - faible |
Grande (31‑70 %) |
Modérée – légère (1‑30 %) |
Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans) |
9.2 |
Effluents industriels et militaires |
Moyen - faible |
Grande (31‑70 %) |
Modérée – légère (1‑30 %) |
Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans) |
11 |
Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents |
Non calculé (en dehors de la période d’évaluation) |
Généralisée (71‑100 %) |
Inconnue |
Faible (peut-être à long terme, > 10 ans) |
11.3 |
Températures extrêmes |
Non calculé (en dehors de la période d’évaluation) |
Généralisée (71‑100 %) |
Inconnue |
Faible (peut-être à long terme, > 10 ans) |
a Impact – Impact – Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce, ou de la diminution/dégradation de la superficie d’un écosystème. Le taux médian de réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (par exemple lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculé : l’impact n’est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d’évaluation (par exemple l’immédiateté est non significative/négligeable ou faible puisque la menace n’existait que dans le passé); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable; n’est pas une menace : lorsque la valeur de la gravité est neutre ou qu’il y a un avantage possible.
b Portée – Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable < 1 %).
c Gravité – Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l’ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de 10 ans ou de 3 générations (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable < 1 %; neutre ou avantage possible ≥ 0 %).
d Immédiateté – Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); non significative/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.
4.2 Description des menaces
L’impact global des menaces qui pèsent sur la valériane ciliée est très élevéNote de bas de page 14. L’impact global des menaces tient compte des impacts cumulatifs de multiples menaces. Les menaces sont énumérées dans l’ordre où elles apparaissent dans le tableau de classification des menaces (tableau 2).
Les principales menaces qui pèsent sur la valériane ciliée sont des zones commerciales et industrielles et des espèces exotiques (non indigènes) envahissantes.
Menace no 1 de l’UICN. Développement résidentiel et commercial
Menace 1.2. Zones commerciales et industrielles (impact élevé)
La sous‑population de Goderich, qui compte près de la moitié des individus connus au Canada, se trouve sur des terrains privés zonés industriels. Toutefois, le développement est considéré comme improbable dans la zone occupée en raison d’éléments désignés patrimoine naturel et de la proximité d’un sentier récréatif très fréquenté (R. White, comm. pers., 2024). Le site au bord d’une voie ferrée à Brantford pourrait également être touché par le développement commercial ou industriel. Ce développement aurait de graves impacts sur une grande partie de la sous‑population de valériane ciliée (COSEWIC 2018).
Menace no 2 de l’UICN. Agriculture et aquaculture
Menace 2.1. Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois (impact négligeable)
La sous‑population de Paris se trouve sur une terre agricole privée, à côté d’une allée de ferme bordée d’arbres dans ce qui était autrefois décrit comme une prairie à herbes hautes. La zone pourrait être mise en culture intensive ou touchée par un éventuel élargissement de l’allée à des fins agricoles. Cela aurait un effet catastrophique sur le seul individu qui reste et entraînerait la disparition de la sous-population, mais l’impact global de cette menace est jugé négligeable puisqu’elle ne toucherait qu’une petite fraction de la population canadienne. Les animaux de pâturage broutent la valériane ciliée, mais ce broutage n’est actuellement considéré comme une menace pour aucune des sous‑populations connues de valériane ciliée au Canada (COSEWIC, 2018).
Menace no 4 de l’UICN. Corridors de transport et de service
Menace 4.1. Routes et voies ferrées (impact non calculé)
La plus grande sous-population canadienne qui reste se trouve le long d’un corridor ferroviaire en activité près de Brantford. Il est possible à l’avenir que cette zone soit menacée par l’expansion du corridor ferroviaire et l’urbanisation de la zone environnante (COSEWIC, 2018).
Menace no 6 de l’UICN. Intrusions et perturbations humaines
Menace 6.1. Activités récréatives (impact faible)
Les activités telles que l’utilisation récréative des zones naturelles et l’utilisation de véhicules hors route peuvent causer des dommages directs à la valériane ciliée ou à son habitat, et ainsi nuire à sa survie et à sa croissance. La sous‑population de Goderich se trouve dans les limites de la ville, à côté d’un sentier de randonnée très fréquenté. Malgré la forte utilisation du sentier, les individus de l’espèce ne semblaient pas menacés par le piétinement en 2017. Il est possible que les activités d’entretien du sentier, comme le débroussaillage ou le fauchage, endommagent directement les individus. La Ville de Goderich est au courant de la sous‑population et prévoit continuer de la surveiller pour déceler d’éventuels impacts liés aux activités récréatives (COSEWIC 2018, R. White, comm. pers., 2023). D’autres activités récréatives, comme l’utilisation de véhicules hors route, pourraient endommager directement les individus ou l’habitat de cette sous‑population, mais les relevés de 2017 n’en ont montré aucun signe.
Menace no 7 de l’UICN. Modifications des systèmes naturels
Menace 7.3. Autres modifications de l’écosystème (impact faible)
Le fauchage de l’habitat environnant peut entraîner des modifications de l’écosystème et est probablement peu fréquent aux sites des sous-populations de Brantford et de Goderich. Bien que l’entretien de la végétation, comme le fauchage ou le débroussaillage, puisse endommager des valérianes ciliées, il peut également maintenir l’habitat ouvert dont l’espèce a besoin. En 2017, rien n’indiquait que ces activités avaient endommagé les sous-populations de valériane ciliée (COSEWIC, 2018).
Menace no 8 de l’UICN. Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques
Menace 8.1. Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes (impact élevé)
La menace la plus urgente qui pèse sur les sous-populations de valériane ciliée est probablement l’établissement d’espèces végétales envahissantes. Ces espèces peuvent concurrencer la valériane ciliée pour l’obtention de ressources et modifier la structure de la communauté végétale et ainsi nuire à sa croissance et à sa survie. Entre 1994 et 2017, l’habitat de prairie inondable indigène de la valériane ciliée le long de la rivière Maitland à Goderich a été envahi, puis complètement dominé par une variété eurasienne d’alpiste roseau. On croit que cette invasion a considérablement réduit l’habitat convenable et l’abondance de cette sous‑population. L’habitat qui reste occupé par la valériane ciliée se trouve en milieu surélevé (sec) le long de la rivière Maitland et n’est pas susceptible d’être envahi par l’alpiste roseau. L’invasion de l’alpiste roseau et du chèvrefeuille de Tartarie a été associée au déclin ou à la disparition de plusieurs sous‑populations canadiennes (COSSARO, 2020). Au site de la sous-population de Brantford, l’espèce arbustive dominante était le chèvrefeuille de Tartarie, une espèce envahissante qui représentait environ la moitié des 30 % de couverture arbustive et qui pourrait constituer une menace en faisant de l’ombre aux valérianes ciliées (COSEWIC 2018). Il est possible que des vers de terre non indigènes envahissants soient présents aux sites des sous‑populations existantes, mais on en sait relativement peu sur les impacts de ces vers sur la prairie à herbes hautes indigène (Henshue et al., 2018).
Menace 8.2. Espèces indigènes problématiques (impact moyen)
La succession d’espèces végétales indigènes peut constituer une menace pour toutes les sous-populations existantes de valériane ciliée, car elle dépend d’habitats ouverts, qui sont naturellement créés et maintenus par le feu. Bien que l’habitat de la sous‑population de Brantford soit encore relativement ouvert, environ 30 % de la zone occupée est ombragée par de jeunes peupliers et des arbustes (COSEWIC, 2018). Sans entretien à court terme (10 à 15 ans), certaines zones pourraient ne plus convenir à la valériane ciliée. La sous-population de Goderich se trouve actuellement sous un dense peuplement de physocarpes à feuilles d’obier qui dépérissent et permettent à plus de lumière de pénétrer. Si cette sous-population subit un ombrage accru ou une succession, son abondance pourrait diminuer. Lors de la dernière visite de la sous‑population de Paris en 2008, son habitat a été décrit comme une ancienne prairie dégradée et envahie par la végétation ligneuse.
Le broutage excessif par le cerf de Virginie pourrait menacer la valériane ciliée, car on signale que les cerfs apprécient la valériane ciliée et que les populations de cerfs sont élevées dans de nombreuses régions du sud de l’Ontario (Molano-Flores, 2000). Toutefois, aucun signe de broutage n’a été observé chez les sous‑populations en 2017. Les sous-populations existantes le long de la rivière Maitland à Goderich et du chemin de fer à Brantford ne sont probablement pas exposées à de grandes populations de cerfs. On ne sait rien de l’impact des cerfs sur la sous‑population de Paris (COSEWIC, 2018).
Menace no 9 de l’UICN. Pollution
Menace 9.2. Effluents industriels et militaires (impact moyen-faible)
L’utilisation d’herbicides est considérée comme une menace pour la sous‑population de valériane ciliée de Brantford puisqu’ils pourraient endommager les individus et leur habitat s’ils ne sont pas utilisés avec la précaution nécessaire. En 2016, on a observé que l’utilisation d’herbicides pour la gestion de la végétation dans des emprises a eu des effets négatifs sur la valériane ciliée (G. Buck, comm. pers., 2017). Bien que ces activités d’entretien peuvent être bénéfiques pour la valériane ciliée en maintenant l’habitat de prairie ouvert et en empêchant la succession naturelle, l’utilisation d’herbicides doit être soigneusement surveillée pour éviter de nuire aux individus ou à la composition de l’habitat (COSEWIC, 2018).
Menace no 11 de l’UICN. Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents
Menace 11.3. Températures extrêmes (impact non calculé)
En raison du manque de données, cette menace n’a pas été évaluée lors de l’évaluation des menaces de 2018.
Or, la modification des régimes de température et de précipitations par les changements climatiques pourrait nuire à l’habitat et à l’écologie reproductive de la valériane ciliée. Un jeu de données de 35 ans sur des sous-populations de valériane comestible (V. edulis var. edulis) au Colorado indique que les changements climatiques ont fait devancer sa floraison de 3,1 jours par décennie, ce qui a entraîné un remplacement des femelles par des mâles (Petry et al., 2016). Si les températures saisonnières moyennes augmentent, des effets semblables pourraient se produire chez les sous-populations canadiennes de valériane ciliée.
La modélisation des conditions climatiques qui conviennent à la valériane ciliée à l’aide de données climatiques de Ressources naturelles Canada montre que, dans un scénario de hausse modérée des émissions de gaz à effet de serreNote de bas de page 15, l’habitat actuellement occupé par l’espèce dans le sud‑ouest de l’Ontario ne lui conviendra plus d’ici 2070. En 2070, le climat optimal pour l’espèce se situera dans le centre et le nord de l’Ontario, où elle n’est pas présente actuellement (Natural Resources Canada, 2022). Selon une évaluation fondée sur l’indice de vulnérabilité aux changements climatiques de NatureServe, la valériane ciliée est modérément vulnérableNote de bas de page 16 aux impacts des changements climatiques (Brinker et al., 2018). Les impacts des changements climatiques sur les sous‑populations canadiennes de l’espèce pourraient donc avoir d’importantes conséquences pour son rétablissement et sont considérés comme une importante lacune dans les connaissances.
5. Objectifs en matière de population et de répartition
En vertu du paragraphe 41(1) de la LEP, un objectif en matière de population et de répartition doit être fixé pour les espèces inscrites comme espèces en voie de disparition, menacées ou disparues du pays dont le rétablissement est jugé réalisable. L’objectif en matière de population et de répartition de la valériane ciliée au Canada est de réduire le risque de disparition de l’espèce du pays comme suit :
- en maintenant ou en augmentant la superficie, l’étendue et la qualité de l’habitat et en stoppant la baisse du nombre d’individus matures
- en maintenant ou en augmentant le nombre actuel de sous‑populations de valériane ciliée
Le COSEPAC a évalué la valériane ciliée comme étant « en voie de disparition » en raison de sa petite aire de répartitionNote de bas de page 17 et de la faible superficie d’habitatNote de bas de page 18 qu’elle occupe, en combinaison avec la baisse continue observée de la qualité de l’habitat et la réduction connexe inférée du nombre d’individus matures, et parce que l’espèce n’est présente que dans trois localitésNote de bas de page 19 au Canada (COSEWIC, 2018).
Mettre fin au déclin de la qualité de l’habitat de l’espèce pourrait être une approche efficace pour améliorer la redondance de la population, en empêchant d’autres réductions de la zone d’occurrence, de l’indice de zone d’occupation et du nombre de localités de la population. En outre, la réduction des menaces pesant sur la qualité de l’habitat et des activités de restauration de l’habitat pourrait favoriser la germination des graines et la survie des semis, enrayant ainsi le déclin et permettant éventuellement une augmentation naturelle du nombre d’individus matures au fil du temps. Selon des études des effets du brûlage dirigé sur la valériane ciliée, ce brûlage ne nuit pas aux individus, mais leur capacité à améliorer le rendement reproductif serait limitée (Hannan 2005). Ainsi, d’autres techniques comme la dispersion assistée des graines ou la multiplication ex situ pourraient être nécessaires pour améliorer la redondance de la population.
Afin d’améliorer la redondance et la connectivité de la population, les objectifs visent non seulement à maintenir, mais aussi à augmenter le nombre de sous-populations de l’espèce en Ontario. La dispersion assistée de l’espèce par l’humain pour (ré)introduire de nouvelles sous-populations dans de l’habitat convenable devrait être envisagée compte tenu du nombre extrêmement faible de localités (trois au maximum) et du petit IZO, actuellement estimé à 8 km2, soit en deçà du seuil fixé pour la catégorie « en voie de disparition » (< 500 km2, COSEWIC, 2021). L’échelle à laquelle la connectivité pourrait être rétablie devrait être déterminée par une évaluation du caractère réalisable de la réintroduction.
La dispersion facilitée par l’humain d’une espèce végétale, lorsqu’elle est nécessaire et justifiée, est soutenue par des recommandations scientifiques internationales sur la réintroduction et la transplantation (IUCN/SSC, 2013; IUCN/SSC, 2014; CPC, 2019). L’étude du caractère réalisable de techniques de rétablissement ex situ ainsi que l’élaboration et la mise en œuvre de plans de germination ex situ et de transplantation de la valériane ciliée font partie des mesures de rétablissement (voir le tableau 3).
6. Stratégies et approches générales pour l’atteinte des objectifs
6.1 Mesures déjà achevées ou en cours
Très peu de mesures de conservation visant expressément la valériane ciliée ont été prises jusqu’ici. Aucune occurrence existante de l’espèce ne se trouve dans une aire protégée au Canada.
En janvier 2022, la valériane ciliée a été désignée espèce menacée en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario, qui protège l’espèce et son habitat.
Avant l’évaluation et la désignation de l’espèce, des graines de valériane ciliée ont été recueillies dans la sous‑population au bord du chemin de fer à Brantford. Des travaux préliminaires ont montré que ces graines ont pu germer et être transplantées avec succès (G. Buck, comm. pers., 2023).
Une évaluation de la conservation de la sous‑espèce dans son aire de répartition aux États‑Unis a été réalisée [Conservation Assessment for Hairy Valerian (Valeriana edulis var. ciliata), USDA Forest Service, 2003]. Cette évaluation recommande des techniques pour éliminer la végétation ligneuse et pour rétablir ou réintroduire la valériane ciliée dans des zones qui étaient historiquement des prairies humides‑mésiquesNote de bas de page 20. Les pratiques qu’on recommande d’envisager comprennent plusieurs techniques ex situ, notamment la collecte et la dispersion assistée de graines, la multiplication, la transplantation dans des zones d’habitat convenable et le suivi. Le rapport présente également une liste des besoins en matière de recherche pour soutenir la conservation de la valériane ciliée. De la lutte mécanique contre les arbustes envahissants et des brûlages dirigés ont été réalisés dans des sites abritant la valériane ciliée qui appartiennent à des organismes de conservation aux États-Unis (K. Doyle, comm. pers., 2023; M. Kost, comm. pers., 2023).
6.2 Orientation stratégique pour le rétablissement
Afin d’atteindre les objectifs en matière de population et de répartition, les mesures de conservation sont organisées en stratégies générales (tableau 3; les numéros font référence à la Classification des actions de conservation [version 2.0] du Partenariat pour les mesures de conservation [Conservation Measure Partnership, 2016]).
Stratégie généralea |
Description générale de l’approche |
Prioritéb |
Menace ou élément limitatif |
---|---|---|---|
A. Restauration des cibles / Actions de réduction des stress |
|||
1. Gestion des milieux terrestres ou aquatiques |
|||
1.1 Gestion des sites/zones |
|
Élevée |
7.3 Autres modifications de l’écosystème 8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes 8.2 Espèces indigènes problématiques |
|
Élevée |
1.2 Zones commerciales et industrielles 4.1 Routes et voies ferrées 6.1 Activités récréatives 9.2 Effluents industriels et militaires |
|
1.2 (Re)création d’écosystèmes et de processus naturels |
|
Moyenne |
Toutes les menaces |
2. Gestion de l’espèce |
|||
2.1 Gestion de l’espèce |
|
Moyenne |
Toutes les menaces, lacunes dans les connaissances |
2.2. Réintroduction et transplantation de l’espèce |
|
Moyenne |
7.3 Autres modifications de l’écosystème 8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes 8.2 Espèces non indigènes problématiques |
2.3 Conservation ex situ |
|
Élevée |
Toutes les menaces |
B. Changements comportementaux / réduction des menaces |
|||
3. Sensibilisation |
|||
3.1 Sensibilisation et communications |
|
Élevée |
1.2 Zones commerciales et industrielles 4.1 Routes et voies ferrées 9.2 Effluents industriels et militaires |
|
Faible |
Lacunes dans les connaissances |
|
C. Actions concernant les conditions favorables |
|||
6. Désignation et planification de la conservation |
|||
6.1 Désignation et/ou acquisition d’aires protégées |
|
Élevée |
Toutes les menaces |
6.2 Servitude et droits sur les ressources |
|
Élevée |
Toutes les menaces |
6.3 Zonage et désignation des terres et des eaux |
|
Élevée |
1.2 Zones commerciales et industrielles. 4.1 Routes et voies ferrées 6.1 Activités récréatives |
6.4 Planification de la conservation |
|
Moyenne |
Toutes les menaces |
8. Recherche et suivi |
|||
8.1 Recherche fondamentale et suivi de la situation |
|
Élevée |
Toutes les menaces Lacunes dans les connaissances |
8.1 Recherche fondamentale et suivi de la situation |
|
Élevée |
Toutes les menaces Lacunes dans les connaissances |
|
Moyenne |
Toutes les menaces Lacunes dans les connaissances |
|
|
Élevée |
7.3 Autres modifications de l’écosystème Lacunes dans les connaissances |
|
|
Moyenne à élevée |
Lacunes dans les connaissances |
|
9. Éducation et formation |
|||
9.2 Formation et développement des capacités individuelles |
|
Faible |
6.1 Activités récréatives 7.3 Autres modifications de l’écosystème 8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes 8.2 Espèces indigènes problématiques 9.2 Effluents industriels et militaires |
10. Développement institutionnel |
|||
10.3 Développement d’alliances et de partenariats |
|
Moyenne |
Toutes les menaces Lacunes dans les connaissances |
10.4 Financement de la conservation |
|
Moyenne |
Toutes les menaces |
a Voir la catégorisation des mesures de conservation du CMP (version 2.0) pour en savoir plus sur les stratégies générales et les approches : Classification des menaces directes (v2.0) (2016) – Normes ouvertes pour la pratique de la conservation (conservationstandards.org).
b « Priorité » reflète l’ampleur dans laquelle la stratégie générale contribue directement au rétablissement de l’espèce ou est un précurseur essentiel à une approche qui contribue au rétablissement de l’espèce.
6.3 Commentaires à l’appui du tableau de planification du rétablissement
Le rétablissement de la valériane ciliée au Canada nécessitera l’engagement et la collaboration des autorités fédérales et provinciales, des communautés autochtones, des collectivités locales, des ONG, de l’industrie et d’autres parties intéressées. Le tableau de planification du rétablissement cible des approches relevant de six stratégies générales (gestion des milieux terrestres ou aquatiques; sensibilisation; désignation et planification de la conservation; recherche et suivi; éducation et formation; développement institutionnel) qui, ensemble, visent à maintenir la répartition et l’étendue actuelles de l’habitat convenable pour la population canadienne de l’espèce.
La mesure la plus urgente consiste à gérer l’habitat de prairie à herbes hautes dans les sites existants en éliminant les arbustes ligneux et en luttant contre les espèces envahissantes. Faute de quoi, les sous-populations canadiennes existantes risquent de disparaître en quelques dizaines d’années en raison de la succession et de la concurrence. Le maintien des sous-populations existantes est essentiel pour préserver ce qui reste de la diversité génétique de ce taxon au Canada. Il est également important de protéger les sites existants en planifiant leur conservation par zonage, servitude de conservation, acquisition ou autre. Les besoins en matière d’habitat de la valériane ciliée devraient être pris en compte dans le cadre de la planification de l’utilisation des terres à tous les niveaux (local, municipal, régional, provincial) ainsi que durant les activités d’entretien et de construction, pour veiller à ce que des pratiques de gestion des terres bénéfiques pour l’espèce puissent être mises en œuvre. Cela sera particulièrement important pour les occurrences menacées par le fauchage, le débroussaillage, l’application d’herbicides et l’utilisation de sentiers récréatifs. Pour assurer la conservation de l’espèce, des pratiques de gestion exemplaires adaptatives spécifiques au site concernant l’espèce et son habitat devraient être créées et appliquées pour éliminer ou atténuer les menaces associées aux pratiques telles que l’aménagement paysager incompatible dans les lots résidentiels (par exemple fauchage durant la floraison ou la grenaison, plantation d’espèces non indigènes) et l’application inconsidérée d’herbicides.
La préservation de la diversité génétique de la valériane ciliée par la collecte de graines dans ses sites canadiens est également hautement prioritaire, afin de se prémunir contre le risque de perte de tout site et de fournir des individus génétiquement appropriés pour la réintroduction, si celle-ci est réalisable.
Il est important d’étudier le caractère réalisable des techniques de réintroduction dans le cadre d’une évaluation du caractère réalisable de la réintroduction, afin d’éclairer les décisions de gestion. La dispersion assistée de graines pour (ré)introduire de nouvelles sous-populations devrait être envisagée afin d’atteindre les objectifs de rétablissement. Toute une série d’options (techniques in situ et ex situ) peut être envisagée, y compris la collecte de graines, la dispersion assistée, la multiplication et la transplantation. Les sites récepteurs à envisager comprennent les sites qui abritent des sous‑populations existantes, les sites de sous‑populations disparues où l’habitat remis en état est bien géré et les aires protégées gérées situées dans l’aire de répartition historique de la valériane ciliée et contenant de l’habitat convenable de prairie humide ou mésique ou de tourbière minérotrophe. Il faudrait suivre des pratiques exemplaires internationalement reconnues, car elles ont été largement utilisées avec succès dans d’autres pays (IUCN/SSC 2013, IUCN/SSC 2014, CPC 2019).
Depuis deux décennies, des organismes de conservation ont acquis et remis en état de l’habitat de prairie à herbes hautes et de tourbière minérotrophe dans le sud-ouest de l’Ontario. L’aire de répartition historique de l’espèce pourrait pourrait contenir de l’habitat convenable géré et protégé qui pourrait être évalué en vue d’activités de réintroduction, au cas où les sites des sous-populations disparues ne pourraient pas être repérés ou remis en état.
Il reste néanmoins des lacunes dans notre compréhension des méthodes de rétablissement de la valériane ciliée. Une meilleure compréhension des effets des activités de gestion sur la taille de la population et la reproduction contribuera aux activités de rétablissement. Des recherches génétiques et démographiques pourraient être nécessaires pour orienter les activités de rétablissement. De la recherche écologique de base permettra de déterminer si les sites conviennent pour d’autres relevés et d’éventuelles activités de rétablissement. Davantage de données sur l’écologie de la reproduction au sein des sous-populations canadiennes de l’espèce aideront à comprendre les facteurs liés à leur persistance. Il pourrait être important de comprendre la dynamique du réservoir de semences de l’espèce pour orienter les activités de rétablissement.
7. Habitat essentiel
L’alinéa 41(1)c) de la LEP exige que les programmes de rétablissement incluent une désignation de l’habitat essentiel de l’espèce, dans la mesure du possible, ainsi que des exemples d’activités susceptibles d’entraîner sa destruction. Le paragraphe 2(1) de la LEP définit l’habitat essentiel comme étant « l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d’une espèce sauvage inscrite, qui est désigné comme tel dans un programme de rétablissement ou un plan d’action élaboré à l’égard de l’espèce ».
L’habitat essentiel désigné dans le présent programme de rétablissement fédéral contribuera à atteindre les objectifs en matière de population et de répartition de l’espèce (section 5). L’habitat essentiel de la valériane ciliée est désigné dans le présent programme de rétablissement dans la mesure du possible, selon les meilleures données accessibles. Comme l’habitat essentiel désigné est considéré comme suffisant pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition, aucun calendrier des études n’est nécessaire. Si de nouveaux renseignements ou des renseignements supplémentaires deviennent accessibles, des améliorations pourraient être apportées à l’habitat essentiel actuel, ou de l’habitat essentiel supplémentaire pourrait être désigné dans une version modifiée du présent programme de rétablissement. Pour de plus amples renseignements sur la désignation de l’habitat essentiel, veuillez communiquer avec le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada à l’adresse suivante : RecoveryPlanning‑Planificationduretablissement@ec.gc.ca.
7.1 Désignation de l’habitat essentiel de l’espèce
L’habitat essentiel de la valériane ciliée au Canada est désigné comme étant l’étendue des caractéristiques biophysiques (voir la section 7.1.2) partout où elles se trouvent dans les zones décrites à la section 7.1.1. Les zones renfermant l’habitat essentiel de l’espèce sont présentées dans les figures 2 et 3. Les carrés du quadrillage UTM font partie d’un système de quadrillage national de référence qui indique les zones géographiques générales renfermant de l’habitat essentiel, à des fins de planification de l’utilisation des terres et d’évaluation environnementale.
7.1.1 Zones renfermant de l’habitat essentiel
Au Canada, la présence et la persistance de la valériane ciliée dépendent d’une zone plus grande que celle occupée par les individus de l’espèce. L’espèce a besoin d’un paysage d’habitat convenableNote de bas de page 22 qui fonctionne de façon à favoriser les processus du cycle vital liés à la dynamique de la population (reproduction ou dispersion). La présence et la composition des caractéristiques biophysiquesNote de bas de page 23 de l’habitat convenable utilisé par l’espèce dans ces paysages peuvent varier dans l’espace et dans le temps, mais la fonction qu’elles assurent doit être maintenue pour soutenir les processus biologiques liés aux besoins en matière d’habitat et aux besoins biologiques de l’espèce.
La zone renfermant l’habitat essentiel de la valériane ciliée est définie comme suit :
- l’étendue de l’habitat convenable où se trouvent les individus des sous‑populations existantes
7.1.2 Caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel
Dans les zones décrites à la section 7.1.1., l’habitat essentiel est désigné là où les caractéristiques biophysiques suivantes sont présentes :
- couvert variable d’arbres en croissance libre ≤ 60 %, milieu habituellement dominé par des herbacées graminoïdes de prairie (par exemple graminées, carex, jonc), exposition au plein soleil
- substrats minéraux variables, généralement > 15 cm de profondeur
Ces caractéristiques biophysiques correspondent le mieux aux écosites de prairie à herbes hautes sèche (TPO1), de savane à herbes hautes (TPS1) et de forêt claire à herbes hautes (TPW1) (Lee et al., 1998), comme indiqué dans les besoins de l’espèce en matière d’habitat (section 3.3). Par contre, comme l’habitat des sous-populations existantes est dégradé par la présence d’importantes espèces non indigènes, il est actuellement décrit comme pré anciennement cultivé (CUM) ou fourré anciennement cultivé (CUT). La succession naturelle limite peut-être aussi l’étendue des écosites de prairies d’herbes hautes ou des habitats ouverts qui conviennent à l’espèce. L’habitat essentiel immédiat couvrirait l’étendue de l’écosite (peu importe s’il s’agit d’un habitat de prairie ou anciennement cultivé) occupé par des individus de l’espèce.

Figure 2. Brantford et Paris. L’habitat essentiel de la valériane ciliée au Canada, tel que décrit à la section 7.1.1, est indiqué en jaune. À l’intérieur de cette zone, l’habitat essentiel ne se trouve que là où les caractéristiques biophysiques décrites à la section 7.1.2 sont présentes. Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans cette figure (en rouge) est un système de quadrillage national de référence qui indique l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
NAD 1983 UTM Zone 18N = Zone UTM 18N - Système de référence géodésique nord-américain de 1983
Paris and Brantford = Paris et Brantford
Description longue
La figure 2 présente l’habitat essentiel de la Valériane ciliée au sud de l’Ontario entre Brantford et Paris. Deux zones renferment de l’habitat essentiel dans des carrés de quadrillage UTM de 1 km × 1 km. Les deux polygones d’habitat essentiel se situent près de la ville de Paris. Un d’eux se situe à l’est de la ville de Paris. Le deuxième se situe au Nord-Est de la ville de Paris entre East River Road et Blue Lake Road.

Figure 3. Goderich. L’habitat essentiel de la valériane ciliée au Canada, tel que décrit à la section 7.1.1, est indiqué en jaune. À l’intérieur de cette zone, l’habitat essentiel ne se trouve que là où les caractéristiques biophysiques décrites à la section 7.1.2 sont présentes. Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans cette figure (en rouge) est un système de quadrillage national de référence qui indique l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
NAD 1983 UTM Zone 18N = Zone UTM 18N - Système de référence géodésique nord-américain de 1983
Description longue
La figure 3 présente l’habitat essentiel de la Valériane ciliée au sud de l’Ontario. Une zone renferme de l’habitat essentiel dans des carrés de quadrillage UTM de 1 km × 1 km. Le rectangle d’habitat essentiel se situe au Sud-Est de la ville de Goderich. Dans le rectangle se trouve une zone renfermant de l’habitat essentiel.
7.2 Activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel
La compréhension de ce qui constitue la destruction de l’habitat essentiel est nécessaire à sa protection et à sa gestion. La destruction est déterminée au cas par cas. On peut parler de destruction lorsqu’il y a dégradation d’une partie de l’habitat essentiel, soit de façon permanente ou temporaire, à un point tel que l’habitat essentiel n’est plus en mesure d’assurer ses fonctions lorsqu’exigé par l’espèce. La destruction peut découler d’une activité unique à un moment donné ou des effets cumulés d’une ou de plusieurs activités au fil du temps.
Il faut noter que les activités qui se déroulent à l’intérieur ou à proximité de l’habitat essentiel ne sont pas toutes susceptibles d’en entraîner la destruction. Certaines activités qui entraînent une perturbation à court terme de l’habitat essentiel, sans que les individus ou les résidences soient touchés, peuvent contribuer à améliorer la qualité future de l’habitat essentiel si elles sont bien gérées. Une certaine perturbation de l’habitat de la valériane ciliée découlant de la gestion des espèces envahissantes ou de la végétation ligneuse vivace peut être bénéfique pour l’espèce en maintenant les conditions ouvertes. On considère qu’il est possible de mener des activités de gestion de l’écosystème (par exemple, l’éclaircissement mécanique de la végétation ligneuse) de façon à favoriser ces conditions, sans endommager ou détruire l’habitat essentiel.
Le tableau 4 donne des exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel de la valériane ciliée; il peut toutefois exister d’autres activités destructrices.
Description de l’activité |
Description de l’effet |
Détails de l’effet |
---|---|---|
Activité entraînant le recouvrement ou l’extraction du sol, comme le déblaiement et le nivellement d’un site, la construction de bâtiments (par exemple une maison) ou d’infrastructures (par exemple routes, voies ferrées, services publics) ou la conversion à l’agriculture. |
Le déblaiement et l’extraction du sol entraînent la perte directe d’un habitat essentiel en supprimant ou en perturbant le substrat dans lequel la plante pousse et en modifiant les conditions biophysiques (par exemple porosité, température et humidité du sol) nécessaires à la germination, à l’établissement et à la croissance de la valériane ciliée. Le recouvrement du sol bloque le rayonnement solaire et l’infiltration de l’eau dont ont besoin les graines pour germer et les plantes pour survivre, l’habitat essentiel s’en trouvant détruit. |
Cette activité doit se produire à l’intérieur des limites de l’habitat essentiel pour en entraîner la destruction. Elle a des effets directs et est nuisible à tout moment de l’année. Menace 1.2 de l’UICN-CMP - Zones commerciales et industrielles Menace 2.1 de l’UICN-CMP -Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois Menace 4.1 de l’UICN-CMP -Routes et voies ferrées |
Activités qui facilitent l’introduction d’espèces végétales non indigènes envahissantes (par exemple introduction de graines ou de plantes non indigènes, déversement intentionnel de sols contenant des graines viables). |
Si de nouvelles espèces végétales non indigènes envahissantes sont introduites ou si celles déjà présentes s’étendent, elles pourraient supplanter les espèces indigènes et réduire la superficie d’habitat disponible pour la valériane ciliée. En effet, les plantes non indigènes envahissantes peuvent modifier l’hydrologie, la disponibilité des nutriments et de l’humidité du sol et/ou créer de l’ombre ou un couvert dense, entrant ainsi directement en concurrence avec la valériane ciliée, ce qui en réduit sa population et, de fait, détruit son habitat essentiel. |
Lorsque ces activités se déroulent dans l’habitat essentiel à n’importe quel moment de l’année, elles peuvent avoir des effets directs et/ou cumulatifs. Elles sont susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel. Menace 1.2 de l’UICN-CMP - Zones commerciales et industrielles Menace 8.1 de l’UICN-CMP - Espèces ou agents pathogènes exotiques (non indigènes) envahissants |
Application inconsidérée d’herbicides |
Les herbicides peuvent avoir un impact direct sur les valérianes ciliées et/ou créer des conditions favorables à certaines espèces végétales et défavorables à d’autres, modifiant ainsi de façon directe ou cumulative la composition de la communauté végétale environnante, à tout moment de l’année. |
Cette activité peut être menée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des limites de l’habitat essentiel pour entraîner la destruction de celui-ci (par exemple dérive de pulvérisation d’herbicide); ses effets peuvent être directs ou cumulatifs et se produire à tout moment de l’année. Menace 9.2 de l’UICN-CMP -Effluents industriels et militaires |
8. Mesure des progrès
Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous proposent un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition.
Le succès de la mise en œuvre du programme de rétablissement sera évalué tous les dix ans, en fonction des indicateurs de rendement suivants :
- le nombre d’individus matures de la valériane ciliée est supérieur à 609, et l’espèce se reproduit dans tous les sites
- la zone d’occurrence de la valériane ciliée est supérieure à 125 km2
- les trois sous-populations existantes de la valériane ciliée existent encore, et l’espèce se reproduit dans tous les sites
- des mesures sont en cours pour améliorer la qualité de l’habitat des sous‑populations existantes : les espèces envahissantes et le couvert d’espèces ligneuses ont été réduits pour créer des conditions d’habitat ouvert
9. Énoncé sur les plans d’action
Un ou plusieurs plans d’action visant la valériane ciliée seront élaborés et publiés dans le Registre public des espèces en péril dans les dix ans suivant la publication finale du présent programme de rétablissement, si les priorités et les ressources le permettent.
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Annexe A : Cotes de conservation infranationales de la valériane ciliée (Valeriana edulis ssp. ciliata) au Canada et aux États‑Unis
Cote mondiale (G) |
Cote nationale (N) au Canada |
Cote infranationale (S) au Canada |
Cote nationale (N) aux États‑Unis |
Cotes infranationales (S) aux États Unis |
---|---|---|---|---|
G5T3 |
N1 |
Ontario (S1) |
N3 |
Illinois (S3), Indiana (S1), Iowa (SNR), Michigan (S2), Minnesota (S2), Ohio (S1), Wisconsin (S3) |
Définitions des cotes (NatureServe, 2013)
- S1 – Gravement en péril :
- Espèce extrêmement susceptible de disparaître du territoire en raison d’une aire de répartition très limitée, d’un nombre très restreint de populations ou d’occurrences, de déclins très marqués, de menaces graves ou d’autres facteurs.
- S2 – En péril :
- Espèce très susceptible de disparaître du territoire en raison d’une aire de répartition limitée, d’un nombre restreint de populations ou d’occurrences, de déclins marqués, de menaces graves ou d’autres facteurs.
- S2S3 – Vulnérable/en péril :
- Espèce modérément susceptible à très susceptible de disparaître du territoire en raison d’une aire de répartition plutôt limitée à limitée, d’un nombre relativement restreint à restreint de populations ou d’occurrences, de déclins récents et généralisés à marqués, de menaces modérées à graves ou d’autres facteurs.
- N3/S3 – Vulnérable :
- Espèce modérément susceptible de disparaître du territoire en raison d’une aire de répartition plutôt limitée, d’un nombre relativement faible de populations ou d’occurrences, de déclins récents et généralisés, de menaces ou d’autres facteurs.
- S4 – Apparemment en sécurité :
- Espèce assez peu susceptible de disparaître du territoire en raison de la grande étendue de son aire de répartition ou du grand nombre de populations ou d’occurrences, mais pour laquelle il existe des sources de préoccupations en raison de déclins localisés récents, de menaces ou d’autres facteurs.
- S4S5 – En sécurité, apparemment en sécurité :
- Espèce non susceptible ou assez peu susceptible de disparaître du territoire en raison de la très vaste étendue ou de la grande étendue de son aire de répartition ou du grand nombre de populations ou d’occurrences, pour laquelle il existe des sources de préoccupations en raison de déclins localisés récents, de menaces ou d’autres facteurs.
- G5/N5/S5 – En sécurité :
- Espèce très peu susceptible de disparaître du territoire en raison de la très vaste étendue de son aire de répartition ou de l’abondance de populations ou d’occurrences et ne suscitant aucune préoccupation associée à des déclins ou des menaces ou n’en suscitant que très peu.
- SNA – Non applicable :
- Aucune cote de conservation ne s’applique, car l’espèce ou l’écosystème n’est pas une cible appropriée en matière de conservation.
- SNR – Non classée :
- Espèce dont le statut de conservation n’a pas encore été évalué à l’échelle du territoire.
Annexe B : Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées
Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour toutes les espèces figurant à l’annexe I de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmesNote de bas de page 24. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement, et d’évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durableNote de bas de page 25 (FSDS).
La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci‑dessous.
Au Canada, la valériane ciliée est présente dans trois occurrences existantes, dont les sites présentaient tous auparavant des caractéristiques de prairie sèche ou humide et qui abritent de l’habitat occupé par d’autres espèces dont la conservation est préoccupante ou qui leur conviennent. Les espèces en péril qui pourraient se trouver dans de l’habitat terrestre semblable comprennent la couleuvre tachetée (Lampropeltis triangulanus, espèce préoccupante), la couleuvre mince (Thamnophis sauritus, espèce préoccupante) et l’arnoglosse plantain (Arnoglossum plantagineum, espèce préoccupante). Des oiseaux des prairies en péril, notamment le Bruant de Henslow (Ammodramus henslowii), la Sturnelle des prés (Sturnella magna) et le Goglu des prés (Dolichonyx oryzivorus), ont été observés à proximité de deux occurrences. Bien que l’habitat convenable soit de nature similaire, les parcelles d’habitat occupées par la valériane ciliée sont jugées suffisamment grandes pour ces espèces, mais on ne croit pas qu’elles conviennent à ces oiseaux nicheurs de prairie en péril.
Bien qu’ils soient maintenant dégradés, les sites des sous‑populations existantes étaient à l’origine considérés comme de la prairie à herbes hautes sèche et abritent plusieurs espèces végétales préoccupantes à l’échelle provinciale, notamment le grémil blanchâtre (Lithospermum canescens, S3), l’uvulaire perfoliée (Uvularia perfoliata, S1S2), le carex à fruits velus (Carex trichocarpa, S3), l’hypoxis hirsute (Hypoxis hirsuta, S2), la vesce de Caroline (Vicia caroliniana, S2), le lupin vivace (Lupinus perennis, S2) et le grand boutelou (Bouteloua curtipendula, S2). En particulier, les espèces importantes au site de prairie bordant la voie ferrée prése de Paris (Ontario) pourraient grandement profiter de la gestion de l’habitat.
En général, la conservation et la gestion de l’habitat profiteront probablement à d’autres espèces présentes dans l’habitat de la valériane ciliée. L’habitat de prairie indigène est rare en Ontario, où il couvre moins de 5 % de sa superficie historique. La conservation et la restauration de cet habitat seront bénéfiques pour la biodiversité et le piégeage du carbone. Plus précisément, l’élimination des espèces de début de succession comme le physocarpe à feuilles d’obier et le sumac vinaigrier améliorera la qualité de l’habitat et profitera aux espèces en péril et autres énumérées plus haut. De même, la lutte contre les espèces envahissantes est susceptible d’améliorer la qualité et/ou la quantité d’habitat indigène disponibles pour d’autres espèces en péril.
Toutefois, les techniques utilisées pour rétablir un habitat de prairie de haute qualité (comme l’élimination mécanique ou chimique de la végétation indésirable ou le brûlage dirigé, si possible) nécessiteront une planification minutieuse, afin qu’elles n’aient pas d’impacts sur les espèces énumérées plus haut.